La maltraitance des femme dans les ménages à Abidjan: le cas de la commune de Yopougon( Télécharger le fichier original )par Soumaila Toure Université de Cocody Abidjan - Maîtrise de recherche 2006 |
2.1.4- Leur état de santéPour certaines femmes leur réaction est négative à cause de leur handicape physique qui les empêche de répliquer à tout acte de violence de leur partenaire. - Mme K 39 ans concubine, aveugle : « mon fils tu sais quand tu es aveugle, c'est pas bon « dhè ». Mon mari sort quand il veut et rentre quand il veut, .Et lorsque je lui fais des reproches, il me frappe. » 2. 2-Facteurs d'ordre sociologiqueIci nous entendons par facteur d'ordre sociologique, tous les facteurs exogènes qui ont une influence sur le comportement de la femme et son environnement. Parmi ces facteurs, nous avons les facteurs économiques, les coutumes matrimoniales et l'ignorance. 2. 2.1- Facteurs économiquesLes problèmes économiques auxquels elles devront faire face en voulant se soustraire à la violence conjugale constituent un motif de silence chez ces femmes maltraitées. Souvent ne sachant où aller si elles venaient à se séparer de leurs conjoints et comment subvenir à leurs besoins élémentaires, et à ceux des enfants, elles se résignent à vivre dans le silence. Même quand elles sont accueillies par des parents à leur départ du foyer, à la longue certains membres de leur famille leur rappellent que la place de la femme est dans son foyer avec tout ce que cela peut comporter comme abnégation. Le facteur économique joue aussi pour les femmes vivant dans le luxe car elles ne veulent pas perdre les avantages financier, matériel et sociaux dont elles jouissent. 2. 2. 2- Les coutumesPartout dans le monde comme par exemple au Nord de la Côte d'Ivoire en région Malinké, lorsque la famille remet la mariée au marié,celui-ci reçoit un « gbègnin »16(*).Cela lui confère le droit très explicitement de la corriger, donc de la battre s'il juge que l'acte qu'elle a posé mérite d'être sanctionné .Cette manière de faire existe chez les Chinois car un proverbe chinois dit : « une femme mariée est comme un baudet, une fois acheté, on peut s'en servir comme on veut »17(*). En somme se marier, c'est tacitement donner son accord et accepter d'être battue par son époux sans être capable de riposter, puisque la coutume l'autorise. 2. 2. 3 - L'ignorance
Compte tenu du fort taux d'analphabétisme qui est de 57,6 % de la population nationale avec 76,5% de femmes et 70% de la population féminine18(*), on constate que les femmes ignorent leur droit compte tenue du taux d'analphabète chez elles. Ceci les amène à se taire et à subir les maltraitances. * 16 Fouet en langue Malinké * 17Proverbes Chinois, Gall, 1980).
* 18 Données INS 1999 |
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