La république populaire de Chine comme partenaire au développement de la république du Sénégal: Enjeux et perspectives( Télécharger le fichier original )par Moustapha Sokhn A DIOP ENA - BREVET ENA 2007 |
INTRODUCTION GENERALEA l'heure actuelle, le monde connaît des changements importants et profonds dont les plus marquants sont l'affirmation des pays africains et le développement de la République Populaire de Chine (RPC). En tant que forces montantes, sur les plans tant politique qu'économique sur la scène internationale, la Chine et les pays d'Afrique ne cessent de renforcer et d'élargir leurs relations d'amitié et de coopération avec des avantages réciproques, ce qui implique des effets non négligeables pour l'évolution de l'ordre international. Très tôt, lors de la conférence de Bandoeng en 1955, la République Populaire de Chine a manifesté un grand intérêt pour l'Afrique. C'est avec l'avènement des indépendances que les Etats africains ont commencé à établir des relations diplomatiques avec ce géant. A ce titre, l'Egypte est le premier pays à avoir échanger des Ambassadeurs avec la Chine, en 1956. Ces relations, à l'épreuve du temps et des bouleversements internationaux au cours des cinquante dernières années, sont entrées dans une orbite stable de développement continu et constituent une coopération dans plusieurs domaines et à différents niveaux. La Chine et les pays de l'Afrique s'efforcent à développer ces relations de partenariat stratégique global. Au cours de ces années, les échanges de haut niveau sont devenus de plus en plus fréquents : la tenue systématique de rencontres bilatérales, de sommets Chine-Afrique et les dialogues politiques à différents niveaux ne cessent de se dérouler dans une ampleur élargie et approfondie. La coopération entre la Chine et les pays Africains s'est élargie dans plus de quarante secteurs dont : les sciences et la technologie, l'éducation, l'informatique, l'énergie, la protection de l'environnement, etc., ce qui présage d'un avenir prometteur. C'est dans cet ordre d'idée qu'au niveau bilatéral, la Chine et le Sénégal, pays amis depuis 1964, ont décidé de renouer les relations diplomatiques, après une parenthèse de dix ans (1995-2005). La Chine représente 20% de l'humanité. Elle offre un marché potentiel de plus d'un milliard d'acheteurs et attire tous les hommes d'Affaires, dans le cadre de la mondialisation. Et selon les projections les plus réalistes, sauf accident, la Chine deviendra la première puissance économique mondiale vers 2050. Un pays avec un si grand potentiel ne pouvait pas rester en dehors du champ politique du Sénégal. « (...) Les Etats n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts (...) » a dit un jour le Général De Gaulle1(*). Si la Chine a décidé de renouer avec le Sénégal, c'est qu'elle a eu le temps de peser le poids diplomatique de ce pays africain. Et, exclure le Sénégal de ses relations africaines priverait l' « Empire du milieu » d'un important point d'encrage sur le continent noir. Les relations de partenariat Chine-Sénégal sont un modèle de type nouveau dans les relations internationales, qui doivent être renforcées, développées, concrétisées et ordonnées. Ces relations sont basées sur les possibilités de développer la coopération au plus haut niveau en matière de commerce et d'économie, de science et de technique. Pour que les relations Chine-Sénégal puissent se développer de façon stable, tous deux ont mis au point un plan stratégique avec une vision de l'avenir, au-delà des différences des systèmes sociaux et d'idéologies, afin de poursuivre une coopération amicale basée sur le respect mutuel, l'égalité et l'avantage réciproque. Ce système de coopération et de coordination a pour but d'empêcher les litiges, dès leur début, afin d'éviter les défaillances pour l'essentiel des relations Chine-Sénégal. Enfin, résoudre à l'amiable les problèmes légués par l'histoire auxquels les deux parties accordent une grande importance. Ce type de relations peut répondre aux intérêts fondamentaux de chacune des deux parties, en pleine vitalité, et les faire avancer en surmontant les obstacles et interférences de tout genre. La Chine et le Sénégal sont tous deux confrontés au défi de la mondialisation économique, mais ils découvrent aussi des opportunités qui en résultent. L'analyse des enjeux de la coopération entre la Chine et le Sénégal pose un certain nombre d'interrogations auxquelles, des tentatives de réponses seront fournies dans le cadre de cette étude. La coopération entre la Chine et le Sénégal est elle faisable, à priori ? Les modèles de développement des deux pays sont-ils complémentaires ou contradictoires ? Quelles sont les conséquences d'une coopération accrue entre la Chine et le Sénégal en matière de développement, de commerce et d'investissements ainsi que pour les règles qui les régissent? Comment les acteurs économiques du Sénégal peuvent-ils trouver un équilibre entre les aspects positifs et négatifs afin d'être sûrs de profiter des échanges entre la Chine et le Sénégal? Comment les atouts Chinois dans le domaine des technologies et des services peuvent-ils devenir un moteur de l'innovation dans tous les secteurs au Sénégal ? Comment harmoniser, au mieux, les politiques publiques et les stratégies privées pour prévenir les violations de la propriété intellectuelle? Comment faire bénéficier au Sénégal des investissements directs étrangers (IDE) qui, ont beaucoup contribué au développement de la Chine? Quelles sont les notions, de débouchés et de risques dont les acteurs économiques Sénégalais doivent avoir conscience lorsqu'ils veulent s'engager rapidement sur le marché chinois? Comment aborder les défis, les risques et les chances des partenariats Chine-Sénégal dans le domaine de la Recherche et du Développement? * 1 C'est sous la Présidence du Général De Gaulle que la France a établit des relations diplomatiques au niveau d'Ambassadeurs avec la Chine, le 27 janvier 1964. |
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