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L'Analyse de la pratique de l'usure par le biais des crédits d'Equipement des ménages et l'intervention des Institutions de microfinance comme la MECAP

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par Jérôme Tendeng
Ecole Internationale des Affaires (E.I.A.) - Dakar - SENEGAL - DESM - Diplôme d'Etudes Supérieures de Management, option Finance 2004
  

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Conclusion :

1. 1ère Partie : conclusion proprement dite :

La MECAP est une grande structure de microfinance qui a beaucoup d'organes délibératives et de fonctionnement et joue bien leur rôle.

Les produits offerts à ses membres pour lutter contre le surendettement et la pratique de l'usure au Sénégal, objectifs entre autres de cette structure, sont nombreux, variés et alléchants.

Cependant, les conditions d'accès à ces produits sont peu accessibles pour certains membres qui ont l'habitude de pratiques de "boukiman", c'est-à-dire, d'achat à crédit de produits électro ménagers et de revente, sur-le-champ, à des prix dérisoires pour régler leurs problèmes qui sont la raison de contracter le crédit.

Les pratiques de la MECAP sont différentes de celles des autres acteurs.

Pourtant, le cadre réglementaire est bien présent et chacun s'applique à le respecter, surtout du côté des autres acteurs, puisque, pour ce qui concerne la MECAP cela ne pose aucun problème, d'autan que c'est une micro fiance qui a déjà un cadre réglementaire bien défini.

La clientèle se fait de plus en plus rare car saturée, pour la plupart ; les autres acteurs ne vendent plus à crédit, pour beaucoup d'entre eux, et le fait d'être membre, au moins 05 mois à la MECAP, pour ce qui concerne le plan d'épargne équipement, avant de bénéficier du crédit, décourage certains qui ont pris l'habitude, avant l'implantation de la MECAP, de contracter un crédit auprès des autres acteurs, pour être livré dans les 24 heures.

Pourtant, les produits électro ménagers que vendent les autres acteurs deviennent de moins en moins chers.

Les taux de la MECAP, comparativement parlant, sont moins élevés, quant au capital placé à crédit, que ceux des autres acteurs.

En définitive, la MECAP, n'ayant pas résolu la pratique de l'usure au Sénégal, pour les raisons évoquées au 7ème paragraphe de notre point de vue personnel, le gouvernement gagnerait à appliquer les recommandations de la Commission Nationale de l'Usure, qui sont des suggestions qui ont été le fruit de plusieurs acteurs : tous les Ministères concernés, tous les acteurs concernés (membres de l'ATEVU, opérateurs économiques, le CCP/DK, etc), toutes les personnes pouvant apporter leur pierre à la recherche de solution de ce phénomène, notamment les juristes, etc. Et, de ce point de vue, les acteurs qui n'avaient pas enfreint la réglementation en vigueur, devraient continuer ou reprendre, pour certains, leurs activités en toute tranquillité.

2. 2ème Partie : recommandations : (voir "document E" joint)

Nous ne pouvons que livrer les "Recommandations de la Commission Nationale sur l'Usure" qui avait, en septembre 2000, livré ses conclusions au Président de la République qui l'avait instituée ; conclusions qui avaient fait le tour d'horizon de tout ce phénomène relatif à cette question, en faisant beaucoup de propositions pour résoudre le problème de l'usure au Sénégal. Voici, en intégralité, les conclusions :

"Recommandations de la Commission Nationale sur l'Usure

********************************

I. En direction du Ministère de l'Intérieur et du Ministre de la Justice :

1.1 : Faire diligenter des enquêtes par les services compétents du Ministère de l'Intérieur à propos des présumés usuriers afin d'établir la vérité au sujet des accusations formulées ;

1.2 : Encourager toute victime de pratiques usuraires à porter plainte contre les présumés usuriers auprès du Procureur de la République, avec à l'appui tous les éléments d'informations ou de preuves disponibles ;

1.3 : Encourager tout commerçant ou établissement financier estimant être dans son bon droit, à porter plainte contre tout client n'ayant pas respecter des engagements régulièrement contractés.

1.4 : Inviter les autorités, sur la base de la volonté politique clairement exprimée par le Chef de l'Etat et l'ensemble du gouvernement, à mobiliser tous les services compétents, notamment de la Présidence de la République, de la Primature, des Ministères de l'Intérieur, de la Justice, de l'Economie et des Finances, du Commerce, afin de diligenter les enquêtes et procédures judiciaires, pour une application rigoureuse des lois et règlements réprimant l'usure et les usuriers.

L'établissement de la vérité et l'application sans faiblesse de la loi, contrairement à la lutte inconséquente déclenchée en 1981 contre les usuriers et très vite enterrée, édifieront clairement l'opinion publique sur les tenants et les aboutissements de ce fléau, et la volonté du gouvernement d'y mettre un terme.

II. Traitement de la dette existante :

2.1 : Annulation pure et simple de toutes les dettes douteuses :

Soit par décision politique du Président de la République.

Dans ce cas, les commerçants qui pourront établir la régularité de leurs opérations de crédit seront rétablis dans leurs droits et les clients débiteurs seront tenus de payer. Les clients de bonne foi qui ont souscrit des engagements réguliers vis-à-vis de leurs fournisseurs sont aussi invités à prendre l'initiative de les signaler, dans le souci de ne pas léser les commerçants honnêtes

Soit sur la base de décisions de justice après instruction des plaintes déposées.

Dans ce cas, c'est la décision du juge qui est appliquée, conformément aux lois et règlements.

2.2 : Rachat de la dette des travailleurs de l'Etat :

- Soit par l'Etat lui-même, ce qui suppose l'existence ou la recherche de fonds mobilisables à cet effet.

- Soit par un partenaire, un bailleur de fonds ou un mécène.

Cette formule de rachat de la dette peut s'inscrire dans le cadre de la lutte contre le surendettement des ménages et la pauvreté.

Il faudra procéder à une évaluation assez précise du montant de la dette à racheter. A ce niveau, deux (02) possibilités s'offrent : ou le racheteur octroie aux débiteurs une subvention non remboursable pour payer à sa place, ou le débiteur rembourse au racheteur à des conditions très douces sur la base d'un échéancier à définir.

La formule du rachat a été utilisée dans certains pays comme la France, dans le cadre de la lutte contre le surendettement des ménages ; elle a aussi servi à l'interne dans certaines structures, dans le cadre de la politique sociale de l'entreprise, comme récemment à la Société Nationale LA POSTE du Sénégal.

2.3 : Rééchelonnement simple de la dette :

Ce scénario s'appuie sur l'adage wolof qui énonce ce principe : « ATTE BOR, FEY ».

S'il n'est pas établi qu'il s'agit de dettes usuraires, le débiteur, devenu insolvable, pourra bénéficier d'un étalement des détails de remboursements.

Pour les cas dûment établis, les travailleurs concernés pourront se faire payer directement au Trésor, la Direction chargée de la Solde veillant à respecter strictement la quotité saisissable, les dettes à rembourser étant classées par ordre de priorité chronologique.

III. Mesures d'accompagnement :

3.1 : Mesures de lutte contre la pauvreté :

Définir et mettre en oeuvre une stratégie de revalorisation du pouvoir d'achat, des salaires et traitements des travailleurs plus conforme au coût réel de la vie.

Envisager, en rapport avec le Ministre de la Famille et de la Solidarité Nationale et avec les partenaires au développement, la mise en place d'un fonds national de lutte contre le surendettement des ménages.

3.2 : Mesures de facilitation de l'accès au crédit :

Mettre en oeuvre des mesures incitatives en direction des banques et établissements financiers en vue d'un allègement et d'un assouplissement des conditions d'accès au crédit en faveur des détenteurs de revenus faibles.

Favoriser les conditions d'une plus grande participation des travailleurs dans les systèmes populaires d'épargne crédit, de coopératives et de mutuelles pouvant bénéficier des apports de la coopération extérieure.

3.3 : Mesures de protection du salaire :

Mesures préconisées pour les comptes domiciliés au Centre des Chèques Postaux (CCP) :

- Limitation à un (01), le nombre de dossiers de virement d'office (V.O.) sur un compte ;

- Limitation à douze (12), au maximum, du nombre de mensualités pour tout dossier V.O. ;

- Plafonnement du montant de l'engagement autorisé au 1/3 de la moyenne mensuelle des douze (12) derniers salaires.

- Confection d'une fiche d'analyse annexée à tout dossier V.O. accepté ;

- Résiliation de tout O.V. ayant fait l'objet d'un incident de payement de trois échéances, avec restitution au bénéficiaire, à charge pour ce dernier de recouvrer sa créance par d'autres voies.

3.4 : Mesures de sensibilisation pour le changement des mensualités et des comportements :

Utiliser tous les supports médiatiques, mettre à profit les associations de la société civile et les leaders d'opinion pour informer et sensibiliser les citoyens sur les méfaits de l'usure, les risques encourus aussi bien par l'usurier que par la victime au regard des dispositions de la loi. Il est surtout question d'amener les sénégalais et les sénégalaises à s'efforcer de vivre dignement et honnêtement, à s'abstenir de vivre au-dessus de leurs moyens, ou de céder à des pressions sociales injustifiées et souvent nuisibles à l'effort de développement de la Nation."

Dakar, le 01 septembre 2000

Pour la Commission Nationale

Le Conseiller Technique n° 1

Madieye MBODJ

3. 3ème Partie : point de vue personnel :

Le gouvernement aurait dû gagner en crédibilité, responsabilité, efficacité, sans heurter personne, notamment les opérateurs économiques dits autres acteurs, en auditant carrément et systématiquement ces derniers comme ils l'ont clairement exprimés à qui voulait l'entendre, surtout au Chef de l'Etat qui a accepté le principe lors de l'audience qu'il avait, en son temps, accordée à l'UNACOIS,.

Certains d'entre eux ont cessé toutes activités commerciales, mettant des pères et mères de famille en chômage injustifié du fait d'un gouvernement qui n'a pas voulu régler le problème sans calcul politicien, car c'était à quelques mois des élections législatives et le Président qui voulait une majorité à l'Assemblée Nationale, est tombé dans le chantage des membres de l'ATEVU qui avaient menacé, clairement dans les journaux et radios, de voter contre le Président s'il ne réglait pas leur problème, en brandissant le nombre de 30.000, les membres de leur Amicale, nombre démenti par le Chef du Centre des Chèques Postaux de Dakar, lors de l'émission télévisée organisée autour du phénomène de l'usure, à laquelle votre serviteur avait pris part au nom de l'UNACOIS.

D'autres, ne vendent plus à crédit, et connaissant la faiblesse des salaires des fonctionnaires, principaux clients des ventes à crédit au Sénégal, alors qu'en France, les ménages ne s'équipent, presque tous, qu'à crédit : matériels électro ménagers, véhicules, etc.

C'est pourquoi, à notre avis, une démarche technique et scientifique qui est celle de l'audit de tous les opérateurs économiques cités par l'ATEVU comme étant usuriers et qui évoluent dans le commerce de biens d'équipement domestiques, aurait permise à l'autorité, c'est-à-dire la Présidence de la République, de faire le tri, afin de permettre à ceux qui n'ont pas violé la loi de pouvoir exercer et continuer correctement leur travail.

Au lieu de cela, tous ou presque, ont été logés à la même enseigne et les retenues sur salaires ont été gelées au détriment des opérateurs économiques, avec incidences sur leurs fournisseurs.

Le préjudice subi par ces opérateurs économiques est important et certains ont fermé boutique, confrontés qu'ils sont aux exigences des fournisseurs, mais également des banques et des charges de fonctionnement.

C'est pourquoi, d'ailleurs, cette situation a été, du reste, fort justement relayée par la presse écrite (et même parlée), en son temps, comme en attestent les coupures de journaux en annexes (n° "1/15 à 15/15").

Par delà la problématique du recouvrement des créances des entreprises, comme l'E.CO.M.E.S Sarl, il faut retenir que le financement des équipements, en général, a toujours été, et l'est de plus en plus, assuré par le crédit. Ceci est valable dans tous les pays du monde où la société de consommation fait du crédit, le mode de financement le plus usité. Le Sénégal ne doit pas faire exception.

La MECAP, a notre humble avis, n'a pas résolu, justement, le problème de la pratique de l'usure au Sénégal, d'autant plus qu'aucune enquête ni audit n'ont permis d'abord, de confirmer la véracité des accusations des membres de l'ATEVU, à l'encontre des autres acteurs, les accusant de pratiques usuraires, encore moins un sondage qui confirmerait que la MECAP, a bel et bien combattu le phénomène de l'usure, au Sénégal, comme inscrit dans ses objectifs.

Devant cette évidence, notre avis est qu'au Sénégal le cadre réglementaire et son application de cette activité devrait retenir davantage l'attention des autorités : c'est à notre avis la voie royale pour la moralisation du secteur.

Bibliographie :

- Monsieur François HENROT, Directeur Général de la Compagnie Bancaire (France) s'exprimait en ces termes dans un article de la revue "ACTUALITE BANCAIRE" de Juin 1990 intitulé :

"La réforme du taux de l'usure : un signe de maturité" ;

- La Commission Nationale sur l'Usure : "Recommandations de la Commission Nationale sur l'Usure" ;

- «L'E.CO.M.E.S. SARL» : son point de vue ;

- «Ministère de l'Economie et des Finances» :

République du Sénégal

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CHAPITRE VII. LE PAIEMENT À DES TIERS

 

(les acquits libératoires des créanciers)

 

CHAPITRE VII. : PAIEMENTS À DES TIERS

 

- «La MECAP» : son point de vue et son dépliant ;

 
 
 

 

- «La POSTE»: son logo ;

 

- «Le JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE DU SENEGAL» : du 24.01.2004 ; pages : 136 et 137 ;

- Infos sur Internet : *

* (Infos légales, 2004, Banque de France) ;

* lien vers le site de la banque de France pour obtenir l'historique du taux légal

http://www.banque-france.fr/fr/poli_mone/taux/credit/til.htm

(Infos légales, 2004, Banque de France)

 

- «Libéralisation de l'Economie / Les fondements et les Instruments juridiques / Recueils des lois, décrets et autres textes / Cellule d'Appui à l'Environnement des Entreprises» / 15, Allées Delmas / BP 3803 / DK / 822-27-52

- « Situation économique et sociale du Sénégal » édition 1999, mise à jour nov. 2000 : recueilli à la Chambre de Commerce, d'Industrie et d'Agriculture de Dakar (CCIAD) :

1. 2ème et 3ème paragraphes ;

2. Tous les autres paragraphes :

«Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés : Mémoire présenté par le Sénégal» :

Les objectifs, stratégies et politiques de croissance économique et de réduction de la pauvreté. » : recueilli sur Internet.

 

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984