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L'accord de Cotonou et la lutte contre la pauvreté

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par Yaya MORA BROUTANI
Institut d'études politiques de Toulouse - Master géopolitique et relations internationales 2006
  

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Les modalités de l' « intégration économique régionale »

Les zones d'intégration économique régionale sont une des alternatives proposées par la Convention de Cotonou pour résoudre les conflits entre les règles de l'OMC et celles régissant la coopération ACP -UE. En effet, permettant d'établir des politiques communes et des actions « de concert » entre les États membres de cette entité, cette zone d'intégration économique régionale est une des rares formes, acceptée par l'OMC, de mise à l'écart de la règle de la nation la plus favorisée.

Cette forme d'intégration régionale permet d'instaurer un cadre institutionnel permettant non seulement d'agir sur différents secteurs économiques mais également de dégager certains principes communs, laissant aux les États ACP le choix des modalités de leur mise en oeuvre. L'article 29 de la Convention de Cotonou se contente de rappeler les grands axes d'une intégration générale. Il s'agit à la fois de « développer et renforcer les capacités [...] » en créant des institutions régionales propres et en permettant aux États membres de cette entité de participer activement aux activités.

La création de telles zones d'intégration économique régionale rappelle l'instauration d'une Communauté économique en Europe. En effet, ces deux « structures » sont très voisines et ont la perspective d'un renforcement économique d'un espace géographique déterminé. En définissant des « politiques de réforme sectorielle » en mettant en place un marché régional compétitif et ouvert à tous les pays membres de cette zone, en libéralisant les marchandises, services et paiements, il semble évident que cette intégration économique ne peut qu'aller dans le sens du développement des États ACP qui en sont membres, notamment les moins avancés.

Les modalités de « coopération régionale »

La coopération régionale est une forme intermédiaire entre l'intégration et l'individualisme de chaque État. Elle consiste à la fois à élaborer des politiques, ou tout du moins des orientations communes, dans les domaines clés de l'économie de l'économie ou du social : par exemple, les politiques de transport et de communication ou celles relatives à la santé.

Elle permet également aux États qui en sont membres de se consulter sur des problèmes sensibles et transfrontaliers, notamment en matière de criminalité internationale.

Il s'agit donc de permettre aux ACP de garantir une cohérence des actions menées par le biais de la concertation. Une telle entreprise ne peut être efficace que par l'instauration d'un dialogue permanent et qui permet à ces États de trouver des solutions collectives à des problèmes récurrents, tels que par exemple les conflits armés, là où les idées individuelles n'ont pu aboutir.

Il convient toutefois de préciser que ces zones de coopération régionale sont difficiles à réaliser en raison de leur caractère intergouvernemental et de la nécessité qui en découle d'un consensus. La collaboration entre États voisins, parfois en conflits, est une tache ardue mais pas impossible à réaliser : elle est une des conditions de l'intégration réussie de ces États dans l'économie mondiale.

C- La protection de l'environnement

L'article 32 de la Convention est consacré à l' « environnement et ressources naturelles». Le rôle de l'environnement dans la lutte contre la pauvreté et dans le développement économique durable des pays en voie de développement n'est plus à démontrer. Cette disposition précise les principes de base d'une politique de l'environnement saine dans les États ACP. Il s'agit donc non seulement de soutenir les actions concrètes en faveur de la protection de la nature, qui est selon une expression traditionnelle « la plus grande richesse » de ces pays, et de « [...] créer ou renforcer les capacités de gestion environnementale, scientifiques et techniques, humaines et institutionnelles, pour tous les acteurs ayant un rôle à jouer dans la protection de l'environnement ».

Les actions dans ces domaines comprennent à la fois la préservation des ressources naturelles et la lutte contre la dégradation, notamment du fait de la présence de déchets dangereux.

La préservation de l'environnement dans les États ACP est toutefois une entreprise délicate. En effet, les bouleversements climatiques, la sécheresse et désertification sont des problèmes communs à cette zone géographique et fragilisent les entreprises étatiques et privées. L'aide de la Communauté européenne en la matière est précieuse : en effet, celle-ci envoie régulièrement des experts dans les zones sensibles afin de protéger des espèces animales ou végétales en voie de disparition.

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