2.2. Structure
organisationnelle
L'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature
(I.C.C.N) est l'institution chargée de la gestion des parcs nationaux et
Réserves apparentées en RDC. C'est une entreprise
para-étatique à caractère technico- scientifique. Elle est
placée sous la double tutelle des ministères de l'Environnement
et celui des Finances. L'I.C.C.N a pour objectifs : la conservation de la faune
et de la flore dans les aires protégées et réserves
apparentées, la recherche scientifique, la promotion du tourisme, la
capture et domestication de la faune. Cette Institution émargeant du
budget annexe de l'Etat fonctionne grâce aux subsides de l'Etat, dons,
legs, partenariat, recettes générées par le parc...
L'organisation est dirigée par un Directeur Général qui
centralise tous les rapports des gestionnaires des sites et fait rapport au
Ministre.
2.3. Principales richesses
du PNVi.
Sa biodiversité est variée et la distribution
des espèces varie avec l'habitat. Le secteur Sud est dominé par
les montagnes volcaniques et abritent les Gorilles de montagne (Gorilla
gorilla beringei), les Eléphants (Loxodonta africana), les
Chimpanzés (Pan troglodytes), les Céphalophes et les
Buffles (Cyncerus caffer) de foret. Le secteur Centre est d'un
écosystème mixte dominé par une foret primaire à
l'Ouest, la plaine d'une savane à acacia au centre avec des Antilopes,
Buffles (Cyncerus caffer), Eléphants (Loxodonta
africana), Phacochères et Hippopotames. La zone aquatique du Lac
Edouard aussi riche en poissons est un lieu spectaculaire pour les oiseaux
migrateurs tel que les Flamands rose, les Ibis, les Cigognes, Les Sternes et
quelques espèces endémiques entre autre le Bec en sabot
(Balaeniceps rex). Le long du Lac Edouard on observe aussi des
Crocodiles lesquels sont probablement originaires du fleuve Nil. Au Secteur Est
le même habitat mais dans la zone transfrontalière, la
transhumance des Eléphants et des Chimpanzés entre le PNVI (RDC)
et le Queen Elisabeth National Park (Uganda). Le parc est traversé par
deux cours d'eau importants dont la Rivière Rutshuru et la
Rivière Rwindi qui se jettent toutes dans le Lac Edouard. Le secteur
Nord est caractérisé par les Monts Ruwenzori à la
frontière avec l'Ouganda. La plaine de la basse Semuliki draine les eaux
du lac Edouard vers le fleuve Nil.
2.4. Menaces
Depuis sa création le PNVi à traversé
différentes situations difficiles telles que la non clarification de ses
limites dans certaines endroits, l'accroissement démographique
extraordinaire de la population aux abords immédiats du parc, le faible
revenu familial occasionné par différents crises qui ont
secoué la région, la présence de différents groupes
armés dans et autour du parc et son utilisation par les
détenteurs du pouvoir comme objet de propagande. Tous ces faits ont
incité certains groupes de gens à mener des actions peu
favorables à la conservation des animaux et de leur habitat. Hormis
les menaces liées à la présence des
réfugiées rwandais juste à coté du secteur sud du
PNVi en, les menaces de la période de conflits armés ont un
impact très remarquable sur le les ressources naturelles du PNVi. Parmi
les menaces du PNVi, nous retenons :
1. La violation des limites : qui se
caractérise soit par des déplacements des bornes ou des pancartes
signalétiques, soit par la destruction des haies ives
2. La déforestation : est
conduite dans le parc pour des usages domestiques (bois de construction, bois
de chauffe, coupe des tuteurs) ou commerciaux (bois d'oeuvre). Cette action
entraîne la destruction des habitats nécessaires à la
survie du PNVi.
3. L'empiètement des terres du
parc : se traduit par l'installation de champs, de
pâturages et de maisons. De 1999 à ces jours, plus de 90000ha du
parc ont été envahis illégalement pour des fins de
cultures. En outre, savez-vous qu'en 2004, 15km2 des
250km2 du secteur Mikeno avaient été
déboisés en deux semaines ?
4. La production de Makala : est
entretenue par les populations locales pour la production du
charbon de bois à partir des espèces ligneuses rares comme
Olean africana, prunus spp, etc. Des grands centres comme Goma, Beni,
Butembo, Kiwanja, Rutshuru, Kanyabayongwa, Kayna, etc. situés aux
abords du parc national, ils constituent une forte demande en charbon du bois.
Par exemple, en moyenne 10 camions transportant 1500 sacs de charbon du bois
débarquent chaque jour sur la ville de Goma en provenance du parc. Ce
qui représenterait 833m2 de bois, soit 1hectare
dévasté.
5. Le braconnage des animaux est
perpétré par les hommes armés (militaires et groupes
rebelles) installés dans et autour du PNVi. Ceux-ci impliquent souvent
la population voisine du parc pour le transport de la viande. Cette
activité néfaste conduit à la diminution sensible des
populations animales. Par exemple, les hippopotames étaient
essimés à 29000 en 1974, 11000 en 1989, 1300 en 2003 et moins de
1000 en 2005.
6. La pêche illicite est
pratiquée dans les frayères, lieu de reproduction des poissons
(à l'aide des matériels comme la senne de plage, nasse, etc.) ou
dans les eaux profondes (avec des filets à petites mailles), ou encore
le long des berges (tam-tam). On notera aussi que la prolifération des
pêcheries pirates dans le lac Edouard et surtout dans sa partie
côte Ouest a permis l'installation des pêcheurs clandestins comme
entre autres les villages Kamandi, Talya, Lusenge, Musenda, Kisaka et Muramba.
Ces pêcheries ont été créées par
différents acteurs pour des intérêts individuels. Cette
activité pèse sur la reproduction des poissons avec comme
conséquence directe la réduction de la productivité et de
la rentabilité de la pêche.
7. Le trafic illégal des ressources
se concrétise par le commerce des bébés gorilles,
chimpanzés, des perroquets et d'autres espèces
végétales comme Rauwolphia spp. E n 2004 seulement,
3cas de trafic de bébés gorilles ont été
enregistrés dans la ville de Goma (à la frontière
RDC-Rwanda). De même, le nombre d'éléphants continue
à diminuer dangereusement à cause de la reprise du commerce de
l'ivoire.
8. Le pacage est le fait de faire
paître les animaux dans le parc. A la recherche des pâturages pour
les bétails, des hommes finissent par s'installer dans le parc. C'est le
cas de Karuruma au Nord et de Kirolirwe au sud du parc. Cette pratique pose de
sérieux problèmes liés au risque de transmission des
maladies des animaux domestiques vers les animaux sauvages. Par exemple toute
une population de gorilles de montagne peut disparaître à jamais
suite à la contamination d'un individu atteint d'une infection qui se
transmet naturellement des animaux vertébrés à l'homme et
vice versa (zoonose). Il est néanmoins incontestable que grâce au
dévouement et courage des agents de l'ICCN, du soutien de nombreuses
associations et de différents chefs de villages ou coutumiers qui
comprennent la valeur du parc, le pire a pu être évité.
L'avenir du Parc National des Virunga dépend de nous tous !
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