Ministère de l'Enseignement Supérieur
et de La Recherche Scientifique
Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale
Institution de Prévoyance Sociale
Ecole Nationale Supérieure de Statistique et
d'Economie Appliquée
Présenté par :
M.SILUE Zié
Elève Ingénieur des Travaux Statistiques à
l'ENSEA
Sous la direction de :
M.TRAORE Adama
Responsable de la CED (Cellule Etudes et Développement)
République de Côte d'Ivoire
Union-Discipline-Travail
RAPPORT DE STAGE
THEME :
ELABORATION D'UNE TABLE DE MORTALITE SPECIFIQUE AU
REGIME D'ASSURANCE VIEILLESSE DE LA CNPS
ANNEE ACADEMIQUE 2006-2007
Avant Propos
L'Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie
Appliquée (ENSEA), créée en
1961, a pour mission de délivrer une formation
théorique et pratique à travers cinq filières distinctes
:
· Les Agents Techniques de la Statistique (AT) ;
· Les Adjoints Techniques de la Statistique (AD) ;
· Les Ingénieurs des Travaux Statistiques (ITS) ;
· Les Ingénieurs Statisticiens Economistes (ISE)
;
· Le DESS d'Analyse Statistique et de Développement
(ASAD).
Dans le cadre de la formation des Ingénieurs des
Travaux Statistiques, l'ENSEA prévoit un stage d'une durée de
trois mois en dernière année; stage qui est fait soit dans une
structure publique ou privée soit dans un organisme international. C'est
l'occasion pour les futurs Ingénieurs d'utiliser les outils qu'ils ont
acquis durant la formation pour résoudre un problème bien
précis rencontré durant le stage. Aussi, ce stage permet-il aux
futurs Ingénieurs de comprendre les réalités du monde du
travail et d' en mesurer les difficultés.
En ce qui nous concerne, c'est l'Institution de
Prévoyance Sociale-Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
(IPS-CNPS), plus précisément la Cellule d'Etudes et
Développement (CED) qui a servi de cadre d'étude du 06 Juin au 07
Septembre 2007.
Il a été demandé de
réfléchir sur le thème Elaboration d'une table de
mortalité spécifique au régime d'assurance vieillesse de
la CNPS. Ce travail a un intérêt particulier car la CNPS,
dans le souci d'améliorer la qualité de ses projections
actuarielles souhaiterait disposer d'une table de mortalité propre
à la population de son régime.
Le présent document expose le travail qui a
été effectué durant la période de stage. Il n' est
pas exempt de reproches et il se veut être un document de
méthodologie d'élaboration de tables de mortalité,
notamment pour les sociétés d' Assurances qui sont régies
par le code CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés d'
Assurance).
Sommaire
Avant Propos 1
Sommaire 2
Sigles et abréviations 6
Introduction générale
7
PRESENTATION DE LA STRUCTURE D 'ACCUEIL
9
A - Missions, Statut juridique et Organisation de la CNPS 9
B - Présentation de la CED 11
PARTIE I : CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LITTERA TURE
12
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE 12
CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTERATURE 15
CHAPITRE 3: ETUDES EMPIRIQUES SUR LES METHODES DE
LISSAGE DES TABLES DE MORTALITE 25
PARTIE II: ESTIMATION BRUTE DES QUOTIENTS ANNUELS
DE
MORTALITE 31
CHAPITRE 1 : VALIDATION DES FICHIERS INITIAUX
31
CHAPITRE 2 : ANALYSE COMPARATIVE AVEC LES TABLES DE
MORTALITE DE REFERENCE 39
PARTIE III : AJUSTEMENT DE LA TABLE D'EXPERIENCE
44
CHAPITRE 1 : LISSAGE DE LA COURBE DE MORTALITE
44
CHAPITRE 2 : TESTS DE VALIDATION DE LA COURBE DE
MORTALITE 50
CHAPITRE 3 : CONSTRUCTION DE LA TABLE DE MORTALITE
54
Conclusion 64
Bibliographie 66
Annexes 68
Liste des illustrations
Liste des encadrés
Encadré n°1 : Espérance de
vie 17
Encadré n°2 : Le diagramme de Lexis
.18
Encadré n°3 : Notations et
définitions .26
Encadré n°4 : Loi de distribution
des quotients de mortalité 37
Encadré n°5 : Le Standardized
Mortality Ratio (SMR) 41
Liste des graphiques
Graphique 1 : Répartition du
portefeuille des assurés selon l'âge 34
Graphique 2 : Répartition des
décès selon l' âge des assurés 35
Graphique 3 : Quotients de mortalité
bruts et intervalles de confiance 38
Graphique 4 : Analyse comparée des
décès théoriques et des décès
observés 40
Graphique 5 : Analyse comparative des quotients
quinquennaux de mortalité 42
Graphique 6 : Courbe des quotients bruts de
mortalité 44
Graphique 7 : Quotients bruts et quotients
lissés selon Gompertz et Weibull .48
Graphique 8 : Quotients bruts et lissés
selon le modèle choisi 50
Graphique 9 : Analyse comparée des
quotients quinquennaux de mortalité issus des différentes tables
61
Graphique 10 : Courbes de survie issues des
différentes tables de mortalité ..62
Liste des tableaux
Tableau 1 : Résultats obtenus à
l' aide du modèle de Gompertz, de 22 à 60 ans .45
Tableau 2 : Résultats obtenus avec le
modèle de Gompertz, de 61 à 89 ans 46
Tableau 3 : Résultats obtenus avec le
modèle de Weibull, de 22 à 60 ans .46
Tableau 4 : Résultats obtenus avec le
modèle de Weibull de 61 à 89 ans ..47
Tableau 5 : Critères de choix du
modèle pour les âges allant de 22 à 60 ans .48
Tableau 6 : Critères de choix du
modèle pour les âges allant de 61 à 89 ans .49
Tableau 7 : Table de mortalité du
régime d'assurance vieillesse de la CNPS, obtenue
A partir des quotients lissés de mortalité ..57
Tableau 8 : Table de mortalité du
régime d'assurance vieillesse de la CNPS, obtenue à partir des
quotients lissés de mortalité à 5% d' erreur (borne
supérieure) .59
Tableau 9 : Différence
d'espérance de vie avec la table obtenue 60
Tableau 10 : Différence d'
espérance de vie avec la table obtenue (borne supérieure à
5% d'erreur) 60
Tableau 11 : Ratios du nombre de
décès observés sur ceux attendus ..61
Liste des annexes
Annexe 1 : Quotients bruts de mortalité
avec leurs intervalles de confiance
(5% d'erreur) ..68
Annexe 2 : Table de mortalité
abrégée relative au portefeuille vieillesse de la CNPS.....69
Annexe 3 : Table de mortalité
abrégée relative au portefeuille vieillesse de la CNPS (borne
supérieure 5% d'erreur) 69
Annexe 4 : Espérance de vie relative aux
différentes tables utilisées pour l' étude 70
Annexe 5 : Tableau relatif aux
probabilités de survie des assurés 71
Annexe 6 : Régression relative à
toute la plage d'âge (22 à 89 ans) pour les lois de Gompertz et
Weibull en comparaison aux quotients bruts de mortalité obtenus 71
Annexe 7 : Table de mortalité unisexe de
l'OMS relative à la Côte d'Ivoire 71
Remerciements
Nous adressons tout d'abord nos remerciements à notre
famille, à nos proches et amis pour le soutien qu'ils n'ont cessé
de nous apporter pour la rédaction de ce rapport.
Ensuite, nous tenons à remercier, Monsieur KOFFI N'
Guessan, le Directeur de l'ENSEA, Messieurs KOUADIO Hugues, KOUAKOU Jean Arnaud
et OUATTARA Aboudou respectivement, Directeur des études de la
filière des Ingénieurs Statisticiens Economistes, Directeur des
études de la filière des Ingénieurs des Travaux
Statistiques et Directeur d'Etudes du DESS ASAD.
Nos remerciements vont également à l' endroit
du personnel et de tous les enseignants de l'école,
particulièrement à Mlle MOSSO Rosine pour sa contribution
à la rédaction de ce mémoire.
Nous voudrions remercier tout spécialement :
· Monsieur TRAORE Adama, Responsable de la CED (Cellule
d'Etudes et Développement) qui a accepté de nous accueillir et de
nous encadrer pour ce stage académique ;
· Monsieur DIARRASSOUBA Siriki et Mademoiselle ATTOH
TOURE Priscilla respectivement Chargé d'Etudes Techniques et
Statistiques et Chargée d'Etudes Techniques et Actuarielles, pour avoir
suivi notre travail ;
· Monsieur DIALLO Oumar, Responsable de la Cellule
Patrimoine de la CNPS, pour sa totale disponibilité et ses remarques
pertinentes ;
· Monsieur ASSI Jean Constant, Actuaire à CCR
(Caisse Centrale de Réassurance) en France ;
· Monsieur DOSSO Karim, Actuaire à ACTUARIA
International en France et Consultant à la CNPS.
Nous tenons également à remercier une fois de plus
l'équipe de la CED pour leur accueil chaleureux.
Sigles et abréviations
CED : Cellule d'études et de
Développement ;
CGRAE : Caisse Générale des
Retraités et Agents de l'Etat ;
CIMA : Conférence Interafricaine des
Marchés d'Assurance ;
CMIB : Continuous Mortality Investigation Bureau
;
CNAM : Centre National des Arts et
Métiers ;
IPS-CNPS : Institution de Prévoyance
Sociale-Caisse Nationale de Prévoyance Sociale ;
DAV : Deutsch Aktuarvereinigung ;
INS : Institut National de la Statistique ;
INSEE : Institut National de Statistique et
d'Etudes Economiques ;
ISFA : Institut de Science Financière et
d'Assurance ;
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
;
RGPH : Recensement Général de la
Population et de l'Habitat ;
SMR : Standard Mortality Ratio ;
TD/TV : Tables décès et tables vie
;
TPG : Tables Prospectives
Générationnelles.
Introduction générale
Dans le domaine de l' assurance, parmi les facteurs
exogènes accroissant les besoins de financement, la
longévité occupe une place spéciale. L' allongement
régulier de l' espérance de vie est actuellement une
donnée commune à tous les pays développés ; ce qui
contribue à augmenter le nombre de retraités et donc les charges
de pensions. C' est pour cette raison que les réformes établies
au niveau de certains pays se sont attachées à internaliser dans
les barèmes des gains d'espérance de vie, destinés
à ajuster le montant de la pension liquidée ou à augmenter
la durée de cotisation aux fins de maintenir la promesse de pension.
En effet, le calcul des engagements à provisionner, la
tarification des annuités à verser prennent désormais en
compte les gains futurs d' espérance de vie pour éviter d'
engendrer des pertes techniques pour ces régimes.
Or la longévité est un phénomène
qui se produit par l'action combinée de plusieurs facteurs parmi
lesquels l' on peut citer la fécondité, la mortalité et l'
espérance de vie future des pensions, pour lesquels des outils de mesure
sont nécessaires.
Les pays Africains qui ne sont pas en marge du processus du
vieillissement, réfléchissent à la reforme de leur
système de retraite. A l'instar des autres caisses de retraite
d'Afrique, l'IPS-CNPS a entrepris depuis 2006 une évaluation actuarielle
qui vise à multiplier les projections à long terme de la
situation démographique et financière de son régime. Cette
évaluation doit aboutir à des réformes
paramétriques du système de protection sociale des travailleurs
du secteur privé de Côte d' Ivoire.
Pour mener à bien cette évaluation actuarielle,
il est nécessaire d'utiliser une table de mortalité
représentative de la population des assurés sociaux de la CNPS
puisque le choix d'une table de mortalité appropriée pour
projeter les populations des régimes est un préalable pour
établir un diagnostic précis de la situation financière
à long terme.
Le système de Prévoyance Sociale de la CNPS
couvre une frange de la population, dont les caractéristiques
socioéconomiques (taille, statut socioprofessionnel, niveau de vie...)
s'écartent significativement de la population globale: Ces écarts
se traduisent tant au niveau de l' espérance de vie mesurée que
de son évolution.
En côte d'Ivoire, des tables de mortalité existent
déjà mais elles divergent selon la méthodologie
utilisée. On dénombre trois grands groupes :
- Les tables de l'INS : elles découlent du RGPH 98 et
sont établies pour la zone urbaine, la zone rurale et Abidjan. Elles ne
prennent pas en compte l'impact des maladies dans leur méthodologie de
construction.
- Les tables de l'OMS sont construites sur la base de la
population nationale, en tenant compte cette fois de l'impact des maladies.
Ceci a comme conséquence de produire des probabilités de
décès aux différents âges plus élevées
que celles de l' INS.
- A la différence des autres tables, celles du code CIMA
découlent des tables TD 60- 64 et TV 60-64.
Les deux premières tables sont calculées sur
toute la population ivoirienne alors la table CIMA est obtenue à partie
des données de la population française. Les quotients de
mortalité de ces tables peuvent être différents de ceux que
l'on pourrait obtenir d'une table spécifique au régime de la
CNPS, vu les caractéristiques différentes de sa population avec
celles des tables existantes.
Ainsi, dans le souci de minimiser les risques de
sous-évaluation ou de surestimation des décès, par
conséquent des charges futures, nous avons préconisé et
proposé l'élaboration d'une table de mortalité
spécifique à la population du régime de la CNPS. Autrement
dit « Quelle est la table de mortalité la mieux
appropriée au régime d'assurance vieillesse de la CNPS ? ».
C'est l' objet du présent rapport de stage.
A cet effet, notre étude sera subdivisée en
trois parties :
· La première partie est consacrée aux
orientations de l' étude ainsi qu'aux expériences
déjà réalisées dans d'autres pays autour du
même thème ou de thème semblable.
· La seconde est consacrée à l'estimation des
quotients bruts décès qui seront comparés à ceux
des tables choisies pour l' étude.
· Enfin la dernière partie est consacrée
au lissage des courbes de mortalité afin d'avoir une courbe croissante
selon l'âge. Nous obtiendrons après cette procédure une
table propre au régime d' assurance vieillesse de la CNPS.
PRESENTATION DE LA STRUCTURE D 'A CCUEIL
A - Missions, Statut juridique et Organisation de la
CNPS
L'Institution de Prévoyance Sociale-Caisse Nationale
de Prévoyance Sociale (IPSCNPS) a pour objet la gestion du régime
obligatoire de protection sociale des travailleurs salariés et
assimilés du secteur privé. Son rôle est de
préserver ses assurés sociaux contre les risques sociaux suivants
:
· La vieillesse,
· Les accidents de travail et maladies
professionnelles,
· Les charges de famille et de maternité
(naissance, congés de maternité, etc.).
En outre, la CNPS intervient également dans la
prévention des risques professionnels et dans le domaine de l'action
sanitaire et sociale (fourniture de soins médicaux et autres prestations
en nature à ses assurés).
Par ailleurs, elle a également pour objet :
· La gestion des régimes complémentaires ou
spéciaux, obligatoires ou volontaires;
· Le recouvrement des cotisations sociales et le service
des prestations afférentes à ces différents
régimes.
Statut juridique
L'IPS-CNPS dans sa forme actuelle est l'aboutissement de
l'évolution progressive de la sécurité sociale en
Côte d'Ivoire de 1955 à nos jours. La CNPS est passée
successivement du statut d'Etablissement Public à caractère
administratif (EPA) à celui d'Etablissement Public Industriel et
Commercial (EPIC) puis d'Etablissement Public National (EPN) à celui de
Société Privée de type particulier en 1999.
L'Institution de Prévoyance Sociale,
dénommée Caisse Nationale de Prévoyance Sociale en
abrégé CNPS, a été créée par
décret 2000- 487 du 12 juillet 2000. La CNPS est régie par les
lois n° 99-476 du 2 Août 1999, portant définition et
organisation des Institutions de Prévoyance Sociale, et n° 99-477
de la même date portant modification du Code de Prévoyance
Sociale.
Organisation
L'IPS-CNPS est placée sous la double tutelle du
Ministère de la Santé, des Affaires Sociales et de la
Solidarité (Tutelle administrative et Technique) et du Ministère
de l'Economie et des Finances (Tutelle Financière).
L'Institution est présidée par un Conseil
d'Administration de 12 Membres et gérée au quotidien par un
Directeur Général nommé par le Conseil
d'Administration.
Le Directeur Général est assisté dans sa
mission par deux Directeurs Généraux Adjoints :
· Un Directeur Général Adjoint chargé
de l'Exploitation ;
· Un Directeur Général Adjoint chargé
de l'Administration et des Finances. La CNPS s'appuie sur cinq Directions
Centrales et des Cellules Spécialisées. Les structures de la
Caisse Nationale de Prévoyance Sociale se présentent comme suit
:
1. Les Structures rattachées au Directeur
Général :
· Le Cabinet du Directeur Général ;
· L' Inspection Générale ;
· La Fonction Qualité ;
· La Direction des projets ;
· La Cellule Communication et Documentation ;
· La Cellule Juridique ;
· Le service Coopération.
2. les Structures rattachées au Directeur
Général Ad joint chargé de l'Administration et des
Finances :
· La Direction du Contrôle ;
· La Direction Financière et Comptable ;
· La Direction des Ressources Humaines ;
· La Cellule des Moyens Généraux.
3. Les Structures rattachées au Directeur
Général Ad joint chargé de l'Exploitation
:
· La Direction de l'Exploitation ;
· Le Contrôle Médical ;
· La Cellule Etudes et Développement ;
· Le Centre d'Exploitation Informatique ;
· Le Bureau d'Organisation et Méthodes (BOM) ;
· La Cellule Chargée de la Maîtrise d'oeuvre
du Schéma Directeur du Système d'Information ;
· La Cellule Chargée de la Maintenance des
Applications ;
· Le Centre Ivoirien de Formation des Cadres de
Sécurité Sociale (CIFOCSS).
C'est à la Cellule Etudes et Développement que
nous avons effectué notre stage du 6 juin au 7 septembre 2007.
B - Présentation de la CED
Cette cellule est chargée, d'une manière
générale, de mener des études en vue de
l'amélioration et de l'extension du système de Prévoyance
Sociale géré par la CNPS et notamment :
· La réalisation d' études techniques et
actuarielles sur l' équilibre à long terme des régimes
gérés par la CNPS ;
· La réalisation d' études techniques et
financières en vue de l' amélioration des produits existants ;
· La réalisation d' études techniques et
financières dans le cadre de la gestion des branches techniques ;
· La réalisation d'études techniques et
financières sur la rentabilité de tout projet d'investissement
;
· La réalisation d'études
socio-économiques et démographiques sur les populations
assurées ou à assurer ;
· L'élaboration du rapport d'activité de
l'Institution ;
· Les études générales tendant
à l'amélioration de la qualité du service rendu par la
CNPS ;
· L' analyse de tout projet d' étude interne de la
Direction Générale.
Elle compte 4 personnes, le Responsable, 2 Chargés
d'Etudes et une Secrétaire.
PARTIE I : CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LITTERA TURE
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE
Ce chapitre a pour objet de définir les orientations de
l'étude. Il est composé du contexte et de la justification, des
objectifs de l' étude et de la méthodologie utilisée.
1.1- Contexte et justification de l'étude
La table de mortalité est un outil de base important
dans le fonctionnement d'un système de retraite. En effet, les
espérances de vie et le nombre de survivants à chaque âge
permettent d' estimer les pensions à verser à court ou long terme
et de réaliser des projections. Le chômage existant
conjugué à la situation de guerre que vit notre pays
entraîne une baisse au niveau du nombre des actifs, donc une assiette de
cotisation de moins en moins importante. Le système fonctionnant par
répartition, les recettes perçues au cours d'une année
servent à financer les prestations versées durant cette
même année. Ce qui conduit pourrait à terme conduire
à la formation de régimes déficitaires. En Côte
d'Ivoire, l'INS grâce au RGPH 98 a conçu des tables de
mortalité du moment selon que l'on soit en zone urbaine, en zone rurale
ou à Abidjan. Ces tables ne sont pas utilisées par les
sociétés d' assurance de la place. En effet elles sont toutes
régies par le code CIMA qui utilise les tables réglementaires de
la France de 1960-1964. Enfin, l'OMS a construit une table de mortalité
pour la Côte d'Ivoire. A la différence des autres tables, elle
prend en compte l'impact des maladies telles que le SIDA, le paludisme, la
tuberculose... La méthodologie d'élaboration cette table est
présentée en annexe du document « World Health
Report ».Cette prise en compte a pour conséquence
d'augmenter la mortalité estimée de la table de l'OMS par rapport
à celle des autres tables. Dans cette situation, le choix d' une table
s' avère délicat puisque les écarts sont
considérables et pourraient conduire à une sous évaluation
ou à une surévaluation de la mortalité.
A ce titre l'IPS-CNPS, premier organisme chargé de la
Sécurité Sociale en Côte d'Ivoire souhaiterait à
partir de son portefeuille disposer d'une table de mortalité
spécifique à son régime.
1.2- Objectifs de l'étude
L' objectif général de cette étude vise
à mettre à la disposition de la CNPS une table de
mortalité d'expérience qui lui permettra d'affiner ses
projections actuarielles.
Plus spécifiquement, nous chercherons à :
· Identifier les sources d'information permettant la
réalisation de cette table ;
· Proposer la méthode de construction de la table de
mortalité d'expérience ;
· Proposer une méthodologie permettant de faire une
comparaison avec les tables de mortalité existantes ;
1.3- Méthodologie de l'étude
Pour construire une table de mortalité à partir
d'un portefeuille d'assurance, il est indispensable de disposer d'un certain
nombre d'informations sur les assurés constituant la population
observée. Ces observations doivent contenir en particulier : les dates
de naissance des assurés, les dates d' entrée en portefeuille,
les dates de décès des assurés.
Suivant la taille de l' effectif du portefeuille, il pourrait
être utile de recueillir des informations sur plusieurs années.
Le déroulement de cette étude se fera en quatre
grandes étapes présentées ci-dessous :
· Collecte et traitement des données ;
· estimation des quotients bruts de décès
;
· analyse comparative par rapport aux autres tables,
notamment celles de la zone urbaine en Côte d'Ivoire, du code CIMA et de
l'OMS ;
· lissage des taux ou quotients de mortalité par
différentes méthodes et modèles statistiques (Gompertz,
Weibull, Makeham1...) ;
· méthodes d'extrapolation dans le cas de
données insuffisantes.
1 Ces différents modèles seront abordés de
façon détaillée dans la suite du mémoire.
1.4- Définitions et vocabulaire
Les opérations de prévoyance :
ensemble des contrats d'assurance de personnes offrant des
garanties de versement de prestations en cas de survenance d'un risque tel que
le décès, l'incapacité de travail, l'invalidité ou
la maladie.
Sinistre : fait
générateur de la garantie, dans notre étude, le sinistre
équivaut au décès de l' assuré.
Les modèles tabulaires : ce
sont les modèles de survie dans lesquels les probabilités sont
énumérées par âge.
Les modèles paramétriques :
ce sont les modèles de survie dont les probabilités
s'obtiennent en utilisant en utilisant une formule mathématique
(Gompertz, Weibull, Makeham,...)
Les tables de mortalité du moment :
ces tables décrivent la mortalité telle qu'elle est
observée sur une période de temps donné.
Les tables de mortalité par
génération : elles décrivent la
mortalité d'une cohorte d'individus depuis leur naissance jusqu'
à leur décès.
Les tables d'expérience : elles
sont dressées par les compagnies d'assurance sur la base de la
sinistralité observée au sein de leur portefeuille.
CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTERATURE
2.1- Definition
On étudie sous le terme de mortalité la
façon dont les décès surviennent dans une population et
l'action de la mort sur les populations humaines (définition des Nations
Unies en 1958). En d'autres termes, l'analyse de la mortalité consiste
dans un premier temps à mesurer cette action de la mort sur les
populations.
Pour ce faire, il faut confronter dans un laps de temps le
nombre de décès et le volume de la population concernée.
Le nombre de décès dans une population dépend du niveau de
la mortalité mais aussi de l' effectif de cette population et de sa
structure par âge. Dans un deuxième temps, il faudra prendre en
compte les différentes variables auxquelles la mortalité est
parfois liée.
Ainsi, la table de mortalité est un modèle qui
permet de rendre compte de la mortalité vécue par une cohorte
d'individus (tous nés dans la même période) depuis la
naissance jusqu'à l' extinction complète de la
génération, la cohorte est supposée fermée aux
migrations. Elle donne précisément pour une cohorte d'individus
d'âge x le nombre probable de survivants à chaque âge ou
groupe d'âge successif. La construction d'une table de mortalité
nécessite la connaissance préalable de la loi de
mortalité, dont elle donnera une « représentation ». La
loi de mortalité est la mesure d'un processus probabiliste. Elle est
présentée sous la suite de quotients de mortalité par
âge, chaque quotient étant évalué à partir
des observations de mouvement et d'état de la population
considérée.
Encadré n°1 : Espérance de
vie
L'espérance de vie est l'expression technique
employée pour désigner la durée moyenne de vie.
Il n'existe pas une seule, mais plusieurs espérances de vie :
-l'espérance de vie à la naissance,
appelée également durée moyenne de vie : c'est le
nombre total d'années que toute personne venant au monde vivra en
moyenne ; -l'espérance de vie calculée à un
âge quelconque : elle représente le nombre
d'années qu'une personne ayant atteint cet âge vivra encore en
moyenne.
On a souvent recours à l'espérance de vie pour
différents âges x (notamment l'espérance de vie à la
naissance) afin d'illustrer l'allongement de la mortalité dans nos
contrées, ou encore de comparer la mortalité de deux tables. Les
espérances de vie sont généralement données par les
tables de mortalité.
Indicateur du niveau de vie, l'espérance de vie est un
critère de comparaison et d'analyse pour les actuaires et les
démographes afin de réaliser leurs différentes
projections.
Malgré ses atouts, elle est une donnée qu'il
faut manipuler avec précaution. Tout d'abord, l'espérance de vie
n'a pas une valeur figée : elle évolue au fur et à mesure
que l'on avance avec l'âge. En outre il ne s'agit que d'une valeur
moyenne, cela signifie que si l'on considère un groupe d'individus de
même âge, on constatera en réalité de grandes
disparités. En d'autres termes, on peut dire, pour employer une image,
que l'espérance de vie n'est pas une période à l'issue de
laquelle on << meurt obligatoirement >>.
Source : INSEE
2.2- Historique de la table de
mortalité
Les premières tables de mortalité furent
dressées dès le 17ème siècle. Les
démographes s'accordent généralement à voir dans
l'ouvrage d'un mercier londonien, John Graunt intitulé <<
Natural and Political Observations upon the bils of mortality »
et publié en 1662, la première contribution à l'
établissement des tables de mortalité.
Il s'agit d'une analyse des relevés hebdomadaires des
décès pour la ville de Londres. La table donne à chaque
âge le nombre moyen de décès, de survivants, les
probabilités de décès et de survie pour une
génération fictive correspondant à 100 000 ou 1 000 000 de
naissances (racine de la table). D' autres auteurs ont publié vers le
18ème siècle des ouvrages importants, cependant le
18ème et le 19ème siècle ont
été surtout marqués par les travaux de Malthus avec son
livre << essai sur le principe de population >>.
Malthus part de l'idée qu'il existe chez tous les êtres vivants
une tendance constante à accroître la quantité de
nourriture
disponible. Ce caractère dangereusement prolifique
s'applique en particulier à l'espèce humaine.
2.3- Les différentes tables de mortalité
On distingue généralement deux types de tables de
mortalité, celle dite de génération et celle du moment.
· Les tables de mortalité de
génération : Dans ce type de table, l'observation de la
mortalité est opérée de façon continue jusqu'au
décès du dernier membre de la cohorte. Ce sont des tables
bidimensionnelles : deux variables expliquent le décès, à
la fois l'âge mais aussi le temps. Les probabilités de survenance
du risque de mortalité intègrent les évolutions
potentielles de la mortalité avec le temps (recul de la
mortalité, phénomène de longévité).
· Les tables de mortalité du moment :
Ces tables caractérisent la mortalité de la population
actuelle dans sa globalité; elles sont conçues sur une
période déterminée. Elles consistent à l'analyse de
plusieurs générations simultanément. La population peut
éventuellement être segmentée suivant des variables
influençant de manière significative le risque de
décès.
Nous distinguerons pour chacun des deux types de table
évoqués plus haut ce que nous appelons une table complète
et une table abrégée.
· La table mortalité complète
:
Une table de mortalité est dite complète lorsque
les décès sont renseignés par tranches annuelles.
· La table de mortalité
abrégée :
Une table de mortalité est dite abrégée
lorsque les décès sont regroupés par tranches
quinquennales.
Encadré n°2 : Le diagramme de
Lexis
Le temps intervient sous trois formes différentes dans
l'étude de la mortalité : l'âge des individus, l'instant
d'observation et la génération dont les individus font partie. Le
diagramme de Lexis est un système d'axes rectangulaires permettant de
préciser comment se combinent les mesures du temps, selon le calendrier
civil et selon la durée écoulée depuis un
événement antérieur. Les dates du calendrier sont
portées en abscisses, les durées écoulées en
ordonnées, l'échelle de mesure de temps étant la
même .Il y a deux types de diagrammes :
- Le diagramme selon l'approche longitudinale ;
- Le diagramme selon l'approche transversale.
L'approche longitudinale de la
mortalité
Supposons qu'à l'occasion d'un recensement, un
organisme répertorie toutes les personnes nées au cours d'une
année, puis suive l'ensemble de ces personnes tout au long de leur vie
en dénombrant chaque année le nombre de survivants du groupe
ainsi constitué. Au terme de cette opération qui se
déroulait sur une période de cent ans, cet organisme disposerait
de la table de mortalité de la génération
concernée. Cette table décrirait très fidèlement la
loi de mortalité de la population étudiée mais elle ne
serait d'une grande utiité pour les assureurs : seuls les
démographes, les chercheurs ou les historiens pourraient en avoir
l'usage.
L'approche transversale de la
mortalité
La construction de la mortalité selon l'analyse
transversale est réalisée sur une assez courte période. Au
niveau de l'INSEE, des observations statistiques sont réalisées
sur une période d'environ 3 à 5 ans. Elles portent sur des
individus regroupés par âge. Concernant l'INS en Côte
d'Ivoire, la table est construite à partir du recensement de 1998, avec
des ajustements dus à la qualité des données
collectées.
Au sein de chaque groupe, on mesure le taux annuel de
mortalité. Puis à partir de l'ensemble des taux ainsi
observés, on reconstitue la table de mortalité, après
avoir effectué au préalable un lissage des données. Les
tables produites par cette méthode sont le reflet de la mortalité
à un instant donné. Elles sont statiques en ce sens qu'elles
n'intègrent pas l'évolution de la mortalité dans le
temps.
|
Source : INS et INSEE
Figure 1 : exemple de quotients de
mortalité transversaux et longitudinaux sur un diagramme de Lexis
2.4- Les variables explicatives de la mortalité
Certaines variables entrent directement dans les calculs de
quotients de mortalité. L' identification et la quantification des
différents facteurs de risque permettent d' expliquer les
différentes espérances de vie obtenues ainsi que de comparer les
tables de mortalité.
+ L'âge
L'âge joue un rôle prépondérant.
L'observation des statistiques démographiques montre en effet pour la
plupart des pays que le taux annuel de mortalité décroît
durant les premières années de la vie, pour augmenter ensuite de
manière continue. L' augmentation est très forte à partir
de 60-65 ans dans les pays en voie de développement et à 75 ans
et plus dans les pays développés.
+ Le sexe
Les statistiques de mortalité sont établies au
niveau national sont différenciées par sexe. Elles confirment un
phénomène observable par les chercheurs depuis très
longtemps : la mortalité des femmes est inférieure à celle
des hommes.
· · La catégorie socio
professionnelle
La catégorie socio professionnelle joue
également un rôle déterminant. .La mortalité peut
être différente selon que l' on soit cadre ou non cadre,
instituteur ou agriculteur, ingénieur ou ouvrier2.
Dans certains contrats collectifs, tels les régimes de
prévoyance des entreprises, la catégorie socioprofessionnelle est
un paramètre pris en compte dans les calculs, car la tarification de ces
contrats est fonction des caractéristiques de la population auxquels ils
s' adres sent.
· · Le pays
Les tables de mortalité sont établies au niveau
de chaque pays. L'étude comparée des tables de différents
pays montre que la mortalité n'est pas identique partout, et l'on
constate même des écarts assez sensibles d'un pays à l'
autre. Le pays est de fait un critère important car il implique toute
une série de facteurs qui ont une incidence sur la vie de la population.
Ces facteurs sont les coutumes, le mode de vie, le climat, etc. La
mortalité n' est cependant pas uniforme au sein d'un même pays :
concernant les pays en voie de développement, on constate une
mortalité plus élevée en milieu rural par rapport au
milieu urbain.
· · Le tabac
Les experts l' affirment de manière unanime et les
fabricants de cigarettes le mentionnent eux même de manière
très lisible sur leurs paquets : le tabac nuit gravement à la
santé. Ainsi dans le monde, la mortalité des fumeurs est plus
élevée que celle des non fumeurs. Elle a pour conséquence
une diminution sensible de l'espérance de vie.
Le tabac est un facteur que les assureurs
nord-américains et britanniques ont intégré depuis
plusieurs années dans leurs tarifs, en établissant une
distinction entre les assurés fumeurs et les assurés
non-fumeurs.
2 G.Desplanques, l'inégalité sociale devant la
mort, Données sociales- la société Française,
INSEE, 1993
· · Les autres
facteurs
Selon des études de l'INSEE, d'autres facteurs ont
également une influence sur la mortalité. Citons par exemple
l'hérédité, la pratique ou non du sport ou d'une
activité physique, l'hygiène de vie. Le chômage
augmenterait le risque de décès ainsi que les personnes
mariées auraient une longévité supérieure à
la moyenne.
2.5- Les tables de mortalité utilisées pour
l'étude
Nous appellerons tables de référence les tables
de l' INS, du code CIMA et de l' OMS. Elles serviront dans la suite du
mémoire à faire des études comparatives. Les tables de
mortalité de l'INS en Côte d'Ivoire ont été
construites à partir d'observations découlant du RGPH de 1998.
Elles donnent des informations sur la mortalité globale de la Côte
d'Ivoire et sont spécifiques à aux zones urbaines, aux zones
rurales et à la ville d'Abidjan. Elles sont disponibles par tranches
d'âge de 5 années et par sexe. Elles ne prennent pas en compte
l'impact des maladies sur la mortalité. Pour notre étude, nous
avons choisi la table relative aux zones urbaines. Ce choix est lié au
fait que la majorité des assurés sociaux de la CNPS vivent en
ville. Ces tables de mortalité sont produites à des fins
sociodémographiques.
Les tables de mortalité CIMA sont utilisées par
les assureurs pour la tarification de leurs produits d' assurance (retraite,
vie et décès). Elles ont été élaborée
à partir des tables TD et TV 60-64 de la population Française. La
table décès découle du recensement relatif à la
population masculine et la table vie est relative à la population
féminine en France. Ces tables sont disponibles par tranches
annuelles.
L'OMS confectionne des tables de mortalité pour chaque
Etat Membre de son organisation. A la différence des autres tables,
celle-ci prend en compte l'impact du SIDA et du paludisme sur la
mortalité. La prise en compte de grandes pandémies aboutit
à une mortalité estimée plus élevée que
celles des autres tables. Ces tables sont disponibles par tranches d' âge
de 5 années et par sexe.
2.6- Les tables de mortalité dans d'autres pays
· · En Afrique
Au niveau de l'Afrique noire, les pays d'Afrique Noire
Francophone utilisent comme la Côte d' Ivoire la table CIMA pour les
sociétés d' assurance. Concernant les tables propres à
chaque pays, elles découlent également des recensements
généraux de la population. Le marché de l'assurance
étant encore embryonnaire dans la plupart de ces pays, il n'existe de
tables de mortalité propres à des portefeuilles. Seul le
Nigéria avec sa forte population réussit l'expérience de
construction de tables d'expérience. En Afrique du Nord, notamment au
Maroc une table de mortalité est construite par la Direction de la
Statistique mais la plupart des grandes sociétés d' assurance
expérimentent la construction de tables d' expérience propre
à leurs portefeuilles.
La situation est la même en Afrique du Sud où une
segmentation est faite entre les hommes et les femmes. Pendant la
période de l' apartheid, il existait trois types de tables de
mortalité, notamment celle des noirs, des blancs et des asiatiques. Avec
la suppression de ce système, de nouvelles tables sont construites, mais
l'écart entre ces différents types de population est encore
significatif. Au niveau des sociétés d'assurance, bon nombre
d'entre elles disposent de tables de mortalité. En effet, l'Afrique du
Sud est le premier marché d'assurance en Afrique avec plus de 30%.
· · En France
Sous l'influence de la troisième directive
européenne, la réglementation française a subi de
nombreuses modifications entrées en vigueur le 1er juillet 1993. Le
choix des tables est désormais laissé à l'assureur. Cette
mesure est largement justifiée par la dérive constatée
entre les anciennes tables TD et TV 73-77 et la mortalité réelle.
Les tables de référence peuvent être :
· les tables INSEE officielles : la
table TD 88-90 pour la mortalité et la table TV 88-90 pour la
longévité reposent sur les observations de l'INSEE au cours de
cette période sur la population masculine et féminine dans sa
globalité ;
· Les tables d'expérience :
elles peuvent être établies au niveau de la profession et
au niveau des sociétés si celles-ci ont un portefeuille
suffisamment important permettant
des statistiques fiables grâce à la loi des
grands nombres. Elles devront être validées par un actuaire
indépendant agréé par la Commission de contrôle des
assurances.
· Les tables prospectives (TPG-1887 à
1993) : elles deviennent obligatoires pour les rentes viagères
souscrites à compter du 1er juillet 1993. Elles anticipent la
baisse des taux de mortalité par génération. En pratique,
il s'avère d'ailleurs que la tarification obtenue par cette
méthode est sensiblement voisine de celle basée sur les tables
par génération, si l'on applique un correctif d'âge.
Depuis quelques mois, l'INSEE a fourni de nouvelles tables TH
00-02 et TF 00-02 en remplacement des tables TD 88-90 et TV 88-90.
La réglementation présente comme importante
nouveauté d'autoriser les organismes assureurs à réaliser
une distinction technique entre les hommes et les femmes au sein de son
portefeuille pour le provisionnement. Il reste toutefois possible d'appliquer
une table unique à condition de retenir la plus prudente.
· . L'Allemagne
Le cas particulier de l'Allemagne est profondément
affecté par son histoire. La seconde guerre mondiale a
considérablement influencé les mortalités observées
et, surtout, la séparation de l'Allemagne a crée de fait deux
sous populations de niveaux de vie significativement différents, ce qui
a contribué à la complexité des études au niveau
démographique et actuariel.
La réunification du 3 Octobre 1990 a accru la
population de 25%. La mortalité observée des ex-Allemands de
l'Est est toujours différente de celle des ex-Allemands de l'Ouest.
Néanmoins les études actuarielles actuelles tablent sur une
convergence des mortalités sous l'effet du temps et des conditions de
vie de plus en plus proches.
Des tables de mortalité ont été
régulièrement établies depuis 1949 par la
Federal Statistical Office. Des tables
séparées ont touj ours été publiées pour les
hommes et les femmes.
Depuis 1994, ce sont des actuaires de la Deutsch
Aktuarvereinigung (DAV) qui ont pour tâche de
déterminer les tables de mortalité. Pour établir sa table,
la DAV s' est basée sur l'observation de la population entre 1986 et
1988.
· · La Grande
Bretagne
Les compagnies issues de Grande Bretagne collectent des
statistiques de mortalité depuis près de 200 ans.
Régulièrement, des tables sont publiées. Le Continuous
Mortality Investigation Bureau (CMIB) étudie entre autres :
· Les différentes causes de décès ;
· L'influence du tabagisme sur les probabilités de
décès (depuis 1988) ;
· L' étude de la mortalité des personnes
invalides ou affaiblies (depuis 1982) ;
· La sinistralité des contrats de couverture
santé.
Les résultats sont publiés tous les 4 ans. Chaque
fois que cela s' avère nécessaire, le CMIB publie de nouvelles
tables standard pour les compagnies d'assurance.
Les tables sont construites sur base des observations
effectuées sur la population de Grande Bretagne depuis 1841. Des tables
différentes pour les hommes et pour les femmes sont publiées pour
la population d'Angleterre, du Pays de Galles, d'Ecosse et d'Irlande du Nord.
Aucune table n'est publiée pour la population de Grande Bretagne dans
son ensemble.
CHAPITRE 3: ETUDES EMPIRIQUES SUR LES METHODES DE
LISSAGE DES TABLES DE MORTALITE
Les estimations par âge des quotients annuels ou
quinquennaux de décès forment une courbe de mortalité qui
se révèle en général assez
irrégulière. Ces aspérités sont dues aux
fluctuations d'échantillonnage et ne sont pas représentatives de
la réalité. Entre 0 et 10 ans, à cause la forte
mortalité infantile dans les pays en voie de développement, on
assiste à une décroissance des quotients de mortalité. Les
taux de décès sont si élevés dans la
première année de la vie que l'on atteint parfois dans certains
pays d'Afrique le ratio d'un décès pour dix enfants. Dans la
logique à partir de 10 ans, les quotients évoluent graduellement
avec l'âge. Au niveau des pays développés, nous avons la
fameuse « bosse accidentelle » entre 19 et 35 ans à cause des
accidents de la route et du taux élevé de suicide. De nombreuses
méthodes existent pour estimer les quotients de mortalité. Les
estimations corrigées qu' elles produisent progressent
régulièrement avec l' âge et pour cette raison, sont
appelées estimations lissées des taux de décès. Les
méthodes de lissage permettent un ajustement assez fidèle aux
données d' expérience.
Nous présentons quelques catégories de
méthodes permettant d' obtenir des estimations lissées des taux
de décès et ainsi, de construire une table de mortalité
:
· Les modèles paramétriques
· Les modèles relationnels
Avant d'aborder les différents modèles,
certaines notations et définitions sont utiles pour la
suite de notre travail.
Encadré n°3 : Notations et
définitions
Les probabilités de survie et de
décès
Pour tout individu d'âge x, nous notons Tx la variable
aléatoire représentant sa durée de vie restante.
En toute généralité, on définit
alors les probabiités de survie apx et de décès aqx pour
l'un de ces individus d'âge x pendant une durée a.
On a :
apx = Pr [Tx >a] et aqx = Pr [Tx ~a]
apx représente la proportion d'individus qui survivront
jusqu'à l'âge x+a et aqx représente la
proportion d'individus qui mourront entre l'âge x et x+a. Nous avons
également la relation
apx + aqx =1.
Le taux brut de mortalité
C'est le rapport du nombre annuel de décès
observés dans une population à l'effectif moyen de cette
population au cours de la période d'observation.
Le taux instantané de
décès
Appelé également force de mortalité
(traduction littérale de l'anglais), il représente le taux de
décès par unité de temps au voisinage de l'âge x
ux = -S'x/Sx avec Sx le nombre de survivants à
l'âge x.
En adoptant l'hypothèse de constance par morceaux des
taux instantanés de mortalité pour la répartition des
décès sur l'année (l'individu ni ne vieillit ni ne
rajeunit sur l'intervalle d'âge [x, x+1]), nous obtenons un lien direct
entre ces deux taux par :
ux = -ln (1-qx)
Nous avons également : qx =1-exp(-ux).
L'espérance de vie
Un concept fondamental est la durée de vie moyenne
restante à l'âge x, notée ex. Il s'agit de l'une des
caractéristiques les plus couramment utilisées pour rendre compte
du phénomène de la mortalité. L'espérance de vie
à l'âge x ou durée de vie moyenne au-delà de
l'âge x, pour les survivants à l'âge x est définie
par :
ex =E (Tx) =
Sx+ådu
1 ~+8
Sx å=0
L'intégrale figurant dans cette formule donne le nombre
moyen d'années vécues au-delà de l'âge x par les
individus ayant atteint cet âge, et la division par Sx donne donc le
nombre moyen d'années restant à vivre pour chacun des individus
ayant atteint l'âge x. La vie médiane
La vie médiane ou vie probable, est l'âge probable
qu'une personne a autant de chance d'atteindre que de ne pas atteindre.
Cette notion peut également être
interprétée comme l'âge où la moitié des
individus présents à la naissance (racine de la table) sont
décédés.
3.1- La modélisation paramétrique
La modélisation paramétrique repose sur
l'hypothèse que la courbe de mortalité peut être
représentée par une fonction mathématique de quelques
paramètres. Le choix du modèle est déterminant.
Démographes et actuaires, ont étudié de nombreux
modèles potentiels et identifié ceux qui arrivent le mieux
à retracer les caractéristiques fondamentales et permanentes des
courbes de mortalité.
Un avantage certain des modèles paramétriques
est qu'ils permettent, de par leur construction, d'étendre l'estimation
de quotients de mortalité aux âges situés en dehors de la
plage d'observation à condition toutefois que la fonction ait
été correctement choisie, c'est à dire si des
études statistiques ont démontré son adaptabilité
à la plage cible.
Nous présenterons dans ce chapitre quelques
modèles paramétriques, en commençant par la très
ancienne et classique loi de Gompertz. Viennent ensuite les lois de Weibull, de
Makeham, de Heligman-Pollard et finalement la fonction logistique de
Kannisto.
+ Loi de Gompertz (2 paramètres)
Sur de nombreuses populations, il a été
observé que le taux instantané de mortalité augmente d'une
manière quasi-exponentielle avec l'âge. Gompertz (1825) a
proposé un modèle paramétrique simple qui traduit cette
tendance :
ux= BCx , avec B>0, C>1
· B varie en fonction du niveau de mortalité,
· C mesure l' augmentation du risque de décès
avec l'âge.
Cette fonction peut permettre de modéliser la courbe
de mortalité au-delà de 30 ans environ. Il faut cependant savoir
qu' elle tend à sous-estimer la mortalité avant 40 ans et
à la surestimer au-delà de 80 ans.
B
Après transformation de ux, on obtient px =exp
(bCx )= 1-qx , avec b= - (C-1)
lnC
+ Loi de Makeham (3 paramètres)
Pour améliorer l'évaluation de la mortalité
des jeunes adultes (avant 40 ans environ), Makeham (1960) a enrichi la formule
de Gompertz d'un paramètre :
ux= A+BCx , avec A>0, B>0, C>1
On considère usuellement que le paramètre A rend
compte de la mortalité environnementale (parfois appelée
mortalité extérieure à l'individu), indépendante de
l'âge.
Cette interprétation peut poser question car il arrive
d'obtenir des valeurs négatives pour A. Après transformation de
ux, on obtient px = exp-[A+(B(C-1)Cx)/lnC]
=1-qx.
+ Loi de Weibull (2 paramètres)
Weibull (1951) a proposé un modèle pour
décrire les défaillances techniques d' un système. Des
analogies pouvant être faites entre les défaillances du corps
humain et celles d' un système, ce modèle a été
transposé à l' étude de mortalité. On pose alors
:
ux= axb , où a >0 ,B>1
ce qui équivaut à ln ux=ln(a) + b ln(x) (la
relation entre ln ux et ln(x) est linéaire).
+ Le modèle de Heligman-Pollard (8
paramètres)
Cette loi a été introduite par L.Heligman et J.H.
Pollard en 1980. Elle présente l' avantage de comporter un terme
spécifique à la modélisation de la mortalité
infantile. La formule est :
Où : modélise la mortalité infantile
modélise la mortalité dite accidentelle ou
environnementale
modélise la mortalité aux âges adultes, hors
mortalité environnementale, c'est-àdire la mortalité due
au vieillissement.
On peut montrer dans ce modèle que si la force de
mortalité tend asymptotiquement vers une droite, alors elle a une forme
exponentielle dans le modèle de Gompertz et une puissance de l'âge
dans le modèle de Weibull. Ainsi, aux âges les plus
élevés, le modèle de Gompertz donnera usuellement des
estimations supérieures à celles du modèle de Weibull qui
serontelles mêmes plus élevées que celles du modèle
Heligman-Pollard. L'une des grandes insuffisances de modèle
réside au niveau du nombre important de paramètres. Cette
extension a tendance à jouer défavorablement sur la robustesse de
la formule : les paramètres
deviennent difficilement interprétables et le
modèle ne donne pas une description générale et stable des
courbes de mortalité.
+ Le modèle logistique et l'approximation de
Kannisto (4 paramètres)
Les trois premiers modèles présentés
précédemment (Gompertz, Makeham et Weibull) impliquent que la
probabilité de décès tende asymptotiquement vers 1 quand
l'âge augmente. Une autre possibilité est que la
probabilité de décès augmente ave l' âge mais tende
vers une limite inférieure à 1 : c'est l'hypothèse qui est
contenue dans le modèle logistique de Kannisto.
D'après ce modèle, il n'existe pas de limite
maximale de durée de vie humaine étant donné qu'à
aucun âge, la probabilité de survivre jusqu'à l'âge
suivant ne devient négligeable. Le modèle logistique
présente donc une approche relativement différente des
précédents quant à la mortalité aux âges les
plus élevés. Ainsi une divergence entre les modèles est
toujours observée aux âges très élevés.
Le modèle logistique repose sur l'hypothèse que le
taux instantané de mortalité est une fonction logistique de
l'âge. Le modèle le plus général comporte 4
paramètres :
b cx
exp()
ux = a+
1exp()
+dcx
Il inclut le modèle de Makeham, que l'on retrouve quand d
= 0.
Le modèle logistique a été initialement
utilisé par Perks (1932). Depuis plusieurs justifications
théoriques ont été élaborées, ce qui lui
donne un intérêt particulier même si ces théories ont
chacune leurs limites et son forcement incomplètes :
La première théorie est celle du « fixed
frailty model » de Beard (1971), Vaupel et Al. (1979). Elle montre que le
modèle logistique découle d'une modélisation simple de la
mortalité dans une population hétérogène : la
mortalité de chaque individu est supposée suivre une loi de
Makeham.
3.2- Les modèles relationnels
Les modèles relationnels sont des modèles dans
lesquels le taux de mortalité n' est pas fonction uniquement de
l'âge, mais du taux de mortalité donné par la table de
référence et /ou de l'âge.
Il s'agit de rapprocher les taux de mortalité bruts
à ceux issus d'une table connue, construite à partir d'une
population ayant des caractéristiques similaires et de transformer cette
table de référence pour aboutir à celle du groupe
visé.
+ Le modèle de Brass
Le plus célèbre d' entre eux est celui de Brass
(1971) qui utilise les modèles logit. Le recours à ce type de
transformation permet d'obtenir une quantité non contrainte (alors que
q? [0,1], logit (q) ? R).
Il admet l'existence d'une relation linéaire entre les
logits des quotients de mortalité cumulés de deux tables pour un
même âge.
Dans ce modèle les probabilités de
décès xqa sont liées à un jeu de
probabilités de référence
xqa ref par la relation :
logit (xqa) = e1 + e2 logit (xqa ref ), x = a, a+1, ,w,
Où logit (q) = ln (q/ (1-q)).
3.3- Orientations
La partie suivante sera le lieu d' application de toutes les
techniques et méthodes exposées précédemment. Elle
nous permettra de préciser le type de table que nous utiliserons ainsi
que la méthodologie d'analyse pour nos quotients de mortalité.
Cette partie nous a permis de faire un état des lieux
sur l'utilisation des tables de mortalité en Afrique et en Europe. Une
distinction a été faite entre les tables existantes tout en
montrant leur utilisation selon le cas d' espèce. Le second chapitre
relatif aux lis sages a été le lieu d'exposer les
différentes méthodes de régression possibles.
PARTIE II: ESTIMATION BRUTE DES QUOTIENTS ANNUELS DE
MORTALITE
CHAPITRE 1 : VALIDATION DES FICHIERS INITIAUX
1.1- La connaissance de l'assuré ; notations et
définitions
Cette partie est consacrée à la
présentation des différents types d' assurés.
Les salariés affiliés :
Il s'agit de personnes qui ont bénéficié au
moins une fois d'un contrat de travail. Si elles sont déclarées,
elles bénéficient d'une immatriculation à la CNPS ;
Les salariés cotisants : Il
s'agit de tout travailleur salarié immatriculé par la CNPS ;
Les retraités émis : Il s'agit de
bénéficiaires potentiels d'une pension ; Les
retraités payés : Il s' agit de
bénéficiaires effectifs d'une pension.
Chaque assuré dispose d'un numéro d'identifiant
composé de 12 chiffres. Ces chiffres ont chacun une signification
particulière :
· Le premier chiffre est lié au sexe de
l'assuré ;
· les deux chiffres suivants sont relatifs aux deux
derniers chiffres de l'année de naissance ;
· les deux chiffres suivants sont relatifs à la
nationalité de l'assuré ;
· deux autres chiffres concernent l' année d'
immatriculation de l' assuré par l'employeur ;
· enfin, les cinq derniers chiffres sont relatifs au
numéro de série de l' assuré.
1.2- La période d'observation
La période d'observation est l'intervalle de temps
retenu pour l'étude de la mortalité. Pour notre étude, en
fonction des bases disponibles, dans la mesure du possible il serait
intéressant que la période d'observation comporte plusieurs
années. Les bases de données disponibles sont :
· Les décès relatifs aux assurés ;
· Les retraités émis ;
· Les retraités payés ;
· Les salariés cotisants.
1.3- Traitement des données
Une condition très importante pour le calcul des
mortalités brutes concerne la qualité des données
collectées.
L' analyse des données a fait ressortir les
problèmes suivants :
· La détection de doublons au niveau des
identifiants (chaque assuré dispose d'un numéro d'immatriculation
servant d' identifiant) ;
· L'absence de numéro d'identifiant ou de date de
naissance pour un nombre important de personnes (les années de naissance
sont extraites du numéro d' identifiant) ;
· Dans le fichier relatif aux salariés cotisants
c'est-à-dire les salariés âgés de 15 à 60
ans, nous avons trouvé des personnes âgées de 5 ans et des
personnes dont l'âge allait jusqu'à 100 ans. Après
vérifications bon nombre de ces personnes faisaient partie de l'
effectif des décès. Ces aberrations représentent environ
8% de l' effectif total.
Ces aberrations dues essentiellement aux erreurs de saisie
devraient être corrigées grâce au projet de mise en place de
la gestion électronique des données (numérisation des
documents) dont le terme est prévu pour 2009.
Afin de procéder aux nombreux traitements de
données, plusieurs extractions ont été faites :
· Suppression des enregistrements dont le numéro
d'identifiant unique est le même ;
· Suppression des enregistrements dont la date de
décès est inférieure à la date d' entrée en
activité.
1.4- La longueur de la période d'observation et
cohérence des données
En raison des fluctuations conjoncturelles de la
mortalité, notre choix s'est porté sur une période
d'observation comportant plusieurs années. Ce choix en fonction de la
disponibilité des données présente un avantage certain :
cela permet d'une manière ou d'une autre de corriger les fluctuations
aléatoires dues à certains paramètres que nous ne
maîtrisons pas forcement, ce qui pourrait améliorer la
qualité de nos estimations.
A partir des données disponibles, une période
de trois ans a été retenue. Concernant les décès,
les années 2001, 2002, 2003 ont été choisies. Pour la
population exposée au risque de décès, la même
période d' observation a été retenue. Cette population est
constituée des salariés cotisants, retraités émis
et les retraités payés. Les salariés affiliés n'ont
pas été pris en compte car il n'existe pas de suivi réel
les concernant dans la base contrairement aux autres types d'
assurés.
1.5- Etude descriptive du portefeuille
Après le traitement des données, une analyse
descriptive nous permettra de repérer les spécificités du
portefeuille. La mortalité repose sur l'hypothèse de
répartition uniforme des décès dans l' année.
Pour la population du régime vieillesse de la CNPS, les
statistiques de décès des assurés au titre des
années 2001 à 2003 permettent de reconstituer des tables de
quotients de mortalité du moment. Il est généralement
admis que la population d'un régime de travailleurs a une
mortalité différente de celle de la population
générale avec une espérance de vie plus longue que la
moyenne.
Cette partie consistera à déterminer les
spécificités du portefeuille. Les différents calculs
effectués nous ont permis de retenir au total 554 448 assurés.
Elaboration d'une table de mortalité
spécifique au régime d'assurance vieillesse de la CNPS
1.5.1 - Répartition du portefeuille selon
l'âge des assurés
nombre d'assurés
80000
50000
40000
30000
20000
90000
70000
60000
10000
0
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64
65-69 70-74 75-79 80-84 85-89 90-94 95-99 groupes
d'âges
population
Graphique 1 : répartition du
portefeuille des assurés selon l'âge ; Source :
nos calculs
Selon les informations recueillies à la CNPS, 84,4 %
des assurés sont de sexe masculin et seulement 15,6 % sont de sexe
féminin. Au niveau national il y a autant d'hommes que de femmes mais
nous remarquons dans la vie active qu'il y a à peine une femme pour sept
hommes. Les taux d'activité liés au sexe féminin en
Afrique et dans les pays en voie de développement de façon
générale sont plus faibles que dans les pays
développés. L'objet de ce rapport est de construire une table
unisexe.
L'analyse de la répartition du portefeuille selon
l'âge nous permet d'avoir une cartographie du nombre d' assurés
tous sexes confondus. Les tranches aux extrémités du tableau
enregistrent le plus faible nombre d' assurés. Entre 15 et 20 ans, il y
a très peu de personnes qui exercent un emploi, la plupart étant
encore à l' école. Ce faible effectif peut être
également dû au fait que l' employeur ne déclare pas ses
travailleurs .A l' extrémité droite du tableau, la
mortalité élevée aux grands âges pourrait être
un facteur explicatif. La distribution fortement étalée vers la
gauche est synonyme d'une forte concentration des assurés entre 30 et 55
ans, par ailleurs l'âge moyen est de 43,3 ans, l'âge médian
de 43,9 ans et l'âge modal de 48 ans. L'écart-type relatif aux
assurés est de 11,84 ans. Le premier quartile est de 33,1 ans et le
troisième quartile est de 50,9 ans.
Elaboration d'une table de mortalité
spécifique au régime d'assurance vieillesse de la CNPS
1.5.2 - Répartition des décès selon
l'âge des assurés
nombre de décès
600
500
400
300
200
100
0
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64
65-69 70-74 75-79 80-84 85-89 90-94 95-99 groupes
d'âges
décès
Graphique 2 : répartition des
décès selon l'âge des assurés ; Source :
nos calculs
Au niveau des décès, on observe un coefficient
d'aplatissement et un coefficient d'asymétrie proches de zéro. Le
taux brut de mortalité est estimé à 7,07 %o. L'âge
moyen de décès, tous sexes confondus est de 57,1 ans et l'
âge médian de 57,6 ans. L' écart type relatif aux
décès est de 15,89 ans.
Le premier quartile est observé à 44,6 ans et
le troisième quartile est observé à 68,7 ans, signe d'une
forte concentration des décès entre ces deux âges
(jusqu'à 50 %). L'âge de la retraite normale est fixé
à 55 ans. De 15 à 19 ans, on n'enregistre qu'un seul
décès pour une population de 807 personnes. Le mode de cette
distribution se situe à 53 ans. Pour la suite de notre analyse, l' on
pourrait écarter les effectifs relatifs aux extrémités de
la distribution pour nombre insuffisant.
1.6-Calculs des quotients bruts de mortalité
Pour la population concernée, les données
suivantes sont disponibles pour les effectifs d' âge x
(x = 15ans, ,99ans)
· Le nombre moyen de personnes exposées au
risque-décès P(x) ;
· Le nombre moyen de décès D(x) sur la
période d'étude choisie.
Pour la construction des quotients bruts de mortalité,
nous avons émis l'hypothèse que toutes les observations sont
complètes et qu'aucune sortie inopinée autre que les
décès n'est possible. Les quotients bruts de mortalité
bruts qm(x) pour notre étude sont estimés par la méthode
du maximum de vraisemblance3. Ils sont égaux au ratio entre
les décès et la population soumise au risque de
décès :
qm(x) = D(x)/P(x)
Les données dont on dispose sont regroupées par
période. Ainsi, on connaît le nombre de décès D(x)
sur une période parmi les P(x) individus d'un certain âge x.
Compte tenu des données disponibles, nous supposerons que les
décès sont uniformément repartis entre les deux âges
entiers (en moyenne les décès se produisent en milieu d'
année). Cette hypothèse est acceptable pour autant que D(x) est
très faible par rapport à P(x). Si nous disposions de
données infra annuelles, il aurait été intéressant
d'utiliser la méthode de Kaplan Meier4. En effet, à
partir de sa fonction de survie, il est possible de calculer les quotients de
mortalité par âge sans émettre l' hypothèse de
répartition des décès sur [x, x+ 1].
Par ailleurs compte tenu de leur faible nombre, les effectifs
des personnes et décès aux âges inférieurs à
22 ans et supérieurs à 89 ans n' ont pas été
utilisés afin d' atténuer la variabilité des quotients de
mortalité et de satisfaire les contraintes de volume à chaque
âge (explication à la page suivante).
3 Cette méthode est exposée à la page
suivante, pour la démonstration, voir X. BRY (bibliographie)
4 Pour la description de cette méthode, voir dans le
guideline mortalité de la Commission d'Agrément en France,
disponible sur Internet
Encadré n°4 : Loi de distribution des
quotients de mortalité
Les quotients de mortalité calculés qm(x) sont
les premiers estimateurs de q(x) où q(x) est le quotient de
mortalité que l'on cherche à estimer. La probabilité de
décès de chaque personne suit une loi de Bernoulli de
paramètre q(x). La loi du nombre de décès
enregistrés parmi les P(x) bénéficiaires d'âge x
soumis au risque peut être approchée par la loi d'une somme de
P(x) lois de Bernoulli indépendantes et identiquement
distribuées, soit une loi binomiale de paramètres (P(x),
q(x)).
Puisque nous sommes dans le cas où les données
sont nombreuses, cette loi est approximée
qx-qx ()*(1())
par une loi normale de moyenne q(x) et de variance
Px ()
D x~ N (q(x),
() qx- qx
() * (1())
P x ()
) estimateur de q(x), d'où
Px
()
D x
()
q à (x) = = qm(x)
P x ()
qà (x) est aussi l'estimateur du
maximum de vraisemblance. En effet, soit P(x) le nombre de
personnes observées d'âge atteint x, et soit D(x) le
nombre de personnes décédées d'âge atteint x.
Px ()
Où yi prend les valeurs :
0 si l'individu survit jusqu'à l'âge x+1 ;
1 si l'individu décède entre l'âge x et
l'âge x+1.
On fait l'hypothèse qu'à chaque âge x, la
survie ou le décès de chacune des P(x) personnes soumises au
risque est indépendant de la survie ou du décès des autres
personnes. Les estimateurs sans biais des quotients de mortalité avec
une probabiité de 95% sont :
~ ~ ~
q(xi)?
à q
|
()
xi
|
*
|
(1
|
-
|
à q
|
())
xi
|
Px() i
*
()1.96
xi#177;
1 ~ ~
Vi
à
q
à condition de respecter le critère de Cochran,
qui fixe le seuil minimum de décès à 5.
On vient donc d'obtenir un estimateur de q(x). Cependant, cet
estimateur n'est valable que pour des nombres suffisants de décès
de personnes observés à chaque âge. Ce n'est pas le cas
pour les âges les plus élevés où le nombre
d'assurés est très faible.
Cet estimateur obtenu à partir du modèle
binomial équivaut au taux brut de mortalité qui est défini
comme étant le rapport des décès annuels entre deux
âges consécutifs (x et x+1), à la population du groupe
d'âges considéré.
1.7 - Les quotients de mortalité calculés et
leur variabilité
Le graphique suivant présente pour les populations
d'assurés du régime vieillesse de la CNPS, la courbe des
quotients bruts de mortalité (obtenus par l'estimateur du maximum de
vraisemblance) et l'intervalle de confiance à 95% (c'est-à-dire
l'intervalle dans lequel les vrais quotients de mortalité se trouvent
avec une probabilité de 95%). IC inf correspond aux quotients de
mortalité issus de la borne inférieure et IC sup de la borne
supérieure.
0,25
0,15
0,05
0,3
0,2
0,1
0
ages
quot mort IC inf
IC sup
Graphique 3 : Quotients de mortalité
bruts et intervalle de confiance à 95% ; Source :
nos calculs
Comme le montre le graphique précédent, c'est
surtout après l'âge de 60 ans que les quotients de
mortalité ont une forte variabilité susceptible de perturber leur
ajustement. Autrement dit jusqu' à 60 ans, l' intervalle de confiance
est étroit et les quotients de mortalité calculés s'
écartent peu des quotients théoriques.
CHAPITRE 2 : ANALYSE COMPARATIVE AVEC LES TABLES DE
MORTALITE DE REFERENCE
2. 1-Les principaux indicateurs relatifs à la
table de mortalité
Avec l'obtention des quotients de mortalité, nous allons
comparer le nombre observé de décès de la population
étudiée avec le nombre attendu de décès avec les
tables de référence. Pour réaliser une comparaison fiable
avec les tables CIMA, OMS et de l'INS (zone urbaine), deux facteurs sont
à prendre en compte :
· la mesure du nombre théorique de
décès à partir de l'effectif observé en appliquant
à chaque segment d'individus regroupés par âge et par
année de naissance les qx calculés à partir des tables.
· le poids des effectifs dans la population
observée. En effet, les effectifs observés ne sont pas repartis
uniformément par année de naissance et par âge. Il s'agit
donc de rechercher le nombre théorique de décès sur la
base des quotients de mortalité qxref appliqué
exactement à l'effectif de la population observée.
La qualification statistique de la comparaison s'appuie
ensuite sur le test statistique de la méthode de la population type ou
Standardized Mortality Ratio (SMR) en anglais. Pour des contraintes de nombre
à certains âges, certaines valeurs aux extrémités
n'ont pas été prises en compte pour les différents calculs
.Le test affiche deux résultats :
· Le résultat du SMR lui-même. Un
résultat inférieur à 100% signifie que le nombre
observé de décès est inférieur à celui
attendu avec les tables de référence La population
observée décède moins vite que prévu par les tables
de référence. A l'opposé, un résultat
supérieur à 100% signifie que le nombre observé de
décès est supérieur à celui attendu avec les tables
de référence. La population observée décède
plus vite que prévue par les tables de référence.
· L'intervalle de confiance dans lequel se situent à
95% les résultats, affichant ainsi leur dispersion.
Un encadré à la page 41 donnera plus de
détails quant à la formulation statistique.
Elaboration d'une table de mortalité
spécifique au régime d'assurance vieillesse de la CNPS
2.2-Comparaison entre les décès
théoriques et les décès observés
Comme précisé au début de l' analyse, les
tables avec lesquelles nous effectuerons les différentes analyses
comparatives sont :
· La table décès (TD) du code CIMA
· La table unisexe de l'OMS
· La table de l'INS unisexe relative à la zone
urbaine en Côte d'Ivoire
Cette analyse consistera à faire une analyse
comparative, pour les différents groupes d'âge entre les
décès observés au niveau du portefeuille de la CNPS
à ceux des autres tables précitées. Les différents
quotients de mortalité sont rapportés à la population des
assurés de la CNPS.
2000
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
2024 2529 3034 3539 4044 4549 5054 5559 6064 6569 7074 7579 8084
8589 9095
groupes d'âges
Nbre DC CNPS
Nbre DC attendu TD CIMA Nbre DC attendu OMS Nbre DC attendu
INS
Graphique 4 : analyse comparée des
décès théoriques et des décès
observés ; Source : nos calculs
A première vue, l'on remarque une surmortalité
au niveau de la table de l'OMS entre 25 et 55 ans. On note également une
baisse de la surmortalité après. Elle est essentiellement due
à la méthodologie de construction de la table.
En effet, l'OMS, premier organisme dans le monde
chargé de la santé prend en compte l'impact de la
mortalité liée aux maladies. La zone d'Afrique subsaharienne et
particulièrement la Côte d'Ivoire sont fortement touchées
par le SIDA. On compte également la tuberculose, le paludisme et
d'autres maladies présentes dans nos régions. De façon
visuelle
la différence entre les trois autres tables n'est pas
très grande, hormis celle de l'INS qui s' écarte de façon
considérable quelquefois. Pour mieux apprécier la
différence entre les tables, nous allons utiliser le test SMR
(Standardized Mortality Ratio), appelé également Indice
Standardisé de mortalité (ISM) en Français.
Encadré n°5 : Le Standardized
Mortality Ratio (SMR)
Un SMR (Standardized Mortality Ratio) est le rapport d'un
nombre de décès (n) à un nombre attendu (A).Le nombre
attendu est obtenu sur la base de la structure de mortalité d'une
population de référence (mortalité-type). Un SMR
supérieur (inférieur) à 100 indique une mortalité
plus (moins) élevée dans la zone étudiée par
rapport à la population de référence.
k
n n
smr =
A
|
*100 =
|
|
|
* 100
|
|
|
|
~= i 1
|
NitiR
|
|
|
n : effectif total de décès observés dans
la population étudiée ;
Ni : effectif de la population moyenne étudiée
pour la classe d'âge i ;
tiR : taux de décès dans la population
de référence pour la classe d'âge i.
n *100) = ²*10000
~ NitiR 1
~ i1 )
Le test du SMR consiste à comparer la valeur du SMR
à (H0 : SMR =100%).
N ~ N (A, A)
Var (smr) =var (
|
|
n
|
|
|
|
~= i 1
|
NitiR
|
|
10000n A²
Source : INSEE
2.3- Analyse comparative dans
l'ensemble
Avec la table CIMA, le test SMR s'établit à 82,3%,
soit une sous mortalité de plus de 18,7% en moyenne par rapport à
la table CIMA.
L'intervalle de confiance à 95% s'établit à
[80,6% ; 84%], soit une faible dispersion des résultats.
Concernant la table de l'OMS, il s'établit à
30,4% soit une sous mortalité de 69,6% en moyenne. L'intervalle de
confiance à 95% s'établit à [30,1% ; 30,7%].
Enfin pour la zone urbaine en Côte d'Ivoire, l'indice
comparatif de mortalité affiche un taux de 71,5%, soit une sous
mortalité par rapport à cette zone estimée à 28,5%
en moyenne.
En observant le graphe relatif aux décès
observés et décès théoriques, l'on constate qu'une
tendance se dégage avec un comportement plus proche de la table CIMA et
de la zone urbaine à compter de 25 ans jusqu'à 45 ans.
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65-69
70-74 75-79 80-84 85-89 groupes d'âge
analyse comparative quotients quinquenaux de
mortalité
CNPS CIMA OMS
Zone urbaine CI
Graphique 5 : Analyse comparative des
quotients quinquennaux de mortalité ; Source : nos
calculs
Dans l'ensemble, la mortalité de la CNPS est
inférieure à celle de toutes les autres tables de
référence. Un des facteurs explicatifs pourrait être
dû au fait que le portefeuille d'assurance vieillesse soit
constitué de travailleurs salariés.
En effet, les assurés de la CNPS
bénéficient de condition de vie supérieure à la
moyenne nationale (accès aux soins, stabilité des revenus,
conditions d'hygiène...) conduisant à une mortalité qui
pourrait être inférieure à celle prévue pour la
population globale. Une autre raison pourrait être liée la
qualité et à l'insuffisance des données collectées.
En effet, les bases de données que nous avons ne sont disponibles que
pour 5 années, de
2000 à 2004. Si nous disposions d'un nombre
d'années plus important, nous aurions pu effectuer des tests de
saisonnalité afin de voir si les décès sont sous
estimés ou pas. On peut également noter que les départs
d'entreprise non notifiés par certains employeurs pourraient constituer
un motif de perte d'information. C'est aussi l'une des raisons qui nous
amènera à effectuer des lissages à certains endroits de la
courbe notamment aux deux extrémités de la courbe, plus
particulièrement aux grands âges.
2.4-Prolongements
On constate, à partir de la courbe que les estimateurs
des quotients bruts de mortalité calculés sur la base du
régime de la branche d' assurance vieillesse ont deux défauts
:
· Ils ne peuvent être correctement estimés
quand la population soumise au risque de décès a un effectif de
faible taille, c'est le cas aux deux extrémités de la courbe
(certains effectifs ont dû être afin de satisfaire certaines
contraintes de volume).
· Ils ne retranscrivent pas l'observation d'une
mortalité croissante avec l'âge. Il faut donc chercher à
ajuster les quotients de mortalité par une courbe croissante.
Afin d'éviter d'avoir de fortes variations de ces
quotients, à la hausse comme à la baisse aux âges
élevés en raison d'un trop faible effectif, la démarche
est de les ajuster à une loi analytique de type Gompertz, Weibull,
Makeham, Hannisto... de sorte que les estimateurs des quotients de
mortalité suivent une fonction croissante.
Les paramètres de ces lois sont
déterminés dans les intervalles d' âges où le nombre
d'observations est suffisant et ils seront ensuite validés par un test
d'adéquation.
Leur avantage est qu' elles permettent d' extrapoler les
résultats pour les âges où le nombre d'observations est
insuffisant ou inexistant.
Elaboration d'une table de mortalité
spécifique au régime d'assurance vieillesse de la CNPS
PARTIE III : AJUSTEMENT DE LA TABLE D'EXPERIENCE
CHAPITRE 1 : LISSAGE DE LA COURBE DE MORTALITE
1.1-Régression à l'aide des quotients
de mortalité
L'objet de cette partie est de lisser la série de
quotients bruts obtenus dans la partie précédente. De nombreuses
lois statistiques existent pour ce type de lissage.
Pour notre étude, deux lois seront utilisées pour
l'estimation des quotients de mortalité, les lois de Gompertz et de
Weibull.
On ne va pas ajuster les paramètres de ces lois sur l'
intervalle d' observation car les données aux âges extrêmes
ne sont pas suffisantes et pourraient nuire à la qualité des
ajustements, On prendra donc l'intervalle d'âge qui permet d'observer la
meilleure tendance.
18%
16%
14%
12%
10%
8%
6%
4%
2%
0%
âge
quot mort
Graphique 6 : courbe des quotients bruts de
mortalité ; Source : nos calculs
Les résultats obtenus sont assez stables de 22
à 60 ans en raison d' effectifs suffisamment importants pour être
fiables. La baisse du nombre de retraités sous l'effet de la
mortalité aux grands âges accroit la variabilité des
quotients de mortalité à partir de 80 ans. Nous pouvons
considérer dans l' ensemble une croissance presque
régulière selon l' âge.
1.2-Les résultats obtenus à l'aide
des différents modèles
Avant d'opter pour le choix de scinder notre analyse sur deux
plages d'âge, nous avions effectué une régression sur toute
la plage concernée avec les lois de Gompertz et de Weibull. Nous avons
obtenu de mauvais résultats et des khi deux largement supérieurs
au seuil prescrit (250,56 et 294,19 pour un seuil tolérable de 85,96).
Afin de voir la régression relative à cette option, le graphique
est disponible à l'annexe 6.
1.2.1-Les résultats avec le modèle de
Gompertz
La loi de Gompertz se traduit mathématiquement par la
formule : ux =BCx avec B>0, C>1
En utilisant le logarithme népérien, nous obtenons
:
ln ux =ln(B) +x ln(C) + ~x avec ~x ~ N(0,a)
· de 22 ans à 60 ans, nous obtenons :
ln(B) = -7,41034577 soit B = 6,0496.10-4
ln(C) = 0,04038693, soit C = 1,04852
Les indicateurs relatifs à cette régression sont
disponibles ci-dessous :
Variable
|
coefficient
|
Erreur-type
|
p-value
|
ln (B)
|
-7,4103458
|
0,04400658
|
0,000
|
ln (C)
|
0,04038693
|
0,00103504
|
0,000
|
|
R2
|
0,98265266
|
F- Statistic
|
2095,8922
|
R2 ajusté
|
0,98218381
|
Prob(F Stat)
|
0,000
|
SCE
|
11,092073
|
Erreur-type
|
0,07274814
|
SCR
|
0,19581481
|
Akaike
|
-5,1915835
|
|
Tableau 1 : résultats obtenus à
l'aide du modèle de Gompertz de 22 à 60 ans Source :
nos estimations
Cette régression est relative à 39 tranches d'
âge.
· De 60 à 89 ans, nous obtenons :
ln (B) = -9,97658694, soit B = 4,64754.10-5 ln (C) =
0,0903653, soit C = 1,099526
Les indicateurs statistiques relatifs à cette
régression sont :
Variable
|
coefficient
|
Erreur type
|
p-value
|
ln (B)
|
-9,9765869
|
0,16603562
|
0,000
|
ln (C)
|
0,0903653
|
0,00220016
|
0,000
|
|
R2
|
0,98568912
|
F- Statistic
|
1859,676
|
R2 ajusté
|
0,98515909
|
Prob(F Stat)
|
0,000
|
SCE
|
18,2743635
|
Erreur-type
|
0,09912938
|
SCR
|
0,26531914
|
Akaike
|
-4,5561867
|
|
Tableau 2 : résultats obtenus avec le
modèle Gompertz de 61 à 89 ans Source : nos
estimations
Cette régression est relative à 29 tranches d'
âge.
1.2.2 -Les résultats avec le modèle de
Weibull
La loi de Weibull se traduit mathématiquement par la
formule : ux = axb
En utilisant le logarithme népérien, nous obtenons
:
ln ux = ln a + b ln x + ~x avec ~x ~ N(0,a)
· De 22 à 60 ans, nous obtenons :
ln a = -10,752679 soit a =2,1388.10-5
b = 1,40775844
Les indicateurs statistiques relatifs à cette
régression sont :
Variable
|
coefficient
|
erreur-type
|
p-value
|
ln (a)
|
-10,752679
|
0,25993253
|
0,000
|
b
|
1,4077584
|
0,07054724
|
0,000
|
R2
|
0,94621031
|
F- Statistic
|
650,864
|
R2 ajusté
|
0,94475654
|
Prob(F Stat)
|
0,000
|
SCE
|
10,6807159
|
erreur-type
|
0,128107
|
SCR
|
0,60717193
|
Akaike
|
-4,0599414
|
Tableau 3: résultats obtenus avec le
modèle de Weibull de 22 à 60 ans Source : nos
estimations
· De 61 à 89 ans, nous obtenons :
ln a = -32,000205 soit a = 1,26616.10-14 b =
6,75257786
Les différents indicateurs statistiques sont :
Variable
|
coefficient
|
erreur-type
|
p-value
|
ln (a)
|
-32,000205
|
0,5644324
|
0,000
|
b
|
6,75257786
|
0,1308779
|
0,000
|
R2
|
0,99083732
|
F- Statistic
|
2919,7352
|
R2 ajusté
|
0,99049796
|
Prob(F Stat)
|
0,000
|
SCE
|
18,369804
|
erreur-type
|
0,07931961
|
SCR
|
0,0062916
|
Akaike
|
-8,2979047
|
Tableau 4: résultats obtenus avec le
modèle de Weibull de 61 à 89 ans Source : nos
estimations
1.2.3- Interprétation des différents
résultats
En observant les résultats dans l'ensemble, nous avons
une bonne adéquation entre les données et les différentes
régressions observées. Nous avons choisi de scinder l'analyse de
la régression sur deux plages d'âge à cause de la forme de
la courbe de mortalité. En effet, entre 22 et 60 ans, la courbe augmente
lente et s'accroît de façon exponentielle après. Concernant
notre choix le modèle de Gompertz s'est avéré mieux
adapté à la plage d'âge allant de 22 à 60 ans et le
modèle de Weibull de 61 à 89 ans. Ce choix a été
effectué en observant un ensemble de critères. Ce sont : le
R² ajusté, le SCR, la statistique de Fisher et le
critère de Akaike. Un R² ajusté et un SCR faibles
permettent d' apprécier la qualité du modèle. Le test de
Fisher permet de voir si les coefficients du modèle sont significatifs
dans le cas d' une régression simple. Il permet également de
déterminer touj ours dans les mêmes conditions le modèle
idéal. Parmi les modèles que l' on compare, le meilleur d' entre
eux est celui qui aura la plus grande statistique enregistrée. Elle est
formulée mathématiquement par la formule :
1
SCE
F =
-
2)
SCR n
(
Cette statistique peut être également
comparée au Fisher théorique à 1 et n-2 degrés de
liberté afin d'évaluer la significativité globale du
modèle. Si elle est supérieure, alors l'hypothèse nulle
est rejetée, dans le cas contraire, elle est acceptée.
Le principe est pratiquement le même pour le critère
d'Akaike. C'est une statistique qui se présente mathématiquement
comme suit :
AIC = ln (
SCR) + 2 k avec :
n n
SCR : somme des carrés résiduels
n : nombre d'observations
k : nombre de variables explicatives
Pour l'utilisation de ce critère, on choisit le
modèle qui a le « Akaike » le plus faible.
0,25
0,20
0,15
0,10
0,05
0,00
âge
qx bruts
qx Gompert qx Weibull
Graphique 7 : quotients bruts et quotients
lissés selon Gompertz et Weibull Source : nos
calculs
Critères
|
Modèle de Gompertz
|
Modèle de Weibull
|
SCR
|
0,19581481
|
0,60717172
|
R² ajusté
|
0,98218381
|
0,94475654
|
F
|
2095,8922
|
650,864
|
p-value
|
0,000
|
0,000
|
AIC
|
-5,1915835
|
-4,0599414
|
Tableau 5 : Critères de choix du
modèle pour les âges allant de 22 à 60
ans. Source : nos estimations
Nous avons ci-dessus le résultat des régressions
effectuées. De 22 à 60 ans le test de Fisher et le critère
de Akaike affichent respectivement pour le modèle de Gompertz des
valeurs de 2095 et de -5,19 15 alors que pour celle de Weibull, nous avons des
valeurs de 651 et de
-4,059. Le modèle retenu est celui de Gompertz.
Critères
|
Modèle de Gompertz
|
Modèle de Weibull
|
SCR
|
0,26531914
|
0,0062916
|
R² ajusté
|
0,98568912
|
0,99049796
|
F
|
1859,676
|
2919,7352
|
p-value
|
0,000
|
0,000
|
AIC
|
-4,5561867
|
-8,2979047
|
Tableau 6 : Critères de choix du
modèle pour les âges allant de 61 à 89 ans
; Source : nos estimations
De 61 à 89 ans, le test et la statistique affichent les
valeurs de 1859 et de -4,556 pour le modèle de Gompertz et 2919 puis
-8,298 pour celui de Weibull. Le modèle retenu est celui de Weibull.
Dans la partie suivante nous allons effectuer quelques tests
d'adéquation afin d'attester de la validation de la nouvelle courbe
obtenue.
CHAPITRE 2 : TESTS DE VALIDATION DE LA COURBE DE
MORTALITE
2.1- Aperçu graphique des courbes brutes et
lissées de mortalité
Après l'utilisation des différentes
méthodes de lissage, ce chapitre nous permettra de savoir si les
données collectées pour la construction de la table de
mortalité sont compatibles avec les différents types de lissage
utilisés. Nous proposons trois types de contrôles. La
première est consacrée aux contrôles de cohérence
des quotients. La deuxième permettant d' évaluer la
régularité de la courbe de mortalité et la
proximité entre les quotients estimés et la mortalité
observée sur le portefeuille.
Nous obtenons le graphique suivant :
0,25
0,20
0,15
0,10
0,05
0,00
âge des assurés
qx bruts qx lissés
Graphique 8 : quotients bruts et lissés
selon le modèle choisi ; Source : nos calculs
Sur l'ensemble de la courbe, l'adéquation est presque
parfaite. C'est surtout après 60 ans que l'on observe une forte
variabilité des quotients de mortalité. C'est à partir de
cet âge que le nombre d'assurés baisse, et ce de façon
importante. Pour les âges compris entre 80 et 89 ans, la
variabilité est beaucoup plus importante, ce qui rend le lissage plus
difficile. Afin de mesurer la régularité de la courbe obtenue,
nous allons effectuer une série de tests de régularité et
de fidélité aux quotients bruts.
2.2-Critères de régularité et de
fidélité
2.2.1- Le test du Khi Deux
Le test du khi-deux est un test classique pour mesurer la
qualité d'un ajustement et de vérifier s'il faut le rejeter ou
non.
On calcule ²Obs = ( )
xN D Pq
x x x -
~ * , où Dx est le nombre de décès
correspondant à Px ²
xxxxx= -
1 (1) Pqq * personnes exposées au risque de
sinistre. Cette variable suit une loi du khi-deux dont le
a et le niveau de
nombre de degrés de liberté est égal au
nombre de taux ajustés (xN -x1 +1) moins le nombre de paramètres
estimés (2 pour Gompertz et Weibull).
La région critique de ce test st alors donnée par
P( ² > ² Obs ) = signification est égal à P(
² < ² Obs).
Plus le niveau de signification sera proche de 0 et plus la
probabilité que les écarts entre les taux lissés et les
taux bruts ne soient pas dus au hasard sera forte. Ainsi donc, l'ajustement
sera à rejeter.
Inversement, plus le niveau de signification sera proche de 1 et
plus l'ajustement pourra être considéré de bonne
qualité.
2.2.2-Mesure de la qualité de
l'ajustement
Il s'agit maintenant de vérifier la qualité de
l'ajustement par l'application de tests de validité. En effet,
l'ajustement introduit des écarts par rapport aux chiffres
observés. Ceux-ci peuvent être expliqués par le
caractère aléatoire des données ou par autre chose.
Certains critères nous aideront, par une mesure globale
des erreurs, la probabilité pour que la loi d'ajustement soit à
rejeter, c'est à dire que la probabilité pour que les
écarts ne soient pas seulement dus au hasard.
a) Critères de fidélité aux taux
bruts
Un des critères pour un ajustement de bonne
qualité est la fidélité aux taux bruts de
mortalité.
2 --, 0
xN
S'il y a fidélité entre les taux bruts et les taux
lissés alors ~ ()
qx qx
- à
xx
=1
Ce critère ne permet pas de rejeter l' ajustement mais
donne rapidement une bonne idée de la qualité de celui-ci. En
effet, plus il sera proche de zéro plus le lissage est
régulier.
b) Critère de régularité des taux
lissés Un autre critère est la régularité
des taux lissés, en notant V1,....Vn les valeurs ajustées,
nous
n - z
pourrons dire qu'il y a régularité des taux
lissés si ~ ()
AzVi
|
2 --, 0.
|
i=1
xN 1 xN 2
C'est-à-dire pour z =1, si ~ ()
qx qx
- à
|
2 --, 0 ou pour z = 2, si ~ ()
qxqxqx
-+++
212
|
2 --, 0
|
xx
=
|
1
|
xx
=
|
1
|
Là non plus ce critère ne permet pas de rejeter
l'ajustement mais donne une appréciation de sa qualité car plus
il sera proche de 0 et meilleur sera le lissage.
2.3-Evaluation de la régularité de la courbe
de mortalité
2.3.1-Résultats obtenus avec le modèle
obtenu
² =0,914%
xN
· Critère de fidélité aux taux bruts :
~ ()
qx qx
- à
xx
=1
xN 1
· Critère de régularité des taux
lissés : ~ ()
qx qx ² = 0,275% - + 1
xN 2
~ ()
qxqxqx² = 0,0023% -+++
212
Les critères de fidélité aux taux bruts et
de régularité des taux lissés étant proches de 0,
cela montre un ajustement et un lissage de bonne qualité
2.3.2-Résultats obtenus avec le test du Khi
Deux
Pour un ajustement entre 22 ans et 60 ans, le nombre de
degrés de liberté est égal à 37 et la statistique
du test vaut ÷² Obs = 7,34 pour une valeur critique de
54,57 au seuil de 5%. L'hypothèse d'adéquation est retenue pour
cette plage d'âge. Les quotients lissés sont presque
conformes aux quotients bruts.
Concernant la deuxième plage d'âge (de 61 à
89 ans), le nombre de degrés de liberté est de 27 pour une
statistique de 9,07. L'hypothèse d'adéquation est
également retenue.
Finalement, le modèle de Gompertz est retenu pour la
plage d'âge allant de 22 ans 60 ans et le modèle de Weibull de 61
à 89 ans. Nous allons maintenant passer à la construction de la
table de mortalité.
Les procédures de lissage par les estimateurs de
Gompertz et de Weibull ont permis de lisser et d'atténuer la
variabilité observée des quotients de mortalité. En effet,
à partir de l'estimation des quotients par la méthode du maximum
de vraisemblance, certains effectifs ont été
écartés aux queues de la distribution afin de satisfaire aux
contraintes fixées par le critère de Cochrane. La bonne
régularité obtenue sur l'ensemble de la courbe nous permet
d'étendre les résultats à tous les âges.
Le chapitre suivant sera consacré à la
construction de la table de mortalité ainsi qu'à
l'interprétation des résultats obtenus.
CHAPITRE 3 : CONSTRUCTION DE LA TABLE DE MORTALITE
3.1- Présentation des différents
éléments de la table
A partir du modèle que nous avons choisi pour la
construction de la table, nous allons procéder à une
extrapolation des quotients de mortalité au-delà des âges
où le nombre d'observations était insuffisant. Nous obtiendrons
finalement une table allant de 15 à 99 ans.
Avant de construire la table, nous allons définir les
différentes colonnes dont elle est constituée.
· Colonne âge x : intervalle
d'âge
Elle présente tous les âges relatifs à la
table. Dans le cas des tables de mortalité complètes, on retrouve
un seul âge par ligne, qui repère le nombre d'années de vie
révolues5. Ainsi, l'intervalle considéré dans
cette table est un intervalle entre deux âges exacts.
· Colonne qx : quotients de
mortalité
Cet élément représente la
probabilité qu'un individu d'âge x exact meure avant d'atteindre
l'âge x+1 exact, c'est-à-dire la proportion de membres d'une
cohorte qui sont vivants au début d'un certain âge et qui mouront
avant le début de l'âge suivant. C'est l'élément le
plus important de la table de mortalité car il en constitue la base.
Plus précisément, il s' agit du premier élément
calculé au moment de l'élaboration d'une table de
mortalité. Nous considèrerons à partir de 99 ans que
q99 =1. Tous les survivants sont supposés mourir à cet
âge.
· Colonne Sx : nombre de survivants à
l'âge exact x
L'indice Sx représente une estimation du nombre de
membres d'une cohorte initiale de 100000 personnes à l' entrée de
la table qui sont toujours vivants au début de chaque intervalle d'
âge successif (c'est-à-dire à l' âge exact x). Le
nombre de survivants diminue lentement à mesure que la cohorte vieillit
sous l'effet des quotients de mortalité selon l'âge. Les
différentes valeurs de Sx sont obtenues en appliquant successivement les
quotients de mortalité qx aux membres de la cohorte initiale de 100 000
personnes qui sont toujours vivants au début de chaque intervalle.
5 L'intervalle d'un an commence le jour où l'individu
atteint exactement l'âge x et se termine à la fin de la
journée à la veille de son anniversaire suivant x+1.
· Colonne dx : nombre de décès entre
l'âge x et x+1 exact
Cet élément indique le nombre de
décès qui surviennent dans chaque intervalle d'âge
successif parmi les personnes qui étaient vivantes au début de
l'intervalle. Pour obtenir ces valeurs, on multiplie d'abord Sx par la valeur
correspondante de qx (c'est-à-dire dx = Sx qx ).
· Colonne Lx : population stationnaire (nombre
d'années vécues dans l'intervalle d'âge)
Lx indique le nombre d'années vécues par les
membres de la population stationnaire au cours
S x+ S x+1
de l'intervalle [x, x+1[. Mathématiquement la formule est
: Lx = .On emploie le
2
terme stationnaire parce que le nombre de personnes vivantes
dans un groupe d'âge donné ne changera pas dans le temps et que le
nombre de personnes entrant dans un groupe d'âge donné sera
égal au nombre de personnes qui quittent le groupe, soit parce qu'elles
meurent, soit parce qu' elles vieillissent.
· Colonne Tx : population stationnaire
cumulée
Tx indique le nombre total d'années vécues
à partir de l'âge x par les membres de la population stationnaire
qui appartiennent à l'intervalle d'âge indiqué et par ceux
qui appartiennent à tous les intervalles d'âge suivants.
w
Tx =~=
k x
|
Lk pour x = 15 à w
|
|
Ott w est l'âge maximum dans la table de mortalité
(à l'âge w, Tw = Lw).
· Colonne ex : espérance de vie à
l'âge x (nombre moyen d'années de vie restantes) L'
espérance de vie à l' âge x représente le nombre
moyen d' années qu'il reste à vivre à ceux qui ont atteint
cet âge, en fonction d'un ensemble déterminé de quotients
de mortalité. On calcule l' espérance de vie à l'
âge x en divisant la valeur de Tx (nombre total « d'
annéespersonnes » vécues à cet âge et aux
âges subséquents) par la valeur correspondante de Sx (nombre de
survivants à cet âge) :
T
x
ex = Sx
Deux tables seront exposées, la table issue de l'
estimateur du maximum de vraisemblance, lissée par les modèles de
Gompertz et Weibull, ainsi qu'une autre avec une marge de 5%.
a) Table de mortalité complète obtenue
avec les quotients lissés de mortalité
age
|
qx (%o)
|
Sx
|
Dx
|
Lx
|
Tx
|
ex
|
15
|
1,23
|
100000
|
123
|
99938
|
5745833
|
57,46
|
16
|
1,29
|
99877
|
129
|
99812
|
5645894
|
56,53
|
17
|
1,35
|
99748
|
135
|
99680
|
5546082
|
55,60
|
18
|
1,42
|
99613
|
141
|
99542
|
5446402
|
54,68
|
19
|
1,49
|
99471
|
148
|
99397
|
5346859
|
53,75
|
20
|
1,56
|
99323
|
155
|
99246
|
5247462
|
52,83
|
21
|
1,64
|
99168
|
162
|
99087
|
5148216
|
51,91
|
22
|
1,72
|
99006
|
170
|
98921
|
5049129
|
51,00
|
23
|
1,80
|
98836
|
178
|
98747
|
4950208
|
50,08
|
24
|
1,89
|
98658
|
186
|
98565
|
4851460
|
49,17
|
25
|
1,98
|
98472
|
195
|
98375
|
4752895
|
48,27
|
26
|
2,07
|
98278
|
204
|
98176
|
4654520
|
47,36
|
27
|
2,17
|
98074
|
213
|
97967
|
4556345
|
46,46
|
28
|
2,28
|
97860
|
223
|
97749
|
4458377
|
45,56
|
29
|
2,39
|
97637
|
233
|
97521
|
4360629
|
44,66
|
30
|
2,51
|
97404
|
244
|
97282
|
4263108
|
43,77
|
31
|
2,63
|
97160
|
255
|
97032
|
4165826
|
42,88
|
32
|
2,76
|
96904
|
267
|
96771
|
4068794
|
41,99
|
33
|
2,89
|
96637
|
279
|
96498
|
3972023
|
41,10
|
34
|
3,03
|
96358
|
292
|
96212
|
3875525
|
40,22
|
35
|
3,18
|
96066
|
305
|
95914
|
3779313
|
39,34
|
36
|
3,33
|
95761
|
319
|
95601
|
3683400
|
38,46
|
37
|
3,49
|
95442
|
333
|
95275
|
3587798
|
37,59
|
38
|
3,66
|
95109
|
348
|
94934
|
3492523
|
36,72
|
39
|
3,84
|
94760
|
364
|
94578
|
3397589
|
35,85
|
40
|
4,03
|
94396
|
380
|
94206
|
3303010
|
34,99
|
41
|
4,22
|
94016
|
397
|
93818
|
3208804
|
34,13
|
42
|
4,43
|
93620
|
414
|
93412
|
3114986
|
33,27
|
43
|
4,64
|
93205
|
433
|
92989
|
3021573
|
32,42
|
44
|
4,87
|
92773
|
451
|
92547
|
2928585
|
31,57
|
45
|
5,10
|
92321
|
471
|
92086
|
2836038
|
30,72
|
46
|
5,35
|
91850
|
491
|
91604
|
2743952
|
29,87
|
47
|
5,61
|
91359
|
513
|
91102
|
2652348
|
29,03
|
48
|
5,88
|
90846
|
534
|
90579
|
2561246
|
28,19
|
49
|
6,17
|
90312
|
557
|
90033
|
2470667
|
27,36
|
50
|
6,47
|
89755
|
580
|
89465
|
2380634
|
26,52
|
51
|
6,78
|
89174
|
605
|
88872
|
2291169
|
25,69
|
52
|
7,11
|
88570
|
630
|
88255
|
2202297
|
24,87
|
53
|
7,45
|
87940
|
656
|
87612
|
2114042
|
24,04
|
54
|
7,82
|
87284
|
682
|
86943
|
2026430
|
23,22
|
55
|
8,20
|
86602
|
710
|
86247
|
1939487
|
22,40
|
56
|
8,59
|
85892
|
738
|
85523
|
1853240
|
21,58
|
57
|
9,01
|
85154
|
767
|
84771
|
1767716
|
20,76
|
58
|
9,45
|
84387
|
797
|
83988
|
1682946
|
19,94
|
59
|
9,91
|
83590
|
828
|
83176
|
1598957
|
19,13
|
60
|
10,39
|
82762
|
860
|
82332
|
1515781
|
18,31
|
61
|
13,88
|
81902
|
1137
|
81334
|
1433449
|
17,50
|
62
|
15,57
|
80765
|
1258
|
80136
|
1352116
|
16,74
|
63
|
17,44
|
79508
|
1386
|
78814
|
1271979
|
16,00
|
64
|
19,49
|
78121
|
1523
|
77360
|
1193165
|
15,27
|
65
|
21,75
|
76598
|
1666
|
75765
|
1115805
|
14,57
|
66
|
24,23
|
74932
|
1816
|
74025
|
1040039
|
13,88
|
67
|
26,95
|
73117
|
1970
|
72132
|
966015
|
13,21
|
68
|
29,93
|
71146
|
2129
|
70082
|
893883
|
12,56
|
69
|
33,18
|
69017
|
2290
|
67872
|
823802
|
11,94
|
70
|
36,74
|
66727
|
2451
|
65501
|
755930
|
11,33
|
71
|
40,61
|
64276
|
2610
|
62971
|
690428
|
10,74
|
72
|
44,83
|
61666
|
2765
|
60283
|
627457
|
10,18
|
73
|
49,43
|
58901
|
2911
|
57445
|
567174
|
9,63
|
74
|
54,42
|
55990
|
3047
|
54466
|
509729
|
9,10
|
75
|
59,84
|
52943
|
3168
|
51359
|
455263
|
8,60
|
76
|
65,71
|
49775
|
3271
|
48139
|
403904
|
8,11
|
77
|
72,08
|
46504
|
3352
|
44828
|
355765
|
7,65
|
78
|
78,97
|
43152
|
3408
|
41448
|
310938
|
7,21
|
79
|
86,41
|
39744
|
3434
|
38027
|
269490
|
6,78
|
80
|
94,45
|
36310
|
3429
|
34595
|
231462
|
6,37
|
81
|
103,12
|
32881
|
3391
|
31185
|
196867
|
5,99
|
82
|
112,47
|
29490
|
3317
|
27831
|
165682
|
5,62
|
83
|
122,54
|
26173
|
3207
|
24570
|
137851
|
5,27
|
84
|
133,37
|
22966
|
3063
|
21435
|
113281
|
4,93
|
85
|
145,01
|
19903
|
2886
|
18460
|
91847
|
4,61
|
86
|
157,51
|
17017
|
2680
|
15677
|
73387
|
4,31
|
87
|
170,93
|
14337
|
2451
|
13111
|
57710
|
4,03
|
88
|
185,32
|
11886
|
2203
|
10785
|
44598
|
3,75
|
89
|
200,74
|
9683
|
1944
|
8711
|
33814
|
3,49
|
90
|
217,24
|
7739
|
1681
|
6899
|
25102
|
3,24
|
91
|
234,90
|
6058
|
1423
|
5347
|
18204
|
3,00
|
92
|
253,77
|
4635
|
1176
|
4047
|
12857
|
2,77
|
93
|
273,94
|
3459
|
948
|
2985
|
8810
|
2,55
|
94
|
295,46
|
2511
|
742
|
2140
|
5825
|
2,32
|
95
|
318,42
|
1769
|
563
|
1488
|
3685
|
2,08
|
96
|
342,90
|
1206
|
414
|
999
|
2197
|
1,82
|
97
|
368,97
|
792
|
292
|
646
|
1198
|
1,51
|
98
|
396,73
|
500
|
198
|
401
|
552
|
1,10
|
99
|
1000
|
302
|
302
|
151
|
151
|
0,50
|
Tableau 7 : Table de mortalité du
régime d'assurance vieillesse de la CNPS obtenue à partir des
quotients lissés de mortalité
b) Table de mortalité complète avec les
quotients issus de la borne supérieure de l'intervalle de confiance
(5% de risque d'erreur)
age
|
qx (%o)
|
Sx
|
Dx
|
Lx
|
Tx
|
ex
|
15
|
1,39
|
100000
|
139
|
99931
|
5264398
|
52,64
|
16
|
1,46
|
99861
|
146
|
99788
|
5164467
|
51,72
|
17
|
1,53
|
99715
|
153
|
99639
|
5064679
|
50,79
|
18
|
1,61
|
99562
|
160
|
99482
|
4965040
|
49,87
|
19
|
1,69
|
99402
|
168
|
99318
|
4865558
|
48,95
|
20
|
1,78
|
99234
|
177
|
99145
|
4766240
|
48,03
|
21
|
1,87
|
99057
|
185
|
98964
|
4667095
|
47,12
|
22
|
1,96
|
98872
|
194
|
98775
|
4568131
|
46,20
|
23
|
2,06
|
98678
|
204
|
98576
|
4469356
|
45,29
|
24
|
2,17
|
98474
|
214
|
98367
|
4370780
|
44,39
|
25
|
2,28
|
98260
|
224
|
98148
|
4272413
|
43,48
|
26
|
2,39
|
98036
|
235
|
97919
|
4174265
|
42,58
|
27
|
2,52
|
97802
|
246
|
97679
|
4076346
|
41,68
|
28
|
2,64
|
97556
|
258
|
97427
|
3978667
|
40,78
|
29
|
2,78
|
97298
|
270
|
97163
|
3881240
|
39,89
|
30
|
2,92
|
97028
|
283
|
96886
|
3784078
|
39,00
|
31
|
3,07
|
96744
|
297
|
96596
|
3687192
|
38,11
|
32
|
3,22
|
96448
|
311
|
96292
|
3590596
|
37,23
|
33
|
3,39
|
96137
|
325
|
95974
|
3494303
|
36,35
|
34
|
3,56
|
95811
|
341
|
95641
|
3398329
|
35,47
|
35
|
3,74
|
95471
|
357
|
95292
|
3302688
|
34,59
|
36
|
3,93
|
95114
|
374
|
94927
|
3207396
|
33,72
|
37
|
4,13
|
94740
|
391
|
94545
|
3112469
|
32,85
|
38
|
4,34
|
94349
|
409
|
94145
|
3017924
|
31,99
|
39
|
4,56
|
93940
|
428
|
93726
|
2923779
|
31,12
|
40
|
4,79
|
93512
|
448
|
93288
|
2830053
|
30,26
|
41
|
5,03
|
93065
|
468
|
92831
|
2736765
|
29,41
|
42
|
5,28
|
92597
|
489
|
92352
|
2643934
|
28,55
|
43
|
5,55
|
92107
|
511
|
91851
|
2551582
|
27,70
|
44
|
5,83
|
91596
|
534
|
91329
|
2459731
|
26,85
|
45
|
6,13
|
91061
|
558
|
90782
|
2368402
|
26,01
|
46
|
6,44
|
90503
|
583
|
90212
|
2277620
|
25,17
|
47
|
6,77
|
89920
|
609
|
89616
|
2187409
|
24,33
|
48
|
7,11
|
89311
|
635
|
88994
|
2097793
|
23,49
|
49
|
7,47
|
88676
|
663
|
88345
|
2008799
|
22,65
|
50
|
7,85
|
88014
|
691
|
87668
|
1920454
|
21,82
|
51
|
8,25
|
87323
|
720
|
86962
|
1832786
|
20,99
|
52
|
8,67
|
86602
|
751
|
86227
|
1745823
|
20,16
|
53
|
9,11
|
85852
|
782
|
85461
|
1659596
|
19,33
|
54
|
9,57
|
85070
|
814
|
84663
|
1574136
|
18,50
|
55
|
10,06
|
84256
|
847
|
83832
|
1489473
|
17,68
|
56
|
10,57
|
83408
|
881
|
82968
|
1405641
|
16,85
|
57
|
11,10
|
82527
|
916
|
82069
|
1322673
|
16,03
|
58
|
11,66
|
81611
|
952
|
81135
|
1240604
|
15,20
|
59
|
12,26
|
80659
|
989
|
80165
|
1159470
|
14,37
|
60
|
12,88
|
79670
|
1026
|
79157
|
1079305
|
13,55
|
61
|
28,07
|
78644
|
2208
|
77540
|
1000147
|
12,72
|
62
|
31,01
|
76436
|
2370
|
75251
|
922607
|
12,07
|
63
|
34,25
|
74066
|
2537
|
72798
|
847356
|
11,44
|
64
|
37,83
|
71530
|
2706
|
70177
|
774558
|
10,83
|
65
|
41,78
|
68824
|
2876
|
67386
|
704381
|
10,23
|
66
|
46,15
|
65948
|
3043
|
64426
|
636995
|
9,66
|
67
|
50,97
|
62905
|
3206
|
61302
|
572569
|
9,10
|
68
|
56,30
|
59698
|
3361
|
58018
|
511267
|
8,56
|
69
|
62,18
|
56338
|
3503
|
54586
|
453249
|
8,05
|
70
|
68,68
|
52835
|
3629
|
51020
|
398663
|
7,55
|
71
|
75,85
|
49206
|
3733
|
47340
|
347643
|
7,07
|
72
|
83,78
|
45474
|
3810
|
43569
|
300303
|
6,60
|
73
|
92,54
|
41664
|
3855
|
39736
|
256734
|
6,16
|
74
|
102,21
|
37808
|
3864
|
35876
|
216998
|
5,74
|
75
|
112,89
|
33944
|
3832
|
32028
|
181122
|
5,34
|
76
|
124,68
|
30112
|
3755
|
28235
|
149094
|
4,95
|
77
|
137,71
|
26358
|
3630
|
24543
|
120859
|
4,59
|
78
|
152,11
|
22728
|
3457
|
20999
|
96317
|
4,24
|
79
|
168,00
|
19271
|
3238
|
17652
|
75318
|
3,91
|
80
|
185,56
|
16033
|
2975
|
14546
|
57666
|
3,60
|
81
|
204,95
|
13058
|
2676
|
11720
|
43120
|
3,30
|
82
|
226,37
|
10382
|
2350
|
9207
|
31400
|
3,02
|
83
|
250,02
|
8032
|
2008
|
7028
|
22193
|
2,76
|
84
|
276,15
|
6024
|
1663
|
5192
|
15165
|
2,52
|
85
|
305,01
|
4360
|
1330
|
3695
|
9973
|
2,29
|
86
|
336,88
|
3030
|
1021
|
2520
|
6278
|
2,07
|
87
|
372,09
|
2009
|
748
|
1636
|
3758
|
1,87
|
88
|
410,97
|
1262
|
519
|
1003
|
2123
|
1,68
|
89
|
453,92
|
743
|
337
|
575
|
1120
|
1,51
|
90
|
501,35
|
406
|
203
|
304
|
545
|
1,34
|
91
|
553,74
|
202
|
112
|
146
|
241
|
1,19
|
92
|
611,61
|
90
|
55
|
63
|
95
|
1,05
|
93
|
675,52
|
35
|
24
|
23
|
32
|
0,92
|
94
|
746,12
|
11
|
8
|
7
|
9
|
0,80
|
95
|
824,09
|
3
|
2
|
2
|
2
|
0,68
|
96
|
1000
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0,50
|
Tableau 8: table de mortalité du
régime d'assurance vieillesse de la CNPS : quotients obtenus avec 5%
d'erreur (borne supérieure) Source : nos calculs
3.2 - Interprétation des résultats
3.2.1-Interprétation des espérances de
vie relatives aux différentes tables
Après les différents résultats obtenus,
nous confirmons une fois de plus la supériorité de
l'espérance de vie dans l'ensemble par rapport aux tables de
référence. Ce constat est principalement dû au statut
particulier des assurés par rapport à la population dans son
ensemble. Les écarts les plus grands sont observés avec la table
de l' OMS entre 15 et 55 ans, ensuite suit la table INS et enfin la table TD
CIMA. Un tableau ci-dessous donne les écarts entre les
différentes tables de référence et celle de la CNPS. La
table obtenue avec la borne supérieure à 5% d' erreur affiche des
résultats différents. En effet, lorsque nous appliquons les
différentiels de mortalité avec les tables ci-dessus, la plupart
des valeurs obtenues sont négatives. Par ailleurs, entre les tables
construites, il y a un écart d' espérance de vie de 5 ans en
moyenne.
différence
|
INS
|
TDCIMA
|
OMS
|
ensemble
|
3,16
|
2,24
|
5,27
|
[15- 61[
|
3,31
|
2,32
|
5,79
|
[61- 99[
|
1,45
|
1,33
|
-0,68
|
Tableau 9 : différence
d'espérance de vie avec la table obtenue Source :
nos estimations
différence
|
INS
|
TDCIMA
|
OMS
|
ensemble
|
-1,54
|
-2,46
|
0,57
|
[15- 61[
|
-1,43
|
-2,43
|
1,04
|
[61- 89[
|
-2,71
|
-2,83
|
-4,84
|
Tableau 10: différence
d'espérance de vie avec la table obtenue (borne sup. 5%
d'erreur) Source : nos estimations
3.2.2- Ratio du nombre de décès
observés sur ceux attendus
Une autre vérification simple et assez pragmatique de
la fidélité de la table construite à la mortalité
observée consiste à appliquer cette table de mortalité au
portefeuille étudié : ceci permet de calculer le nombre de
décès prédits par la table sur la période
d'étude. Ce nombre de décès attendus, noté A, est
comparé au nombre de décès effectivement observés,
noté O.
Un ratio O/A proche de 1 montre une bonne capacité de la
table à prédire la mortalité d' expérience.
groupes d'âge
|
ratio
|
[22- 61[
|
0,994
|
[61- 89[
|
0,973
|
ensemble
|
0,986
|
Tableau 11 : ratios du nombre de
décès observés sur ceux attendus Source :
nos estimations
Entre 22 et 60 ans, le ratio montre une très bonne
capacité de la table à prédire la mortalité
d'expérience (0,99). Entre 61 et 89 ans, la table lissée
surestime légèrement la mortalité (2,66%). Dans l'
ensemble, nous observons une bonne prédiction.
3.2.3- Analyse comparative des quotients de
mortalité relatifs aux différentes tables
Cette partie consistera à comparer les différents
quotients de mortalité issus des différentes tables de
mortalité.
120,00%
100,00%
80,00%
60,00%
40,00%
20,00%
0,00%
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64
65-69 70-74 75-79 80-84 85-89 90-94 95-99 groupes
d'âge
CNPS
CIMA
OMS
Zone urbaine CI
Graphique 9 : Analyse comparée des
quotients quinquennaux de mortalité issus des différentes
tables
Source : nos calculs
Après la table brute et les différents lissages
adoptés, nous obtenons de nouveaux quotients. Cette courbe
possède certaines caractéristiques :
· Entre 15 et 55 ans la croissance des quotients se fait
de façon lente avec une asymptote presque horizontale ;
· A partir de 60 ans le taux de croissance des quotients
augmente rapidement.
Dans l'ensemble la table de la CNPS a les quotients de
mortalité les moins élevés. Celles de l'INS (Zone urbaine)
et de la TD CIMA sont pratiquement confondues à certains âges.
Parmi elles toutes, c' est la table OMS qui s' écarte le plus des
autres.
En effet dans la deuxième partie du rapport, nous avons
évoqué l'internalisation des maladies et autres endémies
par le premier organisme au monde chargé de la santé pour
expliquer cette différence. Au niveau des tables de l' INS Zone urbaine,
l' absence de statistiques fiables relatives aux décès par
maladies grâce aux différents centres hospitaliers,
conjugué à un système d'Etat civil défaillant
influe sur le nombre de décès enregistrés. Concernant la
table de la CNPS, la procédure de déclaration d'un
décès est relative à une procédure interne qui
pourrait prendre du temps.
Observons maintenant les courbes de survie relatives aux
différentes tables :
3.2.4- Analyse comparative des différentes
courbes de survie
120000
100000
80000
60000
40000
20000
0
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64
65-69 70-74 75-79 80-84 85-89 90-94 95-99 100+ groupes
d'âge
TD CIMA CNPS
Zon urb INS OMS
Graphique 10 : Courbes de survie issues des
différentes tables de mortalité Source : nos
calculs
On constate une fois de plus que les survivants issus de la
table de mortalité de l'OMS s' écartent significativement des
survivants issus des autres tables. La prise en compte par l'OMS de l'impact de
grandes pandémies (SIDA, paludisme, tuberculose...) aboutit à une
mortalité estimée plus élevée que celle des autres
tables. On observe qu' au lieu de descendre en pente régulière
comme celle de l'OMS, la courbe de survie des assurés de la CNPS
demeure quasiment << plate >> durant un nombre
d'années de plus en plus grand, pour finir avec un angle de pente qui a
tendance à se rapprocher de l'angle droit. La courbe de survie <<
s'orthogonalise >> en quelque sorte. L'accès aux soins
médicaux de qualité, associé à une alimentation
plus saine et à une amélioration générale de la
qualité de vie pourrait contribuer à faire reculer la
mortalité.
En se référant au mode de déclaration des
décès pendant la vie active, nous pourrions craindre une sous
estimation des décès au niveau du régime d' assurance
vieillesse. Hormis les informations données par l'employeur, la CNPS ne
dispose pas de moyen permettant d' attester de la mortalité d' un
assuré. Il pourrait y avoir une différence entre le nombre de
décès réels et ceux enregistrés dans la base de la
Caisse. Malgré ce problème, nous pouvons dire qu'il y a un
écart considérable entre le niveau de vie des assurés de
la CNPS et celui de la population urbaine Ivoirienne de façon
générale. La table la plus proche du régime est relative
au code CIMA.
Conclusion
Les tables de mortalité d'expérience constituent de
par leur importance, le référentiel central de toutes les
activités d' un système d' assurance exerçant dans la
branche vie, puisqu' elles permettent d'estimer la probabilité de survie
ou de décès des personnes assurées. L'analyse de la
mortalité d'expérience d'une population d'assurés au sein
d'un régime de retraite repose avant tout sur la capacité
à disposer d'un historique de données suffisant pour
appréhender au mieux l'évolution du risque de
mortalité.
En Afrique, hormis les pays d'Afrique du Nord et de la
République d'Afrique du Sud, il n'existe pas, en Afrique Subsaharienne
de travaux relatifs à la construction d'une table de mortalité d'
expérience. Les seules disponibles sont celles découlant de
recensements généraux de la population.
Il était question dans cette étude de construire
une table d' expérience à partir du portefeuille vieillesse des
assurés de la CNPS.
Le principal résultat est le constat de l'allongement de
l'espérance de vie du régime par rapport aux tables de
référence. Il confirme l'importance de vérifier
régulièrement l'efficience des tables par rapport à la
population assurée aux fins d'anticiper une éventuelle
dérive. En effet, en se basant sur les résultats des tables
établies dans la présente étude, les assurés du
régime d'assurance vieillesse de la CNPS vivent en moyenne plus
longtemps que ceux des tables de référence. Ce résultat
n'est pas surprenant vu leur statut. Il aurait été
intéressant de faire également une étude sur la
mortalité des femmes au sein du portefeuille mais leur faible effectif
est un handicap majeur.
Au-delà des résultats obtenus, de nombreux
problèmes ont été rencontrés lors du traitement des
données. A titre d' exemple, l' absence des décès ainsi
que le faible nombre d' assurés à certains âges a
entraîné une variation brutale des quotients de mortalité
traduite par des difficultés afin d'obtenir un lissage régulier.
Aussi, serait-il intéressant d'apporter quelques suggestions.
Afin de mieux suivre les décès de la population,
il serait intéressant d' établir un suivi statistique mensuel des
données ayant pour objectif d' enregistrer régulièrement
les décès et la population soumise au risque afin de disposer
d'une base statistique de données plus fiable.
Une attention particulière devrait être
portée à l'enregistrement des décès relatifs aux
retraités.
Dans la mesure du possible, il aurait été
également intéressant d'observer l'impact de maladies telles que
le SIDA, le paludisme, la tuberculose. De telles statistiques sont difficiles
à obtenir, même dans les centres hospitaliers. Tous ces facteurs
conjugués pourraient avoir une influence sur le nombre de
décès au sein de la population cible. Une façon de
contourner ce problème serait la correction des quotients de
mortalité estimés par un coefficient qui évaluerait la
prévalence si l'on disposait de données sur une longue
période.
Une autre piste de solution serait de fusionner les
assurés de la CNPS et de la CGRAE afin de disposer d'une table commune
aux deux régimes. Cette hypothèse permettrait à titre
informatif de faire une analyse comparative de leur mortalité
respective. L' éventualité d' une ouverture de la Caisse aux
professions libérales et aux travailleurs du secteur primaire
permettrait d' avoir une meilleure estimation du niveau général
de vie ainsi que de l' espérance de vie au niveau national.
Une fois de plus, la construction d'une table de
mortalité passe avant tout par la fiabilité des données.
De mauvaises données conduiraient inéluctablement à des
tables de mortalité fortement biaisées donc inutilisables pour le
portefeuille spécifié.
Bibliographie
Ouvrages :
CORFIAS Théodore : Assurance vie : techniques et
produits, Editions L'Argus de l'Assurance, 2003.
HULIN Laurence, JUSTENS Daniel : Théories
actuarielles, Editions du Céfal, 2003. PETAUTON Pierre :
Théorie et pratique de l'assurance vie, Dunod, 3ème
édition, 2004. POINCELIN Thierry, TOSETTI Alain, WEISS
François : Les outils de l'Actuariat Vie, Economica, 2003.
PRESSAT Laurent : L'analyse démographique,
Presses Universitaires de France, 2ème édition,
1969.
Cours :
BRY Xavier : Introduction à la Statistique
inférentielle paramétrique, Cahiers de la Statistique et de
l'Economie Appliquée, 1999.
CHITOU Bassirou : Cours d'économétrie, ITS
2, ENSEA, 2007. KOFFI N'Guessan : Cours de démographie, ITS 1,
ENSEA, 2006. ZANOU Benjamin : Cours de démographie, AD 1,
ENSEA, 2001.
Articles :
DESPLANQUES Gilles : L'inégalité sociale devant
la mort, Données sociales -La société
Française, INSEE, 1993.
Tables de mortalité Canada, Provinces et territoires
1995-1997, Statistique Canada-Division de la Statistique de la
santé.
Etudes :
BEHAR Jérôme : L 'ajustement des tables de
mortalité des régimes de retraite : Application à la
population de la CNRACL, Caisse des Dépôts, 2001.
BROUHNS Natacha, DENUIT Michel : Risque de lon
gévité et rentes via gères, Belgian Actuarial
Bulletin, 2002.
DJEDJED Onéné : Recensement
Général de la Population et de l'Habitation de 1998- Volume IV :
Analyse des résultats- Tome 5, INS, Juin 2001.
QUASHIE Ali, DENUIT Michel : Modèles
d'extrapolation de la mortalité aux grands âges, Institut des
Sciences Actuarielles et Institut de Statistique, Université Catholique
de Louvain, Belgique, 2005.
RIBOURG Yann : Rentes via gères : Mortalité
observée parmi les bénéficiaires d'un régime
supplémentaire de retraite, Union Mutualiste Retraite.
Mémoires :
LANGMEIER Nicolas : Etudes de différentes
méthodes d'ajustement des tables de mortalité : application aux
données d'une compagnie d'assurance, HEC Lausanne, 2001. OLYMPIO
Anani Ayodélé : approches paramétriques et non
paramétriques des tables d'expérience décès,
ISFA, 2004.
SAUVET Célia : Solvency II-Quelle modélisation
stochastique des provisions techniques prévoyance et non vie, ISFA,
2006.
TERRIER Sophie : Les rentes via gères :
mortalité d'expérience et réassurance, Centre
National des Arts et Métiers, CNAM, 2001.
Lois :
Code CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés
d'Assurance). Code de Prévoyance Sociale.
Annexes
Annexe 1 : Quotients bruts de mortalité avec
leurs intervalles de confiance (5% d'erreur)
quotients bruts unisexe en %o
Age
|
qx bruts
|
Intervalle de confiance
|
Age
|
qx bruts
|
Intervalle de confiance
|
qx inf
|
qx sup
|
qx inf
|
qx sup
|
22
|
2,345
|
0,471
|
4,219
|
56
|
8,854
|
7,118
|
10,591
|
23
|
1,920
|
0,499
|
3,342
|
57
|
9,051
|
6,909
|
11,193
|
24
|
1,778
|
0,547
|
3,009
|
58
|
9,668
|
7,329
|
12,007
|
25
|
2,277
|
1,196
|
3,358
|
59
|
10,237
|
7,798
|
12,675
|
26
|
2,000
|
1,102
|
2,898
|
60
|
10,815
|
8,137
|
13,492
|
27
|
2,156
|
1,294
|
3,017
|
61
|
14,130
|
9,727
|
18,534
|
28
|
2,101
|
1,310
|
2,893
|
62
|
15,600
|
11,221
|
19,978
|
29
|
2,326
|
1,465
|
3,187
|
63
|
17,341
|
12,318
|
22,364
|
30
|
2,449
|
1,709
|
3,189
|
64
|
19,145
|
14,671
|
23,619
|
31
|
2,347
|
1,581
|
3,113
|
65
|
21,260
|
15,752
|
26,769
|
32
|
2,701
|
1,904
|
3,499
|
66
|
23,489
|
17,664
|
29,314
|
33
|
2,827
|
1,973
|
3,681
|
67
|
26,182
|
19,751
|
32,614
|
34
|
2,560
|
1,778
|
3,343
|
68
|
27,586
|
20,703
|
34,470
|
35
|
3,178
|
2,280
|
4,076
|
69
|
31,703
|
24,395
|
39,011
|
36
|
3,270
|
2,399
|
4,141
|
70
|
35,383
|
26,662
|
44,104
|
37
|
3,447
|
2,584
|
4,311
|
71
|
39,155
|
29,677
|
48,632
|
38
|
3,615
|
2,652
|
4,577
|
72
|
41,112
|
31,544
|
50,681
|
39
|
3,831
|
2,855
|
4,807
|
73
|
47,753
|
34,964
|
60,542
|
40
|
3,923
|
2,986
|
4,861
|
74
|
52,965
|
42,432
|
63,497
|
41
|
4,179
|
3,173
|
5,186
|
75
|
57,843
|
43,517
|
72,170
|
42
|
4,107
|
3,102
|
5,111
|
76
|
64,549
|
49,133
|
79,966
|
43
|
4,673
|
3,540
|
5,807
|
77
|
71,829
|
54,875
|
88,784
|
44
|
4,599
|
3,553
|
5,644
|
78
|
79,452
|
59,833
|
99,071
|
45
|
5,017
|
3,921
|
6,114
|
79
|
87,766
|
67,542
|
107,990
|
46
|
5,326
|
4,197
|
6,455
|
80
|
98,361
|
71,938
|
124,783
|
47
|
5,637
|
4,482
|
6,792
|
81
|
112,861
|
81,088
|
144,634
|
48
|
5,920
|
4,807
|
7,034
|
82
|
105,128
|
74,687
|
135,570
|
49
|
5,903
|
4,706
|
7,099
|
83
|
125,000
|
80,895
|
169,105
|
50
|
6,565
|
5,364
|
7,766
|
84
|
121,739
|
87,235
|
156,243
|
51
|
6,773
|
5,517
|
8,029
|
85
|
149,068
|
94,053
|
204,084
|
52
|
7,239
|
5,938
|
8,541
|
86
|
161,290
|
103,387
|
219,193
|
53
|
7,449
|
6,009
|
8,889
|
87
|
153,846
|
88,468
|
219,224
|
54
|
8,001
|
6,538
|
9,463
|
88
|
134,831
|
63,873
|
205,790
|
55
|
8,384
|
6,858
|
9,910
|
89
|
156,863
|
57,051
|
256,674
|
Annexe 2 : Table de mortalité
abrégée relative au portefeuille vieillesse de la CNPS
Groupe d'âge
|
Sx
|
aqx %o
|
Dx
|
Lx
|
Tx
|
ex
|
15-19
|
100000
|
6,77
|
677
|
498308
|
5745460
|
57,45
|
20-24
|
99323
|
8,57
|
851
|
494489
|
5247152
|
52,83
|
25-29
|
98472
|
10,85
|
1 068
|
489691
|
4752663
|
48,26
|
30-34
|
97404
|
13,73
|
1 338
|
483675
|
4262972
|
43,77
|
35-39
|
96066
|
17,38
|
1 670
|
476156
|
3779297
|
39,34
|
40-44
|
94396
|
21,98
|
2 075
|
466794
|
3303141
|
34,99
|
45-49
|
92321
|
27,80
|
2 567
|
455190
|
2836346
|
30,72
|
50-54
|
89755
|
35,12
|
3 153
|
440892
|
2381156
|
26,53
|
55-59
|
86602
|
44,35
|
3 840
|
423410
|
1940264
|
22,40
|
60-64
|
82762
|
74,47
|
6 163
|
398401
|
1516854
|
18,33
|
65-69
|
76598
|
128,87
|
9 871
|
358314
|
1118454
|
14,60
|
70-74
|
66727
|
206,58
|
13 784
|
299174
|
760140
|
11,39
|
75-79
|
52943
|
314,16
|
16 633
|
223131
|
460966
|
8,71
|
80-84
|
36310
|
451,86
|
16 407
|
140533
|
237834
|
6,55
|
85-89
|
19903
|
611,14
|
12 164
|
69106
|
97302
|
4,89
|
90-94
|
7739
|
771,39
|
5 970
|
23772
|
28195
|
3,64
|
95-99
|
1769
|
1000
|
1 769
|
4423
|
4423
|
2,50
|
Annexe 3 : Table de mortalité
abrégée relative au portefeuille vieillesse de la CNPS (Borne
supérieure de l'intervalle de confiance avec 5% d'erreur)
Groupe d'âge
|
Sx
|
aqx%o
|
Dx
|
Lx
|
Tx
|
ex
|
15-19
|
100000
|
7,66
|
766
|
498084
|
5262504
|
52,63
|
20-24
|
99234
|
9,81
|
974
|
493735
|
4764420
|
48,01
|
25-29
|
98260
|
12,55
|
1557
|
488220
|
4270686
|
43,46
|
30-34
|
97028
|
16,05
|
955
|
481245
|
3782466
|
38,98
|
35-39
|
95471
|
20,51
|
1959
|
472457
|
3301221
|
34,58
|
40-44
|
93512
|
26,21
|
2451
|
461434
|
2828764
|
30,25
|
45-49
|
91061
|
33,47
|
3047
|
447688
|
2367330
|
26,00
|
50-54
|
88014
|
42,70
|
3758
|
430673
|
1919642
|
21,81
|
55-59
|
84256
|
54,42
|
4585
|
409815
|
1488969
|
17,67
|
60-64
|
79670
|
136,14
|
10846
|
371235
|
1079154
|
13,55
|
65-69
|
68824
|
232,32
|
15989
|
304146
|
707919
|
10,29
|
70-74
|
52835
|
357,54
|
18861
|
216946
|
403774
|
7,64
|
75-79
|
33944
|
527,66
|
17911
|
124943
|
186827
|
5,50
|
80-84
|
16033
|
728,05
|
11672
|
50984
|
61884
|
3,86
|
85-89
|
4360
|
1000
|
4360
|
10901
|
10901
|
2,50
|
Annexe 4 : Espérance de vie relative
aux différentes tables utiisées dans l'étude
groupe d'âge
|
INS Zone urbaine
|
TD CIMA
|
Table OMS
|
Table CNPS
|
15-19
|
52,2
|
55,7
|
47,5
|
57,5
|
20-24
|
47,9
|
51
|
42,6
|
52,8
|
25-29
|
43,9
|
46,3
|
38,2
|
48,3
|
30-34
|
39,8
|
41,7
|
34,4
|
43,8
|
35-39
|
35,9
|
37
|
31,5
|
39,3
|
40-44
|
31,7
|
32,5
|
29,2
|
35
|
45-49
|
27,8
|
28,2
|
27,1
|
30,7
|
50-54
|
23,9
|
24
|
24,8
|
26,5
|
55-59
|
20,2
|
20,1
|
21,9
|
22,4
|
60-64
|
16,5
|
16,5
|
18,6
|
18,3
|
65-69
|
13,2
|
13,3
|
15,5
|
14,6
|
70-74
|
10,2
|
10,4
|
12,4
|
11,4
|
75-79
|
7,7
|
8
|
9,7
|
8,7
|
80-84
|
5,7
|
6,1
|
7,4
|
6,5
|
85-89
|
4
|
4,6
|
5,6
|
4,9
|
90-94
|
2,8
|
3,5
|
4,2
|
3,6
|
95-99
|
1,9
|
2,9
|
3,1
|
2,5
|
Annexe 5 : Tableau relatif aux probabilités de
survie des assurés
PROBABILITES DE SURVIE- TABLE CNPS
|
âge atteint
|
Probabilité d'être encore en vie dans
:
|
5 ans
|
10 ans
|
15 ans
|
20 ans
|
25 ans
|
30 ans
|
35 ans
|
40 ans
|
45 ans
|
50 ans
|
15 ans
|
99,3%
|
98,5%
|
97,4%
|
96,1%
|
94,4%
|
92,3%
|
89,8%
|
86,6%
|
82,8%
|
76,6%
|
20 ans
|
99,1%
|
98,1%
|
96,7%
|
95,0%
|
93,0%
|
90,4%
|
87,2%
|
83,3%
|
77,1%
|
67,2%
|
25 ans
|
98,9%
|
97,6%
|
95,9%
|
93,8%
|
91,1%
|
87,9%
|
84,0%
|
77,8%
|
67,8%
|
53,8%
|
30 ans
|
98,6%
|
96,9%
|
94,8%
|
92,1%
|
88,9%
|
85,0%
|
78,6%
|
68,5%
|
54,4%
|
37,3%
|
35 ans
|
98,3%
|
96,1%
|
93,4%
|
90,1%
|
86,2%
|
79,7%
|
69,5%
|
55,1%
|
37,8%
|
20,7%
|
40 ans
|
97,8%
|
95,1%
|
91,7%
|
87,7%
|
81,1%
|
70,7%
|
56,1%
|
38,5%
|
21,1%
|
8,2%
|
45 ans
|
97,2%
|
93,8%
|
89,6%
|
83,0%
|
72,3%
|
57,3%
|
39,3%
|
21,6%
|
8,4%
|
1,9%
|
50 ans
|
96,5%
|
92,2%
|
85,3%
|
74,3%
|
59,0%
|
40,5%
|
22,2%
|
8,6%
|
2,0%
|
|
55 ans
|
95,6%
|
88,4%
|
77,1%
|
61,1%
|
41,9%
|
23,0%
|
8,9%
|
2,0%
|
|
|
60 ans
|
92,6%
|
80,6%
|
64,0%
|
43,9%
|
24,0%
|
9,4%
|
2,1%
|
|
|
|
65 ans
|
87,1%
|
69,1%
|
47,4%
|
26,0%
|
10,1%
|
2,3%
|
|
|
|
|
70 ans
|
79,3%
|
54,4%
|
29,8%
|
11,6%
|
2,7%
|
|
|
|
|
|
75 ans
|
68,6%
|
37,6%
|
14,6%
|
3,3%
|
|
|
|
|
|
|
80 ans
|
54,8%
|
21,3%
|
4,9%
|
|
|
|
|
|
|
|
85 ans
|
38,9%
|
8,9%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
90 ans
|
22,9%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Elaboration d'une table de mortalité spécifique
au régime d'assurance vieillesse de la CNPS
Annexe 6 : Régression relative à toute la
plage d'âge (22 à 89 ans) pour les lois de Gompertz et de Weibull
en comparaison avec les quotients bruts de mortalité obtenus.
18,00%
16,00%
14,00%
12,00%
10,00%
4,00%
8,00%
6,00%
2,00%
0,00%
âge
quot mort weibull gompertz
Annexe 7 : table de mortalité unisexe de l'OMS
relative à la Côte d'Ivoire
Age range
|
nMx
|
nqx
|
Sx
|
ndx
|
nix
|
Tx
|
ex
|
<1
|
0,10581
|
0,09852
|
100000
|
9852
|
93104
|
4742429
|
47,4
|
1-4
|
0,01862
|
0,07131
|
90148
|
6428
|
345165
|
4649325
|
51,6
|
5-9
|
0,00357
|
0,01767
|
83720
|
1479
|
414901
|
4304160
|
51,4
|
10-14
|
0,00244
|
0,01213
|
82240
|
997
|
408708
|
3889259
|
47,3
|
15-19
|
0,00307
|
0,01522
|
81243
|
1236
|
403124
|
3480551
|
42,8
|
20-24
|
0,00633
|
0,03115
|
80007
|
2492
|
393803
|
3077427
|
38,5
|
25-29
|
0,01199
|
0,05822
|
77514
|
4513
|
376289
|
2683624
|
34,6
|
30-34
|
0,01708
|
0,08189
|
73001
|
5978
|
350061
|
2307335
|
31,6
|
35-39
|
0,02018
|
0,09604
|
67023
|
6437
|
319022
|
1957274
|
29,2
|
40-44
|
0,02008
|
0,09562
|
60586
|
5793
|
288447
|
1638252
|
27,0
|
45-49
|
0,01924
|
0,09181
|
54793
|
5030
|
261388
|
1349805
|
24,6
|
50-54
|
0,01700
|
0,08155
|
49762
|
4058
|
238667
|
1088417
|
21,9
|
55-59
|
0,02232
|
0,10568
|
45705
|
4830
|
216447
|
849749
|
18,6
|
60-64
|
0,02733
|
0,12789
|
40874
|
5227
|
191303
|
633302
|
15,5
|
65-69
|
0,04150
|
0,18801
|
35647
|
6702
|
161479
|
442000
|
12,4
|
70-74
|
0,06365
|
0,27457
|
28945
|
7947
|
124855
|
280521
|
9,7
|
75-79
|
0,09752
|
0,39204
|
20997
|
8232
|
84408
|
155666
|
7,4
|
80-84
|
0,14690
|
0,53722
|
12766
|
6858
|
46684
|
71258
|
5,6
|
85-89
|
0,21604
|
0,70137
|
5908
|
4144
|
19180
|
24574
|
4,2
|
90-94
|
0,30685
|
0,79887
|
1764
|
1409
|
4593
|
5394
|
3,1
|
95-99
|
0,42619
|
0,85523
|
355
|
303
|
712
|
801
|
2,3
|
100+
|
0,57590
|
1,00000
|
51
|
51
|
89
|
89
|
1,7
|
|
|