CONCLUSION GENERALE
Le bassin de Goudomp, riche en ressources tant physiques
qu'humaines, est aujourd'hui la proie a une crise qui, du moins,
n'épargne aucune région du monde rural
sénégalais.
Les ressources sont disponibles (sols riches, climat plutôt
généreux, main d'oeuvre présente...), mais pour autant, la
région peine a relever la tête.
Les bas-fonds sont confrontés a de lourdes
contraintes d'ordre naturel et socio- économique qui ont
poussé l'Etat, les partenaires privés et les populations a
réagir par la mise en oeuvre de stratégies telles la
construction d'une digue anti-sel pour empêcher les intrusions salines
dans les terres rizicultivées et permettre une intensification des
cultures.
Le bilan global de ces politiques de développement est
plus que mitigé. Il révèle un échec dans le
transfert de technologie car, même si ces projets ou programmes
ont eu des résultats satisfaisants, ils ne se sont pas inscrits
dans la pérennité. En effet, aussitôt leur
arrêt, les populations se retrouvent dans leur situation
antérieure.
Aujourd'hui, l'insécurité s'est jointe au
cortège des contraintes qui annihilent tout progrès vers
un développement agricole dans le bassin. La
radicalisation du conflit casamançais a entraIné de
graves bouleversements dans la vie de ces paysans. Le personnel
d'encadrement de l'État, les ONG et les partenaires
privés sont contraints au
départ pour cause d'insécurité.
11 L'activité financière a toujours
été pratiquée dans le bassin au sein de ces
associations. Les tontines en
constituent la version la plus répandue, a
côté d'autres moyens comme la thésaurisation ou les
pratiques usurières.
Les politiques jusque la initiées pour une
amélioration des conditions de vies des paysans se sont
révélé défaillantes d'où la
nécessité de redéfinir les stratégies et
l'approche. L'objectif principal de la politique agricole doit être la
lutte contre la pauvreté et l'amélioration
de la sécurité alimentaire. Cela passe par
l'augmentation de la production agricole et l'accroissement des revenus
des ruraux. Pour atteindre ces objectifs, les pouvoirs publics doivent
mener un ensemble cohérent de stratégies visant a
accroItre l'efficacité de ses investissements. Parmi celles-ci :
- l'introduction de nouvelles techniques de production ;
- la formation et l'encadrement des paysans ;
- l'organisation des paysans en coopératives
dotées de moyens conséquents permettant une exploitation
rationnelle de ces infrastructures au bénéfice de toute
la population concernée.
Cette politique se doit de corriger les excès commis
antérieurement, éviter la répétition d'actions
négatives ; ce qui suppose une meilleure maItrise des
rapports sociaux. Comprendre l'environnement socioéconomique, dans
ce cas est fondamental car, cela permet d'aider a la mise en oeuvre
d'actions concrètes et concertées pour venir a bout des
problèmes communs (combler le déficit vivrier et écouler
une production, etc.)
Il est essentiel dans une perspective de
développement rural intégré qui concerne
75% de la population, que des planificateurs en
collaboration avec les autorités et les structures
régionales et villageoises, définissent des plans
régionaux et même sous- régionaux de
développement. Cette nécessaire planification
régionalisée permettre de dépasser l'approche
sectorielle et verticale, d'associer les populations villageoises
a l'élaboration des plans régionaux, de les responsabiliser
et de les impliquer dans la réalisation des plans de
développement rural de leur région ou de leur village.
Le bassin de Goudomp est une zone qu'il convient de bien
connaItre pour mieux la préparer a ses prérogatives futures.
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