UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ER DE
GESTION
DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES
CELLULE D'ECONOMIE MATHEMATIQUE
DEUXIEME LICENCE
Mémoire présenté et
défendu en vue de l'obtention du titre de Licencié en Sciences
Economiques
OTCHIA SAMEN Christian
Directeur : Professeur KANKWANDA
EBOUL'ELANG
Rapporteur : Assistant MUKANA MUKANDA
ANNEE ACADEMIQUE 2005-2006
In memoriam
G-NDG, plus rapide que le plaisir de la
jeunesse, tu es venu et parti,
Unanime tu nous as laissé. Maintenant,
ce n'est qu'une illusion
Encore douce d'estimer qu'au basket-ball nous
jouerons.
Les souvenirs que nous avons gardés de
toi ne te remplacent toujours pas.
Oh la mort ! Pourquoi choisis-tu les plus
faibles comme ton appas !
Reviens Seigneur Jésus, jusque
à quand seras-tu parti ?
Epigraphe
L'ambition nous fait supporter même les fonctions les
plus basses :
C'est ainsi qu'on grimpe dans la même posture qu'on
rampe.
Dédicace
À la plus grande gloire de Dieu,
Au progrès de la science et des belles lettres,
À la prospérité de la patrie,
Au bonheur de la famille et de la jeunesse.
Avant propos
Pour beaucoup d'étudiants, l'objectif des études
n'est plus la formation de l'esprit mais l'acquisition du diplôme :
c'est le minimum exigible qui est devenu l'objet de leur préoccupation.
Ceci est un problème très sérieux auquel les
autorités doivent faire beaucoup d'attentions parce qu'il n'est pas
possible de penser au redressement d'un pays avec une jeunesse inconsciente.
Que ressentons-nous quand nous chantons notre hymne national en
disant : « nous peuplerons ton sol et nous
assurerons ta grandeur ». C'est un voeu et un défi
qu'il faut à tout prix relever.
Notre pays a été gangrené pendant plus
d'une décennie. Les conséquences sont palpables jusqu'
aujourd'hui. Que font les congolais pour remédier à cela ?
N'en sommes-nous pas intéressés ? Sommes-nous
incapables ?
Non. Nous sommes parmi ceux là qui croient encore au
potentiel des étudiants congolais. Nous estimons que la solution
à cette crise qui sévit dans notre pays doit provenir des dignes
filles et fils du pays qui ont intériorisé ce problème et
ont pris du temps pour poser un diagnostic correct. Ceux-ci ne doivent pas
provenir de n'importe où. Il doit s'agir des gens intègres,
formés et préparés dans des hautes écoles du savoir
et qui proposent des propositions concrètes pour améliorer le
bien-être communautaire.
Nous estimons en outre que l'université de Kinshasa est
digne de former ces genres d'élites à travers les
différents programmes des cours et des activités para
académiques.
Dans ce sens, nous souhaitons que ce travail suscite à
tous ses lecteurs le désir de contribuer à la reconstruction de
notre beau pays.
Remerciements
Au terme de notre deuxième cycle universitaire, nous
tenons avant toutes choses à remercier l'Eternel Dieu Tout Puissant pour
avoir choisi de faire luire sa grâce sur nous et de nous réjouir
plus que nous avons été humiliés.
Ensuite, nos remerciements vont à notre père
OTCHIA NTCHEM DJERITO et à notre mère NZUZI MUSAKA Elisabeth pour
nous avoir instruits et pour nous avoir permis de réaliser ce travail
dans les meilleures conditions.
Nous remercions sincèrement le professeur KANKUANDA
EBULELANG et le chef de travaux LUWA KIYAB pour nous avoir respectivement
dirigés et encadrés tout au long de ce travail. Leur background a
été une perche solide pour notre formation.
Que les professeurs Kalonji Ntalaja, Mukoko samba et Kitambu
Mafuku ; les chefs des travaux Kebela Patrick et Sasse Kembe ; les
assistants N'kongolo guy-lux, Paulin Tshimanga, Pepino Yemba, Blaise Lenfu et
Magellan Mabingila trouvent ici notre reconnaissance.
Nous remercions vivement Eunice Otchia, Patrick Otchia, Big
Winner Otchia et Francis Otchia pour avoir été là quand
nous avions besoin d'eux. À eux s'ajoutent Philippe Musaka, Premier,
beraus, Pasteur Israël Nsembe, Pasteur NToto Crispin, Franck Ngongo et
Dido Bolekela.
Un grand merci aux chercheurs du Bureau d'études
marketing, aux étudiants de l'école de la foi, aux moniteurs de
l'école de dimanche de l'arche de l'alliance ainsi qu'à la grande
famille des enfants de Dieu.
Nous sommes reconnaissants aux chercheurs de la
deuxième licence économie mathématique (promotion
2005-2006) et de la cellule d'économie mathématique de
l'université de Kinshasa pour leurs aides, leurs motivations pour
réaliser ce travail.
Merci à jeanelle Kamuanya, Cocat Mbulay, Bob Ewuka,
Tresor Nkula, Yvon Mbele, Yannick Nsalanga, Aïcha Munangoy, Rosaire
Kambau, Natacha Ndalingoso, Rosia Masengu, Baby Dihumba, Junior Kana, Daniel
Bumba , Erick Katomba et Serge Tshibanda . Que ce travail soit un
témoignage de notre amitié de chaque jour.
Nous pensons aussi à tous nos compagnons de lutte avec
qui nous avons enduré les meilleurs et difficiles moments de notre vie
académique. Je cite Econometrivic waminuku, Kady Kadima, Apparence
Mathodi, Ibrahim Nbginamau junior Kazu, hugues Kiese, Yves Yidi, Marcel kanda
et Serge Makakala. Que ce travail soit le trophée qui couronne notre
triomphe.
Merci également à toutes les personnes pour une
quelconque aide qu'ils m'ont apportée par le passé et qui
continue d'influencer mes travaux.
Liste
d'abréviations
BEAU
|
Bureau d'Etudes d'Aménagement et d'Urbanisme
|
CBD
|
Central Business District
|
CNECI
|
Centre National d'Epargne et de Crédits Immobiliers
|
DSCRP
|
Document Stratégique pour la Croissance et la
Réduction de la Pauvreté
|
DSRP
|
Document Stratégique pour la Réduction de la
Pauvreté
|
H
|
Habitant
|
Ha
|
Hectare
|
INS
|
Institut National de Statistique
|
Km2
|
Kilomètre carré
|
MPLAN
|
Ministère du Plan
|
OCA
|
Office des Cités Africaines
|
UNCRD
|
United Nations Centre for regional Development
|
PNUD
|
Programme des Nations Unies pour le Développement
|
RD Congo
|
République Démocratique du Congo
|
REGIDESO
|
Régie de Distribution d'Eau
|
SNEL
|
Société Nationale d'Electricité
|
INTRODUCTION
I.
PROBLEMATIQUE
Au cours de la seconde moitié du vingtième
siècle, la plupart des pays en voie de développement ont
été témoins de mouvements de population massifs.
Jusque-là, les populations des pays en voie de développement
étaient établies surtout dans les zones rurales. Mais au tournant
du millénaire, ces pays ont connu un accroissement rapide de leurs
populations conjugué à un développement urbain
effréné. De ce fait, « sur les 2,5 milliards de
citadins que comptait le monde en 1995, près des trois quarts vivaient
dans des pays en voie de développement. Inférieure à 22%
en 1960, la part de la population urbaine totale des pays à revenu
faible et intermédiaire était passée à 39% en 1995,
et l'on s'attend à ce qu'elle dépasse 50% en 2015 »1(*).
Par ailleurs, on peut aujourd'hui affirmer que la
République Démocratique du Congo n'est pas épargnée
par ce processus d'urbanisation. « De 9,9% en 1956, la proportion de
la population urbaine est passée à 28,9% en 1984 et à 32%
en 2000. Ce qui fait que trois villes (Kinshasa, Lubumbashi et Mbuji-mayi) ont
déjà une population supérieure à 1 millions
d'habitants et représentent 42,44% de la population urbaine totale. Les
projections faites pour 2015 montrent que 30 millions de Congolais vivront dans
les agglomérations urbaines et la population des villes de plus de
500 000 habitants (Kinshasa, Lubumbashi, Kananga, Kisangani et
Mbuji-mayi), qui est aujourd'hui de 9,3 millions atteindra 17 millions, avec 12
millions pour Kinshasa, soit 42,8% de la population urbaine
totale »2(*).
Au regard de ce qui précède, il est permis de
conclure que dans presque tous les pays, le chiffre de la population rurale est
resté stationnaire ou a diminué alors que le nombre de citadins
ne fait qu'augmenter. Ce changement intervertit d'une part le rapport entre la
population urbaine et la population rurale et favorise d'autre part la
concentration des hommes dans les villes avec les conséquences qui en
résultent : problèmes d'organisation administrative et
technique en ce qui concerne l'habitat, l'hygiène, les communications,
l'approvisionnement en eau et denrées alimentaires, l'évacuation
des matières usées.
S'il est vrai qu'aujourd'hui la République
Démocratique du Congo fait structurellement face au problème
d'urbanisation, l'histoire nous révèle que depuis
l'indépendance, les autorités congolaises ne sont jamais
parvenues à mettre en place des mécanismes de gestion efficaces
des espaces tant urbains que ruraux. La conséquence en est que
l'habitat n'est pas viable aussi bien dans les grandes métropoles comme
Kinshasa que dans les villes secondaires. Beaucoup de quartiers de Kinshasa,
agrandis par des exodes non planifiés, connaissent une urbanisation
sauvage. « Pour le plus grand nombre, la procédure habituelle
est l'autoconstruction, faisant appel à l'initiative et à un
financement individuel et s'adressant aux artisans du secteur que l'on qualifie
d'informel »3(*). C'est
ainsi que ces habitats, sans statut foncier, sans infrastructure et
pratiquement sans équipement, sont constitués d'un amas de
bicoques érigées au hasard sur des terres laissées pour
compte (terres érodables, terres collinaires, terres sensibles à
l'éboulement, terres inondables) sans aucune notion d'urbanisme.
L'ensemble de ces facteurs cumulés font que la
majorité de la population kinoise vit dans un environnement insalubre,
pollué par des amoncellements d'immondices, et donc porteur et/ou
propagateur des germes et parasitoses responsables des maladies pulmonaires et
cutanées, de la méningite, du choléra, du paludisme, de la
fièvre typhoïde et d'autres maladies déjà
éradiquées.
Par ailleurs, lors de la conférence d'Istanbul sur les
établissements humains, le gouvernement de la RD Congo a souscrit aux
objectifs universels visant à garantir un logement décent pour
tous, d'assurer le développement d'établissements humains plus
sûrs, salubres, équitables, durables et productifs ainsi que d'
assurer un environnement vivable. Cependant, étant donné
l'ampleur des déficits actuels en logement estimés à
240000 logements par an4(*),
la faible capacité dans la mobilisation des ressources et la faible
solvabilité des ménages, la réalisation d'un tel objectif
est une tâche énorme qui nécessite d'importants moyens
financiers, une administration efficace et compétente et des structures
d'accompagnement adéquates. Dans ce contexte, l'étude des
déterminants de la qualité de logement peut devenir un instrument
pour faciliter la définition des stratégies d'amélioration
du cadre de vie des ménages.
De tout ce qui précède, l'objet de notre
étude consiste à analyser les voies et moyens susceptibles
d'améliorer la qualité de l'habitat à Kinshasa. En
d'autres termes, il s'agit de relever les facteurs déterminants de cette
qualité de l'habitat, facteurs que nous estimons indispensables pour une
meilleure politique de modernisation du cadre de vie dans la capitale.
En outre, notre ultime préoccupation dans cette
étude est la réduction de la pauvreté à travers
l'amélioration du cadre de vie des ménages car
« l'incapacité des ménages d'avoir un logement
décent et salubre constitue une manifestation importante de la
pauvreté »5(*). Celle-ci se fait à travers l'identification
des déterminants d'ordre social, économique, démographique
ou culturel qui influencent fortement la qualité de l'habitat. La
finalité est de calculer la probabilité d'avoir un habitat de
qualité en fonction de variables identifiées. En outre, cette
étude a pour objectifs spécifiques de dresser une typologie
de l'habitat afin de cibler les problèmes individuels à chaque
type de quartier.
II.
CHOIX ET INTERET DU SUJET
La lutte contre la pauvreté par des programmes
d'amélioration du cadre de vie des ménages constitue de nos jours
un leitmotiv remarquable. La raison du choix d'un tel sujet trouve sa
justification dans l'ampleur et l'urgence des problèmes liés
à l'habitat auxquels sont confrontés les ménages kinois.
Ainsi, le choix de ce thème comporte un double intérêt.
Du point de vue pratique, l'habitat est l'un des principaux
pivots de l'organisation économique et sociale des nations. Sur le plan
économique « l'habitat constitue aussi bien l'un des moyens de
l'amélioration des conditions d'existence des populations que l'un des
facteurs de dynamisation de l'économie nationale : il renforce le
comportement de l'épargne des ménages, contribue à la
formation brute du capital fixe national, participe à la dynamisation du
marché du travail et incite à la diversification et à la
consolidation des activités de construction et d'aménagement
(foncier, matériaux de construction, équipement ménages
durables, etc.) »6(*).
Du point de vue social, « l'amélioration de
la qualité de l'environnement qui résulterait d'une meilleure
programmation des investissements dans le secteur de l'habitat en
général et du logement en particulier contribuerait largement au
bien-être social par ses effets de santé publique.
L'intérêt scientifique est que dans le souci
d'appliquer nos connaissances en sciences économiques dans l'explication
et la recherche des solutions aux problèmes de la société
congolaise, l'analyse du problème de l'habitat nous a paru
nécessaire car il s'agit de faire une incursion dans l'économie
du bien être (welfare economics) en introduisant les aspects sociaux dans
l'analyse économique.
III.
HYPOTHESES
L'hypothèse est une série des réponses
supposées ou provisoires mais vraisemblables au regard des questions
soulevées par la problématique7(*). Son utilité dans un travail scientifique est
d'orienter la recherche. Outre leur rôle d'orientation, les
hypothèses fournissent aussi un caractère préalable
à la validité des résultats qui seront obtenus8(*).
Etant donné le problème, nous pensons que la
qualité de l'habitat est fonction des caractéristiques
socio-économico-démographiques du ménage. Cette
hypothèse peut donc s'exprimer comme suit :
(1) La pauvreté, avec son corollaire des conditions
économiques peu favorables, a pour effet de priver le ménage de
l'accès à un logement de qualité.
(2) Bien que l'emploi n'est pas rémunéré
à sa juste valeur en RD Congo, nous estimons qu'il y a une relation
positive entre la part du revenu destiné au logement et la
qualité de l'habitat. Cette relation existe également entre la
localisation du ménage et le type d'habitat.
(3) L'accès de la population à un habitat de
qualité est aussi influencé par les autres
caractéristiques du ménage tels que l'âge du chef de
ménage, la taille du ménage, le nombre de personnes par chambre
à coucher.
IV.
METHODOLOGIE
« Toute recherche ou application de
caractère scientifique en sciences sociales comme dans les sciences en
général, doit comporter l'utilisation des procédés
rigoureux, définis, transmissibles, susceptibles d'être
appliqués à nouveau dans les mêmes conditions,
adaptés au genre de problèmes et phénomènes en
cause »9(*). Dans
ce travail, nous allons utiliser la méthode empirique appuyée par
les techniques statistiques de l'économétrie ainsi que la
technique documentaire.
Par ailleurs, il convient de noter que le choix d'une
méthode d'analyse statistique dépend nécessairement de la
nature des données à analyser mais surtout des objectifs à
atteindre. Nous cherchons ici à décrire les
caractéristiques des ménages et de l'habitat. Cependant, il
apparaît très réducteur à priori de
considérer ces deux aspects distinctement. C'est pourquoi la question
à laquelle nous cherchons à répondre en terme statistique
concerne la quantification de la relation entre la qualité de l'habitat
et les caractéristiques des ménages.
Différentes méthodes sont proposées dans
la littérature statistique pour étudier la relation entre une
variable dépendante et plusieurs variables indépendantes. Il
s'agit de la régression multiple, de l'analyse de la variance, de
l'analyse discriminante, de la régression logistique. Mais dans notre
analyse, nous allons utiliser la régression logistique (le modèle
Biprobit) pour déterminer la probabilité de disposer d'un habitat
de qualité. Du reste, nous utiliserons également l'analyse
factorielle des correspondances pour répondre à notre objectif
spécifique.
Par ailleurs, la technique documentaire nous sera utile pour
la revue de la littérature par l'analyse de différentes
publications dans les bibliothèques tant matérielles que
virtuelles.
La base des données utilisée est l'ensemble des
données issues de l'enquête 1-2-3 organisée à
Kinshasa entre avril et novembre 2004. Cette enquête avait pour objectifs
principaux de fournir les données qui concourent à une meilleure
connaissance des conditions de vie et à finaliser le DSRP. En outre,
elle avait aussi comme objectif subsidiaire de fournir les données de
base pour l'élaboration des comptes nationaux et pour la
rénovation de l'indice de prix à la consommation.
L'enquête 1-2-3 est constituée d'un dispositif de
trois enquêtes emboîtées, touchant des populations
statistiques différentes : individus, unités de production
informelles, ménages. Cette enquête se déroule en trois
phases. La première phase est une enquête sur l'emploi, et les
conditions d'activité des individus vivant dans les ménages. La
deuxième phase consiste à réaliser une enquête
spécifique auprès des chefs des unités de production
informelles (UPI) sur leurs conditions d'activité, leurs performances
économiques, leur mode d'insertion dans le tissu productif et leurs
perspectives. Enfin, la troisième phase est une enquête budget -
consommation des ménages ; elle vise à estimer le niveau de vie
des ménages.
Néanmoins pour des raisons de comparaison, nous allons
également utiliser les données de l'Enquête Nationale sur
la Situation des Femmes et des Enfants (MICS2) réalisée en 2001.
Les données seront analysées à l'aide des
logiciels STATISTICA 7, SPSS 12, STATA 9, STAT-TRANSFERT 5 et le pack Microsoft
Office 2003. Le logiciel STATISTICA 7 nous permettra de tester la
cohérence des données et de produire des tableaux croisés.
Nous utiliserons essentiellement SPSS 12 pour l'analyse factorielle des
correspondances et STATA 9 pour la régression logistique. Le transfert
des bases des données dans différents logiciels sera
facilité par le logiciel STAT-TRANSFERT 5. Le logiciel Excel quant
à lui nous permettra de résumer les tableaux, les graphiques
et les tests statistiques qui nous permettront de tirer des conclusions sur les
liens éventuels entre les variables. Enfin, la saisie et le traitement
de texte seront effectués dans Word.
V. DELIMITATION DU SUJET
Nous aurions voulu analyser le problème de logement
pour l'ensemble de la population congolaise. Mais pour des raisons pratiques et
de disponibilité des données, nous avons choisi de limiter notre
analyse dans la ville de kinshasa.
VI.
CANEVAS DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, ce travail sera
composé de trois chapitres. Le premier va porter sur la situation de
l'habitat à Kinshasa.
Dans le deuxième chapitre, nous allons passer en revue
les différents modèles de la qualité de l'habitat avant de
présenter notre modèle.
Le troisième chapitre présentera les
résultats de l'estimation de la qualité de l'habitat par la
méthode Biprobit.
CHAPITRE PREMIER :
LE
SECTEUR DE L'HABITAT À KINSHASA
La ville de Kinshasa connaît une urbanisation sauvage.
Celle-ci est l'une des conséquences de la crise multiforme que traverse
le pays. L'objectif que nous nous assignons dans ce chapitre est triple. Nous
présenterons d'abord la ville de Kinshasa. Ensuite, nous
éluciderons les différents concepts de base en fixant leur niveau
de considération. Ce chapitre sera enfin clos par l'analyse des
conditions dans lesquelles les ménages de Kinshasa sont logés.
1.1. Présentation de la
ville de Kinshasa
1.1.1 Aperçu historique
Kinshasa est parmi les rares villes d'essence non coloniale
qui existent encore. Selon Lumenganeso10(*), le site actuel de Kin-Malebo a été
occupé depuis la plus haute antiquité. Ce n'est que vers le
xviième siècle que les Missionnaires Capucins Italiens
ont visité le grand marché Mpumbu, nom authentique de la ville de
Kinshasa, qui comprenait les villages Intamo (Kitambo), Inshasa (Kinshasa),
Ingabwa (Kingabwa), Lema (Lemba) et Nkunga (Mikonga). Ces villages
étaient essentiellement des colonies où les Tékés,
après avoir chassé les Humbus et les Mfimus, pratiquaient la
pêche et le commerce.
En 1881, Sir Henry Morton Stanley, de son vrai nom John
Rowlands, signa un traité avec le chef Téké Ngaliema et
obtint le droit d'établissement à l'actuel Kitambo où il
fonda la station de Léopoldville. À vrai dire, Stanley fut
chargé par le roi des belges Léopold II de créer, dans le
cadre du Comité d'Études du Haut-Congo (CEHC), des postes
d'État le long du fleuve. Le choix de ce site s'expliquait par son
emplacement géographique situé à l'intersection des lignes
de transport et à un point de rupture de charge. Cette rupture de charge
s'imposait en raison de l'impossibilité d'aménager la navigation
sur le cours inférieur du fleuve Congo.
En 1898, Léopoldville fut reliée à Matadi
par le chemin de fer. « Cette ligne permettait l'exploitation du pays
avec l'évacuation des richesses monnayables sur le marché
mondial »11(*).
Depuis, Léopoldville connut un essor économique important
jusqu'à ce qu'elle hérite, en 1929, la fonction du centre
administratif qui était assumée par Boma. Puis, elle obtient sa
personnalité juridique et civile respectivement en 1941 et 1957.
C'est de cette façon que naquit la ville de
Léopoldville qui fut débaptisée à Kinshasa le 20
juin 1966. Deux ans plus tard, soit en 1968, Kinshasa sera dotée du
statut de région, et comprend à cet effet vingt-quatre
communes.
1.1.2
Aperçu morphologique
Située entre 3,9 et 5,1 degrés de latitude Sud
d'une part et entre 15,2 et 16,6 degrés de longitude Est d'autre part,
la ville de Kinshasa s'étend sur une surface de 9965 km2 et
ne représente que 0,4% de l'étendue totale de la RD Congo. Elle
est limitée à l'Ouest et au Nord-Ouest par la République
Populaire du Congo, à l'Est et au Nord-Est par la province de Bandundu,
et au Sud par la province de Bas-Congo.
Partant de l'Est, la province de Kinshasa comporte le plateau
de Kwango. Celui-ci est un massif surélevé de 600 à 700 m
d'altitude qui débouche sur une plaine marécageuse de forme
circulaire : le Pool Malebo. À son tour, le Pool est borné
au Sud par la plaine de Kinshasa qui est située entre 300 à 320 m
d'altitude. Cette plaine peut être subdivisée en deux
entités séparées par la rivière N'djili :
d'une part, il s'agit de la plaine de Lemba qui s'étale à l'Ouest
de N'djili et constitue une surface légèrement
ondulée ; d'autre part, la plaine de l'Est de N'djili vers Nsele
est plutôt une surface plane et sillonnée de rivières
régulièrement séparées.
La région des collines, ceinture qui prolonge le sud de
la plaine de Kinshasa, est constituée d'un réseau hydrographique
important. Ce réseau comprend deux types de rivières : les
sources allogènes (N'djili, Nsele et Bambo-Lumene vers l'est) et les
sources locales (Funa, Kalamu, Gombe et Makelele au centre et vers l'Ouest). La
rivière N'djili baigne 2000 km2 de superficie alors que la
Nsele est trois fois plus grande et la Bambo-Lumene encore davantage.
Par ailleurs, la ville de Kinshasa connaît un climat de
type Aw4 de Koppen (tropical humide) qui est composé de deux
saisons de pluie entrecoupées de deux saisons sèches : la
grande saison de pluies s'étale de la mi-septembre à mi-mai alors
que la grande saison sèche de la mi-mai à la mi-septembre. Sa
température oscille entre 21°c et 30°c alors que
« la moyenne pluviométrique annuelle calculée sur 25
ans d'observations est de 1450 mm »12(*).
1.1.3
Organisation administrative
Capitale de la RD Congo, la ville de Kinshasa est une
entité administrative décentralisée où
siègent les institutions nationales et internationales. Elle dispose
d'une administration urbaine qui se compose, outre d'un cabinet qui seconde le
gouverneur, d'une direction urbaine qui assure la coordination des
activités administratives rendues par les divisions urbaines qui
représentent les différents ministères au niveau de la
province. Cette administration est aussi complétée par les
communes qui sont les entités de base constitutives de la ville. Ces
communes sont Bandalungwa, Barumbu, Bumbu, Gombe, Kalamu, Kasa-vubu,
Kimbaseke, Kinshasa, Kintambo, Kisenso, Lemba, Limete, Lingwala, Makala,
Maluku, Masina, Matete, Mont-Ngafula, N'djili, Ngaba, Ngaliema, Ngiri-Ngiri,
Nsele, Selembao.
1.1.4.
Croissance urbaine
Le fait urbain en Afrique Centrale
est essentiellement dû à la colonisation. Dans ses débuts,
Kinshasa était une escale et un comptoir de traite au bord du fleuve
Congo. Au fil du temps, elle est devenue une ville multifonctionnelle.
Actuellement, Kinshasa est une
ville étouffée dont la population est concentrée autour
d'un centre des affaires (Central Business District, CBD). Qualifiée
aussi de ville dynamique, « Kinshasa aurait crû en moyenne de 9%
entre 1924 et 1977, soit un doublement de la population tous les huit ans, dont
la moitié environ est le résultat d'un solde migratoire
positif»13(*).
A) Croissance de la population
En 1881, Kinshasa comptait 5000 habitants. La capitale est
passée successivement de 1,1 millions en 1970 à 3,6 millions
d'habitants en 1990 et dépasse aujourd'hui les 7 millions
d'habitants.
Le tableau suivant présente l'évolution de la
population depuis 1881. Sa lecture nous montre la persistance d'une forte
croissance dans presque toute la période.
Tableau 1: Evolution de la
population de Kinshasa
La période de 1910 à 1930 est marquée par
l'implantation des grandes compagnies, l'extension de la zone industrielle
Ngaliema-Ouest et le développement des activités portuaires. La
nécessité de disposer de la main d'oeuvre pour ces
activités explique tant soi peu l'accroissement de la population de
Kinshasa pendant cette période.
La grande dépression (1929-1934) s'est traduite par une
récession de la population14(*). Le chômage a entraînée le
départ massif de la population vers l'arrière-pays en vue de
chercher l'emploi. Cependant, la population a recommencé à
croître entre les années 1935 et 1955 à cause de la reprise
économique. Elle est passée successivement de 49972 en 1940
à 101501 habitants en 1945 et à 397970 habitants en 1955, avec un
taux annuel moyen de croissance le plus élevé de 15,22% entre
1940 et 1945. Cette croissance s'explique par l'effort de guerre. En effet, les
colonies étaient obligées de fournir aux alliés
engagés dans la guerre des matières premières
d'intérêt stratégique (caoutchouc, étain). C'est
ainsi que d'importants investissements dans l'industrie de transformation
locale ont été effectués, avec comme conséquence le
dédoublement de la population de Kinshasa en 1945 et en 1950.
Cette croissance démographique s'est ralentie à
partir de 1955 jusqu'à l'indépendance. C'est la période
pendant laquelle des mesures administratives ont été prises pour
éviter les soulèvements liés à la recherche de
l'indépendance.
La période après l'indépendance se
caractérise par une augmentation de la population. Celle-ci est due
notamment aux manoeuvres politico-administratives qui voulaient assurer aux
partis politiques une base électorale. Ensuite les rebellions et
sécessions (1960-1967) ainsi que la zaïrianisation (1973-74) ont
favorisé le déplacement massif de la population vers Kinshasa
à la recherche des conditions favorables de vie et de
sécurité.
La première moitié des années 80 a connu
un taux de croissance relativement faible. Ce n'est que entre 1985 et 1990 que
le taux de croissance s'est encore élevé, passant de 3,04%
à 5,50%.
La période de 2000-2005 inaugure une nouvelle
ère. Elle est caractérisée par la fin de la guerre et la
formation d'un gouvernement d'union nationale. Pendant cette période, la
population est passée de 5284589 à 7500000 habitants, soit une
croissance annuelle moyenne de 7,25%15(*).
Selon les estimations16(*), Kinshasa pourra s'insérer parmi les 30 plus
grosses agglomérations mondiales en 2015 avec une population de 12
millions d'habitants. Plus précisément, elle occupera le
28ème rang avant Paris et Madras.
Parmi les facteurs de cette croissance, l'on peut noter que le
nombre de naissances annuelles pour 1000 habitants oscille depuis 1985 entre 52
et 58 pendant que le nombre de décès diminue. Comme
résultante, le taux d'accroissement naturel avoisine les 40%o, avec un
pic de 45,7%o entre 1985 et 1990. Bien que le taux d'accroissement naturel ait
exercé une influence sur le peuplement de Kinshasa, il ne semble pas
cependant l'expliquer seul. En effet, la lecture de la colonne du taux de
migration nous renseigne que l'apport migratoire dans l'accroissement de la
population Kinoise est non négligeable. Les migrations vers Kinshasa ont
été plus remarquables entre 1985 et 1990. En somme, la ville de
Kinshasa connaît un taux de croissance quasi excessif par rapport
à l'ensemble du pays où la population s'accroît à un
rythme annuel de 3%.
Tableau 2: Facteur de
croissance de la population de Kinshasa
Il apparaît aussi utile de distinguer une migration qui
se pratique d'une commune à une autre à l'intérieur de la
ville de Kinshasa. Avant tout, il sied de remarquer que la commune de Kimbaseke
regorgeait environ 16% de la population de Kinshasa en 1993. Elle était
suivie de Ngaliema, Masina et N'djili qui représentaient respectivement
9,66, 6,06 et 6,02%. Par ailleurs, les populations des communes situées
à l'Ouest de Kinshasa ont tendance à diminuer au profit de celles
de la partie Est comme Masina, Nsele et Maluku. « Ces migrations sont
effectués par les Kinois habitants les zones construites avant
l'indépendance et qui, suite aux difficultés conjoncturelles,
vendent leurs maisons et émigrent vers les nouvelles zones dites
d'extension »17(*). De ce fait, l'on peut admettre que la ville
s'étend de plus en plus dans sa partie Est.
Tableau 3: Evolution de la
population kinoise en fonction des communes (en %)
B) Croissance spatiale et
densification
L'explosion de Kinshasa n'est pas seulement
démographique mais aussi spatiale. La croissance spatiale est rapide et
son rythme peut être assimilé à une augmentation
exponentielle, surtout après 1960. En effet, pendant cette
période, l'urbanisation a été incontrôlée.
Comme l'indique le graphique 1, la superficie urbanisée est
passée de 5500 ha en 1957 à 9400 en 1967, soit une augmentation
de 71%. En outre, elle a atteint 17900 ha en 1977 contre 20160 en 1981 et 59000
en 1998.
Graphique 1 : Croissance spatiale de
Kinshasa
La ville de Kinshasa connaît dans son ensemble une
densité presque élevée. Elle est notamment de 441
habitants par km2 en 1984 contre 457 habitants au km2 en
1993 et elle dépasse 700 habitants en 200518(*). Cependant, cette
densité est très variable d'une commune à une autre, comme
l'indique le tableau suivant.
Tableau 4: Répartition des communes de Kinshasa
en fonction de leurs densités (hab/Km2)
Entre 1984 et 1993, le nombre d'habitants au km2 a
beaucoup augmenté dans la majorité des communes de Kinshasa.
Toutefois, avant d'aborder cette analyse, il convient de signaler que Kinshasa
présente des contrastes importants dans la mesure où la commune
de Maluku, couverte d'une savane herbeuse parsemée d'arbustes, occupe
à elle seule 79% du territoire de Kinshasa.
Une autre lecture du tableau 4 nous permet de classer les
communes en quatre ensembles qui présentent des caractéristiques
assez homogènes :
· Les communes de fortes densités (au-delà
de 30000 habitants au km2) comme Kinshasa, Ngiri-Ngiri, Kalamu,
Bumbu, Matete, Makala, Kitambo et Ngaba
· Les communes de densité moyenne comprise entre
20000 et 30000 habitants au km2. il s'agit de Lingwala, Bandalungwa,
Barumbu, Kasa-Vubu et N'djili.
· Les communes de faible densité comprise entre
500 et 20000 habitants. Ce groupe rassemble les communes comme Kinsenso, Lemba,
Selembao, Masina, Limete, Kimbaseke, Ngaliema et Gombe.
· Les communes de très faible densité qui
sont en deçà de 500 habitants au km2. Parmi elles,
nous pouvons citer N'sele, Mont-Ngafula et Maluku.
Cependant, il convient également de noter que la
superficie agglomérée de Kinshasa n'occupe pas plus de 6% de la
superficie totale du district urbanisé, soit 590 Km2. Comme
le signale le tableau suivant, cette superficie agglomérée abrite
l'habitat planifié et non planifié, les zones industrielles et
commerciales, les équipements publics et de transports, des espaces
agricoles et les autres usages du sol. Par contre, les 94% des limites sont
occupées par des zones urbanos-rurales : les domaines
agro-pastoraux, les terrains non aedificandi et les eaux.
Tableau 5: Occupation du
sol dans le district urbain
1.2. Physionomie de l'habitat
à Kinshasa
1.2.1. Définition des
concepts de base
A)
L'habitat
L'habitat est une notion complexe qui est largement
abordée dans plusieurs domaines. En écologie, l'habitat
désigne le milieu de vie naturel d'une espèce animale ou
végétale19(*) ou encore l'endroit dans lequel un organisme peut
survivre, l'endroit qui lui fournit de quoi subvenir à ses
besoins20(*). Dans ce
sens, il signifie aussi biotope ; c'est-à-dire un milieu stable
caractérisé par l'association de sa faune et de sa flore à
un moment déterminé21(*).
En géographie humaine, l'habitat désigne le mode
d'occupation de l'espace par l'homme pour des fonctions de logement22(*). Il s'étend
également à l'ensemble des conditions de logement. Max Dervau
réfléchit dans le même sens et définit l'habitat
comme « l'agencement des espaces habités qui sont
occupés par les maisons et leurs dépendances »23(*). Ces deux définitions
ont le mérite de mettre l'accent sur l'ancrage géographique d'une
société humaine.
La plupart de temps, l'habitat est défini
comme « le lieu où l'on habite, le domicile, la demeure,
le logement »24(*). Cette définition est un peu restrictive.
L'habitat comprend en effet davantage que le domicile ou le logement. Il est
toute l'aire que fréquente l'individu, qu'il y circule, y travaille, s'y
divertisse, y mange et s'y repose. En ce sens, l'habitat concerne aussi bien
l'urbanisation que l'aménagement de territoire ou l'architecture.
Une définition plus élaborée
décrit l'habitat comme « une somme équilibrée
d'objets utiles, communautaires et privés, un cadre harmonieux de
développement naturel de la vie de chacun, un milieu propice pour le
plein accomplissement des espérances individuelles et collectives
»25(*). De cette
définition, il ressort deux éléments essentiels que sont
les composantes et les exigences de l'habitat. Ainsi, l'habitat est
composé du logement, des équipements collectifs et espaces verts
ainsi que des infrastructures de voirie et réseaux. En outre, il exige
de l'isolement et de l'espace.
En tant que première composante de l'habitat, le
logement est un instrument de confort bioclimatique qui rassure à ses
occupants un isolement suffisant tant du milieu physique extérieur que
des bruits extérieurs et des bruits des logements voisins. En plus, il
offre aux membres d'une famille un espace suffisant leur permettant à la
fois une possibilité d'échange et un isolement temporaire
essentiel pour l'équilibre psychologique et pour les multiples
activités individuelles. Les équipements sociocommunautaires,
quant à eux, sont un complément indispensable au logement. Ils
sont considérés comme des lieux de sociabilité et
d'échanges multiples à une échelle humaine limitée
et ils fournissent aux individus des facilités collectives de
développement qui ne peuvent être assurées dans
l'habitation. Enfin, les infrastructures de voirie et réseaux facilitent
la mobilité des choses et des êtres dans l'espace et influencent
profondément la qualité de vie en la rendant aisée et plus
commode.
B) La qualité de
l'habitat
La qualité de l'habitat est une notion à
caractère évolutif. Les exigences et les perceptions à
l'égard des conditions d'habitation évoluent
nécessairement en fonction du développement technique,
économique et social ; et elles accompagnent également
l'évolution conséquente des types d'habitats, des modes de vie et
des perceptions socioculturelles qui leur sont associés. D'une part, il
est indispensable de dissocier le logement du milieu de vie où il doit
s'inscrire ; d'autre part, les critères traditionnels de la
qualité de l'habitat basés presque exclusivement sur des
indicateurs commodes mais partiels tels que l'indicateur de réparation
des logements sont de plus en plus marginalisés.
C'est ainsi que l'on tient de plus en plus compte de nouveaux
problèmes de salubrité, notamment la dégradation
sérieuse de la qualité de l'air intérieur de certains
logements, résultant de la conjonction d'une
étanchéité accrue et de la toxicité de certains
matériaux26(*). Par
ailleurs, des problèmes de bruits pouvant atteindre l'acuité
d'une menace à la santé sont également
considérés.
La notion de la qualité de l'habitat est donc
englobante. Elle rassemble tous les attributs du logement, situés dans
son environnement, sans se limiter à des exigences minimales. Parler de
la qualité de l'habitat implique une analyse des facteurs
suivants :
§ Salubrité
La salubrité englobe la protection contre
l'humidité, les infiltrations, les radiations, les substances et les
organismes polluants ou dangereux ainsi que la présence et le bon
fonctionnement des équipements sanitaires : eau fournie et
évacuée de façon sure et sanitaire, disposition sanitaire
des déchets.
§ Stabilité
La stabilité de l'habitat découle du bon
état de ses éléments structuraux tels que les
matériaux de murs, de la toiture et du pavement.
§ Sécurité
La sécurité de l'habitat implique la
prévention des accidents dans les usages courants et la protection
contre les intrusions et les sinistres.
§ Confort
Le confort est fondé sur la tranquillité
(insonorisation intérieure et extérieure), la luminosité
(ensoleillement et éclairage), l'ambiance
« climatique » adéquate, la présence et le
bon fonctionnement des équipements mécaniques et
électriques et l'existence d'un espace extérieur privatif.
§ Durabilité et
flexibilité
Ils permettent le maintien de la valeur d'usage dans le temps,
l'économie de l'énergie et l'adaptation du logement aux
changements de vie.
§ Bonne apparence
Elle implique l'attrait, la qualité du design et la
personnalisation du logement.
Il ressort de ce qui précède que la
qualité de l'habitat découle des multiples facteurs et implique
les intervenants d'un vaste secteur d'activité englobant les
dépenses effectuées dans le secteur de l'habitat ainsi qu'une
grande partie des dépenses d'infrastructures.
C) Type d'habitats
Selon le mode de construction ou de production des logements,
on distingue l'habitat planifié, l'habitat administré et
l'habitat des populations à faible revenu.
1. L'habitat
planifié
L'habitat planifié est aussi appelé cités
planifiées, cités de grands chantiers ou ensemble d'habitats. Il
désigne un habitat où la conception, le financement, la
réalisation d'un grand nombre de logements sont dus à la
responsabilité d'un seul intervenant ou d'un nombre restreint
d'intervenants, sans décision directe des futurs habitants27(*).
Ce genre d'habitat permet de regrouper plusieurs
problèmes liés aux logements, aux desserts ainsi qu'aux
équipements et donne à un seul coup des logements à une
population importante. Il évite la dispersion des responsabilités
et des compétences et fournit un produit fini (zone d'habitation) bien
localisé et bien identifiable.
Cependant, l'habitat planifié dépend très
étroitement des possibilités de financement qui doivent
être très importantes. Ainsi, l'ensemble construit se prête
difficilement à des modifications et permet rarement d'inscrire par la
suite des constructions supplémentaires ou d'accueillir d'autres
activités. Le corollaire en est que le cadre bâti est figé,
et en général trop homogène pour ne pas être
monotone. En outre, une erreur de conception (exemple la cuisine non
ventilée) se voit multipliée par l'importance des
opérations.
2. L'habitat
administré
On entend par habitat administré, un habitat où
la construction des logements et de ses éléments
complémentaires est laissée aux initiatives des particuliers sur
des parcelles qui peuvent provenir, soit d'un découpage parcellaire
concerté (du pouvoir public ou d'une initiative privée), soit
d'un découpage au coup par coup suivant la demande, l'administration
veillant alors au respect des lois et règlements qui concernent
l'habitat28(*). L'habitat
administré est donc une juxtaposition continue d'initiatives
individuelles sous le contrôle éclairé d'une
administration.
Ce type d'habitat engendre souvent une diversité du
paysage urbain qui s'oppose à la monotonie reprochée à
l'habitat planifié. Il peut permettre, par la juxtaposition de
différentes activités, une vie urbaine qui favorise les
rencontres, les recherches et les contacts. En outre, l'habitat
administré laisse en principe une large part aux initiatives
individuelles et est censée mieux adaptée à leurs besoins.
Elle permet enfin une administration et une évolution continue du cadre
bâti en fonction des réalités économiques.
Les désavantages liés à l'habitat
administré touchent plus l'administration publique qui est
généralement obligée de suivre l'initiative privée.
Cette administration est consultée pour chaque projet et est souvent
sollicitée en vue de déroger à des règles qui
avaient été conçues pour éviter les conflits entre
particuliers, entre ceux-ci et la collectivité. Mise devant un fait
accompli, elle doit en fonction de ses moyens et des terrains qu'il
possède, programmer et réaliser les éléments
complémentaires de l'habitat. Cependant, la pression de la demande rend
difficile une programmation équitable et sereine. Devant la
complexité croissante de ses tâches, l'administration se
spécialise et se divise : les éléments
complémentaires de l'habitat relèvent alors de compétences
diverses et posent de multiples problèmes de coordination.
3. L'habitat des
populations à faible revenu
À l'origine, ce troisième type d'habitat est
indépendant de la volonté de l'administration : il est le
résultat d'une pression démographique urbaine très forte
et d'un niveau de revenu très modeste.
L'habitat des populations à faible revenu est d'une
part adapté au mieux aux besoins et aux revenus aléatoires d'une
population sans emploi stable et répond d'autre part à l'urgence
qu'il y a à accueillir une population nombreuse. Lorsque la population
sait construire, il n'est pas rare que ce type d'habitat soit parfaitement
salubre. Par ailleurs, dans la mesure où la façon de couper le
terrain est pertinente, ce type d'habitat se prête à une heureuse
évolution sur place, par réalisation de voiries,
d'assainissement, de dessertes en eau et électricité, par
durcissement, remplacement, etc...
Toutefois, l'habitat des populations à faible revenu
peut prendre de vitesse le pouvoir public qui ne souhaite pas toujours
affronter une croissance urbaine inconsidérée. Étant en
marge de la stricte légalité, il s'installe sur les terrains les
mieux sollicités qui sont toujours les moins salubres. C'est ainsi que
les habitations sont parfois insalubres, dès lors que les habitants ont
totalement perdu leur science ancienne de construire et n'ont pas pu mettre en
place d'autres modes de construction satisfaisants. Du reste, quand le
regroupement des habitants est particulièrement resserré et
désordonné, il devient extrêmement difficile de lui
apporter une amélioration sans interventions pénibles.
Très souvent, cette catégorie d'habitat est trop
négligée et ignorée. C'est ce qui fait que l'habitat des
populations à faible revenu est démuni des éléments
complémentaires de l'habitat, la vie heureuse y est limitée, les
personnes sont acculées à des larges déplacements vers les
quartiers mieux équipés, occasionnant autant de problèmes
de transport et d'insatisfaction.
Notons cependant que les populations à faible revenu
peuvent occuper les trois types d'habitat :
§ Pour l'habitat planifié, ils peuvent occuper des
cités de chantiers, des cités ouvrières ;
§ Pour l'habitat administré, ils peuvent occuper
des lotissements sommaires destinés à
l'autoconstruction ;
§ Pour l'habitat des populations à faible revenu,
il peut donc s'agir soit d'urbanisme spontanée, soit d'une
dégradation d'habitats planifiés ou administrés
destinés à des revenus plus élevés.
1.2.2. Typologie de l'habitat
à Kinshasa
D'une façon générale, les quartiers de la
ville de Kinshasa sont classifiés en cinq groupes selon leurs modes de
production, la chronologie de leur création et le niveau de vie des
ménages29(*). Il
s'agit des quartiers résidentiels, des quartiers des anciennes
cités, des quartiers des cités planifiés, des quartiers
excentriques et d'extension et enfin des quartiers semi-ruraux
A) Les quartiers
résidentiels
Ces quartiers se trouvent dans les communes de Lemba (Righini,
Salongo), de la Gombe, de Limete (Résidentiel et industriel), de
Ngaliema (Mbinza ma campagne et UPN) et la cité verte. Ce sont des
quartiers de haut niveau de vie avec toutes les infrastructures en place.
Gombe, Limete et Ngaliema sont constituées en majorité
d'expatriés et des hommes d'affaires ainsi que des hauts cadres et
employés. Par contre, Righini est occupé en partie par les
professeurs de l'Université de Kinshasa.
B) Les quartiers des
anciennes cités
Il s'agit des quartiers qui se trouvent dans les communes de
Kinshasa, Lingwala, Barumbu et Kitambo. Ce sont des vieux quartiers, denses et
dégradés dont la période d'occupation remonte entre 1910
et 1930. Ils sont constitués des employés, ouvriers et
travailleurs indépendants avec un niveau de vie moyen. Les communes
comme Kinshasa, Barumbu et Lingwala souffrent d'un problème
d'assainissement alors que dans Kitambo, il coexiste deux types
d'habitats : d'un côté, il y a un habitat vieux et
d'autoconstruction et de l'autre côté, un habitat récent et
planifié (Camp Babylon).
C) Les quartiers des
cités planifiés
Ces quartiers se trouvent dans les communes de Lemba, Matete,
Ndjili (Quartiers 1 à 7), Kalamu et Bandalungwa. Occupés en 1950
et 1960, ils sont constitués des logements en bandes ou isolés
construits par l'OCA pour les fonctionnaires de l'Etat. On y trouve une
population d'un niveau social légèrement à la moyenne. Ces
quartiers sont cadastrés et dotés des infrastructures qui sont
mal entretenues. Enfin, les habitations sont vétustes et
surpeuplées.
D) Les quartiers
excentriques et d'extension
Ces quartiers ont été occupés à
partir de 1959. Ils se trouvent dans les communes de Masina, Kisenso, Selembao,
Makala, Lemba (Livulu et Mbanza-Lemba), N'djili (quartiers 8 à 13),
Bumbu, Kimbaseke et Ngaba. Ce sont des quartiers d'autoconstruction, non
cadastrés et caractérisés par l'absence des
infrastructures et une population à faible revenu. La plupart de ces
quartiers sont bâtis sur des sites non aedificandi.
E) Les quartiers
semi-ruraux
Les quartiers semi-ruraux se caractérisent par une
faible densité. Ce sont les quartiers des communes de Maluku, Nsele et
Mont-Ngafula. Situés à plus de 60 Km de CDB, Maluku et Nsele
remplissent à la fois les fonctions de banlieue agricole (DAIPN), de
banlieue industrielle (la sidérurgie de Maluku), de banlieue de
récréation (la cité des pécheurs de Kikonlé)
et de banlieue de dortoir (Mpasa). Mont-ngalula quant à elle remplit la
fonction de banlieue de maraîchère. Toutefois, c'est le
Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme de 1975 qui les a
incorporés dans l'agglomération urbaine.
1.3. Les conditions de logement
à Kinshasa
Dans cette section, nous allons faire une analyse descriptive
des ménages ainsi que des conditions dans lesquelles ils sont
logés au regard des données de notre échantillon.
L'objectif poursuivi est de faire en même temps une analyse exploratoire
des données et une analyse typologique entre certaines
caractéristiques liées aux logements et les différents
types de quartiers.
1.3.1. Présentation de la
base des données
Les données
utilisées dans cette étude proviennent de l'enquête
nationale auprès des ménages sur l'emploi, le secteur informel et
la consommation des ménages (suivant la méthodologie des
enquêtes 1-2-3). Elle a été organisée dans toute
l'étendue de la RD Congo. Mais dans le cadre de ce travail, nous
n'analysons que les données de la ville de Kinshasa dont l'enquête
a été réalisée entre avril et novembre 2004 par
l'Institut National de Statistique.
L'enquête 1-2-3 est une enquête par sondage
à deux degrés. Le premier degré a consisté au
tirage des quartiers alors que dans le deuxième degré, on a
tiré systématiquement les ménages. Les différents
quartiers ont été stratifiée en 6 strates homogènes
selon le standing de vie et la taille en population des quartiers30(*). La répartition des
quartiers par strate (croisement type de quartiers x tranches de population)
est présentée dans le tableau ci-après.
Tableau 6:
Présentation des strates
L'échantillon des ménages retenus pour la phase
1 est 2100 alors que la phase 3 constitue un sous échantillon des
ménages enquêtés pour la phase 1. Cet échantillon
est de 1050 ménages.
La description de ces données sera appuyée par
l'analyse des correspondances simples. Celle-ci est une méthode
exploratoire d'analyse des tableaux de contingence. Son but est de construire
des représentations graphiques mettant en évidence les
propriétés des données. Cette méthode va nous aider
à préciser la liaison existant entre les caractéristiques
de l'habitat et les types de quartiers.
1.3.2. Morphologie des
logements
L'analyse de la morphologie des logements s'effectue selon une
autre typologie des quartiers. Cette dernière propose une division des
quartiers en trois groupes principaux, soient les quartiers
résidentiels, les quartiers planifiés et les quartiers non
planifiés.
A) Type de
maisons
Le tableau 7 présente les ménages
enquêtés par type de quartiers en fonction des types de maisons.
Ce tableau permet, en premier lieu, de constater que 77,85% des ménages
vivent dans des maisons à l'intérieur d'une concession. Cette
pratique a été encouragée dès 1967 par Monsieur
BANGALA31(*) qui avait
ordonné à la population de clôturer leurs parcelles pour se
protéger. C'est ainsi que les haies ont été
remplacées par des murs sans normes fixes d'esthétiques ni de
hauteurs et compliquant la gestion des eaux de ruissellement ainsi que
l'évacuation des ordures.
Tableau 7: Pourcentage des ménages par type de
quartiers, selon le type de maisons
Une autre lecture de ce tableau montre que les quartiers
résidentiels comportent beaucoup plus d'appartements que des maisons
dans une concession (41,67% contre 30,95%). Cela s'explique par l'essence de
leurs créations. En effet, les quartiers résidentiels jouissent
d'un meilleur urbanisme et accueille les mieux nantis. Presque tous ces
quartiers ont été érigés à l'époque
coloniale. C'est ainsi que l'on y rencontre aussi des villas (16,67%). Pour
leur part, les studios constituent 7,14% des habitations des quartiers
résidentiels. À l'origine, ces studios étaient des annexes
qu'on utilisait comme magasins ou logis des sentinelles. Ce n'est qu'avec la
crise que ces logis ont été transformés en vraies
habitations. Enfin, une dernière lecture du tableau 7 renseigne que dans
les quartiers planifiés, 15,52% des logements sont des maisons en
bandes. Cela s'explique aussi par le caractère fondamental de la
construction de ces quartiers. En effet, c'étaient des «
cités indigènes » et des camps des travailleurs.
B)
Murs
Le tableau 8 présente les types de matériau
utilisés pour les murs des logements. Comme on le voit clairement, les
maisons dont les murs sont construites en bloc de ciment constituent le
modèle le plus répandu dans toute la ville de Kinshasa
(81,79%) : on trouve très peu d'autres types de matériau
dans les maisons des quartiers résidentiels et planifiés. Les
quartiers résidentiels, construits pour héberger les
colonisateurs, respectaient les modes de constructions européennes.
C'est ainsi que l'on y rencontre aussi 25% des maisons construites en
béton armé. Le fait que les blocs de ciment soient
répandus dans les quartiers non planifiés tient à
l'accessibilité du ciment dont la production se fait à
proximité de la ville. C'est dans les quartiers non planifiés que
les briques adobes sont plus utilisées (7,76%). Or, on remarque aussi
l'existence des autres types de matériaux de construction des murs dans
ces mêmes quartiers : 6% des maisons sont construites en briques cuites,
2,26% en bois ou planches, 1,41% ont des murs en pisé qui est une sorte
de maçonnerie faite d'une compression d'argile, de paille et de
cailloux. Il s'agit là des solutions qui sont adoptées pour
minimiser le coût élevé des murs en ciment.
Tableau 8: Pourcentage des ménages par type de
quartiers, selon le type de matériau des murs
Rappelons brièvement qu'en 2001, seulement 3,10% des
maisons à Kinshasa étaient construites en briques adobes32(*) pendant que 3,7% des maisons
avaient des murs en pisé (MICS2, 27). Comparativement en 2004, il y a eu
5,86% des maisons construites en briques adobes et 0,96% des murs en
pisé. Ainsi, l'on peut voir que les murs adobes constituent de plus en
plus un type de construction intermédiaire dans la mesure où le
béton armé, le boc de ciment et les briques cuites pris ensemble
ont représenté 89,4% des maisons en 2001 et 89,81% en 2004.
Graphique 2: Typologie des quartiers selon le type de
matériau des murs des logements
4
3
2
1
0
-1
-2
-3
-4
-5
4
3
2
1
0
-1
-2
-3
-4
-5
Non planifié
Planifié
Résidentiel
Végétaux, nattes
Bois, planches
Mur en pisé
Briques adobes
Briques cuites
Bloc de ciment
Béton armé
Source :
Elaboré par l'auteur sur base de l'Enquête 123
Selon le graphique 2 qui représente
simultanément les profils des matériaux des murs et les types de
quartiers, le premier quadrant regroupe les quartiers non planifiés et
les briques adobes, les murs en pisé ainsi que les bois et planches.
Une telle situation traduit l'attirance des logements des quartiers non
planifiés pour les briques adobes, les murs en pisé et les bois
et planches. L'analyse du deuxième et du quatrième quadrant
montre que les logements des quartiers planifiés sont plus
attirés par les murs en briques de ciment alors que ceux des quartiers
résidentiels sont attirés par les murs en béton
armé. Par ailleurs, il convient de noter que le groupe formé par
les quartiers planifiés et non planifiés constituent la
caractéristique du profil moyen des logements de Kinshasa.
De plus, le tableau des correspondances entre les
matériaux des murs et les types de quartiers montre que le béton
armé est sur-représenté dans les quartiers
résidentiels pendant qu'il est exactement représenté dans
les quartiers planifiés et sous-représenté dans les
quartiers non planifiés. Le bloc de ciment par contre est
sous-représenté dans les quartiers résidentiels et non
planifiés alors qu'il est sur-représenté dans les
quartiers planifiés. Dans les quartiers résidentiels, les briques
cuites, les briques adobes, le mur en pisé, les bois et planches ainsi
que les végétaux et nattes sont sous-représentés
alors qu'ils sont tous, à l'exception des nattes et
végétaux, sur-représentés dans les quartiers non
planifiés.
Tableau 9: Tableau des
correspondances entre le type de matériaux des murs et les types de
quartiers
Source : Elaboré par l'auteur sur base de
l'Enquête 123
C)
Toiture
Les données de l'enquête renseignent qu'en ce qui
concerne le type de matériau de la toiture, la tôle
galvanisée est le modèle le plus répandu dans toute la
ville de Kinshasa et est utilisée dans 78,82% des logements. Les rares
dalles en béton (2,26% des logements) sont presque entièrement
localisées dans les quartiers résidentiels. Dans l'ensemble de
l'échantillon, 8,31% des logements sont en tôle de
récupération et 8,12% en éternit. La plupart de temps,
l'éternit33(*)
constitue un héritage de la période coloniale. Il fût
utilisé à grande échelle autrefois, surtout dans les camps
des grandes entreprises et dans les autres quartiers planifiés. C'est
ainsi qu'on le rencontre dans une grande proportion dans les quartiers
résidentiels (11,9% des logements) et dans les quartiers
planifiés (14,66% des logements). Actuellement, on n'en trouve plus
guère à cause de la zaïrianisation et de leur
fragilité durant le transport. La tôle de
récupération quant à elle est plus utilisée dans
les quartiers non planifiés. C'est une caractéristique de la
faiblesse des revenus des ménages qui ne sont pas capables de se
procurer des tôles neuves. Enfin, signalons que 0,34% des logements de
notre échantillon sont en chaume ou paille et se trouvent tous dans les
quartiers non planifiés.
Tableau 10: Pourcentage des ménages par type
de quartiers, selon le type de matériau de la toiture des
logements
L'analyse longitudinale des types de matériau de la
toiture des logements montre qu'en 2001, les ardoises, les tôles de
récupération et les chaumes ou pailles représentaient
respectivement 12,5%, 17,8% et 3,7% des logements. Par rapport à
l'année 2004, ces proportions ont baissé jusqu'à atteindre
0,38%, 8,31% et 0,34%. Par contre, l'usage des tôles galvanisées a
augmenté pendant ces années : il est passé de 62,70%
à 78,52%.
La lecture du graphique 3 renseigne que la dalle en
béton est attirée par les quartiers résidentiels,
l'éternit par les quartiers planifiés et les tôles de
récupération, les tôles galvanisées et de
façon moins accentuée les chaumes ou pailles par les quartiers
non planifiés. En outre, les quartiers non planifiés s'opposent
à l'éternit alors que les quartiers planifiés s'opposent
aux tôles de récupération, aux chaumes et aux pailles. Les
quartiers non planifiés sont indépendantes des ardoises,
c'est-à-dire qu'ils ne se repoussent ni ne s'attirent alors qu'ils se
repoussent avec les dalles en béton et les éternits. Les
quartiers planifiés s'attirent avec les dalles en béton et les
tuiles alors que les quartiers résidentiels s'attirent avec
l'éternit.
Graphique 3: Typologie des quartiers selon le type de
matériau de la toiture des logements
Source : Elaboré par l'auteur sur base de
l'Enquête 123
En plus, selon le tableau 11 qui présente le taux de
liaison34(*) entre les
types de matériau de la toiture des logements et les types de quartiers,
on constate que la dalle en béton dans les quartiers résidentiels
et planifiés est respectivement 1375% et 14,51% plus
élevée que le score théorique que l'on observerait si le
type de matériau de la toiture des logements était
indépendant des quartiers. Au contraire, la tôle de
récupération dans ces deux quartiers est de 71,36% et 25,34%
moins élevée que le score théorique. Dans les quartiers
non planifiés, ces sont les tôles de récupération,
les tôles galvanisées et les chaumes ou pailles qui sont
surreprésentées (respectivement 14,60%, 4,80% et 46,86%) alors
qu'elles sont toutes, en plus de la tuile, sous-représentées dans
les quartiers résidentiels. Enfin les déficits extrêmes
sont constatés dans les chaumes à l'intérieur des
quartiers résidentiels et planifiés.
Tableau 11: Taux de
liaison entre le type de matériau de la toiture des logements et le type
des quartiers
D)
Pavements
Selon le tableau 12 qui présente les différents
types de matériau utilisés pour le pavement des habitations des
ménages et les types de quartiers, 76,79% des logements sont
pavés en ciment ou en planche. Ceci confirme le ciment comme
étant le matériau le plus utilisé dans la construction des
logements à Kinshasa. Le carrelage constitue quant à elle la
norme dans les quartiers résidentiels et diminue quand on quitte les
quartiers résidentiels aux quartiers non planifiés, en passant
par les quartiers planifiés. Le pavement en terre battue ou en paille
(11,53% des logements dans l'ensemble) est la norme dans les quartiers non
planifiés (quartiers ruraux et semi-ruraux) et y représente
15,10% des logements.
Tableau 12: Pourcentage des ménages par type
de quartiers, selon le type de matériau du pavement des
logements
Entre 2001 et 2004, ce sont le bois et le carrelage qui sont
devenus à la mode. En effet, en 2001, 78,8% des logements étaient
pavés en planche ou ciment contre 76,79% en 2004, soit une diminution de
2,01%. La proportion des logements dont le pavement est en carrelage ou en
bois, est passée quant à elle de 7,8% en 2001 à 11,48% en
2004, soit une augmentation de 3,68%.
La typologie des logements selon
les types de matériau du pavement et les quartiers, est
présentée dans le graphique 4. Selon cette analyse, les quartiers
résidentiels sont attirés par le carrelage et sont
indépendants des terres battues/pailles alors que les quartiers non
planifiés sont attirés par les planches/ciments et de moindre
façon par les pailles/terres battues. Les quartiers planifiés
quant à eux se repoussent avec les terres battue/paille mais s'attirent
avec les bois et les planches/ciments.
Graphique 4: Typologie des
quartiers selon le type de matériau du pavement des logements
Source : Elaboré par
l'auteur sur base de l'Enquête 123
Par ailleurs et comme l'indique le tableau 13, le carrelage
dans les quartiers résidentiels est 456% plus élevé que le
score théorique que l'on observerait si les types de matériau du
pavement des logements étaient indépendants des quartiers. Par
contre, le carrelage dans les quartiers non planifiés est 38,39% moins
élevé que son score théorique. Le bois, le carrelage et
les planches/ciments sont respectivement 19,60%, 27,71% et 5,98% plus
élevé que leur score théorique dans les quartiers
planifiés alors la terre battue/paille l'est à 65,62% de moins.
Dans les quartiers non planifiés, seuls le bois et le carrelage sont
sous-représentés. Du reste, le déficit le plus
extrême est le bois dans les quartiers résidentiels.
Tableau 13: Taux de
liaison entre le type de matériau du pavement des logements et le type
de quartiers
1.3.3. Commodité des
logements
Dans ce travail, nous allons analyser la commodité des
logements par les moyens par lesquels on accède à l'eau et le
mode d'éclairage.
A) Source
d'approvisionnement en eau
À Kinshasa, la gestion de l'eau est confiée
à la REGIDESO. Cette institution s'est implantée dans une
très grande partie de la ville et a fait bénéficié
presque tous les quartiers des infrastructures d'adduction d'eau.
Tableau 14: Pourcentage des ménages par type de
quartiers, selon la source principale d'eau de boisson
Selon le tableau ci-dessus qui présente le pourcentage
des ménages par type de quartiers et selon la source principale d'eau de
boisson, plus de la moitié des ménages de notre
échantillon, soit 52,19%, s'approvisionnent dans un robinet
intérieur ou extérieur et 31,28% des ménages
s'approvisionnent dans le robinet des autres ménages. Si l'on ajoute les
1,01% des ménages qui ont accès aux bornes fontaines, on
déduit que 84,48% des ménages s'approvisionnent auprès des
installations contrôlées par la Régie. Les ménages
utilisent aussi d'autres sources pour s'approvisionner en eau. En effet, 7,83%
des ménages s'approvisionnent dans les sources dont 3,22% utilisent les
sources aménagées et 4,61% utilisent les sources non
aménagées alors que 4,52 s'approvisionnent dans les puits, avec
2,88% dans les puits protégés et 1,63% dans les puits non
protégés. Comme on le voit bien, le type de quartier est un
facteur plus déterminant en matière d'adduction d'eau. Les faits
témoignent que les ménages des quartiers résidentiels ne
s'approvisionnent que dans les robinets alors que une proportion quasi
négligeable des ménages des quartiers planifiés
s'approvisionne dans les forages, puits protégés, puits non
protégés, sources aménagées (respectivement 0,17%,
0,17%, 0,52%, 0,17%).
B) Mode
l'éclairage
En RD Congo, la distribution de l'électricité
reste le monopole de la Société National
d'Électricité (SNEL) et le mode d'éclairage le plus
usité est l'électricité. Les données relatives
à la proportion des ménages par type de quartiers et selon le
mode d'éclairage des logements sont présentées dans le
tableau 15. Selon ce tableau, 3 ménages sur 5 disposent
régulièrement ou frauduleusement d'un accès au
réseau électrique de la SNEL. Par ailleurs, suite aux pannes,
coupures intempestives ou encore aux délestages survenant là
où le matériel de raccordement utilisé par la SNEL est
vétuste, beaucoup de ménages recourent à la lampe
tempête ou la bougie comme mode d'éclairage d'appoint.
Tableau 15: Pourcentage des ménages par type de
quartiers, selon le mode d'éclairage des logements
1.3.4. Assainissement des
logements
La présente section analyse le problème de
l'assainissement et la salubrité des logements en examinant les types de
toilettes utilisées et le mode d'évacuation des ordures.
A) Lieux
d'aisances
Tableau 16: Pourcentage des ménages par type de
quartiers, selon le type de toilettes utilisées
À la lumière du tableau 16, 43,15% des
ménages ont comme lieux d'aisances un trou dans la parcelle contre 1,25%
qui n'ont pas de toilettes. Par contre, il est clair que des grandes
disparités existent à l'intérieur de chaque type de
quartiers. En effet, le trou dans la parcelle est plus utilisé dans les
quartiers non planifiés (56,46%) que dans les quartiers planifiés
(15,69%) ou résidentiels (8,33%). Les ménages des quartiers
résidentiels utilisent plus les toilettes intérieures
privées avec chasse eau (67,86%) ou les toilettes extérieures
privées avec chasse eau (13,10%). Comparativement aux quartiers
planifiés, les toilettes les plus utilisées sont un lieu commun
(34,83%) ou les toilettes extérieures privées avec chasse eau
(16,38%), les latrines aménagées privées (12,93%) ou
publiques (8,10%). Cette correspondance peut être illustrée par le
graphique des points de ligne et colonne issu de l'analyse factorielle des
correspondances suivante :
Graphique 5: Typologie des
quartiers selon le type de toilettes utilisées
Source : Elaboré par
l'auteur sur base de l'Enquête 123
Le graphique ci-dessus renseigne que les quartiers
résidentiels sont attirés par les toilettes intérieures
privées avec chasse et dans une moindre mesure par les toilettes
extérieures privées avec chasse eau alors que les quartiers non
planifiés sont attirés par les trous dans la parcelle ou par
l'absence de toilettes. Par contre, les quartiers non planifiés sont
repoussés par les communs ménages et les latrines
aménagées. Les quartiers planifiés quant à eux sont
attirés par les toilettes intérieures et extérieures
privées avec chasse eau et les latrines aménagées. C'est
ainsi que le trou dans la parcelle et l'absence de toilettes sont
sous-représentés dans les quartiers planifiés et
résidentiels (respectivement 63,64%, 86,20% et 80,69%, 100%) alors
qu'ils sont surreprésentées dans les quartiers non
planifiés (respectivement 30,83% et 41,21%)
Tableau 17: Taux de
liaison entre le type de toilettes utilisées et le type de
quartiers
Cette lecture dénote encore qu'en matière
d'aisance, les quartiers résidentiels et planifiés
bénéficient d'une infrastructure adéquate, contrairement
aux quartiers non planifiés où c'est à la charge des
ménages de se créer un environnement propice. Or, la faiblesse de
revenu et par conséquent tous les autres maux dont sont victimes la
plupart de la population de Kinshasa font que celle-ci puisse accepter
d'utiliser ne fût-ce qu'un trou ou pis encore ne pas avoir un lieu
d'aisance. C'est ainsi que le rapport MICS2 (2001 : 34) compte 46% des
ménages dans l'ensemble du pays qui utilisent les toilettes
hygiéniques35(*).
Cette proportion s'abaisse à moins de 10% de ménages qui ont
accès à des toilettes hygiéniques si l'on ne tient pas
compte des latrines traditionnelles couvertes.
B) Evacuation des ordures
Plusieurs moyens sont utilisés par les ménages
de Kinshasa pour évacuer leurs ordures. Ces moyens sont
généralement l'utilisation d'un service public ou privé,
l'incinération, l'enfouissement, le jet sur la voie publique ou dans un
cours d'eau ou encore dans un dépotoir sauvage et enfin en compost ou
fumier.
Tableau 18: Pourcentage des ménages par type de
quartiers, selon le mode d'évacuation des ordures
Au regard du tableau 18, 22,68% des ménages enfouissent
les ordures contre 20,42% des ménages qui les jettent dans un
dépotoir sauvage. Le jet dans le dépotoir sauvage est plus
prononcé dans les quartiers non planifiés (23,71%) que dans les
quartiers planifiés (14,66%) et les quartiers résidentiels
(4,76%). Ces deux derniers, à savoir les quartiers résidentiels
et les quartiers planifiés, utilisent plus les services public ou
privé (54,76% contre 45,52%). Cette pratique tient toujours à la
présence des infrastructures de salubrité qui existence encore
dans ces quartiers. Par ailleurs, les quartiers non planifiés sont
souvent des laissé-pour-compte. Pour bien cerner ce problème,
nous présentons dans le graphique suivant, la visualisation du mode
d'évacuation des ordures dans les quartiers non planifiés, selon
l'ordre de grandeur décroissante.
Graphique 6: Pourcentage des
ménages de quartiers non planifiés, selon le mode
d'évacuation des ordures
Source : Elaboré par l'auteur
sur base de l'Enquête 123
Selon ce graphique, 29,22% des ménages enfouissent
leurs déchets alors que 23,71% les jettent dans un dépotoir
sauvage. Par ailleurs, 16,16% pratiquent l'incinération pendant que
11,86% les transforment en compost ou fumier. Près de 8,05% des
ménages jettent leurs déchets sur la voie publique et 6% dans le
cours d'eau. Enfin, seulement 3,03% des ménages utilisent le service
public ou privé et 1,98% utilisent les autres modes d'évacuation
non mentionnés.
Ces chiffres peuvent nous montrer l'état sanitaire dans
lequel se trouvent les ménages de Kinshasa, plus
précisément dans les quartiers planifiés et non
planifiés. Selon le rapport MICS2 (2002 : 37), près de 60%
des ménages congolaises et près de 40% des ménages Kinois
ne font pas usage de moyens hygiéniques36(*) pour se débarrasser des ordures
ménagères. Cette pratique contribue à la pollution du
cadre de vie des ménages. C'est ainsi que Kinshasa est devenue une des
plus grandes villes les plus sales du monde37(*).
1.3.5. Confort des logements
Le confort rassemble les éléments qui
contribuent à la commodité matérielle et au
bien-être. Il comprend aussi la présence et le bon fonctionnement
des équipements mécaniques et électriques dans le
logement. Dans le cadre de ce travail, nous allons le saisir par la possession
des biens mobiliers. En effet, la possession des biens mobiliers est une
donnée importante dans la mesure où elle rend aussi compte du
niveau de vie et de la position sociale du ménage dans la
société. Nous allons toutefois analyser les biens mobiliers qui
appartiennent à quatre différents espaces : la chambre
à coucher, le salon, la cuisine et le garage.
A) La chambre à
coucher
Le matelas et le lit sont les mobiliers les plus communs. En
effet, 93% des ménages enquêtés ont au moins un matelas
alors que 90% ont au moins un lit. Toutefois, ces biens sont quasi
indépendants des quartiers. Par ailleurs, la garde-robe apparaît
comme un bien de luxe. Dans l'ensemble, seulement 11% des ménages
enquêtés en possèdent au moins une. Cette possession varie
largement selon les types de quartiers. Dans les quartiers non planifiés
par exemple, seulement 3 maisons sur 50 possèdent au moins une
garde-robe. Les ménages des quartiers non planifiés
possèdent deux fois moins des garde-robes que les ménages des
quartiers planifiées et dix fois moins que les ménages des
quartiers résidentiels.
Graphique 7: Pourcentage des ménages par types
de quartiers, selon la possession des biens mobiliers de la chambre à
coucher
Source : Elaboré par l'auteur sur base de l'Enquête 123
B) Le
salon
Le salon s'oppose à la chambre à coucher par le
caractère privé et intime. La chambre à coucher (surtout
celle des parents) est un lieu «sacro-saint» auquel, en dehors des
parents, seuls les enfants ont accès. Le salon par ailleurs est le
living-room, la salle de séjour où l'on accueille aussi les
visiteurs.
Le tableau 19 présente le pourcentage des
ménages par types de quartiers, selon la possession des biens mobiliers
du salon. Dans ce tableau, la télévision, le
téléphone portable, le fauteuil, la radio cassette et le
ventilateur sont des biens très présents dans les logements alors
que les Dvd, magnétoscope, chaîne Hi-fi, climatiseur,
téléphone fixe et ordinateur sont faiblement présents. La
télévision contribue largement au confort du salon. Mais comme
elle coûte cher et exige la présence de
l'électricité, seulement 56% des ménages dans l'ensemble
qui en possèdent. Toutefois, ces chiffres renseignent que la
répartition de la deuxième catégorie des biens mobiliers
(Dvd, magnétoscope, chaîne Hi-fi, climatiseur,
téléphone fixe et ordinateur) n'est pas équitable
parmi les différents types de quartiers : ce sont les quartiers
résidentiels qui en possèdent les plus. En effet, 45% des
ménages des quartiers résidentiels possèdent au moins un
Dvd contre 10% dans les quartiers planifiés et seulement 3% dans les
quartiers non planifiés. Il en est de même pour le
magnétoscope (44% contre 12% contre 4%), de la chaîne Hi-fi (37%
contre 14% contre 4%), du climatiseur (31% contre 5% contre 1%), du
téléphone fixe (18% contre 3% contre 1%) et de l'ordinateur (12%
contre 1% contre 1%).
Tableau 19: Pourcentage des ménages par types
de quartiers, selon la possession des biens mobiliers du salon
Un phénomène très curieux est le fait que
45% des ménages possèdent au moins un téléphone
portable. Avec la vétusté du réseau de l'OCPT d'une part
et l'« invasion » de la téléphonie mobile
d'autre part, le téléphone portable n'est quasiment plus un bien
de prestige pour les Kinois. Il est détenu par toutes les franges de la
population (pauvre, non pauvre, mécanicien, tireur de pousse-pousse,
élève, policiers, etc.)
C) La
cuisine
La cuisine est un espace public mais qui est
généralement réservé aux femmes. C'est le lieu par
excellence du réchaud. La cuisinière, le congélateur et le
frigo sont des biens coûteux et qui exigent aussi un courant
électrique permanent et stable. C'est pourquoi ce sont les
ménages des quartiers résidentiels qui en possèdent les
plus.
Il ressort de ce fait du tableau 20 que 54% des ménages
des quartiers résidentiels possèdent au moins une
cuisinière contre 12% des ménages des quartiers planifiés
et 4% des quartiers non planifiés. Le congélateur est
détenu respectivement dans 73%, 24% et 9% des ménages des
quartiers résidentiels, planifiés et non planifiés alors
que le frigo est détenu dans 42%, 19% et 7% des ménages des
quartiers résidentiels, planifiés et non planifiés.
Tableau 20: Pourcentage des ménages par types
de quartiers, selon la possession des biens mobiliers de la cuisine
D) Le
garage
Le bien le plus déterminant pour l'existence du garage
est la voiture ou la camionnette. La bicyclette et la moto peuvent se partager
l'espace du salon ou de la cuisine. La voiture se révèle un bien
important dans ce sens qu'on le trouve dans un ménage sur vingt. Les
trois autres catégories des biens ne semblent pas se distinguer. Le
vélo joue généralement un rôle ludique ou sportif
dans la mesure où les ménages d'un niveau de vie
élevée les achètent pour leurs enfants. Cependant, pour
les populations à faible niveau de vie, il sert souvent au transport des
personnes et des marchandises.
Tableau 21: Pourcentage des ménages par types
de quartiers, selon la possession des biens mobiliers du garage
Dans les quartiers résidentiels, environ un
ménage sur deux possède au moins une voiture. Véritables
bien de luxe, les voitures exigent des sommes colossales pour leur achat, leur
maintien et leur entretien. Les voitures et camionnettes prisent ensemble sont
détenues par 48% des ménages des quartiers résidentiels,
9,83% des ménages des quartiers planifiés et 2,89% des
ménages des quartiers non planifiés. Ces deux biens peuvent
servir à la fois de moyen de locomotion et de source de revenu
lorsqu'ils sont mis en exploitation. C'est ainsi que certaines personnes se
transforment en taximen informels pour se procurer un peu d'argent.
CHAPITRE DEUXIEME :
MODELISATION DE LA QUALITE DE L'HABITAT
Dans ce chapitre, nous présenterons d'abord la revue de
la littérature sur les essaies de modélisation de la
qualité de l'habitat et la méthodologie utilisée pour
analyser ses facteurs explicatifs avant de nous pencher sur
l'élaboration d'un modèle de la qualité de l'habitat
proprement dit.
2.1.
Formulation théorique du modèle de la qualité de
l'habitat
2.1.1.
Revue de la littérature
Pour améliorer le cadre de vie des ménages, il
importe d'expliciter ses déterminants ainsi que les facteurs
susceptibles de l'affecter. Mais, il existe très peu d'études
consacrées à ce sujet en RD Congo. Nous les passerons en revue
ainsi qu'un certain nombre de travaux sur les déterminants de la
qualité de l'habitat dans d'autres pays susceptibles de nous
éclairer dans cette étude.
Dans une étude réalisée par la
société d'habitation du Québec sur la qualité de
l'habitat et l'aide à la rénovation au Québec, il ressort
que les seules données générales sur la qualité des
logements au Canada sont indiquées par les réponses à une
question portant sur l'importance des réparations que nécessite
un logement38(*).
Cependant, il faut admettre qu'un logement ayant besoin d'une
«réparation majeure», peut-être de façon purement
occasionnelle, n'est pas nécessairement l'équivalent d'un
logement inadéquat ou «hors normes» de façon
persistante. En effet, un logement inadéquat peut très bien avoir
été mal conçu ou sous-équipé originellement,
plutôt que d'être à réparer. Les besoins de
réparations ne correspondent en fait qu'à une partie des
critères de déficience normative à l'aide desquels on
convient habituellement de caractériser un logement inadéquat. En
outre, afin de tenter d'expliquer la qualité de l'habitat et d'en
identifier les principales causes, Jacques TRUDEL (1995)39(*) s'est appesanti sur une
analyse descriptive de l'évolution de la conjoncture économique
et plus particulièrement des dépenses globales de
rénovation et l'application des programmes d'aide à la
rénovation.
Par ailleurs, les études concernant l'analyse des
déterminants de la qualité de l'habitat dans les pays en voie de
développement ont été réalisées en utilisant
soit un modèle de probabilité linéaire, soit un
modèle dichotomique du type Logit ou Probit. Nous nous limiterons ici
à deux études les plus significatives qui nous guideront dans le
choix de notre propre modèle.
Pour examiner les changements physiques et structurels dans
les régions résidentielles de Surabaya en Indonésie et
d'indiquer les régions les plus convenables où le logement pour
les populations à faible revenu devrait être encouragé
à cause des contraintes écologiques et physiques qui limitent la
provision de terre dans un but résidentiel à des coûts
inférieurs, MUKOKO SAMBA (1996)40(*) a utilisé un modèle de
probabilité linéaire comprenant cinq principales variables
explicatives de la qualité de logement à savoir : le revenu, le
titre de propriété, la localisation, le taux d'encombrement et la
durée de résidence. La qualité de logement a
été mesurée à l'aide de trois types
d'indicateurs : un indicateur de la qualité de la structure, un
indicateur de la qualité de l'infrastructure et un indicateur composite
(qui combine les deux).
L'indicateur de la qualité de la structure comprend
trois attributs qui représentent la qualité des matériaux
utilisés respectivement pour murs, le pavement et la toiture. Une
unité d'habitation remplit l'indicateur de la qualité de la
structure si ses murs sont faits en matériaux durables permanents ;
son plancher en céramiques et son toit en tuiles. Pour ce qui est de
l'indicateur de la qualité de l'infrastructure, quatre indicateurs ont
été utilisés: la disponibilité d'une toilette, la
propriété exclusive de la toilette, l'accessibilité
à l'eau potable du réseau municipal et la disponibilité
d'un bac à ordures.
Les résultats de l'estimation par la méthode des
moindres carrés ordinaires suggèrent que l'augmentation du revenu
accroît la probabilité de satisfaire les trois
indicateurs41(*). En plus,
le revenu affecte l'indicateur de la structure plus qu'il fait pour
l'indicateur de l'infrastructure et l'indicateur composite. La localisation et
les caractéristiques du logement (représentées par la
dimension de la maison ou par l'espace moyen pour chaque membre de la maison)
sont des facteurs considérables dans la capacité d'une maison
à satisfaire l'indicateur de la qualité de l'infrastructure. Les
grandes maisons ont tendance à être mieux équipées
dans les installations du système sanitaire que les plus petites
maisons. La durée de résidence dans le kampung agit
différemment sur les indicateurs de la qualité de la structure et
de l'infrastructure : l'ancienneté du chef du ménage
augmente la probabilité de satisfaire l'indicateur de l'infrastructure
alors qu'elle diminue la probabilité de satisfaire l'indicateur de la
structure. Le facteur le plus déterminant pour tous les indicateurs est
le titre de propriété de la terre. La tenue d'un « hak
milik42(*) »
augmente substantiellement la probabilité d'habiter dans une maison qui
satisfait à tous les indicateurs de la qualité du logement.
KUPA Esther (2002)43(*) a utilisé une spécification de type
Logit pour analyser les déterminants de la qualité de logement
à Kinshasa en se basant sur les données de l'Enquête
Nationale sur le Profil SocioÉconomique des ménages (ENAPSE,
1999) en RD Congo. Les variables dépendantes sont les mêmes que
celles qu'avait utilisées le professeur MUKOKO alors que les variables
explicatives comprennent le revenu, le titre de propriété, l'age
du chef du ménage, la taille du ménage, la superficie du plancher
et la migration interne.
Par rapport à MUKOKO (1996), KUPA a
considéré qu'une unité de logement dispose de la
qualité de la structure si ses murs sont construits en béton
armé, en ciment ou en briques cuites ; si la toiture est faite en
tôle galvanisée, tuile, éternit ou dalle en
béton ; si le revêtement du sol est fait en terre battue, en
carrelage, en ciment lissé et en granito poli. Par ailleurs, l'indice de
la qualité de l'infrastructure d'assainissement est rempli si le WC se
trouve dans le logement ou dans la parcelle et est utilisé par le
ménage seul, s'il existe un service public ou privé bien
organisé pour l'évacuation des ordures et si le robinet se
trouve dans le logement ou dans la parcelle.
Son étude a abouti à la conclusion selon
laquelle la probabilité pour un ménage pris au hasard de
satisfaire les indices d'infrastructure, de structure et l'indice composite est
respectivement 0,0187, 0,8054 et 0,0164. Comparativement qu'en Surabaya
où le titre de propriété était le facteur le plus
déterminant, KUPA a montré qu'à Kinshasa, le revenu
influence positivement les indices d'infrastructure, de structure et
composite44(*). En outre,
la taille de ménage influence quant à elle les indices
d'infrastructure et composite mais n'influence guerre l'indice de structure.
Par contre, l'âge du chef de ménage influence positivement
l'indice structure et négativement les indices d'infrastructure et
composite. Par ailleurs, la superficie du plancher influence positivement
l'indice de l'infrastructure et négativement l'indice de structure.
2.1.2.
Les indicateurs ou variables expliquées
La revue des études relatives à la
qualité de l'habitat réalisées précédemment
nous suggère le modèle à utiliser pour analyser les
facteurs explicatifs de la qualité de l'habitat sur la base des
données de l'enquête 1-2-3 réalisé à Kinshasa
en 2004. En effet, la notion de la qualité de l'habitat rassemble
plusieurs attributs liés au logement parmi lesquels nous pouvons
citer la stabilité, la salubrité, la sécurité, le
confort, la flexibilité et la bonne apparence. Toutefois, notre
modèle ne sera basé que sur deux attributs de la qualité
de l'habitat, à savoir la stabilité et la salubrité. Ces
notions seront restituées par les indicateurs de la qualité de
la structure des logements et de l'infrastructure. Par ailleurs, nous parlerons
de l'indicateur de la qualité de l'habitat lorsque l'on considère
simultanément l'indicateur de la qualité de la structure des
logements et l'indicateur de la qualité de l'infrastructure.
A) Indicateur de la
qualité de la structure des logements
Une des premières fonctions de l'habitat est la
protection de l'homme contre les agressions des facteurs climatiques tels que
les pluies, la chaleur, le froid, l'humidité, la sécheresse,
l'ensoleillement, le vent, et la salinité. En outre, l'habitat doit
résister aux agressions de la faune et de la flore favorisées par
les termites, les moisissures et l'agressivité chimique de certains
débris végétaux. C'est ainsi qu'un habitat est de
qualité si les matériaux utilisés pour sa structure
résistent à l'humidité ou à une forte
sécheresse ou encore aux agressions chimiques, s'ils sont des bons
isolants et ne réfléchissent pas les rayonnements solaires.
La structure d'un logement comprend le mur, la toiture et le
pavement. C'est ainsi que l'indicateur de la qualité de la structure
sera composé de trois autres indicateurs. Il prend les valeurs
suivantes :
· IQS = 1 : Dispose d'une structure de qualité
· IQS = 0 : N'en dispose pas
1°) Indicateur de la qualité des murs
Un logement bénéficie de la qualité des
murs lorsque ceux-ci sont faits en béton armé, en ciment ou en
briques cuites. Cet indicateur prend la valeur 1 si le logement dispose des
murs de qualité et 0 sinon.
2°) Indicateur de la qualité de la toiture
Un logement bénéficie de la qualité de la
toiture lorsque celle-ci est en dalle en béton, en tôle
galvanisée, en tuile, en ardoise ou en éternit. Cet indicateur
prend la valeur 1 si le logement dispose d'une toiture de qualité et 0
s'il n'en dispose pas.
3°) Indicateur de la qualité du
pavement
Un logement bénéficie de la qualité du
pavement si celui-ci est en carrelage, en bois ou en ciment (planche). Cet
indicateur prend la valeur 1 si le logement dispose d'un pavement de
qualité et 0 sinon.
B) Indicateur de la
qualité de l'infrastructure
L'environnement de l'habitat exerce une influence sur la
qualité de la vie et de la santé de ses habitants. Un milieu
malsain est un vecteur des maladies telles que le choléra, la malaria et
la fièvre typhoïde. De ce fait, l'indicateur de la qualité
de l'infrastructure sera composé de trois indicateurs
ci-après : indicateur de la qualité d'aisance, indicateur de
la qualité d'assainissement, indicateur de commodité. Cet
indicateur prend les valeurs suivantes :
· IQI = 1 : Dispose d'une infrastructure de
qualité
· IQI = 0 : N'en dispose pas
1°) Indicateur de la qualité d'aisance
Est considéré comme logement de qualité
d'aisance, tout logement dont les toilettes sont supposées
hygiéniques. Les toilettes sont hygiéniques dès lors
qu'elles se conforment à l'une des propositions suivantes :
· intérieur privé avec chasse eau,
· extérieur privé avec chasse eau,
· latrine aménagée privée,
· latrine aménagée publique,
· communs ménages.
Cet indicateur prend la valeur 1 si le logement dispose
des toilettes de qualité et 0 s'il n'en dispose pas.
2°) Indicateur de la qualité
d'assainissement
Un logement remplit les critères de la qualité
de l'assainissement lorsqu'il utilise un des moyens sanitaires pour
évacuer les ordures ménagères. Par moyen sanitaire, nous
entendons :
· le service public
· le service privé
· l'incinération
· l'enfouissement
· le compost ou fumier
Cet indicateur prend la valeur 1 si le logement dispose d'un
assainissement de qualité et 0 sinon.
3°) Indicateur de commodité
Un logement est commode lorsque celui-ci s'approvisionne en
eau de boisson de qualité. Par eau de boisson de qualité, nous
considérons l'eau provenant des sources suivantes :
· robinet intérieur
· robinet extérieur
· borne fontaine
· robinet autre ménage
· puit protégé
· source aménagée
· forage
Cet indicateur prend la valeur 1 si le logement dispose
de la commodité et 0 sinon.
2.1.3. Les variables
explicatives
Les déterminants potentiels
de la qualité de l'habitat tiennent :
· aux caractéristiques propres du ménage
(niveau de vie, statut matrimonial, taux d'encombrement, dépenses de
logement, statut d'occupation),
· à la position sociale du chef de ménage
(appréhendée par le niveau d'études du chef du
ménage),
· au lieu de résidence du ménage (quartiers
résidentiels, planifiés et non planifiés).
· aux types d'habitations,
· etc.
Cependant, il faut noter au préalable que le choix de
l'ensemble des variables explicatives est un exercice complexe dans la mesure
où le quartier de résidence, le niveau d'études, la part
des dépenses consacrées au logement, le statut d'occupation par
exemple peuvent être considérés comme étant
déterminés par le statut de pauvreté du ménage.
Malgré la complexité du choix des variables
explicatives, nous avons retenu dans le cadre de cette étude, huit
variables fondamentales dans l'explication de la qualité de l'habitat.
Ces variables sont :
- Le niveau de pauvreté de ménage ;
- La part des dépenses consacrées au logement
(le taux d'effort) ;
- Le niveau d'études du chef de ménage (niveau
primaire, niveau secondaire, programme non formel, niveau universitaire, niveau
postuniversitaire) ;
- Le statut matrimonial ou le genre du ménage
(Célibataire, marié, union libre, divorcé ou veuf) ;
- La localisation du ménage (quartiers planifiés
ou résidentiels, quartiers non planifiés) ;
- Le type d'habitation ;
- Le degré de promiscuité dans le ménage
;
- Le statut d'occupation.
2.1.4. Signes attendus des
coefficients des variables explicatives
A) Niveau de vie
La pauvreté réduit la probabilité pour un
ménage de satisfaire les indicateurs de la qualité de l'habitat.
Ainsi, plus le ménage est pauvre, moins il a des chances de disposer
d'un habitat de qualité. Le signe associé à la
pauvreté est donc négatif.
B) Dépenses de logement
Les dépenses de logement influencent fortement la
qualité de l'habitat. Ainsi, plus ces dépenses augmentent, plus
la probabilité pour un ménage de satisfaire les indicateurs de la
qualité de l'habitat augmente aussi. Ici, le signe du coefficient est
positif.
C) Le niveau d'études
Il est aussi relevé que le niveau d'études du
chef de ménage peut apparaître comme déterminant de la
qualité de l'habitat, surtout sur l'infrastructure dans la mesure
où lorsqu'on est instruit, on est censé disposer de plus
d'informations sur l'importance d'avoir un cadre de vie assaini. De ce fait, le
signe attendu est positif.
D) La localisation
En principe, le fait d'habiter dans un quartier non
planifié a une influence négative sur la qualité de
l'habitat. En effet, si le ménage est localisé dans un quartier
planifié ou résidentiel, il bénéficie des
infrastructures déjà établies.
E) Taux de promiscuité
Le taux de promiscuité est retenu pour justifier
l'influence conjointe de la taille du ménage et du nombre de chambre
à coucher. Cette variable influence différemment les deux
indicateurs. En effet, le nombre de personnes par chambre à coucher
augmente la probabilité de satisfaire la qualité de la structure
mais réduit la probabilité de satisfaire la qualité de
l'infrastructure.
F) Le statut d'occupation
Le statut d'occupation influence positivement la
qualité de l'habitat. Ainsi, le signe du coefficient associé au
statut d'occupation est donc positif.
G) Statut matrimonial
Le statut matrimonial exerce une influence positive sur la
qualité de la l'habitat. Ici, le signe du coefficient associé au
statut d'occupation est positif.
H) Type d'habitation
La qualité de l'habitat est également fonction
du type d'habitation. En effet, les appartements, les maisons en bandes
augmentent la probabilité de satisfaire les indicateurs de la
qualité de l'habitat.
2.1.5. Spécification du
modèle
Les modèles de régression logistique permettent
d'ajuster une surface de régression à des données lorsque
la variable de régression est dichotomique45(*). L'objectif de ces
modèles consiste alors à expliquer la réalisation d'un
événement considéré en fonction d'un certain nombre
de caractéristiques observées pour les individus de
l'échantillon.
Supposons un échantillon de N individus indicés
i = 1, ..., N. Pour chaque individu, on observe si un certain
événement s'est réalisé et l'on note Yi
la variable codée associée à événement. On
pose,
(1)
On remarque ici le choix du codage (0,1) qui est
traditionnellement retenu pour les modèles dichotomiques. En effet,
celui-ci permet définir la probabilité de la réalisation
de l'événement comme l'espérance de la variable
codée Yi, puisque :
E (Yi) = Prob (Yi = 1) × 1 + Prob
(Yi = 0) ×0 = Prob (Yi = 1) = pi (2)
Les modèles logistiques permettent ainsi
d'expliquer (et de calculer) la probabilité de remplir les
critères de la qualité de l'habitat quand les valeurs des
caractéristiques individuelles X sont connues. La probabilité que Yi = 1 (remplir
les critères de la qualité de l'habitat) connaissant les
caractéristiques individuelles X1i, ..., Xki,
s'écrit :
(3)
où la fonction F(.) désigne une fonction de
répartition dont le choix est à priori non contraint.
Toutefois, on utilise généralement deux types de
fonctions : la fonction de répartition de la loi logistique et la
fonction de répartition de la loi normale centrée réduite.
À chacune de ces fonctions correspond un nom attribué au
modèle ainsi obtenu : modèle Logit et modèle
Probit46(*).
A) LE MODELE PROBIT
1°) Présentation du modèle
Probit
Soit le modèle (4),
où est
une variable latente, c'est-à-dire qu'elle est inobservable comme la
propension à satisfaire l'indicateur de la qualité de l'habitat.
Néanmoins, nous pouvons observer le comportement de l'individu qui a
satisfait l'indicateur de la qualité de l'habitat.
Dans un modèle Probit, on suppose que la fonction de
répartition F est une loi normale. On note la
fonction de répartition et ö la fonction de densité de la
loi normale centrée réduite N(0,1). Ainsi, la
probabilité Pi est définie de la manière
suivante :
,
avec
(5)
2°) Estimation du modèle Probit
Dans le cas des modèles dichotomiques, plusieurs
méthodes d'estimation sont envisageables : il s'agit des
méthodes paramétriques (Moindres Carrés Non
Linéaires, Maximum de Vraisemblance) et non paramétriques
(Méthodes du Score Maximum, Méthode Semi - Paramétrique).
La méthode d'estimation utilisée dans ce travail est la
méthode du maximum de vraisemblance parce qu'elle fournit des meilleurs
estimateurs lorsque la loi des perturbations est connue. Ces estimateurs sont
dérivés de la manière suivante :
Soit notre échantillon de N individus indicés i
= 1, .., N. Pour chaque individu, on observe si un certain
événement s'est réalisé et l'on note yi
la variable codée associée à événement. On
pose :
(6)
où ,
désigne un vecteur de caractéristiques observables et
où
est
un vecteur de paramètres inconnus.
La fonction de vraisemblance associée à
l'observation yi s'écrit comme le produit des
probabilités et est donnée par l'expression suivante :
(7)
Par ailleurs, la vraisemblance associée à
l'échantillon de taille N est donnée par l'expression suivante
(8), dans laquelle on substitut yi par ses valeurs telles que
renseignées dans l'expression (6).
(8)
De l'expression (6), on déduit la log-vraisemblance.
Elle est simplement égale à la dérivée de la
fonction de vraisemblance.
(9)
En distinguant les observations yi=1 et celles pour
lesquelles yi=0, la log-vraisemblance peut s'écrire sous la
forme :
(10)
Le vecteur des paramètres â est obtenu en
maximisant soit la fonction de vraisemblance L(y, â) soit la fonction de
log-vraisemblance log L(y, â). En dérivant la log-vraisemblance
par rapport aux éléments du vecteur â, on obtient un
vecteur de dérivées G(â) appelé vecteur du
gradient.
(11)
(12)
Où f (.) est la fonction de densité associée
à F (.) et où
désigne la transposée du vecteur xi.
En mettant l'expression (12) au même dénominateur,
on obtient alors :
(13)
En outre, on peut aussi exprimer le gradient en distinguant
les observations yi=1 et celles pour lesquelles yi=0 de
sorte qu'on aie l'expression suivante :
(14)
Pour obtenir l'estimateur du maximum de vraisemblance, on
doit résoudre le système d'équations non linéaire
suivant :
(15)
En remplaçant F par et f
par ö, le système devient :
(16)
La probabilité estimée pour chaque individu est
donnée par
(17)
avec le
vecteur de paramètres du modèle Probit estimé par la
méthode du maximum de vraisemblance
3°) Effets marginaux dans le modèle
Probit
Dans le modèle Probit, la
valeur numérique des paramètres estimés n'a pas vraiment
d'intérêt en soi47(*). C'est ainsi que les coefficients des variables
explicatives ne sont pas directement interprétables : la seule
information utilisable est le signe des paramètres dans la mesure
où il indique si les variables associées influencent la
probabilité de l'événement yi=1 à la
hausse ou à la baisse.
Cependant, pour mesurer la sensibilité de cette
probabilité par rapport aux variables explicatives, on calcule l'effet
marginal. Lorsque les variables explicatives sont continues, l'effet
marginal est égal à la dérivée de la
probabilité estimée par rapport aux composantes de
xi.
(18)
Par contre, lorsque les variables explicatives sont
qualitatives, l'effet marginal se calcule selon le procédé
suivant :
Soit x2i , cette variable explicative indiquant si
le ménage est pauvre ou non. Cette variable prend deux valeurs
(19)
Le modèle peut alors s'écrire :
(20)
Son estimation par la méthode du maximum de vraisemblance
donne :
(21)
De ce fait, pour évaluer l'impact de l'état de
pauvreté sur la probabilité d'avoir un habitat de qualité
lorsque x1= , on
calcule d'une part la probabilité ()
qu'un ménage pauvre aie un habitat de qualité et d'autre part la
probabilité ()
qu'un ménage non pauvre aie un habitat de qualité. Formellement,
nous aurons les expressions suivantes :
(22)
Enfin, l'effet de la pauvreté sur la qualité de
l'habitat est donc mesuré par l'écart entre les deux
probabilités : -
.
4°) Comparaison entre les modèles
logistiques
Historiquement, les modèles Logit ont été
introduits comme des approximations de modèles Probit permettant des
simples calculs. Les modèles Probit et Logit sont très similaires
en terme d'ajustement parce que les lois normales et logistiques sont
très proches et font partie de la famille des lois exponentielles.
Cependant, on note des différences uniquement dans les cas de
très grands échantillons dans la mesure ou le comportement de ces
deux distributions ne diffère qu'aux extrémités du support
(faibles et fortes valeurs de la fonction de répartition F)48(*).
Une autre différence est que les valeurs
estimées des paramètres de ces deux modèles ne sont pas
directement comparables puisque les variances des lois normales et logistiques
ne sont pas identiques. « Cette différence de variance
implique que la normalisation des coefficients â n'est pas identique et
que par conséquent les estimateurs de ces paramètres obtenus dans
les deux modèles ne fournissent pas des réalisations identiques.
Pour pouvoir comparer leurs résultats, il suffit de ramener les
paramètres estimés à une échelle identique. Pour ce
faire, Armemiya (1981) préconise l'emploi du facteur : on multiplie les estimateurs du Probit par pour
comparer avec le Logit.
Nous terminons ce paragraphe en montrant qu'il est aussi
possible de comparer les estimateurs du Modèle Linéaire de
Probabilité avec le Logit ou le Probit. Cette comparaison se fait comme
suit :
(24)
B) LE MODELE BIPROBIT
1°) Présentation du modèle
Biprobit
Le modèle Biprobit ou Probit bivarié est un
modèle à deux équations qui s'applique lorsque deux
variables qualitatives dichotomiques doivent être expliquées
simultanément. Il permet ainsi de calculer la probabilité de deux
événements simultanés.
Soit le modèle (25)
Où xi1 est un vecteur 1
k1, xi2 un vecteur 2
k2
Les variables latentes et
représentent la propension à satisfaire à l'indicateur de
la qualité de la structure de l'habitat et la propension à
satisfaire à l'indicateur de la qualité de l'infrastructure de
l'habitat. Elles sont expliquées par des combinaisons linéaires
de xi1 et de xi2 respectivement. Les variables latentes
sont inobservables mais nous observons si le ménage a satisfait les
indicateurs de la structure et de l'infrastructure ou pas. En d'autres termes,
le ménage dispose de la qualité de la structure et de
l'infrastructure ( et
)
si les propensions à satisfaire aux indicateurs de la qualité de
la structure et de l'infrastructure de l'habitat sont strictement positives
(
et ). Dans le cas contraire, le ménage ne les satisfait pas.
Formellement, ces conditions peuvent s'écrire comme suit :
(26)
L'estimation du modèle Biprobit se fait sous les
hypothèses sur les termes des erreurs ìi1 et
ìi2 suivantes :
(c) La loi conjointe des termes ìi1 et
ìi2 est normalement et conjointement distribuées,
(c) Leurs espérances mathématiques sont
nulles :
(c) Leurs variances sont normalisées à 1 :
(c) Leur covariance égale à ñ :,
où est
le coefficient de corrélation entre ìi1 et
ìi2.
La fonction de répartition associée à la
loi normale bivariée avec
variance égale à 1 est :
(27)
Où est la
densité de la loi normale bivariée.
Le log-vraisemblance s'écrit :
(28)
où
et (29)
2°) Estimation du modèle Biprobit
Les estimateurs du modèle Biprobit s'obtiennent par la
maximisation numérique du log-vraisemblance par rapport aux
paramètres . Si
les termes ìi1 et ìi2 ne sont pas
corrélés, la densité bivariée ö2
est égale au produit des densités marginales :
(30)
Où (.)
est la fonction de répartition de la loi normale univariée.
Du reste, les conditions d'estimations de ce modèle se
rapportent au cas du Probit lorsque.
CHAPITRE TROISIEME :
ESTIMATION DU MODÈLE DE LA QUALITE DE L'HABITAT
Dans ce chapitre, il sera essentiellement question de
présenter les résultats des estimations en vue d'identifier les
facteurs qui ont une influence sur la qualité de l'habitat. Pour ce
faire, nous estimerons par la méthode de maximum de vraisemblance un
modèle Probit pour la qualité de la structure des logements et de
l'infrastructure et un modèle Biprobit qui tiendra compte de deux
indicateurs simultanément. Cependant, étant donné qu'il
n'existe aucun modèle théorique sur lequel se baser pour
sélectionner les variables explicatives de la qualité de
l'habitat49(*), nous
allons procéder par une analyse exploratoire des variables retenues dans
le modèle en vue de connaître les effectifs des ménages qui
remplissent les indicateurs de la qualité de l'habitat et d'analyser
ensuite leur dépendance.
3.1. Analyse exploratoire des
données
Tableau 22: Pourcentage des ménages selon le
niveau de vie et la qualité de l'habitat
En général, la possibilité de disposer
d'un logement décent constitue un des éléments de la
satisfaction des besoins essentiels. Il ressort de ce tableau que 67,12%
des ménages sont non pauvres et seulement 32,88% sont pauvres. Est
pauvre tout ménage dont la consommation journalière par personne
est inférieure au seuil de pauvreté. Ce seuil est
évalué à 254,5 FC par personne et par jour en milieu
urbain en RD Congo50(*).
Le test d'indépendance entre la qualité de l'habitat et le niveau
de pauvreté renseigne que la qualité de l'habitat dépend
du niveau de la pauvreté (p-value = 0,000). En effet, parmi les non
pauvres, 86,24% disposent d'une structure de qualité, 41,42% disposent
d'une infrastructure de qualité alors que seulement 39,72% disposent de
la qualité de l'habitat. Par contre, 69,72% des pauvres disposent d'une
structure de qualité alors 19,56% et 17,03% disposent respectivement
d'une infrastructure et d'un habitat de qualité.
Cette lecture dénote que les pauvres sont plus
exposés à un cadre de vie qui n'est pas du tout décent,
surtout au niveau des infrastructures qui accompagnent le logement. Cette
situation s'illustre clairement dans le graphique suivant qui montre que les
indicateurs de la qualité de l'habitat sont d'autant plus faibles que le
ménage est pauvre.
Graphique 8: Répartition
des ménages selon le niveau de pauvreté et la qualité de
l'habitat
Tableau 23: Pourcentage des
ménages selon l'âge du chef de ménage et la qualité
de l'habitat
Le tableau 23 présente l'âge du chef de
ménage et les indicateurs de la qualité de l'habitat. On observe
que dans tous les âges, le pourcentage des ménages dont les
logements disposent d'une structure de qualité varie entre 75% et
86% : ce pourcentage est très élevé pour les
ménages dont le chef est âgé entre 50 et 79 ans. Par
contre, un nombre réduit de logements remplissent l'indicateur de la
qualité de l'infrastructure et de la qualité de l'habitat. En
effet, seulement 43% et 58,33% des ménages dont l'âge du chef est
compris respectivement dans l'intervalle 70 - 79 et 80-89 satisfont
l'indicateur de la qualité de l'infrastructure. Quant aux autres
catégories des chefs de ménage, ils satisfont à moins de
30% à la qualité de l'infrastructure. Notons également que
le niveau de satisfaction de l'indicateur de la qualité de l'habitat est
presque homogène dans tous les âges des chefs de ménage. En
effet, le test d'indépendance entre l'âge du chef de ménage
et les trois indicateurs de la qualité de l'habitat renseigne que ces
deux variables ne dépendent pas l'un de l'autre.
Tableau 24: Pourcentage des ménages selon le
sexe du chef de ménage et la qualité de l'habitat
La répartition des ménages selon le sexe du chef
du ménage montre d'importantes différences selon que l'on est
homme ou femme. Au premier coup d'oeil, l'on constate la place importante
qu'occupent les ménages dirigés par les hommes (80,59%). En
effet, le rapport homme - femme entre les chefs de ménage est de 4
à 1. Le tableau 24 montre que la qualité de l'habitat ne
dépend pas du sexe du chef de ménage. En effet, 79,84% des
ménages dont le chef est un homme disposent d'un habitat de
qualité alors que cette proportion est de 79,46% chez les chefs de
ménages de sexe féminin. Par ailleurs, les femmes satisfont plus
à la qualité de l'infrastructure et à la qualité de
l'habitat que les hommes : 35,64% des femmes disposent d'une
infrastructure de qualité contre 32,74% d'hommes et 33,42% des femmes
disposent d'un habitat de qualité contre 30,53% des hommes.
Tableau 25: Pourcentage des ménages selon le
statut matrimonial et la qualité de l'habitat
Il ressort du tableau 25 que les mariés monogames
représentent 67,61% des chefs de ménage alors que les
célibataires et les mariés polygames représentent
respectivement 7,54% et 1,78%. On compte également 12,83% des veufs et
veuves, 5,91% des divorcés et 4,32% des ménages qui vivent en
union libre. La majorité de ces ménages disposent d'une structure
de qualité. Par contre, seulement 54,05% des mariés polygames,
42,04% des célibataires, 33,40% des mariés monogames, 33,33% des
divorcés, 29,96% des veufs ou veuves et 17,78% des ménages vivant
en union libre disposent d'une infrastructure de qualité. A
l'opposé, 45,95% des mariés polygames, 39,49% des
célibataires, 31,41% des mariés monogames, 30,89% des
divorcés, 27,72% des veufs ou veuves et 15,56% des ménages vivant
en union libre disposent d'habitat de qualité. De ce fait, il est
évident que la qualité de l'habitat soit fonction du statut
matrimonial du chef de ménage.
Tableau 26: Pourcentage des ménages selon le
degré de promiscuité et la qualité de l'habitat
Par promiscuité, on entend généralement
un voisinage désagréable et gênant pour l'intimité
(de personnes qui vivent ensemble dans un espace restreint)51(*). Cette caractéristique
est mesurée par un indicateur nommé « degré de
proximité » qui renseigne sur le niveau d'encombrement des
personnes dans une chambre. Mathématiquement, il est égal au
nombre de personnes par chambre à coucher. Dans le cadre de ce travail,
nous considérons qu'il y a grande promiscuité lorsqu'il y a 4
personnes ou plus par chambre à coucher.
La lecture du tableau 26 montre que près de la
moitié des ménages (47,64%) vivent dans une grande
proximité. Par ailleurs, quel que soit le degré de
promiscuité, beaucoup de ménages disposent d'une structure de
qualité alors que la qualité de l'infrastructure et de l'habitat
sont satisfaites par un nombre peu élevé des ménages. Du
reste, la qualité de l'habitat dépend du degré de
promiscuité dans le logement : elle diminue lorsque le degré
de promiscuité augmente. Cette augmentation est souvent due à la
cohabitation de plusieurs membres de familles dans un seul ménage.
Tableau 27: Pourcentage des ménages selon le
niveau d'étude du chef de ménage et la qualité de
l'habitat
Le tableau 27 présente le pourcentage des
ménages selon le niveau d'études du chef de ménage et la
qualité de l'habitat. Il y ressort que le niveau secondaire est le
niveau de l'enseignement le plus élevé suivi par plus de la
moitié des chefs de ménage, soit 54,54%. Les niveaux
universitaire et postuniversitaire sont atteints respectivement par 22,68% et
0,36% alors que seulement 18,86% des chefs de ménages se sont
arrêtés à l'école primaire. Notons qu'il existe des
chefs de ménage qui ont suivi des programmes non formels. Ceux-ci ne
représentent que 3,57% des chefs de ménages.
Le niveau d'études est un facteur qui influence la
qualité de l'habitat. Une autre lecture de tableau 27 renseigne que les
trois indicateurs de la qualité de l'habitat augmentent avec le niveau
d'études. 90,56% des universitaires disposent d'une structure de
qualité, 54,16% d'une infrastructure de qualité et 52,36% d'un
habitat de qualité. Comparativement aux postuniversitaires, tous
remplissent l'indicateur de la qualité de la structure, 71,43%
remplissent l'indicateur de la qualité de l'infrastructure et 71,43%
remplissent l'indicateur de la qualité de l'habitat. Ces pourcentages
sont de loin supérieurs aux autres niveaux d'études.
Tableau 28: Pourcentage des
ménages selon le statut d'occupation et la qualité de
l'habitat
Il ressort du tableau ci-dessus que 79,95% des
propriétaires, 79,61% des locataires, 98,31% des ménages
logés par l'employeur et 62,52% des ménages logés dans la
concession familiale remplissent l'indicateur de la qualité de la
structure. Comparativement à la qualité de l'infrastructure,
c'est seulement 33,33% des propriétaires, 32,93% des locataires, 53,57%
des ménages logés par l'employeur et 25% des ménages
logés dans la concession familiale qui en disposent. En ce qui concerne
la qualité de l'habitat, il convient de noter que la proportion des
ménages qui en disposent est faible par rapport aux deux premiers. En
effet, 31,08% des propriétaires, 30,52% des locataires, 53,57% des
ménages logés par l'employeur et 12,50% des ménages
logés dans la concession familiale satisfont à cet indicateur.
Une autre lecture du ce tableau renseigne que la
qualité de l'habitat dépend du statut d'occupation. Les
ménages logés par l'employeur ou dans les maisons à vendre
et les ménages propriétaires de leur logement disposent plus de
la qualité de l'habitat que les autres types de ménages.
Toutefois, il convient de préciser 42,67% des ménages sont
propriétaires de leur logement, 39,84% sont locataires et 17,49% se
partagent les autres propriétés.
Tableau 29: Proportion des ménages selon la
localisation et la qualité de l'habitat
Le tableau 29 montre que la qualité de l'habitat
dépend de la localisation du ménage. Les ménages vivant
dans les quartiers résidentiels et planifiés disposent d'un cadre
de vie meilleur par rapport aux ménages vivant dans les quartiers non
planifiés. En effet, 94,05% des ménages des quartiers
résidentiels disposent d'une structure qualité contre 90% dans
les quartiers planifiés et 74,74% dans les quartiers non
planifiés. Du côté de la qualité de la structure,
71,43% des ménages des quartiers résidentiels en disposent contre
57,07% dans les quartiers planifiés et seulement 21,31% dans les
quartiers non planifiés. L'indicateur de la qualité de l'habitat
est quant à lui satisfait par 71% des ménages des quartiers
résidentiels, 54,66% des ménages des quartiers planifiés
et seulement 19,05% des ménages des quartiers non planifiés.
Tableau 30 : Proportion des
ménages selon le type d'habitat et la qualité de
l'habitat
Le tableau 30 montre que les studios satisfont le moins
à la qualité de l'habitat. Par ailleurs, le test de
Khi-carré montre que la qualité de l'habitat dépend du
type d'habitat.
3.2. Présentation des
résultats
Les
équations de la qualité de l'habitat ont fait l'objet de
plusieurs estimations. Les tableaux ci-après font apparaître les
résultats des dernières estimations de trois différents
modèles. Le premier modèle (Modèle 1) présente
l'estimation par la méthode Probit de l'indicateur de la qualité
de la structure (IQS) alors que le deuxième modèle (Modèle
2) présente l'estimation de l'indicateur de la qualité de
l'infrastructure par la même méthode (IQI). Le troisième
modèle (Modèle 3) quant à lui estime simultanément
l'indicateur de la qualité de la structure et l'indicateur de la
qualité de l'infrastructure à l'aide du modèle Probit
bivarié. Celui est utilisé pour mesurer l'interaction entre les
deux indicateurs, toutes choses égales par ailleurs.
Tableau 31: Estimation du
modèle de la qualité de la structure et du modèle de la
qualité de l'infrastructure par la méthode Probit
Source :
Calculé par l'auteur sur base de l'enquête 123
Le tableau 31 présente les résultats de
l'estimation du modèle Probit pour la qualité de la structure et
la qualité de l'infrastructure. La situation de référence
pour satisfaire à la qualité de la structure et de
l'infrastructure est celle d'un ménage non pauvre, vivant dans un
appartement ou villa localisé un quartier planifié ou
résidentiel où il n'est ni propriétaire, ni locataire. Le
chef de ménage est célibataire et a fait seulement les
études primaires.
Globalement, les deux modèles sont statistiquement
valides. En effet, les Khi-Deux sont hautement significatifs, montrant ainsi
que toutes les variables explicatives considérées ensemble sont
significativement différentes de zéro. Les coefficients de
détermination des différentes régressions sont faibles,
mais ces résultats sont typiques des analyses transversales. Les
pourcentages de bonnes prédictions des deux modèles sont de 84%
et 74%. Ces pourcentages indiquent que dans 84% de cas, le modèle 1
prédit correctement le comportement des ménages face à la
qualité de la structure et que le modèle 2 prédit
correctement le comportement des ménages face à la qualité
de l'infrastructure dans 74% de cas.
Le tableau 32 quant à lui présente l'estimation
par la méthode Biprobit de la qualité de l'habitat. Un
ménage dispose de la qualité de l'habitat s'il dispose de la
qualité de la structure et de la qualité de l'infrastructure.
Les variables dépendantes et le ménage de référence
sont les mêmes que dans les deux premiers modèles. Le diagnostic
fait sur ce modèle renseigne qu'il est globalement bon et que le
modèle prédit correctement le comportement des ménages
face à la qualité de l'habitat dans 75% des cas.
Par ailleurs, l'utilisation d'un Probit bivarié pour
l'estimation conjointe de la qualité de la structure et de
l'infrastructure est corroborée par le résultat du test LR
indiquant une corrélation positive, statistiquement significative, entre
les résidus des deux équations. Les facteurs non observés
associés à la qualité de la structure et de
l'infrastructure sont donc corrélés.
Eu égard à ce qui précède, les
ménages disposant de la qualité de la structure sont
également plus susceptibles de disposer de la qualité de
l'infrastructure et vice-versa. Ces deux indicateurs semblent donc être
davantage des compléments que des substituts pour la qualité de
l'habitat.
Tableau 32: Estimation du
modèle de la qualité de l'habitat par la méthode
Biprobit
Source : Calculé par l'auteur sur base de
l'enquête 123
3.3. Calcul des effets marginaux
et élasticités
Les valeurs estimées des paramètres ne sont pas
directement interprétables. C'est ainsi qu'on s'intéresse
seulement à leurs signes : un signe positif (respectivement
négatif) indique qu'une augmentation de la variable explicative
considérée augmente (respectivement diminue) la
probabilité disposer d'un habitat de qualité. Toutefois, pour
mesurer et comparer les effets des variables explicatives sur la
probabilité de disposer de la qualité de l'habitat, nous avons
calculé les effets marginaux et les élasticités.
Tableau 33: Calcul des effets marginaux pour les
modèles de la qualité de l'habitat
Source : Calculé par l'auteur sur base le
l'enquête 123
Tableau 34: Calculs des élasticités pour
les modèles de la qualité de l'habitat
Source :
Calculé par l'auteur sur base de l'enquête 123
4.4. Statique comparative
La probabilité de disposer
d'un habitat de qualité est fonction des caractéristiques du
ménage et du chef de ménage. C'est ainsi que nous
présentons dans le tableau suivant une simulation de la
probabilité de disposer d'un habitat de qualité compte tenu de
la variation de certains déterminants, les autres restant égaux
par ailleurs.
Tableau 35: Probabilité de disposer de la
qualité de l'habitat
Source : calculé par l'auteur sur base de
l'enquête 123
4.5. Interprétation des
résultats
Le modèle estimé de la qualité de
l'habitat (modèle 3) identifie six variables pertinentes expliquant le
comportement des ménages de Kinshasa face à la qualité de
l'habitat. Il s'agit des variables niveau de vie, dépenses de logement,
niveau d'études du chef de ménage, localisation du ménage,
statut d'occupation et type d'habitat. Par ailleurs, seul le niveau
d'études du chef de ménage n'est pas significatif pour le
modèle de la qualité de la structure (modèle 1) alors que
le statut d'occupation ne l'est pas pour le modèle de la qualité
de l'infrastructure.
Être pauvre est significatif et a un effet
négatif dans les trois modèles. Ceci montre que la
pauvreté diminue la probabilité de satisfaire les indicateurs de
la qualité de la structure, de l'infrastructure et de l'habitat. En
outre, lorsque les pauvres augmentent d'une unité, la probabilité
de remplir les indicateurs de la qualité de la structure, de
l'infrastructure et de l'habitat diminuent respectivement de 4,81, 10,91, et
11,34 unités. Cette variation traduit l'intérêt qu'on doit
donner à la lutte contre la pauvreté.
La probabilité de remplir l'indicateur de la
qualité de l'habitat augmente avec la part de dépenses
consacrées au logement. Cette variable est hautement significative dans
les trois modèles mais elle influence plus la probabilité de
remplir l'indicateur de la qualité de la structure que la
probabilité de remplir les indicateurs de la qualité de l'habitat
et de l'infrastructure.
Le niveau d'instruction du chef de ménage, de signe
positif, est hautement significatif pour le modèle de la qualité
de l'infrastructure et de l'habitat, traduisant ainsi l'intérêt
que l'on doit accorder à l'éducation des chefs de ménage.
En effet, éduquer les chefs de ménage revient à leur faire
comprendre les avantages aussi bien sanitaires qu'environnementaux liés
à la qualité de l'habitat.
Le fait de résider dans un quartier non planifié
a un impact négatif respectivement au seuil de 10% et 1% sur la
qualité de la structure et sur la qualité de l'infrastructure. Ce
résultat s'explique par le fait que les quartiers non planifiés
ne bénéficient pas d'infrastructures adéquates et sont
construits par les ménages seuls qui, pour la plupart, sont pauvres.
Ceci est d'autant plus vrai qu'à partir du calcul de l'effet marginal,
on constate que la réduction d'une unité des quartiers non
planifiés augmente la probabilité de remplir les indicateurs de
la qualité de la structure, de l'infrastructure et de l'habitat
respectivement de 3,6, 21,74, et de 21,61 unités.
Le statut d'occupation est statistiquement significatif au
seuil de 10% pour le modèle de la qualité de la structure et au
seuil de 5% pour la qualité de l'habitat. Le fait d'être
propriétaire ou locataire augmente la probabilité de remplir les
indicateurs de la qualité de la structure et de l'habitat. Ceci est vrai
dans la mesure où les matériaux de constructions sont disponibles
et se vendent à bon marché. Par ailleurs, être
propriétaire augmente la probabilité de remplir l'indicateur de
la qualité de la structure de 1,38% alors que le fait d'être
locataire le fait varier de 5,45%. Comparativement à la qualité
de l'habitat, le fait d'être propriétaire augmente la
probabilité de disposer d'un habitat de qualité de 8,41% alors
que le fait d'être locataire le fait varier de 13,33%. Ceci s'explique
par le fait que beaucoup de propriétaires des logements disposent des
parcelles et construisent pendant qu'ils y habitent déjà. Le fait
de ne pas disposer d'assez d'argent pour construire du coup diminue tant soit
peu la qualité de la structure. Par contre, les ménages
locataires habitent dans des parcelles qui sont déjà construites
par des nantis.
La modalité Maison en bande a un signe positif et est
statistiquement significative au seuil de 10% pour la qualité de la
structure, 1% pour la qualité de l'infrastructure et de l'habitat. Elle
augmente la probabilité de remplir les indicateurs de la qualité
de la structure, de l'infrastructure et de l'habitat respectivement de 2,79%,
18,54% et 18,51%. Par contre, les modalités maison dans une concession
et studio ont des effets négatifs sur la probabilité de disposer
d'un habitat de qualité. En effet, la maison dans concession diminue la
probabilité de remplir l'indicateur de la qualité de la structure
de 3,01% alors que le studio diminue cette probabilité de 11,64%.
L'impact de la maison dans concession sur la qualité de l'infrastructure
et de l'habitat est qu'elle diminue ces probabilités de 6,86% et 6,95%
pendant que le studio les diminue de 16,11% et 17,02%.
Le degré de promiscuité dans les ménages,
bien que présentant un signe positif pour la qualité de la
structure et un signe négatif pour la qualité de l'infrastructure
et de l'habitat, ne semble pas être très significatif pour
expliquer les trois indicateurs de la qualité de l'habitat. De
même, le statut matrimonial du chef de
ménage n'est pas non plus significativement différent de
zéro.
Compte tenu de ces déterminants, la
probabilité (Pi) pour notre ménage de
référence de disposer d'un habitat de qualité étant
donnée son niveau de vie, les dépenses de logement, son niveau
d'études, la localisation de son logement, le nombre de personnes par
chambre à coucher, son statut d'occupation, son statut matrimonial, le
type d'habitat est de 0,9332 pour la qualité de la structure, 0,3329
pour la qualité de l'infrastructure et 0,3218 pour la qualité de
l'habitat. Cette probabilité renseigne que les ménages de
Kinshasa ont énormément de chance de remplir l'indicateur de la
qualité de la structure. Par contre, ils ont pratiquement peu de chance
de remplir les indicateurs de la qualité de l'infrastructure et de la
qualité de l'habitat.
Les simulations des probabilités montrent que
pour un ménage non pauvre, la probabilité de remplir les
indicateurs de la qualité de la structure, de l'infrastructure et de
l'habitat est respectivement de 0,9456, 0,3681 et 0,3584. Lorsque ce
ménage est pauvre, cette probabilité diminue de 0,481, 0,1091,
0,1134 unité respectivement pour la qualité de la structure, de
l'infrastructure et de l'habitat. La pauvreté réduit la
qualité de l'infrastructure et de l'habitat plus qu'elle le fait pour la
qualité de la structure. Un ménage non pauvre vivant dans un
quartier planifié a plus de chance de disposer d'un habitat de
qualité qu'un ménage pauvre vivant dans un quartier
planifié. En effet, l'écart de la probabilité est 0,351,
0,1225 et 0,1289 unité pour la qualité de la structure, de
l'infrastructure et de l'habitat. Parallèlement, les ménages
pauvres vivant dans un quartier non planifié ont moins de chance de
disposer de la qualité de l'habitat que les ménages pauvres
vivant dans un quartier planifié. L'impact du quartier non
planifié réduit cette probabilité de 0,519, 0,1987 et
0,1951 respectivement pour la qualité de la structure, de
l'infrastructure et de l'habitat.
Comparativement à la pauvreté, la planification
des quartiers influence fortement la qualité de l'habitat. Cet impact
est plus sensible dans la qualité de l'infrastructure et de l'habitat.
Statistiquement, ceci est même confirmé par la statistique z (en
valeur absolue) des quartiers non planifiés qui est supérieure
dans presque toutes les estimations.
Certes, la probabilité de disposer de la qualité
de l'habitat pour un ménage non pauvre vivant dans un quartier
planifié est plus faible que celle dont le chef, en plus d'être
non pauvre et de vivre dans un quartier planifié, a fait les
études universitaires ou postuniversitaires. Du reste, cette
probabilité diminue dès lors que le ménage est pauvre.
Qu'il s'agisse des maisons dans une concession ou des maisons
en bandes, les types d'habitation influencent différemment la
qualité de l'habitat. En effet, habiter dans une maison dans une
concession diminue la probabilité de disposer de la qualité de
l'habitat pour un ménage non pauvre vivant dans un quartier
planifié et dont le chef est universitaire alors que cette
probabilité augmente lors que le ménage habite dans une maison en
bandes. L'écart de probabilité entre un ménage de cette
caractéristique et le fait d'habiter dans une maison dans une concession
est respectivement de -0,38% ; -1,47% et -1,60% pour le qualité de
la structure, de l'infrastructure et de l'habitat. Comparativement au fait
d'habiter dans une maison en bandes, cet écart est de 1% ; 12,57%
et 12,91% respectivement pour la qualité de la structure, de
l'infrastructure et de l'habitat.
Notons enfin qu'un ménage pauvre vivant dans une maison
dans une concession localisée dans un quartier non planifié a
relativement peu de chance de disposer de la qualité de l'habitat. Ces
ménages disposent respectivement de 86,67% ; 19,10% et 17,83% de
chance de disposer de la qualité de la structure, de l'infrastructure et
de l'habitat. Comparativement aux ménages pauvres vivant dans un
quartier planifié, l'écart est de 6,31% ; 21,10% et 20,76%
respectivement pour la qualité de la structure, de l'infrastructure et
de l'habitat.
CONCLUSION
L'objectif de notre étude était d'identifier les
déterminants d'ordre socio-économique de la qualité de
l'habitat à Kinshasa en nous servant des données de
l'enquête 1-2-3 réalisée en 2004. En effet, les indicateurs
de la qualité de la structure du logement et de la qualité de
l'infrastructure sont les deux critères retenus pour expliquer la
qualité de l'habitat. La structure d'un logement comprend le mur, la
toiture et le pavement. Une unité d'habitation remplit l'indicateur de
la qualité de la structure du logement si ses murs sont faits en
béton armé, en ciment ou en briques cuites ; si sa toiture
est faite en dalle en béton, en tôle galvanisée, en tuile,
en ardoise ou en éternit ; et si son pavement est en carrelage, en
bois ou en ciment.
Par ailleurs, l'indicateur de la qualité de
l'assainissement comprend les toilettes, le mode d'évacuation des
ordures et la source d'approvisionnement en eau. Un logement dispose d'un
assainissement de qualité si ses habitants utilisent les toilettes
intérieures ou extérieures privées avec chasse eau, les
latrines aménagées publiques et privées ou les communs
ménages ; s'ils utilisent un moyen sanitaire (service public ou
privé, incinération, enfouissement, compost ou fumier) pour
évacuer les ordures ; et s'ils s'approvisionnent en eau de boisson
de qualité (robinet intérieur ou extérieur, borne
fontaine, robinet autre ménage, puit protégé, source
aménagée ou forage).
L'identification des déterminants de la qualité
de l'habitat a été réalisée grâce au
modèle Biprobit. L'intérêt accordé à ce
modèle se justifie au fait qu'il nous a permis d'estimer
simultanément l'indicateur de la qualité de la structure du
logement et l'indicateur de la qualité de l'infrastructure tout en
montrant si les événements représentés par ces
indicateurs sont corrélés.
Du point de vue empirique, cette étude a
confirmé l'existence d'une typologie spécifique à chaque
quartier. Nos résultats montrent par ailleurs que le profil moyen des
habitations est le quartier planifié. Ainsi, les quartiers
résidentiels sont généralement construits en béton
armé, tôlés en dalle en béton, pavés en
carreaux et dont le lieu d'aisance est à l'intérieur avec la
chasse eau. Les quartiers planifiés quant à eux s'approchent plus
des quartiers résidentiels que les quartiers non planifiés. En
effet, les quartiers planifiés sont généralement
construits en murs de ciment et tôlés en tuile ou éternit
alors que les quartiers non planifiés sont en tôle
galvanisée et de récupération.
Cependant, la probabilité pour un ménage non
pauvre, vivant dans un appartement ou une villa qui est localisé dans un
quartier résidentiel ou planifié et dont le chef est
célibataire et s'est arrêté à l'école
primaire de disposer d'un habitat de qualité est 0,3218. Par ailleurs,
la probabilité pour ce même ménage de disposer d'une
structure de qualité et d'une infrastructure de qualité est
respectivement de 0,9332 et de 0,3312.
De ce fait, les facteurs qui déterminent la
qualité de l'habitat sont le niveau de vie, la part des dépenses
consacrées au logement, la localisation, le type d'habitation, le statut
d'occupation et le niveau d'études du chef de ménage. Parmi ces
facteurs, il sied de noter que le niveau d'études du chef de
ménage ne détermine pas la qualité de la structure.
Egalement, le statut d'occupation ne détermine pas la qualité de
l'infrastructure.
Le niveau de pauvreté réduit la
probabilité de disposer d'un habitat de qualité. Lorsque le
ménage est pauvre, les probabilités de remplir les indicateurs de
la qualité de l'habitat, de la qualité de la structure et de la
qualité de l'infrastructure sont respectivement de 0,2450, 0,8975 et
0,2590.
La part de dépenses consacrées au logement, le
statut d'occupation du logement et le niveau d'études du chef de
ménage augmentent quant à eux la probabilité de disposer
de la qualité de l'habitat. Toutefois, la probabilité de disposer
de la qualité de la structure est légèrement
réduite à la baisse lorsque le chef de ménage n'a pas fait
les études secondaires ou universitaires.
Comme pour la pauvreté, le fait de résider dans
un quartier non planifié réduit la probabilité de disposer
d'un habitat de qualité. Lorsque notre ménage de
référence est pauvre et vit dans un quartier non planifié,
il a 19,08% de chance de disposer d'un habitat de qualité alors que si
ce ménage vit dans un quartier planifié, il aura 38,59% de chance
de disposer de la qualité de l'habitat. Ainsi, le fait d'habiter dans un
quartier planifié influence fortement la qualité de l'habitat.
D'une façon générale, les maisons dans
des concessions et les studios diminuent la probabilité de disposer de
la qualité de l'habitat. Par contre, les maisons en bandes influencent
positivement la qualité de l'habitat.
De ce point de vue, nous suggérons ce qui
suit :
1. La restructuration du secteur de l'habitat ;
Il faut réhabiliter l'État en tant que premier
promoteur de l'habitat. Toutefois, la promotion de l'habitat ne doit pas
être considérée comme l'apanage de l'État seul.
Là où l'État pourra prouver son incapacité, les
promoteurs privés peuvent encore tenter leur chance.
2. L'aménagement des nouveaux sites.
Compte tenu de la faiblesse des revenus, nous suggérons
que l'État puisse aménager les sites (surtout à
l'extension Est de la ville) et promouvoir l'habitat planifié du type
des logements sociaux et dans une large mesure l'habitat administré.
3. Au niveau des ménages, ceux-ci doivent, au
delà d'être instruits, posséder des bonnes qualités
des poubelles de recueillement. Ceci supposerait, dès lors, que l'on
soit assuré que la collecte s'effectue de façon adéquate
au niveau de la parcelle. Par `` collecte adéquate'', nous entendons un
mode de collecte qui garantisse un maximum de protection hygiénique et
évite toute sorte de nuisance qui peuvent survenir lors du stockage
à domicile en attendant le passage du service d'assainissement. Pour ce
faire, la possession d'un bac à ordure, couvert et de bonne
qualité sera de grande importance.
Quoi qu'il en soit, ce travail n'a pas eu la prétention
d'épuiser tous les aspects de l'analyse de la qualité de
l'habitat. Dans ce champ, bien que nous ayons utilisé un modèle
robuste pour notre spécification, il existe encore des limites en termes
de la méthodologie de la collecte des données, mais surtout en
terme de la quantification. En effet, la qualité de l'habitat est une
notion complexe qui englobe plusieurs attributs dont on pouvait tenir compte
pour la construction d'un indicateur de la qualité de l'habitat.
Cependant, les enquêtes disponibles ne tiennent pas compte de tous ces
aspects. C'est ainsi qu'il serait d'ailleurs utile que des travaux
ultérieurs aillent plus loin dans cette voie, en essayant
précisément de construire un indicateur composite de la
qualité de l'habitat qui tiendra compte d'un éventail assez large
d'attributs.
ANNEXES
. biprobit IQS IQI PAUVRE M_EFFORT NETUDE2 NETUDE3 NETUDE4
LOC3 MPROM STATUT2 STATUT3 GENRE2 GENRE3 GENRE4 TYPEH4 TYPEH5 TYPEH6
Bivariate probit regression Number of obs
= 802
Wald chi2(30)
= 229.19
Log likelihood = -719.18279 Prob > chi2
= 0.0000
------------------------------------------------------------------------------
| Coef. Std. Err. z P>|z| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
IQS |
PAUVRE | -.352008 .1325887 -2.65 0.008
-.611877 -.092139
M_EFFORT | 4.46e-06 8.08e-07 5.51 0.000
2.87e-06 6.04e-06
NETUDE2 | .0913988 .1539762 0.59 0.553
-.2103889 .3931865
NETUDE3 | -.1069213 .3659873 -0.29 0.770
-.8242433 .6104007
NETUDE4 | .1628033 .2093816 0.78 0.437
-.2475772 .5731837
LOC3 | -.3321874 .1703905 -1.95 0.051
-.6661467 .0017719
MPROM | .003398 .027552 0.12 0.902
-.0506029 .057399
STATUT2 | .1162616 .2588931 0.45 0.653
-.3911596 .6236828
STATUT3 | .393065 .2460161 1.60 0.110
-.0891176 .8752477
GENRE2 | .4277027 .3148316 1.36 0.174
-.189356 1.044761
GENRE3 | .1784031 .2324278 0.77 0.443
-.2771471 .6339533
GENRE4 | .0671506 .3078579 0.22 0.827
-.5362399 .6705411
TYPEH4 | -.2734055 .3098836 -0.88 0.378
-.8807661 .3339552
TYPEH5 | .2132881 .5531629 0.39 0.700
-.8708912 1.297467
TYPEH6 | -.6389286 .3427922 -1.86 0.062
-1.310789 .0329318
_cons | 1.521197 .4330525 3.51 0.000
.6724301 2.369965
-------------+----------------------------------------------------------------
IQI |
PAUVRE | -.312502 .1243213 -2.51 0.012
-.5561673 -.0688366
M_EFFORT | 9.40e-07 2.48e-07 3.80 0.000
4.55e-07 1.43e-06
NETUDE2 | .4888503 .1716514 2.85 0.004
.1524198 .8252808
NETUDE3 | .8892736 .304487 2.92 0.003
.2924901 1.486057
NETUDE4 | .7430802 .1918359 3.87 0.000
.3670886 1.119072
LOC3 | -.5812157 .116692 -4.98 0.000
-.8099278 -.3525035
MPROM | -.0345196 .0259731 -1.33 0.184
-.085426 .0163868
STATUT2 | .232002 .2416376 0.96 0.337
-.241599 .705603
STATUT3 | .3609945 .2365828 1.53 0.127
-.1026994 .8246884
GENRE2 | -.023685 .2787394 -0.08 0.932
-.5700042 .5226342
GENRE3 | .1352361 .2266918 0.60 0.551
-.3090717 .5795438
GENRE4 | .1899455 .2888327 0.66 0.511
-.3761561 .7560471
TYPEH4 | -.1779087 .2054848 -0.87 0.387
-.5806516 .2248341
TYPEH5 | .4853476 .2923156 1.66 0.097
-.0875805 1.058276
TYPEH6 | -.5059752 .2641893 -1.92 0.055
-1.023777 .0118263
_cons | -.6801188 .3623371 -1.88 0.061
-1.390286 .0300489
-------------+----------------------------------------------------------------
/athrho | .2837643 .0923895 3.07 0.002
.1026842 .4648444
-------------+----------------------------------------------------------------
rho | .2763854 .085332
.1023248 .4340243
------------------------------------------------------------------------------
Likelihood-ratio test of rho=0: chi2(1) = 9.75604 Prob
> chi2 = 0.0018
. test NETUDE2 NETUDE3 NETUDE4
( 1) [IQS]NETUDE2 = 0
( 2) [IQI]NETUDE2 = 0
( 3) [IQS]NETUDE3 = 0
( 4) [IQI]NETUDE3 = 0
( 5) [IQS]NETUDE4 = 0
( 6) [IQI]NETUDE4 = 0
chi2( 6) = 17.98
Prob > chi2 = 0.0063
. test STATUT2 STATUT3
( 1) [IQS]STATUT2 = 0
( 2) [IQI]STATUT2 = 0
( 3) [IQS]STATUT3 = 0
( 4) [IQI]STATUT3 = 0
chi2( 4) = 7.81
Prob > chi2 = 0.0986
. test GENRE2 GENRE3 GENRE4
( 1) [IQS]GENRE2 = 0
( 2) [IQI]GENRE2 = 0
( 3) [IQS]GENRE3 = 0
( 4) [IQI]GENRE3 = 0
( 5) [IQS]GENRE4 = 0
( 6) [IQI]GENRE4 = 0
chi2( 6) = 3.60
Prob > chi2 = 0.7307
. test TYPEH4 TYPEH5 TYPEH6
( 1) [IQS]TYPEH4 = 0
( 2) [IQI]TYPEH4 = 0
( 3) [IQS]TYPEH5 = 0
( 4) [IQI]TYPEH5 = 0
( 5) [IQS]TYPEH6 = 0
( 6) [IQI]TYPEH6 = 0
chi2( 6) = 18.00
Prob > chi2 = 0.0062
. estat ic
------------------------------------------------------------------------------
Model | Obs ll(null) ll(model) df AIC
BIC
-------------+----------------------------------------------------------------
. | 802 . -719.1828 33 1504.366
1659.04
------------------------------------------------------------------------------
. estat summarize
Estimation sample biprobit Number of obs =
802
-------------------------------------------------------------
Variable | Mean Std. Dev. Min
Max
-------------+-----------------------------------------------
IQS | .8229426 .3819554 0
1
IQI | .3503741 .4773848 0
1
PAUVRE | .3067332 .4614254 0
1
M_EFFORT | 3623.385 441724.5 -231860
7.8e+06
NETUDE2 | .5710723 .4952318 0
1
NETUDE3 | .032419 .1772206 0
1
NETUDE4 | .2468828 .431467 0
1
LOC3 | .6845387 .4649893 0
1
MPROM | .0002813 2.258075 -3.63093
11.2024
STATUT2 | .3840399 .4866709 0
1
STATUT3 | .5448878 .4982918 0
1
GENRE2 | .0935162 .2913362 0
1
GENRE3 | .7793017 .4149762 0
1
GENRE4 | .0723192 .2591773 0
1
TYPEH4 | .7605985 .4269845 0
1
TYPEH5 | .0573566 .2326678 0
1
TYPEH6 | .0947631 .2930702 0
1
-------------------------------------------------------------
. mfx compute, dydx at(mean)
Marginal effects after biprobit
y = Pr(IQS=1,IQI=1) (predict)
= .3218205
------------------------------------------------------------------------------
variable | dy/dx Std. Err. z P>|z| [ 95%
C.I. ] X
---------+--------------------------------------------------------------------
PAUVRE*| -.1134412 .04007 -2.83 0.005 -.191977
-.034905 .306733
M_EFFORT | 4.39e-07 .00000 4.70 0.000 2.6e-07
6.2e-07 3623.39
NETUDE2*| .1674786 .05632 2.97 0.003 .057096
.277861 .571072
NETUDE3*| .3142797 .10794 2.91 0.004 .102721
.525839 .032419
NETUDE4*| .2727488 .06995 3.90 0.000 .135651
.409847 .246883
LOC3*| -.2161857 .04274 -5.06 0.000 -.299959
-.132412 .684539
MPROM | -.0118528 .00909 -1.30 0.192 -.029668
.005962 .000281
STATUT2*| .084071 .08592 0.98 0.328 -.084334
.252476 .38404
STATUT3*| .1333087 .08011 1.66 0.096 -.023711
.290329 .544888
GENRE2*| -.000431 .09881 -0.00 0.997 -.194105
.193243 .093516
GENRE3*| .0504816 .07591 0.67 0.506 -.098302
.199265 .779302
GENRE4*| .0696082 .10722 0.65 0.516 -.140539
.279756 .072319
TYPEH4*| -.0695398 .07518 -0.93 0.355 -.216883
.077803 .760599
TYPEH5*| .1851111 .11394 1.62 0.104 -.038201
.408423 .057357
TYPEH6*| -.1702348 .06727 -2.53 0.011 -.302082
-.038388 .094763
------------------------------------------------------------------------------
(*) dy/dx is for discrete change of dummy variable from 0 to 1
. mfx compute, dyex at(mean)
Elasticities after biprobit
y = Pr(IQS=1,IQI=1) (predict)
= .3218205
------------------------------------------------------------------------------
variable | dy/ex Std. Err. z P>|z| [ 95%
C.I. ] X
---------+--------------------------------------------------------------------
PAUVRE | -.0359179 .01329 -2.70 0.007 -.06197
-.009866 .306733
M_EFFORT | .0015913 .00034 4.70 0.000 .000927
.002255 3623.39
NETUDE2 | .0978961 .03399 2.88 0.004 .031271
.164521 .571072
NETUDE3 | .0098829 .00345 2.86 0.004 .003112
.016653 .032419
NETUDE4 | .0644825 .01644 3.92 0.000 .032254
.096711 .246883
LOC3 | -.1434349 .02804 -5.12 0.000 -.198386
-.088483 .684539
MPROM | -3.33e-06 .00000 -1.30 0.192 -8.3e-06
1.7e-06 .000281
STATUT2 | .0319603 .03241 0.99 0.324 -.031562
.095482 .38404
STATUT3 | .0735173 .04502 1.63 0.102 -.014713
.161747 .544888
GENRE2 | .0002575 .00914 0.03 0.978 -.01766
.018175 .093516
GENRE3 | .0400108 .06184 0.65 0.518 -.081194
.161215 .779302
GENRE4 | .0048756 .00732 0.67 0.505 -.009462
.019213 .072319
TYPEH4 | -.052126 .05489 -0.95 0.342 -.159712
.05546 .760599
TYPEH5 | .0099418 .00593 1.68 0.094 -.001687
.02157 .057357
TYPEH6 | -.0181339 .00876 -2.07 0.038 -.035297
-.000971 .094763
------------------------------------------------------------------------------
. probit IQS PAUVRE M_EFFORT NETUDE2 NETUDE3 NETUDE4 LOC3
MPROM STATUT2 STATUT3 GENRE2 GENRE3 GENRE4 TYPEH4 TYPEH5 TYPEH6
Probit regression Number of obs
= 802
LR chi2(15)
= 141.39
Prob > chi2
= 0.0000
Log likelihood = -303.76093 Pseudo R2
= 0.1888
------------------------------------------------------------------------------
IQS | Coef. Std. Err. z P>|z| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
PAUVRE | -.3361712 .1330708 -2.53 0.012
-.5969852 -.0753572
M_EFFORT | 4.69e-06 8.18e-07 5.74 0.000
3.09e-06 6.29e-06
NETUDE2 | .0968035 .153961 0.63 0.530
-.2049546 .3985615
NETUDE3 | -.045758 .3705613 -0.12 0.902
-.7720448 .6805288
NETUDE4 | .2045312 .2094031 0.98 0.329
-.2058914 .6149538
LOC3 | -.3021582 .1702894 -1.77 0.076
-.6359192 .0316028
MPROM | .0058747 .0276861 0.21 0.832
-.048389 .0601385
STATUT2 | .1089448 .258726 0.42 0.674
-.3981487 .6160384
STATUT3 | .4066412 .2454672 1.66 0.098
-.0744656 .8877481
GENRE2 | .4237278 .315327 1.34 0.179
-.1943017 1.041757
GENRE3 | .1597309 .2332499 0.68 0.493
-.2974305 .6168923
GENRE4 | .083946 .3111837 0.27 0.787
-.5259628 .6938548
TYPEH4 | -.2568133 .312542 -0.82 0.411
-.8693845 .3557578
TYPEH5 | .2565094 .5752346 0.45 0.656
-.8709297 1.383948
TYPEH6 | -.6287403 .3450195 -1.82 0.068
-1.304966 .0474856
_cons | 1.495613 .4376921 3.42 0.001
.6377519 2.353473
------------------------------------------------------------------------------
Note: 0 failures and 20 successes completely determined.
. test NETUDE2 NETUDE3 NETUDE4
( 1) NETUDE2 = 0
( 2) NETUDE3 = 0
( 3) NETUDE4 = 0
chi2( 3) = 1.12
Prob > chi2 = 0.7715
. test STATUT2 STATUT3
( 1) STATUT2 = 0
( 2) STATUT3 = 0
chi2( 2) = 6.25
Prob > chi2 = 0.0440
. test GENRE2 GENRE3 GENRE4
( 1) GENRE2 = 0
( 2) GENRE3 = 0
( 3) GENRE4 = 0
chi2( 3) = 2.05
Prob > chi2 = 0.5624
. test TYPEH4 TYPEH5 TYPEH6
( 1) TYPEH4 = 0
( 2) TYPEH5 = 0
( 3) TYPEH6 = 0
chi2( 3) = 6.54
Prob > chi2 = 0.0880
. estat ic
------------------------------------------------------------------------------
Model | Obs ll(null) ll(model) df AIC
BIC
-------------+----------------------------------------------------------------
. | 802 -374.4554 -303.7609 16 639.5219
714.5156
------------------------------------------------------------------------------
. mfx compute, dydx at(mean)
Marginal effects after probit
y = Pr(IQS) (predict)
= .93323711
------------------------------------------------------------------------------
variable | dy/dx Std. Err. z P>|z| [ 95%
C.I. ] X
---------+--------------------------------------------------------------------
PAUVRE*| -.0481097 .02299 -2.09 0.036 -.093164
-.003055 .306733
M_EFFORT | 6.07e-07 .00000 9.12 0.000 4.8e-07
7.4e-07 3623.39
NETUDE2*| .0126671 .02045 0.62 0.536 -.027405
.052739 .571072
NETUDE3*| -.0061159 .05111 -0.12 0.905 -.106292
.09406 .032419
NETUDE4*| .0245252 .02345 1.05 0.296 -.021437
.070488 .246883
LOC3*| -.036113 .02014 -1.79 0.073 -.075594
.003368 .684539
MPROM | .0007605 .00359 0.21 0.832 -.006268
.007789 .000281
STATUT2*| .0138459 .03269 0.42 0.672 -.050227
.077919 .38404
STATUT3*| .0545345 .03565 1.53 0.126 -.015329
.124398 .544888
GENRE2*| .0422942 .02425 1.74 0.081 -.005234
.089822 .093516
GENRE3*| .022113 .03468 0.64 0.524 -.045856
.090082 .779302
GENRE4*| .0102945 .03613 0.28 0.776 -.060526
.081115 .072319
TYPEH4*| -.0301212 .03311 -0.91 0.363 -.095013
.03477 .760599
TYPEH5*| .0279465 .05164 0.54 0.588 -.073261
.129154 .057357
TYPEH6*| -.1164904 .08565 -1.36 0.174 -.284361
.05138 .094763
------------------------------------------------------------------------------
(*) dy/dx is for discrete change of dummy variable from 0 to 1
. mfx compute, dyex at(mean)
Elasticities after probit
y = Pr(IQS) (predict)
= .93323711
------------------------------------------------------------------------------
variable | dy/ex Std. Err. z P>|z| [ 95%
C.I. ] X
---------+--------------------------------------------------------------------
PAUVRE | -.0133483 .00593 -2.25 0.024 -.024964
-.001733 .306733
M_EFFORT | .0022008 .00024 9.12 0.000 .001728
.002674 3623.39
NETUDE2 | .0071563 .01142 0.63 0.531 -.015234
.029547 .571072
NETUDE3 | -.000192 .00156 -0.12 0.902 -.00324
.002856 .032419
NETUDE4 | .0065367 .00674 0.97 0.332 -.006676
.019749 .246883
LOC3 | -.0267755 .01597 -1.68 0.094 -.058086
.004534 .684539
MPROM | 2.14e-07 .00000 0.21 0.832 -1.8e-06
2.2e-06 .000281
STATUT2 | .0054161 .01302 0.42 0.677 -.020093
.030925 .38404
STATUT3 | .028683 .01807 1.59 0.112 -.006732
.064098 .544888
GENRE2 | .0051296 .00387 1.33 0.185 -.002452
.012711 .093516
GENRE3 | .0161139 .02371 0.68 0.497 -.030357
.062584 .779302
GENRE4 | .0007859 .00292 0.27 0.788 -.00493
.006502 .072319
TYPEH4 | -.0252859 .03072 -0.82 0.410 -.085486
.034914 .760599
TYPEH5 | .0019046 .00426 0.45 0.655 -.00644
.010249 .057357
TYPEH6 | -.0077129 .00439 -1.76 0.079 -.016326
.000901 .094763
------------------------------------------------------------------------------
. probit IQI PAUVRE M_EFFORT NETUDE2 NETUDE3 NETUDE4 LOC3
MPROM STATUT2 STATUT3 GENRE2 GENRE3 GENRE4 TYPEH4 TYPEH5 TYPEH6
Probit regression Number of obs
= 802
LR chi2(15)
= 198.28
Prob > chi2
= 0.0000
Log likelihood = -420.29988 Pseudo R2
= 0.1909
------------------------------------------------------------------------------
IQI | Coef. Std. Err. z P>|z| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
PAUVRE | -.309579 .1243907 -2.49 0.013
-.5533803 -.0657778
M_EFFORT | 9.40e-07 2.48e-07 3.79 0.000
4.54e-07 1.43e-06
NETUDE2 | .4952073 .1720466 2.88 0.004
.1580022 .8324123
NETUDE3 | .8976417 .3052243 2.94 0.003
.299413 1.49587
NETUDE4 | .7463351 .1919883 3.89 0.000
.3700449 1.122625
LOC3 | -.5817448 .1167157 -4.98 0.000
-.8105033 -.3529863
MPROM | -.0342869 .0260656 -1.32 0.188
-.0853746 .0168008
STATUT2 | .2161808 .2410807 0.90 0.370
-.2563287 .6886902
STATUT3 | .3544155 .2359466 1.50 0.133
-.1080312 .8168623
GENRE2 | .0047049 .2798087 0.02 0.987
-.5437102 .55312
GENRE3 | .1574288 .2287225 0.69 0.491
-.2908591 .6057167
GENRE4 | .2123179 .2914418 0.73 0.466
-.3588976 .7835334
TYPEH4 | -.1852043 .2046241 -0.91 0.365
-.5862601 .2158516
TYPEH5 | .4806323 .2923771 1.64 0.100
-.0924163 1.053681
TYPEH6 | -.4964143 .2625991 -1.89 0.059
-1.011099 .0182706
_cons | -.692406 .3645227 -1.90 0.058
-1.406857 .0220454
------------------------------------------------------------------------------
Note: 0 failures and 1 success completely determined.
. test NETUDE2 NETUDE3 NETUDE4
( 1) NETUDE2 = 0
( 2) NETUDE3 = 0
( 3) NETUDE4 = 0
chi2( 3) = 17.35
Prob > chi2 = 0.0006
. test STATUT2 STATUT3
( 1) STATUT2 = 0
( 2) STATUT3 = 0
chi2( 2) = 3.05
Prob > chi2 = 0.2172
. test GENRE2 GENRE3 GENRE4
( 1) GENRE2 = 0
( 2) GENRE3 = 0
( 3) GENRE4 = 0
chi2( 3) = 1.31
Prob > chi2 = 0.7264
. test TYPEH4 TYPEH5 TYPEH6
( 1) TYPEH4 = 0
( 2) TYPEH5 = 0
( 3) TYPEH6 = 0
chi2( 3) = 12.64
Prob > chi2 = 0.0055
. predict probiqi
(option p assumed; Pr(IQI))
(1279 missing values generated)
. estat ic
------------------------------------------------------------------------------
Model | Obs ll(null) ll(model) df AIC
BIC
-------------+----------------------------------------------------------------
. | 802 -519.4377 -420.2999 16 872.5998
947.5935
------------------------------------------------------------------------------
. estat summarize
Estimation sample probit Number of obs =
802
-------------------------------------------------------------
Variable | Mean Std. Dev. Min
Max
-------------+-----------------------------------------------
IQI | .3503741 .4773848 0
1
PAUVRE | .3067332 .4614254 0
1
M_EFFORT | 3623.385 441724.5 -231860
7.8e+06
NETUDE2 | .5710723 .4952318 0
1
NETUDE3 | .032419 .1772206 0
1
NETUDE4 | .2468828 .431467 0
1
LOC3 | .6845387 .4649893 0
1
MPROM | .0002813 2.258075 -3.63093
11.2024
STATUT2 | .3840399 .4866709 0
1
STATUT3 | .5448878 .4982918 0
1
GENRE2 | .0935162 .2913362 0
1
GENRE3 | .7793017 .4149762 0
1
GENRE4 | .0723192 .2591773 0
1
TYPEH4 | .7605985 .4269845 0
1
TYPEH5 | .0573566 .2326678 0
1
TYPEH6 | .0947631 .2930702 0
1
-------------------------------------------------------------
. mfx compute, dydx at(mean)
Marginal effects after probit
y = Pr(IQI) (predict)
= .33295741
------------------------------------------------------------------------------
variable | dy/dx Std. Err. z P>|z| [ 95%
C.I. ] X
---------+--------------------------------------------------------------------
PAUVRE*| -.1091167 .04211 -2.59 0.010 -.191652
-.026582 .306733
M_EFFORT | 3.41e-07 .00000 3.73 0.000 1.6e-07
5.2e-07 3623.39
NETUDE2*| .1757471 .05868 2.99 0.003 .060729
.290765 .571072
NETUDE3*| .3464156 .11063 3.13 0.002 .129586
.563245 .032419
NETUDE4*| .2829009 .07244 3.91 0.000 .140931
.424871 .246883
LOC3*| -.217439 .04386 -4.96 0.000 -.303402
-.131476 .684539
MPROM | -.0124612 .00947 -1.32 0.188 -.031023
.006101 .000281
STATUT2*| .0792694 .08892 0.89 0.373 -.095012
.253551 .38404
STATUT3*| .1273767 .08339 1.53 0.127 -.03607
.290824 .544888
GENRE2*| .0017113 .10186 0.02 0.987 -.197931
.201354 .093516
GENRE3*| .0560406 .07957 0.70 0.481 -.099918
.211999 .779302
GENRE4*| .0797871 .11253 0.71 0.478 -.140764
.300338 .072319
TYPEH4*| -.068564 .07696 -0.89 0.373 -.219403
.082275 .760599
TYPEH5*| .1854992 .11602 1.60 0.110 -.041904
.412902 .057357
TYPEH6*| -.1610999 .07343 -2.19 0.028 -.305011
-.017189 .094763
------------------------------------------------------------------------------
(*) dy/dx is for discrete change of dummy variable from 0 to 1
. mfx compute, dyex at(mean)
Elasticities after probit
y = Pr(IQI) (predict)
= .33295741
------------------------------------------------------------------------------
variable | dy/ex Std. Err. z P>|z| [ 95%
C.I. ] X
---------+--------------------------------------------------------------------
PAUVRE | -.0345114 .01381 -2.50 0.012 -.061579
-.007444 .306733
M_EFFORT | .0012374 .00033 3.73 0.000 .000588
.001887 3623.39
NETUDE2 | .1027799 .03547 2.90 0.004 .033263
.172297 .571072
NETUDE3 | .0105763 .00358 2.95 0.003 .003558
.017595 .032419
NETUDE4 | .066966 .01708 3.92 0.000 .033491
.100441 .246883
LOC3 | -.1447306 .02895 -5.00 0.000 -.201467
-.087994 .684539
MPROM | -3.51e-06 .00000 -1.32 0.188 -8.7e-06
1.7e-06 .000281
STATUT2 | .0301733 .03361 0.90 0.369 -.035707
.096053 .38404
STATUT3 | .0701859 .04667 1.50 0.133 -.021285
.161657 .544888
GENRE2 | .0001599 .00951 0.02 0.987 -.018479
.018799 .093516
GENRE3 | .0445882 .06477 0.69 0.491 -.082353
.171529 .779302
GENRE4 | .0055805 .00766 0.73 0.466 -.009432
.020593 .072319
TYPEH4 | -.051196 .05656 -0.91 0.365 -.162052
.05966 .760599
TYPEH5 | .010019 .00611 1.64 0.101 -.001947
.021985 .057357
TYPEH6 | -.0170967 .00903 -1.89 0.058 -.034795
.000602 .094763
------------------------------------------------------------------------------
1: AFC entre les types de matériau des murs et le
type de quartiers
2: AFC entre le type de matériau de la toiture
des logements et le type de quartiers
3: AFC entre le type de matériau du pavement des
logements et le type de quartiers
4: AFC entre le type de toilettes utilisées et
le type de quartiers
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3. MAKABU MA NKENDA T., « L'organisation de la
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4. MUKOKO S., « Estimation des besoins en
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6. 9 Dictionnaires Utiles MediaDICO
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1.
http://www.worldbank.org/depweb/beyond/beyondfr/chapter10.html
2.
http://biotech.ca/FN/glossary_fr.html
3. http://
fr.wikipedia.org/wiki/Habitat_(écologie)
4.
http://www.gazetteer.de/c/c_cd.htm
5.
http://www.library.uu.nl/wesp/populstat/Africa/congokit.htm
6. http:// fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9ographie_humaine
TABLE DES MATIERES
IN MEMORIAM
I
ÉPIGRAPHE
II
DEDICACE
..............................................................................................III
AVANT PROPOS
IV
REMERCIEMENTS
V
LISTE D'ABBREVIATIONS
VI
INTRODUCTION
1
I. PROBLEMATIQUE
1
II. CHOIX ET INTERET DU SUJET
3
III. HYPOTHESES
4
IV. METHODOLOGIE
5
V. DELIMITATION DU SUJET
7
VI. CANEVAS DU TRAVAIL
7
CHAPITRE PREMIER :
LE SECTEUR DE L'HABITAT EN RD CONGO
8
1.1. PRÉSENTATION DE LA VILLE DE
KINSHASA
8
1.1.1 Aperçu historique
8
1.1.2 Aperçu morphologique
9
1.1.3 Organisation administrative
10
1.1.4. Croissance urbaine
10
1.2. PHYSIONOMIE DE L'HABITAT À KINSHASA
17
1.2.1. Définition des concepts de
base
17
1.2.2 TYPOLOGIE DE L'HABITAT A KINSHASA
23
A) Les quartiers résidentiels
23
B) Les quartiers des anciennes cités
24
C) Les quartiers des cités
planifiés
24
D) Les quartiers excentriques et
d'extension
24
E) Les quartiers semi-ruraux
24
1.3. LES CONDITIONS DE LOGEMENT À
KINSHASA
25
1.3.1. Présentation de la base des
données
25
1.3.2. Morphologie des logements
26
1.3.3. Commodite des logements
34
1.3.4. Assainissement des logements
36
1.3.5. Confort des logements
40
CHAPITRE DEUXIEME :
MODELISATION DE LA QUALITE DE L'HABITAT
44
2.1. FORMULATION THÉORIQUE DU MODÈLE
DE LA QUALITÉ DE L'HABITAT
44
2.1.1. Révue de la
littérature
44
2.1.2. Les indicateurs ou variables
expliquées
47
2.1.3. Les variables explicatives
50
2.1.4. Signes attendus des coefficients des
variables explicatives
51
2.1.5. Spécification du
modèle
53
CHAPITRE TROISIEME :
ESTIMATION DU MODÈLE DE LA QUALITE
DE L'HABITAT
62
3.1. ANALYSE EXPLORATOIRE DES DONNÉES
62
3.2. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
68
3.3. CALCUL DES EFFETS MARGINAUX ET
ÉLASTICITÉS
72
4.4. STATIQUE COMPARATIVE
73
4.5. INTERPRÉTATION DES
RÉSULTATS
74
CONCLUSION
78
ANNEXES...............................................................................................82
BIBLIOGRAPHIE
96
TABLE DES MATIERES 101
* 1
http://www.worldbank.org/depweb/beyond/beyondfr/chapter10.html
* 2 RD Congo
(Ministère des Travaux Publics, de l'Aménagement du Territoire,
de l'Urbanisme et de l'Habitat, PNUD ; et CNUEH-Habitat), Plan national pour
l'habitat : rapport de synthèse, Kinshasa, mai 2001, p.5
* 3 ADRET B.,
Economie de la construction à Kinshasa, L'harmattan, Paris, 1998,
p.12.
* 4 RDCongo (MPLAN),
Document stratégique pour la réduction de la
pauvreté (DSRP), Kinshasa, Mars 2006, p.55
* 5 RD Congo (MPLAN), Op.
Cit. , p.56
* 6 RD Congo
(Ministère des Travaux Publics, de l'Aménagement du Territoire,
de l'Urbanisme et de l'Habitat, PNUD et CNUEH-Habitat), Plan national pour
l'habitat : vol. 1, Kinshasa, Octobre 2000, p.9
* 7 KUYUNSA B., SHOMBA, K.,
Introduction aux méthodes de recherche en sciences sociales, PUZ,
Kinshasa, 1995, p.46
* 8 REZSOHAZY R.,
Théorie et critiques des faits sociaux, Bruxelles, La renaissance
du livre, 1979, p.66
* 9 GRAWITZ M.,
Méthodes des sciences sociales, 11ème
édition, Dalloz, Paris, 2001, p.352
* 10 LUMENGANESO K., Congo,
guide des archives nationales, BIEF, Kinshasa, 2001, p.19
* 11 BEAU, Etude
d'urbanisme, document inédit, p.3
* 12 RD Congo, PNUD/UNOPS,
Programme National de Relance du Secteur Agricole et Rurale (PNSAR) :
Monographie de Kinshasa, Kinshasa, Octobre 1998, p. 6
* 13 CANEL P. et Al.,
Construire la ville africaine, Karthala - ACCT, Paris, 1990, p.16
* 14 MBUMBA N., Kinshasa
1881-1981 : 100 ans après Stanley, éd. CRP, Kinshasa,
1982, p.31
* 15
http://www.library.uu.nl/wesp/populstat/Africa/congokit.htm
* 16
http://www.gazetteer.de/c/c_cd.htm
* 17 NZUZI L., TSHIMANGA M.,
Pauvreté urbaine à Kinshasa, Cordaid, La Haye, 2004,
p.42
* 18 RD Congo (MPLAN),
Monographie de la ville de Kinshasa, Kinshasa, Avril 2005, p.12
* 19
http://biotech.ca/FN/glossary_fr.html
* 20 http://
fr.wikipedia.org/wiki/Habitat_(écologie)
* 21 Microsoft Encarta
2005, Dictionnaire
* 22 http://
fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9ographie_humaine
* 23 BUKUMBA T. et KABAMBA K.,
« Urbanisation et détérioration de l'environnement et
de l'habitat à Kananga » in Zaïre-Afrique,
n°241, janvier 1990, p.25
* 24 9 Dictionnaires
Utiles MediaDICO
* 25 République
Française (Ministère de la coopération), Manuel
d'urbanisme en pays tropical, Volume 2, éd. Du Ministère de
la Coopération, Paris, 1974, p. 30
* 26 TRUDEL J., La
qualité de l'habitat et l'aide à la rénovation au
Québec, Société d'habitation du Québec,
Québec, 1995, p.15
* 27 République
Française (Ministère de la coopération), Manuel
d'urbanisme en pays tropical,
Volume 1 : habitat,
éd. Du ministère de la coopération, Paris, 1974, p. 41
* 28 République
Française (Ministère de la coopération), Op. Cit.,
p.41
* 29 NZUZI L. et TSHIMANGA M.,
op cit, p. 41
* 30 Timothée Makabu ma
Nkenda, « L'organisation de la collecte des données de
l'enqûete 1-2-3 de Kinshasa » in Stateco :
méthodes statistiques et économiques pour le développement
et le transition, n°99, INSEE-DIAL, AFRISTAT, 2005, p. 145
* 31 À cette
époque Gouverneur de la ville de Kinshasa
* 32 Sorte de brique d'argile
séchée au soleil
* 33 Sorte de fibrociment
* 34 Le taux de liaison est une
métrique qui est calculée à partir du tableau des
correspondances entre deux variables qualitatives. Il est défini
par : ,
où et
désignent respectivement l'effectif et l'effectif
théorique de la ligne i et de la colonne j.
* 35 Par toilettes
hygiéniques, le rapport MICS2 entend les toilettes connectées au
système d'égouts et les toilettes à chasse d'eau, les
latrines améliorées - latrines à évacuation, les
latrines à ventilation ainsi que les latrines traditionnelles couvertes.
* 36 Par moyens
hygiéniques d'évacuation des ordures, MICS2 entend le service
organisé, l'incinération, l'enfouissement et le compost ou
fumier.
* 37 Kinshasa a
cédé à son ancienne appellation «Kin la belle »
et est devenue «Kin la poubelle »
* 38 Cette question est :
« Ce logement nécessite-t-il des réparations? (Ne tenez pas
compte des rénovations, rajouts ou transformations souhaités ni
des travaux d'améliorations en vue d'économiser
l'énergie)... Oui, des réparations majeures,... Oui, des
réparations mineures,... Non, seulement un entretien
régulier.»
* 39 TRUDEL J., Op.
Cit., pp. 15 -125
* 40 MUKOKO S., Low-income
housing in growing urban economies, a case-study of Surabaya, Indonesia,
UNCRD, Nagoya, 1996, pp.66-94
* 41 Bien que le revenu ne soit
pas différent de zéro pour l'indice de l'infrastructure.
* 42 Le « hak
milik » est un titre qui est détenu par les
propriétaires sûrs et qui les confèrent le droit de
propriété ou le droit puissant de construire « hak guna
bangunan ».
* 43 KUPA K. E., La
problématique de logement urbain pour la population à faible
niveau de revenu. Cas de Kinshasa, Mémoire de fin d'études en
Sciences Economiques, UNIKIN, 2002
* 44 Bien que le revenu ne soit
pas significatif pour l'indice de la structure.
* 45 HOWEL C. David,
Méthodes statistiques en sciences humaines, De Boeck, Paris,
1998, p. 615
* 46 Le mot Probit est
simplement une forme contractée de l'expression anglaise probability
unit.
* 47 ALBAN THOMAS,
Économétrie des variables qualitatives, Dunod, Paris,
2000, p. 55
* 48 ALBAN THOMAS, Op.
Cit., p. 59
* 49 MUKOKO, S., Op.
Cit., p. 85
* 50 RD Congo (MPLAN),
Document stratégique pour la croissance et la réduction de la
pauvreté (DSCRP), Kinshasa, juin 2006, p.23
* 51 Microsoft
Encyclopédie Encarta 2006
|