INTRODUCTION GENERALE
A l'heure actuelle, le monde connaît des changements
importants et profonds dont les plus marquants sont l'affirmation des pays
africains et le développement de la République Populaire de Chine
(RPC). En tant que forces montantes, sur les plans tant politique
qu'économique sur la scène internationale, la Chine et les pays
d'Afrique ne cessent de renforcer et d'élargir leurs relations
d'amitié et de coopération avec des avantages réciproques,
ce qui implique des effets non négligeables pour l'évolution de
l'ordre international.
Très tôt, lors de la conférence de
Bandoeng en 1955, la République Populaire de Chine a manifesté un
grand intérêt pour l'Afrique. C'est avec l'avènement des
indépendances que les Etats africains ont commencé à
établir des relations diplomatiques avec ce géant. A ce titre,
l'Egypte est le premier pays à avoir échanger des Ambassadeurs
avec la Chine, en 1956.
Ces relations, à l'épreuve du temps et des
bouleversements internationaux au cours des cinquante dernières
années, sont entrées dans une orbite stable de
développement continu et constituent une coopération dans
plusieurs domaines et à différents niveaux. La Chine et les pays
de l'Afrique s'efforcent à développer ces relations de
partenariat stratégique global. Au cours de ces années, les
échanges de haut niveau sont devenus de plus en plus fréquents :
la tenue systématique de rencontres bilatérales, de sommets
Chine-Afrique et les dialogues politiques à différents niveaux ne
cessent de se dérouler dans une ampleur élargie et approfondie.
La coopération entre la Chine et les pays Africains s'est élargie
dans plus de quarante secteurs dont : les sciences et la technologie,
l'éducation, l'informatique, l'énergie, la protection de
l'environnement, etc., ce qui présage d'un avenir prometteur.
C'est dans cet ordre d'idée qu'au niveau
bilatéral, la Chine et le Sénégal, pays amis depuis 1964,
ont décidé de renouer les relations diplomatiques, après
une parenthèse de dix ans (1995-2005). La Chine représente 20% de
l'humanité. Elle offre un marché potentiel de plus d'un milliard
d'acheteurs et attire tous les hommes d'Affaires, dans le cadre de la
mondialisation. Et selon les projections les plus réalistes, sauf
accident, la Chine deviendra la première puissance économique
mondiale vers 2050. Un pays avec un si grand potentiel ne pouvait pas rester en
dehors du champ politique du Sénégal. « (...) Les
Etats n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts
(...) » a dit un jour le Général De Gaulle1(*). Si la Chine a
décidé de renouer avec le Sénégal, c'est qu'elle a
eu le temps de peser le poids diplomatique de ce pays africain. Et, exclure le
Sénégal de ses relations africaines priverait
l' « Empire du milieu » d'un important point d'encrage
sur le continent noir.
Les relations de partenariat Chine-Sénégal sont
un modèle de type nouveau dans les relations internationales, qui
doivent être renforcées, développées,
concrétisées et ordonnées. Ces relations sont
basées sur les possibilités de développer la
coopération au plus haut niveau en matière de commerce et
d'économie, de science et de technique.
Pour que les relations Chine-Sénégal puissent
se développer de façon stable, tous deux ont mis au point un plan
stratégique avec une vision de l'avenir, au-delà des
différences des systèmes sociaux et d'idéologies, afin de
poursuivre une coopération amicale basée sur le respect mutuel,
l'égalité et l'avantage réciproque. Ce système de
coopération et de coordination a pour but d'empêcher les litiges,
dès leur début, afin d'éviter les défaillances pour
l'essentiel des relations Chine-Sénégal. Enfin, résoudre
à l'amiable les problèmes légués par l'histoire
auxquels les deux parties accordent une grande importance. Ce type de relations
peut répondre aux intérêts fondamentaux de chacune des deux
parties, en pleine vitalité, et les faire avancer en surmontant les
obstacles et interférences de tout genre. La Chine et le
Sénégal sont tous deux confrontés au défi de la
mondialisation économique, mais ils découvrent aussi des
opportunités qui en résultent.
L'analyse des enjeux de la coopération entre la Chine
et le Sénégal pose un certain nombre d'interrogations auxquelles,
des tentatives de réponses seront fournies dans le cadre de cette
étude.
La coopération entre la Chine et le
Sénégal est elle faisable, à priori ?
Les modèles de développement des deux pays
sont-ils complémentaires ou contradictoires ?
Quelles sont les conséquences d'une coopération
accrue entre la Chine et le Sénégal en matière de
développement, de commerce et d'investissements ainsi que pour les
règles qui les régissent?
Comment les acteurs économiques du
Sénégal peuvent-ils trouver un équilibre entre les aspects
positifs et négatifs afin d'être sûrs de profiter des
échanges entre la Chine et le Sénégal?
Comment les atouts Chinois dans le domaine des technologies et
des services peuvent-ils devenir un moteur de l'innovation dans tous les
secteurs au Sénégal ?
Comment harmoniser, au mieux, les politiques publiques et les
stratégies privées pour prévenir les violations de la
propriété intellectuelle?
Comment faire bénéficier au
Sénégal des investissements directs étrangers (IDE) qui,
ont beaucoup contribué au développement de la Chine?
Quelles sont les notions, de débouchés et de
risques dont les acteurs économiques Sénégalais doivent
avoir conscience lorsqu'ils veulent s'engager rapidement sur le marché
chinois?
Comment aborder les défis, les risques et les chances
des partenariats Chine-Sénégal dans le domaine de la Recherche et
du Développement?
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA CHINE ET
DU SÉNÉGAL
1. PRESENTATION DE LA CHINE
Source : Atlas
Carte n°1 : Présentation de
la Chine
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D'une superficie avoisinant celle des Etats-Unis, la Chine
s'étend sur 9,6 millions de km². Située en extrême
d'orient, la Chine est essentiellement limitée au Nord par la Mongolie
et la Russie, à l'Est par la Mer de Chine et le Japon, au Sud par
l'Inde, le Népal, le Pakistan, le Vietnam et la Birmanie et à
l'Ouest par le Kazakhstan (cf. Carte n°1). Le territoire chinois
est divisé en 23 provinces, 5 régions autonomes et 4
municipalités autonomes (Shanghai, Pékin, Chongqing et
Tianjin).
La population chinoise est d'environ de 1,4 milliards
d'habitants, et est en croissance de 0,58% par an. La population est
sensiblement jeune avec un âge moyen de 32 ans. Conséquence de la
politique de l'enfant unique, l'écart entre le nombre d'hommes et de
femmes continue d'augmenter (aujourd'hui à 1,12 hommes par femme).
La Chine occupe au niveau économique le 7e
rang mondial en 2004 avec un PIB d'environ 1600 milliards d'euros. Elle assure
18% de la croissance économique mondiale et 8% des exportations
mondiales. Son PIB par habitant est supérieur à US 1000$, ce qui
la place parmi les pays à revenu intermédiaire inférieur.
L'économie est dominée par le secteur industriel, en croissance
de 11,1% par an. Par exemple, elle détient 85% du marché mondial
des tracteurs, montres et jouets, 55% du marché des appareils photos et
ordinateurs portables, 30% du marché des téléviseurs et
machines à laver. Les exportations ont augmenté de plus de 36% en
2004 permettant à la Chine de dégager un excédent de US 32
milliards $. Les principaux clients sont les Etats-Unis, le Japon et
l'Allemagne.
Figure 1 : Répartition du PIB
Chinois par secteurs d'activité en 2005
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Source : OCDE ; Perspectives
économiques de la Chine, 2006.
La Chine dispose de près de 1000 milliards de dollars
de réserve de change en 2006 dont 220 milliards de bons du trésor
américain, alors que ce montant était évalué en
fin 2005 à 740 milliards de dollars, ce qui se rapproche des
réserves japonaises. Enfin, la Chine est le 2e
récipiendaire des Investissements Directs Etrangers dans le monde.
Tableau 1 : Principaux indicateurs
économiques chinois en 2006
PIB
|
1600 milliards d'Euros
|
PIB à Parité Pouvoir d'Achat
|
US 7262 milliards $
|
PIB/Hab. à Parité Pouvoir d'Achat
|
US 5600 $
|
Croissance du PIB
|
9,5%
|
Investissement
|
46% du PIB
|
Exportation
|
US 593,4 milliards $
|
Importation
|
US 561,4 milliards $
|
Réserve de Change (à fin 2004)
|
US 609 milliards $
|
Dette
|
31,4% du PIB
|
Population
|
1,306 milliards d'habitants
|
Taux de croissance de la population
|
0,58%
|
Inflation
|
3,9%
|
Chômage (1er trimestre 2005)
|
4,2%
|
Source : Perspectives économiques de la
Chine, 2006. OCDE
L'économie chinoise est basée sur
l'idéologie du « socialisme avec des caractéristiques
chinoises », issue du socialisme de marché de 1970.
L'économie est dominée par l'initiative privée et le
marché tandis qu'un certain nombre de secteurs clés restent aux
mains de l'Etat, via les entreprises publiques (State Owned Enterprises
SOEs). L'Etat garde également de nombreux leviers
macro-économiques par le contrôle presque total du système
financier, l'importance de l'administration, l'intrusion du parti communiste au
sein des entreprises. La monnaie chinoise est le Renminbi (« Monnaie du
peuple ») qui est appelée également le yuan (CNY). De 1994
à 2005, le yuan était indexé sur le dollar à
environ 8,28 yuans pour 1 dollar. En conséquence, le yuan s'est
apprécié de plus de 2%. Selon Zhou Xiaochuan2(*), la réforme du yuan
devrait continuer graduellement.
La Chine est une puissance en devenir. Pour arriver à
ce stade de développement, elle a eu, dans sa marche vers un avenir
meilleur, à réaliser des performances économiques
exceptionnelles. La Chine, comme on le sait, a fait de grands progrès
dans la productivité ainsi que dans les sciences et techniques.
En parcourant d'ailleurs le monde, à la recherche de
partenaires privilégiés, les dirigeants chinois sont tout
à fait à l'aise pour démontrer le potentiel de
réserves de marchandises et de devises de leur pays. Parmi les
importants atouts qu'elle ne cesse de brandir, la Chine peut se vanter de son
immense marché, mais aussi de sa main d'oeuvre à bon
marché, ce qui crée les conditions de délocalisation
réussie. De leur côté, les entreprises chinoises sont
désormais encouragées à s'internationaliser
(World Bank, 2006).
2. PRÉSENTATION DU SÉNÉGAL
Le Sénégal s'étend sur une superficie de
192.712 km², pour une population de 11,4 millions environ, il est
limité au Nord par la Mauritanie, à l'Est par le Mali, au Sud par
la Guinée Bissau et la Guinée Conakry (cf. carte 2). Le
territoire est divisé en 11 régions3(*) où vivent les différentes ethnies
liées les uns et les autres par un profond désir de cohabiter.
Carte 2 : Présentation du
Sénégal
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Doté d'une démocratie vivante, d'un secteur
industriel relativement développé et d'une localisation
géographique favorable, le Sénégal est en mesure de
devenir la locomotive régionale de l'Afrique francophone, position
assumée jusque-là par la Côte d'Ivoire avant que ce pays ne
se retrouve dans une situation de crise.
Les partenaires financiers du Sénégal ont
d'ailleurs sanctionné les performances macro-économiques du pays
et ses efforts sur le plan structurel en reconnaissant, en avril 2004, que le
pays avait atteint le point d'achèvement de l'Initiative en faveur des
pays pauvres très endettés (PPTE).
Figure 2 : Estimations des auteurs sur la
base des données de la Direction de la prévision et de la
statistique.
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Source : Perspectives économiques du
Sénégal, 2006. OCDE
La dévaluation du franc CFA en 1994 et les politiques
économiques appliquées depuis ont conforté la situation
économique du Sénégal. En dépit des chocs
exogènes, notamment les aléas climatiques, la croissance du PIB
s'est située dans une fourchette de 5 à 6,5% par an sur la
période 1995-2005. Si en termes réels elle a fléchit
à 2,4 % en 2002 en raison d'une sécheresse prononcée, elle
a rebondit à environ 6% en 2003, année qui a connu une campagne
agricole exceptionnellement bonne. Entre autres facteurs, les
dégâts causés sur les cultures et les pâturages par
les criquets pèlerins et une mauvaise pluviométrie dans certaines
régions du pays a réduit la progression du PIB à 5% en
2004. Cependant, en raison de la crise pétrolière et celle des
sociétés comme les Industries Chimiques du Sénégal
(ICS) et la Société Africaine de Raffinage (SAR), le PIB a
chuté en deçà de 4 % en 2006. Selon les prévisions,
en 2007, avec la stabilisation de ces impairs, ce taux pourrait dépasser
les 6%.
Tableau 2 : Principaux indicateurs
économiques Sénégalais en 2006
Population
|
11,4 millions d'habitants en 2004 (EIU 2006
|
Croissance démographique
|
2,4 % par an (Banque Mondiale, 2003)
|
Espérance de vie
|
52 ans (Banque Mondiale, 2003)
|
Taux d'alphabétisation
|
38% (Banque Mondiale, 2004)
|
Indice de développement humain
|
157ème sur 177 pays (P.N.U.D. 2005)
|
PIB
|
7,6 Mds $ en 2004 (EIU 2006)
|
PIB par habitant
|
720 $ (DGPTE 2005)
|
Taux de croissance
|
4 % en 2006
|
Taux de chômage
|
40% (estimations)
|
Solde budgétaire
|
-4,8% du PIB en 2002 (E.I.U., 2004)
|
Taux d'inflation
|
0,5% en 2005 (EIU 2006)
|
Source : Perspectives économiques du
Sénégal, 2006. OCDE
La venue d'investisseurs étrangers qui créent
de la valeur ajoutée, transfèrent des technologies et de
l'expertise et créent des emplois est également essentielle. Mais
il s'agit aussi d'un défi agricole, qui renvoie à la
modernisation de l'agriculture et au développement d'activités
non agricoles en milieu rural susceptibles d'absorber la population active
« excédentaire » issue de ce processus de modernisation.
Enfin, il s'agit d'un défi financier, qui consiste à mettre le
système financier sénégalais au service du secteur
productif domestique.
Au niveau sous-régional, le Sénégal fait
figure de pays « industrialisé », avec un secteur secondaire
qui représentait environ 23% du PIB en 2003 et plus de 30% de ses
exportations constituées de produits manufacturés. Ses
principales activités industrielles sont concentrées dans
l'agroalimentaire, les matériaux de construction, la chimie et le
textile. Si les politiques d'ouverture commerciale, de libéralisation et
de privatisation menées au cours de la dernière décennie
ont eu pour objectif de stimuler le développement industriel du pays, le
coût excessif des facteurs, la faiblesse de l'investissement et un
marché domestique limité n'ont pas permis de complètement
concrétiser ces espoirs. Le textile peine à faire face aux
importations de fripes venues d'Europe ainsi qu'aux produits asiatiques, dont
la concurrence devrait s'accentuer avec la fin des accords multifibres le 1er
janvier (BAfD/OCDE 2006).
II. HISTORIQUE DES RELATIONS ENTRE LE SÉNÉGAL ET
LA CHINE
Deux pays amis, depuis 1964, à l'aube de
l'indépendance, la Chine et le Sénégal ont toujours eu des
positions communes lors des grandes rencontres internationales et
conférences à travers le monde. C'est en décembre 1971 que
la Chine et le Sénégal nouèrent des relations
diplomatiques. Pendant les 25 années qui on suivi, les
échanges entre les deux pays étaient multiples et
fréquents. Au plan politique, les deux anciens chefs d'Etat
sénégalais, Léopold Sédar Senghor et Abdou
Diouf, visitèrent la Chine, tandis que de hauts dirigeants chinois
foulèrent le sol sénégalais. En matière
d'assistance économique, la Chine a fourni au
Sénégal quatre importants crédits sans
intérêt, destinés à la réalisation de
plusieurs projets de construction dont notamment le stade de
l'Amitié à Dakar, l'envoi d'une dizaine d'équipes
médicales, le barrage d'Affiniam en Casamance, la promotion de la
riziculture, l'installation de centres culturels etc. Tous les deux ans,
20 ans durant, sans interruption, des équipes d'au moins 17 personnes
qualifiées se relayaient dans la structure. Spécialisé
dans la médecine tropicale, « l'hôpital
Silence » faisait le bonheur des populations qui affluaient, outre du
Sénégal, de la Guinée-Bissau, de la Guinée Conakry,
de la Gambie, du Mali, de la Mauritanie et même du Gabon. C'est conscient
de la place et du rôle joués par la structure devenue très
petite pour recevoir tous ces malades, que la Chine populaire avait
ficelé un projet de construction d'un nouvel hôpital pour une
valeur de 1 milliard de FCFA. Un projet tombé à l'eau. Car, suite
à la décision des autorités sénégalaises
d'établir des relations diplomatiques avec la Chine Taiwan, la Chine
populaire a décidé de rompre avec le Sénégal.
Sur le terrain de la coopération mutuellement
avantageuse, deux entreprises publiques chinoises, en l'occurrence la
Compagnie de pêche Chine-Afrique et la Société des
travaux de construction du Henan, travaillaient aux côtés de
leurs partenaires sénégalais. Sur le plan culturel, les
échanges étaient légion : plus de 40 projets ont
été concrétisés dans les domaines aussi divers que
le sport, l'information, l'éducation, les études
littéraires et les arts. Des professeurs chinois enseignaient
à l'Université de Dakar et à celle de Thiès,
alors que des étudiants sénégalais, nantis de bourses
du gouvernement chinois, apprenaient en Chine des disciplines telles que
l'industrie textile, l'hydraulique, la météorologie, la
minéralogie et la médecine. En commerce, le
Sénégal exportait notamment du phosphate (30.000 t par an) vers
la Chine et en importait du thé, des textiles et des produits
d'industrie légère. Mais la balance commerciale
était largement favorable à la Chine qui exportait pour 21
millions de dollars vers le Sénégal et en importait pour
1,4 million de dollars seulement, en 1994, année où les
exportations de phosphates sénégalaises ont
cessé. En novembre 1995, soit un peu plus d'un mois avant leur
" divorce", les deux parties avaient même envisagé
d'accroître leurs échanges dans les secteurs public et
privé pour l'exploitation de ressources minières. Un projet
d'ouverture d'une ligne aérienne directe entre Beijing et Dakar
était également à l'étude, à
l'initiative des autorités sénégalaises.
Malgré la rupture de leurs relations diplomatiques en
1996, les contacts entre Beijing et Dakar allaient être plus ou
moins maintenus dans les dix années qui ont suivi et ce, dans
l'arène de la diplomatie comme au niveau des entreprises publiques
et privées. En témoigne l'obtention récente par une
société chinoise publique, de l'adjudication pour les
travaux de construction de routes et d'échangeurs dans la banlieue
de la capitale sénégalaise. On a constaté depuis ces
dernières années une présence massive de
commerçants chinois à Dakar avec leurs produits bon
marché, à la satisfaction de nombreux consommateurs et n'en
plaise à certains de la diaspora qui se plaignent de perdre ainsi
une partie de leurs débouchés sur place...
En réalité, dès son arrivée au
pouvoir en l'an 2000, le régime de l'alternance avait
déjà pensé mener des réflexions approfondies
et de poser des actes sûrs et prudents dans l'optique globale de
normaliser un jour les relations avec Pékin (Beijing).
Après l'événement du 25 octobre 2005, la Chine et le
Sénégal s'attendent aujourd'hui à une
"coopération multiforme et exemplaire".
PREMIERE PARTIE
LES RELATIONS ENTRE LA CHINE
ET LE
SENEGAL : UNE
COOPERATION A PRIORI DIFFICILE
I. LES SYSTÈMES DE
DÉVELOPPEMENT DES DEUX PAYS
L'image de la Chine suscite depuis plusieurs siècles
des questions récurrentes sur son rapport avec les autres
collectivités culturelles ou nationales du monde contemporain. La
question de son ouverture à la société mondiale lui est
posée de façon bien plus insistante qu'à d'autres pays ou
territoires moins connus. Après tout, nombre de régions d'Afrique
ou d'Amérique latine n'ont fait l`objet que d'explorations très
incomplètes.
La coopération entre la Chine et le
Sénégal est sujette à pas mal de controverses. D'aucun
pense qu'elle est a priori difficile, voire impossible. Ces positions trouvent
leur fondement au niveau des différences entre les
réalités sociales, les options politiques économiques et
quelques fois même diplomatiques, pour ne citer que celles-là.
1. LES FACTEURS SOCIO-ÉCONOMIQUES ET
POLITICO-DIPLOMATIQUES DE LA CHINE
1.1. APERÇU SOCIO-ÉCONOMIQUE
1.1.1. CONTEXTE ÉCONOMIQUE, FINANCIER ET
PERSPECTIVES
A. L'ÉCONOMIE CHINOISE
La Chine est une puissance qui, dans sa marche vers un avenir
meilleur, a réalisé des performances économiques
exceptionnelles. La Chine a fait de grands progrès dans la
productivité ainsi que dans les sciences et techniques. Cette
démarche a du coup entraîné des effets positifs si l'on
sait que cette Chine nouvelle dispose maintenant d'un marché immense
réel. En parcourant d'ailleurs le monde, à la recherche de
partenaires privilégiés, les dirigeants chinois sont tout
à fait à l'aise pour démontrer le potentiel de
réserves de marchandises et de devises de leur pays. Pour consolider et
renforcer de tels acquis, l'accent a été particulièrement
mis sur le renforcement du macro-contrôle et de la promotion de la
croissance. La stabilité sociale et politique a été d'un
grand apport à la réalisation de cet objectif. Ainsi, le poids
économique de la Chine est confirmé en ce sens qu'elle a
maintenu, en 2006 (cf. tableau) une croissance économique très
élevée en dépit des mesures destinées à
éviter une surchauffe, tandis que sa montée en puissance dans les
échanges internationaux multiplie les risques de friction avec ses
partenaires commerciaux.
Graphique du taux de croissance du PIB Chinois.
Source : Banque Mondiale
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Aujourd'hui, face à des investissements en capital
fixe en hausse de 43 % sur un an au premier trimestre, le gouvernement avait
même décidé, en 2006, d'interdire les nouveaux
investissements dans certains secteurs-clés comme l'immobilier, la
sidérurgie et l'automobile. Cela illustre alors, de fort belle
manière, tout le poids économique que recèle ce pays.
Pékin avait également décidé de freiner brutalement
le crédit aux entreprises. Toutefois, cela n'a pas empêché
le produit intérieur brut (Pib) passant de 9,9% en 2005 au premier
trimestre à 11,3% au troisième. Ainsi, selon le Nouvel
Observateur, les craintes de certains experts d'un refroidissement brutal de
l'économie ne se sont pas confirmées.
Parmi les importants atouts qu'elle ne cesse de brandir, la
Chine peut se vanter de son immense marché, mais aussi de sa main
d'oeuvre à bon marché, ce qui crée les conditions de
délocalisation réussie. La Chine, faut-il le rappeler, est la
première destination mondiale des investissements directs
étrangers, qui ont afflué à hauteur de 53,78 milliards de
dollars entre janvier et octobre. De leur côté, les entreprises
chinoises sont désormais encouragées à s'internationaliser
(Banque Mondiale, 2006).
Courbe des réserves Chinoises entre 2001 et
2006.
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Source : Banque Mondiale
Mais les Chinois manquent de placements intéressants
pour leur épargne et, afin de limiter les prêts illégaux en
dehors du système bancaire, le gouvernement a relevé, pour la
première fois depuis 1995, les taux d'intérêt en octobre.
La hausse, de 0,27 point de pourcentage, est largement symbolique, selon les
experts qui y voient un signe d'une plus grande utilisation par Pékin de
ce type d'outil pour réguler l'économie. Avec un commerce
extérieur dont le volume progresse de plus de 35 % par an et qui devrait
s'élever au troisième rang mondial en 2007, la santé de
l'économie chinoise est enfin de plus en plus dépendante de la
conjoncture internationale.
Actuellement, la Chine est le premier exportateur mondial de
textile-habillement, de chaussures, de produits électroniques et de
jouets. Ses produits « made in China » envahissent le
monde. En particulier le marché des Etats-Unis, entraînant
à leur égard un déséquilibre gigantesque : en
2003, le déficit commercial américain vis-à-vis de
Pékin a atteint 130 milliards de dollars. Cette fureur exportatrice
devait provoquer un spectaculaire décollage de la croissance qui, depuis
deux décennies, dépasse chaque année les 9 %. Le
« communisme démocratique de marché » a
entraîné aussi, pour des millions de foyers, une augmentation du
pouvoir d'achat et du niveau de vie. Cela a favorisé la montée
d'un véritable capitalisme chinois. L'Etat, dans le même
élan, s'est lancé dans une modernisation du pays à marche
forcée multipliant la construction d'infrastructures : ports,
aéroports, autoroutes, voies de chemin de fer, ponts, barrages,
gratte-ciel, stades pour les Jeux olympiques de Pékin en 2008,
installations pour l'Exposition universelle de Shanghaï en 2010, etc.
(Yolin J.M. et al ; 2004).
En 2005, la Chine a été le premier acheteur au
monde de ciment (elle en a importé 55 % de la production mondiale), de
charbon (40 %), d'acier (25 %), de nickel (25 %) et d'aluminium (14 %). Et le
deuxième importateur de pétrole, après les Etats-Unis. Ces
achats massifs ont provoqué une explosion des prix sur les
marchés (en particulier de ceux du pétrole). Admise au sein de
l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, la Chine est
désormais l'une des plus grandes économies du monde. Elle tire la
croissance planétaire et tout soubresaut chez elle a un impact
immédiat sur l'ensemble de l'économie mondiale.
« Malgré la vitesse de notre croissance, la Chine
est encore un pays en voie de développement et il nous faudrait encore
cinquante ans de croissance au rythme actuel pour devenir un pays moyennement
développé4(*) ».
Mais, malgré cette marque de modestie, si la Chine
continue à ce rythme, dès 2041 elle dépassera les
Etats-Unis et deviendra la première puissance économique du
monde. Ce qui aura des conséquences géopolitiques majeures. Cela
signifiera aussi que, dès 2030, sa consommation d'énergie
équivaudra à la somme de celles des Etats-Unis et du Japon
aujourd'hui, et que, ne disposant pas de pétrole suffisant, elle sera
contrainte, d'ici à 2020, de doubler sa capacité nucléaire
(ibidem).
Courbe des importations Chinoises entre 2002 et 2006.
Source : Banque Mondiale
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A cet égard, la Chine constitue un cas d'école
et anticipe sur la question qui se posera demain à propos de l'Inde, du
Brésil, de la Russie ou de l'Afrique du Sud : comment arracher des
milliards de personnes à la détresse du sous-développement
sans les plonger dans un modèle productiviste et de consommation
« à l'occidentale », néfaste pour la
planète et mortel pour l'ensemble de l'humanité ?
(Ramonet : 2004)
1.1.2. CONTEXTE SOCIAL, HUMAIN ET PERSPECTIVES
Depuis la proclamation de la République
populaire, le pays a connu trois recensements de population : il y avait
ainsi 582,6 millions d'habitants en 1953, 1 milliard en 1982 et
1,14 milliards d'habitants en 1990.
En 2006, le pays, avec une population estimée
à 1,4 milliards d'habitants (environ 21 % de la population
mondiale), est le plus peuplé de la planète. Depuis le
début des années 1970, les autorités chinoises ont
lancé une politique de contrôle des naissances, avec pour objectif
une stabilisation de la population à 1,2 milliard d'habitants en
l'an 2000. Depuis le recensement de 1982, le taux de croissance de la
population a ainsi connu une diminution spectaculaire (Gaye A., 2006).
A. LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE
La Chine a connu, dans la seconde
moitié du XXe siècle, une transition
démographique accélérée. La première phase,
amorcée au début des années 1950, s'est traduite par
une explosion démographique. Entre les recensements de 1953 et de 1990,
la population a doublé (+ 615 millions habitants),
malgré la crise démographique dite des « années
noires » (1959-1961), ayant provoqué un déficit de
naissances évalué à 60 millions d'individus. L'indice
synthétique de fécondité était alors entre 5 et
6 enfants par femme (5,8 en 1970).
Le taux d'accroissement naturel, de l'ordre de 2
à 3 % par an durant la première phase de la transition
démographique (2,6 % en 1969), est retombé à
1,1 % par an entre 1990 et 1995. Il est estimé à
1,02 %pour la période 1995-2000. Le taux de natalité est
passé de 4,5 %en 1953 à 2,1 %en 1990, pour atteindre
1,31 % en 2005. Dans le même temps, le taux de mortalité
serait tombé de 2,25 % à 0,6 %. Cette faible
mortalité s'explique par la jeunesse actuelle de la population. En 2005,
25,8 % de la population chinoise avaient moins de 15 ans, 67,6 %
entre 15 et 65 ans et 7,6 % (2005), seulement, plus de 65 ans.
La population est masculine à 51,50 % (Banque Mondiale, 2006).
B. LES RÉALITÉS CULTURELLES
Les chinois sont très fiers de leur culture
multimillénaire empreinte de taoïsme, de confucianisme, de
bouddhisme etc. Le taoïsme est un ensemble d'enseignements philosophiques
et de pratiques religieuses fondé sur les travaux de Laozi
(4e siècle avant JC). Il met en avant la liberté, la
nature, la cosmologie, le retrait de la vie sociale, la recherche de
l'immortalité etc. Le confucianisme est un système religieux et
philosophique développé dans les enseignements de Confucius
(551-479 av JC). Il s'appuie sur le rite, la pitié filiale, la
loyauté, l'humanité etc. Le bouddhisme est une religion
basée sur les enseignements de Buddha. (563-483 av JC). Il apprend aux
croyants à réaliser de bonnes actions, d'éviter les
mauvaises actions et de purifier et de développer l'esprit. L'ensemble
de ces trois doctrines forme la base de la culture chinoise (Delb B., 2001).
C. LA LANGUE
La Chine a une langue officielle (le mandarin), sept groupes
principaux linguistiques (mandarin, cantonais, hakka, xiang, min, gan, wu) et
des milliers de dialectes. Chaque province, ville, village a son propre
dialecte. Ainsi, les habitants de Pékin parlent le dialecte de
Pékin qui ressemble beaucoup au mandarin. Le dialecte de Shanghai est
par contre difficilement compréhensible par un chinois du Nord
(ibidem).
D. LES INÉGALITÉS SOCIALES
Le développement économique a certes
engendré un renouveau de la puissance chinoise, mais aussi de forts
clivages régionaux et sociaux. Les clivages internes s'accusent :
l'Ouest chinois, turcophone et musulman, demeure très pauvre,
excentré, et constitue un glacis de rivalités avec la Russie et
l'Inde. La croissance du littoral cache la profonde permanence du Centre,
encore très rural. Mais la conviction d'appartenir à une
civilisation supérieure, une culture éprouvée du mariage
des contraires, l'extrême centralisation de l'état assure une
cohésion encore forte.
Neuf millions de personnes arrivent chaque année sur
le marché du travail, étant donné une croissance
démographique de 1 Million de nouvelles bouches à nourrir chaque
mois. La Chine a besoin de croissance pour assurer sa stabilité sociale.
Pékin et Shanghai jouissent de niveaux de revenus par habitant 9 fois
supérieurs à ceux de Guizhou. 200 Millions de Chinois ont moins
de US 1 dollar par jour. Le chômage est devenu difficile à mesurer
mais semble se situer à plus de 10%. Les revenus des citadins continuent
d'augmenter 3 fois plus vite que celui des habitants de la campagne. Une
étude publiée dans « The Economist » a
indiqué que même dans les secteurs urbains, la population se
situant dans la tranche des 20% les plus pauvres ne touchait que 6,5% du revenu
moyen.
Avec la nouvelle réforme, Pékin semble bien
décidé à restructurer en profondeur le secteur
d'état. Il s'agit désormais de faire face à la concurrence
étrangère qui se presse aux portes de la Chine depuis les accords
avec l'OMC, et de créer des champions nationaux susceptibles de devenir
des multinationales (Stéphane MOLINIER, Christian SCHERER ;
2005).
1.2. APERÇU POLITIQUE ET DIPLOMATIQUE
1.2.1. INSTITUTIONS ET VIE POLITIQUE
Le régime chinois est une
démocratie populaire à parti unique et d'inspiration marxiste -
léniniste. L'avènement de la République populaire en 1949
a introduit un changement profond dans les institutions. Depuis, le pays a
élaboré quatre Constitutions. La première (1954),
calquée sur la Constitution de l'URSS de 1936, fut la plus stalinienne
et la plus totalitaire. Deux autres lui succédèrent en 1975 et
1978. En 1982, une nouvelle Constitution fut acceptée, plus conforme aux
nouvelles orientations du régime, et comportant 138 articles
répartis en 4 chapitres. Néanmoins, son préambule
indique que le régime politique de la Chine reste une dictature conduite
par le Parti communiste et reposant sur un front uni pouvant inclure des partis
démocratiques (Beijing information, 2004).
A. LE POUVOIR EXÉCUTIF
Le président de la République
remplit une fonction purement symbolique. Mais, en théorie, il peut
légiférer, nommer ou renvoyer de hauts fonctionnaires, ratifier
ou contester des accords passés avec des pays étrangers. Il est
assisté d'un vice-président élu pour cinq ans par
l'Assemblée nationale populaire (ANP).
Le pouvoir exécutif est entre les mains du Conseil des
affaires d'État, c'est-à-dire la plus haute autorité du
gouvernement. Ce Conseil régit différents ministères et
commissions (ibidem).
B. LE POUVOIR LÉGISLATIF
Le pouvoir législatif est détenu par
l'Assemblée nationale populaire (ANP). Ses membres (2 985 dans la
Xe Assemblée entrée en fonction en
mars 2003) sont élus pour cinq ans au suffrage indirect par les
provinces, les municipalités, les régions autonomes, les
régions administratives spéciales et l'armée.
L'ANP vote les lois, amende la
Constitution, approuve le budget national et les plans économiques. Elle
a également le pouvoir de nommer et de révoquer les membres du
Conseil des affaires d'État et de la Commission militaire centrale, le
président de la Cour populaire suprême et le procureur du Parquet
populaire suprême. Dans la réalité, l'ANP
dispose de peu de pouvoir effectif. En raison de sa taille, elle ne se
réunit qu'une fois par an pour régler les affaires importantes
(ibidem).
C. LE POUVOIR JUDICIAIRE
La tradition judiciaire chinoise est
fondamentalement différente de celle des nations occidentales. Le droit
a toujours eu pour fonction de défendre l'ordre public et non de
garantir les droits de l'individu. Néanmoins, depuis la Constitution de
1978, la Chine a commencé à aligner ses institutions judiciaires
sur les modèles occidentaux. La Constitution de 1982 garantit
désormais un droit de défense juridique et les libertés de
chacun. Interrompues depuis des années, les professions d'avocat et de
notaire connaissent de ce fait un nouvel essor, même si leur rôle
est encore mal accepté.
Le système judiciaire chinois est
articulé autour de trois éléments : les tribunaux, la
Sécurité publique (police) et le parquet.
L'organe supérieur est la Cour populaire suprême, qui
veille à l'observation de la Constitution et juge en dernier ressort.
Elle est chargée de contrôler les tribunaux populaires locaux ou
spéciaux et le tribunal militaire. Elle est responsable devant l'ANP et
son Comité permanent5(*).
D. UN RÉGIME ENTRE « SOCIALISME »
ET « CAPITALISME »
Le « socialisme réel » chinois, c'est, en
fait, l'histoire d'une variante du nationalisme, une forme inédite de
« modernisation » venue d'un Occident capitaliste et «
socialiste » anticapitaliste. Il lui emprunte autant les formes
d'encadrement des masses que la force mobilisatrice du nationalisme. Ce
nationalisme est étatico-autoritaire autant par la situation
guerrière de l'époque que par l'héritage plus lointain,
lequel ne laisse que peu d'espace à l'affirmation pluraliste et
démocratique. L'aspiration à l'émancipation du monde
populaire ne peut prendre corps que dans la mesure où elle est
compatible avec la logique du parti-Etat, les besoins de puissance de la
nation, l'adhésion à une mobilisation révolutionnaire et
nationale. Une émancipation sociale réelle mais limitée,
et sous étroite tutelle, est octroyée ou
concédée.
Le successeur de Mao, Deng Xiaoping initia, à partir
de 1979, des politiques différentes des idéologies de son
prédécesseur. L'objectif « réformiste » de Deng
Xiaoping est la recherche d'une nouvelle vitalité du « socialisme
réel », qui a fait émerger un modèle
différent, encore non achevé. Pour l'essentiel, il cherche sa
cohérence du côté du capitalisme mondial triomphant, en y
incluant, dans la mesure du possible, une farouche aspiration au maintien de
l'indépendance nationale ainsi qu'un rôle majeur dévolu
à l'Etat et au parti-Etat. Les réflexes de survie et la
flexibilité du nombre de cadres, qui se situaient déjà
loin des dogmes idéologiques, ont rendu les changements plus
aisés que prévu. Le pays est certes plus sûr de lui
qu'à aucun autre moment de son histoire contemporaine. Mais il n'est
toujours pas certain d'arriver à bon port et de devenir la grande
puissance stable et cohérente que beaucoup dans le monde espèrent
ou redoutent. Un objectif auquel la nation et surtout ses élites
sociales rêvent comme d'une revanche à prendre sur les
désastres d'un passé pas si lointain.
Les choix politiques, certes jugés mitigés, lui
ont valu la place de la quatrième puissance économique mondiale
(après les États-Unis, le Japon et l'Allemagne, devant la France
et l'Angleterre) impressionne par la pertinence de ses choix de
développement et par le dévouement de ses ressources humaines
entièrement acquises à la religion du travail.
Dans l'ensemble, la Chine a opté pour un régime
communiste, du fait de son histoire. Elle est néanmoins orientée
vers une idéologie économique qui reste entièrement
capitaliste (Ramonet, I. ; 2004).
1.2.2. LE CONTEXTE DIPLOMATIQUE
« Une Diplomatie active dans le monde et en
Afrique »
La Chine, qui est le plus grand pays en développement
dans le monde et très attachée à la paix et au
développement, poursuit une politique extérieure
d'indépendance et de paix. Elle souhaite, sur la base des Cinq
Principes de la Coexistence pacifique, développer les relations
amicales avec tous les pays, resserrer l'amitié et intensifier la
coopération avec eux, dans l'intérêt de la
prospérité commune, afin de promouvoir la paix et la
stabilité dans le monde.
Si la conjoncture économique demeure
favorable, la situation diplomatique l'est également entre la Chine et
la plupart des pays du monde. La Chine s'est beaucoup distinguée au
cours de ces dernières années de part sa population
considérée comme l'usine du monde et son vaste marché. Ses
caractéristiques de « pays incontournable » lui
valent les multiples alliances et relations diplomatiques. Elle est membre du
Conseil de Sécurité de l'ONU avec droit de veto, ainsi que dans
diverses autres organisations.
Au mois de septembre 2001, après
quinze ans de discussions, un accord est finalement signé à
Genève entre la Chine et ses partenaires commerciaux en vue de
l'adhésion de Pékin à l'OMC. Elle est formellement
entérinée au mois de décembre lors de la conférence
de l'OMC à Doha (Qatar).
Par ailleurs, Pékin est choisi par le
Comité international olympique (CIO) pour accueillir les jeux Olympiques
en 2008. Ce sera la première fois que la Chine organisera la plus grande
manifestation sportive mondiale. Cette élection suscite la joie des
habitants de Pékin, mais elle est déplorée par les
défenseurs des droits de l'homme qui militaient contre l'attribution des
Jeux à la Chine.
Cependant, la situation des droits de l'homme
en Chine est toujours régulièrement dénoncée par
les organisations internationales ou par le gouvernement des États-Unis,
malgré la signature, le 5 octobre 1998, de la Convention
internationale des droits civiques et politiques.
Au niveau Africain, le continent est un théâtre
de confrontation avec Taiwan. Parmi les Etats qui reconnaissent Taiwan, un
tiers sont des pays africains (cf. infra). Avec le
désengagement de la France et l'effondrement de la bipolarité,
certains pays africains voient en la Chine un puissant protecteur, moins
exigeant quant aux normes démocratiques et peu regardant sur l'usage
fait des crédits accordés. L'amitié sino-africaine remonte
loin dans l'histoire et repose sur un socle solide. Ayant vécu dans
le passé le même sort, la Chine et l'Afrique se sont
toujours témoignés sympathie et soutien dans la lutte pour
la libération nationale et ont noué entre elles une
amitié profonde. Depuis plus d'un demi-siècle, la Chine et
l'Afrique ont resserré leurs liens politiques, maintenu des
échanges de visites de haut niveau ainsi que des contacts
personnels fréquents, développé rapidement leurs
rapports économiques et commerciaux, entretenu une
coopération fructueuse dans les autres domaines et
intensifié chaque jour davantage leur concertation et leur
coordination dans les affaires internationales.
La diplomatie chinoise en
Afrique repose surtout sur l'entretien d'une amitié sincère,
d'assurer les avantages mutuels sur un pied d'égalité, de
coopérer dans la solidarité et d'oeuvrer pour
un développement partagé, voilà les principes suivis
dans les relations d'échanges et de coopération entre la
Chine et l'Afrique. Ils servent également de moteur à la
pérennité de ces relations. Le renforcement de sa
solidarité et sa coopération avec les pays africains, c'est
de tout temps l'une des pièces maîtresses de la politique
extérieure d'indépendance et de paix de la Chine. Elle
veille à établir et à développer un nouveau
type de partenariat stratégique avec l'Afrique,
caractérisé par l'égalité et la confiance
réciproque sur le plan politique, la coopération conduite
dans l'esprit gagnant-gagnant sur le plan économique et le
renforcement des échanges sur le plan culturel. Les principes et
les objectifs majeurs de la politique de la Chine sur l'Afrique se
résument à la promotion d'une amitié sincère et se
traiter d'égal à égal, respecter le libre choix des pays
africains quant à leur voie de développement, soutenir les
pays africains dans leurs efforts tendant à s'unir pour
accroître leur puissance (Gaye A. ; 2006).
La Chine a marqué un point indiscutable lors du
sommet sino-africain de Pékin, imposant à la fois sa puissance
sur la scène mondiale et prenant un avantage sur l'Occident pour
l'accès aux marchés et aux ressources naturelles du continent
noir, estiment des analystes. Le sommet de Pékin, avec 48 nations
africaines représentées et 41 chefs d'Etats ou de gouvernements.
Le Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), créé en
2000, constitue d'ores et déjà un mécanisme efficace
de dialogue collectif et de coopération multilatérale pour
la Chine et l'Afrique, en même temps que le cadre essentiel et la
plate-forme d'un nouveau partenariat sino-africain qui, basé sur
l'égalité et les avantages réciproques, s'inscrit
dans la durée (Focac, 2006).
2. LES FACTEURS SOCIO-ÉCONOMIQUES ET
POLITICO-DIPLOMATIQUES DU SÉNÉGAL
2.1. APERÇU SOCIO-ÉCONOMIQUE
2.1.1. LE CONTEXTE ÉCONOMIQUE ET FINANCIER ET
PERSPECTIVES
Le Sénégal est membre de la zone
franc. Sa monnaie est le franc CFA, divisible en 100 centimes. La
BCEAO (Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest, qui a son
siège à Dakar, assure les fonctions de banque centrale pour tous
les États de l'Afrique de l'Ouest, membres de la zone franc.
La balance du commerce extérieur est
régulièrement déficitaire. En 2004, les exportations
annuelles se chiffraient à 696 millions de dollars, et les
importations à 2 780 millions de dollars. L'arachide et ses
dérivés (huile, tourteaux), les phosphates, le pétrole
raffiné, le poisson et les textiles sont les produits les plus
exportés. Le pétrole brut, les denrées agroalimentaires de
base et les céréales représentent la majeure partie des
importations. La France, le Nigeria, l'Italie, l'Inde et les États-Unis
sont les partenaires commerciaux privilégiés du
Sénégal. Le Sénégal importe du bétail sur
pied de Mauritanie. La fraude avec la Gambie constitue un problème
important pour le pays.
Le Sénégal continue à respecter les
principaux critères de convergence de l'UEMOA (Union Economique et
Monétaire des Etats Ouest Africain). La croissance réelle du PIB
s'est établie à 6,1% en 2005. Même si son niveau est
considéré comme insuffisant pour enclencher un véritable
décollage économique susceptible de réduire
significativement la pauvreté, cette croissance n'en reste pas moins la
plus vigoureuse des pays membres de l'UEMOA, et, hormis l'accident climatique
de 2002, elle consacre une succession de 9 années consécutives de
croissance proche ou supérieure à 5%. Au cours des cinq
dernières années, cette croissance s'est appuyée sur une
consommation des ménages toujours dynamique et une
accélération continue de l'investissement public. Le BTP, le
commerce, les transports et les télécommunications en sont les
principaux moteurs.
Le secteur primaire se caractérise par la forte
vulnérabilité de l'agriculture (aléas climatiques, menace
acridienne). Les activités du secteur secondaire (21% du PIB) sont
fondées sur les phosphates (production d'engrais et d'acide phosphorique
à destination de l'Inde) et sur la transformation de l'arachide (huile
et tourteaux pour le bétail) et des produits de la mer (qui souffrent de
la raréfaction croissante de la ressource). Les investissements
immobiliers de la diaspora soutiennent l'activité du bâtiment et
la production de ciment. Le secteur tertiaire (62% du PIB)
bénéficie de l'excellence des infrastructures de
télécommunications, qui favorise des investissements dans les
télé-services et l'internet. Le secteur du tourisme est en
revanche fortement en baisse (-20 %).
Ces bonnes performances sont le fruit du dynamisme de
l'économie sénégalaise, de la politique
macro-économique et budgétaire rigoureuse conduite ces
dernières années, de la stabilité politique du pays et de
l'amélioration constante de la situation des finances publiques.
Le gouvernement a lancé début 2005 les
fondements d'une stratégie de croissance accélérée
(SCA), proposant l'ambition collective d'un Sénégal
émergent à l'horizon 2015 et visant un objectif de croissance de
7 à 8% par an afin de réduire de façon significative la
pauvreté à l'horizon 2015. Pour atteindre ces objectifs cinq
« grappes de croissance » ont été
identifiées : « Tourisme, artisanat d'art et industries
culturelles », « agro- industrie et
agro-alimentaire », « technologie de l'information et de la
communication et les télé-services »,
« industrie textile et habillement », et
« produits de la mer ». En outre, les autorités
sénégalaises ont affiché leur volonté
d'établir un environnement des affaires de classe internationale et de
lancer un ensemble de chantiers structurant qui vont transformer le
Sénégal : corniche de Dakar, autoroute, futur
aéroport, futur port minéralier, future plate forme industrielle,
exploitation minière, amélioration du ferroviaire, modernisation
du parc électrique (centrales et distribution).
L'année 2006 a été marquée par la
montée du coût de l'énergie et des transports qui se
répercutent souvent sur les consommateurs. Cette augmentation a
contribué aussi à renchérir les prix de nombreux articles
et services, ce qui nuit surtout les couches pauvres de la population. La
Banque africaine de développement estime en effet que le taux
d'inflation dans les pays africains importateurs a augmenté d'environ
2,6 % en 2006 du fait du coût du pétrole. Dans l'ensemble, la
facture énergétique qui ne cesse de grimper, constituera à
la longue un frein au développement des pays non producteurs de
pétrole. Il convient alors que les pays importateurs de pétrole,
comme le notre, envisagent diverses alternatives, afin de réduire leur
dépendance vis-à-vis du pétrole. Cela serait dans leur
intérêt économique à long terme, compte tenu
notamment des besoins énergétiques plus importants qu'engendrera
la croissance économique et démographique. C'est dans ce cadre
qu'un Ministère chargé des biocarburants a été
crée pour favoriser le développement de d'énergies
alternatives au pétrole.
Les réformes structurelles ont profondément
modifié le paysage économique du Sénégal, en
particulier les privatisations d'entreprises publiques, dans la filière
agricole et dans les infrastructures. Reste à finaliser celle de
l'électricité, les nouvelles capacités de production
étant d'ores et déjà concédées au
privé. Le Sénégal s'est également inscrit ces
dernières années dans une démarche d'amélioration
constante de l'environnement des investissements (politiques
économiques, lois et règlements, incitations, procédures,
attitudes, infrastructures etc.)6(*).
C'est ainsi que des avancées importantes ont
été notées concernant notamment :
- les barrières administratives : une loi
(loi 2005 - 26 du 26 août 2005) a été récemment
votée afin de moderniser les procédures administratives
applicables à l'investissement ;
- la fiscalité : impôt sur les
sociétés a été ramené de 33 à 25
% et suppression de la taxe d'égalisation ;
- les infrastructures : Adoption de la loi sur
les BOT et Programme d'Amélioration de la Mobilité Urbaine ;
Concernant les incitations liées à
l'investissement, l'agrément au Code des investissements confère
non seulement les garanties traditionnelles offertes aux investisseurs
(liberté de transfert des capitaux et des revenus, égalité
de traitement entre nationaux et étrangers) mais offre, également
des avantages fiscaux liés à l'investissement et à
l'exploitation.
La mise en place de l'Agence de Promotion des Investissements
et des Grands Travaux (APIX) qui joue le rôle de guichet unique pour
toutes formalités d'installation des entreprises a permis :
- en moins de 10 jours, l'agrément au Code des
Investissements et au statut d'Entreprise Franche d'Exportation et la mise
à disposition effective du Titre d'Exonération pour les
formalités douanières ;
- en 48 heures, l'exécution de toutes les
formalités administratives d'immatriculation ou de modification des
entreprises, en un même lieu, sur une fiche unique de demande
d'immatriculations7(*).
2.2.1. LE CONTEXTE SOCIAL ET HUMAIN ET PERSPECTIVES
La population du Sénégal était
estimée à 11,5 millions d'habitants en 2006, soit une
densité moyenne de 58 habitants au km². Cependant, la plus
grande partie de la population est concentrée sur la côte et les
zones de culture de l'arachide au centre. Au début des années
1990, le taux de croissance annuelle de la population était de
3,3 %. En 2006, l'espérance de vie s'élevait à
55 années pour les hommes et à 59 années pour
les femmes.
A. LES ETHNIES ET LANGUES AU SÉNÉGAL
Le Sénégal à l'instar de beaucoup
d'autres pays ouest africains est composé d'une multitude de groupes
ethniques. L'ethnie dominante est la composante Wolof. La langue wolof est la
plus parlée au Sénégal et est en passe de devenir la
langue officielle. Ils se situent à l'ouest du Sénégal
dans les régions de Thiès, Dakar, Diourbel et une partie de
Louga. Nous avons ensuite celle Peul et toucouleur les trouve majoritairement
au nord du Sénégal dans les régions de Saint-Louis et
Matam. Ils sont également présents à l'est notamment dans
le Boundou et au sud-est du pays. Les toucouleurs se sont
sédentarisés tandis que beaucoup de Peuls pratiquent le nomadisme
quand ils suivent leurs troupeaux à la recherche de pâturage. Les
sérères sont moins nombreux que les wolofs et on les trouve en
général au Sine-Saloum (régions de Fatick et Kaoloack). Le
poète et Président Sénégalais, Léopold
Sédar Senghor a rendu célèbre la culture
sérère dans la plupart de ses poèmes.
Les Soninké sont un peuple très ancien car
leurs origines remontent au-delà de Wagadou communément
appelé Empire du GHANA. Il est considéré comme
étant le premier empire structuré de toute l'Afrique Noire.
Aussi longtemps que les anthropologues puissent remonter le temps, ses origines
remontent du côté de la NUBIE. Les anthropologues,
historiens et ethnologues s'accordent considèrent que le royaume
existait déjà au VIème siècle8(*).
Depuis quelques années, une fraction de la Casamance
mène une lutte afin d'obtenir leur indépendance. La population de
la Basse Casamance, d'une superficie de 7.340 Km2, est estimée à
environ 550.000 habitants (6% de la population du Sénégal). Elle
est composée de plusieurs ethnies dont les principales sont les Diolas,
les Mandingues et les Peuls. Mais aussi les Wolofs, Lébous,
Sérères, Baïnuks, Mandjaks, Mancagnes et Balantes qui
représentent 20% de la population.
B. LES RELIGIONS ET CONFRÉRIES AU
SÉNÉGAL
L'Islam représente 90 % de la population, le
christianisme 5 % et l'animisme 5 %. Avec son écrasante majorité
de musulmans, le Sénégal demeure un des pays les plus
tolérants au monde. En effet toutes les communautés religieuses
vivent en parfaite harmonie. Les musulmans sont composés en
majorité de confréries. On distingue la confrérie des
Mourides, celle des Tidjanes de Tivaouane, celle des Tidjanes de Médina
Gounass, les Niassènes et les Layènes. Les confréries
jouent un rôle essentiel dans la vie de leurs disciples qu'on appelle qui
signifie littéralement: étudiant religieux. A la tête des
confréries, il y a le Marabout qui est le guide religieux. Sa parole est
écoutée et suivie à la lettre. Les confréries sont
si puissantes au Sénégal que les pouvoirs publics dont la plupart
des acteurs sont aussi talibés doivent composer avec9(*).
C. UNE PRÉVALENCE DE LA PAUVRETÉ
La prévalence de la pauvreté est
très élevée au Sénégal. En 1994, la
première enquête budget consommation (Enquête
sénégalaise auprès des ménages : ESAM I) avait
évalué la proportion de la population en dessous du seuil de
pauvreté (fixé à 2400 calories par équivalent
adulte par jour) à 65% et la proportion des ménages pauvres
à 58%. Sur la base d'extrapolations établies à partir du
Questionnaire Unifié des Indicateurs de Développement de 2001
(QUID), l'incidence de la pauvreté des ménages se situe à
environ 54%, soit un léger recul par rapport à 1994. La
pauvreté est localisée pour une large part dans les zones rurales
et plus singulièrement dans les zones rurales du centre, du sud et du
nord comme confirmé par l'EPPS de 2001. En effet l'incidence de la
pauvreté varierait en zone rurale entre 72% et 88% alors qu'en zone
urbaine, elle varie entre 44% et 59%.
D. LÉS SECTEURS SOCIO DE BASE
Dans le domaine de l'éducation, les
indicateurs sont faibles avec notamment un taux brut de scolarisation (68%) en
deçà de la moyenne en Afrique subsaharienne (75%). Ce taux est de
73% (garçons) et de 58% (filles). L'analphabétisme des adultes
est d'environ 65% (74% femmes et 55% hommes). Au niveau national, le taux
d'accessibilité à l'école primaire (à 30 minutes ou
à moins d'un km) est estimé à 81%.
Pour la santé, les indicateurs sont faibles.
Ceux utilisés dans le cadre du DSRP (Document Stratégique de
Réduction de la Pauvreté) montrent une mortalité infantile
(moins de un an) de 60 pour 1000, ce qui représente, par rapport
à 1992-1993, une baisse. La mortalité juvénile, par
contre, de 98 pour 1000 sur cette même période est en hausse du
fait des maladies diarrhéiques, des faibles performances du programme de
vaccination, de la malnutrition et du paludisme (première cause de
morbidité avec 25% des cas déclarés dans les formations
sanitaires). S'agissant du VIH/SIDA, des résultats positifs mais
fragiles sont enregistrés avec un nombre de personnes infectées
estimé à 80.000 dont 77.000 adultes et un niveau de
prévalence au sein de la population adulte de 15 à 49 ans
estimé à 1,4%. Les grandes orientations stratégiques de la
politique de santé au Sénégal sont définies pour la
période 1998-2008, dans le Plan National de Développement
sanitaire qui privilégie l'approche programme pour sa mise en oeuvre.
Les axes prioritaires du PNDS sont la lutte contre la mortalité
maternelle et infantile et la lutte contre les grandes endémies.
Les importants retards constatés dans les secteurs
sociaux résultent en grande partie du fait que lesdits secteurs ont
pendant longtemps souffert d'une nette insuffisance des dotations
budgétaires, notamment avec les premiers programmes d'ajustement
structurel au début des années 80 qui mettaient l'accent sur les
secteurs productifs10(*).
2.3. APERÇU POLITIQUE ET DIPLOMATIQUE
2.3.1. LE CONTEXTE POLITIQUE
Le Sénégal a opté depuis son
indépendance, en 1960, pour un système démocratique
pluraliste mais le pays a connu une situation de parti unique de fait entre
1966 et 1974, date de la reconnaissance du Parti Démocratique
Sénégalais actuellement au pouvoir. Suite au multipartisme
intégral instauré en 1981, le pays compte aujourd'hui plus de
soixante partis politiques, dont treize représentés11(*) à l'Assemblée
Nationale.
Toutefois, depuis 20 ans, la stabilité du pays continue
d'être affectée par un conflit interne grave en Casamance du fait
d'une rébellion indépendantiste, dont l'impact se fait sentir au
niveau de la stabilité sous-régionale et des relations politiques
entre le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau.
Une nouvelle Constitution a été approuvée
par référendum en janvier 2001 qui introduit la suppression du
Sénat, une diminution de la durée du mandat présidentiel
(de 7 à 5 ans, renouvelable une fois), et la reconnaissance du statut de
l'opposition. Suite aux élections législatives en avril 2001. Les
compétences des Collectivités Locales ont été
renforcées par six lois de décentralisation en 199612(*).
A. LE POUVOIR EXÉCUTIF
Le Président de la République est le gardien de
la Constitution. Il est le premier Protecteur des Arts et des Lettres du
Sénégal. Il incarne l'unité nationale. Il est le garant du
fonctionnement régulier des institutions, de l'indépendance
nationale et de l'intégrité du territoire. Il détermine la
politique de la Nation. Il préside le Conseil des Ministres Le
Président de la République est responsable de la Défense
nationale. Il préside le Conseil supérieur de la Défense
nationale et le Conseil national de Sécurité. Il est le chef
suprême des Armées ; il nomme à tous les emplois militaires
et dispose de la force armée. Le Président de la
République est élu au suffrage universel direct et au scrutin
majoritaire à deux tours. La durée du mandat du Président
de la République est de cinq ans. Le mandat est renouvelable une seule
fois.
Le Président de la République nomme
également le Premier Ministre qui est le chef du Gouvernement. Le
Président de la République peut, après avoir recueilli
l'avis du Premier Ministre et celui du Président de l'Assemblée
Nationale, prononcer, par décret, la dissolution de l'Assemblée
Nationale (Constitution du Sénégal, 2001).
B. LE POUVOIR LÉGISLATIF
L'Assemblée nationale est l'institution où le
peuple délègue ses représentants appelés
députés, pour exercer le pouvoir législatif. Elle vote la
loi, contrôle l'activité gouvernementale, peut provoquer la
démission du Gouvernement par le vote d'une motion de censure. La loi
est votée par l'Assemblée nationale. L'initiative de la loi
appartient au Président de la République (projets de loi), et aux
députés (proposition de lois). Les projets ou propositions de
lois sont soumis à l'Assemblée nationale. Lorsque le projet ou la
proposition de loi est adoptée par l'Assemblée nationale, la loi
est transmise sans délai au Président de la République
pour promulgation (ibidem).
C. LE POUVOIR SYSTÈME
JUDICIAIRE
Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir
législatif et du pouvoir exécutif. Il est exercé par le
Conseil constitutionnel, le Conseil d'Etat, la Cour de Cassation, la Cour des
Comptes et les Cours et Tribunaux.
La loi prévoit aussi un Conseil supérieur de la
magistrature, une Haute Cour de justice devant laquelle les membres de
l'exécutif répondent de leurs actes. Le Conseil d'Etat est juge
en premier et dernier ressort de l'excès de pouvoir des autorités
exécutives. La Cour de cassation se prononce par voie du recours en
cassation sur les jugements rendus en dernier ressort par les juridictions
inférieures. Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir
législatif et du pouvoir exécutif. Il est exercé par le
Conseil constitutionnel, le Conseil d'Etat, la Cour de Cassation, la Cour des
Comptes et les Cours et Tribunaux (ibidem).
2.3.2. LE CONTEXTE DIPLOMATIQUE
La diplomatie sénégalaise est aujourd'hui
décomplexée. Elle affirme son identité, chaque fois que de
besoin, et fait prévaloir son point de vue en toute autonomie, sur
toutes les questions internationales, sans aucune forme «
d'aliénation » ou de « subordination » politique à
une puissance. Sans oublier que la sauvegarde de la souveraineté du pays
reste le repère principal de son action internationale. Sans
compromettre la linéarité historique de ses relations
privilégiées avec la France, le Sénégal est devenu
aujourd'hui un allié de premier plan des Etats-Unis dans la
Sous-région Ouest-africaine depuis le 11 septembre 2001. La
qualité de ces relations a atteint un point culminant à la faveur
des liens d'amitié personnelle qui unissent les deux Présidents.
C'est pourquoi, le point de vue du Sénégal dans la lutte contre
le terrorisme mondial dont l'Amérique est l'avant-garde, est reçu
à la Maison Blanche à sa juste valeur.
Nonobstant cette convergence des approches entre les deux
pays sur beaucoup de sujets internationaux, le Sénégal n'en
demeure pas moins « affranchi » du radicalisme d'une certaine
politique étrangère américaine. On peut ainsi constater
que même si la Libye, l'Iran, Cuba figurent en bonne place dans la liste
de « l'Axe du mal » établie par l'administration Bush, ces
pays ne sont pas loin de figurer dans la liste de « l'Axe du bien »
du Sénégal. Par ailleurs, pendant que les Etats-Unis maintiennent
l'isolement diplomatique de Cuba et continuent de considérer les
régimes libyen et Iranien comme « infréquentables », le
Sénégal vote contre l'embargo, décide d'ouvrir l'Ambassade
de Cuba à Dakar, consolide ses relations avec l'Iran, encense le Guide
libyen, Mouhamar Kadhafi et raffermit chaque jour les lignes d'une
étroite relation avec la Libye.
C'est donc une diplomatie de souveraineté et
d'équilibre, du juste-milieu qui se mène sans
bouleversements, ni remises en cause des grands agrégats traditionnels
de la politique internationale du Sénégal.
Mieux, le Sénégal, après le défi
relevé de l'organisation d'un Sommet de l'Organisation de la
Conférence Islamique (OCI) en 1991, s'apprête à
rééditer cet exploit en abritant pour une seconde fois, en 2008,
la plus haute rencontre de l'Organisation islamique.
Au plan africain, la diplomatie sénégalaise a
été élevée à un niveau de maturité et
de visibilité jamais égalé, avec comme point d'ancrage, le
panafricanisme comme soubassement du volontarisme et du pragmatisme qu'inspire
l'action du Chef de l'Etat.
Il suffit, à cet égard, de se
référer à la configuration de la présence du pays
sur l'ensemble du continent pour comprendre l'option d'enracinement à
l'idéal panafricaniste amorcée depuis 2000. Ainsi, outre les 19
ambassades sénégalaises existantes à travers tout le
continent, le Sénégal a joué un rôle
déterminant dans la mutation de l'Organisation de l'Unité
Africaine (OUA) vers l'Union Africaine (UA), et continue de jouer le même
rôle dans la redirection de l'inter gouvernementalisme africain vers la
réalisation des Etats-Unis d'Afrique13(*). Plus encore, au-delà de sa contribution
significative dans la conception d'une vision endo-africaine d'un
développement endogène portée par le Plan OMEGA qui est
aujourd'hui la matrice fondamentale du NEPAD, la diplomatie
sénégalaise a permis à l'Afrique de retrouver son «
absolue » globalité sociologique en réconciliant le dedans
et le dehors, l'Afrique d'ici et d'ailleurs, en réinventant le pont qui
lie les africains du Continent à ceux de la Diaspora, et ce, à
travers des initiatives majeures institutionnalisées : La tenue de la
Conférence des intellectuels d'Afrique et de la Diaspora, la
consécration de cette même Diaspora comme 6e
région d'Afrique, sans oublier le Festival mondial des arts
nègres, la construction du Musée des civilisations noires et du
Monument de la Renaissance africaine...
Dans le domaine des missions de paix en Afrique, le compte
diplomatique du Sénégal est créditeur de plusieurs
succès obtenus à travers plusieurs missions de
médiations.
Le pragmatisme du Président de la République
conjugué à la tradition démocratique du pays a fait du
Sénégal l'une des voix les plus sages du continent. Il ne se pose
pas un domaine où cette voix n'est pas sollicitée en amont comme
en aval des engagements majeurs qui doivent être arrêtés au
niveau interafricain. Et c'est sur ce fondement de crédibilité de
ses autorités et de légitimité de son régime
démocratique que le Sénégal est devenu ces
dernières années une sorte de « sapeur-pompier » du
continent. Sa diplomatie a gagné en efficacité dans son
implication aux différents processus de stabilisation des foyers de
tension à travers l'Afrique. Ses offres de médiation et les
différentes participations de ses contingents militaires dans les
conflits africains (Côte d'Ivoire, de Madagascar, des Comores, du
Liberia, du Darfour), le rôle constamment joué par le Chef de
l'Etat dans la « normalisation » relative des relations entre les
Etats-Unis d'Amérique et la Libye..., sont autant d'indicateurs
historiques de la fiabilité et du dynamisme renouvelé de cette
diplomatie. Il n'est point besoin de rappeler que c'est grâce à
l'action du Sénégal que la poignée de mains entre
Ratsiraka et Ravalomanana a été obtenue au cours des
médiations de « Dakar I » et « Dakar II »
enclenchées pendant la crise de Madagascar. Les autorités
sénégalaise, à cette occasion, ont su activer leurs
ressources diplomatiques très tôt en amont au
bénéfice du peuple malgache, lui épargnant un bain de sang
aux conséquences imprévisibles. Même si la
complexité du conflit ivoirien a eu raison de l'efficacité des
actions initiées par ces mêmes autorités, il convient de
reconnaître que le premier Cessez-le-feu obtenu le 17 octobre 2002
à Bouaké est une oeuvre du Ministre sénégalais des
Affaires étrangères, agissant au nom du Président de la
République. Et c'est là un actif plus que salutaire dans la
dynamique qui a été enclenchée par la Communauté
Internationale pour arrêter la guerre en Côte d'Ivoire. C'est
justement ce volontarisme à nulle autre pareille qu'a
récompensé le prix Houphouët Boigny octroyé au
Président Wade.
De toutes ses relations au niveau africain, celles que le
Sénégal entretient avec le Maroc illustrent le plus le
caractère panafricain de notre diplomatie14(*). Fidèle à sa
vocation panafricaine et refusant les logiques de balkanisation du continent,
le Sénégal reste attaché au principe du respect de
l'intégrité territoriale des Etats. Cette position sage lui vaut
l'excellence de ses relations avec le royaume chérifien. Depuis
l'avènement de l'alternance, ces relations ont été
hissées au niveau d'une communauté intégrée et
solidaire par l'intensification des échanges dans tous les domaines,
plus particulièrement dans les secteurs de l'éducation et des
transports. A titre illustratif, les visites répétitives,
à Dakar, du Roi Mohamed VI ont été ponctuée, entre
autres, par la prise en charge intégrale par Sa Majesté de la
conception, de la réalisation et de l'orientation de
l'amphithéâtre Hassan II qui fait partie du complexe de
l'Université du futur africain ; l'engagement d'établir une ligne
commerciale Casablanca-Dakar pour accélérer le fret et les
échanges commerciaux entre les deux pays a aussi été
retenu. Cette ligne vient compléter ce qui est déjà
communément perçu comme un bel exemple de coopération
Sud-Sud : Air Sénégal International.
Au Moyen-Orient, le président de la République
a inscrit l'action diplomatique du Sénégal dans la tradition de
la continuité de la position qui a toujours été la sienne
depuis prés d'un demi-siècle.
Cette tradition consiste à poursuivre les lignes
posées par les Présidents Senghor et Diouf pour ce qui concerne
la question de la Palestine. On notera ainsi que, malgré les bonnes
relations qu'il entretient avec Israël, le Sénégal reste un
grand ami du peuple palestinien qu'il a toujours soutenu et continue de
soutenir dans sa lutte pour l'autodétermination et la création
d'un Etat indépendant, souverain, viable et démocratique, au nom
du « droit des peuples à disposer
d'eux-mêmes ». A ce titre, il préside le
comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple
palestinien au Nations-Unies. Cette ligne de défense du peuple
palestinien rentre résolument dans le respect des principes et
règles du droit international, en général et ceux de l'ONU
en particulier.
A l'instar de sa position sur Cuba vis-à-vis des
Américains, son soutien à la Palestine ne l'empêche pas
d'entretenir de bonnes relations avec Israël. Même si le
Sénégal ne dispose pas encore de représentation
diplomatique à Tel-Aviv, Israël est représenté
à Dakar et les deux pays renforcent leur coopération de plus en
plus sur la base de l'Accord Général de Coopération
signé à Jérusalem le 06 avril 1994 et ratifié le 30
avril 1999. Ici encore, cela n'empêche pas le Sénégal
d'exprimer souverainement des positions conformes à sa vision de l'ordre
international, même si certaines de ces positions prennent le contre-pied
des intérêts de l'Etat hébreux. Il en est ainsi des
dénonciations régulières qu'il fait de toutes les
violations ou du non-respect par Israël des résolutions de l'ONU,
des avis de la Cour Internationale de Justice (CIJ), des accords signés
ainsi que des droits des palestiniens dans les territoires occupés. De
même, autant il prône et facilite le dialogue entre les deux
peuples en conflit, soutient la signature et l'application des accords de paix,
autant il exige la mise en oeuvre intégrale de toutes les
résolutions pertinentes de l'ONU, notamment les résolutions 242
(1967), 338 (1973), 1397 (2002) et 1515 (2003).
L'on dira en définitive que les contours de la
nouvelle diplomatie sénégalaise sont structurés autour
d'une politique tournée vers la densification des opportunités
économiques pour le pays via une revalorisation des axes de
coopération Nord-Sud et Sud-Sud, la promotion de l'amitié, de la
paix et de la concorde entre les peuples, le renforcement de la
coopération internationale, la réalisation des Etats-Unis
d'Afrique et une consolidation des cercles d'amitié et de
solidarité.
Les lignes qui balisent la poursuite de cet objectif ont pour
fondement le respect des principes fondamentaux tels que la garantie de la
souveraineté nationale et la sauvegarde de l'intégrité
territoriale, le tout conduit sous le sceau du réalisme et du
pragmatisme 15(*) (Note
stratégique Sénégal, 2002).
II. LES ZONES D'OMBRES DE LA COOPÉRATION
ENTRE LA CHINE ET LE SÉNÉGAL
Le niveau des échanges entre l'Afrique et la Chine a
atteint, ces dernières années, une ampleur inédite dans la
longue relation du continent noir avec l'empire du Milieu. En 2005,
Pékin est devenu le troisième partenaire commercial de l'Afrique
derrière les Etats-Unis et la France. Et en six ans, le commerce
sino-africain est passé d'une dizaine de milliards de dollars l'an
à plus de 50 en 2006.
Le niveau de présence en Afrique de l'ex-puissance
«anti-impérialiste» lui vaut cependant aujourd'hui de
cristalliser contre elle des accusations de «néocolonialisme».
Car Pékin est peu regardant sur la nature des régimes avec
lesquels il coopère, ce qui n'est guère une surprise : la
République populaire reste un Etat autocratique où les
impératifs économiques priment sur les libertés et les
droits de l'homme.
Selon M. Gal Luft16(*) : « les Chinois sont enclins
à mener leurs affaires d'une manière que les Américains et
les Européens commencent à rejeter : payer des pots-de-vin
et autres dessous de table. D'où l'intérêt de certains pays
africains à travailler avec des entreprises chinoises plutôt
qu'avec des compagnies occidentales dont les marges d'action se sont
resserrées depuis le lancement de campagnes telle que Publish what
you pay (Publiez ce que vous payez) visant à plus de transparence
financière».
Mais les relations d'État à État ne sont
pas seules en cause. Les entrepreneurs privés chinois, arrivent par
dizaines sur le continent, comme en témoigne les investissements
réalisés en Afrique. Cependant, la Chine tente de donner la
preuve qu'elle ne pratique pas la politique du « deux poids deux mesures
». Son slogan est « égalité, paix, fraternité,
développement mutuel», alors que sa ligne rouge : pas
d'ingérence dans les affaires politiques intérieures (droits de
l'homme, élections, libertés, démocratie). Son argument :
des milliards de yuans disponibles pour financer n'importe quel projet en
Afrique, du plus petit (un dispensaire au Sénégal) au plus grand
(un centre de conférences de l'Union africaine à Addis-Abeba)
(Gaye A. ; 2006).
1. LE TRIPTYQUE DES
RELATIONS CHINE AFRIQUE
L'étude de cette partie sera consacrée à
l'ensemble des pays africains, dans la mesure où la Chine a
élabore une stratégie africaine, donc globale et par grande
région, la politique chinoise en Afrique est ensuite
réadaptée en fonction des spécificités des pays
(cf. infra). Trois facteurs peuvent permettre de comprendre l'action
de la Chine en Afrique, d'une manière générale.
Naturellement, les préoccupations énergétiques et
commerciales semblent dominer. Mais au-delà, les protagonistes partagent
aussi des intérêts politiques mutuels. Pour le cas du
Sénégal, les relations commerciales et diplomatiques l'emportent.
1.1. L'ÉLARGISSEMENT
DU MARCHÉ CHINOIS EN AFRIQUE
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Carte 3 : Présence chinoise en
Afrique
L'Afrique est perçue comme un nouvel horizon commercial
pour les entreprises chinoises. Si la part du commerce entre la Chine et les
pays d'Afrique sub-saharienne reste marginale, elle a néanmoins
progressé de manière sensible en moins d'une décennie. La
Chine voit dans l'Afrique un réservoir de matières
premières (comme le charbon provenant d'Afrique du Sud, ou les minerais
du Gabon) et un débouché pour son industrie
manufacturière. Là, comme dans le reste du monde, la Chine
élimine ses concurrents dans le secteur du textile et des biens
manufacturés. La Chine voit également dans l'Afrique un
marché lui permettant de tester ses produits industriels et de les
proposer à une clientèle moins exigeante. Le marché
africain de 900 millions de consommateurs potentiels est considérable.
Et comme en Europe ou aux Etats-Unis, la Chine peut s'appuyer sur des
communautés chinoises très présentes en Afrique
francophone et en Afrique orientale. Si au Maghreb, la population chinoise
reste insignifiante (à peine un millier de personnes au Maroc), elle est
sensiblement plus importante au Sénégal, au Kenya et en Tanzanie.
Même si les entreprises chinoises cristallisent le mécontentement,
accusées de fraudes douanières et de livrer une concurrence
déloyale à l'économie locale et informelle, les
gouvernements africains restent bienveillants, estimant que l'intrusion de la
Chine est un moyen de dynamiser la concurrence en permettant de contourner les
circuits commerciaux traditionnels.
Cependant, l'invasion du marché africain a
été préjudiciable pour beaucoup de pays. L'île
Maurice dont l'économie repose sur le textile en est un exemple. Elle a
perdu environ 10.000 emplois dans le secteur. En quelque mois, la Chine
populaire a dépassé ses quotas commerciaux signés avec ses
partenaires. La Chine veut combler la vétusté de ses
infrastructures : les ports, les routes, les chemins de fer etc. Pour ce
faire, l'empire du Milieu s'est lancé dans l'exploitation des
matières premières (pétrole, fer, bois, cuivre...)
à travers le monde.
Des analystes ont longtemps expliqué la flambée
du cours de l'or noir par la forte demande chinoise. Que ce soit en Europe ou
en Afrique, les produits chinois dont les prix défient toute concurrence
inondent les marchés au détriment des productions locales.
L'Organisation mondiale des migrations (OMM) évalue à cent
cinquante (150) millions le nombre de Chinois vivant à
l'étranger.
Selon le Fond monétaire international (FMI), la Chine
populaire dispose d'une réserve en devises estimées mille (1000)
milliards de dollars US. Les entreprises « China National
Offshore Oil Corporation » (CNOCC) et « China
Petroleum et Chemical Coorporation » (SINOPEC) injectent des
dizaines de milliards de dollars US dans l'exploration et l'exploitation de
l'or noir au Nigeria, en Angola, au Gabon, au Soudan etc.
En Côte d'Ivoire, au Mali, ou au Sénégal,
les entrepreneurs chinois disputent âprement aux traditionnels
Occidentaux les secteurs des travaux publics et bâtiment. « Sur
le plan extérieur, le commerce chinois est excédentaire avec
l'Union européenne et les Etats-Unis », révèle
l'OMC. En envahissant ses partenaires de ses produits, en provoquant la
délocalisation des usines, la Chine populaire trouble
sérieusement « le sommeil économique » de ses
partenaires au sein de l'Organisation mondiale du commerce (Gaye A.,
2006 ; Pinaud N., 2006).
1.2. LA RECHERCHE DE
MATIÈRES PREMIÈRES
Selon Pierre-Antoine Braud17(*) : «Les Chinois ont toujours
été présents (notamment, dans les années 1970, avec
la construction du chemin de fer Tanzanie-Zambie, NDLR), mais jamais aussi
massivement, L'enjeu, c'est bien sûr l'accès aux matières
premières : le pétrole, le cuivre, le fer, le
cobalt... » Dans le secteur pétrolier, l'Afrique a
désormais supplanté les pays de l'Asie centrale et, comme source
d'importation de pétrole pour la Chine, arrive en deuxième
position après le moyen Orient.
En Janvier 2006, l'Angola a, pour la première fois,
dépassé l'Arabie-Saoudite, en devenant le premier fournisseur de
la Chine en pétrole. En effet, la Chine a été
devancée au moyen orient par les occidentaux, elle s'efforce ainsi de
renforcer ses positions dans le Golf de Guinée et dans le nord du
continent, afin de faire face à l'augmentation de sa consommation
intérieure de près de 7 millions de barils par jour. A
Libreville, le président Omar Bongo vient d'inaugurer le nouveau
Sénat en face duquel sera construit, par la même entreprise
chinoise une futuriste Cité de l'Information. Des projets
financés par la vente à Pékin du pétrole gabonais.
Selon le Centre d'Etudes français sur la Chine contemporaine (CCFC),
« la société pétrolière Total-Gabon
et le groupe chinois Sinopec (Chine Petroleum & Chemical Coropration) ont
signé un contrat de vente de pétrole brut à la Chine d'un
volume d'un million de tonnes pour l'année 2004, faisant de Pékin
le troisième acheteur d'or noir gabonais, derrière les Etats Unis
et la France ».
Dans le delta du Niger, les Chinois effectuent une
percée en force. La China National Offshore Oil Corporation
limited a acheté pour 2.268 milliards de dollars à la
nigérienne South Atlantic Petroleum Limited de l'exploitation
d'un bloc off-shore, un contrat qui devrait « donner accès
à un champ de gaz et de pétrole d'un potentiel
énorme ».
L'or noir soudanais, qui doit financer la reconstruction du
pays et la réconciliation entre le Nord et le Sud, est également
convoité par Pékin. La China National Petroleum Company
exploite le gisement du bassin de Muglad et détient 40% du
consortium Greater Nile Petroleum Operating Company. Elle a construit
un oléoduc de 1300 kms de long permettant l'évacuation du
pétrole par le port de Marsa-al-Bashair, le plus gros investissement
chinois à l'étranger. Le soutien apporté par Pékin
à Khartoum n'est pas sans incidence géopolitique. Membre du
Conseil de Sécurité de l'ONU, la Chine a menacé d'user de
son droit de veto pour empêcher l'adoption de sanctions contre le Soudan,
menacé de représailles économiques par la
communauté internationale, du fait de son soutien aux milices
djandjawids arabes qui ravagent le Darfour où sévit une crise
humanitaire d'une ampleur exceptionnelle (cf. infra).
Le pétrole n'est pas la seule ressource du sous-sol
africain convoité par Pékin. La Chine a besoin de cuivre, de
beaucoup de cuivre. Une véritable aubaine pour la Zambie dont la
Copper Belt avait profondément souffert de la baisse des cours
du cuivre, provoquant le licenciement de milliers de mineurs. Aujourd'hui,
l'exploitation reprend et ce phénomène pourrait
bénéficier à la RDC voisine et à la province du
Shaba (ex-Katanga).
Le charbon sud-africain intéresse aussi les Chinois
qui ont mis au point un carburant à base de charbon. Comme le notait
dans Le Monde Fabienne Pompey, « l'Afrique du Sud, qui concentre
25% du PIB du continent noir, est le premier partenaire de la Chine en Afrique.
A elle seule, elle représente 20% des échanges entre l'Afrique et
la Chine. Entre 2003 et 2004, le volume des échanges commerciaux entre
les deux pays a augmenté de 59%. Les importations chinoises ont
crû de 60,9% et les exportations vers la Chine de
65,5% ».
La petite communauté chinoise, implantée depuis
longue de date à Pretoria, au Cap et à Johannesburg qui, sous la
période de l'apartheid, appartenait, à la catégorie des
« Blancs d'honneur », s'est considérablement
accrue. Elle a ouvert restaurants et centres commerciaux (Gaye A., 2006 ;
Pinaud N., 2006).
1.3. UNE OFFENSIVE
DIPLOMATIQUE D'ENVERGURE
Le continent africain est avant tout un théâtre
de confrontation avec Taiwan. Parmi les Etats qui reconnaissent Taiwan, un
tiers sont des pays africains : la Gambie, le Burkina-Faso, le
Libéria, le Malawi, le Tchad, le Swaziland et Sao Tomé et
Principe. Taiwan avait déjà perdu le 1er janvier 1998 son
principal soutien africain, l'Afrique du Sud, puisque le Président
Nelson Mandela avait choisi d'établir des relations diplomatiques avec
Pékin. L'Afrique du Sud avait tenté de convaincre la Chine de
l'idée d'une double reconnaissance diplomatique, sans succès.
Taiwan, en dépit de ses relais et des relations nouées à
l'époque de l'apartheid avec les milieux d'affaire et militaire, n'est
pas parvenu à dissuader Nelson Mandela de reconnaître la
République Populaire de Chine. Désormais, les pays d'Afrique qui
reconnaissent Taiwan ont un poids économique et une influence
limités. Là encore, la Chine joue sur l'attrait que
représente son immense marché. Avec le désengagement de la
France et l'effondrement de la bipolarité, certains pays africains
voient en la Chine un puissant protecteur moins exigeant quant aux normes
démocratiques et peu regardant sur l'usage fait des crédits
accordés.
La Chine a menacé à plusieurs reprises en
juillet puis en septembre 2004 d'utiliser son droit de veto au Conseil de
sécurité de l'ONU pour s'opposer à l'adoption de sanctions
politiques et pétrolières contre le Soudan, à propos du
conflit dans le Darfour. La résolution 1564 (qui menace Khartoum de
sanctions pétrolières) a pu être adoptée grâce
à l'abstention de la Chine, qui en échange avait obtenu un
amendement du texte (notamment la gestion de la crise par l'Union africaine).
La Chine s'est également abstenue lors de la saisine de la Cour
pénale internationale par le Conseil de sécurité de l'ONU
(avril 2005), afin de traduire en justice les responsables de crimes commis au
Darfour. La Chine pour sa part compte sur l'Afrique pour appuyer sa politique
étrangère et notamment ses revendications maritimes en mer de
Chine.
Les pays africains (surtout ceux en délicatesse avec
la communauté internationale) s'appuient sur la Chine afin de compenser
l'influence des Etats-Unis et de la France comme au Gabon ou au
Congo-Brazzaville, mais également pour mettre fin à leur
isolement international et même obtenir des armes. Pékin n'a pas
hésité à livrer au Soudan des avions de surveillance F-7
(dérivé des Mig-21 soviétique) en 1996 et des avions de
transport Y-8 (dérivé des Antonov). L'Angola et la Chine ont
également approfondi leur coopération dans le domaine militaire
(livraison par Pékin de blindés légers et d'autres formes
équipements de défense).
L'offensive diplomatique chinoise au
Sénégal, par ailleurs, se justifie par sa position
stratégique en Afrique et le rôle qu'il joue au sein des
organisations internationales. Ainsi, la position du Sénégal
vis-à-vis de l'Europe, des Amériques et des pays africains fait
de ce pays un véritable « hub18(*) ». Il permet ainsi d'accéder
assez facilement à ces différents marchés. A cela s'ajoute
le rayonnement du Sénégal dans la sous-région, au sein du
continent et au niveau international. A travers les organisations que sont la
CEDEAO, l'UA, le NEPAD, l'ONU etc. ; la position du Sénégal
est à la fois très écoutée et très
respectée (cf. supra)19(*). C'est dans cette perspective que Nicolas
Pinaud20(*),
économiste à l'Organisation de coopération et de
développement économique (OCDE) affirme que : «
Les Chinois ne sont pas seulement intéressés par les pays
producteurs de matières premières. Ils ont aussi une politique
assez offensive à l'égard de pays qui peuvent être clef, en
terme de maîtrise de l'espace africain. Ils s'intéressent par
exemple à des pays comme le Sénégal (position clef en
Afrique de l'Ouest) ».
Dans l'ensemble, la Chine, pays continent, avec un si grand
potentiel ne pouvait rester en dehors du champ diplomatique du
Sénégal. Et si la Chine a décidé de renouer avec
notre pays, c'est qu'elle a eu le temps de peser le poids diplomatique non
négligeable du Sénégal. La diplomatie étant une
chose mouvante, car évoluant avec les intérêts de ses
acteurs, la reprise des relations diplomatiques, avec la Chine doit surtout
permettre aux deux pays d'en tirer le maximum de profit, tout minimisant les
effets néfastes.
2. LES MENACES POUR LE
SÉNÉGAL
2.1. L'INVASION DU
MARCHÉ SÉNÉGALAIS
L'invasion des Chinois à Dakar «... a
démarré au début des années 2000. Et depuis, le
phénomène ne fait que s'amplifier. Chaque semaine, un nouveau
magasin asiatique ouvre ses portes21(*), Avec un couturier, un restaurateur et un papetier,
je suis, désormais, le dernier Sénégalais à
être encore installé boulevard du
Général-de-Gaulle.... ».
Dans le port de Dakar, le nombre de containers chinois,
débarqués chaque jour des cargos, a ces deux dernières
années. Et, dans les pays voisins, les chiffres sont à l'avenant.
Les échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique ont atteint la
somme record de 29 milliards d'euros en 2005. Trois fois plus qu'en 2000. Il y
aurait, officiellement, 820 entreprises et 130 000 ressortissants chinois (le
double d'ici à cinq ans selon les prévisions) installés
sur le continent.
Pékin investit désormais autant en Afrique que
dans le Sud-est asiatique, selon une étude de l'Union européenne,
et il est devenu le deuxième fournisseur de l'ensemble des pays
francophones. Derrière la France, mais devant les Etats-Unis et la
Grande-Bretagne. Ceci explique qu'on ne compte plus les visites officielles de
dignitaires de l'Empire du Milieu en Afrique.
Photo 5 : Des touristes français viennent acheter
des articles sur les étaux sénégalais. (Photo M.S.
Diop ; 2007).
Photo 6 : D'autres font leurs achats dans les boutiques
chinoises. (Photo M.S. Diop ; 2007).
Ce constat justifie l'inquiétude des commerçants
qui affirment être concurrencés par les chinois à tous les
niveaux.
Photo 3 et 4 : Une véritable économie
de marché a été créée dans l'avenue Charles
De Gaulle, autours des boutiques chinoises. Les propriétaires des
maisons riveraines ont modifié leur devanture en construisant des
boutiques qu'ils louent aux chinois. Les jeunes marchands
Sénégalais revendent, sur des étaux, les mêmes
articles que ceux trouvés dans les commerces chinois. (Photos M.S.
Diop ; 2007).
Photo 1 : cette photo montre l'un des premiers centres
commerciaux chinois à Dakar, situé sur le prolongement de
l'avenue Faidherbe. (Photo M.S. Diop ; 2007).
Photo 2 : celle-ci montre l'une des rares boutiques
d'habillement, sénégalais, qui restent dans l'avenue Charles De
Gaulle. Ce commerce souffre de la concurrence chinoise, au plan des articles et
du coût de la location qui doublé. (Photo M.S. Diop ;
2007).
Photo 1
Photo 2
Photo 3
Photo 5
Photo 2
Photo 6
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Dans leur nouveau Chinatown (Allée Papa Gueye Fall, en
prolongement de l'avenue Charles De Gaulle), nous avons rencontré Jan
Liam Jan, après beaucoup de réticence, il nous confie qu'il est
spécialisé dans les portraits de marabouts africains. Posters
géants, en couleurs, en noir et blanc, en version luxe avec
liseré d'or... Il est connu pour avoir l'un des meilleurs choix de
Dakar. Dans sa boutique, les photos des marabouts sont alignées en rang,
à côté des soutiens-gorge et des ceintures
« Nike ». C'est en Chine, non loin de Shanghai, que Jan
Liam Jan les fait fabriquer. La consigne ? Ils doivent être la copie
conforme des portraits que l'on trouve depuis des décennies à
Sandaga. Sauf que dans sa boutique, un « faux » coûte seulement
3 000 francs CFA, dix fois moins cher qu'un « vrai ». Le comptoir de
Jan Liam Jan ne désemplit pas. Et ses deux employés
sénégalais n'ont pas une minute à eux. Assis au fond de sa
boutique, devant la télévision, qui diffuse les images de la
chaîne chinoise CCTV-4, il surveille ses affaires du coin de l'oeil. Cela
fait quatre ans qu'il a débarqué avec femme, enfants et compte en
banque de son Pékin natal. Mais il ne parle toujours pas un mot de
français, ni de wolof, mais se débrouille avec l'Anglais.
Comme lui, environ 300 de ses compatriotes ont parcouru 15 000
kilomètres pour ouvrir un commerce autour du boulevard du
Général-de-Gaulle. Vêtements, chaussures, jouets en
plastique, ventilateurs, savons, vélos, parfums, sacs... Les arguments
de vente des Chinois sont imparables : leurs prix sont cinq à dix
fois inférieurs à ceux des Sénégalais. Et cela
compte dans notre pays de 11 millions d'habitants, classé
157e sur 177, selon l'indice du développement humain des
Nations unies.
Même les Sénégalais n'en reviennent pas.
Les commerçants de Dakar grincent de plus en plus des dents. En
août 2004, ils ont organisé une journée « ville morte
» et fermé tous leurs magasins pour protester contre la concurrence
déloyale des Chinois. Et certains fabricants commencent à jeter
l'éponge. «Avec 20 000 tee-shirts par jour, j'ai longtemps
été le premier fournisseur du pays. Aujourd'hui, je n'en vends
plus un seul », raconte Ibrahima Macodou Fall22(*). Les Chinois proposent des
pièces à moins de 400 francs CFA l'unité [0,6 euro].
« A ce prix-là, je n'arrive pas à suivre. Il y a
six mois, j'ai même arrêté la production de pagnes de tissu
africain, parce que leurs fabricants ont commencé à produire les
mêmes chez eux, avec rigoureusement les mêmes motifs traditionnels,
mais à moitié prix. Comment font-ils alors que les salaires sont
très bas chez nous et que nous n'avons pas de coût de transport
à supporter? Je ne comprends toujours pas.»
Beaucoup d'autres industries locales seraient menacées.
Les piles, les savons, les allumettes, la colle, les chaussures etc... Le
nombre de cordonniers à la Médina23(*), à Dakar, aurait ainsi
diminué depuis 2000. Et c'est difficile aujourd'hui de trouver une moto
ou une mobylette qui ne soit pas « made in China » sur le continent
noir. En cinq ans à peine, entre 1995 et 2000, Pékin a
raflé le marché. Sur 600 000 motos vendues chaque année,
par exemple, au Nigeria, on ne trouve plus que 6 000 japonaises. Toutes les
autres sont chinoises. Il faut être très vigilant, reconnaît
Alain Viry24(*),
« La Chine a une puissance de feu considérable. Elle va être,
dans les années à venir, un concurrent redoutable pour les
entreprises locales et occidentales, mais aussi un acteur majeur du
développement en Afrique.»
Yan Jun, quant à lui, accent mandarin nous dit avec un
de français « débrouillé » :
«Les affaires marchent bien.» Installé depuis dix ans au
Sénégal, il préside l'Association des Ressortissants
chinois à Dakar et tient le restaurant Xy, près de la place de
l'Indépendance, où, le soir, les marins Chinois viennent
s'entasser autour d'une bière Tsing Tao. Il a laissé à
Henan, sa ville natale, une femme et deux enfants.
L'invasion Chinoise a suscité pas mal de
réactions. Selon Ibrahima Lô25(*), « La Chine, dont la population
s'élève à 1 milliard 400 millions d'habitants, doit
investir dans les secteurs primaires et secondaires et créer des emplois
massifs. Mais pour nous, il n'est pas question que ses ressortissants viennent
ici pour devenir des boutiquiers ou des tabliers, c'est-à-dire envahir
le secteur informel et mener ainsi la vie dure aux
« Goorgorlus » autochtones. Nous n'accepterons pas qu'ils
viennent nous mener la concurrence dans ce secteur qui est à
protéger ». Nicolas Pinaud renchérit en affirmant
que « la diaspora chinoise, en investissant le secteur informel
avec ses nombreux produits, crée une concurrence redoutable dans un
secteur qui fait vivre 85% de la population africaine ».
Face à cette situation, des commerçants ont
fermé boutique a Dakar, à plusieurs, depuis 2002 pour protester
contre «l'invasion massive des Chinois dans le secteur du commerce
sénégalais», dénonçant l'arrivée de
marchandises à bas prix et le non-respect de la fiscalité par
leurs concurrents asiatiques.
Tableau de la répartition des boutiques
chinoises
Zone de localisation
|
Nombre de boutiques
|
Observations
|
2004
|
2005
|
Boulevard du Général Degaulle
|
58
|
80
|
|
Allées Papa Guèye Fall
|
19
|
29
|
|
Rue Faidherbes + Grde Mosquée
|
18
|
24
|
|
Rue Félix Eboué
|
05
|
04
|
|
Gare de Petersen
|
03
|
02
|
|
Avenue Faidherbes
|
02
|
03
|
|
Avenue Lamine Guèye
|
02
|
01
|
|
Rue Moussé Diop
|
01
|
01
|
|
Rue Mohamed 5
|
01
|
01
|
|
Rue Abdou Karim Bourgi
|
01
|
03
|
|
Rue Robert Brun
|
01
|
-
|
|
Rue Petersen
|
01
|
02
|
|
Rue Fleurus
|
01
|
01
|
|
SICAP
|
01
|
01
|
SICAP Liberté 5
|
Marché HLM
|
01
|
-
|
Centre commercial Elisabeth Diouf
|
Rue Amadou A. Ndoye
|
-
|
02
|
|
Rufisque
|
-
|
01
|
|
TOTAL
|
115
|
155
|
|
Source : Direction du commerce extérieur
2.2. LES PRATIQUES
DOUTEUSES
2.2.1. DE LA CONTREFAÇON À LA FRAUDE
En Chine, la contrefaçon se fait à toutes les
échelles. Les DVD piratés s'affichent dans la rue à
côté des fausses montres suisses et des faux sacs
« Louis Vuitton ». Le plus gros problème
apparaît quand le produit peut nuire à la marque et surtout
à la sécurité de l'utilisateur. Jean-Claude Germain,
représentant en Chine de PSA, citait l'exemple de pièces
d'automobiles faites à partir d'acier de mauvaise qualité
transformant la voiture en guillotine en cas d'accident.
Aussi, les entreprises et institutions occidentales affirment
que la protection de la propriété intellectuelle est le
problème principal de la Chine. Comme l'indique le Rapport 2004 au
Congrès américain sur la conformité de la Chine aux
engagements OMC de l'Office of the United States Trade Representative
: « Même si, il reste quelques problèmes, la Chine a
réalisé un relativement bon travail pour mettre à jour son
régime légal. Cependant, la Chine a eu beaucoup moins de
succès pour assurer une protection de la propriété
intellectuelle efficace. La mise en pratique reste problématique
».
En 2004, un sondage de la Chambre de Commerce de l'Union
Européenne montrait que 70% des entreprises pensent que l'application de
la protection de la propriété intellectuelle en Chine est
inefficace. Le même sondage réalisé par la chambre
américaine de commerce montrait que 90% des entreprises ne voyaient
virtuellement aucune application de la protection de la propriété
intellectuelle. En effet, la Chine a amélioré de façon
substantielle la loi. En 2004, le seuil de criminalisation de ventes de
produits contrefaits a baissé. Désormais, les contrevenants
vendant plus que 30.000 dollars de produits contrefaits peuvent être
condamnés à sept ans de prison, une peine équivalente
à un homicide involontaire. Cependant, ces peines sont peu
appliquées car il est difficile de faire appliquer au niveau local des
mesures visant à tuer une industrie réalisant 8% de son PIB et
employant 3 à 5 millions de personnes.
En outre, avec une criminalisation très récente,
le respect de la propriété intellectuelle n'est pas rentré
dans les moeurs. Un sondage réalisé pour la Fondation nationale
chinoise de science sociale montre que 89,6% de l'échantillon jugent que
le piratage est illégal mais qu'ils ne se sentent pas fautifs d'acheter
des produits piratés. Pour faire évoluer les idées, le
gouvernement chinois a multiplié les actions en 2004 : destructions
publiques, évènements médiatiques, fermeture du
marché de la soie de Pékin.
A long terme, les chinois sont confiants dans l'application
future de la propriété intellectuelle car avec le
développement d'une société où la connaissance joue
un rôle de plus en plus important, les entreprises chinoises
pâtissent aussi du piratage. Beaucoup d'entreprises comme Sinopec, Haier
ou Huawei ont établi des départements pour la gestion des droits
de propriété intellectuelle. Depuis la mise en place de la loi
sur les brevets le 1er avril 2005, le Bureau de Brevets chinois a
enregistré plus de 2 millions de brevets. En 2004, elle a reçu
350 000 demandes de brevets provenant à 85% d'entreprises chinoises. Du
changement de la loi au changement des mentalités, le chemin ne peut se
faire en quelques années26(*). (cf. les investissements en Chine, 2004).
Au Sénégal, Outre cette concurrence jugée
« déloyale », M. Amadou NIANG, le Directeur du
commerce extérieur, dans une de ses communications parle d'une certaine
forme de fraude. Les commerçants chinois sont forts pour ce qui est de
l'évasion fiscale. Ils ont monté des ateliers dans
l'arrière de leur boutique où travaillent une partie de la
famille et des ouvriers. Ainsi, ils importent des pièces
détachées qu'ils montent par la suite pour faire un produit fini,
comme les bicyclettes. Au lieu de déclarer en douane pas le taux d'un
produit fini, ils déclarent celui d'un intrant. Ce qui fait que si ce
taux devait être à 20 % pour une bicyclette, il n'est qu'à
5 % ou 10 % pour le Chinois. C'est une première mesure d'économie
pour lui. La deuxième chose, c'est qu'il s'agit d'un transfert d'une
externalité d'une usine qui est en Chine. Ils travaillent pour l'usine.
C'est-à-dire que celui qui est là, ce n'est pas un
commerçant qui va en Chine pour revenir vendre.
2.2.2. LA CORRUPTION
Dans les chiffres, la Chine est un pays où la
corruption fait rage. Transparency International classe la Chine 71e sur 145.
Le 145ème étant le pays le plus corrompu, au
même niveau que l'Arabie Saoudite et la Syrie mais devant la Turquie, la
Roumanie, l'Inde ou la Russie.
Conscient du problème, le parti communiste a
lancé depuis quelques années une campagne nationale de lutte
contre la corruption. De décembre 2003 à novembre 2004, le Parti
Communiste chinois a ainsi puni 164 831 cadres du parti, y compris 15 cadres de
niveau ministériel. 4775 dossiers ont été
transférés à la justice. Les peines se veulent exemplaires
afin de dissuader ces pratiques. L'ancien vice-gouverneur de la province de
l'Anhui a été exécuté en février 2004 pour
avoir reçu des pots-de-vin à hauteur de 623 000 dollars tandis
que sa femme a été condamnée à dix ans de prison.
Les condamnations à mort continuent à être
prononcées : Wang Yan, ancien vice-maire de la ville de Qingdao (600 000
dollars), Bi Yuxi, ancien vice-directeur du bureau municipal des communications
de Pékin (1,2 millions de dollars), Bao Yufeng, ancien directeur du
bureau de la coopération économique et technologique de la ville
de Qingyuan (1,2 millions de dollars)...
A noter que la pratique des pots-de-vin soit quasiment une
tradition en Chine. Le (« Hongbao » ou sac rouge) est une pratique
consistant à donner de l'argent dans une enveloppe en papier rouge en
remerciement d'une faveur. La pratique est traditionnelle à l'approche
du nouvel an chinois entre parents et enfants mais aussi clients et
fournisseurs ou entre patrons et employés. En avril 2004 seulement, la
pratique de donner un hongbao aux médecins est devenue illégale
mais dans beaucoup de secteurs, elle reste d'actualité27(*). (cf. les investissements en
Chine).
2.2.3. L'EXPLOITATION
ABUSIVE DES EMPLOYÉS
Au Sénégal, une entreprise chinoise
délocalisée a recruté des ouvriers
sénégalais dans le cadre de ses travaux. Les employés de
l'entreprise Henan Chine ont qualifié leur situation d'esclavage et
d'exploitation. « Les ouvriers vivent une
misère » disent les syndicalistes de l'entreprise. Henan
Chine qui travaille entre autres sur le pont de Hann, de Colobane et
l'échangeur de la patte d'oie, semble faire peu de soucis sur les droits
des travailleurs. Les entreprises chinoises ont la réputation de
travailler vite et pas chère. Cela a un prix qu'il faut bien que
quelqu'un paye. En l'occurrence les ouvriers.
Ainsi, « Pour un travail de 12 heures/jour
(7h30/19h30) ces ouvriers gagnent un salaire de 325 F.CFA à 375 F.CFA
l'heure, sans majoration en ce qui concerne les heures supplémentaires
effectuées.» affirment les employés qui rajoutent : que
les jours fériés ne sont pas rémunérés, les
cotisations sociales dues à l'IPRES ne sont pas versées bien que
retenues sur les salaires.
Cette forme d'exploitation a poussé certains
journalistes à peindre un tableau noir des entreprises chinoises
à Dakar. D'aucuns se posent la question de savoir : pourquoi ils
traiteraient mieux les ouvriers sénégalais que les ouvriers
chinois. Le capitalisme chinois est un capitalisme sans conscience, qui n'est
freiné par « aucune lois »28(*).
Quand on a une économie aussi grande, quand on est le
deuxième consommateur d'hydrocarbures au monde, derrière les
Etats-Unis, sécuriser ses approvisionnements est vital. L'Afrique est
ainsi pour Pékin un moyen de roder sa politique étrangère
et, tout simplement, un marché assez facile d'accès, parce que
délaissé par les grandes multinationales. Cependant, La Chine est
d'autant mieux accueillie par certaines élites africaines qu'elle ne
pose aucune condition à sa coopération, se retranchant
derrière le principe de «non-ingérence dans les affaires
intérieures» et «respect de la souveraineté des
Etats». C'est Dans ce contexte que s'explique la rencontre entre Africains
et Chinois au cours d'un sommet organisé en novembre à Beijing.
La coopération entre la Chine et l'Afrique, en
général, avec le Sénégal en particulier regorge de
zones d'ombres, il faut l'admettre ; mais pour autant, la situation n'est
pas si alarmiste que veulent faire croire une certaine opinion publique
(mouvements alter mondialiste, presses nationales et internationales...). Il
s'agira donc pour des pays comme le Sénégal de faire rectifier
les mesures, qui ne l'arrangent pas, qui menacent son économie, afin que
la coopération entre les deux pays soit vraiment « gagnant -
gagnant ».
DEUXIEME
PARTIE :
UNE COOPERATION BASEE SUR
LA
THEORIE DU
« GAGNANT-GAGNANT »
I.
LES DOMAINES DE COOPÉRATION
Le rétablissement des relations diplomatiques entre la
Chine et le Sénégal en octobre 2005 a ouvert une nouvelle
page dans les relations bilatérales. Les faits prouvent que
l'amitié entre la Chine et le Sénégal répond
à l'aspiration commune des deux peuples et correspond à la
tendance historique pour la paix, de la coopération et du
développement. Surmontant les obstacles et interférences en
tout genre.
L'élargissement et l'approfondissement de
l'évolution des relations Chine- Sénégal ne constituent
pas une « menace », mais offrent des opportunités pour
l'Afrique et le monde entier. Les relations de partenariat stratégique
global entre la Chine et le Sénégal ne portent pas atteinte
à autrui. Tous deux préconisent la multipolarité du monde
et entendent préserver l'autorité des Nations unies. Elles sont
favorables à la force de la loi au lieu de la loi de la force et doivent
s'efforcer de diminuer les décalages entre le Nord et le Sud. Elles
recherchent un ordre international plus juste, plus raisonnable, plus stable,
plus équilibré et paisible. Par conséquent, le
développement et le renforcement des liens bilatéraux
sino-sénégalais ne constituent une menace pour personne, ou du
moins ne doivent pas l'être. En tant que pays en développement, la
Chine et le Sénégal ont envie et besoin, plus que tout autre,
d'un environnement international de paix et de stabilité. Ils expriment
leur volonté de s'entendre pacifiquement et dans le cadre d'une
coopération amicale avec tous les pays du monde, de jouer un rôle
constructif et de se sentir responsables dans les affaires internationales, de
fournir une contribution positive pour sauvegarder la paix mondiale et
promouvoir le développement mutuel. La Chine poursuivra fermement son
développement pacifique, ce qui va de pair avec la voie suivie par le
Sénégal, depuis son indépendance. Les buts de leurs
recherches pour la paix et le développement sont identiques,
malgré les différences de modalités entre les
systèmes chinois et Sénégalais.
Ainsi, « La Chine oeuvre à établir
et à développer un nouveau type de partenariat stratégique
avec l'Afrique, marqué par l'égalité et la confiance
mutuelle sur le plan politique, la coopération dans un esprit
gagnant-gagnant sur le plan économique29(*) ». C'est dans cette optique que
s'inscrit le sommet Chine-Afrique qui a eu lieu les 3 au 5 novembre 2006,
à Beijing, capitale chinoise, dans le cadre de la 3e Conférence
ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine,
marquant ainsi un nouvel élan du partenariat entre la Chine et le
continent africain. C'est en octobre de l'an 2000 que la Chine a
institué un Forum de coopération pour définir les
orientations concrètes visant à approfondir les relations
sino-africaines. Le but de la première rencontre sino-africaine à
Beijing était de mettre sur pied un partenariat de type nouveau pour le
développement partagé entre les deux parties.
Le deuxième Forum Chine-Afrique s'est tenu en
décembre 2003 à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, en
présence du Premier ministre chinois Wen Jiabao et d'une douzaine de
dirigeants africains, sans compter les ministres et plus de 600 chefs
d'entreprises. Par ses conclusions, cette conférence a ouvert
d'importantes pistes pour un plus large dialogue entre la Chine et
l'Afrique.
En terme de développement, l'Afrique gagnerait
assurément à s'inspirer du modèle chinois. Ce pays, jadis
sous-développé, a effectué une percée fulgurante en
quelques décennies, laissant les Etats africains loin derrière.
Ceux-ci semblent avancer au rythme de la lenteur. Peut-être qu'enfin,
l'heure du réveil a sonné. La Chine est assurément en
train de leur indiquer la voie. Celle de la combativité et de la
pugnacité (BROADMAN, H.G., 2006).
1. LES AXES DE LA
COOPÉRATION BILATÉRALE
La Chine et le Sénégal ont signé
différents accords, dans le cadre de la coopération mutuellement
avantageuse. Les grands axes de cette coopération que les deux pays
comptent développer sont orientés sur les plans
économique ; le développement de l'agriculture, des
infrastructures ; la santé publique ; la
formation etc.
1.2. LA COOPERATION
POLITIQUE
La réouverture des missions diplomatiques en Chine et
au Sénégal, ainsi que les échanges au niveau
d'ambassadeurs ont été les premiers jalons posés dans le
cadre cette coopération. L'ancien Ministre chinois des Affaires
étrangères Li Zhaoxing, en visite au Sénégal,
affirma à cet égard que : « Le
rétablissement de relations diplomatiques
sino-sénégalaises a ouvert une nouvelle page de l'histoire des
relations entre les deux pays », Ainsi,
« Attachant une grande importance à la mise en oeuvre des
actions suivant le rétablissement, le gouvernement chinois cherche
à redémarrer au plus vite les échanges bilatéraux
et la coopération d'avantage réciproque entre les deux pays de
manière à resserrer leurs relations
bilatérales ». Dans ce même ordre d'idée,
les réunions de commission entre les deux pays vont reprendre, afin
d'optimiser les décisions.
1.2.1. LA
COOPÉRATION FINANCIERE
Au plan économique, un accord de
coopération d'un montant de 2 milliards de FCFA a été
signé dès la reprise des relations diplomatiques, et 200.000
dollars américains remis au ministre de la Solidarité, un geste
de la Chine pour soutenir les sinistrés des inondations30(*). Egalement, la Chine a
décidé d'effacer une dette de 10 milliards de francs Cfa que le
Sénégal avait contracté à son égard. Dans le
même ordre d'idées, la Chine accorde au Sénégal une
prorogation des délais d'utilisation de deux prêts datant de 1990
et 1993 dont le reliquat, serait environ de 3,226 milliards31(*).
A cet égard, la Chine s'engage à oeuvrer
à côté du Sénégal, pour la lutte contre le
sous-développement et l'accélération de la croissance
économique.
1.2.2. LA
COOPÉRATION AU PLAN AGRICOLE
Pour ce qui de la coopération agricole, une mission
technique chinoise a effectué une visite au niveau de la vallée
du fleuve Sénégal et dans la zone des Niayes.
« Nous avons aussi décidé que la
coopération agricole entre les deux pays aille dans les deux sens, parce
qu'avant, la coopération agricole chinoise était une grande
assistance au Sénégal en termes d'expertise. Maintenant, le
Sénégal aussi est intéressé à trouver des
débouchés à ses produits céréaliers en
Chine », déclare l'ancien Ministre chinois des Affaires
étrangères. Ce pays ami soutiendra l'exportation pour
l'écoulement des produits agricoles sénégalais, notamment
les céréales.
1.2.3. LA
COOPÉRATION DANS L'ÉDUCATION ET LA FORMATION
Dans le domaine de l'éducation, la Chine s'engage
à offrir une cinquantaine de bourses d'études pour les
étudiants, en 2006, le même nombre sera reconduit en 2007 affirme
M. Wang32(*). Egalement,
la Chine a pris en charge entièrement les étudiants
Sénégalais qui étaient à Taiwan, en leur offrant
des bourses afin de terminer leurs études. Toujours concernant la
formation, 35 places de stage ont été offertes aux officiers
militaires sénégalais par le Ministère chinois de la
défense. La coopération avec la Chine soutient également
les efforts de renforcement de la défense nationale et de
l'armée.
1.2.4. LA
COOPÉRATION AU PLAN INFRASTRUCTUREL
La coopération dans ce domaine est très
fructueuse. Le Sénégal compte sur son partenaire chinois pour la
réalisation des infrastructures indispensables pour le
développement du pays. A ce titre, les infrastructures sportives et
culturelles ont été ciblées, en premier lieu. Dans le
secteur sportif, il est prévu la construction de 11 stades
régionaux, mais pour le moment, les stades Alassane DJIGO de Pikine et
Ely Manel FALL de Diourbel ont été choisis pour réfection.
Dans le domaine culturel, les partenaires de l'empire du milieu se sont
engagés à réaliser Construction du théâtre
national, pour un coup de 18,5 milliards F.CFA. Toujours, en ce qui concerne la
construction, les entreprises chinoises sont aussi présentes dans la
construction de l'autoroute à péage, les échangeurs de la
Patte d'oie, le pont de Colobane etc.
Egalement, 50 véhicules ont été offerts
par la Chine au Sénégal, pour une valeur de 2 milliards de F.CFA,
pour le renforcement du parc automobile de l'administration
sénégalaise et l'organisation des conférences
internationales.
Dans le même ordre d'idées, des entreprises
chinoises comme Henan-Chine sont présentes dans la majeure partie des
grands travaux du Sénégal soit en partenariat, soit seul et dans
beaucoup de cas ils ont soumis aux appels d'offre avec des coûts
moindres, de plusieurs milliards.
1.2.5. LA
COOPÉRATION SANITAIRE
Au niveau de la santé, plusieurs missions chinoises ont
séjourné au Sénégal depuis l'année
dernière. C'est surtout dans le cadre la lutte contre le paludisme que
le volet santé a été touché. Un séminaire de
la coopération sino-sénégalaise portant sur les moyens de
neutraliser le paludisme a été tenu à Dakar, en
présence d'experts et de responsables des deux pays. De même qu'un
stage de formation sur la prévention et le traitement du paludisme sera
organisé incessamment entre les deux pays. Dans le même sens, un
Don de médicaments d'une valeur de 125 millions a été fait
au Ministère de la santé du Sénégal. La Chine a
aussi promis, le retour de la mission médicale. Pour rappel, cette
dernière tenait un centre de santé très
réputé, pour la qualité de ses soins, dans la
région de Ziguinchor et polarisant plusieurs pays dans la sous
région.
1.2.6. LA
COOPÉRATION ÉNERGÉTIQUE
Le volet énergétique intéresse
principalement le secteur de l'électricité. En effet, le
Sénégal est confronté à des problèmes
liés à l'approvisionnement des villes en
électricité, pour deux raisons. D'abord, la vétusté
des installations de la SENELEC, ensuite le cours fluctuant des produits
pétroliers. Pour ce faire, un projet de construction d'une Centrale
à charbon de 250 MegaWatt avec un port de déchargement du
charbon, pour une valeur de 175 milliards de F.CFA est entrain d'être
étudié. Ce projet s'accompagne de mesures telles: la formation
professionnelle des futurs cadres et la réhabilitation des anciennes
centrales. Il a également été prévu le renforcement
du Boucle de Dakar en 90 KW avec extension de réseau dans les zones
périurbaines (banlieues de Dakar : Pikine,- Guédiawaye et
Rufisque), pour un coût de 35 milliards de F.CFA.
1.2.7. LA
COOPÉRATION SUR LE PLAN DES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET DE LA
COMMUNICATION (TIC)
La coopération en matière de technologies de
l'information et de la communication intéresse le Sénégal,
dans sa politique de lutte contre le gap numérique. Ainsi, les deux pays
ont signé un accord de financement à hauteur de 55 milliards
concernant le projet e-gouvernement comprenant l'extension de l'intranet
gouvernemental aux ambassades, consulats, préfectures et
sous-préfectures ainsi que la construction et le développement
d'un réseau de télémédecine et de
téléenseignement, à Dakar.
Par ailleurs, le Conseil économique et social de la
République populaire de Chine a offert un important lot de
matériel informatique au Conseil de la République et des affaires
sociales du Sénégal (CRAES).
1.2.8. LA
COOPÉRATION DOUANIÈRE ET COMMERCIALE
A. LA COOPÉRATION
DOUANIÈRE
niveau de la coopération douanière, la Chine a
accordé un accès préférentiel à 440 produits
d'origine sénégalaise, portant essentiellement sur des produits
halieutiques, agricoles, miniers, chimiques, les cuirs et peaux, du bois, du
coton, du textile et des vêtements, des produits de la bijouterie et
d'artisanat etc. Cela constitue sans nul doute une aubaine, une
opportunité que le Sénégal doit s'engager à
exploiter pleinement. (cf. infra)
B. LES RELATIONS
COMMERCIALES
EVOLUTION DES
IMPORTATIONS :
Les importations en provenance de la Chine se sont accrues de
l'ordre de 34,864 milliards de F CFA, sur la période 2000-2005.
Les principaux produits importés sont : le
thé, les produits chimiques organiques et inorganiques, les tissus
artificiels et synthétiques, les chaussures, les tissus de coton
imprimés, les articles en tissu, les pierres céramiques et
veines, les fruits et légumes comestibles (Commerce extérieur,
2005).
EVOLUTION DES
EXPORTATIONS :
Les exportations du Sénégal vers la Chine ont
connu des fluctuations. En effet, elles se sont accrues entre 2000 - 2005,
passant de 2,115 milliards de F CFA en 2000 à 7,589 milliards de F CFA
en 2005. Par contre, on a noté une baisse des exportations en 2001 qui
étaient évaluées à 756 millions de F CFA.
Les exportations portent essentiellement sur
- le coton en masse qui est passé de 1,112 milliards en
2004 à 2,347 milliards de F CFA en 2005 ;
- les produits de la mer ;
- les cuirs et peaux.
2. LES DOMAINES DE
COOPÉRATION À RENFORCER
La coopération sino-sénégalaise,
concerne pour le moment les domaines que nous avons développés
ci-dessus. Aussi fructueuse qu'elle puisse apparaître, il y a encore des
secteurs au niveau desquels, le Sénégal pourrait
bénéficier de l'expertise chinoise. Les secteurs,
ci-après, peuvent être ciblés.
2.1. LA PROMOTION ET LA
DIVERSIFICATION DES EXPORTATIONS
En ce qui concerne le secteur commerciale, il serait
intéressant de :
- développer les relations d'affaires et faciliter la
participation réciproque de leurs opérateurs économiques
respectifs, aux foires et manifestations commerciales organisées en
Chine et au Sénégal. A cet égard, l'appui de la chine dans
le cadre de la préparation Shanghai 2010 serait très
appréciable ;
- étudier les possibilités d'appui dans le cadre
de la mise en place et le fonctionnement de l'Agence Sénégalaise
de Promotion des Exportations (ASEPEX) ;
- et voir dans quelle mesure la République Populaire de
Chine pourrait contribuer au Fonds pour la Promotion des Exportations
(FOPROMEX) dans le cadre de l'appui aux entreprises exportatrices.
2.2. AGRICULTURE ET
AGROALIMENTAIRE
Pour ce qui est de l'agriculture et de l'agro alimentaire,
des spéculations comme le riz, l'arachide, le sel et les produits
horticoles peuvent être développées dans le cadre de cette
coopération.
2.2.1. LE RIZ
Il serait judicieux d'asseoir un
partenariat qui favorise le transfert de technologies notamment en
matière d'irrigation au profit des riziculteurs de la Vallée. Ce
qui permettrait d'exploiter les 60.000 ha disponibles dans cette zone.
2.2.2. L'ARACHIDE:
Il serait intéressant de recueillir des
informations sur les besoins en consommation de la Chine en arachide
d'huileries mais également de bouche, dans le cadre de la
diversification de la filière arachidière. L'arachide d'huilerie
est presque exclusivement exportée en Europe où il n y a plus de
perspectives de croissance.
2.2.3. LE SEL
Les opérateurs économiques
sénégalais gagneraient à recueillir des informations sur
la configuration du marché intérieur chinois sur le sel. Le
Sénégal a un important potentiel à faire valoir pour ce
produit. Des perspectives d'exportation de sel en Chine pourraient s'offrir aux
exploitants sénégalais.
2.2.4. LA FILIÈRE
HORTICOLE
Le Sénégal est actuellement dans une phase de
forte diversification et de promotion de ses produits agricoles et
agro-industriels. C'est ainsi que la filière horticole connaît
depuis quelques années un développement important.
En réalité, notre pays bénéficie
de conditions climatiques très favorables aux cultures de contre saison,
près de 240 000 ha de terres irrigables disponibles et de la
proximité des marchés européens et américains.
Autant d'éléments qui font le succès
d'une gamme variée de produits notamment :
- les haricots verts : Avec une
production de 5 000T, le Sénégal est leader dans la sous
région. A cela s'ajoute une bonne présence et une
notoriété sur les marchés d'exportation ;
- les tomates cerise : notre
pays occupe la 2ème position derrière Israël pour
les origines non européennes durant la contre saison. La production est
estimée à 3500T ;
- la mangue :
notre pays s'est particulièrement illustré ces
dernières années dans l'exportation de ce produit (200 à
3000T en 5 ans) ;
- le melon dont le
marché est en forte croissance avec le développement de nouvelles
variétés de longue conservation ;
- l'asperge se développe
également de plus en plus avec une production estimée à 7
à 8t /an. Elle fait l'objet d'exportation vers la France et les Pays -
bas.
Ainsi, il s'agira pour le Sénégal, et plus
particulièrement le secteur privé :
- d'explorer la possibilité de joint - venture pour
créer des unités de transformations des produits
agricoles ;
- de voir dans quelle mesure la République de Chine
peut appuyer le Sénégal dans la réalisation de ses projets
d'aménagements hydro agricoles notamment la construction de deux
importants barrages sur le fleuve Sénégal et la construction
d'une gare de fret ;
- et d'examiner la possibilité d'une assistance
technique chinoise dans le cadre de l'augmentation des capacités de
production des produits de la filière horticole et de l'asperge en
particulier.
2.3. LES INFRASTRUCTURES
En ce qui concerne la politique de dotation du pays en
infrastructures, à même de doper le développement, le
gouvernement du Sénégal gagnerait à inviter la Chine
à participer aux Grands Projets de notre pays à savoir :
- la construction du nouvel aéroport de Ndiass ;
- la construction de la nouvelle Cité des
Affaires de l'Afrique de l'Ouest33(*) ;
- la réalisation du Port du Futur par l'extension et la
modernisation du Port Autonome de Dakar.
2.4. LES PRODUITS DE LA MER
Ce secteur représente en moyenne 35 % des recettes
d'exportations et 12% du PIB. L'importance de ses productions ainsi que son
dynamisme déteint sur les activités connexes de transformation,
de mareyage et d'exportation.
Malgré les difficultés que connaît le
secteur, notre pays dispose d'une marge de progression certaine notamment dans
le domaine de l'aquaculture. Chaque année le Sénégal
récolte 30.000 tonnes de crevettes venant de Casamance et de
Saint-Louis. Le potentiel exploitable est estimé à 450 000
tonnes. Les captures réalisées dans la zone économique
exclusive (ZEE) du Sénégal sont évaluées à
445 690 tonnes.
Il s'agira ainsi pour notre pays de voir dans quelle mesure la
Chine peut appuyer le Sénégal dans ses efforts de gestion durable
des ressources halieutiques et de développement de l'aquaculture.
2.5. LES
TÉLÉCOMMUNICATIONS ET L'INFORMATIQUE
Notre pays dispose de réels atouts dans ce secteur
grâce à un réseau de télécommunications
leader en Afrique de l'Ouest et des plus performants en Afrique.
Ce réseau couvrant l'ensemble du territoire du
Sénégal est entièrement numérique et compte plus de
2200 km de fibre optique numérisé à 100% et d'une bande
passante de 775 Megabits ADSL.
Le Sénégal offre de réelles
opportunités d'investissements dans les services suivants :
- Télémarketing ;
- Télé saisie ;
- Implantation de Centre d'Appels ;
- Externalisation de processus d'affaires (Business Process
Outsourcing) ;
- Gestion de bases de données ;
- E-commerce ;
- Développement de logiciels ;
- Fabrication et montage d'ordinateurs ;
- Internet sans fil ;
- etc.
Il s'agira ainsi pour notre pays :
- d'examiner la possibilité de mise en place
joint-ventures pour la production de matériels informatiques
(périphériques, circuits intégrés etc.) ;
- de cibler la création de PME-PMI
spécialisées dans le montage et l'assemblage d'ordinateurs ;
2.6. LE TOURISME
Le tourisme constitue l'un des secteurs les plus dynamiques de
l'économie sénégalaise. Le Sénégal accueille
environ 700 000 touristes, avec une capacité hôtelière de
20 000 lits répartis dans 320 hôtels.
Plusieurs facteurs expliquent ses relatives bonnes
performances. En effet, le Sénégal jouit de nombreux et
exceptionnels atouts culturels et naturels, comparables à ceux dont
bénéficient d'autres destinations privilégiées.
En raison des formidables opportunités
d'investissement qu'offre ce secteur, le tourisme constitue pour le
Gouvernement un enjeu majeur en termes de créations d'emplois, de
développement régional et d'aménagement du territoire, de
croissance et de valeur ajoutée locale. L'orientation stratégique
retenue est : d'accueillir plus de 1.500.000 touristes, à l'horizon
2010.
2.7. LE TRANSPORTS
Pour ce qui du transport, il serait intéressant
d'envisager un partenariat pour mettre en place des unités de montage de
bus et de véhicules poids lourds pour satisfaire la demande locale et
exporter éventuellement au niveau de la sous région.
Déjà, plus de 5 marques de voitures chinoises sont
commercialisées par l'entreprise Espace Auto.
2.8. LE TEXTILE
Le Sénégal possède une culture
industrielle établie dans ce domaine, allant de la culture du coton
à la confection, en passant par l'égrenage, le tissage, la
filature, le tricotage et l'ennoblissement. Il existe une importante
quantité de coton disponible dans le pays et des opportunités de
créer des filatures.
A la porte de la plus grande zone cotonnière africaine
(UEMOA), le Sénégal est producteur d'un coton de qualité
type super SIGAL. L'égrenage est réalisé par la SODEFITEX
(Société de Développement des Fibres Textiles) qui exporte
la majorité de sa production de coton - fibre, le reste étant
vendu aux filateurs locaux.
Le savoir-faire et la créativité dans le
textile sénégalais expliquent la richesse des niches de
consommation, notamment pour les produits textiles-phares du
Sénégal : pagne tissé, broderie, design etc.
Le pagne tissé africain, produit original gagne en
notoriété dans les marchés européens et
américains. Le label Sénégal se place au premier rang
aussi bien dans les modes vestimentaires africains que dans la qualité
du revêtement des meubles, avec en prime le style, la création et
le design.
Le label sénégalais est particulièrement
recherché, notamment pour la broderie et la décoration
d'intérieur. Les collections de vêtements en pagne tissé
sénégalais, présentées par les créateurs et
stylistes à divers salons européens et américains, offrent
aujourd'hui d'intéressantes perspectives au coton
sénégalais.
Cependant, il serait bien d'envisager la facilitation pour
les professionnels du secteur, la possibilité de
bénéficier de joint - venture pour la reprise des entreprises
sénégalaises en difficultés (NSTS, SOTIBA, INDOSEN...) par
des entreprises chinoises.
2.9. L'ENERGIE ET LES
MINES
Le Sénégal dispose également
d'énormes potentialités d'énormes potentialités
dans le secteur minier qui restent à être exploitées. Il
s'agit notamment :
- des minerais de fer : les gisements de
fer se trouvent principalement dans l'extrême Sud Ouest du
Sénégal et leur exploitation est assurée par la MIFERSO
(Mines de fer Sénégal Oriental). Les réserves sont
estimées à 350 millions de tonnes avec un taux de fer de 63%. En
sus de ces réserves, le sous-sol sénégalais renfermerait
selon les sondages effectués par la MIFERSO à 350 millions de
tonnes de minerais magnétique ;
- du Marbre : le Sénégal
possède d'importantes réserves de marbre (6
variétés) et de pierres ornementales estimées à
1,07 millions de tonnes. Ces réserves qui se trouvent principalement au
Sud Est sont encore largement inexploitées ;
- du Gaz naturel : un gisement potentiel
de 3 milliards de mètres cube à Diamniadio, dans une zone
située à 60 km de Dakar ;
- du Pétrole :
l'exploration et l'exploitation du pétrole « on-shore et
off-shore » sont d'actualité, d'importants gisements offshore
ont été découverts à la frontière entre le
Sénégal et la Guinée - Bissau ;
- de la Cimenterie : le
Sénégal possède d'importantes réserves de calcaire
(956 390 m3 en 2001) qui alimentent une industrie de cimenterie en pleine
croissance.
2.10. LES AUTRES QUESTIONS
2.10.1. LE TRAITEMENT
DOUANIER PRÉFÉRENTIEL POUR CERTAINS PRODUITS
SÉNÉGALAIS
Pour ce qui du traitement préférentiel de
certains produits Sénégalais, il convient de saluer l'initiative
chinoise d'accorder un traitement douanier préférentiel pour
certains produits sénégalais. Cet accès
préférentiel accordé à 440 produits d'origine
sénégalaise, porte essentiellement sur des produits halieutiques,
agricoles, miniers, chimiques, les cuirs et peaux, du bois, du coton, du
textile et des vêtements, des produits de la bijouterie et d'artisanat,
etc. Il s'agira surtout :
- d'examiner à cet égard la possibilité
d'assouplissement des règles d'origine notamment l'exigence
d'incorporation de 40 % au moins de valeur ajoutée ;
- d'étudier la participation de la République de
Chine au FOPROMEX, comme indiqué plus haut, ce qui permettrait au
Sénégal de mieux tirer profit de cette opportunité.
2.10.2. PROTOCOLE D'ACCORD
CADRE DE COOPÉRATION COMMERCIALE ENTRE LES DÉPARTEMENTS
MINISTÉRIELS DU COMMERCE DES DEUX PAYS
Dans ce cadre, il serait judicieux d'évoquer
l'opportunité d'un Protocole d'Accord - cadre de coopération
commerciale entre les départements ministériels à
côté et/ou en lieu et place de la Commission Mixte de
Coopération économique et commerciale.
La signature d'un accord de mise en place d'une Commission
Mixte n'est pas du ressort du Ministère du Commerce mais plutôt du
Ministère des Affaires Etrangères.
2.10.3. PRÉSENCE DE
COMMERÇANTS CHINOIS DANS LE SECTEUR DE L'INFORMEL
La présence des commerçants chinois au niveau du
micro détail constitue une préoccupation de la plupart des
organisations patronales sénégalaises.
Dans le but de réaliser les objectifs visés
dans la politique d'urbanisme commercial initiée par le ministère
du commerce, cette question doit être posée sur la table des
négociations. Il s'agira plutôt d'inciter les autorités
chinoises à faire migrer leurs ressortissants vers la création de
PMI-PME dans des secteurs de production à haute valeur
ajoutée.
2.10.4. NÉGOCIATIONS
COMMERCIALES MULTILATÉRALES À L'OMC
La Chine et le Sénégal appartiennent au G-33
qui fait de la mise en oeuvre de la Clause de sauvegarde spéciale en
faveur des pays en voies de développement (PED) et des pays les moins
avancés (PMA) son principal cheval de bataille, dans le cadre des
négociations post Hong Kong.
Des alliances peuvent également être
envisagées sur des questions cruciales telles que la définition
des produits spéciaux à protéger, l'érosion des
préférences, la facilitation des échanges, le renforcement
des capacités de production et d'offre des PED et PMA, le dossier du
coton, l'aide au commerce, etc.
2.10.5. ASSISTANCE
TECHNIQUE
L'assistance est nécessaire dans la mesure où le
Sénégal a besoin de l'expertise chinoise dans beaucoup de
domaines. Il s'agira surtout :
- d'examiner la possibilité de bénéficier
de l'appui de la République de la Chine en matière d'enseignement
technique et technologique à l'instar de ce qui est communément
Centre Technique de formation Sénégal - Japon ;
- de bénéficier de l'appui de la Chine dans le
cadre de la mise à niveau de nos PME - PMI.
Dans l'ensemble, les domaines à renforcer sont
nombreux, nous avons juste étudié les secteurs que nous avons
jugé prioritaires, mais également porteurs de
développement. La liste est néanmoins exhaustive (FOCAC, 2006).
Ainsi, nous pouvons dire que la coopération
sino-sénégalaise a atteint des niveaux élevés en un
temps record : en 20 mois seulement. Cette situation fait espérer
des lendemains meilleurs dans les relations fondés sur le concept du
« gagnant-gagnant ».
Cependant, la Chine peut également inspirer le
Sénégal dans les domaines où elle a eu des acquis
considérables, c'est notamment, le domaine des investissements directs
étrangers, du renfoncement de capacité, de la recherche et
développement etc.
II. QUELLES PERSPECTIVES
POUR LA COOPÉRATION SINO-SÉNÉGALAISE
1. DANS LE DOMAINE
ÉCONOMIQUE
1.1. LA PROMOTION DE
L'INVESTISSEMENT DIRECT ÉTRANGER (IDE) AU SÉNÉGAL
L'investissement direct étranger (IDE) est devenu
depuis quelques années une source de financement très importante
pour les pays à faible revenu.
Avec leur niveau d'épargne et d'investissement
intérieurs souvent très bas, combiné au déclin des
prêts qui leur sont alloués ces dix dernières
années, l'IDE est devenu une source de financement
privilégiée pour un grand nombre de pays en voie de
développement (Asiedu, 2002). En tant que source de capitaux
d'investissement, l'IDE est un stimulant pour l'emploi, et en plus de cela, il
est perçu comme un moyen permettant aux pays en développement
d'acquérir la technologie de pointe, les nouvelles méthodes de
gestion, et d'avoir accès aux marchés des pays
développés (Noorbakhsh et al, 2001).
L'importance de l'IDE a conduit beaucoup de pays à
faible revenu à se lancer dans une compétition pour attirer les
investissements directs étrangers et les bénéfices qu'ils
procurent. Chaque pays, par des réformes structurelles et
institutionnelles, essaie d'offrir un environnement plus propice à
l'investissement. Comme le suggère la théorie de l'adaptation
institutionnelle, chaque pays a la possibilité d'identifier et de
développer ses facteurs de compétition pour augmenter sa part
dans l'investissement étranger direct global. C'est dans cette optique
que notre étude se propose d'identifier les déterminants de l'IDE
au Sénégal.
L'objectif global de la présente analyse est de
contribuer donc à la définition de politiques plus attractives de
l'IDE au Sénégal. Ainsi, les accords de coopération
signés avec la Chine constituent une aubaine pour le
Sénégal, dans la mesure où à défaut de
pouvoir bénéficier de la délocalisation de certaines
entreprises chinoises, le Sénégal pourrait s'inspirer de son
exemple afin de pouvoir attirer des investisseurs.
1.1.1. L'EXPÉRIENCE
CHINOISE EN IDE
La Chine est devenue le premier pays récipiendaire des
IDE mondiaux. L'augmentation du flux d'IDE vers la Chine est impressionnante au
long des quinze dernières années : elle est comparable à
la progression du PIB. En 2003, le flux d'IDE reçus par la Chine
s'élève à 54 milliards de dollars, ce qui
représente plus de 10% des IDE mondiaux.
Courbe de la Croissance des IDE reçus en
Chine.
Source : Larsabal E., Pennel R., 2005.
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Cependant, les entreprises étrangères
implantées en Chine réalisent 55% du commerce extérieur
chinois en 2004. De même, les entreprises à capitaux
étrangers réalisent aujourd'hui 30% de la production
industrielle.
Graphique des investissements Directs Asiatique en Chine
en 2003.
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Source : Larsabal E., Pennel R., 2005.
En fait, les bénéfices de l'entrée
massive d'IDE passent en premier lieu par le développement de la
capacité commerciale et industrielle. Ce point est d'ailleurs commun
à l'ensemble des pays émergents, pour lesquels une abondante
littérature montre que les principaux bénéfices attendus
des IDE tiennent avant tout à des transferts de savoir-faire et de
technologie, directement (création de nouvelles entreprises) et
indirectement par effet d'apprentissage sur les entreprises concurrentes. Dans
le cas de la Chine, les entreprises à capitaux étrangers ont
joué un rôle absolument central dans la percée fulgurante
des exportations chinoises, passant de 1,8 à 7% du marché mondial
entre 1990 et 2005.
A plus
long terme, le rôle de la Chine en tant qu'investisseur international
gagnera en importance. Actuellement, l'accumulation rapide de réserves
de change (près de 1000 Milliards USD à l'automne 2006) est
captée par la Banque Centrale, à laquelle les entreprises doivent
remettre 80% de leurs rentrées en devises. Les flux, quoique modestes,
sont en augmentation sensible sur la période récente et la
tendance à la hausse ne pourra que gagner en ampleur, au fur et à
mesure de l'élargissement de l'activité des grandes entreprises
chinoises, tant dans les secteurs de l'énergie et des matières
premières (Asie du Sud-est, Amérique latine, Afrique...) que du
textile ou d'autres industries de main-d'oeuvre (Asie Centrale, Afrique du Nord
et Afrique sub-saharienne...). Le mouvement a déjà
commencé avec l'implantation des banques chinoises dans les grands
centres financiers et la mise en place de réseaux de distribution des
grands groupes34(*)
(Larsabal E., Pennel R., 2005).
Dans
ce contexte, le Sénégal devrait pouvoir bénéficier
de la délocalisation d'unités industrielles chinoises. Ainsi,
l'amorce a été une promesse d'appuyer le secteur cotonnier en
Afrique de l'ouest grâce au transfert de technologies en vue
« d'aider ces pays à augmenter le volume de leur
production de coton et à développer leur industrie du
coton »35(*). Les principaux pays concernés
sont : le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Mali, le
Sénégal et le Togo.
D'autre part, le cadre général de stimulation de
l'IDE reste fait d'avantages fiscaux et douaniers : exonération totale
puis partielle d'impôt sur le revenu des entreprises, exonération
de droits de douanes sur certains équipements importés,
crédit d'impôt pour achat d'équipements locaux, etc. A cela
peuvent s'ajouter d'autres types de mesures parmi lesquelles des
facilités d'approvisionnement en devises ou encore un accès
privilégié aux infrastructures locales. A terme, les avantages
accordés spécifiquement aux investisseurs étrangers seront
supprimés sous la pression d'entreprises chinoises affaiblies par la
baisse des droits de douanes. Ainsi, la réforme fiscale prévoyant
l'unification des taux d'imposition sur les bénéfices a
été promulguée en mars 2007 et va entrer en vigueur
dès 2008, assortie d'une période transitoire de 5 ans. Des
préférences fiscales pourront néanmoins être
maintenues dans les activités impliquant des technologies
avancées, que les investisseurs soient chinois ou étrangers.
Au cours des dernières années, les mesures
incitatives se sont articulées autour de deux axes. Le premier,
destiné à encourager le développement des provinces du
centre et de l'ouest, s'est traduit par un renforcement des avantages fiscaux
et douaniers. Ces mesures n'ont toutefois pas suffi à attirer les IDE
dans ces zones déshéritées. Plus récemment, et dans
le même esprit, des mesures fiscales ont été
adoptées dans le cadre de la politique de revitalisation des provinces
du Nord-Est.
Une seconde série de mesures, visant à orienter
l'investissement dans des secteurs de technologie avancée, a connu plus
de succès. On peut évoquer notamment le régime des centres
de recherche et de développement, la super-déduction des
dépenses de recherche ainsi qu'une réduction du taux de TVA et
des possibilités d'amortissement fiscal accélérées
dans les secteurs des logiciels et des circuits intégrés36(*) (Larsabal E., Pennel R.,
2005).
1.1.2. TENDANCES ET PERSPECTIVES DU SENEGAL
Le Sénégal maintient une place honorable dans le
classement des récipiendaires africains de flux d'IDE, bien qu'il se
situe loin derrière l'Afrique du sud, le Nigeria, l'Angola, le Gabon, le
Cameroun, le Kenya et la Côte d'Ivoire.
Au sein de l'UEMOA, le Sénégal se place en
seconde position, juste après la Côte d'Ivoire qui reçoit
généralement deux fois plus d'IDE que lui. Lorsqu'on observe les
intentions d'investissement enregistrées par le guichet unique de
l'Apix, il en ressort une tendance globalement haussière, mais la part
des projets à composante étrangère y est faible.
Il est donc clair que la tendance naturelle des flux d'IDE au
Sénégal se maintiendra à un faible niveau tant que des
éléments d'attraction nouveaux n'interviendront pas. Enfin,
s'agissant de l'évolution favorable du contexte d'accueil des
investisseurs, le Sénégal compte à l'avenir sur les
éléments suivants :
- Le développement des infrastructures qui ont un effet
positif et significatif sur l'IDE aussi bien dans le court terme que dans le
long terme ;
- la réduction du taux d'endettement qui a un effet
négatif et significatif à long terme sur l'IDE. Dans le court
terme, son effet est négatif mais non significatif ;
- la diminution de la pression fiscale a un effet
négatif et non significatif aussi bien dans le long terme que dans le
court terme ;
- le relèvement de la qualité de la
main-d'oeuvre ;
- l'augmentation et l'amélioration des infrastructures
physiques ;
- la valorisation des avantages préférentiels
dont bénéficie le Sénégal, comme d'autres pays
d'Afrique (les PMA en particulier), pour l'accès aux marchés
européens et américains ;
- la montée en puissance des marchés financiers
en Afrique de l'Ouest et de la bourse régionale (BRVM, 38 entreprises
cotées actuellement, dont la SONATEL37(*) pour 25% de la capitalisation boursière qui
dépasse un milliard d'euros).
- Les politiques communautaires de l'UEMOA garantissent par
ailleurs le maintien d'un cadre économique et monétaire stable et
d'une bonne ouverture ; un code communautaire pour l'investissement est en
préparation.
1.2. LE
SÉNÉGAL À L'ASSAUT DU MARCHÉ CHINOIS
Les perspectives de développement du
Sénégal permettent de penser que ce pays devrait pouvoir se
hisser au niveau des pays développés, et même
dégager des stratégies de conquête d'une partie du
marché chinois : un marché de 1,4 milliards d'habitants,
sans doute le marché le plus grand au monde. Déjà, 440
produits sénégalais peuvent y accéder sous un
régime douanier préférentiel.
1.2.1. UN MARCHÉ
OUVERT
En adhérant à l'OMC le 11 décembre 2001,
la Chine s'est engagée à réformer son économie et
à ouvrir son marché intérieur aux étrangers. La
Chine a disposé d'une phase de six ans pour se conformer aux
règles de l'OMC sur un certain nombre de sujets comme la transparence du
gouvernement, la baisse des tarifs douaniers, la mise en place du principe de
traitement national, l'amélioration de l'accès aux marchés
des biens et services importés, la protection de la
propriété intellectuelle. En échange, la Chine
bénéficie des mêmes avantages que les autres pays de l'OMC
à l'étranger.
L'application de ces dispositions a changé
complètement le contexte légal chinois. Depuis 2001 ans, plus de
2300 lois et règlements concernant le commerce des biens et services, la
propriété intellectuelle, les investissements ont
été amendés. Le tarif douanier global chinois est descendu
de 15,6% en 2000 à 10,4% en 2004 puis à 9,9% en 2005. Ces taux
cachent bien des disparités : le tarif pour les produits agricoles est
de 15,3%, 11,4% pour le textile et l'habillement, 8% pour la machinerie. Sur
certains secteurs, la baisse est impressionnante. Le tarif douanier automobile
est passé de 80-100% en 2001 à 34,2-37,6% en 2004. Il a atteindre
25% en mi-2006.
Le marché chinois s'ouvre de plus en plus largement
aux étrangers. Les entreprises 100% étrangères («
Wholly Owned Foreign Enterprise ») peuvent être
créées dans de plus en plus de secteurs définis dans le
« Industrial Catalogue for Foreign Investment ». Certains
secteurs jusqu'alors complètement fermés s'ouvrent
progressivement. Pour ne citer que quelques évolutions récentes :
depuis le 11 décembre 2004, toutes les restrictions géographiques
et de produits pour la vente au détail par des entreprises
étrangères ont été levées (sauf tabac et
sel). Les banques peuvent faire des opérations en monnaie
étrangère depuis 2001. Dans le secteur automobile, l'obligation
de distribuer par deux canaux différents les véhicules
importés et les véhicules fabriqués localement a
été levée en juin 2004. Depuis 2004, 18 villes sont
ouvertes pour des opérations d'entreprise en monnaie locale. La Chine a
autorisé les banques étrangères à détenir
20% du capital des banques chinoises, c'est-à-dire plus que l'engagement
initial de 15%.
L'ouverture de la Chine a eu de nombreuses
conséquences positives : augmentation des échanges
internationaux, augmentation des investissements étrangers en Chine,
amélioration du droit des affaires, de la protection des
sociétés et des investissements... En vingt ans, les exportations
et importations ont été multipliées par un facteur vingt.
L'inflexion particulière après 2001 est assez remarquable avec
une croissance globale de 35,7% en 2004. La Chine dégage un
excédent commercial depuis 1994. L'évolution des dernières
années est plutôt positive pour les pays étrangers car
comme le montre la courbe du ratio des exportations sur les importations, la
différence tend à se réduire depuis 1998.
Ainsi, le marché chinois peut-il être
désormais considéré comme plus ouvert aux entreprises
étrangères. Les secteurs véritablement manquants sont ceux
des banques et des assurances.
1.2.2. UN MARCHÉ
NON SATURÉ
Pour la très grande majorité des entreprises,
le marché chinois est considéré comme n'étant pas
encore saturé. En effet, en se positionnant sur des produits innovants
et de meilleure qualité que les produits chinois, les entreprises
arrivent à bien vendre leurs productions.
Ceci est bien sûr à nuancer selon les secteurs.
Pour les secteurs où il existe déjà des grands groupes
chinois compétitifs, comme l'électronique, la situation est plus
difficile38(*).
1.2.3. ACCÉDER AU
MARCHÉ CHINOIS
On a vu que le marché chinois est tout à fait
attractif. C'est là que réside la motivation première des
entreprises Sénégalaises à aller en Chine. Les groupes
peuvent pour un premier temps partir en Chine principalement pour
générer des bénéfices et plus tard pour installer
des unités de production, de commercialisation et éventuellement
de développement.
Ainsi, aller en Chine ne répond pas à un effet
de mode où l'on espérerait des bénéfices uniquement
dans le futur, comme ça a pu être le cas pour les nouvelles
technologies. Le niveau de rentabilité atteint en Chine est tel que
beaucoup d'installations industrielles sont déjà
rentabilisées. Les investissements réalisés en Chine
s'inscrivent aussi dans un mouvement stratégique visant à
profiter à long terme de la croissance du marché chinois et de
l'industrie chinoise. Mais, là encore, peu de risques sont pris.
Le Sénégal devrait saisir l'opportunité
de l'ouverture du marché chinois à un nombre croissant de
produits africains, à droit d'entrée nul. Cette situation
représente une bonne occasion pour les opérateurs privés
de vendre leur production et par la même, doper leurs
potentialités afin d'être plus compétitifs. Pour cela, le
Sénégal gagnerait à mettre en place des mesures
incitatives de renforcement des capacités de transformation, mais
surtout accompagner les efforts dans la démarche Qualité.
L'accès au marché chinois par les
opérateurs est important à plusieurs niveaux ; il permet
de :
- stabiliser la balance commerciale du Sénégal,
en augmentant le flux des exportations ;
- apporter de la valeur ajoutée en créant des
emplois et en même temps réduire le chômage ;
- permettre aux industries locales de se développer et
d'accroître leur compétitivité et de
s'internationaliser davantage; etc....
2. LES PERSPECTIVES DANS LE
DOMAINE DU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS
2.1. LE
DÉVELOPPEMENT DES RESSOURCES HUMAINES
D'une population de plus de 1 milliard 400 millions
d'habitants, on retient surtout la richesse en ressources humaines de
qualité. « Aller chercher la science jusqu'en
Chine » conseille un hadith du Prophète39(*) aux musulmans. Cela donne une
idée de la tradition du quête du savoir en Chine, puisque l'islam
est apparu au monde au 6ème, 7ème
siècle (après Jésus christ). Mais également, cela
témoigne de la qualité de ce savoir, parce que déjà
à l'époque, les chinois avaient commencé à
émerveiller le monde, et nonobstant la distance qui séparait la
Chine des autres pays, les musulmans étaient prompts à y aller.
Cet état de fait est davantage justifié de nos
jours et doit être un élément à capitaliser dans les
nouvelles relations, entre la Chine et le Sénégal. C'est dire
que, dans leur recherche du savoir, les Sénégalais peuvent aller
jusqu'en Chine. Ce pays est devenu, en moins de dix ans, une
référence dans le domaine de l'éducation et de la
formation. L'éducation y est, d'ailleurs, obligatoire pendant les neuf
premières années d'enseignement.
En Chine, les premiers résultats de la réforme
de l'éducation montrent que l'accent a été mis sur le
développement de l'éducation rurale, la
généralisation de la scolarité obligatoire et l'extension
de l'entrée dans l'enseignement supérieur aux couches les plus
populaires.
L'essor de l'éducation a permis à ce pays
à devenir riche en ressources humaines. D'ailleurs, avec un taux de
scolarisation dans les universités de plus de 19 %, l'enseignement
supérieur s'est généralisé en Chine, un pays qui
comptait, en 2004, plus de 20 millions d'étudiants dont 13 millions dans
les matières générales et 800.000 dans la recherche
scientifique. Quant au niveau d'instruction des classes ouvrières, il
s'est amélioré, passant de l'école primaire au
collège.
Toujours dans la même année, le nombre d'enfants
ayant pu bénéficier des neuf années de scolarité
obligatoire a atteint 93,6 % de la population totale et le taux
d'analphabétisme est passé sous la barre des 4 %.
Il faut, par ailleurs, souligner que l'engouement pour la
langue chinoise est en train de se développer dans le monde. À
l'heure actuelle, le nombre de personnes qui utilisent ou apprennent le chinois
à l'étranger a atteint près de 100 millions. La langue est
enseignée dans les établissements d'enseignement de divers
échelons de quelques 100 Etats du monde.
La coopération chinoise pourrait ainsi appuyer la
formation d'étudiants et de cadres. A cet effet, la Chine a
déjà formé pour l'Afrique, près de 14 600
personnes, dans différents secteurs. C'est dans cette optique que des
bourses sont offertes chaque année à des étudiants
sénégalais. L'important serait surtout d'avoir au
Sénégal des centres de formation professionnelle capable de
former des jeunes, avec le minimum de diplômes. Il serait
également judicieux de généraliser l'éducation
à tous les enfants en âge d'aller à l'école, mais
aussi de la rendre obligatoire pendant les dix premières années,
donc jusqu'au niveau du BFEM, au minimum. Cette formation de qualité des
cadres sénégalais dans des domaines aussi bien diversifiés
que l'informatique industrielle, la mécanique industrielle,
l'électronique, la biotechnologie, l'aquaculture, l'agro-alimentaire, la
confection textile, la cordonnerie industrielle etc. permettrait au
Sénégal de bénéficier facilement d'unités
industrielles à même de développer l'économie. Ce
développement économique pourrait se faire soit par la
délocalisation de sociétés multinationales, soit par la
création d'entreprises locale, du genre PME - PMI.
2.2. LA RECHERCHE &
DÉVELOPPEMENT
Ce concept n'a pas encore été très
développé au Sénégal. Le peu de résultat
fourni par la recherche dans notre pays est à peine rentabilisé.
Or, ce concept a permis le développement des grands pays
industrialisés qui, de par le dynamisme de leur secteur privé,
financent la recherche dans les universités ou dans leurs propres
laboratoires. Les produits de ces recherches sont par la suite testés,
brevetés et mis sur le marché international.
2.2.1. DU
DÉVELOPPEMENT À LA RECHERCHE FONDAMENTALE
La Chine sera d'ici quelques années incontournable pour
l'innovation technologique. Consciente que l'avenir réside dans la
recherche, la Chine a augmenté ses dépenses de Recherche et
Développement (R&D) de façon continue affichant le plus haut
taux de croissance entre 1991 et 2002. En 2004, la croissance des
dépenses était de 19,7% pour atteindre 1,35% du PIB. Selon
l'OCDE, en 2002, la Chine dépensait déjà deux fois plus
que la France en R&D40(*). Pour le moment, il s'agit plus de
développement que de recherche à proprement parler (5,7% des
dépenses R&D globales en 2002 sont utilisées par la recherche
fondamentale contre 24,4% en France), mais à terme la proportion de
recherche fondamentale devrait augmenter.
Graphique : Croissance des dépenses de
R&D entre 1991 et 2002 (OCDE)

Source : Larsabal E., Pennel R., 2005.
Dans un premier temps, le gouvernement chinois a misé
sur l'essor de l'enseignement public et de la recherche publique. Le programme
863 ou « National High-Tech R&D Program » sur 6
thèmes prioritaires : technologies de l'information, bio-technologies et
technologies agricoles avancées, matériaux, industrie et
automatisation, énergie et environnement. Les filières se mettent
pour le moment en place et devraient assurer une manne d'ingénieurs et
de chercheurs. Le système efficace d'échanges avec les meilleures
universités américaines porte déjà ses fruits. Les
universités chinoises profitent également des partenariats avec
les centres de recherche des groupes étrangers (Thomson, France
Telecom...).
Désormais, le gouvernement appelle les entreprises
chinoises à développer des capacités de recherche : «
Pour survivre et rester en tête sur des marchés de forte
compétition, les entreprises doivent mettre en place et améliorer
leurs capacités d'innovation ». Les nouveaux grands groupes
chinois investissent ainsi généreusement en recherche et
développement. Huawei41(*) peut ainsi se vanter d'avoir 48% de ses 24000
employés occupés en R&D pour seulement 10% de son chiffre
d'affaires.
Ainsi, pour certains secteurs comme l'électronique, la
Chine est la pointe des techniques les plus innovantes grâce à ses
grands groupes comme Huawei. Sur d'autres secteurs, elle rattrape petit
à petit son retard grâce aux nombreux transferts technologiques.
Ainsi, du fait de sa taille et des enjeux auxquels la Chine est
confrontée, les secteurs où la recherche chinoise aura le plus
d'importance seront les suivants :
- le Nucléaire : le manque chronique d'énergie,
associé à une volonté d'indépendance
énergétique va amener la Chine à construire l'essentiel
des nouvelles centrales nucléaires du monde d'ici 2020. La Chine
prévoit dès maintenant la construction de centrales de
3e génération type EPR. Les transferts technologiques
associés devraient lui permettre de devenir un membre actif de la
recherche nucléaire ;
- l'Environnement : confronté à des
problèmes de pollution grave dans les villes industrielles, la Chine se
veut leader dans le développement de technologies propres comme la
production d'électricité au charbon propre mais aussi le
développement de parcs éoliens. Elle se veut également
leader dans le domaine des véhicules hybrides (collaboration des
universités de Qinghua avec SAIC ou Gelly) ;
- les Technologies de l'information : la Chine cherche
à développer fortement les logiciels libres (afin notamment de ne
plus dépendre des technologies américaines). La Chine est
également leader dans le domaine Internet notamment pour le
développement de l'IpV642(*) ;
- l'Agriculture : la Chine développe des hybrides de
riz et de mais pour subvenir aux besoins d'une population encore croissante.
Par ailleurs, la Chine devrait bientôt abriter une
activité de recherche plus fondamentale, qui sera aussi source
d'innovation technologique dans le futur.
Ainsi, une mutation importante est en train d'avoir lieu en
Chine : la Chine n'est pas que l'atelier du monde, elle devient aussi un centre
technologique mondial. Pour ces raisons, une entreprise présente en
Chine sera plus rapide à profiter de la production intellectuelle du
pays.
2.2.2. LES STANDARDS
L'essor de l'activité de standardisation en Chine est
un exemple intéressant de l'importance stratégique de
développer des activités de R&D en Chine. Les standards sont
le moyen le plus efficace de mettre en place des barrières non
douanières pour protéger l'économie d'un pays des
importations et ne pas avoir à payer de droits de licence. La Chine en
est consciente comme le montre le développement de normes nationales
comme le WAPI, l'EVD, l'IGRS ou le TD-SCDMA... Cependant, les standards sont un
domaine sur lesquels la Chine semble avoir évolué
résolument vers une plus grande intégration au monde.
La Chine a choisi de jouer le jeu du commerce mondial et,
comme les autres pays industrialisés, joue un rôle dans la
définition des standards. Elle se place sur ce créneau comme
l'égal des autres pays développés. Il est ainsi important
pour un pays, que pour les entreprises étrangères d'être
présent en Chine pour pouvoir suivre de l'intérieur les efforts
de standardisation et influencer ces développements. Siemens, Ericsson
et Alcatel ont ainsi noué des partenariats avec des entreprises
chinoises pour développer le TD-SCDMA.
La recherche développement est devenue incontournable
dans l'évolution des technologies. La Chine semble avoir montré
la voie au Sénégal. Les réalités de la
mondialisation veulent que notre pays se hisse au niveau des pays
industrialisés. Les idées que nous développons sont loin
d'être utopistes, la Chine, le Japon, l'Inde etc. sont passés par
ce stade. Il faudrait surtout beaucoup de volonté politique et
d'abnégation populaire pour y arriver. Déjà, des efforts,
sont entrain d'êtres faits, même s'ils sont, par ailleurs, timides.
L'essentiel serait d'accroître les compétences en Recherche et
Développement, mais surtout, orienter la recherche vers les secteurs
clés tels que les nanotechnologies, l'énergie nucléaire
(civile), la biotechnologie etc. qui s'avèrent des créneaux
porteurs de développement. Les Universités existantes43(*) ainsi que les centres
universitaires régionaux44(*) peuvent être les réceptacles des
activités de recherche et développement.
CONCLUSION
Au terme de notre étude, nous avons tenté de
circonscrire les enjeux de la coopération sino-sénégalaise
sous différents angles. Cependant, le manque d'informations lié
au caractère nouveau du thème45(*) a limité notre analyse.
Les fondements du développement chinois en Afrique se
conçoivent sous l'angle de la géo-économie et de la
géopolitique. Il est essentiel de considérer que ce
développement se présente sous la forme d'une cohérence
politique tant interne qu'externe. L'expansion à l'international devant
assurer la légitimité du pouvoir chinois tout comme le
développement du pays requiert la mise en oeuvre d'une stratégie
d'expansion opportuniste. La Chine s'appuie sur son rôle
« tiers mondiste » hérité de Bandoeng (1954)
et du contexte de la guerre froide (3ème voie) pour expliquer sa
légitimité en Afrique. Elle bénéficie donc de
soutiens de pays africains tout comme elle justifie son projet politique
mondial par sa volonté pacifique de participer aux affaires de ce monde
au sein d'une gouvernance équilibrée ; opposition à
la « pax americana ».
L'exemple chinois montre en fait qu'il n'y a pas de
théorie politique où économique qui puisse résister
à la mondialisation. Les Etats se réadaptent en fonction des
exigences du monde, des réalités économiques et des
projections de développement. Les orientations politiques du
Sénégal, en l'occurrence : un régime libéral
« social », n'ont rien de contradictoires à celles
de la Chine : un régime de socialisme
« capitaliste ». En réalité, nous y verrons
même une certaine complémentarité dans la mesure où
chacun ne s'inspire que de ce qui est positif chez l'autre.
Le développement fulgurant de la Chine, se mesure
surtout par son PIB qui s'est élevé à 1650 US dollars en
2006. Malgré une croissance de 9,5% pour l'année 2006, la Chine
se maintient à la 6ème place mondiale en raison de la baisse du
dollar auquel est arrimée sa propre monnaie. Néanmoins, Elle
dépasse la France et la Grande-Bretagne en 2007. Ainsi, elle est :
- -1ère mondiale en agriculture, la Chine
produit environ 13,5% des fruits, 18% des céréales (maïs et
blé), 49% des légumes en 2004. Elle possède 50% du cheptel
porcin mondial ;
- 4ème en industrie après les
Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne. La Chine a généré en
2003 environ 6,9% de la valeur ajoutée manufacturière mondiale
(29% de celle des PVD) ;
- 3ème dans l'automobile, sa position est
plus affirmée dans les poids lourds avec 1,58 millions d'unités
en 2003 et les bus (1,11 millions d'unités) ;
- 1er dans les télévisions, les
jouets, les chaussures et les appareils électroménagers ;
- 3ème dans l'informatique : les
producteurs chinois souvent associés aux taïwanais s'affirment dans
un nombre croissant de segments (périphériques, circuits
intégrés, etc.).
Quant au Sénégal, il offre des
opportunités d'affaires qui drainent peu d'investissements autres que
commerciaux. Sa situation géographique intéressante lui donne un
accès facile aux marchés extérieurs : (9 jours. de
bateaux/USA, 5 heures de vol / l'UE). Le Sénégal exporte
également des matières premières sans transformation
(Phosphate v/s engrais, anacarde, poissons...). Néanmoins, le climat des
affaires est à améliorer, étant caractérisé
par une faiblesse des Investissements Directs Etrangers, malgré ses
avantages comparatifs avec : AGOA et TSA (coût des facteurs
industries textiles). Dans la sous-région, il fait office de
stabilité politique et offre un cadre favorable aux opérateurs
économiques (Tata, Sénégal Pêche et armements,
ferrailleurs indiens...). Au niveau du Continent c'est une « vitrine
démocratique » disposant d'un poids diplomatique important
(NEPAD, UA, implications dans la résolution des crises...).
Le Sénégal est ainsi une porte d'accès
stratégique en Afrique, il est en même temps un centre
névralgique entre l'Afrique, l'Europe et l'Amérique. Toutes ces
raisons font que la Chine ne pouvait se passer de ce pays.
L'accès aux ressources naturelles constitue un
fondement de la coopération ; dans le but d'assurer le
développement économique chinois. L'objectif étant
d'assurer l'indépendance énergétique du pays face à
l'Opep et aux Etats-Unis et aux fluctuations des marchés de ressources
(minéraux, bois, métaux, et surtout hydrocarbure). A ce titre,
l'Afrique fournit 28% des hydrocarbures (Angola, Soudan, Congo Brazaville).
La configuration de « l'eldorado
africain » est un phénomène récent qui permet
à la Chine d'écouler des produits « made in
china » à faible valeur ajoutée comme à haut
potentiel technologique mais cette politique a ses limites (dumping) qui peut,
à terme réduire le développement de fait des pays
africains. Mais en matière d'affaires, il faut être vigilant. Car
la Chine vise d'abord ses intérêts avant ceux des Africains.
Ainsi, les pays comme le Sénégal doivent faire preuve de
responsabilité et de clairvoyance pour ne pas être
« mauvais gagnants ».
Déjà, des produits chinois inondent les
marchés sénégalais, créant ainsi une sorte de
concurrence déloyale vis-à-vis des produits locaux. De plus, le
pays de l'empire du milieu est critiqué parce qu'il ne ménagerait
pas assez les ouvriers sénégalais que ses entreprises
basées dans le pays emploient.
L'Afrique présente également un
intérêt pour la Chine dans le processus de réunification
avec Taïwan et sans la concurrence de Taïwan, l'attrait pour
l'Afrique en serait sans doute moins marqué (Jiang, 2006). La rupture
des relations diplomatiques entre Taïwan et le Libéria en 2003 et
le Sénégal en 2005 symbolise ce renversement de tendance qui
place la non ingérence comme l'un des moteurs de la coopération
sino-africaine.
Les nouveaux axes de coopération avec le partenaire
chinois semblent dessiner un avenir prometteur. Cela dit, il appartient aux
pays africains de savoir bien gérer cette nouvelle forme de
coopération, de sorte à en tirer le meilleur profit. Cette
coopération du genre donnant-donnant et gagnant-gagnant, pourrait tracer
de profonds sillons de développement pour les pays du Sud.
Ainsi, dans le cadre de cette présente étude,
nous avons vu que la coopération entre la Chine et le
Sénégal pourrait être avantageuse pour le
Sénégal, comme elle pourrait également être
désastreuse au niveau de certains domaines. Tout dépend du
contenu que ce pays va vouloir lui donner.
Le Sénégal devrait donc faire preuve de tact,
afin de trouver un juste milieu pour que ce nouvel élan de
coopération soit réellement profitable aux deux parties. Les
Occidentaux semblent mal apprécier ce rapprochement entre la Chine et le
Sénégal du fait qu'ils perdent du terrain dans le pays.
D'ailleurs, ils sont eux-mêmes résolus à accentuer leurs
relations commerciales avec ce pays d'Asie.
La Chine est en effet un vaste marché à cause
notamment de son importante population. Lorsque les consommateurs sont aussi
nombreux, les opportunités d'affaires sont généralement
alléchantes. Si l'occident s'évertue à exploiter ce
créneau, pourquoi pas notre pays ? Le Sénégal peut
bien tirer profit de l'expertise chinoise déployée en Afrique. En
terme de développement, le Sénégal gagnerait
assurément à s'inspirer du modèle chinois. Ce pays, jadis
sous-développé, a effectué une percée fulgurante en
quelques décennies, laissant loin derrière, les Etats africains.
Peut-être qu'enfin, l'heure du réveil a sonné. La Chine est
assurément en train de leur indiquer la voie.
De son côté, le Sénégal attend de
la Chine non pas une invasion par des produits bon marché, mais surtout
une coopération qui puisse lui permettre de renforcer ses
infrastructures, de diversifier son tissu industriel et
bénéficier d'un transfert de technologie.
Afin d'optimiser la coopération entre les deux pays,
nous proposons un certain nombre de recommandations que nous exposons comme
suit :
- il faudrait d'abord consolider l'intégration
régionale comme cadre de la coopération, dans la mesure où
la Chine réfléchit en termes d'ensemble régional africain
et non par pays. Selon S.E.M. Cheikh Tidiane Gadio, Ministre
sénégalais des Affaires Etrangères, les Africains
gageraient à unir leur force, et harmoniser leur positions en
matière de coopération avec les autres pays, ou continent. Pour
cela, la mise en oeuvre des Etats-Unis d'Afrique est impératif ;
- avoir une vision sous-régionale en fonction de la
spécificité des questions de la coopération ;
- impliquer la Chambre consulaire régionale de l'UEMOA
et les organisations patronales et régionales.
- s'appuyer sur la chambre consulaire sino-africaine ;
- disposer d'une vision politique de ce que souhaite le
Sénégal pour renforcer sa diplomatie économique ;
- afficher des ambitions claires et se doter des moyens de
leur réalisation ;
- pour renforcer ses partenariats autour de la
stratégie de croissance accélérée du
Sénégal ; déterminer ce que le Sénégal peut
tirer de la Chine : Quelle valeur ajoutée le Sénégal
peut-il tiré a vis-à-vis de ce marché ?
- renforcer un réel transfert de savoir-faire et de
technologie (Agriculture, Call Center, Pisciculture...);
- attirer des opérateurs économiques
intéressés à investir dans des stratégies plus
durables que le commerce de produits de consommation courante
(Intégration des Chaînes de production) ;
- promouvoir les échanges et les investissements
à partir de forums, salons etc. ;
- donner une place privilégiée au secteur
privé dans la coopération ;
- assurer un suivi des plans d'actions et une
évaluation annuelle.
SIGLES ET ABREVIATIONS
ANP : ASSEMBLÉE NATIONALE
POPULAIRE
APIX : AGENCE DE PROMOTION DES INVESTISSEMENTS ET DES
GRANDS TRAVAUX
ASEPEX : AGENCE SÉNÉGALAISE DE PROMOTION
DES EXPORTATIONS
BCEAO : BANQUE CENTRALE DES ETATS DE L'AFRIQUE DE
L'OUEST
BFEM : BREVET DE FIN D'ETUDE MOYEN
BRVM : BOURSE DES VALEURS MOBILIÈRES
BTP : BÂTIMENT, TRAVAUX PUBLICS
CCFC : CENTRE D'ETUDES FRANÇAIS SUR LA CHINE
CONTEMPORAINE
CFAO : COMPAGNIE FRANÇAISE DE L'AFRIQUE DE
L'OUEST
CIJ : COURS INTERNATIONALE DE JUSTICE
CINU : CENTRE INFORMATION DES NATIONS UNIES
CIO : COMITÉ INTERNATIONAL OLYMPIQUE
CNOCC: CHINA NATIONAL OFFSHORE OIL CORPORATION
ENA : ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION
EPPS : ENQUÊTE SU LA PERCEPTION DE LA
PAUVRETÉ
ESAM : ENQUÊTE SÉNÉGALAISE
AUPRÈS DES MÉNAGES
FCSA : FORUM SUR LA COOPÉRATION SINO-AFRICAINE
FMI : FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
FOPROMEX : FONDS POUR LA PROMOTION DES EXPORTATIONS
IAGS : INSTITUT POUR L'ANALYSE DE LA
SÉCURITÉ GLOBALE
ICS : INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL
KW : KILOWATTS
MIFERSO : MINES DE FER SÉNÉGAL ORIENTAL
MW : MÉGAWATT
NEPAD : NOUVEAU PARTENARIAT POUR LE DEVELOPPEMENT DE
L'AFRIQUE
NSTS : NOUVELLE SOCIÉTÉ TEXTILE
SÉNÉGALAISE
OMC : ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
ONG : ORGANISATION NON GOUVERNEMENTALE
ONU : ORGANISATION DES NATIONS UNIES
OUA : ORGANISATION DE L'UNITÉ AFRICAINE
PCC : PARTI COMMUNISTE CHINOIS
PED : PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT
PIB : PRODUIT INTÉRIEUR BRUT
PMA : PAYS MOINS AVANCÉ
PME : PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE
PMI : PETITE ET MOYENNE INDUSTRIE
PNDS PLAN NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT SANITAIRE
PNDS : PLAN NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT SANITAIRE
PPTE : PAYS PAUVRES TRÈS ENDETTÉS
QUID : QUESTIONNAIRE UNIFIÉ DES INDICATEURS DE
DÉVELOPPEMENT
R&D : RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT
SAR : SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE
SENELEC : SÉNÉGALAISE DE
L'ELECTRICITÉ
SINOPEC : CHINA PETROLEUM ET CHEMICAL
COORPORATION
SINOPEC : CHINA PETROLEUM ET CHEMICAL
COORPORATION
SODEFITEX : SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT
DES FIBRES TEXTILES
UA : UNIION AFRICAINE
UE : UNION EUROPÉENNE
TVA: TAXES SUR LA VALEUR AJOUTÉE
UA : UNITÉ AFRICAINE
UEMOA : UNION ECONOMIQUE DES ETATS DE L'AFRIQUE DE
L'OUEST
USD : DOLLARS AMÉRICAIN
ZEE : ZONE ÉCONOMIQUE EXCLUSIVE
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l'Economie des Finance et de l'industrie, Paris, 41 pages.
24. Note stratégique SENEGAL, 2002. DIRECTION GENERALE
DE LA COOPERATION AU DEVELOPPEMENT, 58 pages.
25. OECD (2005a), Financing Strategy of the Urban Wastewater
Sector in Selected Municipalities of the Sichuan Province in China, OECD,
Paris, forthcoming.
26. Perspectives économiques du Sénégal,
2006. OCDE, 17 pages
27. PINAUD Nicolas, 2006. L'ascension de la Chine et de l'Inde
: quels enjeux pour l'Afrique ? Paris, OCDE, 40 pages.
28. Point Sud, Regard sur le Monde, 2006. Dossier Chine,
28 pages.
29. RAMONET Ignacio, août 2004, Chine,
mégapuissance, in « LE MONDE DIPLOMATIQUE », Page
1.
30. République Française, MINISTERE
DÉLÉGUÉ AU COMM ERCE EXTÉRIEUR, 2004. Chine : la
longue marche vers la « société de prospérité
moyenne », 38 pages.
31. SIGRIST Arnaud et THAUVIN Sébastien, 2000.
Investissements publics et Croissance, 15 pages.
32. SINGH-PAULIAT ALEXANDRA, septembre 2005. Offensive sur
l'Afrique, 5 pages.
33. World Bank, 2006. China Governance, Investment Climate,
and Harmonious Society: Competitiveness Enhancements for 120 Cities in China,
133 pages.
34. World Bank, 2006. China Quarterly Update, World Bank
Office, Beijing, 22 pages.
35. YING LI, 2005. Réussir l`implantation d`une
entreprise en Chine, Mémoire
Master 1 Stratégie Financière Entreprise, UNIVERSITE PAUL CEZANNE
AIX-MARSEILLE III FACULTE D`ECONOMIE APPLIQUE, 25 pages.
36. YOLIN Jean-Michel et al, novembre 2004. Rapport de Mission
Chine - Taiwan Développement du marché Chinois Quelle
stratégie pour les fournisseurs et sous-traitants de nos Grands Groupes
? 41 pages.
TABLE DES
MATIERES
INTRODUCTION GENERALE
1
I. Présentation Générale de
la chine et du Sénégal
3
1. Presentation de La Chine
3
2. Présentation du Sénégal
6
II. Historique des relations entre le
Sénégal et la Chine
9
premiere PARTIE
11
LES RELATIONS ENTRE LA CHINE ET LE
11
SENEGAL : UNE COOPERATION A PRIORI
DIFFICILE
11
I. Les Systèmes de développement des
deux pays
12
1. Les facteurs socio-économiques et
Politico-diplomatiques de la Chine
12
1.1. Aperçu Socio-économique
12
1.1.1. Contexte économique, financier et
perspectives
12
a. L'économie Chinoise
12
1.1.2. Contexte social, humain et perspectives
16
a. La croissance démographique
16
b. Les réalités culturelles
17
c. La langue
17
d. Les inégalités sociales
17
1.2. Aperçu politique et Diplomatique
18
1.2.1. Institutions et vie politique
18
a. le Pouvoir exécutif
18
b. le Pouvoir législatif
19
c. le Pouvoir judiciaire
19
d. Un régime entre
« socialisme » et « capitalisme »
20
1.2.2. Le contexte Diplomatique
21
2. Les facteurs socio-économiques et
Politico-diplomatiques du Sénégal
23
2.1. Aperçu Socio-économique
23
2.1.1. le Contexte économique et financier
et perspectives
23
2.2.1. le Contexte social et humain et
perspectives
26
a. Les ethnies et langues au
Sénégal
26
b. Les Religions et confréries au
Sénégal
27
c. Une prévalence de la pauvreté
27
d. Lés secteurs socio de base
28
2.3. Aperçu politique et Diplomatique
29
2.3.1. Le contexte politique
29
a. Le pouvoir exécutif
29
b. Le pouvoir législatif
30
c. Le pouvoir Système judiciaire
30
2.3.2. Le contexte Diplomatique
31
II. Les zones d'ombres de la coopération
entre la Chine et le Sénégal
35
1. Le Triptyque des relations Chine Afrique
36
1.1. L'élargissement du marché
chinois en Afrique
36
1.2. La recherche de matières
premières
38
1.3. Une offensive diplomatique d'envergure
40
2. Les menaces pour le Sénégal
42
2.1. L'invasion du marché
Sénégalais
42
2.2. Les pratiques douteuses
47
2.2.1. De la contrefaçon à la
fraude
47
2.2.2. La corruption
48
2.2.3. L'exploitation abusive des
employés
49
deuxieme PARTIE :
51
UNE COOPERATION BASEE SUR LA
51
THEORIE DU
« GAGNANT-GAGNANT »
51
I. Les domaines de coopération
52
1. Les axes de la coopération
bilatérale
53
1.2. La cooperation politique
53
1.2.1. La Coopération financiere
54
1.2.2. La Coopération au plan agricolE
54
1.2.3. La coopération dans
l'éducation et la formation
54
1.2.4. La coopération au plan
infrastructurel
55
1.2.5. La coopération Sanitaire
55
1.2.6. La coopération
énergétique
56
1.2.7. La coopération sur le plan des
Technologies de l'information et de la communication (TIC)
56
1.2.8. La coopération douanière et
commerciale
57
a. La coopération douanière
57
b. Les relations commerciales
57
Evolution des importations :
57
Evolution des exportations :
57
2. Les domaines de coopération à
renforcer
58
2.1. la Promotion et la Diversification des
exportations
58
2.2. Agriculture et Agroalimentaire
58
2.2.1. Le Riz
58
2.2.2. L'Arachide:
59
2.2.3. Le Sel
59
2.2.4. La Filière horticole
59
2.3. les Infrastructures
60
2.4. les Produits de la mer
60
2.5. les Télécommunications et
l'informatique
61
2.6. le Tourisme
61
2.7. le Transports
62
2.8. le Textile
62
2.9. l'Energie et les Mines
63
2.10. Les AUTRES QUESTIONS
63
2.10.1. le Traitement douanier
préférentiel pour certains produits sénégalais
63
2.10.2. Protocole d'Accord cadre de
coopération commerciale entre les départements
ministériels du commerce des deux pays
64
2.10.3. Présence de commerçants
chinois dans le secteur de l'informel
64
2.10.4. Négociations commerciales
multilatérales à l'OMC
64
2.10.5. Assistance technique
65
II. Quelles perspectives pour la Coopération
SINO-SÉNÉGALAISE
66
1. Dans le domaine économique
66
1.1. La promotion de l'investissement direct
étranger (IDE) au Sénégal
66
1.1.1. L'expérience chinoise en IDE
67
1.1.2. Tendances et perspectives du senegal
69
1.2. Le Sénégal à l'Assaut du
marché Chinois
71
1.2.1. Un marché ouvert
71
1.2.2. Un marché non saturé
72
1.2.3. Accéder au marché chinois
72
2. les perspectives Dans le domaine du renforcement
des capacités
74
2.1. Le développement des Ressources
Humaines
74
2.2. La Recherche & Développement
76
2.2.1. Du développement à la
recherche fondamentale
76
2.2.2. Les standards
78
Conclusion
80
SIGLES ET ABREVIATIONS
85
BIBLIOGRAPHIE
87
TABLE DES MATIERES
90
LISTES DES TABLEAUX
95
LISTES DES PHOTOS
95
LISTES DES CARTES
95
LISTES DES GRAPHIQUES et courbes
95
LISTES DES SITES INTERnET
96
SITES INTERNATIONAUX
96
SITES CHINOIS
96
SITES SÉNÉGALAIS
97
TABLE DES ILLUSTRATIONS
LISTES DES TABLEAUX
Tableau 1 : Principaux indicateurs économiques
chinois en 2004
Tableau 2 : Principaux indicateurs économiques
Sénégalais en 2004
Tableau 3 : de la répartition des boutiques
chinoises
LISTES DES PHOTOS
Photo 1 : centres commerciaux chinois, sur le
prolongement de l'avenue Faidherbe (Photo M.S.Diop ; 2007).
Photo 2 : boutiques d'habillement,
sénégalais, souffre de la concurrence chinoise, (Photo
M.S.Diop ; 2007).
Photo 3 et 4 : une véritable économie
de marché dans l'avenue Charles De Gaulle (Photos M.S.Diop ; 2007).
Photo 5 : des touristes français viennent acheter
des articles sur les étaux sénégalais. (Photo
M.S.Diop ; 2007).
Photo 6 : d'autres font leur achat dans les boutiques
chinoises. (Photo M.S.Diop ; 2007).
LISTES DES CARTES
Carte 1 : Présentation de la Chine
Carte 2 : Présentation du Sénégal
Carte 3 : Présences chinoise en Afrique
LISTES DES GRAPHIQUES ET
COURBES
Figure 1 : Répartition du PIB Chinois par secteurs
d'activité en 2005
Figure 2 : Estimations des auteurs sur la base des
données de la Direction de la prévision et de la statistique.
Figure 3 : Graphique du taux de croissance du PIB
Chinois.
Figure 4 : Courbe des réserves Chinoises entre
2001 et 2006.
Figure 5: Courbe des importations Chinoises entre 2002 et
2006.
Figure 5 : Courbe de Croissance des IDE reçus en
Chine.
Figure 6 : Graphique Croissance des dépenses de
R&D entre 1991 et 2002 (OCDE).
Figure 7 : Graphique des investissements Directs
Asiatique en Chine en 2003.
LISTES DES SITES INTERNET
SITES INTERNATIONAUX
DREE Chine www.dree.org/chine/
Ubifrance www.ubifrance.fr
CCIP www.ccip.fr
UCCIFE www.ccife.org
BERD www.ebrd.com
OCDE www.oecd.org
CNUCED www.un.org
Banque mondiale www.banquemondiale.org
Le vent de la Chine www.leventdelachine.com
DS avocats www.dsavocats.com
COFACE www.coface.fr
Rexecode
www.rexecode.asso.fr
Radio France Internationale www.RFI.org
SITES CHINOIS
Ministry of Commerce of China www.mofcom.gov.cn
Ministry of Science and Technology www.most.gov.cn
Ministry of Labour and Social Security www.molss.gov.cn
National Bureau of Statistics of Chine (NBS)
www.stats.gov.cn
National Development and Reform Commission:
www.sdpc.gov.cn
National Audit Office www.audit.gov.cn
Sasac (State Owned Assets Supervision...) www.sasac.gov.cn
Invest in China www.fdi.gov.cn
China Daily www.chinadaily.org.cn
Portail officiel chinois www.china.org.cn
Agence Chine Nouvelle www.french.xinhuanet.com
SITES
SÉNÉGALAIS
Gouvernement : www.gouv.sn
Le Soleil : www.lesoleil.sn
Walfadjri :
www.walf.sn
Université Cheikh Anta DIOP :
www.Ucad.sn
Université Gaston Berger de Saint-Louis :
www.ugb.sn
Jeune Afrique :
www.Jeune-Afrique.org
L'observateur : www.l'obs.sn
Rewmi :
www.rewmi.com
Ministère des Affaires étrangères :
www.diplomatie.gouv.sn
* 1 C'est sous la
Présidence du Général De Gaulle que la France a
établit des relations diplomatiques au niveau d'Ambassadeurs avec la
Chine, le 27 janvier 1964.
* 2 Gouverneur de la banque
centrale chinoise.
* 3 Le territoire passera
à 14 régions, avec le projet de l'érection de
Sédhiou, Kédougou et Kaffrine comme nouvelles régions.
* 4 Déclaration du
premier ministre chinois, Wen Jiabao.
* 5
www.china.org.cn
www.sdpc.gov.cn
* 6
www.gouv.sn
www.Jeune-Afrique.org
www.lesoleil.sn
* 7
www.gouv.sn
www.Jeune-Afrique.org
www.lesoleil.sn
www.walf.sn
* 8
www.sénégalaisementvotre.com
* 9
www.Jeune-Afrique.org
* 10 www.gouv.sn
* 11 Avec le boycott des
élections législatives, le nombre de partis siégeant
à l'assemblée nationale tourne autour de cinq partis.
* 12 www.gouv.sn
* 13 Un des points de l'ordre
du jour du sommet de l'Union Africaine qui doit se tenir en juillet 2007,
Accra.
* 14 Pour mémoire, on
rappellera que le Maroc a quitté l'OUA depuis 1984, suite à
l'admission au sein de l'Organisation de la République Arabe
Sahraoui.
* 15
www.gouv.sn
www.diplomatie.gouv.sn
* 16 Spécialiste en
sécurité énergétique et directeur exécutif
de l'Institut pour l'analyse de la sécurité
globale (IAGS).
* 17 Analyste à
l'Institut d'Etudes de Sécurité de l'Union européenne.
* 18 Terme dérivé
de l'Anglais désigne un centre d'activité, un point
névralgique qui permet de joindre facilement plusieurs autres.
* 19 Se conférer
à la partie sur le contexte Diplomatique du Sénégal.
* 20 C'est l'un des auteurs du
rapport L'ascension de la Chine et de l'Inde : quels enjeux pour l'Afrique ?
* 21 Interview avec Dame
Ndiaye, propriétaire d'une boutique d'alimentation et président
de l'Unacois (Union nationale des Commerçants et Industriels du
Sénégal).
* 22 Président de la
Nouvelle Société Textile Sénégalaise (NSTS).
* 23 Quartier de Populaire de
Dakar, situé à 1 kilomètre du centre ville.
* 24 Président
Directeur Général de la CFAO, filiale du groupe PPR
spécialisée dans la distribution automobile et de
médicaments en Afrique et dans les Dom-Tom.
* 25 Un responsable de
l'Unacois-Def.
* 26
www.chinadaily.org.cn
www.mofcom.gov.cn
www.molss.gov.cn
* 27
www.chinadaily.org.cn
www.mofcom.gov.cn
www.molss.gov.cn
* 28
www.lesoleil.sn
www.walf.sn
* 29 Extrait du discours du
Président Hu Jintao, lors de l'ouverture du sommet Chine-Afrique, le 3
novembre 2006, à Beijing.
* 30 Il s'agissait des victimes
des inondations de la saison pluvieuse de l'année 2005.
* 31
www.french.xinhuanet.com
* 32 Secrétaire à
l'ambassade de la République Populaire de Chine à Dakar.
* 33 Complexe immobilier
à réaliser sur le site de l'aéroport actuel.
* 34
www.fdi.gov.cn
www.stats.gov.cn
* 35 Ces propos sont du
Ministre chinois chargé du commerce.
* 36
www.APIX.sn
* 37 Cette
société est devenue Orange Sonatel, après d'une partie par
la firme internationale Orange.
* 38
www.mofcom.gov.cn
www.stats.gov.cn
* 39Prophète Mohammed
(PSL)
* 40 Ce qui représente a
priori beaucoup plus de chercheurs qu'en France étant donné la
différence des salaires.
* 41 Huawei est un grand
groupe, opérateur en télécommunication, l'entreprise a
étendu ses investissements en Asie et gagne du terrain en Afrique.
* 42 Internet Protocole version
six.
* 43 Université Cheikh
Anta DIOP et Universités Gaston Berger.
* 44 CUR de Thies, Bambey et
Ziguinchor.
* 45 Le rétablissement
des relations entre la Chine et le Sénégal n'a duré que 18
mois.
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