SOMMAIRE
DEDICACE...................................................................................3
REMERCIEMENTS........................................................................
4
AVANT
PROPOS............................................................................
5
INTRODUCTION.............................................................................
6
PROBLEMATIQUE..........................................................
................8
OBJECTIFS DE
L'ETUDE..................................................... ............10
HYPOTHESES DE
RECHERCHE........................................................ 11
DEFINITION DES
CONCEPTS........................................................... 12
REVUE DE LA LITTERATURE OU CADRE
THEORIQUE.........................17
METHODOLOGIE...............................................................................
20
PREMIERE PARTIE : MANIFESTATIONS DE LA
MALTRAITANCE......... 26
DEUXIEME PARTIE: REACTION DES FEMMES FACE A LA
MALTRAITANCE ET SES CONSEQUENCES.........
42
TROISIEME PARTIE : MESURES ET RECOMMANDATIONS
FACE A LA
MALTRAITANCE
DES
FEMMES.................................................. 52
QUATRIEME PARTIE : POLITIQUE DE PREVENTION ET
PROPOSITION
DE
SOLUTIONS.............................................62
CONCLUSION.................................................................................73
BIBLIOGRAPHIE..........................................................................
74
ANNEXES.......................................................................................
77
TABLE DES
MATIERES.................................................................
97
DEDICACE
Je dédie le présent mémoire :
Ø A DIEU le père tout puissant,
plein d'amour, toi qui m'a crée à ton image ;
Ø A ma mère DIALLO ASSATA pour
ton soutien moral au cours de mes études;
Ø A mon père TOURE SALIO, pour
tout le sacrifice que tu as consentis à mon éducation et à
mon épanouissement.
REMERCIEMENTS
Aucun travail ne s'accomplit dans la solitude
.Aussi je trouve normal que figurent en début d'un mémoire de
maîtrise intitulé : « la maltraitance des
femmes dans les ménages à Abidjan : le cas de la commune de
Yopougon », des remerciements adressés à ceux qui m'ont
aidé, soutenu et concouru à sa réalisation.
Je voudrais d'abord remercier le professeur Alain
Sissoko, Doyen de l'UFR CRIMINOLOGIE pour ses conseils avisés.
Je voudrais ensuite adresser mes remerciements à
Jean Marie Manso MANGOUEYI, docteur d'Etat, chargé de recherche,
enseignant à l'UFR Criminologie pour avoir accepté de diriger ce
travail.
Qu'enfin soient remerciés , mes frères et
amis qui ont accepté de relire tout ou partie de ce mémoire et
m'ont fait part de leurs réactions,remarques,soutenus
financièrement et moralement en particulier MR Touré
Ibrahima(professeur d'allemand ), MR Touré Issa (professeur d'anglais)
,MR Kanté Lassina (professeur de SVT ), MDL Sanogo El Losseni
,Traoré Mamadou,Touré Amara, Kéita Sarah,et la famille
Koné à la cité MERMOZ et aux Institutions qui m'ont
aidé à rassembler une documentation,la bibliothèque de
l'AFJCI,de la LIDHO ; de la Division droit de l'homme de l'ONU CI et de
l'UFR Criminologie.
AVANT-PROPOS
La violence à l'égard des femmes a
été récemment reconnue comme étant un
problème d'atteinte aux droits de la femme, mais elle n'a reçu
que peu d'attention en tant que problème de droit. En effet, nous sommes
bien conscients de la nécessité d'avoir d'abord une connaissance
plus poussée des jugements que les femmes portent sur la maltraitance
et ses manifestations. Ensuite, leurs réactions face à cette
violence et ses conséquences sur leur santé et au-delà
apprécier les conséquences socio-économiques.
Enfin, cette étude présente une
synthèse des informations sur les différentes recommandations et
mesures en vigueur contre la maltraitance des femmes ainsi que les
leçons à tirer des programmes mis au point pour y faire face.
Elle est destinée à toutes les femmes maltraitées ou non
et nous espérons qu'elle sera utile à d'autres institutions
nationales et internationales pour la conception et l'exécution de leurs
programmes de lutte contre la violence sur les femmes dans le monde.
INTRODUCTION
L'histoire de l'humanité, montre que les rapports des
hommes avec des femmes ont été des rapports de domination des
premiers sur les secondes. On ne connaît pas de société qui
ait dans le passé, reconnue aux femmes, des droits égaux à
ceux des hommes.
Au niveau de ces mêmes rapports, les activités
ont été sexuées, distinguées et
séparées, c'est-à-dire, aux hommes, ce qui touche à
la vie de la société et aux responsabilités publiques, et
aux femmes, la procréation, l'allaitement, la nourriture et
l'éducation des enfants. En conséquence, les femmes sont
écartées de la vie politique, cantonnées dans l'espace de
la maison ou ses abords et souvent victimes de sévices de tous
genres.
Dans toutes les civilisations, les femmes font l'objet de
préjugés et de menaces. En Chine, on tuait les petites filles
à leur naissance, en Inde, les rites religieux obligent encore
l'épouse à se sacrifier sur le bûcher (Sati) du
défunt mari; dans le vieux monde arabe, on enterrait vivantes les
femmes .N'oublions pas combien de fois les femmes ont particulièrement
souffert de la guerre, de viols, de massacres dans un monde où la nature
a donné à l'homme le commandement. La femme est-elle née
pour se soumettre à l'homme ?
C'est dans cette perspective qu'en Côte d'Ivoire, les
femmes en dépit de certaines particularités socioculturelles
s'inscrivent aussi dans ce sombre tableau de déséquilibre entre
les hommes et les femmes. Elles ne sont pas non plus à l'abri de la
violence à caractère sexiste dans la vie publique ou
privée. Les femmes sont objet de violence dans le secret des
ménages par les hommes. C'est cette forme de violence appelée
maltraitance qui nous intéresse dans le cadre de notre recherche.
Les organisations féminines pour palier ce
phénomène dans le monde combattent toutes sortes de violence
faites aux femmes à travers des campagnes, des initiatives, d'aides aux
victimes et les efforts de sensibilisation .Grâce à leurs actions
les Nations Unies et certains gouvernements ont reconnu que cette violence
dirigée contre les femmes pose un problème de droit de la
personne en particulier de la femme.
Pour mieux appréhender la maltraitance exercée
sur les femmes dans les ménages de la commune de Yopougon par leurs
conjoints, notre analyse s'articulera autour de quatre grandes parties :
D'abord, dans la première partie, nous allons montrer les manifestations
de la maltraitance. Ensuite, dans la deuxième partie, nous nous
intéresserons à la réaction des femmes face à cette
maltraitance et nous examinerons leurs conséquences. Dans la
troisième partie, nous aborderons les recommandations en vigueur face
à la maltraitance des femmes et nous ferons les suggestions
d'éléments de solutions afin d'apporter des remèdes au
problème.
PROBLEMATIQUE
« Une femme mariée, est comme un
baudet, une fois mariée, on peut s'en servir et le battre comme on
veut »1(*). A
travers ce proverbe et les medias en l'occurrence ,la télévision
avec des films et des doumentaires poignants, la presse nous présentent
presque chaque jour un tableau sombre de ce que pourrait être la vie de
couple dans le foyer de certaines femmes dans le monde entier.
En effet, c'est l'exemple d'un fait divers qui s'est
déroulé à Yopougon dans le quartier de Mossikro où
Dame Bassia Emile a reçu plusieurs coups de poignard au bas ventre de la
part de son concubin, qui s'est ensuite enfui en l'abandonnant dans le sang qui
a retenu notre attention2(*).
Quelques jours plus tard, elle mourut de ses blessures ;
aussi il faut ajouter que de nombreuses scènes de violence se sont
déroulées sous nos yeux, ce qui a fait naître en nous
l'intérêt pour ce sujet.
Concernant les recherches qui ont été faites
sur ce thème, plusieurs institutions nationales et internationales dont
la Banque Mondiale ont publié des articles concernant le
phénomène de la maltraitance des femmes dans le monde et plus
particulièrement dans les ménages.
Ce sujet a été également
traité à l'Université de Cocody en particulier à
l'UFR de Criminologie par certains étudiants en 1996 et en 2002 et
continue de l'être par d'autres personnes du fait de son importance et de
son actualité. Nous assistons aussi à la naissance de plusieurs
Organisations Non Gouvernementales de lutte et de défense des droits de
la femme et l'innovation de la journée internationale de la femme
célébrée chaque 08 Mars depuis le 08 Mars 1857.
Notre étude apportera des éléments de
réponses nécessaires à toutes les couches sociales afin
d'attirer l'attention des gouvernants pour qu'ils prennent des
décisions fermes à propos de la violence à l'égard
des femmes, parce que de nombreuses conséquences néfastes
découlent de ce phénomène qui peuvent mettre en
péril la vie de la femme et engendrer la dislocation de la cellule
familiale. En somme, en donnant des solutions pour palier ce
phénomène, les autorités publiques pourront mettre en
oeuvre des politiques de prévention afin de l'éradiquer
définitivement dans les ménages et hors des ménages.
OBJECTIFS DE L'ETUDE
1-Objectifs généraux
Ø Vérifier l'existence de la maltraitance dans
les ménages ;
Ø Identifier les moyens mis en oeuvre pour
éradiquer ce phénomène ;
Ø Evaluer les conséquences qui découlent
de la maltraitance dans les ménages ;
Ø Participer à la lutte contre la maltraitance
des femmes dans les ménages.
2- Objectif spécifique
La maltraitance des femmes se pratique dans les
ménages .Il faut donc amener les autorités à
résoudre ce problème.
De la problématique et des objectifs découlent
nos hypothèses de recherche :
HYPOTHESES DE RECHERCHE
1- Hypothèse principale
Ø L'indigence grandissante est la
véritable source du phénomène de la maltraitance des
femmes dans les ménages.
2- Hypothèses secondaires
Ø Plus violentées, elles deviennent aussi
violentes à l'égard de leurs conjoints par l'inhibition de cette
violence.
Ø Le sentiment de culpabilité est la raison
de la non réplique à la violence.
DEFINITION DES CONCEPTS
Les concepts étant des instruments d'analyse de notre
objet d'étude, il est nécessaire de les définir pour une
meilleure compréhension. Nous présenterons donc les concepts
explicites et les concepts implicites.
1- Concepts explicites
Se sont les concepts qui apparaissent dans la formulation du
sujet.
v Maltraitance :
D'après Y.Michaud ( 1973) c'est : « une action
directe ou indirecte massée ou distribuée à porter
atteinte à une personne ou à la détruire, soit dans son
intégrité physique, psychique, soit dans ses possessions, soit
dans ses participations symboliques ».
Ce qui sied le mieux à notre sujet, c'est le mauvais
traitement envers les femmes dans les foyers. La notion de mauvais traitement
ou de maltraitance que nous utiliserons tout au long de ce travail ne portera
que sur la femme unie à un homme vivant sous le même toit.
v Femme : D'après le
petit Larousse ILLUSTRE, c'est un être humain adulte de sexe
féminin .Ici, ce qui est en rapport avec notre objet d'étude,
c'est l'épouse, c'est-à-dire l'adulte de sexe féminin qui
a eu ou non plusieurs maternités dans tout lien conjugal et y
demeure.
v Ménage : Selon le
dictionnaire ILLUSTRE 2000, c'est un homme et une femme vivant ensemble et
formant la base de la famille.
Cependant, notre étude s'intéresse
à la relation sentimentale qui existe entre l'homme et la femme, la
violence inhérente à cette relation peut se dérouler
à l'intérieur ou à l'extérieur du foyer conjugal.
Elle ne concerne pas les violences orchestrées à l'égard
des femmes par une tierce personne en l'occurrence des amis, des parents,
à plus forte raison par des étrangers, c'est-à-dire hors
de la vie conjugale, dans la rue, au cours d'une guerre.
2- Concepts implicites
Se sont des concepts qui ont un lien avec notre objet
d'étude.
v « Violence à l'égard des
femmes » : En Septembre 1992, la commission de la
condition de la femme aux Nations Unies a convoqué un groupe de travail
spécial chargé de rédiger un projet de déclaration
contre la violence à l'égard des femmes. Cette Déclaration
adoptée par l'Assemblée Générale à l'automne
de 1993 contient la première définition officielle du
phénomène par les Nations Unies. D'après l'article premier
de cette Déclaration, le terme «violence à l'égard
des femmes » désigne « tous actes de violence
dirigés contre le sexe féminin et causant ou pouvant causer aux
femmes un préjudice ou des souffrances physique,sexuelle,ou
psychologique, y compris les menaces, de tels actes, la contrainte ou la
privation arbitraire de liberté,que ce soit dans la vie publique ou
privée. »3(*).
v «Discrimination à l'égard
des femmes » :Selon l'article premier de la
convention sur l'élimination de toutes formes de discrimination
à l'égard de la femme,cette expression vise toutes distinctions
d'exclusion ou de restriction fondée sur le sexe qui a pour but de
compromettre ou de détruire la reconnaissance ,la jouissance ou
l'exercice par les femmes ,quel que soit leur état matrimoniale sur la
base de l'égalité de l'homme et de la femme ,des droits de
l'homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique,
économique,socioculturel,civil ou tout autre4(*).
v Maltraitance sexiste : ce
terme décrit les actions ou les commissions qui surviennent au cours des
différentes relations .Elles couvrent les agressions tels que les
viols, l'inceste , le harcèlement sexuel,le meurtre et les violences
psychiques telles que les propos insultants,la privation de jouissance des
biens et des ressources personnelles.
v Violence : Au sens courant
du terme ,la violence désigne le fait d'agir sur quelqu'un ou de faire
agir contre sa volonté en employant la force ou l'intimidation.Elle
désigne aussi l'acte par lequel s'exerce la violence .
· Au plan juridique, elle peut être définie
comme suit :
-En droit Pénal : les violences
proprement dites sont prises en considération dans les articles
345 ; 347 ; 349 du code pénal sous la rubrique de coups et
blessures volontaires.
-En droit civil : elle caractérise la
contrainte exercée sur la volonté d'une personne pour la forcer
à contracter.
· Du point de vue sociologique : la tentative de
définition ne tient compte que des faits seulement. A cet effet, le
sociologue H.L.Nieburg, définit la violence comme une action directe ou
indirecte destinée à limiter, à blesser ou à
détruire une personne ou ses biens5(*).Pour H.D. Gaston et GURR, la violence est
définie comme un comportement visant à causer des blessures aux
personnes ou des dommages aux biens collectifs ou individuels.
Selon Y.Michaud, « il y a violence, quand dans
une situation d'intervention une ou plusieurs personnes (auteurs) agissent de
manière directe ou indirecte imposée ou distribuée en
portant atteinte à une personne ou plusieurs autres à des
degrés variables, soit dans leur intégrité morale, soit
dans leur participation symbolique et culturelle6(*). Ces violences englobent tous les actes de mauvais
traitements que les conjoints infligent à leurs conjointes.
v Déviance : Quand on
parle de déviance, on doit se situer par rapport à une norme et
à un lieu fixe.Le crime est une déviance par rapport aux normes
légales.Toute fois, il y a lieu de noter qu'il existe d'autres normes
que l'individu peut dévier, celles ne figurant pas dans les textes (ce
qui n'est pas prévue par la loi).La déviance peut être
définie comme le comportement qui s'écarte des normes
définies par le milieu social7(*).
v Délinquance
juvénile :
· Du point de vue juridico
légal, « la délinquance désigne les
infractions commises par les adolescents et qui sont punissables aux termes du
code pénal puisqu'elles causent des dommages et préjudices
évidentes reconnus comme tel à autrui »8(*).
v Du point de vue psychologique, R. Michelle, définit
la délinquance comme des sociopathes, c'est-à-dire des
inadaptés sociaux au sens ou le délinquant à un
comportement inadéquat aux buts et aux normes de la
société qui à un moment donné le met en rupture ou
en conflit avec son environnement. Y. Castellan, définit la
délinquance strictement par rapport à la loi. L'action
délinquante est celle qui cause des dommages à autrui et l'auteur
même de l'action9(*).
v Marginalité : La
marge, c'est ce qui est situé hors, est marginal, celui qui est hors de
la norme, de la société.
Selon L.M.MARFAUX, « la notion de
marginalité s'applique à l'individu qui vit en marge du groupe et
qui n'est pas inséré où qui refuse de s'y intégrer,
ou que le groupe rejette »10(*).
v Conjoint : Selon le petit
LAROUSSE, c'est chacun des époux considéré par rapport
à l'autre.
v Conjugal : Toujours selon le
même petit LAROUSSE, c'est ce qui se rapporte aux relations entre
épouse et époux.
v Acteur : C'est une personne
qui prend une part déterminante à une action.
v Mariage : C'est l'acte
solennel par lequel un homme et une femme établissent entre eux une
union dont les conditions, les effets et la dissolution sont régis par
des dispositions juridiques en vigueur dans leur pays par des lois religieuses
ou coutumières.
REVUE DE LA LITTERATURE OU CADRE THEORIQUE.
A propos de maltraitance des femmes dans les foyers comme de
n'importe quel autre thème, on trouve des articles qui font écho
des quotidiens d'information. Ces articles se sont préoccupés de
cette violence seulement au plan apparent n'apportant aux lecteurs que de
simples informations ayant un caractère de fait social sans toute fois
faire preuve de profonde analyse du phénomène.
En somme, les auteurs ne se sont pas intéressés
aux manifestations, aux facteurs explicatifs, aux conséquences qui
peuvent découler de la maltraitance des femmes, comme la multiplication
des familles monoparentales, du phénomène des enfants dans la rue
et de la rue ou du moins faire des propositions de mesures visant à
faire réduire voire éradiquer le phénomène. En
Corée 30% de femmes dans le cadre de relation intime, ont
affirmé avoir reçu des sévices physiques, en Inde, 45%
des hommes ont reconnu maltraiter leurs femmes ; au Kenya, au moins 60
femmes ont été tuées durant les sévices conjugales
en 1998 et en 1999, en Egypte, 35 % des femmes affirment avoir
été battues par leurs maris et enfin au Canada, une femme sur 10
est battue de façon régulière.
Un rapport sur la violence à l'égard des femmes
présenté par LORI.H.L présentait la prévalence de
la violence conjugale dans divers pays : en Antigua 956 femmes entre 30
à 40 ans ont été battues par leurs conjoints soit 30% en
1993 ; au Chili 60% de femmes âgées de 22 à 55 ans ont
été battues ; en 1993 ; au Japon, 58,7 % de femmes ont
été victimes de violence physique et 67,7% de violence sexuelle
de la part de leurs partenaires11(*).
Ces rapports ne font que donner des pourcentages du
phénomène de la violence à l'égard des femmes.
Une étude faite en 1987 montre que sur plus de 2000 cas
de femmes battues enregistrées pendant une période de 5ans au
poste de police féminine de Sao Paolo a montré que plus de 70%
des incidences de violences signalées ont lieu au foyer de la
victime12(*).
Un autre article sur la violence à l'égard des
femmes aux Etats Unis, publié dans un article « Journal
of the American Médical Association » note que « les
études démontrant qu'aux USA, les femmes risquent plus
d'être agressées et blessées, violées ou
tuées par leurs partenaires actuels ou passés que par d'autres
types d'assaillants »13(*).
Il est vrai que la violence à l'égard des femmes
suscite toujours des inquiétudes dans la société de la
part des organismes internationaux et nationaux s'intéressent au
phénomène de manière superficielle, en donnant des
chiffres pour caractériser l'ampleur de cette violence à
l'égard des femmes sans s'interroger sur les facteurs explicatifs de
base et les conséquences probables.
Les organismes internationaux disposant de moyens
véritables, peuvent mettre en place des politiques de prévention
ou de dissuasion.
La violence des femmes dans les foyers conduit le 18
décembre 1979 à l'adoption de la Convention sur
l'élimination de toutes formes de discrimination à l'égard
des femmes par l'Assemblée des Nations Unies ; entrée en vigueur
en 198114(*).
Au cours des années 1990, la violence contre les femmes
va figurer parmi les éléments qui ont polarisé l'attention
des milieux internationaux. Et d'importantes mesures seront prises en faveur
des femmes pour la reconnaissance de leur droit.
En 1993, l'Assemblée Générale des Nations
Unies donne le ton avec la Déclaration sur l'élimination de la
violence contre les femmes15(*) . Ensuite, lors de la Conférence
Internationale sur la Population et le Développement de 1994 au CAIRE et
de la 4ème Conférence mondiale tenue en 1995 sur la
femme, mention fut faite d'accorder une grande audience aux mesures visant
à mettre fin à la violence entre les sexes. Le Fonds des Nations
Unies pour la Population en 1999 déclare que la violence contre les
femmes est une priorité de santé publique.
Afin d'évaluer les effets de la maltraitance à
l'égard des femmes dans les foyers, il est important de s'interroger sur
les questions suivantes :
§ Quelle définition donnent-elles à la
maltraitance ?
§ Comment se manifeste cette violence dans les
ménages ?
§ Comment réagissent elles à cette
violence ?
§ Quelles conséquences tirons nous de cette
violence ?
§ Quelles mesures et recommandations en vigueur pour
solutionner le problème ?
§ Est-il possible de le prévenir ?
§ Quelles solutions pour l'enrayer
définitivement ?
METHODOLOGIE
1- Détermination de la population
d'enquête et de l'échantillon
Pour le recueil des données, nous avons mené
notre enquête auprès des différentes couches de la
population capables de nous apporter des réponses relatives au sujet.
Nous nous sommes ensuite adressés aux responsables
des institutions en place, notamment à la marie où nous avons
interrogé deux personnes, le Secrétaire Général et
le Responsable des ressources humaines. Dans les commissariats, 3 commissaires
et 5 officiers de la police judiciaire ont été interrogés
et 2 médecins ,5 infirmiers et une assistante sociale dans 3 centres de
santé.
La technique d'échantillonnage utilisée pour
déterminer la population cible est probabiliste ou aléatoire
afin de donner à chaque élément une chance égale
d'être choisi, ce qui nous a permis d'avoir 70 personnes dont 50 femmes
et 20 hommes.
Nous avons eu recours à deux méthodes, les
méthodes qualitatives et quantitatives.
§ La méthode qualitative, nous a permis de cerner
les points de vue, les opinions et les aspirations des sujets
interrogés ;
§ La méthode quantitative, nous a permis d'avoir
des données chiffrées, des tableaux, et des graphiques pour
cerner l'évolution du nombre de femmes maltraitées et la
répartition de la violence selon la catégorie
sociodémographique des enquêtés.
Nous avons mené une pré-enquete, qui nous
a permis d'avoir un premier contact avec le terrain et de nous faire une
idée de l'existence et de l'ampleur du phénomène.
L'enquête proprement dite est venue préciser les données et
les observations de la pré-enquète.
Nous avons utilisé un questionnaire, qui
comporte des questions fermées et ouvertes permettant aux sujets de
s'exprimer sans contraintes .Quant aux interviews, ils ont porté sur les
structures de défense de droits de l'Homme telles que l'A.F.J.C.I, la
L.I.D.H.O, l'A.I.B.F.
L'étude documentaire a permis de forger notre
problématique et d'enrichir le cadre théorique ainsi que
l'ensemble du travail dans son éclairage textuel (lois, accords,
conventions, déclarations).
2 - Présentation du champ
d'étude
L'étude du milieu s'impose à tout
travailleur social. Elle permet une familiarisation du cadre de travail pour
s'y adapter et comprendre l'influence qu'il peut exercer sur ceux qui y
vivent.
*HISTORIQUE DE LA COMMUNE DE
YOPOUGON
- Yopougon avant 1970
Les origines de Yopougon remontent au temps où
les guerres tribales opposaient les différents grands groupes
Ebrié. Après les litiges les groupes des BIDJAN prennent
désormais le nom de Yopougon, ce qui signifie littéralement
(champ de Ayopou. Yopougon vient donc d'une déformation de Ayopou qui
crée plus tard le village du nom de Yopougon Kouté (kouté
dérivé de Akoute désigne l'intérieur de la maison
en langue Ebrié).
- Yopougon de 1970 à nos jours
Village de pêcheurs, avec une population de 50000
habitants devient un quartier d'Abidjan à partir de 1970.Les
premières maisons sortiront de terre en 1972.
L'ouverture de la voie expresse
« EST-OUEST » suivra en 1979, pour modifier l'allure de
cette banlieue.
La loi N 78-07 du 09 janvier 1978 portant
création des communes de plein exercice en Côte d'Ivoire a
érigé Yopougon en collectivité territoriale. En 1980
Yopougon devient une commune et amorce son développement par la
création d'infrastructures. La ville d'Abidjan s'est principalement
étendue vers Yopougon avec d'importants investissements de l'Etat en
matière d'habitats sociaux, mais les équipements socio collectifs
réalisés restent insuffisants pour le moment.
* LA COMMUNE DE YOPOUGON
La commune de Yopougon couvre une superficie de 153.06
km2 avec une population estimée à plus 1000000 habitants. Les
hommes représentent 51%, les femmes 49% et les jeunes de moins de
20 ans, 56% avec 125413 ménages.
Yopougon est constitué de 12 villages Ebrié et
Attié de type résidentiel, la commune a des quartiers
précaires, traditionnels et 20 quartiers modernisés.
La commune est divisée en 08 quartiers eux
mêmes sous divisés en 32 quartiers (voir annexe).
Elle est limitée :
ü au Sud par l'Océan Atlantique
ü au Nord par la commune d'Anyama et Abobo
ü à l'Est par la commune
d'Attécoubé
ü à l'Ouest par la commune de Songon.
Sa population est un mélange d'autochtones
Ebrié et Attié et d'autres communautés allogènes et
étrangères qui vivent en parfaite harmonie. Les activités
des hommes et des femmes sont surtout concentrées dans le secteur
informel.
Sa diversité ethnique, culturelle, et surtout
l'étendue de son territoire, sont une richesse qui a pour effet
l'implantation d'usines, de commerces, d'écoles, et d'autres instituts
de recherches tels que la station de recherche de l'IRD et l'Institut
PASTEUR.
*INFRASTRUCTURES DE LA COMMUNE DE
YOPOUGON.
la mairie
La mairie de Yopougon est située dans le quartier
Sideci de Kouté, c'est l'un des premiers services d'administration qui
s'intéresse à la population de la commune.
Elle est chargée, en tant qu'organe administratif
et politique d'administrer la population. La population attend d'elle des
réalisations pour améliorer les conditions de vie.
La marie de Yopougon fait partie des membres
engagés dans la lutte contre la violence à l'égard des
femmes, il y a une Organisation Non Gouvernementale qui s'occupe des femmes
maltraitées appelée « FEMMES BATTUES » qui
s'occupe des femmes maltraitées.
Infrastructures de sécurité
Yopougon dispose de 03 commissariats de police avec
150 agents, d'un District et d'une brigade de Gendarmerie de peloton mobile,
d'une caserne de sapeurs pompiers militaires très peu
équipée et d'une Brigade Anti-Emeute. On y trouve de nombreuses
sociétés privées de gardiennage et de protection civile,
auxquelles s'ajoutent des structures d'autodéfenses dans les sous
quartiers.
A l'image des grandes communes,
l'insécurité est grandissante, c'est l'un des chevaux de
batailles de l'actuel conseil municipal.
Infrastructures scolaires et socio-éducatives
De nos jours, l'on associe la réussite
sociale à une réussite scolaire.
Pour former les jeunes de la commune, il existe plusieurs
établissements destinés à donner une éducation
scolaire .Au niveau des établissements, on distingue le secteur
privé du secteur public.
-Ecoles publiques secondaires : la
commune possède 4 établissements secondaires:
v 1 lycée Municipal
v 1 collège moderne
v 1 lycée technique
v 1 collège des jeunes filles
-Ecoles privées secondaires : il
y a 19 établissements privés implantés
dans la commune.
- Au niveau de l'enseignement primaire, la
commune compte 367 écoles primaires publique et
privée.
Infrastructures sanitaires
Yopougon dispose d'un Centre Hospitalier Universitaire
avec toutes commodités modernes pour une meilleure prise en charge des
malades .Il existe également un centre de Protection Maternelle et
Infantile, et surtout des hôpitaux de proximité.Chaque quartier
dispose d'un hôpital, ces hôpitaux de proximité sont
créés par le gouvernement afin que chaque population ait un
accès facile aux soins. Les centres de santé sont dotés de
maternité, de salle d'hospitalisation, de dentistes, de
pédiatres et de pharmacies .La gestion est communautaire .La population
y participe avec à la tète de ces centres des conseils
d'administration. Aujourd'hui, la commune compte 08 formations sanitaires
à base communautaire, 03 centres de santé ; des
dispensaires urbains en plus des hôpitaux publics, des centres de
santé privée dans toute la commune. La commune compte aussi un
nombre important de pharmacies.
Infrastructures économiques
La commune de Yopougon est un centre important
d'activités. La zone industrielle a 300 entreprises.
Yopougon possède 22 marchés et 2000
établissements commerciaux qui regroupent tous les artisans du secteur
informel .Yopougon produit aussi de l'électricité pour les
besoins du pays, et pour la sous région grâce à la
centrale Thermique située à Azito.
Infrastructures socioculturelles et sportives
Il s'agit ici de faire l'inventaire de tout ce qui concoure
aux loisirs de la population. Yopougon dispose de plusieurs centres
d'animation.
Le stade Municipal reçoit des
compétitions sportive et culturelle, notamment le GUEBIA qui
bénéficie du soutien de la mairie.
Au niveau culturel, Yopougon a sa foire commerciale,
industrielle et gastronomique appelée FIGAYO. Elle se tient au mois de
Mars, elle est la plus grande et la plus importante du pays et regroupe plus
de 100 entreprises, draine plus de 15000 visiteurs par jour.
Infrastructures religieuses
Toutes les confessions religieuses sont présentes
pour participer à leur manière à l'éducation morale
et religieuse de la population. Il y a au total 12 églises et 17
mosquées.
PREMIERE PARTIE :
JUGEMENT QUE PORTENT LES FEMMES SUR LA MALTRAITANCE ET
SES MANIFESTATIONS
CHAPITRE I : JUGEMENTS QUE PORTENT LES
FEMMES SUR LA MALTRAITANCE.
1.1-Définition de la maltraitance selon les
femmes
Ici, nous voulons savoir ce que les femmes donnent comme
définition à la maltraitance dans les ménages.Cette
maltraitance se manifeste par plusieurs actes que posent les conjoints à
l'égard de leurs conjointes.
En effet, elles évoquent des actes de brutalité
(des coups et injures), l'infidélité, la démission
financière, le harcèlement sexuel et l'abandon du foyer
conjugal.
Le diagramme suivant en donne l'illustration.
Diagramme 1 : Diagramme de la
répartition des éléments entrant
dans la définition de la maltraitance dans les
ménages selon les Femmes.
.0 La majorité des femmes
considère comme maltraitance dans les différents ménages
les actes de brutalité, les coups et injures que leurs infligent les
conjoints (56 %). Aussi il faut ajouter que l'infidélité est
considérée comme un acte de maltraitance avec un taux de 24 % des
femmes.
Le harcèlement sexuel est à inscrire sous la
rubrique de maltraitance dans les ménages à Yopougon avec (12
%).
Conclusion partielle
La plus part des enquêtées estiment qu'au sein de
leur foyer, il y a des actes perpétrés contre elles par leurs
partenaires intimes qui toucheraient leur intégrité physique,
psychologique, sexuelle.
1. 2- Sentiments des femmes sur la maltraitance
conjugale.
La définition que donne les femmes de la maltraitance
dans les ménages a permis de recueillir leurs sentiments
Les tableaux statistiques et les diagrammes illustrent bien
ces sentiments.
Tableau 1 : Répartition des sentiments des
femmes sur la maltraitance
conjugale.
Qu'en pensez-vous ?
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
D'accord
|
15
|
30 %
|
Pas d'accord
|
35
|
70%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source : enquête sur le terrain 2006.
Il apparaît que 70% des enquêtées
n'acceptent pas la maltraitance dans les ménages, alors que 30 %
l'acceptent.
Tableau 2 : Répartition
des sentiments des femmes sur la maltraitance
conjugale selon de la tranche
d'âge.
Sentiments
Tranches d'âge
|
D'accord
|
Pas d'accord
|
Total
|
[18-25]
|
2
|
4%
|
2
|
4%
|
4
|
8%
|
[26-34]
|
4
|
8%
|
40
|
40%
|
24
|
48%
|
[35-42]
|
8
|
16%
|
20
|
20%
|
18
|
36%
|
[43-50]
|
1
|
2%
|
6
|
6%
|
4
|
8%
|
Total
|
15
|
30%
|
35
|
70%
|
50
|
100%
|
Source : enquête sur le terrain 2006.
La tranche d'âge qui est en désaccord avec
la maltraitance se situe entre 26 et 34 ans (40 %) alors que 16 % de la
tranche d'âge allant de 35 à 42 ans est d'accord avec la
maltraitance conjugale.
Tableau 3 : Répartition
des sentiments des femmes sur la maltraitance
conjugale en fonction du niveau
d'étude.
Sentiments des femmes
Niveau d'étude
|
D'accord
|
Pas d'accord
|
Total
|
Supérieur
|
0
|
0%
|
28
|
56%
|
28
|
56%
|
Secondaire et professionnel
|
1
|
2%
|
4
|
8%
|
5
|
10%
|
Primaire
|
3
|
6%
|
1
|
2%
|
4
|
8%
|
Aucun niveau
|
11
|
22%
|
2
|
4%
|
13
|
20%
|
Total
|
15
|
30%
|
35
|
70%
|
50
|
100%
|
Source : enquête sur le terrain 2006.
La catégorie des femmes qui condamne la maltraitance
est celle qui a un niveau d'étude supérieur ou égale au
niveau secondaire (64 %).Alors qu'au niveau du primaire aucune catégorie
n'accepte la violence, mais (28 %) de femmes composées
d'analphabètes l'acceptent la mort dans l'âme.
Tableau 4 : Répartition des sentiments des
femmes sur la maltraitance
conjugale dans les ménages selon leur situation
matrimoniale.
Sentiments des femmes
Situation matrimoniale
|
D'accord
|
Pas d'accord
|
Total
|
Mariage légal
|
1
|
2%
|
30
|
60 %
|
31
|
62 %
|
Mariage coutumier
|
2
|
4 %
|
2
|
4 %
|
4
|
8 %
|
Union libre
|
12
|
24%
|
3
|
6 %
|
15
|
30%
|
Total
|
15
|
30%
|
35
|
70%
|
50
|
100%
|
Source : enquête sur le terrain 2006
Ici nous constatons un taux élevé en
désaccord .Le désaccord à la violence dans les
ménages légaux atteint (60 %), alors que l'union libre à
un taux de 24%.
Tableau 5 : Répartition des sentiments des
femmes sur la maltraitance
csonjugale selon la catégorie
socioprofessionnelle.
Sentiments des femmes
Catégorie socioprofessionnelle
|
D'accord
|
Pas d'accord
|
Total
|
Cadres supérieurs
|
0
|
0 %
|
28
|
56%
|
28
|
56%
|
Cadres moyens supérieurs
|
0
|
0 %
|
4
|
8 %
|
4
|
8%
|
Ouvriers
|
5
|
10%
|
1
|
2 %
|
6
|
12 %
|
Secteur informel
|
2
|
4 %
|
1
|
2 %
|
3
|
6 %
|
Sans emploi
|
8
|
16%
|
1
|
2 %
|
9
|
18 %
|
Total
|
15
|
30%
|
35
|
70%
|
50
|
100%
|
Source :
enquête sur le terrain 2006.
16 % des femmes sans emploi acceptent la violence conjugale
et (10 %)
d'ouvriers .Les cadres supérieurs (56 %) et les cadres
moyens supérieurs (8 %).
Conclusion partielle
En somme, plus de la moitié des femmes condamnent la
maltraitance conjugale sous toutes ces formes (70 %), alors que certaines
l'acceptent par ce qu'elles appartiennent à des couches sociales
très pauvres (30 %).
Cependant il faut dire que cette maltraitance n'est pas
fonction de l'âge car la tranche d'âge [26-34] n'est pas d'accord
avec cette maltraitance (40 %).
Les cadres supérieurs et moyens supérieurs
rejettent systématiquement toute idée de maltraitance (64 %)
alors que celles au chômage (16 %) ne la rejettent pas.
CHAPITRE II : MANIFESTATION DE LA MALTRAITANCE A
L'EGARD DES FEMMES
Dans ce chapitre nous allons nous intéresser aux
différents acteurs qui participent de manière passive ou active
à la maltraitance dans les ménages.
2.1-Les auteurs
Nous entendons par auteurs, tous les hommes qui quel que soit
leur âge, leur niveau d'instruction, leur classe sociale, se sont unis
à des femmes et vivant sous le même toît avec elles, qui ont
eu ou pas des enfants et se sont rendus coupables de violence ou de
sévices à l'égard de leurs conjointes.
Voici quelques propos d'hommes.
- M. Z, 40 ans, chauffeur de taxis, affirme que :
« la femmes est faite pour céder à l'homme
et pour supporter même son injustice ».
- Mr. A, 32 ans, instituteur,
déclare : « il faut souvent la passer
à tabac pour qu'elle comprenne que c'est l'homme qui commande et non la
femme ».
- Mr. O ,35 ans, laisse
échapper : « je la frappe quand elle me
fait quelque chose qui ne me plaît pas ou qui va contre mes
intérêts »
- Mr. B, 48 ans dit : « il faut montrer
à la femme que ce n'est pas la civilisation occidentale qui va nous
faire perdre nos traditions, donc il faut la corriger à chaque fois
qu'elle déraille ».
A travers ces propos, ces hommes cherchent à
se faire respecter, car pour eux l'Afrique doit garder ses traditions, à
savoir qu'une femme doit être soumise à son mari.
2. 2-Les victimes
Nous appelons victimes, toutes les femmes qui sont unies
à des hommes et vivent avec eux sous le même toit avec leurs
enfants et qui font l'objet de violence de la part de leurs conjoints.
Finalement les victimes, ici sont celles qui subissent la
maltraitance des hommes au sein de la famille nucléaire.
Voici quelques propos :
- Mme O, 32 ans, laisse entendre que,
« notre tradition donne l'opportunité à
l'homme de nous battre lorsque nous sommes en
erreur ».
- Mlle J ,26 ans : « j'ai
peur qu'il me casse une dent encore, car la première fois personne n'est
intervenue ».
- Mme C, 28 ans, « j'ai peur qu'il
me défigure par ce que mon père aime qu'on frappe la femme,
c'est çà être garçon chez
lui ».
En somme, il faut dire que la maltraitance dans les
ménages est miltiforme en ce sens que leur réaction est
différente en fonction du milieu social dans lequel elles vivent.
Il conviendrait d'encourager une intervention
spécifique pour chaque catégorie sociologique des auteurs.
Analysons le phénomène des acteurs impliqués dans le
phénomène de la maltraitance.
2. 3 - La catégorie sociodémographique des
acteurs
Ici, nous allons mesurer l'ampleur de la maltraitance dans les
ménages en fonction de la catégorie sociodémographique.
2.3.1- Les auteurs
Tableau 6 : Répartition de la maltraitance
selon la catégorie
socioprofessionnel des auteurs
Catégorie
Socioprofessionnelle
|
Effectif
|
Pourcentages
|
Cadres supérieurs
|
0
|
0 %
|
Cadres moyens supérieurs
|
0
|
0 %
|
Ouvriers
|
6
|
30 %
|
Secteur informel
|
3
|
15 %
|
Sans emploi
|
13
|
55 %
|
Total
|
20
|
100 %
|
Source : enquête sur le terrain en 2006.
Dans le tableau 6, les sans emploi maltraitent plus leurs
partenaires (55 %) par rapport à ceux qui exercent dans le secteur
informel (15 %), les ouvriers (30 %). En clair, le taux de maltraitance est
plus élevé dans les 3 catégories
précédentes par rapport aux cadres supérieurs et moyens
supérieurs (0 %).
Diagramme 2 : Diagramme de la répartition de la
maltraitance
selon le niveau d'étude des auteurs
Deux niveaux présentent les
caractéristiques de croissance de la maltraitance des femmes dans les
ménages à savoir : aucun niveau 50 % et le niveau primaire
35 %.Quant au niveau supérieur (5%) le secondaire et le
professionnel représentent un faible pourcentage (10 %).
Diagramme 3 : Histogramme de la répartition de
la maltraitance selon la
tranche d'âge des auteurs
Tableau 7 : Répartition de la
maltraitance selon la situation matrimoniale
des auteurs.
Situation matrimoniale
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Mariage légal
|
1
|
5 %
|
Mariage coutumier
|
12
|
60 %
|
Union libre
|
7
|
35 %
|
Total
|
20
|
100 %
|
Source : enquête sur le terrain 2006.
Le tableau ci-dessus présente les
différents pourcentages des situations matrimoniales dans lesquelles le
taux de la maltraitance est croissant.
En effet, le mariage coutumier (60 %) et l'union libre avec 35
% présentent un fort pourcentage des hommes qui maltraitent leurs
compagnes.
2.3. 2- Les victimes
Tableau 8 : Répartition de la maltraitance
selon la catégorie
socioprofessionnelle des victimes.
Catégorie socioprofessionnelle
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Cadres supérieurs
|
0
|
0 %
|
Cadres moyens supérieurs
|
1
|
2 %
|
Ouvrières
|
13
|
26 %
|
Secteur informel
|
8
|
16 %
|
Sans emploi
|
28
|
56 %
|
Total
|
50
|
100 %
|
Source :
enquête sur le terrain 2006.
La majorité des femmes qui subissent la maltraitance
dans les ménages est
56 % pour les sans emploi, et de 26 % pour les ouvriers et 16
% pour le secteur informel.
Diagramme 4 : Diagramme de la maltraitance selon
niveau
d'étude des femmes.
Ici, nous remarquons qu'il y a un fort
taux de croissance de la maltraitance à
deux niveaux à savoir : aucun niveau (70 %) et le
niveau primaire (18 %).
Tableau 9 : Répartition de la maltraitance
selon la tranche d'âge des
femmes.
Tranche d'age
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
[18-25]
|
13
|
26
|
[26-34]
|
5
|
10
|
[35-42]
|
30
|
60
|
[43 -50]
|
2
|
4
|
Total
|
50
|
100
|
Source : enquête sur le terrain 2006.
Ce tableau montre que la violence se
manifeste plus chez les femmes qui ont entre 35 et 42 ans (soit 60 %), pour la
tranche d'âge entre 18 et25 ans (soit 26 %).
Diagramme 5 : Diagramme de la
maltraitance selon la situation
matrimoniale des femmes.
A la suite des unions entre les conjoints, on remarque
que la violence des femmes dans les ménages est plus fréquente
dans les unions libres (70 %), que les unions dans le mariage coutumier (28
%).
CHAPITRE III : LES DIFFERENTS TYPES DE MALTRAITANCE
ET
LEURS FREQUENCES
Dans ce paragraphe nous allons nous intéresser aux
différents types de maltraitance que le conjoint exerce sur la conjointe
dans le foyer. Les violences dont sont victimes les femmes dans les
ménages revêtent trois formes. Pour cela nous allons
présenter dans le tableau ci-dessous les différents types de
maltraitance que subissent les femmes.
Tableau 10 : Différents types de
maltraitance
Types de maltraitance
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Violences physiques
|
34
|
68 %
|
Violences psychologiques
|
10
|
20 %
|
Violences sexuelles
|
6
|
12 %
|
Total
|
50
|
100 %
|
Examinons maintenant les trois types de violences
à savoir : les violences physique, psychologique, sexuelle.
3.1- Les violences
physiques
Le terme « violences
physiques » concerne les coups et blessures, la brutalité
infligées aux femmes dans les différents ménages .A
l'analyse, la violence physique affecte l'intégrité de la femme,
en ce sens que cette forme de violence se vit beaucoup dans les ménages
de Yopougon avec un taux très élevé de 68 %. Les violences
physiques prennent de l'ampleur dans les ménages du fait de la
brutalité des auteurs en question qui appartiennent à des classes
sociales pauvres.
Une enquêtée a fait cette
révélation :
- Mme K, 33 ans, vendeuse de
galettes : « pour une petite affaire, il me bat
comme un animal ».
3. 2- Les violences psychologiques ou
émotionnelles
Les violences psychologiques ou émotionnelles
se caractérisent par l'intimidation, l'adultère, la diffamation,
le mariage forcé, l'insulte, la provocation, la calomnie, la pression,
la menace, le silence imposé et la séparation.
En effet, de manière générale, ce type
de violence se manifeste de moins en moins dans les ménages.
- Mme O, 32 ans, déclare :
« chaque fois qu'on se dispute, il met mes bagages dehors
comme si on n'était pas marié ».
3. 3- Violences sexuelles
S'agissant de cette autre forme de violence, elles se
caractérisent par le viol conjugal, l'avortement forcé, le
harcèlement sexuel, et les attouchements non voulus.
Une femme a voulu faire ce témoignage :
- Mlle K, 27 ans : « c'est lorsque
je fais mes menstrues que mon mari choisit pour me faire la cour, pourtant cela
ne me plaît pas et c'est salissant. Quand je m'oppose, il me
menace ».
3. 4 - Fréquences des
maltraitances et les soins médicaux.
Tableau 11 : Fréquence de
la maltraitance dans les ménages.
Période de la maltraitance
Fréquences de la maltraitance
|
Pendant la grossesse
|
Fin du mois
|
N'importe quand
|
Etat d'ivresse
|
Total
|
Toujours
|
1
|
33%
|
12
|
60%
|
15
|
79%
|
4
|
40%
|
32
|
64%
|
Souvent
|
2
|
67%
|
5
|
25%
|
3
|
16%
|
2
|
10%
|
10
|
20%
|
Quelque fois
|
0
|
0%
|
3
|
15%
|
1
|
5%
|
4
|
40%
|
8
|
16%
|
Total
|
3
|
100%
|
20
|
100%
|
19
|
100%
|
10
|
100%
|
50
|
100%
|
Source : enquête sur le terrain 2006.
La violence a toujours cours dans les foyers (64%).Certaines
femmes ont affirmé que cette violence se manifeste dans leur
ménage (20 %), d'autres attestent que la maltraitance a lieu dans leur
couple (16 %).
3. 5- Les soins médicaux
Compte tenu de la fréquence élevée de la
maltraitance des femmes dans les ménages, l'on peut dire que les femmes
subissent de plus en plus la violence de la part de leurs conjoints. Cette
maltraitance se caractérise par les coups donnés aux femmes lors
des bagarres entre conjoints et qui peuvent entraîner plusieurs
lésions sur le physique, et le psychique des femmes.
Le diagramme caractérisant la fréquence des
soins médicaux des femmes dans les différents centres de
santé de la dite commune se présente comme suite :
Diagramme 6 : Diagramme de
fréquence des soins médicaux
reçus par femmes maltraitées
56 % d'entre elles ont affirmé, qu'à
chaque fois qu'il y a eu un acte de violence, elles ont eu besoin des soins
médicaux
Conclusion partielle
Au terme de ce qui précède, la maltraitance des
femmes dans les ménages à Yopougon est due à l'indigence
économique ,15 % chez les hommes et 16% chez les femmes, le
chômage croissant chez ces populations ,55 % chez les hommes,
56 % chez les femmes et de la classe ouvrière
caractérisée par des salaires précaires 30 % chez les
hommes, et 26 % chez les femmes. L'impunité totale des auteurs est due
et à d'autres facteurs. Les femmes ignorent leur droit.
DEUXIEME PARTIE :
LA REACTION DES FEMMES FACE A LA MALTRAITANCE ET
LES CONSEQUENCES
Dans cette partie, nous allons nous intéresser
à la réaction positive des femmes et les conséquences qui
en découlent.
En effet, sur 50 femmes interrogées ,35 affirment
réagir par la violence à l'acte de maltraitance de leur conjoint
(70%) alors que seulement 15 femmes subissent sans réagir (30 %).
CHAPITRE I : RAISONS AVANCEES PAR CELLES QUI
REAGISSENT A LA MALTRAITANCE
Les raisons évoquées par les femmes qui
réagissent contre la maltraitance s'articulent autour de deux axes
l'intériorisation et la dénonciation.
1.1- L'intériorisation
Si la femme intériorise sans réagir, l'homme
continue de l'agresser autant de fois que ses instincts le poussent à le
faire. La femme estimant qu'il cessera un jour, fait preuve de patience. Par
ailleurs, les auteurs coupables d'actes de maltraitance présentent
quelque fois les excuses aux victimes et promettent de ne plus recommencer car
ils regrettent leurs actes. Nous avons posé cette
question : « Réagissez-vous à cette
violence ?si oui comment ? »
- Mlle J, 27 ans ménagère,
répond : « j'ai attendu tous ces moments
avant de réagir, parce que pour moi l'homme est le maître de la
maison et c'est à lui de mettre les choses en ordre, mais voyant sa
persistance dans la violence, j'ai pris mon courage à deux mains pour me
battre avec lui et il sait qui a
gagné »
-Mlle A 34 ans,
divorcée : « Au début, j'avais
peur de lui, mais le jour ou j'ai réagi avec violence en me battant avec
lui, il a compris que la violence ne peut pas régler le problème
du couple. »
-Mme O, 47ans couturière : «
De peur de le perdre, je me retenais toujours, mais j'ai fini par
craquer et c'est comme çà que çà se passe toujours
dans les couples. »
-Mlle K 22 ans gérante de
cabine : « j'avais, peur qu'il me
sépare de mon bébé, après la mort de notre enfant,
j'ai décidé de prendre mes
responsabilités ».
1. 2- La dénonciation
Ici, elles réagissent immédiatement dans
l'espoir d'instaurer le dialogue afin d'éviter que ne s'installent les
rancoeurs dans le couple. La réaction des ces femmes s'explique aussi
par le fait qu'elles pensent avoir des droits, donc s'opposent à toute
action qui tendrait à violer leur foyer.
Certaines réagissent par des coups ou des injures
où font intervenir une tierce personne pour résoudre le
problème qui les opposent.
- Mme P 29 ans concubine
affirme : « j'ai réagi
immédiatement parce que lors de notre première rencontre il m'a
fait un cours sur le droit de la femme dans le foyer ».
- Mlle C 23 ans commerçante :
« moi, c'est oeil pour oeil, dent pour dent ;
çà se comprend non ».
- Mlle J 18 ans, jeune
déscolarisée : « Quand quelqu'un
montre qu'il est violent, il faut lui montrer immédiatement
que tu es plus violent que
lui ».
Mme B 34 ans, ménagère, affirme :
« la femme n'est pas faite, pour subir les brimades de
l'homme, il faut qu'elle prenne ses responsabilités immédiatement
vis avis de l'homme ».
CHAPITRE II : POUR QUELLES RAISONS CERTAINES
FEMMES NE REAGISSENT PAS
Plusieurs facteurs empêchent les femmes de
réagir à la violence quelle subissent de la part de leur
conjoint. Parmi ces facteurs il y a des facteurs d'ordre affectif et
psychologique et des facteurs d'ordre sociologique.
2.1- Facteurs d'ordre affectif et psychologique
Les facteurs d'ordre affectif et psychologique ont une
influence sur le comportement de la femme et l'empêchent de
réagir à la maltraitance dont elle est victime. Parmi ces
facteurs il faut citer l'amour, la culpabilité, la peur et leur
état de santé.
2.1.1- L'amour
Au nom de l'amour qu'elles éprouvent pour leur
partenaire, elles s'abstiennent de tout acte de riposte afin de ne pas
compromettre les relations qu'elles ont construites durant plusieurs
années avec beaucoup de sacrifices.
Pour, certaines, il faut penser aux enfants qu'elles ont eus
et les moments agréables passés ensembles.
Edifiantes sont les propos suivants :
- Mme B 38 ans,
mariée : « on y peut rien car c'est un
problème de couple auquel il faut
s'habituer ».
- Mme K 28 ans, déplacée de
guerre : « il faut l'accepter et rester au
foyer parce qu'on a déjà des enfants que nous devons
élever, éduquer, insérer dans la vie
socioprofessionnelle ».
2.1. 2- La culpabilité
Le sentiment de culpabilité est très
fréquent dans les relations de couple et se manifeste chez la femme.
Elles acceptent d'être la première responsable
parfois sans chercher à comprendre. Elles demandent pardon à
leurs maris.
- Mlle 20 ans, victime affirme : «je ne
peux rien faire, j'ai toujours tort oh ».
- Mme B18 ans,
mariée : « tu sais depuis mon enfance,
j'ai toujours considéré l'homme comme l'être suprême
qui a toujours le dernier mot, donc lorsqu'il me frappe, je, trouve
çà normal ».
2.1. 3- La peur
La peur est l'un des facteurs évoqué par les
femmes pour ne pas réagir à la maltraitance parce qu'elles
veulent rester dans le foyer conjugal même s'il y a des
difficultés. Elles craignent que le conjoint ne mette en
exécution ses menaces. Le mutisme de ces femmes s'explique par la peur
d'affronter la solitude ou de quitter leurs maris. Elles savent, en effet les
préjugés que nourrit la société envers les femmes
célibataires, donc elles préfèrent rester dans cette
atmosphère de violence.
Certaines, ne veulent pas laisser à une autre femme
l'éducation de leurs enfants.
Voici quelques propos :
- Mme C, 30 ans,
mariée : « c'est le courage et la
patience qui sont mes armes de bataille, sans eux la vie de couple n'est
rien ».
2.1.4- Leur état de santé
Pour certaines femmes leur réaction est
négative à cause de leur handicape physique qui les empêche
de répliquer à tout acte de violence de leur partenaire.
- Mme K 39 ans concubine,
aveugle : « mon fils tu sais quand tu es
aveugle, c'est pas bon « dhè ». Mon mari sort
quand il veut et rentre quand il veut, .Et lorsque je lui fais des reproches,
il me frappe. »
2. 2-Facteurs d'ordre sociologique
Ici nous entendons par facteur d'ordre sociologique,
tous les facteurs exogènes qui ont une influence sur le comportement de
la femme et son environnement.
Parmi ces facteurs, nous avons les facteurs
économiques, les coutumes matrimoniales et l'ignorance.
2. 2.1- Facteurs économiques
Les problèmes économiques auxquels elles
devront faire face en voulant se soustraire à la violence conjugale
constituent un motif de silence chez ces femmes maltraitées. Souvent ne
sachant où aller si elles venaient à se séparer de leurs
conjoints et comment subvenir à leurs besoins
élémentaires, et à ceux des enfants, elles se
résignent à vivre dans le silence.
Même quand elles sont accueillies par des parents
à leur départ du foyer, à la longue certains membres de
leur famille leur rappellent que la place de la femme est dans son foyer avec
tout ce que cela peut comporter comme abnégation.
Le facteur économique joue aussi pour les femmes vivant
dans le luxe car elles ne veulent pas perdre les avantages financier,
matériel et sociaux dont elles jouissent.
2. 2. 2- Les coutumes
Partout dans le monde comme par exemple au Nord de la
Côte d'Ivoire en région Malinké, lorsque la famille remet
la mariée au marié,celui-ci reçoit un
« gbègnin »16(*).Cela lui confère le droit très
explicitement de la corriger, donc de la battre s'il juge que l'acte qu'elle a
posé mérite d'être sanctionné .Cette manière
de faire existe chez les Chinois car un proverbe chinois dit : « une
femme mariée est comme un baudet, une fois acheté, on peut s'en
servir comme on veut »17(*). En somme se marier, c'est tacitement donner son
accord et accepter d'être battue par son époux sans être
capable de riposter, puisque la coutume l'autorise.
2. 2. 3 - L'ignorance
Compte tenu du fort taux d'analphabétisme qui
est de 57,6 % de la population nationale avec 76,5% de femmes et 70% de la
population féminine18(*), on constate que les femmes ignorent leur droit
compte tenue du taux d'analphabète chez elles. Ceci les amène
à se taire et à subir les maltraitances.
CHAPITRE III : CONSEQUENCES DES VIOLENCES
EXERCEES SUR LES
FEMMES
Les violences exercées sur les femmes par leur
conjoint ont des effets physique et psychique sur leur santé .Voici
quelques conséquences.
3.1 -Au plan physique et psychologique
Les sévices corporels font partie des violences
physiques faites aux femmes par leurs partenaires et comprennent les
lésions et les troubles somatiques, 55% de femmes accueillies dans les
centres de santé de Yopougon en sont porteuses.
Les lésions dues à la violence comprennent les
contusions, les coupures, les écchymoses à l'oeil, les commotions
et les fractures. Les violences provoquent de fausses couches, des
lésions articulaires, la perte partielle ou totale de la vue, de l'ouie,
des cicatrices, des brûlures, des morsures, des maux de tête
chroniques, des douleurs abdominales, musculaires et des troubles du sommeil
.Ces femmes sont défigurées à vie par leurs conjoints qui
leurs lancent souvent de l'acide au visage par vengeance, d'autres s'adonnent
à l'alcoolisme.
Ces violences engendrent chez certaines le stress,
l'anxiété, la dépression sévère, la folie,
la peur, un comportement agressif , la mauvaise humeur.
Quelques unes se sont exprimées :
- Mlle C 25 ans,
concubine : « Avant je ne consommais pas
l'alcool, mais lorsque la violence a commencé à prendre de
l'ampleur dans notre couple alors j'ai commencé à boire
après chaque acte de violence pour oublier un peu ce qui s'est
passé »
- Mme J 30 ans,
ménagère : « A force de me battre
à chaque fois pour un rien, je n'ai plus de dents
naturelles ».
3. 2- Au plan économique
L'indigence économique de la population
enquêtée, 53,5 % d'entre elles vivent en dessous du seuil de
pauvreté. Les soins médicaux sont onéreux de sorte que 62
% des femmes ne fréquentent pas un centre de santé.
3. 3 -Au plan sexuel
La frigidité est l'une des conséquences
sexuelles qui découlent de la maltraitance des femmes dans les
ménages. Cette absence de désir sexuel chez les femmes est due
à la persistance de la violence de la part du conjoint.
Ces femmes ont du dédain pour l'homme et n'ont aucune
envie d'avoir des rapports sexuels.
3. 4 - Au plan social
La maltraitance des femmes dans les ménages
entraîne le divorce ou la séparation des conjoints.
En effet, 35 % d'entre elles sont
répudiées par leurs partenaires après les actes de
violence commis sur elles, 45% des hommes vivent seuls dans les foyers avec ou
sans enfants et 55% des femmes ont quitté leur foyer avec regret.
Voici ce qu'elles disent :
- Mme O 30 ans,
divorcée : « j'ai une envie de retourner
auprès de lui, mais c'est DIEU qui a voulu
çà ».
- Mlle K 25 ans affirme : « je
veux retourner à cause de mes deux filles car je veux les voir grandir,
c'est tout. »
- Mme B36 ans : « je ne veux pas
qu'un autre assure l'éducation de mes
enfants ».
La dissociation de la cellule familiale a des
répercutions sur les enfants.
La maltraitance des femmes dans les ménages est
le quotidienne dans les familles illettrées.
Les enfants victimes de cette situation adoptent une conduite
hostile, témoins
des violences courent le risque eux-mêmes d'être
agressé et d'avoir des problèmes d'adaptation. A cet effet, une
enquêtée nous dit ceci :
- Mme O 27 ans : « il
était 3heures du matin lorsque mon mari rentrait tout saoulé et
je lui ai simplement demandé pourquoi rentrer aussi tard, sans rien
chercher à comprendre il a commencé à me battre avec tout
ce qui lui tombait sous la main en oubliant que nous dormions avec notre
enfant de 12 ans dans la même chambre et lors de notre bagarre, notre
enfant a pris un coup de bâton sur la tête. Depuis ce jour il ne
dort plus avec nous et nos relations sont devenues très
dures. »
Cette situation de violence fait que très tôt les
enfants sont livrées à eux même et se cherchent.
TROISIEME PARTIE :
MESURES ET RECOMMANDATIONS FACE A LA MALTRAITANCE A
L'EGARD DES FEMMES.
CHAPITRE I : ACTIONS MENEES AU PLAN
INTERNATIONAL
Vu les sévices perpétrés contre les
femmes, les pays du monde entier par le canal de l'Organisation Nations Unies,
ont mené des actions visant à promouvoir des droits de la femme.
L'objectif de l'Organisation des Nations Unies est d'améliorer la
condition de vie des femmes dans le monde entier. La première
conférence mondiale des femmes s'est tenue à Mexico en 1975.La
Décennie Internationale de la femme et la Convention des Nations Unies
sur l'élimination de toutes formes de discrimination à
l'égard de la femme en 1979 a été, ratifiée par 180
pays.
Voici quelques textes et actions qui ont été
faites par les Etats qui font partie de l'Organisation des Nations Unies.
1.1- Convention sur l'élimination de toutes
formes de discrimination à l'égard
de la femme.
Un grand pas vers la réalisation de
l'objectif qui consiste à assurer l'égalité des droits des
femmes a été franchi le 18 décembre 1979 avec l'adoption,
par l'Assemblée générale de la convention sur
l'élimination de toutes formes de discrimination à l'égard
des femmes .La convention qui comprend 30 articles, énonce sous une
forme juridiquement contraignante, les principes et les mesures, qui ont
été acceptés par tous les Etats en vue d'assurer
l'égalité des droits de la femme.
L'adoption de cette convention a marqué le
point culminant des consultations qu'ont mené, pendant cinq ans, divers
groupes de travail.
La convention couvre tous les aspects de la question et
donne la mesure de l'exclusion et des restrictions dont les femmes sont l'objet
du seul fait qu'elles sont des femmes, en demandant l'égalité de
droit pour les femmes, quel que soit leur statut matrimonial, dans tous les
domaines : politique, économique, social, culturel, et civil. Elle
engage les pays à prendre des dispositions législatives en vue
d'éliminer toute discrimination ,leur recommande d'adopter des mesures
temporaires spéciales visant à accélérer
l'instauration d'une égalité de fait entre hommes et femmes et de
faire en sorte de modifier les attitudes socioculturels qui perpétuent
la discrimination.
Adoptée, ouverte à la signature, à
la ratification et à l'adoption par l'Assemblée
Générale des Nations Unies dans sa résolution 34/180 du 18
décembre 1979 et entrée en vigueur le 3 septembre 1981, elle
montre a quel point les Etats sont soucieux de l'égalité de
l'homme et de la femme, en ce qu'ils condamnent la discrimination à
l'égard des femmes sous toutes ses formes .Ils conviennent de poursuivre
par tous les moyens appropriés et sans retard à mettre en place
une politique tendant à éliminer toute discrimination à
l'égard des femmes, et a cette fin, s'engage à inscrire dans leur
constitution nationale ou toutes autres dispositions législatives
appropriées le principe de l'égalité des femmes et des
hommes.
Elle les encourage à adopter des mesures
législatives et d'autres mesures appropriées assorties de
sanctions en cas de besoins et instaurer une protection juridictionnelle des
droits de la femme sur un même pied d'égalité avec les
hommes et d'abroger toutes les dispositions pénales qui constituent une
discrimination des femmes.
En somme, les Etats prennent dans tous les
domaines politiques, économique, social, et culturel, toutes les mesures
appropriées, y compris, des dispositions législatives, pour
assurer le plein développement et le progrès des femmes, en vue
de leur garantir l'exercice et la jouissance des droits de l'homme et des
libertés fondamentales sur la base de l'égalité avec les
hommes.
1. 2- Protocole facultatif à la convention des
Nations Unies sur
l'élimination de toutes formes de
discrimination à l'égard des femmes.
Ce protocole adopté par l'Assemblée
Générale des Nations Unies dans sa résolution 54/4
du 6 octobre 1999 et ouverte à la signature, à la ratification et
à l'adhésion le 10 décembre 1999, entre en vigueur le 22
décembre 2000 et, donne une nouvelle dimension à la lutte pour
la promotion et la protection des droits de la femme.
En effet, il va investir le comité sur
l'élimination de toutes sortes de discriminations à
l'égard des femmes et d'attributions plus significatives à savoir
être saisi de recours individuel à la justice, mais aussi
procéder à des enquêtes. Les femmes victimes de violation
flagrantes de leur droit pourront s'adresser individuellement au comité
pour lui faire part de leur plainte et de leurs préoccupations au cas
où elles auront épuisé toutes les voies de recours
internes.
Aussi permet-il au comité de bien mener une
enquête en cas de violation de leur droit dont les résultats
pourront servir à mettre la pression sur le pouvoir en place afin de
mettre fin à la discrimination contre les femmes.
1. 3- Déclaration
sur l'élimination de la violence à l'égard
femmes.
Elle a été
proclamée par l'Assemblée Générale des Nations
Unies le 20 décembre 1993 dans sa résolution 48/104 en mettant
l'accent sur la conclusion figurant au paragraphe 23 de l'annexe à la
résolution 1990/15 du Conseil économique et social, en date du 24
mai 1990, selon laquelle ,il est constaté que la violence à
l'égard des femme exercée dans la famille et dans la
société se répend partout ,quel que soit le revenu, la
classe sociale et culturelle de la femme, et que des mesures urgentes et
efficaces doivent être prises pour éliminer les effets
collatéraux.
En effet, alarmée de constater que
les femmes ont du mal à s'assurer l'égalité juridique,
sociale, politique et économique dans la société, en
raison notamment de la persistance et du caractère endémique de
la violence, l'Assemblée Générale proclame solennellement
la déclaration sur l'élimination de la violence à
l'égard des femmes et demande instamment que tout doit être mis en
oeuvre pour faire universellement connaître et la respecter.
1. 4- Action des Organisations internationales
Ces organisations internationales ont pour
rôle d'aider les femmes à connaître leur droit fondamental
et à mettre fin aux exactions dont elles sont l'objet dans tous les
domaines de la vie.
C'est dans ce cadre qu'Amnesty International a mis
pression sur certains gouvernements pour sauver des femmes victimes de violence
extrême dont elles souffrent dans les foyers19(*). La IPPF, grâce
à ses sections locales dans les pays travaille sur l'élimination
de la violence sexiste .Sous son auspice, IPPF région Afrique, la
section locale de Maurice a participé activement à la prise de
décision qui a conduit à l'élaboration d'une loi assurant
la protection contre la violence domestique.
En 1998, le Fonds de Développement des
Nations Unies pour la Femme (UNIFEM) a entrepris des campagnes
régionales en Afrique, en Asie pacifique et en Amérique Latine
pour attirer l'attention sur la question de la violence contre la femme dans le
monde entier. Elle gère un fonds spécial de soutien à des
ménages visant à éliminer la violence contre les femmes,
initiative qui a décaissé 3,3 millions de dollars pour 71 projets
réalisés dans le monde depuis 1996. L'ONU a contribué
à la promotion de l'égalité et du bien être des
femmes avec UNIFEM et l'Institut Internationale de la Recherche et de
Formation pour la Promotion de la Femme(INSTRAW) et permis d'améliorer
la qualité de vie des femmes et de promouvoir les droits des femmes dans
plus de 100 pays. INSTRAW mène des recherches et des activités de
formation et UNIFEM finance des projets qui recherchent à
éliminer la violence à l'égard des femmes, à faire
reculer la propagation du VIH/SIDA et à promouvoir la
sécurité des femmes, en améliorant par exemple leur
accès au travail et leur droit à hériter de la terre et
autres droits de succession. En Côte d'Ivoire, l'UNIFEM a apporté
son soutien à L'AIDF.
En septembre 1998, la Banque Internationale de
Développement a rassemblé 400 experts de 37 pays pour examiner
les causes de la violence domestique ainsi que les politiques et les programmes
pour y remédier.
Une étude faite par la Banque Mondiale sur plus
de 2000 cas de femmes battues, enregistrées pendant une période
de 5 ans au moins au poste de police de Sao Paolo, a montré que
plus de 70% des incidents de violence signalée ont lieu au foyer de la
victime. Ce qui conduit les autorités brésiliennes à
prendre des mesures appropriées pour palier ce problème20(*).
CHAPITRE II :ACTIONS MENEES AU PLAN
NATIONAL.
Au regard de toutes les actions menées au
niveau international, l'Etat de Côte d'Ivoire a ratifié la
convention sur l'élimination de toute forme de discrimination à
l'égard des femmes21(*). Le 28 février 2000, eut lieu l'adoption du
décret 2000-133 portant organisation du ministère de la Famille
et de la promotion de la femme dans laquelle un comité national de
lutte contre les violences faites aux femmes rattaché au cabinet a vu le
jour.
2.1- Au niveau juridique
En Côte d'Ivoire aucune loi spécifique
n'a été prise pour réprimer la violence conjugale.
Seulement, c'est au terme de certains articles que la jurisprudence
pénale ivoirienne peut statuer en la matière.
C'est ainsi que, lorsque le partenaire bat sa
femme, il pourra être poursuivi pour violence et voie de fait ou de coups
et blessures volontaires et sanctionné au terme des articles 345 ;
387 ; al.1, 2, 3,4 ; 388 du code pénal.
Ainsi l'article 345 du code pénal stipule
que : « quiconque volontairement , porte des coups ou
fait des blessures ou commet toutes autres violences ou voie de fait est
puni :
1- de l'emprisonnement de 5 à 20 ans lorsque les coups
portés et les blessures faites même sans intention de donner la
mort l'ont pourtant occasionnée ;
2- d'un emprisonnement de 5 à10 ans et d'une amende de
50000 à 500000 francs lorsque les violences ont occasionné une
mutilation, amputation ou privation de l'usage d'un membre, la cavité ou
la perte de l'oeil ou tout autre infirmité permanente ;
3- d'un emprisonnement de 1 à 5 ans et d'une amende de
20000 à200000 francs lorsqu'il en résulte une maladie ou une
incapacité totale de travail personnel pendant plus de 10
jours ;
4- d'un emprisonnement de 6 mois à un an et d'une
amende de 10000 à 100000 francs lorsqu'il n'en résulte aucune
maladie ou incapacité de travail de l'espèce mentionnée
à l'alinéa précédent ».
Par ailleurs, le code civil en son sein met un accent
particulier sur la violence conjugale et la réglementation du mariage
entre conjoint afin d'éviter toutes amalgames.
En effet, l'usage de la violence sur les femmes dans les
ménages étant réglementée par des lois
particulières, les dispositions légales en vigueur porte sur le
code civil regroupant l'ensemble des lois en vigueur relative au mariage en
Côte d'Ivoire. Le délit ou tout autre forme d'infraction ne peut
exister et n'a de fondement que part la loi et, que l'ensemble de ces lois
étant défini le dommage de compétence, il convient
d'utiliser celles qui s'adaptent à notre objet d'étude,
d'où la référence exclusive à la loi relative au
mariage.
Ainsi, la loi relative au mariage dans ses articles
1 ; 2 ; 3 ; 4 énonce les conditions préalables
à tout mariage.
Ces conditions étant respectées, l'on
peut célébrer le mariage, qui est l'acte d'autorisation
légale délivré par les institutions de l'Etat en charge
permettant à deux personnes de sexe différents de s'unir.
Il faut dire que cette union à tous les niveaux
se réfère à la loi relative au mariage en son article 51
du code civil qui stipule que : « les époux
s'obligent à la communauté de vie et il se doivent mutuellement
fidélité, secours, et assistance. »
En Côte d'Ivoire les actions et les poursuites en
matière de délit conjugal entre conjoints relève
de la compétence des autorités en charge. Aussi selon
l'article 10 de la loi 64-375 relative au mariage célébré
par un officier de l'état civil, entrée en vigueur le 7 octobre
1964: « seul le mariage célébré par un
officier de l'état civil à des effets légaux ».
Selon, l'article 28 « il est délivré aux époux
un livret de famille et un certificat de célébration civile
établis suivant les modèles fixées par ce
décret ».Il permet d'ajuster leur comportement pour ne pas
tomber sous le coup des sanctions prévues par les article 345 ;
387 ; 390 ; 391 du code pénal.
En somme, tout homme qui ayant
célébré un mariage et ne se conformant pas à ces
obligations se rend coupable de délit de mariage sera puni
conformément aux lois et règles en vigueur.
2. 2- Intervention policière dans la commune de
Yopougon
Face à une plainte déposée par une
épouse contre son époux dans un commissariat, les agents de la
police réconcilie ou répriment les auteurs.
En effet, la réconciliation est la plus
utilisée par ce que les agents tiennent comptent de la
particularité de la tradition africaine pour régler les
différends entre époux, par le dialogue. Ils vont demander
d'abord, aux conjoints de s'expliquer sur les raisons qui les conduisent
à la violence. Ensuite, ils essayeront de parvenir à un
règlement à l'amiable, parce qu'ils considèrent que la
violence conjugale relève «d'affaire conjugale, quelque chose
de privée », qu'ils ne peuvent pas traiter comme les
délits auxquels ils sont quotidiennement confrontés, ils
constatent que le plus souvent les plaintes déposées par
les femmes sont en majorité retirées plus tard. Il faut ajouter,
que l'ignorance des femmes quant la à mise en oeuvre de la
procédure à suivre pour mettre aux arrêts le conjoint
coupable d'acte de violence est souvent utilisée par certains agents
pour renvoyer les femmes plaignantes à leur domicile car ils estiment
que ce n'est pas à eux de montrer les voies de recours à une
femme pour qu'elle poursuive son époux en raison du caractère
délicat et familial de la situation.
Concernant la répression, elle ne sera vraiment
utilisée que dans des cas graves, à savoir les coups et blessures
qui ont fini par provoquer des infirmités permanentes sur la femme ou
si le conjoint la menace avec une arme à feu ou blanche ou s'il y a
homicide.
2. 3- Au niveau des structures pour la défense
de droit de L'homme
2.3.1 - A.F.J.C.I
L'Association des Femmes Juristes de Côte
d'Ivoire a été formée et a reçu une reconnaissance
légale en 1984.Elle a été très active pendant un
certain temps, puis a connu une longue période d'inactivité. Elle
a repris ses activités à la fin de 1993, avec pour objectif
principal, lutter contre toutes les formes de discriminations contre les
femmes.
En effet, pour exercer son mandat, elle a
accentué la nécessité pour les femmes de connaître
leur droit, de les exercer et de lutter contre leur violation. Elle a tenu une
série de carrefours et de congrès avec des femmes à
travers le pays. Elle a donné des conseils juridiques libres dans les
dix communes d'Abidjan et en d'autres endroits du pays et a publié une
série de livrets de mariage et a l'intention d'en produire une autre
série sur le droit de la famille.
Actuellement, son but principal est l'ouverture des
bureaux de conseil juridique pour les femmes à travers tout le pays.
Par ailleurs, l'AFJCI en collaboration avec la Division
Droit de l'Homme de l'ONU CI apporte un soutien aux femmes victimes de
violence de tous genres. Elle a permis aux femmes maltraitées de
s'exprimer librement sur la chaîne ONUCI-FM pour évoquer leurs
préoccupations et décrier le comportement violent de leur
conjoint à travers l'émission «NE TOUCHE PAS A MES
DROITS ».
2. 3. 2-A.I.B.F
L'Association Ivoirienne pour le Bien-être
Familial a pris le relais de l'AIDF en prônant la liberté et la
protection de la femme dans la société en particulier dans les
ménages.
En effet, depuis lors, elle mène des actions
pour la défense des droits de la femme dans la société
ivoirienne à travers des campagnes de sensibilisations .Elle prend aussi
en charge les femmes victimes de violence conjugale et même celles
malades du VIH-SIDA ou des IST par des dons de médicaments et autres
charges.
2. 3. 3- La LIDHO
La Ligue Ivoirienne des Droits de l'Homme a
été créée en mars 1987et a reçu
reconnaissance officielle du gouvernement en Juillet 1990, au cours du
même mois, elle a organisé son premier congrès. Elle a pour
objectifs principaux la promotion et la protection des droits de l'homme .Elle
a dénoncé les violations des droits de l'homme en Côte
d'Ivoire par voie de presse, d'annonce et de congrès.
En effet, en 1992 à la suite des violations des
droits de l'homme en particulier des femmes à l'université de
Cocody, elle a avec d'autres partis politiques organisé une
manifestation publique dans les rues d'Abidjan pour dénoncer les actes
de violence perpétrés contre la jeunesse estudiantine et les
filles victimes de viol par les policiers.
Abondamment proclamée, la déclaration sur la
violation des droits des femmes n'est pas suivie sur le terrain. Des mesures
de prévention et de solutions s'imposent pour essayer d'enrayer ce
phénomène.
QUATRIEME PARTIE :
POLITIQUE DE PREVENTION ET PROPOSITIONS DE
SOLUTIONS.
CHAPITRE I : POLITIQUE DE PREVENTION
Des stratégies de préventions peuvent
être énoncés à trois niveaux.
1. 1- Au niveau international
Les Etats devraient condamner la violence à
l'égard des femmes et ne pas invoquer des considérations de
coutume, de tradition ou de religion pour se soustraire à l'obligation
de l'éliminer. Ainsi, rappelant la conclusion figurant au paragraphe de
l'annexe à la résolution 1990/15 du Conseil Economique et
Social, en date du 24 mai 1990, selon laquelle il est constaté que la
violence exercée dans la famille et dans la société se
repend partout, quel que soit le revenu, la classe sociale et la culture, et
que des mesures urgentes et efficaces doivent être prises pour en
éliminer les effets. Aussi les Etats devraient mettre en oeuvre et sans
retard et par tous les moyens appropriés une politique visant à
éliminer la violence à l'égard des femmes en :
Ø envisageant, lorsqu'ils ne l'ont pas encore fait, de
ratifier la convention sur l'élimination de toutes formes de
discrimination à l'égard des femmes, d'y adhérer ou de
retirer les réserves qu'ils y ont faites ;
Ø s'abstenant de tous les actes de violence à
l'égard des femmes ;
Ø agissant, avec diligence voulue pour prévenir
les actes de violence à l'égard des femmes, enquêter sur
ces actes, de les punir conformément à la législation
nationale, qu'ils soient perpétrés par l'Etat ou par des
personnes privées ;
Ø Prévoyant dans la législation nationale
pénale, civile, du travail ou administrative les sanctions voulues pour
punir et réparer les torts causés aux femmes soumises à la
violence, les femmes victimes d'actes de violence devraient avoir accès
à l'appareil judiciaire et la législation nationale devrait
prévoir des réparations justes et efficaces du dommage subi, les
Etats devraient en outre, informer les femmes de leur droit à obtenir
réparation par le biais de ces mécanismes ;
Ø examinant la possibilité d'élaborer des
plans d'actions nationaux visant à promouvoir la protection de la femme
contre toute forme de violence, ou d'inclure des dispositions à cet
effet dans les plans existants en tenant compte, le cas échéant
de la coopération que sont en mesure d'apporter les ONG, notamment
celles qui s'intéressent plus particulièrement à la
question ;
Ø élaborant des stratégies de
prévention, et toutes mesures de caractère juridique, politique,
administratif et culturel propre à favoriser la protection des femmes
contre la violence et à garantir que les femmes ne se verront pas
infliger un surcroît de violence du fait de lois, de modes de
répression ou d'interventions d'un autre ordre ne prenant pas en
considération les caractéristiques propres à chaque
sexe ;
Ø inscrivant au budget national des crédits
suffisants pour financer les activités visant à éliminer
la violence à l'égard des femmes ;
Ø veillant à ce que les agents des services de
répression ainsi que les fonctionnaires chargés d'appliquer des
politiques visant à prévenir la violence à l'égard
des femmes ,à assurer les enquêtes nécessaires et
à punir les coupables ;
Ø adoptant toutes les mesures voulues, notamment dans
le domaine de l'éducation pour modifier les comportements sociaux et
culturels des hommes et des femmes et éliminer les
préjugés, les coutumes et les pratiques tenant à
l'idée que l'un des deux sexes est supérieure ou inférieur
à l'autre ou des stéréotypes concernant les rôles
masculin et féminin ;
Ø favorisant la recherche ,rassemblant des
données et compilant des statistiques en rappelant à l'incidence
des différents formes de violence à l'égard des femmes ,y
compris en particulier la violence conjugale,et encourager la recherche sur les
causes ,la nature, la gravité, et les conséquences de cette
violence,ainsi que sur l'efficacité des mesures prises pour
prévenir et réparer la violence à l'égard des
femmes ,les dites statistiques et les conclusions des travaux de recherche
étant à prendre en compte et à rendre publique ;
Ø apportant des meures visant à
éliminer la violence contre les femmes particulièrement
vulnérables ;
Ø encourageant l'élaboration des directives
voulue pour aider à la mise en oeuvre des principes
énoncés dans la déclaration sur l'élimination de
toutes formes de violence contre les femmes ;
Ø reconnaissant l'importance du rôle que joue
les mouvements des femmes et les ONG du monde entier s'agissant de faire
prendre conscience du problème de la violence contre les femmes et d'y
remédier ;
Ø facilitant et en encourageant les travaux des
mouvements des femmes et des ONG et en coopérant avec eux sur le plan
local, national et régional ;
Ø encourageant les organisations
intergouvernementales, régionales dont ils sont membres à inclure
s'il y a lieu l'élimination de la violence des femmes dans leurs
programmes.
1. 2 - Au niveau gouvernemental
Pour prévenir le phénomène de la
maltraitance des femmes dans les ménages, la stratégie du
gouvernement devrait concerner 3 ministères,la santé, la justice,
et l'éducation.
1. 2.1-- Le ministère de la santé
Il doit :
Ø établir et appliquer des protocoles-types en
vue de l'identification rapide des victimes de violence dans le cadre des
structures sanitaires y compris les sévices d'urgence et les centres de
santé primaires tel que les services de planification familiale et les
dispensaires ;
Ø former le personnel médical aux
activités de conseil à l'examen des victimes et au recueil de
preuves pour les actions en justice ;
Ø entreprendre des recherches sur l'incidence et la
prévalence de violences sexuelles spécifiques,le pourcentage des
femmes molestées parmi celles qui se présentent dans les
différents centres sanitaires ,les conséquences du violence sur
la santé mentale et les coûts de violences domestiques et du viol
pour le système de santé ;
Ø intégrer les questions de violence sexuelles
dans les enquêtes sanitaires nationales et dans la recherche en cours sur
le SIDA, la sexualité et la planification familiale ;
Ø inclure des matériels didactiques et des
cours sur la dynamique de la violence dans les programmes d'étude et les
examens d'aptitudes professionnelles pour les catégories de personnel
santé telle que les médecins, les psychologues, les infirmiers,
les auxiliaires de santé au niveau communautaire ; établir
à travers un profil clinique détaillant les besoins, les
emplacements et autres symptômes de femmes molestées afin d'aider
le personnel de santé à identifier les victimes ;
Ø encourager les actions de formations pour les
médecins légistes afin de les sensibiliser au problème
de la violence contre les femmes et de leur apprendre à recueillir et
documenter les éléments de preuve en cas d'agression, de
sévices sexuelles et de viol ;
Ø étendre les programmes de traitement des
toxicomanes et des alcooliques ;
Ø mettre en oeuvre des programmes de traitements et de
rééducation dans les couples.
1. 2. 2 - Le ministère de la justice et des droits
de l'homme
Propose de :
Ø promouvoir des lois en vue de la criminalisation de
la violence domestique, du viol conjugal et autres crimes commis contre les
femmes ;
Ø réviser les lois qui restreignent la
capacité des moyens des femmes à se libérer une relation
violente (obstacle au divorce) ;
Ø vérifier la façon dont les lois sur la
violence sexuelle sont ou ne sont pas appliquées en recueillant des
données sur la fréquence des poursuites, les taux d'arrestation,
les jugements et les peines ;
Ø étendre et améliorer les services
médicaux et juridiques par les pouvoirs publics aux victimes de la
violence en zones urbaines aussi bien que rurales ;
Ø appuyer les ONG qui s'occupent d'éduquer dans
le domaine des droits de l'homme et de l'initiation des femmes aux questions
juridiques ; organes de formation sur la violence sexuelle
à l'intention de la police, du procureur de la justice ;
Ø prendre des mesures pour augmenter le nombre des
femmes parmi les agents de police, avocates, procureurs et juges.
1. 2. 3- Le ministère de l'éducation
Le ministère de l'éducation nationale
devrait :
Ø éliminer les préjugés et les
stéréotypes sexuels par des programmes d'étude scolaire et
des matériels didactiques ;
Ø intégrer la problématique femme-homme,
les conduites parentales et le règlement non-violent des conflits au
programme d'étude scolaire et universitaire ;
Ø travailler avec des professionnels de la
communication afin de projeter une image positive des rapports
d'égalité entre la femme et l'homme et d'éliminer la
violence gratuite dans les medias ;
Ø sensibiliser les enseignants et les éducateurs
à la problématique des femmes et des hommes et leur apprendre
à reconnaître les signes de violence.
Ø faire en sorte que l'éducation familiale
contribue à faire bien comprendre que la maternité est une
formation sociale et à faire reconnaître la responsabilité
commune de l'homme et de la femme dans les régions d'élever leurs
enfants et d'assurer leur développement étant entendu que
l'intérêt des enfants est la condition primordiale dans tous les
cas.
1. 3- Au niveau communal
En consultation avec les ONG féminines qui s'occupent
du phénomène, les autorités sociétales et nous,
demandons qu'il faille :
Ø diriger un centre pour l'assistance sociale,
économique juridique pour les femmes .Dans ce centre, les femmes peuvent
apprendre leur droit, recevoir de l'assistance médicale et être
formées ;
Ø organiser une initiative nationale de lutte contre la
violence à l'égard des femmes ;
Ø donner une assistance financière et technique
aux ONG qui fournissent des services et défendent la cause des victimes
des violences de concert avec les ONG féminines des stratégies
pour développer les services aux victimes ;
Ø oeuvrer afin d'améliorer l'accès des
femmes aux ressources, notamment à la terre, aux crédits, aux
emplois rémunérés et aux services de soin aux
enfants ;
Ø mener en coordination avec d'autres ministères
une campagne contre la violence à l'égard des femmes comprenant
toutes les activités décrites ci-dessus ;
Ø parrainer des campagnes médiatiques nationale
en vue de convaincre l'opinion que les normes sociales qui président
à la violence à l'égard des femmes sont inacceptables.
CHAPITRE II : PROPOSITIONS DE SOLUTIONS
Les femmes soucieuses de mettre fin aux sévices
perpétrés contre elles dans les foyers s'organisent de
manière individuelle ou collective (A.F.J.C.I, A.I.B.F, M.I.F.E.D) selon
le domaine d'activité et suggèrent qu'on leur apporte des appuis
de la part des ONG et des organisations internationales afin de trouver des
solutions adéquates au phénomène de la maltraitance.
Ces suggestions de solutions se perçoivent au niveau
international, gouvernemental et éducationnel.
2.1- au niveau international
Les institutions internationales et les autres organes
des Nations Unies devraient dans leurs domaines de compétence respectif
contribuer à faire reconnaître et à assurer l'exercice des
droits et l'application des principes dans la déclaration sur
l'élimination de toutes formes de violence à l'égard des
femmes, en s'attachant notamment à :
Ø encourager la coopération internationale et
régionale » ayant pour fin de définir les
stratégies régionales de lutte contre la violence,
d'échanger des données d'expérience et de financer des
programmes relatifs à l'élimination de la violence contre les
femmes ;
Ø promouvoir des réunions et des
séminaires visant à faire prendre conscience à chacun du
problème de l'élimination de la violence contre les
femmes ;
Ø assurer aux femmes victimes d'actes de violence et,
le cas échéant, à leurs enfants une aide spéciale,
y compris la réadaptation, l'assistance pour les soins aux enfants, le
traitement, le conseil, les services médico-sociaux et les structures
d'appui, et prendre toutes autres mesures voulues pour promouvoir la
réadaptation physique et psychologique ;
Ø encourager la coordination et les échanges
entre les organes du système des Nations Unies crée en vertu
d'instruments relatifs aux droits de l'homme qui ont à connaître
de la question de la violence à l'égard des femmes afin qu'il en
soit traité comme il convient ;
Ø faire une place dans leurs analyses des tendances et
des problèmes sociaux, telles que celles auxquelles donnent lieu les
rapports périodiques sur la situation sociale dans le monde, aux
tendances de la violence à l'égard des femmes ;
Ø encourager la coordination entre les organismes des
Nation Unies et leurs organes, de manière que la question de la violence
à l'égard des femmes en particulier celle qui fait partie des
groupes les plus vulnérables soit incluse dans leur programme ;
Ø promouvoir l'établissement de directive ou de
manuel se rapportant à la violence contre les femmes qui fassent une
place aux mesures dans la déclaration de l'élimination de toutes
formes de violence contre les femmes ;
Ø coopérer avec les ONG face aux
problèmes de la violence à l'égard des femmes.
2. 2 - Au niveau gouvernemental
Vue l'état dégradant des femmes victimes
de la maltraitance, il convient d'exhorter l'Etat de Côte d'Ivoire
à s'investir davantage dans la lutte et la défense des droits de
la femme en préservant la femme de toutes sortes de violences et en
mettant en place une politique et des systèmes afin que dans les faits
les résolutions de la femme soient prises en compte. L'Etat
devrait :
Ø faire une large diffusion des statistiques faisant
état de la violence conjugale afin que tous sachent la
réalité et la fréquence de ce fait social ;
Ø mettre en place des lois spécifiques pour
réprimer la violence conjugale ;
Ø procéder à des réformes dans le
code de la procédure pénale pour admettre de manière
expresse la constitution de partie civile dans les associations avec l'accord
des victimes ;
Ø procéder à la formation du personnel de
police qu'il s'agisse de policiers anciens et nouveaux afin qu'ils puissent
accomplir efficacement leur tâche en matière de violence
conjugale ;
Ø mettre en place dans les hôpitaux des
structures, des personnes qualifiées afin que les femmes
violentées puissent recevoir des soins médicaux et une assistance
sociale ;
Ø créer des foyers d'urgence ou les femmes
violentées pourront trouver dans l'immédiat refuge ;
Ø préconiser la mise en place de politiques plus
étendues de création de PME et des prêts pour
réduire le chômage et la pauvreté des femmes
violentées ;
Ø élargir l'accès aux crédits des
femmes pour permettre leur indépendance financière.
2. 3 -Au niveau communal
Les municipalités devraient :
Ø organiser des sessions de formation en gestion de
microprojets générateurs de ressources pour que les femmes
puissent se prendre en charge ;
Ø octroyer des prêts remboursables à
toutes les femmes demandeuses pour la réalisation d'activités
génératrices de revenus ;
Ø mettre sur pied un service social qui s'occupera
particulièrement des violences conjugales ;
Ø recourir aux services de personnes qualifiées
pour diriger le centre social ;
Ø organiser les associations des femmes de Yopougon et
adopter comme slogan « Arrêtons de battre nos
femmes » ;
Ø octroyer des récompenses aux associations qui
se seraient illustrées dans cette campagne.
2. 4 -Au niveau éducationnel
Il faut :
Ø renseigner les femmes sur leurs droits et les
démarches à faire afin d'obtenir réparations en cas de
violence perpétrées contre elles ;
Ø mettre en place des programmes
d'alphabétisation afin d'aider les femmes à connaître leur
droit et devoir ;
Ø introduire dans les programmes scolaires, secondaires
et supérieurs des chapitres qui traitent de la question ;
Ø sensibiliser les hommes sur leurs droits et devoirs
dans le couple ;
Ø sensibiliser le public au travers des médias
sur la gravité des violences dans les foyers ;
Ø créer des émissions sur la lutte contre
la violence conjugale ;
Ø faire passer des spots publicitaires à la
télévision interdisant la violence contre les femmes ;
Ø faire diffuser en langue nationale des messages de
non-violence contre les femmes à la télévision comme
à la radio ;
Ø promouvoir la scolarisation des femmes et les
encourager à aller à l'école en leur donnant des kits
scolaires gratuitement et des bourses d'études ;
Ø vulgariser la création des ONG pour permettre
l'éducation de plus de femmes sur leur droit et une lutte plus efficace
contre ce phénomène ;
Ø encourager les confessions religieuses pour
véhiculer des messages de pardon, d'amour, de tolérance
réciproque qui doit régner entre les partenaires ;
Ø éduquer la communauté sur le sujet en
s'assurant de la participation effective des hommes en particulier des
femmes.
CONCLUSION GENERALE
La maltraitance des femmes dans les ménages est un
phénomène social qui existe et qui se déroule
quotidiennement dans les ménages à Yopougon.
En effet, l'étude de ce phénomène nous a
permis de découvrir et de relever plusieurs aspects de ses
manifestations, parce qu'elles sont violentées à la fois
physiquement, psychologiquement et sexuellement. Ces agressions sont
perpétrées par des hommes issus de toutes les couches
sociodémographiques, des riches aux pauvres. Cette situation
insupportable pour beaucoup de femmes.
Dans le cadre des mesures et recommandations en vigueur
contre la violence à l'égard des femmes, l'ONU à travers
plusieurs textes de lois a participé à la protection de leurs
droits en adoptant des résolutions et des recommandations qui
s'appliquent plus où moins bien dans le monde entier selon les Etats ou
les pays.
Pour palier ce phénomène, il est important
d'informer suffisamment les femmes de manière individuelle et
collective en leur apportant des appuis financiers sous forme de prêts en
vue de mener des activités génératrices de revenus .C'est
une politique préventive contre la maltraitance des femmes dans les
ménages qui peut leur donner une indépendance économique
et les sortir de leur statut d'infériorité.
Un changement des mentalités devrait s'opérer au
niveau des conjoints pour faire d'eux des partenaires égaux et
complémentaires à la fois. Ils doivent opter quotidiennement pour
un dialogue franc afin d'améliorer leur existence et de construire
l'avenir de leurs enfants en les éduquant selon les normes
conventionnelles de la société dans laquelle ils vivent afin que
devenus grands, ils puissent vivre demain en harmonie dans leurs ménages
sans être violents à l'égard de leurs épouses.
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* 2 Voir annexes III
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* 16 Fouet en langue
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* 17Proverbes Chinois, Gall,
1980).
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* 21 Loi n°95-663 du
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