L'absence de mécanismes internes de gouvernement
et son impact sur la survivance des « PMEs »
tunisiennes :
Une étude à travers le cas d'une
société de construction routière
Hedi BEN DOUA
Résumé :
Ce travail met en évidence l'impact que
présente l'existence et le fonctionnement des mécanismes internes
de contrôle dans les entreprises en situation de faillite. Après
avoir passé en revue les développements théoriques se
rapportant à la faillite, une étude de cas d'entreprise
tunisienne a été faite afin de comprendre le rôle des
mécanismes internes de gouvernement pour le contrôle du dirigeant.
Les résultats montrent que la préference manifestée par
les investisseurs pour les « SARL » comme statut juridique,
offre une très grande lattitude managériale aux dirigeants de ces
entreprises. Le risque de faillite est probablement lié à
l'abscence du dirigeant fondateur.
Mots clés : faillite, dettes
risquées, mécanismes de gouvernement, discrétion
managériale.
Abstract:
This dissertation focuses on the existing internal corporate
governance system in bankruptcy firms. Hereafter, one case of Tunisian firm was
choosen. Our finding suggest that better legal protection for investors is
limited by the extent to which control can be effectively separated from
ownership. Failure is probably the result of bad succession.
Key words: bankruptcy, risky bonds, corporate
governance system, managerial discretion.
1. Introduction
Dans une économie transitoire où les
mécanismes externes de contrôle ne sont pas assez
développés, les mécanismes internes de gouvernement sont
en mesure de jouer un rôle plus important pour le contrôle et la
discipline des dirigeants. En effet, la crise sud-est asiatique, par exemple, a
conduit au reéxamen du modele organisationnel et financier propre
à ces pays, caractérisé par des groupes industriels
fortement centralisés où domine l'équipe dirigeante et les
grands investisseurs, Becht et al (2002).
Toutefois, certains pays émergeants semblent
être rétissants à renforcer le transfert du contrôle
aux actionnaires, lesquels jouent un rôle pivôt dans la
concrétisation des moyens internes de gouvernement à travers le
conseil d'administration dont la mission première, selon Fama (1980) et
Fama et Jensen (1983), est de contrôler les principaux dirigeants.
A cet effet, La Porta et al (2000),
considèrent que les lois de protection des investisseurs, dans certains
pays, ne permettent pas une séparation effective entre la
propriété et le contrôle.
Généralement, on considère que
l'évaluation du système de gouvernement d'entreprises
dépend du cadre institutionnel et législatif qui contraint les
choix individuels et facilité les rapports entre les différentes
composantes de l'entreprise. Cette vision normative implique que chaque partie
agit dans le cadre d'un référentiel institutionnel, la perception
que se fait chacun de ce cadre réglementaire défini ses actions.
Toutefois, l'explication de l'évolution des formes
institutionnelles par la recherche de l'efficacité est contrariée
par la survivance de nombreuses formes institutionnelles et organisationnelles
apparemment inefficaces, Charreaux (1996).
Ainsi, l'explication de l'évolution des formes
institutionnelles en se basant sur le principe de création et de
répartition des rentes, Castanias et Helfat (1992), apparaît plus
plausible, Charreaux (1996) ; l'évolution du système de
gouvernement d'entreprises dépend de l'aptitude des différents
types de stakeholders à tisser des relations de pouvoir leurs
permettant la création et l'appropriation de rentes.
Pour North (1993), le changement institutionnel et la
résultante d'une interaction continue entre organisations et
institutions dans un contexte économique compétitif
caractérisé par la rareté.
Dans cette perspective, le changement institutionnel ne
s'effectue jamais d'une façon brutale. Il s'explique par l'effort
engagé par les dirigeants ainsi que les différents
stokeholders pour faire évoluer, chacun en sa faveur, les
institutions actuelles.
En Tunisie, la notion de société en
difficulté économique, a paru depuis l'adoption du programme de
réforme structurel en 1986. Avant cette date, l'entreprise tunisienne
jouit d'un environnement protégé de toute concurrence
extérieure, en plus des facilités quant à l'obtention des
financements nécessaires. Les procédures et les décisions
d'aide des sociétés à dépasser leurs
difficultés se sont perpétrées par la suite
(1). La signalisation (2) des symptômes des
difficultés économiques, occupe une place importante au sein de
la loi de sauvetage des sociétés. Ainsi, le législateur a
spécifié les parties compétentes auxquelles est
délégué le rôle d'alerter, ainsi que les normes
à tenir en compte pour déclancher la sirène d'alerte. Le
président du tribunal dispose, seul, du droit d'obliger le dirigeant
à prendre les directives nécessaires pour permettre à
l'entreprise de dépasser ses difficultés dans des délais
bien déterminés, au bout desquels il serait possible d'ordonner
l'ouverture de procédures de règlement judiciaires si les
conditions nécessaires sont réunies.
(1) : En 1987 une première commission a vu le jour au
sein du ministère de l'économie nationale, suite à une
réunion d'un conseil ministériel où il a été
décidé de nommer une commission d'encadrement des
sociétés qui souffrent de difficultés. Dans le cadre de sa
mission, ladite commission a recensé un nombre de 863
sociétés qui passent par des difficultés
économiques ; 600 d'entre elles ont pu bénéficier des
procédures et des avantages parvenus au niveau de la loi de finance de
1989 et sur tout les articles 49, 50, 51 et 52. En 1992 et au sein du
ministère de l'économie nationale, la cellule SOS Entreprises a
été crée dans le but de servir comme bureau d'encadrement
des sociétés tunisiennes. Cette cellule tient actuellement le
secrétariat permanent de la commission de suivi des entreprises. Parmi
les missions principales de ce bureau, relevant du cabinet du ministre de
l'industrie et de l'énergie, est d'intervenir au profit des
sociétés en difficultés économiques auprès
da la caisse nationale de sécurité sociale, l'administration
fiscale, la douane et tout établissement public concerné. Ce
bureau intervient aussi au niveau des institutions financières, pour
régler les problèmes urgents et aider les sociétés
à profiter de la loi de sauvetage. Le 29 décembre 1993, un
conseil ministériel restreint a ordonné la création d'une
commission nationale de soutien aux entreprises en difficulté. La
novelle commission était le prolongement naturel de la première
commission crée en 1987. Toutefois, la première commission a
été préservée dans le cadre de la loi numéro
1995-34, dans le but de venir en aide aux juges, pour qu'ils puissent bien
assurer le sauvetage des sociétés. Ces derniers, leur rôle
était en effet limité, au paravent et durant 40 ans, à
promulguer des jugements de liquidation. Selon le décret 1995-1769 du 2
octobre 1995, la commission est présidée par le ministre de
l'industrie (ou celui qui le remplace). Elle se compose de représentants
du premier ministère, du ministère du commerce, des finances, de
l'industrie, du développement économique, des affaires sociales,
de la formation professionnelle et du travail ainsi que la banque centrale.
Ladite commission doit se réunir au moins une fois chaque trimestre. En
2003 il y'a eu 38 réunions portant sur 347 cas de
sociétés. Les dossiers débattus comprennent 137 cas de
demandes de règlement amiable, 89 cas de demandes de règlement
judicaire, 120 demandes d'avis sur rapport d'expertise et une demande d'avis
sur rapport de conciliation.
(2) : La signalisation des symptômes des
difficultés économiques, occupe une place importante au sein de
la loi de sauvetage des sociétés. Ainsi, le législateur a
spécifié les parties compétentes auxquelles est
délégué le rôle d'alerter, ainsi que les normes
à tenir en compte
La mauvaise gestion est considérée comme le
principal facteur qui expose les entreprises tunisiennes à des
difficultés économiques. Belhadj (2002), considère que 75%
des cas de sociétés en difficultés économiques sont
caractérisées par un déséquilibre dans le choix de
financement des investissements. En effet, la majorité des dirigeants
font recours à l'endettement excessif, ce qui fait augmenter les charges
financières et prive l'entreprise de sont indépendance.
En plus, les dettes à court terme sont souvent
utilisées dans le financement des investissements mobiliers, fonciers ou
en matériels, au lieu de servir au financement du cycle d'exploitation
de l'entreprise. Le vieillissement des dirigeants fondateurs, et l'inexistence
de cadres qualifiés au sein des entreprises pour prendre la
relève, sont aussi à l'origine de la faillite de certaines
entreprises. En plus de la mauvaise gestion, les difficultés
commerciales et l'incapacité de surmonter le dilemme de la concurrence a
causé la faillite de 15 % des entreprises. Les difficultés
techniques en rapport avec l'usure du matériel utilisé, les
difficultés sociales et les conflits entre les associés
représentent respectivement 4%, 3%, et 3% des causes de la faillite des
entreprises tunisiennes.
La réalité des faits montre que les entreprises
en difficultés économiques ne se sont pas limitées au
moment de leur création au seul capital social, qui est assez faible
pour se construire un fond commercial et se procurer le matériel
nécessaire. En effet, l'apport des associés est
complété par des concours bancaires qui prennent la forme de
crédits, permettant à la banque de jouer le rôle d'un
garant et diminuant ainsi davantage le pouvoir des autres associés. La
notion d'associés devient réellement inexistante et l'entreprise
prend la forme d'une société unipersonnelle.
La prépondérance de ce type d'entreprise (SARL)
a fait quelles soient les plus présentes au niveau des règlements
judiciaires. En effet seul les compétences du dirigeant et sa
capacité à réaliser le programme qu'il a conçu
déterminent le degré de réussite de l'entreprise en
l'absence d'un vrai partenariat au niveau de la formation du capital et la
prise de décisions.
pour déclancher la sirène d'alerte. Le
président du tribunal dispose, seul, du droit d'obliger le dirigeant
à prendre les directives nécessaires pour permettre à
l'entreprise de dépasser ses difficultés dans des délais
bien déterminés, au bout desquels il serait possible d'ordonner
l'ouverture de procédures de règlement judiciaires si les
conditions nécessaires sont réunies. Dans ce cadre, la commission
joue le rôle de coordinateur entre d'une part, le président du
tribunal, et les différentes parties censées d'informer et de
signaler l'existence de difficultés, d'autre part. La commission
reçoit aussi des signaux à travers le commissariat du travail, la
caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), les services de
contrôle public, les institutions financières, les
contrôleurs de dépense, les associés qui détiennent
le dixième du capital social dans les sociétés anonymes et
les sociétés à responsabilité limitée, et de
tout associé, abstraction faite de la part du capital qu'il
détient.
La participation fictive des autres associés au capital
qui ne repend pas au besoin réel de l'entreprise rend le recours
à la dette la seule source de financement et engendre une diminution des
revenus qui reviennent entièrement au payement des intérêts
de la dette. L'absence d'auditeurs externes (non prévu par la loi)
permet au dirigeant de prendre des décisions contraires aux
règles de gestion en se procurant les réserves obligatoires ou
bien en augmentant davantage l'endettement ou encore la baisse des prix de
vente pour se procurer de la liquidité et même le licenciement de
certains employés.
Contrairement au règlement amiable ou le dirigeant
prend la charge de présenter un plan de redressement que les
créanciers doivent approuver, le plan de redressement dans la
procédure de règlement judicaire dépend uniquement de
l'approbation du juge. Le législateur de 1995 exige la consultation des
représentants des créanciers sans pour autant lié l'avis
du juges aux suggestions de ces premiers. Désormais, le plan de
redressement n'a plus à être approuvé par les
créanciers. L'administration judiciaire prend le soin de le
préparer et de l'homologuer en chambre du conseil.
Bien que l'anéantissement du rôle des
créanciers peut être perçu comme étant le prix
à payer pour sauvegarder l'essor de notre économie, leur
exclusion totale reste contesté puisqu'ils sont également des
entreprises qui peuvent connaître des difficultés si l'on ne tient
pas compte de leurs propres contraintes. Notons aussi que la nouvelle loi de
« 2003 » a consacré davantage le rôle du juge
dont le seul soucis, selon l'esprit de la loi tunisienne, est de sauvegarder
les entreprises en difficultés pour maintenir les emplois.
Ce travail sera organisé comme suit. Après une
introduction résumant l'évolution de la loi de faillite en
Tunisie, nous présentons dans un premier paragraphe une revu de la
littérature, consacré à l'étude de l'impact de
l'existance et du fonctionnement des mécanismes de contrôle en
présence d'un risque de faillite et à l'élaboration des
hypothèses à tester . Nous analysons dans le deuxième
paragraphe les différentes circonstances qui ont entouré la
faillite de l'entreprise sujette. Enfin la conclusion résumera les
hypothèses testées et leurs implications.
Les résultats montrent, conformément à
la prédiction de La Porta et al (1999), que les lois de
protection des investisseurs ne permettent pas une séparation effective
entre la propriété et le contrôle au sein de la firme. En
concordance avec Opler et al (1999), l'excédent de
liquidité permet aux gestionnaires d'échapper à faire les
changements nécéssaires, en cas où la firme fait face
à un risque de faillite. Contrairement à Jensen (1986) et
conformement au presemptions de DeAngelo et al (2002), les engagements
au comptant envers les créditeurs n'exèrcent aucun rôle
disciplinaire sur le dirigeant. Les résultats confirment aussi les
hypothèses de Rajan et Zingales (1998) quant à la
complémentarité entre actifs et capital humain. Aussi, la
propriété concentrée ne permet pas de consacrer le lien
entre le changement des dirigeants et la performance, Denis et Denis (1994) et
Volpin (2002).
Bien que Holmstrom et Kaplan (2003) rappellent que la
participation du dirigeant au capital a permis de réussir l'étape
de restructuration de certaines firmes. Il nous semble cependant que la part
importante du capital que peut détenir le dirigeant, n'est pas un gage
pour l'efficacité de la gestion. Son aversion au risque et la
preférence qu'il manifeste en faveur de la maximisation de sa propre
utilité, déterminent, en l'abscence de mécanismes de
contrôle, le degré de la discrétion managériale.
2. Une revue de la littérature et les
hypothèses à tester
Au sens de Jensen et Meckling (1976), la firme est le
noeud de relations contractuelles entre les différentes parties
prenantes. Une bonne répartition de la valeur crée par
l'entreprise consolide sa réputation et vis versa.
Etant donné que les contrats faits au nom de la firme
sont détenus par le dirigeant, alors, et dans un contexte
économique, politique et social stable, la faillite d'une entreprise
doit conduire à accuser directement l'équipe dirigeante de sa
mauvaise gestion, sa compétence faible ou son abus de pouvoir.
Dans le cadre du gouvernement d'entreprise, le dirigeant
n'est pas laissé seul. Au contraire, il est contrôlé dans
tous ses agissements. Le contrôle s'effectue principalement par la partie
la moins protégée, à savoir les actionnaires, Williamson
(1984,1985). L'activisme des actionnaires est concrétisé par le
conseil d'administration, dont la principale mission est de contrôler les
principaux dirigeants (Fama, 1980 ; Fama et Jensen, 1983). La
présence d'administrateurs externes neutres et compétents (Kaplan
et Reishus, 1992) renforce la crédibilité de ce statut.
Pour la réalisation de sa mission, le conseil
d'administration suit la politique du bâton et de la carotte. Disposant
du plein droit de révocation de l'équipe managérial en
exercice, il fait souvent recours à des systèmes de
rémunération très motivants dans l'espoir de ``fermer la
bouche'' aux dirigeants. Selon Coffee (1999), un bon système de
gouvernance pénalise les managers des firmes qui
présentent une mauvaise performance des cours de leurs actions et dont
le niveau des cash-flows est faible. Plusieurs autres travaux
soutiennent cette citation.
Récemment, dans une étude faite sur des
entreprises italiennes, Volpin (2002) trouve - sauf dans les
sociétés de holding - que le changement des hauts dirigeants est
négativement lié à la performance de la firme.
Néanmoins, la sensibilité mesurée par Volpin varie avec la
concentration de la propriété.
L'étude approfondie des deux mécanismes
pénalisant et motivant - que détient le conseil d'administration-
ainsi que l'interaction de chacun avec d'autres variables, permet de juger du
mode de gouvernement au sein des firmes en détresse et d'apporter une
réponse, sinon, une part de la réponse sur les
déterminants effectifs de la situation de faillite.
2.1. La rémunération par les salaires et
les primes et sa conséquence sur la situation financière de
l'entreprise
Si Jensen et Meckling (1976) considèrent que
l'alignement des intérêts des actionnaires et des dirigeants ne
sera jamais parfait, du fait que ces derniers ne disposent que d'une fraction
minime du capital, alors qu'en est-il s'ils ne détenaient aucune part
des fonds propres ?
Selon Berle et Means (1930,32), il devrait y avoir une
séparation entre propriété et contrôle au sein de la
firme. Laquelle séparation a donné naissance aux entreprises
managériales, où l'accent est mis sur le professionnalisme et la
compétence de l'équipe dirigeante. Sous l'optique de Berle et
Means, la rémunération du dirigeant doit être sous forme de
salaires et primes qui peuvent dépendre de la taille de la firme
(Ciscel, 1974), de la croissance de la taille de la firme (Ciscel et Carroll,
1980), des volumes des ventes réalisés (Deckop, 1988)...
H1 : Dans le cadre des firmes
managériales, les conflits d'intérêt entre actionnaires et
dirigeants sont plus faibles si les dirigeants sont bien
rémunérés.
Si cette dernière hypothèse est infirmée,
une explication plausible est que dans la mesure où leur progression est
limitée, les salaires et les primes semblent être peu motivants et
peu incitatifs. Selon Desbrières (1999), ce mode de
rémunération, même s'il permet la réalisation des
objectifs de la firme à court terme, entraîne une baisse des
dépenses en R & D et par conséquent une diminution de la
qualité du produit et une réduction des investissements
productifs.
2.2. L'endettement comme variable de contrôle chez
les petites et moyennes entreprises
Dans le cadre de la théorie de l'agence, l'agent ne
fournira que peu d'effort en faveur du principal. Cette distorsion augmente
lorsque le dirigeant (l'agent) consacre tout son temps dans le travail, mais ne
bénéficie en revanche d'aucune, au mieux, d'une petite fraction
de la valeur qu'il a fait générer pour la firme. Ainsi, les
conflits d'intérêt entre dirigeants et propriétaires
doivent être énormes. Ces premiers essayeront à tout prix
d'augmenter leur consommation, chemin faisant, ils tenteront d'élargir
leur espace discrétionnaire et/ou pratiquer une politique d'enracinement
préjudiciable aux actionnaires (Shleifer et Vishny, 1989 ; Morck et
al, 1990). Conscients de l'ampleur de l'expropriation à
laquelle ils seront exposés, les actionnaires ne garderont pas les bras
croisés. Outre le rôle joué par le conseil
d'administration, et pour intensifier d'avantage le contrôle sur le
dirigeant, ils peuvent lui imposer l'octroi de dette. Le choix de la dette
comme variable de contrôle en présence d'un montant important de
free cash-flows est confirmé par Jensen (1986).
H2 : Dans le cadre d'une
rémunération par les salaires et les primes, les actionnaires
peuvent utiliser l'endettement comme moyen de contrôle.
Même, si l'octroi de dettes dans une situation pareille
traduit le vrai pouvoir qu'exercent les actionnaires sur les dirigeants ;
ces premiers seront incapables d'éviter les distorsions liées aux
décisions d'investissement et « ignorent » le
coût associé à l'émission de nouvelles dettes (la
dette peut entraîner un effet de levier ou un effet de massue, selon le
cas).
2.3. Le choix de la dette pour les petites et moyennes
entreprises
La dette privée entraîne souvent des coûts
d'émission élevés (Blackwell et Kidwell, 1988).Toutefois,
elle permet de limiter l'espace discrétionnaire du dirigeant (Petersen
et Rajan, 1994 ; Berger et Udell, 1995 ; Cole, 1998) et offre plus de
flexibilité si la firme rencontre des difficultés
financières. Selon Fama (1985), les firmes de petites tailles
poursuivant un objectif de croissance choisiront la dette bancaire.
Sous l'optique de Myers (1977) et en présence de dettes
risquées, une situation de risque moral peut se produire. Afin de ne pas
faire bénéficier les créanciers, le dirigeant peut rejeter
certains projets a valeur actuelle nette positive mais faible. Comme
remède, Myers recommande l'usage de dettes à court terme qui
atteignent leur échéance avant que l'option de croissance ne soit
exercée. Toutefois, cette solution ignore les coûts
associés à une émission cyclique des dettes à court
terme.
La solution proposée par Myers (1977) est
vérifiée par Barclay et Smith (1995), qui montrent qu'en
présence d'opportunités de croissance rentables, les firmes
émettent des dettes à court terme. Le problème se pose
lorsque la firme fait face à un déclin de ses opportunités
d'investissement.
Dans une optique de signalisation, Diamond (1993)
considère que les firmes qui contractent continuellement des dettes
bancaires à court terme se construisent une bonne réputation. Ce
comportement permet, selon Flannery (1986) d'éviter le mimétisme
des firmes rivales. Selon Ross (1973), le mauvais usage de la dette comme moyen
de signalisation engendre des coûts élevés.
La volatilité des actifs de la firme n'est pas sans
incidence sur le choix du montant et de la maturité de la dette. Au sens
de Black et Scholes (1973) et Jensen et Meckling (1976), les fonds propres sont
assimilés à une option d'achat, détenue par les
propriétaires, sur la valeur de la firme. L'augmentation du risque des
activités de la firme, qui est bénéfiques pour les
actionnaires, permet un transfert de richesses vers ces derniers au
détriment des créanciers : c'est le problème de
substitution d'actif.
Pour Leland et Toft (1996), les fonds propres ne sont pas
considérés comme une option d'achat ordinaire. La faillite peut
survenir à tout moment, selon la valeur des actifs en place. Pour une
valeur des actifs égale à la valeur endogène de faillite
(VB) - qui constitue le prix d `exercice de l'option- la faillite est
déclenchée. En présence de coûts d'agence importants
liés au problème de substitution d'actif, et lorsque le risque
d'actif de la firme est élevé, lesdits auteurs recommandent
l'usage de dettes à maturité courte et à montant
faible.
H3 : En présence de coûts
d'agence importants, liés au problème de substitution d'actif, et
lorsque le risque des actifs de la firme est élevé, des dettes
à montant élevé et à maturité longue peuvent
conduire la firme à la faillite.
Leland et Toft (1996), considèrent aussi le cas
où le coût de faillite est élevé, et recommandent,
en présence de coûts d'agence liés au problème de
substitution d'actif, l'usage de dettes à montant faible mais à
maturité longue.
Le degré de liquidité des actifs de la firme
influence aussi le choix de la dette comme moyen de contrôle. L'existence
d'un montant important d'actif facilement convertible en liquidité,
permet, en cas où les opportunités de croissance de la firme
connaissent une baisse, au dirigeant de détenir un montant important de
liquidité non indispensable au maintien des activités courantes
de la firme. DeAngelo et al (2002) considèrent que les
dirigeants des firmes en difficultés, peuvent utiliser cet
excédent pour financer des investissements perdants.
H4 : En présence d'un montant important
d'actifs liquides, l'usage de la dette comme variable de contrôle n'a
aucun effet.
Opler et al (1999) corroborent ces derniers
résultats. Ils considèrent que lorsque la firme se jette dans des
difficultés, l'excédent de liquidité permet aux
gestionnaires d'échapper à faire les changements
nécessaires, en consommant entièrement la liquidité de la
firme pour financer des projets déficitaires.
Afin de limiter l'habilité du dirigeant à
émettre de nouveaux fonds propres, et donc à accroître le
niveau de cash-flows, Hart (1993) ainsi que Shleifer et Vishny (1992),
considèrent que la structure du capital de la firme doit inclure les
engagements futurs de cette dernière envers ses créanciers
(debt obligation). La prise en compte des créanciers, autres
que les créanciers institutionnels ou obligataires, permet
d'apprécier le niveau d'endettement réel de la firme et
d'éviter ipso facto une émission éventuelle de
nouveaux fonds propres par le dirigeant.
Il y'a lieu, ainsi, de se demander si ce type de dettes
permet, en soi, de discipliner le dirigeant. Selon Jensen (1986), les
engagements au comptant pour le compte des créditeurs permettent
d'exercer une pression sur le dirigeant et l'inciter à améliorer
son rendement. L'illustration du cas de L.A. Gear, faite par De Angelo et
al (2002) prouve, au contraire, que ces dettes permettent à
cause du décalage des flux, de générer un niveau assez
élevé de fond de roulement pour financer des projets perdants,
tout en s'acquittant des créances de la firme.
H5 : Les dettes fournisseurs ou
interentreprises n'exercent aucun rôle disciplinaire. Au contraire, le
décalage des flux peut faire bénéficier au dirigeant.
2.4. La concentration de propriété et le
choix du mode de financement
Ang et al (2000) ont testé le problème
de cavalier clandestin du à l'addition de nouveaux actionnaires. Ils
montrent que les coûts d'agence augmentent avec le nombre d'actionnaires
non manager, du fait qu'ils détiennent la part la plus large du
capital de la firme et du fait qu'ils supportent seuls la charge de
contrôle. Les actionnaires majoritaires préfèrent de ce
fait le non recours à l'émission de nouveaux fonds propres
(Demsetz, 1983 ; Shleifer et Vishny, 1986 ; Agrawal et Mandelker,
1987 ; Jensen, 1990 ; Agrawal et Knoeber, 1996).
H6 : Le choix de la dette comme mode de
financement permet de préserver la concentration de
propriété et évite le problème de cavalier
clandestin du à l'addition de nouveaux actionnaires.
La concentration de propriété représente,
selon la théorie de l'agence, un gage pour l'efficacité du
contrôle au sein de la firme. Selon La Porta et al (1999), les
lois de protection des investisseurs ne permettent pas une séparation
effective entre la propriété et le contrôle. Ceci
entraîne des coûts d'agence élevés entre les deux
types d'actionnaires, Bebchuk (1999). Johnson et al (2000) appellent
cette forme de problème d'agence le
«Tunneling ».
D'autre part, l'étude de Denis et Denis (1994) montre
que les actionnaires majoritaires sont situés au plus haut niveau
pyramidal de la firme. Ces derniers sont supposés être très
averse au risque (Alexandre et Paquerot, 2000). Selon Bens (2002)
l'amélioration de la gouvernance au sein de l'entreprise dépend
du déterminisme des actionnaires.
2.5. Le choix de la dette comme mode de financement et
les distorsions en matière d'investissement.
En cas ou le mode de financement choisi est la dette,
l'ampleur des distorsions en matière d'investissement dépend du
risque d'activité de la firme, ainsi que de son niveau d'endettement
actuel. Myers (1977) prouve qu'en présence de dettes risquées,
les dirigeants (actionnaires) rejettent certains projets à valeur
actuelle nette positive mais faible. En effet, l'acceptation de projets
pareils, ne permet de dégager aucune valeur résiduelle du fait du
paiement des intérêts et du principal de la dette. Afin
d'éviter ce problème de sous investissement, ainsi que les
conflits d'intérêts et par suite les coûts d'agence qui
peuvent en résulter, Myers recommande l'usage de dettes à court
terme, qui atteignent leurs échéances avant que l'option de
croissance de la firme ne soit exercée.
Il convient, cependant, de signaler que ces formes
d'inefficience apparaissent si le dirigeant vise exclusivement la maximisation
de la valeur actionnariale, Becht et al (2002). Le non maintien de ce
type de projet même s'il évite, en apparence, un transfert de
richesse des actionnaires aux créanciers, entrave en
réalité, la possibilité d'alléger les charges
financières de la firme. Dans un horizon d'investissement de court
terme, les dirigeants seront plus en faveur de cette politique. Si on se place
dans une perspective de long terme, ce comportement discriminatoire de la part
des dirigeants (actionnaires) nuit aux intérêts des actionnaires.
Depuis les travaux de Black et Scholes (1973) et de Jensen et
Meckling (1976), la doctrine financière nous enseigne qu'après
l'émission de dettes, les détenteurs des fonds propres cherchent
souvent à augmenter le risque des activités de la firme. Ce
phénomène permet un transfert de richesse des créanciers
aux actionnaires et crée par de là un problème de
substitution d'actif. Le risque des activités de la firme se traduit par
une volatilité importante de ses actifs. Cette volatilité peut
traduire encore l'existence de bonnes opportunités de croissance. Dans
le cadre de ce paragraphe on peut supposer que le dirigeant (en l'occurrence
actionnaire) a plus d'intérêt à accroître le risque
d'activité de la firme pour augmenter sa richesse.
H7 : La participation du dirigeant au capital,
favorise un transfert de richesse des créanciers aux actionnaires par
une augmentation du risque d'activité de la firme.
L'étude de Ju et al (2002) confirme la grande
sensibilité du niveau d'endettement optimal à la
volatilité de l'actif de la firme. Cette relation négative est
aussi confirmée par Leland et Toft (1996) ainsi que Barclay et Smith
(1995). Comme remède à ce problème d'agence, Leland et
Toft recommandent l'usage de dettes à montants faibles et à
maturité courte. Dans le cas ou les coûts de faillite sont
élevés, les dits auteurs proposent des maturités
longues.
H8 : Dans le cas ou le risque
d'activité de la firme est élevé, l'usage d'un montant
élevé de dettes dont la maturité est longue, accroît
les coûts d'agence liés aux problèmes de substitution
d'actifs. Si les coûts de faillite sont élevés, l'usage
d'un montant élevé de dettes à court terme expose la firme
au risque de faillite.
2.6. La propriété du dirigeant et
l'usage des free cash- flows
Afin de faire baisser les coûts d'agence qui peuvent se
produire entre dirigeants et actionnaires suite à l'existence de
cash-flows libres, Jensen (1986) recommande l'usage de la dette comme
moyen de contrôle. En forçant le dirigeant à s'endetter,
les actionnaires délèguent indirectement le contrôle aux
créanciers. Toutefois, forcer le dirigeant à s'endetter ne va pas
de soi, étant donné que ce dernier évitera de s'exposer au
contrôle de la banque. Sur ce point, Poincelot (1999) s'interroge :
si les actionnaires exercent déjà un contrôle important sur
le dirigeant alors pourquoi cherchent-ils à accroître
l'endettement ?
H9 : L'usage de la dette comme variable de
contrôle, doit traduire le faible pouvoir des actionnaires.
Dans le cadre où les dirigeants sont
rémunérés sous forme d'une partie des fonds propres de la
firme, les conflits d'intérêts entre dirigeants et actionnaires
doivent probablement être minimes. Selon Ang et al (2000) les
coûts d'agence varient inversement avec la propriété du
manager. Berle et Means (1932) considèrent que la participation
du dirigeant au capital de la firme, doit faire converger les
intérêts des deux parties en question.
H10 : Une participation élevée
du dirigeant au capital, doit faire éviter les conflits
d'intérêts dus à l'usage de free cash-flows.
Cependant, Jensen et Meckling (1976) ont fait remarquer que
l'alignement des intérêts des actionnaires et des
managers ne sera jamais parfait ; étant donné que
ces derniers ne disposent que d'une part et non pas de la totalité du
capital. Pour Hall et Liebman (1998), un alignement parfait accroît le
risque assumé par le dirigeant. Cet accroissement du niveau de risque de
ce dernier, fait qu'il agit souvent afin d'accroître son propre niveau
d'utilité. Il convient aussi de noter que les systèmes de
rémunération des dirigeants basés sur les fonds propres se
caractérisent par leur aspect illiquide.
David (2000) montrent que les options accordées dans
quarante entreprises durant une période de dix ans, ne sont
exercées qu'après un délai moyen de 5.8 années de
la date de leur attribution. Ce caractère coercitif très
saillant, que présente ces modes de rémunération, ne fait
ainsi qu'accroître davantage le risque assumé par le dirigeant
sans aucune récompense immédiate.
D'autre part, Holmstrom et Kaplan (2003) notent que certains
dirigeants qui détiennent de grandes parts de leurs entreprises, ont
fait recours à des manipulations comptables, afin de faire
accroître les résultats de leurs firmes ; ce qui a conduit
certaines d'entre elles à la faillite. Lesdits auteurs
considèrent que la seule explication à ce
phénomène, est que ces dirigeants utilisent leurs pouvoirs pour
extraire des rentes supplémentaires.
En ce qui concerne l'usage des free cash flows,
DeAngelo et al (2002) considèrent que les dirigeants des firmes
en difficultés utilisent l'excédent de liquidité pour
financer des investissements perdants. Pour Opler et al (1999),
l'excèdent de liquidité permet aux gestionnaires
d'échapper à faire les changements nécessaires, en
consommant entièrement la liquidité de la firme, pour financer
des projets déficitaires.
H11 : La participation du dirigeant au capital
de la firme n'est pas un gage pour l'efficacité de la gestion.
L'aversion de ce premier au risque, et la préférence qu'il
manifeste en faveur de la maximisation de sa propre utilité,
déterminent le degré de la discrétion
managériale.
2.7. La révocation du dirigeant et la
performance financière de la firme
Si la déclaration de faillite est un signe de mauvaise
performance, alors la destitution des dirigeants (du haut dirigeant) en
exercice, si elle a eu lieu, devrait être un signe de bonne gouvernance.
En effet, un bon système de gouvernance pénalise les managers des
firmes qui présentent une mauvaise performance des cours de leurs
actions et dont le niveau de cash flows est faible, Coffee (1999).
La littérature existante indique, principalement, deux
chemins pour évaluer la faiblesse effective du système de
gouvernement d'entreprise. Le premier, dérivé par Morck et
al (1988) et McConell et Servaes (1990), consiste à
évaluer la firme en question par rapport aux autres compagnies
similaires. Le second, adopté par Kaplan (1994) et Coffee (1999),
consiste à tester si le renouvellement des dirigeants fait suite
à la baisse de la performance de la firme. En combinant la
première et la seconde stratégie, Yermack (1996) et La Porta et
al (1999), considèrent que si l'absence de la
sensibilité du changement à la performance est un indicateur de
mauvaise performance, alors ceci, disent-ils, doit être
reflété par une évaluation comparative de la firme.
Pour les firmes en période de restructuration, Weisbach
(1995) estime qu'une nouvelle direction constitue une solution partielle aux
conflits d'agence. Selon Bens (2002), la nouvelle direction cherchera à
instaurer un climat de crédibilité, par une production abondante
d'informations. L'auteur n'a cependant pas identifié aucune relation
entre les changements forcés et la quantité d'information
divulguée.
En réalité, le principe à la base des
procédures de la faillite se résume dans l'adaptabilité
des nouvelles exigences économiques et la préservation des droits
des personnes tierces qui ont affaire avec l'entreprise en plus des
créanciers, ainsi que la préférence de
l'intérêt public par rapport à l'intérêt
personnel. Le but primordial de ce principe est la sauvegarde de l'entreprise.
Dans le cadre des procédures judicières, le législateur
tunisien a ainsi prévu la nomination d'un dirigeant externe, si
nécessaire, afin de saufgarder les interêts des autres parties
tierces.
H12 : En cas où la faillite n'est pas
dûe à des raisons conjoncturelles, la révocation de
l'équipe dirigeante en exercice, traduit l'efficacité du
système de gouvernement entrepris.
2.8. Les administrateurs externes et la
révocation du dirigeant
Kaplan et Reishus (1992) montrent que les dirigeants qui sont
perçus comme les plus compétents tendent à occuper plus
fréquemment des postes d'administrateurs externes. Dans les pays
où les acquisitions bancaires sont autorisées, Brickley et James
(1987) trouvent que le nombre d'administrateurs externes est plus
élevé comparé aux pays où l'acquisition bancaire
est interdite. Selon Rosenstein et Wyatt (1990), l'addition d'administrateurs
externes peut signaler de l'existence d'une offre éventuelle de fusion,
ou de l'existence de nouvelles opportunités de croissance qui
nécessitent une évaluation externe.
La prépondérance des entreprise de
type « SARL » en Tunisie a fait quelles soient les
plus présentes au niveau des règlements judiciaires. En effet
seul les compétences du dirigeant et sa capacité à
réaliser le programme qu'il a conçu déterminent le
degré de réussite de l'entreprise en l'absence d'un vrai
partenariat au niveau de la formation du capital et la prise de
décisions. La participation fictive des autres associés au
capital qui ne repend pas au besoin réel de l'entreprise, ainsi que
l'absence d'auditeurs externes permet au dirigeant de prendre des
décisions contraires aux règles de gestion en se procurant les
réserves obligatoires ou bien en augmentant davantage l'endettement ou
encore la baisse des prix de vente pour se procurer de la liquidité.
H13 : Le nombre d'administrateurs externes
dans les firmes déclarées en faillite doit être
supérieur à celui des firmes saines. L'addition d'administrateurs
externes peut signaler de la situation vulnérable de la firme. L'bscence
d'dministrateurs externes ne permet pas d'améliorer le mode de
gouvernement des entreprises.
2.9. La révocation face aux politiques
d'enracinnement
Selon Rajan et Zingales (1998), l'entreprise est une
combinaison d'actifs et de capital humain. Cette combinaison est
supposée être unique, le remplacement de l'une des deux
composantes influence l'ensemble de l'entreprise. L'augmentation du risque
de l'entreprise par une politique d'investissement favorisant les secteurs bien
connus par les dirigeants en exercice, permet, selon Alexandre et Paquerot
(2000), d'évincer toute équipe managériale rivale dont le
capital humain est incohérent avec les actifs de la firme. La
complémentarité entre capital humain et les actifs de la firme,
limite, pour Shleifer et Vishny (1989) ainsi que pour Stiglitz et Edlin (1992),
le risque de licenciement de l'équipe dirigeante actuelle.
Pour Daalool (2000), dans un article publié à la
revue de la jurisprudence et la législation, les causes des
difficultés économiques des entreprises tunisiennes sont de deux
types : internes ou externes. Les difficultés internes se
traduisent par les relations dominantes au sein de l'entreprise, à
savoir la relation du dirigeant avec ses associés d'une part et avec les
ouvriers d'autre part. La relation du dirigeant avec ses associés
dépend de la structure juridique choisie pour l'entreprise au
début et de l'impact de cette structure sur le fonctionnement normale de
l'entreprise. Le statut de départ détermine ainsi les relations
entre les associés ; il est à l'origine de l'échec ou
de la réussite de l'entreprise
La prépondérance de ce type d'entreprise a fait
quelles soient les plus présentes au niveau des règlements
judiciaires. En effet seul les compétences du dirigeant et sa
capacité à réaliser le programme qu'il a conçu
déterminent le degré de réussite de l'entreprise en
l'absence d'un vrai partenariat au niveau de la formation du capital et la
prise de décisions. La participation fictive des autres associés
au capital qui ne repend pas au besoin réel de l'entreprise rend le
recours à la dette la seule source de financement et engendre une
diminution des revenus qui reviennent entièrement u payement des
intérêts de la dette. L'absence d'auditeurs externes permet au
dirigeant à prendre des décisions contraires aux règles de
gestion en se procurant les réserves obligatoires ou bien en augmentant
davantage l'endettement ou encore la baisse des prix de vente pour se procurer
de la liquidité et même le licenciement de certains
employés.
H14 : Les dirigeants
peuvent entreprendre des stratégies leur permettant de paralyser le
système de contrôle interne et d'éviter le risque de leur
licenciement.
2.10. La structure de propriété et la
révocation des dirigeants
Les résultats auxquels sont parvenus Ang et al
(2000) amènent à conclure que les actionnaires majoritaires sont
les plus sensibles à des pertes éventuelles de l'entreprise.
Denis et al (1997) considèrent que la concentration de
propriété garantit l'efficacité du contrôle et de la
gestion des dirigeants. Plusieurs autres auteurs (Shleifer et Vishny,
1986 ; Agrawal et Mandelker, 1987 ; Jensen, 1990 ; Agrawal et
Knoeber 1996 ...) soutiennent l'hypothèse selon laquelle les
actionnaires majoritaires détiennent un portefeuille non
diversifié et sont par conséquent les plus vulnérables
à la situation financière de l'entreprise.
H15 : Si la concentration de la
propriété est un gage pour l'efficacité du contrôle
au sein de la firme, alors ceci doit se traduire par la révocation des
dirigeants des firmes à propriété concentrée et qui
se sont déclarées en faillite.
Toutefois, Denis et Denis (1994) trouvent, pour les firmes
à propriété majoritaire, un faible changement des
dirigeants, par opposition aux firmes à propriété
dispersée. Volpin (2002) mesure, quant à lui, une faible
sensibilité du changement des dirigeants à la performance dans le
cas des firmes familiales.
Le déterminisme des actionnaires joue un rôle
pivot dans la concrétisation des moyens de contrôle interne, par
le biais du conseil d'administration. Sur un échantillon de 136 firmes
en état de restructuration, Bens (2002) trouve 23 seulement dont les
actionnaires proposent d'augmenter le contrôle. La non séparation
effective entre propriété et contrôle dans plusieurs pays a
fait générer de nouveaux problèmes d'agence entre
actionnaire majoritaires et actionnaires minoritaires, La Porta et al
(1999).
Volpin (2002) note, que le changement des dirigeants est plus
sensible à la performance lorsque les actionnaires majoritaires n'ont
pas un contrôle absolu sur toute la firme (cas ou il y'a vote par
syndication). Toutefois, ledit auteur trouve, également, que plus la
fraction des droits aux cash flows possédée par les
actionnaires est large, plus la susceptibilité d'un changement est
liée à la performance. Remarquons, finalement, que les
actionnaires majoritaires se trouvent des fois contraints de soutenir une
équipe dirigeante peu performante dans l'espoir d'éviter le pire,
Alexandre et Paquerot (2000).
3. Cas d'une société tunisienne de
construction routière (STCR)
La société tunisienne de construction
routière (STCR) a vu le jour en janvier 1961 en tant que
société à responsabilité limitée avec un
capital social atteignant 100000TND. Le capital est réparti au
début entre le fondateur (actionnaire majoritaire) et une
société étrangère, à travers sa filiale en
Tunisie.
La société a connu plusieurs augmentations du
capital sur différentes périodes. La part du capital du fondateur
était au moment de la création de 50%. En 1993, il y'a eu rachat
de la part de la société étrangère par quatre
membres de la famille du fondateur, ainsi que par une autre
société tunisienne (un des principaux fournisseurs de la STCR).
La même année il y a eu une augmentation de la part du capital
initial pour atteindre 525000TND. La valeur du capital social en 1993 passe
alors à 675000TND.
En 1996, monsieur S.H (fils du fondateur) a pris la direction
de la société en tant qu'actionnaire majoritaire après la
démission de son père suite à des problèmes de
santé puis son décès la même année.
Depuis ce changement, la STCR a connu divers problèmes
ayant conduit à des cumuls de pertes. La banque principale de la dite
société a entrepris en conséquence de transférer
une partie de la dette comme participation au capital pour une valeur de
1125000 TND par le biais de sa filiale (société
d'investissement). De cette démarche a résulté une
augmentation du capital social pour atteindre la valeur de 1800000 TND en 1999,
un deuxième gérant représentant la banque a
été nommé.
Le conseil d'administration, convoqué à se
réunir en août 2000, a débattu des difficultés
qu'éprouve la société en l'absence de financement et de
l'arrêt des travaux entrepris au centre du pays. Au bout de cette
réunion, le représentant de la banque a présenté sa
démission ; la première clause du procès verbal de
cette assemblée mentionne de classer la société dans le
cadre des entreprises en difficulté économique.
3.1 Le premier changement stratégique au sein de
la « STCR »
Depuis sa création et jusqu'à 1993, la
« STCR » a pris la forme d'une société
`managériale' dont le capital est réparti équitablement
entre deux blocs d'actionnaires. Toutefois, la direction est assumée par
le fondateur. Au bout de cette période, l'ensemble des dettes à
moyen terme a atteint une valeur de 940169 TND, les dettes à court terme
sont de 644533 TND.
3.1.1. La non séparation entre
propriété et contrôle
Selon l'optique de Berle et Means (1930,32), il devrait y
avoir une séparation entre propriété et contrôle au
sein de la firme. Bien que la part de la société
étrangère et sa filiale en Tunisie représente 50% du
capital, ces derniers n'ont pas cherché à nommer un
« dirigeant-salarié » sur la base des
critères de compétence et de professionnalisme. Le non recours
à une séparation entre propriété et contrôle
peut s'expliquer sous par les conflits énormes qui peuvent
résulter d'une telle procédure, surtout si l'on suppose qu'une
rémunération sur la base de salaires et primes (H1)
dont la progression est limitée, même si elle permet la
réalisation des objectifs de la firme à court terme,
entraîne à long terme des distorsions en matière de
financement et d'investissement, Desebrières (1999). Comme le
prévoit la théorie de l'agence, l'agent ne fournira que peu
d'effort en faveur du principal, étant donné que ce premier
occupe tout son temps dans le travail mais ne récolte qu'une petite
fraction de la valeur qu'il a fait générer pour la firme. Ces
conflits ne peuvent ainsi être évités, du moins en partie,
que par la participation du dirigeant au capital. L'acceptation de mettre
l'actionnaire fondateur à la tête de la société
trouve aussi sa justification dans les travaux de Ang et al (2002) qui
prouvent la baisse des coûts d'agence entre le dirigeant et les
actionnaires lorsque la propriété de ce premier augmente.
3.1.2. L'endettement comme variable de contrôle
Vu la non désignation d'un dirigeant `outsider',
l'autre bloc d'actionnaires a certainement envisagé les
possibilités de contrôler son associé. Outre les moyens de
contrôle ordinaires, le choix de la dette dans ce cas présente un
double intérêt : préserver la concentration de la
propriété et éviter le problème de cavalier
clandestin (H6), en plus de son rôle disciplinaire pour
l'équipe dirigeante (H2). On remarque ainsi que le montant
des dettes à court terme présente en 1993 plus que 30% de
l'endettement à court et à moyen terme pour la même
année, le montant total des dettes dépasse deux fois et demi le
capital social. Reste entendu que les décisions de financement sont
approuvées par le conseil d'administration. Pour Jensen (1986), forcer
le dirigeant à s'endetter permet de déléguer indirectement
le contrôle aux créanciers. Poincelot (1999) a remarqué que
le recours à la dette engendre des coûts élevés qui
dépassent même les coûts de contrôle direct. Ainsi,
notre hypothèse «H9» explique que
l'incapacité des actionnaires à exercer le contrôle les
pousse à accroître l'endettement.
3.1.3. Impact du mode de la gouvernance et des moyens de
contrôle sur la structure de propriété
Dans l'esprit des deux derniers sous titres, on rappelle que
La Porta et al (1999) supposent que la non séparation entre
propriété et contrôle au sein de la firme entraîne
des coûts d'agences élevés entre les deux types
d'actionnaires. Johnson et al (2000) ont identifié ce
phénomène et appelle cette forme de problème d'agence le
« tunneling ». À ce titre, on remarque que
malgré l'importance des fonds (externes et internes) mis en oeuvre en
1993, le résultat net est de l'ordre de 114640 TND, le niveau des
cash flows est de 75284 TND. La sortie timide de la
société étrangère et sa filiale en Tunisie du
capital de la firme, l'augmentation du capital qui a eu lieu après le
rachat des actions des deux firmes mentionnées, la nouvelle
répartition du capital d'une façon directe ou indirecte entre
quelques personnes précises, témoignent de la part de la
réalité dans l'analyse ainsi faite.
3.2. Le deuxième changement stratégique
au sein de la STCR
La STCR est une société qui opère dans le
domaine des grands travaux de construction routière, domaine qui
nécessite des capacités professionnelles au double plan technique
et commercial. Sur le plan technique, il est nécessaire d'avoir
l'autorisation permettant l'exécution de taches bien définies, en
plus de la valeur scientifique et des compétences pour le suivi des
travaux en cours d'exécution ainsi que l'évaluation exacte des
projets entrepris de point de vu coût et rentabilité. Sur le plan
commercial, il est impératif de faire le suivi des planifications des
grands travaux à l'échelle nationale, en plus du suivi des
annonces d'appels d'offres et les capacités pour se présenter et
se procurer des marchés. Il est incontestable que l'absence de ces
instruments conduit inéluctablement les sociétés des
grands travaux à cesser toute activité. En 1996, Mr S.H a pris la
tête de la direction de la société en tant qu'actionnaire
majoritaire après la démission, et par suite le
décès de son père (le fondateur). Ce changement à
la tête de la direction a constitué un nouveau changement
stratégique pour la STCR. Le fils aîné du fondateur, a
éprouvé des difficultés à maintenir la
société sur pieds : le pointage, quant à la sortie et
à l'entrée des engins, ne se faisait plus comme auparavant ;
des heures supplémentaires sont marquées pour les ouvriers, alors
que les chantiers sont en arrêt ; la banque ne voulait plus garantir
la société pour qu'elle puisse se procurer de nouveaux
marchés ; le nouveau dirigeant- voué pour l'hôtellerie
et formé dans ce domaine- ne se déplaçait de son bureau
que pour recevoir les chèques de ses clients. Par ailleurs, le chiffre
d'affaire de la société qui traduit le volume des produits
d'exploitation ordinaires a connu durant la dernière décennie une
évolution positive, passant de 1 million TND en1992 à 5.8 million
TND en 1998 et 5.9 million TND en 1999 pour se limiter brusquement en 2000
à 1 million TND. La société a poursuivi ses
investissements en actifs immobilisés tel que l'acquisition de nouveaux
matériels, engins, matériel de transport, des produits
informatiques...Le niveau de ces investissements a atteint en 1997 : 322
mille TND. Toutefois, les résultats enregistrés depuis 1997 sont
tous négatifs soit : 1.2 million TND en 1998, 2.4 million TND en
1999, et 2.6 million TND en 2000. La valeur de l'endettement net est en
progression continue, passant de 3 million TND en 1997 à 3.9 million TND
en 1998 et 1999, arrivant à 4.7 million TND en 2000.
Ainsi, depuis 1996, les pertes ont commencé à
s'accumuler et alourdir la situation financière de la firme. Pour s'en
sortir, il y'a eu recours à plusieurs solutions pratiques tel que les
apports en numéraire par les associés ainsi que l'obtention de
nouveaux crédits bancaires. Toutefois, l'accumulation des dettes
bancaires a engendré des intérêts fixes
élevés en plus des indemnités de retard, conduisant par
cela à aggraver davantage la situation financière de la firme.
Devant cette situation, la banque a trouvé plus commode
de convertir une part de sa dette comme étant une participation au
capital, au nom de sa filiale (société d'investissement). Cette
opération n'a pas permis un apport de fonds réel et a
engendré une nouvelle structure de propriété.
L'intervention de la banque n'a pas permis de résoudre les
problèmes de la société ni d'équilibrer sa
structure financière. Il n'y a pas eu donc un nouveau apport en
numéraire permettant de continuer le fonctionnement et la gestion et par
suite l'adoption de politiques claires et de méthodes de travail plus
efficaces. En effet, et après vérification minutieuse et
étude de la situation de la société après
l'augmentation du capital de la façon sus mentionnée, le
rôle de la banque s'est limité à désigner un
deuxième gérant démuni de tout fondement ou programmes
clairs pour promouvoir la société et l'amener à bon port.
3.2.1. La concentration de propriété et le
choix du mode de financement
Conformément à l'étude de Ang et
al (2000), les actionnaires majoritaires préfèrent le
non recourt à l'émission de nouveaux fonds propres pour se
procurer des sommes supplémentaires. Ce choix est aussi confirmé
par plusieurs auteurs tel que : Shleifer et Vishny (1986) et Agrawal et
Knoeber (1996). Le recourt à la dette comme seule source de financement
depuis 1992 jusqu'à 1999 et plus précisément entre 1996 et
1999, prouve la grande réticence des propriétaires à une
ouverture du capital (H6) malgré le montant énorme de
fonds dont ils ont besoin pour faire tourner leur affaire.
3.2.2. Impact de la dette sur les politiques
d'investissement
Le recourt à la dette comme seul moyen de financement
et le cumul qui a eu lieu depuis 1997, a fait augmenter le risque de
l'entreprise et les dettes sont de plus en plus risquées. Pour Myers
(1977), la présence de dettes risquées conduit les dirigeants
(actionnaires) à rejeter certains projets a valeur actuelle nette
positive mais faible et donc à un problème de sous
investissement. Le refus des actionnaires lors de l'assemblé
réuni en 2000 d'une proposition faite par la banque pour que
l'entreprise se spécialise dans les petits projets ne dépassant
pas la valeur de 500 mille TND fait preuve des conflits d'intérêts
entre la société et son créancier principal et de l'impact
des politiques de financement adoptées sur le choix des investissement
(H7).
3.2.3. L'endettement excessif et le problème de
substitution d'actif
L'attitude des actionnaires vient aussi confirmer les points
de vu de Jensen et Meckling (1976) qui considèrent, sur la base des
travaux de Black et Scholes (1973), qu'après l'emission de dettes les
détenteurs des fonds propres cherchent à augmenter le risque des
activités de la firme. Le désir d'entreprendre des projets de
grande envergure, et donc l'accroissement du risque d'activité, peut
être constaté à partir des nouvelles acquisitions en
matériel immobilisé surtout en 1997. L'accroissement des
investissements immobiliers, la concurrence acharné dans le secteur des
travaux publics ainsi que le refus apposé par la banque pour que
l'entreprise continue l'exécution d'un projet déjà
entrepris au centre du pays, prouvent de l'existence d'un
phénomène de substitution d'actif et du transfert éventuel
de richesse que veulent pratiquer les actionnaires au dépend des
créanciers (H7). Ce phénomène se justifie
davantage si l'on apprend que les actionnaires proposent dans la
procédure de règlement amiable d'éliminer toute les
charges de la dette (intérêts et indemnités de retard) et
de rééchelonner le payement du principal sur 10 ans à
compter de la date d'adoption de la dite procédure.
3.2.4. L'endettement en présence de coûts
d'agence et de coûts de faillite élevés
Sur la base des travaux de Black et Scholes (1973), Jensen et
Meckling (1976) ainsi que Leland et Toft (1996), on a supposé que
l'existence de coûts d'agences élevés liées au
problème de substitution d'actif et lorsque le risque des actifs est
élevé, des dettes à montant élevé et
à maturité longue peuvent conduire la firme à la faillite
(H3). Pour notre cas de figure on déjà prouvé
l'existence de problèmes de substitution d'actif et on a justifier la
volatilité des actifs de la firme par les investissement entrepris. En
se qui concerne la maturité des dettes on trouve qu'un emprunt dont la
valeur principal est de 259875 TND est échu et non payé à
la date du 31/12/99. Durant l'exercice 2000, l'ensemble des dettes, à
long et moyen terme, contractées par la firme s'élèvent
à 160000 TND. La situation à laquelle est parvenu la
société après l'assemblé général
réuni en août 2000, dont la première décision est de
classer la « STCR » dans le cadre des
sociétés en difficulté économique, confirme
l'hypothèse «H3». En ce qui concerne les
coûts de faillite, on estime qu'ils sont très élevés
à cause de l'arrêt d'un chantier de grande taille au centre du
pays, que la banque a refuser de fournir le financement nécessaire pour
le poursuivre, ajoutant à cela les indemnités de retard dues au
non payement des dettes en plus de la perte de nouveaux marchés et en
fin l'arrêt de toute activité depuis la démission du
représentant de la banque. Etant donné que le montant des dettes
à court terme est élevé, l'hypothèse
« H8 » est aussi
vérifiée.
3.2.5. L'endettement excessif et l'opportunisme
managérial
En se basant su les travaux de Welch (2002) ainsi que Leland
et Toft (1996), on a supposé que l'absence d'opportunisme de la part du
dirigeant (actionnaire) doit se traduire par la stabilité du ratio
d'endettement de la firme. Bien qu'on peut expliquer le recourt de la
société à la dette pour des montants considérables
entre « 1996 » et « 1999 » par le fait
que l'endettement bancaire représente, dans une économie
d'endettement, la seule source de financement -en plus qu'il permet de
préserver la concentration de la propriété et donc
l'efficacité du contrôle, selon la théorie de l'agence. Il
est à notre avis intéressant de mentionner que la famille
propriétaire doit à la société un montant de
1209920 TND, conservé au compte courant associés(ce denier ne
figure pas cependant aux bilans de la société), et qui n'est pas
converti en fonds propre. Le recourt exorbitant à l'emprunt bancaire et
le maintien de leur apport en numéraire sous forme de dette
malgré l'initiative de la banque par la conversion d'une part de ses
emprunt sous forme de participation au capital témoignent de l'existence
d'un opportunisme managérial.
3.2.6. Les dettes fournisseurs comme mécanisme
disciplinaire
Dans leurs analyse sur la structure du capital, Hart (1993)
ainsi que Shleifer et Vishny (1992) conseillent de tenir compte des engagements
au comptant de la firme envers ses créanciers (cash
obligations). En effet la prise en compte des créanciers autres
ceux institutionnels et obligataires permet d'apprécier le niveau
d'endettement réel de la firme. Pour Jensen (1986), ce type de dettes
permet d'exercer une pression sur le dirigeant et l'incite à
améliorer son rendement. Ce résultat fût cependant
réfuté par DeAngelo et al (2002). Pour eux le
décalage des flux permet de générer un niveau assez
élevé de fonds de roulement pour financer des projets perdants.
Notre hypothèse « H5 » qui suppose que
les dettes fournisseurs n'exercent aucun rôle disciplinaire et permettent
en raison du fonds de roulement généré de faire
bénéficier au dirigeant est vérifiée.
3.2.7. Le degré de liquidité des actifs et le
rôle disciplinaire de l'endettement
Le degré de liquidité des actifs de la firme
influence aussi le rôle de la dette comme moyen de contrôle et de
discipline de l'équipe dirigeante. Ainsi en cas ou les
opportunités de croissance de la firme connaissent une baisse (comme
dans notre cas), DeAngelo et al (2002) considèrent que les
dirigeants des firmes en difficulté peuvent utiliser cet excédent
pour financer des investissements perdants. Il convient à ce propos de
rappeler que la firme a cédé en 1999 certaines de ses
immobilisations corporelles pour une valeur comptable de 1150600 TND. Au cours
de la même année, la valeur des immobilisations financières
a connu une dépréciation brutale, passant de 1241100 TND en 1998
à 41600 TND en 1999. Toutefois, la valeur de l'endettement net au cours
de la même année s'est stabilisée au même niveau que
l'année précédente malgré la conversion de 1
million TND de la dette bancaire en capitaux propres. L'hypothèse
« H4 » n'est pas vérifiée puisque
aucun remboursement de la dette n'a été effectué. On peut
conclure que l'endettement bancaire n'exerce aucun rôle disciplinaire sur
l'équipe dirigeante. La participation du dirigeant au capital de la
firme n'est pas alors un gage pour l'efficacité de la gestion.
L'aversion de ce premier au risque, et la préférence qu'il
manifeste en faveur de la maximisation de sa propre utilité,
déterminent, en l'abscence de mécanismes internes de
contrôle efficaces, le degré de la discrétion
managériale (H11).
4. Conclusion
Le rôle que doit jouer les mécanismes internes de
gouvernement dans les entreprises en situation de faillite, semble être
lié aux règlementations en vigueur. Les difficultés
internes au sein des « SARL » se traduisent par des
relations dominantes dans l'entreprise, comme celle du dirigeant avec ses
associés. Leur participation fictive rend le recours à la dette
la seule source de financement, ce qui permet à la banque de jouer le
rôle de garant, diminuant ainsi davantage le pouvoir des autres
actionnaires.
L'utilisation de la dette bancaire, comme seule source de
financement, permet de rendre compte de son coût
élévé (Blackwell et Kidwell, 1988) ce qui engendre une
diminution des revenues qui reviennent entièrement au payement des
intérêts.
Bien que le choix de la dette bancaire pour les entreprises de
petites tailles, poursuivant un objectif de croissance, est aussi
confirmé par Fama (1985), son rôle comme variable de
contrôle tel que prévu par Jensen (1986), n'est pas conforme
à la réalité des SARL tunisiennes puisqu'il parait que la
banque s'interesse le plus souvent au nantissement afin de preserver ses droits
plutôt qu'au contrôle du dirigeant.
Conformément à Fama (1980) et Fama et Jensen
(1983), la présence d'administrateurs externes permet d'améliorer
le mode de gouvernement des entreprises. L'abscense d'autiteurs externes, non
prévu par la loi, au sein des « SARL » tunisiennes
permet aux dirigeants de prendre des décisions contraires aux
règles de la gestion en se procurant les réserves obligatoires ou
bien en augmentant l'endettement davantage, voire même la baisse des prix
de vente pour se procurer de la liquidité.
Le choix de la dette bancaire offre toutefois, pour les
« SARL » tunisiennes, une très grande
flexibilité en cas de faillite. La négociation des termes du
contrat qui relie l'entreprise à la banque peut arriver même
à enrayer tous les intérêts ainsi que les indemnités
de retard. L'exclusion des créanciers, lors des procédures de
règlement judicière, renforce davantage la position du dirigeant.
Dans cet esprit, les résultats montrent que les entreprises ne
tiènnent pas trop aux dimensions de la dette, tel que sa maturité
et son montant, et de l'interaction de ces deux dimensions avec d'autres
variables, à savoir la volatilité des actifs et les coûts
de faillite.
Les résultats montrent aussi que le recours exhorbitant
à la dette bancaire engendre des problèmes de sous investissement
(Myers, 1977) et de substitution d'actif (Jensen et Meckling, 1976).
Comme l'a postulé DeAngelo et al (2002), les
dettes fournisseurs ne jouent aucun rôle disciplinaire sur le dirigeant,
au contraire, elles permettent, à cause du décalage des flux, de
générer un niveau de fonds de roulement assez
élévé, augmentant ainsi le degré de la
discrétion managériale.
Les résultats confirment aussi la grande
complémentarité entre capital humain et actifs (Rajan et
Zingales, 1998), puisque la disparition du fondateur est accompagnée par
l'apparition de problèmes arrivant à l'état de faillite.
Sagissant d'un cas unique, la portée des conclusions sera
nécessairement limitée. Toutefois la nature de ce problème
non encore largement exploré, rend sa vérification à
travers un exemple concret un pas en avant, bien qu'il soit modeste. On peut
ainsi dire que les SARL tunisiennes préparent mal la succession.
Le lien entre la performance et la révocation du
dirigeant pour juger du mode de gouvernement ne peut être validé
à cause de la propriété concentrée de l'entreprise
sujette. Ceci confirme les points de vue de Denis et Denis (1994) ainsi que
Volpin (2002).
Les hypothèses de Ang et al (2000), Denis et
al (1997), Shleifer et Vishny (1986) et autres, qui soutiennent
l'idée que les actionnaires majoritaires détiennent un
portefeuille non diversifié et sont par conséquent les plus
vulnérables à la situation financière de la firme,
semblent non-conformes à la réalité tunisienne puisque les
investisseurs mènent souvent plusieurs projets en même temps.
Bien que les résultats trouvés restent
limités au cas étudié, leur généralisation
sur toutes les entreprises ayant le même statut ne peut être admise
qu'aprés recours à un échantillon plus large. Toutefois,
l'apport de ce travail, à notre avis, réside dans l'examen des
differentes circonstances qui ont généré les
difficultés financières de la firme sujette, ce qui nous a
permis, à coté des états financiers, de mieux comprendre
le dysfonctionnement des mécanismes internes de gouvernement dans les
entreprises en situation de faillite. Toutefois, même si ce
phénomène peut être généralisé sur
l'ensemble des SARL tunisiennes, les autres types de sociétés
pourraient présenter un aspect différent.
ANNEXES
L'actif économique et le besoin en fonds de
roulement
Tableau A (1); Unité:1TND
POSTES/ANNEES
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
Actifs non courants
Immobilisations incorporelles
Immobilisations corporelles
Immobilisations financières
Autres actifs non courants
|
1462,55625
1399475,58
1396237,5
73023,2651
|
1480,05
1223544,93
1396237,5
36477,2228
|
1622,1375
3530278,55
46800
|
823,6125
2968761,86
56643,75
|
Total des actifs non courants
|
2870198,9
|
2657739,7
|
3578700,68
|
3026229,22
|
Actifs courants
Stocks
Clients
Autres actifs courants
Liquidité et équivalent
|
909851,513
43571,4154
1769650,66
74985,0008
|
948229,676
299963,582
4495352,93
392629,581
|
234989,848
466892,075
4281713,61
6332,97038
|
0,001125
628863,193
4313671,64
35149,3043
|
Total des actifs courants
|
2798058,59
|
6136175,77
|
4989928,5
|
4977684,13
|
Total des actifs
|
5668257,48
|
8793915,47
|
8568629,19
|
8003913,35
|
Tableau A (2); Unité : 1TND 1
POSTES / DATES
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
immobilisations incorporelles
|
1462,55625
|
1480,05
|
1622,1375
|
823,6125
|
+ immobilisations corporelles
|
1399475,58
|
1223544,93
|
3530278,55
|
2968761,86
|
+ immobilisations en crédit-bail
|
|
|
|
|
+ immobilisations financières
|
1396237,5
|
1396237,5
|
46800
|
56643,75
|
= ACTIF IMMOBILISE (Im)
|
2797175,63
|
2621262,48
|
3578700,68
|
3026229,22
|
stock de marchandises
|
|
|
|
|
+ stock de matières et approvisionnements
|
|
|
|
|
+ stock de produits finis et encours
|
909851,513
|
948229,676
|
234989,848
|
0,001125
|
+ encours clients ( y compris effets escomptés non
échus)
|
43571,4154
|
299963,582
|
466892,075
|
628863,193
|
+ autres créances d'exploitation courante
|
1769650,66
|
4495352,93
|
4281713,61
|
4313671,64
|
= Emplois du cycle d'exploitation(1)
|
2723073,59
|
5743546,19
|
4983595,53
|
4942534,83
|
Encours fournisseurs d'exploitation
|
2475318,68
|
4392793,72
|
3671442,22
|
2428779,12
|
+ Dettes fiscales et sociales
|
1015983,69
|
2268097,93
|
1889355,06
|
4251469,84
|
+ Autres dettes d'exploitation courante
|
|
|
|
|
= Ressources du cycle d'exploitation (2)
|
3491302,37
|
6660891,65
|
5560797,28
|
6680248,96
|
= BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT D'EXPLOITATION (3)
|
-768228,78
|
-917345,459
|
-577201,745
|
-1737714,13
|
Créances hors exploitation courante
|
|
|
|
|
- Dettes hors exploitation courante
|
|
|
|
|
= BFR HORS EXPLOITATION (4)
|
0
|
0
|
0
|
0
|
= BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT (BFR
)=(4+3)
|
-768228,78
|
-917345,459
|
-577201,745
|
-1737714,13
|
ACTIF ECONOMIQUE (Im+ BFR) (AE)
|
2028946,85
|
1703917,02
|
3001498,94
|
1288515,09
|
Capitaux propres et passifs
Le tableau ci-après présente l'ensemble des
postes des capitaux propres et des passifs :
Tableau A(3); Unité: 1TND
POSTES/ANNEES
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
Capitaux propres
Capital social
Réserves
Résultats reportés
Résultat de l'exercice
|
675000
675445,101
(1744252,986)
(614667,16)
|
675000
675445,101
(2358920,146)
(1208893,45)
|
1800000
929627,343
(1172968,466)
(2412072,03)
|
1800000
929627,343
(3585040,497)
(2630645,14)
|
Total des capitaux propres
|
(1008475,045)
|
(2217368,495)
|
(855413,153)
|
(3486058,294)
|
Passifs non courants
|
1229956,91
|
745207,145
|
350605,853
|
|
Passifs courants
Fournisseurs
Autres passifs courants
Concours bancaires et autres passifs financiers
|
2475318,681
1015983,685
1955473,26
|
4392793,717
2268097,933
3605185,18
|
3671442,218
1889355,058
3512639,21
|
2428779,124
4251469,836
4809722,69
|
Total passifs courants
|
5446775,62
|
10266076,8
|
9073436,49
|
11489971,6
|
Total des capitaux propres et des passifs
|
5668257,48
|
8793915,47
|
8568629,19
|
8003913,35
|
Capitaux propres et passifs (bilan
économique)
Tableau A(4); Unité: 1TND
CAPITAL SOCIAL
|
675000
|
675000
|
1800000
|
1800000
|
+ Réserves et report à nouveau
|
-1068807,88
|
-1683475,04
|
-497523,365
|
-2909595,4
|
+ Résultat de l'exercice
|
-614667,16
|
-1208893,45
|
-2412072,03
|
-2630645,14
|
+ Ecart de réévaluation et de
consolidation
|
-73023,2651
|
-36477,2228
|
0
|
0
|
+ Provisions à caractère de réserves
|
|
|
254182,241
|
254182,241
|
+ Subvention d'investissement
|
|
|
|
|
+ Autres capitaux propres (compte courant associé,
ORA...)
|
|
|
|
|
= TOTAL CAPITAUX PROPRES (CP)
|
-1081498,31
|
-2253845,72
|
-855413,154
|
-3486058,29
|
+ Dettes bancaires et financières à LMT
|
1229956,91
|
745207,145
|
350605,853
|
0
|
+ Engagement de crédit-bail
|
|
|
|
|
+ Concours bancaires courant (y compris effets esc non
éch)
|
1955473,26
|
3605185,18
|
3512639,21
|
4809722,69
|
- valeur mobilière de placement
|
|
|
|
|
- Disponible
|
74985,0008
|
392629,581
|
6332,97038
|
35149,3043
|
= ENDETTEMENT NET (D)
|
3110445,16
|
3957762,74
|
3856912,09
|
4774573,38
|
= CAPITAUX INVESTIS= CP+D= AE
|
2028946,85
|
1703917,02
|
3001498,94
|
1288515,09
|
Etats des résultats de la
société
Tableau A(5); Unité: 1TND
POSTES/ANNEES
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
Produit d'exploitation
Autres produits ordinaires
Produits financiers
|
2954218,493
2701480,156
22644,599
|
5836491,060
618786,297
7225,590
|
5248324,517
1847,952
|
802595,414
|
Total produit
|
5678343,249
|
6462502,948
|
5250172,469
|
802595,414
|
Achats
Autres charges d'exploitation
Impôts et taxes
Charges personnel
Charges financières
Autres charges ordinaires
Dotations aux amortissements
Résultat des activités ordinaires
|
4930862,992
65568,331
869638,803
119193,832
305496,45
-612417,160
|
3018349,726
3182415,069
971381,902
167149,640
32989,853
296860,209
-1206643,453
|
2727622,759
2982687,663
69673,738
980278,204
502497,558
397234,576
-2409822,030
|
361915,544
720373,630
857227,647
832674,403
146877,364
511921,964
-2628395,143
|
On va reprendre de ce qui suit le tableau résumant les
états de résultats afin de dégager certaines variables
indispensables pour le diagnostic financier de notre cas de
société.
Tableau A(6); Unité: 1TND
POSTES/ANNEES
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
CHIFFRE D'AFFAIRE
|
2954218,49
|
5836491,06
|
5961564,35
|
1037585,26
|
PRODUCTION
|
2954218,49
|
5836491,06
|
5248324,52
|
802595,414
|
VALEUR AJOUTEE (corrigée)
|
-2042212,83
|
-364273,736
|
-461985,905
|
-279693,761
|
EXCEDENT BRUT D'EXPLOITATION
|
-2911851,63
|
-1335655,64
|
-1511937,85
|
-1969595,81
|
RESULTAT D'EXPLOITATION (A)
|
-3217348,08
|
-1632515,85
|
-1909172,42
|
-2481517,78
|
CHARGES FINANCIERES NETTES (B)
|
85821,54
|
142154,711
|
445021,872
|
130557,657
|
RESULTAT COURANT ( avant impôt) (A
-B)
|
-3313897,32
|
-1792439,9
|
-2409822,03
|
-2628395,14
|
RESULTAT AVANT IMPOT
|
-3313897,32
|
-1206643,45
|
-2409822,03
|
-2628395,14
|
RESULTAT NET
|
-3313897,32
|
-1208893,45
|
-2412072,03
|
-2630645,14
|
Indicateurs de gestion
La croissance de la société
Tableau A(8); Unité: 1TND
POSTES/ANNEES
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
Chiffres d'affaires
|
|
|
5961564,345
|
1037585,261
|
Produits d'exploitations
|
2954218,493
|
5836491,060
|
5248324,517
|
802595,414
|
La valeur ajoutée
Tableau A(9); Unité: 1TND 2
POSTES/ANNEES
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
Valeur ajoutée
|
-2042212,83
|
-364273,736
|
-461985,905
|
-279693,761
|
L'excédent brut d'exploitation
Tableau A(10); Unité: 1TND
Postes/Années
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
Excédent brut d'exploitation
|
-2911851,63
|
-1335655,64
|
-1511937,85
|
-1969595,81
|
Taux de croissance
Tableau A(11); Unité: 1TND
Indicateur/Années
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
Chiffre d'affaire (n)-Chiffre d'affaire (n-1)/Chiffre
d'affaire (n-1)
|
|
97,56%
|
2,14%
|
-82.59%
|
Production (n) -Production (n-1) /Production (n-1)
|
|
97.56%
|
-10.07%
|
-84.70%
|
Les investissements
Tableau A(12); Unité: 1TND
POSTRS/ANNEES
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
Variation des immobilisations nettes industrielles
Variation des immobilisations nettes financières
Dotations aux amortissements
Valeur comptable nette des biens cédés
|
138949,386
305496,45
|
-175913,154
296860,21
|
2306875,7
-1349437,5
397234,576
1298812,5
|
-562315,213
9843,75
511921,964
|
Investissement
|
444445,836
|
120947,056
|
2653485,28
|
-40549,4989
|
Produit d'exploitation
|
2954218,49
|
5836491,06
|
5248324,52
|
802595,414
|
Investissement/produit d'exploitation
|
15,04%
|
2,07%
|
50,55%
|
-5,05%
|
Etablissement de l'ensemble des dettes de la
société
Les correspondances échangées entre les
différentes parties concernées ont permis de recenser l'ensemble
des créanciers. Dans le tableau ci-après on va présenter
l'ensemble des créanciers de la société par montant et
catégorie à la date de clôture de l'exercice
2000 :
Tableau A(13); Unité: 1TND
Catégorie /Montant
|
Montant
|
Famille du fondateur
Les impôts
CNSS
Le personnel
La banque (1)
La banque (2)
Les fournisseurs
|
1361161,740
2756694,079
369677,669
488250
4471736,666
852832,319
2512206,930
|
Total
|
12812559,403
|
Le détail de l'ensemble de ces dettes pour chaque
catégorie à part à la clôture de l'exercice 2001 est
le suivant :
La famille du fondateur
Tableau A(14); Unité: 1TND
Personnes
|
Montant
|
Pourcentage
|
Compte courant frère du fondateur
Compte courant fils aîné du fondateur
Compte courant fille (1) du fondateur
Compte courant fille (2) du fondateur
|
114364,337
976762,191
155129,888
114904,198
|
08,40 %
71,76 %
11,40 %
08,44 %
|
Total
|
1361160,615
|
100 %
|
La recette fiscale et la CNSS
Tableau A(15); Unité: 1TND
|
Montant principal
|
Indemnités de retard
|
Dépenses de poursuite judiciaires
|
Total
|
La recette fiscale
|
1862501,695
|
891873,848
|
2318,535
|
2756694,078
|
CNSS
|
259456,295
|
81926,033
|
490,772
|
341873,1
|
Le détail des dettes bancaires
Tableau A(16); Unité: 1TND
|
Compte courant créditeur
|
Effets escomptés
|
Emprunts à long et moyen terme
|
|
Montant
|
Intérêts
|
Dépenses
|
Date de l'arrêté
|
Valeur
|
Intérêts
|
Dépenses
|
Echéance
|
Montant principal
|
Intérêts
|
Dépenses
|
Echéance
|
Banque (1)
|
3715137,157
|
-
|
-
|
31/07/01
|
321959,25
|
-
|
-
|
échus
|
259875
19912,5
103488,75
14062,5
22500
|
-
10.375%
10.375%
10.375%
10.375%
|
-
104,715
92,705
99,45
242,331
|
-
15/09/00
15/08/00
15/01/01
31/12/99
|
Banque (2)
|
150823,732
183853,319
|
-
-
|
-
-
|
12/03/01
16/07/01
|
483354
185625
112500
|
-
-
-
|
-
-
-
|
échus
12/03/01
16/07/01
|
28814,625
(garantie bancaire)
|
-
|
-
|
09/07/01
|
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