1.5. La classification des
scolioses (1, 6)
1.5.1. Attitude
scoliotique : le diagnostic différentiel
Lors d'une attitude scoliotique, il n'y a pas de
gibbosité et pas de rotation sur la radiographie.
L'attitude scoliotique est généralement
secondaire à une inégalité de longueur de membres
inférieurs, peut être secondaire à un défaut de
convergence oculaire, à une attitude asthénique. On peut parfois
observer cliniquement une gibbosité vraie, avec une radiographie sans
inclinaison latérale : l'examen clinique prime alors, et un suivi
est donc indispensable.
1.5.2. Classification selon la
localisation de la courbure
Il faut tout d'abord déterminer :
- La courbure principale : c'est celle qui a l'angulation
la plus forte et la rotation la plus marquée ;
- La courbure mineure : c'est celle qui a l'angulation et
la rotation la moins marquée ;
- La courbure de compensation : il n y a pas de rotation,
cette courbure existe pour rééquilibrer le rachis dans le plan
frontal.
On détermine de manière arbitraire le
coté de la courbure comme étant celui de la convexité.
La scoliose peut alors être classée en scoliose
dorsale, dorso - lombaire, lombaire, double ou cervico-dorsale.
1.5.3. Classification
temporelle
Les scolioses peuvent être classées en fonction
de l'age de l'apparition de la courbure : scolioses du nourrisson,
scolioses infantiles, scolioses juveniles, scolioses de l'adolescent.
1.5.4. Classification
étiologique.
La scoliose idiopathique est de loin la plus fréquente,
mais il faut toujours rechercher une affection causale. Les scolioses
secondaires peuvent être malformatives, neurologiques,
thoracogéniques, histodysplasiques.
Tableau 1. Classification étiologique de la scoliose
Congénitales
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Hémi vertèbre
Bloc vertébral
Vertèbre papillon
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Maladies neurologies
Neuro-musculaires
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Affection neurologique intrarachidienne
Myopathie de Duchenne
Dégénérescence médullaire
Infirmité motrice cérébrale
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Thoracogéniques
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Thoracotomie
Radiothérapie
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Histodysplasiques
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Maladie de Marfan
Maladie de Reckinghausen
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Les étiologies sont des facteurs :
- déformation congénitale des os (l'enfant
naît avec des vertèbres de forme anormale)
- croissance très rapide entraînant le
déséquilibre
- cunéïformisation des vertèbres sur une
arthrose c'est à dire un traumatisme ou lésion)
- une pathologie infectieuse notamment le mal de pott c'est
à dire la maladie des os (lésion du corps vertébral)
- le déséquilibre musculaire (muscles tirant de
façon inégale sur la colonne) : polio,
hémiplégie ancienne.
- Attitude vicieuse ou antalgique c'est à dire mauvaise
position toute la journée).
- Différence de longueur des membres inférieurs
(une jambe est plus courte que l'autre).
Les scolioses idiopathiques ou essentielles
représentent le groupe le plus important (80 % à 90 %) de toutes
les scolioses. On le rencontre chez 2 % environ des adolescents, surtout dans
le sexe féminin (4).
La cause qui détermine ce groupe si important de
scoliose est pratiquement inconnue. On tend à attribuer le rôle
prépondérant à une altération primitive de la
musculature para vertébrale, ou bien au concours de facteurs multiples
tels que l'hérédité, le milieu familial, une carence
alimentaire, des troubles métaboliques ou endocriniens, une myopathie au
sens large, etc
Les scolioses congénitales font suite à des
malformations telles que l'hémispondylie (associée ou non
à des synostoses, les synostoses costales, etc....)
Les scolioses acquises sont liées à des
lésions du cartilage de croissance des métamères
vertébraux (chondrodystrophie spondylo - épiphysaire,
séquelles de traumatismes ou de lésions infectieuses, à
des lésions de l'appareil neuromusculaire) (séquelle de
poliomyélite, hypertonies asymétriques de la musculature
paravertébrale chez les spastiques, etc.), à des lésions
thoraciques ( séquelles de pleurésies purulentes, etc.), et des
lésions osseuses symétriques ou localisées
(ostéoporose, neurofibromatose, rachitisme, etc...)
Dans une lobectomie partielle une scoliose peut
s'installer.
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