III- Une politique agricole peu soucieuse de
la précarité des masses paysannes
III-1 Le désengagement de l'état
Avant 1964, date d'implantation de la Société
d'aide technique et de coopération (SATEC),
les centres d'expansion rurale polyvalent (CERP), les centres
d'animation rurale (CAR) et les services locaux effectuaient la vulgarisation
pour améliorer la condition de vie paysanne par des thèmes
techniques. La politique agricole était alors
essentiellement basée sur l'interventionnisme systématique de
l'Etat.
La période qui va de 1979 a 1984 sera
marquée au Sénégal par de profondes
difficultés au plan économique et financier, justifiant la
mise en oeuvre d'un plan de redressement économique et financier.
Le plan sera la base de modification substantielle, dans l'environnement
institutionnel du développement rural, prélude a la mise en place
de la Nouvelle Politique Agricole (NPA)
Cette nouvelle politique agricole,
élaborée en 1984, a eu comme effets le
dépérissement des sociétés d'encadrement du monde
rural, la suppression du programme agricole grâce auquel les producteurs
avaient accès au crédit et aux intrants (ONCAD), la
libéralisation des circuits d'approvisionnement et de collecte. En
effet, l'ajustement dans le secteur agricole s'est traduit par le
désengagement, la privatisation et la restructuration des entreprises
publiques chargées du développement rural et agricole, la
responsabilisation des agriculteurs avec un transfert de certaines fonctions
anciennement dévolues aux organismes publics, l'élimination des
subventions sur les intrants et le crédit agricole, la
libéralisation des prix, des marchés et du commerce des produits
agricoles. Bref, un désengagement soudain
de l'Etat dans l'encadrement et l'aide apporté aux
paysans après une longue période d'interventionnisme.
Cette nouvelle politique agricole intervient dans un
contexte macro-économique
combinant une crise de croissance globale de l'économie
nationale et une crise financière.
Par ailleurs, d'autres contraintes
(micro-économiques) s'exercent sur les exploitations. Toutes les
unités de production dans le bassin sont de type familial. Les revenus
monétaires des paysans sont dérisoires. Le manque
d'équipement et les problèmes d'écoulement des produits
sont entre autres, les obstacles qui freinent le développement
de l'agriculture. L'accès au crédit soulève
l'épineuse question de l'insuffisance des garanties a fournir en
contrepartie des prêts contractés et les efforts de
diversification des produits agricoles n'ont pas encore arraché a
l'arachide sa primauté dans l'économie locale.
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