Nos remerciements vont à l'endroit de tous ceux
qui ont contribué à la réussite de ce travail, en
particulier à :
Monsieur Mourad AMAAROUFE
Plan :
Introduction
1ére partie ; présentation des
méthodologies de gestion des risques d'un projet
I- classification des méthodologies
de gestion des risques d'un projet
1) classifications liées à la nature
des informations manipulées
a) les approches quantitatives
b) les approches qualitatives
c) les approches spécifiques à une
ou plusieurs catégories d'objectifs du projet
2) classifications
liées à certaines caractéristiques des projets
étudiés
a) les approches utilisables lors de le
définitions ou encours d'exécution du projet
b) les approches relatives aux projets à
coûts contrôlés ou aux projets à rentabilité
contrôlée
c) Les approches relatives aux
projets pilotés en «dérive» ou en «stop or
go»
II- analyse des méthodologies de gestion
des risques d'un projet
1) les techniques de recueil de
données
2) le processus de
traitement des données
III -avantages et limites des
méthodologies de gestion des risques d'un
2éme partie ; Processus de gestion des
risques
I- Identification des risques
1) Établissement d'un
référentiel
2) Identification continue des
risques
II- Analyse des risques
1) L'évaluation des attributs des
risques
2) la classification et la consolidation des risques
3) L'ordonnancement des risques en fonction
de leur priorité
III- Planification des
risques
IV- Suivi des risques
V- Contrôle des
risques
VI- Communication des
risques
1) Attitude individuelle face aux
risques
3) Culture organisationnelle
2) Nature des groupes
Conclusion
Introduction
La complexité, l'incertitude et l'extrême
concurrence de l'environnement économique et industriel, dans lequel les
entreprises évoluent aujourd'hui; de même que les
difficultés rencontrées dans le management de leurs projets, sont
à l'origine de nouveaux défis et de problèmes croissants.
Il n'est pas rare de voir des projets aboutir à des échecs graves
et coûteux, à une dégradation ou à une remise en
cause de leurs principaux objectifs (coûts, délais et performances
techniques), et parfois à leur abandon pur et simple. C'est pourquoi, la
gestion des risques dans les projets est devenue ces dernières
années, pour beaucoup d'entreprises une préoccupation majeure.
Devant ce constat, il devient indispensable, voire
impératif, pour les différentes personnes chargées de
conduire des projets de mieux comprendre les risques potentiels associés
à leurs projets et d'intégrer la gestion des risques dans le
processus global de gestion des projets. La gestion des risques, permet de
connaître l'évolution du risque tout au long du projet, elle
s'appuie généralement sur un processus continu et itératif
qui vise successivement à identifier et analyser les risques encourus,
à les évaluer et à les hiérarchiser, à
envisager les parades nécessaires et enfin à les suivre et
à les contrôler.
Toutefois l'analyse que nous avons pu faire des pratiques de
gestion des risques dans les projets, révèle que la
classification des risques est Le besoin de systèmes de classification
des risques a été soulevée depuis plusieurs années
par différentes organisations (notamment AAA American Academy of
Actuaries en 1980). Différents systèmes de classification, ont
été développés durant ces dernières
années; ces systèmes sont vitaux pour assurer la réussite
des projets.
Néanmoins ces systèmes sont basés sur des
classifications quantitatives essentiellement statistiques fondées sur
l'analyse du coût et des délais. Alors qu'une classification dont
on ne peut ignorer l'importance a été négligée,
cette dernière relève du domaine de l'intelligence artificielle
et comporte une classification des connaissances sur les risques permettant de
générer les concepts du domaine et d'en maîtriser le
vocabulaire. Les systèmes de classification quantitative ne peuvent
s'appliquer à une classification des connaissances sur les risques
permettant de définir un lexique du domaine. Pour trouver les
propriétés, les classes, et définir un lexique du domaine
de gestion des risques dans les projets on s'intéresse à une
approche terminologique. Or dans certains domaines, notamment les risques, il
n'y a pas de terminologie unifiée disponible permettant de faire cette
classification. Il existe en fait plusieurs terminologies; certaines venant de
la recherche (citations), des métiers (Risk Manager, Risk Controller,
etc.). Du fait de leurs expériences passées de leurs formations
et de leurs besoins différents, les membres d'un projet peuvent
émettre des points de vue différents sur un même sujet; ils
peuvent utiliser des jargons différents, et reposer sur des concepts,
des schémas et des méthodes qui peuvent se recouvrir ou
être incompatibles, le manque d'une compréhension partagée
a pour conséquence une mauvaise communication. Pour ces raisons il s'est
avéré indispensable de travailler sur une classification
thématique des risques pour aboutir à une aide à la
normalisation du vocabulaire utilisé, et travailler sur les concepts
plutôt que sur les mots clé dont le sens varie d'une personne
à une autre. Donc le but est de trouver une terminologie unifiée
pour une classification des risques permettant une identification, une
meilleure exploitation des risques ainsi qu'une réduction, voire une
élimination de la confusion conceptuelle et terminologique et tendre
vers une compréhension partagée. Il s'agit de bâtir une
méthodologie ascendante qui part de textes et qui construit de
manière incrémentale les connaissances linguistiques liées
au domaine, afin d'acquérir les concepts et les relations entre ces
concepts permettant la définition d'une ontologie du domaine de gestion
des risques dans les projets. Dans un premier temps, nous allons nous
intéresser à Présenter les méthodologies de gestion
Des risques, par la suite nous allons proposer une classification de processus
de gestion du risque d'un projet.
1ére partie :
Présentation des méthodologies de gestion Des risques d'un
projet
La gestion des «risques»
appliquée aux nouveaux projets et au lancement de produits
nouveaux est devenue aujourd'hui, pour bon nombre d'entreprises, l'une des
préoccupations majeures et un élément indispensable
à la réussite de leurs projets. Elle s'est traduite par la mise
au point et l'utilisation d'une grande variété d'approches
destinées à identifier, à quantifier et à
maîtriser les risques de leurs projets. Aussi, face à la
diversité des méthodes rencontrées aujourd'hui, il nous
est apparu nécessaire de faire un point sur leurs fondements
théoriques et sur leurs conditions d'utilisation.
Nous examinerons tout d'abord les différents types de
méthodes rencontrés. Nous énoncerons, ensuite, en nous
appuyant sur quelques pratiques originales mises au point et
expérimentées ces dernières années dans de grandes
entreprises, un certain nombre d'enseignements tirés des techniques de
recueil de données utilisées, du processus de traitement des
informations collectées, des résultats obtenus en fin de parcours
et des finalités poursuivies. Enfin, nous terminerons en exposant les
avantages que présente ce type de méthode et les limites
perçues.
I- Classifications des méthodologies de gestion
des risques d'un projet
L'analyse que nous avons menée conduit au constat qu'il
existe aujourd'hui une grande variété d'approches qui
diffèrent principalement selon la nature des informations
manipulées, mais également selon les caractéristiques des
projets auxquels elles se rapportent. Elle a permis, en outre, de proposer
plusieurs critères pertinents de classifications.
Avant même de présenter ce travail d'analyse
visant à préciser les différents types de méthodes
rencontrés, il convient de préciser que :
- Il existe une grande variété de classements
possibles et que les classifications proposées ne sont pas les seules
existantes. Bon nombre de typologies complémentaires auraient pu
également être utilisées. Ces classifications ont
été choisies, car elles nous semblent être les plus
significatives et celles qui expliquent le mieux la diversité des
méthodes rencontrées.
- Tous les éléments de typologie que nous allons
utiliser ne sont pas de même niveau. Certains d'entre eux ne
correspondent qu'à un niveau d'analyse plus fin et sont obtenus en
suivant un raisonnement de décomposition progressive. C'est le cas par
exemple des approches relatives aux projets à «rentabilité
contrôlée»qui peuvent être différenciées
également selon la logique de pilotage adoptée : les approches
relatives aux projets pilotés «en dérive» (lorsque l'on
sait, dès le départ, que le projet a de bonnes chances d'aboutir,
mais on ne sait pas où et quand) ou aux projets pilotés en
«stop or go» (lorsque le projet peut être abandonné lors
de son exécution).
- Elles ne sont pas exclusives, certaines méthodes
combinant plusieurs types d'approches (une approche peut être utilisable
aussi bien lors de la définition du projet qu'au cours de son
exécution). Elles peuvent être appliquées de façon
combinée dans des dosages variables, pour constituer une méthode
générale.
1) Classifications liées à la nature des
informations manipulées
En premier lieu, nous pouvons distinguer les méthodes
existantes selon la nature des données recueillies.
Nous Pouvons distinguer ainsi les : Les approches
«quantitatives» Les approches«qualitatives.
Une autre distinction possible réside dans la nature
des résultats obtenus (les «outputs»). Mais cette distinction
ne nous paraît pas significative en raison de la possibilité qu'il
y a parfois de transformer des données quantitatives en données
qualitatives et inversement. En effet, nous constatons que certaines
méthodes étudiées permettent de transformer les
données chiffrées recueillies en données qualitatives afin
d'énoncer quelques recommandations (comme le niveau de risque sur
l'estimation du coût d'un projet). D'autres, au contraire, permettent de
transformer les données qualitatives recueillies en données
chiffrées, par un système de cotation, pour obtenir des
indicateurs numériques (comme «l'indice de
criticité»des risques).
a) Les approches «quantitatives»
Qui reposent essentiellement sur le recueil de
données quantitatives, c'est-à-dire de mesures (comme les valeurs
minimales, probables et maximales du montant des coûts ou de la
durée des tâches d'un projet) et éventuellement d'items
qualitatifs (comme les facteurs d'incertitude qui peuvent être à
l'origine de la variation d'un poste de coût).
Une deuxième classification possible consiste à
distinguer les approches quantitatives selon : Les approches
quantitatives «déterministes» ou «simulatoires».
· Les approches quantitatives
simulatoires
Qui conduisent à une analyse probabiliste de certains
paramètres clés du projet (comme sa durée, son coût
ou la probabilité que ses tâche ont d'être
«critiques».En général, ces approches requièrent
un traitement sophistiqué impliquant le choix d'une distribution
statistique et faisant appel à des techniques simulatoires
comme le recours à la méthode
de«Monte-Carlo»1(*)
pour obtenir la distribution de probabilités de la durée ou
du coût du projet.
Les approches quantitatives déterministes
Qui permettent d'analyser certains paramètres
clés du projet par déduction sur la base d'un raisonnement
mathématique. Ces approches peuvent faire appel à des
règles de calcul relativement simples (comme l'utilisation de
la formule suivante : (durée minimale + 4xdurée probable +
durée maximale)/6, pour calculer la durée moyenne des
tâches du projet) ou à des principes plus
élaborés (comme l'utilisation de la loi Bêta et du
Théorème de la Limite Centrale2(*) pour définir la distribution de
probabilités de la durée minimale d'exécution du projet et
donc de calculer la probabilité qu'il a de dépasser un seuil
donné . Elles peuvent être fondées également sur
l'utilisation d'équations différentielles (pour évaluer,
par exemple, les provisions pour imprévus à affecter à
chacune des tâches du projet).
La spécificité de ces deux approches
réside dans le traitement de données brutes et essentiellement
quantitatives afin d'obtenir, par analyse mathématique ou par
simulation, des données plus élaborées. De plus, il faut
distinguer les approches simulatoires fondées sur une «logique de
scénario», négation même de l'analyse de risques
puisqu'un seul scénario est examiné à chaque fois, et les
approches simulatoires fondées sur un processus stochastique3(*) qui, au contraire, permettent de
combiner plusieurs scénarios à la fois. Enfin, certaines
approches reposent sur l'hypothèse selon laquelle les variables
analysées sont indépendantes alors que d'autres cherchent
à définir cette dépendance entre les variables par
l'affectation d'un coefficient de corrélation.
b) Les approches
qualitatives
Qui reposent sur un recueil de données
exclusivement qualitatives, c'est-à-dire d'items
qualitatifs (comme les sources de risque ou les critères
de succès d'un projet), de réponses à des
questions dichotomiques («le projet est-il risqué ou non ?»)
Ou de jugements portés à partir d'une échelle
graduée (comme l'évaluation du niveau de gravité des
conséquences d'un risque identifié).De la même
manière, les approches qualitatives peuvent se subdiviser en deux
catégories distinctes selon la logique de reproductibilité des
données recueillies, à savoir :
· Les approches
qualitatives «génériques»
qui s'appuient sur des concepts applicables à
l'ensemble des projets, des entreprises ou des secteurs
d'activités , avec un intérêt plus ou moins grand ; elles
permettent de faire un diagnostic à l'aide d'un canevas
préétabli pour n'importe quel projet.
· Les approches
qualitatives«dédiées»
Qui utilisent des concepts
spécifiques à la nature du projet, à
l'entreprise ou au secteur d'activités d'appartenance
et qui permettent uniquement de faire un diagnostic
du projet étudié.
La spécificité de ces deux approches
réside dans la manipulation de données essentiellement
qualitatives, sans aucun traitement particulier, en vue d'élaborer un
diagnostic ou de juger du niveau de risque global d'un projet. Cependant, ce
n'est pas parce qu'on a un traitement numérique que l'on n'est pas sur
une démarche qualitative. En effet, il existe des approches qui
permettent de hiérarchiser les items manipulés en recourant
à un système de cotation.
c) Les approches spécifiques à une ou
plusieurs catégories d'objectifs du projet
Enfin, la dernière classification liée à
la nature des informations manipulées consiste à
différencier les méthodes existantes selon :
· les objectifs du projet
analysés
À savoir : les coûts, les délais ou les
spécifications techniques. En effet, il convient de constater que chaque
catégorie d'objectifs d'un projet connaît ses propres
problèmes de risque et fait l'objet d'approches spécifiques :
· L'analyse du risque de dépassement des
coûts
s'effectue non seulement en cours d'exécution en
faisant appel aux techniques de contrôle de gestion, mais peut se faire
également lors de la définition du projet en faisant appel
à des grilles d'analyse qualitative ou à une approche
quantitative du risque.
· L'analyse du risque de non-respect des
spécifications techniques
Peut être facilitée par une approche qualitative
du risque.
· L'analyse du risque de non-respect des
délais
S'effectue classiquement en recourant à des approches
quantitatives de type déterministe ou simulatoires.
Notons enfin que :
- Les approches proposées ne sont pas exclusives. Elles
peuvent prendre en compte une seule ou plusieurs catégories
d'objectifs.
- Dans la pratique, nous constatons que les délais et
les coûts sont naturellement les objectifs les plus
privilégiés par les responsables de projet dans le suivi de leur
projet (le suivi des spécifications techniques étant
généralement réalisé par les experts techniques).
C'est ce qui peut expliquer pourquoi, parmi les nombreuses méthodes qui
ont été développées dans les entreprises ces
dernières années, très peu d'entre elles s'attachent
à suivre précisément les spécifications techniques
du projet.
- Il est important de souligner que le responsable d'un
projet, en focalisant trop son attention sur les risques mettant en
péril une catégorie d'objectifs, risque de perdre de vue les
autres objectifs du projet.
- Certaines approches intègrent même des
informations supplémentaires. Elles visent à prendre en compte
également les risques pouvant conduire à une perte d'image de
marque, à un accident humain ou à une destruction
matérielle.
2) Classifications liées à certaines
caractéristiques des projets étudiés
Le second type de classifications proposé
(illustré à la figure 2, page...) repose, quant à lui, sur
certaines caractéristiques des projets étudiés.
a) Les approches utilisables lors de la
définition ou en cours d'exécution du projet
La première classification liée aux
caractéristiques des projets étudiés consiste à
séparer les méthodes rencontrées en fonction de la phase
d'avancement dans laquelle le projet doit se trouver
pour qu'elles puissent être utilisées. Nous
distinguons ainsi :
· Les approches utilisables lors
de la définition du projet
Qui visent essentiellement à mettre en place des
actions préventives.
· Les approches utilisables en cours
d'exécution du projet
Et visant principalement à mettre en place des actions
correctives.
Il convient d'ajouter également que :
- Les approches quantitatives de type simulatoires sont des
approches surtout utilisées en phase de définition du projet.
- Certaines méthodes peuvent être
utilisées aussi bien en phase de définition qu'en phase
d'exécution du projet.
- Certaines démarches, pour être utilisables lors
de la définition du projet, nécessitent en général
que les objectifs du projet soient figés, que le travail à
effectuer soit techniquement défini et qu'un ordonnancement soit
arrêté.
b) Les approches relatives aux projets à
coûts contrôlés ou aux projets à rentabilité
contrôlée
Une autre distinction possible permet d'opposer les
méthodes de gestion des risques selon la place du client par rapport au
projet et plus particulièrement, selon la manière dont les
objectifs du projet sont négociés et les possibilités
d'une renégociation ultérieure. Elle permet de distinguer ainsi
:
· Les approches relatives aux projets à
coûts contrôlés
Caractérisés par l'existence d'un client
parfaitement connu avec lequel les objectifs du projet sont
négociés, c'est-à-dire les méthodes qui vont aider
à négocier les objectifs du projet ou qui vont permettre de
s'assurer que les objectifs ne seront pas remis en cause.
· Les approches relatives aux
projets à rentabilité contrôlée
(Caractérisés par l'existence de clients
potentiels), c'est-à-dire les méthodes permettant de s'assurer,
tout au long du projet, que les dérives constatées ne
compromettent pas la réussite du projet.
c) Les approches relatives aux projets pilotés
en «dérive» ou en «stop or go»
Dans le cadre des projets à rentabilité
contrôlée, une distinction supplémentaire peut être
apportée. Elle consiste à différencier ces méthodes
selon la logique de pilotage adoptée pour le projet
· Les approches relatives aux projets
pilotés en dérive
c'est-à-dire les méthodes
qui ont été développées en vue de mesurer et
juger,tout au long du déroulement du projet, les écarts par
rapport aux prévisions initiales.
· Les approches relatives aux
projets pilotés en «stop or go»
C'est-à-dire les méthodes qui ont
été développées en vue d'aider le responsable de
projet et sa hiérarchie à évaluer, lors de ses
différentes phases, la possibilité que le projet ne
s'exécute pas conformément aux prévisions, et à
décider ou non de son abandon. Cette distinction n'est en principe
applicable que pour les projets à rentabilité
contrôlée. Il existe cependant des exceptions où les
modalités de pilotage en «stop or go» ont été
appliquées sur des projets à coûts
contrôlés.
Toutefois, il convient de noter que :
- Certaines méthodes sont lourdes à mettre en
oeuvre et ne se justifient réellement que pour des projets de grande
envergure.
- Les méthodes élaborées sont en
général dédiées à un type de projet
particulier, mais elles peuvent parfois être transposables sans trop de
difficultés à d'autres types.
- La transposition d'un type à l'autre n'est pas
toujours possible car cela nécessite une stabilité suffisante de
l'environnement général des projets réalisés et un
minimum de reproductibilité des expériences acquises.
- L'entreprise peut ne pas être homogène. Par
conséquent, le secteur d'activités de l'entreprise n'implique pas
forcément un type de projet particulier.
II- Analyse des méthodologies de gestion des
risques projet
Il paraît important pour les responsables de projet, non
seulement de bien cerner les risques potentiels inhérents à leur
projet, mais également de les évaluer et de les
hiérarchiser. Pour ce faire, ils doivent recourir à des outils et
à des méthodes d'analyse et de prévention dont les
finalités, les fondements théoriques et les conditions
d'utilisation sont très variables. Dans ce qui suit on
s'intéresseras à analyser les méthodologies de gestion des
risque (techniques de recueil de données, le processus de traitement des
données, les résultats obtenus et les finalités
poursuivies).
1) Les techniques de recueil de données
Pour pouvoir être utilisées, la plupart de ces
méthodes nécessitent, au préalable, de recueillir
auprès des spécialistes concernés (responsables de projet,
ingénieurs d'affaires, experts techniques,...) un certain nombre de
données quantitatives et/ou qualitatives. Cela étant, nous
constatons que ces informations peuvent être collectées de
plusieurs manières :
· Par la constitution de groupes de
travail
Réunissant les experts des
divers domaines concernés (comme c'est le cas, pour la
méthode «AMDEC-Planning»4(*), élaborée et expérimentée
chez Renault, qui a conduit à la constitution d'un groupe de travail
pluridisciplinaire, composé d'un analyste qualité et
fiabilité, d'un analyste organisation et planification, d'un responsable
base roulante, d'un responsable architecture carrosserie, d'un responsable
bureau d'étude carrosserie et d'un responsable méthodes
carrosserie.
· Par la réalisation d'interviews des
experts impliqués,
En posant les questions appropriées, en provoquant
leur expérience par exemple, la mise en oeuvre de la
méthode«ERA»5(*), chez Rhône-Poulenc qui nécessite de la
part des spécialistes concernés une estimation des variations
possibles du montant de chaque poste, de coût du projet, et une
identification des facteurs d'incertitude pouvant affecter chacun de ces
montants et en s'appuyant parfois sur l'utilisation d'un jeu de
grilles d'analyse comme les «grilles d'analyse qualitative du
risque» testées chez Renault ou de questionnaires
spécifiques pour guider la recherche des risques du projet .
· Par l'extraction de bases de données
Rassemblant les connaissances acquises sur les
différents projets déjà réalisés et sur leur
environnement.
Néanmoins, chacune de ces méthodes de collecte
présente un certain nombre d'inconvénients quant à la
pertinence et à la qualité des données recueillies :
- La première méthode, s'appuyant sur une
réflexion collective, permet d'obtenir des données plus
objectives et plus exhaustives, mais dont la pertinence est fortement
conditionnée par l'expérience des experts interrogés.
- La deuxième permet de prendre en compte des
données qui sont spécifiques au projet, mais qui peuvent
être biaisées par les conditions même du recueil
effectué et par l'objectivité des réponses
données.
- La troisième méthode repose sur
l'hypothèse selon laquelle les données requises sont disponibles
(ce qui suppose l'existence de procédures de capitalisation du
savoir-faire) et qu'elles sont facilement transposables.
2) Le processus de traitement des données
La spécificité des approches qualitatives
réside dans la manipulation d'informations essentiellement qualitatives,
sans aucun traitement particulier, en vue d'élaborer un diagnostic ou de
juger du niveau de risque global d'un projet. Cependant, l'existence traitement
numérique n'empêche pas d'être sur une démarche
qualitative. En effet, il existe des approches (en particulier celles qui
reposent sur l'application des techniques de «l'AMDEC») qui
permettent de hiérarchiser les données qualitatives recueillies
par un système de cotation consistant à :
· Calculer un indicateur numérique
à partir d'autres indicateurs
Par exemple, dans« la Méthodologie de prise en
compte du risque»6(*)
chez Merlin Gerin, chaque risque identifié donne lieu à la
détermination d'un coefficient de criticité obtenu en faisant le
produit de trois paramètres pondérés selon une
échelle allant de 1 à 4 : sa probabilité d'apparition, sa
probabilité de non détection et la gravité de ses
conséquences sur chaque objectif majeur du projet pris
indépendamment. De plus, l'estimation de la gravité d'un risque
repose non seulement sur l'attribution d'une note, mais également sur
l'affectation pour chaque objectif (délai de mise sur le marché,
poids des coûts, poids des performances et coût du projet) d'un
coefficient de pondération variant en fonction du projet).
· Attribuer une note à partir d'une
échelle de valeurs
par exemple, dans la méthode «ARP»7(*), la criticité des
fonctionnalités, pour chaque type de conséquences
envisagé, est estimée au moyen d'une échelle
graduée allant de 1 : risque faible à 4 : risque majeur. Par
ailleurs, la spécificité des approches quantitatives
réside dans le traitement d'informations brutes et essentiellement
quantitatives afin d'obtenir, par analyse mathématique ou par
simulation, des informations plus élaborées.
Néanmoins, il convient de noter qu'il existe des
approches qui conduisent à transformer les données
chiffrées recueillies en données qualitatives pour faire un
diagnostic ou énoncer des recommandations (comme la «méthode
de fixation du montant des imprévus»8(*)).
Il convient d'ajouter également que :
-La plupart des approches quantitatives reposent sur
l'utilisation de la méthode de Monte-Carlo
pour obtenir par simulation la distribution de
probabilités du coût (comme la méthode «ERA» qui
permet de simuler les variations possibles du montant de chaque poste de
coût et de déterminer ainsi la variation du coût global qui
peut en résulter) ou de la durée du projet ou encore de la
probabilité qu'une tâche a d'être critique
- Les démarches simulatoires reposent essentiellement
sur le choix d'une distribution de probabilités de la variable
étudiée et de ses paramètres De plus, compte tenu du
caractère très intuitif des informations recueillies, il est
difficile de justifier objectivement le choix d'une de ces distributions et de
prétendre que c'est telle distribution avec tels paramètres qui
est la plus pertinente, tout au plus peut-on justifier le choix d'une
distribution sans mode (loi uniforme) ou celui d'une distribution modale (loi
Bêta, loi Normale Tronquée, loi Triangulaire).
- Certaines méthodes, en raison de l'importance du
temps de calcul, des techniques sur lesquelles elles se fondent ou en vue d'une
meilleure capitalisation des expériences acquises, nécessitent
l'utilisation d'un outil informatique spécifique (comme les progiciels
«ERA», «TOPSI»,...) ou d'outils disponibles sur le
marché permettant de procéder à des analyses plus
poussées (comme les logiciels «Monte-Carlo 3.0»).
3) Les résultats obtenus
Les principaux résultats obtenus sont les suivants :
- Des typologies de risques
définies à partir de multiples critères (les
conséquences engendrées, la phase d'avancement, l'environnement
technique, le contexte industriel, les ressources mobilisées,...) et
formalisées sous forme de catalogue ou encore de représentations
arborescentes (comme «l'arbre de garanties contre les risques»
utilisé dans le cadre de la méthode
«AMDEC-Planning»).
- Des estimations plus fines de la distribution de
probabilités du coût (comme dans la méthode
«ERA») ou de la durée du projet
(comme dans «l'approche simulatoire stochastique du risque
délai»9(*)),
représentées sous forme d'histogrammes ou de courbes.
- Des actions correctives et/ou préventives
à mettre en oeuvre afin de détecter et mettre sous
contrôle les risques identifiés.
- Des plannings dans lesquels
figurent de nouvelles tâches destinées à prévenir
les risques identifiés (comme dans la méthode
«AMDEC-Planning»).
4) Les finalités poursuivies.
Même s'il est possible d'identifier une finalité
générale pour l'ensemble de ces méthodes, à savoir
«la prise en compte et la maîtrise des risques susceptibles de se
produire», force est de constater qu'elles poursuivent des objectifs
différents :
- Faire un diagnostic préétabli du projet
à partir d'items hiérarchisés et non transposables.
- Faire un diagnostic préétabli du projet
à partir d'items non transposables.
- Faire un diagnostic du projet à partir d'items
hiérarchisés et transposables.
- Faire un diagnostic du projet à partir d'items
transposables.
- Faire une analyse comparative de certains paramètres
clés du projet.
- Faire un diagnostic et des recommandations sur certains
paramètres clés du projet.
- Faire une analyse probabiliste de certains paramètres
clés du projet.
III- Avantages et limites des méthodologies de
gestion des risques d'un projet
L'analyse des diverses méthodologies
étudiées nous a permis d'en retirer les avantages
suivants :
- Elles permettent d'étudier un certain nombre de
simulations et d'envisager des scénarios préventifs pour
atteindre les objectifs du projet.
- Elles conduisent à une meilleure maîtrise des
objectifs de spécifications techniques, de coûts et/ou de
délais d'un projet grâce à l'analyse systématique
et/ou à l'évaluation des risques susceptibles de conduire
à leur dégradation ou à leur remise en cause.
- Elles favorisent la mise en commun d'expériences,
l'accumulation de connaissances et la constitution de bases historiques des
risques rencontrés sur les projets antérieurs et des actions
mises en oeuvre pour tenter de les maîtriser.
- Elles permettent une hiérarchisation des risques (par
l'affinement de la notion de criticité des tâches et de
«chemins sub-critiques»10(*)) et de ne pas tous les traiter de manière
homogène.
- Elles constituent un effort intéressant de
réflexion collective et peuvent être utilisées comme
support d'animation de groupes d'experts.
- Elles soulignent l'importance du développement d'une
culture de gestion du risque.
- Elles contribuent à l'amélioration de la
communication et à la concertation entre les différents acteurs
du projet sur les travaux à réaliser.
- Elles peuvent servir d'aide-mémoire et aider chaque
responsable de projet à passer en revue les causes de risque qui
surviennent systématiquement d'un projet à l'autre.
Toutefois, ces méthodes, sous leurs différentes
formes, présentent également quelques limites qu'il convient de
garder à l'esprit :
- La validité des résultats obtenus est
conditionnée très largement par les conditions de recueil et le
choix des informations nécessaires (par exemple, la précision des
résultats obtenus par les méthodes quantitatives simulatoires
dépend largement de la distribution de probabilités retenue et du
nombre de simulations réalisées).
- Les approches quantitatives ne reposent sur aucune analyse
causale et ne donnent aucune indication pour guider l'action.
- Elles sont plus ou moins sophistiquées et peuvent
être, par conséquent, plus ou moins lourdes à mettre en
oeuvre.
- Leur efficacité requiert une expérience
minimale et repose sur le postulat qu'il existe une stabilité suffisante
dans le découpage et le développement des projets pour permettre
une, transposition de la réalité la plus fidèle
possible.
- Elles accordent une très grande importance aux
expériences vécues dans le diagnostic des risques et dans le
choix des solutions à mettre en oeuvre. Elles risquent ainsi de conduire
à une rigidité des comportements et de la
réactivité face à des situations de risque, en
privilégiant des réactions connues et répertoriées,
dont l'efficacité reste à prouver pour les nouveaux projets.
- Elles reposent exclusivement sur les compétences,
l'intuition et la disponibilité des acteurs.
Notant enfin que les classification et les
méthodologies déjà vu en première partie ne sont
pas commune à tout les projets. Il reste au dirigeant selon leurs vision
au projet de choisir la méthodes la plus efficace pour gérer le
risque une fois identifier. Raison pour la quelle nous nous
intéresserons dans une seconde partie d'analyser le processus de la
gestion des risque à noter (identification, analyse...).
2éme partie : processus de gestion des
risque d'un projet
Le schéma suivant présente les six phases de
gestion des risques retenues dans cette partie pour présenter le
processus de gestion des risques.
Pour chacune des six phases, vous trouverez : une
présentation synthétique, une présentation
détaillée, des témoignages, des diagramme simplifiant les
processus présenter.
En résumé, les six phases de la gestion des risques
s'effectuent tour à tour tout au long d'un projet. Elles se lisent dans
le sens des aiguilles d'une montre.
Processus de gestion
des risques
I -L'identification des risques
L'identification des risques vise à repérer les
problèmes potentiels avant qu'ils ne se transforment en problèmes
réels et à inclure cette information dans le processus de gestion
de projet. La phase d'identification permet de formuler les
énoncés de risques et d'identifier leur information contextuelle.
L'énoncé de risque et l'information contextuelle
à ce risque peuvent être précisés en
répondant aux trois questions suivantes :
§ Quelles sont les conditions ou les symptômes qui
font qu'un risque est ce qu'il est, c'est-à-dire un problème en
attente de circonstances qui lui permettront de se matérialiser ?
§ Pourquoi est-ce un risque, autrement dit quel impact
aura ce risque s'il survient ?
§ D'où vient le risque, autrement dit quelles sont
les causes des conditions ou des symptômes observés ?
Une gestion efficace des risques implique un processus continu
d'identification. En effet, de nouveaux risques sont susceptibles de survenir
au cours de la réalisation du projet. Une communication libre est
également requise pour l'identification des risques et ce, afin
d'encourager tous les intervenants du projet à communiquer les
problèmes potentiels qu'ils entrevoient, à partir d'une vision
orientée vers l'avenir du produit ou du service faisant l'objet du
projet. Bien qu'une contribution individuelle joue un rôle dans cette
identification, les échanges favorisés par un travail
d'équipe permettent une meilleure compréhension du projet et une
identification plus précise et plus exhaustive des risques auxquels il
est exposé.
Les entrées et les sorties de la phase d'identification
sont présentées dans le diagramme suivant :
Détail de la phase d'identification
Les entrées de la phase d'identification regroupent les
incertitudes individuelles et celles des groupes vis-à-vis du projet,
ainsi que les données du projet susceptibles de moduler les incertitudes
exprimées. Une liste de contrôle énumérant les
principaux risques auxquels un projet est exposé, en fonction de la
nature et de l'envergure de celui-ci, pourra également constituer une
entrée à cette phase. Par ailleurs, si le processus de gestion
des risques est déjà institutionnalisé dans
l'organisation, il est possible qu'un répertoire de risques soit
disponible. Ce répertoire de risques fournira des informations relatives
aux risques qui ont été identifiés dans des projets
complétés ou en cours.
À partir de ces entrées, la phase
d'identification consiste à énoncer et à documenter les
risques ainsi que l'information permettant de comprendre le contexte dans
lequel ils s'inscrivent. Une liste des risques est ensuite
préparée afin de résumer les risques susceptibles de
survenir au cours de la réalisation du projet.
Il est également souhaitable d'établir
immédiatement un répertoire dans lequel ces risques seront
consignés pour une consultation future.
L'identification des risques est réalisée d'une
part par l'établissement d'un référentiel et d'autre part
par une identification en mode continu des risques, la façon de faire
variant pour atteindre un même objectif. L'établissement d'un
référentiel permet notamment d'établir une vision
partagée des risques auxquels le projet est exposé et facilite
grandement l'identification en mode continu des risques par chacun des
intervenants tout au long du projet.
1) Établissement d'un référentiel
L'établissement d'un référentiel permet
de :
§ Créer un cadre de travail commun pour
réaliser la gestion des risques;
§ Fournir au chef de projet une vue globale de
l'état de son projet.
Un référentiel peut être établi :
§ Au début du projet;
§ Périodiquement au cours du projet (annuellement,
semestriellement, etc.);
§ Au cours des revues formelles de l'état
d'avancement du projet;
§ À la suite d'un événement
important dans le projet;
§ À la suite de l'assignation d'un nouveau chef de
projet.
Il est également souhaitable que l'établissement
d'un référentiel soit réalisé par des intervenants
indépendants du projet, afin d'assurer une identification libre de toute
contrainte. Une fois le référentiel établi, les risques
résultants seront gérés au fur et à mesure que leur
priorité le justifie et de nouveaux risques seront vraisemblablement
identifiés. Les risques en question seront probablement pris en compte
par plusieurs intervenants. Cependant, à mesure de l'avancement des
travaux, ces intervenants sont susceptibles de perdre la vue d'ensemble des
obstacles auxquels le projet peut être confronté.
L'établissement d'un référentiel permet
donc de faire le point sur les problèmes potentiels auxquels le projet
est exposé et d'en informer tous les intervenants afin de partager une
vision commune.
2) Identification continue des risques
L'identification en mode continu des risques consiste à
identifier les problèmes susceptibles d'entraver la réalisation
du projet au fur et à mesure qu'ils sont repérés par les
personnes ou les groupes dans le cadre de leur travail quotidien. Cette
identification devrait être intégrée aux activités
de gestion de projet. Ainsi, dans les rapports d'avancement, une section
devrait être spécifiquement dédiée aux risques
auxquels le projet est exposé.
Par ailleurs, l'utilisation de formulaires permettant aux
membres de l'équipe de projet de communiquer aux intervenants
concernés les risques entrevus permettra d'institutionnaliser rapidement
une démarche d'identification. De tels mécanismes,
régulièrement mis en oeuvre, permettront de rapporter les
anomalies détectées dans un système et, en
conséquence, de faire la demande des changements souhaitables. La liste
de contrôle pour l'identification des risques en développement et
en entretien de systèmes constitue un point de départ à
cet égard.
L'établissement d'un référentiel
constitue l'étape charnière de la phase d'identification des
risques dans la mesure où elle donne le ton à l'identification
des risques pour la suite du projet. Dans un mode continu d'identification des
risques, ceux-ci sont susceptibles d'être identifiés sur une base
individuelle, en faisant intervenir un nombre limité d'intervenants.
L'établissement périodique d'un référentiel permet
de partager cette information tout au long du projet et de la compléter
par des informations additionnelles fournies par les autres intervenants.
Lorsqu'un référentiel est établi par
l'entremise de cette approche, une attention particulière doit
être portée aux points suivants :
1. Choisissez les participants susceptibles de fournir
l'information pertinente. Le chef du projet pour lequel le
référentiel est établi ainsi que les gestionnaires
assumant l'imputabilité du projet pourront contribuer à
identifier ces participants.
2. Assurez-vous que les participants à une même
entrevue ne sont liés par aucune relation hiérarchique (par
exemple, un participant et son supérieur dans la même entrevue) et
qu'il n'existe pas de conflits de personnalité entre eux, afin de
respecter le principe de communication libre.
3. Prévoyez une réunion de lancement à
laquelle les participants aux entrevues assisteront, afin de leur
présenter le déroulement de la démarche d'identification.
Il est également souhaitable que le chef de projet participe à
cette réunion afin d'inciter les participants à se sentir libre
d'exprimer leur opinion sur les risques qu'ils entrevoient au cours de la
réalisation du projet et du déploiement de l'application
résultante.
4. Planifiez plusieurs entrevues (au moins deux) impliquant
entre un et cinq participants chacune. La durée des entrevues est de
l'ordre de deux heures.
5. Utilisez la liste de contrôle pour l'identification
des risques en développement et en entretien de systèmes comme
point de départ, afin de préparer des scripts d'entrevue. Cette
liste pourra également être fournie aux participants. Ces derniers
pourront la conserver et mettre à profit l'information qu'elle contient
pour l'identification continue des risques.
6. Au début de chaque entrevue, présentez-vous
et rappelez aux participants l'objectif de la réunion, en
précisant que les informations recueillies seront consignées de
façon anonyme. Il est de mise de prévoir une entrevue avec le
chef de projet afin de recueillir son point de vue sur les risques auxquels son
projet est exposé. Des entrevues complémentaires sont
réalisées au besoin, afin de préciser les points qui
auraient fait l'objet d'opinions divergentes au cours des entrevues
précédentes.
7. Prenez des notes textuelles. Il peut être souhaitable
d'assigner des numéros aux participants afin de pouvoir se fixer des
points de repère lors de la consolidation des notes prises au cours des
entrevues.
8.À la fin de chaque journée, consolidez les
notes prises au cours des entrevues dans la section « Identification du
risque » des fiches de risque, en reformulant les risques pour qu'ils
soient aussi précis que possible, en portant une attention
particulière à ceux qui ont été identifiés
au cours d'entrevues distinctes.
9. Validez le contenu des fiches d'identification des risques
avec les participants lors de séances prévues à cet effet.
Le but de ces séances est de vous assurer que vous avez bien saisi les
informations fournies lors des entrevues, que les énoncés de
risques sont bien formulés et que des risques importants n'ont pas
été omis par inadvertance.
10. Consolidez l'information recueillie lors de séances
prévues à cet effet et remettez ensuite au chef de projet les
fiches d'identification des risques complétées.
II- Analyse de risque
La phase d'analyse vise à convertir les informations et
données sur le risque recueillies au cours de la phase d'identification.
Une fois cette analyse complétée, il sera alors possible, sur la
base des résultats obtenus, d'identifier une stratégie de
mitigation et de contingence pour chaque risque et de définir les
mesures appropriées.
Pour y arriver, la phase d'analyse doit inclure les trois
activités suivantes :
§ Une évaluation des attributs de chaque risque
notamment sa probabilité (ou sa fréquence), son impact s'il
survenait et le délai disponible avant de devoir faire quelque chose;
§ Une classification des risques identifiés afin
de définir un ensemble de mesures cohérentes pour les
gérer;
§ Un ordonnancement des risques en fonction de leur
priorité afin d'être en mesure de déterminer quels risques
seront abordés en premier.
La phase d'analyse des risques constitue un processus continu
d'examen des conditions et contraintes qui affectent le projet, des nouveaux
risques qui surviennent au cours de son déroulement et des
priorités qui évoluent. Une communication libre permet d'assurer
que l'analyse soit effectuée en tenant compte de toute l'information
disponible et contribue ainsi à établir un appui solide pour la
planification de mesures de mitigation et de contingence. Une vision
orientée vers l'avenir contribue à faire en sorte que l'analyse
soit effectuée en portant une attention particulière à
l'impact à long terme des risques. Finalement, une vision commune jointe
à une perspective globale permet d'analyser les risques dans un contexte
élargi à la clientèle visée par le produit ou le
service faisant l'objet du projet, aux besoins exprimés par la
clientèle et aux objectifs de l'organisation.
Les entrées et les sorties de la phase d'analyse sont
présentées dans le diagramme suivant :
Détail de la phase d'analyse
Les entrées de la phase d'analyse sont les fiches de
risque résultant de la phase d'identification et d'une liste des risques
qui constitue en quelque sorte la table des matières des fiches en
question.
À partir de ces entrées, une évaluation
de chaque risque est effectuée et à partir des résultats
obtenus, les risques sont classifiés selon des critères
préalablement établis et consolidés de façon
à faciliter l'identification de leurs liens de dépendance et
l'élaboration d'approches génériques de mitigation et de
contingence. Le niveau de détail avec lequel cette évaluation est
entreprise dépendra de l'importance du risque (un risque hautement
susceptible de se matérialiser et pour lequel l'impact est
élevé fera vraisemblablement l'objet d'une évaluation plus
détaillée) et correspondra à ce qui est nécessaire
et suffisant pour être en mesure d'identifier une stratégie de
mitigation et de contingence, de planifier les mesures subséquentes et
de faire le suivi de leur mise en oeuvre.
D'autres facteurs pourront être pris en
considération au besoin, par exemple la culture organisationnelle
(s'agit-il d'une organisation où la prise de risques est
encouragée ou s'agit-il d'une organisation hautement
hiérarchisée où les décisions doivent être
entérinées par le personnel aux échelons supérieurs
?), les directives internes, les normes en vigueur dans l'organisation et les
conditions imposées par le client.
Les sorties de la phase sont les fiches de risques
classifiées en fonction de critères d'analyse
pré-établis et la liste des risques qu'il faudra aborder dans un
premier temps. Les fiches en question sont rangées dans un
répertoire qui constituera en quelque sorte une banque de connaissances
sur les problèmes potentiels auxquels les projets entrepris par
l'organisation sont exposés.
Les trois activités de la phase d'analyse sont
décrites ci-après.
1) L'évaluation des attributs des risques
Les attributs d'un risque sont au nombre de trois, soit :
§ la probabilité (ou la fréquence) d'un
risque;
§ l'impact d'un risque;
§ le délai d'intervention avant l'impact d'un
risque.
v Probabilité (ou fréquence) d'un
risque
Le premier attribut caractérisant un risque est la
probabilité qu'il survienne. S'il s'agit d'un risque
opérationnel, c'est-à-dire d'un risque susceptible de se
répéter de projet en projet, on pourra également parler de
fréquence. Ainsi, au lieu de qualifier en termes de probabilité
le risque que les intervenants concernés ne soient pas informés
des événements qui les affectent au cours de la
réalisation du projet, on pourra qualifier l'événement de
chronique, occasionnel ou rare.
Exprimé en termes de probabilité, ceci est
équivalent à qualifier le fait que si un événement
significatif survient, la probabilité est très
élevée, faible ou très faible que les intervenants
concernés n'en soient pas informés. Une échelle permettant
d'évaluer la probabilité qu'un risque survienne est
illustrée ci-après. Cette probabilité peut être
exprimée par un énoncé d'incertitude, un ordinal ou une
valeur entre 0 et 1.
Qualitatif
|
Enoncé d'incertitude
|
Ordinaux
|
Quantitatif
|
Très élevé
Elevé
Moyen
Faible
Très faible
|
Presque certainement.
Très probable.
Probable,
Possible,
Probablement,
Sans doute.
Aléatoire,
Douteux,
Probablement pas.
Impossible,
Douteux,
Probablement pas.
Très improbable
Invraisemblable.
|
5
4
3
2
1
|
> 80 %
61 - 80 %
41- 60 %
21 - 40 %
0 - 20 %
|
Exemple d'échelle de probabilité
d'un risque
Une mise en garde s'impose en rapport avec l'utilisation
d'ordinaux pour représenter une probabilité : ceux-ci ne sont
généralement mis a contribution que pour associer une valeur
numérique à un énoncé d'incertitude. Une
probabilité ne peut en effet être supérieure à 1 ou
inférieure à 0.
v Impact d'un risque
Le deuxième attribut caractérisant un risque est
son impact, c'est-à-dire la perte subie si le risque survient. L'impact
est souvent exprimé par le montant (ou un terme qualifiant ce montant)
qu'une organisation est disposée à débourser afin
d'éviter que le risque se produise. Ce montant variera en fonction de la
criticité du risque et de facteurs non monétaires comme la
culture organisationnelle et la détérioration de l'image de
l'organisation si le risque survenait. Ainsi, dans le domaine de
l'énergie nucléaire, une entité aux Canada et aux
États-Unis sera généralement prête à
débourser 11 millions $ pour éviter un décès
dû à une fuite de matériel radioactif.
L'impact peut être évalué pour plusieurs
dimensions (impact budgétaire, impact sur le calendrier, impact sur la
performance du système, etc.), tel qu'illustré ci-après
pour des projets majeurs (durée de 2 ans et plus ou coût de 5 M $
et plus).
Général
|
Coût
|
Calendrier
|
Technique
|
Faible
Modéré
Elevé
Critique
|
Moins de 5 % de dépassement
Moins de 10 % de dépassement
Moins de 25 % de dépassement
25 % et plus de dépassement
|
Retard de 1 mois
Retard de moins de 3 mois
Retard de moins de 6 mois
Retard de plus de 6 mois
|
Peu d'impact sur la performance
Peu d'impact sur la performance
Grave impact sur la performance
Le projet ne peut être accompli
|
Exemple d'échelle d'impact d'un risque
Comme dans le cas de la probabilité, une valeur
numérique pourra être associée à un
énoncé d'impact afin de faciliter le calcul du degré
d'exposition au risque. Si une échelle de 1 (Très faible)
à 5 (Critique) est utilisée pour représenter l'impact dans
le tableau précédent, un risque pourra être
évalué comme étant Critique en termes de coût,
Modéré en termes de calendrier et Modéré en termes
de performance technique. Si l'importance relative du coût, du calendrier
et de la performance technique est respectivement égale à 0,5,
0,3 et 0,2 pour un projet donné, l'impact global est obtenu par la
relation suivante :
Impact global du risque = 0,5x5 + 0,3x3 + 0,2x3 = 4,0
(Élevé)
v Délai d'intervention avant impact d'un
risque
Le troisième attribut caractérisant un risque
est le délai disponible avant de devoir prendre une action quelconque.
Une échelle permettant d'exprimer le délai est illustrée
ci-après. Comme dans le cas de l'impact, une valeur numérique
pourra être associée à un énoncé de
délai afin de faciliter le calcul de la gravité du risque (par
exemple, 1 pour court terme, 2 pour moyen terme et 3 pour long terme). Ainsi,
plus le délai est faible, plus la gravité du risque est
élevée car cette situation indique que le délai
d'intervention avant l'impact d'un risque est d'autant plus court.
QANTITATIF
|
QUALITATIF
|
COURT TERME
MOYEN TERME
LONG TERME
|
1 MOIS
3 MOIS
6 MOIS
|
Exemple d'échelle de délai avant impact
d'un risque
L'attrait de l'utilisation d'ordinaux pour représenter
la probabilité, l'impact et le délai est que ceux-ci facilitent
le traitement des informations résultant de l'analyse des risques.
À la suite de la cueillette d'information pour un grand nombre de
projets, le traitement de ces ordinaux permet de dériver la distribution
des risques de façon à les caractériser statistiquement en
fonction du contexte dans lequel ils ont été gérés
(par exemple, être en mesure de prévoir que 5 risques pour
lesquels la probabilité a initialement été
évaluée entre 0,8 et 1, et dont l'impact est un
dépassement de coût évalué à 20% se
produiront au cours d'un projet donné, et que les mesures de mitigation
mises en oeuvre permettront de réduire les dépassements de
coût réels à 5% et leur probabilité à 0,4),
dans le but d'optimiser le processus de gestion des risques dans les projets
à venir.
2) La classification et la consolidation des risques
Les activités de classification et de consolidation
visent à évaluer un ensemble de risques et à
déterminer comment ils sont reliés entre eux. Les classes ou les
groupes résultants fournissent une perspective différente lors de
la planification de mesures de mitigation et de contingence. Ils facilitent
entre autres l'identification de risques récurrents et ils permettent de
réaliser des économies d'échelle au cours de la
planification en dérivant des mesures de mitigation et de contingence
pouvant être appropriées à la gestion de plusieurs risques
simultanément. L'activité de consolidation, en particulier,
permet de combiner les énoncés de risques mineurs dans le but
d'en arriver à un nouvel énoncé de risque et d'en
faciliter la gestion.
La classification des risques peut être
réalisée selon divers axes : leur source, le produit, la
composante ou le service affecté, la phase à laquelle ils sont
susceptibles de survenir, les groupes ayant la responsabilité de les
gérer, etc.
3) L'ordonnancement des risques en fonction de leur
priorité
L'ordonnancement des risques est effectué dans un
premier temps en calculant le degré d'exposition au risque (ER) par la
relation :
ER = (Probabilité associée au risque) x (Impact
du risque)
Une représentation du degré d'exposition au
risque à l'aide d'une échelle qualitative, tel qu'illustré
ci-après, facilite son interprétation et la communication des
risques pour lesquels des actions devraient être prises de façon
prioritaire.
Le degré d'exposition au risque constitue un premier
paramètre permettant d'ordonnancer les risques afin de déterminer
lesquels seront abordés en premier. Lorsque deux risques ont le
même degré d'exposition au risque, la gravité pourra
être utilisée pour réaliser un ordonnancement plus fin. La
gravité est déterminée par la relation :
Gravité = ER / Délai
Avec l'utilisation d'une échelle de 1 à 3 pour
représenter un délai variant de court terme à long terme,
la valeur numérique associée à la gravité sera
d'autant plus grande que le délai est court.
Si deux risques ont le même degré d'exposition au
risque et la même gravité, des paramètres
supplémentaires peuvent s'avérer nécessaires dans le but
de préciser leur ordonnancement. En effet, l'utilisation d'ordinaux ne
permet pas de mettre en évidence la densité des risques et leur
interaction s'ils se matérialisaient. Ainsi, dans le tableau
précédent, un risque probable dont l'impact est marginal a le
même degré d'exposition au risque qu'un risque improbable pour
lequel l'impact est catastrophique. L'effet du risque catastrophique pourra
être concentré sur une courte période de temps ou se faire
sentir à l'intérieur d'un périmètre limité
inapte à en absorber le choc, alors que l'effet du risque probable
pourra être réparti sur plusieurs événements
étalés dans le temps ou survenir plus ou moins
simultanément en plusieurs endroits différents plus aptes
à en absorber le choc individuellement. Par ailleurs, l'interaction de
plusieurs incidents découlant d'un risque probable dont l'impact est
marginal pourra faire en sorte que leur effet combiné dépasse
l'effet d'un risque catastrophique improbable.
La phase d'analyse des risques constitue une étape
charnière dans le processus de gestion des risques. En effet, en
l'absence d'une analyse suffisamment détaillée, la phase de
planification risque elle-même de s'étirer et de tourner en rond.
Une « bonne » analyse permettra de focaliser les efforts de
planification de mesures de mitigation et de contingence beaucoup plus
rapidement.
Il peut sembler attrayant de définir une phase
d'analyse complexe et de viser une quantification aussi précise que
possible des risques mis en évidence lors de la phase d'identification.
En pratique, il est souhaitable, dans un premier temps, de s'en tenir à
une approche d'analyse qualitative et de minimiser l'utilisation de
paramètres quantitatifs, à moins de bénéficier de
l'aide d'experts dans le domaine. Une fois que l'approche qualitative aura
été bien maîtrisée, il sera toujours temps de la
quantifier de façon graduelle. Plusieurs des organisations qui ont mis
en oeuvre depuis plusieurs années une gestion des risques en
développement d'applications s'en tiennent encore à une approche
largement qualitative.
La section « Analyse du risque »
intégrée à la fiche de risque fournie dans les gabarits
est recommandée dans le cadre de la mise en oeuvre de la phase
d'analyse. Dans le cadre de cette mise en oeuvre, une attention
particulière devrait être portée aux points suivants :
1. Assurez-vous de définir une méthode simple
à mettre en oeuvre. Vous aurez toujours l'occasion d'y ajouter des
détails plus tard.
2. Pour un projet donné, définissez au
préalable les échelles relatives à la probabilité
(ou la fréquence), à l'impact et au délai de façon
à ce que tous les risques soient analysés avec la même
échelle.
3.Pour l'échelle relative à l'impact,
rédigez un énoncé générique correspondant
à un impact catastrophique, un impact modéré, etc. dans
l'espace réservé à cette fin dans la section sur l'analyse
du risque. Illustrez l'énoncé générique avec des
exemples de ce que constitue, pour le projet, l'impact auquel
l'énoncé correspond. En pratique, il s'avère souvent plus
facile de commencer par identifier des exemples correspondant à un
impact donné et de rédiger ensuite un énoncé
résumant ces exemples.
4.Dans un premier temps, faites appel à un seul axe
qualifiant un nombre prédéterminé d'impacts et fournissez
des exemples de ce à quoi correspond pour le calendrier, le budget, la
performance, etc., un impact catastrophique, un impact critique, etc. Autrement
dit, évitez de définir des impacts selon plusieurs axes
(coût, calendrier, performance technique, etc.) et de devoir
pondérer chacun des axes dans le but de calculer l'impact moyen.
5. Si vous développez vos propres échelles de
priorité, d'impact et de délai, limitez le nombre de niveaux
à huit au maximum.
6. Demandez à deux ou trois intervenants susceptibles
de se prononcer sur la probabilité ou la fréquence d'un risque
donné, son impact et son délai. Passez en revue les
résultats et discutez avec eux de tout écart significatif, afin
d'en arriver à un consensus sur les attributs à assigner à
chaque risque.
7. Passez en revue le degré d'exposition au risque
assigné à chaque risque en fonction de son impact et de sa
probabilité. Il pourrait s'avérer nécessaire de
définir des critères d'ordonnancement supplémentaires afin
de tenir compte du fait que deux risques ayant le même degré
d'exposition au risque et la même gravité n'a pas
nécessairement les mêmes conséquences en raison de leur
densité et de leur interaction.
8. Afin de vérifier la justesse de l'analyse, il peut
s'avérer souhaitable de demander à plusieurs intervenants de
procéder à un ordonnancement des risques résultant de la
phase d'identification.
III- Planification des risques
La phase de la planification vise à planifier les
mesures de mitigation et, au besoin les mesures de contingence, qui permettront
de diminuer les risques identifiés au cours de la phase
d'identification.
Ultimement, les mesures de mitigation et les mesures de
contingence viseront à réduire la probabilité (ou la
fréquence) et l'impact de chaque risque, deux des attributs que la phase
d'analyse aura permis de déterminer.
La phase de planification doit permettre à chaque
intervenant du projet de répondre aux questions suivantes :
§ Ce risque me concerne-t-il ?
§ Que puis-je y faire ?
§ Jusqu'où dois-je aller et comment ?
Il est important de planifier efficacement et intelligemment.
La planification des mesures de mitigation et de contingence devrait comporter
autant de détails qu'il est nécessaire afin de pouvoir en retirer
des bénéfices. À cet égard, la sur planification
peut s'avérer aussi préjudiciable qu'un manque de planification,
car elle est susceptible de devenir une excuse pour ne rien faire.
Une planification efficace des risques constitue un processus
continu de mise au point des mesures de mitigation et de
contingence au fur et à mesure que de nouveaux risques se manifestent au
cours de la réalisation du projet. Une communication libre
et un travail d'équipe favorisent un échange de points
de vue qui contribuent à améliorer la qualité du contenu
des plans de mitigation; ceux-ci seront alors plus à même
d'être mis en oeuvre de façon concluante.
Cette planification fait appel à un processus de
gestion intégrée, en ce sens qu'elle doit s'harmoniser avec les
objectifs visés par le projet. Une vision commune du
produit ou du service faisant l'objet du projet jointe à une perspective
globale prenant en considération les besoins de la
clientèle et les objectifs de l'organisation dans laquelle le projet
s'inscrit, permettent de concevoir des mesures de mitigation et de contingence
qui tiennent compte des intérêts de la clientèle, du projet
lui-même et de l'organisation.
Finalement, une vision orientée vers l'avenir
prenant en considération les conséquences
associées aux risques contribue à faire en sorte que ceux-ci ne
dégénèrent pas en problèmes.
Les entrées et les sorties de la phase de planification
sont présentées dans le diagramme suivant :
Détail de la phase de
planification
Les entrées de la phase de planification sont les
fiches de risque issues de la phase d'analyse, ordonnées selon leur
priorité et classifiées selon les critères définis
au cours de l'analyse, l'information concernant les ressources assignées
au projet, ses contraintes et ses objectifs, et le répertoire de
risques. Ce dernier constitue une source d'informations utiles qui pourront
être mises à profit au cours de la planification, notamment dans
le cas où des risques similaires auraient déjà fait
l'objet de mesures de mitigation et de contingence dans des projets en cours ou
complétés.
À partir de ces entrées, les mesures de
mitigation et de contingence sont définies et circonscrites dans le
cadre d'une approche cohérente, leur portée est identifiée
et les responsabilités assignées.
Celles-ci incluent aussi bien les responsabilités
liées à la définition des mesures en question que celles
relatives à leur mise en oeuvre. La phase de planification se traduit
par des mesures de mitigation et de contingence qui peuvent être
intégrées aux fiches de risque correspondantes ou bien, si leur
envergure le justifie, faire l'objet de plans distincts. La mise à jour
du répertoire de risques est également effectuée.
Généralement, les fiches de risque sont
rassemblées dans une annexe à un document (le plan de gestion des
risques) dans lequel le processus de gestion des risques est décrit, la
façon dont ce processus est intégré à la gestion du
projet est exposée, les rôles et les responsabilités sont
présentés et le budget attribué à la gestion des
risques est réparti entre les activités des différentes
phases de gestion de risques incluant le suivi, le contrôle et la
communication. Ce document pourra être modifié à l'occasion
mais plus souvent qu'autrement, l'annexe constituée par les fiches de
risque fera l'objet des modifications les plus fréquentes.
La planification des mesures de mitigation et de contingence
d'un risque, peu importe sa nature et ses attributs, pourra s'appuyer sur l'une
des sept stratégies suivantes :
1. ACCEPTATION
Cette stratégie correspond à une action
concertée de « vivre avec » les conséquences d'un
risque si celui-ci survient. Elle peut être prise en considération
lorsqu'il est possible d'en assumer les pertes résultantes. Il pourra
s'agir, par exemple, d'opter pour un environnement de développement (ou
de paramétrage) donner tout en sachant qu'il comporte certaines lacunes
mais pour lequel il est facile de trouver des ressources compétentes.
Les mesures de mitigation et de contingence correspondant à une
stratégie d'acceptation consistent à ne rien faire pour
réduire le risque en question.
2. ÉVITEMENT
Cette stratégie vise l'élimination du risque. Il
s'agit, par exemple, de prendre la décision de ne pas entreprendre le
développement d'une fonctionnalité particulière pour une
application donnée. Elle est généralement prise en
considération dans le cas où il y a de grandes chances que la
situation soit perdante si le risque survient. Les mesures de mitigation et de
contingence correspondant à une stratégie d'évitement
consistent à accomplir les actions permettant d'éviter la
situation qui génère le risque.
3. PROTECTION
La stratégie de protection repose essentiellement sur
le développement de la redondance ou de la tolérance aux
défaillances. Elle peut être prise en considération quand
il s'avère indispensable de réduire l'impact d'un risque et quand
les mesures de mitigation et de contingence qui y sont associées sont
réalisables financièrement. L'approche de mitigation
découlant d'une stratégie de protection consiste à
concevoir les mesures qui conduiront à la redondance et à la
tolérance aux défaillances envisagées.
4. RÉDUCTION
Cette stratégie est la plus couramment associée
au concept de gestion des risques. Elle consiste à prendre les mesures
visant à réduire soit la probabilité que les risques
surviennent, soit leur fréquence (s'il s'agit de risques
récurrents), ainsi que leur impact dans l'éventualité
où ils se produiraient. Cette stratégie est adoptée
lorsque l'analyse des coûts bénéfices le justifie. La
stratégie de réduction diffère de la stratégie de
protection par la nature des mesures de mitigation et de contingence.
5. RÉSERVES
Cette stratégie consiste à prévoir des
suppléments en termes de délais, de budget, de ressources
informatiques, de ressources humaines, etc. Elle peut être prise en
considération dans le cas où il existe des incertitudes quant
à la consommation réelle de telles ressources. Les mesures de
mitigation et de contingence correspondantes consistent à évaluer
l'importance et la nature des réserves à prévoir et la
période pendant laquelle elles devront être disponibles.
6. TRANSFERT (OU DÉLÉGATION)
Cette stratégie consiste à transférer le
risque à un intervenant qui est plus à même de l'assumer.
Elle est utilisée lorsqu'un tel intervenant est disponible et dans le
cas où une stratégie d'acceptation s'avèrerait plus
coûteuse que si le risque était assumée par l'intervenant
en question. Les mesures de mitigation et de contingence correspondantes
à une stratégie de transfert consistent à planifier les
activités reliées au choix de l'intervenant et à la
négociation des clauses régissant les mesures de mitigation et de
contingence prises par ce dernier.
7. RECHERCHE
La stratégie de recherche consiste en une quête
d'informations supplémentaires. Elle est adoptée lorsque la
connaissance du risque en question n'est pas suffisante pour choisir l'une ou
l'autre des stratégies précédentes. Les mesures de
mitigation et de contingence correspondant à une stratégie de
recherche prennent la forme d'actions visant à recueillir les
informations qui permettront d'adopter une des six autres stratégies.
Une huitième option s'offre à l'occasion, elle
consiste à attendre que des événements surviennent et
permettent éventuellement d'adopter une des sept stratégies
précédentes. Cependant, l'attente n'est cependant pas une
stratégie de gestion des risques à proprement parler car elle est
passive et n'implique aucune mesure particulière.
IV- Suivi des risques
Phase de suivi vise à recueillir l'information
pertinente permettant de mettre à jour les fiches de risque et de
présenter cette information de façon claire et intelligible aux
personnes et aux groupes à qui elle est destinée. L'objectif
ultime de l'information résultant de la phase de suivi est de pouvoir
prendre une décision à l'égard de chaque risque faisant
l'objet d'un suivi.
La phase de suivi doit inclure les activités suivantes
:
§ La collecte de l'information requise afin de mettre a
jour les fiches de risque;
§ La compilation de cette information;
La communication du résultat de cette compilation par
l'entremise des fiches de risque mises à jour et de tout autre
véhicule approprié
La phase de suivi constitue un processus continu dans le sens
que l'état des risques fait l'objet d'un examen périodique et est
communiqué à intervalles réguliers aux intervenants
concernés. Une communication libre assure que l'état réel
des risques est présenté, sans tenter de dissimuler les
conséquences possibles de situations qui se sont
détériorées, de mesures de mitigation des risques qui ne
se sont pas avérées efficaces ou de mesures de contingence qui
ont été déclenchées.
La phase de suivi fait appel à un processus de gestion
intégrée, en ce sens qu'elle doit s'harmoniser avec l'approche de
suivi et de supervision du projet. Une perspective globale jointe à une
vision orientée vers l'avenir permettent aux intervenants qui passent en
revue les informations relatives au suivi de les interpréter dans le
contexte approprié au produit ou au service faisant l'objet du projet,
dans le but de dégager les tendances auxquelles celui-ci est soumis et
d'identifier les nouveaux risques auxquels il est exposé.
Les entrées et les sorties de la phase de suivi sont
présentées dans le diagramme suivant :
Détail de la phase de suivi
Les entrées de la phase de suivi sont d'une part, les
fiches de risque issues de la phase de planification, incluant le plan de
gestion des risques et d'autre part, l'information concernant les ressources
assignées au projet, les données recueillies dans le cadre de sa
réalisation ainsi que les informations se rapportant à
l'évolution des risques pour lesquels ces plans ont été
préparés.
Ces entrées sont passées en revue, les
informations pertinentes sont compilées et des rapports résumant
l'état les risques sont préparés au besoin. La phase de
suivi se traduit par des fiches de risque qui ont fait l'objet d'une mise
à jour et un plan de gestion des risques mis à jour. Le rapport
d'avancement sur l'état des risques est typiquement
intégré aux fiches de risque. Toutefois, dans le cas de risques
particulièrement importants ou faisant l'objet de mesures de mitigation
et de contingence de grande envergure, il est possible que des plans
spécifiques leur aient été consacrés et des
rapports d'avancement distincts pourront alors être
préparés.
La phase de suivi entraîne l'utilisation de
métriques permettant d'évaluer l'évolution des risques.
Deux types de métriques sont notamment mises à contribution :
1. INDICATEURS
Ce sont des représentations de données qui
fournissent des indications sur le processus de gestion des risques, les
activités qu'il comprend et les résultats en découlant. Le
degré d'exposition au risque et la gravité du risque constituent
deux indicateurs permettant de juger de l'efficacité des mesures de
mitigation et de contingence mises en oeuvre au cours d'un projet.
Un indicateur efficace se veut facile à calculer. Il
simplifie également la collecte de données et il est pertinent au
sujet qu'il vise à représenter. Au fur et à mesure que la
gestion des risques évoluera au sein d'une organisation et constituera
un processus intégré à la gestion de projet, d'autres
indicateurs seront vraisemblablement définis dans le but de
caractériser plus précisément le processus en question et
les risques qui en font l'objet.
2. DÉCLENCHEURS
Les métriques de type déclencheur sont des
seuils utilisés conjointement avec les métriques de type
indicateur afin de déterminer le moment où une action
s'avère nécessaire, telle que la mise en oeuvre d'un plan de
contingence. Un ensemble de seuils pourra ainsi être défini et
sélectivement activés en fonction de l'information fournie par
les indicateurs.
Un déclencheur efficace fournit rapidement un
avertissement, il ne se déclenche pas inutilement et il est facile
à déterminer ou à calculer. Les activités
réalisées dans le cadre de l'acquisition des informations sont
les suivantes :
§ La revue des données du projet susceptibles
d'avoir une incidence sur les risques faisant l'objet d'un suivi;
§ La revue des données relatives au
déroulement des activités de mitigation ou de celles relatives
aux activités de contingence, selon le cas;
§ La mise à jour des attributs de chaque risque,
notamment sa probabilité, son impact et le délai disponible avant
la mise en oeuvre des mesures de mitigation ou des mesures de contingence si
celles-ci n'ont pas encore démarrées;
§ la collecte de toute information additionnelle
susceptible d'apporter un éclairage nouveau sur les risques, sur leurs
attributs ou sur l'efficacité des mesures de mitigation ou de
contingence mises en oeuvre jusqu'à présent et sur la pertinence
de celles prévues;
§ La mise à jour des indicateurs, notamment le
degré d'exposition au risque et la gravité de chaque risque.
Les activités reliées à la compilation
consistent essentiellement à analyser les informations ainsi recueillies
et à établir l'état de chaque risque, l'état des
mesures de mitigation ou de contingence, les tendances susceptibles de se
développer et le risque global auquel le projet est exposé. Une
attention particulière est portée aux déclencheurs qui
sont à même de fournir un avertissement sur le fait que certaines
actions doivent être suspendues et d'autres démarrées.
Finalement, les résultats de cette compilation sont
transmis aux intervenants concernés, principalement par l'entremise des
fiches de risque. Les fiches de risque pour lesquels les indicateurs signalent
une détérioration possible de la situation pourront faire l'objet
de présentations plus détaillées.
La phase de suivi aborde autant le suivi de l'évolution
des risques que le suivi des mesures de mitigation ou de contingence mises en
oeuvre afin de réduire leur impact et leur probabilité ou leur
fréquence. Les deux suivis sont tributaires l'un de l'autre. D'une part,
la nature des mesures de mitigation et de contingence dépendra des
attributs des risques et des indicateurs qui en découlent et d'autre
part, la mise en oeuvre des mesures de mitigation et de contingence aura une
incidence sur les attributs des risques.
L'utilisation de la section « Planification et suivi des
mesures de mitigation et de contingence » de la fiche de risque fournie
dans les gabarits est recommandée pour cette phase (compte tenu du fait
que la planification et le suivi des mesures de mitigation et de contingence
sont des activités intimement liées, celles-ci sont
intégrées à une seule section de la fiche de risque). Un
exemple de fiche de risques dans laquelle cette section a été
complétée est fourni dans les gabarits.
Les principes sur lesquels repose la phase de suivi sont
à peu de choses près les mêmes que ceux sur lesquels
s'appuient le suivi et la supervision de projet. À cet égard, il
est utile de mentionner les points suivants :
1. Faites du suivi des risques un point à l'ordre du
jour de chaque réunion de suivi de projet. De cette façon, il y
aura de meilleures chances que la responsabilité de suivi des risques
soit assignée et que les fiches de risque, notamment la section portant
sur le suivi des mesures de mitigation et de contingence, soient mises à
jour régulièrement.
2. Assujettissez le processus de suivi des risques au
processus d'assurance qualité. Cela contribuera de façon
significative à garantir que les activités de suivi sont
effectivement réalisées.
3. Faites en sorte que l'information contenue dans les fiches
de risque concernant le suivi des mesures de mitigation et de contingence soit
disponible à tous les participants au projet, dans un format clair et
concis. Le problème le plus fréquemment rencontré en
rapport avec le suivi des risques est le peu de visibilité qui lui est
accordé, ce qui se traduit immanquablement par une perte
d'intérêt à plus ou moins long terme.
4. Choisissez, pour les métriques de type
déclencheur, des valeurs ou des événements qui donnent aux
intervenants concernés le temps de réagir et de poser les actions
appropriées au moment opportun.
5. Au minimum, le suivi de l'évolution des risques
devrait être effectué, même si les mesures de mitigation ou
de contingence n'ont pas encore été mises en oeuvre
6. ou n'ont pas encore été
élaborées.
7. Ne perdez pas de vue qu'il peut s'avérer
nécessaire de revoir les mesures de mitigation et de contingence
après la compilation des informations (le plan de gestion des risques
décrivant le processus mis en oeuvre à cette fin, la façon
dont il est intégré à la gestion du projet, les
rôles et les responsabilités et le budget peut également
devoir être révisé). La mise à jour des attributs
d'un risque peut également nécessiter de déclencher
à nouveau la phase d'analyse.
V- Contrôle des risques
La phase de contrôle consiste en une prise de
décision éclairée, opportune et efficace concernant les
risques et les plans de mitigation et de contingence. Chaque risque est
examiné et l'information recueillie au cours de la phase de suivi est
passée en revue dans le but de pouvoir déterminer les actions
à prendre à son égard. Ainsi, la continuation des
activités de suivi ou la clôture du risque constitue deux
décisions possibles en rapport avec un risque donné. La phase de
contrôle inclut les activités suivantes :
§ L'analyse du résultat des activités de
suivi et des rapports qui en découlent pour chacun des risques
visés;
§ Le choix d'un mode d'action par rapport à ces
risques;
§ La mise en oeuvre des décisions qui ont
été prises à l'égard de chacun des risques.
La phase de contrôle des risques fait appel au principe
de communication libre car il est particulièrement important que la
prise de décision se fasse en connaissance de cause, en prenant compte
de toute l'information disponible à leur égard. Comme pour la
phase de suivi, la phase de contrôle repose sur un processus de gestion
intégrée à la gestion de projet et s'appuie largement sur
les mécanismes qui y sont mis en oeuvre.
Une perspective globale, qui tient compte de l'application
faisant l'objet du projet en tant que composante d'un système, jointe
à une vision orientée vers l'avenir, contribue à une prise
de décisions dont l'objectif est le succès du projet et de
l'organisation dans laquelle il s'inscrit.
Les entrées et les sorties de la phase de
contrôle sont présentées dans le diagramme suivant :
Détail de la phase de
contrôle
Les entrées de la phase de contrôle sont les
données du projet ainsi que les fiches de risques issues de la phase de
suivi, incluant les rapports décrivant l'état des risques, le
plan de gestion des risques, l'état des mesures de mitigation ou de
contingence prévues ou mises en oeuvre et l'incidence que les risques
ont sur le projet, si ces rapports ne sont pas déjà inclus dans
les fiches en question.
Ces entrées font l'objet d'une analyse qui se traduit
par une décision, suivie de la réalisation des activités
en découlant. Les fiches de risques sont mises à jour et
rangées dans le répertoire des risques. Ce dernier constitue une
source d'informations qui pourront être mises à profit au cours
des projets à venir.
Typiquement, une parmi les six décisions suivantes
résulte de la phase de contrôle :
1. NOUVELLE PLANIFICATION
Lorsque l'évolution des risques demande que les mesures
de mitigation ou de contingence soient modifiées pour tenir compte des
nouveaux développements.
2. CLÔTURE DU RISQUE
Lorsque le degré d'exposition au risque a
diminué à un seuil acceptable, que le risque n'est plus une
préoccupation ou que le risque n'est plus pertinent car il
référait à une phase maintenant terminée du projet.
Si le risque a dégénéré en problème, la
clôture du risque pourra également être effectuée si
les mesures prévues à cet effet font partie d'un processus de
gestion de crise distinct du processus de gestion des risques.
3. ÉLABORATION D'UN PLAN DE CONTINGENCE
Lorsqu'il apparaît que les mesures de mitigation
pourraient ne pas s'avérer concluantes et qu'il serait prudent de
planifier des mesures de contingence qui n'auraient pas été
élaborées lors de la phase de planification. La
préparation d'un plan de contingence peut être coûteuse et
ne sera typiquement entreprise concurremment avec la préparation d'un
plan de mitigation que pour les risques les plus importants.
4. MISE EN OEUVRE DU PLAN DE CONTINGENCE
Lorsqu'il apparaît probable que les mesures de
mitigation ne sont pas concluantes et que les mesures de mitigation doivent
être appuyées par des mesures de contingence ou interrompues et
remplacées par la mise en oeuvre du plan de contingence.
5. RÉALISATION D'ANALYSES PLUS POUSSÉES
Lorsqu'il est nécessaire de repousser la prise de
décision jusqu'à ce que de plus amples renseignements sur
l'état du risque ou l'état des mesures de mitigation ou de
contingence soient disponibles.
6. POURSUITE DU SUIVI
Lorsque aucune action spécifique n'est requise autre
que de continuer les activités de suivi des risques.
La fermeture d'un dossier de risque devrait s'accompagner
d'une documentation sur la raison de l'échec ou de la réussite du
plan de mitigation (ou du plan de contingence), les relations qui auront pu
exister entre ce risque et les autres risques associés au projet et les
données d'analyse pertinentes.
À cet égard, une revue des fiches de risque
enregistrées dans le répertoire de risques est souhaitable
à la fin du projet. Leur mise à jour avec les recommandations
pertinentes aux situations qui y sont décrites, en tenant compte de
l'expérience acquise au cours du projet, constituera une aide
très importante pour les projets en cours et ceux prévus dans le
futur.
La phase de contrôle peut être supportée
à l'aide de la fiche de risques fournie dans les gabarits. Un exemple de
fiche complétée est également fourni dans les gabarits.
La phase de contrôle est souvent incorporée
à l'approche de suivi et de supervision de projet et à cet
égard, elle fait appel aux mécanismes qui y sont
intégrés. Une attention particulière devrait toutefois
être portée aux points suivants :
1. Comme pour la phase de suivi, faites du contrôle des
risques un point à l'ordre du jour de chaque réunion de suivi et
de supervision de projet et assujettissez-le au processus d'assurance
qualité.
2. Évitez d'adopter une attitude passive visant
à attendre de nouveaux développements. Dans certaines situations,
il peut ne pas y avoir autre chose à faire, mais il s'agit là
d'une invitation à réagir aux événements
plutôt qu'à prendre les devants et les influencer. Une
décision de réaliser des analyses plus poussées ou
d'effectuer une recherche par l'entremise d'actions bien ciblées sera
généralement préférable à attendre des
événements pour réagir.
3. Assurez-vous d'avoir accès aux intervenants qui sont
à même de fournir les informations pertinentes pour appuyer la
prise de décision inhérente à la phase de
contrôle.
4. Documentez les expériences acquises au cours de la
fermeture des risques et consultez celles associées aux risques
précédents.
5. Ne perdez pas de vue qu'un dossier de risque fermé
peut à l'occasion être réactivé. Il est d'ailleurs
préférable de mettre sous contrôle de gestion de
configuration les éléments de documentation relatifs aux
risques.
6. Planifiez l'établissement d'un
référentiel de risques à la fin du projet ou si le nombre
de risques est élevé, examinez la pertinence d'établir de
mini référentiels lorsque le nombre de risques pour lesquels une
décision de clôture a été faite a atteint un seuil
prédéfini.
7. Assurez-vous que la responsabilité de mettre
à jour le répertoire de risques a été
assignée et que celui-ci est structuré de façon à
pouvoir être consulté facilement.
Le répertoire de risques constitue une source
d'informations essentielles qui vous permettront de gagner du temps et
d'éviter de refaire les mêmes erreurs, en plus d'être une
source de renseignements fort utiles pour ceux et celles qui assumeront la
responsabilité de projets dans le futur.
VI- Communication des risques
La phase de communication constitue le pivot du processus de
gestion des risques. Elle vise notamment à ce que les risques
associés au projet et les options disponibles en vue d'en réduire
les conséquences soient bien comprises, permettant ainsi de faire des
choix éclairés qui tiennent compte des exigences auxquelles le
projet doit répondre.
La mise en oeuvre d'une communication efficace est simple en
apparence mais difficile en pratique. La détermination des informations
essentielles à transmettre n'est pas toujours évidente au cours
du déroulement d'un projet. Dans un contexte de gestion des risques, la
phase de communication est rendue plus difficile en ce sens qu'elle traite de
conséquences négatives qui ne font pas toujours l'objet d'un
accueil favorable auprès des intervenants à qui l'information est
destinée. Sous l'influence de certains paramètres tels que le
climat caractérisant le projet, l'organisation dans laquelle il
s'inscrit, le niveau de confiance entre les membres de l'équipe de
projet, l'historique des conflits interpersonnels, le respect qu'ont les
membres de l'équipe de projet entre eux, le rapport établi entre
les gestionnaires et les spécialistes de domaine et l'état des
relations clients fournisseurs, l'information relative aux risques sera
communiquée de diverses façons.
Elle pourra être dissimulée, transmise par des
intermédiaires, propagée sous forme de rumeurs provenant de
sources non identifiées ou enfin, et heureusement, partagée de
façon à être prise en compte rapidement et efficacement.
Par ailleurs, la recherche d'une phase de communication efficace ne doit pas
non plus compromettre la structure organisationnelle et les voies
hiérarchiques existantes ou dégénérer en un
exercice de démotivation systématique.
La phase de communication, pour être efficace, doit
faire appel au principe de communication libre, c'est-à-dire un
échange d'information libre de contraintes entre intervenants de
même niveau hiérarchique et de niveaux hiérarchiques
différents. Elle doit également valoriser les opinions
individuelles tout en stimulant le travail d'équipe qui favorise
l'échange de points de vue et contribue ainsi à améliorer
la qualité et la pertinence des informations.
Les entrées et les sorties de la phase de communication
sont présentées dans le diagramme suivant :(page suivante)
Détail de la phase de communication
La phase de communication n'étant pas une étape
proprement dite du processus de gestion des risques, en ce sens qu'elle n'est
pas précédée ou suivie d'une autre phase, ses
entrées en sont également les sorties, possiblement
reformulées sur la base de différents points de vue de
l'équipe de projet. Les entrées en sont les fiches de risque
découlant de chacune des phases du processus de gestion des risques. Les
sorties en sont des plans de travail, une répartition des tâches
à réaliser et un calendrier de réalisation. L'effet
résultant de la phase de communication est une meilleure
compréhension des risques considérés et de leur
évolution, des mesures de mitigation ou de contingence envisagées
ou mises en oeuvre, des résultats obtenus et des décisions prises
à leur égard.
Le transfert d'information sur les risques en fonction des
phases de gestion des risques et des intervenants les plus à même
d'être concernés est illustré dans le diagramme
suivant :
À noter que l'information disponible à la suite
de l'application de la phase d'analyse peut également être
transmise à la phase de contrôle avant d'être transmise
à la phase de planification, car il est possible qu'une décision
(p. ex. fermer le dossier) puisse être prise à ce moment.
L'information résultant de l'application de la phase de contrôle
est ensuite utilisée dans le cadre de l'application de la phase de
planification et transférée à la phase de suivi.
L'information associée à cette dernière sera
traitée par la phase de contrôle et les tendances qui pourront
être dégagées influenceront vraisemblablement la phase
d'identification. Trois grandes catégories de facteurs doivent
être prises en considération dans l'établissement de la
phase de communication, soit l'attitude individuelle face aux risques, la
nature des groupes et la culture organisationnelle.
1) Attitude individuelle face aux risques
Les personnes se répartissent en trois
catégories : celles qui évitent les risques, celles qui en
prennent et celles qui ont une attitude neutre vis-à-vis les risques. La
caractéristique dominante du groupe d'individus auquel il est
demandé de se prononcer sur les risques aura nécessairement une
influence importante sur la nature et le contenu des informations
communiquées dans le cadre de la mise en oeuvre d'un processus de
gestion des risques. Il est donc souhaitable de s'assurer que la composition de
l'échantillon d'individus consultés est équilibrée
tout au long de la mise en oeuvre de ce processus.
2) Nature des groupes
Au niveau des groupes participant à la
réalisation du projet et du projet lui-même, leur envergure et
leur localisation influenceront également la mise en oeuvre de la phase
de communication. La dynamique d'une petite équipe est significativement
différente de celle d'une grande équipe et la communication est
en principe beaucoup plus facile à établir à
l'intérieur de la première que de la seconde. La communication au
sein d'une équipe partageant un même local est également
plus facile que dans une équipe répartie dans plusieurs locaux,
particulièrement si ceux-ci sont éloignés les uns des
autres.
3) Culture organisationnelle
La culture organisationnelle caractérisant
l'entité dans laquelle le projet s'inscrit aura aussi une influence
importante sur la façon dont la phase de communication est
établie. Quatre cultures dominantes ont ainsi été
identifiées par Larry Constantine dans le cadre de ses travaux à
ce sujet [«Work Organization : Paradigms for Project Management and
Organization», Communications of the
ACM, Oct. 93, Vol. 36, No. 10], notamment:
§ la culture organisationnelle dite fermée
(réfractaire au risque), représentée par la
hiérarchie traditionnelle rigide où le groupe est valorisé
par rapport à l'individu;
§ la culture organisationnelle dite aléatoire,
qui caractérise les entreprises en démarrage, où
l'individu est valorisé et où la prise de risque est
encouragée;
§ la culture organisationnelle dite ouverte
(caractérisée par une attitude neutre vis-à-vis le
risque), souvent observée dans les organismes de normalisation où
l'atteinte d'un consensus a une grande valeur et où les discussions sont
encouragées;
§ la culture organisationnelle dite synchrone
(plutôt réfractaire au risque), caractérisant une
organisation où chacun a une vision et une compréhension communes
de la façon dont celle-ci opère (une salle d'urgence, par
exemple).
§ Une approche éprouvée permettant de faire
en sorte que les informations essentielles circulent au sein d'un projet
consiste à faire appel à des mécanismes d'assurance
qualité. En raison de la position de cette dernière dans une
organisation et de la perspective qu'elle a des orientations de la direction,
des besoins dont il a été entendu que le projet doit combler, de
la façon dont le projet se déroule et des produits de travail qui
en découlent, l'assurance qualité est particulièrement
bien positionnée pour assumer ce rôle. Le personnel d'assurance
qualité agit alors en tant qu'intermédiaire objectif dans la
transmission des informations de la direction vers la clientèle et
l'équipe de projet, de la clientèle vers l'équipe de
projet et la direction et de l'équipe de projet vers la clientèle
et la direction.
Par ailleurs, la façon de mettre en oeuvre l'assurance
qualité dans un projet dépendra largement de la composante
dominante de la culture organisationnelle.
Les fiches de risque constituent le véhicule
privilégié de communication des risques. Les fiches en question
peuvent être segmentées selon les phases composant le processus de
gestion des risques (identification, analyse, planification, suivi et
contrôle) ou autrement, les informations qui y sont contenues peuvent
être intégrées dans une seule fiche fournissant une
perspective globale de chaque risque.
Des approches complémentaires peuvent être
utilisées afin d'appuyer la communication des risques.
Diverses méthodes peuvent être envisagées;
celles présentées ci-après ont été
observées au sein d'organisations ayant fait l'objet
d'évaluations de risques et se sont avérées utiles.
1. Identifiez dans l'organisation ou dans le projet un
intervenant ayant un talent de caricaturiste confiez-lui le soin de
représenter le déroulement du projet en y ajoutant sa touche
personnelle.
Une organisation ayant assumé la responsabilité
d'un projet de grande envergure a grandement bénéficié de
cette approche qui avait été initiée spontanément
par un membre de l'équipe doué à cet égard. Une
caricature humoristique était ainsi produite de façon
hebdomadaire et l'intervenant en question était
régulièrement alimenté par ses collègues, par les
gestionnaires, par les partenaires du projet et à l'occasion, par le
client lui-même. À la fin du projet, un compendium de toutes ces
caricatures fut compilé et distribué au sein de plusieurs
organisations au Canada et aux États-Unis. La popularité de la
bande dessinée « Dilbert » est d'ailleurs éloquente
à cet égard.
2. Si vous avez un rôle de gestion ou de direction,
explorez la pertinence d'établir un groupe de travail ayant la
responsabilité de recueillir les problèmes potentiels entrevus
par les membres de l'équipe et d'agir. Ce rôle est souvent
assumé de façon informelle par un ou plusieurs intervenants ayant
établi une relation de confiance avec l'interlocuteur auquel cette
information est destinée.
3. Tirez parti des réunions périodiques et
spontanées entre gestionnaires et spécialistes de domaine afin de
sonder le personnel sur les événements susceptibles de
dégénérer en crises.
4. Établissez un journal de bord qui permet aux membres
de l'équipe de projet de noter les situations qui leur semblent
problématiques. Assurez-vous cependant que certaines règles sont
respectées vis-à-vis le type d'observations qui peuvent y
être notées. Une version électronique d'un tel
véhicule peut également être envisagée si un
intranet est disponible.
5. Établissez un mécanisme de sondages
périodiques auprès des membres de l'équipe de projet. Il
s'agit là d'une technique qui peut grandement contribuer à
améliorer l'efficacité d'une organisation.
6. Finalement, assurez-vous que les mesures de
prévention sont aussi visibles que les mesures de résolution de
problèmes et qu'elles font l'objet d'une reconnaissance proportionnelle
aux difficultés qu'elles ont permis d'éviter.
Conclusion...
Pour conclure, il faut préciser qu'aucune de ces
méthodes n'est globale. Chacune aborde le problème du risque sous
des angles différents. Leurs apports respectifs ne sont jamais
totalement redondants. Elles fournissent des éclairages
complémentaires sur le problème du risque dans les projets. Elles
témoignent ainsi que la gestion des risques semble devenir aujourd'hui,
pour la plupart des entreprises, une préoccupation majeure et un
élément indispensable non seulement à la réussite
de leurs projets, mais également au développement de
l'entreprise, voire à sa survie .
BIBLIOGRAPHIE
§ LIVRES
1. AFITEP-AFNOR, Vocabulaire de gestion de
projets, 2eme édition, Edition Afnor, Paris, 1992.
2. V. Giard, Gestion de Projets,
Edition Economica, 1991.
3. H. Courtot, «Une approche quantitative
du risque», Communication à la 9eme Convention
Nationale de l'A.F.I.T.E.P., Paris, sept. 1991.
4. M. Bouchet, Intelligence économique et
gestion des risques.
§ Site
Internet
www.Google.com
www.Altavista.com
* 1
La méthode de Monte-Carlo : Est une technique de
simulation en univers aléatoire qui conduit à des analyses
très détaillées de systèmes complexes. Elle peut
être utilisée, non seulement, pour simuler le comportement
(fonctionnement et dysfonctionnement) de systèmes soumis à
différents aléas et pour lesquels il est difficile d'obtenir des
informations suffisamment fiables. Mais elle peut l'être également
pour les problèmes d'ordonnancement de projet afin de procéder
à l'analyse quantitative de certaines composantes du risque, à
savoir l'incidence de la variabilité des durées ou des
coûts des tâches d'un projet.
* 2
Le Théorème de la Limite Centrale (TLC)
établit, sous des conditions généralement
respectées, que la variable aléatoire constituée par une
somme de n variables aléatoires indépendantes suit
approximativement une loi normale, quelles que soient les lois d'origine,
dès que n est assez grand.
* 3 Selon
Leroy et Signoret, lorsque l'on observe un système dynamique, on le voit
sauter d'état en état au bout de durées aléatoires
régies par les divers phénomènes (défaillances de
composants, réparations,...) auxquels il est soumis. Ce comportement est
dit «stochastique» et sa modélisation est du ressort des
processus stochastiques.
* 4 La
méthode AMDEC-Planning est une démarche qui vise
à analyser qualitativement et quantitativement les risques de
non-respect du délai d'un projet. Cette approche consiste à
appliquer les techniques de l'AMDEC à la gestion de projet afin de
détecter les principales causes de défaillances du planning et
leurs effets et de les hiérarchiser.
Elle a pour but d'aider les responsables de projet à se
placer a priori, dans des situations de défaillances de leur planning,
avant que celles-ci ne surviennent, et d'envisager et mettre en place des
mesures préventives ou curatives (en transformant le planning initial en
un réseau non connecté de scénarios alternatifs)
destinées à respecter le délai fixé.
* 5 La
méthode ERA (Estimation Risk Analysis), reprenant le
modèle de Hertz (risque que l'on a de faire ou pas), consiste à
faire une évaluation du coût le plus probable d'un projet futur et
une analyse des risques de dépassement des estimations faites
initialement et ce, afin de faciliter la prise de décision
d'investissement. Elle permet de simuler, en recourant à la
méthode de Monte-carlo, les variations possibles dans l'estimation du
montant de chaque poste de coût d'un projet et de déterminer ainsi
la variation du coût global qui peut en résulter.
* 6 La
méthodologie de prise en compte du risque repose sur
une démarche, s'inspirant de la méthode AMDEC, qui vise à
rechercher les points de vulnérabilité d'un nouveau produit et de
les pondérer relativement aux objectifs principaux, afin de
déterminer et de hiérarchiser les actions d'amélioration
préventive.
* 7 La
méthode ARP (Analyse des Risques Programme) et son
outil informatique support (le progiciel «APSYS») ont
été développés depuis 1987. Ils constituent les
fondements d'une méthodologie destinée à analyser et
à prendre en compte l'ensemble des risques d'un projet (les risques
techniques, les risques humains, les risques juridiques, les risques
organisationnels,...) et pas uniquement les risques technologiques.
* 8 La
méthode de fixation du montant des imprévus est
une méthodologie qui s'attache à analyser les risques sur
l'estimation de coût d'investissement d'un projet. Elle vise à
déterminer le montant des imprévus à prendre en compte
lors de la définition du projet afin de se prémunir contre les
conséquences des variations possibles de l'estimation de base.
* 9
L'approche simulatoire stochastique du risque délais
est une méthode qui consiste à procéder à
une analyse quantitative de l'une des composantes du risque, à savoir,
celle liée à la variabilité de la durée d'un projet
induite par la variabilité de la durée de ses différentes
tâches. Cette approche simulatoire, basée sur l'utilisation de la
méthode de Monte-Carlo et le choix d'une distribution de
probabilités, a pour objet de déceler, lors de l'analyse formelle
d'un projet et de sa programmation sous forme de graphe Potentiel Tâches,
les tâches à risques et d'en appréhender les
éventuelles conséquences sur la durée de
réalisation du projet.
* 10
Chemins qui sont apparus comme étant critiques en univers
aléatoire, alors qu'il ne l'étaient pas initialement en univers
certain.
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