UNIVERSITE SIMON KIMBANGU
FACULTE DE MEDECINE
ASPECT BIOCLINIQUE DE L'APPENDICE AIGUË
Par
MBALAKESA NDO
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
grade de Docteur en Médecine
Directeur : Prof. Dr. LONGO-MBENZA
Benjamin
Année 2003
INTRODUCTION
L'appendicite aiguë, inflammation de l'appendice
iléo-cæcal, est reconnu, dans le monde entier, comme la cause la
plus fréquente d'abdomens aigus chirurgicaux (1). En dépit de
leurs valeurs, plus d'un tiers des diagnostics suggérés par la
clinique et la biologie, posent toujours problème chez les patients avec
suspicion d'appendicite aiguë (2). En effet, la clinique de l'appendicite
aiguë est très variable sans signe pathognomonique. Et plusieurs
types de lésions anatomiques peuvent égarer les médecins
vers des appendicectomies inutiles et blanches (3).
Le diagnostic d'appendicite aiguë est plus difficile chez
l'enfant que chez l'adulte ; il en est de même de la
morbidité et de la mortalité plus importantes chez l'enfant plus
jeune (4,5).
L'appendicite aiguë survient avec prédilection
avant l'âge de 30 ans (6). Elle est compliquée dans 30 à
40% de cas (4). Parmi ces complications, la gangrène de l'appendice
vient en tête du peloton. La gangrène est due à
l'augmentation de la pression intra-luminale liée à l'obstruction
de la lumière appendiculaire, et à l'interférence des
circulations veineuses, lymphatiques et artérielles.
En milieu hospitalier de Kinshasa, la seule étude
relative à l'appendicite aiguë, concerne les complications
péritonéales après appendicectomie (7). Ils manquent donc
des réponses à certaines questions à propos de
l'appendicite aiguë en milieu hospitalier de Kinshasa. Ce qui justifie
l'initiative de la présente étude avec des objectifs
précis.
OBJECTIF GENERAL
L'objectif général de la présente
étude vise à caractériser les aspects
épidémiologiques, cliniques, biologiques et évolutifs de
l'appendicite aiguë.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
Pour atteindre cet objectif général, la
présente étude s'est assignée les objectifs
spécifiques suivants :
- préciser la démographie des patients
souffrant l'appendicite aiguë ;
- décrire les profils cliniques, biologiques et
évolutifs de ces patients ;
- comparer les caractéristiques bio cliniques des
patients avec appendicite
aiguë à celle d'un groupe de comparaison
interne.
CHAPITRE 1. GENERALITES
1. APPENDICITE
C'est l'inflammation de l'appendice vermiculaire.
1.1. ETIO PATHOGENIES
1.1.1. Etiologie
L' inflammation appendiculaire se fait rarement par voie
sanguine, presque toujours par voie muqueuse, et tout facteur exaltant la
virulence de la flore locale peut déterminer une crise aiguë (corps
étranger, parasites tel qu'oxyures).
Il n'est pas impossible, parmi les facteurs
prédisposants, d'invoquer parfois la notion
d'hérédité. L'alimentation carnée exclusivement
peut être responsable de la fréquence de l'appendicite dans
certaines race, de sa rareté dans d'autres.
Trois faits semblent importants à mettre en
évidence : la fréquence du rôle joué par les
infections générales dans l'éclosion de l'appendicite, les
rapports de l'appendicite et du séjour des parasites intestinaux
(oxyure, ascaris, trichocéphale) de l'appendicite et de la gestation qui
agit par constipation et l'exaltation de la virulence du colibacille qu'elle
provoque. Parmi les infections aiguës souvent responsables de
l'éveil de l'appendicite, on note la grippe, les angines, les
fièvres éruptives : la scarlatine, la rougeole et la
rubéole.
D'autres microbes spécifiques font qu'on incrimine le
colibacille qui s'associe avec les microbes aérobiques comme : le
pneumocoque, le streptocoque. Dans ce cas étiologie est banale
essentiellement par stase.
1.1.2. Physiopathologie
Le mécanisme le plus souvent responsable est
l'obstruction de la lumière appendiculaire par un corps étranger,
une hyperplasie lymphoïde habituelle chez l'individu jeune ou encore une
cicatrice fibreuse provenant d'une poussée inflammatoire
antérieure.
L'augmentation de la pression intraluminale qui peut
dépasser 100 cm d'eau, interfère progressivement avec les
circulations veineuses, lymphatiques puis artérielles ; survient
alors la gangrène de l'organe, bientôt suivie de perforation.
Quatre fois sur dix, l'obstruction n'est pas retrouvée
et l'on évoque alors une origine hématogène. Ces
appendicites hématogènes ne sont souvent d'origine sanguine
qu'à leur tout premier stade, l'infection primitive par voie vasculaire
ne faisant que préparer le lit d'infection entérogène par
le colibacille et d'autres germes qui pourront alors jouer leur rôle sur
les parois déjà altérées de l'appendice. Il existe
par ailleurs une catégorie d'appendicites hématogènes,
gangreneuses, d'emblée par thrombose primitive des vaisseaux.
1.2. ANATOMOPATHOLOGIE
L'appendice est le segment terminal du cæcum auquel il
est appendu à son bord postéro interne. Sa lumière
communique avec les bords du cæcum. La mobilité du caecum et celle
de l'appendice expliquent les formes cliniques qui peuvent être
rencontrées.
Sur le plan macroscopique, l'appendicite aiguë se
caractérise par une inflammation de tout ou partie de l'organe ;
celui-ci est plus fréquemment atteint à sa pointe. Cette
inflammation serait liée à une oblitération de la
lumière appendiculaire responsable d'une réaction inflammatoire
qui peut aller de la simple congestion de l'appendice associé à
une vasodilatation des vaisseaux séreux (appendice inflammatoire)
à une augmentation du volume de l'organe qui devient oedémateux
et qui, à l'occasion d'une surinfection, se recouvre de fausses
membranes (appendice suppuré). L'évolution peut se faire
vers :
- l'apparition de micro abcès pariétaux
- la perforation de l'appendice
- Une forme hémorragique et nécrosante
réalisant la gangrène appendiculaire.
La vitesse d'évolution de la pathologie inflammatoire
peut être responsable de différents tableaux :
- la perforation en péritoine libre responsable d'une
péritonite en cas d'évolution rapide,
- la forme d'abcès cloisonné en cas de
poussée inflammatoire plus progressive responsable d'adhérences
localisées,
- dans certains cas, plusieurs poussées évoluant
vers une guérison spontanée peuvent être responsables de
lésions cicatricielles aboutissant à un aspect d'appendicite
chronique. Du point de vue macroscopique, cette appendicite chronique est
caractérisée par un aspect sclérosant diffus de
l'appendice.
1.3. TABLEAU CLINIQUE
1.3.1. Signes fonctionnels
L'appendicite aiguë est marquée par une douleur en
fosse iliaque droite ; celle-ci peut prendre naissance au niveau de
l'épigastre. La douleur est constante, parfois intense et majorée
à la palpation. Elle peut être associée à une
gêne à la marche (antéflexion du tronc) ou soulagée
par la flexion de la cuisse droite (en raison d'une irritation du muscle
psoas : le psoïtis). Les associés peuvent être des
vomissements, une constipation ou une diarrhée.
1.3.2. Signes généraux
Les signes généraux sont une température
modérée, rarement supérieure à 38,5°C, la
fièvre n'est pas systématique. Habituellement et en dehors de
complications péritonéales l'état général
est conservé.
1.3.3. Examen clinique
Le plus souvent l'abdomen est plat. L'exploration clinique
trouve une douleur provoquée en fosse iliaque droite (point de Mac
Burney), associée à une défense à la palpation
profonde.
D'autres signes cliniques ont été décrits
mais ils n'ont qu'une valeur relative : la réalisation d'une
manoeuvre de compression de la fosse iliaque droite associée à
une décompression brutale peut être douloureuse ; cette
manoeuvre est décrite comme le signe de Blumberg. La compression ferme
de la fosse iliaque gauche peut être responsable d'une douleur ressentie
à droite ; ce signe est décrit comme le signe de Rovsing.
La réalisation des touchers pelviens permet de noter
dans plus de la moitié des cas une douleur droite.
1.4. SIGNES BIOLOGIQUES
Une hyperleucocytose associée à une
élévation des polynucléaires neutrophiles est
associée à une appendicite évoluant plusieurs heures. Elle
constitue un des arguments de faisceau diagnostique.
1.5. IMAGERIE
L'abdomen sans préparation n'est pas contributif en
dehors des complications (pneumo péritoine, occlusion).
CHAPITRE 2. MATERIEL ET METHODES
2.1. NATURE ET PERIODE DE L'ETUDE
La présente étude a analysé de
manière rétrospective, les dossiers médicaux d'une
série de patients hospitalisés entre le 1er janvier
2001 et 31 décembre 2002.
2.2. CADRE DE L'ETUDE
Le département de chirurgie de l'Hôpital
provincial Général référence de Kinshasa, a
servit de cadre à la présente étude.
Le choix de ce cadre était justifié par le
caractère de l'hôpital provincial général de
référence de la ville de Kinshasa.
L'Hôpital général de Kinshasa est
situé dans la Commune de la Gombe, ville province de Kinshasa.
Le département de chirurgie de l'hôpital
général compte 28 médecins dont 11 spécialistes et
17 généralistes, subdivisés en 6 services :
- Service de chirurgie générale ;
- Service de chirurgie thoracique ;
- Service de chirurgie pédiatrique ;
- Service de traumatologie ;
- Service de chirurgie plastique ;
- Service des urgences.
2.3. POPULATION D'ETUDE
2.3.1. Critères d'inclusions
Seuls étaient dans la présente étude, les
patients hospitalisés pour appendicite aiguë durant la
période d'étude et dans le même cadre d'étude.
2.3.2. Critères d'exclusions
Etaient exclus de la présente étude, les
patients dont les dossiers médicaux étaient absents ou incomplets
durant la période de récolte de données.
2.4. AUTRES MATERIELS
Les outils suivants ont servi à la récolte de
paramètres d'intérêt :
- Un protocole d'étude (Annexe) ;
- Les dossiers médicaux ;
- Un cahier registre ;
- Cinq stylos à bille ;
- Une règle plate.
2.5. APPROCHE METHODOLOGIQUE
2.5.1. Collecte des données
L'analyse systématique des registres a permis d'obtenir
des renseignements d'intérêt.
Les informations suivantes ont été
collectées en guise de paramètres
d'intérêt :
- Données démographiques : âge et
sexe
- Année d'admission ;
- Données biologiques : Température
corporelle ; pouls, fréquence respiratoire, vitesse de
sédimentation, taux sanguins de globule blanc, avec les pourcentages de
neutrophiles, de lymphocytes, monocytes, éosinophiles et
basophiles ;
- Mesure physique : Pression artérielle ;
- Signes généraux (Fièvre)
- Signes d'appels et signes cliniques de l'appendicite
aiguë ;
- Topographie de l'appendicite aiguë ;
- Clinique de l'appendicite aiguë : données
de l'inspection, de la palpation et de l'auscultation de l'abdomen ;
- Aspects amotomopathologiques et évolutifs.
2.5.2. Définition opérationnelle
L'hyper leucocytose était définie par un taux
sanguin de globule blanc > 10.000
éléments/mm3.
L'aspect macroscopique (anatomopathologie) de l'appendicite
comprenait la forme catarrhale (correspond à une inflammation de
l'appendice : l'organe est oedematié et hypervascularisé),
La forme turgescente ou friable (défini comme augmentation du volume
d'un organe ou d'une partie du corps par l'accumulation de sang dans ses
veines),
perforation (ouverture accidentelle pathologique d'un organe
creux), et l'empyème (amas de plus dans une cavité naturelle).
Les aspects évolutifs étaient définis par
l'apparition d'abcès, la perforation de l'appendice et les formes
hémorragiques et nécrosantes (gangrène appendiculaire).
L'attitude de malade se faisait figée (immobile, fixe
dans une certaine attitude), en flexion antalgique (mouvement
exécuté par un patient dans le but d'éviter ou de diminuer
une douleur, et se traduit par une attitude caractéristique en flexion
et abduction de la cuisse) et en blocage inspiratoire (caractéristique
de la paroi abdominale à l'inspiration profonde).
La palpation révélait : le MAC
Burney : (la pression de la paroi abdominale à la fosse iliaque)
droite éveille une douleur localisée), le REBOUND (c'est la
douleur subite au relâchement de la main qui comprime la paroi de la
fosse iliaque droite), le ROVSING (la pression de la main à la fosse
iliaque gauche sur le colon descendant produit de la douleur à la fosse
iliaque droite).
L'appendicite aiguë était non grave (sans
complication) et grave (avec complication).
L'issue vitale était caractérisée par le
décès et la survie. Les patients avec fractures et
hospitalisés durant la même période et dans le même
cadre d'étude ont servi de groupe de comparaison interne (groupe de
référence).
2.6. ANALYSES STATISTIQUES
Les données ont été validées
saisies sur micro ordinateur et analysées en utilisant le logiciel EPI
INFO version 6.04.
Les données qualitatives ont été
présentées sous formes de proportions (%) et celles quantitatives
sous formes de moyenne + écart-type (ET).
Le test de Chi-carré de Mantel-Haenszel a servi
à comparer les pourcentage (%) le test-t de Student a servi à
comparer les moyennes des variables normalement distribuées.
Le risque univarié d'appendicite aiguë a
été évalué par l'Odds ratio (OR = rapport de
Côtes) avec son intervalle de confiance à 95% (Ic 95%) à
l'aide du tableau de contingence.
La valeur de P<0,05 était considérée
comme seuil de signification statistique.
CHAPITRE 3. RESULTATS
Sur un total de 97 cas d'appendicite aiguë admis pendant
la période d'étude, 72 cas (Taux de réponse 74,2%) ont
finalement constitué la population d'étude dont 23,6% d'hommes
(n=17) et 76,4% des femmes (n=55) avec un sex ratio d'un homme : 3
femmes.
Un groupe de 30 patients admis dans le même
département de chirurgie pour fracture, leur a servi de comparaison
interne.
3.1. Caractéristiques générales
Les caractéristiques générales de
l'ensemble de patients (n=102 dont 72 avec appendicites aiguës et 30 avec
fractures) sont résumées dans les tableaux I et II.
Tableau I. Age et signes vitaux de 102
patients dont 72 avec
appendicites aiguës et 30 avec
fractures
Variables
Moyennes + écart-type
Age, ans 27,8 + 9
T° corporelle, C° 37,6 +
1
PAS, mmHg 114 + 12,9
PAD, mmHg 74,9 + 10,3
Pouls, bpm 82,4 + 12,5
Fréquence respiratoire, Cycle/min 24,4
+ 3,8
Tableau II. Hémogrammes et VS de
l'ensemble de patients (n=102)
Variables Moyennes
+ écart-type
Globules blancs, mm3 10195,5 +
2975,9
VS, mm/h 54,9 + 33,1
Neutrophiles, % 69,2 + 13,4
Lymphocytes, % 37,9 + 11,6
Eosinophiles, % 4,7 + 2,3
Monocytes, % 9,5 + 5,6
Basophiles, % 1,6 + 0,9
3.2. L'EVALUATION CLINIQUE DE L'APPENDICITE
AIGUË
Les tableaux III et IV présentent les signes d'appels
et les signes physiques de 72 patients avec appendicite aiguë :
prépondérance de la douleur spontanée à la fosse
iliaque droite, de la flexion antalgique de la cuisse droite et du signe de Mac
Burney positif.
Tableau III. Signes d'appels d'appendicite
aiguë
Variables
|
n
|
%
|
- Douleur spontanée à la Fosse Iliaque droite
- Arrêt de matière et gaz
- Douleur hypogastrique
- Douleur à l'hypochondre droit
- Douleur spontanée à la fosse lombaire
|
45
9
8
6
4
|
62,5
12,5
11,1
8,3
5,6
|
Tableau IV. Les signes physiques de
l'appendicite aiguë
Variables
|
n
|
%
|
Flexion antalgique de la cuisse droite
Mac-Burney
Rebound
Rovsing
Attitude figée
Blocage inspiratoire
|
61
54
10
8
6
5
|
84,8
75
13,8
11,2
8,3
6,9
|
Tableau V. Les signes généraux
de l'appendicite aiguë
Variables
|
n
|
%
|
Fièvre
Vomissement
Constipation
Nausée
Céphalée
Diarrhée
|
35
15
8
7
5
2
|
48,6
20,8
11,2
9,8
6,9
2,7
|
Le Tableau VI. Localisations de la douleur de
l'appendicite aiguë
Variables
|
n
|
%
|
Fosse iliaque droite
Hypogastre
Hypochondre droit
Fosse lombaire
|
54
8
6
4
|
75
11,1
8,3
5,6
|
3.3. ANATOMOPATHOLOGIE DE L'APPENDICITE
AIGUË
L'aspect macroscopique de l'appendicite après
l'intervention chirurgicale était plus de types catarrhale et turgescent
friable que de types abcès appendiculaire et perforation (Tableau
VII).
Tableau VII. Aspects macroscopiques de
l'appendicite aiguë
Variables
|
n
|
%
|
Catarrhale
Turgescent friable
Perforation
Abcès appendiculaire
|
30
25
10
7
|
41,7
34,7
13,9
9,7
|
3.4. SEVERITE DE L'APPENDICITE AIGUË
L'appendicite aiguë était non grave (sans
perforation) chez 62 patients (86,2%) et grave (avec perforation) chez 10
patients (13,8).
3.5. BIOLOGIE INFLAMMATOIRE
L'hyperleucocytose était présente chez 54
patients (75%). La vitesse de sédimentation était
accélérée chez 63 patients (87,3).
3.6. COMPARAISONS
3.6.1. Profil biologique
Le tableau VIII présente les valeurs du profil
bioclinique des patients avec appendicite aiguë, comparées à
celles de leurs collègues avec fractures. A âges identiques
(p>0,05) et PAS similaire (p>0,05), les 2 groupes diffèrent de
manière significative (p<0,05 et p<0,01) en ce qui concerne la
température corporelle, la pulsation, et la fréquence
respiratoire, plus élevées en cas de fracture, et la PAD plus
élevée en cas d'appendicite aiguë.
Tableau VIII. Signes vitaux selon les motifs
d'admission en chirurgie
Variables
|
Appendicite aiguë
|
Fractures
|
p
|
Age, ans
T° coporelle, °C
PAS, mmHg
PAD, mmHg
Pouls, bpm
Fréquence respiratoire, C/min
|
27,6 + 8,9
37,4 + 0,9
114,2 + 12,3
76,2 + 9,6
80,6 + 11,6
23,7 + 3,7
|
28,4 + 9,6
38 + 1,2
113,7+14,5
72 + 11,3
86,4 + 13,6
26 + 3,6
|
NS
<0,05
NS
<0,05
<0,05
<0,01
|
3.6.2. VS et Hémogramme
Les valeurs moyennes de GB et éosinophiles des patients
avec appendicite aiguë étaient supérieures (p<0,01 et
p<0,0001) a celles de leur collègues avec fracture (Tableau IX). Mais
les valeurs moyennes de lymphocytes des patients avec fracture étaient
plus élevées (p<0,001) que celles des patients avec
appendicite aiguë. La VS des patients avec appendicite aiguë
tendaient à être plus élevées sans atteindre le
seuil de signification statistique (p>0,05). Enfin, les valeurs moyennes de
neutrophiles, de monocytes, et de basophiles de deux groupes de patients
étaient identiques (p>0,05).
Tableau IX. Vitesse de sédimentation
et hémogramme selon l'affection
chirurgicale
Variables
|
Appendicite aiguë
|
Fractures
|
p
|
VS, mm/H
GB/mm3
N,%
L,%
M,%
E,%
B,%
|
56,3 + 31,1
10822,2 + 2584,4
69,6 + 14,9
29,9 + 12,4
8,2 + 3,2
5,2 + 2
1,6 + 0,9
|
51,9 + 37,9
8691, + 3 3343,3
68,5 + 9,2
33,5 + 8,1
12,4 + 8,4
3,3 + 2,2
1,6 + 0,7
|
NS
<0,001
NS
<0,01
NS
<0,0001
NS
|
Dans les groupes de patients avec appendicites aiguës 20
patients (27,8%) présentaient un taux normal de GB sanguin centre 52
patients (72,2%) avec hyperleucocytose.
L'hyperleucocytose était plus prévalente en cas
d'appendicite aiguë (72,2%, n=52 ; DR=5,1 IC 95%, 1,9 - 14,5 ;
p<0,001) qu'en cas des fractures (33,3%, n=10).
Aucune relation significative (p>0,05) n'était
observée entre l'année d'admission, l'âge, la PAS, PAD, les
monocytes, les éosinophiles, les basophiles et l'appendicite grave
(résultats non présentés).
Par contre, le risque d'appendicite aiguë grave
était multiplié par 2 en cas de sexe masculin (OR=2,3 IC 95% 1,04
- 5,15 ; p<0,05) et par 11 en cas d'hyperleucocytose (OR=10,7 IC 95%
1,7 - 240,9 ; p<0,01).
Des valeurs supérieures de Température
corporelle, de pouls, de fréquence respiratoire, de VS, des globules
blancs, des neutrophiles et des lymphocytes étaient associés de
manière positive et significative (p<0,05 ; p<0,01 ; et
p<0,001 ; p<0,0001) avec l'appendicite aiguë grave (Tableau
X).
Tableau X. Comparaisons des
caractéristiques de l'appendicite aiguë grave à celles de
l'appendicite non grave
Variables
|
Appendicite non grave n(%)
|
Appendicite grave n(%) OR IC 95%
|
p
|
T° C
Pouls, bpm
FR, cycle/min
GB/mm3
VS, mm/H
Neutrophiles, %
Lymphocytes,%
|
37,2 + 0,9
78,5 + 10,5
23 + 3,5
10196,2 + 2655,5
40,7 + 20,8
64,9 + 14,5
35,8 + 11,3
|
37,9 + 0,9
85,9 + 12,6
25,4 + 3,9
12450 + 1472,4
96,6 + 8,9
82,2 + 6,3
51 + 7,7
|
<0, 01
<0,01
<0,05
<0,001
<0,0001
<0,0001
<0,0001
|
CHAPITRE 4. DISCUSSION
La présente étude a défini les
caractéristiques épidémiologiques, cliniques, biologiques
et évolutives de l'appendicite aiguë à l'Hôpital
général de Kinshasa.
En France, l'inflammation de l'appendicite iléo
cæcal nécessite 150000 à 200000 appendicectomies par an,
soit 40% des interventions chirurgicales digestives (8-10). En milieu
hospitalier de Kinshasa, aucune donnée relative à l'incidence de
l'appendicite aiguë n'est disponible. Toutefois, on a l'impression de
l'augmentation de la fréquence de l'appendicite aiguë a
Kinshasa.
4.1. AGE ET SEXE
Ce travail confirme la prépondérance
féminine dans l'appendicite aiguë, tous stades de
sévérité confondus. Par contre, le sexe masculin multiplie
par deux, le risque d'appendicite aigus grave dans ce travail (8, 10,11).
L'âge moyen de 28 ans de ce congolais, avec appendicite
aiguë, se rapproche de l'âge de 30 ans, âge de
prédilection de la survenue de l'appendicite aiguë en Europe
(6).
4.2. DIAGNOSTIC
Les données de la présente étude
confirme la difficulté du diagnostic de l'appendicite aiguë
même chez les adultes. En général le diagnostic
d'appendicite aiguë est plus difficile chez l'enfant que chez l'adulte
dans le pays développé (4). Il est observé un grand nombre
des patients sans douleur à la fosse iliaque droite, sans flexion
antalgique à la Cuisse droite et sans le point de Mac Burney. Les signes
de Rebound, de Rovsing et les vomissements ne constituent aucune utilité
diagnostic.
4.3. SIGNES BIOLOGIQUES
L'appendicite aiguë est caractérisée par
un syndrome inflammatoire chez les patients étudiés. Mais la
vitesse de sédimentation des patients avec appendicite aiguë est
identique à celle des patients avec fracture. Ce sont plutôt le
taux sanguin de GB et des éosinophiles qui sont plus
élevés chez les patients avec appendicite aiguë en
comparaison avec leurs collègues hospitalisés pour fracture.
Dans la présente étude, l'hyperleucocytose,
l'hyperlymphocytose, l'augmentation de neutrophiles et
l'accélération de la vitesse sédimentation, sont
caractéristiques de l'appendicite aiguë grave.
4.4. SUBSTRATUM ANATOMO PATHOLOGIQUE
L'évolution de l'appendicite aiguë est responsable
au plan anatomo pathologique plus de forme catarrhale (inflammation, oedeme et
hypervascularisation) que d'aspect turgescent friable, de perforation et
d'abcès appendiculaire. Ceux qui corroborent l'évolution par
ordre de gravité croissante du substratum anatomopathologique
d'appendicite aiguë.
5. CONCLUSION
La présente étude montre que malgré leur
valeur en nombre important de diagnostic d'appendicite aiguë basée
sur l'examen clinique et la biologie continue de poser problème chez les
patients adultes de l'hôpital provincial général de
référence de Kinshasa.
Le risque absolu d'appendicite aiguë tous stades de
sévérité confondue est plus élevé pour la
femme que pour l'homme. Mais le sexe masculin est plus vulnérable
à l'appendicite aiguë grave que le sexe féminin.
La biologie reste souvent inflammatoire : chez 75% des
patients et l'accélération de la vitesse de sédimentation
chez 87,3% des patients.
La vitesse d'évolution de la pathologie inflammatoire
est responsable de la forme catarrhale, de l'aspect turgescent friable, de la
perforation et de l'abcès appendiculaire.
6. RECOMMANDATIONS
Au terme de ce travail, nous formulons aux médecins les
recommandations suivantes :
- de connaître les différents aspects anatomo
pathologiques des appendicites aiguës,
- de connaître les aspects cliniques et
évolutifs de l'appendicite aiguë iliaque droite,
- de connaître les variantes topographiques et cliniques
des appendicites aiguës de siège ectopique,
- de connaître les variantes symptomatiques des
appendicites aiguës,
- de connaître le traitement des appendicites
aiguës,
- l'étude échographique de l'appendicite peut
être utile lorsque le diagnostic clinique est difficile ou douteux. Une
échographie abdomino-pelvienne a un rôle dans le diagnostic
différentiel de l'appendicite et dans celui des abcès
appendiculaires,
- l'appendicectomie peut être réalisée par
coelioscopie ou par voie classique,
- l'examen anatomo pathologique est indispensable, quelque
soit l'aspect macroscopique de l'appendice.
REFERENCES
1.OULD BEDDI M, N'GBESSO RD, KANE B, MECHRI C, KHALIFA I,
KEITA K.
Expériences de la cliniques Chiva de Nouakchot.
Diagnostic échographiques de l'appendicite, particularités.
Journal d'Echographie et de médicine du sport
1999 ; 20 : 299 - 303.
2. BROWN JJ
Acute appendicitis : the radiologist's roles.
Radiology 1991;
180: 13 - 29.
3. DUNN EL, MOORE EE, ELERDING SC, MURPHY JR.
The Unnecessary laparotomy for appendicitis. Am surg 1975;
100: 677 - 684.
4. PEAL RH, HALE DH MOLLOY M, SCHUTT DC, JAQUES DP.
Pediatric Appendicitomy
J Pediat surg 1995; 30: 173 - 181.
5. NEUSPIEL DR, KULLER LH
Fatalities from undeteted appendicitis in early
childhood
Clin Pediatr 1987; 26: 573 - 575.
6. PARYS F et REDING R
Dix questions à propos de l'appendicite
aiguë chez l'enfant
LOUVAIN MED 1999 ; 118 : 468 - 477.
7. TUYINDI TH, VEYI T, KOVANGBANDI
Complications péritonéales après
appendicectomie.
Congo médical 1999 ; 11 : 733 -
736.
8. MARESCHAUX J, MUTTER D. Cliniques et Aspects
évolutifs de l'appendicite aiguë. Revue du praticien ULP Strasbourg
2002 ;
14 : 279 - 281.
9. MULLINS M.E Evaluation of suspected appendicitis in
children using limited halical CT and Colonie Contrast material. 2001; 176: 37
- 41.
10. CANTRELL JR. Staff the diminishing mortality from
appendicitis. An surg 1955; 141: 749 - 758.
11. FEFFERMAS NR. Suspected appendicitis in children: Focused
CT technic for évaluation radiology. 2001; 220: 691 - 695.
|
|