UNIVERSITE SIMON KIMBANGU
U.S.K.
FACULTE DE MEDECINE
COMPOSANTES TENSIONNELLES DE LA STRATIFICATION DU
RISQUE CARDIOVASCULAIRE ET CONTROLE TENSIONNEL A KINSHASA
Par
BONKINGO BOFATSI
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
grade de Docteur en Médecine
Directeur : Prof. Dr. LONGO-MBENZA
Benjamin
Année 2003
INTRODUCTION
L'hypertension artérielle (HTA) constitue un facteur de
risque cardiovasculaire dans les pays développés (1). Aux USA, la
plus récente étude épidémiologique NHANES III
démontre que 70% d'hypertendus sont conscients de leur maladie (2).
Parmi ceux-ci, un peu plus de 50% sont traités mais entre 25 et 30%
seulement ont un contrôle tensionnel adéquat.
Au cours de la moitié du 20ème
siècle, une baisse progressive de la mortalité cardiovasculaire a
été observée en Amérique du Nord, en Europe de
l'Ouest, au Japon et en Australie (3). Cette baisse de la mortalité
cardio-vasculaire était concomitante au meilleur contrôle
(pression artérielle < 140/90 mmHg) de l'HTA dans ces
régions. Mais dans d'autres pays, plus de 70% des patients hypertendus
sont sans traitement ou souffrent d'une HTA traitée mais mal
contrôlée (4).
En Afrique Sub-Saharienne, l'émergence et
l'augmentation de la prévalence de l'HTA et des maladies
cardiovasculaires sont évidentes (5,6). Deux recentes enquêtes
menées en Tanzanie ont montré que moins de 20% d'hypertendus
recevaient régulièrement un traitement anti-hypertenseur, et
moins de 1% de ces hypertendus traités avait une HTA
contrôlée (7). En Afrique du Sud, 20% d'hommes de race noire
connaissent leur maladie hypertensive, 14%d'hommes hypertendus reçoivent
un traitement anti-hypertenseur et 7% seulement d'hommes hypertendus
traités, présentent une HTA contrôlée ; 47% de
femmes noires et hypertendues connaissent leur maladie hypertensive, 29,9% de
femmes noires hypertendues reçoivent un traitement anti-hypertenseur et
15%seulement de cas femmes noires hypertendues montrent une pression
artérielle contrôlée (8).
Le risque cardiovasculaire augmente de manière continue
avec l'élévation du niveau tensionnel encore dans les limites
normales ; la décision d'initier un traitement anti-hypertenseur
dépend non seulement du niveau tensionnel mais aussi de
l'évaluation du risque cardiovasculaire global et de la
viscéralisation de l'HTA au niveau des organes cibles(9).
Le traitement médicamenteux anti-hypertenseur devrait
être rapidement initié chez des sujets avec valeurs persistantes
de pression artérielle systolique (PAS) 180mmHg et/ou une pression
artérielle diastolique (PAD) 110mmHg quel que soit leur risque
cardiovasculaire globale(9).
La classification du niveau tensionnel des adultes de Joint
National Committee (JNC) 7 (10) remplace celle de la Société
Internationale d'Hypertension/Organisation mondiale de la santé
(OMS)(10). Mais, le JNC 7 (10) continue à définir, à
l'instar de l'OMS/ISH (11), l'hypertension artérielle par une PAS 140
mmHg et une PAD 90 mmHg.
En dépit de l'implication des congolais
MBUYAMBA-KABANGU (co-auteur) et LONGO-MBENZA (expert) dans la rédaction
des recommandations sur la prévention, le diagnostic, et la prise en
charge de l'HTA et des facteurs de risque cardiovasculaire en Afrique
Sub-Saharienne(12), les données congolaises relatives au contrôle
de l'HTA et à l'observance des patients hypertendus continuent à
être absentes de la littérature. Il était donc urgent de
combler cette lacune. En effet, cette HTA souvent sévère et non
contrôlée est un des facteurs de risque de mortalité
lié à l'accident vasculaire cérébral de patients
congolais (13).
|