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Prédiction des accidents vasculaires cérébraux : score de Siriraj, score d'Allen et tomodensitometrie cérébrale

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par Jean-claude MBETE
Université de Kinshasa (RD CONGO) - Spécialiste en Radiologie 2005
  

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UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DE MEDECINE

PREDICTION DES ACCIDENTS VASCULAIRES CEREBRAUX : SCORE DE SIRIRAJ, SCORE D'ALLEN ET TOMODENSITOMETRIE CEREBRALE

Par

MBETE TSASA Jean-claude

Mémoire présenté en vue de l'obtention du grade de Spécialiste en Radiologie

Promoteur : Prof. Dr. LONGO-MBENZA Benjamin

Mai 2005

INTRODUCTION

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'accident vasculaire cérébral (AVC) est défini comme "l'installation rapide de signes cliniques localisés ou globaux de dysfonction cérébrale au-delà de 24 heures de durée, pouvant conduire à la mort, sans autre cause apparente qu'une origine vasculaire "(1); par contre, l'accident ischémique transitoire (AIT) est défini  comme "la perte brutale d'une fonction cérébrale ou oculaire durant moins de 24 heures, supposée due à une embolie ou à une thrombose vasculaire " (2).

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) constituent la pathologie la plus invalidante et la plus mortelle du système nerveux central (3). Ils constituent donc un problème majeur de santé publique pour l'OMS (4). En effet, dans les pays développés, les AVC occupent la 3e place de la mortalité globale derrière l'infarctus du myocarde et les cancers (5).

L'AVC rend compte aujourd'hui d'une morbidité et d'une mortalité élevées chez les patients noirs africains (6-8).

La prise en charge prompte et adéquate de l'AVC devrait découler d'un diagnostic clinique élaboré et affiné. En effet, il est important pour les cliniciens d'être capables de distinguer (discriminer) l'AVC de type hémorragique de l'AVC de type ischémique (infarctus cérébral) en cas d'apoplexie (attaque cérébrale) aiguë ; en ce que la prise en charge thérapeutique de ces deux types diffèrent totalement (9).

Dans les pays industrialisés, le diagnostic de l'AVC est facilité par la tomodensitométrie cérébrale ou tomographie computérisée du crâne (CT scan cérébral) ou scanographie cérébrale (10-15). Le scanner cérébral est recommandé à tous les patients de ces pays riches avec tableau clinique permettant d'adapter un traitement spécifique à chaque type d'AVC (16,17). Ainsi, les anti-coagulants seront de mise dans l'AVC ischémique et la neuro-chirurgie dans l'AVC de type hémorragique en aggravation (18).

Par contre, dans les pays en voie de développement en général et en Afrique sub-Saharienne dont la République Démocratique du Congo (RDC) en particulier, le diagnostic de l'AVC reste encore clinique excepté pour les rares centres hospitaliers dotés d'imagerie médicale.

Pour une population de 60 millions d'habitants, la RDC ne dispose que de quatre centres hospitaliers dotés de scanographie, tous à Kinshasa, capitale de la RDC et dont trois sont fonctionnels et performants.

La performance du diagnostic clinique pour distinguer un AVC présent de l'absence d'AVC est très bonne avec une sensibilité au-delà de 95% (9,19) et une spécificité de 66 à 97% (10,20). Malheureusement, cette performance se dilue de façon significative en cas de distinction des différents types d'AVC avec une sensibilité de 68% et une spécificité de 67% (13,15,17).

Le diagnostic clinique de l'AVC est donc moins performant que le scanner cérébral pour recommander l'initiation d'un traitement anti-coagulant ou thrombolytique (21).

Lorsque la scanographie est disponible dans les pays en voie de développement, la majorité des patients avec AVC sont exclus par son coût prohibitif et par la distance très éloignée des centres hospitaliers (22). Ces patients ne peuvent pas bénéficier d'un traitement approprié selon les données scanographiques obtenues de manière non invasive.

Devant l'inaccessibilité pour certains patients au scanner cérébral aussi bien dans les pays développés que dans les pays en voie de développement, plusieurs systèmes de score ou indice, basés sur les données cliniques (3,12,23,24) ont été construits à partir de certaines analyses statistiques multivariées (analyse discriminante, régression logistique) (6). Il s'agit du score d'Allen ou score de GUY'S hospital (12,25) et du score de Siriraj (23). Ces scores sont simples, moins coûteux et pratiques pour discriminer l'AVC de type hémorragique de celui de type ischémique mais pas assez sensibles pour remplacer le scanner cérébral.

Le score de Siriraj, développé dans la ville de Bangkok en Thaïlande, pays en voie de développement, consiste en une formule mathématique basée sur des valeurs chiffrées de cinq variables cliniques dont l'état de conscience, les vomissements, les céphalées, la pression artérielle diastolique et les marqueurs d'athérosclérose (26).

Le score de Siriraj a été validé avec une précision de 88,5% à Taiwan (26) et de 85% au Mexique (3).

Le score d'Allen a été validé dans différents pays européens avec une très bonne précision de 90% (25,27).

Et le score de Siriraj est plus simple à utiliser immédiatement après l'avènement de l'attaque cérébrale, contrairement au score d'Allen disponible seulement après 24 heures (25,27,28).

Toutefois, les scores d'Allen et de Siriraj testés respectivement à Taiwan (29) et à Hong Kong (30), le score de Siriraj et le score d'Allen évalués à la fois en milieu rural de l'Inde (31), et le score de Siriraj testé chez les noirs africains du Nigeria (6), ont montré une faible performance diagnostique dans la distinction des différents types d'AVC.

Devant l'allure épidémique de l'incidence des AVC en milieu hospitalier de Kinshasa (7,8) et en présence des patients économiquement défavorisés, il est nécessaire de doter les cliniciens de Kinshasa des outils cliniques simples pour différencier l'AVC hémorragique de celui ischémique.

Objectif général

La présente étude vise à renforcer les capacités des cliniciens d'agir avec efficacité dans la prise en charge thérapeutique des accidents vasculaires cérébraux.

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