III.2. SIMULATION DES DYNAMIQUES
DE DETTE ET DE BALANCE PRIMAIRE.
Dans cette partie, nous allons étudier les dynamiques
des ratios de la dette publique et du surplus primaire sur le PIB sous trois
alternatives qui permettent d'implémenter la règle fiscale
telle que présentée à la
deuxième section. L'analyse sera développée telle qu'il
suit. Nous allons identifier les combinaisons de paramètre de l'équation de réaction de la politique fiscale
(1.26) qui assure la convergence des ratios vers les objectifs du
gouvernement en un nombre minimal de périodes. Ainsi, nous allons
simuler le modèle en prenant en compte la combinaison de
paramètres qui garanti la convergence à temps minimum pour
différent niveau de ratio dette initial . Nous supposerons que la règle commence à être opérationnelle
à partir de la période . Nous allons supposer que le niveau de croissance initial est à
son niveau de long terme et le niveau du surplus primaire égale à zéro,
. Nous allons présenter les simulations dans trois cas de figure
: le premier considère le taux d'imposition comme l'instrument fiscal,
le second la rémunération des titres publics comme instrument et
finalement l'approche mixte que consiste à conjuguer les deux
instruments.
III.2.1. TAUX D'IMPOSITION COMME
INSTRUMENT DE LA RÈGLE FISCALE.
Une fois que l'espace des paramètres qui assure la
convergence est déterminé, nous retenons pour les simulations les
valeurs des paramètres qui maximisent la vitesse de convergence vers le
niveau objectif du gouvernement en matière de ratio dette (70% du PIB).
Pour cela nous retiendrons25(*) : et . Pour une dynamique de fluctuations impropres et et pour une dynamique régulière.
Les figures 1 à 3 montre les résultats
des simulations avec les paramètres calibrés à : et . On constate que allant d'un niveau de ratio de dette publique de 115%
il est nécessaire d'élever le surplus primaire pendant la
première période à 6,05% et 7,25% pour les objectifs de
70% et 40% respectivement. L'impact du taux d'imposition et du mécanisme
de la règle fiscale entraînent des fluctuations de l'activité
économique au point où pour certaines périodes, l'objectif
du gouvernement est dépassé. Les figures indiquent une longue
dynamique autours du niveau objectif du ratio entraînée
principalement par les fluctuations de l'output autour de l'état
stationnaire.
De façon plus précise, si on considère
la première dynamique (figure 1), dans les deux périodes
suivantes, le ratio de la dette va au delà de l'objectif du
gouvernement, nécessitant ainsi une baisse du surplus. La
réduction du ratio du surplus primaire entraîne une augmentation
du ratio de la dette dans la troisième période. Le processus
continu jusqu'à ce que le ratio de la dette atteigne le niveau objectif.
Lorsque l'objectif est 40%, il faut dès le départ deux
augmentations successives du surplus avant une baisse à la
troisième période. En bref, l'application du mécanisme de
la règle peut entraîner une dynamique cyclique de la dette publique et du
surplus primaire et être la source de fluctuations endogènes du
taux de croissance de l'économie.
Le tableau 1.1 montre que la règle fonctionne relativement bien pour des paramètres
intermédiaires de et de grande valeur de . On observe qu'il n'existe pas une relation monotone entre les
paramètres de la règle fiscale et la vitesse de convergence. Mais
toutefois, l'amplitude des oscillations diminue avec la valeur de jusqu'à un niveau et diminue par la suite. De la Croix et Michel
(2002) montrent que de telles fluctuations peuvent apparaîtrent lorsque
le gouvernement maintien le déficit constant.
Les figures 4 à 6 montrent les résultats des
simulations avec les calibrages et . Les résultats ne changent pas pour la première
période. Par contre, la dynamique n'est plus cyclique. Etant
donné que la politique a été agressive, dans la seconde
période le mécanisme de la règle fiscale nécessite
une baisse du ratio de surplus primaire. La baisse, à quelques
variations prêtes baisse jusqu'à ce que le ratio de dette atteigne
la cible fixée.
En observant la figure 6 on constate que pour
atteindre la cible, le taux d'imposition doit être
considérablement augmenté de façon à garantir un
surplus suffisant pour réduire l'encours de la dette. L'augmentation
initiale sera d'autant plus élevée que la cible est
éloignée. Ensuite la taxe va diminuer entraînant ainsi une
baisse progressive du surplus primaire sans conséquence néfaste
pour le processus d'ajustement. La figure 5 indique que l'ajustement
va entraîner dans une première période une récession
qui va se rétablir et conduire l'économie vers un nouvel
état stationnaire légèrement plus faible.
* 25 Voir tableau 1.1
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