2. 2 - Au niveau gouvernemental
Vue l'état dégradant des femmes victimes
de la maltraitance, il convient d'exhorter l'Etat de Côte d'Ivoire
à s'investir davantage dans la lutte et la défense des droits de
la femme en préservant la femme de toutes sortes de violences et en
mettant en place une politique et des systèmes afin que dans les faits
les résolutions de la femme soient prises en compte. L'Etat
devrait :
Ø faire une large diffusion des statistiques faisant
état de la violence conjugale afin que tous sachent la
réalité et la fréquence de ce fait social ;
Ø mettre en place des lois spécifiques pour
réprimer la violence conjugale ;
Ø procéder à des réformes dans le
code de la procédure pénale pour admettre de manière
expresse la constitution de partie civile dans les associations avec l'accord
des victimes ;
Ø procéder à la formation du personnel de
police qu'il s'agisse de policiers anciens et nouveaux afin qu'ils puissent
accomplir efficacement leur tâche en matière de violence
conjugale ;
Ø mettre en place dans les hôpitaux des
structures, des personnes qualifiées afin que les femmes
violentées puissent recevoir des soins médicaux et une assistance
sociale ;
Ø créer des foyers d'urgence ou les femmes
violentées pourront trouver dans l'immédiat refuge ;
Ø préconiser la mise en place de politiques plus
étendues de création de PME et des prêts pour
réduire le chômage et la pauvreté des femmes
violentées ;
Ø élargir l'accès aux crédits des
femmes pour permettre leur indépendance financière.
2. 3 -Au niveau communal
Les municipalités devraient :
Ø organiser des sessions de formation en gestion de
microprojets générateurs de ressources pour que les femmes
puissent se prendre en charge ;
Ø octroyer des prêts remboursables à
toutes les femmes demandeuses pour la réalisation d'activités
génératrices de revenus ;
Ø mettre sur pied un service social qui s'occupera
particulièrement des violences conjugales ;
Ø recourir aux services de personnes qualifiées
pour diriger le centre social ;
Ø organiser les associations des femmes de Yopougon et
adopter comme slogan « Arrêtons de battre nos
femmes » ;
Ø octroyer des récompenses aux associations qui
se seraient illustrées dans cette campagne.
2. 4 -Au niveau éducationnel
Il faut :
Ø renseigner les femmes sur leurs droits et les
démarches à faire afin d'obtenir réparations en cas de
violence perpétrées contre elles ;
Ø mettre en place des programmes
d'alphabétisation afin d'aider les femmes à connaître leur
droit et devoir ;
Ø introduire dans les programmes scolaires, secondaires
et supérieurs des chapitres qui traitent de la question ;
Ø sensibiliser les hommes sur leurs droits et devoirs
dans le couple ;
Ø sensibiliser le public au travers des médias
sur la gravité des violences dans les foyers ;
Ø créer des émissions sur la lutte contre
la violence conjugale ;
Ø faire passer des spots publicitaires à la
télévision interdisant la violence contre les femmes ;
Ø faire diffuser en langue nationale des messages de
non-violence contre les femmes à la télévision comme
à la radio ;
Ø promouvoir la scolarisation des femmes et les
encourager à aller à l'école en leur donnant des kits
scolaires gratuitement et des bourses d'études ;
Ø vulgariser la création des ONG pour permettre
l'éducation de plus de femmes sur leur droit et une lutte plus efficace
contre ce phénomène ;
Ø encourager les confessions religieuses pour
véhiculer des messages de pardon, d'amour, de tolérance
réciproque qui doit régner entre les partenaires ;
Ø éduquer la communauté sur le sujet en
s'assurant de la participation effective des hommes en particulier des
femmes.
CONCLUSION GENERALE
La maltraitance des femmes dans les ménages est un
phénomène social qui existe et qui se déroule
quotidiennement dans les ménages à Yopougon.
En effet, l'étude de ce phénomène nous a
permis de découvrir et de relever plusieurs aspects de ses
manifestations, parce qu'elles sont violentées à la fois
physiquement, psychologiquement et sexuellement. Ces agressions sont
perpétrées par des hommes issus de toutes les couches
sociodémographiques, des riches aux pauvres. Cette situation
insupportable pour beaucoup de femmes.
Dans le cadre des mesures et recommandations en vigueur
contre la violence à l'égard des femmes, l'ONU à travers
plusieurs textes de lois a participé à la protection de leurs
droits en adoptant des résolutions et des recommandations qui
s'appliquent plus où moins bien dans le monde entier selon les Etats ou
les pays.
Pour palier ce phénomène, il est important
d'informer suffisamment les femmes de manière individuelle et
collective en leur apportant des appuis financiers sous forme de prêts en
vue de mener des activités génératrices de revenus .C'est
une politique préventive contre la maltraitance des femmes dans les
ménages qui peut leur donner une indépendance économique
et les sortir de leur statut d'infériorité.
Un changement des mentalités devrait s'opérer au
niveau des conjoints pour faire d'eux des partenaires égaux et
complémentaires à la fois. Ils doivent opter quotidiennement pour
un dialogue franc afin d'améliorer leur existence et de construire
l'avenir de leurs enfants en les éduquant selon les normes
conventionnelles de la société dans laquelle ils vivent afin que
devenus grands, ils puissent vivre demain en harmonie dans leurs ménages
sans être violents à l'égard de leurs épouses.
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