Quel avenir pour la presse quotidienne nationale française ?( Télécharger le fichier original )par Marc LEIBA Ecole Supérieure de commerce de Reims - Master in Management 2006 |
3.3.4 Répondre aux quotidiens gratuitsFort heureusement pour eux, les quotidiens nationaux payants n'ont nulle obligation d'encaisser les coups venus de leurs homologues gratuits sans réagir. A dire vrai, certaines réactions sont déjà en route. France Soir a certes connu un violent conflit social à l'annonce de ses nouveaux repreneurs, les journalistes Jean-Pierre Brunois et Olivier Rey. Cependant, le journal a opéré un choix audacieux en se recentrant sur les faits divers, le sport, la télévision, le people et l'hippisme. Il y a désormais une nouvelle maquette au format tabloïd qui fait énormément appel à la photo et à la couleur. En outre, France Soir recule l'heure de son bouclage à 23H00 pour pouvoir inclure plus de résultats sportifs importants, et conserve son supplément hippique de huit pages. Et pour repartir à l'assaut du marché français, le journal fait passer son tirage à plus de 160 000 exemplaires contre environ 35 000 avant la reprise. Certes, le quotidien a perdu de sa superbe, certes il a taillé dans le vif des équipes de journalistes quand 19 rédacteurs faisaient jouer leur close de cession. Néanmoins, il a le mérite de se repositionner clairement sur le segment presse populaire à l'anglo-saxonne et de proposer une nouvelle formule claire pour son lectorat. Toujours sur le segment de la presse populaire n'ayant pas peur des trois S (sexe, sang, scandales), l'éditeur allemand Axel Springer du célèbre Bild (vendu 0,40 euros outre-Rhin) projette de lancer en France un quotidien populaire, parlant de « gros potentiel français »103(*). Ca bouge également dans le secteur des gratuits puisque deux projets de taille sont sur le point de voir le jour. Le Groupe Le Monde et Vincent Bolloré lanceront en octobre un quotidien du matin gratuit à Paris, alors que l'homme d'affaire vient de lancer le quotidien gratuit du soir Direct Soir le 6 juin dernier. Au Monde le soin de la partie rédactionnelle et la fabrication, au groupe Bolloré la tâche de la distribution et de la régie publicitaire. Ce nouveau quotidien gratuit sera le maillon parisien du réseau Ville plus constitué par les divers quotidiens gratuits lancés par certains titres de la presse quotidienne régionale. De son côté, Metro devancé par 20 Minutes en termes d'audience annonce la sortie prochaine d'un quotidien sportif. « Pourquoi la France est-elle le seul pays d'Europe à n'avoir qu'un seul quotidien sportif ? » s'interroge Valérie Decamp104(*), directrice générale des publications de Metro France. La rédaction sera assurée par les équipes d'Eurosport, filiale de TF1, elle-même actionnaire de Metro France à hauteur de 34 %. La distribution se calquera sur celle du grand frère gratuit généraliste. * 103 Voire article du Monde paru dans l'édition du 08/06/06. * 104 Citée par tf1.fr, article du 22/09/06. |
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