La validation des modèles
Dans cette optique, quelle que soit l'utilisation normative ou
descriptive
d'un modèle, il est indispensable, avant de s'en servir
pour prendre une décision, de vérifier sa qualité. Les
décisions prises sur base d'un modèle qui ne représente
pas la réalité ne peuvent pas être meilleures, et sont
souvent pires, que celles qui sont prises sans modèle du tout.
Mais vérifier la qualité d'un modèle est
une démarche logique beaucoup plus compliquée qu'on ne le croit.
Il faut d'abord naturellement, s'assurer de sa cohérence interne :
les relations algébriques qui constituent le modèle
correspondent-elles à ce que l'on sait par ailleurs du
phénomène étudié ?
Mais cela n'est pas suffisant : beaucoup de
modèles paraissent tout à fait crédibles sur cette base,
et donnent cependant des résultats tout à fait farfelus. Il est
donc nécessaire de trouver un moyen de comparer les résultats du
modèle avec ceux qu'il « aurait dû » donner
s'il avait fonctionné parfaitement : c'est ce qu'on fait, lorsqu'on
soumet une théorie à l'épreuve de la vérification
expérimentale.
La chose est plus difficile dans le cas des études
économiques à cause du grand nombre de variables et de relations
impliquées dans des modèles de grandes dimensions.
Dans le cas d'un modèle purement descriptif, il est en
principe possible de
pratiquer un test historique, c'est-à-dire de faire
fonctionner le modèle dans un environnement observé dans le
passé, et de comparer les valeurs prédites par le modèle
à celles qui ont été effectivement enregistrées.
La validation des modèles normatifs est encore beaucoup
plus compliquée, puisqu'on ne peut cette fois se fier à
l'observation de décisions passées. Le mieux est alors sans doute
d'essayer de comparer, du point de vue du décideur, la qualité
des prescriptions du modèle à celle des solutions qui auraient
été retenues sans son aide.
3.3. Méthode de résolution d'un
programme linéaire.
Un programme linéaire peut être résolu
soit par la méthode graphique, soit par la méthode
algébrique.
3.4.1. Méthode des graphiques.
La programmation linéaire a pour objectif de
déterminer l'affectation optimale de ressources rares entre les
activités ou produits concurrents. Les situations économiques
demandent souvent qu'on optimise une fonction sous plusieurs contraintes
prenant la forme d'inégalités.
Dans la méthode graphique, seules les variables
d'activités ou variables réelles seront utilisées. Il n'y
aura donc pas de variables d'écart ni de variables artificielles
après traduction du problème posé en modèle
mathématique, on se bornera seulement à :
- représenter graphiquement les droites - limites
(équations provenant des
inéquations de départ) ;
- délimiter la frontière de l'enveloppe
polygonale, c'est à dire à construire le
domaine d'acceptabilité ;
- remplacer successivement les coordonnées de chaque
sommet du polygone
dans la fonction économique afin d'obtenir la
combinaison optimale cherchée
(minimum ou maximum).
En général, pour chercher le minimum, on optera
pour le point le plus voisin de l'origine, alors que pour le maximum ce sera
le point le plus éloigné. On pourra utiliser, à la place
de l'énumération de tous les points du polygone
d'acceptabilité, le procédé qui consiste à
déplacer la droite de la fonction économique parallèlement
à son inclinaison à l'origine et en chacun des sommets du domaine
d'acceptabilité. Pour le coût, on retiendra la droite la plus
voisine de l'origine et pour le maximum, la plus éloignée. Le
premier sommet sera le minimum et le dernier atteint le maximum cherché.
3.4.2. Méthode algébrique
Avant de passer à la méthode algébriques
pour résoudre un programme linéaire voyons, d'abord les
différentes formes d'un programme linéaire.
3.4.2.1. Formes canoniques
Lorsque l'ensemble des contraintes se présente sous
forme d'inégalités
( ou ) on parle de la forme canonique. Toutefois, il
convient de distinguer d'un programme canonique de type I d'un programme
canonique de type II.
· Un programme canonique de type I est un programme
dans lequel les contraintes d'inégalités sont tournées
dans le sens « inférieur ou égal »
l'objectif recherché étant la maximisation de la fonction
critère ou fonction économique.
· Un programme canonique de type II a des contraintes
d'inégalités tournées dans le sens
« supérieur ou égal » et l'objectif est un
minimum.
Exemple
Max. Z = c1x1 +
c2x2 + c3x3
s/c
a11x1 + a12x2
+ a13x3 b1
a21x1 +
a23x3 b2
a31x1 + a32x2
+ a33x3 b3
x1 o, x2 o, x3
o
Min. Z = c1x1 +
c2x2 + c3x3
s/c
a11x1 + a12x2 +
a13x3 b1
a21x1 +
a23x3 b2
a31X1 + a32X2
+ a33X3 b3
x1 o, x2 o, x3
o
3.4.2.2. Forme mixte
Parfois, les contraintes sont tournées les unes dans
un sens, les autres dans le sens opposé, l'objectif pouvant être
soit un minimum, soit un maximum. Mais on peut également avoir un
mélange d'égalité (=) ou inégalité ( ou
). Un tel programme est un programme mixte. On dit aussi qu'il se
présente sous forme mixte.
Exemple
Max. Z = c1x1 +
c2x2 + c3x3
s/c a11x1 +
a12x2 + a13x3 b1
a21x1 +
a23x3 b2
a31x1 +
a32x2 + a33x3 b3
x1 o, x2 o, x3
o
3.4.2.3. Forme standard
Toutes les contraintes représentent des
égalités. L'objectif pouvant être le maximum ou le
minimum.
Exemple
Max. Z = c1x1 +
c2x2 + c3x3
s/c a11x1 +
a12x2 + a13x3 + x4 =
b1
a21x1 +
a23x3 + x5 = b2
a31x1 +
a32x2 + a33x3 + x6 =
b3
x1 o, x2 o, x3
o, x4 0, x5 0 , x6 0
Soulignons que dans la méthode simpliciale, tout
programme se présentant sous forme canonique, doit être
ramené sous la forme standard avec introduction de variables
d'écart ou artificielles selon le cas et selon les règles bien
précises.
3.4.3 Méthode matricielle
Un programme linéaire s'écrit min (max) z =
cTx
s.c : Ax = b
x = 0
où cT =
(c1,c2..............cn)
x1 a11
a12....a1n
x2 a21
a22...... a2n
x = . ; A = . .
. . .
xn am1
am2....amn
b1
b2
b = .
.
bm
Le système de contrainte Ax = b ; x = 0 nous
donne l'ensemble de solutions réalisables ou admissibles du programme
linéaire. Cet ensemble est un polygone ou polyèdre convexe. La
méthode consiste à visiter les sommets de cet ensemble convexe
de façon à améliorer progressivement la valeur de la
fonction objectif. La valeur x* qui donne la meilleure valeur de la fonction
économique est appelée solution optimale de ce programme
linéaire.
Considérons :
A1, A2,......An les
« n » colonnes de la matrice A (A = aij ).
Aj est un vecteur colonne possédant m
lignes.
Soit B = (A1, A2....Am) la
matrice carrée des colonnes correspondant aux variables de base et D =
(Am+1,.........An).
x1 le vecteur des
variables de base et,
.
Soit xB = .
xn
xn+1 le vecteur des
variables hors base.
xN = .
.
xn+m
xB
alors x =
xN
Ax = b peut s'écrire avec la nouvelle notion
XB
B N = b
XN
Ou encore BXB + NXN = b
Dans la base B, la solution correspondante est
XB
XB s'obtient comme suit :
BXB + NXN = b
BXB = b - NXN
XB = B-1 (b - NXN)
Comme XN = 0 (car XN = V.H.B)
XB = B-1.b
Rien ne nous prouve que cette solution est optimale.
Après avoir déterminé une solution de base ; voyons
maintenant les conditions d'optimalité.
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