REPUBLIQUE DE FRANCE
????????
UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LILLE
|
REPUBLIQUE DU BENIN
???????? UNIVERSITE POLYTECHNIQUE
|
FACULTÉ LIBRE DES SCIENCES INTERNATIONALE DU BENIN
(UPIB)
ECONOMIQUES
Mémoire de fin de formation
TROISIEME CYCLE
????? ? ? ?
Les déterminants de la
faible bancarisation dans
l'UEMOA
THEME:
Présenté et soutenu par :
Agossou Jacques GANSINHOUNDE
Sous la Direction de
: Ra-Sablga Seydou OUEDRAOGO
Economiste, Enseignant à l'
UPIB
L'UNIVERSITE CATHOLIQUE DE LILLE ET L'UNIVERSITE
POLYTECHNIQUE INTERNATIONALE DU BENIN N'ENTENDENT DONNER AUCUNE APPROBATION NI
IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LES MEMOIRES. CES OPINIONS DOIVENT ETRE
CONSIDEREES COMME PROPRES A LEURS AUTEURS.
SOMMAIRE
Dédicaces iii
Remerciements iv
Sigles et Abréviations v
Liste des figures v
Liste des tableaux v
Liste des annexes v
Résumé vi
Introduction 1
Première partie: Théorie de la faible
bancarisation 5
Chapitre 1 : Problématique, contexte, objectifs et
méthodologie de l'étude 6
I La problématique 6
II Contexte et intérêt de l'étude 7
III Objectifs et hypothèses de l'étude 9
IV Méthodologie 9
Chapitre 2 : Revue de littérature 13
I Définitions des concepts 13
II Les facteurs limitatifs identifiés dans la
littérature 20
Deuxième partie : Etude empirique de la faible
bancarisation dans l'UEMOA 28
Chapitre 3 : Analyse contextuelle de la faible bancarisation
29
I L'environnement global 29
II Le système bancaire et financier depuis la crise des
années 80 32
III Les institutions de microfinance (IMF) 39
IV Les barrières et les frontières des
possibilités d'accès 40
Chapitre 4 : Etude économétrique de la faible
bancarisation 46
I Spécification du modèle 46
II Estimation du modèle 50
III Validation du modèle 52
IV Facteurs explicatifs de la faible de bancarisation 54
Chapitre 5 : Résultats et recommandations 56
I Interprétations des résultats 56
II Validation des hypothèses de travail 58
III Recommandations 59
Conclusion 63
Bibliographie 65
Annexes 70
Table des matières 91
DEDICACES
Je dédie ce mémoire à :
? Ma chère épouse Florence Yanine DOMINGO, pour
son soutien.
? A mes parents pour leurs sacrifices et leur
dévouement.
? A mon grand frère Florent GANSINHOUNDE qui a
été, pendant plusieurs années, d'un soutien financier,
matériel et moral sans faille.
? A mon grand frère Samuel GANSINHOUNDE pour son soutien
dans les moments les plus difficiles.
? A tous mes amis, pour tout ce qu'ils ont fait pour moi.
REMERCIEMENTS
Je ne peux entamer ce mémoire sans m'arrêter pour
exprimer mes vifs remerciements à mon directeur de mémoire
Ra-Sablga Seydou OUEDRAOGO, économiste, enseignant à
l'Université polytechnique Internationale du Bénin qui n'a
ménagé aucun effort pour m'orienter et me conseiller. Je tiens
à lui exprimer ma sincère gratitude et mon profond respect.
Mes remerciements vont également à l'endroit de
Brice Ayédjo ONODJE précédemment chef du Service des
systèmes de paiement et actuel chef du Service des ressources humaines
à l'Agence Principale de la BCEAO à Cotonou pour ses
précieux conseils lors du choix du thème, à mes
collègues Didier NOUKPO, Saint-Martin MONGAN, Rafiou Abdou BELLO et
Sessie HOUEDE pour leurs conseils et suggestions pendant la réalisation
de ce travail.
Sigles et Abréviations
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
CB-UMOA : Commission Bancaire de l'UMOA
CGAP : Consultative Group to Assist the Poor
DAB : Distributeur Automatique de Billets
ETC : Etablissement Teneur de Comptes
FNAM : Fédération Nationale des Associations de
Microcrédit.
IMF : Institution de MicroFinance
PARMEC : Programme d'Appui à la Réglementation des
Mutuelles d'Epargne et de Crédit dans l'UMOA.
RTGS : Real Time Gross Settlement
SFD : Systèmes Financiers Décentralisés
SICA-UEMOA : Système Interbancaire de Compensation
Automatisée de l'UEMOA
STAR-UEMOA : Système de Traitement Automatisé et de
Règlement de l'UEMOA
UEMOA1 : Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine.
UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine
Liste des figures
Figure 1 : Frontières de possibilités
d'accès 23
Figure 2 : Croissance économique dans l'UMOA 30
Figure 3 : Evolution du nombre d'institutions de microfinance
39
Figure 4 : Evolution du nombre de bénéficiaires de
micro-crédit 40
Figure 5 : Frontières des possibilités
d'accès au compte bancaire dans l'UEMOA 44
1Le traité de l'UMOA a été
signé le 12 mai 1962, puis modifié le 14 novembre 1973 par les
Etats membres pour la création et la gestion d'une monnaie commune.
L'UMOA n'a pas la personnalité juridique.
Le traité de l'UEMOA a été
signé le 10 janvier 1994 par les Etats membres pour la création
d'un espace économique et monétaire sous-régional. L'UEMOA
a la personnalité juridique et complète l'UMOA qu'elle devrait
remplacer à terme.
Liste des Tableaux
Tableau 1: Nombre de faillites bancaires de 1980 à 1995
dans l'UEMOA 33
Tableau 2: Le paysage bancaire de l'UEMOA 36
Tableau 3: Frontières des possibilités de
bancarisation 44
Tableau 4: Définition des variables 49
Liste des annexes
Annexe 1 : Présentation du modèle linéaire
sur données de panel 71
Annexe 2 : Difficultés rencontrées dans la collecte
des données 74
Annexe 3 : Résultats des tests 77
Annexe 4 : Meilleures droites d'ajustement au sens des moindres
carrés 82
Annexe 5 : Liste des variables initiales 85
Annexe 6 : Description des variables retenues 86
Annexe 7 : Le contenu de la réforme des systèmes et
moyens de paiement 87
Annexe 8 : Les données chiffrées des variables
retenues 90
Résumé
Le secteur bancaire et financier de l'UEMOA est en pleine
mutation. Le nombre des établissements de crédit est croissant.
Sur décision des autorités monétaires, le secteur se
modernise progressivement avec l'automatisation des transferts, le
déploiement de la télécompensation et l'introduction
prochaine de la carte bancaire sous-régionale. Mais les services
financiers demeurent inaccessibles pour la grande majorité de la
population. La faiblesse du niveau de bancarisation demeure inquiétante.
La monnaie fiduciaire demeure très prisée dans le
règlement des transactions. Cela engendre des problèmes
importants tant au niveau de la mobilisation de l'épargne que du
financement de l'activité économique.
Les causes de la faible bancarisation sont diverses. Il y a
les facteurs systémiques tels que le niveau de développement
économique, social, institutionnel et juridique qui détermine
l'environnement global et les facteurs particuliers au secteur bancaire comme
les conditions d'ouverture des comptes, le taux d'intérêt des
crédits à la clientèle, la taille des banques, etc.
Pour une amélioration de la bancarisation, il faudra
non seulement appliquer des mesures correctives à ces deux facteurs mais
également stimuler la distribution du microcrédit qui se
revêt être d'un apport certain pour l'insertion des populations les
plus démunies dans la vie économique. En effet, de par leur
proximité et la souplesse de leurs conditions, les IMF constituent pour
une grande partie de la population une véritable passerelle vers la
bancarisation.
Mots clés: Bancarisation, marge de
bancarisation, système et moyen de paiement, compte, service bancaire,
exclusion bancaire, accès, crédit bancaire,
microcrédit.
Introduction
La bancarisation se définie comme la proportion de la
population titulaire d'un compte en banque. Elle est mesurée par un
indice appelé taux de bancarisation. Cet indice traduit le niveau de
pénétration des services bancaires et financiers dans le pays ou
la région concernée. Pour les Etats membres de l'Union Economique
et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) que sont le Bénin, le
Burkina-Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le
Niger, le Sénégal et le Togo, cet indice est très bas,
traduisant un état de faible bancarisation
généralisée. Selon la Banque Centrale (BCEAO, 2005b), le
taux de bancarisation dans l'UEMOA à fin décembre 2003 variait de
0,76% pour la Guinée Bissau à 5,18% pour la Côte d'Ivoire
avec une moyenne de 3,02% pour l'Union. En comparaison, la France était
en 2001 à un taux de 99% (Daniel et Simon, 2001). Il existe donc un
véritable problème de niveau de bancarisation dans l'espace UEMOA
qui se ressent d'ailleurs à tous les niveaux de la vie
économique. Nous en donnons ici trois signes apparents qui montrent, si
besoin en était, l'ampleur du problème.
Le premier symptôme est la faible densité du
réseau bancaire de l'Union. A fin 2005, cent (100) établissements
de crédit sont recensés comme étant en activité
dans l'espace communautaire avec un total de 768 guichets, agences et bureaux
compris (CB-UMOA, 2006). Avec envrion 85 millions d'habitants, l'UEMOA a donc
un taux moyen de couverture bancaire de 110.677 habitants/guichet soit plus de
vingt fois la norme communément admise au plan international qui est de
5.000 habitants/guichet1. Le problème est plus
préoccupant si l'on tient compte de la répartition
géographique de ces guichets. Ils sont pour l'essentiel implantés
dans les grandes villes où les banques développent leurs
activités en priorité. Les villes secondaires et surtout les
zones rurales ne sont pas desservies. Une partie importante de la population
est ainsi délaissée du simple fait de son lieu de
résidence.
Le deuxième symptôme de la faible bancarisation
est la part importante de la circulation fiduciaire. Elle était de 1.848
milliards en 2005 sur une masse monétaire globale de 5.653 milliards
soit un taux de 32,69 % (BCEAO, 2006a). En France, ce taux est
évalué pour la même
1 Norme citée par Karim Djoudi, ministre algérien,
délégué en charge de la réforme financière (
www.algeriedz.com/article7643.html).
année à 9,4 %2.
Les populations de la sous-région recourent peu aux
moyens scripturaux de paiement malgré les différentes mesures
prises par les autorités monétaires pour en faciliter l'usage.
Parmi ces mesures, il est important de souligner le règlement N° 1
5/2002/CM/UEMOA relatif aux systèmes de paiement (R15) et la directive
N°08/2002/CM/UEMOA portant mesures de promotion de la bancarisation et de
l'utilisation des moyens scripturaux de paiement. L'article 11 du R15 contraint
les commerçants à accepter tout paiement scriptural d'un montant
supérieur à un montant de référence (fixé
à 100.000 FCFA). Quant à la directive, son implémentation
dans l'arsenal juridique des pays membres devrait permettre une
généralisation de l'utilisation des services bancaires par les
fonctionnaires et les différents prestataires de l'Etat. Cependant, la
mise en application de ces textes demeure très difficile. Le
''réflexe fiduciaire'' est si ancré dans les habitudes des
populations que toute tentative de promotion des moyens scripturaux de paiement
par la réglementation se heurte à une forte résistance.
Néanmoins, un nouvel instrument est actuellement en
plein essor dans les Etats membres. Il s'agit des cartes bancaires privatives
qui sont des cartes fonctionnant uniquement sur le réseau de la banque
émettrice. Leur utilisation est encore limitée aux retraits
fiduciaires et aux paiements électroniques dans quelques centres
commerciaux et points de vente des grandes villes.
Le troisième et dernier symptôme qu'il est
intéressant de souligner est le développement important des
institutions non bancaires de financement telles que les institutions de
microfinance (IMF). Il en existe 652 officiellement agréés avec
3.500 points de services soit une couverture de 24.286 habitants/point de
service (BCEAO, 2006a). Ces institutions ont offert en 2005 des services
financiers à 5,8 millions de bénéficiaires directs, soit
plus du double de la taille de la clientèle totale des banques. Mais les
services offerts par les IMF ne couvrent qu'une faible portion des besoins de
financement de l'économie. Kamalan (2006) démontre que les IMF
sont inefficaces pour assurer une croissance économique réelle.
Il montre qu'entre 1996 et 2004, la part des crédits à
l'économie octroyés par les IMF dans l'UEMOA est
inférieure à 1%. Ainsi, bien qu'elles soient d'une utilité
certaine pour des économies exsangues et peu structurées que
celles de l'Union, il est peu probable qu'elles puissent constituer une
alternative pour le financement d'un développement durable et
pérenne. En dehors des IMF dont le cadre d'intervention est
réglementé par les autoritaires monétaires, il existe une
multitude de structures parallèles de financement qui évoluent
essentiellement dans l'informel avec des pratiques
2 Site de la Banque de France, rubrique « Monnaie Fiduciaire
»
usurières très peu favorables à un
véritable essor économique..
Ces différents signes caractéristiques d'un
état de faible bancarisation ont été perçus depuis
de nombreuses années par les autorités monétaires qui ont
pris diverses initiatives afin de faciliter la création d'un cadre
technique et juridique moderne devant favoriser la bancarisation de masse. Au
nombre de ces initiatives, nous pouvons citer la modernisation et
l'automatisation des transferts, la mise en place de la
télécompensation, la réalisation de la monétique
interbancaire, la refonte du dispositif de la centrale des incidents de
paiement, la prise de règlements et directives communautaires de
même que des instructions du Gouverneur de la Banque Centrale applicables
dans les institutions bancaires et financières. Mais toutes ces
innovations ne constituent qu'un préalable au processus de
bancarisation. Les banques ne pourront mener seules, une politique de
bancarisation de masse. Elles n'en ont d'ailleurs pas la vocation. Il faudrait
donc trouver une approche globale, impliquant tous les acteurs de la vie
politique, économique et sociale des pays membres de l'UEMOA pour mener
à bien cet important chantier.
Pour trouver cette approche, il est primordial de
délimiter le contour du problème et d'en identifier les causes
profondes dans notre contexte sous-régional. La problématique de
la limitation de l'accès aux services bancaires et financiers est
couverte par une littérature scientifique assez fournie. Cette litt
érature ne se focalise pas particulièrement sur le cas de la
sous-région ouest africaine encore moins sur son problème de
bancarisation qui n'est qu'un aspect de la vaste problématique
d'accès aux services bancaires et financiers.
Les facteurs identifiés comme favorisant la limitation
dans la plupart des pays sont d'ordre politique, juridique, économique,
bancaire, financier, social et culturel. Ces facteurs constituent des
barrières qui inhibent la demande et l'offre de services bancaires et
financiers
Les difficultés d'ordre politique touchent
essentiellement à la volonté de l'Etat d'impulser et de soutenir
la démocratisation de l'accès aux services bancaires. Au plan
juridique, c'est la qualité de la réglementation et du dispositif
de surveillance du secteur qui sont indexés. Le cadre légal doit
être en phase avec les réalités locales. Au plan
économique, les études ont mis l'accent sur l'adéquation
entre le niveau de revenu des populations et le coût des services
bancaires qui leur sont proposés. Au niveau social et culturel, les
habitudes et le vécu des populations ont été
analysés en relief avec les contraintes de l'utilisation d'un service
bancaire moderne.
La plupart des difficultés ainsi relevées dans
la littérature spécialisée, existe au niveau de l'UEMOA.
Ces différents facteurs de blocage existent et sont, pour certains, en
corrélation directe avec le phénomène de faible
bancarisation observé dans les Etats membres.
Cependant, en absence d'étude approfondie sur cette
problématique (à notre connaissance), il est difficile de se
prononcer sur la causalité entre le faible taux de bancarisation et les
facteurs pré-cités, et encore moins sur leur degré de
contribution. La présente étude est destinée à
combler ce déficit, du moins en partie. Elle est une contribution
à l'examen des déterminants du dit phénomène dans
l'UEMOA en vue d'éclairer les politiques correctives sur les causes.
Il s'agit plus spécifiquement pour nous,
d'étudier le lien entre la faiblesse de la bancarisation et certains
facteurs explicatifs potentiels que sont le faible niveau de
développement économique, l'état du secteur bancaire et
l'activité florissante des IMF.
Ce travail est structuré en deux parties: l'une
théorique et l'autre empirique. La première partie
constituée de deux chapitres traite de la problématique, des
objectifs, de la méthodologie et de la revue de littérature. La
deuxième partie constituée de trois chapitres traite de l'analyse
contextuelle de la bancarisation, de l'étude
économétrique, de l'interprétation des résultats
obtenus et des recommandations qui en découlent.
Première Partie : Théorie de la faible
bancarisation
La démocratisation de l'accès aux services
bancaires et financiers est une vaste problématique abordée dans
plusieurs études économiques. La bancarisation qui en constitue
un des aspects est notre préoccupation dans ce travail.
Cette première partie permet de préciser le
cadre théorique général et certains concepts pour camper
l'étude. Elle est subdivisée en deux chapitres. Le premier
chapitre présente la problématique, le contexte, les objectifs,
les hypothèses et la méthodologie de l'étude. Le second
chapitre fait l'état des lieux de la littérature dans le domaine
de la limitation de l'accès aux services bancaires et financiers.
Chapitre 1: Problématique, contexte, objectifs
et
méthodologie de l'étude
I La problématique
Comme tous les pays en voie de développement, les Etats
membres de l'UEMOA font face à un problème de faible
bancarisation de leurs populations. La monnaie fiduciaire occupe une place de
choix dans les habitudes financières. L'épargne des
ménages n'est pas réellement mise à contribution pour le
financement des activités économiques, car en grande partie
thésaurisée.
Le système économique a un fonctionnement
à double vitesse. Il existe d'une part, une économie formelle
représentant une faible proportion du tissu économique, capable
de recourir aux sources classiques de financement que sont les banques et les
marchés financiers et d'autre part, une économie informelle
fortement implantée dans tous les secteurs qui n'a pas accès
à ce mode de financement et qui est contraint de recourir à
d'autres sources. Au nombre de ces sources, nous pouvons citer la microfinance,
les systèmes de tontine et tous les autres systèmes de
solidarité existants. Cette situation, qui prévaut dans l'Union
depuis des décennies pose un véritable problème pour la
définition d'une stratégie de développement
économique, notamment au niveau de la maîtrise du coût de
financement.
En général, ces sources parallèles de
financement ont un coût prohibitif qui plombe davantage la
rentabilité de l'activité économique dans le secteur
informel. Il est donc important, voire nécessaire de créer les
conditions favorables à une utilisation du financement bancaire ou du
financement direct (à travers les marchés financiers). La
première de ces conditions est la bancarisation de masse des
populations. Elle permettra, au delà de la sécurisation des
avoirs et des transactions, de créer un climat de confiance entre les
établissements de crédit et les populations qui pourront ainsi
recourir à leurs relations bancaires pour assurer le financement de
leurs activités économiques.
En effet, l'avantage premier de la bancarisation est la
sécurisation de l'épargne des populations. L'épargne
bancaire bénéficie d'un niveau élevé de
sécurité dans l'UEMOA depuis la crise bancaire des années
80 et les réformes structurelles qui s'en sont suivies. Un autre
avantage
est la possibilité pour les détenteurs d'un
compte chèque de recourir à des instruments scripturaux de
paiement pour assurer les transactions financières en toute
tranquillité. Un dernier avantage que nous soulignons ici est
l'accroissement des possibilités de financement bancaire de
l'économie. Ce dernier aspect nous paraît très important
dans le contexte de l'UEMOA où le financement constitue souvent le
principal frein à l'éclosion des initiatives malgré la
surliquidité bancaire3 de ces dernières années.
Cela est dû au fait que pour les établissements de crédit,
la disponibilité de l'épargne est une condition nécessaire
mais non suffisante pour le financement bancaire de l'économie. Il
faudrait en plus des garanties matérielles ou des relations de confiance
pour une gestion optimale du risque. La création d'un compte bancaire
est le premier pas vers l'établissement de ce climat de confiance entre
la banque et le client, potentiel bénéficiaire d'un
financement.
Le taux moyen de bancarisation dans l'UEMOA est estimé
à 3,02% à fin 2003 (BCEAO, 2005b). Comparé au 18% de
l'Algérie (CGAP, 2006), au 20% du Maroc (Fouad A. repris par (FNAM et
Planet Finance Maroc, 2004)), au 51% de l'Afrique du Sud post-apartheid (Napier
et Beghin, 2006a) ou au 99% de la France (Daniel et Simon, 2001), ce taux
apparaît très faible et reflète dans une certaine mesure le
niveau général de développement des pays de l'Union.
Mais quels sont les facteurs qui contribuent réellement
au faible taux de bancarisation dans les Etats membres de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine? Cette préoccupation est au coeur de la
présente étude.
II Contexte et intérêt de
l'étude
Ce travail intervient dans un contexte particulier de
l'histoire du secteur bancaire et financier de la sous-région
marqué par d'importants travaux de modernisation des systèmes et
moyens scripturaux de paiement. Une brève description de la
réforme est faite ici pour fixer l'enjeu. Le détail de la
présentation est en Annexe 7.
1 La réforme des systèmes et moyens de
paiement
La Banque Centrale a entrepris depuis mars 1999, une
modernisation des systèmes et moyens de paiement de l'Union. Cette
réforme a pour objectif de « mettre en place un ensemble
3 La surliquidité bancaire a été mise en
exergue dans le rapport de la Banque de France sur la zone Franc (Banque de
France, 2002)
de mécanismes de paiements nationaux et
régionaux tout en respectant les normes internationales, afin de
satisfaire les besoins croissants de tous les secteurs économiques de
l'UEMOA, à savoir les secteurs des consommateurs, du commerce, de
l'industrie, du gouvernement, des marchés financiers nationaux et
internationaux » (BCEAO, 2006b). Il s'agit de mettre à la
disposition des différents agents économiques des outils
sécurisés, performants et modernes pour un dénouement
rapide et sécurisé des ordres de paiement. La réforme est
axée autour de trois axes majeurs.
· Un Système de Transfert Automatisé et de
Règlement dans l'UEMOA (STAR-UEMOA) destiné aux transferts de
gros montants pour un règlement brut en temps réel ;
· Un Système Interbancaire de Compensation
Automatisée de l'UEMOA (SICA-UEMOA) destiné à la
compensation multilatérale des valeurs entre les établissements
bancaires ;
· La Monétique Interbancaire destinée aux
paiements électroniques et à l'interopérabilité des
cartes des différents établissements de crédit.
Ces trois axes sont sous-tendus par un cadre juridique
réformé, un nouveau dispositif de centralisation des incidents de
paiement et un système de télécommunication adapté.
Les deux premiers systèmes sont entièrement
déployés dans les Etats membres de l'UEMOA. Le troisième
est en phase de déploiement au niveau des pays pilotes que sont le
Burkina, le Mali et le Sénégal.
2 Intérêt de l'étude
Parallèlement à la réforme, la Banque
Centrale a initié des travaux de réflexion sur la promotion de la
bancarisation et l'utilisation des systèmes et moyens de paiement. Dans
ce cadre, elle a fait, entre autres, un état des lieux sur les
conditions bancaires en 2005 et organisé un séminaire à
Dakar avec les banques, du 06 au 08 août 2007, sur la bancarisation et
l'utilisation des moyens scripturaux de paiement dans l'UEMOA. Un objectif de
20% de taux moyen de bancarisation à l'horizon 2013 a été
fixé dans le document provisoire du plan d'actions issu des travaux du
dit séminaire.
Ainsi, en plus du chantier de la modernisation des
systèmes et moyens de paiement, la promotion de bancarisation et des
paiements scripturaux constitue un autre défi important que la Banque
Centrale se propose de relever avec le secteur bancaire et financier
sous-régional.
L'intérêt de la présente étude est
qu'elle s'insère dans cette dynamique pour une réflexion
approfondie sur la question, en vue de trouver les voies et moyens
nécessaires à l'amélioration du
taux de bancarisation dans les Etats membres.
III Objectifs et hypothèses de
l'étude
1 Les objectifs de l'étude
Cette étude a pour objectif principal la
détermination des principaux facteurs permettant d'expliquer la faible
bancarisation dans les pays de l'espace UEMOA. Nous en déduisons trois
objectifs spécifiques qui se présentent comme suit:
· O1 : identifier au niveau de
l'environnement global dans l'Union, les difficultés susceptibles
d'expliquer la faible bancarisation;
· O2 : déterminer au niveau
du secteur bancaire, les difficultés qui permettent d'expliquer la
faible bancarisation dans l'Union;
· O3 : analyser l'impact de la
microfinance sur la bancarisation.
2 Hypothèses
Des trois objectifs spécifiques découlent les
hypothèses suivantes:
· H1 : L'environnement global dans
l'Union ne contribue pas à l'amélioration de la bancarisation;
· H2 : Les caractéristiques
du secteur bancaire ne contribuent pas à l'amélioration de la
bancarisation;
· H3 : La microfinance contribue
à l'amélioration de la bancarisation.
IV Méthodologie
Pour la réalisation de ce travail, nous avons
procédé à une collecte de données issues de
différentes sources. Ces informations ont servi à étudier
le problème de la faible bancarisation suivant deux approches
différentes mais complémentaires. Nous décrivons
ci-dessous la méthode de collecte et les deux approches
utilisées.
1 Collecte et traitement des informations
Les informations utilisées dans cette étude sont
le fruit d'une recherche documentaire.
Aucune enquête, ni entretien, ni sondage n'a
été effectué. Les données sont issues de quatre
sources principales: les rapports annuels de la Banque Centrale (BCEAO, 2002,
2003, 2004, 2005a, 2006a), les rapports annuels de la Commission Bancaire
(CB-UMOA, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006), les monographies des SFD4
disponibles sur le site internet de la Banque Centrale et le WDI 2005 (World
Developpement Indicator) produit par la Banque Mondiale.
Dans la plupart des cas, les informations collectées
n'ont fait l'objet d'aucun traitement particulier avant leur utilisation
à l'exception du taux d'alphabétisation et de la taille de la
population active. En effet, ces informations ne sont que partiellement
fournies par le WDI 2005. Le complément a été alors obtenu
par des méthodes d'estimation sur la base de données
antérieures couvrant une période relativement longue (annexe
2).
Des difficultés importantes ont jalonné la
collecte et l'exploitation des données. Elles ont parfois
déterminé l'orientation de l'étude. Ainsi, certaines
variables potentiellement explicatives du phénomène de la faible
bancarisation n'ont pas pu être prises en compte dans ce travail par
manque de données. Le détail des difficultés et des
retraitements figure en annexe 2.
2 Approches pour l'utilisation des informations et
données
Notre démarche a consisté à
réaliser dans un premier temps une analyse des fondements de la
limitation de l'accès aux services bancaires dans l'UEMOA. Les facteurs
explicatifs potentiels issus de cette analyse sont étudiés dans
un second temps par une investigation économétrique afin d'en
vérifier la causalité. Mais la qualité relative des
données statistiques disponibles et leur faible profondeur temporelle
n'ont pas permis la prise en compte de tous les facteurs potentiels.
L'interprétation des résultats et les
recommandations prennent en compte les facteurs potentiels confirmés par
l'étude économétrique et ceux qui n'ont pas pu être
testés mais dont la pertinence et le sens économique ont
été établis dans la première analyse.
2.1 Analyse contextuelle
Cette première approche est utilisée pour
rechercher les fondements de la faible bancarisation dans l'analyse de
l'environnement global, des insuffisances du secteur bancaire et
4 SFD: Systèmes Financiers Décentralisés.
Il s'agit d'un autre nom pour désigner les IMF. De façon
rigoureuse, il existe une différence entre ces deux termes
(Lhériau, 2003); IMF étant plus réducteur. Mais pour ce
travail, nous les considérons égaux et utiliserons le terme
IMF.
de l'évolution du secteur florissant de la
microfinance.
Au niveau de l'environnement global, les difficultés
liées à la faiblesse de la croissance économique, à
l'inefficacité de l'appareil judiciaire, à l'inadéquation
des infrastructures de base et aux insuffisances de l'alphabétisation
sont spécifiquement étudiés.
Au niveau du secteur bancaire, les obstacles nés de la
grave crise bancaire des années 1980 et des difficultés
liées au cadre réglementaire des systèmes et moyens de
paiement sont analysés.
Au niveau du secteur de la microfinance, l'adéquation
entre l'offre et la demande de services financiers non bancaires est mise en
exergue à travers la croissance du nombre d'IMF et la
pénétration démographique du microcrédit.
2.2 Etude économétrique
L'investigation économétrique est
destinée à tester les relations causales. Elle est construite sur
des données de panel constituées par un échantillon de 7
pays (Bénin, Burkina, Côte d'Ivoire, Mali, Niger,
Sénégal et Togo) sur une période de 5 années (2001
à 2005). L'écartement de la Guinée-Bissau et le choix de
la période de l'étude découlent d'une contrainte majeure
d'indisponibilité de données (annexe 2).
Ce modèle économétrique est
utilisé pour tester 5 différentes variables qui peuvent
être regroupées en trois différents types à savoir
une variable d'état (le PIB par habitant), une variable de microfinance
(le volume de microcrédit) et des variables bancaires (le taux de
progression du nombre de banques, la proportion de banque de petite taille et
le volume de crédit bancaire). Une description plus ample du type de
modèle et des variables utilisées figure en annexes 1 et 6.
3 Méthode de validation des
hypothèses
Les hypothèses sont validées sur la base des
facteurs explicatifs mis en exergue par l'analyse contextuelle et
l'étude économétrique. En effet, à chaque
hypothèse correspond un des trois types de variables utilisés
dans l'étude économétrique et plusieurs atouts ou
contraintes identifiés dans l'analyse contextuelle.
A l'hypothèse H1 sont associées la variable
d'état et les facteurs liés à l'environnement global dont
la contribution ou non à l'explication de la faible bancarisation permet
de répondre à la question posée.
A l'hypothèse H2 sont associées les variables
bancaires et les facteurs généraux liés à
l'environnement bancaire dont la contribution ou non à l'explication de
la faible bancarisation permet de répondre à la question
posée.
A l'hypothèse H3 sont associées la variable de
microfinance et les facteurs généraux liés au
marché des microcrédits dont la contribution ou non à
l'explication de la faible bancarisation permet de répondre à la
question posée.
Chapitre 2: Revue de littérature
Gloukoviezoff (2004a) s'appuyant sur les travaux de Georg
Simmel et de Karl Polanyi souligne que « la monnaie est plus qu'une
marchandise permett ant uniquement de faciliter la réalisation de
l'échange marchand ». En effet le double mouvement de
monétarisation et de bancarisation a mis la monnaie au coeur de la vie
économique et sociale avec des disparités selon le niveau de
développement du pays concerné. Suivant que le pays soit
développé ou non, la nature de la monnaie (fiduciaire,
scripturale ou électronique) prioritairement utilisée change et
les risques qui en découlent par rapport à la vie
socio-économique ne sont pas identiques. Le risque est dans le premier
cas l'exclusion bancaire et financière et dans le second cas la faible
bancarisation.
Ce chapitre traite des concepts et théories de la
bancarisation et de l'état de la recherche sur les problèmes de
limitation d'accès aux services bancaires et financiers.
I Définitions des concepts
1 Le compte et les services associés 1.1 Le
Compte
Le compte peut être défini comme l'état
du patrimoine financier d'une personne morale ou physique dans une institution
spécialisée (banque, Trésor public, services financiers de
la Poste). Lorsque le compte est créé dans une banque, on parlera
de compte bancaire, bien que cette appellation soit parfois étendue aux
autres institutions.
Cette définition montre qu'un compte représente
un solde qui peut être dans le temps négatif (débiteur),
nul (équilibré) ou positif (créditeur). Mais cela
dépend du type. Certains comptes doivent obligatoirement avoir un solde
positif ou nul. Il existe plusieurs types de comptes (ITB, 1999) :
- compte courant: compte à vue non
rémunéré ouvert à la clientèle
professionnelle ;
- compte de chèques ou de dépôt:
compte à vue non rémunéré ouvert à la
clientèle des particuliers ;
- compte épargne logement (CEL): compte sur
livret dont les fonds touj ours disponibles
produisent un intérêt. Il permet d'obtenir, sous
certaines conditions, un prêt immobilier à taux
privilégié et une prime d'épargne versée à
l'Etat ;
- Compte sur livret: compte d'épargne
à vue dont les dépôts sont
rémunérés.
Plusieurs variantes de ces principaux types de compte
existent et permettent aux établissements de crédit
d'élargir leur gamme de produits afin de mieux satisfaire la
clientèle. Ainsi ont été créés les comptes
courants ou les comptes de chèques rémunérés, les
plans épargne logement (PEL) qui sont l'équivalent des CEL
à la différence que les fonds ne sont pas disponibles et les
conditions de prêt sont meilleures.
1.2 Les services bancaires et financiers
Les services bancaires et financiers regroupent l'ensemble
des services offerts par les établissements financiers commençant
par l'ouverture de compte. Il existe une multitude de services que les
établissements mettent sur le marché pour fidéliser leurs
clients et en acquérir de nouveaux. La concurrence qui prévaut
dans le secteur incite les responsables commerciaux à plus d'imagination
dans la conception et l'offre de leurs services. Il existe deux types
particuliers de service qui ont un impact très important dans
l'appréhension du phénomène de la faible bancarisation. Il
s'agit des instruments scripturaux de paiement et du crédit.
1.2.1 Les instruments ou moyens scripturaux de
paiement
Au sens strict, il existe une différence entre un
moyen et un instrument de paiement. Le second étant le support du
premier. YUAN (2003) met clairement en évidence cette différence.
Mais dans le cadre de ce travail, les deux termes seront utilisés
indifféremment.
La Banque de France définit le moyen de paiement
scriptural comme un dispositif qui permet le transfert de fonds tenus dans des
comptes par des établissements de crédit ou des institutions
assimilées suite à la remise d'un ordre de paiement5.
Il en existe actuellement une multitude: le chèque, l'effet de commerce,
le virement, le prélèvement , la carte bancaire, etc. Ces
instruments sont de plus en plus dématérialisés avec
l'évolution des technologies et la mise en place des systèmes
modernes de paiement (système automatique de transfert,
télécompensation, monétique interbancaire, ...).
5 Site internet de la Banque de France : rubrique Moyens et
Systèmes de paiement
1.2.2 Le crédit
Le crédit est l'opération par laquelle un
établissement de crédit met, sous certaines conditions, des
ressources financières à la disposition d'un agent
économique moyennant des intérêts et commissions. Il s'agit
de l'activité principale des banques. Elles y tirent l'essentiel de leur
revenu et, innovent sans cesse pour mieux satisfaire la clientèle.
Au nombre de ces innovations, nous pouvons citer la carte
bancaire de crédit qui permet à ces détenteurs de pouvoir
bénéficier aisément de découverts. Cet instrument
est très utile pour la clientèle bancaire en raison de sa
simplicité. Les cartes privatives actuellement disponibles dans l'UEMOA
n'offrent généralement pas ce service.
2 Exclusion bancaire et faible bancarisation 2.1
Exclusion bancaire et financière
D'après la définition du Centre
Walras6 repris par Gloukoviezoff (2004b), « une personne se
trouve en situation d'exclusion bancaire et financière lorsqu'elle subit
d'entrave dans ses pratiques bancaires et financières qui ne lui permet
plus de mener une vie sociale normale dans la société qui est la
sienne ». Il ressort de cette définition que l'exclusion
bancaire se mesure par rapport aux difficultés sociales qu'elle
engendre. Bien que cela soit globalement vrai pour tous les pays
développés où le rôle de la monnaie scripturale est
prédominant, il n'en demeure pas moins que l'impact social dépend
du pays concerné. Avant de revenir sur ces différences, il est
utile d'apporter quelques précisions par rapport à la
définition donnée ci-dessus.
2.1.1 Pratiques bancaires et
financières
Les pratiques bancaires et financières
décrivent l'ensemble de la relation bancaire qu'une personne entretient
avec sa banque dans le cadre de la consommation des services qui lui sont
proposés. Une entrave à ces pratiques traduit une limitation dans
l'accès aux dits services. Le terme « accès »
revêt une notion de droit qui peut être répartie en droits
formels et droits réels (Gloukoviezoff, 2001). Les droits formels
décrivent l'autorisation et la liberté que l'on a
d'accéder aux services. Les droits réels décrivent
plutôt la capacité de comprendre et d'utiliser ces services.
6 Le Centre Walras est spécialisé dans
l'étude de l'exclusion bancaire en France et édite des rapports
périodiques sur le sujet.
Et le vrai problème de l'exclusion bancaire se situe
au niveau des droits réels. Il ne suffit pas d'être
autorisé, il faut pouvoir exercer son droit. Les personnes
confrontées à des difficultés d'ordre cognitif
(connaissance) ou émotionnel (vécu) s'auto-excluent (Beck et De
la Torre, 2006). L'auto-exclusion constitue d'ailleurs selon Kempson (2001) et
Kempson & Whyley (1999) cités par Gloukoviezoff (2004a) la
principale source de non-accès aux services bancaires. A
côté de cette catégorie d'exclus existe une autre,
constituée d'individus capables d'utiliser les services mais qui en sont
écartés par des pratiques de sélection de la
clientèle organisées par les établissements de
crédit (Eber, 2000).
2.1.2 Relation entre exclusion bancaire et exclusion
sociale
La définition du Centre Walras donnée ci-dessus
montre bien que le phénomène de l'exclusion bancaire
s'apprécie à l'aune des dégâts engendrés sur
la qualité de la vie sociale. Ainsi une personne exclue bancaire est
forcément confrontée à des problèmes sociaux. Cette
causalité se justifie dans le cas de la France où la
législation impose l'utilisation de la monnaie scripturale dans toutes
les transactions7. Les salaires et les cotisations sociales sont
versés par virement bancaire. La privation de service bancaire
équivaut alors à une quasi-impossibilité de perception de
revenu régulier.
Cela n'est pas exactement le cas des pays anglo-saxons
notamment des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Ici, le salaire est parfois
perçu sous forme de chèque non barré ou en
liquidité. L'absence de relation bancaire n'a donc pas
nécessairement un impact direct sur la vie sociale. Contrairement
à la France qui a décrété le droit au compte, la
bancarisation aux Etats-Unis s'est faite par la démocratisation du
crédit (Gloukoviezoff, 2005).
Mais quelque soit le pays développé
considéré, l'absence de relation bancaire est un facteur de
dégradation de la qualité de vie. Le niveau de vie et la
consommation de masse obligent les ménages à recourir à
des crédits et donc à entretenir nécessairement une
relation bancaire. A défaut, ils sont socialement marginalisés.
« L'exclusion bancaire étant elle-même une composante de
désaffiliation sociale » selon Servet (2000). Pour Peachey et Roe
(2004), la question de l'exclusion bancaire est partie intégrante d'une
problématique plus vaste de lutte contre l'exclusion sociale.
7 Les accords de Matignon de 1968 ont consacré l'usage
prioritaire du compte bancaire dans les transactions avec l'obligation de
verser les salaires dans des comptes bancaires (Alain Plessis dans «
Histoire des banques de France ». Ces dispositions seront par la suite
étendues aux revenus sociaux.
2.1.3 Les différentes formes d'exclusion
bancaire
Servet (2000) distingue trois formes d'exclusion bancaire et
financière. Il y a:
· la stigmatisation : elle tient aux difficultés
d'accès ou d'usage des instruments modernes de paiement qui peuvent
créer un sentiment de rejet;
· la mise à l'écart: elle naît des
méthodes de sélection de clientèle des banques;
· la marginalisation économique: elle fait suite aux
difficultés économiques rencontrées par une personne.
2.2 Faible bancarisation
2.2.1 Définition
Le terme « faible bancarisation » est utilisé
pour qualifier la situation d'un pays où une faible proportion de la
population a accès au compte bancaire. Dans l'UEMOA, seules 3 personnes
sur 100 ont accès à un compte (BCEAO, 2005b). Ce ratio est
très faible et témoigne de difficultés majeures
d'adéquation entre l'offre et la demande dans l'UEMOA.
2.2.2 Mesure
Une fois l'état de faible bancarisation défini,
il est nécessaire de retenir un indicateur permettant
l'appréciation du phénomène dans le temps. Pour des
raisons de commodité, nous retenons un indicateur dépendant du
taux de bancarisation mais différent de celui-ci. Il s'agit de la marge
de bancarisation.
Marge de bancarisation = 100 % - Taux de
bancarisation
|
La marge de bancarisation représente l'écart
entre la situation de bancarisation complète (100%) et le taux actuel de
bancarisation. Plus elle est grande, plus le niveau de bancarisation est faible
et inversement.
Encadre n°1: La mesure du taux de
bancarisation
Il existe plusieurs méthodes pour mesurer le taux de
bancarisation. Trois d'entre elles sont données ici. Le choix
dépend de l'objectif visé.
Méthode 1
Pc
t= Pa
* 100 avec Pc: Nombre de personnes ayant un compte bancaire
et Pa: Taille de la population active.
Méthode 2
Mc
t= Mt
* 100 avec Mc: Nombre de ménages ayant un compte
bancaire
et Mt: Nombre total de ménages
Méthode 3
Nc
t= Pa
* 100 avec Nc: Nombre de comptes bancaires de particuliers
et Pa : Taille de la population active.
2.2.3 Faible bancarisation et promotion des instruments
scripturaux de paiement
La définition intrinsèque de la bancarisation
fait référence à la proportion de la population ayant un
compte de dépôt (bancaire ou non). Mais tous les comptes,
même en banque, ne donnent pas droit à l'utilisation des moyens
scripturaux de paiement. Le compte livret de la Poste et le compte
d'épargne permettent juste de faire des mouvements de dépôt
et de retrait directement au guichet des institutions concernées. Il
n'est pas possible de délivrer sur ces types de comptes des
chéquiers, des cartes bancaires etc. Et pourtant leurs titulaires seront
considérés comme bancarisés bien qu'ils ne puissent
utiliser des instruments scripturaux.
Il existe donc une différence entre la promotion de la
bancarisation et la promotion de l'utilisation des moyens scripturaux de
paiement. La première est une condition nécessaire mais pas
suffisante pour la seconde.
2.3 Différence entre faible bancarisation et
exclusion bancaire
A l'opposé de l'exclusion bancaire et financière
qui sévit essentiellement dans les pays industrialisés, la faible
bancarisation est une problématique des pays pauvres. Elle traduit le
faible niveau d'accès aux services bancaires au même titre que
l'accès à l'eau courante, à la santé, à
l'éducation etc. Peachey et Roe (2004) font remarquer à cet effet
que le taux de bancarisation
dans les pays du Sud et le taux d'exclusion bancaire et
financière dans les pays du Nord sont similaires. Ils tournent au tour
de 10%. Environ 10% des populations des pays riches sont exclues alors que dans
les pays pauvres, seules 10% y ont accès.
Mais cette catégorisation systématique du
problème de l'exclusion bancaire dans les pays du Nord et de la faible
bancarisation dans les pays du Sud souffre de quelques imprécisions
qu'il convient d'indiquer ici. En effet, d'après les propos du directeur
financier d'un réseau mutualiste repris par Gloukoviezoff (2004b), un
exclu bancaire « ce n'est pas forcément quelqu'un qui est hors de
la banque, c'est également quelqu'un qui est dans la banque mais n'y
comprend rien ». Il est évident que dans les pays
sous-développés, parmi la frange de la population
bancarisée, il y a des personnes qui bien que disposant d'un compte en
banque ne comprennent rien aux services proposés; se contentant de
gérer leur compte comme une caisse où il dépose et retire
de la monnaie fiduciaire.
On peut néanmoins en prenant en considération
l'aspect social, nécessaire à l'utilisation du qualificatif de
l'exclusion, se contenter de la séparation stricte des deux notions en
leur attribuant un espace géographique bien déterminé.
3 Nature et contenu du terme «accès»
Chamberlain et Walker (2005) définissent le mot
''accès'' comme étant « l'habilité d'un individu
à obtenir et, sur une base soutenable, à utiliser des services
bancaires et financiers qui sont abordables et utilisables qui satisfont ses
besoins financiers »
Cette définition reprend en d'autres termes, celle
donnée par Gloukoviezoff (2001) qui parle de droit formel et de droit
réel pour différencier la capacité d'obtention de la
capacité d'utilisation. Elle apporte une précision importante
concernant la satisfaction du besoin de la personne qui accède à
ces services. En effet, la demande se justifie par la nécessité
de satisfaire un besoin financier. Et si l'offre, quoi qu'en soit sa
disponibilité, n'est pas en mesure de couvrir ce besoin, il est
évident qu'elle n'aura pas de débouchés. De même en
absence de besoin et donc de demande potentielle, il est difficile voire
impossible de faire consommer les services bancaires.
La théorie de l'offre et de la demande permet de
dissocier le problème d'accès de celui épineux de
l'utilisation des services bancaires en général. Ce n'est pas
parce qu'un service est accessible qu'il sera forcément consommé.
Beck et De la Torre (2006), démontrent bien cette différence.
Dans un marché de concurrence pure et parfaite, les agents
économiques n'étant
confrontés ni à un problème
d'asymétrie de l'information, ni aux coûts de transactions
à optimiser ou à l'incertitude liée aux résultats
des projets, satisfont leurs besoins de façon égalitaire. Il
n'existe aucun problème d'accès. Mais ce n'est pas pour autant
qu'il y aurait 100% de taux de bancarisation et d'utilisation des services
bancaires et financiers. Tout dépend des besoins des agents, même
parfaitement informés.
Si en plus, le marché est de concurrence imparfaite tel
que le monde réel, l'existence des obstacles dus aux coûts de
transactions, à l'incertitude de la réalisation des projets et
à l'asymétrie de l'information réduit davantage le taux
d'accès.
II Les facteurs limitatifs identifiés dans la
littérature
Deux grandes théories permettent d'identifier les
différents facteurs qui contribuent à la limitation de
l'accès aux services financiers. Il s'agit de la théorie des
frontières des possibilités d'accès et des
barrières à l'accès.
1 La théorie des frontières des
possibilités d'accès
Elle a été développée par Beck et
De la Torre (2006). Ils partent du principe économique de la loi de
l'offre et de la demande pour identifier les problèmes d'accès
aux services bancaires et financiers et leurs causes. Les facteurs retenus pour
expliquer le niveau de l'offre sont les coûts de transaction et les
risques systémiques et particuliers. Quant à la demande, elle est
apprécie par des facteurs économiques (revenu, prix) et non
économiques (illettrisme financier et barrière culturelle et
religieuse). Leurs travaux couvrent les deux aspects les plus importants de la
problématique d'accès aux services bancaires et financiers que
sont d'une part, l'accès aux services d'épargne et de paiement et
d'autre part, l'accès au crédit. Dans ce travail, seul le premier
aspect qui rejoint notre problématique sur la faible bancarisation sera
étudié.
1.1 L'offre de services de paiement et
d'épargne
Dans une simplification du problème, les deux auteurs ont
retenu le coût de transaction et les risques comme facteurs
explicatifs.
1.1.1 Des coûts de transactions
fixes
Les deux auteurs ont montré que dans un marché
de libre concurrence, les coût de transactions sont
déterminés suivant les caractéristiques et la nature des
services offerts. Lorsque les coûts des transactions financières
sont fixés soit par l'établissement, soit par les
autorités de régulation, les économies d'échelle
réalisées ne sont plus répercutées sur le
marché. Cela maintient artificiellement les coûts à la
hausse et constitue de fait un important point de blocage à la
démocratisation de l'accès aux services.
1.1.2 Risques systémiques et
particuliers
Les risques systémiques sont fonction du marché
ou du pays. Ils s'imposent à tous les agents économiques sous
forme de contraintes à gérer. Les risques identifiés sont
la taille du marché, les fondamentaux macro-économiques, la
technologie disponible, le niveau moyen du revenu par habitant, la
qualité des infrastructures de transport et de communication et le cadre
juridique et sécuritaire. Ils constituent les variables d'état.
Ce sont des caractéristiques du marché avec lesquelles les
institutions sont tenues de composer.
Par contre, les risques particuliers sont liés à
chaque institution, au style de management, aux décisions
d'investissement etc. Ces risques définissent le coût de gestion.
Ils peuvent et doivent être maîtrisés par la direction de
l'établissement.
1.2 La demande de services de paiement et
d'épargne
Pour les deux auteurs, la demande est fonction ou non de la
situation économique.
1.2.1 Facteurs économiques
La demande de services de paiement et d'épargne
dépend de facteurs économiques que sont le revenu moyen des
populations et le prix auquel les services peuvent être acquis. Elle est
une fonction croissante du revenu et décroissante du prix.
1.2.2 Facteurs non économiques
Des facteurs non économiques très importants
comme l'illettrisme (financier) et les barrières culturelles et
religieuses influencent la demande des services de paiement. Ces facteurs
conduisent souvent à l'auto-exclusion.
1.3 Définition de la frontière des
possibilités d'accès
1.3.1 Définitions et hypothèses
1.3.1.1 Définitions
Beck et De la Torre (2006) définissent la
frontière des possibilités d'accès des services de
paiement et d'épargne comme « la part maximale de population
(ménage et entreprise) qui pourrait être servie par les
institutions bancaires et financières pour un ensemble donné de
variables d'état »
Pour décrire cette frontière, ils définis
sent quatre fonctions (représentées sur la figure 1):
Offre réelle: S = f{Coûts de
transactions, variables d'état}
Offre potentielle: S* qui est meilleure à
S parce que fruit d'un marché financier efficient.
Demande réelle: D = f{revenu, prix,
illettrisme financier, barrière culturelle et religieuse} Demande
potentielle: D* qui est meilleure à D car ne
considère pas les facteurs non économiques.
1.3.1.2 Hypothèses
Les deux auteurs émettent les hypothèses
suivantes:
H1: Le prix est indépendant du volume des
transactions;
H2: Les clients qui utilisent les transactions les plus
chères sont ceux qui consomment plus de transactions;
H3: Dans une période de temps d'observation, la valeur et
le volume de transactions consommées par chaque agent sont fixes et
indépendants du prix.
1.3.1.3 Identification des frontières et des
problèmes sous-jacents
Les frontières des possibilités d'accès
(figure 1) sont déterminées par les points de rencontre entre les
différentes offres et demandes. La projection du point I (offre et
demande efficientes) sur l'axe horizontal donne la part de la population qui
est bancable ( A ) : c'est la situation optimale pour un pays donné.
Tous les trois points intérieurs dénotent de
problèmes plus ou moins importants dont la résolution permettra
d'accroître l'accessibilité.
· Premier problème d'accès: le
point II caractérise un problème de demande lié à
l'auto-
exclusion qui est due à des facteurs non
économiques;
· Deuxième problème d'accès:
les points III et IV caractérisent un problème de demande et
d'offre. Ils traduisent une offre peu efficiente (point III) doublée
d'un problème d'autoexclusion des populations (point IV).
Figure 1 : Frontières de possibilités
d'accès
Source : Beck et De la Torre (2006)
Mais il existe un troisième problème qui
pourrait surgir de la comparaison des points I obtenus pour différents
pays ayant des niveaux économiques semblables. Ces points peuvent varier
traduisant alors des problèmes spécifiques autres
qu'économiques tels que l'insécurité ou le
cadre juridique, etc.
La théorie des ''frontières de
possibilités d'accès'', permet, sous certaines conditions,
d'identifier le niveau optimal d'accès aux services bancaires et
financiers dans un pays, et de déceler les problèmes qui
pourraient expliquer un niveau inférieur et donc d'orienter les actions
correctives en conséquence.
2 La théorie des barrières à
l'accès
La théorie des barrières à l'accès
a été développée par plusieurs auteurs qui ont
procédé à des études comparatives sur le niveau de
pénétration des services bancaires et financiers dans
différents pays. Certaines de ces études (Caskey et al. (2004);
Chamberlain et Walker (2005); Honohan (2004); Ketley , Davis et Truen (2005);
Peachey et Roe (2004) ) se sont limitées à une analyse
statistique simple tandis que d'autres (Beck , Demirguc-Kunt et Peria (2005 et
2006); Beck et al.(2004)) ont procédé à une analyse
économétrique des phénomènes observés et en
ont déduit les facteurs explicatifs principaux.
2.1 Définition
La notion de barrière à l'accès fait
référence à un ensemble d'obstacles susceptibles de
gêner, voire bloquer le processus de démocratisation des services
bancaires et financiers au sein des populations. Il existe plusieurs sortes de
barrières. Honohan (2004) en identifie trois à savoir la
barrière de prix, la barrière de l'information et la
barrière du produit et du service. Ketley, Davis et Truen(2005)
identifient des barrières pécuniaires et d'autres
non-pécuniaires. Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006) mettent en exergue
des barrières liées à l'accessibilité (physique et
financière) et à l'éligibilité. Ces
différentes distinctions permettent de ressortir les facteurs
explicatifs principaux de la non utilisation des services bancaires et
financiers.
2.2 Détermination des barrières
Les différents auteurs ont mis en exergue plusieurs types
de barrières dont quelques unes sont décrites ci-après.
2.2.1 La barrière physique à
l'accès
Elle mesure la distance parcourue par le client pour
accéder au guichet d'un établissement
teneur de compte (ETC). Beck, Demirguc-Kunt et Peria
(2005)8 ont construit un indicateur composite constitué de
quatre informations à savoir la pénétration
géographique des agences (nombre d'agences bancaires sur 1.000
km²), la pénétration démographique des
agences (nombre d'agences bancaires pour 100.000 habitants), la
pénétration géographique des distributeurs automatiques de
billets ou DAB (nombre de DAB sur 1.000 km²) et la
pénétration démographique des DAB (nombre de DAB pour
100.000 habitants). Beck , Demirguc-Kunt et Peria (2006)9 ont
construit un indicateur qui mesure cette barrière. Il vaut 1 si le
compte ne peut être ouvert qu'au siège de l'établissement,
2 si le compte peut être ouvert au siège ou dans une agence et 3
si le compte peut être ouvert au siège, dans une agence ou
à un point de service. Chamberlain et Walker (2005) mesurent cette
barrière par le coût du transport nécessaire pour joindre
l'agence bancaire la plus proche.
2.2.2 La barrière financière à
l'accès
Elle traduit les conditions d'ouverture et de maintien d'un
compte de dépôt. Elle est évaluée sur la base du
montant minimal d'ouverture et des frais de tenue d'un compte chèque.
Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006) mesurent cette barrière par un
indicateur qui représente la part du PIB/habitant nécessaire
à l'ouverture d'un compte et à son entretien. Chamberlain et
Walker (2005) estiment à 2%, la part maximale de revenu qu'une personne
peut consacrer aux frais bancaires. Au delà, se crée un obstacle.
Ketley, Davis et Truen (2005) insistent particulièrement sur la
barrière financière en détaillant davantage son contenu.
Ils y incluent notamment les charges liées au retrait à un
distributeur automatique (DAB) ou dans une agence, et les charges liées
aux opérations de transfert électronique, aux paiements par
carte, etc.
2.2.3 La barrière de
l'éligibilité
Elle indique les conditions particulières d'ouverture
imposées par les établissements de crédit. Pour Beck,
Demirguc-Kunt et Peria (2006), il s'agit de déterminer le nombre de
documents nécessaires à l'ouverture d'un compte de
dépôt. Parmi ces documents, on peut citer la carte
d'identité nationale, la fiche de paie et la lettre de recommandation
(dans certains cas). Plus
8 Beck T., Demirguc-Kunt A. et Peria M., (2005) ont
travaillé sur les informations bancaires de 99 pays entre 2003 et
2004.
9 Beck T., Demirguc-Kunt A. et Peria M.(2006) ont
travaillé sur les informations de 193 banques réparties dans 58
pays dans le monde.
le nombre de documents demandé est important, plus la
barrière est élevée. Chamberlain et Walker (2005) mesurent
cette barrière par le pourcentage d'agences bancaires n'imposant aucune
de ces conditions.
2.2.4 La barrière de la
réglementation
Elle permet d'apprécier les obstacles
spécifiques auxquels peuvent être confrontés certains
groupes sociaux indépendamment des établissements de
crédit. Chamberlain et Walker (2005) évoquent par exemple le cas
de certains pays où la femme ne peut ouvrir un compte sans le
consentement de son mari.
2.2.5 La barrière des services disponibles et
de leurs caractéristiques
Elle pose le problème de l'offre de services bancaires
et financiers. Cette barrière a été identifiée par
Chamberlain et Walker (2005). Est ce que tous les besoins potentiels des
clients sont couverts par la gamme et la qualité des services
proposés? Si tel n'est pas le cas, il y a une possibilité
d'existence d'obstacle à l'accès.
2.2.6 La barrière de l'information
Honohan (2004) identifie cette barrière en
évoquant le problème de l'asymétrie d'information
notamment dans la distribution des crédits. Mais compte tenu des
imbrications entre instruments de paiement et instruments de crédit
(carte bancaire), cette barrière est valable pour les problèmes
de création de compte et des services de paiement associés. En
plus de l'asymétrie, il nous faut citer l'illettrisme (financier) qui
met les informations hors de portée de certaines personnes.
Le problème de l'illettrisme financier est profond. Il
se pose avec acuité dans les pays en voie de développement et ne
doit pas être confondu avec celui de l'analphabétisme. Il existe
des personnes alphabétisées qui demeurent financièrement
illettrées.
2.3 Les causes des barrières
Les différentes barrières ci-dessus
énumérées ne sont pas exclusives. Certaines d'entre elles
sont liées. Ainsi pour Chamberlain et Walker (2005), la barrière
de l'éligibilité est déterminée par la
barrière financière (dépôt minimal) et la
barrière physique à l'accès (coût du
transport vers l'agence la plus proche). Il existe donc une
corrélation entre ces barrières.
Chacun des auteurs, restant dans la limite des
barrières identifiées et des informations traitées, met en
évidence des relations plus ou moins fortes entre plusieurs
variables.
Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006), qui ont travaillé
sur trois barrières (barrière financière, d'accès
physique et d'éligibilité) montrent une corrélation
négative entre ces barrières et le niveau de développement
économique et financier. En utilisant ensuite un modèle de
régression (Fi,k = âo + â1Bi + â2Ck + ëi,k
où F représente l'indicateur de barrière pour une banque i
dans un pays k, B la matrice des variables de banque et C la matrice des
variables de pays), ils démontrent les causalités suivantes:
· la nécessité d'un montant minimal
d'ouverture et les frais de tenue de comptes chèques constituent un
facteur limitatif de l'accès;
· l'exigence stricte de documents est un facteur
limitatif de l'accès;
· les obstacles spécifiques imposés par
les banques dépendent de leur taille, de la qualité des
infrastructures telles que le réseau électrique, le réseau
de communication, le cadre juridique, l'actionnariat
(étatique/privé, national/étranger), le niveau de
compétitivité, de transparence et d'ouverture économiques.
Ils constituent des facteurs limitatifs de l'accès.
Ces explications confirment celles données par Beck et
al.(2004)10 qui ont utilisé le même modèle
économétrique appliqué à des données
différentes. Ces derniers insistent néanmoins sur le
développement institutionnel global comme principal facteur discriminant
entre les pays.
10Beck T. et al.(2004) ont travaillé sur les
données du World Business Environment Survey (WBES) relatives à
une vaste enquête concernant 80 pays développés ou non sur
la période 1999-2000 menée par la Banque Mondiale.
Deuxième partie: Etude empirique de la
faible
bancarisation dans l'UEMOA
Le paysage bancaire de l'Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine est depuis quelques années en pleine mutation. En
dépit des incertitudes liées à la crise sociopolitique
ivoirienne, l'attractivité et la vitalité de la place
financière sous-régionale ne se démentent point. Cela
s'est traduit en 2005 par une croissance de 22,58% du nombre des
établissements de crédit agréés dans l'Union
(CB-UMOA, 2006).
Mais cette croissance ne se ressent pas
particulièrement au niveau de la démocratisation des services
bancaires et financiers. Une partie importante de la population est exclue du
champ d'intervention des établissements de crédit. Elle est
livrée aux institutions de microfinance et aux systèmes de
tontine dont le coût reste prohibitif. Plusieurs facteurs susceptibles
d'expliquer cet état de chose sont analysés ici.
Cette partie est subdivisée en trois chapitres. Dans le
chapitre 3, nous faisons une analyse contextuelle de la faible bancarisation
dans l'UEMOA. Le chapitre 4 est destiné à l'étude
économétrique tandis que le chapitre 5 est consacré
à l'interprétation des résultats obtenus et à la
proposition de mesures correctives.
Chapitre 3 : Analyse contextuelle de la faible
bancarisation
Ainsi qu'il ressort de la revue de littérature, une
bonne appréhension du problème de limitation de l'accès
aux services bancaires et financiers nécessite une investigation dans
les domaines économique, juridique, bancaire, financier et social.
Traitant de ces différents aspects, ce chapitre permet de rechercher les
obstacles à la bancarisation dans les traits caractéristiques de
l'UEMOA.
I L'environnement global
Dans le Doing Business 200711, les pays de l'UEMOA
sont classés parmi les pays les moins favorables à
l'entrepereunariat privé. Le cadre global des affaires y est jugé
particulièrement mauvais. Le pays le mieux placé est le
Bénin au 137 ème rang mondial sur 178 et le plus mal
classé est le Burkina au 163 ème rang. Mais au delà de ces
chiffres bruts qui témoignent des problèmes de toutes sortes
auxquels sont confrontés ces pays, il est important de s'apesantir sur
certains axes clés pour mieux mesurer l'étendue des
difficultés à lever pour la création d'un meilleur
environnement à l'accès aux services bancaires et financiers.
Pour cela, nous étudierons successivement les problèmes
liés à la croissance économique, au cadre juridique, aux
infrastructures de base et à l'analphabétisme.
1 Une croissance économique
insuffisante
L'UEMOA connaît depuis plus d'une décennie une
croissance économique relativement instable qui se traduit par un taux
de croissance réel du PIB très variable selon les années.
Ce taux est passé de 6,4% en 1996 à 3,7% en 2005 (figure 2) avec
une baisse drastique à 0,5 % en 2000 due entre autres à la grave
crise socio-politique en Côte d'Ivoire. Ce rythme d'augmentation de la
richesse créée est insuffisant compte tenu des défis
importants à relever à tous les niveaux. Les objectifs du
millénaire pour le développement fixent à 7% le taux
minimal d'une croissance soutenue pour réduire la pauvreté de
moitié à l'horizon 201512. Parmi les pays de l'Union,
seul le
11 Le Doing Business est un projet de la Banque Mondiale qui
vise à donner une mesure de la réglementation et du renforcement
du cadre des affaires dans 178 pays. A cet effet, des rapports annuels sont
édités pour traduire l'évolution de la situation dans
chaque pays.
12
www.uneca.org/omd/MDGs_page.asp
Burkina Faso est cité par la Commission Economique pour
l'Afrique (CEA) des Nations Unies, comme pays pouvant atteindre cet
objectif.
Une caractéristique importante de l'économie de
l'UEMOA est la part prépondérante qu'occupe le secteur informel.
Dans les capitales des pays de l'UEMOA (à l'exception de la
Guinée-Bissau), entre 70,9% et 80% des emplois urbains sont
créés dans l'informel (Vescovo, Bosquier, et Torelli, 2007).
D'après les résultats d'une enquête13 faite au
niveau de l'Union, il existe une unité de production informelle par
ménage en zone urbaine.
Figure 2 : Croissance économique dans l'UMOA
La même enquête révèle que «
le secteur informel est caractérisé par l'absence ou la faiblesse
de capital dans le processus de production, ainsi que par un
sous-investissement chronique. La faiblesse des possibilités d'emprunt
inhibe la capacité d'accumulation du secteur ». Cela met en exergue
l'un des maux qui minent l'essor de nos économies :
l'inadéquation entre l'offre et la demande de ressources
financières. Les services offerts par le secteur bancaire et financier
de l'UEMOA ne permettent pas de couvrir les besoins de la majorité des
agents économiques.
13 Enquête 1-2-3 de 2001 à 2002
réalisés par les instituts nationaux de statistique des Etats
membres publiée par l'UEMOA
(www.uemoa.int/Publication/2004/RapSectInform2.pdf)
2 Une justice inefficace
A l'instar des pays francophones, le système
judiciaire de la plupart des pays de l'UEMOA est une émanation du
système colonial français. Certains textes de cette époque
demeurent en vigueur. Selon Bako Arifari repris par Tidjani (2005), les
dispositions du code pénal béninois datent de 1930. Le droit
coutumier reste une référence pour une grande majorité des
populations selon Tidjani (2005). Ce dernier évoque également la
faible couverture géographique des juridictions qui pour l'essentiel
sont dans les capitales et les grandes villes. Il existe donc un
problème d'accès physique à la justice.
En outre, la corruption qui gangrène l'administration
publique des pays de l'Union n'a pas épargné l'appareil
judiciaire (Transparency International, 2007). D'après Tidjani (2005),
le paiement de commissions indues, l'activation et l'utilisation de liens
personnels avec le juge ou le magistrat, le détournement de deniers
publics, la négociation illicite des peines sont autant de maux qui
minent la justice. Il met également en exergue l'existence d'une justice
parallèle animée par les agents de police dans les commissariats
au profit des plus offrants.
Toutes ces lacunes rendent la justice inefficace, inapte
à la création d'un cadre favorable à l'éclosion de
l'initiative privée. La sécurité des affaires n'est pas
véritablement assurée. A cet effet, des efforts louables sont
entrepris notamment dans le cadre de l'OHADA. Mais, au delà des textes,
il est important que chaque Etat de l'Union fasse un effort dans les
allocations budgétaires à la justice afin de doter l'appareil
judiciaire de moyens nécessaires pour un meilleur fonctionnement.
3 Des infrastructures de base
insuffisantes
Il s'agit de l'un des grands défis auxquels doivent
obligatoirement s'atteler les pays de l'UEMOA pour attirer les investissements
et rendre leurs économies compétitives. Les transports publics
sont inexistants ou en mauvais état. L'eau potable et
l'électricité sont des biens souvent difficiles à avoir
même dans les grandes villes. Plusieurs pays de la sous-région
sont d'ailleurs confrontés depuis plusieurs mois à une crise
aiguë du secteur énergétique qui se traduit par de longues
périodes de délestage journalier. En 2001 par exemple, la
consommation électrique était de 68,11 kwh par habitant pour le
Bénin et 132,67 kwh pour le Sénégal. En comparaison, la
France était pour la même année à 6.68 1,61 kwh par
habitant (WDI 2005).
Concernant les nouvelles technologies de l'information et de
la communication, les pays de l'UEMOA ont également un retard important
à combler. La téléphonie mobile a fait un pas important en
palliant les insuffisances du fixe mais sa pénétration
démographique demeure insuffisante. En 2001, le nombre de
téléphones mobiles était de 19 pour 1000 habitants au
Bénin et de 30,78 au Sénégal. En comparaison, ce nombre
était de 605,3 3 pour 1000 habitants en France dans la même
année (WDI 2005).
4 Une alphabétisation insuffisante et
inadaptée
Le problème de l'alphabétisation est une
préoccupation majeure dans le processus de développement des pays
membres de l'UEMOA. Le taux d'alphabétisation est estimé en 2001
à 38,59% pour le Bénin et à 16,5% pour le Niger (WDI
2005). Le Togo qui a le taux le plus élevé est à 58,41%.
Ce qui demeure insuffisant.
Mais le problème se complique lorsqu'on
s'intéresse à la langue dans laquelle les populations sont
alphabétisées. Dans la plupart des cas, ce travail se fait dans
les langues locales des pays concernés. Or, aucune de ces langues n'est
utilisée dans l'administration. Le contrat de création de compte
est rédigé en français (et en portugais pour la
Guinée-Bissau). Il se pose alors un vrai problème de lecture et
de compréhension au niveau des populations.
En plus de cela, même si l'on sait lire et écrire
dans une langue officielle, il n'est pas garanti qu'on puisse avoir une bonne
compréhension des termes et concepts utilisés dans les
différents documents des institutions bancaires. Une chose est de savoir
lire, une autre est de comprendre les opérations de
débit/crédit. Cela justifie le terme « illettrisme financier
» utilisé dans la littérature et évoqué
précédemment.
II Le système bancaire et financier depuis la crise
des années 80 1 Les faillites bancaires des années 80
L'Union Monétaire Ouest Africaine14 a
été secouée dans les années 1980 par une grave
crise économique qui a eu des répercussions négatives sur
le secteur sensible de la banque. Outre les causes macro-économiques, la
réglementation bancaire et le cadre comptable qui comportaient de
multiples défauts, la mauvaise gestion des établissements de
crédit et
14 L'UEMOA n'existait pas encore à cette
époque.
l'interventionnisme des Etats sont les principaux facteurs qui
expliquent cette situation (Powo, 2000).
1.1 Etendue de la crise
Tous les pays de l'Union15, à des
degrés divers, ont été touchés par la crise
(tableau 1) . Seul, le Mali n'a pas connu de situation de faillite. La
Côte d'Ivoire et le Sénégal ont enregistré le plus
grand nombre de faillites avec respectivement 8 et 7 disparitions
d'établissements bancaires. En Côte d'Ivoire, quatre grandes
banques totalisant 90% du portefeuille de crédit ont été
affectées par la crise (Caprio et Klingebiel, 1996). Sur les 27
établissements disparus du paysage bancaire de l'Union, 15
étaient publiques. Cela traduit, le rôle de l'Etat dans la
déliquescence du secteur.
Tableau 1 : Nombre de faillites bancaires de 1980
à 1995 dans l'UEMOA
|
Bénin
|
Burkina Faso
|
Côte d'Ivoire
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
Total
|
Faillite
|
4
|
1
|
8
|
0
|
3
|
7
|
4
|
27
|
(dont banque d'Etat)
|
2
|
1
|
6
|
|
2
|
3
|
1
|
15
|
Fusions/Absorptions
|
0
|
1
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
3
|
Total
|
4
|
2
|
9
|
0
|
4
|
7
|
4
|
30
|
|
Source : BCEAO repris par Powo (2000)
Plus que tous les autres pays, le Bénin, avec 80% du
portefeuille de crédit bancaire de mauvaise qualité (Caprio et
Klingebiel, 1996), a été particulièrement touché
par cette crise qui a consacré la disparition de toutes les banques de
la place. La Banque Béninoise de Développement (BBD) a
fermé en 1989 suivie un an plus tard de la Banque Commerciale du
Bénin (BCB) et de la Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA).
Quant à la Banque Méridien BIAO-Bénin qui a obtenu son
agrément le 5 décembre 1994, elle n'a jamais
démarré ses activités.
Les établissements financiers non bancaires ont
été également touchés par la crise avec vingt cinq
faillites enregistrées dans la période 1980-1993 (BCEAO repris
par Powo (2000)).
15 La Guinée-Bissau qui a adhéré à
l'UEMOA en 1997 n'est pas concerné.
1.2 Conséquences de la crise
Au niveau macro-économique, cette faillite
généralisée a eu des conséquences très
néfastes sur le système économique des pays
touchés. Caprio et Klingebiel (1996) évaluent à 95
milliards CFA le montant cumulé des pertes financières pour le
Bénin, soit 17% de son PIB d'alors. Ce taux représente
également l'ampleur du désastre économique
enregistré par le Sénégal. Quant à la Côte
d'Ivoire, ses pertes sont estimées à 677 milliards CFA, soit 25%
du PIB.
Au niveau micro-économique, les faillites ont
entraîné la ''perte'' des avoirs de nombreuses familles qui se
sont vues d'un jour à l'autre, dépossédées de leurs
épargnes, entamant durablement leur confiance dans le secteur bancaire.
Powo (2000) parle de ''fuite devant les institutions financières'' pour
expliquer l'impact de cette crise sur le développement important de la
finance informelle et sur le faible taux de bancarisation dans l'Union.
2 Nouvelles surveillance et orthodoxie bancaire 2.1
Nouveau dispositif de surveillance bancaire
Le cadre réglementaire inadapté des
années 80 a été souligné par Powo (2000) comme
étant un facteur ayant contribué significativement aux faillites
bancaires qui ont secoué la sousrégion. Dès 1989, une
vaste restructuration du secteur bancaire a été initiée
par la Banque Centrale visant d'une part à restaurer la
solvabilité et la liquidité des établissements de
crédit et d'autre part à organiser un désengagement
progressif de l'Etat du capital et de la gestion des institutions
financières (BCEAO, 1998).
Un nouveau dispositif de surveillance bancaire a
été mis en place avec:
· la convention portant création de la Commission
Bancaire, entrée en application le 1er octobre 1990 ;
· la loi cadre portant réglementation bancaire du
1er octobre 1990;
· le dispositif prudentiel applicable aux banques et
établissements financiers de l'UMOA;
· le décret relatif au classement, à la forme
juridique et aux opérations des établissements financiers (pris
entre 1984 et 1992, selon les pays de l'UMOA) ;
· le nouveau plan comptable bancaire ou PCB, entré
en vigueur le 1er janvier 1996.
Toutes ces dispositions ont pour objectif d'assainir le
paysage, d'assurer la solvabilité et la liquidité des
établissements de crédit vis-à-vis des déposants et
des tiers, ainsi que l'équilibre de leur structure financière.
La loi bancaire distingue deux catégories
d'établissement de crédit à savoir les banques et les
établissements financiers. Au plan réglementaire, c'est la notion
de « banque universelle » qui prime. La réglementation ne fait
aucune distinction entre les banques. Une banque agréée au sein
de l'Union peut mener toutes les activités bancaires qu'elle jugera
nécessaire à son développement. Certaines institutions
choisis sent volontairement et pour des raisons stratégiques de se
focaliser sur une activité donnée. Ainsi, il existe des banques
de l'habitat, du commerce, de l'investissement, etc.
En dehors de ces deux catégories, il y a trois autres
types d'établissements qui sont régis par une
réglementation spécifique. Il s'agit des caisses
d'épargne, des banques islamiques et des systèmes financiers
décentralisés (microfinance).
La Commission Bancaire de l'UMOA a remplacé les
organismes nationaux de surveillance avec de réels pouvoirs de
contrôle et de décision. Elle effectue des contrôles sur
pièces et sur sites. En cas de non respect de la réglementation
par un établissement, la Commission peut prendre toute mesure
contraignante qu'elle jugera nécessaire. Cela va du simple avertissement
à la mise sous administration provisoire et au retrait d'agrément
dans le cas ultime.
2.2 Nouvelle orthodoxie bancaire
Un guide du banquier de l'UMOA a été
édité par la Commission Bancaire pour aider les dirigeants des
établissements de crédit à mieux cerner leurs
responsabilités au regard de la réglementation en vigueur dans
les pays membres.
L'appareil judiciaire a été renforcé
(BCEAO, 1998) avec une simplification des procédures de recouvrement et
un meilleur dispositif des incidents de paiement.
Pour prévenir toute nouvelle crise et compte tenu de
l'hécatombe observée au niveau des banques publiques, une
limitation de la participation de l'Etat (25% maximum du capital) a
été érigée en règle (BCEAO,1998).
3 Reconstruction du paysage bancaire et financier 3.1 Les
établissements de crédit
Suite aux réaménagements du dispositif de
surveillance, le paysage bancaire sousrégional s'est reconstruit
progressivement grâce à l'initiative privée.
Conformément aux
prescriptions, l'emprise des pouvoirs publics sur le secteur
bancaire s'est effritée au profit des investisseurs privés
nationaux et surtout étrangers. L'actionnariat est dominé par les
capitaux privés non-nationaux. Le tableau 2 ci-dessous donne la
situation à fin décembre 2005.
Tableau 2: Le paysage bancaire de l'UEMOA
Désignation (**)
|
Nombre d'établisse- ments
agréés
|
Ré- seaux (*)
|
Nombre de
Comptes
|
Montant du
Capita
(a
|
Répartition du Capital en % (b)
|
Nationaux
|
NonNationaux
|
Etat
|
Privés
|
Bénin (1)
|
14
|
51
|
245 552
|
41 810
|
6,24
|
25,49
|
68,27
|
Burkina-Faso (2)
|
16
|
108
|
778 789
|
31 907
|
23,58
|
20,35
|
56,07
|
Côte d'Ivoire
|
19
|
157
|
812 181
|
119 595
|
20,99
|
20,88
|
58,13
|
Guinée-Bissau (1)
|
3
|
2
|
10 551
|
3 343
|
0,00
|
14,60
|
85,40
|
Mali (1)
|
16
|
176
|
438 537
|
47 017
|
23,57
|
16,81
|
59,62
|
Niger (2)
|
12
|
36
|
78 456
|
20 423
|
22,82
|
10,98
|
66,20
|
Sénégal (4)
|
20
|
167
|
517 691
|
45 784
|
8,97
|
32,64
|
58,39
|
Togo
(dont 3 en arrêt d'activité)
|
14
|
71
|
187 233
|
32 927
|
14,71
|
12,73
|
72,56
|
Total
|
114
|
768
|
3 068 990
|
342 806
|
17,48
|
20,97
|
61,55
|
(a) : Les montants sont en millions de FCFA
(b) : Le pourcentage remplace les montants bruts dans le tableau
original (*) : Nombre d'agences et de bureaux constituant le réseau
(* *) : Nombre d' établissements non opérationnels
au 31/12/2005 Source: CB-UMOA(2006)
L'UEMOA dispose d'un tissu bancaire et financier de 114
établissements agréés dont 100 réellement en
activité au 31 décembre 2005. Les réseaux de guichets sont
très peu densifiés avec une couverture bancaire moyenne de
110.677 habitants pour un guichet. En comparaison, la norme internationale
communément admise est de 5.000 habitants par guichet.
L'actionnariat public représente une faible proportion
des capitaux investis. Il varie entre
0% pour la Guinée-Bissau et 23,58% pour le Burkina-Faso
avec une moyenne de 17,48% pour l'Union. Cette faible présence
étatique dans l'actionnariat bancaire tient à la
mésaventure des années 80. Mais elle a pour conséquence
directe, la liberté assez poussée dont bénéficient
les établissements de crédit dans la définition de leur
politique commerciale qui n'obéit qu'au seul critère de
rentabilité économique et financière. Les pouvoirs publics
ne peuvent imposer aucun objectif social au secteur bancaire à moins
d'en assumer le coût.
3.2 Les institutions financières à statut
particulier
La loi bancaire soumet en son article 43, le Trésor
public et les services financiers de la poste des Etats membres au
contrôle exercé par la BCEAO et la Commission bancaire sur le
secteur financier sous-régional. En outre, il existe un cadre
spécifique qui a été conçu pour réglementer
les institutions de microfinance.
3.2.1 Le Trésor Public
Le Trésor constitue le bras financier par excellence de
l'administration publique. Il assure dans chacun des pays, la gestion du
budget, la rentrée des recettes et le règlement des
dépenses. Il gère les comptes des institutions et
établissements publics et dans certains pays de l'Union, ouvre des
comptes aux fonctionnaires publics. A ce titre, il constitue un acteur de la
bancarisation qu'il faut considérer comme tel, même si de par son
statut particulier, il ne peut offrir l'ensemble des services financiers
proposés par les banques.
3.2.2 La Poste
La Poste dispose certainement, dans chacun des Etats membres, du
réseau de guichets le plus dense. En effet, elle gère les caisses
d'épargne et les centres des chèques postaux.
Les caisses d'épargne ouvrent des comptes de
dépôt aux particuliers qui disposent d'un livret leur permettant
de faire des opérations de dépôt et de retrait de monnaie
fiduciaire. Elles ne gèrent pas des instruments scripturaux de
paiement.
Quant au centre des chèques postaux, il ouvre des comptes
chèques aux particuliers et met à leur disposition des
instruments scripturaux de paiement.
3.3 Les institutions financières
informelles
En dehors des institutions formelles décrites
ci-dessus, il existe dans l'UEMOA une multitude d'établissements
informels fonctionnant sur les principes de mutuelle, de solidarité et
de tontine. Le développement de ces institutions est favorisé par
la structure de l'économie de l'Union qui est caractérisée
par la présence d'un secteur informel florissant.
4 Le cadre juridique de la promotion de la
bancarisation
Dans le soucis d'une activité bancaire saine et
prospère, les autorités ont initié un projet de
modernisation des systèmes et moyens de paiement (annexe 7). Les deux
premiers volets (STAR-UEMOA et SICA-UEMOA) sont déjà
déployés. La monétique interbancaire est en phase de
déploiement dans les pays pilotes. Cette réforme repose sur un
cadre juridique spécifique destiné, entre autres, à
promouvoir la bancarisation et les moyens scripturaux de paiement.
Mais certaines dispositions des textes composant le cadre
juridique sont difficiles à appliquer. Par exemple, l'article 4 de la
directive n°08/2002/CM/UEMOA indique entre autres, que les salaires des
fonctionnaires doivent être payés par des moyens scripturaux.
Cette disposition est difficile d'application en raison de la faible
densité du réseau bancaire. Un fonctionnaire qui touche le
SMIC16 ne peut pas se payer un déplacement lointain vers une
agence bancaire à chaque fin de mois.
Il y a également la notion du « droit au compte
» instaurée par le R1 5 qui fait obligation aux banques d'ouvrir un
compte à toute personne physique ou morale possédant un revenu
régulier (périodicité mensuelle, bimensuelle,
trimestrielle, semestrielle voire annuelle) de 50.000 FCFA. Si au bout de trois
tentatives, aucune banque ne s'exécute, la Banque Centrale pourra
désigner d'office une banque pour ouvrir le compte avec un service
bancaire minimum. L'objectif de cette disposition est de rendre le compte
accessible à tous. Mais, il n'est pas évident pour un plaignant
de se faire délivrer des attestations de refus par les banques. En
outre, la justification du revenu régulier est une contrainte difficile
à surmonter pour nombre de personnes; tant l'informel et le travail au
noir sont prédominants. Par ailleurs, quelque soit le mode de saisine,
il serait compliqué pour un citoyen ordinaire de surmonter les
difficultés psychologiques créées par le refus de trois
banques successives pour se référer à une institution
aussi prestigieuse et peu ouverte au public que la Banque Centrale. Il serait
intéressant d'avoir les statistiques des plaintes
16 Salaire minimum interprofessionnel de croissance
déjà enregistrées pour juger de la
pertinence de cette disposition.
III Les institutions de microfinance (IMF)
Le secteur de la microfinance a connu depuis le début
des années 90 et sa règlemantation par la loi Parmec17
une expansion importante dans les pays de l'UEMOA. Le nombre des IMF
agréées est passé de 555 en 2001 à 652 en 2005
(figure 3) et le nombre de points de services a atteint 3.500. Il en
découle une pénétration géographique de 24.286
habitants/guichet.
Figure 3: Evolution du nombre d'institutions de
microfinance
2001 2002 2003 2004 2005
650 600 550 500 450 400 350 300 250 200 150 100 50
0
Evolution du nombre d'IMF
700
Année
Source: BCEAO (2006a)
Pendant la même période (2001 à 2005), le
nombre de bénéficiaires (hormis les membres des groupements) a
progressé avec une forte croissance en 2005 pour atteindre 5,8 millions
(figure 4). En considérant une population active de 40.300.000
(estimation sur WDI 2005), cela correspond à 14,4% des actifs
touchés par le microcrédit.
En dépit de ses limites à la contribution au
financement de l'économie de l'Union (Kamalan, 2006), la microfinance
demeure très utile pour deux raisons principales. La première
17 La loi Parmec est la loi portant réglementation des
institutions mutualistes ou coopératives d'épargne et de
crédit. Elle a été adoptée par le Conseil des
ministres de l'UMOA le 17 décembre 2007 (Lhériau, 2003)
est qu'elle permet d'alléger la souffrance des
ménages très pauvres qui sont progressivement
insérés dans le tissu économique. La deuxième
raison est qu'elle constitue une ''extension'' de la bancarisation des
populations (Lhériau, 2005).
Figure 4: Evolution du nombre de
bénéficiaires de microcrédit
Evolution du nombre de bénéficiaires
|
6000000 5500000 5000000 4500000 4000000 3500000 3000000 2500000 2000000 1500000 1000000 500000 0
|
|
|
|
2001 2002 2003 2004 2005
Année
Source: BCEAO (2006a)
IV Les barrières et les frontières des
possibilités d'accès 1 Les barrières à
l'accès
Nous déterminons les barrières au niveau de
l'environnement global, du secteur bancaire et de la microfinance.
1.1 Environnement global
Le niveau de développement est le plus important
facteur selon Beck et al. (2004) qui estiment que, d'un pays à un autre,
le taux d'utilisation des services bancaires et financiers varie
fondamentalement selon le niveau de développement économique et
institutionnel. Il est déterminé par des facteurs qui sont hors
du champ d'action des établissements de crédit.
En effet, le prix (barrière financière) et le
coût de transport vers l'agence bancaire la plus proche (barrière
physique à l'accès) sont des facteurs discriminants. Ils sont
évalués en terme de revenu des populations. Un indicateur
estimatif du revenu est le PIB par habitant qui, comme nous l'avons vu ci-haut,
n'est pas particulièrement élevé dans l'UEMOA. Le niveau
de revenu constitue donc un obstacle, une barrière à la demande
des services bancaires dans l'Union.
Quant au cadre juridique, il est inadapté à
toute politique d'investissement car peu protecteur des intérêts
privés. Il a un impact néfaste sur la bancarisation.
La qualité des infrastructures de base (transport,
communication, énergie, etc) et le déficit technologique
créent des barrières physiques d'accès, et des
barrières de l'information.
Enfin, concernant l'aspect social, il est important de
souligner l'obstacle que constitue le taux élevé
d'analphabétisme dans les pays de l'Union. Il est difficile pour des
populations non lettrées d'entamer et surtout d'entretenir une relation
bancaire équitable. Il s'agit là d'un facteur non
économique de contrainte à la demande.
En résumé, l'environnement global dans l'UEMOA
ne favorise pas la démocratisation des services bancaires et
financiers.
1.2 Le secteur bancaire
Depuis les réformes des années 90, le nombre de
banques, d'agences et points de services est en augmentation. Les cartes
bancaires privatives sont en plein essor avec l'installation croissante des
distributeurs automatiques de billets (DAB). Il en découle une
réduction de la barrière physique à l'accès.
En outre, sous l'effet de la concurrence, les conditions de
banque s'améliorent progressivement. Le montant minimal d'ouverture de
compte et le taux débiteur à la clientèle sont en
diminution dans l'Union (de 2003 à 2005). La barrière
financière est donc en régression. Cette régression serait
plus accentuée si la réglementation des conditions de banque
n'empêchait pas quelque peu la vérité des prix. En effet,
la fixation ou l'encadrement des coûts de certains services bancaires ne
favorise pas la répercussion des économies d'échelle
réalisées au niveau des banques de taille importante.
Mais les conséquences désastreuses de la crise
bancaire des années 80 continuent également de peser sur
l'activité du secteur. Elles expliquent quelque peu le
développement croissant de la microfinance et de la finance informelle
(Powo, 2000). Les faillites bancaires ont
créé des difficultés émotionnelles
au niveau des populations qui se sont auto-exclues du système bancaire
(théorie de Beck et De la Torre (2006)).
En plus, la barrière de l'éligibilité
demeure et risque d'être renforcée par une application rigide et
non contextuelle de la réglementation, notamment la loi anti-blanchiment
avec son principe du « know your customer ».
Par ailleurs, l'émiettement du secteur bancaire, avec
une grande proportion de banques de petite taille, n'est pas favorable à
l'offre de services bancaires. En effet, environ 53%18 des banques
ont un total bilan inférieur à 50 milliards CFA. Du fait de leur
taille, elles ne disposent pas des économies d'échelle
nécessaires pour assurer un meilleur prix à la clientèle.
Il s'agit d'un handicap très important.
Enfin, il existe des difficultés dans la mise en oeuvre
du cadre réglementaire de promotion de la bancarisation et des moyens
scripturaux de paiement qui empêchent quelque peu la vulgarisation du
compte bancaire.
En résumé, le secteur bancaire présente
des barrières importantes à la massification de la bancarisation
dans l'Union.
1.3 Le secteur de la microfinance
La microfinance revêt un caractère particulier
dans le dispositif de financement des économies de l'Union. Elle est
née pour pallier les insuffisances d'un secteur bancaire trop rigide et
distant des populations démunies.
Les barrières d'accès physique, de
l'éligibilité et de l'information se retrouvent amoindries dans
ce secteur. En effet, du fait de la multiplicité des points de services
des IMF et de leur couverture géographique plus étendue, elles
sont plus accessibles. De même, le nombre des documents administratifs
nécessaires pour un contrat est moins prohibitif qu'au niveau des
banques.
Bien que persistant, le problème de l'asymétrie
de l'information, de la sélection adverse et de l'impact de
l'analphabétisme pèsent moins sur la relation entre les
populations et les IMF du fait de la proximité de ces dernières
et de leur ancrage dans les réalités locales.
En dépit du coût relativement élevé
des services proposés, le secteur de la microfinance présente des
barrières moins fortes que le secteur bancaire et est plus favorable
à la
18 Calcul fait sur la base de BCEAO (2006a)
démocratisation des services bancaires et financiers.
2 Les frontières des possibilités
d'accès au compte bancaire
S'inspirant du schéma de Beck et De la Torre (2006),
nous nous proposons d'identifier de façon approximative les
frontières des possibilités d'accès au compte bancaire
dans l'UEMOA. Nous nous limitons à l'identification des
frontières extrêmes: la frontière optimale (A) et la
frontière minimale (D). Cette identification est expliquée pour
l'année 2005; le raisonnement étant le même pour les
années 2001 à 2004.
2.1 La frontière minimale
Le secteur bancaire de l'UEMOA est confronté à
plusieurs problèmes importants qui ont un impact négatif sur
l'offre et de la demande de services. En dehors des facteurs
économiques, la demande est minorée par des facteurs
socio-culturels qui engendrent l'auto-exclusion. L'environnement global et la
réglementation bancaire parfois contraignante pèsent sur l'offre
de services. Le taux moyen de bancarisation de l'Union est évalué
en 2005 à 5,84 % (annexes 2 et 8). Il est le fruit d'une conjonction de
facteurs limitatifs de l'offre et de la demande. Ce taux correspond à
une population active bancarisée de 2.358.951 habitants19.
Nous considérons ce nombre comme la frontière minimale (D) en
2005.
2.2 La frontière optimale
En dépit des difficultés liées à
l'environnement macroéconomique, il existe une part importante de la
population capable d'utiliser les services bancaires mais qui n'y ont pas
accès pour diverses raisons. Il existe donc un potentiel latent de
population bancarisable. Pour déterminer ce potentiel, nous nous basons
sur les données relatives au secteur de la microfinance et faisons deux
hypothèses20:
H4: Tout bénéficiaire de microcrédit est
bancarisable;
H5: Aucun bénéficiaire de microcrédit ne
dispose d'un compte bancaire.
Nous déduisons de ces hypothèses que le potentiel
latent de bancarisation équivaut au
19 La taille de la population active de l'UEMOA est en 2005 de
40373250 habitants (estimation sur la base du WDI 2005)
20 La numérotation des hypothèses commence par 4
pour tenir compte des trois hypothèses de Beck et de la Torre (2006) qui
sont implicitement reprises.
taux moyen de pénétration démographique
du microcrédit qui est de 9,04 % en 200521. Cela correspond
à une population active de 3.643.974 habitants. Nous définissons
la frontière optimale comme étant la somme de la frontière
minimale et du potentiel latent de bancarisation. La frontière optimale
(A) est ainsi représentée en 2005 par une population active de
6.002.925 habitants (2.358.951 + 3.643.974 ).
2.3 Evolution des frontières des
possibilités
Le tableau ci-après retrace les frontières
minimales et optimales de 2001 à 2005. Tableau 3:
Frontières des possibilités de bancarisation
Année
|
Frontière minimale (1)
|
Potentiel de bancarisation (2)
|
Frontière optimale (3) = (1) +
(2)
|
2001
|
1.577.133
|
3.338.841
|
4.915.974
|
2002
|
1.819.952
|
3.430.683
|
5.250.635
|
2003
|
2.121.909
|
3.873.845
|
5.995.754
|
2004
|
2.043.429
|
4.128.208
|
6.171.637
|
2005
|
2.358.951
|
3.643.975
|
6.002.926
|
La représentation graphique de l'évolution des
frontières donne le graphe ci-dessous.
2005
2004
2003
2002
2001
0 1000000 2000000 3000000 4000000 5000000 6000000 7000000
Frontière des possibilités d'accès
au compte bancaire dans l'UEMOA
Frontière minimale Potentiel de bancarisation
Population
Figure 5 : Frontières des possibilités
d'accès au compte bancaire dans l'UEMOA
21 Selon des calculs faits sur la base des statistiques de
microcrédit des monographies SFD (www.bceao.int) et de la
population active du WDI 2005
La figure 5 fait apparaître chaque année
l'existence d'un important potentiel de bancarisation dans l'Union.
Toutefois, il nous paraît nécessaire de souligner
le caractère relativement imprécis de ces potentiels. En effet,
l'hypothèse H5 établit un cloisonnement entre la clientèle
bancaire et la clientèle des IMF qui est inexistant dans la
réalité. Plusieurs personnes sont à la fois clientes des
banques et des IMF. Les résultats obtenus doivent donc être
corrigés de la double comptabilisation de cette partie commune aux deux
secteurs.
Par ailleurs, l'hypothèse H4 est difficilement
soutenable au niveau économique compte tenu des montants parfois
très faibles des microcrédits et des coûts énormes
de gestion qu'induirait une prise en compte de toute la clientèle des
IMF par les Banques.
Enfin, notre approche écarte la partie de la population
qui n'est ni détentrice d'un compte bancaire ni
bénéficiaire d'un microcrédit mais qui n'en est pas moins
bancarisable. Une correction pourrait être faite à ce niveau
également.
Malgré les imperfections, les frontières ainsi
déterminées permettent d'apprécier les possibilités
importantes qui existent pour la démocratisation du compte bancaire dans
l'Union.
Chapitre 4 Etude économétrique de la
faible bancarisation
Le chapitre précédent a permis d'identifier les
principaux facteurs susceptibles de contribuer à l'amélioration
de la bancarisation dans l'espace UEMOA. Ces facteurs existent tant au niveau
économique, social, juridique, bancaire que financier. Mais quelle est
leur contribution réelle à l'édification des
barrières et frontières d'accès aux services bancaires?
Quelle est la contribution particulière de la microfinance ? Ce sont
là des préoccupations auxquelles cette étude tente de
répondre.
Ce chapitre est constitué de quatre points. Le premier
point sert à spécifier le modèle. Le deuxième point
permet de faire une régression multiple pour estimer les facteurs
explicatifs les plus pertinents. Le troisième point permet de valider
l'estimation du modèle à travers différents tests. Le
quatrième et dernier point fait ressortir les résultats de
l'investigation.
I Spécification du modèle
La modélisation consiste à choisir un modèle
adapté aux informations à traiter sur la base d'un ou de
plusieurs modèles théoriques et des variables explicatives
retenues.
1 Modèle théorique
Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006) ont étudié
la relation entre les barrières à l'accès aux services
bancaires et les caractéristiques des banques dans différents
pays du monde. Ils ont pour cela constitué un échantillon de 193
banques réparties dans 58 pays du monde entier. Le modèle de
régression suivant a été spécifié:
Fi,k = á + Bi*â + Ck*ã + åi,k
où
· Fi,k est la variable endogène qui
mesure les difficultés d'accès aux services de la banque i du
pays k;
· Bi est un vecteur de variables
explicatives de la banque i ;
· Ck est un vecteur de variables
caractéristique du pays k ;
· åi,k représente le
résidu d'explication pour la banque i du pays k ;
· â est le coefficient permettant de
mesurer la contribution des caractéristiques bancaires ;
· ã est le coefficient permettant
de mesurer la contribution du facteur pays ;
· á est la constance
homogène du modèle.
L'objectif de cette étude est de déterminer les
principaux facteurs qui contribuent à l'édification d'obstacles
à l'accès aux services financiers. En utilisation des techniques
variées d'estimation suivant la nature des variables, les auteurs ont pu
tester ce modèle et en ont déduit que :
· La taille des banques est la caractéristique
principale dans la création des barrières. Les banques de taille
modeste confrontées à des coûts de gestion
élevés de la clientèle offrent des services assez chers .
Par contre les grandes banques, bénéficiant des économies
d'échelle baissent leurs tarifs et rendent les services plus abordables
;
· Les pays ayant des infrastructures de base (transport,
communication , énergie, ...), un cadre juridique et contractuel
assaini, un secteur bancaire concurrentiel et transparent et une dominance de
banques étatiques présentent moins d'obstacles à
l'accès aux services bancaires et financiers.
2 Modèle empirique
2.1 Une approche différente
Bien que s'inscrivant dans la dynamique de massification et
de démocratisation des services bancaires et financiers, notre
étude diffère de celle précédemment décrite
en deux points essentiels.
La première différence est relative à
l'objectif principal de l'étude. Notre objectif est de déterminer
les facteurs qui contribuent à la faible bancarisation. Il s'agit d'une
problématique nationale ou sous-régionale. Même si les
banques en sont les principaux acteurs, la faible bancarisation ne saurait
être définie et étudiée à leur niveau. De
part sa définition, la faible bancarisation ne peut être
mesurée qu'à l'échelle d'un Etat ou d'une région.
Il n'est donc pas possible de construire des variables sur la base des
informations propres à une banque. Les variables doivent être
définies pour le secteur bancaire national pris dans son ensemble.
La deuxième différence concerne la
qualité et l'exhaustivité des données disponibles dans les
pays constituant notre échantillon. Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006)
ont disposé de 193 observations. Notre étude est basée sur
35 observations (annexe 2). Cela a un impact direct sur le choix du
modèle.
2.2 Modèle retenu
En nous inspirant du modèle théorique et tenant
compte de la particularité des informations à traiter, nous avons
fait le choix d'un modèle de panel formulé comme suit:
Mi,t = ui + Xi,t*â + ei,t avec 1 <= i <= 7 indice
pays, 2001 <= t <= 2005 indice année et où :
· Mi,t marge de bancarisation22
du pays i à l'année t ;
· Xi,t la matrice des variables
explicatives du pays i au temps t ;
· â coefficients de contribution
uniformes des variables explicatives ;
· ui constance individuelle
destinée à capter l'effet pays;
· ei,t erreur ou résidu
d'explication pour le pays i au temps t.
Cette formulation suppose d'une part un comportement
globalement uniforme des pays par rapport aux variables qui tient au fait
qu'ils appartiennent tous à une même union économique et
monétaire et d'autre part la présence d'effets individuels qui
sera prouvée par des tests de spécification.
Le modèle de panel (annexe 1) gère des
données à deux dimensions (individu, période). Nous avons
constitué un échantillon de 7 pays (N= 7). La
Guinée-Bissau est écartée pour des raisons
d'indisponibilité de certaines informations et pour le caractère
particulier de son secteur bancaire et financier (un seul établissement)
dans la période de l'étude. Les observations sont
étalées sur 5 années (T = 5): de 2001 à 2005. Cela
donne au total 35 observations. Le modèle est cylindré;
c'est-à-dire qu'il n'y a pas de donnée manquant pour un pays ou
pour une année.
3 Choix et définition des variables 3.1 Choix des
variables
Tenant compte des facteurs explicatifs potentiels
identifiés précédemment, nous avons choisi de tester la
contribution de plusieurs facteurs à la détermination de la
faible bancarisation. La liste des variables initiales figure en annexe 5.
Le choix définitif des variables a été
fait par la méthode dite de « régression pas à pas
» (Bourbonnais, 2003). Il s'agit d'une technique qui, à partir de
la variable exogène la plus fortement corrélée à la
variable endogène permet de construire progressivement un modèle
optimal en éliminant systématiquement les variables pour
lesquelles le t-student est inférieur au
22 Marge de bancarisation = 100% - taux de bancarisation
seuil pré-fixé.
3.2 Définition des variables
Plus que l'optimisation des résultats significatifs du
modèle, le choix des variables explicatives répond
prioritairement à une préoccupation économique. Chaque
variable doit apporter une contribution positive ou négative au
phénomène observé. Le tableau 4 ci-dessous retrace les
signes prévus. Une description plus détaillée des
variables est en annexe 6.
Tableau 4: Définition des variables
Type de variable
|
Variables
|
Libellé
|
Signe attendu
|
Explication
|
Variable à expliquer
|
|
m_banc
|
Marge de bancarisation
|
|
100% - taux de bancarisation
|
Variables explica- tives
|
Variable d'état
|
pib_hbt
|
Produit intérieur Brut par habitant
|
-
|
Plus il y a de création de richesse, plus il y a de
création de comptes et plus la marge diminue.
|
|
t_pgr_b
|
Taux de progression du nombre de banques
|
-
|
Plus il y a de nouvelles banques, plus il y a de
création de comptes et plus la marge diminue.
|
|
Volume de crédit bancaire
|
-
|
Plus le volume augmente, plus l'activité
économique est florissante, plus il y a de création
de comptes et plus la marge diminue.
|
|
Banque de petite taille
|
+
|
Du fait du manque d'économie d'échelle, les
coûts d'ouverture et de fermeture des comptes sont élevés
et découragent la création de compte. Ce qui entraîne un
accroissement de la marge de bancarisation..
|
|
v_crimf
|
Volume de microcrédit
|
-
|
Plus le volume de microcrédit augmente, plus les
revenus générés
par les activités économiques
financées sont importants
permettant la contitution d'une épargne
bancarisable.
|
|
4 Existence et nature des effets
individuels
4.1 Existence des effets individuels
Une fois les variables choisies, il est important de
vérifier l'existence effective des effets individuels dans le
modèle. Pour ce faire, nous utilisons la statistique F avec (N-1,
NT-N-K-1) degrés de liberté (annexe 3 au point 3).
Hypothèse et mode de décision
H0: ui = 0
Si (Prob>F) < (seuil = 5%) alors l'hypothèse H0 est
rejetée. L'introduction des effets individuels est nécessaire.
Résultat du test
Prob> F = 0,0000. Nous rejetons l'hypothèse H0.
Les effets individuels sont nécessaires pour capter
l'hétérogénéité des pays
étudiés.
4.2 Nature des effets individuels : fixes versus
aléatoires
Les effets individuels engendrés par notre
modèle peuvent être à effets fixes ou à effets
aléatoires (annexe 1). Pour avoir la précision, nous utilisons le
test de spécification de Hausman (annexe 3 au point 4)
Hypothèse et mode de décision
H0 : Pas de différence systématique dans les
coefficients;
Si (Prob > chi2 ) < (seuil = 5%) alors l'hypothèse
H0 est rejetée et les effets sont plutôt fixes. Résultat
du test de Hausman
chi2(7) = 19,13
Prob>chi2 = 0,001 8
L'hypothèse H0 est rejetée et le modèle est
à effets fixes.
II Estimation du modèle
Sont présentées ci-dessous, les relations
statistiques qui existent entre la variable endogène et les variables
exogènes retenues.
1 Matrice de corrélation et droites d'ajustement
1.1 Matrice de corrélation
La matrice de corrélation (annexe 3 au point 2)) donne
les degrés de corrélation des variables (endogène et
exogène) entre elles et leur significativité au seuil de 5%.
On note que la marge de bancarisation a:
· d'une part une corrélation négative
significative avec le PIB par habitant et le volume de crédit bancaire
et d'autre part une corrélation positive significative avec le nombre de
petites banques;
· une corrélation négative faible avec le
volume de microcrédit ;
· une corrélation positive faible avec le taux de
progression du nombre de banques. En outre, il est important d'observer des
corrélations relativement importantes et significatives entre certaines
variables explicatives. A ce titre, on notera particulièrement la
corrélation entre le volume de crédit bancaire et le taux de
progression du nombre des banques mais surtout avec le PIB par habitant.
1.2 Droites d'ajustement
Les meilleures droites d'ajustement au sens de la
méthode des moindres carrés figurent à l'annexe 4. On
remarque que sur les graphes G1 (PIB par habitant) et G4 (Volume crédit
bancaire), même les points de nuage hors de la zone de confiance
épousent relativement bien la pente de la droite de régression.
Par contre, concernant les autres graphes, notamment G5 (Volume de
microcrédit), les points de nuage sont assez
éparpillés.
2 Régression multiple
Bien que les coefficients de corrélation soient
significatifs entre la marge de bancarisation et certaines variables, on n'est
pas en mesure de tirer une conclusion sur la nature des liens entre ces
différents facteurs car corrélation n'est pas
causalité.
Afin d'avoir une idée juste des liens de cause
à effet qui existent entre la faible bancarisation et les variables
explicatives identifiées, il est nécessaire de procéder
à une régression multiple en mode linéaire sur le panel
construit. Le résultat de cette régression figure au point 5 de
l'annexe 3.
3 Statistiques descriptives et problème de
stationnarité
Une série chronologique est qualifiée de
stationnaire si ces caractéristiques ( espérance et variance)
sont constantes dans le temps (Bourbonnais, 2003). Compte tenu de la faible
profondeur temporelle de nos données, il ne nous paraît pas
nécessaire de faire un test de stationnarité. Les moyennes et
déviations obtenues sont supposées constantes à
l'intérieur de l'échantillon. Les statistiques descriptives de
nos variables figurent en annexe 3 au point 1.
III Validation du modèle
La validation du modèle se fait en trois étapes
à savoir la validation économique, la validation statistique et
la validation économétrique. Tous les test sont faits au seuil de
5%.
1 Validation économique
En observant le résultat de la régression
(annexe 3 au point 5), on remarque sur les cinq (5) variables explicatives que
trois (PIB par habitant, le volume de microcrédit, le proportion de
banque de petite taille) respectent les signes prévus confirmant ainsi
la théorie économique.
Par contre au niveau des deux autres variables que sont le
taux de progression du nombre des banques et le volume de crédit
bancaire, les signes sont contraires à ceux attendus. Cela peut
être dû à l'absence de profondeur temporelle dans notre
échantillon.
2 Validation statistique 2.1 Qualité
globale
La régression multiple (annexe 3 au point 5) calcule
trois statistiques de détermination R²:
· R² Within = 0,6178: elle est la
plus significative pour un modèle à effets fixes. Elle indique
que 61,78% de la variabilité intra-individuelle de la marge de
bancarisation est expliquée par celle des variables explicatives
retenues;
· R² between = 0,3327: elle
suggère que les effets fixes liés aux caractéristiques des
pays contribuent à 3 3,27% au modèle;
· R² overall = 0,3448 : elle donne
une contribution globale du modèle.
Deux statistiques de test de Fisher sont également
fournies
· En haut Prob > F = 0,0003 : Elle indique une
bonne significativité conjointe des variables explicatives;
· En bas Prob > F = 0,0000 : Elle indique une
bonne significativité des effets fixes introduits. On peut donc conclure
à une qualité statistique globalement bonne du modèle.
2.2 Significativité des variables
Le t-student des variables explicatives que sont le PIB par
habitant (0,00 1), le volume du crédit bancaire (0,028) et le volume de
microcrédit (0,03 8) montre qu'elles ont une bonne
significativité.
3 Validation économétrique
3.1 Test de normalité des erreurs
La normalité des erreurs est une
propriété de la méthode des moindres carrés
ordinaires utilisée dans la régression multiple. Pour
vérifier cette propriété, nous utilisons le test de
Skewness et Kurtosis (annexe 3 au point 6).
Hypothèse et mode de décision
H0: Erreurs normalement distribuées.
Si (Prob>Chi2) > (Seuil = 5%) alors l'hypothèse H0
est acceptée. Les erreurs sont normalement distribuées.
Résultat du test de Skewness/Kurtosis
(Prob>Chi2) = 0,0773. L'hypothèse H0 est donc
acceptée. Les erreurs sont normalement distribuées.
3.2 Test d'autocorrélation des
erreurs
On parle d'autocorrélation des erreurs lorsque les
erreurs sont liées par un processus de reproduction (Bourbonnais, 2003).
L'erreur d'une période est influencée par celle de la
période précédente. Le test de Wooldridge est
utilisé pour vérifier l'absence de cette propriété
(annexe 3 au point 7).
Hypothèse et mode de décision
H0: Pas d'autocorrélation de premier ordre
Si (Prob > F ) < (seuil = 5%) alors l'hypothèse H0
est rejetée.Les erreurs sont autocorrélées.
Sinon les erreurs sont non autocorrelées.
Résultat du test de Wooldridge
F( 1, 6) = 0.265
Prob > F = 0.6250
H0 n'est pas rejetée . Les erreurs ne sont pas
autocorrélées.
3.3 Test d'homoscédasticité des
erreurs
On parle d'homoscédasticité lorsque le risque
de l'amplitude de l'erreur est constant dans le temps. Pour ce test, nous
utilisons la méthode de Breush-Pagan qui consiste à
vérifier si le carré des résidus peut être
expliqué par les variables du modèle. Si c'est le cas, il y a
hétéroscédasticité (annexe 3 au point 8).
Hypothèse et mode de décision
H0: modèle homoscédastique
Si le carré du résidu de la régression est
expliqué par les variables alors l'hypothèse H0 est
rejetée.
Résultat de la méthode de Breush-Pagan
Le carré du résidu est expliqué de
façon significative par les variables du modèle
(R² = 0,9999). L'hypothèse H0 est donc rejetée.
Il y a hétéroscédasticité. Elle pourra être
corrigée par la méthode de White.
Précision sur la nature de
l'hétérodasticité avec le test de Wald modifié
Hypothèse et mode de décision
H0: ói² = ó²
Si (Prob>chi2) < (seuil = 5%) alors H0 est
acceptée. On a une homoscédasticité interindividuelle.
Résultat du test
Prob>chi2 = 0,0000. Il y a homoscédasticité
inter-individuelle.
IV Facteurs explicatifs de la faible bancarisation 1
Résultats de l'investigation
Notre étude économétrique présente
une insuffisance majeure liée à la profondeur temporelle de
l'échantillon (annexe 2). Le nombre d'observations est faible. Des dix
huit (18)
variables initialement testées, seules cinq (5) ont
été retenues. Des variables aussi importantes que le taux
d'alphabétisation ou le taux de pénétration
démographique des IMF n'ont pas pu être étudiées.
En outre, la validation économique n'est effective que
pour 60 % des variables testées. Les signes prévus pour le taux
de progression des banques et le volume de crédit bancaire ne sont pas
respectés. De même, au niveau de la validation statistique, seules
trois variables sur cinq ont une qualité individuelle acceptable et
apportent une contribution significative à la détermination de la
marge de bancarisation. Il s'agit du PIB par habitant, du volume de
crédit bancaire et du volume de microcrédit. On remarquera
particulièrement qu'en dépit de son signe inattendu, le volume de
crédit bancaire à une contribution statistique significative. A
l'opposé, le nombre de banques de petite taille dont l'évolution
présentait un sens économique a une contribution non
significative.
En dépit de ces insuffisances essentiellement
liées à la qualité de l'échantillon, il est
possible de tirer quelques conclusions sur les déterminants de la marge
de bancarisation.
2 Les facteurs déterminants
Les résultats obtenus permettent d'identifier trois
facteurs principaux. Il s'agit du:
· PIB par habitant: l'amélioration du PIB par
habitant contribue de façon significative à la réduction
de la marge de bancarisation;
· volume de crédit bancaire: l'augmentation
du montant total des crédits bancaires ne contribue pas à la
réduction de la marge de bancarisation (mais plutôt à son
augmentation);
· volume de microcrédit: l'augmentation du
volume total de microcrédit contribue de façon significative
à la réduction de la marge de bancarisation.
Chapitre 5: Interprétations et
recommandations
L'étude économétrique a mis en
évidence trois facteurs explicatifs du faible niveau de bancarisation
dans l'Union. Ces facteurs joints aux résultats de l'analyse
contextuelle permettent de faire une interprétation et des
recommandations pour des mesures correctives.
I Interprétations des résultats
Parmi les trois facteurs identifiés, deux sont
conformes aux prévisions (PIB/habitant et volume de microcrédit).
Quant au volume de crédit bancaire, sa contribution à
l'accroissement de la marge de bancarisation est contraire à la
prévision. Cela pourrait s'expliquer par la qualité de
l'échantillon. Aussi insisterons-nous plus sur les deux premiers
facteurs.
1 Les déterminants de la demande
L'investigation économétrique a permis de mettre
en évidence deux facteurs favorables à la demande. Il s'agit:
1. du PIB par habitant (en tant que mesure du revenu
des populations) qui contribue à la réduction de la marge de
bancarisation. La demande de création de compte bancaire est une
fonction croissante du revenu;
2. du microcrédit qui contribue au
renforcement de la clientèle bancaire. La demande de création de
compte est une fonction croissante du volume de microcrédit. Il reste
à trouver le mécanisme par lequel l'accroissement du volume de
microcrédit influence la demande. Pour cela, nous émettons deux
hypothèses (non exclusives):
· Ha: La demande de création de compte
bancaire croît avec le nombre de bénéficiaires de
microcrédit qui croît avec le volume de microcrédit;
· Hb: La demande de création de compte bancaire
croît avec les revenus issus des
activités économiques grandissantes
financées par un volume croissant de microcrédit. Or, dans le
processus ayant conduit au choix des variables explicatives de la marge de
bancarisation, le nombre de bénéficiaires a été
testé et rejeté. Cela suggère le rejet de la
première hypothèse Ha.
Ainsi, en ne considérant que la seconde hypothèse
Hb, nous pouvons conclure que plus
les montants sont importants, plus ils permettent aux
bénéficiaires de mener des activités véritablement
génératrices de richesse et par conséquent de constituer
une épargne dans les banques. Le microcrédit de montant
élevé est un facteur incitatif de la demande d'ouverture de
compte bancaire.
Il est utile de préciser l'existence d'autres facteurs
potentiellement défavorables à la demande d'ouverture de compte.
Ces facteurs révélés par l'analyse contextuelle n'ont pas
pu être testés dans l'investigation économétrique.
Il s'agit notamment:
· des dysfonctionnements de l'appareil judiciaire qui
fragilisent la confiance de la population;
· des conséquences psychologiques de la crise des
années 80 et du taux élevé d'analphabétisme qui
conduisent à l'auto-exclusion;
· des difficultés d'application de certaines
dispositions du cadre juridique pour la promotion de la bancarisation et
l'utilisation des systèmes et moyens de paiement qui sont de nature
à décourager la demande.
2 Les déterminants de l'offre
L'investigation économétrique n'a pas permis de
mettre en évidence des facteurs déterminant l'offre de
création de compte bancaire. Par contre, l'analyse contextuelle a mis en
exergue deux facteurs potentiellement défavorables à l'offre
d'ouverture de compte bancaire. Il s'agit de:
· l'inexistence des infrastructures de base
(électricité, eau, télécommunications, routes, ...)
qui empêche la déconcentration du réseau bancaire vers les
villes les moins importantes et rend par conséquent l'offre peu
disponible;
· la réglementation fixant ou encadrant les
coûts de certaines transactions bancaires qui sont susceptibles de
créer une barrière financière fictive pour l'offre des
services bancaires dont l'ouverture de compte.
En dehors des déterminants pré-cités, il
est important de souligner l'existence d'un facteur potentiellement favorable
à la fois à l'offre et à la demande. Il s'agit de la
réforme des systèmes et moyens de paiement qui a consacré
la mise en production de STAR-UEMOA, de SICA-UEMOA et un démarrage
progressif de la Monétique inter-bancaire. Compte tenu du
caractère récent de cette réforme, elle n'a pas
été étudiée dans notre investigation
économétrique. Mais il est très
vraisemblable que le nouveau cadre technique ainsi
créé aura un impact positif sur la vulgarisation du
''scriptural'' et donc du compte bancaire.
II Validation des hypothèses de travail
1 Première hypothèse (H1)
L'analyse contextuelle a révélé une
inadaptation du cadre économique, juridique et social à une
politique de bancarisation. Bien que l'étude économétrique
ait montré une contribution positive du PIB par habitant à la
réduction de la marge de bancarisation, il n'en demeure pas moins que
l'insuffisance de la croissance et sa répartition inéquitable
constituent un handicap.
Nous acceptons donc l'hypothèse H1.
L'environnement global ne contribue pas à l'amélioration
de la bancarisation.
2 Deuxième hypothèse (H2)
La grave crise bancaire des années 80 a laissé
des souvenirs amers à une partie de la population qui demeure
confrontée à des difficultés émotionnelles les
conduisant à l'autoexclusion.
Les investigations économétriques ont
montré que le volume de crédit bancaire ne contribue pas à
la réduction de la marge de bancarisation.
En outre, bien que les conditions de banque soient en
amélioration sous l'effet de la concurrence, elles demeurent
relativement élevées par rapport au revenu des populations. La
pénétration géographique des agences bancaires reste
modeste. L'émiettement du secteur bancaire (53% de banques de petite
taille) ne favorise pas la réalisation des économies
d'échelle nécessaires à la baisse des coûts. En
plus, certains coûts de transaction sont réglementés. Ce
sont autant de facteurs de blocage.
Nous acceptons donc l'hypothèse H2. Les
principales caractéristiques du secteur bancaire ne contribuent pas
à l'amélioration de la bancarisation.
3 Troisième hypothèse (H3)
Le taux de pénétration du microcrédit dans
la population active est de 9,04%23 en 2005.
23 Le calcul de la pénétration
démographique du microcrédit sur la base des données
statistiques de BCEAO (2006a) donne 14,4%. Il existe un grand écart
entre ce nombre et celui (9,04%) que nous avons obtenu sur la
Le volume de microcrédit a été
identifié comme étant un facteur de croissance de la
bancarisation. Il existe donc entre la distribution des microcrédits et
la demande d'ouverture de compte bancaire un lien dont il faudra
préciser la nature. Une explication plausible est un effet de passage
d'une partie de la clientèle des IMF vers les banques après une
période d'initiation, d'apprentissage et d'utilisation des services
financiers formels. Les banques seraient ainsi pourvues en clients par les IMF
qui d'ailleurs au-delà d'une certaine taille (effet de seuil)
choisissent de se muter en banque. La Grameen Bank fondée par Muhammad
Yunus, prix Nobel de la paix 2006, en est un exemple édifiant.
Nous acceptons donc l'hypothèse H3.
La microfinance contribue à l'amélioration de la
bancarisation.
III Recommandations
Les présentes recommandations s'adressent aux pouvoirs
publics tant au niveau de l'UEMOA qu'au niveau de chacun des Etats membres.
Elles serviront à stimuler la demande et l'offre de comptes
bancaires.
1 Stimulation de la demande
1.1 Amélioration du niveau de
revenu
Le revenu mesuré par le PIB par habitant est un
facteur qui contribue positivement à l'amélioration de la
bancarisation. Il est donc important, au delà de la réalisation
de la croissance économique, de veiller à une répartition
équitable de la richesse créée. Un revenu pour tous
à la hauteur de l'effort fourni est un minimum en la matière. Il
serait néanmoins intéressant, dès que les moyens
financiers des Etats le permettront, de penser à une politique de
redistribution horizontale destinée à assurer un revenu minimal
(viré dans un compte) à toute personne active. Cela permettra de
soutenir la demande globale y compris la demande de création de compte
bancaire.
base des données des monographies SFD. La population
active considérée dans les deux cas est la même (WDI 2005).
Nous n'avons pas de justification particulière à cette
différence. Notre choix d'utiliser les données des monographies
SFD tient au fait qu'elles sont détaillées par pays et par
année et l'évolution des chiffres nous nous semble
cohérente. Quant au rapport annuel de la BCEAO, l'information y est
livrée de façon brute pour l'année 2005. Mais au
delà de cette différence, il est important de retenir le
potentiel de bancarisation que représente les populations
bénéficiaires de microcrédit.
1.2 Promotion de la microfinance
Le secteur bancaire et le secteur de la microfinance ne sont
pas cloisonnés. Ils se tiennent. Les banques mettent des ressources
financières à la disposition des IMF qui en les fructifiant,
contribuent au développement de la clientèle bancaire. Par
conséquent les politiques de soutien à la bancarisation doivent
s'étendre à une prospective globale d'accès à la
finance formelle.
Mais il est important de souligner que le microcrédit
n'est favorable à la bancarisation que lorsqu'il est d'un certain
montant. Il ne suffit pas d'étendre le microcrédit à
l'ensemble des populations pour obtenir une croissante conséquente du
nombre de créations de comptes. Il faudrait veiller à distribuer
de façon progressive des microcrédits de montant relativement
élevé pour aider au passage des populations de l'assistanat
à l'autonomie puis au secteur bancaire.
A cet égard, il serait particulièrement
indiqué de promouvoir le partenariat entre les banques et les IMF pour
stimuler la demande de création de compte bancaire et faciliter une
bancarisation de masse. Un colloque a d'ailleurs été
organisé sur la question à dakar du 02 au 04 mai
200724. Il en ressort que la démocratisation des services
financiers gagnerait beaucoup de ce type de partenariat. Il peut s'agir d'une
simple collaboration entre deux institutions indépendantes ou d'une
forme de relation plus aboutit à l'instar du partenariat original entre
la Financial Bank et sa filiale spécialisée en microfinance
Finadev SA.
1.3 Les autres mesures
Ces mesures correspondent aux facteurs mis en exergue par
l'analyse contextuelle de la bancarisation mais non confirmés par
l'investigation économétrique. Au nombre de ces mesures, nous
pouvons citer:
- L'améliorer du fonctionnement de l'appareil
judiciaire: Toutes les infractions à la réglementation
doivent être punies notamment les incidents de paiement. Le code
pénal de chacun des Etats devra être revu et adapté pour
punir et décourager promptement tous les types d'incident. La lutte
contre la corruption dans l'appareil judiciaire révèle une
importance particulière à ce niveau. Une chose est d'avoir des
textes répressifs, une autre est de les appliquer sans complaisance.
- L'alphabétisation accrue des populations: Il est
important que les politiques
24 Colloque organisé par le gouvernement du
Sénégal et le CGAP dont le thème est:: «
bancarisation de masse - renforcement des banques et institution de micro
finance pour une meilleure qualité et un plus large accès aux
services financiers »
d'alphabétisation massive dernièrement
déployées par les Etats de l'Union soient poursuivies et
améliorées en vue du renforcement de la capacité
intellectuelle des populations. Il serait particulièrement
indiqué que cette alphabétisation soit faite dans les langues
officielles et inclut si possible des notions élémentaires de
gestion.
- L'amélioration du dispositif du « droit au
compte » : Pour une meilleure garantie du respect du droit au compte
promu par le R15, il est essentiel de faciliter l'usage du recours dont
disposent les populations en cas de refus des établissements bancaires.
Il serait indiqué de désigner une institution autre que la Banque
Centrale pour recevoir les plaintes. A ce titre, la nomination d'un «
médiateur bancaire » pourrait être utile pour mettre en
confiance les populations, recueillir et traiter leurs recours.
2 Stimulation de l'offre
L'étude économétrique n'a pas pu
identifier des déterminants de l'offre de création de compte dans
l'Union. Néanmoins, nous pouvons faire quelques recommandation en nous
fondant sur les facteurs potentiels suggérés par l'analyse
contextuelle.
2.1 Renforcement des infrastructures de
base
La création d'une agence bancaire nécessite un
minimum d'infrastructures comme l'électricité, le
téléphone et une route d'accès. Ces pré-requis font
malheureusement défaut dans les zones rurales et dans plusieurs villes
de l'Union. Il appartient à l'Etat de veiller à une
réalisation progressive de ces infrastructures afin de permettre aux
banques de se rapprocher davantage des populations.
Mais en attendant, il serait indiqué de trouver des
solutions palliatives comme les banques ambulantes25
pratiquées aux îles Fidji. Les populations en zone enclavée
pourraient être visitées de façon périodique non
seulement pour la collecte des dépôts mais également pour
l'offre d'un service bancaire minimum incluant les moyens scripturaux de
paiement.
2.2 Assouplissement de la
réglementation
Il est important de mettre la réglementation en phase
avec les exigences du marché de
25 Le PNUD et la Australia and New Zealeand Banking Group
Limited ont lancé en octobre 2004 des services bancaires commerciaux
à destination des communautés rurales des îles Fidji.
l'Union. Certes, la priorité doit être
accordée à la protection de l'épargne, à la
surveillance des risques et au respect des normes internationales. Mais il
serait indiqué d'assouplir quelque peu les contraintes de la
réglementation pour permettre aux banques de mieux satisfaire les
besoins de la population.
Le crédit aux plus pauvres ne devrait pas être
l'apanage des IMF seules. Il serait indiqué que ce créneau soit
investi par les banques commerciales pour un impact plus immédiat sur la
bancarisation. L'application stricte du taux d'usure est un obstacle en la
matière.
Le groupe de la Banque Régionale de Solidarité
(BRS) constitue un exemple intéressant d'intégration du
microcrédit à la banque. Créée en 2005 dans les
huit pays, sur initiative des instances de l'Union, la BRS a pour objectif le
financement des activités créatrices de revenu au niveau des
populations les moins favorisées. Les résultats des exercices
2007 et 2008 de cette institution serviront d'indicateur pour la validation de
cette approche.
Conclusion
Cette étude est initiée dans un contexte de
modernisation progressive et irréversible du secteur bancaire et
financier de l'UEMOA sous l'impulsion de la Banque Centrale. Les
systèmes de transfert en temps réel et de
télécompensation sont déployés dans l'ensemble des
pays. La monétique interbancaire est en phase de test. Ces innovations
s'insèrent dans une vision à moyen et long terme. Elles
créent un cadre favorable pour une promotion de la bancarisation et de
l'utilisation des instruments scripturaux de paiement.
L'objectif principal de cette étude est de
déterminer les facteurs explicatifs de la faible bancarisation afin de
proposer les mesures nécessaires à la promotion de la
bancarisation. La revue de littérature a permis de mieux
spécifier cet objectif en désignant deux types de facteurs:
l'environnement global, l'état du secteur bancaire. Nous avons introduit
un troisième facteur, relatif à l'impact de la microfinance pour
tenir compte de la spécificité de l'UEMOA
caractérisée par la présence d'un secteur florissant des
IMF.
Les résultats obtenus montrent que l'environnement
global ne contribue pas à la réduction de la faible
bancarisation. Il en est de même de l'état du secteur bancaire.
Par contre, le secteur de la microfinance contribue de façon
significative à la réduction de la faible bancarisation notamment
par l'offre de microcrédit de montant relativement
élevé.
La présente étude a plusieurs limites dont il
convient de mesurer l'importance afin de ne pas en exagérer la
portée. Ces limites tiennent essentiellement aux difficultés
rencontrées dans la collecte des informations. Le manque de
données statistiques fiables sur une longue période a
constitué une contrainte majeure dans la définition du
modèle et du nombre de facteurs potentiellement explicatifs. La
profondeur temporelle n'est pas réellement suffisante pour des tests
efficaces. Le modèle est sensible aux modifications. En plus le taux de
bancarisation qui a servi de base à la détermination de la marge
de bancarisation n'est qu'une approximation (relativement fiable) de la
réalité. Il s'agit plutôt du taux de
pénétration démographique du compte bancaire dans la
population active. Il devra être corrigé des titulaires de comptes
multiples et de comptes joints.
Moins qu'un aboutissement, une identification formelle et
irréfutable des principaux facteurs explicatifs du
phénomène complexe de la faible bancarisation, notre étude
est un pas dans une direction où beaucoup reste à faire.
Il est impératif que la problématique de la
bancarisation soit prise en charge au niveau de chacun des Etats et au niveau
des instances sous-régionales en vue de définir des politiques
globales d'action. La faible bancarisation et ses corollaires font corps avec
le problème de sousdéveloppement au même tire que les
difficultés d'accès à la santé, à l'eau
potable, à l'électricité, à l'éducation, au
transport et à la communication (Peachey et Roe, 2004).
Il existe de par le monde des expériences qui
pourraient servir de base à une politique de bancarisation dans l'UEMOA.
Nous pouvons citer:
· l'approche française: elle est
caractérisée par une utilisation importante des lois,
règlements et autres décrets pour obliger les populations
à ouvrir un compte en banque. L'obligation du règlement des
salaires en monnaie scripturale et le droit au compte en sont les symboles;
· l'approche américaine: elle est basée
non sur le principe du droit au compte mais sur la facilitation de
l'accès au financement bancaire (Gloukoviezoff, 2005). Le CRA (Community
Reinvestment Act) oblige les banques à financer des activités des
foyers démunis dans leur zone d'implantation. Un système efficace
de notation permet de faire payer les banques défaillantes et de primer
celles qui jouent le jeu: c'est du «play or pay» (Hudson et Matray,
2004).
· l'approche sud africaine: elle est
caractérisée entre autres par la proposition d'un compte
spécifique sans frais dénommé «mzansi»
destiné aux populations pauvres du pays (Napier et Beghin, 2006a et
2006b).
Mais aucune de ces approches ne saurait être
appliquée dans l'UEMOA sans tenir compte du contexte et des
spécificités locales. D'où l'importance des études
qui permettront de mieux cerner les mécanismes engendrant la faible
bancarisation et d'y adapter les solutions. A cet égard, il serait
particulièrement intéressant de réaliser dans l'Union des
travaux approfondis sur l'évolution du taux de bancarisation et du mode
de passage des clients des IMF vers les banques.
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www.doingbusiness.org
: Des informations sur le cadre des affaires dans 178 pays.
www.transparency.org :
Site de Transparency international
Annexes
Annexe 1 : Présentation du modèle
linéaire sur données de panel
Économétrie
Si la statistique descriptive est capable de décrire
les relations existantes entre plusieurs variables et de préciser leur
niveau de corrélation, elle ne permet pas de comprendre les liens de
cause à effet qui pourraient exister entre ces variables.
L'économétrie permet de pallier cette insuffisance.
L'équation théorique de vérification de la
causalité peut se résumer comme suit Y =a + Xb + e où - Y
représente la variable à expliquer ( ou variable endogène
ou dépendante);
- X représente une une matrice de variables explicatives
(ou variables exogènes ou indépendantes);
- a : constance de l'estimation;
- b : coefficient de contribution de X à l'explication de
Y; - e : erreur de l'estimation.
L'objectif de l'économétrie est de
déterminer la constance a, le coefficient b et l'erreur e. Pour cela,
différents modèles peuvent être choisis suivant la nature
des données et l'échantillon constitué.
Données de panel
Le terme « données de panel » est
utilisé pour désigner plusieurs types d'informations concernant
un échantillon d'individus sur un certain nombre de périodes
(année, semestre, trimestre, mois, etc). Il s'agit d'une structure de
données à deux dimensions à savoir :
· Nombre d'individus ( N) : dans notre cas, il s'agit du
nombre des pays couverts par l'étude N = 7 (Bénin, Burkina,
Côte d'ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo);
· Nombre de périodes de référence (T).
Dans notre cas, il s'agit du nombre d'années d'observation T = 5 ( 2001,
2002, 2003, 2004 et 2005);
Le modèle est cylindré c'est-à-dire qu'il
n'y a pas de donnée manquant pour un pays ou pour une 71
année. Le nombre de variables est K = 5 (PIB/hbt, taux
de progression du nombre de banques, volume des encours de crédit
bancaire, volume des encours de microcrédit, nombre de banque de petite
taille26). Pour chacune de ces variables, il existe 35
observations.
Econométrie de modèle linéaire sur
données de panel
Il existe deux modèles économétriques de
traitement des données de panel que sont le modèle
linéaire et le modèle dynamique. Ce dernier est
caractérisé par la présence de variables endogènes
retardées. Ces variables retardées sont en fait des formes
décalées dans le temps de la variable dépendante qui
figurent dans les variables explicatives. Nous décrivons ici le
modèle linéaire.
L'utilisation du modèle linéaire de
données de panel dans une étude économétrique se
fait en trois étapes :
Etape 1 : Spécification du modèle ou
tests d'homogénéité
Cette étape consiste à vérifier la
capacité du modèle à interpréter les données
disponibles. Le but est de voir si le modèle théorique est
homogène pour tous les individus étudiés ou au contraire,
il existe des spécificités (Hurlin C.). Si les tests
révèlent une hétérogénéité
totale entre les individus étudiés, la structure en panel est
mauvaise et ne pourra être estimée. Dans le cas contraire, on peut
l'estimer en présentant selon le cas, les effets communs à tous
les individus (structure de panel entièrement homogène) ou les
effets individuels (structure partiellement homogène) . Dans ce dernier
cas, les tests devront permettre de spécifier la nature de l'effet
individuel (fixe ou aléatoire).
Etape 2 : Estimation du modèle
L'estimation se fait par la régression de la variable
endogène sur les variables exogènes et la mesure des principaux
indicateurs que sont d'une part le coefficient de détermination
(R²) et le test de Fisher qui permettent de juger de la
qualité globale du modèle et d'autre part du test de Student qui
atteste de la validité statistique et de la qualité individuelle
des variables explicatives.
Etape 3 : Validation du modèle
La dernière étape consiste à étudier
le comportement des erreurs (résidus) issues du modèle. A ce
26 Banque dont le total bilan en fin d'année est
inférieur à 50 milliards de francs CFA
niveau, il est nécessaire de réaliser trois
tests à savoir le test d'autocorrélation des erreurs qui permet
de vérifier l'existence de relation entre les erreurs d'une année
à une autre, le test de l'homoscédasticité qui permet de
déterminer si le risque de l'amplitude de l'erreur est le même
quelle que soit l'année et enfin le test de normalité qui est une
propriété de la méthode des moindres carrés
ordinaires (MCO).
Annexe 2 : Difficultés rencontrées dans
la collecte des données et informations
Dans le cadre de ce travail, nous avons rencontré de
multiples difficultés dans la collecte des informations
nécessaires à une étude économétrique
rigoureuse. Les sources auxquelles nous avons eu accès sont le WDI 2005
(World Developpement Indicator), les rapports annuels de la BCEAO, les rapports
annuels de la Commission Bancaire de l'UMOA et les monographies des
systèmes financiers décentralisés.
Choix de la période et exclusion de la
Guinée-Bissau
L'étude économétrique couvre la
période allant de 2001 à 2005. Le choix de cette période
n'est pas volontaire. Il est déterminé par des contraintes
d'indisponibilité de données. En effet, il n'existe pas de
statistiques sur le nombre de comptes créés dans l'UEMOA avant
2001 et après 2005. Il n'est donc pas possible d'avoir le taux de
bancarisation en dehors de cette période.
Par ailleurs, l'absence d'informations et de données
statistiques sur la Guinée-Bissau de même que le caractère
particulier de son secteur bancaire (un seul établissement) dans la
période de l'étude nous a conduit à exclure ce pays de
notre champ d'investigation.
Estimation de certaines variables
1.1 Taux de bancarisation
Ce taux représente normalement le nombre de personnes
ayant un compte de dépôt en banque au CCP ou à la Poste,
rapporté à la taille de la population active. Mais pour avoir
cela, il faudra disposer d'une part, du nombre de comptes individuels de
dépôt et d'autre part de la taille de la population active pour
chaque année d'étude et pour chacun des sept pays
concernés.
Nombre de comptes (particuliers) de dépôts
Nous n'avons pas pu avoir cette information de façon
complète. En effet dans les rapports annuels de la Commission Bancaire
qui nous ont servi de référence, il n'est mentionné que le
nombre de comptes particuliers des banques. Or pour un même compte
particulier, il peut avoir plusieurs responsables (compte joint). En plus, la
même personne physique peut avoir plusieurs comptes (comptes
multiples).
Taille population active
L'information sur la taille de la population active est
disponible sur le WDI 2005 jusqu'en 2003 pour tous les pays. Pour obtenir cette
information pour les années 2004 et 2005, nous avons fait pour chaque
pays la moyenne sur les années antérieures du ratio entre la
population active et la population totale. Cette moyenne a été
appliquée à la population totale des années 2004 et
2005.
Le mode du calcul du taux que nous avons utilisé et
qui consiste à faire le rapport du nombre global de comptes particuliers
de dépôt en banque par la taille de la population active est donc
rigoureusement incorrect. Mais compte tenu de l'état des informations
disponibles, ce taux est acceptable et peut servir à notre
étude.
1.2 Taux d'alphabétisation
Le taux d'alphabétisation représente le nombre
de personnes lettrées parmi la population de 15 ans d'âge ou plus.
La meilleure source à la quelle nous avons eu accès pour la
recherche de cette information est le WDI 2005. Malheureusement la
période de l'étude (2001 à 2005) n'est que partiellement
couverte pour cette information. Au meilleur des cas, ce taux est disponible
pour 2001 et 2002 (Bénin, Niger, Sénégal et Togo). Par
contre pour les années antérieures, l'information est disponible
et ceci sur une période allant de 1970 à 1996 au moins. Nous
avons donc du procéder à une estimation pour avoir les
données de notre période cible.
La démarche a consisté à partir des
données des années précédentes pour estimer celles
des années suivantes avec la fonction PREVISION du logiciel Excel. Ainsi
pour le cas du Bénin nous avons pris en considération les
données de 1970 à 2002 pour estimer celles de 2003, 2004 et 2005.
Pour la Côte d'Ivoire, nous avons utilisé l'échantillon
constitué des données de 1970 à 1999 pour estimer celles
des années 2000 à 2005.
En ce qui concerne le Burkina Faso et le Mali, une correction
a été introduite avant application de la méthode
d'estimation. Cette correction a consisté à supprimer
l'information de la dernière année fournie par le WDI 2005 parce
qu'elle s'écarte très nettement de la tendance et pourrait
introduire un biais important dans l'estimation.
En dehors de ces deux variables (taux de bancarisation et
taux d'alphabétisation) qui ont été calculées,
toutes les autres variables sont des informations brutes issues des
différentes sources.
Annexe 3 : Résultats des tests
Les estimations et tests sont faits sur le logiciel Small STATA
8.2. 1- Statistiques descriptives
Variable
|
| Mean
+
|
Std. Dev.
|
Min
|
Max | Observations
+
|
m_banc
|
overall |
|
94.81657
|
2.747193
|
88.85
|
99.65 |
|
N
|
=
|
35
|
|
between |
|
|
2.743491
|
90.268
|
99.174 |
|
n
|
=
|
7
|
|
within |
|
|
.951749
|
92.29057
|
96.41057 |
|
T
|
=
|
5
|
pib_hbt
|
overall |
|
262.4714
|
105.0595
|
113.7
|
446.2 |
|
N
|
=
|
35
|
|
between |
|
|
110.3224
|
121.06
|
435.78 |
|
n
|
=
|
7
|
|
within |
|
|
17.273
|
225.2714
|
302.0714 |
|
T
|
=
|
5
|
t_pgr_b
|
overall |
|
3.147714
|
8.647716
|
-12.5
|
28.57 |
|
N
|
=
|
35
|
|
between |
|
|
4.70726
|
-2.952
|
11.294 |
|
n
|
=
|
7
|
|
within |
|
|
7.431794
|
-20.64629
|
20.42371 |
|
T
|
=
|
5
|
b_petit
|
overall |
|
59.71257
|
17.79981
|
33.33
|
100 |
|
N
|
=
|
35
|
|
between |
|
|
17.3519
|
43.702
|
91.556 |
|
n
|
=
|
7
|
|
within |
|
|
7.153115
|
45.93657
|
70.98057 |
|
T
|
=
|
5
|
vol
_crd
|
overall |
|
.5411716
|
.4597332
|
.071824
|
1.64283 |
|
N
|
=
|
35
|
|
between |
|
|
.4773749
|
.0954074
|
1.469874 |
|
n
|
=
|
7
|
|
within |
|
|
.1013806
|
.3537843
|
.8251508 |
|
T
|
=
|
5
|
v_crimf
|
overall |
|
.0272047
|
.0203366
|
.001866
|
.075865 |
|
N
|
=
|
35
|
|
between |
|
|
.018235
|
.0026008
|
.0575586 |
|
n
|
=
|
7
|
|
within |
|
|
.0109627
|
-.0044269
|
.0586213 |
|
T
|
=
|
5
|
2 - Matrice de corrélation
|
|
|
|
|
|
|
| m_banc pib_hbt
|
t_pgr_b
|
b_petit
|
vol_crd v_crimf
|
|
|
+
m_banc |
pib_hbt |
|
t_pgr_b |
|
b_petit |
|
vol _crd |
|
v_crimf |
|
|
1.0000 -0.7847* 0.0000 0.2575 0.1353 0.6165* 0.0001 -0.7931*
0.0000 -0.2245 0.1947
|
1.0000
-0.0767 0.6616 -0.7198* 0.0000 0.8981* 0.0000 0.4804*
0.0035
|
1.0000
0.0637 0.7162 -0.1690 0.3318 0.5053* 0.0020
|
1.0000
-0.6486* 0.0000 -0.5410* 0.0008
|
1.0000
0.2209 0.2023
|
1.0000
|
|
3 - Test de présence d'effets individuels
Fixed-effects (within) regression Number of obs = 35
Group variable (i) : crossid Number of groups = 7
R-sq: within = 0.6178 Obs per group: min = 5
between = 0.3327 avg = 5.0
overall = 0.3448 max = 5
F(5,23) = 7.43
corr(u_i, Xb) = -0.6518 Prob > F = 0.0003
m_banc | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]
pib_hbt
|
|
|
-.0433641
|
.0107511
|
|
-4.03 0.001
|
|
-.0656045
|
-.0211237
|
b_petit
|
|
|
.0190392
|
.0195189
|
|
0.98 0.339
|
|
-.0213388
|
.0594171
|
t_pgr_b
|
|
|
.0162727
|
.0206284
|
|
0.79 0.438
|
|
-.0264004
|
.0589458
|
vol _crd
|
|
|
5.501833
|
2.348176
|
|
2.34 0.028
|
|
.6442602
|
10.35941
|
v_crimf
|
|
|
-47.16463
|
21.24999
|
|
-2.22 0.037
|
|
-91.12359
|
-3.205668
|
_cons
|
|
|
103.316
|
2.832919
|
|
36.47 0.000
|
|
97.45564
|
109.1763
|
sigma_u
|
|
|
3.0104067
|
|
|
|
|
|
|
sigma_e
|
|
|
.71541673
|
|
|
|
|
|
|
rho
|
|
|
.94654258
|
(fraction
|
of
|
variance due
|
to
|
u_i)
|
|
F test that
|
all
|
u_i=0:
|
F(6, 23) =
|
|
22.42
|
|
Prob >
|
F = 0.0000
|
|
4 - Test de spécification de Hausman (effet
fixe ou effet aléatoire)
---- Coefficients ----
| (b) (B) (b-B) sqrt (diag (V_b-V_B))
| sql . Difference S.E.
+
pib_hbt | -.0433641 -.0231721 -.020192 .0064676
t_pgr_b | .0162727 .0111748 .0050979 .
b_petit | .0190392 .0030578 .0159814 .
vol _crd | 5.501833 .2821059 5.219727 1.481768
v_crimf | -47.16463 -17.63811 -29.52652 11.35284
b = consistent under Ho and Ha; obtained from xtreg B =
inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained from xtreg
Test: Ho: difference in coefficients not systematic
chi2 (5) = (b-B) '[(V_b-V_B)^(-1)] (b-B)
= 19.13
Prob>chi2 = 0.0018
(V_b-V_B is not positive definite)
5 - Régression multiple (avec effets
fixes)
Fixed-effects (within) regression Number of obs = 35
Group variable (i) : crossid Number of groups = 7
R-sq: within = 0.6178 Obs per group: min = 5
between = 0.3327 avg = 5.0
overall = 0.3448 max = 5
F(5,23) = 7.43
corr(u_i, Xb) = -0.6518 Prob > F = 0.0003
m_banc | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]
pib_hbt
|
|
|
-.0433641
|
.0107511
|
|
-4.03 0.001
|
|
-.0656045
|
-.0211237
|
t_pgr_b
|
|
|
.0162727
|
.0206284
|
|
0.79 0.438
|
|
-.0264004
|
.0589458
|
b_petit
|
|
|
.0190392
|
.0195189
|
|
0.98 0.339
|
|
-.0213388
|
.0594171
|
vol _crd
|
|
|
5.501833
|
2.348176
|
|
2.34 0.028
|
|
.6442602
|
10.35941
|
v_crimf
|
|
|
-47.16463
|
21.24999
|
|
-2.22 0.037
|
|
-91.12359
|
-3.205668
|
_cons
|
|
|
103.316
|
2.832919
|
|
36.47 0.000
|
|
97.45564
|
109.1763
|
sigma_u
|
|
|
3.0104067
|
|
|
|
|
|
|
sigma_e
|
|
|
.71541673
|
|
|
|
|
|
|
rho
|
|
|
.94654258
|
(fraction
|
of
|
variance due
|
to
|
u_i)
|
|
F test that
|
all
|
u_i=0:
|
F(6, 23) =
|
|
22.42
|
|
Prob >
|
F = 0.0000
|
|
6 - Test de normalisation des erreurs
Skewness/Kurtosis tests for Normality
joint
Variable | Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2)
Prob>chi2 +
residu | 0.788 0.023 5.12 0.0773
7 - Test d'autocorrélation des erreurs
Regression with robust standard errors Number of obs = 28
F( 5, 6) = 44.24
Prob > F = 0.0001
R-squared = 0.3795
Number of clusters (crossid) = 7 Root MSE = 1.0965
|
|
|
Robust
|
|
|
|
|
D.m_banc
pib_hbt
|
|
|
|
Coef.
|
Std. Err.
|
t
|
P>|t|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
t_pgr_b
|
D1 |
|
|
-.0501591
|
.0164165
|
-3.06
|
0.022
|
-.0903287
|
-.0099894
|
b_petit
|
D1 |
|
|
.0122495
|
.0152547
|
0.80
|
0.453
|
-.0250773
|
.0495763
|
vol _crd
|
D1 |
|
|
.0369609
|
.009612
|
3.85
|
0.009
|
.0134413
|
.0604805
|
v_crimf
|
D1 |
|
|
5.786839
|
2.215428
|
2.61
|
0.040
|
.3658811
|
11.2078
|
|
D1 |
|
-42.80981
|
18.12651
|
-2.36
|
0.056
|
-87.16378
|
1.544166
|
|
Wooldridge test for autocorrelation in panel data H0: no
first-order autocorrelation
F( 1, 6) = 0.265
Prob > F = 0.6250
Les déterminants de la faible
8 - Test d'homoscédasticité
|
bancarisation dans l'UEMOA
explicatives
|
|
Régression du
|
carré du résidu sur les variables
|
|
SS
|
df MS
|
Number of obs
|
= 35
|
+
|
|
|
F( 5, 29)
|
=29526.49
|
Model |
|
14658438.2
|
5 2931687.65
|
Prob > F
|
= 0.0000
|
Residual |
|
2879.41238
|
29 99.2900822
|
R-squared
|
= 0.9998
|
+
|
|
|
Adj R-squared
|
= 0.9998
|
Total |
|
14661317.7
|
34 431215.225
|
Root MSE
|
= 9.9644
|
red |
|
Coef.
|
Std. Err. t
|
P>|t| [95% Conf.
|
Interval]
|
pib_hbt |
|
-8.263501
|
.0517883 -159.56
|
0.000 -8.36942
|
-8.157582
|
b_petit |
|
4.071197
|
.1592721 25.56
|
0.000 3.745449
|
4.396945
|
t_pgr_b |
|
2.995623
|
.2720108 11.01
|
0.000 2.439298
|
3.551948
|
vol _crd |
|
1054.956
|
10.7014 98.58
|
0.000 1033.069
|
1076.842
|
v_crimf |
|
-8601.311
|
165.7161 -51.90
|
0.000 -8940.239
|
-8262.384
|
_cons |
|
10581.27
|
14.58328 725.58
|
0.000 10551.45
|
10611.1
|
|
Test d'hétéroscédasticité
inter-individuelle
Modified Wald test for groupwise heteroskedasticity
in fixed effect regression model
H0: sigma(i)^2 = sigma^2 for all i
chi2 (7) = 158.06
Prob>chi2 = 0.0000
Annexe 4 : Meilleures droites d'ajustement au sens des
moindres carrés Graphe G1 : Droite de régression de Y (marge
bancarisation) en X (PIB par habitant)
Graphe G2 : Droite de régression de Y (marge
bancarisation) en X (taux de progression du nombre de banques)
Graphe G3 : Droite de régression de Y (marge
bancarisation) en X (Banque de petite taille)
Graphe G4 : Droite de régression de Y (marge
bancarisation) en X (Volume de crédit bancaire)
Annexe 5 : Liste des variables initiales
Variable
|
Description
|
m_banc
|
Marge de bancarisation
|
pib_hbt
|
PIB par habitant
|
t_alph
|
Taux d'analphabétisation
|
t_db_bq
|
Taux d'intérêt de crédit à la
clientèle
|
t_pgr_b
|
Taux de progression du nombre de banques
|
vol_crd
|
Volume de crédit bancaire
|
b_petit
|
Banque de petite taille
|
v_crimf
|
Volume de microcrédit
|
b_moy
|
Banque de taille moyenne
|
b_grde
|
Banque de grande taille
|
n_bq
|
Nombre de banques en activité
|
n_clt_imf
|
Nombre de clients des IMF
|
n_g_imf
|
Nombre de guichets des IMF
|
act_etat
|
Part de l'actionariat de l'Etat dans les banques
|
p_demo_imf
|
Pénétration démographique des IMF
|
p_geo_imf
|
Pénétration géographique des IMF
|
t_base
|
Taux de base bancaire
|
r_bq
|
Rentabilité des banques
|
|
Annexe 6 : Description des variables retenues
Type de variable
|
Variable
|
Libellé
|
Formule
|
Source des sonnées
|
Signe attendu
|
Variable à expliquer
|
|
m_banc
|
Marge de bancarisation
|
100% - (Nombre de comptes de particuliers hors comptes
étrangers / taille population active)
|
Rapports annuels de la Commission bancaire pour les comptes et
WDI 2005 pour la population active
|
|
Variables explica- tives
|
Variables d'état
|
pib_hbt
|
Produit intérieur Brut par habitant
|
Non calculé
|
Rapports annuels de la BCEAO (2002 à 2005)
|
-
|
|
t_prg_b
|
Taux de progression du nombre de banques en activité
|
(Nombre en année i - Nombre en année i-1)* 100
/ Nombre en année i-1
|
Rapports annuels de la Commission Bancaire
|
-
|
|
Volume de crédit
bancaire
|
Montant total des encours de crédit bancaire en mille
milliards de FCFA
|
Rapports annuels de la Commission Bancaire
|
-
|
|
Banque de petite taille
|
Nombre de banques ayant un total bilan < 5O milliards de FCFA
/ Nombre total de banques
|
Rapports annuels de la Commission Bancaire
|
+
|
|
v_crimf
|
Volume de micro-crédit
|
Montant total des encours de miro- crédit en mille
milliards de FCFA
|
Monographies 2001 à 2005 des SFD (BCEAO)
|
-
|
|
Annexe 7 : La réforme des systèmes et
moyens de paiement
I Le contenu de la réforme
La réforme est axée autour de trois axes
majeurs.
1. Système de Transfert Automatisé et de
Règlement dans l'UEMOA (STAR-UEMOA)
STAR- UEMOA est un système conçu pour les
transferts interbancaires de gros montants et dans lequel chaque transaction
est réglée sur une base brute et en temps réel, le
règlement ayant lieu en même temps ou avant que l'instruction ne
soit transmise au destinataire. Il s'agit d'un système connu sur le
plan international sous l'acronyme RTGS (Real Time Gross Settlement).
Les principales caractéristiques de STAR-UEMOA sont :
· règlement en temps réel des
opérations
· règlement sur une base brute (sans
compensation)
· prioritairement destiné aux gros montants
· irrévocabilité des ordres de transfert
· gestion flexible des priorités des ordres
STAR-UEMOA est effectivement entré en production dans
tous les Etats membres le 25 juin 2004.
Sont éligibles à ce système la Banque
Centrale, les établissements de crédit, le Dépositaire
Central / Banque de Règlement (DC/BR) de la Bourse Régionale des
Valeurs Mobilières
(BRVM) et les Sociétés de Gestion et
d'Intermédiation Boursière agréées par le CREPMF
(Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés
Financiers).
2. Système Interbancaire de Compensation
Automatisée de l'UEMOA (SICA-UEMOA) SICA-UEMOA est un
système qui permet d'as surer, de manière automatisée, la
compensation multilatérale des transactions entre les
établissements participants. Ce système permet de réduire
le délai et le coût de règlement des opérations
courantes comme le paiement par chèque, effet, virement, ordre de
prélèvement, etc.
Les principales caractéristiques de SICA-UEMOA sont :
· délai de règlement court. Les virements
sont réglés à jour J, les chèques à J+1
,etc;
· les valeurs déplacées ou hors place sont
traitées avec plus de célérité;
· règlement automatique des soldes de compensation
dans STAR-UEMOA.
La télécompensation est déployée
dans l'ensemble des pays de l'Union.
Sont éligibles à ce système, la Banque
Centrale, les établissements de crédit, le Trésor Public
et la Poste.
3. Monétique Interbancaire
La monétique interbancaire est un système de
paiement par carte destiné à assurer
l'interopérabilité entre les cartes des différentes
banques. Contrairement aux deux projets décrits ci-dessus qui ont
été piloté par la Banque Centrale, la gestion du
système monétique interbancaire a été
confiée au GIM-UEMOA (Groupement Interbancaire Monétique de
l'UEMOA) qui en assure la tutelle et au CTMI-UEMOA (Centre de Traitement
Monétique Interbancaire de l'UEMOA) qui gère les aspects
opérationnels et techniques. La Banque centrale joue un rôle de
fédérateur. Les caractéristiques du système sont
:
· interopérabilité des cartes bancaires des
différentes banques de l'Union;
· réduction du coût d'acquisition du TPE
(Terminal de Paiement Electronique) pour les commerçants;
· utilisation à l'international de la carte qui est
adossée aux grands réseaux mondiaux de carte bancaires.
La monétique interbancaire est actuellement en phase de
déploiement progressif dans des pays pilotes.
II Les fondations de la réforme
La réforme repose sur cadre juridique
rénové, une centralisation accrue des incidents de paiement et un
système de télécommunication adéquat.
1. Le dispositif juridique
Le cadre juridique des systèmes de paiement a
été renforcé par l'adoption de règlements, de
directives et d'instruction du Gouverneur de la Banque Centrale (BCEAO, 2006b).
Parmi ces textes, nous pouvons citer:
· le règlement n°15/2002/CM/UEMOA relatif aux
systèmes de paiement dans les Etats membres de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (R15);
· la directive n°08/2002/CM/UEMOA portant sur les
mesures de promotion de la bancarisation et de l'utilisation des moyens de
paiements scripturaux;
· la loi relative aux instruments de paiement:
chèque de paiement et de retrait, lettre de change et billet à
ordre;
· l'instruction n°01/2003/SP du 08 mai 2003 relative
à la promotion des moyens de paiements scripturaux et à la
détermination des intérêts exigibles en cas de
défaut de paiement;
· l'arrêté ministériel (cadre) relatif
à la fixation du montant de référence des
opérations réalisées en monnaie fiduciaire;
· l'instruction n°01/CIP du 1er février 1999
relative au dispositif de centralisation des incidents de paiement dans
l'UMOA;
· Convention STAR-UEMOA et annexes;
· Convention SICA-UEMOA et annexes.
2. La Centrale des incidents de paiement
Une nouvelle application de gestion des incidents de paiement
est développée pour toute l'UEMOA. Toutes les déclarations
seront accessibles en temps réel. Cette application prévoit
quatre modules:
· module ETC27: il est destiné aux
banques et institutions assimilées pour faire les déclarations de
comptes, de chèque, de carte et d'incidents;
· un module BCEAO: il permettra à la Banque Centrale
d'assurer la supervision du Système;
· un module Parquet: il permettra aux différents
parquets des Etats membres de pouvoir saisir les décisions judiciaires
prises suite aux infractions qui leur sont soumises;
· un module grand public: il permettra aux populations de
vérifier la validité d'un chèque ou d'une carte
bancaire.
3. Un système de télécommunication
adapté
Le réseau Swift est utilisé dans la
sécurisation des échanges sur STAR-UEMOA. Pour SICA-UEMOA, des
liaisons de télécommunication ont été
installées pour relier les banques primaires à la Banque Centrale
dans chacun des pays. Ces liaisons serviront également à la
déclaration des incidents de paiement. Il reste à raccorder les
parquets afin qu'ils puissent renseigner en temps réel les
décisions de justice relatives à ces incidents.
27 Etablissement Teneur de Comptes
Annexe 8 : Les données des variables
retenues
Année
|
Pays
|
t_sbanc
|
pib_hbt
|
t_pgr_b
|
vol_crd
|
b_petit
|
v_crimf
|
2001
|
Bénin
|
97,18
|
277,2
|
0
|
0,21458
|
50
|
0,0259
|
2002
|
Bénin
|
96,48
|
285,4
|
-12,5
|
0,26358
|
42,86
|
0,0476
|
2003
|
Bénin
|
96,38
|
292,5
|
28,57
|
0,33524
|
55,56
|
0,063
|
2004
|
Bénin
|
96,07
|
292,6
|
22,22
|
0,36063
|
63,64
|
0,0753
|
2005
|
Bénin
|
95,26
|
308,9
|
18,18
|
0,41344
|
53,85
|
0,0759
|
2001
|
Burkina
|
96,3
|
146,3
|
0
|
0,26907
|
58,33
|
0,0155
|
2002
|
Burkina
|
96,39
|
157,6
|
0
|
0,32017
|
58,33
|
0,0186
|
2003
|
Burkina
|
93,27
|
192,3
|
0
|
0,36911
|
41,67
|
0,0217
|
2004
|
Burkina
|
95,75
|
202,6
|
8,33
|
0,41794
|
46,15
|
0,0266
|
2005
|
Burkina
|
92,27
|
218,7
|
7,69
|
0,5135
|
50
|
0,0315
|
2001
|
Côte d'Ivoire
|
91,66
|
445,4
|
0
|
1,42749
|
57,14
|
0,0148
|
2002
|
Côte d'Ivoire
|
89,18
|
446,2
|
-4,76
|
1,40607
|
50
|
0,0155
|
2003
|
Côte d'Ivoire
|
88,85
|
43 1,5
|
0
|
1,28249
|
50
|
0,0208
|
2004
|
Côte d'Ivoire
|
90,55
|
427,8
|
-10
|
1,59049
|
38,89
|
0,0259
|
2005
|
Côte d'Ivoire
|
91,1
|
428
|
0
|
1,64283
|
33,33
|
0,0269
|
2001
|
Mali
|
95,92
|
215,5
|
0
|
0,37395
|
58,33
|
0,0194
|
2002
|
Mali
|
96,37
|
224,3
|
8,33
|
0,44581
|
61,54
|
0,022
|
2003
|
Mali
|
95,72
|
23 1,2
|
0
|
0,5079
|
53,85
|
0,0264
|
2004
|
Mali
|
95,89
|
243,2
|
7,69
|
0,52777
|
57,14
|
0,0282
|
2005
|
Mali
|
94,94
|
262,3
|
7,14
|
0,70559
|
60
|
0,0342
|
2001
|
Niger
|
99,65
|
113,7
|
0
|
0,07182
|
100
|
0,0027
|
2002
|
Niger
|
99,24
|
116,7
|
0
|
0,08226
|
100
|
0,0022
|
2003
|
Niger
|
98,99
|
122,2
|
0
|
0,08691
|
100
|
0,0019
|
2004
|
Niger
|
98,83
|
119
|
12,5
|
0,10411
|
77,78
|
0,002
|
2005
|
Niger
|
99,16
|
133,7
|
11,11
|
0,13195
|
80
|
0,0042
|
2001
|
Sénégal
|
94,83
|
335,2
|
7,14
|
0,66639
|
53,33
|
0,0247
|
2002
|
Sénégal
|
94,49
|
343,3
|
-6,67
|
0,70092
|
42,86
|
0,0273
|
2003
|
Sénégal
|
94,16
|
372,5
|
0
|
0,82783
|
42,86
|
0,0369
|
2004
|
Sénégal
|
92,39
|
386,6
|
0
|
0,89713
|
35,71
|
0,0566
|
2005
|
Sénégal
|
92,01
|
408,9
|
14,29
|
1,12804
|
43,75
|
0,0757
|
2001
|
Togo
|
93,87
|
191,9
|
0
|
0,15349
|
81,82
|
0,0138
|
2002
|
Togo
|
93,49
|
212
|
0
|
0,14313
|
81,82
|
0,0145
|
2003
|
Togo
|
93,63
|
195,8
|
0
|
0,15112
|
72,73
|
0,017
|
2004
|
Togo
|
93,95
|
204,3
|
-9,09
|
0,18141
|
70
|
0,0179
|
2005
|
Togo
|
94,36
|
201,2
|
0
|
0,22688
|
66,67
|
0,0191
|
Table des matières
Introduction 1
Première Partie : Théorie de la faible
bancarisation 5
Chapitre 1: Problématique, contexte, objectifs et
méthodologie de l'étude 6
I La problématique 6
II Contexte et intérêt de l'étude 7
1 La réforme des systèmes et moyens de paiement
7
2 Intérêt de l'étude 8
III Objectifs et hypothèses de l'étude 9
1 Les objectifs de l'étude 9
2 Hypothèses 9
IV Méthodologie 9
1 Collecte et traitement des informations 9
2 Approches pour l'utilisation des informations et
données 10
2.1 Analyse contextuelle 10
2.2 Etude économétrique 11
3 Méthode de validation des hypothèses 11
Chapitre 2: Revue de littérature 13
I Définitions des concepts 13
1 Le compte et les services associés 13
1.1 Le Compte 13
1.2 Les services bancaires et financiers 14
1.2.1 Les instruments ou moyens scripturaux de paiement 14
1.2.2 Le crédit 15
2 Exclusion bancaire et faible bancarisation 15
2.1 Exclusion bancaire et financière 15
2.1.1 Pratiques bancaires et financières 15
2.1.2 Relation entre exclusion bancaire et exclusion sociale
16
2.1.3 Les différentes formes d'exclusion bancaire 17
2.2 Faible bancarisation 17
2.2.1 Définition 17
2.2.2 Mesure 17 2.2.3 Faible bancarisation et promotion des
instruments scripturaux de paiement.... 18
2.3 Différence entre faible bancarisation et exclusion
bancaire 18
3 Nature et contenu du terme «accès» 19
II Les facteurs limitatifs identifiés dans la
littérature 20
1 La théorie des frontières des
possibilités d'accès 20
1.1 L'offre de services de paiement et d'épargne 20
1.1.1 Des coûts de transactions fixes 21
1.1.2 Risques systémiques et particuliers 21
1.2 La demande de services de paiement et d'épargne 21
1.2.1 Facteurs économiques 21
1.2.2 Facteurs non économiques 21
1.3 Définition de la frontière des
possibilités d'accès 22
1.3.1 Définitions et hypothèses 22
1.3.1.1 Définitions 22
1.3.1.2 Hypothèses 22
1.3.1.3 Identification des frontières et des
problèmes sous-jacents 22
2 La théorie des barrières à l'accès
24
2.1 Définition 24
2.2 Détermination des barrières 24
2.2.1 La barrière physique à l'accès 24
2.2.2 La barrière financière à
l'accès 25
2.2.3 La barrière de l'éligibilité 25
2.2.4 La barrière de la réglementation 26
2.2.5 La barrière des services disponibles et de leurs
caractéristiques 26
2.2.6 La barrière de l'information 26
2.3 Les causes des barrières 26
Deuxième partie: Etude empirique de la faible
bancarisation dans l'UEMOA 28
Chapitre 3 : Analyse contextuelle de la faible bancarisation
29
I L'environnement global 29
1 Une croissance économique insuffisante 29
2 Une justice inefficace 31
3 Des infrastructures de base insuffisantes 31
4 Une alphabétisation insuffisante et inadaptée
32
II Le système bancaire et financier depuis la crise des
années 80 32
1 Les faillites bancaires des années 80 32
1.1 Etendue de la crise 33
1.2 Conséquences de la crise 34
2 Nouvelles surveillance et orthodoxie bancaire 34
2.1 Nouveau dispositif de surveillance bancaire 34
2.2 Nouvelle orthodoxie bancaire 35
3 Reconstruction du paysage bancaire et financier 35
3.1 Les établissements de crédit 35
3.2 Les institutions financières à statut
particulier 37
3.2.1 Le Trésor Public 37
3.2.2 La Poste 37
3.3 Les institutions financières informelles 38
4 Le cadre juridique de la promotion de la bancarisation 38
III Les institutions de microfinance (IMF) 39
IV Les barrières et les frontières des
possibilités d'accès 40
1 Les barrières à l'accès 40
1.1 Environnement global 40
1.2 Le secteur bancaire 41
1.3 Le secteur de la microfinance 42
2 Les frontières des possibilités d'accès
au compte bancaire 43
2.1 La frontière minimale 43
2.2 La frontière optimale 43
2.3 Evolution des frontières des possibilités
44
Chapitre 4 Etude économétrique de la faible
bancarisation 46
I Spécification du modèle 46
1 Modèle théorique 46
2 Modèle empirique 47
2.1 Une approche différente 47
2.2 Modèle retenu 48
3 Choix et définition des variables 48
3.1 Choix des variables 48
3.2 Définition des variables 49
4 Existence et nature des effets individuels 50
4.1 Existence des effets individuels 50
4.2 Nature des effets individuels : fixes versus
aléatoires 50
II Estimation du modèle 50
1 Matrice de corrélation et droites d'ajustement 51
1.1 Matrice de corrélation 51
1.2 Droites d'ajustement 51
2 Régression multiple 51
3 Statistiques descriptives et problème de
stationnarité 52
III Validation du modèle 52
1 Validation économique 52
2 Validation statistique 52
2.1 Qualité globale 52
2.2 Significativité des variables 53
3 Validation économétrique 53
3.1 Test de normalité des erreurs 53
3.2 Test d'autocorrélation des erreurs 53
3.3 Test d'homoscédasticité des erreurs 54
IV Facteurs explicatifs de la faible bancarisation 54
1 Résultats de l'investigation 54
2 Les facteurs déterminants 55
Chapitre 5: Interprétations et recommandations 56
I Interprétations des résultats 56
1 Les déterminants de la demande 56
2 Les déterminants de l'offre 57
II Validation des hypothèses de travail 58
1 Première hypothèse (H1) 58
2 Deuxième hypothèse (H2) 58
3 Troisième hypothèse (H3) 58
III Recommandations 59
1 Stimulation de la demande 59
1.1 Amélioration du niveau de revenu 59
1.2 Promotion de la microfinance 60
1.3 Les autres mesures 60
2 Stimulation de l'offre 61
2.1 Renforcement des infrastructures de base 61
2.2 Assouplissement de la réglementation 61
Conclusion 63
Bibliographie 65
Annexes 70
Annexe 1 : Présentation du modèle linéaire
sur données de panel 71
Annexe 2 : Difficultés rencontrées dans la
collecte des données et informations 74
Annexe 3 : Résultats des tests 77
Annexe 4 : Meilleures droites d'ajustement au sens des moindres
carrés 82
Annexe 5 : Liste des variables initiales 85
Annexe 6 : Description des variables retenues 86
Annexe 7 : La réforme des systèmes et moyens de
paiement 87
Annexe 8 : Les données des variables retenues 90
|