b) La création
d'emplois
Comme nous l'avons vu précédemment, la
Commission s'est fixé pour objectif de doubler la part des
énergies renouvelables dans la consommation globale d'énergie
pour passer de 6% en 1997 à 12% en 2010. Le Livre Vert «
Energie pour l'avenir : les sources d'énergie
renouvelables » estime que cette évolution devrait donner
une impulsion nouvelle aux PME et exercera également des effets
bénéfiques sur l'emploi. Les biocarburants sont également
créateurs d'emploi dans les zones rurales et contribuent à
préserver le tissu rural en offrant de nouveaux débouchés
à la production agricole.
La qualité et le type des emplois
générés varient en fonction des caractéristiques de
chaque technologie considérée. Pour la biomasse, l'emploi se
concentre dans la production et la collecte des matières
premières. L'Association européenne pour la biomasse (l'AEBIOM)
pense que 1 milliard de postes pourraient être créés dans
ce secteur d'ici 2010 si le potentiel de la biomasse était pleinement
exploité. On prévoit également des exportations pour un
montant de 17 milliards d'euro, générant 350 000 emplois
supplémentaires.
De plus, l'agriculture reste un vecteur de la cohésion
économique et sociale. La tendance moyenne de l'emploi agricole
européen est clairement orienté à la baisse. Cette
diminution ne doit pas amener à penser que l'agriculture est
vouée à jouer un rôle secondaire dans le processus de
cohésion économique et sociale de certaines régions, en
particulier des régions dites rurales. Même devenus minoritaires
dans les campagnes, les agriculteurs restent les principaux gestionnaires du
territoire. Dès lors, l'emploi agricole détermine pour une large
part le niveau d'attractivité de ces régions, en terme de paysage
notamment.
Depuis longtemps, l'UE a pris conscience de ce rôle
essentiel de l'agriculture et encourage certaines activités de
diversification. Deux règlements en particulier tracent la voie. Le
Règlement (CEE) n° 2078/92 du Conseil, du 30 juin 1992, concerne
les méthodes de production agricole compatibles avec les exigences de la
protection de l'environnement ainsi que l'entretien de l'espace naturel dont
certains objectifs sont soumis à un régime d'aides :
· encourager l'entretien des terres agricoles et
forestières abandonnées là où cela s'avère
nécessaire pour des raisons écologiques de risques naturels ou
d'incendie, et prévenir de ce fait les risques liés au
dépeuplement des régions agricoles
· encourager le retrait des terres agricoles à
long terme à des fins environnementales
· encourager la gestion des terres pour l'accès du
public et les loisirs
De même, le Règlement (CEE) n° 2080/92 du
Conseil, du 30 juin 1992, instituant un régime communautaire d'aides aux
mesures forestières en agriculture vise à une utilisation
alternative des terres agricoles par le boisement et au développement
des activités forestières dans les emplois agricoles.
Les fonctions de diversification développées ces
dernières années sont loin d'être négligeables.
Elles constituent, sur un territoire donné, un nouvel
élément d'intégration sociale des actifs. Quatre domaines
semblent prendre une importance conséquente en matière de
créations d'emplois :
· la préservation des paysages, la protection des
zones naturelles de grande valeur et des habitats comme les zones humides, les
rivières et les zones protégées
· une exploitation durable de la forêt,
préservant la biodiversité et offrant d'autres fonctions (par
exemple, à caractère récréatif)
· le développement et l'utilisation de plantes
à but non alimentaire, par exemple pour des besoins industriels ou de
production d'énergie
· l'agriculture biologique
D'autres domaines sont porteurs d'une potentialité de
création d'emplois, et particulièrement dans les régions
rurales : le tourisme vert, la gestion des ressources patrimoniales, les
services rendus aux collectivités, etc. Pour exploiter ces
possibilités, les agriculteurs doivent mobiliser les autorités
régionales et locales, des entreprises, des O.N.G. et des financeurs.
Cette implication dans la gestion de l'environnement peut favoriser des
opportunités de création d'emplois et de revenus
complémentaires ou alternatifs. Afin de répondre à ces
demandes, l'emploi agricole a déjà commencé à
s'adapter dans certaines régions grâce notamment à
l'émergence de nouvelles formes d'emploi (associations, groupements
d'employeurs, etc.). Le développement de ces nouvelles activités
ne peut encore à l'heure actuelle être quantifié
précisément.
Le défi politique auquel l'Agenda 2000, dans sa partie
agricole et plus particulièrement développement rural, essaye de
répondre, est d'affaiblir ou même briser le lien entre exode
agricole et exode rural. La nouvelle réglementation augmente
considérablement les marges de liberté données aux
autorités nationales ou compétentes, pour mettre sur pied les
programmes les plus adaptés à la situation locale. A la demande
expresse du Conseil des Ministres, le champ d'application de la nouvelle
réglementation a été élargi à la
diversification des activités dans le domaine agricole ou proche de
l'agriculture et aux services de base nécessaires pour
l'économie et la population rurale.
Un projet visant à créer une centrale de
cogénération fonctionnant à la biomasse
génère plusieurs emplois permanents dans les activités
agricoles et/ou la collecte du combustible, ainsi qu'au moins un emploi
à temps partiel pour s'occuper de la chaudière et de
l'équipement de production.
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