La biomasse, activité alternative au développement des zones ruralespar Marie Suraud UCL Louvain la Neuve - Master in European Studies 2001 |
b) La modestie des ressources communautairesMalgré des progrès considérables de leur exploitation, les réserves conventionnelles européennes demeurent très faibles et leur extraction coûteuse. Dans l'avenir, une baisse tendancielle rapide des ressources énergétiques fossiles domestiques est prévisible. Il existe de nombreuses incertitudes concernant la production d'hydrocarbure en Europe. Les réserves pétrolières sont très inéquitablement réparties à l'échelle mondiale. L'Union européenne en est particulièrement peu dotée. On estime les réserves communautaires prouvées à huit années de consommation au niveau actuel (consommation et performances inchangées). L'Union produit, grâce à l'exploitation en Mer du Nord (essentiellement le Royaume-Uni), 158,3 millions de tonnes équivalent pétrole (1997) soit à peine 4,4% de la production mondiale. Aujourd'hui, les coûts d'extraction de la production européenne tournent autours de 7 à 11$ le baril contre 1 à 3$ au Moyen-Orient. Les réserves de gaz naturel sont relativement mieux distribuées sur le plan mondial, mais l'Union européenne dispose d'à peine 2% des réserves du globe, soit vingt années au rythme de consommation actuel. L'Union a extrait 223,2 millions de tonnes équivalent pétrole en 1997 (12% de la production mondiale). Les principales réserves se situent aux Pays-Bas (56%) et en Grande-Bretagne (24%).12(*) Le rythme d'épuisement des ressources communautaires dépend des réserves prouvées mais également du prix des hydrocarbures sur le marché international et du progrès technologique. Si les prix actuels du gaz naturel et du pétrole devaient se maintenir sur le marché international (autours de 30$ en 2000) l'exploitation d'importantes réserves serait engagée. Cependant, quelle que soit l'incertitude liée à la conjoncture internationale, d'ici vingt-cinq années, au rythme actuel de production, les gisements de gaz et de pétrole en Mer du Nord s'épuiseront. En 1999, la Norvège disposait de 1,77 mille milliards de m3 de réserves prouvées en gaz naturel qui au rythme actuel d'exploitation suffisent pour vingt-trois années de consommation. Les réserves prouvées en pétroles sont estimées à 11 milliards de barils, suffisant pour 10 années encore. L'élargissement n'offre aucune perspective d'amélioration de la production interne. Les productions minières sont également en déclin, en termes absolus, les réserves mondiales de combustibles solides sont considérables, quatre à cinq fois celles du pétrole, soit deux cents années de consommation. Quatre-vingt pourcents des réserves européennes en énergie conventionnelle sont constituées de combustibles solides (houille, lignite, tourbe). Cette constatation optimiste doit être nuancée par la variabilité de la qualité des combustibles solides et leurs coûts de production. Les conditions géologiques difficiles et les normes de couverture sociale de l'Union européenne portent le coût de production moyen de la houille à prés de 3 à 4 fois le prix du marché international. Dans ce contexte, la houille européenne n'est pas compétitive. Ce fossé a forcé les producteurs européens à cesser toute production. D'ici quelques années, l'industrie houillère européenne, même en tenant compte de l'élargissement, ne contribuera plus qu'à une part très réduite de son approvisionnement énergétique en raison de son caractère peu compétitif. * 12ibid, p9 |
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