CHAPITRE 1. GENERALITES
Les complications aiguës du diabète sucré
recouvrent un domaine très vaste où le médecin est soit
consulté en urgence par le patient diabétique, soit amené
à prendre en charge rapidement des problèmes que le patient
diabétique ne considère pas comme urgents (9).
1.1. Evolution et pronostic du diabète
sucré
Que le diabète sucré soit bien soigné
où mal soigné, les complications chroniques apparaissent
toujours. Elles sont précoces si la maladie est mal soignée et
tardive si le diabète sucré est bien équilibré.
Les complications aiguës par contre dépendent de la
qualité du traitement et de l'attention du diabétique
lui-même (10,11).
Devant un diabète sucré de type 2 (le plus
fréquent) le risque majeur est l'évolution possible vers la
nécessité de traiter ce patient par l'insuline (diabète
insulino-requérant).Les éléments de prédiction
sont l état clinique et le mauvais équilibre du
diabète sucré.
a) L'état clinique du patient
Il est caractérisé par deux points importants
à savoir :
- l'âge du début du diabète :
- le poids.
Un sujet a d'autant plus de chance de voir son diabète
évoluer vers l'insulino- dépendance si la maladie a
débuté à un âge jeune. Le diabète
sucré de type 2 évolue d'autant plus vite vers
l'insulino-dépendance si le poids est moins augmenté.Les deux
meilleurs éléments de l'insulino - requérance sont :
- l'amaigrissement récent ;
- l'apparition des signes cardinaux (polyurie, polydipsie,
soif, polyphagie).
b) Le mauvais équilibre du diabète sucré
est déterminé par :
- la glycémie à jeun 200 mg/ dl ;
- la glucosurie permanente 40 g/ 24 heures (12).
Le diabète sucré peut être directement
responsable des complications aiguës potentiellement mortelles comme
l'acidocétose diabétique, le coma hyperosmolaire non
cétosique, qui sont attribuables au déséquilibre
biochimique associé à un diabète non
contrôlé.
1.2. Les complications métaboliques
aiguës du diabète sucré
Le coma acido- cétosique avec hyperglycémie
apparaît en cas de déficit sévère en insuline. Il
complique le diabète sucré de type 1, insulinodépendant
le plus souvent. L'acido-cétose peut révéler le
diabète sucré ou survenir à l'occasion d'une erreur
thérapeutique ou d'une complication intercurrente. La polyurie et la
polydipsie sont majorées ; les nausées, les vomissements
et les douleurs abdominales peuvent égarer le diagnostic. La
déshydratation est constante. Il y a évolution vers le trouble de
la conscience et vers le coma. Le diagnostic de certitude se fait avec les
urines (glycosurie, acétonurie), celui de gravité
s'établit grâce au dosage de la glycémie. Le traitement
fait appel à la réhydratation, l'alcalinisation et
l'insulinothérapie intraveineuse continue. Le plus souvent, le pronostic
est bon.
Le coma hyperosmolaire concerne surtout le sujet
âgé, le plus souvent diabétique de type 2, non
insulinodépendant. A l'occasion d'un déficit hydrique, des
troubles de la conscience s'installent alors qu'apparaît une importante
déshydratation. Le diagnostic repose sur l'hyperosmolarité
sanguine avec hyperglycémie 5 g/l et natrémie 150 mmol/ l sans
cétose. Le traitement repose sur la réhydratation et
l'insulinothérapie. La mortalité est malheureusement
élevée, de l'ordre de 50%.
L'acidose lactique est souvent consécutive à une
erreur thérapeutique : par exemple lors d'une prescription de
biguanides à un diabétique présentant une
contre-indication (insuffisance rénale, insuffisance hépatique,
insuffisance cardio-respiratoire...). Les troubles de la conscience et l'anurie
dominent le tableau. Le diagnostic repose sur l'acidose métabolique avec
trou anionique, l'absence de cétose et l'hyperglycémie
modérée. Le traitement se fonde sur l'alcalinisation et la
réhydratation en milieu spécialisé. Cependant, la
mortalité reste de 60%.
L'hypoglycémie est une complication fréquente.
Ses symptômes doivent être connus :
· pâleur, transpiration, tachycardie ;
· fatigabilité, trouble de l'humeur,
diplopie ;
· convulsion, l'agitation psychomotrice, signes
évoquant une ivresse alcoolique aiguë ;
· coma.
Les causes de l'hypoglycémie sont multiples. Dans le
diabète sucré de type 1 , il s'agit d'une inadéquation
entre le régime alimentaire, l'activité physique et la dose
d'insuline. Dans le diabète sucré de type 2, il peut s'agir
d'interactions médicamenteuses avec un sulfamide hypoglycémiant
ou de tares viscérales surajoutées.
Le traitement de l'hypoglycémie repose sur
l'administration de sucre sous plusieurs formes :
· boissons sucrées, morceaux de sucre si le
patient est conscient ;
· perfusion intraveineuse de glucosé à 30%
si le patient est inconscient ;
· injection intramusculaire de glucagon, sauf en cas de
traitement par sulfamide.
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