Marie SURAUD
Université Catholique de Louvain
Master in European Studies
Institut d'Etudes Européennes
2000/2001
LA BIOMASSE:
ACTIVITE ALTERNATIVE AU DEVELOPPEMENT DES ZONES
RURALES
Euro 3209: Séminaire d'Economie
Professeur: Luc-Dominique BERNARD
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
3
I- Le cadre communautaire
5
1- La politique énergétique européenne
5
a) Le fonctionnement du marché
intérieur de l'énergie
6
b) La sécurité des approvisionnements
énergétiques
7
2- La Politique Agricole Commune
7
II- La situation européenne : une
économie énergovore, un monde rural en mutation
10
1- Une autonomie énergétique impossible ?
10
a) La dépendance énergétique
10
b) La modestie des ressources communautaires
12
c) La solution actuelle : la diversification
énergétique
13
2- La biomasse
15
a) Les sources d'énergie renouvelables
15
b) La biomasse
17
c) Une abondance potentielle
20
3- Le monde rural
22
a) Les mutations
22
b) Les cultures non alimentaires
25
c) Biomasse et agriculture
27
III- Les objectifs de la mise en place de la biomasse
comme énergie
30
1- La réduction de la dépendance
énergétique
30
2- La redynamisation du monde rural
30
a) Une activité économique durable
et rentable
31
b) La création d'emplois
31
3- Un souci écologique
33
IV- Une énergie d'avenir
35
1- Les programmes européens
35
a) La campagne pour le décollage des
sources d'énergie renouvelables
35
b) Altener II, Leader +
38
2- Des exemples à suivre
39
a) La centrale du Moule en Guadeloupe
39
a) Un système de chauffage combiné
biomasse-solaire à l'échelle d'un village
41
b) «Biomass Heating entrepreneur of the year
2000 », une compétition nationale
42
3- Coûts et financement des projets
43
5- Les obstacles au développement des renouvelables
46
a) Obstacles à la production
46
b) Obstacles à l'utilisation
48
V- Les perspectives d'élargissement :
l'ouverture aux PECO
49
1- La situation énergétique
49
2- La coopération énergétique internationale
49
3- Le rôle de la diversification énergétique
50
CONCLUSION
52
REMERCIEMENTS
53
BIBLIOGRAPHIE
54
ANNEXES
57
Annexe 1: EU energy import dependency, EU-15 (1995-2020)
57
Annexe 2: Article [39]33 TCE
57
Annexe 3 : Part des énergies renouvelables
dans la consommation d'énergie primaire de l'UE (en %)
58
Annexe 4 : La part des sources d'énergie
renouvelables (SER) dans la consommation et la production d'énergie
58
Annexe 5 : Ventilation de la contribution des sources
d'énergie renouvelables
59
Annexe 6 : La production d'énergie à
partir du bois-énergie dans les pays de l'Union européenne en
1999
59
Annexe 7 : Production d'énergie à
partir de biogaz dans l'Union européenne
60
Annexe 8 : Comparaison de la tendance actuelle avec
les objectifs du Livre Blanc pour la production de biocarurant dans l'Union
européenne
60
Annexe 9 : Les objectifs européens de
développement de la biomasse à l'horizon 2003 et 2010
61
Annexe 10 : les objectifs du FEOGA
61
Annexe 11 : La part du nombre d'emplois dans
l'agriculture sur le nombre total d'emploi, exprimés en pourcentage, en
1997
63
Annexe 12 : L'évolution de l'emploi dans le
secteur de l'agriculture et de l'agro-alimentaire, exprimé en millions
de personnes, pour l'UE, de 1983 à 1997
63
Annexe 13 : L'évolution du nombre
d'exploitation et de la main d'oeuvre agricole non familiale, exprimé en
pourcentage, entre 1990 et 1995
64
Annexe 14: La superficie agricole consacrée aux
productions non alimentaires dans l'UE, exprimé en milliers d'hectares,
par campagne annuelle
65
Annexe 15 : La ventilation de la contribution de la
biomasse
66
Annexe 16 : données détaillées
concernant la production de bois de chauffage (UE-15)
66
Annexe 17 : Evolution de l'exploitation des sources
d'énergie renouvelables sur les terres gelées
66
Annexe 18 : Estimation indicative du financement
public pour la campagne de décollage des sources d'énergie
renouvelables (1999-2003) dans l'UE
67
Annexe 20 : Schéma de fonctionnement de la
Centrale Thermique du Moule
68
INTRODUCTION
Cinq ans après la conférence de Rio, le
changement climatique fut de nouveau au centre du débat international
dans la perspective de la « troisième conférence des
parties à la convention-cadre des Nations unies sur le changement
climatique » qui s'est tenue à Kyoto en décembre 1997.
l'Union européenne a reconnu qu'il était urgent de s'attaquer au
problème du changement climatique. Elle a d'ailleurs adopté une
position de négociation prévoyant, à titre d'objectifs
pour les pays industrialisés, une réduction de 15% des
émissions de gaz à effet de serre d'ici 2010 par rapport au
niveau de 1990. Pour aider les Etats membres à atteindre cet objectif,
la commission a recensé, dans sa communication relative à la
dimension énergétique du changement climatique, une série
d'actions en matière d'énergie, où les sources
renouvelables ont un rôle essentiel à jouer.
La dépendance de l'UE vis-vis des importations
d'énergie représente déjà 50% de sa consommation et
devrait se renforcer au cours des prochaines années si aucune mesure
n'est prise, atteignant 70% en 2020. C'est en particulier le cas pour le
pétrole et le gaz, qui proviendront de sources de plus en plus
éloignées de l'Union, ce qui comporte souvent des risques
géopolitiques. La sécurité de l'approvisionnement
retiendra donc de plus en plus l'attention. Etant indigènes, les sources
d'énergie renouvelables auront un rôle important à jouer
dans l'abaissement du niveau des importations d'énergie, avec les effets
positifs que cela entraînera pour la balance extérieure et la
sécurité de l'approvisionnement.
Le bon fonctionnement de la société et notre
bien-être exigent des sources d'énergie fiables qui
répondent à nos besoins de chaleur, d'éclairage et de
force mécanique. Les énergies renouvelables, exploitées en
Europe depuis longtemps, sont vouées à jouer un rôle
grandissant dans notre approvisionnement énergétique. La bonne
répartition des sources d'énergie renouvelables,
particulièrement la biomasse, l'hydroélectricité, le
solaire et l'éolien, les désignent comme un atout important pour
les zones rurales où elles peuvent améliorer la situation
économique, créer des emplois qualifiés et contribuer
à alléger la charge sur l'environnement.
La biomasse est la quatrième source d'énergie de
la planète, le principal combustible utilisé par les trois quarts
de la population mondiale. Elle apporte une contribution substantielle à
l'approvisionnement énergétique de plusieurs pays
européens.
Les cultures à des fins non alimentaires ont une longue
tradition dans les 15 États membres de l'UE. Leur importance s'est
accrue en raison notamment de la nécessité de développer
les énergies renouvelables afin d'atteindre les objectifs
environnementaux liés, par exemple, aux changements climatiques. Mais
plusieurs autres utilisations industrielles sont à l'étude.
L'agriculture pourrait devenir, à l'avenir, un très important
fournisseur de produits industriels et d'énergie. La biomasse pourrait
constituer une solution de remplacement aux sources d'énergie non
renouvelables. L'augmentation de la productivité conduisant à une
offre de plus en plus excédentaire de cultures alimentaires, les
utilisations industrielles alternatives pourraient devenir plus
compétitives. Depuis 1993, les agriculteurs ont lancé la
production de matières premières agricoles à des fins non
alimentaires sur des terres gelées. Ces dernières années,
entre 10 et 15% des terres en jachère ont été
consacrées à des cultures non alimentaires. Conjointement
à un certain nombre de mesures fiscales, ce système a
contribué à promouvoir le développement de cultures
destinées à la production de bio-combustibles écologiques
et de plastiques biodégradables.
Le monde agricole étant en pleine mutation et en
crise, il s'agit alors ici d'essayer de trouver une solution au
développement des zones rurales, c'est à dire une solution pour
essayer de faire revivre des campagnes qui se meurent, grâce à une
nouvelle activité économique qui pourrait être la culture
de plantes énergétiques pour la production de chaleur et
d'énergie à grande échelle.
La biomasse représente effectivement un potentiel
significatif de création de main d'oeuvre et d'activité
économique.
Il s'agira tout d'abord de définir le cadre
communautaire concernant la politique énergétique et la politique
agricole commune. Nous verrons ensuite qu'elle est la situation
européenne, tant du côté de la dépendance
énergétique que du côté de l'agriculture. Puis, nous
essayerons de voir quels sont les objectifs de la mise en place de la biomasse
comme source d'énergie et qu'elle est la faisabilité d'un tel
projet. Enfin nous regarderons la place que tiendrons les pays candidats dans
ce projet.
I- Le
cadre communautaire
Avant de s'intéresser à la biomasse et au monde
rural, il important de définir le cadre communautaire et de voir quelles
sont les dispositions communautaires au sujet de l'approvisionnement
énergétique et de la politique agricole commune, pièce
maîtresse de l'agriculture européenne.
1- La politique énergétique européenne
La communauté était mal préparée
à faire face à la situation inquiétante suite aux
« chocs pétroliers » successifs, aux incidences sur
le système économique et monétaire international et
communautaire, aux tentatives communautaires de réduire la
dépendance à l'égard du pétrole importé. En
effet, lors de la signature des traités communautaires, elle
était pratiquement autosuffisante en matière d'énergie et
espérait remplacer son énergie traditionnelle, le charbon, par
une énergie nouvelle : l'énergie atomique. La
réalité fut bien différente des prévisions car,
dans les années soixante, c'est le pétrole qui a eu un
succès spectaculaire. C'est donc à partir de 1974, suite au
premier « choc pétrolier », que la Communauté
s'est fixé des objectifs et a commencé à prendre des
mesures pour réduire sa dépendance à l'égard des
importations pétrolières et c'est à partir de cette date
qu'on voit se tramer une politique énergétique communautaire.
Cette politique est importante, l'énergie est un
paramètre essentiel dans l'activité économique et la vie
sociale des pays industrialisés. Le coût de l'énergie
affecte non seulement les industries, grandes consommatrices d'énergie,
mais aussi le coût de la vie des citoyens, en raison notamment de
l'impact des prix de l'énergie sur les coûts de transport et de
chauffage. « Tout en respectant le principe de
subsidiarité et les exigences de l'environnement, la politique
européenne de l'énergie vise, donc, à influencer la
production et l'utilisation de l'énergie dans le but d'assurer la
croissance économique et le bien-être des citoyens de
l'Union »1(*). Elle doit, d'une part, garantir le bon
fonctionnement du marché unique des biens et des services
énergétiques et, d'autre part, assurer la politique
énergétique. Cette politique européenne s'articule alors
autours de deux axes : le fonctionnement du marché intérieur
de l'énergie et la sécurité des approvisionnements
énergétiques.
a) Le fonctionnement du
marché intérieur de l'énergie
Loin de se désintéresser de la politique
énergétique, les pères fondateurs de la communauté
lui ont consacré deux des trois traités européens :
le traité CECA, pour le charbon et le traité EURATOM, pour
l'énergie nucléaire. Ayant défini la politique à
suivre dans ces deux domaines, ils estimèrent leur tâche accomplie
dans le secteur de l'énergie et c'est pourquoi ils n'ont pas
donné de responsabilité aux institutions de la Communauté
en ce qui concerne les autres sources d'énergie.
Plutôt tournés vers une politique du
« chacun pour soi », les gouvernements des Six ont tout de
même fait un pas en avant en approuvant, en avril 1964, un protocole
d'accord relatif aux problèmes énergétiques2(*) , dans lequel ils
affirmaient leur volonté de poursuivre leurs efforts pour
élaborer et mettre en oeuvre une politique énergétique
communautaire.
La pleine application à l'énergie du droit
communautaire du marché intérieur, et notamment de toutes ses
dispositions relatives à la libre circulation des produits et des
services, aux monopoles, aux entreprises et aux aides d'Etat, constitue l'un
des moyens essentiels pour parvenir à un marché de
l'énergie mieux intégré. L'ouverture des marchés de
l'énergie, par la levée des barrières d'origine publique
ou privée et par la mise en oeuvre de règles communes peut
assurer la disponibilité d'énergie aux conditions les plus
économiques pour l'utilisateur, qu'il s'agisse de l'industrie ou du
consommateur privé. En effet, un marché ouvert où les
acheteurs peuvent choisir librement, d'une part la forme d'énergie
souhaitée et d'autre part, les fournisseurs les plus efficaces, peut
générer des prix
compétitifs. « L'intégration des
marchés est donc fondamentale pour la compétitivité de
l'économie de l'UE et pour le bien-être de ses
citoyens »3(*). Or cette intégration n'est pas encore atteinte
dans le secteur de l'énergie, car les Etats membres évoquent la
sécurité d'approvisionnement et la diversité de leur
situation énergétique pour conserver leurs monopoles et leurs
cadres réglementaires différents. L'introduction de la
concurrence dans les secteurs où subsistent des monopoles pourrait jouer
un rôle primordial pour l'intégration des marchés et la
compétitivité de l'économie de l'UE.
b)
La sécurité des approvisionnements énergétiques
La sécurité d'approvisionnement peut être
définie comme « la possibilité d'assurer la
satisfaction continue des besoins essentiels en énergie au moyen, d'une
part, de ressources intérieures suffisantes et exploitées dans
des conditions économiquement acceptables et, d'autre part, des sources
extérieures accessibles, diversifiées et
stables »4(*). D'après cette définition, la
sécurité d'approvisionnement de l'Union n'est pas encore
satisfaisante. Malgré des efforts considérables
réalisés depuis 1973 pour diminuer la dépendance
énergétique et améliorer l'efficacité
énergétique, l'UE est encore dépendante par rapport au
pétrole et aux produits pétroliers importés d'environs 50%
de son approvisionnement (Annexe 1). Pour améliorer ses conditions
d'approvisionnement, l'UE devrait réduire la part d'énergie
importée, rationaliser autant que possible l'utilisation de
l'énergie et se tourner de plus en plus vers des sources
d'énergie renouvelables. Compte tenu des coûts externes de
l'énergie traditionnelle, liés à la pollution de
l'environnement, les changements climatique et les risques pour la santé
humaine, ces développement n'augmenteraient pas seulement la
sécurité d'approvisionnement énergétique mais
réduiraient également le coût général de
l'énergie.
Les énergies renouvelables représentent donc un
potentiel non négligeable pour renforcer la sécurité
d'approvisionnement européenne. Le développement de leur
utilisation dépend d'efforts politiques et économiques
extrêmement important. A moyen terme, les renouvelables sont la seule
source d'énergie sur laquelle l'Union européenne dispose d'une
certaine marge de manoeuvre pour accroître l'offre dans les circonstances
actuelles. « L'Union ne peut se permettre de négliger
cette forme d'énergie »5(*).
2- La Politique Agricole Commune
La Politique Agricole Commune (PAC) a joué un
rôle fondamental dans le processus de la construction d'une
Communauté Economique Européenne, lancé par le
traité de Rome en 1957.
La mise en place à partir de 1962 de la PAC a permis la
constitution d'une « Europe verte ». C'est la politique
communautaire la plus élaborée et celle qui a donné lieu
à de vifs débats qui ont facilité la vérification
de la solidité des mécanismes d'intégration des
marchés.
Depuis sa mise en place, la PAC a su s'adapter et changer pour
relever les défis successifs auxquels elle a dû faire face. Durant
les premières années de son existence, elle s'est attachée
avant tout à réaliser le plus rapidement possible l'objectif
d'accroissement de la productivité agricole inscrit à l'article
[39]33 TCE (Annexe 2) . Cette approche n'a pas tardé à porter ses
fruits, d'où le grand succès de la PAC. Elle s'est vite
trouvée dans la nécessité de gérer les
excédents de production dans certains secteurs. Elle a été
le moteur d'une révolution agricole en Europe pendant les années
soixante et soixante-dix. Cette révolution a permis l'industrialisation
de ce secteur économique considéré alors comme un monde
à part et a donc facilité son intégration progressive dans
l'économie générale. Elle a aussi contribué
à modifier la situation des producteurs agricoles et leur environnement,
ainsi que les structures traditionnelles du monde rural européen et les
modalités du commerce international des produits agricoles et des
denrées alimentaires.
Sur le plan économique, la PAC est un instrument pour
la mise en place d'actions communautaires sectorielles entre un groupe de pays
qui recherche en permanence un compromis pour concilier la défense
d'intérêts nationaux et un intérêt supérieur
européen, en particulier pour faire face à des contraintes
commerciales. Elle a remis en cause l'activité agricole qui,
traditionnellement, n'était pas seulement une activité de
production mais aussi un mode de vie qui structurait le monde des campagnes. La
PAC a donc « contribué à une dissociation entre le
monde agricole, celui de l'agriculture, et le monde rural, celui des
territoires »6(*).
La PAC est fondée sur trois principes de base. Tout
d'abord, l'unicité du marché, matérialisée par une
libre circulation des produits agricoles. Ceci implique une gestion
communautaire des prix et des règles de concurrence, des parités
monétaires stables et des taux de change agricoles fixes ainsi qu'une
harmonisation des réglementations nationales et une politique
commerciale vis-à-vis des Etats tiers.
Ensuite, la préférence communautaire qui
consiste à donner la priorité à la production de la
communauté et à protéger le marché européen
contre les importations à bas prix des pays tiers.
Enfin, la solidarité financière qui suppose un
financement communautaire des dépenses de la PAC. Ainsi, le Fonds
Européen d'Orientation et de Garantie (FEOGA), créé en
1962, a-t-il pour fonction de financer toutes les dépenses
nécessitées par la mise en oeuvre de la PAC.
La PAC a donc entraîné une forte mutation de
l'agriculture qui, en contrepartie des gains de productivité, a connu
une forte baisse du nombre des actifs agricoles. De plus, on a pu remarquer une
décroissance de l'économie agroalimentaire en Europe ce qui a
provoqué une paupérisation des agriculteurs dont le revenu
réel a baissé. Elle a également entraîné
l'accumulation d'excédents qui ont accru considérablement les
dépenses communautaires gérées par le FEOGA et a conduit
à des déséquilibres de plus en plus marqués qui ont
justifié l'adoption d'une réforme en mai 1992.
L'influence du secteur agricole dans l'ensemble de
l'économie et dans la politique régionale de la Communauté
diminue et la PAC n'est pas parvenue à stimuler les changements
structurels indispensables pour un développement économique et
social cohérent et notamment pour permettre un équilibre
rationnel entre l'économie et l'écologie.
La réforme de la PAC impose à l'Europe la mise
en place d'un nouveau modèle de développement économique
et un nouveau contrat social dans le cadre de l'insertion de l`agriculture dans
l'économie globale et dans le nouvel ordre économique mondial.
L'agriculture est appelée à jouer un rôle nouveau dans
notre société, dans la perspective d'une occupation optimale de
l'espace agricole en terme de volume de production, de combinaison des facteurs
de production. Cette orientation suppose une meilleure utilisation des
ressources disponibles compte tenu de la nécessité d'une
protection de l'environnement. Une combinaison optimale des ressources suppose
de « favoriser l'utilisation de la terre et du travail, dans une
optique de solidarité (chômage) et de protection du patrimoine
naturel (environnement), par rapport au capital »7(*).
II- La situation européenne : une économie
énergovore, un monde rural en mutation
La dépendance énergétique
européenne est un problème majeur dans le développement de
l'activité économique en Europe puisque les coûts de
production et de la vie dépendent du coût de l'énergie.
Depuis la réforme de la politique agricole commune, le monde rural vie
sous le signe de la mutation.
1-
Une autonomie énergétique impossible ?
Les choix énergétiques de l'Union
européenne sont conditionnés par les limites de son
autosuffisance énergétique et des technologies disponibles.
Depuis le premier choc pétrolier, la croissance de la consommation
d'énergie a fortement augmenté parallèlement à la
croissance économique européenne. Malgré ces
progrès, les besoins croissants de l'Union européenne se heurtent
au manque d'options énergétiques domestiques satisfaisantes.
L'Europe des 15 consomme bien plus qu'elle ne peut produire.
a) La
dépendance énergétique
La demande d'énergie de l'Union européenne
augmente depuis 1986 de 1 à 2% par an8(*). Reflet du passage d'une économie industrielle
à une économie de services, la stabilité de la
consommation de l'industrie est largement compensée par l'essor de la
consommation des ménages et du tertiaire en électricité,
transport et chaleur. L'industrie européenne a fait des progrès
d'économies d'énergie grâce à des investissements de
modernisation. Elle a mené un effort de désengagement à
l'égard du pétrole, il représente 16% de la consommation
énergétique totale de l'industrie, et de diversification
énergétique en faveur du gaz naturel et de
l'électricité. L'intensité
énergétique9(*) de ce secteur a baissé de 23% entre 1985 et
1998.
Les ménages, le tertiaire et les transports sont
« otages des hydrocarbures »10(*). Les foyers domestiques et le
tertiaire représentent le plus gros secteur de la
consommation finale d'énergie en termes absolus. Ce
secteur a connu, jusqu'à présent, une croissance
modérée ( de 355 à 384 millions de tonnes
équivalent pétrole entre 1980 et 1998). Cette tendance
entraîne sur ce marché une consommation par tête plus
élevée. En effet, 63% des besoins des ménages sont
couverts par les hydrocarbures, sans compter les transports individuels. Ils
sont les plus gros consommateurs de gaz naturel (1/3 du gaz consommé
correspondant à 40% des besoins des ménages) et prés de
18% du pétrole consommé l'est par ces ménages (1/4 des
besoins).
Les transports constituent, eux, une grande part d'incertitude
concernant la consommation énergétique future. Marché
dépendant du pétrole, en effet, 98% du marché des
transports dépend du pétrole ce qui équivaut à 67%
de la demande finale d'énergie, ce secteur connaît une importante
croissance de la demande d'énergie. Entre 1985 et 1998, celle-ci est
passée de 203 à 298 millions de tonnes équivalents
pétrole alors que le nombre de véhicules, particuliers et
utilitaires, a augmenté de 132 à 189 millions, avec en
parallèle l'explosion des transports aériens. L'intensité
énergétique de ce secteur a en augmenté de 10% entre 1985
et 1997. La croissance de ce secteur devrait se poursuivre dans l'avenir de 2%
pendant la prochaine décennie. Au sein de l'Union européenne, on
prévoit d'ici 2010, une croissance des transports de passagers de 19%
repartie principalement entre la voiture (+16%) et l'avion (+90%) . Les
transports de marchandises devraient s'accroîtrent de 38%. Les efforts
entrepris par l'industrie automobile conformément à l'accord
passé avec la Commission pour réduire les émissions de CO2
pour les voitures de tourisme apportera une contribution importante en vue de
réduire ces tendances. Mais ces progrès ne seront pas suffisant
pour réduire ni pour stabiliser la demande énergétique des
transports.
L'Union européenne a consommé en 1998, 1436
millions de tonnes équivalent pétrole de toutes énergies
confondues pour une production communautaire de 753 millions de tonnes
équivalent pétrole11(*). Sans un ralentissement de la croissance de la
consommation dans les secteurs principaux d'expansion que sont les transports
et les foyers domestiques et le tertiaire, la dépendance
énergétique de l'Union continuera à croître.
L'épuisement des ressources de la Mer du Nord et un retrait partiel du
nucléaire, plus ou moins accentué, ne fera que renforcer le
phénomène de dépendance à long terme. L'Union
européenne, même suite à l'élargissement et en y
incluant la Norvège, continuera à avoir un taux de
dépendance de prés de vingt points de pourcentage
supérieur à celui d'aujourd'hui, c'est-à-dire d'environs
soixante-dix pourcent.
b) La modestie des
ressources communautaires
Malgré des progrès considérables de leur
exploitation, les réserves conventionnelles européennes demeurent
très faibles et leur extraction coûteuse. Dans l'avenir, une
baisse tendancielle rapide des ressources énergétiques fossiles
domestiques est prévisible.
Il existe de nombreuses incertitudes concernant la production
d'hydrocarbure en Europe. Les réserves pétrolières sont
très inéquitablement réparties à l'échelle
mondiale. L'Union européenne en est particulièrement peu
dotée. On estime les réserves communautaires prouvées
à huit années de consommation au niveau actuel (consommation et
performances inchangées). L'Union produit, grâce à
l'exploitation en Mer du Nord (essentiellement le Royaume-Uni), 158,3 millions
de tonnes équivalent pétrole (1997) soit à peine 4,4% de
la production mondiale. Aujourd'hui, les coûts d'extraction de la
production européenne tournent autours de 7 à 11$ le baril contre
1 à 3$ au Moyen-Orient. Les réserves de gaz naturel
sont relativement mieux distribuées sur le plan mondial, mais l'Union
européenne dispose d'à peine 2% des réserves du globe,
soit vingt années au rythme de consommation actuel. L'Union a extrait
223,2 millions de tonnes équivalent pétrole en 1997 (12% de la
production mondiale). Les principales réserves se situent aux Pays-Bas
(56%) et en Grande-Bretagne (24%).12(*)
Le rythme d'épuisement des ressources communautaires
dépend des réserves prouvées mais également du prix
des hydrocarbures sur le marché international et du progrès
technologique. Si les prix actuels du gaz naturel et du pétrole devaient
se maintenir sur le marché international (autours de 30$ en 2000)
l'exploitation d'importantes réserves serait engagée. Cependant,
quelle que soit l'incertitude liée à la conjoncture
internationale, d'ici vingt-cinq années, au rythme actuel de production,
les gisements de gaz et de pétrole en Mer du Nord s'épuiseront.
En 1999, la Norvège disposait de 1,77 mille milliards de m3
de réserves prouvées en gaz naturel qui au rythme actuel
d'exploitation suffisent pour vingt-trois années de consommation. Les
réserves prouvées en pétroles sont estimées
à 11 milliards de barils, suffisant pour 10 années encore.
L'élargissement n'offre aucune perspective d'amélioration de la
production interne.
Les productions minières sont également en
déclin, en termes absolus, les réserves mondiales de combustibles
solides sont considérables, quatre à cinq fois celles du
pétrole, soit deux cents années de consommation. Quatre-vingt
pourcents des réserves européennes en énergie
conventionnelle sont constituées de combustibles solides (houille,
lignite, tourbe).
Cette constatation optimiste doit être nuancée
par la variabilité de la qualité des combustibles solides et
leurs coûts de production. Les conditions géologiques difficiles
et les normes de couverture sociale de l'Union européenne portent le
coût de production moyen de la houille à prés de 3 à
4 fois le prix du marché international. Dans ce contexte, la houille
européenne n'est pas compétitive. Ce fossé a forcé
les producteurs européens à cesser toute production. D'ici
quelques années, l'industrie houillère européenne,
même en tenant compte de l'élargissement, ne contribuera plus
qu'à une part très réduite de son approvisionnement
énergétique en raison de son caractère peu
compétitif.
c) La solution
actuelle : la diversification énergétique
Si depuis moins de dix ans, la planète
bénéficie d'une offre en hydrocarbures relativement bon
marché, la Guerre du Golfe au début des années
quatre-vingt-dix a rappelé brutalement la nécessité de
maintenir une indépendance énergétique minimale.
Certaines sources d'énergie sont effectivement
appelées à disparaître. Ainsi, selon la BP Statistical
Review13(*), les
réserves mondiales de charbon seront épuisées d'ici deux
cent dix-neuf ans, celles de gaz d'ici soixante-quatre ans et les
réserves de pétroles d'ici seulement quarante et un ans. Hors,
parallèlement, les besoins en énergies ne vont cesser de
croître, compte tenu du développement économique et
démographique mondial (selon une estimation de l'ONU, nous serons huit
milliards en 2020). A défaut d'une percée technologique
révolutionnaire, l'excédent des besoins devra être couvert
par les produits énergétiques disponibles sur le
marché : gaz naturel, charbon, pétrole, nucléaire et
énergies renouvelables. La production d'électricité
actuelle se partage entre le nucléaire (35%), les combustibles solides
(27%), le gaz naturel (16%), l'hydraulique et autres (15%) et le pétrole
(8%). Les nouvelles capacités seront caractérisées par la
prédominance des centrales à gaz et par la poursuite du recul des
centrales alimentées par les produits pétroliers et les
combustibles solides.
Il paraît donc indispensable de prévoir la
diversification des sources d'énergie, en s'appuyant davantage sur les
énergies dites renouvelables. Cependant, le parc hydraulique est
déjà saturé en Europe et pose d'énormes
problèmes d'infrastructures, alors que l'éolien et le solaire,
par leur caractère intermittent et leur contrainte d'implantation,
semblent cantonnés au statut de source d'appoint.
Subsistent alors le nucléaire, dont les ressources
bénéficient d'une bonne répartition sur le globe et dont
les techniques de production, bien que récentes, ont déjà
fait leurs preuves (en France, 80% de l'électricité est d'origine
nucléaire) et les autres sources d'énergie renouvelables comme la
biomasse ou la géothermie. Or, la croissance de l'énergie
nucléaire paraît improbable. Sa contribution à long terme
est tributaire de la poursuite de la politique de lutte contre le
réchauffement climatique, de sa compétitivité par rapport
aux autres énergies, de l'acceptation publique de cette forme
d'énergie et d'une solution au problème des déchets.
« La contribution du nucléaire dans les circonstances
politiques actuelles (décisions de désengagement de la
filière prises par certains Etats membres) devrait se limiter d'ici
2020 au statu quo »14(*). A moyen terme, la possible désaffection
à l'égard du nucléaire pourrait se traduire par un taux
d'utilisation plus élevée des centrales thermiques, cependant ces
prévisions pourraient être revues grâce à la
contribution renforcée des renouvelables et d'action sur la demande.
Le développement des ces énergies renouvelables
n'en est pas au même point pour chacune d'entre elles mais un mouvement
de développement industriel est à l'oeuvre. Les meilleurs
exemples sont l'éolien, le photovoltaïque ou les biocarburants dont
les acteurs ont atteint une dimension industrielle internationale. Concernant
les pays de l'Union, l'Allemagne s'impose nettement comme la véritable
locomotive qui entraîne dans son sillage ses voisins européens
comme l'Autriche ou les Pays-Bas. La France et la Grande-Bretagne, jusqu'ici en
retrait par rapport à ces premiers pays, devraient rapidement s'inscrire
dans des dynamiques plus volontaristes.
D'autre part, le cadre politique de développement des
énergies renouvelables en Europe commence à être solidement
structuré. Les objectifs affichés par l'Union européenne,
associés à la directive européenne15(*) sur l'accès au
réseau électrique de ces énergies, participent au
renforcement de ce contexte globalement favorable.
L'objectif défini pour l'UE dans le Livre Blanc de la
Commission, est de fournir 12% de sa consommation intérieure brute
d'énergie à partir des énergies renouvelables en
201016(*). Actuellement,
cette part est de 5,2%. Cependant, l'augmentation de la consommation
d'énergie primaire étant plus rapide que celle des
énergies renouvelables, la part de ces dernières a plutôt
tendance à diminuer depuis 1997 (Annexe 3).
Aussi, il ne faut pas perdre de vue que les énergies
renouvelables ne réussiront à relever ces nombreux défis
qu'à une condition : le grand public doit se les approprier et les
considérer comme autant d'alternatives réelles et fiables. Le
développement industriel est le but à atteindre, mais
l'élément de base est l'adhésion de chaque citoyen au
véritable projet de société qu'implique le choix de ces
énergies. « L'emploi peut être un vecteur
d'intégration car les énergies renouvelables représentent
aujourd'hui plus de 100 000 emplois en Europe »17(*).
2-
La biomasse
La Commission s'est fixé pour objectif de doubler la
part des énergies renouvelables dans la consommation globale
d'énergie pour passe de 6% en 1997 à 12% en 2010.
La biomasse, d'après le Livre Blanc, pourrait
contribuer de façon significative au renforcement d'une
sécurité d'approvisionnement durable.
a) Les sources
d'énergie renouvelables
Les sources d'énergie renouvelables
représentent, à l'heure actuelle, prés de 6% de
l'approvisionnement européen dont 2% pour la biomasse. L'objectif de
doublement de la part des énergies renouvelables dans la production
d'électricité, régulièrement affirmé depuis
1985, n'a pas pu être atteint18(*). Il est indispensable que les Etats membres
considèrent cet objectif comme le leur et fixent des objectifs nationaux
en rapport avec celui de l'Union.
Entre 1985 et 1998, l'accroissement de la production
énergétique issue des renouvelables est important en termes
relatifs, + 30%, mais en termes absolus, elle est encore faible, 65 à 68
millions de tonnes équivalent pétrole. Cette faible
pénétration globale cache des parts très variables d'un
pays à l'autre. Quatre pays ont recours aux énergies
renouvelables dans une proportion significative : le Portugal avec 15,7%,
la Finlande avec 21,8%, l'Autriche avec 23,3% et la Suède avec 28,5% de
la production énergétique19(*). Ces pays s'appuient sur l'utilisation de leur
potentiel forestier et hydraulique. Dans les années à venir, la
participation des énergies renouvelables devrait croître en termes
absolus. Leur proportion dans le bilan énergétique
dépendra largement de leur raccordement au réseau
électrique et de leur compétitivité.
La production d'énergie primaire enregistre la
production énergétique intérieure globale. La production
énergétique intérieure de la Communauté ne couvre
qu'un peu plus de la moitié des besoins de cette dernière et le
déficit de l'offre s'accroît. Les sources d'énergie
renouvelables sont préférables pour des raisons environnementales
et peuvent aider à réduire la dépendance vis à vis
de sources étrangères de combustibles. La biomasse et par
extension l'énergie éolienne sont deux types de sources
d'énergie renouvelables qui constituent des opportunités pour
l'agriculture. Elles ont contribué à hauteur de 2,3 % à la
production d'énergie primaire complémentaire et
représentaient moins de 10 % de la production d'énergie primaire
en 1996. Leur contribution à la consommation énergétique
intérieure brute est comparable à celle déclarée
par les Etats-Unis (Annexe 4).
Tout comme aux Etats-Unis, l'énergie hydraulique ainsi
que la biomasse et les déchets constituent les principales sources
d'énergie renouvelables dans l'Union européenne. Les autres
sources d'énergie renouvelables apportent une contribution moindre, mais
leur part augmente très rapidement (Annexe 5).
Le potentiel technique et économique existant en
matière de grandes centrales hydroélectriques est soit
déjà exploité à fond soit inexploitable en raison
de contraintes environnementales. L'augmentation future de la contribution de
l'énergie hydraulique sera probablement le fait de petites usines
hydroélectriques d'une puissance inférieure à 10 MW. La
production de ces dernières a progressé de 11,8 % au cours des
cinq années écoulées et atteint, à présent,
13 % de la production hydroélectrique totale. Les centrales plus
importantes, d'une puissance supérieure à 10 MW, voient leur
production diminuer de 1 %, mais représentent toujours 87 % de la
production hydroélectrique totale.
L'énergie éolienne est actuellement la source
d'énergie qui connaît la croissance la plus rapide pour la
production d'électricité: sa contribution était huit fois
plus élevée
en 1996 qu'en 1989. Elle est toutefois répartie
inégalement au sein de la Communauté européenne, puisque
97 % de la production communautaire totale d'énergie éolienne
provenaient, en 1996, de 6 Etats membres seulement. L'Allemagne assure 43 % de
la production d'énergie éolienne des 15 États membres, le
Danemark 25 %, le Royaume-Uni 10 %, les Pays-Bas 9 %, l'Espagne 7 % et la
Suède 3 %. Dans ces pays, les zones potentiellement appropriées
aux applications de l'énergie éolienne ne possèdent pas
toutes le même degré de compétitivité et certaines
d'entre elles doivent supporter des coûts d'installation et/ou
d'exploitation supplémentaire du fait de leur situation
géographique spécifique. Néanmoins, une contribution
majeure de la part de l'énergie éolienne est probable dans un
proche avenir.
L'énergie solaire peut être thermique,
photovoltaïque ou passive. Environ 1 % provient de systèmes
photovoltaïques et 99 % (295 ktep en 1996) de panneaux solaires
thermiques. L'énergie solaire passive est la principale source
d'énergie solaire, mais elle n'est pas comptabilisée dans les
statistiques vu que, dans les faits, elle est obtenue essentiellement par
diffusion du rayonnement solaire à travers les fenêtres.
L'énergie solaire est produite en Grèce, en Allemagne, en
Autriche, en Espagne, en France et au Portugal. En 1996, ces Etats membres
représentaient 90 % de la production communautaire d'énergie
solaire et leur production a augmenté de 180 % par rapport à
1989. Seules l'Allemagne et l'Autriche ont affiché des progressions
nettement plus fortes, s'établissant respectivement à 400 % et
800 %.
b) La
biomasse
D'après la définition du Quid, la biomasse est
le résultat d'une réaction chimique :
«l'énergie solaire captée en zone
tempérée (0,5 à 1%) se transforme en produits
hydrocarbonés, sources de calories thermiques ou
alimentaires »20(*). Pour des zones tempérées, le rendement
moyen annuel est de dix tonnes de matière sèche par hectare, avec
des maxima de vingt tonnes par hectares, soit une ressource brute d'environs
3,6 à 7,2 tonnes équivalent pétrole par hectare.
On peut exploiter l'énergie renfermée par la
biomasse de différentes façons dont la plus évidente
consiste à utiliser la chaleur provenant de sa combustion, soit
directement en fabriquant de la vapeur afin de générer de
l'électricité. La biomasse peut ainsi produire de
l'énergie dans une unité de cogénération de chaleur
et d'électricité, la chaleur
« résiduelle » pouvant être
réinjectée dans un réseau de chauffage urbain ou dans un
procédé industriel. On peut également obtenir de
l'énergie à partir de la biomasse par gazéification et
production de combustibles liquides.
La biomasse utilisable comprend : les déchets de
bois (sylviculture, scieries, bâtiments, industries), le bois des
essences à croissances rapides (saules, peupliers), les déchets
agricoles (paille, lisier), les déchets des cultures sucrières
(betteraves, cannes à sucre), céréalières
(blé, maïs), oléagineuses ( colza, tournesol), les
déchets urbains solides, les ordures ménagères et les
effluents industriels (du secteur agroalimentaire notamment).
La biomasse est une ressource répandue et polyvalente
qui peut être utilisée aussi bien à des fins de chauffage
que d'électricité. Les sources d'approvisionnement en
bioénergie comprennent les résidus agricoles, forestiers et les
nouvelles cultures énergétiques. Le potentiel énorme des
résidus forestiers et agricoles est resté jusqu'ici quasiment
inexploité. Nous verrons plus loin comment la centrale du Moule en
Guadeloupe utilise les résidus de canne à sucre.
On regroupe sous le terme de biomasse l'ensemble des sources
énergétiques provenant de la matière organique. Elles
représentent 14% du bilan énergétique mondial21(*) et environ 3% de ceux de
l'Union européenne. Ce secteur est décomposé en trois
filières distinctes :
· le bois-énergie : la ressource
européenne en bois est considérable et est évaluée
à 350 millions de mètre cube par an. Développer le
bois-énergie ne signifie en aucun cas revenir à la
cheminée, ni au poêle à bois à recharger sans
arrêt en bûches. Des chaudières bois optimisées sont
utilisées comme systèmes de chauffage central. Ce sont des
équipements modernes de grande capacité, alimentés
automatiquement. Elles sont particulièrement adaptées aux usages
en chauffages collectifs, réseaux de chaleur ou aux besoins industriels.
Des chaudières performantes et adaptées aux besoins des
particuliers commencent aussi à apparaître sur le marché.
Les productions de chaleur et d'électricité totalisaient 466 040
GWh en 1999 et la France, forte d'un remarquable potentiel se place en
première position avec 108 925 GWH (Annexe 6).
· Le biogaz : le processus naturel de
dégradation des matières organiques conduit à
l'émission d'un mélange de méthane et de CO2. Ce gaz peut
être utilisé pour l'alimentation des chaudières classiques
ou d'unité de cogénération22(*). Les décharges d'ordures
ménagères constituent un important gisement de biogaz,
actuellement, ce gaz s'échappe vers l'atmosphère et participe
à l'effet de serre. Les données disponibles ne permettent pas de
distinguer la production de chaleur de celle d'électricité.
Globalement, on estime à 22 205 GWh la production d'énergie
à partir du biogaz en 1999. L'Espagne est le pays européen qui
s'est le plus largement engagé dans l'exploitation de cette ressource
avec 13900 GWh. (Annexe 7)
· Les biocarburants : ils sont obtenus
à partir de biomasse riche en sucre ou en amidon comme la canne à
sucre, les topinambours, le sorgho ou la betterave. Avec l'intervention de
levures, on obtient une fermentation des sucres. Il faut ensuite avoir recours
à la distillation pour recueillir du Diester ou du Buthanol. Ces
procédures n'étant que peu utilisées, elles restent
plutôt onéreuses, il faut compter en moyenne dix francs pour un
litre de produit. La production actuelle de 2 million de tonne en 2001 devrait
être de 4,8 millions de tonnes en 2003 ( Annexe 8). Les
échéances seraient alors respectées, ce qui permettra
d'atteindre un second objectif, à savoir qu'en 2005, 2% du marché
européen des carburants seraient d'origine renouvelable. En dépit
de leur coût de revient important, il faut assurer la
pérennité de ces biocarburants ainsi que leur croissance sur le
marché des combustibles.
Dans les scénarios les plus volontaristes d'utilisation
à grande échelle de la biomasse à long terme pour les
besoins énergétiques, tel le scénario de la
Conférence des Nations unies de Rio pour l'environnement et le
développement présenté en 1992 pour l'horizon 2050,
l'objectif de la contribution énergétique de la biomasse est de
4,9 giga tonne équivalent pétrole, soit moins de 7% de la
production annuelle de biomasse européenne23(*).
L'Union européenne place la biomasse à un des
tout premiers plans en matière de développements futurs. Le
tableau en annexe 9 décrit les ambitions de la Commission
européenne pour 2003 et 2010 suivant les différentes
applications. Cependant, concernant le bois-énergie et le biogaz, il est
impossible aujourd'hui de situer les efforts des pays européens au
regard des échéances futures. « Les multiples
applications de ces filières prouvent leur versatilité mais
complexifient les travaux de projections »24(*). On peut toutefois avancer que
les principaux pays développant actuellement ces énergies ont en
projet des programmes à court et à moyen terme qui feront
progresser la pénétration de la biomasse. C'est notamment le cas
de la Suède qui souhaite mettre l'accent sur le biogaz ou l'Autriche qui
ambitionne de doubler le nombre de ses installations chaudière bois dans
les années à venir.
c) Une abondance
potentielle
A l'heure actuelle, les sources d'énergie renouvelables
sont exploitées de façon inégale et insuffisante dans
l'Union européenne. Bien que le nombre d'entre elles soient disponible
en abondance et que leur potentiel économique réel soit
considérable, la part des sources d'énergie renouvelables dans le
total de la consommation intérieure brute d'énergie de l'Union,
laquelle devrait progresser régulièrement à l'avenir,
n'est que médiocre : 6%. Un effort conjoint de la Communauté
et des Etats membres est nécessaire pour relever ce défi. Si la
communauté ne parvient pas à satisfaire une part nettement plus
importante de sa demande énergétique en recourant aux
énergies renouvelables au cours de la prochaine décennie, elle
laissera échapper une chance de développement importante et
parallèlement, il lui sera de plus en plus difficile de respecter les
engagements qu'elle a pris tant au niveau européen qu'au niveau mondial
concernant la protection de l'environnement.
La part des énergies renouvelables dans le bilan
énergétique de la Communauté est donc très modeste
par rapport au potentiel technique qu'elles recèlent. On note toutefois
les signes d'un changement, si lent soit-il.
On connaît mieux les bases de ressources, les
technologies sont en progrès constant, les attitudes envers leur
utilisation changent et les industries de production et de services dans ce
secteur sont plus mûres. Mais les énergies renouvelables ont
encore de la peine à décoller en terme de commercialisation. En
fait beaucoup de technologies n'auraient besoin que d'un petit coup de pouce
pour devenir compétitives. De surcroît, la biomasse,
l'énergie éolienne et l'énergie solaire offrent un
potentiel technique jusqu'ici inexploité. Les tendances actuelles
montrent que des progrès technologiques considérables ont
été réalisés au cours des dernières
années dans le domaine des énergies renouvelables. Les
coûts diminuent rapidement et de nombreuses sources d'énergie,
pour peu que les conditions soient remplies, ont atteint la viabilité
économique ou s'en rapprochent. Certaines technologies, notamment la
biomasse sont d'ores et déjà compétitives et viables du
point de vue économique.
La question des ressources en énergie renouvelables ne
se pose que pour celles qui fonctionnent en dehors des éléments
naturels, comme la biomasse (biocarburant compris). Il est clair qu'il n'y a,
en principe, pas de réels problèmes quantitatifs
d'approvisionnement. Les déchets domestiques sont en croissance
constante et pourraient offrir une opportunité d'utilisation non
négligeable ainsi que les sous-produits de l'industrie du bois et
agroalimentaire. Mais leur utilisation n'est pas sans dommage pour
l'environnement et ne peut se développer que grâce à la
haute technologie. « Les ressources communautaires en
énergies primaires conventionnelles ne permettent pas, en l'état
actuel des technologies, d'envisager une autonomie énergétique
pour l'Europe. Seules les ressources renouvelables de hautes technologies
peuvent limiter la tendance vers une dépendance quantitative
énergétique croissante »25(*).
L'évaluation de la ressource locale commence par
l'examen de l'utilisation des terres, en particulier les types de cultures
pratiquées et l'éventuelle présence de résidus
inutilisés (déchets forestiers, paille, noyaux d'olives par
exemple). S'il s'avère qu'il existe une quantité importante de
résidus disponibles, il peut être intéressant de recruter
un consultant pour calculer la ressource annuelle totale et son contenu
énergétique, lequel varie fortement d'une ressource à
l'autre. Le rendement et la viabilité économique des cultures
énergétiques diffèrent selon la nature du sol, du climat,
le type de culture, la pénétration technologique dans la
région. Chaque projet fait donc l'objet d'une évaluation
pragmatique de la ressource pouvant réellement être
valorisée.
3-
Le monde rural
Le nombre d'emplois agricoles continue à
décroître. La cellule familiale reste la structure de base de
l'exploitation. Cependant, de nouvelles formes d'emplois (activités de
diversification) et de nouveaux types d'organisations (exercice à temps
partiel) voient le jour.
a) Les mutations
L'emploi dans la production agricole est plus important dans
le Sud de l'Europe. Il décroît globalement, bien qu'à un
rythme moindre depuis la réforme de la Politique agricole commune (PAC)
entreprise en 1992. L'emploi dans le secteur agroalimentaire, par contre, se
maintient. La part relative de chacun de ces secteurs dans l'emploi total
s'amenuise. Dans les zones rurales, le rôle de l'agriculture comme
pourvoyeur d'emplois tend à décroître même si son
rôle quant à la préservation des paysages ruraux demeure
essentiel. Dans l'ensemble, la part relative de l'emploi agricole par rapport
à l'emploi total est supérieure à la part de la valeur
ajoutée brute
c est quoi
agricole dans le P.I.B. Ceci peut être
interprété comme un besoin d'ajustement structurel mais
reflète aussi l'importance du travail familial et du temps partiel en
agriculture. La diminution du nombre d'exploitations et l'accroissement de leur
taille ne vont pas systématiquement de pair avec une augmentation de la
main-d'oeuvre salariée.
En 1997, environ 7,4 millions de personnes travaillaient dans
le secteur agricole (agriculture, chasse, sylviculture et pêche) dont 7,2
millions dans l'agriculture proprement dite (en excluant la pêche). En
1997, la part des emplois relevant de l'agriculture s'élève en
moyenne, dans l'UE, à 5 %. Elle est supérieure à 10 % dans
les trois pays couverts en intégralité par l'objectif 1 du FEOGA
: la Grèce, le Portugal et l'Irlande (Annexe 10).
La répartition de l'emploi agricole sur le territoire
européen doit en outre, être mise en perspective avec le type de
productions. Ainsi, là où les productions
méditerranéennes, plus exigeantes en main-d'oeuvre, dominent
(Italie, Espagne, Grèce et Portugal), le taux d'emploi moyen est de 9 %.
Les grandes cultures et l'élevage, plus présents dans les pays
d'Europe du Nord, ont des besoins moindres (taux moyen d'emploi de 3 % pour le
Danemark, les Pays Bas, la Finlande, la Suède et le Royaume Uni) (Annexe
11).
Le nombre d'emplois dans le secteur agricole diminue de
façon continue. Il s'agit là d'une tendance lourde et
irréversible, liée au développement économique
global et qui est observée dans l'ensemble des pays technologiquement
avancés. Les augmentations observées en 1986 et en 1995 sont
liées à l'adhésion de l'Espagne et du Portugal, d'une
part, de l'Autriche, de la Finlande et de la Suède, d'autre part. Cette
diminution affecte tous les Etats membres mais plus particulièrement les
principaux pays pourvoyeurs d'emplois agricoles (Italie, Espagne, Portugal,
France). Ces quatre pays ont perdu chacun entre 1987 et 1997, plus d'un tiers
de leurs emplois en agriculture (contre une perte communautaire moyenne d'un
quart). Le Danemark semble également être fortement touché,
mais cette perte paraît plutôt être artificielle et due au
développement de structures parallèles dont les emplois sont
classés hors du secteur agricole. La Belgique ne perd en revanche sur la
décennie, que 5 % de ses emplois agricoles (Annexe 12).
L'année 1992 marque un point d'inflexion dans cette
évolution. Suite à la réforme de la PAC, le rythme de
disparition des exploitations s'est sensiblement ralenti . De -5,2 % en 1991,
il est passé progressivement à -1,6 % en 1998; à
l'échelle communautaire.
Des différences apparaissent entre le Nord et le Sud de
l'UE dans la distribution de la pyramide des âges des chefs
d'exploitations. La part d'exploitants âgés est
généralement plus élevée dans les pays
méditerranéens : pratiquement un exploitant sur 2 a plus de 55
ans contre seulement 1 % des exploitants allemands. Seuls 4 % des exploitants
portugais et 6 % des exploitants italiens sont âgés de moins de 35
ans (pour 1 sur 10 en moyenne communautaire).
La main-d'oeuvre familiale est prépondérante en
agriculture. En 1995, quatre emplois sur cinq sont de la main-d'oeuvre
familiale. Le nombre de salariés non familiaux est le plus
élevé au Royaume Uni et au Danemark. L'exploitation agricole
reste une affaire de famille partout ailleurs. Par exemple, en Finlande, la
part de la main-d'oeuvre agricole familiale dépasse 97 %.
La réduction du nombre d'exploitations et
l'accroissement de leur taille n'ont pas forcément conduit à un
accroissement proportionnel de la main-d'oeuvre salariée. Les impacts
sont différents selon les Etats membres. Certains pays, tels le Danemark
et la Grèce, voient leur nombre d'emplois agricoles salariés
augmenter fortement. C'est encore vrai mais dans une moindre mesure pour la
Belgique, l'Espagne, les Pays-Bas et le Luxembourg. Ces évolutions sont
liées à des accroissements de compétitivité et de
productivité.
D'autres pays enregistrent une diminution simultanée du
nombre d'exploitations et de la main-d'oeuvre salariée : l'Allemagne, le
Portugal, l'Italie, et d'une façon moins marquée, l'Irlande et la
France (Annexe 13).
Pour l'ensemble des pays de l'UE, la disparition des
exploitations entraîne, comme dans tout autre secteur économique,
la mise au chômage de la main-d'oeuvre salariée. Ce n'est pas le
seul effet induit par ces disparitions puisque la main-d'oeuvre familiale
concernée vient généralement grossir les rangs du
chômage.
L'emploi féminin en agriculture représente un
tiers du total des emplois dans l'Union européenne. Il est très
présent au Portugal et en Autriche (respectivement 52 % et 49 %).
Le niveau d'étude des agriculteurs tend à
progresser. Plus d'un agriculteur sur dix a effectué des études
supérieures en Allemagne, au Royaume Uni et en Irlande (respectivement
17 %, 11 % et 10 %) pour une moyenne communautaire de 6%. Dans le cadre de ses
travaux sur les indicateurs agri-environnementaux, l'OCDE a retenu le niveau
d'étude comme un indicateur arguant qu'« il est
généralement convenu que plus le niveau d'études est
élevé, plus les aspects environnementaux deviennent une
préoccupation des agriculteurs »26(*).
Entre 1975 et 1995, la production agricole s'est
concentrée, la surface moyenne s'est accrue et les exploitations se sont
spécialisées, en favorisant la monoculture. La production
végétale s'est intensifiée, en ayant davantage recours aux
intrants (semences, fertilisants, pesticides) et en substituant le capital au
travail (machines, irrigation, aménagements fonciers). Cette agriculture
de pointe, plus intensive, a eu un impact global sur l'environnement au cours
des 15 dernières années.
En terme d'occupation des sols et de paysage, les agriculteurs
européens gèrent et entretiennent 44% de l'espace européen
par le biais de la Surface Agricole Utile (SAU), et si on prend en compte les
autres espaces qu'ils détiennent en propriété et/ou en
location et qu'ils exploitent, ils gèrent plus de la moitié du
territoire européen.
La superficie agricole a diminue de façon sensible sur
les deux dernières décennies. Certaines zones de l'Union
européenne ont été abandonnées ou
marginalisées soit parce que difficiles d'accès ou peu propices
aux activités agricoles suite, en particulier, à la baisse des
prix agricoles (tendance économique lourde liée aux transferts de
gains de productivité), soit sous la pression de l'urbanisation et du
tourisme, soit comme résultat du processus de développement
économique général qui se manifeste en particulier
à travers l'exode rural.
b) Les cultures non
alimentaires
La biomasse reste la principale source d'énergie
renouvelable. Le bois issu des forêts constitue le bio-combustible le
plus ancien et le plus répandu. Mais le secteur agricole fournit une
part croissante de la biomasse utilisée à des fins
énergétiques. En effet, des cultures ligneuses27(*) sont progressivement
implantées sur des terres d'origine agricole, en particulier dans le
cadre de dispositifs introduits lors de la réforme de 1992, tels le
soutien au boisement des terres agricoles et le gel des terres. En effet, un
agriculteur a le droit de cultiver des plants non-alimentaires sur les terres
en jachère.
Les cultures non alimentaires sont pratiquées de longue
date dans le cadre de l'agriculture communautaire. Traditionnellement, la
production se limitait très souvent aux fibres textiles (lin, coton et
chanvre), à l'amidon pour différents usages industriels, aux
huiles végétales, aux produits chimiques ou pharmaceutiques et
aux plantes médicinales. Bien d'autres utilisations non alimentaires ont
été développées entre-temps ou sont à
l'étude actuellement.
Le lin est traditionnellement utilisé pour de nombreux
usages et par ses qualités naturelles et ses performances
exceptionnelles, il est un composant important d'un grand nombre de produits
actuels. Il rend les revêtements de sol ou autres plus respectueux de
l'environnement, le béton plus résistant et les produits à
base de fibres plus solides. Le lin est aussi largement employé pour la
fabrication de papier fin, de produits composites et d'huile dans l'industrie
cosmétique.
Le maïs est également utilisé de plus en
plus fréquemment dans l'industrie, y compris à des fins autres
que bioénergétiques. Les rafles de maïs présentent un
grand intérêt pour différents processus industriels, tels
que le traitement des surfaces ainsi que l'isolation thermique et phonique. Les
épis de maïs peuvent aussi être utilisés dans
l'industrie du conditionnement pour le transport de marchandises fragiles.
Les fabricants se tournent aujourd'hui vers de nouveaux
produits à base d'huile de lin, utilisés dans les peintures et
comme agent adhésif dans les panneaux de fibres ordinaires. Ces
composants à base d'huile de lin remplacent certains solvants et
dérivés pétrochimiques dans la formulation des produits et
contribuent ainsi à la lutte contre la pollution atmosphérique.
Le linoléum, revêtement de sol plastique plus résistant, se
présente comme un produit attrayant à l'aube du XXIe
siècle. Contenant environ 30 % d'huile de lin, il est
biodégradable et se décompose entièrement lorsqu'il est
mis au rebut.
La bioénergie est le secteur qui, actuellement, suscite
le plus grand intérêt; en dehors de la combustion directe, elle ne
représente cependant qu'une part marginale dans la palette des
combustibles. Les coûts de production des bio-combustibles restent
très élevés par rapport aux combustibles fossiles et ne
sont pas compétitifs dans les conditions actuelles, dans la mesure
où leurs avantages environnementaux par rapport aux combustibles
traditionnels ne se reflètent pas dans les prix. Dans son Livre blanc
sur les sources d'énergie renouvelables, la Commission indique que
« les bio-combustibles présentent un bilan
énergétique globalement positif, bien que celui-ci varie d'une
culture à l'autre et dépende aussi de la culture qui a
été remplacée »28(*).
La réforme de la PAC a encouragé l'utilisation
de superficies agricoles pour la pratique de cultures non alimentaires. Les
terres gelées sont rapidement devenues l'un des principaux fournisseurs
de superficies consacrées aux cultures non alimentaires au sein de la
Communauté (17 % en 1993/94 pour l'UE-12 et même 44 % en 1995/96
pour l'UE-15). Des estimations récentes font apparaître une
stabilisation à 20 %. Le colza représente environ 80 % de la
superficie des cultures non alimentaires bénéficiant du
régime de gel des terres. Il s'agit d'une culture
énergétique clé, utilisée essentiellement pour la
production de Diester (bio-diesel) (Annexe 14).
Avec une part égale, avant 1993/94, à environ 30
% de l'ensemble de la superficie consacrée aux cultures non
alimentaires, soit cinq à sept fois la superficie réservée
à la production de fibres de lin, le coton a traditionnellement
été la principale culture non alimentaire. Il est cultivé
en Grèce (plus de 400 000 ha en 1995), en Espagne (35 000 ha en 1995 et
65 000 en 1990) et, dans une moindre mesure, en Italie. En 1993/94 (UE-12), le
coton était la première culture non alimentaire, mais à
partir de 1994/95 (UE-15), le colza non alimentaire l'a supplanté au
cours des trois campagnes suivantes. Depuis la campagne 1997/98, le coton
occupe de nouveau la première place. La superficie consacrée au
colza non alimentaire est liée directement au taux de gel des terres,
décroissant en même temps que ce dernier.
La fibre de lin est une autre culture non alimentaire
traditionnelle, pratiquée principalement en France, en Belgique et aux
Pays-Bas. Depuis 1994/95, la superficie cultivée en lin augmente, en
moyenne, de près de 20 % par an pour l'UE-15, ce qui représente
l'un des taux d'accroissement les plus élevés parmi les cultures
non alimentaires. Contrairement aux graines de lin utilisées pour la
production d'huile, le lin textile n'est pas susceptible de
bénéficier du régime de gel des terres pour la production
de cultures non alimentaires.
Le lin destiné à la production d'huile est la
culture non alimentaire dont la superficie cultivée progresse le plus
rapidement. Grâce aux progrès réalisés tant dans les
techniques de récolte que dans les techniques de transformation, la
production a augmenté, en moyenne, de près de 40 % au cours des
cinq dernières années.
Parmi les cultures non-alimentaires sur les terres en
jachère, les oléagineux occupent la plus grande superficie, pour
l'élaboration du bio-diesel. Les bio-carburants sont exposés
à la concurrence des carburants d'origine fossile, et leur
développement dépend de l'application d'instruments fiscaux
appropriés, dans le cadre de la politique énergétique
et/ou environnementale
c) Biomasse et agriculture
La combustion de bois de chauffage et de résidus
forestiers ou agricoles est la principale technologie mise en oeuvre dans l'UE
pour exploiter les sources d'énergie renouvelables, mais sa contribution
à la production d'énergie progresse moins vite que celle d'autres
sources de biomasse (Annexe 15). La production de vapeur et de chaleur
constitue l'application la plus fréquente, alors que la production
d'électricité joue un rôle plutôt limité
à cet égard (moins de 3 % en 1996). Pour une large part (2/3
selon les estimations), la consommation de bois de chauffage par les
ménages ne fait l'objet d'aucune exploitation commerciale.
En 1996, l'incinération de 12 % des déchets
urbains dans les Etats membres a donné lieu à une
récupération d'énergie égale, au total, à
5,1 millions de tonnes équivalent pétrole.
Les statistiques forestières de l'UE font état
d'une augmentation de la production de bois de chauffage (+16 % entre 1991 et
1995) ainsi que d'une réduction du déficit de la balance
commerciale de ce produit avec les pays tiers (Annexe 16).
L'importance du bois de chauffage varie en fonction des Etats
membres. En 1995, les huit Etats membres dans lesquels la part du bois de
chauffage était inférieure à la moyenne communautaire ont
produit un tiers du bois de chauffage de la Communauté, mais deux tiers
de l'ensemble du bois rond.
Parallèlement à la pratique de cultures à
des fins énergétiques, le secteur agricole contribue
également à la production d'énergie par le biais des
activités liées à la digestion du lisier agricole (26,3
ktep en 1996) et la valorisation des effluents de l'industrie agroalimentaire
(103,2 ktep en 1996).
La fermentation anaérobie des déchets organiques
connaît une expansion rapide dans l'UE. Le recours à cette
pratique s'explique essentiellement par des raisons d'ordre environnemental,
mais la récupération d'énergie est un sous-produit
bienvenu.
Le matériel végétal à croissance
rapide (cultures énergétiques) offre d'importantes
possibilités de développement à court terme, étant
donné que les terres mises en jachère peuvent être
utilisées à des fins de production d'énergie dans le cadre
de la réforme de la PAC. Le régime de gel des terres en vue de la
production de cultures non alimentaires est appliqué depuis la campagne
de commercialisation 1993/94 (récolte de 1993). Pour la campagne de
commercialisation 1995/96, on estime que 60 % des matières
premières produites sur les terres gelées ont été
utilisés à des fins énergétiques. Il existe deux
catégories différentes de débouchés pour les
ressources énergétiques renouvelables provenant des terres mises
en jachère: les bio-combustibles liquides et les bio-combustibles
solides. Les cultures ligneuses recouvrent les productions
végétales ligno-cellulosiques pérennes (peuplier, saule,
etc.), qui se prêtent à une combustion directe. Les cultures
oléagineuses concernent les graines oléagineuses (colza,
tournesol, etc.), dont sont extraites des huiles végétales
destinées à être transformées en produit de
substitution du carburant diesel. Les cultures de plantes à sucre ou
à amidon permettent la production d'éthanol par fermentation du
glucose ou des matières amylacées29(*) après hydrolyse.
La capacité de production totale de bio-diesel dans
l'Union européenne, basée sur les seules graines
oléagineuses provenant de terres mises en jachère, était
de 300 000 à 500 000 tonnes en 1994.
Les exploitations agricoles de grande taille (>100
ha de surface agricole utilisable) possèdent plus des deux tiers des
terres consacrées à des productions non alimentaires, mais aussi
plus de la moitié de l'ensemble des terres placées sous
régime d'aide. Les terres utilisées pour la production de
matières premières agricoles non alimentaires couvrent cependant
moins de 1 % de la superficie totale cultivée par ces
exploitations.
Le régime de gel des terres appliqué depuis
1993/94 dans le cadre de la réforme de la PAC a très fortement
influencé la manière dont les terres sont gérées
par leurs exploitants. Bien que la rotation des cultures demeure le principal
mode de gestion des jachères, les agriculteurs ont également
développé d'autres activités sur leurs terres. Cette
pratique, incluant une composante importante des sources d'énergie
renouvelables, est la deuxième utilisation la plus importante des terres
gelées bénéficiant du régime d'aide30(*).
Dans le secteur agricole, la production de matières
énergétiques renouvelables offre des perspectives en tant que
source de revenus complémentaires pour les agriculteurs. Le
réseau d'information comptable agricole (RICA) a enregistré des
données micro-économiques sur les cultures d'oléagineux
non alimentaires depuis 1995, voire 1994 pour certains Etats membres. Si les
informations disponibles ne permettent pas de brosser un tableau
général de la situation au niveau communautaire, l'analyse des
données existantes n'en fait pas moins apparaître certaines
convergences.
Pour le sous-ensemble de données RICA établi
pour la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg et le Danemark en 1994,
1995 et 1996, la distribution des exploitations est identique à celle
mise en évidence par l'enquête sur la structure des exploitations
agricoles de 1995. Les exploitations produisant des oléagineux non
alimentaires sont plus grandes en termes de superficie, mais également
du point de vue des indicateurs économiques standard utilisés par
le RICA. Pour chacun des Etats membres précités, la part de la
production imputable aux oléagineux non alimentaires est
négligeable; la majeure partie du revenu provient des subventions. Par
rapport à la superficie cultivée, la production des
oléagineux non alimentaires est aussi très limitée,
puisque ces cultures couvrent 12 % de la superficie, mais ne
représentent que 1,5 % de la production.
III- Les objectifs de la mise en place de
la biomasse comme énergie
La Une
source d'énergie renouvelable présentant un potentiel
d'exploitation est un atout pour une zone rurale. Selon le territoire, elle
peut offrir différents avantages comme l'exploitation des ressources
locales qui contribue à améliorer la situation économique
en exportant de l'énergie ou en diminuant les approvisionnements
extérieurs, ou la création d'emplois qualifiés et
l'allègement de la charge sur l'environnement.
1- réduction de la dépendance
énergétique
Comme nous l'avons vu précédemment, les sources
d'énergie renouvelables sont d'origine indigène et peuvent
contribuer à réduire la dépendance vis-à-vis des
importations et à accroître la sécurité de
l'approvisionnement. Le développement des sources d'énergie
renouvelables peut contribuer activement à la création d'emplois,
principalement au sein des petites et moyennes entreprises qui sont la trame du
tissu économique de la communauté et qui représente
d'ailleurs la majorité des entreprises dans les différents
secteurs des énergies renouvelables. Le déploiement des sources
d'énergie renouvelables peut devenir l'un des moteurs du
développement régional tendant vers une plus forte
cohésion sociale et économique dans la Communauté.
La croissance escomptée de la consommation
d'énergie dans de nombreux pays tiers, en Asie, en Amérique
Latine et en Afrique, qui dans une large mesure peut être assurée
par un recours aux énergies renouvelables, offre des
débouchés prometteurs aux industries européennes qui
occupent, dans de nombreux domaines, une position dominante en ce qui concerne
les technologies des énergies renouvelables.
2-
La redynamisation du monde rural
Les énergies renouvelables convenant
particulièrement bien au milieu rural, on peut alors dire que la
promotion de leur exploitation devrait générer des perspectives
intéressantes pour l'emploi rural et l'activité
économique.
a) Une activité
économique durable et rentable
l'exploitation des énergies renouvelables peut
contribuer au développement régional en injectant dans les
territoires ruraux une source de revenus précieuse et durable. Le Livre
Blanc « Energie pour l'avenir : les sources d'énergie
renouvelables » soulignent leur importance comme
élément de cohésion et de développement dans les
régions défavorisées (objectif 1 notamment, voir annexe
10) : « les fonds investis à l'échelle
régionale dans le développement des sources d'énergie
renouvelables pourraient contribue à élever les niveaux de vie et
les revenus dans les régions les moins favorisées,
périphériques, insulaires, isolées ou en
déclin»31(*).
b) La création
d'emplois
Comme nous l'avons vu précédemment, la
Commission s'est fixé pour objectif de doubler la part des
énergies renouvelables dans la consommation globale d'énergie
pour passer de 6% en 1997 à 12% en 2010. Le Livre Vert «
Energie pour l'avenir : les sources d'énergie
renouvelables » estime que cette évolution devrait donner
une impulsion nouvelle aux PME et exercera également des effets
bénéfiques sur l'emploi. Les biocarburants sont également
créateurs d'emploi dans les zones rurales et contribuent à
préserver le tissu rural en offrant de nouveaux débouchés
à la production agricole.
La qualité et le type des emplois
générés varient en fonction des caractéristiques de
chaque technologie considérée. Pour la biomasse, l'emploi se
concentre dans la production et la collecte des matières
premières. L'Association européenne pour la biomasse (l'AEBIOM)
pense que 1 milliard de postes pourraient être créés dans
ce secteur d'ici 2010 si le potentiel de la biomasse était pleinement
exploité. On prévoit également des exportations pour un
montant de 17 milliards d'euro, générant 350 000 emplois
supplémentaires.
De plus, l'agriculture reste un vecteur de la cohésion
économique et sociale. La tendance moyenne de l'emploi agricole
européen est clairement orienté à la baisse. Cette
diminution ne doit pas amener à penser que l'agriculture est
vouée à jouer un rôle secondaire dans le processus de
cohésion économique et sociale de certaines régions, en
particulier des régions dites rurales. Même devenus minoritaires
dans les campagnes, les agriculteurs restent les principaux gestionnaires du
territoire. Dès lors, l'emploi agricole détermine pour une large
part le niveau d'attractivité de ces régions, en terme de paysage
notamment.
Depuis longtemps, l'UE a pris conscience de ce rôle
essentiel de l'agriculture et encourage certaines activités de
diversification. Deux règlements en particulier tracent la voie. Le
Règlement (CEE) n° 2078/92 du Conseil, du 30 juin 1992, concerne
les méthodes de production agricole compatibles avec les exigences de la
protection de l'environnement ainsi que l'entretien de l'espace naturel dont
certains objectifs sont soumis à un régime d'aides :
· encourager l'entretien des terres agricoles et
forestières abandonnées là où cela s'avère
nécessaire pour des raisons écologiques de risques naturels ou
d'incendie, et prévenir de ce fait les risques liés au
dépeuplement des régions agricoles
· encourager le retrait des terres agricoles à
long terme à des fins environnementales
· encourager la gestion des terres pour l'accès du
public et les loisirs
De même, le Règlement (CEE) n° 2080/92 du
Conseil, du 30 juin 1992, instituant un régime communautaire d'aides aux
mesures forestières en agriculture vise à une utilisation
alternative des terres agricoles par le boisement et au développement
des activités forestières dans les emplois agricoles.
Les fonctions de diversification développées ces
dernières années sont loin d'être négligeables.
Elles constituent, sur un territoire donné, un nouvel
élément d'intégration sociale des actifs. Quatre domaines
semblent prendre une importance conséquente en matière de
créations d'emplois :
· la préservation des paysages, la protection des
zones naturelles de grande valeur et des habitats comme les zones humides, les
rivières et les zones protégées
· une exploitation durable de la forêt,
préservant la biodiversité et offrant d'autres fonctions (par
exemple, à caractère récréatif)
· le développement et l'utilisation de plantes
à but non alimentaire, par exemple pour des besoins industriels ou de
production d'énergie
· l'agriculture biologique
D'autres domaines sont porteurs d'une potentialité de
création d'emplois, et particulièrement dans les régions
rurales : le tourisme vert, la gestion des ressources patrimoniales, les
services rendus aux collectivités, etc. Pour exploiter ces
possibilités, les agriculteurs doivent mobiliser les autorités
régionales et locales, des entreprises, des O.N.G. et des financeurs.
Cette implication dans la gestion de l'environnement peut favoriser des
opportunités de création d'emplois et de revenus
complémentaires ou alternatifs. Afin de répondre à ces
demandes, l'emploi agricole a déjà commencé à
s'adapter dans certaines régions grâce notamment à
l'émergence de nouvelles formes d'emploi (associations, groupements
d'employeurs, etc.). Le développement de ces nouvelles activités
ne peut encore à l'heure actuelle être quantifié
précisément.
Le défi politique auquel l'Agenda 2000, dans sa partie
agricole et plus particulièrement développement rural, essaye de
répondre, est d'affaiblir ou même briser le lien entre exode
agricole et exode rural. La nouvelle réglementation augmente
considérablement les marges de liberté données aux
autorités nationales ou compétentes, pour mettre sur pied les
programmes les plus adaptés à la situation locale. A la demande
expresse du Conseil des Ministres, le champ d'application de la nouvelle
réglementation a été élargi à la
diversification des activités dans le domaine agricole ou proche de
l'agriculture et aux services de base nécessaires pour
l'économie et la population rurale.
Un projet visant à créer une centrale de
cogénération fonctionnant à la biomasse
génère plusieurs emplois permanents dans les activités
agricoles et/ou la collecte du combustible, ainsi qu'au moins un emploi
à temps partiel pour s'occuper de la chaudière et de
l'équipement de production.
3-
Un souci écologique
Le grand public préfère le développement
des énergies renouvelables à celui de toute autre source
d'énergie, essentiellement pour des raisons écologiques. En
effet, sous la pression des préoccupations écologiques, les
combustibles solides et le nucléaire amorcent tous les deux un
déclin dans la production d'électricité. En l'état
actuel des équipements et des technologies, la réduction
simultanée de ces deux sources énergétiques risque de
créer des tensions économiques et d'approvisionnement à
défaut d'une politique volontariste de gestion de la demande.
De plus, la qualité de l'air est, depuis quelques
années, une priorité politique de l'Union européenne et
elle le restera. En 1992, au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro,
l'Union s'est engagée à stabiliser en l'an 2000 ses rejets de CO2
au niveau de 1990. A Kyoto en 1998, elle a convenu d'une réduction de 8%
par rapport à ce niveau pour un ensemble de six gaz à effet de
serres, objectif à réaliser entre 2008 et 2012. Le protocole de
Kyoto devrait avoir de profondes conséquences sur la politique
énergétique des décennies à venir et notamment sur
l'utilisation des énergies renouvelables.
Tout indique donc que les énergies renouvelables
joueront un rôle grandissant dans notre approvisionnement
énergétique, la Commission européenne les ayant
jugées capables d'apporter une contribution significative à la
réalisation des objectifs de réduction des gaz à effet de
serre.
IV- Une énergie d'avenir
Jusqu'à maintenant, la promotion des énergies
renouvelables a fait l'objet de programmes variés, d'inégale
importance au niveau national et communautaire.
1-
Les programmes européens
Les Etats membres n'ayant que peu de moyens pour
réaliser des projets avec la biomasse pour combustible, ou en
règle générale toute autre forme d'énergie
renouvelable, les programmes européens sont essentiels dans cette
démarche.
a) La campagne pour le
décollage des sources d'énergie renouvelables
Le Livre blanc identifie trois secteurs, biomasse,
éolien, solaire, aux technologies éprouvées, qui sont
considérés comme essentiels pour atteindre l'objectif d'une part
de 12% des sources d'énergie renouvelables dans le bilan
énergétique, mais qui ont besoin d'une impulsion initiale pour
accélérer et améliorer leur pénétration sur
le marché, ce qui permettrait des économies d'échelle et,
par conséquent, une réduction des coûts. Une autre
priorité est d'intégrer les énergies renouvelables au sein
des communautés souhaitant que leur approvisionnement
énergétique soit exclusivement assuré par des sources
d'énergie renouvelables.
En ce qui concerne la biomasse, les objectifs de la campagne
pour le décollage sont les suivants :
· dix mille mégawatts thermiques
générés par des installations de
cogénération à partir de la biomasse
· un millions de logements chauffés par la
biomasse
· mille mégawatts générés par
des installations de biogaz
· cinq millions de tonnes de carburants liquides
La biomasse est une ressource répandue puisqu'elle
comprend, outre la biomasse ligneuse et les résidus de l'industrie de
transformations du bois, les cultures énergétiques, les
résidus agricoles et les effluents agroalimentaires, les lisiers ainsi
que la part organique des déchets urbains solides, les ordures
ménagères triées et les boues
d'épuration. La biomasse est une source
d'énergie polyvalente dans la mesure où elle peut produire, selon
les besoins, de l'électricité, de la chaleur ou du carburant.
Elle peut être stockée, à la différence de
l'électricité, de manière peu coûteuse et
généralement simple. De plus, la puissance des unités de
production peut varier fortement : de petites unités aux
unités produisant plusieurs
mégawatts. « L'objectif global d'une
pénétration de 12% des énergies renouvelables d'ici 2010,
énoncé dans le Livre Blanc, ne peut être atteint que
grâce à une utilisation importante de la
biomasse »32(*). C'est pourquoi, la partie de la campagne
consacrée à la biomasse revêt une importance significative,
la contribution globale de la campagne est estimée à environs
14,5 millions de tonnes équivalents pétrole, soit 16% de la
pénétration estimée de la biomasse en 2010 selon le Livre
Blanc. La campagne de décollage exigera des investissements d'environs
12,4 milliards d'euros. (Annexe 19)
En plus des objectifs dans les secteurs clefs définis
ci-dessus, la campagne pour le décollage des énergies
renouvelables se fixe également pour tâche, comme l'indique le
Livre Blanc, d'identifier « cent communautés » ayant
pour objectifs de se doter d'un approvisionnement énergétique
exclusivement assuré par les énergies renouvelables. Ce programme
des « cents communautés », dans sa version initiale
du Livre Blanc, a suscité un intérêt marqué dans
toute l'Union européenne et pourrait également constituer un
point de référence pour la mise en place d'un approvisionnement
énergétique décentralisé.
Pour optimiser le potentiel des technologies liées aux
sources d'énergies renouvelables, il convient de les utiliser
conjointement chaque fois que cela se justifie sur le plan de la
productivité, soit dans des systèmes intégrés pour
l'alimentation locale en électricité soit dans des
systèmes dispersés pour l'alimentation régionale. Il
existe un grand nombre de collectivités qui présentent des
caractéristiques très différentes en termes de taille, de
densité démographique, de niveau de vie, de conditions
climatiques, de styles de construction, de traditions culturelles, de richesses
énergétiques et, bien sûr, de systèmes
énergétiques. Les caractéristiques suivantes sont alors
importantes dans l'évaluation de la faisabilité d'une
intégration des sources d'énergie renouvelables :
· la densité de consommation
énergétique par unité de surface au regard des sources
d'énergie renouvelables disponibles
· présence et type d'infrastructure
énergétique
· structure de la consommation
d'électricité
On peut alors ensuite classer les communautés suivant
des critères de tailles et situation géographique :
· communautés urbaines, apport
solaire inférieur à la densité de consommation
énergétique, autres sources d'énergie renouvelables en
quantité réduite, exemples : groupes de bâtiments,
quartiers de zones résidentielles, villages, villes, grandes villes
· communautés rurales, apport
solaire proportionné à la densité de consommation
énergétique, autres sources d'énergie renouvelables (vent,
eau, biomasse) en quantité généralement significative,
exemples : petites zones rurales, provinces,
régions
· communautés isolées,
apport solaire plus important que la densité de consommation
énergétique ou proportionné à cette densité,
autres sources d'énergie renouvelables en quantité
généralement significative, pas ou peu d'interconnexion au
réseau électrique externe, exemple : zones isolées,
îles, zones autonomes33(*)
Les communautés candidates doivent élaborer le
plan qu'elles adopteront pour optimiser la pénétration des
énergies renouvelables. Elles doivent arrêter une stratégie
définissant un calendrier, des priorités et des partenaires
capables de mettre en oeuvre les actions requises et de surveiller leur
déroulement. Les collectivités locales et régionales,
ainsi que les centres d'énergie régionaux, ont un rôle
important à jouer dans la mise en oeuvre du programme. La
préférence doit être donnée aux activités
impliquant des combinaisons de plusieurs technologies, car de tels projets
doivent être de nature à couvrir toute la chaîne de
développement, de la conception à la réalisation. Les
coûts de cette initiative sont difficiles à chiffrer avec
précision en raison de l'ampleur et de la nature très diverse de
chaque action possible.
Comme l'indique le Livre Blanc sur les sources
d'énergie renouvelables, la campagne est destinée à
favoriser la mise en oeuvre de projets à grande échelle dans les
secteurs clefs des sources d'énergie renouvelables et à envoyer
des signaux clairs, encourageant l'exploitation accrue de ces derniers. Le
rôle de la Commission consistera à définir un cadre,
à apporter une assistance technique et financière le cas
échéant et à coordonner les actions. Le rôle des
Etats membres dans cette action sera déterminant : il leur
appartiendra de promouvoir les objectifs de la campagne et de coordonner les
actions au niveau national. Si le rôle du secteur public est essentiel,
le principal rôle de la campagne est toutefois d'aider et d'encourager le
secteur privé et d'engager toutes les parties intéressées
dans la promotion des énergies renouvelables (Annexe 19).
b) Altener II,
Leader +
Le programme ALTENER II 34(*), qui sera bientôt intégré au
programme-cadre dans le domaine de l'énergie, est le principal
instrument de soutient et de surveillance de la stratégie communautaire
en matière de sources d'énergie renouvelables et, par
conséquent, de la campagne pour le décollage des sources
d'énergie renouvelables. Les mesures de soutient de la campagne dans le
cadre du programme ALTENER consistent en un financement d'actions de
promotions. Les propositions reçues dans le cadre de l'appel à
projets 1998/1999 déboucheront sur un soutient communautaire de plus de
200 projets, nombre d'entre eux étant directement liés à
la campagne. Les fonds du programme ALTENER II ont permis de créer et
financer « AGORES », un centre virtuel d'information
essentiellement composé d'une base de données. Il est la
réponse de la Commission à l'opinion exprimée par le
Parlement européen à propos de la création d'un centre
d'informations unique sur les sources d'énergie renouvelables.
La nouvelle initiative communautaire de développement
rural est Leader+. La Commission européenne a adopté, le 14 avril
2000, une Communication aux Etats membres fixant les orientations pour la
nouvelle initiative communautaire concernant le développement rural,
Leader+, une des quatre Initiatives communautaires dans le cadre des Fonds
structurels pour la période 2000-2006. Les quatre Initiatives
bénéficieront au total de 5,35% des crédits des Fonds
structurels pour la période 2000-2006. Le montant
total de la contribution de l'Union européenne (UE)
pour Leader+ pour la période 2000-2006 sera de 2,020 milliards d'euros,
financé par le FEOGA-Orientation.
L'appellation "Leader+" insiste sur le fait qu'il ne s'agit
pas d'une simple continuation de Leader II mais d'une Initiative plus
ambitieuse qui vise à encourager et soutenir la réalisation de
stratégies originales de haute qualité pour le
développement rural intégré. Elle joue également
sur la coopération et l'établissement de réseaux entre
zones rurales. Toutes les zones rurales à l'intérieur de l'UE
seront éligibles sous Leader+.
2- Des exemples à suivre
Les exemples de centrales thermique ou de
cogénération fonctionnant à la biomasse sont multiples.
Beaucoup d'agriculteurs utilisent des combustibles biologiques et renouvelables
souvent de manière marginale et artisanale. Voici ici quelques exemples
des plus représentatifs de ce que l'on peut faire à plus grande
échelle.
a)
La centrale du Moule en Guadeloupe
Les sources d'énergie renouvelables peuvent constituer,
dans certaines régions isolées comme les îles, la seule
source de confort. En Guadeloupe, l'activité agricole principale est la
culture de la canne à sucre. La bagasse est le résidu du
procédé de la canne à sucre, c'est donc la fibre qui
subsiste après extraction du sucre. D'une tonne de canne, il subsiste
ainsi 320 kg de bagasse. La bagasse possède un pouvoir calorique
supérieur à celui de nombreux lignites exploités dans le
monde. Dix tonnes de bagasse équivalent à presque deux tonnes de
fuel lourd avec l'avantage d'être moins polluant et renouvelable sur un
cycle annuel.
La bagasse était déjà utilisée par
l'industrie sucrière traditionnelle dans les chaufferies pour produire
de la vapeur et même parfois de l'électricité, mais pour
son usage exclusif. L'application de techniques modernes permet de
dégager de gros excédents d'électricité sur les
besoins de l'autoconsommation. (Annexe 20)
La bagasse n'est pas disponible toute l'année et la
production de vapeur à partir de la bagasse coïncide par
définition avec le cycle sucrier. L'énergie produite est
très nettement supérieure au besoin des sucreries et elle doit
être mise à la disposition des Guadeloupéens. Par
conséquent, cette production doit s'insérer dans l'offre globale
continue d'énergie proposée par EDF (Electricité de
France). Il n'est pas pensable d'arrêter les autres centrales
électrique le temps de la saison sucrière pour les remettre en
route une fois la saison passée. Il est donc nécessaire d'offrir
une production à peu prés constante de courant électrique.
Il est cependant impossible de stocker la bagasse plus d'une semaine. Les
sucres qu'elle contient encore, même à faible dose après
leur extraction, provoquent une fermentation qui la rendrait inutilisable pour
une bonne combustion.
La construction d'une centrale électrique utilisant
prioritairement le résidu de canne à sucre, la bagasse, constitue
un élément essentiel du « programme gouvernemental
de consolidation et de développement de la culture de la canne en
Guadeloupe »35(*). La culture de la canne couvre 13 000 hectares, soit
43% des terres arables. La collecte dure quatre mois. Elle produit normalement
500 000 tonnes de canne, ce plan a été élaboré pour
redonner de l'oxygène à cette activité qui tendait
à décliner : 310 000 tonnes, seulement, ont
été produites lors de la campagne précédente cette
initiative.
La centrale joue un rôle décisif dans le
dispositif adopté. La sucrerie de Gardel concentre désormais le
traitement de toutes les cannes de l'Ile. Sans l'apport de la centrale, il
aurait fallu investir dans une nouvelle chaufferie. Selon les premières
indications, la production sucrière aurait d'ores et déjà
retrouvé son niveau habituel.
Par ailleurs, le rendement de l'installation a
considérablement augmenté. Si l'on compare l'ensemble de la
filière proposée par SIDEC36(*) avec les sucreries traditionnelles utilisant la
bio-combustion en autoconsommation, l'excédent est de 54mW pour 100 000
tonnes de sucre. Les centrales de cogénération peuvent atteindre
un rendement énergétique d'environs 89% contre à peine
plus de 40% pour une centrale fonctionnant au fuel ou au charbon.
a) Un
système de chauffage combiné biomasse-solaire à
l'échelle d'un village
A Deutsch-Tschantschendorf en Autriche, une coopérative
villageoise, créée au printemps 1993, met sur pied en octobre
1994 une station de chauffage central de 1100kW. L'alimentation est
assurée par du petit bois et de l'écorce provenant presque
exclusivement du nettoyage des forêts alentours. Le
système se combine avec 325m2 de panneaux solaires. Les
panneaux solaires fournissent de l'eau chaude aux vingt-neuf utilisateurs, en
particulier en été quand la chaudière n'est pas
allumée et apportent un supplément d'énergie le reste de
l'année. Le projet s'intègre dans un programme baptisé
« Région d'énergie renouvelable »37(*)et qui concerne
l'arrondissement de Güssing.
Les agriculteurs des villages du Burgenland, région
où se trouve le village de Deutsch-Tschantschendorf, ont une forte
tradition d'entraide familiale. Associations et coopératives sont
couramment créées pour soutenir des projets locaux. A
Güssing, chef-lieu d'environs 3000 habitants, la municipalité s'est
déclarée intéressée à créer dans le
château de la vieille ville un « centre pour l'énergie
renouvelable » qui jouerait le rôle d'agence régionale
de l'énergie. Les agriculteurs étaient intéressés
à tirer un supplément de revenu du nettoyage des forêts
mais le bois de chauffage n'est pas compétitif par rapport au mazout ou
à l'électricité. Le district et la région ont donc
décidé la création d'un système de protection et
d'aides financières :
· il n'y a pas et n'y aura pas de distribution de gaz
local
· puisque le bois et les copeaux importés de
Hongrie sont bien moins chers que ceux produits localement, le gouvernement
régional, qui finance en partie ces installation communales, impose un
prix minimum pour les copeaux provenant des forêts locales. Il fournit
aussi aux utilisateurs un crédit à taux d'intérêt
très bas (0,5% sur 10 ans) pour financer les dépenses
individuelles de connexion. De son côté, le Fonds
Fédéral pour l'écologie assure le contrôle et la
recherche scientifique.
En Autriche, l'histoire des stations collectives de chauffage
à la biomasse a commencé dans les années quatre-vingt. En
1990, la première station du Burgenland voit le jour sur l'initiative
d'une coopérative d'agriculteurs. Début 1993, deux habitants de
Deutsch-Tschantschendorf décident de recenser, en faisant du
porte-à-porte, toutes les personnes intéressées par
l'installation d'un système de ce genre.
Au coeur de la station, une chaudière de 1 100kW avec
deux réservoirs fonctionne environs sept mois et demi par an. Le bois
est entreposé prés de la station et broyé deux fois par an
par une dechiqueuteuse mobile. Les copeaux sont ensuite entreposés.
Toutes les une à quatre semaines, en fonction des besoins, une partie du
tas est versée dans un container d'où elle est transportée
automatiquement vers un séchoir puis dans la chaudière. La
chaudière est équipée d'un système
d'aération et brûle à haute température afin que la
combustion soit complète. La fumée est filtrée, les
résidus et les cendres pouvant servir d'engrais dans les champs.
La chaudière a une efficacité de 85%, les pertes
de distribution étant de 15%. Le rapport entre capacité de
l'installation et longueur du système montre que les habitants
dispersés ne doivent pas recourir à ces systèmes de
chauffage, les pertes étant trop importantes.
La première année, la coopérative a vendu
750 000 kWh à 0,04 euro/kWh, ce qui correspond au coût moyen de
production de kW à partir du mazout, la moins chère des
énergies fossiles.
L'amélioration du cadre environnementale que
l'initiative a apportée aux résidents permanents est un facteur
de stabilisation dans ce village où la tradition d'émigration est
ancienne.
b) «Biomass
Heating entrepreneur of the year 2000 », une compétition
nationale
Depuis les années quatre-vingt-dix, plusieurs communes
en Finlande ont commencé à investir dans des systèmes de
chauffage fonctionnant à la biomasse pour les collectivités,
telles que les écoles ou les maisons de retraite. En même temps,
des agriculteurs ont formé de nouvelles entreprises agricoles,
« heating entrepreneurs », qui fournissent de
l'énergie à partir du bois. Une « heating
entreprise » peut être une coopérative, une
société anonyme, un regroupement d'entreprise ou un individuel,
qui vend de l'énergie. Ces entreprises ont le plus souvent une
activité locale et le combustible principal est le bois. Le combustible
vient de la forêt de l'entreprise ou d'une forêt proche. Fin 1999,
environs quatre-vingt entreprises produisaient de l'énergie pour les
bâtiments municipaux ou des industries.
L'entreprise VTT Energy, principal partenaire de la
compétition, en coopération avec Motiva, centre d'informations de
l'énergie finlandais, et le ministère du commerce et de
l''industrie ont organisé une compétition national qui porte le
nom de : «Biomass Heating Entrepeneur of the year
2000 »38(*).
Cette compétition soutient l'entreuprenariat local,
l'utilisation du bois provenant de forêts proches comme combustible et la
création d'emplois, notamment en milieu rural.
L'objectif principal de cette compétition est de
promouvoir l'entreupenariat dans le domaine de l'énergie et de le mettre
au rang d'une véritable industrie. Cette industrie comporte certains
avantages :
· assurer une activité permanente aux agriculteurs
et aux exploitants forestier
· assurer l'entretien des forêts
· diminuer l'utilisation du mazout et de
l'électricité
· dynamiser l'économie locale
L'une des ambitions de cette compétition est
d'augmenter le nombre de plantes utilisables comme combustibles. Il existe pour
le moment 100 variétés de plantes énergétiques. La
compétition souhaite faire passer ce chiffre à 1 500 plantes en
dix ans.
Afin de trouver les meilleurs projets, VTT Energy a
suggéré a Motiva d'organiser une compétition nationale, la
première a eu lieu le 11 avril 2000, avec en même temps une
conférence. Cette compétition devrait avoir lieu pendant trois
ans.
3- Coûts et financement des projets
Cet objectif de doublement de la part des énergies
renouvelables dans le bilan énergétique européen
s'insère dans une stratégie de sécurité
d'approvisionnement et de développement durable. Il demande cependant un
effort important. Les investissements nécessaires pour atteindre cet
objectif ont ainsi été estimés par la Commission à
165 milliards d'euro entre 1997 et 2010.
Le coût de nombreuses techniques d'exploitation des
énergies renouvelables a fortement diminué ces dernières
années et il existe bien des cas où ces sources d'énergie
sont désormais concurrentielles, voire même constituent l'option
la plus économique.
Mais souvent, elles restent plus coûteuses que les
autres formes d'énergie notamment parce que le coût réel de
ces dernières n'est pas entièrement pris en compte. La recherche
des financements est donc une question cruciale.
Les activités de mise en valeur des énergies
renouvelables qui nécessitent une forte coopération entre les
entreprises rurales et des partenaires extérieurs à la
région, peuvent être particulièrement profitables pour un
territoire rural. Elles s'intègrent bien dans une stratégie de
développement durable et peuvent créer un effet de levier et
d'entraînement pour d'autres initiatives.
Les possibilités d'appui et de financement en
matière d'énergies renouvelables sont de plus en plus importantes
au niveau régional, national ou communautaire. Le Livre Blanc
précise : « dans le cadre de la future politique de
développement rural, la Commission encouragera les Etats membres et les
régions à accorder aux projets d'énergies renouvelables
une priorité supérieure au sein de leurs programmes en faveur des
zones rurales »39(*). L'ouverture à la concurrence des
secteurs du gaz et de l'électricité permettra aux producteurs
d'énergies renouvelables de vendre directement à la
clientèle.
La viabilité du projet d'énergie renouvelable
dépendra de la réponse à certaines questions clés
telles que le coût prévu pour la construction, comment
l'électricité sera vendue et à quel prix, comment le
projet sera financé et quel rendement peut être attendu de
l'investissement. Le coût de nombreuses techniques d'exploitation des
énergies renouvelables a fortement diminué ces dernières
années et les renouvelables deviennent concurrentiels. Certains
coûts sont inhérents à la préparation du projet que
celui-ci aboutisse ou non. Même si les résultats de l'étude
préliminaire sont positifs et que le projet est mis en oeuvre, les
dépenses ne seront normalement pas récupérées sous
forme de primes ou de subventions, mais par les bénéfices
à long terme de l'exploitation. Ces coûts inhérents sont
liés à l'identification du projet et au repérage du site,
à l'examen de pré-faisabilité, à l'étude de
faisabilité, aux négociations et à l'attribution des
contrats, aux procédures de contrôle et suivi du site.
De plus, s'attacher dès le départ à
définir les risques permettra aux parties impliquées de les
minimiser avant même que commence le projet. Il est important
d'identifier les risques spécifiques liés à chaque
étape et de les répartir de manière appropriée.
Parmi les risques les plus courants, on peut citer entre autre les
problèmes technologiques, le non-respect des délais de
construction, le mauvais fonctionnement de l'équipement, les
aléas du marché de l'énergie. Quantifier et
répartir les risques pour les réduire est souvent la
stratégie la plus efficace pour diminuer le coût des
assurances.
La plupart des projets d'énergie renouvelable
nécessitent des capitaux importants et requièrent un financement
conséquent bien avant le lancement des opérations. Il est peu
probable que ce financement pourra être entièrement disponible,
d'où un recours à l'emprunt. Malheureusement, les petits projets
peuvent éprouver des difficultés à intéresser
prêteurs et investisseurs. Le montage financier prend souvent beaucoup de
temps, temps généralement sous-estimé par les porteurs de
projets. D'après les informations recueillies auprès du
« Biomasse Info-Zentrum » de Stuttgart en
Allemagne40(*), même
si chaque projet est différent, on peut distinguer cinq voies possibles
pour accéder au financement :
· les économies personnelles, à l'exception
des micro projets, il est peu probable que les réserves d'un individu ou
d'une entreprise pourraient couvrir tous les coûts du projet
· les primes en faveur de l'innovation technologique
· les emprunts bancaires garantis sur avoirs
personnels
· le développement conjoint d'un projet avec un
partenaire financièrement solide
· le financement de projets avec des garanties
limitées aux flux de trésorerie futurs plutôt que
simplement sur les installations
Il existe aussi des sources de financement européennes.
Les principaux programmes de l'Union européenne qui appuient le
développement des énergies renouvelables sont :
· ALTERNER, ce programme,
géré par la Direction Générale de l'énergie
de la Commission européenne, vise à promouvoir l'utilisation des
sources d'énergie renouvelables en europe. De type indicatif, il
prévoit des actions pilotes pour créer ou développer les
infrastructures d'exploitation des énergies renouvelables, des actions
de promotion et de diffusion, des actions ciblées visant à
faciliter l'accès aux marchés et à encourager les
investissements, des mesures de suivi et d'assistance. Aucune aide
financière n'est en principe octroyée à des projets
individuels, la coopération transnationale est un critère
essentiel
· 5ème Programme-cadre de
recherche, de développement technologique et de démonstration
1998-2002, il prévoit des financements pour des projets de RDT
(recherche, développement et technologie) et ne constitue donc pas un
instrument approprié pour la plupart des situations rurales. La
dimension transnationale est nécessaire, de même que l'utilisation
d'une technologie pré-compétitive. Le concours financier est
limité à 35% pour les projets de démonstration (50% pour
les projets de RDT). Ce nouveau programme remplace les programmes THERMIE et
JOULE mis en oeuvre dans le cadre du 4ème programme-cadre
· Autres dispositifs communautaires,
d'autres programmes communautaires s'intéressent à la biomasse,
dont FAIR qui vise à promouvoir la recherche en agriculture et
sylviculture (y compris en matière de biomasse) et aussi LIFE, qui
s'attache à l'impact environnemental d'une série
d'activité parmi lesquelles l'agriculture et l'industrie
forestière. On peut en outre faire appel dans certains cas aux
programmes SAVE (utilisation rationnelle de l'énergie) et SYNERGIE (aide
au renforcement de la coopération énergétique
internationale)
Certains fonds destinés au développement rural
au titre de l'objectif 1 et de l'objectif 3 ( Annexe 10) ont aussi
été utilisés pour des projets d'énergie
renouvelable.
Les dispositifs nationaux peuvent également financer
les projets d'énergie renouvelables. De nombreuses possibilités
de financement en faveur des énergies renouvelables existent dans les
Etats membres et régions. Il faut préciser que les
réglementations destinées à stimuler le secteur des
énergies renouvelables varient fortement d'une région à
l'autre.
5- Les obstacles au développement des
renouvelables
a)
Obstacles à la production
Quelle que soit la source d'énergie renouvelable
considérée, il y a des obstacles d'ordre structurel au
développement. Le système économique et social a
été conçu et développé de façon
centralisée autours des énergies conventionnelles, comme le
charbon, le pétrole, le gaz naturel et le nucléaire, et surtout
autours de la production électrique.
Mais le problème le plus important est d'ordre
financier. Certaines énergies renouvelables ont besoin d'investissement
de départ importants, comme le charbon, le pétrole et le
nucléaire en ont bénéficié auparavant. Le Livre
vert de la Commission41(*)
suggère une des possibilités de financement des renouvelables.
Les sources d'énergie les plus profitables, le nucléaire, le
pétrole, le gaz, pourraient être soumises à une forme de
contribution au développement des énergies renouvelables. Cette
contribution pourrait être une taxe qui financerait un fonds
régional ou national pour les investissements de départ
nécessaires.
Enfin, le problème des réglementations freine
également le développement des énergies renouvelables. Il
s'agit d'essayer d'harmoniser les règlements d'urbanisme et d'occupation
des sols afin de donner la priorité à la production de
renouvelables. Il est assez paradoxal de constater qu'au début du
développement du nucléaire, les populations n'avaient pas pu
faire opposition à l'installation d'un réacteur nucléaire
alors qu'aujourd'hui elles sont en mesure d'entraver le développement
des installations pour les renouvelables.
De plus, contrairement à la plupart des énergies
renouvelables, la biomasse se caractérise par des coûts
d'exploitation élevés et une consommation de combustible
importante. L'approvisionnement en combustible est donc crucial pour
rentabiliser les projets. La distance avec le lieu d'utilisation et la
fiabilité de l'approvisionnement sont des paramètres importants.
Le type de carburant choisi peut jouer également un grand rôle, de
même que la technologie mise en oeuvre et les caractéristiques du
territoire des projets.
La viabilité économique des projets exploitant
la biomasse s'est nettement améliorée dans de nombreux pays au
cours des dernières années ; des pays comme l'Autriche et le
Danemark en font un usage considérable depuis des années.
Les risques associés à l'exploitation de la
biomasse concernent le transport du combustible et des déchets, les
variations calorique du combustible, le stockage de celui-ci, la
défaillance d'un fournisseur (généralement un
cultivateur), les maladies ou les impondérables climatiques.
b)
Obstacles à l'utilisation
Dans l'Union européenne, la part des biocarburants est
encore faible, elle s'élève à 0,15% de la consommation
totale des huiles minérales combustibles en 1998. L'obstacle principal
à leur utilisation est le différentiel de prix avec le carburant
fossile qui varie pour l'instant de 1,5, pour le bio diesel, à 4 pour
les produits hors taxes. Dans le cadre de l'objectif de doublement de la part
des énergies renouvelables pour 2010, la Commission a
évalué dans son Livre blanc de 1997 sur les sources
d'énergies renouvelables42(*), la contribution de la bioénergie à 7%
de la consommation totale d'ici 2010. Il était alors souligné
qu'une telle augmentation ne pourrait avoir lieu que si les conditions
suivantes étaient réunies :
· les Etats membres devraient s'engager de façon
ferme à atteindre l'objectif ambitieux et réaliste du Livre blanc
pour l'année 2010, soit 7% des biocarburants et de fixer un objectif de
20% pour 2020 pour l'ensemble des carburants de substitution
· l'écart entre les prix des biocarburants et ceux
des produits concurrents devrait être réduit par des mesures qui,
dans un premier temps, pourraient être d'ordre fiscal
· les compagnies pétrolières devraient
s'engager à faciliter leur distribution à grande échelle
dans le cadre d'accords volontaires plutôt que dans celui de
réglementation communautaire
· la recherche dans ce domaine devrait être
intensifiée
V- Les perspectives d'élargissement : l'ouverture
aux PECO
1- La situation énergétique
Les pays candidats ne se distinguent pas de l'Union au regard
de l'évolution à long terme de leur consommation même s'ils
accusent actuellement un retard certain en économies d'énergies.
Toutefois, la période de crise dépassée, ils semblent
soumis à une pression plus forte de la croissance de la demande
d'énergie en raison, notamment, d'une croissance économique
à l'horizon 2010 qui sera sensiblement plus élevée que
celle attendue dans les Etats membres (entre 3 à 6% par an face à
celle de l'Union de 2 à 4% par an). Cette période de transition
pourrait être une opportunité pour ces pays de moderniser leurs
systèmes énergétiques. La croissance de la demande
énergétique des transports sera encore plus grande. Après
l'élargissement, l'Union devra assurer la mobilité de plus de 170
millions d'habitants supplémentaires sur un territoire accru de 1,86
millions de km2. Compte tenu de l'écart de
développement ave l'Union, on peut s'attendre à une forte
dynamique de rattrapage, selon les tendances actuelles, on prévoit ainsi
une croissance économique des pays candidats deux fois supérieure
à celle de l'Europe des 15, soit environ de 5 à 6% par an au
cours des dix prochaines années. Son corollaire est l'augmentation
prévisible de la demande de transport.
La consommation de toutes énergies confondues des PECO
est de 285 millions de tonnes équivalent pétrole, pour une
production de 164 millions de tonnes équivalent pétrole.
2- La coopération énergétique
internationale
Après la crise de 1973, ce sont les Etats-Unis qui
prirent la décision de réunir à Washington, en
février 1974, une conférence dont les travaux aboutirent à
la conclusion de l'Accord international sur l'énergie et à la
création auprès de l'OCDE de l'agence internationale de
l'énergie. Signé le 18 novembre 1974, par les pays membres de
l'OCDE, l'Accord sur un programme international de l'énergie est
entré en vigueur le 19 janvier 1976. Il s'agit d'un vaste programme de
coopération qui vise à assurer, en cas de crise, un niveau commun
d'autonomie des approvisionnements en pétrole et à mettre en
oeuvre un programme de coopération à long terme en vue de
réduire la dépendance à l'égard des importations de
pétrole et à promouvoir les relations de coopération
entre pays producteurs et pays consommateurs.
Plus prometteuse paraît être la charte
européenne de l'énergie, qui établit les principes, les
objectifs et les moyens d'une coopération paneuropéenne dans le
domaine de l'énergie. Signé le 17 décembre 1991 à
La Haye par presque tous les pays européens ainsi que par la
Communauté, les Etats-Unis, le Canada et le Japon, la charte est en fait
un code de bonne conduite. Cette coopération paneuropéenne est
aidée par le programme PHARE destiné aux pays de l'Europe
centrale et orientale et par le programme TACIS, applicables aux Etats
indépendants de l'ancienne Union soviétique. Les programmes
d'assistance technique dans le domaine de l'énergie couvrent la
conception et la planification de la politique énergétique de ces
pays, l'offre et la demande énergétique, le système de
tarification et des prix, les économies d'énergie,
l'interconnexion des réseaux Est-Ouest, la formation, la protection de
l'environnement, la restructuration de l'industrie énergétique et
la sécurité nucléaire. Dans ce contexte, un accord a
été conclu entre la CE et la Pologne dans le domaine
pétrolier43(*).
L'énergie et la sécurité nucléaire figurent aussi
dans les accords européens conclus avec les PECO en préparation
de leur adhésion à l'UE. Plusieurs centres
énergétiques, créés dans les PECO grâce aux
programmes communautaires, servent de points de contact entre les
opérateurs économiques de ces pays et de l'industrie de l'UE.
3- Le rôle de la diversification
énergétique
Ces dernières années, la demande en
électricité a augmenté plus rapidement que toutes les
autres formes d'énergie. Les perspectives de croissance des pays
candidats sont plus élevées encore que celles des Etats membres.
L'électricité devrait augmenter de 3% par an44(*) d'ici 2020. Dans les pays
candidats, le taux de remplacement ou la modernisation des capacités de
production électrique, difficile à évaluer, devraient
être importants en raisons de l'obscôlenscence d'une partie
importante du parc. En principe, le parc de centrales thermiques, dont la
capacité est pour l'heure excédentaire, devrait être
largement modernisé et une partie des centrales thermiques
alimentées aux combustibles solides est susceptible d'être
remplacée par des centrales à gaz. Toutefois, un
renchérissement des prix du gaz sur le marché international
pourrait freiner les décisions d'investissement et favoriser le
maintient d'une part des combustibles solides et du nucléaire dans ces
pays.
Le développement du nucléaire est
conditionné par les efforts consentis en matière de
sûreté dans les pays concernés. On observe que dans les
pays candidats, la part du nucléaire diminue dans le mix
énergétique et passerait de 15% actuellement à 8,1% vers
202045(*).
Les énergies renouvelables comme le bois de chauffage
ou l'hydroélectricité occupent une place modeste dans nos
économies. Elles représentent une part plus significative dans
les pays candidats.
CONCLUSION
Le cadre communautaire est plutôt propice à la
mise en place des énergies renouvelables à un niveau largement
supérieur à celui qu'elles connaissent actuellement. En effet,
aussi bien la politique énergétique européenne que la
politique agricole commune prévoit une plus grande place pour la
biomasse, tant au niveau de l'utilisation dans le marché
intérieur de l'énergie que dans la culture ou la collecte.
La situation européenne est inquiétante, l'Union
européenne est de plus en plus dépendante
énergétiquement et son agriculture va mal. La demande et les
besoins en énergie ne font qu'augmenter et le monde agricole est en
pleine mutation. Les structures changent et réduisent le nombre
d'emploi, aggravent la situation économique des agriculteurs et des
personnes vivant de l'agriculture. La biomasse apparaît alors comme une
solution, un remède à ces deux maux. Elle semble être la
culture idéale pour remédier aux problèmes de l'emploi
dans les zones rurales et une solution pour diminuer la dépendance
énergétique.
Les objectifs sont clairs et ne semblent pas trop utopiques
puisque plusieurs pays ont déjà mis en place des structures
industrielles utilisant la biomasse comme source d'énergie, aussi bien
de chaleur que d'électricité. L'Union européenne a
instauré des programmes d'aide afin de stimuler l'utilisation de cette
source d'énergie renouvelable, les coûts des techniques
d'utilisation de la biomasse étant très élevés. Ce
qui constitue un obstacle à la production et toute chose étant
égale, un obstacle à l'utilisation, le prix à la
consommation étant lui-même élevé.
Malheureusement, l'ouverture aux pays candidats ne constitue
aucune perspective d'amélioration de la situation
énergétique et agricole. Ils sont, tout autant que l'Union
européenne, dépendant énergétiquement et leur
agriculture va, elle aussi subir des modifications en vue de l'adhésion
à l'Union européenne. Cependant leur part d'utilisation des
énergies renouvelables, notamment de la biomasse, constitue une part
plus significative que dans l'Europe des quinze.
Quelques-uns uns des problèmes écologiques les
plus simples ont été résolus. Les problèmes du
futur sont beaucoup moins facilement compris, moins facilement
maîtrisés. Ces problèmes sont les conséquences
naturelles d'une société où les individus et les groupes
ne tiennent pas compte des incidences de leurs actions sur l'environnement,
d'une société qui agit toujours comme si les ressources de la
terre étaient indéfiniment renouvelables. Or le
développement durable est un « développement qui
répond aux besoins actuels sans compromettre la capacité des
futures générations à répondre à leurs
propres besoins »46(*).
Les actions d'aujourd'hui dicteront la qualité de
l'environnement et le développement durable économique. Aucun
pays ne peut atteindre seul le développement durable, mais l'Union
européenne espère pouvoir présenter des modèles de
comportement durable qui seront des modèles utiles pour la collaboration
entre Etats.
L'énergie est primordiale pour le développement
économique et social, mais sa production et sa consommation peuvent
avoir une incidence considérable sur l'environnement. La biomasse est
une ressource largement répandue, dont la valorisation présente
le double intérêt d'exploiter une importante source
d'énergie renouvelable et de contribuer aux efforts entrepris pour faire
face aux changements climatiques, à la dépendance
énergétique et au développement rural.
Moulins à eau, à vent, bois de feu, traction
animale, bateaux à voile : les énergies renouvelables ont
largement contribué au développement de l'humanité depuis
la nuit des temps. Elle constituait une activité économique
à part entière, notamment en milieu rural où elles
étaient aussi importantes et aussi diversifiées que la production
alimentaire. L'une des caractéristiques de la révolution
industrielle, le remplacement des énergies renouvelables traditionnelles
par les fossiles (charbon d'abord, pétrole plus tard), gomma ce
rôle. Ce n'est qu'en entrant dans le XXe siècle que les
énergies renouvelables ont perdu leur primauté... avant de la
retrouver au XXIème ?
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont
participé à ce travail passionnant en m'écoutant, me
conseillant et en m'encourageant, en m'ouvrant leurs portes et parfois aussi
leurs souvenirs, et en acceptant de bien vouloir se prêter au rituel des
entretiens en ce mois de juillet 2001.
Je voudrais ainsi saluer M. Luc-Dominique Bernard pour ses
conseils méthodologiques.
J'aimerais également dire un grand merci à tous
ceux qui ont eu la gentillesse de m'accorder un peu de leur temps, de leur
savoir, de leur expérience, à savoir : Mme Catherine
Gabillard du CIELE (centre d'information sur l'énergie et
l'environnement) pour ses références documentaires, Mme Beatriz
Yordi de la Commission européenne (direction générale
transport et énergie), M. Alain van Leckwyck du LIOR International (the
leading information reference in sustainable technologies), Nelly Bandarra
Jazra de la Commission européenne (direction générale de
l'agriculture dans la direction développement rural), Mme Irmeli
Mikkonen de MOTIVA (Finnish Energy Information Centre for Energy Efficiency and
Renewable Energy Sources), M. Frédérique Boulbes, technicien
agricole à la coopérative agricole de Loulay en France, M. Guy
Fichet, agriculteur en Deux-Sévres, ainsi qu'à Oliver Hess pour
le soutient technique et matériel.
Je regrette de n'avoir pu avoir de contact avec l'ADEME et
l'AEBIOM que j'ai pourtant sollicité plusieurs fois, leur point de vue
sur cette question m'aurait été utile.
Je tiens également à signaler que
« l'énergie la moins polluante est celle que l'on ne
consomme pas »47(*).
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22/09/99
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de la DG Environnement N°4, octobre 2000
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de la DG Environnement N°5, novembre 2000
- L'environnement pour les Européens, magazine
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Tribune du 24/11/00
- Neue Studie zeigt tatsächliche Kosten der
Stromerzeugung in Europa, Luxembourg Wort-La voix du Luxembourg,
06.08.01
Ouvrages
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Energiewirtschaft und rationelle Energianwendung, Stuttgart, 2000
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- Réforme de la PAC: Développement rural, DG
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renouvelables, sources de développement durable », Commission
européenne, AEIDL 1999
- Traités de Rome, Maastricht et Amsterdam, Edition
1999
- L'union européenne et l'environnement, Commission
européenne, Commission Européenne, Publication Officielle,
octobre 1997
ANNEXES
ANNEXES
Annexe 1: EU energy import
dependency, EU-15 (1995-2020)
|
|
|
%
|
|
|
1995
|
2000
|
2010
|
2020
|
Total
Energy
|
46.4
|
47.6
|
55.0
|
63.4
|
Solid fuels
|
39.5
|
46.7
|
52.8
|
67.8
|
Liquid fuels
|
72.9
|
74.4
|
81.7
|
86.1
|
Natural gaz
|
39.9
|
39.5
|
52.4
|
67.3
|
Sources : PRIMES in Economic foundations for energy
policy , European commission
Annexe 2: Article [39]33 TCE
ARTICLE 39
1. La politique agricole commune a pour but:
a) d'accroître la productivité de l'agriculture
en développant le progrès technique, en assurant le
développement rationnel de la production agricole ainsi qu'un emploi
optimum des facteurs de productions, notamment de la main d'oeuvre
b) d'assurer ainsi un niveau de vie équitable à
la population agricole, notamment par le relèvement du revenu individuel
de ceux qui travaillent dans l'agriculture
c) de stabiliser les marchés
d) de garantir la sécurité
d'approvisionnement
2. d'assurer des prix raisonnables dans les livraisons aux
consommateurs Dans l'élaboration de la politique agricole commune et des
méthodes spéciales qu'elle peut impliquer, il sera tenu
compte :
a) du caractère particulier de l'activité
agricole découlant de la structure sociale de l'agriculture et des
disparités structurelles et naturelles entre les diverses régions
agricoles
b) de la nécessité d'opérer graduellement
les ajustements opportuns
c) du fait que, dans les Etats membres, l'agriculture constitue
un secteur intimement lié à l'ensemble de l'économie
ARTICLE 33
(Sans modification)
Annexe 3 : Part des
énergies renouvelables dans la consommation d'énergie primaire de
l'UE (en %)
Estimations EurObserv'ERv
Annexe 4 : La part des sources d'énergie
renouvelables (SER) dans la consommation et la production d'énergie
(en Mtep)
|
1989
(UE-15)
|
1996
(UE-15)
|
% 89-96
|
1996
(USA)
|
Consommation d'énergie intérieure brute
(CEIB)
|
1312,1
|
1425,1
|
8,6%
|
2135,0
|
dont production
d'énergie primaire (PEP)
|
721,2
|
766,8
|
6,3%
|
|
PEP en % de la CEIB
|
55%
|
54%
|
-2%
|
|
dont contribution des SER
|
64,3
|
75,1
|
17%
|
114,8
|
SER en % de la CEIB
|
5%
|
5%
|
8.
|
5%
|
SER en % de la PEP
|
9%
|
10%
|
10%
|
|
Sources: Eurostat, AIE
Annexe 5 : Ventilation de la contribution des sources
d'énergie renouvelables
(en Mtep)
|
1989
(UE-15)
|
1996
(UE-15)
|
% 89-96
|
1996
(USA)
|
Contribution des SER don't
:
|
64,3
|
75,1
|
17%
|
114,8
|
biomasse/déchets
|
40,1
|
46,7
|
17%
|
70,7
|
% de biomasse/déchets
|
62%
|
63%
|
|
62%
|
énergie hydraulique
|
21,9
|
24,9
|
14%
|
30,2
|
% d'énergie hydraulique
|
34%
|
33%
|
|
26%
|
énergie géothermique
|
2,2
|
2,7
|
23%
|
13,5
|
% d'énergie géothermique
|
3%
|
4%
|
|
12%
|
énergie éolienne
|
0,046
|
0,418
|
809%
|
0,293
|
% d'énergie éolienne
|
0,1%
|
0,6%
|
|
0,3%
|
énergie solaire
|
0,144
|
0,298
|
107%
|
0,078
|
% d'énergie solaire
|
0,2%
|
0,4%
|
|
0,1%
|
Sources: Eurostat, AIE
Annexe 6 : La production d'énergie à
partir du bois-énergie dans les pays de l'Union européenne en
1999
Pays
|
Production
Chaleur
|
Production
électricité
|
Total en GWh
en 1999
|
France
|
106 906
|
2 019
|
108 925
|
Suède
|
68 443
|
11 727
|
80 170
|
Italie
|
76 100
|
750
|
76 850
|
Autriche
|
26 800
|
1 500
|
28 300
|
Danemark
|
7 100
|
500
|
7 600
|
Allemagne
|
14 000
|
195
|
14 195
|
Finlande
|
49 500
|
7 000
|
56 500
|
Reste de l'UE
|
86 020
|
7 480
|
93 500
|
Total UE
|
434 869
|
31 171
|
466 040
|
Estimations EurObserv'Er
Annexe 7 : Production d'énergie à partir
de biogaz dans l'Union européenne
Pays
|
Production en GWh en 1999
|
Espagne
|
13 900
|
Suède
|
1 360
|
France
|
665
|
Danemark
|
572
|
Italie
|
495
|
Autriche
|
368
|
Finlande
|
120
|
Allemagne
|
1 760
|
Reste de l'UE
|
2 965
|
Total UE
|
22 205
|
Estimations EurObserv'ER
Annexe 8 : Comparaison de la tendance actuelle avec les
objectifs du Livre Blanc pour la production de biocarurant dans l'Union
européenne
Estimations EurObserv'ER
Annexe 9 : Les objectifs européens de
développement de la biomasse à l'horizon 2003 et 2010
Applications
|
Objectifs
2003
|
Objectifs
2010
|
10 000 MWth générés par des installations de
cogénération-biomasse
|
4,3Mtep
|
26Mtep
|
1 000 000 de logements chauffés par biomasse
|
4,5Mtep
|
Non disponible
|
1 000 MW d'installation biogaz
|
2,25Mtep
|
15Mtep
|
5 millions de tonnes de biocarburants liquides
|
3,95Mtep
|
18Mtep
|
Estimations EurObserv'ER
Annexe 10 : les objectifs du FEOGA
Objectif 1
Développement et ajustement structurel des régions
en retard de développement (135,9 milliards d'euros)
|
· régions dont le PIB par habitant est
inférieur à 75% de la moyenne communautaire ;
· régions finlandaises et suédoises
concernées par l'ancien Objectif 6 (développement de zones
très peu peuplées)
· régions ultra périphériques
(départements français d'outre-mer, les îles Canaries, les
Açores et Madère)
|
Objectif 2
Reconversion économique et sociale des zones en
difficulté structurelle (22,5 milliards d'euros)
|
Zones industrielles Les zones
éligibles de niveau
NUTS
III48(*) respectent
les trois conditions suivantes :
· un taux de chômage supérieur à la
moyenne communautaire ;
· un pourcentage d'emploi industriel supérieur
à la moyenne communautaire
· un déclin de l'emploi industriel
Zones rurales Les zones éligibles de
niveau
NUTS III
respectent deux des quatre critères couplés suivants :
· une densité de population inférieure
à 100 habitants au Km² ou un taux d'emploi agricole égal ou
supérieur au double de la moyenne communautaire
· un taux de chômage supérieur à la
moyenne communautaire ou une diminution de la population.
Zones urbaines Les zones éligibles
répondent à l'une des 5 conditions suivantes :
· un taux de chômage de longue durée
supérieur à la moyenne communautaire;
· un niveau élevé de pauvreté ;
· un environnement particulièrement
dégradé ;
· un taux de criminalité élevé ;
· un faible niveau d'éducation.
Zones dépendantes de la
pêches Les zones éligibles doivent avoir à la
fois un taux d'emploi important dans le secteur de la pêche et une baisse
significative de l'emploi dans ce secteur.
Autres zones (maximum 50% dans chaque Etat
concerné) L'éligibilité à l'Objectif 2
s'étend à :
· certaines zones contiguës à des régions
éligibles à l
'Objectif
1 ou aux zones industrielles et rurales de l'Objectif 2 ;
· des zones rurales connaissant un vieillissement
significatif ou une diminution importante de la population agricole ;
· des zones confrontées à des problèmes
structurels graves ou un taux de chômage élevé suite
à la restructuration d'une ou plusieurs activités
déterminantes dans les secteurs agricole, industriel ou de services.
|
Objectif 3
Adaptation et modernisation des politiques et systèmes
d'éducation, de formation et d'emploi (24,05 milliards d'euros)
|
La réglementation prend en considération l'ensemble
des politiques, pratiques et besoins des Etats membres en fonction de leur plan
national pour l'emploi. Pour le période 2000-2006, l'Objectif 3 couvre
donc une large gamme d'interventions visant :
· la promotion des politiques actives du marché du
travail pour combattre le chômage ;
· la promotion de l'accessibilité au marché du
travail avec une attention particulière pour les personnes
menacées d'exclusion sociale ;
· le renforcement de l'employabilité grâce aux
systèmes d'éducation et de formation continue ;
· la promotion des mesures pour anticiper et faciliter
l'adaptation aux mutations économiques et sociales ;
· la promotion de l'égalité des chances pour
les hommes et les femmes.
· Les mesures de l'Objectif 3 couvre l'ensemble du
territoire européen ; dans les régions de l'Objectif 1, elles
sont intégrées dans la programmation avec les autres mesures de
développement et d'ajustements structurels.
|
Annexe 11 : La part du nombre d'emplois dans
l'agriculture sur le nombre total d'emploi, exprimés en pourcentage, en
1997
Source : Eurostat
Annexe 12 : L'évolution de l'emploi dans le
secteur de l'agriculture et de l'agro-alimentaire, exprimé en millions
de personnes, pour l'UE, de 1983 à 1997
Données manquantes : NL : 1984 et 1986
Source : Eurostat
Annexe 13 : L'évolution du nombre d'exploitation
et de la main d'oeuvre agricole non familiale, exprimé en pourcentage,
entre 1990 et 1995
EL, E, IRL et I : nombre d'exploitations en 1993 au lieu de 1995,
IRL et I : main-d'oeuvre agricole non familiale en 1993 au lieu de 1995, A,
FIN, S, UK : données non disponibles
Source : Eurostat
Annexe 14: La superficie agricole consacrée aux
productions non alimentaires dans l'UE, exprimé en milliers d'hectares,
par campagne annuelle
|
UE-12
|
UE-15
|
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
Cultures non alimentaires
|
952
|
1026
|
1227
|
1192
|
1177
|
1310
|
1430
|
1524
|
1685
|
Coton
|
352
|
311
|
397
|
383
|
423
|
473
|
502
|
510
|
508
|
Coton (enquête structure des exploitations)
|
272
|
-
|
-
|
357
|
-
|
441
|
-
|
|
|
Lin
|
79
|
55
|
44
|
52
|
89
|
104
|
132
|
133
|
166
|
Chanvre
|
4
|
5
|
5
|
7
|
8
|
10
|
14
|
23
|
42
|
Graines de lin oléagineux
|
42
|
121
|
265
|
205
|
88
|
125
|
171
|
224
|
314
|
Blé(1)(2)
|
131
|
133(e)
|
142(e)
|
150
|
160
|
180
|
175
|
205
|
245
|
Maïs(1)(2)
|
240
|
269(e)
|
246(e)
|
250
|
265
|
265
|
265
|
265
|
245
|
Pommes de terre(1)(2)
|
84
|
109(e)
|
105(e)
|
119
|
120
|
120
|
140
|
133
|
133
|
Betterave sucrière(3)
|
20
|
23(e)
|
23(e)
|
26
|
24
|
33
|
31
|
31
|
32
|
Cultures non alimentaires sur terres
gelées
|
-
|
-
|
-
|
242
|
707
|
1045
|
672
|
393
|
417
|
Graines de colza
|
-
|
-
|
-
|
172
|
479
|
825
|
571
|
311
|
354
|
Graines de tournesol
|
-
|
-
|
-
|
32
|
138
|
144
|
89
|
82
|
61
|
Graines de lin
|
-
|
-
|
-
|
22
|
59
|
28
|
0
|
0
|
0
|
Céréales
|
-
|
-
|
-
|
9
|
16
|
18
|
18(e)
|
18(e)
|
18(e)
|
Betterave sucrière
|
-
|
-
|
-
|
1
|
6
|
6
|
12(e)
|
12(e)
|
12(e)
|
Plantes à courte rotation
|
-
|
-
|
-
|
0
|
0
|
14
|
18
|
18
|
19
|
Plantes médicinales
|
-
|
-
|
-
|
4
|
6
|
6
|
6(e)
|
6(e)
|
6(e)
|
Autres
|
-
|
-
|
-
|
2
|
3
|
4
|
4(e)
|
4(e)
|
4(e)
|
TOTAL des cultures non
alimentaires
|
952
|
1026
|
1227
|
1434
|
1884
|
2351
|
2090
|
1917
|
2105
|
% de cultures non alimentaires sur terres
gelées
|
-
|
-
|
-
|
17%
|
38%
|
44%
|
32%
|
21%
|
20%
|
(1) en dehors du régime de gel des terres de 5
ans (2) dans le cadre du régime des restitutions pour
l'amidon (3) dans le cadre du régime des restitutions
pour le sucre utilisé dans l'industrie chimique (e)
estimation
Sources: DG VI, Eurostat
Annexe 15 : La ventilation de la contribution de la
biomasse
(en Mtep)
|
1989
|
% SER
|
1996
|
% SER
|
% 89-96
|
Biomasse/déchets dont
:
|
40,1
|
62%
|
46,7
|
62%
|
17%
|
bois pour les ménages
|
21,1
|
33%
|
22,5
|
30%
|
7%
|
bois pour l'industrie
|
8,3
|
13%
|
7,2
|
10%
|
-13%
|
centrales électriques
|
5,9
|
9%
|
9,1
|
12%
|
54%
|
déchets solides urbains
|
3,6
|
6%
|
5,1
|
7%
|
42%
|
biogaz
|
0,7
|
1%
|
1,4
|
2%
|
100%
|
chauffage urbain
|
0,4
|
1%
|
1,3
|
2%
|
225%
|
biocombustibles liquides
|
0
|
0%
|
0,1
|
0%
|
-
|
Source: Eurostat
Annexe 16 : données détaillées
concernant la production de bois de chauffage (UE-15)
en milliers de m (EQ) pour UE-15
|
1991
|
1993
|
1994
|
1995
|
% 91-95
|
Production de bois de chauffage
|
29 129
|
33 600
|
34 413
|
33 845
|
16%
|
Balance commerciale avec les pays tiers
|
- 827
|
- 560
|
- 471
|
- 388
|
47%
|
Degré d'auto-approvisionnement
|
97%
|
99%
|
99%
|
99%
|
2%
|
Source: Eurostat
Annexe 17 : Evolution de l'exploitation des sources
d'énergie renouvelables sur les terres gelées
(en milliers d'ha)
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
Total des terres gelées consacrées aux
cultures non alimentaires
|
237
|
677
|
1050
|
945
|
dont cultures pour les biocombustibles
liquides
|
199
|
594
|
945
|
700
|
dont cultures pour la combustion directe
|
1
|
1
|
14
|
N/D
|
Sources: DG VI
Annexe 18 : Estimation indicative du financement public
pour la campagne de décollage des sources d'énergie renouvelables
(1999-2003) dans l'UE
Secteurs clés de la campagne
|
Investissement total estimé (milliard
d'euros)
|
Fourchette de financement (%)
|
Taux moyen de financement (%)
|
Estimation indicative du financement public total
(milliards d'euros)
|
Systèmes photovoltaïques (UE)
|
2,85
|
35-80
|
45
|
1,2825
|
Systèmes photovoltaïques dans les pays en
développement49(*)
|
(2,45)
|
-
|
-
|
-
|
Capteurs solaires
|
4,7
|
0-30
|
15
|
0,705
|
Turbines éoliennes
|
10,1
|
10-40
|
20
|
2,02
|
Biomasse (production combinée chaleur-
électricité)
|
5,5
|
20-60
|
30
|
1,65
|
Chauffage domestique
|
4,4
|
0-20
|
10
|
0,44
|
Biogaz
|
1,2
|
20-40
|
25
|
0,3
|
Biocombustible
|
1,25
|
30-70
|
50
|
0,625
|
Total
|
30,05
|
-
|
-
|
7
|
Sources : Campagne pour le décollage des sources
d`énergie renouvelables
Il ressort de ces calculs qu'un financement public indicatif
de 7 milliards d'euros sur la durée de la campagne serait
nécessaire pour susciter l'investissement total de 30 milliards d'euro
qui doit être réalisé pour atteindre les objectifs
Annexe 20 : Schéma
de fonctionnement de la Centrale Thermique du Moule
Sources : ADEME
* 1 N. Moussis, Accès
à l'Union européenne, p 340
* 2 Journal Officiel L69 du
30.04.1964
* 3 N. Moussis, Accès
à l'Union européenne, p345
* 4 ibid p 351
* 5 Livre vert pour une
stratégie communautaire, « Energie pour l'avenir: les sources
d'énergie renouvelables », p 3
* 6 Gilbert Noël, la
Politique Agricole Commune, document délivré aux
étudiants d'Euro 3404
* 7 Réforme de la
PAC : une politique de l'avenir, document de la Direction
Générale de l'agriculture
* 8 Economic foundations for
energy policy, European Commission, 1999
* 9 l'intensité
énergétique est un indicateur de consommation d'énergie
rapporté au PIB
* 10 Livre vert pour une
stratégie communautaire, « Energie pour l'avenir : les
sources d'énergie renouvelables », Commission
européenne, p 6
* 11 ibid, p 6
* 12ibid, p9
* 13document internet,
www.bpamoco.com/worldenergy
consulté le 15.04.01
* 14 Livre vert pour une
stratégie communautaire, « Energie pour l'avenir :les
sources d'énergie renouvelables », p 31
* 15 COM(2000) 279 du
10.05.2000, «Directive on the promotion of electricity from renewable
energy sources in the internal electricity market», European parliament
and Council
* 16 COM(97) 599 du
26.11.1997 « Energie pour l'avenir : les sources
d'énergie renouvelables » - Livre blanc établissant une
stratégie et un plan d'action communautaire, Commission
européenne
* 17 EurObserv'ER, le
baromètres des énergies renouvelables, revus Systèmes
Solaires N°137 - 2000, p.60
* 18 cet objectif est
défini dans le Journal Officiel des Communautés
Européennes C241 du 25 septembre 1986
* 19 Livre Vert pour une
stratégie communautaire, Energie pour l'avenir : les sources
d'énergie renouvelable, p 47
* 20 document internet,
http://www.quidfrance.com,
consulté le 6 mars 2001
* 21 document internet,
http://www.greenpeace.fr/campagnes/energie/biomasse2.htm,
consulté le 6 mars 2001
* 22 La
cogénération : c'est la production simultanée
d'électricité et de chaleur. La cogénération peut
être réalisée à partir de tout combustible. Les gaz
provenant de la combustion sont utilisés pour entraîner une
turbine et ainsi produire de l'électricité. Les rendements
globaux dépassent souvent 80%.
* 23 ces chiffres sont extraits
d'un article de l'Encyclopedia Universalis sur la biomasse :
http://sfp.in2p3.fr/debat/debat_energie/intro/node13.html,
consulté le 6 mars 2001
* 24 EurObserv'ER, le
baromètre des énergies renouvelables, Système
solaire N° 137 - 2000, p58
* 25 Livre vert pour
une stratégie communautaire, « Energie pour l'avenir :
les sources d'énergie renouvelables », p 13
* 26 document internet,
www.ocde.org//agr/ministerial/min981f.pdf,
consulté le 15.04.01
* 27 Définition du Petit
Robert illustré, les cultures ligneuses « sont les cultures
qui proviennent du bois », p 840
* 28 COM(97) 599 final du
26.11.1997, « Energie pour l'avenir : les sources
d'énergie renouvelables » - Livre blanc établissant une
stratégie et un plan d'action communautaire, Commission
européenne, p7
* 29 Définition du Petit
Robert illustré : « de la famille de
l'amidon », p 50
* 30
Règlement (CEE) N° 1765/92 du Conseil (article 7
(4)). Le règlement (CEE) N° 334/93 du Conseil fournit une liste
exhaustive des matières premières et des produits finis
susceptibles de bénéficier du régime d'aide.
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* 31 COM(97)599 final du
26.11.1997, « Energie pour l'avenir : les sources
d'énergie renouvelables » - Livre blanc établissant une
stratégie et un plan d'action communautaire, Commission
européenne, p 15
* 32 Document des services de
la commission, Campagne pour le décollage des sources d'énergie
renouvelable, p 18
* 33 ibid, p 5
* 34 Décision du Conseil
concernant un programme pluriannuel pour la promotion des sources
d'énergie renouvelables dans la Communauté ( ALTENER II)
(98/352/CE) Journal Officiel L159/53 du 03.06.98
* 35 document internet,
http://www.ademe.fr/guadeloupe/Bagcharb.htm, consulté le 06.03.01
* 36 leader mondial de la
technologie bagasse-charbon et spécialiste de la
cogénération dans l'industrie.
* 37 Document internet, Rural
Europe,
http://www.rural-europe.aeidl.be,
consulté le 20.02.01
* 38 Document internet, Agores,
http://www.agores.org/CTO/Catalogue_Summaries/Biomassheat.pdf,
consulté le 06.03.01
* 39 COM(97)599 final du
26.11.1997, « Energie pour l'avenir : les sources
d'énergie renouvelables » - Livre blanc établissant une
stratégie et un plan d'action communautaire, Commission
européenne, p 26
* 40 document internet,
www.biomasse-info.net,
consulté le 14.04.2001
* 41 Livre vert pour une
stratégie communautaire, « Energie pour l'avenir : les
sources d'énergie renouvelables », Commission
européenne
* 42 COM(97) 599 du 26 novembre
1997, « Energie pour l'avenir : les sources d'énergie
renouvelables » - Livre blanc établissant une stratégie
et un plan d'action communautaire, Commission européenne
* 43 COM(97) 391
* 44 European Energy Outlook to
2020: chiffres sur base de 7 pays d'Europe Centrale à l'exclusion de la
Bulgarie, la République slovaque et la Roumanie
* 45 Ce taux tient compte
à la fois de la croissance de la demande et des prévisions de
fermeture et de modernisation des centrales nucléaires, Livre
vert pour une stratégie communautaire, « Energie pour
l'avenir : les sources d'énergie renouvelables », p31
* 46 Rapport de la Commission
mondiale sur l'environnement et le développement (Commission
Brundtland)
* 47 Document internet,
ww.ciele.org, consulté le 06.03.01
* 48 La nomenclature des
unités territoriales statistiques (NUTS) a été
créée par l'Office européen des statistiques Eurostat afin
de disposer d'un schéma unique et cohérent de répartition
territoriale. Il existe 1093 territoires de niveau NUTS 3
* 49 Soutient apporté
principalement sous forme de prêts
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