La biomasse, activité alternative au développement des zones ruralespar Marie Suraud UCL Louvain la Neuve - Master in European Studies 2001 |
2- La biomasseLa Commission s'est fixé pour objectif de doubler la part des énergies renouvelables dans la consommation globale d'énergie pour passe de 6% en 1997 à 12% en 2010. La biomasse, d'après le Livre Blanc, pourrait contribuer de façon significative au renforcement d'une sécurité d'approvisionnement durable. a) Les sources d'énergie renouvelablesLes sources d'énergie renouvelables représentent, à l'heure actuelle, prés de 6% de l'approvisionnement européen dont 2% pour la biomasse. L'objectif de doublement de la part des énergies renouvelables dans la production d'électricité, régulièrement affirmé depuis 1985, n'a pas pu être atteint18(*). Il est indispensable que les Etats membres considèrent cet objectif comme le leur et fixent des objectifs nationaux en rapport avec celui de l'Union. Entre 1985 et 1998, l'accroissement de la production énergétique issue des renouvelables est important en termes relatifs, + 30%, mais en termes absolus, elle est encore faible, 65 à 68 millions de tonnes équivalent pétrole. Cette faible pénétration globale cache des parts très variables d'un pays à l'autre. Quatre pays ont recours aux énergies renouvelables dans une proportion significative : le Portugal avec 15,7%, la Finlande avec 21,8%, l'Autriche avec 23,3% et la Suède avec 28,5% de la production énergétique19(*). Ces pays s'appuient sur l'utilisation de leur potentiel forestier et hydraulique. Dans les années à venir, la participation des énergies renouvelables devrait croître en termes absolus. Leur proportion dans le bilan énergétique dépendra largement de leur raccordement au réseau électrique et de leur compétitivité. La production d'énergie primaire enregistre la production énergétique intérieure globale. La production énergétique intérieure de la Communauté ne couvre qu'un peu plus de la moitié des besoins de cette dernière et le déficit de l'offre s'accroît. Les sources d'énergie renouvelables sont préférables pour des raisons environnementales et peuvent aider à réduire la dépendance vis à vis de sources étrangères de combustibles. La biomasse et par extension l'énergie éolienne sont deux types de sources d'énergie renouvelables qui constituent des opportunités pour l'agriculture. Elles ont contribué à hauteur de 2,3 % à la production d'énergie primaire complémentaire et représentaient moins de 10 % de la production d'énergie primaire en 1996. Leur contribution à la consommation énergétique intérieure brute est comparable à celle déclarée par les Etats-Unis (Annexe 4). Tout comme aux Etats-Unis, l'énergie hydraulique ainsi que la biomasse et les déchets constituent les principales sources d'énergie renouvelables dans l'Union européenne. Les autres sources d'énergie renouvelables apportent une contribution moindre, mais leur part augmente très rapidement (Annexe 5). Le potentiel technique et économique existant en matière de grandes centrales hydroélectriques est soit déjà exploité à fond soit inexploitable en raison de contraintes environnementales. L'augmentation future de la contribution de l'énergie hydraulique sera probablement le fait de petites usines hydroélectriques d'une puissance inférieure à 10 MW. La production de ces dernières a progressé de 11,8 % au cours des cinq années écoulées et atteint, à présent, 13 % de la production hydroélectrique totale. Les centrales plus importantes, d'une puissance supérieure à 10 MW, voient leur production diminuer de 1 %, mais représentent toujours 87 % de la production hydroélectrique totale. L'énergie éolienne est actuellement la source d'énergie qui connaît la croissance la plus rapide pour la production d'électricité: sa contribution était huit fois plus élevée en 1996 qu'en 1989. Elle est toutefois répartie inégalement au sein de la Communauté européenne, puisque 97 % de la production communautaire totale d'énergie éolienne provenaient, en 1996, de 6 Etats membres seulement. L'Allemagne assure 43 % de la production d'énergie éolienne des 15 États membres, le Danemark 25 %, le Royaume-Uni 10 %, les Pays-Bas 9 %, l'Espagne 7 % et la Suède 3 %. Dans ces pays, les zones potentiellement appropriées aux applications de l'énergie éolienne ne possèdent pas toutes le même degré de compétitivité et certaines d'entre elles doivent supporter des coûts d'installation et/ou d'exploitation supplémentaire du fait de leur situation géographique spécifique. Néanmoins, une contribution majeure de la part de l'énergie éolienne est probable dans un proche avenir. L'énergie solaire peut être thermique, photovoltaïque ou passive. Environ 1 % provient de systèmes photovoltaïques et 99 % (295 ktep en 1996) de panneaux solaires thermiques. L'énergie solaire passive est la principale source d'énergie solaire, mais elle n'est pas comptabilisée dans les statistiques vu que, dans les faits, elle est obtenue essentiellement par diffusion du rayonnement solaire à travers les fenêtres. L'énergie solaire est produite en Grèce, en Allemagne, en Autriche, en Espagne, en France et au Portugal. En 1996, ces Etats membres représentaient 90 % de la production communautaire d'énergie solaire et leur production a augmenté de 180 % par rapport à 1989. Seules l'Allemagne et l'Autriche ont affiché des progressions nettement plus fortes, s'établissant respectivement à 400 % et 800 %. * 18 cet objectif est défini dans le Journal Officiel des Communautés Européennes C241 du 25 septembre 1986 * 19 Livre Vert pour une stratégie communautaire, Energie pour l'avenir : les sources d'énergie renouvelable, p 47 |
|