UNIVERSITE SIMON KIMBANGU
FACULTE DE MEDECINE
Profil épidémio-clinique des
complications métaboliques aiguës du diabète sucré
à l'Hôpital Général de Référence de
Kinshasa
Par
Judith Nadège TEKE BAGAMBOULA
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
grade de Docteur en Médecine
Directeur : Prof. Dr. LONGO-MBENZA
Benjamin
Année 2003
INTRODUCTION
Le diabète sucré est une maladie chronique
complexe qui frappe une fraction importante de la population (1). Il est
caractérisé par une hyperglycémie chronique
consécutive à une carence absolue ou relative en insuline.
Si autrefois, le diabète sucré contribuait
à la morbidité et à la mortalité observées
dans les pays développés (1), aujourd'hui, les pays en voie de
développement n'en sont pas épargnés (2). Pendant
l'époque précoloniale et coloniale, le diabète
sucré ne touchait que quelques catégories de personnes vivant
à l'occidental en République Démocratique du Congo (RDC)
(3). De l'époque précoloniale à nos jours, nombreux sont
les auteurs et chercheurs qui ont remarqué une augmentation
considérable de la prévalence du diabète sucré
dans les pays africains. De 1958 à 1968 à Kampala, le taux de
prévalence est passé de 2,5 à 5% de cas de diabète
sucré (4). En RDC, la prévalence du diabète sucré
qui, il y a 40 ans était quasiment nulle (5), est passée à
5,8%(3) et à 7% à Kinshasa (6).
Pour ne pas s'en tenir qu'à ces chiffres, le
diabète sucré affecte de nos jours près de 100 millions
d'individus dans le monde (7) et selon certaines projections, l'humanité
compterait, d'ici l'an 2025, 360 millions de diabétiques (3).
Le diabète sucré est une pathologie non sans
complications, dont les complications métaboliques aiguës,
complications redoutables qui sont à la base d'un taux de
mortalité très élevé (8).
Devant l'allure épidémique du diabète
sucré, la précarité du niveau socio-économique,
l'ignorance de la population sur la maladie diabétique (constituant des
freins à l'éviction de la maladie diabétique), et le taux
de mortalité élevé de ces complications, une étude
sur les complications métaboliques aiguës est souhaitée.
La présente étude vise à :
- déterminer le profil épidémio-
clinique des complications métaboliques aiguës du diabète
sucré ;
- préciser l'impact de ces complications sur la
mortalité des patients diabétiques.
CHAPITRE 1. GENERALITES
Les complications aiguës du diabète sucré
recouvrent un domaine très vaste où le médecin est soit
consulté en urgence par le patient diabétique, soit amené
à prendre en charge rapidement des problèmes que le patient
diabétique ne considère pas comme urgents (9).
1.1. Evolution et pronostic du diabète
sucré
Que le diabète sucré soit bien soigné
où mal soigné, les complications chroniques apparaissent
toujours. Elles sont précoces si la maladie est mal soignée et
tardive si le diabète sucré est bien équilibré.
Les complications aiguës par contre dépendent de la
qualité du traitement et de l'attention du diabétique
lui-même (10,11).
Devant un diabète sucré de type 2 (le plus
fréquent) le risque majeur est l'évolution possible vers la
nécessité de traiter ce patient par l'insuline (diabète
insulino-requérant).Les éléments de prédiction
sont l état clinique et le mauvais équilibre du
diabète sucré.
a) L'état clinique du patient
Il est caractérisé par deux points importants
à savoir :
- l'âge du début du diabète :
- le poids.
Un sujet a d'autant plus de chance de voir son diabète
évoluer vers l'insulino- dépendance si la maladie a
débuté à un âge jeune. Le diabète
sucré de type 2 évolue d'autant plus vite vers
l'insulino-dépendance si le poids est moins augmenté.Les deux
meilleurs éléments de l'insulino - requérance sont :
- l'amaigrissement récent ;
- l'apparition des signes cardinaux (polyurie, polydipsie,
soif, polyphagie).
b) Le mauvais équilibre du diabète sucré
est déterminé par :
- la glycémie à jeun 200 mg/ dl ;
- la glucosurie permanente 40 g/ 24 heures (12).
Le diabète sucré peut être directement
responsable des complications aiguës potentiellement mortelles comme
l'acidocétose diabétique, le coma hyperosmolaire non
cétosique, qui sont attribuables au déséquilibre
biochimique associé à un diabète non
contrôlé.
1.2. Les complications métaboliques
aiguës du diabète sucré
Le coma acido- cétosique avec hyperglycémie
apparaît en cas de déficit sévère en insuline. Il
complique le diabète sucré de type 1, insulinodépendant
le plus souvent. L'acido-cétose peut révéler le
diabète sucré ou survenir à l'occasion d'une erreur
thérapeutique ou d'une complication intercurrente. La polyurie et la
polydipsie sont majorées ; les nausées, les vomissements
et les douleurs abdominales peuvent égarer le diagnostic. La
déshydratation est constante. Il y a évolution vers le trouble de
la conscience et vers le coma. Le diagnostic de certitude se fait avec les
urines (glycosurie, acétonurie), celui de gravité
s'établit grâce au dosage de la glycémie. Le traitement
fait appel à la réhydratation, l'alcalinisation et
l'insulinothérapie intraveineuse continue. Le plus souvent, le pronostic
est bon.
Le coma hyperosmolaire concerne surtout le sujet
âgé, le plus souvent diabétique de type 2, non
insulinodépendant. A l'occasion d'un déficit hydrique, des
troubles de la conscience s'installent alors qu'apparaît une importante
déshydratation. Le diagnostic repose sur l'hyperosmolarité
sanguine avec hyperglycémie 5 g/l et natrémie 150 mmol/ l sans
cétose. Le traitement repose sur la réhydratation et
l'insulinothérapie. La mortalité est malheureusement
élevée, de l'ordre de 50%.
L'acidose lactique est souvent consécutive à une
erreur thérapeutique : par exemple lors d'une prescription de
biguanides à un diabétique présentant une
contre-indication (insuffisance rénale, insuffisance hépatique,
insuffisance cardio-respiratoire...). Les troubles de la conscience et l'anurie
dominent le tableau. Le diagnostic repose sur l'acidose métabolique avec
trou anionique, l'absence de cétose et l'hyperglycémie
modérée. Le traitement se fonde sur l'alcalinisation et la
réhydratation en milieu spécialisé. Cependant, la
mortalité reste de 60%.
L'hypoglycémie est une complication fréquente.
Ses symptômes doivent être connus :
· pâleur, transpiration, tachycardie ;
· fatigabilité, trouble de l'humeur,
diplopie ;
· convulsion, l'agitation psychomotrice, signes
évoquant une ivresse alcoolique aiguë ;
· coma.
Les causes de l'hypoglycémie sont multiples. Dans le
diabète sucré de type 1 , il s'agit d'une inadéquation
entre le régime alimentaire, l'activité physique et la dose
d'insuline. Dans le diabète sucré de type 2, il peut s'agir
d'interactions médicamenteuses avec un sulfamide hypoglycémiant
ou de tares viscérales surajoutées.
Le traitement de l'hypoglycémie repose sur
l'administration de sucre sous plusieurs formes :
· boissons sucrées, morceaux de sucre si le
patient est conscient ;
· perfusion intraveineuse de glucosé à 30%
si le patient est inconscient ;
· injection intramusculaire de glucagon, sauf en cas de
traitement par sulfamide.
CHAPITRE 2. MATERIEL ET METHODES
2.1. Nature et période de l'étude
La présente étude documentaire a adopté
une approche descriptive et analytique des dossiers médicaux des
patients hospitalisés durant la période allant du 1e
Janvier au 31 Décembre 2003.
2.2. Cadre de l'étude
L'hôpital provincial général de
référence de Kinshasa, situé dans la commune de la Gombe,
ville de Kinshasa, République Démocratique du Congo, a servi de
cadre à la présente étude.
Le choix de ce cadre a été motivé par le
fait que c'était le lieu de notre stage de dernière
année de médecine et aussi par la grande fréquence des
diabétiques à la consultation externe, aux services de
diabétologie et aux soins intensifs de médecine interne.
2.3. Population d'étude
Etaient inclus dans la présente étude, les
patients diabétiques admis pour complication métabolique
aiguë du diabète sucré durant la période
d'étude.
Etaient exclus de cette étude, les patients
diabétiques n'ayant pas au complet les paramètres
d'intérêt de la présente étude.
2.4. Matériel
Les autres outils de la présente étude
étaient constitués d'une fiche de collecte des données, de
trois stylos à bille et des dossiers médicaux.
2.5. Approche méthodologique
La collecte des données a été
réalisée à partir des dossiers médicaux selon
l'ordre indiqué dans la fiche d'enquête (ANNEXE).
2.6. Paramètres étudiés
Les paramètres d'intérêt étaient
relatifs aux données épidémiologiques, cliniques, au type
de complication métabolique aiguë du diabète sucré,
au séjour hospitalier, au tableau clinique et à
l'évolution.
Les autres paramètres d'intérêt
étaient les suivants :
- l'identité
- l'âge
- le sexe
- le service en charge
- la connaissance de la maladie diabétique
- les plaintes à l'admission
2.7. Analyses statistiques
Les données validées ont été
saisies sur un micro- ordinateur et analysées à l'aide des
logiciels EPI Info version 6.04 et SPSS sur Windows version 10.0.
Les données qualitatives ont été
représentées sous forme des proportions (%) et les variables
continues sous forme de moyenne écart - type ( ET) avec leurs extrêmes.
Le test de chi-carré de Pearson et parfois le test
exact de Fischer servaient à comparer les pourcentages.Le risque
univarié de décès a été mésuré
par Odds ratio(OR) avec son intervalle de confiance à 95%(IC 95% )et
application du test chi-carré de Manthel-Haenzel.
La valeur de p 0,05 était considérée
comme le seuil de significativité.
CHAPITRE 3. RESULTATS
3.1. Données épidémiologiques
Au plan démographique, la population d'étude
constituée de 411 patients avec complications métaboliques
aiguës du diabète sucré, se répartissait en 183
hommes (44,5%) et en 228 femmes (55,5%) avec un sexe ratio proche de 1.
L'âge moyen était 48,4 18,8 ans (extrêmes 3 ans et 97 ans).
Dans cette population, 29,2% (n=120) étaient ignorants
de leur maladie diabétique.
3.2. Données cliniques
3.2.1. Types de complications métaboliques
aiguës
Sur l'ensemble de la population d'étude, 40,1% (n=165)
présentaient un coma diabétique et 59,9% (n=246)
l'acidocétose.
La figure 1 montre la surreprésentation du coma
acidocétosique.
%
Effectif.
75,8
24,2
4,2
Type de comas
diabétiques
Acidocétosique
n=105
Hypoglycémique
n=33
Hyperosmolaire
n=7
Figure 1. Type de comas diabétiques.
3.2.2. Séjour hospitalier
La durée moyenne du séjour
hospitalier était 5,7 #177; 6,7 jours (extrême O jour et 91
jours)
3.2.3. Evolution
Deux (2) patients
étaient évadés.Sur les 409 patients non
évadés, 30,6% (n=125) étaient
décédés.
3.2.4. Tableau clinique
Le tableau clinique était dominé par
l'asthénie, l'amaigrissement et la polyurie (Tableau I).
Tableau I. Tableau clinique des patients avec complications
métaboliques
Aiguës du diabète sucré
Variables n
%
Asthénie 103
25,1
Amaigrissement 74
18,8
Polyurie 74
18,8
Polydipsie 57
13,9
Vomissements 35
8,5
Douleurs abdominales 24
5,8
Agitation 16
3,9
3.3. Comparaisons
3.3.1. Age des patients
L'âge des patients variait de manière hautement
significative (p<0,01) entre les différents types de comas
diabétiques. Les patients avec coma hyperosmolaire étant les plus
âgés, le coma hypoglycémique caractérisé par
un âge intermédiaire et ceux avec coma acidocétosique
étant les moins âgés (Figure 2).
Age (ans)
59,9
69,1
50,9
Comas
Acidocétosique
Hypoglycémique
Hyperosmolaire
Figure 2. Variation de l'âge moyen des
patients entre les types de comas diabétiques.
Les patients avec comas diabétiques étaient plus
âgés (53,5 + 18,1 ans) que les patients avec
acidocétose (45,2#177; 18,5 ans), la différence étant
statistiquement très significative (p<0,0001).
3.3.2. Sexe
Les comas et l'acidocétose n'étaient pas soumis
de manière significative (p>0,05) à l'influence du sexe :
40,4% (n=74) des comas chez les hommes et 39,9% (n=91) de comas chez les
femmes, 59,6%(n=109) d'acidocétose chez les hommes et 60,1% (n=137)
d'acidocétose chez les femmes.
83,5
Il était noté une variation significative
(p<0,05) de l'influence du sexe entre les différents types de comas
diabétiques : prédominance masculine dans les comas
hypoglycémique et hyperosomaire contre une prédominance
féminine dans le coma acidocétosique (Figure 3).
%
Effectif.
66,2
28,4
13,2
5,4
3,3
Types de comas diabétiques
Acidocétosique
n=49/46
Hypoglycémique
n=21/12
Hyperosmolaire
n=4/3
Figure 3. Sexe et différents types de comas
diabétiques.
( Femme, Homme)
3.3.3. Tableau clinique
Les types de comas diabétiques, l'ensemble des comas
diabétiques et l'acidocétose isolée ne montraient pas de
relations respectives et significatives (p>0,05) avec les douleurs
abdominales, l'asthénie, la polydipsie, la polyurie (résultats
non présentés).
L'agitation était exclusivement présente dans le
coma hypoglycémique (100%).
L'amaigrissement était respectivement plus
présent dans le coma acidocétosique et dans le coma
Hyperosmolaire mais totalement absent dans le coma hypoglycémique, la
valeur de p ayant atteint un seuil hautement significatif (p<0,01) (Tableau
II).
Tableau II. Amaigrissent et type de comas
diabétiques
Types de comas diabétiques Présence
absence p
d'amaigrissement d'amaigrissement
n(%) n(%)
|
Hyperosmolaire 3 (9,7)
4(3) 0,01
Hypoglycémique 0(0)
33(24,6) 0,01
Acidocétosique 28(90,3)
97(72,4) 0,01
|
Mais l'acidocétose était accompagnée d'un
taux d'amaigrissement estimé à 17,5% (n=43), taux similaire
(p>0,05) à celui de 18,8% (n=31) observé dans l'ensemble des
comas diabétiques.
3.3.4. Ignorance de la maladie diabétique
Il était noté plus de patients ignorant leur
maladie diabétique dans l'ensemble des comas diabétiques (35,2%
n=58) que dans le groupe avec acidocétose diabétique (25,2%
n=62), la différence étant statistiquement significative
(p<0,05). Par contre, l'ignorance de la maladie diabétique
était respectivement repartie entre les différents types de comas
diabétiques sans atteindre le seuil de significativité
statistique : 42,5% dans le coma hyperosmolaire (n=3), 24,3% dans le coma
hypoglycémique (n=8) et 37,6% dans le coma acidocétosique
(n=47).
3.3.5. Décès
Il y avait plus (p<0,0001) de décès dans
l'ensemble des comas diabétiques (55,5% n=91) que dans
l'acidocétose diabétique isolée (13,9% n=34) : le
risque de décès était multiplié par 8 en cas de
présence de coma diabétique (OR=7,7 IC 95% 4,8-12,5 ;
p<0,0001).
Le taux de décès ne variait pas de
manière significative (p>0,05) entre les différents types de
comas diabétiques : 85,7% dans le coma hyperosmolaire ,54, 5% dans
le coma hypoglycémique et54% dans le coma acidocétosique.
CHAPITRE4. DISCUSSION
4.1. AGE
L'âge moyen était de 48,4 #177;
18,8 ans. Des études menées en Allemagne et au Pakistan ont
montré respectivement un âge moyen de 54#177; 16
ans (13) et 48 #177; 7 ans (14). Les patients des pays
sous-développés, de la RDC et du Pakistan (14) sont moins
âgés que ceux de l'Allemagne (13), pays
développé.
Le niveau socio-économique intervient dans le
déclanchement des complications métaboliques aiguës du
diabète sucré.
4.2. SEXE
Il s'est avéré que le sexe féminin est
prédominant dans le coma acidocétosique et une
prédominance masculine dans les comas hyperosmolaire et
hypoglycémique. Trois différentes études menées au
Congo ont donné des résultats variant selon l'époque, la
première : 56% de femmes contre 44% d'hommes ; la
seconde : 56% d'hommes et 44% de femmes ; la troisième :
58% d'hommes contre 48% de femmes (15).
L'influence du sexe dépendait de la période
d'étude, de la population en présence, du type de diabète
sucré, de la qualité du traitement et de l'attention du
diabétique lui-même (10,11).
4.3. Les complications métaboliques aiguës
du diabète sucré et
mortalité.
Cette étude a montré une fréquence
relative de 40,1% de patient ayant présenté un coma
diabétique et 59,9% l'acidocétose.
Des études menées en Côte d'Ivoire (15),
au Congo Brazzaville (16) ont montré respectivement 83% et 79 ,3%
d'acidocétose. Ce qui confirme la surreprésentation de
l'acidocétose par rapport aux comas diabétiques mis ensemble.
Mais cette surreprésentation de l'acidocétose est plus
marquée en Afrique de l'Ouest (15) et au Congo Brazzaville (16) que dans
la présente menée en RDC.
Quant aux comas diabétiques réunis, la
présente étude montre des taux de 75,8% de coma
acidocétosique, de 28% de coma hypoglycémique et de 4,2% de coma
Hyperosmolaire. Cette répartition est aussi retrouvé dans les
études faites en Côte d'Ivoire avec 83% d'acidocétose, 15%
d'hypoglycémie et 2% d'Hyperosmolaire (15) .
Le coma hyperosmolaire est moins fréquent mais sa
mortalité est plus élevée que celle de
l'acidocétosique et de l'hypoglycémique ; 85,7% contre 54,5%
pour le coma hypoglycémique et 54% pour le coma acidocétosique.
Ces résultats sont confirmés par les
études menées par Gill (15) qui stipulent que la mortalité
en cas de coma hyperosmolaire est supérieure à 50% ;
à Johannesburg la mortalité due au coma acidocétosique
s'élève à 44%, et celle liée au coma
hypoglycémique est de 16%, à Addis-Abeba (15,17).
Au Ghana, la mortalité liée à
l'acidocétose est de 41,3% (15) alors qu'au Congo Brazzaville elle est
de l'ordre de 18,3% chez les diabétiques de type 1
étudiés par Monabeka et Coll (16). A Naérobi cette
mortalité s'élève à 33% (18)
Force est de constater que le coma acidocétosique tout
en étant le plus fréquent, est moins meurtrier que
l'hyperosmolaire.
En R.D.C., des études antérieures faites par
BAFENDE en milieu rural montrent que le coma acidocétosique est la
première cause de mortalité à 44% chez les
diabétiques étudiés (8).
4.4. L'ignorance de la maladie
Cette étude a observé 29,2% de la population
d'étude qui ignorait leur maladie diabétique. Les études
faites au Congo Brazzaville (16), au Nigeria (19) et au Pakistan (14), ont
montré respectivement que 18,3% acidocétose ; 4% de coma
acido-cétosique et 14% d'acidocétose inaugurent la maladie.
Cela, prouve l'ignorance de la maladie diabétique dans les populations
étudiées. En RDC, 5% de coma acidocétosique, 4% de coma
hyper osmolaire étaient inauguraux (3).
4.5. Séjour hospitalier
Le séjour hospitalier était de 5,7 #177; 6,7
jours. Des études, menées en Allemagne par vavricka (13) avaient
montré un séjour hospitalier de 11,5 #177; 5,9
jours pour les patients avec acidocétose et 18,3 #177; 10,9 jours pour
les patients avec coma Hyperosmolaire sans notion de décès. Nous
comprendrons que, plus le délai de prise en charge est long, plus la
stabilisation de la glycémie est obtenue et plus encore le taux de
mortalité est réduit, car chez les patients ayant eu un long
séjour hospitalier, aucun cas de décès n'a
été observé.
CONCLUSION
Les complications métaboliques aiguës du
diabète sucré étaient dominées par
l'acidocétose. Quant aux comas diabétiques,
l'acidocétosique a été le plus rencontré suivi de
l'hypoglycémique et de l'Hyperosmolaire.
L'age moyen était de 48,4#177;18,8 ans avec des
extrêmes de 3 ans et 97 ans. Nous signalons que 29,2% ignoraient leur
maladie diabétique.
La durée moyenne du séjour hospitalier
était de 5,6 #177;6,7jours.
La clinique était dominée par l'asthénie,
l'amaigrissement et la polyurie.
Les patients avec acidocétose étaient les plus
jeunes alors qu'en terme de coma, ceux avec coma Hyperosmolaire étaient
les plus ages suivit de ceux avec coma hypoglycémique, le coma
acidocétosique représentant les patients les plus jeunes.
La mortalité a été plus
élevée dans les cas de coma diabétique que dans
l'acidocétose. Le taux le plus élevé a été
rencontré dans le coma Hyperosmolaire suivi de l'hypoglycémique
et de l'acidocétosique.
Il faudra donc revoir la prise en charge des complications
métaboliques aiguës tout en évitant le plus possible leur
survenue, pour réduire le taux de mortalité qui du reste est
encore très élevé.
RECOMMANDATIONS
Ø Au pouvoir public, nous recommandons un élan
de solidarité afin de venir en aide aux diabétiques en leur
assurant un traitement à moindre coût, ce dernier étant ad
vitam ;
Ø Au personnel traitant, nous recommandons des
séminaires de formation et de recyclage afin de réadapter la
prise en charge améliorant ainsi l'état de santé des
diabétiques ;
Ø Au niveau du programme sur la politique de
santé, nous recommandons la vulgarisation de l'information sur le
diabète sucré, au niveau des soins de santé primaires,
afin d'assurer l'éducation de la population en insistant ; chez les
diabétiques connus sur les moyens d'éviction des complications
métaboliques aiguës, et chez les non diabétiques, sur les
facteurs de risque et les symptômes premiers.
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