Section 4 : LD KABILA
et la diplomatie
Comme il fallait refuser d'être un autre
président d'un Etat compradore, LD. Kabila avait mis sur pied dans un
premier temps, une diplomatie qui avait en réalité des relations
difficiles avec la communauté internationale. Il en donna le ton lors de
ses premières sorties à l'étranger en tant que
Président de la « troisième
République ». En effet, au lieu d'aller se faire
« bénir » en Occident comme le font tous les
présidents africains lorsqu'ils arrivent au pouvoir, L.D. Kabila avait
effectué son premier voyage en Chine et est passé par la Libye
sur son chemin de retour. Il a nouait des relations privilégiées
avec le Cuba, la Libye, la Corée du Nord, etc. des pays qualifiés
d'axe du mal par les puissances occidentales. Il a soutenu son homologue
soudanais le Président Omar El Bechir et condamné le bombardement
de l'usine pharmaceutique d'Al Shiphar de Khartoum par l'aviation
américaine. Dans la quête de son indépendance
vis-à-vis des grandes puissances, L.D. Kabila avait boycotté le
sommet de la francophonie qui se tenait à Hanoï au Vietnam. Mais
plus tard, LD Kabila s'était employé ( grâce à la
médiation du président gabonais Omar Bongo) à normaliser
les relations avec la France dont il attendait le soutien face à
l'agression dont le Congo était victime. C'est à ce titre qu'il
avait personnellement participé au sommet France-Afrique tenu à
Paris en 2000.
Les systèmes des nations unies étaient aussi
tombés dans le bourbier de ladite diplomatie à propos du massacre
de réfugies Rwandais qui fuyaient l'avancée de l'offensive de
l'AFDL. En effet, le gouvernement congolais arguait implicitement ou
explicitement du principe de la souveraineté nationale et de la non
ingérence dans ses affaires intérieures, et estimait de
surcroît que la mission d'investigation des Nations-Unies rentrait dans
le cadre d'un complot international de « forces intérieures et
extérieures » contre le peule congolais, et il n'avait jamais
été disposé à ce que la lumière soit faite
sur les « massacres ».
Le gouvernement de l'AFDL avait accablé la France dont
l'ambassadeur à Kinshasa aurait constitué un quartier
général de la subversion et de la propagande contre la RDC et
menaçait de retirer l'Etat congolais de la francophonie si la France ne
soutenait pas sa politique de développement.
La consolidation de cette diplomatie avait atteint son
paroxysme lorsque LD. Kabila avait refusé de recevoir le pasteur Jesse
Jackson; l'envoyé spécial du président Bill Clinton. La
secrétaire d'Etat américaine Madeleine ALBRIGTH s'était
également butée à la rigueur de la diplomatie du
président LD Kabila. Elle a dû attendre plusieurs heures dans
l'antichambre avant être reçue par le président LD Kabila
le 11 décembre 1997. LD Kabila a maintenu en détention pendant
plusieurs mois le PDG Belge de la société SIZARAIL.
Il ne cessait de reprocher à ses ministres le fait
qu'ils adoptaient un profil bas vis-à-vis des ambassadeurs des pays
considérés comme des grandes puissances.
La conséquence de cette diplomatie a été
l'isolement total du régime AFDL et sa mise au ban par la
communauté internationale.
|