Les modalités de
l' « intégration économique
régionale »
Les zones d'intégration économique
régionale sont une des alternatives proposées par la Convention
de Cotonou pour résoudre les conflits entre les règles de l'OMC
et celles régissant la coopération ACP -UE. En effet, permettant
d'établir des politiques communes et des actions « de
concert » entre les États membres de cette entité,
cette zone d'intégration économique régionale est une des
rares formes, acceptée par l'OMC, de mise à l'écart de la
règle de la nation la plus favorisée.
Cette forme d'intégration régionale permet
d'instaurer un cadre institutionnel permettant non seulement d'agir sur
différents secteurs économiques mais également de
dégager certains principes communs, laissant aux les États ACP le
choix des modalités de leur mise en oeuvre. L'article 29 de la
Convention de Cotonou se contente de rappeler les grands axes d'une
intégration générale. Il s'agit à la fois de
« développer et renforcer les capacités
[...] » en créant des institutions régionales
propres et en permettant aux États membres de cette entité de
participer activement aux activités.
La création de telles zones d'intégration
économique régionale rappelle l'instauration d'une
Communauté économique en Europe. En effet, ces deux
« structures » sont très voisines et ont la
perspective d'un renforcement économique d'un espace géographique
déterminé. En définissant des « politiques
de réforme sectorielle » en mettant en place un
marché régional compétitif et ouvert à tous les
pays membres de cette zone, en libéralisant les marchandises, services
et paiements, il semble évident que cette intégration
économique ne peut qu'aller dans le sens du développement des
États ACP qui en sont membres, notamment les moins avancés.
Les modalités de
« coopération régionale »
La coopération régionale est une forme
intermédiaire entre l'intégration et l'individualisme de chaque
État. Elle consiste à la fois à élaborer des
politiques, ou tout du moins des orientations communes, dans les domaines
clés de l'économie de l'économie ou du social : par
exemple, les politiques de transport et de communication ou celles relatives
à la santé.
Elle permet également aux États qui en sont
membres de se consulter sur des problèmes sensibles et transfrontaliers,
notamment en matière de criminalité internationale.
Il s'agit donc de permettre aux ACP de garantir une
cohérence des actions menées par le biais de la concertation. Une
telle entreprise ne peut être efficace que par l'instauration d'un
dialogue permanent et qui permet à ces États de trouver des
solutions collectives à des problèmes récurrents, tels que
par exemple les conflits armés, là où les idées
individuelles n'ont pu aboutir.
Il convient toutefois de préciser que ces zones de
coopération régionale sont difficiles à réaliser en
raison de leur caractère intergouvernemental et de la
nécessité qui en découle d'un consensus. La collaboration
entre États voisins, parfois en conflits, est une tache ardue mais pas
impossible à réaliser : elle est une des conditions de
l'intégration réussie de ces États dans l'économie
mondiale.
C- La protection de l'environnement
L'article 32 de la Convention est consacré à
l' « environnement et ressources naturelles». Le rôle
de l'environnement dans la lutte contre la pauvreté et dans le
développement économique durable des pays en voie de
développement n'est plus à démontrer. Cette disposition
précise les principes de base d'une politique de l'environnement saine
dans les États ACP. Il s'agit donc non seulement de soutenir les actions
concrètes en faveur de la protection de la nature, qui est selon une
expression traditionnelle « la plus grande richesse » de
ces pays, et de « [...] créer ou renforcer les
capacités de gestion environnementale, scientifiques et techniques,
humaines et institutionnelles, pour tous les acteurs ayant un rôle
à jouer dans la protection de l'environnement ».
Les actions dans ces domaines comprennent à la fois la
préservation des ressources naturelles et la lutte contre la
dégradation, notamment du fait de la présence de déchets
dangereux.
La préservation de l'environnement dans les
États ACP est toutefois une entreprise délicate. En effet, les
bouleversements climatiques, la sécheresse et désertification
sont des problèmes communs à cette zone géographique et
fragilisent les entreprises étatiques et privées. L'aide de
la Communauté européenne en la matière est
précieuse : en effet, celle-ci envoie régulièrement
des experts dans les zones sensibles afin de protéger des espèces
animales ou végétales en voie de disparition.
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