Quel avenir pour la presse quotidienne nationale française ?( Télécharger le fichier original )par Marc LEIBA Ecole Supérieure de commerce de Reims - Master in Management 2006 |
1.3.3 Le syndicat du Livre CGTC'est un acteur incontournable de la PQN, doté d'une impressionnante faculté à peser sur ce secteur de l'industrie française. Historiquement, le syndicat a toujours mené des luttes acharnées pour la défense de ses conditions de travail ainsi que pour les salaires. Dès 1935, le Livre obtient, dans les faits, l'instauration d'un monopole à l'embauche pour les ouvriers désireux de travailler dans la presse. Ils obtiennent ainsi le privilège de contrôler les effectifs et même celui de les former. A la Libération, la CGT est sollicitée pour relancer la publication des journaux dans les plus brefs délais, ce qui conforte le rapport de force en sa faveur. Les nouveaux patrons de presse vont donc être confrontés à d'âpres négociations avec le syndicat, tandis que s'installent des relations qui vont conditionner le mode d'exploitation des quotidiens. Dans ce contexte, difficile pour le patronat d'affronter ses ouvriers jouissant d'une forte capacité de nuisance. Les grèves ouvrières, parfois en rapport avec la politique du gouvernement, apparaissent dès 1945 et se multiplient, laissant chaque fois les quotidiens exsangues et provoquant par exemple la faillite des MPF. D'ailleurs, Le Monde titre en mars 1951 « La dictature de l'atelier25(*) » pour dénoncer l'immixtion des ouvriers dans le contenu rédactionnel. Le jeune patronat n'est donc pas en mesure de négocier avec le Livre et renonce à faire pressions sur la productivité des ouvriers. D'une part le rapport de force syndicat / patronat est gravé dans la roche, d'autre part les patrons de presse sont incités à se retourner vers l'Etat pour combler les déficits d'une gestion entrepreunariale qui, inéluctablement, ne peut être efficiente. * 25 P.Albert, cité par JM.Charon, opus cité, p.74. |
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