Calcul des angles et du champ incident
1 Introduction
Un réseau réflecteur est composé, comme
nous avons vu précédemment, de cellules déphaseuses
illuminées par une source primaire. Ces dernières sont
positionnées sur une surface réflectrice. Les différences
de trajet, de la source à la surface réflectrice, vont être
compensées en phase par chaque cellule du réseau. Cette phase
doit être dépendante de la position de chaque cellule dans le
réseau. En réalité, la réponse en phase de chaque
cellule dépend des paramètres de dimensionnement de cette
dernière mais à ceux-ci s'ajoutent les paramètres
d'illumination. En effet, la cellule déphaseuse est vue sous un angle
d'incidence et une polarisation différents qui dépendent bien
évidemment de la position de cette cellule dans le réseau (annexe
B).
Ainsi, au cours de notre travail, nous avons pensé
à améliorer nos simulations en tenant compte du rayonnement du
cornet pour s'approcher d'un cas réel d'étude de réseau
réflecteur. Pour cela, nous avons besoin de définir les
caractéristiques d'éclairement d'une cellule du réseau. En
effet, nous nous plaçons dans le cadre, par exemple, de notre travail
effectué lors de ce stage (simulation à l'aide du logiciel HFSS).
La cellule (notée cellule i) est supposée éclairée
par une onde plane dont il faut préciser l'incidence et la polarisation.
Ces grandeurs sont définies à partir de la configuration
réelle du réseau. Pour l'incidence, nous définissons ainsi
les angles (O i , çt i )
précisant la direction sous laquelle est vu le cornet
dans le système de coordonnées sphériques associé
à la cellule i. Pour la polarisation, nous supposons que le cornet
rayonne en co-polarisation (au sens de Ludwig 3) [Ludwig73, Hansen87]. Par
conséquent, la définition de la polarisation nécessite de
travailler dans la base liée au cornet. Il faut donc définir
d'abord la polarisation dans la base liée au cornet avant de la
transposer dans la base du réseau (où la simulation de la cellule
sera faite). Ce changement de base demande entre autres de définir la
direction sous laquelle est vue la cellule i dans le système de
coordonnées sphériques
(O'i,çt'i)
attaché au cornet.
2 Position du problème
En réalité, un réseau est composé
d'un nombre important de cellules. Dans notre étude, nous nous
intéressons à un cas de réseau de 437 cellules pour une
maille de 0.7 ) 0 = 16.8 mm,
fonctionnant à une fréquence de 12.5 GHz. Chaque
cellule possède des dimensions propres à son emplacement dans le
réseau et contribue différemment en phase et en amplitude au
diagramme de rayonnement du réseau complet. (annexe B)
Nous commençons par définir la configuration
générale, en perspective, d'un réseau réflecteur et
les différents paramètres pris en compte pour pouvoir calculer
ses angles.
Le point O est le centre du réseau. Le point O' est le
centre de phase du cornet. Le point Oi représente le centre de la
ième cellule du réseau. Le système de
coordonnées ( est
O, x, y, z)
attaché au réseau et le système de
coordonnées est attaché au cornet. On note á
(O',x',y',z')
l'angle d'élévation du cornet, H sa
hauteur par rapport au plan du réseau et (x c
,y c ,z c
)les coordonnées du cornet. (figure 3.1)
O'
x'=x z' y'
H z
Oi xi yi x O y
Figure.3. 1 Configuration générale d'un
réseau réflecteur
2.1 Calcul des angles
Pour accomplir notre calcul des angles déjà
mentionnés, nous avons développé deux méthodes afin
de confirmer et de valider nos calculs ainsi fournis. En effet, nous avons
élaboré deux méthodes intitulées : méthode
géométrique (basée sur un raisonnement
géométrique) et méthode par changement de repères
(utilisation des relations entre les coordonnées sphériques et
cartésiennes).
2.1.1 Calcul de (èi,ö
i )
Les angles définis sent la direction sous laquelle est vu
le cornet dans le système de
(? i , ç, i )
coordonnées sphériques associé à la
cellule i :
H
di
O'
öi
x
li
èi
Oi
z
y
l0
á
x
O
z
y
Figure.3.2 Définition des angles (? i , ij i
)
Avec H : projeté orthogonal de O' sur le plan
(x, y) l0 : Distance cornet- cellule centrale
li : Distance cornet- cellule i
2.1.1.1 Méthode géométrique :
Dans le triangle rectangle O 'HOi ,
on peut écrire :
tg() i
è= avec di = x i
2 + (y i - y c 2
d ) d'où on en déduit :
i H
èi
)
= arctg
H
yyc i -
De même, on peut voir que :
ð x
ö = + â avec ()
i
tgâ=
i 2
ce qui nous permet d'écrire :
ð
ö = + arctg(
i 2
)
xi
yy- c i
Eq3.1
Eq3 .2
2.1.1.2 Méthode par changement de repères :
Les coordonnées du centre de la cellule i (point Oi) dans
le repère lié au centre du réseau (point O) se
déduisent de:
OO i = x i
eGx + y i
eGy
Les coordonnées cartésiennes du cornet (point O')
dans le repère lié au centre du réseau (point O) se
déduisent de :
OO' = -H tanáeG y
+ HeG z
Dès lors, les coordonnées de O' dans le
repère lié au centre de la cellule i vérifient :
'
- xi
OiO'= O i O+OO
C'est-à-dire :
' ' '
|
?
? ?
? ?
|
-
|
á
|
? ?
?
??
|
(1)
|
x i
-
yi
H tan
H
O
y i
O
z i
O
Les angles(è i
,ö i ), définissant la
direction sous laquelle est vu le cornet dans le système
de coordonnées sphériques associé à
la cellule i, se déduisent des relations entre coordonnées
cartésiennes et sphériques :
? ??
??
y = r sin
è
cos
xr =
zr =
sin
èö
cos
Eq3.3
è ö
sin
On obtient ainsi:
zO '
' '
ö i Eq3.4
xyi i '' cossin ö+
O i O
??i
?
tanè i i
Donc (Eq3.3 Eq3.4) et (1) donnent
|
tg
|
()
öi
|
y+
i
|
H
( ) tg()
á
|
|
|
D'où
x i
Ainsi :
H
( )
tg( )
á
ö = )
i
y+
i
arctg(
x i
Eq3.5
Eq3 .6
? ?
H
( ) ( )
H
ö ö
+ ? + ? i()
De même,
tg() è=
i
? ?
H
xy.cos()().sin() öö i i i i + ?
? +?? tg() á
è = -
arctg( )
i H
|
et donc
Eq3.7
Les relations (Eq3.1), (Eq3.2), (Eq3.5) et (Eq3.6)
définissent donc à partir des paramètres
(O i ,ij i )
géométriques du réseau. Ces angles sont
utilisés dans la simulation d'une cellule élémentaire pour
définir l'angle d'incidence.
2.1.2 Calcul de (è' i
,ö' i )
La même démarche s'applique pour angles
précisant la direction sous laquelle est vue
la (Oç,ijç)
cellule i dans le repère lié au cornet.
2.1.2.1 Méthode géométrique
Les angles définissent la direction sous laquelle est vue
la cellule i dans le système de
(O'i,ij' i )
coordonnées sphériques attaché au cornet
(figure.3.4).
ö'i
x' z'
y'
H
O'
Oi
è'i
á
Fig.3.3 Définition des angles (O' i ,ij'
i )
Dans le triangle quelconque OO'Oi, on a la relation suivante :
D² = l i
²+l0²-2.l0.l i
.cos(è ' i )
Avec 22
D=x i +y i et 2
2
li= ( x c - x i ) + ( y c -
y i ) + z c 2
D'où 0
è + -
= ²
l l D
i ² ²
cos(')
i 2..
ll
0 i
llD + -
è)
i²
² ²
0
'os(
=arc
i 2..
l l
0 i
|
Nous notons la difficulté rencontrée pour la
détermination de l'angle ö'i par la
méthode géométrique.
2.1.2.2 Méthode par changement de repères
Nous commençons par calculer les coordonnées
cartésiennes de Oi dans le repère . Ensuite, nous utilisons les
relations entre coordonnées cartésiennes et (O',
x ', y', z')
sphériques comme précédemment.
Les coordonnées de O dans le repère lié au
cornet sont données par:
O O G
H
' ez
sin
=
'
á
Dès lors, les coordonnées de Oi dans le
repère lié au cornet résultent de :
O'Oi =O'O+OO
i
H
Soit :OO= G + G +
' i e z x i e x y i e
y
'
sin á
HG G G
O O
' = á+ +
-
' '(cos'sin '
i z i x i z y
e xeye e
áá)
sin
D'où :
xi
H+
yi
sin
á
yi cos
'
xOi
'
yOi
'
zOi
? ? ?
? ?
-
sin
á
? ? ? ? ?
á
(2)
? ?
Après avoir déterminé les
coordonnées cartésiennes, les coordonnées
sphériques se
déduisent d'une façon analogue que les angles ,
nous aurons alors d'après l'équation
H
+ yi
sin()
á
(? i ,ij i )
Eq3 .8
(Eq3.12): tg ö=
(')
i
|
-
|
á
y.sin()
i
D 'où
|
|
i
|
xi
|
y.sin()
á
arctgx)
i
ö=- '(i
Ce qui nous amène à écrire :
Eq3.9
.cos(') .sin().sin(')
öáöi
i i
- y
.cos()
á
è ' (
= arctg
i
)
xi
H
+
yi
sin()
á
IETR 28
De même, on a : .cos(').sin().sin(')
xy
i i i
öáöi
-
tg(') è=
i
.cos()
á
Les relations (Eq3 .7), (Eq3 .8) et (Eq3 .9) définis sent
donc à partir des paramètres
(0' i , q ' i )
géométriques du réseau. Ces angles
déterminent l'orientation du champ électrique incident.
En second lieu, nous avons implanté un programme sous
le logiciel Matlab (annexe C) pour nous fournir les angles voulus pour
différentes positions du cornet (différentes configurations de
réseau) tout en validant par quelques cas canoniques (incidence normale,
cellules situées dans le
plan vertical passant par le cornet). De ce fait, la
détermination de l'angle est directe pour le
qi
cas des cellules situés sur l'axe (O, Y) car le centre de
la cellule sera sur la droite (Oy) se qui se ramène à un angle
q i = 90° (figure3 .4, cellule i). De même, pour une
cellule située sur l'axe (O,
ð
X), l'angle ö'i sera de
90° (ou -90°). De plus, l'angle 0, pour la cellule centrale,
est de - á.
2
Pour le cas d'une incidence normale, l'angle 0 sera
égal à alpha=90°. Ainsi, les résultats obtenus par
nos méthodes de calculs correspondent à ces valeurs
théoriques.
II
O'
X Cellule i
Z
Oi Y Cellule j
X
Z
Oj Y
Fig.3.4 Cellules particulières dans le réseau
De plus, d'après la figure 3.5, pour la position choisie
du cornet, on vérifiera la symétrie pour les différents
angles.
100
50
0
-50
-100
|
|
40
20
0
-20
-40 30
|
|
|
|
q$ iOi
|
|
|
25
20
20
15
10 10
yi
5
00 xi
|
30
20
1
yi
00
|
25
20
15
1
5
xi
|
Représentation 3D de l'angle q$ i
|
Représentation 3D de l'angleOi
|
100
50
0
q$ i '
-50
-100 30
|
20
1
yi
|
00
|
5
|
1
|
25
20
15
xi
|
30
20
10
0
O'i -10
-20
-30 30
|
25
20
20
15
10 10
yi 5
00 xi
|
Représentation 3D de l'angle q$
'i
|
Représentation 3D de l'angleO 'i
|
Figure.3.5 Représentation 3D des angles
En conclusion, nous venons de vérifier que les deux
méthodes nous fournissent une correspondance des valeurs. De plus, nous
devons noter que la méthode géométrique nous a permis de
vérifier nos calculs car, comme on vient de le remarquer, elle ne peut
pas nous fournir les valeurs de tous les angles (l'angle ij 'i
).
2.2 Définition du vecteur champ électrique
incident
On utilise la définition au sens de Ludwig 3 [Ludwig73]
pour définir le champ électrique incident défini dans le
repère lié au cornet. On suppose que le cornet n'a pas de polar
croisée. En exploitant la définition de Ludwig et après
projection dans la base liée au réseau réflecteur (car
EE=
xréf( ' , ' )
è ö ..
E E
=
y réf( ' , ' )
è ö ..
E E
= ( ' , ' ).sin(').sin(').sin()cos(').si
öè áè
{ ]
[- n('.).cos()cos 2(').cos()}
öáö.á
-
z réf..
? ??
? ??
.sin('). cos('). cos(') cos('). sin(')
{ öè ööö
- }
.. . ..
. sin('). sin('). cos() cos('). sin(').sin()cos
2('). sin()
{ ]
- ?+ -
öè áè
öáö} ..
?á
. . .
Eq3.11
c'est dans cette base que sont définies toutes les
données de simulation), on obtient l'expression du champ
électrique dans la base indiquée.
En fait, on a :
JJJJJJJG JJG JG J
Eè.ö.=
Eréfè.ö.?ö .
eè+ ö . ö
( ' , ' ) (' , ').sin(').'cos('). '
e?? Eq3.10
?
où est le diagramme du rayonnement de la source primaire
(dans notre cas, c'est le
Eréf(?' . ,ij' . )
diagramme de rayonnement d'un cornet qui doit être fourni
par la société Alcatel Space).
JJG JJG JJG
Or, en général, un vecteur exprimé par (,
dans le repère est
axayaz(o,u x
,uy,u z )
, )T
JJG JJG JJG
transformé dans les coordonnées (, du repère
(
araèa ö
o, ur, uè, u ö )
, )T au moyen de la
matrice
suivante :
? ?
aa
? ? ?
r x
sin().cos() sin().sin() cos()
èöèöè ?
? ? ? ?
? ? =
acos().cos() cos().sin() sin() .
- ?
? ?
èöèöèa
è ? ?
? y
? ? ? ? ?
? ? ? ?
a ? - ? ?
sin() cos() 0
ööa
ö z
De ce fait, les vecteurs '
(e ' ,eö ) sont exprimés dans la
base (O',x',y',z') par:
è
eè= cos(è ' .
).cos(ö' . ).e x +
cos(è ' . ).sin(ö' . ).e y
'- sin(è ' . ).ez ' '
'
eö ' = - sin(ö' . ).e
x '+ cos(ö' . ).y
e
|
'
|
De plus, la projection des vecteurs ' dans la base (O, x, y, z)
donne :
(', y , )
exeez'
e z
JJG JJG
ee
= - cos().sin(). áá z y '
sin().cos().
? ?
? ??
e= -
y '
e e
x x
'=
e z
áá
e -
y
Donc, en combinant les expressions précédentes on
aura :
ey
JJG JJG
e =
è '
cos(' ). cos(' ).cos(' ). sin('). sin() sin('). cos().
è ö è ö áè
á
- +
[ ]
. . x . .
e .
?+ ?
. e z
[sin('). sin() cos('). sin('). cos()
è áè öá
- ] ...
? ? JJ
sin(').cos('). sin().cos('). cos().
?
ööáöá
e e e e
ö
= - - -
' . x . y . z Ainsi, l'expression du champ
électrique dans la base liée au réseau réflecteur
est la suivante :
2.2.1 Représentation du champ incident en
projection
Après avoir pris des cas particuliers pour
déterminer d'une façon évidente les différents
angles d'incidence et valider nos calculs, nous essayons de représenter
le champ incident en projection dans le plan du réseau. Nous
considérons déjà que le cornet n'a pas de polar
croisé. De la même façon que précédemment,
nous avons essayé d'implanter les équations calculées dans
notre programme (annexe C) pour encore une fois essayer d'exploiter la
représentation du champ incident en projection. Nous devons noter que
nous avons multiplié l'une des composantes du champ pour vraiment
pouvoir voir clairement la projection de ce dernier pour le cas d'une incidence
normale et d'un cornet très loin.
Cornet proche
Cornet très proche
Cornet en incidence normale
Cornet très loin
Figure.3.6. Représentation du champ incident en
projection
Nous remarquons que les lignes de champ sont parallèles
dans le cas d'un cornet très loin du centre du réseau. Par
contre, si le cornet est proche, les lignes de champ commencent à se
bomber.
|