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Autonomisation de la femme et probleme de genre en RDCongo

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par jacques LUFUTA MISENGA
Université de Kinshasa - License 2004
  

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Tableau 1 : Evolution des différentes approches du développement

Nous avons essayé de simplifier la présentation de l'évolution historique dans les approches du développement et celles concernant les femmes

 

Assistancielle ou bien-être social

Anti-pauvreté

Efficacité

Equité

Empowerment

Causes des problèmes

Circonstances qui sont incontrôlable.

Manque de ressources, ce qui engendre un faible niveau de vie.

Echec des planificateurs en développement de reconnaître le rôle clé des femmes dans la production et le besoin de les inclure.

Patriacat, exploitation, subordination et oppression des femmes par les hommes.

La subordination des femmes non seulement par les hommes mais aussi à travers l'oppression coloniale et néo-coloniale.

Buts ou Objectifs

Appuyer la maternité comme étant un rôle le plus important des femmes dans la société. Réduire la souffrance.

Accroître la production et s'assurer que les femmes pauvres augmentent leur productivité. Integrer les femmes dans le développement.

S'assurer que le développement se deroule de manière plus efficace et effective. NOURRIR LA NATION.

Obtenir l'équité pour les femmes en ignorant le genre dans le processus de developpement.

Habiliter les femmes en les aidant à devenir plus autonomes. Construire de nouvelle sstructures politiques, économiques et sociales. Défier/Vaincre les structures abusives.

Services Programmes

Programmes contre la famine. Planification familiale. Nutrition (améliorer santé familiale, surtout des enfants à travers les soins maternels). Activités qui rencontrent les besoins pratiques de base.

Former les femmes dans les compétences techniques. Activités générant un revenu à petite échelle afin de rencontrer les bésoins de base.

Programme rencontrant les bésoins de base dans le contexte de services sociaux qui sont en baisse. S'appuie sur les trois rôles des femmesz et la flexibilité de l'emploi du temps.

S'organiser afin de réformer les structures. Rencontrer les besoins de base au niveau du triple rôle.

Programmes qui abordent les besoins de base au niveau du triple rôle à travers une mobilisation auprès du public sur le questions des besoins de base afin d'affronter l'oppression.

Type de changements

Changement fonctionnel.(non provocateur)

Cahangement fonctionnel (non provocateur)

Changement fonctionnel.

Changement structurel (provocateur). Droits/opportunités égaux.

Changement structurel (provocateur).

Type de leadership

Forte dépendance envers les autorités (patriacales)-modèle résiduel du bien-être social avec une idéologie de modernisatuin enracinée dans le colonialisme.

Consultatif-reproduction idéologique de valeurs qui renforcent le patriacat et la subordination des femmes.

Autoritaire/consultatif. Les femmes en tant que ressources.

Participation à la réformes des structures. Intervention de l'etat de haut en bas afin de reduire les inégalités.

Habiliter, participer, construire une solidarité, vaincre la peur (structure alternative de l'équilibre homme/femme). Approche de bas en haut.

Type de services

BIEN-ÊTRE SOCIAL - accepter lefait que les femmes sont des bénéficiaires passives en developpement.

ANTI-PAUVRETE - développement (integration des femmes dans le developpement). Reconnaissance du rôle productif des femmes

EFFICACITE - Politiques de stabilisation et d'ajustements économiques basées sur la participation des femmes.

EQUITE - réformer, liberer. Les femmes perçues comme participantes actives dans le dévelopement.

EMPOWERMENT - transformation, libération. Non appuyé en grande partie par le gouvernement ou les agences. Lente et constante croissance d'organisations volontaires possédant peu de ressources.

Période la plus marquée

1950, 70, mais toujours en vigueur.

1970 et au delà. Popularité encore limitée.

Après les années 1980 - présentement, l'approche de plus estimée(ODA, USAID)

1975-1985 - tentative pendant la décenie des femmes.

1975 et au délà. Prend de l'empleur dans les années 1980. Popularité encore limitée.

Source : l'elaboration de ce tableau a necessité l'appui bibliographique suivants, J. BISILLIAT (1992), « Relations de genre et developpement, Femmes et société », E. HOPMANN (2003), « L'approche genre dans la lutte contre la pauvreté:l'exemple de la microfinance »et Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI), Centre international MATCH et Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), Un autre genre de développement, un guide pratique sur les rapports femmes - hommes dans le développement, août 1991.

I.1.2 Les différentes approches concernant les femmes

Finalement, on peut identifier trois grandes approches concernant les femmes au sein du développement.

La première : l'intégration des femmes au développement (IFD) ; la seconde : les femmes et le développement (FED) ; et la troisième : l'approche genre et développement (GED). Ces approches se chevauchent dans le temps jusqu'à aujourd'hui.

INTÉGRATION DES FEMMES AU DÉVELOPPEMENT (IFD)

L'approche de l'intégration des femmes au développement (IFD) est issue du courant féministe libéral et de la théorie de la modernisation6(*). Elle a fait son apparition en 1973. A cette époque on croyait que la modernisation, habituellement synonyme d'industrialisation, améliorerait le niveau de vie dans les pays en voie de développement et qu'avec la croissance de l'économie de ces pays, les bénéfices de la modernisation, étant féministe explique la subordination des femmes par leur exclusion de la sphère publique, due à la division sexuelle du travail. Les féministes libérales cherchent à promouvoir l'accès des femmes à différents domaines de travail mais également à des postes où les décisions prises peuvent avoir un impact sur la condition des femmes (Young, 1993). Le courant féministe prône des changements juridiques et administratifs en vue d'assurer une meilleure intégration des femmes dans le système économique. Au sein de ce courant féministe, on réclame l'égalité pour vaincre la discrimination envers les femmes.

L'approche IFD a mis beaucoup d'emphase sur la capacité individuelle des femmes à s'outiller pour s'intégrer aux structures déjà existantes du développement. Cette approche a donc misé sur la promotion de l'accès aux nouvelles technologies et à l'éducation, afin d'assurer la pleine participation sociale des femmes.

L'APPROCHE FEMMES ET DÉVELOPPEMENT (FED)

Face aux limites de la théorie de la modernisation et de l'approche de l'IFD, une seconde approche est apparue au cours des années 70 : l'approche Femmes et développement, fondée sur la théorie de la dépendance et de la modernisation. Selon les auteures Dagenais et Piché (1994), cette approche féministe-marxiste7(*) se fonde essentiellement sur le postulat que les femmes ont toujours fait partie des processus de développement et qu'elles n'y sont pas soudainement apparues au début des années 1970. Les auteures ajoutent que la perspective Femmes et développement met l'accent sur la relation entre les femmes et les processus de développement plutôt que seulement sur les stratégies d'intégration des femmes au développement; que cette même perspective part du fait que les femmes ont toujours joué un rôle économique important au sein de leurs sociétés ; que leur travail, à l'intérieur comme à l'extérieur du foyer, est essentiel à la survie de ces sociétés ; que cette intégration sert surtout au maintien des structures internationales d'inégalité (Dagenais, Piché, 1994).

L'APPROCHE GENRE ET DÉVELOPPEMENT (GED)

L'approche genre et développement résulte en fait de nombreuses critiques formulées par des femmes chercheures du Nord et du Sud, insatisfaites des approches précédentes. Ces approches avaient ignoré l'apport des femmes et leur contribution à la production de biens et de services dans leur communauté (CCCI, MATCH, AQOCI, 1991). Les femmes étaient toujours confinées dans leur rôle traditionnel familial. L'approche genre et développement a vu le jour à la fin des années quatre-vingt, afin de travailler à la reconnaissance de la contribution des femmes à la société et à l' « empowerment » de celles-ci à tous les niveaux.

Cette approche holistique, qui s'inspire du courant féministe socialiste8(*) ; comble l'écart laissé par les théoriciens de la modernisation en liant les rapports de production aux rapports de reproduction et en tenant compte de tous les aspects de la vie des femmes (Dagenais, Piché, 1994). L'approche GED se combine au concept de développement durable et équitable (Saint-Hilaire, C. dans Relais-Femmes 1997).

L'approche genre et développement, en plus de chercher à intégrer les femmes au développement, explore le potentiel des initiatives de développement à transformer les relations sociales et de genre et à donner plus de pouvoir aux femmes. L'approche GED vise, à long terme, un partenariat égal entre les femmes et les hommes dans la définition et l'orientation de leur avenir collectif (CCCI, MATCH, AQOCI, 1991).

Contrairement aux approches précédentes, l'approche genre et développement explique l'oppression des femmes par la division du travail et donc par la subordination de la sphère de reproduction à celle de la production. Les inégalités entre les rapports femmes et hommes s'expliqueraient entre autres, par la non reconnaissance de la contribution sociale des femmes par leur travail domestique au détriment de la valorisation du travail salarié des hommes.

Cette approche féministe tente de tenir compte, dans ses stratégies d'intervention de l'ensemble de l'organisation sociale, de la vie politique et économique, des différents rapports sociaux entre les classes, ethnies etc.

« L'approche GED va plus loin que l'approche IFD et Femmes et développement dans la remise en question des postulats sous-jacents aux structures sociales, économiques et politiques actuelles. La perspective genre et développement conduit non seulement à l'élaboration de stratégies d'intervention et d'actions positives assurant une meilleure intégration des femmes aux initiatives de développement en cours, mais elle entraîne inévitablement un réexamen fondamental des structures et institutions sociales et, en fin de compte, la perte de pouvoir des élites séculaires produisant ainsi différents impacts sur la vie des femmes et des hommes » (Rathgeber, Eva. M. dans Dagenais, Piché, 1994).

L'application de l'approche genre et développement doit permettre aux programmes et projets de développement de répondre aux besoins pratiques des femmes et aux intérêts stratégiques de celles-ci. Les besoins pratiques sont liés aux conditions de vie des femmes et les intérêts stratégiques doivent correspondre aux intérêts à long terme pouvant permettre l'amélioration de leur condition de vie.

L'approche GED vise l'autonomie des femmes pour éviter leur récupération comme dispositif du développement (Saint-Hilaire, C. dans Relais-Femmes, 1997). Obtenir plus de pouvoir signifie aller au-delà de l'autonomie financière vers l'autonomie politique. L'approche GED considère les femmes comme agentes de changement plutôt que comme bénéficiaires passives de l'aide au développement. Elle affirme que les femmes doivent s'organiser afin d'augmenter leur pouvoir politique (CCCI, MATCH, AQOCI, 1991).

C'est la raison pour laquelle nous nous proposons de faire un aperçu synthétique des différences fondamentales entre l'approche IFD et l'approche GED qui sont à la fois interchangeable.

Tableau 2 : Distinction entre l'approche de l'IFD et l'approche GED

INTEGRATION DESFEMMES AU DEVELOPPEMENT (IFD)

GENRE ET DEVELOPPEMENT (GED)

1. l'approche

 

§ Une approche qui considère les femmes comme étant un problème

§ Une approche du développement

2. le centre d'intérêt

 

§ Les femmes

§ Les rapports femmes - hommes

3. le problème

 

§ L'exclusion des femmes (qui représentent la moité des ressources potentielles de production) du processus de développement.

§ Les relations de pouvoir inégales (riches et pauvres, femmes et hommes) qui empêchent un développemnt équitable ainsi que la pleine participation des femmes.

4. l'objectif

 

§ Un développement plus efficient, plus efficace.

§ Un développement équitable et durable, où les femmes et les hommes prennent les décisions.

5. la solution

 

§ Intégrer les femmes au processus de développement existant.

§ Accroître le pouvoir des plus démunis et des femmes.

§ Transformer les relations non égalitaires.

6. les stratégies

 

§ Projets pour femmes .

§ Volets femmes.

§ Projets intégrés.

§ Accroître la productivité des femmes.

§ Accroître le revenu des femmes d'effectuer les tâches traditionnellement liées à leur rôle.

§ Identifier/considérer les besoins pratiques déterminés par les femmes et les hommes en vue d'améliorer leur condition.

§ Traiter en même temps des interêts stratégiques des femmes.

§ Faire face aux interêts stratégiques des pauvres par un développement axé sur les gens.

I.2. CYCLE DE LA PAUVRETE AU FEMININ : faits et shéma conceptuels

I.2.1. Pauvreté au féminin

De 1975 à 1985, la décennie de la Femme a eu le mérite de focaliser l'attention de l'ensemble des pays sur la condition féminine. En témoigne la forte augmentation du nombre d'analyses, d'études et de publications sur les femmes du tiers monde, concernant notamment la division sexuelle du travail et l'impact des projets de développement sur les femmes. Les résultats de ces études et leurs répercussions ont alors sorti les femmes de leurs niches sociales du développement en leur reconnaissant un rôle productif.

Cette période a ainsi vu naître l'approche IFD qui tentait d'integrer les femmes dans le processus de développement axistant, afin de le rendre plus efficient et efficace. A travers des projets pour femmes, ou des projets intégrants des volets femmes , cette approche visait à accroître la productivité et le revenu des femmes. On essayait donc de surmonter la pauvreté en agissant sur la faiblesse des ressources et des compétences, sans pour autant s'adreser aux causes de cette faiblesse. Cette approche a été remise en cause progressivement, principalement pour deux raisons : en premier lieu, parce que les tentatives de considérer les femmes d'une manière isolée se sont avérées finalement peu opérationnelles, en deuxième lieu, parce que ce type d'approche n'a pas pu surmonter le fait que le modèle de développement ne reconnaissait pas aux femmes de place égale avec les hommes.

L'approche genre qui succède à l'approche IFD vers les années 1990, tente de pallier cette dernière lacune. Elle met ainsi l'accent sur les relations inégales de pouvoir comme facteur majeur conditionnant la situation des femmes. Le terme genre fait ici désormais référence à la construction sociale des rôles féminins ou masculins qui ne sont dons pas seulement définis par le caractère biologique du sexe car pendant des siècles, on a cru que les caractéristiques présentées par les femmes et les hommes étaient naturelles et inaltérables, déterminées par les différences biologiques ou divinement décrétées. Ces caractéristiques incluent à la fois les idées et les valeurs considérées comme étant féminines ou masculines (les femmes sont émotives, les hommes rationnels) et un ensemble de comportements, d'aptitudes et de pratiques (les femmes font la vaisselle, les hommes travaillent avec des machines).

Bien avant la Décennie des femmes, la recherche interculturelle a démontré que, plutôt que d'être déterminées ou naturelles, ces caractéristiques sont engendrées et créées par la société. « En effet, rien dans le fait que les femmes portent les enfants n'implique qu'elles doivent à elles seules s'en occuper durant l'enfance, encore moins qu'elles doivent nourrir et s'occuper des adultes, prendre soin des malades, accomplir certaines tâches agricoles ou travailler dans une manufacture de pièces électroniques. Une société dans laquelle les femmes et les hommes seraient égaux ne s'appuierait pas sur la différence sexuelle arbitraire pour déterminer les possibilités et les restrictions de l'activité économique des individus. »9(*). Il est important de réaliser que les rapports et identités de genre ne sont pas universels, mais varient selon les cultures et parfois selon les collectivités. Ils sont dynamiques et changent avec le temps. «les genres ont une base culturelle ; ils sont définis par la société qui en détermine les activités, les statuts, les caractéristiques psychologiques, culturelles et démographiques, dont le point de départ est la différence sexuelle, mais qui ne peuvent pas se resumer ou se justifier par cette seule différence sexuelle»10(*).

De plus en plus fréquement, les chercheurs intégrent cet aspect genre dans l'analyse de la pauvreté11(*). Le cadre d'analyse se complexifie et construit une vision plus large des causes. A titre d'exemple, on peut citer la distinction entre intérêts pratiques et intérêts stratégiques des femmes12(*). Alors les intérêts pratiques concernent surtout la satisfaction des besoins fondamentaux et l'accès à une source de revenu stable, les intérêts stratégiques remettent en question la position de la femme dans la société. En effet, des analyses selon le genre montrent que de aspects tels que le contrôle masculin de la force de travail des femmes ou encore leur accès limité au pouvoir politique et à des ressources à forte valeur sociale et économique sont à l'origine de leur accès limité à une source de revenu stable13(*). Ces résultats ont de toute évidence des répercussions sur les politiques se lutte contre la pauvreté. D'un point de vue opérationnel, il s'agit d'identifier en même temps les besoins pratiques et les intérêts stratégiques des femmes afin qu'elles puissent sortir durablement de leur condition de pauvreté.

Les enjeux stratégiques se retrouvent ainsi dans un concept dont la traduction n'a pas encore été aisée dans les milieux fracophones : l'empowerment des femmes14(*). JACQUET en 1995 en donne tout de même une définition claire et englobante de l'empowerment comme étant une acquisition d'un droit de parole et à la reconnaissance sociale. Ce concept fait ainsi référence à la nature des structures déscisionnelles dans des contextes particuliers : qui prend les déscisions ? Par quels processus sont-elles prises ? Comment ce processus peut-il être modifié ? le terme empowerment décrit donc un processus vers l'égalité entre les hommes et les femmes.

Les acteurs de la mondialisation, notament la Banque Mondiale et les organismes liés à l'ONU, font de plus en plus référence aux concepts de genre. Ils insistent sur la contribution nécessaire des programmes de développement à l'empowerment des femmes, comme le prouve le dernier rapport de l'UNIFEM (2000). Plus précisement, l'intégration des rapports de genre dans les programmes ou projets de développement signifie que ces derniers visent une modification des rapports de genre en faveur des femmes ; en d'autres termes, ils ont l'objectif de contribuer à l`empowerment de celles-ci.

Ce n'est pas un hasard si l'évolution des approches par rapport aux femes dans le contexte du développemnt s'est produite parallèlement à l'évolution du concept de la pauvreté. SEN a en effet fortement insisté sur l'importance de la fonction d'agent (agency)des femmes : elles ne sont plus les destinataires passives d'une reforme affectant leur statut, mais les actrices du changement les initiatrices dynamiques de transformations sociales, visant à modifier l'existence des hommes et des femmes (SEN 2000). DUBOIS (2000) applique son cadre d'analyse de la pauvreté à dimensions multiples pour vérifier si les politiques de lutte contre la pauvreté pennent en compte les inégalités sexuées. Quant aux diverses formes d'impuissance qui caractérisent la pauvreté, il est évident qu'elles ne concernent pas uniquement les conditions de vie des femmes pauvres. Or, en plus des discriminations ou des conditions défavorable qui touchent égzlement les hommes (dues à l'ethnie, l'âge, la classe, la caste, etc.), les femmes pâtissent des relations inégales entre les hommes.

Le concept d'empowerment ne prétend pas pour autant que les femmes forment un groupe homogène face aux rapports de genre. Les différences restent énormes entre la condition des femmes de différentes cultures. Il s'agit plutôt d'anolyser dans chaque contexte culturel ce que empowerment peut signifier pour un groupe donné. Ceci est crucial dans le domaine de la lutte contre la pauvreté : l'augmentation durable des revenu contrôlés par les femmes peut représenter un indicateur d'empowerment (parmi d'autres), si elle est la manifestation visible d'une serie de changements plus fondamentaux et structurels. Ces derniers se trouvent aux niveaux de l'accès et du contrôle des ressources ainsi que du partage des responsabilités et ils se situent au coeur des rapporta de genre.

* 6 La théorie de la modernisation a dominé la pensée sur le développement international des années 1950 aux années 1970.

* 7 Relais-Femmes, CDEACF (1997) : Pour les marxistes féministes orthodoxes, la fin de l'oppression des femmes coïncidera avec l'abolition de la société capitaliste divisée en classes et son remplacement par la propriété collective.

* 8 Le féministe socialiste, selon les auteurs Dagenais et Piché (1994), identifie la construction sociale de la production et de la reproduction comme étant le fondement de l'oppression des femmes et elles font porter l'attention sur les rapports sociaux de genre (Social Relations of Gender), remettant en question la validité des rôles assignés aux femmes et aux hommes dans les différentes sociétés. Pour expliquer la situation, les féministes socialistes ont combiné une analyse des effets du patriarcat avec certains aspects d'une approche marxiste plus traditionnelle. leur situation. La satisfaction des intérêts stratégiques des femmes est intimement liée au concept d' « empowerment » dont il sera question plus loin.

* 9 Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI), Centre international MATCH et Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), Un autre genre de développement, un guide pratique sur les rapports femmes - hommes dans le développement, août 1991.

* 10 E. HOFMANN, L'approche genre dans la lutte contre la pauvreté : l'exemple de la micro finance ; PUB, Bruxelles, 2003, p.4.

* 11 A titre d'exemple, voir LACHAUD (1999).

* 12 Basés sur les intérêts pratiques et stratégiques d'après MOLYNEUX (1985).

* 13 YOUNG (1997).

* 14 Nous préférons utiliser le terme empowerment car il se traduit comme «attribution de pouvoir»pour BISILLIAT J., `Introduction', in BASILLIAT (1992) ou obtention de pouvoir pour JACQUET (1995)ou encore renforcer le pouvoir ou pouvoir d'action pour certaines publications de la Banque Mondiale et de l'UNIFEM.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King