Pour évaluer la surliquidité bancaire, on part
la plupart de temps du concept d' excédent de liquidité des
banques (bank excess liquidity). Mais il ne suffit pas d'observer l'existence
de l'excès de liquidité dans une banque pour conclure a la
surliquidité. D'après KIM (2002) la liquidité d'une banque
est sa capacité a faire face a ses engagements. Les banques conservent
ainsi les ressources liquides sous forme d'encaisse de précaution. La
surliquidité n'apparaIt que lorsque les réserves des banques
s'écartent fondamentalement de niveau optimal requis. DIAMOND et DYBVIG
(1983) formalisent cette idée en montrant qu'au delà du niveau
optimal, l'excès de liquidité explose. En d'autres termes, toute
variation permanente et en sens contraire des dépôts par rapport
aux crédits se traduira dans le temps par la surliquidité du
système bancaire. En fait, dans son calcul d'optimisation, les banques
saisissent toutes les nouvelles opportunités de dépôts pour
faire de nouveaux crédits suivant leur propre coefcient de
transformation. Ainsi, toute augmentation des dépôts devrait
être suivie par une hausse des crédits. S'il n'existe pas de
réaction a la hausse des crédits on pourrait croire a un
rationnement de crédit (BATTACHARYA et THAKOR, 1993) et dont a une
surliquidité du système.
Définition 1
On parle de surliquidité du système bancaire
lorsque le niveau de crédit, pour un niveau de transformation, n
'augmente pas dans une proportion près au niveau des
dépôts.
Pour tester la surliquidité du système bancaire
dans la CEMAC, nous allons tester la fonction de réaction des
crédits bancaires. Il est possible que les excès de
liquidité s' accroissent du fait du niveau très
élevé du risque des projets. Par contre, si pour un niveau de
risque donné, l'excès de liquidité augmente a taux
croissant, alors on peut conclure a la surliquidité.
Proposition 1
Supposons que l'offre de crédit C(t) des
banques soit unefonction linéaire des dépôts des clients
D(t) tel qu'il suit:
Ct = ñDt + u (1)
u la composante des autres déterminants et p
est le coefficient de réaction. Si pour tout t, p < 1 - r
(r le taux de réserve obligatoire) alors il y a
surliquidité du système bancaire.
3.1.2 Evaluer la surliquidité du système
bancaire
Pour évaluer la surliquidité du système
bancaire, nous allons estimer le modèle de régression suivant:
Ct=f(Dt)+Et (2)
et évaluer la dérivée première
f'(t) de la fonction de réaction. Si la dérivée
est positive et inférieur a 1 moins le taux de réserve
obligatoire, on pourra admettre l'hypothèse de surliquidité. La
proposition 1 ne donne aucune information dans le cas ott la fonction de
réaction n'est pas linéaire. Il est dans ce cas possible de
considérer que le coefficient de réaction p est variable et
d'admettre la surliquidité si le coefficient de réaction passe
significativement en dessous de 1 - r. On retiendra ainsi la
spécification suivante:
Ct = â(t)Dt + Et (3)
Nous n'allons pas procéder dans cette analyse a des
estimations paramétriques linéaires mais plutôt supposer
que la forme fonctionnelle de la relation est inconnue. Nous procéderons
donc a des estimations non paramétriques et semi paramétriques.
Les modèles non paramétriques ont été introduits
par Hasti et Tibshirani (1990). Cette idée de modèle flexible a
été étendue dans les estimations des modèles a
coefficient variant dans le temps par Hasti et Tibshirani (1993).
3.1.3 Estimations non paramétriques
Ces méthodes sont celles des modèles GAM qui
supposent que les relations entre la variable expliquée et chacune des
variables explicatives sont sous forme additionnelle et ne sont pas
forcément linéaires. 0n spécifie ainsi le modèle
suivant:
yi = a0 + f1(x1i) + f2(x2i) + ... + fk(xik) + Ei (4)
Ott yi est la variable endogène, xli l = 1. .k
les variables exogènes et f(l) des fonctions lisses
iid
inconnues. On supposera que le terme d'erreur Ei? N(0, 1). On
cherche a estimer les fonctions f(x) pour chaque point x. Les estimations des
noyaux de densité de fl() sont obtenues en utilisant la méthode
des moindres carrés ordinaires local (MCOL). On l'obtient en
minimisant
sous la contrainte que chaque point est borné, la somme
carrée des erreurs3:
(5)
(
n k (d2fl(xl))
k ) 2 Zb
yi-fl(xli)+Aldxl
dx2
a
i=1 l=1 j=1 l
Henderson et Ullah (2004) montrent que dans le cas ou les
erreurs sont autocorrélées, il est possible de tenir compte de
l'information contenue dans la matrice de variance covariance des erreurs en
appliquant les moindres carres ordinaires local pondérés (MCOLP).
Pour simplifier on peut supposer que les variables sont ordonnées et
écrire les contraintes de la façon suivante a < xl1 < ...
< xln < b. A le multiplicateur de Lagrange est le paramètre de
lissage et son choix joue un rôle très important4. Une
petite valeur de A réduit la variance de l'ajustement mais
élève le biais. On parle de substitution biais-variance (Hasti et
Tibshirani, 1990). Une façon de déterminer le paramètre de
lissage A est de recourir au critère GCV5 (Hasti et
Tibshirani, 1990, Chap 3). D'après ce critère, A est choisi de
façon à ce que