UNIVERSITE DE
KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
DEPARTEMENT D'ECONOMIE
Option: Economie Mathématique
MEMOIRE DE FIN D'ETUDE
L'AUTONOMISATION DE LA FEMME ET PROBLEMES DE GENRE EN
R.D.Congo
"cas de la ville de kinshasa et particulierement la
commune de Ngaba"
LUFUTA MISENGA
DEUXIEME LICENCE
Prof. : MUKOKO SAMBA
Rapporteur : LUWA KIYAB
Année Académique
2004 - 2005
INTRODUCTION GENERALE
A. PROBLEMATIQUE
L'élimination de la pauvreté constitue de nos
jours, l'un des objectifs centraux des politiques de notre temps en
matière de développement.
En effet, par son ampleur et sa progression rapide mais aussi
par la menace sérieuse qu'elle fait peser sur la stabilité
socio-économique, la pauvreté constitue l'un de tous premiers
défis du continent africain.
Bien que la situation puisse varier d'un pays à un
autre, il est reconnu que la pauvreté est un phénomène
pluridimensionnel sur lequel influe un large éventail de facteurs. On
peut citer parmi eux le manque d'accès des pauvres d'une part, aux
activités rémunératrices dans le secteur formel et les
activités de production d'autre part sans oublier les services sociaux
essentiels qui sont entre autre l'éducation, la santé, l'eau
etc.
Le millénaire qui vient de s'écouler a vu plus
d'un milliard d'êtres humains vivant avec une consommation moyenne
journalière en dessous du seuil international qui est de un dollar
US1(*).
Partant de ce constat 189 dirigeants des nations de cette
planète se sont réunis sous l'égide du secrétariat
général des nations unies en septembre 2000 en vue de l'adoption
de la déclaration du millénaire engageant les nations
représentés à consentir des efforts dans la
réduction de la pauvreté, d'améliorer la santé et
de promouvoir la paix, les droits de l'homme et un environnement durable.
C'est ainsi qu'ont été élaborés les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD), un ensemble de 8
Objectifs et 18 cibles vérifiables à l'aide de 48
indicateurs ; ces objectifs constituent les repères choisis par les
organismes internationaux qui nous l'espérons ferons progresser le monde
dans une vision de développement durable.
L'un des 8 objectifs du millénaire pour le
développement vise à éliminer les disparités de
genre et à assurer l'autonomisation de la femme bien avant le sommet du
millénaire de 2000, de 1975 à 1985, la décennie de la
femme a eu le mérite de focaliser l'attention de la communauté
internationale sur la situation de mondiale en matière de condition
féminine. Le résultat des études menées par
plusieurs organismes internationaux et chercheurs indépendants sur les
conditions de la femme dans las pays moins avancés ont permis de mettre
en évidence le rôle productif de la femme, ainsi que la prise en
compte de tous les aspects de sa vie.
Pour ce qui est de la RD Congo les études qui
s'intéressent à la situation de la femme nous renseignent que les
femmes constitutif d'une population âgé de 15 ans et plus ont un
niveau de scolarisation qui est de 39% au niveau du primaire et de 25% pour le
secondaire en 20012(*). En effet ce
manque de haut niveau d'instruction ferme aux femmes les opportunités de
l'autonomisation de leur genre. Par rapport à l'annonce faite par
l'UNICEF du lancement du programme toutes les filles à Ecole sur toute
l'étendue de la république en 1999, se référant
à l'article 28 de la convention de Genève relative aux droits de
l'enfant qui stipule, que : « les Etats parties rendent
l'enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous ». Nous croyons
que cette initiative rencontrera d'énormes difficultés à
atteindre les objectifs fixés, d'autant plus que l'Etat n'a pas encore
rendu l'enseignement de base gratuit en RD Congo. Car en effet nous croyons
que le cheminement de la femme dans le secteur informel n'est qu'un processus
de pauvreté et que cela n'est la résultante en grande partie
qu'à la déscolarisation des filles, cette déscolarisation
qui leur ferme les portes de cette autonomisation que nous souhaitons et qui a
un large échos dans la déclaration du millénaire
adoptée lors du sommet mondial en 2000, synthétisant les
aspiration de la communauté internationale pour le siècle
nouveau.
Les nations de ce monde se réunissent et se
réuniront régulièrement pour faire le point sur les
progrès réalisés au regard des objectifs fixés en
2000. Le bilan sera certainement mitigé. Un certain nombre
d'avancées notables seront constatés dans certains domaines et
constitueront une raison d'espérer mais il y aura aussi stagnation,
voire régression dans d'autres domaines. Les réunions doivent
servir à insuffler une énergie nouvelle dans cette grande oeuvre
du millénaire.
Concernant le troisième objectif du millénaire
qui promeut l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes.
La cible relative à l'élimination des disparités entre les
sexes dans les enseignements primaires et secondaire d'ici la fin de
l'année 2005 est-elle atteinte en RD Congo ?
Cette préoccupation ne s'écarte guère de
l'observation faite par l'Organisation des Nations Unies lors de sa
59ème session du 27 Août 2004 au point 56 de l'ordre du jour, dans
le rapport du Secrétaire Générale des Nations Unies.
L'enquête nationale sur la situation des femmes et des
enfants révèle que la scolarisation des enfants âgés
de 6 ans est très faible soit 23,8% et ces taux progressent au fur et
à mesure que l'âge augmente et se stabilise à 65% entre 10
et 11 ans3(*).
Dans ce travail nous nous fixons l'objectif principal qui est
celui de comprendre, schématiser et de mieux cerner le processus de
cheminement de la femme congolaise dans le secteur informel.
Spécifiquement nous nous proposons de répondre aux questions
que nous nous posons qui sont les suivantes :
1. La déscolarisation est-elle un facteur qui ne
permet pas aux femmes de générer un revenu capable de promouvoir
leur autonomisation ?
2. A quoi est due la déperdition scolaire des
garçons et les filles dans le secteur de l'enseignement de base ?
3. Quelle est la motivation de la priorité
accordée aux garçons sur les filles dans les ménages en
matière d'instruction de base ?
B. HYPOTHESES DE TRAVAIL
Partant de nos préoccupations nous avons pu
dégager les deux hypothèses suivantes :
Partant de la première préoccupation ; la
déscolarisation n'est pas un facteur qui ferme aux femmes la porte de
l'autonomisation.
Partant de la seconde et la troisième
préoccupation; la déperdition scolaire des garçons et des
filles dans le secteur de l'enseignement de base est due à la
priorité accordée l'un des sexes dans l'affectation du revenu des
ménages à la scolarisation des enfants, laquelle priorité
est motivée par des raisons subjectives.
C. METHODOLOGIE
L'élaboration de cette étude nécessitera
une collecte des données primaires à l'aide d'une enquete qui
sera éffectuée sur terrain. La revue de littérature nous
permettra de nous fixer et de nous préciser sur différents
concepts, d'améliorer nos connaissances sur les questions liées
aux problèmes de genre ainsi que des conditions feminines notament en ce
qui concerne son poids dans la societé. Cette revue de litterature nous
permettra de concevoire un questionnaire d'enquête qui se trouve en
annexe.
Pour réaliser notre enquête nous avons
ciblé la ville de Kinshasa, plus particulièrement la commune de
Ngaba pour des raisons d'accessibilité.
L'enquête sera éfféctuée
auprès des ménages, à domicile et aura a concerner tant
les hommes que les femmes.
Nous devons aussi savoir que les rapports de genre sont une
construction sociale complexe, dont la description implique une certaine
imagination méthodologique. Une simple observation directe (de type
ethnographique) ne suffit généralement pas à les mettre en
évidence, et ils ne transparaissent pas nécessairement dans les
déclarations individuelles faites à l'occasion d'une
enquête quantitative. Dans la mesure où ils mêlent des
contraintes structurelles objectives, des productions culturelles complexes,
des contenus subjectifs intériorisés et des effets de pouvoir et
d'interaction entre individus, les rapports sociaux de sexe requièrent
des protocoles d'observation diversifiés et complexes, articulant
plusieurs points de vue sur la réalité. L'unité
réfléchira à des dispositifs méthodologiques
articulés et contribuera à une analyse critique, d'un point de
vue de genre, de la production statistique et du contenu des enquêtes.
Un travail spécifique sera mené sur l'analyse des
représentations.
L'approche méthodologique suivie a eu comme fondement
la démarche de l'ouvrage MICS 2.
1. Taille de l'échantillon et méthode
d'échantillonnage
La taille de l'échantillon visée est fonction
de la précision recherchée, tout en maintenant l'enquête
dans les limites acceptables de temps et de budget. Et notre
échantillon est de 400 ménages pour que cette étude soit
la plus représentative que possible au niveau sectoriel, avec une marge
d'erreur ne dépassant pas 5%.
Par ailleurs la méthode adoptée est à
plusieurs degrés, stratifié à priori au niveau des
unités primaire. C'est la méthode qui a été
adoptée pour notre travail de fin d'étude. La grande taille est
la grande dispersion de l'échantillon nous permet d'avoir de bons
estimateurs de la population et c'est la méthode utilisée pour
l'élaboration de l'enquête nationale sur la situation des enfants
et des femmes en R.D.Congo. MICS 1 en 1995 et MICS 2 en 2001.
2. Choix des indicateurs
Quant au choix des indicateurs nous nous sommes basés
sur les objectifs de notre travail en rapport avec les inégalités
entre hommes et femmes et que les indicateurs ont été choisis
pour le suivi des droits de la femme et nous avons ressorti plusieurs
indicateurs qui seront considérés comme étant des
variables dans le questionnaire qui soutiendra notre enquête. Et ces
indicateurs sont les suivants : le taux de fréquentation scolaire,
le taux d'abandon scolaire, la durée d'activités
ménagères des femmes, le revenus affecté à la
scolarisation des filles et celles des garçons à l'âge de
scolarisation, la taille du ménage et le revenu disponible qui sera
calculé en faisant la somme des différentes dépenses
journalière qu'occasionne chaque ménage enquêté.
3. Collecte des données
Pour que la qualité des données soit fiable nous
avons préféré descendre sur le terrain et collecter les
données dans les 6 quartiers composant la commune de Ngaba qui sont les
quartiers BAOBAB, BULA MBEMBA, LUYI, MATEBA, MPILA et MUKULUA, qui composent la
commune de Ngaba.
CHAPITRE PREMIER : ANALYSE DE LA SITUATION DE LA FEMME
Dans ce chapitre nous allons nous proposer d'identifier les
mots clé de notre travail et le cheminement de la pensée dans
l'histoire sur la situation de la femme ensuite de cerner le
phénomène de la pauvreté au féminin et en
dégager le shéma conceptuel y reférant.
I.1. HISTORIQUE DE L'ANALYSE DE LA SITUATION DE LA FEMME
La subordination des femmes étant reconnue comme un
problème, une gamme d'efforts a été mise en oeuvre pour
corriger le déséquilibre. Mais les solutions proposées ont
été souvent inadéquates ou nuisibles pour les femmes. Il
est important de mieux connaître l'évolution historique des
approches du développement et des approches successives proposées
concernant les femmes, afin de tirer des leçons du passé.
I.1.1. Évolution des approches du
développement
La notion de développement faisant appel à la
participation des femmes est relativement récente. Elle s'est construite
graduellement au fil des trente dernières années. Au cours des
années cinquante, suite à la Deuxième Guerre mondiale, la
reconstruction représente l'une des principales préoccupations en
matière de développement. Les grandes agences de
développement et la Banque mondiale adoptent la théorie de la
modernisation, présentée par le professeur américain W.W.
Rostow, comme stratégie d'action. À ce moment, les objectifs du
développement visent la croissance économique. On priorise la
construction des infrastructures (électricité, système
d'irrigation, hôpitaux, écoles) qui permettront d'assurer une
prospérité économique. Ce développement a
été vécu différemment par les pays du Nord et du
Sud. À cette époque, les organismes non gouvernementaux (ONG) qui
travaillent au développement ne sont pas encore vraiment actifs. Ceux
qui le sont travaillent auprès de la population européenne afin
d'alléger la pauvreté. Toutefois, ces ONG ne s'attaquent pas aux
causes de la pauvreté vécue par des milliers de gens.
Au cours de cette période, les femmes du Nord ayant
contribué à l'effort de guerre par l'occupation des nombreux
postes délaissés par les hommes partis au front, retournent
à la maison pour reprendre leur rôle traditionnel lié
à la reproduction. Les femmes du Sud appuient activement les mouvements
d'indépendance des hommes pour mettre fin au colonialisme. Elles
s'engagent dans des activités de subsistances et cherchent à
faire valoir leurs droits et libertés traditionnelles, bafouées
par le système colonialiste. Les populations du Sud croient en
l'établissement d'une démocratie ainsi qu'à
l'indépendance comme conditions favorables au développement.
Pendant cette période, la plupart des anciennes colonies
acquièrent leur indépendance. Des années cinquante
jusqu'aux années soixante dix, l'approche du développement
concernant les femmes est « une approche assistantielle » ou dite de
« bien-être social », qui vise l'allègement de la
souffrance. Cette approche met l'emphase sur le rôle de mère pour
les femmes. Des programmes visant l'allègement de la famine, la
nutrition, la santé, le planning familial et la protection maternelle et
infantile (PMI) sont mis de l'avant pour répondre aux besoins pratiques
des femmes.
La décennie 1960 est consacrée au
développement par les Nations Unies. Les grandes agences de
développement croient toujours fermement au modèle de la
modernisation comme outil de développement. Les populations du Sud
demandent la restructuration du commerce international4(*),pour avoir accès au marché. Elles manifestent
le besoin d'investissements dans les secteurs secondaires et tertiaires. Au
coeur de leur programme de développement, les ONG, elles, visent
à aider les collectivités à se prendre en main par
l'apport d'un support technique aux communautés et par la
création de coopératives. Les hommes sont toujours la cible
principale de ces programmes, puisqu'ils sont considérés comme
chefs de famille et seuls responsables du travail productif. L'intervention
auprès des femmes est surtout concentrée dans le secteur de la
reproduction, par l'entremise de projets portant sur l'hygiène, la
nutrition et l'économie familiale. On transpose par ces projets
d'intervention l'image de la femme véhiculée au Nord, celle de la
bonne mère et épouse, reine du foyer.
Dans les pays du Nord, la fin des années soixante voit
naître le mouvement actuel des femmes. De nombreuses penseures
féministes s'entendent pour dire que c'est à cette époque
que naît la deuxième vague du féminisme moderne, la
première étant la lutte pour le droit de vote, au début du
XXe siècle. Les femmes du Nord commencent à se battre pour des
droits juridiques, contre la discrimination au travail et les obstacles
à l'éducation. Elles font leur entrée sur le marché
du travail. Devant les rapports d'inégalités entre hommes et
femmes auxquels elles sont confrontées, les femmes
nord-américaines ont cherché à comprendre les raisons de
leur exclusion sociale. L'héritage laissé par le mouvement des
suffragettes et l'idéologie libérale dominante a poussé
les femmes à vouloir obtenir l'égalité juridique. À
cette époque, les femmes travaillant dans le domaine du
développement prennent conscience que le développement tel
qu'entrepris au cours de cette période n'est pas profitable pour les
femmes du Sud. La fin de cette décennie voit le début de la vague
actuelle du mouvement des femmes qui réclame un changement des rapports
de pouvoir, à la racine de la subordination des femmes.
Le développement commence à être
envisagé sous un angle féminin lorsque les grandes agences de
développement s'inquiètent des impacts de l'importante croissance
démographique.
En 1970, Esther Boserup publie un ouvrage marquant, qui
démontre que les femmes sont les grandes perdantes du modèle de
développement lié à la théorie de la
modernisation5(*). Cet ouvrage et
d'autres qui ont suivi révèlent les nombreux désavantages
subis par les femmes, résultant des projets de développement, et
critiquent l'absence des femmes dans la planification des projets et des
programmes de développement.
Durant les années soixante-dix, la théorie et la
pratique du développement commencent à changer.
On s'aperçoit que la plupart des projets de
développement ne profitent qu'aux riches investisseurs du Nord. La
redistribution des profits du développement entre le Nord et le Sud se
fait de façon inégale. L'écart entre les riches et les
pauvres ne fait que s'élargir continuellement. Et les femmes sont
surreprésentées parmi les pauvres. La nouvelle approche du
développement mise en pratique par la Banque mondiale s'oriente
davantage vers la satisfaction des besoins essentiels des individus.
La décennie 1970 a été importante pour
les femmes. C'est pendant cette période que les femmes s'organisent en
mouvement, partout à travers le monde. Le milieu du développement
international n'échappe pas à l'influence croissante du mouvement
féministe. La préoccupation des femmes dans le
développement apparaît pour une première fois comme une
préoccupation mondiale avec la proclamation en 1975, de l'Année
internationale des femmes, et du déroulement de la première
Conférence internationale des femmes à Mexico. Celle-ci a
été suivie de la proclamation de la Décennie
internationale des femmes (1976-1985). Il y aura ensuite d'autres
conférences internationales des femmes, notamment à Copenhague en
1980, à Nairobi en 1985 et à Beijing en 1995.
Au cours des années soixante-dix, les Nations Unies
abandonnent leurs stratégies basées sur la modernisation des
économies du tiers-monde. Ils réalisent que « l'oubli »
des femmes pourrait être à l'origine de leur échec. Ils
voient dans l'engagement des femmes une façon de mettre en oeuvre de
nouvelles stratégies de développement (St-Hilaire, C. dans
Relais-Femmes, 1997).
L'amélioration de la productivité des femmes
devient alors un des buts du développement traditionnel. En 1976, les
Nations Unies créent un Fond de développement
réservé aux femmes (UNIFEM), afin de permettre aux femmes
l'accès aux grandes conventions et conférences internationales.
C'est à partir de cette période que le féminisme au Sud a
pris son envol.
Depuis la Décennie internationale des femmes, on
considère, face à la pauvreté des femmes, que l'exclusion
de celles-ci du processus de développement constitue un véritable
problème. Diverses approches sont alors apparues pour tenter de
remédier au problème.
L'approche de « l'Intégration des Femmes dans le
Développement » (IFD), comme son nom l'indique, vise à
intégrer les femmes au processus de développement, sans pour
autant remettre en question le modèle de développement dans
lequel on voulait les intégrer. Cette approche est liée à
« l'approche anti-pauvreté » qui, reconnaissant le rôle
de production des femmes, vise à améliorer leurs conditions de
vie à travers de petits projets générateurs de revenus, en
lien avec leur rôle traditionnel.
Les années quatre-vingt ont été pour
plusieurs acteurs dans le domaine du développement une période de
réflexion et de remise en question. Face à la crise de la dette
cumulée par plusieurs pays en développement, ainsi qu'à la
dégradation de l'environnement à l'échelle
planétaire, on commence à considérer qu'il serait
important d'envisager le développement d'une toute autre
manière.
On assiste alors à l'intégration du terme
développement durable, mais aussi, de manière contradictoire,
à l'ouverture des marchés, à l'augmentation des
exportations, à l'application des programmes d'ajustements structurels,
etc. Au niveau du mouvement féministe du Sud, on s'allie autour de
problèmes sociaux et politiques (accès à la terre, eau,
défense des droits humains). Les femmes du monde réclament de
plus en plus de ressources et de bénéfices puisque les coupures
dans les services offerts par les États affectent durement leurs
conditions de vie et celles de leur famille. Elles poursuivent leur lutte pour
l'obtention de plus d'équité et d'égalité. La
Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination
à l'égard des femmes, ratifiée par plusieurs pays à
travers le monde, entre en vigueur en 1981.
En 1985 se tient la troisième Conférence
internationale des femmes à Nairobi, suivie de la quatrième
Conférence à Beijing, en 1995. Une plate forme d'action est
adoptée. Au cours de l'an 2000, se tient à New York une rencontre
internationale (Beijing +5) pour l'évaluation de cette plate forme.
À partir des années quatre-vingt, le mouvement
féministe s'affirme au Nord et au Sud. Au sein de ce mouvement,
différents courants idéologiques s'intéressent aux causes
de la subordination des femmes. Dans le contexte de l'érosion des
services sociaux et du rôle de l'État, certaines personnes
préconisent « une approche axée sur l'efficacité
», visant à améliorer la productivité des femmes,
notamment à travers le crédit, la technologie et la formation.
Cette approche s'appuie sur les trois rôles des femmes au niveau de la
production, de la reproduction et de l'engagement communautaire.
D'autres préconisent « une approche axée
sur l'équité », qui vise à donner des chances
égales aux femmes dans tous les domaines. Cette dernière
approche, promue surtout pendant la Décennie des femmes, implique un
changement structurel visant à s'attaquer aux inégalités
entre les sexes.
Durant la même période, toute une
génération de féministes du Sud critique le modèle
de développement dans lequel on voudrait intégrer les femmes. Les
critiques du groupe DAWN (Development Alternatives for Women in a New Era) de
New Delhi sont importantes et marquent le début d'une véritable
approche féministe du développement6. De ces critiques
émerge parallèlement une approche qui se préoccupe des
relations entre les genres et non seulement des femmes. Cette approche, dite
genre et développement, privilégie une perspective holistique,
c'est-à-dire tenant compte de l'articulation entre la famille et les
diverses activités sociales, économiques et politiques.
Les tenants de cette nouvelle approche soulèvent des
questions fort pertinentes face à toute initiative de
développement : À qui elle profite ? Qui y perd ? Quels compromis
ont été faits ? Quels sont les résultats en terme
d'équilibre des droits et des privilèges, et en terme de partage
du pouvoir entre les hommes et les femmes et entre les divers groupes sociaux ?
L'analyse GED cherche donc à comprendre les facteurs qui favorisent le
maintien de la subordination des femmes et à développer des
stratégies de développement permettant d'appuyer le changement
des rapports sociaux dans un sens plus égalitaire.
Tableau 1 : Evolution des différentes approches du
développement
Nous avons essayé de simplifier la présentation
de l'évolution historique dans les approches du développement et
celles concernant les femmes
|
Assistancielle ou bien-être social
|
Anti-pauvreté
|
Efficacité
|
Equité
|
Empowerment
|
Causes des problèmes
|
Circonstances qui sont incontrôlable.
|
Manque de ressources, ce qui engendre un faible niveau de
vie.
|
Echec des planificateurs en développement de
reconnaître le rôle clé des femmes dans la production et le
besoin de les inclure.
|
Patriacat, exploitation, subordination et oppression des
femmes par les hommes.
|
La subordination des femmes non seulement par les hommes mais
aussi à travers l'oppression coloniale et néo-coloniale.
|
Buts ou Objectifs
|
Appuyer la maternité comme étant un rôle
le plus important des femmes dans la société. Réduire la
souffrance.
|
Accroître la production et s'assurer que les femmes
pauvres augmentent leur productivité. Integrer les femmes dans le
développement.
|
S'assurer que le développement se deroule de
manière plus efficace et effective. NOURRIR LA NATION.
|
Obtenir l'équité pour les femmes en ignorant le
genre dans le processus de developpement.
|
Habiliter les femmes en les aidant à devenir plus
autonomes. Construire de nouvelle sstructures politiques, économiques et
sociales. Défier/Vaincre les structures abusives.
|
Services Programmes
|
Programmes contre la famine. Planification familiale.
Nutrition (améliorer santé familiale, surtout des enfants
à travers les soins maternels). Activités qui rencontrent les
besoins pratiques de base.
|
Former les femmes dans les compétences techniques.
Activités générant un revenu à petite
échelle afin de rencontrer les bésoins de base.
|
Programme rencontrant les bésoins de base dans le
contexte de services sociaux qui sont en baisse. S'appuie sur les trois
rôles des femmesz et la flexibilité de l'emploi du temps.
|
S'organiser afin de réformer les structures. Rencontrer
les besoins de base au niveau du triple rôle.
|
Programmes qui abordent les besoins de base au niveau du
triple rôle à travers une mobilisation auprès du public sur
le questions des besoins de base afin d'affronter l'oppression.
|
Type de changements
|
Changement fonctionnel.(non provocateur)
|
Cahangement fonctionnel (non provocateur)
|
Changement fonctionnel.
|
Changement structurel (provocateur).
Droits/opportunités égaux.
|
Changement structurel (provocateur).
|
Type de leadership
|
Forte dépendance envers les autorités
(patriacales)-modèle résiduel du bien-être social avec une
idéologie de modernisatuin enracinée dans le colonialisme.
|
Consultatif-reproduction idéologique de valeurs qui
renforcent le patriacat et la subordination des femmes.
|
Autoritaire/consultatif. Les femmes en tant que ressources.
|
Participation à la réformes des structures.
Intervention de l'etat de haut en bas afin de reduire les
inégalités.
|
Habiliter, participer, construire une solidarité,
vaincre la peur (structure alternative de l'équilibre homme/femme).
Approche de bas en haut.
|
Type de services
|
BIEN-ÊTRE SOCIAL - accepter lefait que les femmes sont
des bénéficiaires passives en developpement.
|
ANTI-PAUVRETE - développement (integration des femmes
dans le developpement). Reconnaissance du rôle productif des femmes
|
EFFICACITE - Politiques de stabilisation et d'ajustements
économiques basées sur la participation des femmes.
|
EQUITE - réformer, liberer. Les femmes perçues
comme participantes actives dans le dévelopement.
|
EMPOWERMENT - transformation, libération. Non
appuyé en grande partie par le gouvernement ou les agences. Lente et
constante croissance d'organisations volontaires possédant peu de
ressources.
|
Période la plus marquée
|
1950, 70, mais toujours en vigueur.
|
1970 et au delà. Popularité encore
limitée.
|
Après les années 1980 - présentement,
l'approche de plus estimée(ODA, USAID)
|
1975-1985 - tentative pendant la décenie des femmes.
|
1975 et au délà. Prend de l'empleur dans les
années 1980. Popularité encore limitée.
|
Source : l'elaboration de ce
tableau a necessité l'appui bibliographique suivants, J. BISILLIAT
(1992), « Relations de genre et developpement, Femmes et
société », E. HOPMANN (2003),
« L'approche genre dans la lutte contre la
pauvreté:l'exemple de la microfinance »et Conseil
canadien pour la coopération internationale (CCCI), Centre international
MATCH et Association québécoise des organismes de
coopération internationale (AQOCI), Un autre genre de
développement, un guide pratique sur les rapports femmes - hommes
dans le développement, août 1991.
I.1.2 Les différentes
approches concernant les femmes
Finalement, on peut identifier trois grandes approches
concernant les femmes au sein du développement.
La première : l'intégration des femmes au
développement (IFD) ; la seconde : les femmes et le développement
(FED) ; et la troisième : l'approche genre et développement
(GED). Ces approches se chevauchent dans le temps jusqu'à
aujourd'hui.
INTÉGRATION DES FEMMES AU DÉVELOPPEMENT
(IFD)
L'approche de l'intégration des femmes au
développement (IFD) est issue du courant féministe libéral
et de la théorie de la modernisation6(*). Elle a fait son apparition en 1973. A cette époque
on croyait que la modernisation, habituellement synonyme d'industrialisation,
améliorerait le niveau de vie dans les pays en voie de
développement et qu'avec la croissance de l'économie de ces pays,
les bénéfices de la modernisation, étant féministe
explique la subordination des femmes par leur exclusion de la sphère
publique, due à la division sexuelle du travail. Les féministes
libérales cherchent à promouvoir l'accès des femmes
à différents domaines de travail mais également à
des postes où les décisions prises peuvent avoir un impact sur la
condition des femmes (Young, 1993). Le courant féministe prône des
changements juridiques et administratifs en vue d'assurer une meilleure
intégration des femmes dans le système économique. Au sein
de ce courant féministe, on réclame l'égalité pour
vaincre la discrimination envers les femmes.
L'approche IFD a mis beaucoup d'emphase sur la capacité
individuelle des femmes à s'outiller pour s'intégrer aux
structures déjà existantes du développement. Cette
approche a donc misé sur la promotion de l'accès aux nouvelles
technologies et à l'éducation, afin d'assurer la pleine
participation sociale des femmes.
L'APPROCHE FEMMES ET DÉVELOPPEMENT
(FED)
Face aux limites de la théorie de la modernisation et
de l'approche de l'IFD, une seconde approche est apparue au cours des
années 70 : l'approche Femmes et développement, fondée sur
la théorie de la dépendance et de la modernisation. Selon les
auteures Dagenais et Piché (1994), cette approche
féministe-marxiste7(*) se fonde
essentiellement sur le postulat que les femmes ont toujours fait partie des
processus de développement et qu'elles n'y sont pas soudainement
apparues au début des années 1970. Les auteures ajoutent que la
perspective Femmes et développement met l'accent sur la relation entre
les femmes et les processus de développement plutôt que seulement
sur les stratégies d'intégration des femmes au
développement; que cette même perspective part du fait que les
femmes ont toujours joué un rôle économique important au
sein de leurs sociétés ; que leur travail, à
l'intérieur comme à l'extérieur du foyer, est essentiel
à la survie de ces sociétés ; que cette intégration
sert surtout au maintien des structures internationales
d'inégalité (Dagenais, Piché, 1994).
L'APPROCHE GENRE ET DÉVELOPPEMENT
(GED)
L'approche genre et développement résulte en
fait de nombreuses critiques formulées par des femmes chercheures du
Nord et du Sud, insatisfaites des approches précédentes. Ces
approches avaient ignoré l'apport des femmes et leur contribution
à la production de biens et de services dans leur communauté
(CCCI, MATCH, AQOCI, 1991). Les femmes étaient toujours confinées
dans leur rôle traditionnel familial. L'approche genre et
développement a vu le jour à la fin des années
quatre-vingt, afin de travailler à la reconnaissance de la contribution
des femmes à la société et à l' « empowerment
» de celles-ci à tous les niveaux.
Cette approche holistique, qui s'inspire du courant
féministe socialiste8(*) ;
comble l'écart laissé par les théoriciens de la
modernisation en liant les rapports de production aux rapports de reproduction
et en tenant compte de tous les aspects de la vie des femmes (Dagenais,
Piché, 1994). L'approche GED se combine au concept de
développement durable et équitable (Saint-Hilaire, C. dans
Relais-Femmes 1997).
L'approche genre et développement, en plus de chercher
à intégrer les femmes au développement, explore le
potentiel des initiatives de développement à transformer les
relations sociales et de genre et à donner plus de pouvoir aux femmes.
L'approche GED vise, à long terme, un partenariat égal entre les
femmes et les hommes dans la définition et l'orientation de leur avenir
collectif (CCCI, MATCH, AQOCI, 1991).
Contrairement aux approches précédentes,
l'approche genre et développement explique l'oppression des femmes par
la division du travail et donc par la subordination de la sphère de
reproduction à celle de la production. Les inégalités
entre les rapports femmes et hommes s'expliqueraient entre autres, par la non
reconnaissance de la contribution sociale des femmes par leur travail
domestique au détriment de la valorisation du travail salarié des
hommes.
Cette approche féministe tente de tenir compte, dans
ses stratégies d'intervention de l'ensemble de l'organisation sociale,
de la vie politique et économique, des différents rapports
sociaux entre les classes, ethnies etc.
« L'approche GED va plus loin que l'approche IFD et
Femmes et développement dans la remise en question des postulats
sous-jacents aux structures sociales, économiques et politiques
actuelles. La perspective genre et développement conduit non seulement
à l'élaboration de stratégies d'intervention et d'actions
positives assurant une meilleure intégration des femmes aux initiatives
de développement en cours, mais elle entraîne
inévitablement un réexamen fondamental des structures et
institutions sociales et, en fin de compte, la perte de pouvoir des
élites séculaires produisant ainsi différents impacts sur
la vie des femmes et des hommes » (Rathgeber, Eva. M. dans Dagenais,
Piché, 1994).
L'application de l'approche genre et développement doit
permettre aux programmes et projets de développement de répondre
aux besoins pratiques des femmes et aux intérêts
stratégiques de celles-ci. Les besoins pratiques sont liés aux
conditions de vie des femmes et les intérêts stratégiques
doivent correspondre aux intérêts à long terme pouvant
permettre l'amélioration de leur condition de vie.
L'approche GED vise l'autonomie des femmes pour éviter
leur récupération comme dispositif du développement
(Saint-Hilaire, C. dans Relais-Femmes, 1997). Obtenir plus de pouvoir signifie
aller au-delà de l'autonomie financière vers l'autonomie
politique. L'approche GED considère les femmes comme agentes de
changement plutôt que comme bénéficiaires passives de
l'aide au développement. Elle affirme que les femmes doivent s'organiser
afin d'augmenter leur pouvoir politique (CCCI, MATCH, AQOCI, 1991).
C'est la raison pour laquelle nous nous proposons de faire un
aperçu synthétique des différences fondamentales entre
l'approche IFD et l'approche GED qui sont à la fois interchangeable.
Tableau 2 : Distinction entre
l'approche de l'IFD et l'approche GED
INTEGRATION DESFEMMES AU DEVELOPPEMENT (IFD)
|
GENRE ET DEVELOPPEMENT (GED)
|
1. l'approche
|
|
§ Une approche qui considère les femmes comme
étant un problème
|
§ Une approche du développement
|
2. le centre d'intérêt
|
|
§ Les femmes
|
§ Les rapports femmes - hommes
|
3. le problème
|
|
§ L'exclusion des femmes (qui représentent la
moité des ressources potentielles de production) du processus de
développement.
|
§ Les relations de pouvoir inégales (riches et
pauvres, femmes et hommes) qui empêchent un développemnt
équitable ainsi que la pleine participation des femmes.
|
4. l'objectif
|
|
§ Un développement plus efficient, plus efficace.
|
§ Un développement équitable et durable,
où les femmes et les hommes prennent les décisions.
|
5. la solution
|
|
§ Intégrer les femmes au processus de
développement existant.
|
§ Accroître le pouvoir des plus démunis et
des femmes.
§ Transformer les relations non égalitaires.
|
6. les stratégies
|
|
§ Projets pour femmes .
§ Volets femmes.
§ Projets intégrés.
§ Accroître la productivité des femmes.
§ Accroître le revenu des femmes d'effectuer les
tâches traditionnellement liées à leur rôle.
|
§ Identifier/considérer les besoins pratiques
déterminés par les femmes et les hommes en vue d'améliorer
leur condition.
§ Traiter en même temps des interêts
stratégiques des femmes.
§ Faire face aux interêts stratégiques des
pauvres par un développement axé sur les gens.
|
I.2. CYCLE DE LA PAUVRETE AU FEMININ : faits et shéma
conceptuels
I.2.1. Pauvreté au féminin
De 1975 à 1985, la décennie de la Femme a eu le
mérite de focaliser l'attention de l'ensemble des pays sur la condition
féminine. En témoigne la forte augmentation du nombre d'analyses,
d'études et de publications sur les femmes du tiers monde, concernant
notamment la division sexuelle du travail et l'impact des projets de
développement sur les femmes. Les résultats de ces études
et leurs répercussions ont alors sorti les femmes de leurs niches
sociales du développement en leur reconnaissant un rôle productif.
Cette période a ainsi vu naître l'approche IFD
qui tentait d'integrer les femmes dans le processus de développement
axistant, afin de le rendre plus efficient et efficace. A travers des projets
pour femmes, ou des projets intégrants des volets femmes , cette
approche visait à accroître la productivité et le revenu
des femmes. On essayait donc de surmonter la pauvreté en agissant sur la
faiblesse des ressources et des compétences, sans pour autant s'adreser
aux causes de cette faiblesse. Cette approche a été remise en
cause progressivement, principalement pour deux raisons : en premier lieu,
parce que les tentatives de considérer les femmes d'une manière
isolée se sont avérées finalement peu
opérationnelles, en deuxième lieu, parce que ce type d'approche
n'a pas pu surmonter le fait que le modèle de développement ne
reconnaissait pas aux femmes de place égale avec les hommes.
L'approche genre qui succède à l'approche IFD
vers les années 1990, tente de pallier cette dernière lacune.
Elle met ainsi l'accent sur les relations inégales de pouvoir comme
facteur majeur conditionnant la situation des femmes. Le terme genre fait ici
désormais référence à la construction sociale des
rôles féminins ou masculins qui ne sont dons pas seulement
définis par le caractère biologique du sexe car pendant des
siècles, on a cru que les caractéristiques
présentées par les femmes et les hommes étaient naturelles
et inaltérables, déterminées par les différences
biologiques ou divinement décrétées. Ces
caractéristiques incluent à la fois les idées et les
valeurs considérées comme étant féminines ou
masculines (les femmes sont émotives, les hommes rationnels) et un
ensemble de comportements, d'aptitudes et de pratiques (les femmes font la
vaisselle, les hommes travaillent avec des machines).
Bien avant la Décennie des femmes, la recherche
interculturelle a démontré que, plutôt que d'être
déterminées ou naturelles, ces caractéristiques sont
engendrées et créées par la société. «
En effet, rien dans le fait que les femmes portent les enfants n'implique
qu'elles doivent à elles seules s'en occuper durant l'enfance, encore
moins qu'elles doivent nourrir et s'occuper des adultes, prendre soin des
malades, accomplir certaines tâches agricoles ou travailler dans une
manufacture de pièces électroniques. Une société
dans laquelle les femmes et les hommes seraient égaux ne s'appuierait
pas sur la différence sexuelle arbitraire pour déterminer les
possibilités et les restrictions de l'activité économique
des individus. »9(*). Il est
important de réaliser que les rapports et identités de genre ne
sont pas universels, mais varient selon les cultures et parfois selon les
collectivités. Ils sont dynamiques et changent avec le temps. «les
genres ont une base culturelle ; ils sont définis par la
société qui en détermine les activités, les
statuts, les caractéristiques psychologiques, culturelles et
démographiques, dont le point de départ est la différence
sexuelle, mais qui ne peuvent pas se resumer ou se justifier par cette seule
différence sexuelle»10(*).
De plus en plus fréquement, les chercheurs
intégrent cet aspect genre dans l'analyse de la pauvreté11(*). Le cadre d'analyse se complexifie
et construit une vision plus large des causes. A titre d'exemple, on peut citer
la distinction entre intérêts pratiques et intérêts
stratégiques des femmes12(*).
Alors les intérêts pratiques concernent surtout la satisfaction
des besoins fondamentaux et l'accès à une source de revenu
stable, les intérêts stratégiques remettent en question la
position de la femme dans la société. En effet, des analyses
selon le genre montrent que de aspects tels que le contrôle masculin de
la force de travail des femmes ou encore leur accès limité au
pouvoir politique et à des ressources à forte valeur sociale et
économique sont à l'origine de leur accès limité
à une source de revenu stable13(*). Ces résultats ont de toute évidence des
répercussions sur les politiques se lutte contre la pauvreté.
D'un point de vue opérationnel, il s'agit d'identifier en même
temps les besoins pratiques et les intérêts stratégiques
des femmes afin qu'elles puissent sortir durablement de leur condition de
pauvreté.
Les enjeux stratégiques se retrouvent ainsi dans un
concept dont la traduction n'a pas encore été aisée dans
les milieux fracophones : l'empowerment des femmes14(*). JACQUET en 1995 en donne tout de même une
définition claire et englobante de l'empowerment comme étant une
acquisition d'un droit de parole et à la reconnaissance sociale. Ce
concept fait ainsi référence à la nature des structures
déscisionnelles dans des contextes particuliers : qui prend les
déscisions ? Par quels processus sont-elles prises ? Comment ce
processus peut-il être modifié ? le terme empowerment
décrit donc un processus vers l'égalité entre les hommes
et les femmes.
Les acteurs de la mondialisation, notament la Banque Mondiale
et les organismes liés à l'ONU, font de plus en plus
référence aux concepts de genre. Ils insistent sur la
contribution nécessaire des programmes de développement à
l'empowerment des femmes, comme le prouve le dernier rapport de l'UNIFEM
(2000). Plus précisement, l'intégration des rapports de genre
dans les programmes ou projets de développement signifie que ces
derniers visent une modification des rapports de genre en faveur des femmes ;
en d'autres termes, ils ont l'objectif de contribuer à l`empowerment de
celles-ci.
Ce n'est pas un hasard si l'évolution des approches par
rapport aux femes dans le contexte du développemnt s'est produite
parallèlement à l'évolution du concept de la
pauvreté. SEN a en effet fortement insisté sur l'importance de la
fonction d'agent (agency)des femmes : elles ne sont plus les destinataires
passives d'une reforme affectant leur statut, mais les actrices du changement
les initiatrices dynamiques de transformations sociales, visant à
modifier l'existence des hommes et des femmes (SEN 2000). DUBOIS (2000)
applique son cadre d'analyse de la pauvreté à dimensions
multiples pour vérifier si les politiques de lutte contre la
pauvreté pennent en compte les inégalités sexuées.
Quant aux diverses formes d'impuissance qui caractérisent la
pauvreté, il est évident qu'elles ne concernent pas uniquement
les conditions de vie des femmes pauvres. Or, en plus des discriminations ou
des conditions défavorable qui touchent égzlement les hommes
(dues à l'ethnie, l'âge, la classe, la caste, etc.), les femmes
pâtissent des relations inégales entre les hommes.
Le concept d'empowerment ne prétend pas pour autant que
les femmes forment un groupe homogène face aux rapports de genre. Les
différences restent énormes entre la condition des femmes de
différentes cultures. Il s'agit plutôt d'anolyser dans chaque
contexte culturel ce que empowerment peut signifier pour un groupe
donné. Ceci est crucial dans le domaine de la lutte contre la
pauvreté : l'augmentation durable des revenu contrôlés par
les femmes peut représenter un indicateur d'empowerment (parmi
d'autres), si elle est la manifestation visible d'une serie de changements plus
fondamentaux et structurels. Ces derniers se trouvent aux niveaux de
l'accès et du contrôle des ressources ainsi que du partage des
responsabilités et ils se situent au coeur des rapporta de genre.
I.2.2. Situation de la femme en R.D.Congo
Dans cette section nous allons présenter la femme en
RDC; dégager la condition de la femme dans l'économie
particulière de la RDC et identifier le rôle de la femme dans
l'économie congolaise. Et nous avons ce devoir quiest celui de signifier
que cette section s'est fortement inspirée du mot de xirconstance du
Professeur MUKOKO Samba lors du forum sur la contribution de la femme à
la reconstruction de la République Démocratique du Congo, assise
tenue en septembre 1999.
I.2.2.1. La femme en R.D.Congo
A cause du manque de statistiques fiables, il nous est
difficile de donner avec précision le nombre de femmes en R.D.Congo
aujourd'hui. Pour contourner la difficulté, nous nous sommes servi des
données d'une enquête par sondage aléatoire assez
récente et suffisamment crédible. Il s'agit de l'"Enquête
Nationale sur la situation des enfants et des femmes en R.D.Congo en 2001, MICS
2", organisée sous l'égide de l'UNICEF, du PNUD, de l'USAID et du
Ministère du Plan et de la Reconstruction Nationale. Cette enquête
a montré, entre autres choses, qu'en 2001 les femmes pesaient 51.0% de
la population congolaise contre 49.0% d'hommes. Cette proportion était
légèrement plus élevée en milieu rural où
elle atteignait 51.1% contre 50.8% en milieu urbain. La répartition de
la population par classe d'âge donnait les résultats
ci-après (Tableau 3).
Tableau 3 : Pourcentages de la population par grands
groupes d'âge
Groupe d'âges
|
URBAIN
|
RURAL
|
ENSEMBLE DU PAYS
|
|
H
|
F
|
Total
|
H
|
F
|
Total
|
H
|
F
|
Total
|
0-14
|
22,9
|
23,2
|
46,1
|
24,4
|
24,5
|
48,9
|
23,9
|
24,1
|
48,0
|
15-59
|
24,5
|
26,1
|
50,6
|
22,8
|
24,7
|
47,5
|
23,3
|
25,2
|
48,5
|
60 et +
|
1,7
|
1,5
|
3,3
|
1,7
|
1,9
|
3,6
|
1,7
|
1,8
|
3,5
|
TOTAL
|
49,2
|
50,8
|
100
|
48,9
|
51,1
|
100
|
49,0
|
51,0
|
100
|
Source : Enquête nationale sur la situation des
enfants et des femmes MICS 2/2001, p. 50.
Au regard de ce tableau nous constatons que c'est dans la
tranche dite active (15-59 ans) que les femmes sont majoritaires. Dans cette
tranche en effet, le rapport de masculinité est de 92.7 hommes pour 100
femmes. Si l'on estime la population congolaise à près de 60
millions d'âmes (une estimation naïve), cela nous donnerait
30.600.000 femmes dont 15.120.000 de femmes âgées de 15 à
59 ans contre 13.980.000 d'hommes dans la même tranche d'âge.
Lorsque nous parlons de la condition de la feminine nous ne
pouvons oublier de mentionner le poids social qu'elle porte dans toute
société. La répartition des femmes de 15 ans et plus selon
l'état matrimonial montre qu'il y a en RDC 58% de femmes en union
(mariées et unies de fait) contre 32 % de femmes célibataires et
10 % de femmes désunies(divorcées ou separées et veuves).
Ces proportions diffèrent toutefois assez sensiblement selon le milieu
de résidence. En milieu urbain, la proportion de femmes en union est
plus faible qu'en milieu rural (51% en milieu urbain et 61% en milieu rural).
Il y a aussi plus de femmes célibataires en milieu urbain (30.9 %) qu'en
milieu rural (20.5 %). Enfin, il faut souligner que l'âge moyen au
premier mariage est de 21 ans chez la femme en 2001, cet âge moyen n'a
pratiquement pas changé depuis 1984 et que la fécondité
reste élevée car une femme a en moyenne 7,1 enfants au cours de
sa vie féconde. Le taux d'analphabétisme est aussi resté
plus élevé pour les femmes que pour les hommes: dans l'ensemble
du pays, 44 % de femmes sont analphabètes en 2001 contre 19 % seulement
d'hommes. Ce grand écart est principalement dû aux
différences constaté en milieu rural: 55 % de femmes
analphabètes contre 24.4 % d'hommes alors qu'en milieu urbain
l'écart est de 20.6 % pour les femmes contre 7.3 % pour les hommes.
La dégradation des conditions de vie des Congolais
à la suite de mauvaises performances enregistrées par
l'économie nationale depuis l'accession du pays à
l'indépendance est un fait établi et suffisamment
documenté. Le bilan économique après l'indépendance
est désastreux :
· le PIB par habitant a été
ramené de 377 dollars en 1956 à 119.3 dollars en 200315(*) ;
· la taille globale de l'économie au
début des années 2000 est revenue à son niveau de 1957
alors que la population a triplé au cours de la même
période, passant de 13 174 883 habitants à une population
approximative de 53 millions d'habitants16(*) en 2000;
· la valeur ajoutée a diminué dans tous
les secteurs; pour la plupart de secteurs, la production et même la
consommation ont chuté en-dessous des niveaux atteints en 195817(*) ;
· le réseau de transport et de
télécommunications est en lambeau le nombre de route
laissé par le colonisateur est en net recul ;
· le capital humain ne s'est pas
développé au même rythme que la population globale: en
effet les effectifs des élèves admis en dans le cycle primaire
sont tombés de 95% en 1972/73 à 52 % en 2000/01; les
infrastructures scolaires sant dans un état de délabrement
treès avancé; insuffisamment financé(moins de 10 % des
recettes de l'Etat18(*);
· les infrastructures et autres équipements
urbains n'ont pas suivi le rythme de croissance de la population urbaine,
d'où une grave crise de logements décents, l'occupation
grandissante des terrains à risques, et la prolifération des
maladies infectieuses dues à de mauvaises conditions sanitaires19(*),
·l'insécurité dans tout le pays que ce
soit à l'intérieur comme à la capital
La RDC s'était engagé dans une série de
politiques de stabilisation économique qui ont eu des coûts
sociaux très élevés. La transition politique
engagée depuis 1990 a imposé à son tour des coûts
sociaux à la suite de la regression de l'activité
économique nationale, de la nucléarisation des structures de
l'administration publique, et du désengagement de l'Etat des structures
de l'offre des services publics de base, notamment la santé et
l'éducation.
La dégradation du tissus économique s'est
accélérée à partir de 1990 à la suite de la
suspension de l'assistance structurelle au développement et de
l'interruption des relations avec les institutions de Bretton Woods :
· la baisse de la production s'est
accélérée dans tous les secteurs. Selon la Banque Centrale
congolaise, le PIB a baissé de 5.5% par an en moyenne durant la
période 1997-2000, effondrement du taux d'investissement brut
jusqu'à 1/5ème de la moyenne africaine;
· l'hyperinflation s'est raffermie: les taux annuels
d'inflation au début des années 90 dépasse
généralement 1 000 % (quatres chiffres);
· le désordre des finances publiques: en 2000
il y a eu d»terioration des échanges extérieurs et explosion
du service de la dette jusqu'à 800% des exportations;
· la démonétisation de
l'économie: érodé par l'hyperinflation et les
déséquilibres des paiements extérieurs, la monnaie locale
perd continuellement sa valeur. Ce mouvement est accéléré
par les effets pervers de la réforme monétaire manquée du
22 octobre 1993 qui créa une nouvelle unité monétaire, le
Nouveau Zaïre (NZ), en remplacement du Zaïre qui était
l'unité monétaire depuis 1967. Minées par une crise des
liquidités en monnaie locale, les banques perdent la confiance de leurs
clients et la monnaie scripturale sa nature d'instrument de paiement.
C'est dans ce contexte politique et économique
extrêmement chargé de tension qu nous assisterons aux
événements malheureux des pillages de septembre-octobre 1991 et
février 1993. Bien que ces événements apparaissent comme
étant une réaction contre l'appauvrissement, ils eurent pour
conséquence immédiate la destruction d'une importante partie de
l'outil de production des entreprises provoquant l'arrêt de la production
dans plusieurs de ces entreprises et la mise au chômage de milliers de
travailleurs.
Six mois après l'arrivée la chute du
régime de Mobutu, on remarqua une nette amélioration de la
situation économique: l'inflation s'estompe à trois chiffres dont
511.2% en 2000 et la valeur de la monnaie locale se stabilise. Mais la
production et l'investissement tardent à repartir; la situation des
finances publiques ne s'améliore pas; les revenus restent bas; et la
précarité des conditions humaines et sociales de vie a
persisté. La nouvelle monnaie, le franc Congolais, dérape
quelques mois après son lancement suite à la guerre qui a
été imposé au Gouvernement, cette dernière engagera
des dépenses de guerre non prévues jusqu'alors.
Après le meurtre du président L.D.Kabila en 2001
vint le regime de J. Kabila qui est venu avec un reguin d'espoir avec une
reprise de la confiance des institutions `conomiques internationales, mais du
point de vue social le bien être tarde à venir et les maux
passés qui ont suivi la chute du regime Mobutu
C'est en ces quelques lignes que nous pouvons faire l'histoire
économique de notre pays rien que pour une période donnée.
Dans cette économie, il n'y a pas de ligne de démarcation nette
entre l'économie formelle et l'économie informelle. La meilleure
illustration de cette affirmation est le fait que de grandes entreprises de
l'économie formelle s'approvisionnent (ou s'approvisionnaient) en
devises auprès de "mamans cambistes" qui, selon certaines
définitions appartiennent, elles, à l'économie
informelle.
Nous allons maintenant essayer de situer la femme dans cette
économie particulière. Il est établi que l'économie
congolaise se porte mal. Or, il est établi que quand la fortune
économique tourne, les groupes vulnérables sont beaucoup plus
frappés que d'autres groupes socialement et/ou politiquement plus forts.
Les femmes, en tant que groupe vulnérable, ont donc été
singulièrement frappées par une conjoncture économique
particulièrement difficile. Deux indicateurs permettent de stigmatiser
la précarité de la situation économique: le rationnement
du financement et l'instabilité monétaire et
financière.
L'économie congolaise souffre d'un déficit
énorme de financement de son développement, tant sur le plan
interne que sur le plan externe. Le financement intérieur est
rationné à cause d'une faible mobilisation des ressources
publiques, le manque d'efficacité du secteur bancaire, et la gourmandise
de l'Etat qui accapare aujourd'hui près de 80% de crédits
intérieurs à l'économie. Les crédits
destinés au secteur privé étant de ce fait limités,
la part qui pourrait revenir à ce que nous appelerons
"l''économie au féminin" s'en trouve aussi réduite. Le
financement extérieur est lui aussi rationné à cause
principalement de la tiédeur des relations entre la RDC et les
institutions de Bretton Woods. Les seules voies de transmission de fonds
extérieurs à l'heure actuelle restent les ONG et l'assistance
humanitaire. Pourtant, "l'économie féminine" a moins besoin
d'assistance humanitaire que de crédits adéquats pour son
épanouissement.
C'est l'instabilité monétaire et
financière qui est le plus grand ennemi de "l''économie au
féminin ". En effet, les femmes ont su mettre en place plusieurs
mécanismes de survie pour ne pas être broyé par la
précarité. Pour combler le déficit de financement, elles
ont développé plusieurs mécanismes d'épargne
populaire, le système de tontine ou LIKELEMBA par exemple. Aussi, pour
accroître leur résistance aux multiples chocs internes et externes
que subit cette économie (la plupart de ces chocs sont d'ailleurs tout
simplement dus aux mesures de politique économique, par exemple la
réforme monétaire d'octobre 1993, les modifications du taux de
change, etc.), les femmes qui dominent le secteur de petites activités
commerciales ont mis en place des mécanismes de gestion fluide leur
permettant de sz deplacer d'un secteur d'activité dès que les
marges bénéficiaires de leur secteur initial s'aménuisent
à un autre secteur d'activité qui présenterait une
alternative meilleure.
Pourtant, l'inflation est restée permanente. La perte
du pouvoir d'achat de la monnaie nationale qu'elle entraîne érode
les petites épargnes et menace la survie des petites activités
qui souffrent principalement de la faiblesse de leurs fonds de roulement. Quand
la mise initiale est érodée par l'inflation et donc la
reconstitution des stocks devient impossible ou quand elle est engloutie dans
une opération à haut risque (Inde, Dubai, etc.), il est souvent
difficile à la plupart de femmes de redémarrer leurs
activités sur des bases plus saines car, très souvent, elles
doivent soit s'endetter, soit changer de secteur, soit encore accepter de
repartir à petite échelle.
Le grand ennemi de la femme congolaise dans son rôle
d'agent économique, c'est donc érosion monétaire.
L'érosion du pouvoir d'achat frappe plus durement la femme car non
seulement elle la frappe en tant qu'opérateur économique, mais la
femme est aussi frappée en tant que ménagère,
c'est-à-dire gestionnaire du bien-être de sa famille. Le plus
souvent, le vase communicant entre le budget du ménage et celui de
l'activité économique empêche l'épanouissement de
cette dernière.
Jusqu'à présent il n'y a pas de solution
particulière pour la femme car les questions de politique
monétaire et fiscale concernent la nation entière et il est
difficile de les particulariser. Nous ne pouvons oublier la mission du
gouvernement qui est celle de maintenir les équilibres
macro-économiques fondamentaux afin de protéger les
épargnes des citoyens et de favoriser l'éclosion des
activités économiques à travers le crédit. Il faut
toutefois signaler que la politique sociale du gouvernement ne doit pas oublier
de faire de certaines catégories de femmes des cibles
particulières de son intervention. Il s'agit notamment de femmes "chefs
de ménage". Une enquête (juillet 1999) a montré qu'à
Kinshasa, 131 ménages sur 637 (soit 20.6%) sont dirigés par des
femmes. Ces femmes sont dans la plupart de cas devenues chefs de ménage
par veuvage ou par divorce ou séparation. Ce chiffre est à la
hausse par rapport à la proportion calculée lors du recensement
scientifique de 1984. Il est donc important que des études plus
approfondies soient menées sur ce sujet afin de relever les causes de
cette augmentation, les caractéristiques de ces ménages et leur
degré de vulnérabilité.
CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATTION DE L'ENQUETE
SECTION 1 : NOTIONS SUR LE MÉNAGE ET CHEF DE
MÉNAGE
La notion de ménage est née de la pratique des
recensements et enquêtes démographiques. Le ménage regroupe
généralement une ou plusieurs personnes apparentées ou non
qui vivent dans le même logement, une des personnes est reconnue comme
chef de ménage. Le ménage traduit ainsi avant tout les
arrangements résidentiels des individus et des familles : une personne
vivant seule constitue un ménage ; des conjoints ne résidant pas
ensemble appartiennent à des ménages différents ;
plusieurs familles conjugales (homme, épouse(s) et enfant(s)) peuvent
appartenir à un même ménage, etc.
Ménage et famille (qu'elle soit restreinte ou
étendue) ne coïncident donc pas forcément et la
correspondance avec l'unité de production et de consommation n'est pas
automatique. En dépit d'une insuffisance de données sur les
structures familiales des ménages dans notre pays, comparables dans le
temps et dans l'espace, nous constatons que le processus de
nucléarisation des ménages accompagnant l'urbanisation semble se
produire. D'une part, tant en milieu rural qu'en ville, on observe dans
l'ensemble une augmentation de la taille moyenne des ménages sous
l'effet combiné du maintien d'une fécondité
élevée due à la conjonction de plusieurs facteurs et d'une
forte mortalité du point de vue relatif est assez faible de l'ordre de
près de 2000 pour 100000 naissances. D'autre part, on assiste
plutôt à de nouveaux arrangements domestiques et
résidentiels, à des recompositions familiales, associés
à une redéfinition des rapports sociaux et des rôles
familiaux (entre sexes et entre générations). Il faut aussi
rappeler que les unités résidentielles de type «
étendu » n'étaient pas la règle dans toutes les
sociétés africaines d'hier20(*).
Quant à la polygamie, elle est souvent employé
comme synonyme de polygynie. La polygynie est une forme de mariage où
l'homme a plus d'une épouse à la fois, l'autre forme de
polygamie, la polyandrie (c'est-à-dire une femme ayant plusieurs maris)
étant beaucoup plus rare. Pratiquée à différentes
époques dans de nombreuses sociétés, la polygynie n'a
jamais constitué la seule forme de mariage dans une
société. En règle générale, seuls les hommes
riches et puissants étaient ou sont en mesure d'entretenir des familles
polygyniques, alors que la majorité de la population connaissait des
relations monogames.
Le chef de ménage lui est consideré comme
étant la personne de référence dans le ménage et
dans le cadre, la détermination du sens que nous comprenons du chef de
ménage est indispensable pour situer le lecteur de ce travail à
l'intérieur du travail. En principe, il convient que le membre du
ménage retenu comme personne de référence soit celui qui
assume réellement la direction des affaires du ménage ou en
assure, pour la plus large part, la subsistance. Toutefois, dans la
réalité, nous considérons comme chef de ménage la
personne qui représente le ménage dans ses démarches
administratives. Alors qu'en Angleterre et aux Pays de Galles (1981) le chef de
ménage n'est pas unique mais plusieurs personnes et en France (depuis
1982) les statisticiens de l'INSEE ont désigné la personne de
référence ou chef de ménage par du conjoint de sexe
masculin du couple principal, en Norvège et en Suède c'est le
doyen d 'âge du ménage et au Danemark pour les familles avec
enfant, c'est la femme ; pour les autres familles, c'est le doyen d'âge ;
pour les ménages sans noyau familial (le noyau familial est la cellule
privilégiée du ménage dont il fait partie. Il est
formé par un couple marié légalement avec ou sans enfants
non mariés ou par un père ou une mère avec un ou plusieurs
enfants non mariés)21(*), il
n'y a pas de personne de référence22(*).
SECTION 2 : ECHANTILLONNAGE
Nous nous proposons dans cette section de montrer les
unités de sondage, les bases de sondage, la taille de
l'échantillon ainsi que la méthode de tirage des unités.
2.2.1. Unité de sondage
Les unités de sondage se présentent de la
manière suivante : comme Kinshasa est un centre urbain par
excellence, au premier degré nous avons choisit les quartiers comme
unités primaire, et les parcelles habités comme unités
secondaire.
Ces quartiers ont été choisis comme
unités primaire selon l'ordonnance-loi n°82/006 du 25/02/1982 et
les parcelles habités définissent comme des portions de terrain
bien délimitées construite et habités par au moins un
ménage au moment de l'interview.
2.2.2. Base de sondage
La base de sondage est constituée de la liste de 6
quartiers de la commune choisie. La liste des parcelles nous a
été obtenue grace à un dénombrement que nous aurons
à effectuer sur terrain grace au modele de denombrement de type 123 de
l'Institut National des Statistiques.
2.2.3. Taille de l'échantillon
L'enquête porte sur 400 ménages choisit de
manière aléatoire dans le but d'une grande volonté de ne
pas influencer les données.
Cette répartition a été faite sans la
prise en compte de la proportion du volume de ménage pour donner la
même chance à tous les individus qui sont les ménages.
Quant aux unités identifié nous avons choisit
d'enquêter sur 400 ménages qui représentent
l'échantillon en question avec une couverture de 100 % avec un seuil de
1% de non réponse que nous nous sommes fixés(ce sont les
ménages qui refuserons de répondre aux questions qui leur seront
posé).
2.2.4. Mode de tirage de l'échantillon
Les unités primaires ne seront pas pris en compte dans
le tirage étant donné de la méthode de tirage qui est
basé sur la méthode des nombres aléatoires
appliqués sur les différents ménages denombrés, et
la listes des nombres aléatoiires nous sera donné par le
l'utilisation du logiciel Eviews 3.1.
L'enquête que nous avons mené s'est
déroulé dans nos attentes étant donné que nous
avons enregistré aucune variable manquante dans les 400 retenues et que
le taux de non réponse se chiffre à 0 % sur les 400
ménages faisant l'objet de l'échantillon.
SECTION 3 : PRESENTATION DES RESULTATS
2.3.1. TABLEAU DE FREQUENCES
L'enquete que nous avons opérée auprès
des nénages de la commune de Ngaba nous a donné les
résultats suivants :
Tableau 4 : Sexe du chef de ménage
Nous constatons que 68,5 % des chefs de ménages sont de
sexe masculin et que le reste n'est constitué que des ménages
ayant pour chef de ménage des individus de sexe feminin soit 31,5 %. Une
meilleure représentation qui est cette fois graphique nous
démontre de la supériorité du nombre d'hommes chef de
ménage sur les femmes. Ceci montre que la commune de Ngaba
présente un fort poucentage de femme chef de ménage, sachant que
du point de vue global dans la République Démocratique du Congo
les femmes chef de ménage représentent une proportion de 15 % en
2001 selon le MICS 2 qui nous renseigne aussi que cetaux est en net diminution
car en 1984 ce taux nageait autour de 16 %. Le graphique ci dessous nous
permet de mieux visualiser nos deux niveaux de facteur.
Graphique 1 : Sexe du chef de
ménage
Tableau 5 : Age du chef de
ménage
Quant à l'âge du chef de ménage nous
constatons que l'age modale se situe autour de l'intervalle de 31 ans à
35 ans car cette tranche d'âge représente 24 % de la population
totale sous enquête mais cette tranche d'âge est tallonée
par la tranche de 51 ans à 55 ans qui pèse 23 % de la population
sous enquête, comme le montre aussi le graphique ci-dessous. Mais nous
pouvons en deduire que la population de chefs de ménage est relativement
jeune étant donné que 66,3 % de cette population sous enquete ont
un age inferieur à 46 ans.
Graphique 2 : Sexe du chef de
ménage
Tableau 6 : Commune de
provenance du chef de ménage
La commune de provenance du chef de ménage est une
variable qui nous a énormement interréssé du fait de ses
résultats car en effet nous remarquons que la majorité des
résidants de la commune de Ngaba sont pour la majorité
ressortissant de la communede Bumbu avec une frequence relative de l'ordre de
23,5 %, suivi de la communede MAKALA et ces deux commune à elles seules
nous donnent une frequence de l'ordre de 45,8 % ce qui représente
près de la moitié de la population de cette commune. Nous sommes
poussés à penser que cette provenance serait liée entre
autre vpar la proximité entre ces communes. Et seulement 2,8 % de cette
population est originaire de la commune de Ngaba ce qui veut dire que ce sont
des individus qui proviennent soit des provinces autre que la capitale ou bien
ce sont des natifs de la commune de Ngaba.
L'importance que revet la commune de Makala et la commune de
Bumbu est mieux visualisé dans le graphique qui suit :
Graphique 3 : Commune de
provenance du chef de ménage
Tableau 7 : Etat civil du
chef de ménage
Quant à leur état civil nous remarquons que la
majorité des personnes qui ont repondus à nos questions nous ont
repondu qu'ils étaient mariés et que cette proportion de
marié était de l'ordre de 82,8 %, suivi de loin par les
célibataires qui representent 7 %. Mais le nombre de personnes en union
libre est de peu inférieur à celui des célibataires
représentant 6,5 % de la population sous enquête. Comme le
soutient aussi l'enquête nationale sur la situation des femmes et des
enfants (MICS 2) réalisée par l'UNICEF nous renseigne que le
mariage est une grande institution sociale dans la vie des congolais car sur le
plan national 2 personnes sur trois ne sont pas célibataire concernant
les unions libres nous remarquons que sur le plan national nous avons une
proportion de 8,2 % d'union de fait tant dans le milieu rural que dans le
milieu urbain.
Graphique 4 : Etat civil du
chef de ménage
Tableau 8 : Etat de l'union du
chef de ménage
Quant à l'etat de l'union du chef de ménage nous
remarquons que nous avons 302 monogames contre 29 individus qui ont
accepté de nous dire que ils sont polygames, faisant un total de 331
personnes qui étaient concernés par cette question et ces
personnes étaient essentiellement les mariés et les 71 personnes
qui sont manquantes sont les celibataires les veufs et les personnes qui vivent
en union libre ce qui fait que cette tranche de la population n'était
pas concerné par cette question. Mais les statistiques nationale nous
renseignent que 91 % des mariés sont des monogames et le reste est
polygame ce qui crée aussi un ecrat avec la moyenne nationale. Le
graphique 5 illustre bien la proportion de personnes monogames et
l'écart qu'il y a avec les polygames.
Graphique 5 : Etat de l'union du chef de
ménage
Tableau 9 : Nombre d'enfants du
chef de ménage
Nous constatons que la majorité des ménages ont
un nombre d'enfant compris entre 6 et 10 enfants ce qui nous fait penser que
les habitants de la commune de Ngaba sont dans une bonne moyenne étant
donné que la moyenne nationale de la taille de ménage est de 5,4
personnes en 1984 et passera à 6,4 personnes donc près de 7
personnes en 2001 soit un nombre de 5 enfants et notre moyenne se trouvant dans
une fourchette excluant 5 enfants nous pensons que elle respecte la moyenne
globale. Le graphique ci-dessous nous montre comment la commune de Ngaba est
une commune où il y a un fort taux de ménage de grande taille.
Graphique 6 : Nombre d'enfants du chef de ménage
Tableau 10 : Réligion
pratiquée par le chef de ménage
L'examen détaillé de la religion des habitants
de la commune de Ngaba montre que 34,3 % de cette population est catholique du
fait que pourt la plus part de temps c'est la religion du chef de ménage
qui prime sur les autres religions dont la religion musulmane et la religion
pentecotiste (ou eglise de reveil) ainsi que la religion kimbanguiste. Le
graphique qui suit montre comment l'écart qui existe entre la religion
catholique et les autres religions.
Graphique 7 : Réligion pratiquée par le
chef de ménage
Tableau 11 : Province d'origine du
chef de ménage
L'analyse du tableau des fréquences de la province
d'origine du chef de ménage nous montre que cette commune est
majoritairement occupée par les originaires de la province de Bandundu
et celle du Bas Congo qui elles seules représentent 70,3 % de la
population totale et le reste ne représentent que moins de 30 % de la
population totale. Une autre représentation est celle du graphique qui
se trouve en dessous de ce texte.
Graphique 8 : Province d'origine du chef de ménage
Tableau 11 : Niveau d'étude du chef de ménage
Le niveau d'étude des chefs de ménage de la
commune de Ngaba condensé dans le tableau ci-dessus nous montre que 55 %
de cette population est composée essentiellement de personnes ayant
juste atteint le niveau secondaire c'est-à-dire que ces individus ont un
certificat de fin d'étude primaire. Et les personnes sans instructions
qui sont les personnes qui n'ont pas eu à fréquenter
quelqu'établisssements d'enseignement que ce soit représentent
une part de 16,8 % des 400 chefs de ménages qui ont été
questionnés. Quant aux statistiques nationales sur le niveau
d'instruction nous renseigne que il y a une forte disparité entre le
milieu urbain et le milieu rural et nos statistiques sont plus proche des
statistiques du milieu urbain étant donné que la commune de Ngaba
se trouve dans un milieu urbain. En effet les sans instruits des deux sexes
dans le milieu urbain représentent 8,8 % de la population totale et dans
le milieu rural il est de 30,7 % de la population totale pour le primaire nous
avons respectivement 27,7 % et 44,5 % de la population totale le secondaire
représente 60,6 % et 24 %, les chiffres relatifs à la commune de
Ngaba sont proches des statistiques nationales sur les milieux urbains. Le
graphique qui suit illustre bien le pic du niveau secondaire et la faible
proportion de l'enseignement non formel.
Graphique 8 : Nineau
d'étude du chef de ménage
Tableau 12 : Profession du mari
La profession du mari est condensé dans le tableau
ci-haut et qui nous donne des renseignement fortes interessentes dans le sens
où la majorité des chefs de ménages de la commune de Ngaba
sont sans profession c'est-à-dire ne font aucune activité de
manière régulière ou encore sont dans le sytstème
communement nommé à Kinshasa « l'article
20 » et 9 individus n'ont pas repondus à cette
question car ces personnes n'étaient pas concernés par la
question c'est entre autre les veuves et les célibataires qui
représentent une proportion de 2,3 % des 400 chefs de ménages
mais pour ce qui est des sans emploi leur proportion sans compter sur les 9
personnes qui n'ont pas été concernés par la
questions ; est de 49,9 % sur 391 chefs de ménage. La lettre de
l'IRES numéro 37-38/2005 titré « Contribution de la
femme à l'économie des ménages : cas des femmes des
marchés de la ville de Kinshasa » nous renseigne que dans la
ville de Kinshasa il y a 23,7 %, d'individus qui travaillent dans le secteur
public ou sont des fonctionnaires et les retraités représentent 1
% de la population totale, les personnes qui évoluent dans un metier
liberal constituent 22,2 % de la population totale ce qui nous fait voir
comment nos données sont plus proche de la réalité
étant donné que il y a convergence de résutats. Le tableau
ci-dessous nous montre comment le grand écart est significatif entre les
chefs de ménage qui ont un emploi et ceux qui n'ont pas d'emploi.
Graphique 9 : Profession du mari
Tableau 13 : Type de metier liberal du mari
Quant au type de
métier libéral du mari leurs informations sont condensé
dans le tableau ci-haut et qui nous informe que 83 hommes soit chefs de
ménage ou conjoint du chef de ménage sont dans la
catégorie des libéraux et que dans cette catégorie nous
retrouvons les commerçants en tête de position avec une
fréquence relative de 37,3 % du système valide et 25 % de ce
même systeme nous donne le pourcentage relatif des enseignants de la
commune de Ngaba. Les 3,6 % représentent les autres metiers qui sont
entre autre le jardinnage, la maçonnerie,....
Graphique 10 : Type de metier liberal du mari
Tableau 14 : Profession de la femme
Le tableau renfermant les
différentes fréquences sur la profession de la femme nous
renseigne que sur un total de 400 chefs de ménage seulement 366 ont
été concerné par la question et que les 34 autres sont les
hommes chefs de ménage qui sont soit celibataires soit veufs, mais pour
ceux qui se sont prononcés 56 % de femmes chefs de ménages ou
conjointes de chefs de ménage homme sont des ménagères
c'est-à-dire que ce sont ces femmes qui s'occupent de tous les travaux
ménagers habituels que la société connait. Mais nous
n'ignorons pas le poids non moins important de la femme qui exerce un metier
liberal car elles representent 34,8 % de la population feminine de Ngaba ,
alors que celles qui travaillent pour le compte de l'Etat ne representent que
0,5 % de cette même population. Le graphique en dessous nous montre la
faible significativité des femmes fonctionnaires contre celle qui sont
menagères.
Graphique 11 : Profession de la femme
Tableau 15 : Type de metier liberal de la femme
Pour ce qui est des femmes qui ont choisis les métiers
libéraux le tableau 15 nous renseigne qu'elles sont réparties
autour des métiers différents de la manière
suivante : les commerçantes sont les plus représentée
dans cette classe avec une cote de 59 % sur les 139 individus concernés
par la question. Suivi des personnes qui font la couture et qui
représentent 20,1 % des repondant. Le graphioque ci-dessous le confirme
en illustant le pic des commerçantes suivi des couturières.
Graphique 12 : Type de metier liberal de la femme
Tableau 16 : Durée de l'activité libérale
de la femme
Pour ce qui est de cette rubrique nous devons savoir que la
durée dont il est question est le temps que cette femme a
déjà écoulé dans cette activité ou bien les
années d'ancienneté de cette femme dans ces metiers qui sont
classés dans la rubrique des metiers libéraux. Nous constatons
que plus de la moité des personnes concernés par cette question
nous ont renseignés que ils avaient une expérience variant dans
la fourchette de 11 ans à 15 ans, soit exactement une cote de 50,4 % sur
les 139 personnes concernés. Vient ensuite les personnes qui ont une
longue éxpértience de plus de 15 ans avec une cote de 23,7 %.
Le graphique ci contre ne nous contredit pas.
Graphique 13 : Durée de l'activité
libérale de la femme
Tableau 17 : Statut d'occupation actuel du chef de
ménage
Selon notre enquête nous avons distingués cinq
type de de chefs de ménage par rapport à leur statut de
logement : les propriétaires, ceux qui sont logés par une
connaissance, les locataires, ceux qui sont logés par un employeur, ceux
qui sont sous logé et les autres.
Dans la globalité nous avons observé que 47,8 %
de chefs de ménages sont locataires pendant que 25,3 %, 14 %, 5 %, et 8
% sont respectivement des propriétaires, logés par une
cponnaissance, logés par l'employeur ou bien sous logé. Mais pour
ce qui est des statistiques nationales nous avons consulté bune fois de
plus l'ouvrage MICS 2 qui nous renseigne que les propriétaires sont
à 47,3 % en milieu urbain et 86,2 % en milieu rural mais dans l'ensemble
nous avons 74,5 % de congolais qui sont locataire ce qui est vraiment
contradictoire avec les données qui se présente concernant la
commune de Ngaba et ce chiffre ne fait qu'augmenter d'année en
année et la cause de tout ces statistique est que dans la commune de
Ngaba nous sommes en présence d'individus qui n'habitent pas leurs
propres parcelles si ils sont propriétaires pour des raisons liés
à leurs coutumes. Et le graphique qui suit ne pourra que confirmer de
manière plus claire.
Graphique 14 : Statut d'occupation actuel du chef de
ménage
Tableau 18 : Sexe prioritaire en matiere de depense
d'instruction
Le sexe prioritaire en matière d'instruction nous
revele par ce tableau de frequence que les habitants de la commune de Ngaba, et
en particulier les chefs de ménage donnent plus d'importance aux enfants
de sexe mâle que les enfants de sexe femelle dans une proportion de
l'ordre de 95,5 % qui est une donnée tres interressante dans la mesure
ou les jeunes filles sont défavorisées en matière
d'instruction. Quant aux familles qui consacrent une priorité aux deux
enfants ils ne representent que 4,5 % des repondants, ce qui n'est vraiment pas
significatif. Le graphique qui suit montre plus clairement comment les enfants
de sexe feminin ne sont pas representés (0 %). Et nous n'avons pas pu
trouver des documents qui ont eu a traiter de la priorité de sexe en
matière d'éducation pour pouvoir faire une correspondance.
Graphique 15 : Sexe prioritaire en matiere de depense
d'instruction
Tableau 19 : Raison de la priorité en matière
d'instruction
Le système nous renseigne que les personnes qui ont
donné la priorité aux garçons donnent les raisons selon
lesquelles ils sont serieux dans les études avec une forte cote de
l'ordre de 70,3 % et ceux qui disent que les garçon ont un avenir
certains sont dans l'ordre de 101 chefs de ménages et ils sont dans une
proportion de 26,4 % sur les 382 chefs de ménages qui ont donné
cette priorité aux garçons. Ce même système a
identifié 18 chefs de ménage qui ont été manquant
dans cette question et qui sont ceux qui donnent de l'importance aux deux
enfants.
Graphique 16 : Raison de la priorité en
matière d'instruction
Tableau 20 : Temps moyen de travail ménagers
Pour ce qui est des travaux ménagers des femmes qui
sont en même temps sont chefs de ménage est de l'ordre de 58,7 %
des repondant pour une durée de 6 heures minimum. Le graphique
ci-dessous montre aussi que en deuxième position vient les femmes qui
sont voués au travaux ménagers pendant moins de 4 heures, avec
une cote de 25,4 %.
Graphique 17 : Temps moyen de travail ménagers
Tableau 21 : Destination des travaux ménagers
Le système nous renseigne également que les
chefs de ménage qui pensent que les travaux ménagers sont
l'appanage des femmes sont dans une proportion de 98,3 % alors que personnes ne
destine les travaux ménagers aux hommes, pour ceux qui pen,sent que les
treavaux ménagers devraient être éxecutés par les
hommes et les femmes sont dans une proportion de 1,8 %. Le graphique ci-dessous
iullustre bien les chiffres qui sont dans le tableau ci-haut.
Graphique 18 : Destination des travaux ménagers
Tableau 22: Origine de la conception sur la destination des
travaux ménagers
Nous contatons de part les résultats qui sortent du
système que tous ceux qui pensent que les femmes et les hommes ainsi que
ceux qui pensent que les femmes seulement sont voués aux travaux
ménagers sont pour la grande moitié que cette conception des
choses vient de la situation socio éconiomique communement appelé
la crise qui a façonné cette façon voire les choses dans
cette partie de la ville Kinshasa et cette tranche de la population est de 53,3
% alors que ceux qui prétendent qu'ils le tiennent respectivement de la
culture Bantou, Africaine et Congolaise sont dans l'ordre respectif de 19,8 %,
19,5 % et 7,5 %. En réalité tous ceux qui ont donné une
reponse relative à une culture quelconque n'avaient pas de reponse
à donner.
Graphique 19 : Origine de la conception sur la destination des
travaux ménagers
Tableau 23: Montant affecté à l'alimentation
Le montant affecté à l'alimentation a
été estimé en un montant mensuel ce qui nous donne pour
150 usd nous avons une consommation journalière de l'ordre de 5 usd.
Pour tous les repondants nous constatons que la consacration journalière
pour l'alimentation est de 2 usd par jours pour tout un ménage avec une
frequence relative de l'ordre de 41,5 %, suivi de 3 usd de consommation
journalière par ménage avec une frequence de 24,5 %. Le
graphique suivant nous fait visualiser ces frequences plus nettement.
Graphique 24 : Montant affecté à
l'alimentation
Tableau 25: Montant affecté à l'habillement
Quant au montant alloué aux depenses vestimentaires,
ces depenses se présentent de la manière suivante : 43,3 %
de chefs de ménages affectent 30 usd mensuelement leurs revenus aux
depenses vestimentaires, 33,3 % affectent mensuellement 20 usd,17 % affectent
10 usd, 5,5 % affectent 40 usd et juste 1 % des repondants affectent 50 usd
mensuellement pour les depenses liées aus vetements. Comme nous pouvons
aussi le voire dans le graphique 21.
Graphique 21 : Montant affecté à
l'habillement
Tableau 26: Montant affecté au loyer
Le système nous renseigne que nous avons 101 chefs de
ménage qui n'ont pas concernés par cette question du fait que ces
individus sont tous propriétaire de leurs maisons donc de surcroit ils
ne peuvent pas payer de loyer, mais le reste payent le loyer ou contribuent au
loyer dans l'ordre des valeurs reprises dans le tableau ci-haut. En effet 35,8
% des chefs de ménages affectent un montant variant entre 10 usd et 40
usd au loyer, 30,4 % des chefs de ménage affectent une somme variant de
41 usd à 60 usd, 28,4 % des 299 chefs de ménages concernés
par cette question affectent une somme allant de 61 usd à 80 usd et le
reste soit 5,4 % des chefs de ménage affectent plus de 80 usd au loyer
mensuel. La représentation graphique de cette variable se
présente comme suit :
Graphique 22 : Montant affecté au loyer
Tableau 27 : Montant affecté aux depenses
d'eau et d'électricité
Le montant affecté à l'eau et à
l'électricité est aussi une variable qui a fait partie de notre
analyse. Et cette variable nous a renseignée que 62,5 % des chefs de
ménage affectent 3 usd mensuellement aux depenses d'eau et
d'électricité, 28,8 % de chefs de ménage affectent 6 usd
mensuellement à ce type de depense et 8,8 % des chefs de ménage
affectent 9 usd aux depenses liés à la SNEL et la REGIDESO. Le
graphique qui suit nous le confirme :
Graphique 23: Montant affecté aux depenses d'eau et
d'électricité
Tableau 28 : Montant affecté à la
santé
Les depenses affctées à la santé
représentent pour les 400 ménages les valeurs suivantes :
48,5 % affecté à 10 usd, pour 20 usd il y a 40 % des 400
ménages affectent leurs revenus mensuels et le reste soit 11,5 % des 400
ménages affectent 30 usd de leurs revenus aux depenses liés
à la santé. Le graphique qui suit est plus explicite.
Graphique 24 :Montant affecté à la
santé
Tableau 29 : Montant affecté à d'autres
depenses
Les autres dépenses sont considérés
commes les dépenses qui sont liés aux dépenses imprevus
ainsi les frais liés au deplacements représentent une part assez
importantes de nos depenses et le système nous renseigne que 61,3 % des
ménages nous ont repondu que les depenses diverses sont de l'ordre de 10
usd, 28,9 % depensent mensuellement 20 usd et 9 % depensesnt 30 usd. Le
graphique qui suit le confirme.
Graphique 25 Montant affecté à d'autres depenses
Tableau 30 : Montant affecté à l'instruction
des garçons
Le motatnt affecté à l'instruction des
garçons se présente comme suit : plus de la moitié
des chefs de ménages affectent à 57,5 % de leurs revenus un
montant variant entre 20 usd et 49 usd, et 33,5 % des chefs de ménage
questionnés affirment que ils affectent une somme allant de 50 usd
à 79 usd de leur revenus chaque années pour l'instruction de
leurs enfants et 9 % des ménages c'est-à-dire ceux qui restent
affectent une somme allant de 80 à 99 usd pour l'instruction de leurs
enfants. Le graphique qui suit le confirme par l'observation des
batons :
Graphique 26 : Montant affecté à
l'instruction des garçons
Tableau 31 : Montant affecté à
l'instruction des filles
Quant à l'instruction des filles nous constatons que 15
% des chefs de ménages n'affectent rien pour l'éducation de leurs
filles. Mais 38,8 % des chefs des ménages ont repondus qu'ils affectent
une somme variant dans la fourchette de 20 usd à 49 usd, 32,3 %
affectent une somme se trouvant dans l'intervalle allant de 50 usd à 79
usd et 14 % des chefs de ménages se situent dans une fourchette allant
de 80 à 99 usd. Le graphique ci-dessous le montre aussi.
Graphique 27 :Montant affecté à
l'instruction des filles
Tableau 32 : Présence des filles de 6 à 14
ans qui ne fraquentent pas un établissement scolaire
Quant aux filles qui ne fréquentent pas un
établissement scolaire elles représentent une proportion de 74,8
% des 400 ménage soit un chiffre de 299 chefs de ménage ce qui
représente les 60 ménages qui n'affectent rien à
l'instruction des enfants plus celles qui ne vont pas à l'école
d'elles même. Pour des raisons de moyen entre autre. La
représentation graphique de cette situation se présente de la
manière suivante.
Graphique 28 : Présence des filles de 6 à
14 ans qui ne fraquentent pas un établissement scolaire
Tableau 33 : Raison de la non fréquentation des filles
dans les établissement scolaire
Concernant les filles qui ne fréquentent pas les
établissements scolaires nous avons constaté que les chefs de
ménage avancent majoritairement la raison selon laquelle le manque de
moyen ne leur permet pas d'envoyer certains de leurs enfants à
l'école et ce pourecentage s'élève à 60,7 % des
ménages qui sont concernés par cette question. Et les chefs de
ménage qui pensent que la negligence des enfants ainsi que la non
performence de l'enfant sont une raison pour ne pas envoyer leurs enfants
à l'école sont représentent respectivement 28,2 % et 11,1
%.
Graphique 29 : Raison de la non fréquentation des
filles dans les établissement scolaire
Tableau 34 : Présence des filles qui ont
abandonnés les études
Quant aux filles qui ont abandonnés les études
nous avons retenus toutes celles qui ont plus de 15 ans c'est-à-dire
celles qui sont presque consciente de ce qu'elles font ou des
conséquences de cette descision.
Cette frange de la population (qui ont abandonnés les
études) représente d'après les résultats de notre
enquête 76,5 %, ce qui représente un chiffre énorme contre
23,5 % des chefs de ménages qui nous disent que leurs filles n'ont pas
abandonné les études.
Graphique 30 : Présence des filles qui ont
abandonnés les études
Tableau 35 : Raison de l'abandon des études des
filles
Sur les 306 chefs de ménage qui ont dans leurs
ménages des filles qui ont abandonné les études 173 soit
56,5 % nous renseigne que c'est le manque de moyen qui a occasionné cet
abandon et 100 chefs de ménage soit 32,7 % des chefs de ménages
nous disent que c'est la non performance de l'enfant qui a occasionné
cet abandon et enfin la negligence de l'enfant est une raison qui pèse
10,8 % de la population questionnée. Et la negligence de l'enfant
renferme les filles qui ont été engrossé par leurs
conjoints ou bien le non interet manifesté par l'enfant pour les
études. Le graphique en escalier illustre bien cette catastrophe.
Graphique 31 : Raison de l'abandon des études des
filles
Les points de notre travail qui suivent sont consacrés
à la vérification de nos hypothèses, hypothèses qui
ont été énoncés dans les pages précedentes
et pour cette vérification nous allons utiliser la statistique de
Khi-carré accompagné des tableaux de contingence.
2.3.2. ANALYSE DE L'AUTONOMISATION DE LA FEMME
Concernant la première analyse qui est rattachée
à la première hypothèse s'énonce comme suit :
« la déscolarisation n'est pas un facteur qui ferme aux femmes
la porte de l'autonomisation » nous nous sommes fixés de
considérer une personne déscolarisée comme étant
celle qui interromp sa scolarité sans pour autant avoir obtenu le
certificat de fin d'études primaires, qui est accordé sur base
d'une évaluation des résultats en classe et des notes de
l'élève à un test national (TENAFEP). Nous avons aussi
tenu compte des femmes non instruites. Quant à l'autonomisation nous
nous sommes proposés de mesurer cette variable par tout individu
dépendant financièrement d'une personne, c'est-à-dire pour
notre cas une femme autonome est celle qui génère un revenu
capable de subvenir à ses besoins fut ce-t-il primaire. Cette femme
autonome ne depend pas du revenu génèré par une autre
personne (mari, parents, enfants, ...).
L'autonomie de la femme par rapport à sa scolarisation
est consigné dans le tableau 36 se présente comme suit :
Tableau 36 : Autonomie de la femme par rapport à
la scolarisation
Le tableau 36 nous renseigne que concernant la scolarisation
de la femme et le degré d'autonomie de la femme, il n'y a que 52 femmes
non scolarisés qui sont autonome ce qui représente 37.95 % des
femmes non scolarisés, alors que le reste qui représente 62.05
%des femmes non scolarisés non autonome sur les 137 femmes non
scolarisés. Par contre les femmes autonomes scolarisés
représentent 38.52 % des 366 femmes qui ont été
concernées par cette rubrique, et les femmes non autonomes qui
représentent 61.48 % des 366 femmes. Quant aux femmes qui sont
scolarisés et qui jouissent d'une certaine autonomie elles sont au
nombre de 89 sur les 366 femmes qui ont eu à repondre à nos
questions, ce chiffre est d'autant plus petit que nous avons regroupé
les femmes qui sont ménagères dans cette variable alors que cette
rubrique ménagère représente plus de 60 % de la population
feminine totale selon le tableau 14 et que les autres rubriques dont celle de
fonctionnaire et celle des femmes qui travaillent dans le secteur informel et
celles qui travaillent dans le secteur formel. Ce même tableau nous
renseigne aussi que d'après notre enquête que les femmes qui ont
été denombrés sont au nombre de 366. Ce chiffre regroupe
les femmes qui sont mariés et celle qui ne le sont pas
c'est-à-dire celles qui sont célibataires, veuves et celles qui
sont étudiantes et celles qui sont élèves. Et les 34
individus manquants ne sont que les hommes qui sont célibataires, veufs,
étudiants et ceux qui sont élèves.
Etant donné que toutes les valeurs dans le tableau de
contingence sont supérieur à 5, nous pouvons utiliser le test de
Khi deux pour un test d'indépendance entre les deux variables qui plus
est sont qualitatifs et cette statistique de Khi deux de Pearson après
calcul nous donne la valeur de 0,03 et une signification asymptotique de
0,863.
Le Khi deux de la table qui est de 3,841, nous constatons que
le Khi deux calculé est inférieur à celle de la table de
ce fait nous pouvons conclure par rapport au fonctionnement du test de Khi deux
de Pearson que nous devons accepter l'hypothèse nulle
d'indépendance entre les variables et nous pouvons conclure qu'il y a
indépendance statistique entre les deux variables.
L'implication de cette conclusion par rapport à notre
hypothèse est que le résultat montre comment la descolarisation
ne serait pas un facteur déterminant dans la justification de l'absence
d'autonomie de la femme.
Tableau 37 : Test de Khi deux sur l'autonomie de la
femme par rapport à la scolarisation
En effet ces résultats corroborent avec nos
observations. Car nous avions constatés dans les tableaux
précedents, que les femmes qui génèrent un revenu leur
permettant d'affirmer leur autonomisation que ce soit à partir du le
secteur formel que du secteur informel par le biais de la profession de la
femme, représentent 38,5 % ce qui n'est pas un chiffre
négligeable dans la mésure ou en même temps le nombre
élevé de femmes qui sont scolarisées et qui en même
temps sont non autonomes, en effet elles pèsent 38.25 % des femmes qui
ont été sujet à notre enquête ( c'est-à-dire
les 366 femmes ), du fait que certaines ne connaissent même pas pourquoi
de leur scolarisation ou bien, elles n'ont pas d'objectif.
Notre analyse nous renferme la piste de recherche sur le lien
existant entre l'autonomisation de la femme et sa scolarisation, nous avons
consaté que cela n'a pas été concluant.
Par conséquent nous avons cette obligation de chercher
à savoir quelles seraient les facteurs qui seraient en
interdépendance avec le phénomène de l'autonomie de la
femme.
2.3.3. ANALYSE DE LA DEPERDITION SCOLAIRE LIE AU SEXE DANS LE
SECTEUR DE L'ENSEIGNEMENT DE BASE
En ce qui concerne la seconde hypothèse qui s'ennonce
de la manière suivante : « la déperdition scolaire
des garçons et des filles dans le secteur de l'enseignement de base est
due à la priorité accordée l'un des sexes dans
l'affectation du revenu des ménages à la scolarisation des
enfants, laquelle priorité est motivée par des raisons
subjectives ».
Nous nous sommes proposés de vérifier cette
hypothèse en l'éclatant en deux sous hypothèse qui doivent
être vérifiée et qui sont :
· la déperdition scolaire des garçons et
des filles dans le secteur de l'enseignement de base est due à la
priorité accordée l'un des sexes dans l'affectation du revenu des
ménages à la scolarisation des enfants ;
· cette priorité est motivée par des
raisons subjectives.
Concernant la prémière sous hypothèse
nous avons procedés aux croisements d'abord entre les variables sexe
prioritaire en matière d'instruction et présence des filles qui
ont abandonné les études ainsi que les variables suivantes sexe
prioritaire en matière d'instruction contre la présence des
garçons qui ont abandonné. Les études dans les tableaux
qui suivent :
Le premier tableau qui est celui du sexe prioritaire en
matière d'instruction et présence des filles qui ont
abandonné est le tableau 38 et ce tableau nous donne les
résultats consignés dans ce tableau :
Tableau 38 : Sexe prioritaire en matière
d'instruction et présence des filles qui ont abandonné les
études
Le tableau ci-haut nous renseigne que les ménages ayant
des filles qui ont abandonné les études représentent 76,5
% de la population totale soit 306 ménages contre 23,5 % soit 94
ménages n'ayant point de filles qui ont abandonné les
études et les ménages qui donnent une priorité sur les
garçons sont au nombre de 382 soit 95,5 % de la population totale contre
18 ménages qui pensent que il faut accorder une chance aux deux sexes,
ce qui représente 4,5 % de la population totale qui est de 400.
Les filles qui ont abandonnés les études par
rapport à la variable ménages qui donnent priorité en
matière d'instruction au sexe masculin sont au nombre de 292 ce qui
représente 95,42 % des filles qui ont abandonné les
études, ces dernières représentent 76,5 % des 400
ménages, ce qui nous donne un chiffre de 306. Et les ménages dont
les filles n'ont pas abandonné les études et qui donnent une
priorité aux deux sexes en matière d'instruction des enfants
représentent 4,26 % des 94 ménages, ce qui équivaut
à 4 ménages, ces mêmes ménages représentent
22,22 % des ménages qui ne donnent aucune priorité à l'un
des sexes. Par contre ces ménages équivalent à 1 % des 400
ménages qui ont fait partie de notre échantillon.
Nous constatons aussi que les ménages qui donnent une
priorité aux filles ne représentent même pas moins d'un
pourcent, par contre les ménages qui donnent priorité aus deux
sexes pendant que ces ménages ont au moins une fille qui
abandonné les étudessont dans une proportion de 3,5 % des
ménages qui ont fait partie de notre enquête. En même temps
nous rencontrons des ménages qui donnent une priorité aux
garçons, pendant que ce même ménage compte au moins une
fille qui a abandonné les études. Tout ces statistiques sont
vérifiables dans les tableaux de fréquences 34 et 18.
Pour notre échantillon nous avons le devoir de
signifier que les ménages qui comptent des filles qui n'ont pas
abandonné, ne disent pas non plus dans la totalité que dans leurs
ménages car nous avons eu à rencontrer des ménages qui ne
comptait pas de filles et c'est la raison pour laquelle il n'y a pas de filles
qui ont abandonné les études, mais étant donné que
nous n'avons pas eu à nous ne n'avons pas rienté nos travaux sur
la structures demographique des différents ménages nous ne nous
sommes pas attardé sur le sexe des enfants constituants les
ménages de notre échantillon.
En ce qui concerne le test d'indépendance statistique
des variables, nous nous sommes proposés de le vérifier par le
test de Khi deux de Pearson qui a aussi des conditions à remplir et pour
cela, en rapport à nos variables nous constatons que toutes les cellules
ne contiennent pas des effectifs supérieur à cinq, en effet il y
a quatre ménages qui ont repondu que non seulement qu'il y a
présence des filles qui ont abandonné les études pendant
qu'il n'y a pas de priorité accordé à l'un des sexes en
matière d'instruction. En effet nous voyons que l'un des
préalables pour l'utilisation du test de Khi deux. Etant donné
que cette condition est condition non négligeable dans l'utilisation de
cette statistique, nous nous devons de trouver une technique nous permettant de
tester cette hypothèse.
Par rapport à cette difficulté nous nous sommes
proposés de continuer notre analyse, mais cette fois en appliquant une
correction de continuité élaborée par Yates, afin de
corriger notre Khi deux par la formule suivante :
avec
- O comme fréquences observé.
- E comme fréquences théorique.
Après calcul notre Khi deux corrigé nous donne
la valeur égale à 0,134 qui comparée avec le Khi deux
tabulé nous pousse à accepter l'hypothèse nulle
d'indépendance statistique des variables étant donné que
la statistique calculée est inférieure à 3,841 qui nous
est donnée par la table de Khi deux. Nous pouvons aboutir à la
conclusion selon laquelle la présence des filles qui ont
abandonné les études dans la commune de Ngaba ne serai pas due
à la priorité accordée à l'un des sexes en
matière d'éducation.
Quant aux deux autres variables nous avons effectué une
analyse sur base du tableau de contingence suivant :
Tableau 39: sexe prioritaire en matière d'instruction
et présence des garçons qui ont abandonné les
études
Le tableau 39 nous renseigne d'abord que il y a 400
ménages qui ont été concernés par ce croisement
étant donné que tout les ménages sans exception ont au
moins un garçon que ce soit les hommes célibataires que les
femmes célibataires, qui au total (les celibataires ) pèsent
d'une valeur de 28 individus soit 7 % de la population totale, selon le tableau
7, pour ce qui est des ménages qui ont fait partie de notre echantillon
tous sans exception selon le tableau 9 ont soit moins de 6 enfants soit 6
à 10 enfants et dans des proportions respectifs qui sont de 26 % et 74 %
de la population totale, montrant que la moyenne nationale qui est de 5 enfants
par ménage selon le MICS 2 se situe en dessous de la moyenne de notre
echantillon. Les ménages ayant des garçons qui ont
abandonné les études pendant que le sexe prioritaire en
matière d'instruction est le sexe masculin représentent 73,25 %
de la population totale soit 400 ménages contre 3 % de la population
totale qui ont un garçon qui a abandonné les études
lorsque la priorité n'est donné à aucun des sexes, mais
que la chance d'être scolarisé est donnée à tous de
la même manière, ce qui équivaut à 12 ménages
de cette même population qui est de 400. Sachant que nous avons aussi
22,25 % des ménages n'ont pas de garçon qui ont abandonné
les études pendant que le sexe qui a une priorité en
matière d'instruction est le sexe masculin et que dans le même
temps nous rencontrons des ménages qui donnent la chance aux deux sexes
et qui n'ont pas de cas d'abandon des études de la part de leurs
garçons se chiffrent à 6, ce qui équivaut à un
pourcentage de 1,5 de notre echantillon.
Par contre les ménages dont les garçons ont
abandonné les études représentent 76,25 % des 400
individus qui ont fait partie de notre échantillon soit un chiffre brut
de 305 pendant que ceux des ménages qui ont repondu par le negative
à la question sur la présence des garçons qui ont
abandonné les études nous avons eu comme proportion de 23,75 % de
la population totale. Les 95,5 % de population totale sont tous voué
à une priorité sur le sexe masculin soit 382, pendant que
seulement 4,5 % de cette même population pensent que la chance devrait
être accordée à tous les enfants quel que soit le sexe de
l'enfant et en terme de chiffre brut cette proportion représente 18.
Quant à la déperdition scolaire des
garçons nous constatons par rapport à ce tableau que 96,07 % des
305 ménages qui prétendent que il y a présence d'un
garçon au moins qui a abandonné les études, il y a en
même temps une priorité qui est accordée au sexe masculin.
Quant aux garçons qui ont abandonné les études et qui sont
dans des ménages qui donnent priorité aux filles sont aiu nombre
de zéro pendant que dans les ménages où il y n'y a aucune
priorité nous avons un pourcentage de 3,93 % des ménages soit 12
sur les 305 ménages qui disent que il y a deperdition masculine dans le
secteur de l'enseignement de base.
En ce qui concerne le lien qui existe entre ces deux
variables, nous constatons que les cellules contenant les effectifs
théoriques dans le tableau 39 ; qui est celui du rapport entre le
sexe prioritaire en matière d'instruction et la présence des
garçons qui ont abandonné les études ; sont tous
supérieur à 5 ce qui nous perment d'appliquer le test
d'indépendance des variables Khi deux de Pearson, et ce test nous
renseigne par le biais du tableau 40 qui suit :
Tableau 40 : Test de Khi deux sur le sexe prioritaire en
matière d'instruction et la présence des garçons qui ont
abandonné les études
Tests du Khi-deux
,956
b
1
,328
,482
1
,487
,887
1
,346
,393
,237
,953
1
,329
400
Khi-deux de Pearson
Correction pour la
continuité
a
Rapport de
vraisemblance
Test exact de Fisher
Association linéaire
par linéaire
Nombre d'observations
valides
Valeur
ddl
Signification
asymptotique
(bilatérale)
Signification
exacte
(bilatérale)
Signification
exacte
(unilatérale)
Calculé uniquement pour un tableau 2x2
a.
0 cellules (,0%) ont un effectif théorique
inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de
5,28.
b.
Le tableau qui nous a permis de calculer le khi deux de
Pearson nous a donné une valeur de 0,956 et une signification
asymptotique de 0,328 que nous allons comparer avec celle de la table qui est
de 3,841, avec une hypothèse nulle qui est ce de l'indépendance
des variables et une hypothèse alternative qui est celle de la
dépendance des variables sous étude.
Nous constatons que le Khi deux de la table est largement
supérieur à celui qui est calculé et qui est repris dans
le tableau 40 de ce fait nous sommes obligés d'accepter
l'hypothèse nulle, qui est celle de l'indépendance des variables,
ce qui implique que la présence des garçons qui ont
abandonné les études dans les ménages de la commune de
Ngaba ne sont pas dicté statistiquement par la priorité
accordée à l'un des sexe ou non en matière d'instruction.
Cette conclusion, par rapport à notre hypothèse,
implique que l'abandon des garçons ne peut être lié
à la raison selon laquelle la priorité accordée à
l'un des sexes affecte l'éducation des garçons, pendant que la
même conclusion est applicable pour le cas des filles qui ont
abandonné les études.
Nous pouvons donc considérer que les deux variables (
la variable abandon des filles et des garçons et la variable
priorité leur accordé dans les dépenses d'instruction ) ne
sont pas liés significativement.
Devons nous être tentés de croire que cet abandon
serait dû à des raisons liées à :
· l'environnement socio-économique, par la grande
précarité du pouvoir d'achat en matière de fourniture
scolaire, le paiement des frais de scolarité etc... ;
· manque d'intêret aux études de la part de
la jeunesse congolaise ;
· la démotivation de la jeunesse car voyant peut
être la précarité des personnes qui ont
étudiés ;
· au système éducatif en place qui
opère une selection rigoureuse des enfants pour ne garder que les plus
performents.
CONCLUSION
L'objectif en élaborant ce travail était de
schématiser et de mieux comprendre le processus de cheminement de la
femme congolaise dans le secteur informel par le biais de deux
hypothèses.
Nous avons pu ressortir en dressant les tableaux
croisés accompagnés des statistiques de Khi deux de Pearson que
la prémière hypothèse qui stipule que la
déscolarisation n'est pas un facteur qui ferme aux femmes la porte de
l'autonomisation, nous avons pu remarquer que la déscolarisation ne
fermait pas la porte de l'autonomisation à la femme par rapport aux
données se référant à notre échantillon sur
la commune de Ngaba.
Comme la majorité des femmes qui sont autonome oeuvrent
dans le secteur informel, principalement dans les activités commerciale
à concurrence de 59 %, nous voyons que ce sont des activités qui
ne demandent pas un très grand niveau d'instruction pour se lancer dans
le secteur, seul un grand sens des affaires est de mise dans ce secteur et un
grand sens d'imagination dans la diversité des activités
génératrice de revenu capable d'affirmer son empowerment. Et la
déperdition scolaire des garçons et des filles dans le secteur de
l'enseignement de base est dû à un facteur qui nous croyons
lié à l'environnement socio-économique, manque
d'intêret aux études de la part de la jeunesse congolaise, la
démotivation de la jeunesse et le tri observé dans le
système éducatif de la République Démocratique du
Congo et que la priorité accordée à l'un des sexes comme
facteur déterminant dans l'explication de la déperdition des
filles et des garçons dans le secteur de l'éducation de base ne
se confirme pas.
Par rapport aux résultats que nous avons, nous ne
voulons pas dénier l'effet néfaste de la déscolarisation
relevé dans une societé mais nous voulons simplement relever les
facteurs qui retardent l'avènement de la transition économique en
République Démocratique du Congo et par conséquent qui
bloquent tant d'espoir d'un developpement harmonieux. Cette femme peu instruite
qui se lance dans le secteur formel du travail est en position de faiblesse car
ne pouvant remplir l'une des conditions d'entrée dans le secteur formel
de l'emploi, elles se voient conduite sans aucune autre forme de procès
vers le secteur informel avec des conséquences sur l'économie
national, que ce soit sur le plan macroscopique que microscopique connu de tout
le monde. Nous proposons une organisation ou un encadrement des femmes qui se
trouvent déjà dans le secteur informel par le
micro-crédit, en fait nous ne devons pas nous contenter de leur donner
les maigres crédits que nous connaissons mais des crédits
importants pour leur permettre de fuir cette précarité qui ne
cesse de toquer à leur porte et pour ce qui est de l'encadrement il il
devrait se faire sous forme de syndicat et non plus avec des groupes du genre
tontines tout cela ans le seul but de les tirer vers le secteur formel, car cet
encadrement par un regroupemnt en syndicat leur permettra d'acquérir une
capacité à la prise de responsabilité et à l'action
publique.
En effet nous devons aussi savoir qu'une femme pauvre qui est
seule est trop vulnérable et trop faible pour lutter contre toute forme
de discrimination sexuelle dans le secteur productif. Ce syndicat aiderait
aussi les femmes à prendre conscience de leurs droits, à les
défendre, à améliorer leurs conditions de vie et leurs
statut social et encourage chez elles l'esprit de solidarité par
l'intermédiaire de groupe d'autoassistance. Nous avons aussi le devoir
de signifier que certaines dispositions du code de la famille devraient
être revues car elles entravent à notre avis
l'épanouissement socio-culturel et économique de la femme. Peut
être que le contexte historique de notre pays pourrait nous donner des
solutions à nos problèmes que la copie des modèles qui
nous sont proposés commes des remèdes miracles.
TABLE DES MATIERE
INTRODUCTIONGENERALE......................................................................................2
A. PROBLEMATIQUE 2
B. HYPOTHESES DE TRAVAIL
5
C. METHODOLOGIE
5
CHAPITRE PREMIER : ANALYSE DE LA SITUATION DE LA
FEMME
8
I.1. HISTORIQUE DE L'ANALYSE DE LA SITUATION DE LA
FEMME
8
I.2. CYCLE DE LA PAUVRETE AU FEMININ : faits et
shéma conceptuels
20
I.2.1. Pauvreté au féminin
20
I.2.2. Situation de la femme en R.D.Congo
24
CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATTION DE L'ENQUETE
31
SECTION 1 : NOTIONS SUR LE MÉNAGE ET
CHEF DE MÉNAGE
31
SECTION 2 : ECHANTILLONNAGE
32
2.2.1. Unité de sondage
33
2.2.2. Base de sondage
33
2.2.3. Taille de l'échantillon
33
2.2.4. Mode de tirage de l'échantillon
34
SECTION 3 : PRESENTATION DES RESULTATS
34
2.3.1. TABLEAU DE FREQUENCES
34
2.3.2. ANALYSE DE L'AUTONOMISATION DE LA FEMME
67
2.3.3. ANALYSE DE LA DEPERDITION SCOLAIRE LIE AU
SEXE DANS LE SECTEUR DE L'ENSEIGNEMENT DE BASE
70
CONCLUSION
77
* 1 L. KNAIAJINSKAIA, La
croissance de la population et le problème alimentaire dans les pays en
voie de développement 2, Progrès, Moscou, 1998,
p.3.
* 2 UNICEF, Enquête
nationale sur la situation des enfants et des femmes MICS2/2001, p.84.
* 3 UNICEF, Enquête
nationale sur la situation des enfants et des femmes MICS2/2001, p.73.
* 4 C.COTE, Le genre dans
le développement. Formation sur l'approche genre et
développement, Développement et Paix, Canada, Avril 2003,
pp. 26-31 ;
* 5 E.Boserup, Women's
Role in Economic Development, 1970.
* 6 La théorie de la
modernisation a dominé la pensée sur le développement
international des années 1950 aux années 1970.
* 7 Relais-Femmes, CDEACF
(1997) : Pour les marxistes féministes orthodoxes, la fin de
l'oppression des femmes coïncidera avec l'abolition de la
société capitaliste divisée en classes et son remplacement
par la propriété collective.
* 8 Le féministe
socialiste, selon les auteurs Dagenais et Piché (1994), identifie la
construction sociale de la production et de la reproduction comme étant
le fondement de l'oppression des femmes et elles font porter l'attention sur
les rapports sociaux de genre (Social Relations of Gender), remettant en
question la validité des rôles assignés aux femmes et aux
hommes dans les différentes sociétés. Pour expliquer la
situation, les féministes socialistes ont combiné une analyse des
effets du patriarcat avec certains aspects d'une approche marxiste plus
traditionnelle. leur situation. La satisfaction des intérêts
stratégiques des femmes est intimement liée au concept d' «
empowerment » dont il sera question plus loin.
* 9 Conseil canadien pour la
coopération internationale (CCCI), Centre international MATCH et
Association québécoise des organismes de coopération
internationale (AQOCI), Un autre genre de développement, un
guide pratique sur les rapports femmes - hommes dans le développement,
août 1991.
* 10 E. HOFMANN,
L'approche genre dans la lutte contre la pauvreté : l'exemple
de la micro finance ; PUB, Bruxelles, 2003, p.4.
* 11 A titre d'exemple,
voir LACHAUD (1999).
* 12 Basés sur les
intérêts pratiques et stratégiques d'après MOLYNEUX
(1985).
* 13 YOUNG (1997).
* 14 Nous
préférons utiliser le terme empowerment car il se traduit comme
«attribution de pouvoir»pour BISILLIAT J., `Introduction', in
BASILLIAT (1992) ou obtention de pouvoir pour JACQUET (1995)ou encore renforcer
le pouvoir ou pouvoir d'action pour certaines publications de la Banque
Mondiale et de l'UNIFEM.
* 15 Armand ZACHARIE,
Stratégie DSRP/PPTE en R.D.Congo, Centre National de
Coopération au Développement, Bruxelles, 2003, p 2.
* 16 Lire le mémoire
présenté par le gouvernement de la R.D.Congo à la
troisième conférence des nations unies sur les pays les moins
avancés tenu à Bruxelles, 14-20 mai 2001.
* 17 Cfr. MUKOKO Samba,
Forum sur la Contribution de la femme à la reconstruction de la
République Démocratique du Congo, septembre 1999.
* 18 Lire le mémoire
présenté par le gouvernement de la R.D.Congo Op. Cit. p. 26.
* 19 Cfr. MUKOKO Samba, Op.
cit. p. 27
* 20 Pilon Marc, Locoh
Thérèse, Vignikin Emilien et Vimard Patrice (dir.)
Ménages et familles en Afrique, Paris, CEPED, ENSEA, INS,
ORSTOM, URD, 1997.
* 21 INS, Population et
ménages Ménages et noyaux familiaux site
http://statbel.fgov.be/pub/d2/p204y2004_fr.pdf
* 22 Duchêne Josianne
(1995), Ménages et familles dans les pays industrialisés.
Questions de définitions, in Duchêne Josianne et Wunsch Guillaume,
Collecte et comparabilité des données démographiques
et sociales, Louvain-la-Neuve, Academia L'Harmattan, 183-216.
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