CHAPITRE I : RAISONS AVANCEES PAR CELLES QUI
REAGISSENT A LA MALTRAITANCE
Les raisons évoquées par les femmes qui
réagissent contre la maltraitance s'articulent autour de deux axes
l'intériorisation et la dénonciation.
1.1- L'intériorisation
Si la femme intériorise sans réagir, l'homme
continue de l'agresser autant de fois que ses instincts le poussent à le
faire. La femme estimant qu'il cessera un jour, fait preuve de patience. Par
ailleurs, les auteurs coupables d'actes de maltraitance présentent
quelque fois les excuses aux victimes et promettent de ne plus recommencer car
ils regrettent leurs actes. Nous avons posé cette
question : « Réagissez-vous à cette
violence ?si oui comment ? »
- Mlle J, 27 ans ménagère,
répond : « j'ai attendu tous ces moments
avant de réagir, parce que pour moi l'homme est le maître de la
maison et c'est à lui de mettre les choses en ordre, mais voyant sa
persistance dans la violence, j'ai pris mon courage à deux mains pour me
battre avec lui et il sait qui a
gagné »
-Mlle A 34 ans,
divorcée : « Au début, j'avais
peur de lui, mais le jour ou j'ai réagi avec violence en me battant avec
lui, il a compris que la violence ne peut pas régler le problème
du couple. »
-Mme O, 47ans couturière : «
De peur de le perdre, je me retenais toujours, mais j'ai fini par
craquer et c'est comme çà que çà se passe toujours
dans les couples. »
-Mlle K 22 ans gérante de
cabine : « j'avais, peur qu'il me
sépare de mon bébé, après la mort de notre enfant,
j'ai décidé de prendre mes
responsabilités ».
1. 2- La dénonciation
Ici, elles réagissent immédiatement dans
l'espoir d'instaurer le dialogue afin d'éviter que ne s'installent les
rancoeurs dans le couple. La réaction des ces femmes s'explique aussi
par le fait qu'elles pensent avoir des droits, donc s'opposent à toute
action qui tendrait à violer leur foyer.
Certaines réagissent par des coups ou des injures
où font intervenir une tierce personne pour résoudre le
problème qui les opposent.
- Mme P 29 ans concubine
affirme : « j'ai réagi
immédiatement parce que lors de notre première rencontre il m'a
fait un cours sur le droit de la femme dans le foyer ».
- Mlle C 23 ans commerçante :
« moi, c'est oeil pour oeil, dent pour dent ;
çà se comprend non ».
- Mlle J 18 ans, jeune
déscolarisée : « Quand quelqu'un
montre qu'il est violent, il faut lui montrer immédiatement
que tu es plus violent que
lui ».
Mme B 34 ans, ménagère, affirme :
« la femme n'est pas faite, pour subir les brimades de
l'homme, il faut qu'elle prenne ses responsabilités immédiatement
vis avis de l'homme ».
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