L'IMPACT ECONOMIQUE LOCAL DE L'AEROPORT
ROISSY CHARLES DE GAULLE
INTRODUCTION
I. AEROPORT ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE : APPROCHE
THEORIQUE
ET METHODOLOGIQUE
L'aménagement du système
aéroportuaire : constitution d'un pôle de développement
économique
L'aéroport : un enjeu économique à
tous les niveaux
1. Un développement économique dominé
par la volonté de l'Etat
2. Un outil pour le développement régional
3. Une préoccupation majeure pour les
collectivités locales
4. Un secteur au service d'entreprises performantes et
modernes
II. L'AEROPORT ROISSY-CHARLES DE GAULLE :
DESCRIPTION D'UN EQUIPEMENT D'EXCELLENCE
Les infrastructures aéroportuaires
1. Les aérogares
2. Les zones de fret
B. La plate-forme multimodale
1. La desserte routière et autoroutière
2. La gare d'interconnexion TGV
C. Des zones d'accueil pour les activités
économiques
1. Accueil des activités tertiaires de hautes
technologies
2. Accueil des activités de fret
III. L'INFLUENCE ECONOMIQUE DE L'AEROPORT
ROISSY-CHARLES DE GAULLE SUR SON ENVIRONNEMENT
A. Le pôle de Roissy : un puissant pôle
économique local
1. Démographie et emplois (plate-forme et pôle)
2. Attraction vis-à-vis des entreprises et agrandissement
du marché du travail
3. Opportunités économiques pour les communes
(développement local)
B. Une proximité géographique
dominée par de fortes disparités économiques
1. Le secteur de l'Est du Val d'Oise : un espace en mutation
2. Le sud de l'aéroport : un espace fortement
développé
3. L'Est de l'aéroport : un impact économique
quasi inexistant
C. Projets d'Aménagement pour une optimisation des
capacités économiques
autour de l'aéropôle
1. Le Triangle de Gonesse
2. Agrandissement du Parc des Expositions et de Paris Nord II
3. Aménagement d'un cadre de vie général
attractif
4. Une desserte routière de meilleure qualité
et la mise en place de nouveaux
moyens de transport
CONCLUSION
Bibliographie
INTRODUCTION
Depuis son inauguration en 1974, l'aéroport Roissy-CDG
est l'atout de l'Ile de France dans la compétition que se livrent les
grands aéroports européens pour être parmi les grandes
portes d'entrée, "gateway", du trafic international aérien.
Aujourd'hui, l'aménagement de l'aéroport de
Roissy-CDG répond à un objectif clair : faire de Roissy-CDG la
principale porte d'entrée aérienne en Europe, parce que
l'aéroport est désormais un élément d'insertion
dans les échanges mondiaux grâce à la facilité et la
rapidité de ce moyen de transport.
L'aéroport est effectivement aujourd'hui un moyen de
pénétration de l'économie mondiale dans l'économie
régionale voire nationale.
La plate-forme aéroportuaire de Roissy-CDG et
l'ensemble du complexe intermodal d'échanges (air, rail, route)
représentent ainsi pour l'Ile de France et pour l'ensemble du pays un
outil technique très performant à l'échelle internationale
par sa qualité et ses capacités de développement.
Depuis les années 1980, l'idée s'est ainsi
imposée que cet équipement d'excellence pouvait constituer un
moteur privilégié pour le développement économique
régional car l'aéroport entrait dorénavant en ligne de
compte pour le choix des localisations d'entreprises internationales.
Les aéroports et leurs abords sont devenus de
véritables relais non seulement pour l'hôtellerie, mais aussi pour
les secteurs de haute technologie. Roissy-CDG est aujourd'hui entouré de
sièges de filiales, de parcs d'activités pour haute technologie
à vocation internationale.
Pour faire de Roissy-CDG un pôle de développement
économique international attractif, l'Etat qui
gère souverainement les transports, se doit également
d'insérer l'aéroport dans son environnement, c'est à dire
ancrer l'aéroport dans son tissu économique et social.
Le secteur de Roissy-CDG a ainsi connu une importante
évolution qui a transformé la Plaine de France en un patchwork
périurbain. C'est aujourd'hui un secteur sensible en fort
développement et demain un des pôles majeurs de
développement de l'Ile de France.
Le secteur de Roissy-CDG représente aujourd'hui le
premier pôle d'emplois de la banlieue nord de Paris, c'est un pôle
de développement à vocation internationale offrant un ensemble de
parcs d'activités, d'équipements, de structures d'accueil
matérialisant la grande porte d'entrée internationale en
Europe.
L'aménagement de ce pôle de développement
économique articulé autour de l'aéroport est aussi la
condition de l'exploitation et de la mise en valeur des ressources locales.
Les transports marquent l'espace, le structurent, ils
commandent la localisation des hommes et des activités. Ainsi
l'aménagement de l'aéroport de Roissy-CDG provoque sur son
territoire de profondes mutations économiques.
L'étude de l'aéroport de Roissy-CDG dans son
environnement est pluridisciplinaire, telle que l'est l'étude des
transports en général.
Les infrastructures de transport s'inscrivent dans une logique
de transformation sociale, économique, et urbaine de l'espace.
L'aménagement des transports met en valeur une stratégie globale
d'aménagement qui prend en compte les différents enjeux
environnementaux, humains, économiques, sociaux, spatiaux.
Les collectivités locales concernées subissent
alors les évolutions ou bien profitent des opportunités qui
s'offrent à elles.
Le pôle de Roissy-CDG se replace dans ce contexte
même s'il répond à une situation et à un enjeu
spécifiques, l'aménagement de Roissy-CDG est la seule
réponse à court terme à la croissance du trafic
aérien, il répond à un enjeu économique national et
international.
L'impact économique local de l'aéroport de
Roissy-CDG résulte donc d'une stratégie de développement
amorcée par le pouvoir étatique.
· Mais comment l'Etat a-t-il pu constituer un pôle
de développement d'envergure internationale autour d'un aéroport
isolé dans une plaine céréalière?
· Quelles sont les conditions nécessaires
à la constitution d'un pôle émetteur de croissance autour
d'infrastructures de transport aérien?
· Est-ce que la seule présence d'infrastructures
de transport suffit-elle à générer une croissance
économique?
· Quels sont les effets enregistrés autour de
l'aéroport de Roissy-CDG?
· Quel est le rôle des collectivités
locales au sein d'un aménagement aussi important que celui de
Roissy-CDG?
Pour répondre à ces questions, nous
étudierons dans un premier temps les rapports entre aéroport et
développement économique où il sera démontré
comment une infrastructure aéroportuaire peut devenir un pôle de
développement économique.
On définira également dans cette partie, au sein
des institutions françaises, les différents acteurs
concernés par ce développement économique.
Nous procéderons ensuite à la description de
notre secteur d'étude en commençant par la plate-forme
aéroportuaire et tous ses équipements puis nous
détaillerons le secteur de Roissy-CDG, les effets d'une grande
infrastructure de transport aérien au niveau local.
I. AEROPORT ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE :
APPROCHE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
D
epuis les années 1980, on assiste à une
transformation de l'appareil productif dans laquelle les fonctions de
production et de services industriels et tertiaires sont remplacés par
des fonctions de distribution et d'échanges qui, à l'approche du
marché unique et de la mondialisation, deviennent le moteur en terme de
croissance d'emplois et de locaux d'activités.
Avec la mondialisation des échanges et de
l'économie, les voies aériennes sont le moyen le plus efficace de
communication.
Les aéroports représentent alors de
véritables relais commerciaux pour les sociétés
internationales car ils favorisent largement la politique des flux tendus dans
les relations interentreprises.
A. L'aménagement du système
aéroportuaire : constitution d'un pôle de développement
économique
Le transport aérien répond à une nouvelle
stratégie d'entreprises. A côté des activités
aéroportuaires obligatoires (zones de fret, aérogares), de plus
en plus d'entreprises nationales ou internationales tournés vers les
échanges s'implantent sur ou au voisinage des grandes plates-formes
aéroportuaires. Le transport aérien constitue un vecteur
fondamental de pénétration commerciale.
La mondialisation de l'économie influence les
déplacements à longue distance, provoque une croissance des
relations interentreprises, une forte progression des activités de
service et une dispersion des entreprises individuelles.
Tous ces facteurs d'intensification des échanges
internationaux, d'intégration des préoccupations logistiques dans
les stratégies de production ou dans les stratégies commerciales
des entreprises font que le transport du commerce extérieur est devenu
un élément capital pour la compétitivité
économique.
Les transports aériens ont donc un poids
économique et un rôle stratégique importants dans
l'économie.
L'aéroport est un élément d'insertion
dans les échanges mondiaux : le transport aérien contribue par sa
rapidité à l'expansion internationale des entreprises tout en
rationalisant leur technique de gestion. De nombreuses entreprises souhaitent
donc implanter sur un aéroport, soit leur siège social, soit leur
direction à l'exportation.
Les ZALA (Zones d'Activités Liées à un
Aéroport) sont alors des centres de gestion, d'entreposage, de
manutention, de logistique des échanges, de transaction mais aussi des
parcs de bureaux et de conseil.
Pour répondre aux nouvelles stratégies des
entreprises, les autorités aéroportuaires lancent des programmes
de construction de bureaux "intelligents" de haut de gamme dont la
diversité des produits offerts visent à attirer les entreprises
internationales prestigieuses, des sociétés locataires à
forte valeur ajoutée et des sièges sociaux. Les grands
aéroports développent ainsi leurs capacités d'accueil et
de gestion aussi bien dans le domaine du tertiaire supérieur que dans
celui du fret et du transport de passagers.
Ces parcs d'affaires sont des lieux dotés de
système de communication et d'information par satellites. Ils permettent
aux entreprises dont les activités sont basées sur les
échanges d'être connectées à tout moment aux centres
décisionnels du monde entier.
La proximité d'un équipement
aéroportuaire est devenu essentielle pour les entreprises
« high tech » dans la mesure où le transport
aérien est devenu l'unique moyen de déplacement des hommes
d'affaires sur de grandes distances. Par conséquent les aéroports
fournissent des lieux de rencontre pour hommes d'affaires pressés
arrivant du monde entier. Ces hommes d'affaires se déplacent
d'aéroport en aéroport, y tenant leur réunion de travail
dans des locaux loués à cette fin.
Dans un système économique où le temps
représente de l'argent, des lieux de rencontres multiples permettent aux
hommes d'affaires et aux industriels d'éviter les pertes de temps de
l'accès aux centres des villes.
Dans le domaine du fret, les aéroports s'efforcent de
développer au mieux l'intermodalité du transport afin d'assurer
une connexion facile et très rapide entre les types de transport de
fret. Ils doivent avoir la possibilité d'implanter des activités
liées à une gestion compétitive du fret, des zones
d'entreposage et des bureaux.
L'aéroport tend ainsi à devenir un centre
logistique international performant (traiter comme un tout la circulation et le
stockage des matières, sorte de tertiarisation du transport dans
laquelle l'informatique et la télématique rendent possible une
utilisation plus judicieuse des infrastructures), un complexe
d'activités tertiaires situé sur un noeud de communication
très dense : un véritable pôle industrialo-tertiaire.
L'aéroport apparaît comme la promotion d'un noeud
de communication multimodal exceptionnel attractif pour les entreprises.
Par ailleurs, l'image de marque des espaces est de plus en
plus prise en compte par les entreprises quand elles cherchent à
s'implanter. Un environnement de qualité est une condition
impérative pour les entreprises internationales : l'entreprise a besoin
de donner d'elle-même une image de qualité et de modernisme,
facteur objet de succès commercial.
Les autorités aéroportuaires tentent ainsi de
donner un environnement de qualité (aménagement paysager et
urbanisme moderne) à leur plate-forme. Les aéroports offrent un
cadre de vie symbolique par leur modernité et attirent dans ce sens des
entreprises chères, concurrentes sur le marché mondial du
travail.
Pour être performants, attractifs et surtout
compétitifs, les grands aéroports internationaux doivent
posséder plusieurs équipements complémentaires et d'autres
atouts :
· la qualité des transports terrestres
· des infrastructures de télécommunication
performantes
· la présence d'un environnement professionnel
performant et prestigieux
· la qualité de l'habitat, du cadre de vie, des
loisirs et de l'environnement essentiels pour les cadres supérieurs.
· une fiscalité intéressante ainsi que le
coût d'une main d'oeuvre dynamique et abondante
Ces critères qualitatifs sont très importants
car la localisation près d'un aéroport pour
bénéficier spécifiquement de son usage, n'intéresse
qu'un panel restreint d'entreprises.
On assiste donc à l'installation
d'établissements sans liens directs avec le transport aérien.
C'est là que le pôle de développement agit : le transport
aérien n'est plus le facteur d'attraction, c'est le potentiel
économique du site, l'image, la présence d'entreprises
prestigieuses qui crée un marché économique plus vaste.
Véritables noeuds de communication, les
aéroports sont des pôles ou des outils de développement
économiques et entrent dans des logiques urbaines. Dans un contexte de
mondialisation de l'économie, l'importance des plates-formes
aéroportuaires est évidente, à la fois comme porte
d'entrée-sortie de territoires et comme lieux de polarisation et de
développement économique. Lieux de passage, lieux de travail,
lieux attractifs, les grands aéroports font l'objet
d'aménagements permanents aussi bien en leur sein qu'en
périphérie.
Les aéroports cherchent constamment à
développer leurs capacités pour augmenter leur trafic afin
d'augmenter l'attraction de leur pôle d'activités car plus le
trafic traité est important, plus les potentialités d'accueillir
des hommes d'affaires et des entreprises sont importantes et plus l'influence
économique du pôle est forte.
L'importance du pôle de développement
dépend en effet de l'importance du trafic : l'activité
aéroportuaire entraîne avec elle tout un territoire puisqu'un
emploi naît en dehors du site à chaque création de poste
interne. Comme chaque million de passagers supplémentaires
génère plus de 1000 emplois et que la croissance de ce trafic est
constante, le développement économique ainsi suscité
devient considérable.
Le territoire bénéficie aussi de ce
phénomène : un grand nombre de sociétés s'y
installent pour profiter de la proximité de ce carrefour aérien
dynamique. Le développement du système aéroportuaire
amplifie ses propres retombées économiques (emplois, flux
monétaires) et exerce une fonction d'aménagement constituant un
pôle attractif pour l'économie locale. Le secteur est alors
attractif aussi bien pour les grandes entreprises internationales que pour les
PME-PMI qui font gain du dynamisme du site et contribuent à
l'agrandissement du marché du travail.
La présence des PME, par ailleurs, est très
importante car elles sont la base du tissu productif régional et local.
Elles symbolisent un atout précieux pour les grandes entreprises car
elles constituent la richesse d'un environnement économique dans
l'espace, un support économique diversifié.
Les aéroports ont donc désormais une vocation
nouvelle, celle de porte d'agglomération et de porte régionale
sur l'extérieur, la vitrine internationale d'une métropole.
L'aéroport représente la volonté d'assurer à la
région une desserte aérienne de qualité et de contribuer
au développement du rayonnement international de ses activités.
Cependant, il est nécessaire de rappeler que le
développement économique autour de l'aéroport ne se
produit que s'il existe sur le site d'autres facteurs majeurs de
développement auxquels l'aéroport apporte de surcroît une
image valorisante.
La présence d'une infrastructure de transport est une
condition nécessaire mais non suffisante au développement
économique. La "qualité" des hommes et de leurs relations
prévaut sur les infrastructures et les équipements. Si
l'aéroport peut être l'élément initiateur du
développement, il ne peut le réaliser seul.
Les atouts nécessaires au développement
économique autour d'un site aéroportuaire (cités
précédemment) sont les conséquences non de
l'infrastructure seule, mais aussi du comportement des autorités
publiques cherchant à aménager et mettre en valeur le site. Les
aéroports sont donc un nouveau concept d'intercommunication et de
localisation des entreprises : le terme "d'aéroville" leur est
souvent attribué et met en valeur l'émergence de nouveaux
pôles prenant place sur des plates-formes aéroportuaires c'est
à dire un secteur où l'on peut faire l'objet d'un projet de
développement urbain et tertiaire à partir d'un potentiel
aéroportuaire, d'un noeud de communication multimodal.
Cet interport valorise le site aéroportuaire et lui
donne une valeur urbaine nouvelle. L'aéroville est comme son nom
l'indique une ville offrant autour de l'aéroport :
· des capacités d'accueil des entreprises
· un centre d'expositions
· des capacités hôtelières de grand
standing
· un centre de télécommunications
international
qui feront de l'aéroville une Z.T.A (Zone de
Télécommunications Avancée), mais aussi un centre
commercial luxueux, des équipements de loisirs, autres critères
de localisation des entreprises internationales.
L'aéroville est un secteur dans lequel la vie
professionnelle et sociale peut se dérouler sans quitter le
périmètre de l'aéroport. Cependant, le concept
d'aéroville est contesté en raison des lacunes existantes,
à savoir l'absence totale des résidences, l'absence de vie
sociale extra professionnelle et la sous-estimation des nuisances sonores.
Les caractéristiques de ces nouveaux pôles
industrialo-tertiaires se retrouvent dans plusieurs grands aéroports
internationaux. Même si les phénomènes observés
diffèrent géographiquement, on trouve dans l'environnement des
aéroports des activités tertiaires supérieures telles que
centres décisionnels des entreprises, services sociaux, centres
d'expositions, salles de congrès, de formations et de conférences
et centre logistique international.
Près de l'aéroport de Heathrow à Londres,
par exemple, se situe la prestigieuse opération de Stockley Park,
à dix minutes au nord de l'aéroport et sur un noeud de transport
routier avec un axe qui rejoint directement le centre de Londres. Le but de
l'opération est d'attirer des directions internationales et des
sièges sociaux internationaux d'entreprises industrielles et de services
dans un parc d'affaires de grande qualité, avec des espaces paysagers de
qualité.
CARTE N°1 : STOCKLEY PARK , DES LOCAUX
D'ACTIVITÉS À FAIBLE DENSITÉ INSÉRÉS DANS UN
CADRE PAYSAGER EXCEPTIONNEL ARTICULÉ AUTOUR D'UN GOLF 18
TROUS.
CARTE N°2 : STOCKLEY PARK À
PROXIMITÉ IMMÉDIATE DE L'AÉROPORT D'HEATHROW ET D'UN AXE
DE COMMUNICATION RELIANT RAPIDEMENT LE CENTRE DE LONDRES .
Près de l'aéroport de Schipol, à
Amsterdam, se trouve la ville nouvelle de Hoofddorp avec des parcs d'affaires
aux bureaux « intelligents » dominés par la
distribution et les compagnies aériennes. On y trouve un grand nombre de
sièges internationaux notamment dans les parcs d'affaires de Transpolis
et Commerce Center.
A Francfort, le Francfurt Airport Centre (FAC) regroupe 31000
m² de bureaux, un centre d'expositions permanentes. Le centre de
conférence constitue le succès du FAC grâce à des
rencontres de petits groupes d'affaires entre deux vols. Le FAC est de plus
très facilement accessible : seule une passerelle sépare le
centre du terminal.
L'aéroport de Francfort se situe sur un noeud routier
important où se situe une véritable ville logistique :
Kelsterbach. C'est un centre logistique international très important
séparé de l'aéroport en raison de la saturation spatiale
de la plate-forme, mais qui a permis à Francfort d'être leader en
Europe dans le transport aérien du fret.
A cinq kilomètres de l'aéroport se situe
également le pôle d'affaires de Niederrad qui accueille de
nombreux sièges sociaux d'entreprises internationales ayant des filiales
à l'étranger.
SCHEMA N°1 : LE FRANKFURT AIRPORT CENTER
COTOIE HOTELS ET TERMINAUX AEROPORTUAIRES ET ACCUEILLE LES HOMMES D'AFFAIRES
PRESSÉS DANS DES SALLES DE REUNION.
Carrefours de communication attractifs pour les entreprises,
les aéroports deviennent de plus en plus des pôles importants de
développement économique. Les autorités
aéroportuaires accompagnent le développement de leurs
capacités d'accueil par la réalisation d'opérations
immobilières qui offrent une gamme de produits très
diversifiés allant des entrepôts aux immeubles intelligents
groupés autour des téléports.
L'aéroport international représente donc
désormais un enjeu économique très important non seulement
pour les entreprises mais aussi pour les collectivités pour qui
l'aménagement de la plate-forme aéroportuaire représente
un enjeu économique et territorial certain.
B. L'aéroport : un enjeu économique
à tous les niveaux
L'aéroport représente donc un enjeu
économique très important. C'est un secteur qui va faire l'objet
d'un projet de développement économique et urbain à partir
du potentiel aéroportuaire.
Le transport aérien devient donc un outil
privilégié d'aménagement territorial de l'Etat et de la
Région mais aussi des collectivités locales qui cherchent
grâce à la proximité du pôle économique
à développer leurs ressources (dans toutes ses composantes).
L'intersection entre le développement local et l'aménagement du
territoire réside dans le fait qu'ils cherchent tous les deux à
influencer la localisation des entreprises et celle de l'emploi afin d'agrandir
leurs ressources. L'aéroport est donc concerné par tous les
échelons de l'administration territoriale.
Il sera fait dans cette partie, l'étude de
l'organisation spécifique des collectivités territoriales autour
de l'aéroport Charles de Gaulle.
1. Un développement économique dominé
par la volonté de l'Etat
L'aéroport international constitue désormais une
fonction économique nationale et internationale, il symbolise la porte
d'entrée européenne et internationale où figurent :
· l'accueil des visiteurs et des hommes d'affaires
étrangers
· un centre d'affaires et de rencontres
internationales
· une zone d'implantation d'entreprises
étrangères ou françaises ayant une forte activité
exportatrice
· une vitrine de la technologie et du savoir-faire
français
· un centre logistique international
Paris est en effet, dans le réseau mondial
aérien, une remarquable porte d'entrée en Europe et un atout pour
la France et le Grand Bassin parisien. Le Schéma Directeur de l'Ile de
France, a affirmé le rôle de l'aéroport Roissy-CDG dans
l'objectif d'ambition européenne qui a été retenu par
l'Etat.
Avec onze millions d'habitants, près de cinq millions
d'emplois et une production de l'ordre de 1700 millions de francs, l'Ile de
France constitue un puissant pôle de développement
économique. Entre l'Europe du nord et du sud, elle est un lieu
d'échanges privilégié innervé par un réseau
de communication dense (routes, chemins de fer (TGV),air).
De plus, l'aéroport Roissy-CDG est reconnu comme le
seul aéroport français à disposer d'espace pour se
développer et constituer ainsi un atout pour l'essor en Ile de France
des activités et services de haute valeur ajoutée.
La desserte aérienne de la région capitale est
donc d'un intérêt économique vital. Le pôle de
Roissy-CDG est reconnu par l'Etat comme un site stratégique de tout
premier ordre, un élément d'insertion économique dans les
échanges mondiaux. Le transport aérien international acquiert
donc un poids économique et un rôle stratégique importants
dans l'économie nationale :
ð il facilite le commerce extérieur et surtout les
exportations
ð il réalise des économies de devises
ð il assure le développement de branches
industrielles liées aux transports
ð il crée des emplois dans les activités de
transport et celles qui lui sont liées et dans les industries en
amont
Bref, il permet la réalisation d'une croissance
économique.
L'aménagement aéroportuaire révèle
donc un enjeu particulièrement important pour l'économie
française.
L'Etat qui est meneur de jeu de l'économie de son pays
(il est censé apporter les solutions optimales pour la
collectivité) est alors tout spécialement intéressé
par le développement de ce pôle qui permettrait de réaliser
une croissance économique au sein de sa région la mieux
équipée.
L'Etat est seul responsable de l'augmentation des
capacités en pistes et en aérogares, de la recherche d'une
amélioration de leur accessibilité par l'interconnexion des
réseaux de transports rapides et urbains sur le site, élargissant
ainsi leur rôle régional, national et européen. Dans les
pays à économie de marché, l'intervention de l'Etat est
capitale : un des domaines privilégiés d'intervention du pouvoir
concerne la réalisation des infrastructures, il en est le
propriétaire (ou l'actionnaire). L'Etat peut agir sur la localisation
des entreprises par l'intermédiaire des infrastructures de transport. Il
est l'acteur principal dans l'aménagement d'infrastructures de transport
visant à amorcer le développement d'un pôle
d'activités de si grande envergure.
Rappelons que l'enjeu européen conféré
à ce grand aéroport international répond également
à une stratégie économique d'avenir. En effet, les Etats
de l'Union Européenne perdront leur spécificité
économique, et s'unifieront en matière de politique fiscale,
monétaire et budgétaire. Les personnes, les capitaux et les
services seront de plus en plus mobiles et ressentiront moins les
frontières. Alors, de plus en plus, la bonne dotation en infrastructures
d'un pays deviendra un atout économique encore plus important, avec un
effet de localisation préférentielle par rapport aux autres pays.
Ainsi, dans un marché communautaire dont les règles de
fonctionnement échapperont de plus en plus aux Etats, la politique
d'infrastructures risque de devenir une des rares armes économiques dont
ils puissent disposer à leur gré et qui présentera pour
eux d'autant plus d'intérêts qu'elle est efficace.
Ainsi , en raison de leur rôle stratégique,
les aéroports ont souvent une personnalité juridique propre et un
statut public. Tel est le cas d'ADP (Aéroports De Paris) qui gère
les aéroports et aérodromes dans un rayon de 30 kilomètres
autour de Paris. ADP se comporte comme une entreprise commerciale très
dynamique. Son rôle d'acteur central et incontournable du site s'articule
autour de :
ð l'aménagement de l'ensemble socio-technique du
site
ð la responsabilité du développement et de
la bonne intégration dans l'environnement
ð la gestion au quotidien de la qualité de vie
ADP est chargé de l'aménagement de la
plate-forme aéroportuaire et de sa gestion. Et bien qu'ADP n'ait pas de
responsabilités en matière d'aménagement en dehors de ses
plates-formes, ses options s'organisent autour de 2 idées
force :
ð le développement de la capacité de
l'aéroport avec la volonté d'assurer à la région
une desserte aérienne de qualité et de contribuer au
développement du rayonnement international de ses activités
ð l'assurance d'une synergie entre le
développement aéroportuaire et les activités
environnantes
Cependant, si ADP a une personnalité juridique et
fonctionne comme une entreprise commerciale privée, cette
société n'est que l'instrument mis en place par l'Etat pour
gérer et développer efficacement ses aéroports. Les
objectifs de l'Etat sont imposés à ADP et définis dans des
contrats pluriannuels (plans quinquennaux) que l'entreprise doit respecter. La
domination de l'Etat dans le développement et la gestion des
aéroports est là aussi très explicite.
L'exemple de Roissy en France est très : la
réalisation des projets d'aménagement sur le territoire communal
de Roissy en France a toujours été lancée par ADP sans
jamais aucune concertation avec la municipalité roisséenne. ADP
est souveraine sur la plate-forme aéroportuaire au sein de laquelle la
décentralisation n'existe pas, l'entreprise fait absolument de qu'elle
veut. Elle a récemment autorisé la construction du
« hub » FEDEX sur les terres roisséennes et dans le
périmètre des sites historiques communaux et ce, sans aucune
concertation avec la municipalité.
Pourtant, outre l'Etat qui domine l'économie de son
pays par l'aménagement de grandes infrastructures de transport, d'autres
collectivités sont dotées de compétences en matière
d'aménagement et de développement économique autour de
l'aéroport.
La loi du 2 mars 1982 relative « aux droits et
libertés des communes, départements et régions »
lance la décentralisation. Ces trois échelons territoriaux
deviennent des collectivités territoriales de plein exercice et
concourent avec l'Etat à l'administration et à
l'aménagement du territoire, l'Etat gardant néanmoins un droit de
contrôle et un pouvoir de décision toujours peu discutable.
2. Un outil pour le développement
régional
Un aéroport tel que Roissy-CDG représente un
formidable outil d'aménagement pour l'espace régional. Les
possibilités de développement du pôle de Roissy-CDG sont un
atout majeur pour l'Ile de France et ses enjeux urbanistiques et
économiques. Ce secteur deviendrait l'un des principaux moteurs du
développement économique de la région qui lui permettrait
de renforcer la position du Bassin Parisien comme future plaque tournante de
l'Europe et participerait au rééquilibrage de la région au
Nord-Est caractérisé par un fort déficit d'emplois.
L'aéroport, lui-même pôle industriel a un
effet multiplicateur sur l'économie de la région, il en
émane une forte attraction vis à vis des zones
d'activités. Dans l'ensemble, les infrastructures de transport suscitent
le développement de leur voisinage soit par croissance sur place des
entreprises déjà installées, soit par localisations
nouvelles. La région doit ainsi aménager sur son site les
principaux facteurs de localisation des entreprises :
ð l'amélioration de l'accessibilité
générale de tout le secteur de Roissy-CDG
ð programmer des grands équipements et des
structures d'accueil pour les activités high-tech
ð valoriser le cadre de vie générale
ð offrir un marché de qualité et une main
d'oeuvre abondante
L'aéroport matérialise par ailleurs la porte
régionale et la porte d'agglomération grâce à
l'interconnexion des réseaux de transport qui permet à la fois
une meilleure accessibilité réciproque de l'aéroport et de
sa région et une extension des aires d'attraction.
La fonction régionale réside donc dans le
développement des capacités de ce pôle de
développement économique situé sur un noeud de
communication exceptionnelle relié aux autres pôles de
développement et qui alimente l'ensemble de l'espace régional.
La fonction logistique de ce secteur s'avère
très importante. Les infrastructures de transport aérien sont une
opportunité pour l'essor régional et nécessitent des
actions spécifiques d'accompagnement.
La région est ainsi dotée de compétences
en matière d'animation et de planification du développement
économique de son espace depuis le transfert des préoccupations
territoriales vers les niveaux décentralisés de
collectivité publique.
La région est dès lors une collectivité
chargée de l'avenir puisqu'elle est compétente en matière
de planification économique, de programmation des équipements,
d'aménagement du territoire. C'est un organe de réflexion,
d'incitation et d'impulsion indépendant.
Cependant, les compétences de la région Ile de
France connaissent néanmoins des limites. Si la loi du 2 mars 1982 sur
la décentralisation a donné compétence à la
région pour promouvoir l'aménagement de son territoire, les
moyens juridiques de cet exercice restent du domaine de l'Etat. La
région n'a qu'un rôle consultatif à l'élaboration de
son SDAU (Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme), tout
comme le reste des collectivités.
L'Etat, pour qui le développement de Roissy-CDG est de
première importance, a le pouvoir de décision suprême. La
région conduit tout de même sa propre réflexion en
matière d'aménagement et d'urbanisme. Elle s'est dotée
d'un chargé de mission pour le pôle stratégique de
Roissy-CDG qui exprime pour elle un outil privilégié du
développement régional dans toutes ses composantes.
L'enjeu économique que représente
l'aéroport concerne aussi les collectivités qui sont directement
touchées par les mesures de développement et d'aménagement
prises par le pouvoir central. Il s'agit des collectivités locales pour
qui le développement à venir doit avoir un effet
d'entraînement sur « l'amélioration » des
conditions de vie de la population locale.
3. Une préoccupation majeure pour les
collectivités locales
Les collectivités locales bénéficient
aussi de la décentralisation qui leur confère la gestion de
l'aménagement de leur territoire. La fonction locale est donc de
profiter du dynamisme économique engendré par le pôle de
Roissy-CDG. En effet, les noeuds de transports sont importants pour les
collectivités locales car ce lieu d'interconnexion est un
élément susceptible de véhiculer une image identitaire
forte et d'être saisis comme opportunités de valorisation
foncière.
Des projets de développement urbain sont mis en place
autour des aéroports car le milieu est favorable au développement
économique. L'objectif pour ces collectivités est de mettre en
place par l'intermédiaire du développement économique une
qualité de cadre de vie et des services pour l'ensemble des habitants et
des actifs du secteur. Il s'agit d'améliorer la
compétitivité et l'attrait du territoire, favoriser
l'intégration économique et la cohésion sociale.
En général, les élus locaux jouent la
carte de la revitalisation des milieux des PME, développent l'action sur
le terrain des services aux entreprises. Les collectivités locales sont
ainsi chargées de :
· connaître le milieu économique urbain
· promouvoir la ville et prospecter auprès
d'entreprises nouvelles
· défendre et développer l'emploi
On assiste alors à une volonté de valorisation
économique des ressources locales de la part des élus dans la
politique d'aménagement et d'équipement qui est tourné
vers l'accueil d'entreprises (Z.A. et Z.I.), le soutien aux initiatives locales
créatrices d'activités.
Les villes ont toujours cherché à attirer des
activités économiques, elles investissent dans des structures
d'accueil aux entreprises pour augmenter les ressources fiscales locales mais
doivent aussi développer l'accessibilité de leurs structures afin
qu'elles soient réellement attractives.
Les pouvoirs publics locaux ont donc un rôle d'animation
économique et sociale qui repose sur la connaissance des projets et la
mise en relation des acteurs. Le développement local est en effet,
étroitement lié aux liens qui s'établissent entre les
différents agents économiques, publics et privés. En
résumé, de par leur vocation à prendre en charge
l'intérêt public local, les collectivités locales
interviennent dans la vie économique pour un objectif : le
développement local dans toutes ses composantes.
Les services publics locaux apportent ainsi satisfaction aux
besoins collectifs de la population et au bon fonctionnement des
entreprises.
On comprend aisément pourquoi l'aéroport de
Roissy-CDG et l'enjeu économique qu'il représente rendent les
collectivités environnantes très entreprenantes. Le secteur de
Roissy-CDG constitue pour elles une préoccupation majeure dans la mesure
où les conditions propices au développement local sont optimales.
Les facteurs de valorisation économique sont en effet bien
présents :
· la proximité d'un marché professionnel
de plus en plus important et de qualité
· la proximité de grands axes de communication
qui offre au secteur une très bonne accessibilité
Les collectivités locales sont
représentées par plusieurs divisions administratives dont les
idées-forces sont semblables.
Il s'agit des départements, des communes, des
structures intercommunales mais aussi d'associations diverses.
Le département ne dispose
d'aucune compétence en matière d'aménagement, c'est une
collectivité gestionnaire, tournée vers les services et les
actions de solidarité en matière d'aide sociale, d'enseignement,
de logement, de développement économique, de voiries, de
transports. Le département a aussi un rôle consultatif à
l'élaboration du SDAU, sa consultation est obligatoire pour
l'élaboration des schémas locaux émanant des communes.
Au niveau départemental, le développement
économique est souvent pris en charge par les Comités
d'Expansion. Financés en grande partie par les Conseils
généraux, ils sont les spécialistes de l'aide aux
infrastructures, de l'accueil des entreprises, de l'image du département
et de l'assistance technique auprès du Conseil général
pour traiter les dossiers d'aide aux entreprises. Les comités
d'expansion développent aussi des actions de conseil à la
création et à la gestion d'entreprises.
Le rôle de ces comités est donc de dynamiser
l'expansion économique de leur département, dynamiser les actions
et pousser à la coopération, rendre visibles et intelligibles les
structures et les acteurs économiques locaux et systématiser,
pour les rendre plus efficaces, les relations entre partenaires
économiques locaux.
Les communes sont responsables de
l'aménagement de leur territoire. La compétence en matière
d'élaboration et d'approbation des schémas directeurs et des POS
leur est transférée. Elles sont chargées de la gestion des
équipements locaux et de la maîtrise de leur sol. Circonscriptions
administratives de l'Etat, de proximité ou de contact, les communes se
chargent de l'intérêt public communal par l'intermédiaire
du développement économique.
Les structures intercommunales sont un
moyen d'accroître l'influence des collectivités locales qui
jouissent par ces structures de moyens légaux de regroupement pour
promouvoir leurs propositions d'aménagement (schémas locaux
d'aménagement). Les structures de coopération intercommunale sont
une mise en commun des moyens techniques et humains, un partenariat qui
concrétise, entre certaines collectivités locales, une
communauté d'intérêts économiques, sociaux,
culturels définissant un projet commun de développement.
L'intercommunalité propose une solution au morcellement
extrême des communes en France, mais elle permet aussi une
répartition équitable des retombées économiques sur
les communes : les inégalités de richesses fiscales entre
collectivités locales apparaissent comme un obstacle au
développement local, dans la mesure où elles avantagent les
collectivités les mieux dotées en entreprises. La
coopération intercommunale peut être aussi une solution aux
concurrences généralisées entre les politiques publiques
locales.
La loi ATR (Administration Territoriale de la
République) du 6 février 1992 a crée deux
catégories nouvelles d'établissements publics de
coopération intercommunale : les communautés de villes et les
communautés de communes. La loi réside dans un couplage entre
réforme territoriale et réforme fiscale.
La communauté de communes par exemple, a pour but
d'associer les communes au sein d'un espace de solidarité, en vue de
l'élaboration d'un projet collectif de développement et
d'aménagement de l'espace. Le fonctionnement se caractérise par
une spatialisation plus adéquate des compétences
économiques et d'aménagement de l'espace, une fiscalité
propre et un système de redistribution partielle de la Taxe
Professionnelle aux communes membres.
Il existe par ailleurs, de petites organisations qui
travaillent à agrandir les ressources locales liées au tissu
économique : des lieux d'échanges horizontaux se constituent sous
forme d'associations, de clubs d'entrepreneurs, de comités de bassin
d'emploi ou de comités locaux d'expansion afin de produire des
stratégies de développement en faveur du milieu local.
Il apparaît ainsi clairement que depuis la loi sur la
décentralisation de 1982, les collectivités territoriales sont de
plus en plus responsables de leur aménagement et notamment de leur
développement économique. Cependant, l'Etat reste l'indiscutable
responsable de la politique économique et social. Et si les lois de
décentralisation, la loi sur la coopération intercommunale ont
été crées sur l'initiative de l'Etat et confèrent
aux collectivités un pouvoir administratif certain, c'est pour mener une
politique économique et sociale plus performante intégrant les
divers enjeux nationaux, régionaux et locaux.
Les comportements des collectivités locales
s'avèrent tout de même fondamentaux. Tous les acteurs sont
conscients de l'obligation qu'il y a de concilier le développement local
avec des stratégies qui relèvent d'intérêts
régionaux et internationaux. Les collectivités concourent alors
avec l'Etat à l'administration et à l'aménagement du
territoire.
L'Etat intervient par exemple dans l'économie locale
par l'intermédiaire des aides à l'entreprise (très
importantes pour les collectivités locales). Le FRILE (Fonds
Régional d'aide aux Initiatives Locales pour l'Emploi), la Prime
Régionale à la création d'entreprises, la Prime
Régionale à l'emploi concernent les municipalités mais
c'est la Région et l'Etat qui ont un rôle prioritaire pour les
aides. On a en effet un quasi-monopole régional en matière
d'aides directes aux entreprises (très utile pour la localisation des
entreprises) mais la région ne peut agir qu'en coordination
étroite avec l'Etat.
Autre exemple : les schémas directeurs locaux doivent
être impérativement compatibles avec le SDAU régional qui
traduit essentiellement les enjeux définis par l'Etat. Le préfet
est chargé de contrôler cela.
L'entreprise joue donc un rôle très important
dans le développement économique bien sûr, mais aussi dans
l'aménagement du territoire. Un secteur ne peut être
économiquement attractif que s'il dispose d'un réseau
d'entreprises performantes permettant l'existence d'un dynamisme
économique. L'aménagement du pôle de Roissy-CDG
répondant à un enjeu économique de tout premier ordre, la
qualité des entreprises présentes sur le site redouble
d'importance.
4. Un secteur au service d'entreprises performantes et
modernes
L'entreprise est facteur d'organisation de l'espace car elle
provoque des flux qui vont déterminer les lieux environnants. Il
apparaît clairement que la valeur des entreprises et des relations
qu'elles ont entre elles va avoir des conséquences qualitatives sur
l'organisation de l'espace.
Avec la mondialisation des échanges et de
l'économie, les voies des airs sont les moyens les plus efficaces de
communication, les abords des aéroports sont devenus de
véritables relais pour les entreprises internationales utilisant les
modes de gestion et de fonctionnement les plus modernes et les plus
performants. La rapidité du transport aérien et le cadre de vie
moderne symbolique des aéroports sont facteurs d'attraction vis à
vis des entreprises internationales high-tech.
Il s'agit donc de profiter de ce nouveau rôle
qu'acquiert le système aéroportuaire afin de développer
à partir de ce potentiel un projet d'aménagement de pôle
économique. Cet aménagement consiste à développer
la possibilité d'implanter des activités, des entrepôts et
des bureaux au service des entreprises internationales : sont alors
lancés des programmes de bureaux « intelligents »
pour des entreprises de haute technologie, des centres d'exposition, des
capacités hôtelières avec salles de conférence ; les
produits offerts et leur fonctionnement étant les plus performants
possibles pour une attraction optimale vis à vis du marché
mondial.
Le but est donc d'attirer dans le secteur des entreprises
internationales exportatrices à haute valeur ajoutée afin
d'aboutir vers un grand pôle tertiaire de renom international, un
pôle de croissance et de développement dont les effets
d'entraînement pourront se diffuser à travers un espace
très large.
Le secteur s'efforce donc de posséder tous les atouts
favorables à la localisation des grandes entreprises de haute
technologie, à savoir des infrastructures de
télécommunication performantes, la qualité des transports
terrestres, une image valorisante du site, une main d'oeuvre abondante et
dynamique, la qualité de l'environnement, la présence d'un
environnement professionnel performant et prestigieux, un habitat de
qualité et des parcs de loisirs.
Ce secteur affiche donc la volonté de renforcer
l'attrait de l'espace géographique gravitant autour de
l'aéropôle. Ainsi la présence d'entreprises modernes et
performantes détermine la qualité de l'espace environnant.
Même si l'aménagement territorial du pôle
de Roissy-CDG est largement dominé par la volonté de l'Etat, il
constitue néanmoins un enjeu à tous les échelons de
l'administration française et notamment pour les collectivités
locales pour qui l'aéropôle exprime une formidable
opportunité de développement local. Ainsi, avant d'étudier
les effets économiques de l'aéroport de Roissy-CDG sur les
collectivités locales, nous allons procéder à la
description de la plate-forme aéroportuaire pour mieux comprendre
l'importance économique du site.
II. L'AEROPORT ROISSY CHARLES DE GAULLE
:
DESCRIPTION D'UN EQUIPEMENT D'EXCELLENCE
L
'aménagement de la plate-forme aéroportuaire a
pour but de constituer un vaste complexe d'infrastructures et de services
diversifiés sans équivalent dans le monde. L'équipement
aéroportuaire jouit d'une image internationale excellente et a pour
vocation d'occuper une position privilégiée dans le dispositif
aéroportuaire européen et mondial.
C'est ainsi qu'ADP mène une politique de
développement des atouts de Roissy-CDG. Avec 3100 hectares de
réserve foncière, Roissy-CDG a la capacité de
répondre à l'évolution croissante de la demande par la
construction d'infrastructures aéroportuaires (aérogares et
pistes), par la mise en place d'une véritable intermodalité
à l'échelle européenne et par le développement des
capacités d'accueil d'activités de haute technologie. Roissy
Charles de Gaulle représente 9% de l'activité économique
régionale et un impact de plus de 70 milliards de francs.
La qualité des infrastructures aéroportuaires,
l'accueil d'activités et notamment de firmes internationales
prestigieuses, soucieuses d'une implantation très bien desservie par les
moyens aériens et terrestres permettra d'accroître l'attrait et le
rayonnement de l'aéroport et de générer de nouveaux
trafics.
TABLEAU N°1 : LE CLASSEMENT DES 4
PREMIERES PLACES AEROPORTUAIRES EN EUROPE EN 1998
1996
|
PASSAGERS
|
FRET
|
LONDRES
|
85456966
|
1371255
|
PARIS
|
59089020
|
1112482
|
FRANCFORT
|
38761174
|
1338149
|
AMSTERDAM
|
27794872
|
1082846
|
Paris tient le huitième rang mondial pour le trafic
passagers , le dixième rang pour le fret .
Les équipements existants témoignent d'un lieu
d'excellence en matière d'infrastructures de transport et d'accueil des
activités.
CARTE N°3 : PLAN MASSE DE
L'AÉROPORT ROISSY CHARLES DE GAULLE.
A. Les infrastructures
aéroportuaires
1. Les aérogares
L'inauguration de CDG 1 en 1974 fut un
événement. Conçu dans les années 1960, en
période de forte croissance économique, la nouvelle
aérogare, de forme circulaire, marquait une véritable
révolution par rapport aux infrastructures traditionnelles. Avec un
trafic en forte progression, l'augmentation du nombre d'avions « au
contact » aurait entraîné dans un système de
bâtiments linéaires un allongé de plus en plus
démesuré des distances à parcourir à pieds. Pour
accélérer le trafic et raccourcir le trajet des passagers, les
concepteurs de CDG 1 ont choisi d'empiler toutes les infrastructures et les
services dans un cylindre central lui-même relié par des
souterrains à sept satellites permettant un accès direct et
rapide aux avions.
CDG 1 est cependant, comme toute forme
circulaire, un univers clos qui n'a pu faire l'objet d'une expansion
progressive.
Le choix retenu pour l'aérogare 2 fut, au contraire,
celui de la modularité. La nouvelle aérogare privilégie
à l'extrême la simplicité et la rapidité des
circulations entre l'entrée de l'aérogare et l'accès aux
avions. Le concept des anneaux permettait en outre une mise en service
progressive de l'aérogare, module après module :
1981 pour le terminal B 1989
pour le terminal D
1982 pour le terminal A 1993
pour le terminal C
avec à chaque fois le souci d'intégrer
innovations techniques et nouvelles contraintes d'exploitation.
Affirmant le changement dans la continuité, le nouveau
terminal CDG 2F apparaît comme une synthèse innovante des
précédentes générations. Situés à
l'est dans le prolongement des terminaux A, B, C et D, les nouveaux
développements de CDG 2 (E et F) en demi anneaux entourent parkings et
voies de circulation. Chacun d'eux, beaucoup plus vaste que les
précédents aérogares, comportera deux grandes
avancées, les "péninsules" perpendiculaires à
l'aérogare autour desquelles viendront se ranger les avions. Cette
disposition permettra un important accroissement du nombre d'avions au contact
direct de l'aérogare, donc un confort accru pour les passagers et une
plus grande facilité d'exploitation pour les compagnies.
Autre innovation importante : la séparation
complète des niveaux "départs" et "arrivées" et des flux
de passagers correspondants permettant un fonctionnement plus efficace et plus
rapide des terminaux.
PHOTO MAQUETTE DES TERMINAUX CDG E ET
F.
CDG 2 E et F bénéficieront, à l'instar
des autres terminaux à l'époque de leur construction, d'une
conception et d'une architecture innovantes mettant en valeur
l'efficacité et l'esthétique des infrastructures.
La première phase du nouveau terminal F sera mise en
service au cours de l'année 1998 offrant une capacité annuelle de
6 millions de passagers. La deuxième phase est programmée pour la
fin 2000 avec une capacité de 4 millions de voyageurs par an.
Le terminal CDG E ouvrira partiellement en 2002 ou 2003 avec
une capacité annuelle de 5 millions de voyageurs.
Au milieu de ces deux immenses aérogares (CDG 1 et CDG
2) se trouve depuis 1990, le terminal T9. L'aérogare T 9 est un immense
hangar vitré destiné aux charters, surtout aux vacanciers qui ne
prennent qu'occasionnellement l'avion.
Les conditions d'arrivée et de départ sont
extrêmement précaires, toutes les opérations se
déroulant dans un même espace. Le terminal T 9 est bien
différent des autres terminaux à l'ambiance feutrée pour
hommes d'affaires pressés, où règne la survalorisation
sociale.
La grande réussite du T 9 tient dans
sa conception zéro de l'architecture aéroportuaire, c'est une
aérogare simple, sans magasins, qui traite en masse les vols bon
marché.
TABLEAU N°2 : LA REPARTITION DU TRAFIC
PASSAGRES A CDG ET PARIS .
PASSAGERS en 1996
|
REPARTITION en %
|
|
Paris
|
CDG 1
|
9031800
|
28,5
|
15,3
|
CDG 2
|
21127700
|
66,5
|
35,8
|
T9
|
1564500
|
5,0
|
2,6
|
TOTAL
|
31724000
|
100
|
53,7
|
|
Actuellement, l'aéroport Roissy-CDG dispose de 2 pistes
parallèles Est-Ouest permettant de faire atterrir et décoller des
avions simultanément sur chacune des pistes.
Cependant, la croissance constante du trafic aérien
rendait nécessaire la construction de pistes supplémentaires. La
saturation de Roissy-CDG se faisait sentir. C'est ainsi que le 23 septembre
1997, le Ministre de l'Equipement, des Transports et du Logement, Jean-Claude
Gayssot a donné son feu vert pour la construction de 2 nouvelles pistes
à Roissy-CDG.
SCHEMA N°2.
Le Ministre des Transports a ainsi répondu aux
exigences de développement d'un aéroport qui doit faire face
à la croissance du trafic aérien, il offre à ADP les
moyens de développer les atouts économiques d'envergure
internationale de l'aéroport de Roissy-CDG.
Cette décision répond à une
démarche économique logique, laquelle prenant tout de même
en compte les revendications exprimées par les riverains opposés
à cette expansion.
L'évolution du transport aérien, les
conséquences sur l'économie et sur l'emploi, sur la compagnie
nationale Air France, mais aussi une meilleure gestion du trafic aérien
sont les facteurs de décision de M. Gayssot.
En effet, la construction de ces 2 pistes va provoquer une
augmentation du trafic des passagers (55 millions à terme), susceptible
de créer des milliers d'emplois et d'offrir à la région
Ile de France un pôle d'activités d'envergure internationale.
Les deux pistes supplémentaires seront chacune
parallèle aux pistes préexistantes 1 et 2. Elles seront plus
courtes et réservées exclusivement à l'atterrissage. La
mise en service de la première piste supplémentaire (piste 4 au
sud) s'effectuera en l'an 2000 et la seconde (piste 3 au nord) en 2001.
Avec l'approbation de la construction de 2 nouvelles pistes
à Roissy-CDG, l'Etat a engagé une réflexion sur un
troisième site, un troisième aéroport aux confins du grand
Bassin Parisien. Le lancement de cette étude permettrait de trouver une
solution à long terme à la croissance du trafic aérien.
Ainsi plusieurs candidatures rivalisent déjà d'arguments, pour
l'implantation de ce troisième aéroport, deux régions
s'opposent la Picardie et le Centre.
2. Les zones de fret
Méconnu du grand public, le fret est une
activité très importante pour tout grand aéroport : parce
qu'elle répond à un besoin essentiel de l'économie et
permet aussi de mieux rentabiliser les infrastructures aéroportuaires.
Sans passer avant les passagers, le fret pourrait bien passer
devant les passagers, tout au moins au regard des résultats financiers
en forte hausse qu'engendre un trafic lui-même en croissance
constante.
ADP vise également à faire de Roissy-CDG la
plaque tournante européenne du fret aérien. L'enjeu concerne
l'organisation logistique au niveau européen et l'implantation de
centres de distribution des sociétés internationales.
C'est dans cet objectif qu'ADP a développé ses
capacités d'accueil aéroportuaire ainsi que la qualité de
l'organisation logistique.
La surface de la zone de fret représente à
Roissy 300 hectares dont 110 hectares sont viabilisés.
La capacité de traitement du fret en 1997 est de deux
millions de tonnes. Cette zone de fret, divisée en sept zones
réparties au sud ouest de la plate-forme aéroportuaire et
très bien accessible par automobile, est composée de diverses
gares et aérogares de fret, de bâtiments, de bureaux, de magasins,
d'entrepôts, d'ateliers, d'un hub postal, d'une station
animalière, d'un village d'entreprises de fret et d'un centre logistique
de fret aérien. Toutes ces infrastructures sont vouées à
l'accueil des activités de fret et au traitement des marchandises au
sol.
Ces infrastructures de fret aérien ont permis à
Roissy-CDG d'être au 14è rang mondial et au 4è rang
européen après Francfort, Londres et Amsterdam.
B. La plate-forme multimodale
Pour être performant et développer son aire
d'attraction, l'aéroport doit posséder plusieurs
équipements et atouts, et notamment la qualité des transports
terrestres.
Pour cela, l'aéroport Roissy-CDG de Gaulle est
très bien équipé puisqu'il constitue un noeud de
communication sans équivalent dans le monde.
En effet, la plate-forme aéroportuaire de Roissy-CDG de
Gaulle est une plate-forme multimodale réunissant trois modes de
transport : l'air, la route et le chemin de fer et ainsi la
capacité de développer l'effet Hub, d'éclatement et de
regroupement de passagers et du fret en transit européen et mondial.
1. La desserte routière et
autoroutière
L'aéroport Roissy-CDG de Gaulle est à
proximité d'un réseau autoroutier constitué par les
autoroutes A1, A3 et A104 qui desservent la plate-forme. Ces autoroutes
desservent le coeur de Paris, irriguent l'espace régional et permettent
de rejoindre les principales villes nationales et européennes. Ces
principaux axes sont secondés par un réseau local assez
dense : routes nationales et départementales desservent de la
même façon l'aéroport.
Roissy-CDG est traversé par l'Autoroute A1,
véritable cordon ombilical entre Paris et Roissy-CDG et axe de
communication le plus fréquenté en région Parisienne par
où transitent transports nationaux et internationaux. C'est donc un axe
sur lequel le secteur peut compter pour développer son effet Hub
multimodal.
2. La gare d'interconnexion TGV
Depuis toujours, on considère que l'avion et le train
sont des modes de transports concurrents. Ils le sont certes, pour des
distances courtes où la concurrence joue pleinement pour des distances
comprises entre 400 et 700 km.
Au-delà, l'avion s'impose notamment pour un
aller-retour dans la journée. Pour autant, il est aujourd'hui
nécessaire de jouer la complémentarité de ces deux moyens
de transports. Ainsi les trains TGV passant par Roissy permettent aux
voyageurs aériens de rejoindre leur destination dans les meilleures
conditions et les meilleurs délais, ce qui est un atout
supplémentaire pour l'aéroport concerné.
D'autre part, l'avion apporte à la SNCF des milliers de
clients supplémentaires. Cette complémentarité nouvelle de
l'air et du rail est née des efforts communs de la SNCF et
d'Aéroports de Paris (efforts impulsés par l'Etat).
Elle permet à la capitale de devenir l'une des places
aéroportuaires les plus importantes, avec un choix très vaste de
jonctions immédiates entre l'avion, le train et la route.
Cette nouvelle gare multimodale va engendrer pour la SNCF un
trafic nouveau de passagers en correspondance avec l'avion. De même, le
TGV va fournir un apport important de voyageurs sur les lignes
long-courriers.
L'ouvrage devrait permettre de faire gagner beaucoup de temps
aux passagers dont le point de départ ou la destination finale n'est pas
la capitale. Les passagers de Roissy-CDG peuvent donc rejoindre les principales
villes françaises et certaines capitales européennes sans passer
par Paris. L'effet Hub joue pleinement.
SCHEMA N°3 : DUREES DE TRAJET PAR LE TGV
AU DÉPART DE ROISSY VERS LES PRINCIPALES VILLES FRANÇAISES ET
EUROPEENNES.
La gare d'interconnexion représente aussi un atout
économique pour la région. L'intermodalité constitue un
accélérateur économique : avec la création
d'un trafic de 1,5 millions de passagers supplémentaires par an,
l'impact économique direct de Roissy-CDG va augmenter ainsi que le
nombre d'emplois. Cette gare donne donc à la région un avantage
considérable sur ses concurrentes, Amsterdam, Bruxelles ou Francfort en
ce qui concerne l'implantation d'activités tertiaires qui peuvent
facilement s'affranchir des problèmes de localisation mais ont besoin
d'une grande fluidité de communication.
Véritable plaque tournante des moyens de transport,
cette gare permet une communication intermodale unique au monde, entre l'avion
et le TGV, et avec le Réseau Express Régional.
La complémentarité de tous ces moyens de
transport (air, TGV, RER, route) en un même lieu est en effet unique au
monde. Cette gare nommée le « module
d'échanges », inaugurée en novembre 1994, exprime la
complémentarité qui règne parmi tous ces moyens de
communication afin de donner au passager la possibilité de rejoindre sa
destination dans les meilleures conditions et les meilleurs délais
possibles.
Le Réseau Express Régional
relie l'aéroport à la Gare du Nord et au centre
névralgique de Paris. Grâce au prolongement de la ligne jusqu'au
coeur de l'aérogare 2 dans le module d'échanges, le taux
d'utilisation du RER par les passagers aériens devrait sensiblement
augmenter.
En 1998, deux millions de voyageurs sont attendus dans la gare
RER, dont plus de 60 % en correspondance aérienne et près de 40 %
au départ ou à destination de l'Ile de France. Voilà qui
devrait soulager nettement les accès routiers de l'aéroport (80 %
des personnes se rendent à l'aéroport en voiture ou en taxi).
SCHEMA N°5: LES CINQ NIVEAUX DU MODULE
D'ECHANGES.
L'aéroport Roissy-CDG de Gaulle constitue donc bien une
plate-forme multimodale qui a pour but de faire de Roissy-CDG la principale
plaque tournante européenne, le premier centre d'échanges
européens. Roissy-CDG dispose de moyens de communication parmi les plus
performants au monde, au service d'activités tertiaires internationales
de haute technologie et des activités de fret, qui représentent
de plus en plus de ressources économiques.
C. Des zones d'accueil pour les activités
économiques
L'aéroport est de plus en plus considéré
comme un outil économique, un outil d'aménagement du territoire,
articulé autour d'une interconnexion de plusieurs modes de transport,
d'un complexe d'activités tertiaires et d'un centre logistique
international.
L'existence sur l'aéroport de Roissy-CDG d'un tel
complexe d'interconnexion ne peut que favoriser le développement d'un
quartier d'affaires et l'organisation logistique du fret. L'aéroport
correspond dorénavant, par ses activités, à un pôle
industrialo-tertiaire.
Ainsi ADP a développé les possibilités de
ce nouveau pôle économique en faveur de l'accueil des
activités économiques.
1. Accueil des activités tertiaires de hautes
technologies
ADP a développé un vaste programme de bureaux
« intelligents » disponibles pour des entreprises de haute
technologie à forte valeur ajoutée pour faire de Roissy-CDG un
grand pôle tertiaire de renom international.
ADP a tenté de tirer parti au mieux des nouvelles
donnes de l'économie internationale en proposant aux entreprises et aux
hommes d'affaires une implantation au coeur même d'un des plus grands
carrefours européens de communication, là où le brassage
des affaires apparaît comme le plus intense et en pleine expansion,
là où le temps et l'espace sont maîtrisés.
Roissy-CDG s'est par conséquent doté d'une
« aéroville », soit un ensemble de bureaux
ultramodernes, des hôtels de luxe, des restaurants, des salles de
visioconférences, des espaces d'exposition, un centre commercial et un
centre de loisirs destiné avant tout aux entreprises.
Situé en plein coeur de la plate-forme de Roissy-CDG,
desservie par route, autoroute, RER, TGV, cette grande cité
internationale appelée Roissy Pôle est un véritable
carrefour des hommes et des affaires. Roissy Pôle est une authentique
cité d'affaires, performante pour les entreprises et agréable
pour leur personnel.
Ce lieu combine, dans un cadre architectural moderne et
intégré à l'environnement, des bureaux de haut de gamme
ayant des occupants aux signatures de prestige. A la fois point
stratégique en Europe et porte ouverte sur le monde, Roissy Pôle
répond aux exigences des entreprises pour qui le contact avec
l'international est une nécessité quotidienne.
Parmi les occupants prestigieux de Roissy Pôle, on
retrouve par exemple Air France qui a installé son siège à
proximité de son Hub installé à CDG 2.
ADP a développé une cité internationale
grâce à des programmes de construction de bâtiments luxueux
représentant un pôle d'entreprises, d'échanges et de
performances unique au monde tels que le Dôme et le Continental
Square.
Le Continental Square est un ensemble de quatre immeubles
indépendants de haut standing, représentant chacun environ 6 000
m², aménageables par plateaux de 900 m² divisibles.
Continental Square par sa qualité architecturale
moderne imprime à l'ensemble une image de grande qualité.
Reliés à une centrale téléphonique de la
dernière génération , gérés et
contrôlés par un système technique centralisé, les
immeubles qui forment Continental Square sont de « la race des
bâtiments intelligents ». Les bureaux sont conçus pour
s'adapter à tous les progrès de la technologie, qu'il s'agisse
d'informatique, de communication, de confort, de sécurité ou de
gestion.
Le Dôme est un programme de 40 000 m² de bureaux
situés aussi au coeur de Roissy Pôle reliés entre eux par
une rue piétonne en arc de cercle et rehaussée par la
verrière qui domine Roissy Pôle. Cette verrière
transparente forme une toiture en demi-cercle au-dessus de la plus longue rue
couverte d'Europe.
Le Dôme représente par son architecture moderne
un cadre de travail de qualité et répond, par sa position
stratégique, aux exigences des entreprises, pour qui le contact avec le
monde entier est une fonction primordiale.
Chaque entreprise peut disposer d'un ensemble de services
nécessaires à son fonctionnement et adaptés à ses
performances. A l'instar des bureaux du Continental Square, les bâtiments
du Dôme sont équipés de bureaux ultramodernes.
L'environnement immédiat du Dôme se compose
d'aménagements paysagers, d'un programme complet de restauration, de
boutiques, d'hôtels, d'un centre de conférence de 25000 m²
avec des salles modulables.
Roissy Pôle est aussi constitué d'une gamme
d'hôtels « confortables » destinés à
accueillir les passagers aériens dont 98 % sont des hommes d'affaires.
Certains hôtels, comme l'hôtel Arcade, mettent
à la disposition des entreprises et des hommes d'affaires quelques
salles de conférence et de séminaires pouvant recevoir 50
à 120 personnes.
En plein coeur de Roissy Pôle se trouve également
l'Aéronef, la galerie commerciale de Roissy Pôle. ADP a
créé l'Aéronef pour répondre aux besoins
d'urbanisation et d'animation de la cité d'affaires internationale de
Roissy-CDG.
ADP offre aussi aux entreprises présentes sur le site
près de 400 services à la carte que l'on ne retrouve
habituellement qu'en milieu urbain tels que la Poste, les agences bancaires,
les hôtels restaurants, les locations de voitures, les commerces, le
service médical d'urgence, la Police, la maintenance et l'entretien, la
production et la distribution d'énergie thermique, les
sociétés de fret express, les transitaires, les compagnies
aériennes, les bureaux de tourisme, etc... tous ces services permettant
aux entreprises de fonctionner à Roissy-CDG sans aucune relation avec
les villes environnantes.
Roissy Pôle est donc une véritable cité
d'affaires qui, grâce aux infrastructures de transport, est
branchée sur le monde entier.
Un programme antérieur et similaire à celui de
Continental Square a été lancé par ADP entre la zone de
fret Sud et l'Autoroute A1.
Roissy Tech, mis en service en août 1991, est un parc
High-Tech constitué de petits immeubles d'un ou deux étages.
Roissy Tech est un parc d'activités constitué de bâtiments
polyvalents commercialisables auprès d'entreprises à vocation
exportatrice. Ce parc s'inscrit dans un projet plus vaste de restructuration de
la zone de fret sud de Roissy-CDG, obéissant à des principes
d'urbanisme forts mettant en avant la qualité des structures
d'accueil.
Un centre de vie et d'animation a été
aménagé à l'instar de l'Aéronef à
Roissy Pôle.
L'aéroport Roissy-CDG offre donc des capacités
d'accueil remarquables pour les entreprises du tertiaire supérieur et
des conditions de travail tout à fait exceptionnelles et
résolument modernes, propices aux performances des entreprises
internationales à forte valeur ajoutée. A ces atouts, s'ajoute la
présence d'infrastructures de transport uniques au monde faisant de
Roissy-CDG un grand pôle tertiaire de renom international en prise
directe sur le monde entier.
1. Accueil des activités de fret
Le fret connaît une forte reprise d'activités.
Longtemps considéré par les compagnies aériennes comme une
activité marginale, le fret prend désormais une part croissante
dans les revenus des compagnies.
Qu'elles exploitent ou non une flotte tout cargo, les
compagnies élaborent aujourd'hui une politique de développement
de fret. Les capacités et la qualité d'accueil des
aéroports en matière de fret deviennent donc aussi un facteur de
développement économique et un atout dans la compétition
que se livrent les grands aéroports.
ADP a donc développé ses structures d'accueil
pour les activités de fret (toutes les opérations de pré
et post acheminement du fret étant facilitées par une conception
adaptée des bâtiments) et vise à faire de Roissy-CDG
également une plaque tournante européenne du fret.
La zone de fret de Roissy-CDG couvre 300 hectares et a une
capacité de traitement des marchandises au sol de deux millions de
tonnes. Cette zone est divisée en sept parties étalées au
Sud Ouest de la plate-forme et réunit toutes les installations utiles au
traitement logistique du fret.
La zone combine pour l'instant deux moyens de transport :
l'air et la route. Toute la zone fonctionne en totale
complémentarité afin d'offrir aux clients les meilleures
conditions de temps et de coûts possibles.
Autour des différentes gares sont concentrés
bâtiments de bureaux, entrepôts, magasins et ateliers. De
nombreuses entreprises et compagnies de prestige se sont installées
à Roissy-CDG : Calbercourses filiale du groupe Calberson, ayant
pour activité le transport des documents et colis de nuit ainsi que le
transport express de petits colis de jour s'est installé à
Roissy-CDG dans un bâtiment de 2 000 m² depuis 1999, le centre
aérien postal de Roissy-CDG (ensemble de bâtiments et
d'installations qui forme le Hub postal de Roissy-CDG).
Le centre de logistique de fret aérien
Roissy-Sogaris comprend 8 000 m² de magasins et de 18000
m² de bureaux d'accompagnement. Roissy-Sogaris offre à ses
utilisateurs une recette des douanes, des services divers de maintenance,
gardiennage, salle de réunion, assistance, fret en magasins. Sogaris est
spécialiste de l'étude, la conception, la réalisation et
la gestion de plates-formes logistiques et offre à Roissy-CDG des
infrastructures et des services les plus favorables pour constituer une base
européenne pour les traitements du fret aérien.
Parmi ces prestigieux bâtiments se trouvent aussi la
plus grande gare de fret avec 44500 m², l'aérogare de fret France
Handling (assistance cargo), celles d'Air France Cargo, de Servair
(alimentation aérienne), du Parisien, du Figaro...
De plus, un bureau des douanes françaises, où
peuvent être effectuées les procédures spécifiques
au fret aérien, est implanté sur le site. Aussi les
critères de sûreté, de sécurité et de confort
se trouvent-ils réunis à l'intérieur d'enceintes dont les
diverses installations allient la fonctionnalité à
l'indispensable flexibilité.
Les produits immobiliers proposés répondent aux
besoins des entreprises en s'articulant notamment autour d'une ligne village
avec Village Fret. Le village Fret est une zone d'activités
viabilisée en locatio au sein de laquelle l'organisation du traitement
des marchandises est effectuée selon un principe communautaire où
chaque acteur et chaque opération est complémentaire aux autres.
Cette organisation tend à améliorer et étendre la gamme
des services et prestations offertes dont la finalité est la
qualité du traitement du fret.
Flexitech située au Nord-Ouest de la plate-forme
répond aussi à cette volonté avec un maître mot : la
flexibilité des moyens de traitement de marchandises.
Dans le contexte fortement concurrentiel actuel, ADP poursuit
ainsi ses efforts pour conserver et améliorer l'attrait de Paris-Charles
de Gaulle dans le domaine du fret. Des développements immobiliers
importants sont en projet ou en cours de réalisation. Le plus important
est l'arrivée de Fedex (Fédéral Express) à
Roissy-CDG. En juin 1999, l'aéroport accueillera la plate-forme
européenne de Fédéral Express, leader mondial du fret
aérien et spécialiste du transport rapide et de la messagerie. Le
futur centre, conçu comme un noeud logistique de tri mondial de courrier
et de colis, sera situé en zone Nord-Ouest de la plate-forme et
comprendra dans sa phase initiale 50000m² d'aérogare de fret,
16000m² de bureaux ainsi que des aires de stationnement pour avions et
véhicules routiers. Le courrier et les colis en provenance et à
destination de toute l'Europe passeront ainsi par Paris.
L'aéroport parisien va ainsi devenir l'une des quatre
plates-formes dont dispose Fedex dans le monde.
Autre projet qui devrait conforter Roissy-CDG dans son
développement, la rencontre entre l'air et le fer au niveau du fret.
Avec le projet de mise en service du TGV, les marchandises
pourront facilement passer de l'avion au train grâce, notamment, à
un nouveau système de chargement latéral sur les trains. Cette
interconnexion devrait porter ses fruits surtout en ce qui concerne le fret
express actuellement en pleine expansion.
L'ensemble de l'activité fret à Roissy-CDG de
Gaulle est articulé par une association constituée en 1996 avec
les partenaires du fret (compagnies aériennes, agents de fret,
sociétés de service, douanes) sous l'appellation de Comité
Interprofessionnel Fret (CIF). Ce comité a pour but de mener à
bien des actions de promotion en faveur des actions menées par les
différents partenaires afin d'améliorer la qualité des
services de fret. Il s'agit de développer les services
spécialisés dans ce domaine, et à le faire savoir.
Grâce à une concertation renforcée entre les professionnels
du secteur, la qualité des services, qui représente le
critère le plus important pour le fret, ne peut être que
renforcée.
Le noeud de communication exceptionnel qu'exprime
l'aéroport de Roissy-CDG par ses infrastructures de transport constitue
un atout formidable pour les entreprises internationales du tertiaire
supérieur ou du traitement de fret.
Ainsi, ADP a développé sur cette plate-forme
multimodale des infrastructures de qualité permettant aux entreprises
modernes et performantes d'accomplir leurs fonctions dans les meilleures
conditions d'exploitation possibles. La présence à Roissy-CDG
d'un complexe d'interconnexion unique au monde, d'un complexe
d'activités tertiaires ultra modernes et d'un centre logistique
international de plus en plus grand et performant témoignent des efforts
faits par ADP pour développer à Roissy-CDG un véritable
équipement d'excellence.
Roissy-CDG représente ainsi un pôle
industrialo-tertiaire international dont le poids économique va peser
sur l'économie locale. Car plus la qualité et la capacité
des infrastructures de transport et d'accueil d'entreprises performantes sont
renforcées, plus la plate-forme va exercer un mouvement centrifuge
économiquement dynamique sur son environnement direct.
III. L'INFLUENCE DE L'AEROPORT ROISSY CHARLES DE GAULLE
SUR SON ENVIRONNEMENT
D
ans un contexte de mondialisation de l'économie,
l'importance de la plate-forme aéroportuaire est évidente comme
lieu de polarisation et de développement économique.
Au vu du nombre d'emplois assurés par la plate-forme de
Roissy-CDG et par les entreprises environnantes, elle est aujourd'hui un
puissant pôle d'activités. De plus, l'interconnexion des
réseaux de transport permet à la fois une meilleure
accessibilité réciproque de l'aéroport et de son
environnement et une extension des aires d'attraction.
L'activité aéroportuaire de l'aéroport
Roissy-CDG constitue donc un remarquable accélérateur
économique. Le potentiel économique généré
par la plate-forme aide logiquement à la création ou la venue de
nouvelles entreprises dans la région environnante.
Ce potentiel est aussi une formidable opportunité pour
les collectivités locales environnantes car le développement
générera de nouvelles ressources en taxe professionnelle et taxe
foncière.
Ainsi, les autorités aéroportuaires et les
collectivités territoriales cherchent à multiplier les
capacités économiques de l'aéropôle afin de
développer ses performances et son attrait.
Véritable pôle économique,
l'aéropôle fait cependant apparaître de fortes
disparités au sein d'un espace économiquement
hétérogène.
A. Le pôle de Roissy : un puissant
pôle économique local
1. Démographie et emplois (plate-forme et
pôle)
L'aéroport est d'abord un véritable moteur pour
l'emploi. Depuis 1990, le nombre d'employés de la plate-forme a
augmenté de 11100 personnes soit une croissance moyenne de 4,3% par an
pour une progression du trafic passagers et de fret de 6% en moyenne.
En terme de création d'emplois, depuis 1990, chaque
million de passagers ou 100 000 tonnes de fret supplémentaires a donc
généré près de 1000 embauches. Le fret est ainsi
également un moteur puissant pour l'emploi : les sociétés
du site accroissent leurs effectifs de 7,8% par an.
TABLEAU N°3 : LA PROGRESSION DE L'EMPLOI
À CDG SUIT CELLE DU TRAFIC AÉRIEN.
Le développement depuis deux ans du
« hub » postal puis l'arrivée de Fedex n'y sont pas
étrangers. La société américaine a choisi
Roissy-CDG pour plate-forme européenne et prévoit à moyen
terme de la faire fonctionner avec un effectif de 3000 personnes et un
investissement d'un milliard de francs sur dix ans.
La multitude d'activités commerciales
(hôtellerie, fabrication de repas servis à bord, ventes hors
taxes...) suit naturellement la progression du trafic de passagers et fret.
ADP (3743 emplois en 1996) a embauché au rythme moyen
de la plate-forme. Les emplois du site non liés directement au trafic
aérien ont augmenté de 7,7% en 1996.
Les deux nouvelles pistes de Roissy-CDG et les nouveaux
terminaux CDG 2 E et F vont provoquer l'accroissement du nombre de passagers
d'environ 25 millions. Cette progression du trafic de passagers va donc
provoquer une forte hausse des effectifs de la plate-forme qui à terme
pourrait atteindre, en théorie, les 75 000 emplois.
Roissy-CDG de Gaulle est donc véritablement un moteur
pour l'emploi sur la plate-forme mais aussi au-delà, l'emploi ne
s'arrêtant pas aux frontières de l'aéroport : les calculs
réalisés dans le cadre des missions officielles chargées
d'évaluer les avantages et inconvénients du développement
de Roissy-CDG (missions Fève, Douffiages, Carrère) montrent qu'il
faut doubler le nombre d'emplois pour tenir compte des emplois indirects et
ceux induits par l'activité aéroportuaire.
50 000 personnes travaillent sur la plate-forme de Roissy-CDG,
100 000 personnes travaillent donc aujourd'hui de près ou de loin pour
Roissy-CDG. A terme, la croissance du trafic aérien permet d'estimer
à 25 000 le nombre d'emplois supplémentaires directs et autant
d'emplois indirects. Au total donc, 150 000 emplois.
Le pôle de Roissy-CDG constitue ainsi le premier
pôle d'emplois de la banlieue nord de Paris. Un tel noeud de
communication dans le nord de Paris permet à ce site d'attirer plus
facilement les implantations industrielles et commerciales que dans d'autres
endroits de la région parisienne qui, sans lui, n'aurait pas un pareil
lien avec l'Europe et le monde.
A Roissy-CDG est ainsi envisagé avec la création
d'environ 50 000 emplois l'accueil d'à peu près 70 000 habitants
supplémentaires sur les trois départements touchés par
l'aéroport : la Seine Saint Denis, le Val d'Oise et la Seine et
Marne.
Déjà, les communes proches de l'aéroport
ont bénéficié d'une croissance démographique
très importante. On observe que la croissance de certaines communes
proches, due essentiellement à la présence de l'aéroport,
a été très forte de 1975 à 1990 :
VILLES
|
EMPLOIS
|
Roissy en France
|
+ 68,6%
|
Mitry-Mory
|
+ 22,5%
|
Compans
|
+ 75%
|
Thieux
|
+ 94,7%
|
Mauregard
|
+ 56%
|
Tremblay en France
|
+ 31,2%
|
|
TABLEAU N°7 : LA CROISSANCE DES VILLES
DE 1975 À 1990.
Sur la plate-forme de l'aéroport Roissy-CDG, une
activité extraordinaire entraîne donc avec elle tout un territoire
puisqu'un emploi naît en dehors du site à chaque création
de poste interne, de même que l'importance de l'aéroport de
Roissy-CDG est telle qu'il exerce une influence profonde sur la distribution et
la structure du marché du travail de son arrière pays, et donc
sur l'évolution démographique.
2. Attraction vis-à-vis des entreprises et
agrandissement du marché du travail
Le secteur de l'aéroport de Roissy-CDG est un
véritable pôle de développement économique. Un grand
nombre d'entreprises vient travailler sur le site même ou à
proximité, à commencer par celles qui sont directement
liées à son fonctionnement : compagnies aériennes
(48% des effectifs sur la plate-forme), sociétés chargées
d'assurer la maintenance des avions, de la sécurité, de la
restauration etc... Viennent ensuite tous les prestataires de services requis
pour les milliers d'employés présents.
L'extraordinaire carrefour séduit aussi bien d'autres
acteurs économiques : certains ont une activité fortement
consommatrice de liaisons aériennes, d'autres sociétés
comme des filiales de groupes étrangers ont surtout besoin de se
développer facilement et apprécient des locaux adaptés
à leur fonctionnement.
L'aéroport Roissy-CDG constitue un puissant pôle
économique pour plusieurs raisons : d'abord, le site
génère une image très positive par sa modernité sa
mobilité et sa qualité.
La mise en valeur du site et la qualité des
aménagements confèrent à Roissy-CDG une qualité qui
séduit les entreprises pour qui l'image de l'aéroport apporte un
facteur objectif de succès commercial. Grâce à la
présence de l'aéroport, Roissy-CDG constitue une adresse
prestigieuse susceptible d'attirer des entreprises à fort rayonnement
international.
Roissy-CDG est ainsi voué au secteur d'entreprises
françaises et étrangères axées sur des domaines
d'activités de transports, de communication, d'échanges, de
logistique de produits à haute valeur ajoutée, de commerce
extérieur, d'activités de formation : l'ensemble constituant un
centre d'envergure européenne et mondiale.
La présence de l'aéroport international et de la
gare d'interconnexion TGV font de Roissy-CDG le site d'Europe le plus
rapidement relié à la fois aux capitales européennes et
aux grandes métropoles mondiales. Sa situation privilégiée
est exploitée pour accueillir par priorité les activités
exigeantes sur la performance des dessertes notamment celles qui sont
liées aux relations internationales dans les domaines de la haute
technologie ou des services d'aide à la décision.
L'ambition pour le pôle de Roissy-CDG est de constituer
à partir de ce dynamisme économique un pôle émetteur
de croissance : il s'agit d'apporter des réponses aux exigences des
entreprises en s'appuyant sur l'excellence de l'outil technique pour devenir
non pas un pôle récepteur, mais un point nodal émetteur de
croissance qui va produire un effet centrifuge autour de l'aéroport.
Ce phénomène d'entraînement va
s'étendre au-delà du strict périmètre de
l'aéroport grâce aux infrastructures routières
environnantes. Disposant de plusieurs zones très bien reliées
à Roissy-CDG tout en étant au coeur du marché francilien,
le secteur bénéficie pleinement de la desserte routière et
autoroutière. On retrouve l'effet Roissy-CDG sur les axes qui permettent
de rejoindre rapidement l'aéroport. De nombreuses entreprises se sont
appuyées sur ce critère pour choisir comme lieu d'implantation
des communes comme Le Blanc-Mesnil, Aulnay sous bois, Le Bourget, La Courneuve
ou la Plaine Saint Denis le long de l'autoroute A1.
L'aéroport apparaît alors comme un outil de
diffusion de développement économique permettant de favoriser tel
ou tel secteur régional pourvu qu'il dispose d'une bonne
accessibilité à l'équipement.
Il faut ainsi la volonté d'assurer les meilleures
conditions d'accès possibles à l'aéroport afin que
celui-ci joue pleinement son rôle d'outil technique au profit de
l'ensemble des entreprises régionales. Le secteur de Roissy-CDG est aux
portes de l'agglomération et à proximité de grands axes de
communication qui conduisent vers les principaux partenaires étrangers.
La plate-forme multimodale air-route-fer renforce fortement
l'attrait du secteur permettant l'accueil d'un maximum d'activités et
notamment de firmes multinationales permettant d'accroître le rayonnement
de l'aéroport, de générer de nouveaux trafics et de
diversifier les ressources.
La présence sur le site d'immobilier d'entreprises de
grande qualité et de nombreux services attirent les entreprises, le
bassin d'emploi s'agrandit ainsi que la force d'attraction du pôle.
Les effets d'entraînement de l'aéroport se
manifestent sur une aire d'influence très vaste du fait des
complémentarités existantes. Quatre autres secteurs seraient
ainsi influencés par le pôle principal à savoir :
La Plaine Saint Denis, Le Bourget, La Courneuve et le
secteur Oise la Vallée (Compiègne, Creil, Senlis):
possèdent des atouts qui manquent au secteur de Roissy-CDG tels que
l'enseignement supérieur, recherche, tradition industrielle et
technologique, cadre de vie
Oise la Vallée, Compiègne, Senlis,
Creil : technopole, formation, recherche, parcs scientifiques
axés sur la chimie bio pharmacie et la métallurgie
mécanique dans un cadre de qualité très attractif.
La Plaine Saint Denis : technologies industrielles dans
les domaines de la mécanique, productique, métrologie et des
matériaux autour d'une halle technologique et d'une « Maison
de l'Industrie » bénéficiant de la présence des
universités de Paris 8 et 13, de l'Institut Galilée, du CNAM, et
de deux IUT.
Le Bourget, Le Blanc-Mesnil, La Courneuve :
décloisonnement et remise en valeur des zones d'activités
existantes (production transformation, équipementiers de
l'aéronautique, mécanique, logistique...).
Dans le choix d'une implantation industrielle, le maillage des
transports est un facteur déterminant. En fait, la proximité de
l'aéroport n'est pas, pour l'essentiel des entreprises installées
sur le pôle, le facteur de localisation décisif. Seulement 35% des
entreprises installées jugent décisive la proximité de
l'aéroport. L'accessibilité, la desserte routière et
autoroutière sont les facteurs les plus fréquemment
prononcés par les entreprises.
En effet, un grand nombre d'entreprises s'installent dans les
environs de Roissy-CDG pour bénéficier de la proximité de
ce noeud de communication exceptionnel.
Par ailleurs, la taille du marché du travail, la
présence de main d'oeuvre qualifiée, la disponibilité de
services, les conditions de vie font partie des facteurs de localisation des
entreprises.
La modernité des installations aéroportuaires
contribue néanmoins à conférer une image et une adresse
valorisantes au secteur. L'aéroport et les différents
critères de localisation cités précédemment sont
donc les conditions optimales de localisation des entreprises.
La qualité des capacités d'accueil des
entreprises, un centre d'exposition, des capacités
hôtelières, un centre de télécommunication
international, des équipements de loisirs, la qualité de
l'urbanisme et de l'architecture, l'animation par des commerces de
proximité, des restaurants, des équipements socio-sportifs sont
autant d'éléments d'attrait à prendre en compte car ils
entrent dans les critères de choix des entreprises internationales.
En résumé, les facteurs de localisation des
sociétés françaises et étrangères voulant
s'implanter sur le pôle de Roissy-CDG sont :
Ø la qualité du site et de l'immobilier
d'entreprises
Ø la qualité du marché du travail
Ø l'accessibilité générale du
site
Roissy Pôle constitue donc à l'intérieur
de la plate-forme aéroportuaire une zone d'accueil excellente pour ces
entreprises du tertiaire supérieur. Des zones d'accueil sont aussi
présentes en dehors des limites aéroportuaires et sont
prêtes à accueillir ce type d'activités : il s'agit du Parc
des Expositions et de la zone d'activités internationales de Paris Nord
II.
Ces deux zones sont excellemment desservies et sont promises
à un fantastique développement.
Le Parc des Expositions (PEX) est un gros inducteur d'emplois
et de consommation culturelle et touristique, carrefour économique et
commercial, occasion pour les entreprises françaises de s'ouvrir
facilement au moindre coût sur les marchés extérieurs. Le
PEX renforce le leadership mondial tenu par l'Ile de France dans le domaine des
salons internationaux et des congrès.
PHOTO N°29 : LE PARC DES EXPOSITIONS DE
VILLEPINTE , IMMENSE BÂTIMENT COSACRÉ AUX SALONS PROFESSIONNELS
INTERNATIONAUX À PROXIMITÉ IMMÉDIATE DE LA ZA
INTERNATIONALES PARIS NORD II.
Paris Nord II est une grande zone d'accueil d'activités
commerciales et de distribution à haute valeur ajoutée. Elle
regroupe un grand nombre d'entreprises internationales utilisatrices de
transport aérien.
Ces deux zones accueillent des activités très
diversifiées, très mobiles, et offrent le maximum de souplesse
dans un environnement à caractère plus urbain, avec un large
éventail de services. Les entreprises ont une dominante
d'activités de logistique et de distribution.
L'accessibilité de ces deux zones est le critère
de localisation le plus important.
D'autres zones d'activités se situent sur des communes
environnantes plus éloignées de Roissy-CDG mais sont
reliées au pôle grâce aux infrastructures routières :
Sarcelles, Villiers le Bel, Louvres, Aulnay sous bois, Othis-Dammartin offrent
des zones d'activités plus diversifiées (production, services,
sous-traitance) : le tout représentant environ 1 400 000 m2 et 18000
emplois.
Le site aéroportuaire et son environnement et les
facilités qu'ils offrent sont unanimement reconnus comme des
éléments majeurs pour l'implantation d'entreprises dans le
secteur.
Le pôle de Roissy-CDG est le centre d'un foisonnement de
projets qui reflètent à la fois son attrait et son dynamisme. Ce
secteur conjugue, autour du pôle central d'activités tertiaires et
de toute une couronne de parcs d'activités, des espaces d'accueil
hôteliers, de loisirs, de tourisme, des espaces verts qui
matérialisent la porte d'entrée internationale en Europe. Il y a
là réunis tous les éléments d'un
développement économique faisant de Roissy-CDG un puissant
pôle économique local.
Un fort développement autour de l'aéroport ne se
produit que pour autant qu'il existe sur le site d'autres facteurs majeurs de
développement auxquels l'aéroport apporte de surcroît une
image valorisante : les facteurs de localisation des entreprises cités
précédemment, mais aussi le fonctionnement du pôle, la
qualité des hommes et de leurs relations qui rendront le site
économiquement plus dynamique et plus attractif.
C'est ainsi qu'ADP qui gère le site
aéroportuaire s'organise afin que davantage d'entreprises et de PME
locales tirent parti de la dynamique aéroportuaire et favorise la
création ou la venue de nouvelles entreprises qui participeront au
développement des communes et départements voisins, et donc au
bon développement du pôle.
L'aéroport doit être un
accélérateur de l'activité économique de son
environnement et ne plus être considéré comme un voisin
gênant. ADP s'efforce par conséquent de développer les
bases d'un partenariat durable entre les entreprises locales et celles de
l'aéroport, créer un véritable maillage et ainsi
développer l'emploi.
Pour rééquilibrer les échanges
économiques avec les PME-PMI environnantes, ADP organise par exemple,
une fois par an à Roissy-CDG, une rencontre entre les dirigeants des
grandes entreprises de Roissy-CDG et les dirigeants des PME-PMI locales. Il
s'agit en quelque sorte d'une clé d'accès au monde
économique de Roissy-CDG.
Occasion exceptionnelle d'échanges et de débats,
le « carrefour des achats aéroportuaires de Roissy-CDG»
permet à 1600 entreprises du Val d'Oise de la Seine Saint Denis et de la
Seine et Marne de s'informer, à la source, sur les attentes et les
besoins des entreprises telles que Air France, AEI, Eliance, Fedex, France
Handling, DHL, Lufthansa, Servair et ADP. Pendant deux journées de
rencontre, 500 à 600 rendez-vous individuels sont planifiés entre
entreprises du site et entreprises extérieures.
Cette opération met en valeur la considération
et l'importance des PME-PMI dans le pôle de Roissy-CDG. En effet, les PME
sont la base du tissu productif régional, elles représentent un
vivier d'emplois important et sont très utiles pour les grandes
entreprises car elles constituent la richesse d'un environnement
économique dans l'espace, un support économique
diversifié, et la proximité d'un réseau de sous-traitance
de qualité.
ADP propose également l'organisation d'actions communes
de promotion et de valorisation des produits et des services offerts sur
l'aéropôle comme la création d'un grand salon annuel
à vocation économique pour inciter à l'implantation
d'entreprises étrangères sur l'aéroport et dans la
région environnante. Vecteur de la promotion du pôle
régional constitué autour de Roissy-CDG, ce salon permettrait de
mettre en évidence la diversité économique de ce
pôle, son attrait pour les entreprises dynamiques, les effets de leviers
qu'elles pourraient trouver en s'y implantant, ainsi que sa vocation
européenne à travers ses moyens d'échanges multimodaux et
internationaux.
ADP envisage aussi la création d'activités
économiques par le biais de pépinières d'entreprises.
Véritable outil d'aménagement du territoire favorisant la
réussite des nouvelles entreprises en amenuisant les obstacles
liés à leur démarrage, une pépinière
d'entreprises installée sur l'aéroport dans des locaux
appartenant à ADP, bénéficiera du dynamisme
économique aéroportuaire. Le principe est d'accompagner le
lancement d'entreprises pendant 24 mois pour qu'elles émigrent
définitivement vers les communes riveraines de l'aéroport. C'est
en « envoyant » des entreprises saines que ADP
souhaite concrétiser son action en faveur du développement
local.
Les entreprises créées seraient dans un premier
temps à vocation tertiaire puis semi-industrielles ou artisanales.
Par ailleurs, des plans de promotion commune à
l'étranger sont élaborés entre ADP et départements
voisins pour aider les entreprises à exporter plus en utilisant et en
mettant en valeur l'image du pôle aéroportuaire et de son
environnement.
De nombreuses mesures sont également prises en faveur
de l'emploi. L'organisation d'un meilleur maillage du tissu social
aéroportuaire doit contribuer à ce que le plus possible d'emplois
directs et induits, générés par le développement de
Roissy-CDG profitent aux demandeurs d'emplois de son environnement.
En raison de la diversité des offres, le marché
du travail de Roissy-CDG ne s'est pas assez organisé. Les entreprises
recrutent souvent par le bouche à oreille et les besoins en formation
sont mal identifiés.
« Notre défi, avec les départements
riverains, est de faciliter l'accès aux emplois de CDG, anticiper les
besoins de formation et repérer de nouveaux gisements d'emplois en
assurant un équilibre entre les régions » explique
René Guérin d'ADP chargé du partenariat économique
et social avec les riverains.
En effet, les collectivités territoriales limitrophes
de l'aéroport profitent peu des retombées économiques en
matière d'emplois. Actuellement, la provenance des employés de
CDG est très éparpillée et ne profite que pour
moitié aux trois départements riverains de l'aéroport (
21% pour la Seine Saint Denis , 16 % pour le Val d'Oise , et 15 % pour la Seine
et Marne en 1997).
De plus, les retombées de l'activité en
matière d'emplois sont inégales de sorte que certaines communes
dont les habitants sont victimes de fortes nuisances sonores, n'abritent qu'une
faible part des salariés de la plate-forme.
Par conséquent, le gouvernement a pris des mesures en
faveur de l'emploi local. Le Ministre des Transports a confirmé lors de
l'annonce de la création de deux nouvelles pistes à Roissy-CDG la
mise en place d'un observatoire sur le bassin d'emplois de Roissy-CDG et "d'une
plate-forme pour l'emploi" notamment destinée aux jeunes en
difficulté qui prendra la forme d'un groupement d'intérêt
public (GIP).
Ces deux organismes associent élus, entreprises,
organisations syndicales, services publics de l'emploi afin de
développer l'emploi sur le pôle de Roissy-CDG.
Autre association : l'AIR (Amitiés
Interculturelles de Roissy-CDG) réunissant une vingtaine de
professionnels de l'aéronautique qui consacrent une partie de leur temps
libre à l'aide à la recherche d'emplois sur le site.
Leur objectif est de créer une passerelle entre
l'aéroport et la banlieue , grâce à l'information et la
formation.
ADP s'associe par ailleurs à la gestion d'une Boutique
Club Emploi à Villiers le Bel. Une telle boutique implantée au
coeur de la ville offre ainsi toute une panoplie de services gratuits qui
permettent à tout demandeur d'emploi de trouver, par ses propres
moyens, un emploi dans un délai raisonnable.
Ainsi, tout est mis en oeuvre pour développer autour de
Roissy-CDG un espace économique fort, un véritable pôle
émetteur de croissance au sein duquel les emplois et les entreprises se
multiplient. Roissy-CDG constitue effectivement un pôle économique
local dynamique, il y a là quasiment tous les éléments
d'un développement à la fois sur le site aéroportuaire
ainsi que dans son environnement. Ce dernier fait donc l'objet d'un
développement initié par les instances aéroportuaires et
les collectivités locales limitrophes.
3. Opportunités économiques pour les
communes (développement local)
Pour développer un pôle économique
puissant autour de Roissy-CDG, ADP prône l'insertion de CDG dans son
environnement, c'est à dire ancrer l'aéroport dans son tissu
économique et social, partager la prospérité.
Les collectivités locales concernées ont donc
l'occasion de profiter du développement généré par
l'aéroport pour développer leurs ressources. Un travail de
maillage social est en cours entre les collectivités locales et
l'établissement public ADP pour une meilleure intégration du site
avec son arrière-pays.
A l'instar d'ADP, les collectivités locales cherchent
à favoriser l'emploi, les contacts entre demandeurs d'emploi et
éventuels employeurs locaux ou services économiques, mais elles
cherchent aussi et surtout à augmenter les ressources fiscales car les
entreprises apportent d'importantes recettes fiscales aux collectivités
sous forme d'impôts.
Les collectivités s'efforcent ainsi d'investir dans des
structures d'accueil aux entreprises et peuvent donc profiter du dynamisme
économique de l'aéropôle pour augmenter leurs recettes en
taxe professionnelle et taxe foncière.
Même si le développement local est un mode de
développement par le « haut » (croissance à
partir de décisions prises par les managers de grandes entreprises ou
sur l'initiative de l'Etat), les gouvernements locaux prennent des mesures pour
la mise en valeur de leur territoire.
Les facteurs du lieu de valorisation économique local
étant présents (proximité d'un environnement professionnel
de qualité et de grands axes de communication), les collectivités
s'organisent pour rassembler tous les acteurs du développement
économique. Le développement local repose notamment sur
l'existence de liens étroits entre les entreprises implantés sur
le même site. Dans la mesure où de telles relations ne
s'instaurent pas spontanément, les gouvernements locaux sont
amenés à intervenir pour les favoriser.
Le développement local est en fait étroitement
lié aux liens qui s'établissent entre les différents
agents économiques, publics et privés qui définissent un
partenariat pour faire face aux problèmes de l'emploi et pour être
plus performant sur les marchés économiques.
Des lieux d'échanges horizontaux se constituent alors
sous forme d'associations, de clubs d'entrepreneurs, de comités de
bassin d'emploi ou de comités locaux d'expansion destinés
à produire des stratégies de développement. Des projets
communs de développement sont aussi instaurés entre entreprises
et collectivités.
Les entreprises doivent être reliées les unes aux
autres, clientes les unes des autres, elles doivent coopérer pour
certains services communs, pour la formation professionnelle, pour l'emploi,
bref que leurs activités se multiplient au lieu de s'additionner. Les
entreprises ainsi confortées iront chercher des marchés à
l'extérieur, des flux financiers viendront donc de l'extérieur se
dépenser ou s'investir dans ce territoire et contribueront donc au
développement du pôle.
De nombreux lieux d'échanges horizontaux ont ainsi
été créés sur le pôle de Roissy-CDG.
Des entreprises de 17 communes riveraines se sont unies pour former
Roissy-CDG Entreprises : forte de ses 212 entreprises adhérentes, cette
association entend participer activement au développement de ce
pôle économique. Le cercle des entreprises privées est
basé sur la communication entre les différents chefs
d'entreprises plus ou moins prestigieuses (SNCF, RATP, La Poste,
L'Oréal, PEX, EDF-GDF, Hyatt, ANPE de CDG) afin de développer
l'emploi, les transports, l'aménagement du territoire et
l'environnement.
Plusieurs villes dynamiques, comme Gonesse ou Goussainville,
organisent des forums emplois pour les jeunes. Les entreprises viennent y
expliquer leurs besoins et leurs projets de recrutement. Un club des directeurs
des ressources humaines des entreprises de Roissy-CDG doit permettre des
échanges de candidatures et d'informations sur les initiatives locales.
Autre initiative : Air France a signé une convention
avec le Val d'Oise pour parvenir à terme à un taux de 20 %
d'emplois valdoisiens.
Sur l'initiative d'ADP, 500 PME-PMI riveraines de CDG ont
bénéficié avec le « carrefour des
achats » d'un coup de pouce important pour développer leur
partenariat avec les grandes entreprises du transport aérien.
En septembre 1994, grâce au Préfet du Val d'Oise,
a été créée l' « association du bassin
d'emploi du pôle de Roissy-CDG » qui a pour objet
l'amélioration de la situation de l'emploi en organisant la concertation
entre élus, employeurs et organisations représentatives des
salariés. Quatre départements sont partis prenants à
savoir le 93, le 77, le 95 et le 60(Oise).
Les comités d'expansion et agences de
développement économique de ces quatre départements et de
l'Aisne (02) se sont regroupés en 1990 en une structure informelle de
réflexion dite « club de Roissy-CDG » pour apporter
leur contribution à la révision du schéma directeur de
l'Ile de France.
L'efficacité de ce regroupement réside dans
l'abstraction de toutes frontières administratives, régionales ou
départementales qui portent, on le verra plus tard, préjudice
à l'homogénéité du pôle de Roissy-CDG.
En effet, ce pôle à cheval sur trois
départements souffre des limites administratives communales de sorte que
les recettes de la taxe professionnelle et de la taxe foncière ne
bénéficient actuellement qu'à quelques communes. Les
retombées économiques du pôle sont donc très
diverses, ce qui empêche le bon développement du secteur.
Avec la mise en place d'un observatoire pour mesurer la
croissance des emplois et les besoins de formation, et d'un GIP pour
améliorer l'accès des demandeurs locaux aux emplois
générés par l'aéroport, l'Etat veut mettre en place
un fonds local de répartition qui devrait redistribuer de manière
équitable le produit de la taxe professionnelle et foncière
liées à l'activité aéroportuaire, un fonds
interdépartementale de solidarité mettant en valeur la
volonté de créer une zone commune économique et
financière.
La communauté de communes de «Roissy porte de
France » créée le 25 mai 1994 et regroupant onze
communes regroupées autour de la commune de Roissy en France est une
réponse aux déséquilibres des recettes fiscales, à
l'extrême parcellarisation administrative communale française.
Cette communauté se propose d'engager des actions
d'organisation, développement économique local et
amélioration du cadre de vie et de gestion (emploi, logement,
sécurité) et prévoit la création d'une taxe
professionnelle de zone et vise à assurer une solidarité
financière des sept communes regroupées.
Le développement local de l'emploi suppose aussi
l'aménagement des transports en commun autour de la plate-forme.
Plusieurs projets seront ainsi accélérés comme la liaison
RER/Roissy-CDG/Cergy ainsi que des dessertes locales par bus et minibus.
Le pôle économique de Roissy-CDG constitue
également un enjeu à l'échelle régionale. En
développant les activités autour de la porte d'entrée
européenne de l'Ile de France, l'objectif a été de
rééquilibrer la diffusion du développement
économique sur le territoire régional.
Le Nord-Est de la région est caractérisé
par un secteur séparé de l'agglomération centrale par une
banlieue dégradée, dont l'image si négative a fait que la
dynamique des investisseurs a été et reste parmi les plus faibles
de la région. Le secteur géographique de Roissy-CDG est
défavorisé à la fois en terme de population et
d'environnement. Plaine agricole sans grand caractère, le secteur
accueille des populations à faible revenu et offre une image
résidentielle globalement médiocre.
Le développement autour de Roissy-CDG va
néanmoins permettre au secteur de devenir une plate-forme
d'échanges sur l'axe majeur vers l'Europe du Nord et un site
privilégié pour l'accueil d'activités commerciales et de
distribution. Ce complexe dessert désormais l'ensemble des zones
d'activités de l'Ile de France et surtout celles des villes nouvelles :
Cergy, Marne la Vallée, Sénart et Massy Saclay.
Ce secteur longtemps mal considéré est
aujourd'hui un point nodal extrêmement attractif et fait l'objet de
nombreuses mesures prises en faveur de la restructuration de la banlieue
Nord-Est de l'agglomération parisienne en développant l'emploi et
les activités.
L'essor de Roissy-CDG peut ainsi être vu à
plusieurs échelles : celle de la restructuration d'une banlieue
Nord qui a du mal à se requalifier ; celle de tout l'arc
périphérique Nord de la région ; celle du Bassin Parisien
avec notamment les perspectives de développement du Sud de l'Oise qui
constitue une zone d'accueil naturelle pour des activités et des
résidents.
Le pôle de Roissy-CDG est destiné à
devenir l'un des principaux moteurs du développement économique
de la région Ile de France autour de l'aéroport international.
CARTE N°6 : L'ARTICULATION DES
PÔLES RÉGIONAUX EN ILE DE FRANCE.
A Roissy-CDG sont donc mises en oeuvre différentes
mesures en faveur d'un pôle économique local fort.
L'aéroport, l'accessibilité du site, les structures d'accueil
sont autant d'atouts que les autorités aéroportuaires et les
gouvernements locaux cherchent à améliorer, à
développer dans un espace économiquement solidaire.
Cependant, cette solidarité économique utile
à l'homogénéité du secteur fait défaut.
L'environnement économique de Roissy-CDG est effectivement
caractérisé par trois espaces différents dont les limites
correspondent aux limites administratives départementales.
B. Une proximité géographique
dominée par de fortes disparités
économiques
Incontestablement, les prescriptions du schéma
directeur régional ont privilégié le sud de la plate-forme
et dans une certaine mesure des communes telles que Gonesse ou Roissy en
France.
Le sud de l'aéroport a déjà subi une
forte dynamique économique grâce à la construction de la
plate-forme routière Garonor, le parc des Expositions et Paris Nord II,
alors que le Nord-Est de l'aéroport n'a été que
très peu concerné par la croissance économique
générée par la plate-forme aéroportuaire.
Le secteur de Roissy en France fut également peu
concerné par le développement de Roissy-CDG mais de nombreux
efforts de la part du département du Val d'Oise rendent cet espace plus
dynamique et attractif.
1. Le secteur de l'Est du Val d'Oise : un espace en
mutation
L'Est du Val d'Oise, représenté par la commune
de Roissy en France, est un espace où était marquée
l'absence de synergie avec l'aéroport. L'aéroport Roissy-CDG a
longtemps été sans véritable effet économique :
l'existence de l'aéroport n'avait pas entraîné de ZALA.
A proximité de celui-ci se sont localisées des
activités à faible valeur ajoutée : stockage,
activités liées au transport routier, entreprises de services de
la petite couronne.
L'impact direct de l'aéroport sur l'emploi valdoisien
n'est en 1988 que de 13%, soit 4 000 emplois occupés par des habitants
du Val d'Oise sur les 31 000 employés recensés sur la
plate-forme. Aujourd'hui, cette part même si elle a
légèrement augmenté reste insuffisante, n'abritant que 16
% d'emplois valdoisiens.
Ce dysfonctionnement traduit la faiblesse de qualification de
la main d'oeuvre locale. Les entreprises locales et celles de la plate-forme
aéroportuaire ont du mal à recruter une main d'oeuvre
qualifiée, les formations de la population locale ne correspondant pas
aux exigences des entreprises.
Se pose alors le problème de formation des jeunes dans
les quartiers d'habitat collectif où le manque d'université ou
d'IUT fait cruellement défaut.
Pour profiter des opportunités économiques
qu'offre l'aéropôle, le département du Val d'Oise s'est
montré particulièrement entreprenant pour développer
à l'Est du Val d'Oise une zone économique dynamique en synergie
avec la plate-forme aéroportuaire.
L'aéroport Roissy-CDG constitue aujourd'hui un enjeu
majeur dans l'aménagement économique du Val d'Oise. Le secteur de
Roissy en France est devenu un espace géo-économique au sein
duquel l'influence de l'aéroport joue un rôle
prédominant.
Roissy en France a connu une forte croissance
démographique depuis les deux dernières décennies ainsi
que la frange Sud-Est du département. L'urbanisation s'est
également fortement développée dans ce secteur : les
quinze communes les plus peuplées du Val d'Oise sont dans cet espace et
concentrent la moitié de la population totale du Val d'Oise en 1990.
A la fin des années 1980, l'économie se
développe considérablement autour du pôle de Roissy en
France (33 000 emplois dans la commune en 1990). Le transport devient alors le
premier pôle d'activités du Val d'Oise. Ce grand pôle
d'emplois attire désormais des actifs. Roissy en France offre 35 fois
plus d'emplois qu'il n'y a d'actifs résidants dans la commune.
Le secteur de Roissy en France bénéficie
d'implantations de sièges sociaux internationaux, entreprises de pointe
et de haute technologie, bureaux, sociétés de fret et
d'entreposage, d'hôtels qui disposent grâce à la
présence de l'aéroport d'atouts considérables pour leur
développement.
La progression globale des emplois est très
marquée : hormis le secteur des transports, les services marchands aux
entreprises, les commerces de gros alimentaires, l'hôtellerie et la
restauration connaissent une forte progression. L'augmentation de l'emploi
salarié dans le Val d'Oise a profité essentiellement au secteur
tertiaire qui représente désormais dans le département 2
emplois sur 3.
|
TAUX DE CHOMAGE
|
TAUX D'EMPLOI
|
REPARTITION DE LA POPULATION
ACTIVE PAR SECTEUR
|
|
|
|
Industrie
|
Bâtiment
|
Tertiaire
|
Ville nouvelle
|
8.5
|
0.96
|
23
|
25
|
32
|
Roissy-CDG en France
|
5.3
|
35.10
|
15
|
20
|
43
|
Argenteuil
|
10.3
|
0.71
|
25
|
16
|
45
|
Bezons
|
10.5
|
0.64
|
28
|
14
|
45
|
Garges
|
15.0
|
0.36
|
19
|
12
|
50
|
Sarcelles
|
13.5
|
0.53
|
17
|
17
|
42
|
TABLEAU N°5.
Cette évolution correspond à la multiplication
des formes de prestations de services s'adressant aussi bien aux particuliers
qu'aux entreprises.
De plus, les entreprises font de plus en plus appel, pour des
tâches périphériques, à des entreprises
sous-traitantes dans les domaines des transports, de la maintenance, de la
réparation, de l'entretien, du conseil, de l'informatique, de la
gestion, du recrutement, de la formation etc... et il existe dans le Val d'Oise
un solide réseau de sous-traitance qui, pour une bonne part, fait appel
à des technologies avancées telles que le matériel
informatique, les équipements industriels ou électroniques, la
fabrication à haute valeur ajoutée.
Les entreprises aéroportuaires feront alors volontiers
appel à ce réseau de sous-traitance qui correspond à leurs
besoins. Cette synergie entre l'aéroport et son arrière-pays dont
l'absence faisait tant défaut est en train de se mettre progressivement
en place.
Cette synergie est importante à double titre : d'abord,
des relations s'instaurent entre les grandes entreprises de la plate-forme et
les PME-PMI locales valdoisiennes ce qui démontre la bonne
intégration de l'Est du Val d'Oise dans le pôle de Roissy-CDG,
puis la présence de PME-PMI qui sont la base du tissu productif
constitue la richesse d'un environnement économique dans l'espace et un
support économique diversifié, et participent grandement au bon
développement du pôle économique.
Par ailleurs, dans l'Est du Val d'Oise, la présence du
TGV, des autoroutes A1, A16 et de la future A104, de la ligne D du RER et de
l'existence de l'aéroport Roissy-CDG confirment l'intérêt
des promoteurs, des investisseurs et des consultants en immobilier
d'entreprise. Bureaux, parcs d'activités high tech, villas d'entreprises
accueillent les entreprises dans tout l'Est du Val d'Oise, à Roissy en
France, Le Thillay , Goussainville , Louvres , Sarcelles...qui
bénéficient de ce noeud de transport exceptionnel.
De nombreuses communes aménagent par conséquent
de nouvelles zones d'activités pour l'accueil d'entreprises
intéressées par la proximité de l'aéroport et de
ses services, par la qualité exceptionnelle des infrastructures
routières ainsi que la vocation internationale de cette zone.
Autre facteur d'attraction : le cadre de vie de
qualité offert par le Val d'Oise. L'environnement est en effet
remarquablement préservé, des grandes forêts domaniales
créent des coupures vertes privilégiées.
Département vert aux portes de Paris, le Val d'Oise joue la carte de la
qualité de vie, très importante pour l'accueil des cadres
supérieurs.
La réhabilitation et une revitalisation
économique des quartiers d'habitat collectif défavorisés
sont aussi nécessaires et prévus.
Si la situation économique de l'Est du Val d'Oise s'est
décantée, c'est en grande partie grâce au
département qui a témoigné d'un dynamisme et d'une forte
vitalité en matière de création d'entreprises. Près
de 50 000 emplois nouveaux ont été créés en 10 ans
soit une augmentation des emplois de 30 %.
L'instrument principal du département en faveur du
développement économique est le Comité d'Expansion
Economique du Val d'Oise (CEEVO). Créé en 1972, le CEEVO
(association loi 1901) a pour mission de réunir les acteurs locaux
exerçant des responsabilités et des fonctions très
diverses afin de promouvoir le développement du département. Le
CEEVO est particulièrement actif, il met en oeuvre de nouvelles
réflexions pour participer à la définition et au
développement des stratégies économiques du pôle de
Roissy-CDG.
L'une des autres missions confiées par le Conseil
Général au CEEVO consiste à présenter le Val
d'Oise, en France et à l'étranger, en tant que territoire propice
à l'accueil et au développement des entreprises. Chaque
année, le Comité participe activement à des manifestations
internationales au cours desquelles il assure la promotion des atouts
économiques du département.
Le CEEVO assure la promotion et une meilleure connaissance du
tissu économique départemental en passant par la
réalisation et la publication d'une collection de documents pratiques ou
d'études, destinés aux élus, aux chefs d'entreprises, aux
étudiants, aux enseignants et au grand public.
Pour développer l'accueil des entreprises sur le Val
d'Oise, le CEEVO s'est installé sur un site stratégique : le
Comité a inauguré en 1996 l'espace « Informations
Entreprises Val d'Oise » en plein coeur de la gare d'interconnexion
TGV de l'aéroport.
Cet espace de 45 m² est une véritable vitrine
économique du Val d'Oise. Seul endroit dans le monde où
convergent un aéroport international, une gare TGV, une gare RER et une
autoroute, c'est l'un des plus beaux sites géo-économiques que
l'on puisse trouver pour cet espace qui a pour objectif de faire
connaître le Val d'Oise, ses opportunités d'implantation et ses
atouts économiques, les avantages offerts par les communes et les axes
de transports.
Il s'agit pour ce centre d'accueil de mettre en relation les
visiteurs à la recherche de partenaires avec les entreprises locales.
C'est un point d'informations, de contacts et de renseignements.
La promotion du Val d'Oise se fait également sur
Internet. En 1996, les responsables du CEEVO ont souhaité rapidement
créer et mettre en place deux sites de diffusion d'informations
économiques sur ce réseau mondial devenu aujourd'hui
incontournable dans le domaine des affaires.
Par ailleurs, le Conseil Général, en partenariat
avec les organismes consulaires, les groupements patronaux, les syndicats
professionnels, les services de l'Etat et les collectivités locales, a
favorisé la mise en place de structures capables d'accompagner les
entreprises : pépinières d'entreprises (Sarcelles, Villiers le
Bel), hôtels d'entreprises et ateliers locatifs, soutiens à la
commercialisation de terrains destinés à l'accueil d'une
activité économique, soutiens aux transferts de technologie,
missions d'aide à l'exportation, participations actives aux salons
professionnels.
Plusieurs organismes sont aussi chargés d'informer,
d'accueillir et accompagner les projets nouveaux. Le Département compte
cinq « points chance pour entreprendre » dont le CEEVO,
tous coordonnés par la mission interdépartementale pour la
création d'entreprises. Des garanties bancaires et des prêts
à taux avantageux sont par exemple proposés aux entrepreneurs.
Pour créer à l'Est du département un
véritable pôle économique, le département a
fixé cinq objectifs principaux d'aménagement :
ð améliorer les conditions d'accès et de
transports avec notamment la création de nouvelles liaisons bus de
manière à permettre un véritable lien entre les communes
et le renforcement des liaisons routières rapides
ð jouer la carte de la formation et de
l'amélioration de la qualification en développant des
équipements de formation correspondant aux demandes potentielles
(transport, commerce, services, hôtellerie, aéronautique)
ð protéger et valoriser l'agriculture
ð préserver les espaces naturels
ð diversifier et améliorer l'habitat et le cadre
de vie
Il s'agit là de mettre en valeur les atouts du
département mais aussi de résoudre les problèmes du
secteur à savoir la formation et le niveau de qualification
professionnelle.
Pour s'associer au sein d'un espace de solidarité, en
vue de l'élaboration d'un projet commun de développement et
d'aménagement, onze communes de l'Est du Val d'Oise se sont
regroupées pour créer la communauté de communes Roissy-CDG
Porte de France. Etablissement public créé en mai 1994, la
communauté de communes compte 27 000 habitants sur les onze communes qui
la constituent : Chennevières les Louvres, Epiais les Louvres, Le
Thillay, Louvres, Puisieux en France, Roissy en France, Saint Witz,
Survilliers, Vaud'herland, Vémars et Villeron.
Ce regroupement communal a pour but :
ð d'additionner les expériences et les moyens pour
améliorer les services publics
ð d'améliorer la répartition des ressources
financières issues du développement du secteur pour profiter
équitablement de son dynamisme
Cette communauté symbolise la volonté pour les
onze communes de mieux gérer les services et les équipements,
d'améliorer la qualité des infrastructures, de préparer de
meilleures conditions de vie au quotidien, de favoriser l'implantation
d'entreprises créatrices d'emplois de proximité, et de consolider
son tissu économique existant constitué en majorité de
PME-PMI.
La communauté exerce donc des compétences en
matière d'urbanisme, d'aménagement, d'action foncière, de
développement économique, de gestion des équipements, de
transports en commun, d'actions sociales. Elle assume le fonctionnement de
services d'intérêts communs, la réalisation et le
financement d'équipements communautaires nécessaires à ses
habitants dont les financements proviennent du fruit de la taxe professionnelle
que versent les entreprises installées sur la communauté. Ce sont
33 membres délégués issus des 11 communes qui sont
chargés de l'administration de la communauté de communes.
Roissy Porte de France profite ainsi de la proximité du
pôle économique de Roissy-CDG en favorisant l'implantation de
nouvelles sociétés et en répondant aux besoins des
entreprises.
De plus, la communauté de communes représente un
interlocuteur unique pour les entreprises, ce qu'elles affectionnent
particulièrement pour simplifier leur démarche de
localisation.
TABLEAU N°8 : L'EMPLOI DE ROISSY PORTE DE
FRANCE EN CHIFFRES (1997) :
Population active
|
8500
|
Nombre d'entreprises implantées
|
1196
|
Nombre d'emplois
|
15000
|
Nombre de chômeurs
|
800
|
Taux de chômage
|
9.4% (moy. nat : 12.5%)
|
Taux d'emploi
|
1.76% (emplois/habitant)
|
LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES ROISSY PORTE DE
FRANCE PORTE UNE GRANDE PARTIE DE SON TRAVAIL POUR QUE LES EMPLOIS REVIENNENT
SURTOUT AUX CHÔMEURS DE LA COMMUNAUTÉ . CELA EXPLIQUE UN TAUX DE
CHOMAGE RELATIVEMENT BAS .
L'amélioration des moyens de transports publics figure
au premier rang des objectifs de la communauté, et ce, depuis sa
création.
Différents moyens de transport sont progressivement mis
en place pour desservir tout le secteur autour de l'aéropôle et
contribuer ainsi au développement local.
TABLEAU N°9 : TAUX DE LA TAXE PROFESSIONNELLE
DE ZONE DE 1997 À 2001 :
Communes
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
Chennevières les Louvres
|
8.33
|
8.53
|
8.73
|
8.93
|
9.16
|
Epiais les Louvres
|
7.01
|
7.54
|
8.07
|
8.60
|
9.16
|
Le Thillay
|
11.77
|
11.12
|
10.47
|
9.81
|
9.16
|
Louvres
|
12.98
|
12.03
|
11.07
|
10.12
|
9.16
|
Puisieux en France
|
10.19
|
9.93
|
9.68
|
9.42
|
9.16
|
Roissy-CDG en France
|
7.72
|
8.08
|
8.44
|
8.89
|
9.16
|
Saint Witz
|
12.65
|
11.49
|
10.32
|
9.16
|
9.16
|
Survilliers
|
10.20
|
9.68
|
9.66
|
9.16
|
9.16
|
Vaud'herland
|
7.44
|
7.86
|
8.28
|
8.70
|
9.16
|
Vémars
|
14.40
|
13.08
|
11.77
|
10.46
|
9.16
|
Villeron
|
10.98
|
10.07
|
9.16
|
9.16
|
9.16
|
La taxe professionnelle concerne les utilisateurs de locaux ,
propriétaires ou non, qui exercent une activité professionnelle.
Avec la création de la Communauté de communes, une taxe
professionnelle de zone s'applique à toutes les zones d'activités
existantes sur la Communauté et remplace la taxe professionnelle
communale. Une uniformisation des taux de taxe professionnelle sur les 11
communes membres s'opère depuis 1994 et ce jusqu'en 2001 pour atteindre
un taux unique de 9,16%.
Ainsi, le secteur de Roissy en France qui
bénéficiait peu des atouts de l'aéropôle
connaît ces dernières années de profondes mutations
propices au développement d'une zone économique attractive
à partir du potentiel aéroportuaire. La volonté du
département de profiter de ce dynamisme économique en est la
principale cause.
Aujourd'hui, le secteur est en train de s'intégrer au
pôle économique de Roissy-CDG, les données
socio-économiques se modifient envers cette intégration.
2. Le Sud de l'aéroport : un espace fortement
développé
Le Sud de l'aéroport est une zone économique
dynamique qui contribue largement à faire du secteur de Roissy un centre
économique d'envergure internationale.
Le Schéma Directeur de la région Ile de France
entend en effet transformer tout l'espace autour de l'aéroport en un
vaste secteur économique européen.
Le secteur désigné en priorité par le
SDRIF est celui du Sud de la plate-forme aéroportuaire qui est le
secteur le plus dynamique pour l'instant.
Cette vitalité s'explique par l'excellence du
réseau de communications présent sur le secteur :
l'aéroport international, la gare TGV ouverte sur l'ensemble du
réseau à grande vitesse, une bonne desserte par les transports en
commun et une excellente accessibilité routière. Ce carrefour
stratégique accueille déjà une pléiade
d'activités engrangeant des flux économiques importants, et
inspire de nombreux projets, encouragés par d'importantes
disponibilités foncières. Ces vastes réserves
foncières ( Tremblay en France) sont naturellement destinées par
le SDRIF à l'accueil de nouvelles activités de niveau
international.
Déjà, avant la construction de l'aéroport
Charles de Gaulle, le Sud de l'aéroport a vu à la fin des
années 1960 l'aménagement de la ZAC Citroën ( Paris Nord I )
et la construction de la plate-forme routière Garonor sur le territoire
d'Aulnay sous Bois qui représentaient deux ouvrages importants dans le
développement économique du Nord-Est parisien.
Avec l'ouverture de l'aéroport CDG en 1974, le secteur
acquiert un potentiel de développement économique
intéressant qui va provoquer de nombreux projets d'aménagement et
de grandes réalisations.
C'est au début des années 1970 que l'AFTRP (
Agence Foncière et Technique de la Région Parisienne ),
établissement d'Etat, opérateur foncier et aménageur s'est
vu confier, par l'Etat, la mission de réaliser au sud de
l'aéroport un vaste pôle d'attraction économique :
Paris Nord II. L'aménagement de cette zone d'activités constitue
un vrai quartier d'entreprises inséré parmi de vastes espaces
verts, avec tous les services que l'on trouve dans une ville. Aujourd'hui,
Paris Nord II est un Parc international d'activités qui constitue un des
éléments structurants du futur centre d'envergure
européenne de Roissy et représente un lieu stratégique
pour l'implantation d'entreprises en région Parisienne.
C'est un site exceptionnel à la porte nord de Paris, au
coeur d'un complexe multimodal unique au monde - aéroport, TGV, RER,
autoroutes -. Atouts majeurs du pôle d'activités, sa localisation
et ses infrastructures de transport lui confèrent d'emblée une
vocation internationale. L'aéroport international de Charles de Gaulle
est à quelques minutes du parc par une liaison routière directe
et à six minutes par le RER. La gare d'interconnexion TGV/RER constitue
une plaque tournante de communication de première importance : le
coeur de Paris est à moins de trente minutes par le RER, Lille à
une heure par le TGV, Bruxelles à 1h30, Lyon Satolas à 2h30 et
Londres à 3h par le Tunnel sous la Manche .
Trois autoroutes irriguent le parc à partir duquel
l'A1, l'A3 et l'A104 (la Francilienne) desservent Paris et toute la
région et permettent de rejoindre n'importe quel point d'Europe.
Paris Nord II offre un cadre de travail adapté aux
exigences des entreprises modernes. Le parc s'étend sur 385 hectares et
se caractérise par la qualité architecturale de ses
bâtiments et de son environnement. Le parc est un site d'exception pour
les entreprises diversifiées offrant des entrepôts à
proximité directe des bureaux et il est renforcé par la
présence d'un grand centre commercial et d'un centre de vie et
d'animation locale.
Aujourd'hui, Paris Nord II, c'est 360 entreprises dont
Calberson, Guerbet, Sharp, Bull, SCV Audio, Hewlett Packard, L'Oréal,
Akaï, Samsung, DHL ... représentant un pôle de 10 000
emplois.
Pour répondre aux besoins quotidiens de ces entreprises
et des employés, le parc dispose de nombreux équipements et
services : hôtels, restaurants (interentreprises), banques, La
Poste, douanes, petits commerces, gare RER , trois lignes de bus, services de
sécurité, complexe sportif ...
Un programme de bureaux « le parc des
Nations » est déjà implanté sur le site ainsi
qu'un parc d'affaires « Europarc » de 2,5 hectares.
Les secteurs d'activités des entreprises
implantées sur le parc sont très diversifiés.
Au départ, la proximité immédiate de
l'aéroport n'a pas été déterminante et les
premières implantations sont plutôt le fait d'entreprises
liées au stockage et à la distribution attirées par la
qualité des dessertes routières. Une seule exception, la
société Bull qui a implanté son centre de stockage lui
permettant ainsi de livrer une pièce détachée en moins de
quatre heures en Europe et 24 heures dans le monde après commande.
Par la suite, une deuxième vague d'entreprises s'est
implantée sur le parc, des entreprises souvent étrangères
et cherchant un ancrage commercial pour investir le marché local :
Akaï, Samsung, Konica par exemple pour le stockage et la distribution de
matériel électronique grand public.
Dans un troisième temps, le parc a vu certaines
entreprises telles que Pilot Pen, Sharp France (bureautique et
électronique) transférer leurs entrepôts sur des communes
proches pour ne conserver dans Paris Nord II que les fonctions de direction
(siège social), les services commerciaux et techniques.
A présent, le parc d'activités commence à
attirer des établissements industriels cherchant à consolider
leur position sur le marché européen et qui implantent des
établissements dans le but d'adapter leurs produits aux normes
françaises. Paris Nord II accueille de même des entreprises
implantées à Paris qui recherchent des locaux mieux
adaptés, une image de marque valorisante et une
compétitivité temps garantie.
Le parc international d'activités jouit par ailleurs de
la présence toute proche du Parc des Expositions de Villepinte. Ouvert
depuis 1983 et géré par la Chambre du Commerce et de l'Industrie
de Paris (CCI), le PEX accueille des grands salons professionnels et des
congrès internationaux. Cet édifice de 60 hectares et de 275 000
m² de plancher est le premier site mondial pour la tenue des salons
internationaux, ce qui contribue très fortement à la valorisation
de l'image du secteur et à sa vocation économique
internationale.
Gros inducteur d'emplois, ce carrefour économique et
commercial de premier plan est une occasion exceptionnelle pour les entreprises
françaises de s'ouvrir facilement sur les marchés
extérieurs.
PHOTO N°40 : LE PARC DES EXPOSITIONS DE
VILLEPINTE , UN IMMENSE HALL D'OÙ CONVERGENT LES DIFFÉRENTS ACCES
AUX SALLES D'EXPOSITION.
La plate-forme logistique de Garonor, née
antérieurement à l'aéroport contribue également
à la vitalité du secteur. Née dans les années 1960,
sur une idée des pouvoirs publics de créer des centres
périphériques d'éclatement des marchandises pour
l'agglomération parisienne. Au départ simple gare routière
pour poids lourds, Garonor est devenue une importante plate-forme de
transbordement de marchandises, instrument d'une logistique européenne
avec des centaines de firmes spécialisées dans le transport. On y
recense actuellement plus de 300 entreprises, dont 150 de transport, pour 4500
salariés.
Garonor peut traiter huit millions de tonnes de marchandises
par an.
La plate-forme logistique de Garonor fonctionne en
complémentarité avec CDG et profite du dynamisme
économique généré par la présence de
l'aéroport. Beaucoup d'entreprises se sont ainsi installées
à Garonor car une implantation à Roissy était trop
coûteuse pour elles.
Avec 400 000 m² de locaux sur 85 hectares, Garonor est
aujourd'hui saturé. Une extension de la plate-forme n'est pas
envisagée par les pouvoirs publics car cette activité est
fortement consommatrice d'espace et à faible valeur ajoutée, elle
nuirait par conséquent à l'image du secteur. En outre,
l'extension de Garonor ne ferait qu'aggraver la saturation des autoroutes A1 et
A3.
Le secteur sud de l'aéroport est donc un espace
économique puissant et dispose de disponibilités foncières
importantes pour l'accueil futur d'activités nouvelles.
Afin de préserver ce patrimoine foncier voué au
développement des activités d'envergure internationale, l'Etat a
engagé sur ces zones libres des procédures de Zones
d'Aménagement Différé (ZAD). Les ZAD permettent à
l'Etat d'acquérir progressivement des terrains par voie de
préemption dans des secteurs d'urbanisation future. Elles permettent
d'éviter la spéculation foncière et constituent une
clé pour l'aménagement futur du secteur.
Ces mesures prises par l'Etat démontrent l'enjeu et
l'importance de ce secteur, clé de voûte du développement
du pôle international de Roissy.
Ce dernier est donc logiquement pris en compte par les
collectivités locales concernées par cet espace, à savoir
le département de la Seine Saint Denis et les communes avoisinantes.
La Seine Saint Denis est le département le plus
favorablement touché par CDG en terme d'emplois (l'aéroport est
d'ailleurs le premier pôle d'emplois du 93), mais aussi en terme de
produits fiscaux.
TABLEAU N°10 :PRINCIPAUX PRODUITS
FISCAUX DE L'AEROPORT CDG REVENANT AUX
DEPARTEMENTS(1993) :
|
TAXE FONCIERE SUR LES PROPRIETES BATIES
|
TAXE PROFESSIONNELLE COMMUNALE
|
DEPARTEMENTS
|
TAUX en %
|
PRODUIT en fr
|
TAUX en %
|
PRODUIT en fr
|
SEINE SAINT DENIS
|
5,49
|
7197804
|
7,21
|
43205692
|
VAL D'OISE
|
6,00
|
3564812
|
5,80
|
13704598
|
SEINE ET MARNE
|
7,45
|
3954396
|
4,61
|
3282285
|
|
LA SEINE SAINT DENIS PERÇOIT BEAUCOUP PLUS
D'ARGENT DE LA PART DE L'AÉROPORT QUE SES DEUX VOISINS. LA SEINE ET
MARNE PARAÎT LA PLUS EN RETARD AVEC UN PRODUIT FISCAL ISSU DE LA TP
EXCESSIVEMENT BAS
La Seine Saint Denis est dotée d'un réseau de
communications, d'un tissu d'entreprises et d'un réseau de
sous-traitance très denses. Le Sud de l'aéroport est une zone
urbaine très peuplée de forte tradition industrielle.
Ces différents critères font que la Seine Saint
Denis est, sur les trois départements, le mieux économiquement
doté. Le secteur des transports est d'ailleurs la filière la
plus répandue.
Les retombées économiques sur le
département sont surtout indirectes. Air France, Servair, Lufthansa, par
exemple, sous traitent des activités très diverses en Seine Saint
Denis.
Pour le COMEX 93 (Comité d'Expansion Economique du 93),
CDG représente l'un des deux atouts de la Seine Saint Denis après
Paris. Celui-ci s'efforce activement de dynamiser l'expansion du
département autour de Roissy en poussant les actions à la
coopération économique.
Tremblay en France est la commune phare vis à vis de
l'aéroport. Elle est la municipalité la plus
bénéficiaire des retombées économiques de
l'aéroport : Roissy Pôle, CDG 2 A et C et toute la zone de
fret se situent sur les terrains communaux tremblaysiens et représentent
30000 emplois. Tremblay en France est ainsi la ville la mieux dotée en
produit fiscal provenant de la taxe professionnelle : quelques 180
millions de francs par an (ZAC CDG comprise).
En plus des activités aéroportuaires, la commune
possède une ZAC dynamique bénéficiant largement de
l'attrait du pôle d'envergure internationale. La ZAC se nomme d'ailleurs
ZAC Charles de Gaulle, un nom très attractif pour les entreprises
intéressées par le secteur géographique
aéroportuaire. On recense dans cette zone d'activités pas moins
de 120 entreprises tournées essentiellement vers l'industrie et environ
2 500 salariés. La zone bénéficie de la présence
d'un lycée dans lequel on trouve un BTS Transport, un IUT dans le
domaine de la maintenance industrielle et de la logistique et d'autres
formations adaptées aux activités de la plate-forme ou du
secteur.
Malgré ces efforts de formation, Tremblay en France
souffre comme presque toutes les communes environnantes ( sauf Roissy en France
) d'un effectif d'emplois sur la plate-forme aéroportuaire très
faible. Sur les 50 000 emplois de la plate-forme, seuls 1000 sont habitants de
Tremblay en France.
Le manque de formation et l'insuffisance des transports en
commun en sont les causes principales. En effet, les exigences des entreprises
aéroportuaires envers les demandeurs d'emplois sont draconiennes :
pour un poste de bagagiste par exemple, l'usage de l'anglais est obligatoire,
la présentation du candidat doit être irréprochable.
Autre commune concernée par le développement de
CDG : Aulnay sous Bois. Cette ville de 100000 habitants a
été la première à prendre la mesure de CDG. Plus
éloignée de Roissy CDG que Tremblay en France, et ne
bénéficiant d'aucune infrastructure aéroportuaire sur le
territoire communal, la commune a néanmoins toujours cherché
à jouir de la vitalité économique de Roissy CDG.
Elle a, en 1985, créé un institut de
développement local (aides aux entreprises, formation, promotion de la
ville). L'IADE (Institut Aulnaysien de Développement Economique)
dirigé par des représentants des entreprises d'Aulnay sous Bois
(industries, PME-PMI, commerçants, artisans, professions
libérales) cherche un ancrage économique avec le pôle
aéroportuaire par la participation à des actions de formation,
d'aide à la mobilité et de valorisation de l'activité
économique aulnaysienne auprès des entreprises de CDG. L'IADE va
au contact de ces entreprises afin de promotionner les entreprises
aulnaysiennes et créer des relations économiques avec le
pôle aéroportuaire (mise en valeur de la sous-traitance surtout).
L'IADE a par ailleurs mis en place des services en matière de formation
professionnelle afin de proposer aux entreprises de Roissy des demandeurs
d'emplois adaptés à leur fonctionnement et à leurs
besoins.
La ville d'Aulnay sous Bois bénéficie en
parallèle du projet européen « Urban » qui
est un projet de restructuration urbaine. Un des objectifs de ce programme
consiste à profiter du développement de Roissy pour
résoudre les différents problèmes socio-économiques
de la ville.
Par ailleurs, Aulnay sous Bois accueille sur son territoire de
grandes entreprises de renom international attiré par la desserte
routière et la proximité du pôle international :
laboratoire Guerbet, L'Oréal (1350 personnes), Rank Xéros (600
personnes).
Les activités les plus représentées sur
la commune sont les services aux transports (affrètement, fret express,
transport terrestre). Le secteur d'Aulnay sous Bois bénéficie
donc bien de l'influence économique du pôle aéroportuaire.
Villepinte est, à l'instar de cette
municipalité, intégrée au développement du
pôle grâce à la présence au Nord de la ville du Parc
international des Expositions, élément structurant du pôle
économique international de Roissy. Les initiatives communales sont
cependant quasi-inexistantes.
L'aéroport représente néanmoins un impact
économique important, un atout pour le développement du nord-est
Séquano-dyonisien. Les communes et les entreprises s'efforcent d'en
profiter au maximum. C'est dans cette perspective que s'est créée
en 1996 « CDG Développement » sur l'initiative du
GIPNEP (Groupement Interentreprises Patronal du Nord Est Parisien) :
association groupant les municipalités de Sevran et Vaujours, de l'IADE,
la Société Générale et d'autres organismes. Son
objectif est de permettre aux entreprises, aux demandeurs d'emplois des
communes riveraines de profiter des retombées économiques de CDG.
L'association est constituée d'élus et de chefs d'entreprises qui
marquent de leur présence le développement du pôle
économique de l'aéroport Charles de Gaulle.
Cependant, le secteur même étant très
attractif et dynamique souffre de problèmes qui empêchent
l'homogénéité géographique du développement
du pôle de Roissy. En effet, le sud de l'aéroport souffre comme le
reste du secteur du problème des transferts des ressources. Certaines
communes comme Tremblay en France perçoivent des recettes
considérables (TP) alors que d'autres comme Sevran, plus
éloignées des zones d'activités aéroportuaires,
n'accueillent pratiquement que de l'habitat et ne disposent pas de ressources
suffisantes pour répondre aux besoins de leur population. Elles se
voient obligées de taxer leurs contribuables et deviennent de ce fait
peu attractives.
Afin de rééquilibrer la situation
financière de chaque commune et de favoriser l'extension du pôle
économique, il serait nécessaire d'envisager des
péréquations intercommunales des recettes provenant des
entreprises à l'instar de la Communauté de communes Roissy porte
de France. Tout accroissement de la richesse fiscale se ferait alors au
bénéfice de tout le secteur sud de l'aéroport, ce qui
augmenterait son dynamisme et son aire d'émission.
De nombreux projets sont ainsi proposés à partir
de ces principes.
3. L'Est de l'aéroport : un impact
économique quasi inexistant
Le retard de la Seine et Marne dans la prise en
considération de la plate-forme aéroportuaire est la principale
cause de ce désert économique à l'Est de Roissy.
Lors d'un colloque sur les aérovilles en 1991, la Seine
et Marne n'a même pas été mentionnée, à
l'inverse des deux autres départements, alors que les aérogares
CDG 2 B et D , E et F sont pourtant comprises dans les limites
départementales. Ni ADP, ni la Région, ni l'IAURIF, ni Air
France, ni la SNCF, ni les promoteurs immobiliers, ni les géographes,
personne n'a évoqué les effets de l'aéroport sur le
développement de la Seine et Marne, à l'inverse du Val d'Oise,
dont la situation économique à cette période était
à peu près semblable à celle du 77, et qui a beaucoup
insisté sur la volonté d'obtenir des retombées du
pôle. Du côté seine et marnais, personne n'était
présent pour prendre la parole et promouvoir le département.
En 1993, un colloque sur l'impact économique de Roissy
Charles de Gaulle sur le pays de France n'avait que trois représentants
seine et marnais contre plus de 50 pour le Val d'Oise.
Les rapports de la Mission Roissy (DRE) font
référence aux zones économiques du pôle de Roissy,
toutes hors des limites départementales de Seine et Marne. Pour les
transports, les routes, la réhabilitation des logements sociaux, le
Ministre n'évoque que Sarcelles, Goussainville, Villiers le Bel, mais
jamais une commune de Seine et Marne.
Cette discrimination est particulièrement
pénalisante pour les jeunes et les chômeurs seine et marnais.
La moitié de la superficie de CDG est pourtant en Seine
et Marne. Ce n'est pourtant pas ce département qui
bénéficiera le plus des emplois induits en compensation des
nuisances complémentaires. Il existe beaucoup plus de
possibilités d'urbanisation dans les zones Ouest et Sud de la
plate-forme que dans la zone Est. En Seine et Marne, le secteur autour de
l'aéroport est pour une grande partie classée non constructible.
De nombreux villages situés dans l'axe des pistes n'évolueront
plus, ce qui rend le secteur peu attractif.
Cependant, même si le département est quasi
inexistant dans la promotion économique de cet espace, les
collectivités locales s'efforcent de trouver des solutions pour profiter
au mieux des retombées économiques de l'aéroport.
Au Mesnil-Amelot, M. le Maire a lui-même
créé une petite zone d'activités dans laquelle on retrouve
l'agro-alimentaire ( Servair ), l'hôtellerie et la logistique (Fedex)
profitant de la proximité immédiate de l'aéroport.
En dix ans, la zone d'activités a créé
1200 emplois. De plus, depuis deux ans, la moitié de la gare TGV
fonctionne sur le territoire communal du Mesnil-Amelot. Ainsi, le produit
fiscal issu de la taxe professionnelle est plus intéressant : 8
millions de francs par an.
Cependant l'argent perçu par la municipalité
était en grande partie ponctionné par le département et le
secteur ne bénéficiait pas de ces recettes.
La taxe professionnelle fut alors transformée en taxe
de zone (à condition pour le Mesnil-Amelot de toucher le même
revenu) répartie au sein du district de la plaine de France
(Mesnil-Amelot, Rouvres, Juilly, Moussy le Neuf, Mauregard, Nantouillet,
Vinantes). Le district touche 60% des recettes ponctionnées par le
département, ce qui permet la construction de divers équipements
au sein de ces sept communes.
Les districts de Dammartin en Goële et de la Plaine de
France se sont récemment rapprochés pour augmenter leurs
ressources issues de l'activité aéroportuaire. Un grand pas
été fait vers une forme d'intercommunalité fructueuse qui
permettra au canton de Dammartin en Goële de récolter une grande
brassée financière de l'aéroport de Roissy.
En créant une taxe professionnelle de zone sur les deux
districts, les présidents feront gagner à la population 80
millions de francs par an, somme qui sera investie dans les services aux
habitants (administration, transports).
Un syndicat intercommunal d'études et de programmation
(SIEP) s'est aussi constitué pour élaborer un schéma
directeur d'aménagement local sur le canton de Dammartin en Goële.
Celui-ci sera d'ailleurs appuyé par un autre syndicat
intercommunal : le SIEP Marne Nord incluant la commune de Mitry-Mory sur
laquelle s'étend une partie de la plate-forme aéroportuaire.
Le SIEP Marne Nord voisin de l'aéropôle a ses
objectifs d'aménagement local fixé sur le pôle de Marne la
Vallée. Cela explique en partie que Mitry-Mory soit si peu
concernée par le pôle de Roissy.
En effet, la ville de Mitry-Mory est amputée par la
seule présence des pistes (pas d'activités), et l'aéroport
n'apporte à cette ville que des désagréments tels que
pollution atmosphérique et gêne sonore. La commune est, compte des
nuisances phoniques sur son territoire (CDG + Le Bourget), peu favorable au
développement d'activités économiques internationales
à forte valeur ajoutée.
La zone industrielle de Mitry-Compans prévue par le
SDAU de 1976 a par conséquent été conçue pour
accueillir des activités classées dangereuses et polluantes.
Cette zone industrielle constituée d'usines chimiques et de nombreux
grands entrepôts contenant des produits dangereux n'a jamais mis en avant
la proximité de l'aéroport. La plate-forme n'a d'ailleurs aucune
relation avec cette zone industrielle hormis une entreprise (sur 200
recensées à Mitry-Compans) travaillant pour l'aéroport
dans le domaine des toboggans de secours.
La zone industrielle s'étend sur 250 ha et
représente 2500 emplois, ce qui est peu proportionnellement à la
superficie de la zone, mais aussi peu en produit fiscal provenant de la taxe
professionnelle, et cela en raison de l'importance des entrepôts. Ainsi,
le produit fiscal de la taxe professionnelle de Mitry-Mory n'est que d'un
million de francs par an (contre 180 millions pour Tremblay en France!).
La seule conséquence positive de l'aéroport sur
la commune, c'est la constitution d'un réseau routier important :
la desserte routière est le seul atout et le facteur principal de
localisation des entreprises à Mitry-Mory. La filière des
transports est ainsi sur-représentée à Mitry-Mory.
Les relations entre la plate-forme et Mitry-Mory en terme
d'emplois sont également très faibles. Sur les 50000 emplois
recensés à CDG, 288 seulement sont mitryens, ce qui est
extrêmement faible pour une commune limitrophe de l'aéroport. Sur
les 6000 actifs de la ville, 4% le sont à CDG. C'est l'effectif le plus
bas de toutes les communes environnantes.
Aucune relation n'existe entre l'ANPE de Roissy et les
demandeurs d'emplois locaux, le manque de structures de formation pour les
emplois aéroportuaires fait cruellement défaut, la desserte en
transports en commun est quasi inexistante. Même le projet Allobus (cf.
III C) ne prend pas en compte la ville de Mitry-Mory. Il existe là une
véritable dichotomie entre l'aéroport et son
arrière-pays.
Aucun projet d'aménagement de zone d'activités
n'est envisagé sur la partie mitryenne de la plate-forme
aéroportuaire.
La ZAC La Villette aux Aulnes créée en 1992 est
semblable à la ZI de Mitry-Compans avec la présence d'une seule
entreprise en relation avec l'aéroport (ADP Bus).
L'Etat a néanmoins créé une ZAD sur
près de 1500 ha de terrains mitryens, soit près de la
moitié de la superficie de la commune. Le destin semblerait lié
à celui de l'aéroport mais les pouvoirs publics n'ont émis
à propos de cette zone aucun projet d'aménagement.
Les impacts constatés autour de l'aéropôle
sont ainsi très divers. Il apparaît trois espaces
différemment concernés par celui ci : un espace
économique pauvre inintégré au pôle
économique à l'Est, un espace économique
modérément touché par l'émission du pôle
aéroportuaire mais dont la dynamique de développement est
très forte au Nord Ouest, et enfin un espace économique
très attractif au Sud contribuant à faire de
l'aéropôle un centre économique d'envergure
internationale.
Ces trois espaces correspondent aux limites
départementales sur lesquelles s'étend la plate-forme
aéroportuaire. Il apparaît ainsi clairement le défaut de
fonctionnement du pôle, dû aux frontières administratives
qui s'avèrent être aussi des frontières économiques.
Il paraît donc urgent de faire intervenir un interlocuteur et des mesures
uniques sur l'ensemble du secteur afin de permettre un développement
homogène favorable à l'extension économique du pôle
de Roissy.
En attendant, le secteur est sujet à de nombreux
projets d'aménagement ayant pour but d'améliorer la
qualité et l'attractivité du site.
C. Projets d'aménagement pour une
optimisation des capacités économiques autour de
l'aéropôle
Les différents projets mis en oeuvre, par la
région et par ADP essentiellement, ont pour but de développer les
potentialités économiques du pôle par la bonne
intégration de Roissy CDG dans son environnement, exemple
caractéristique de la recherche actuelle du développement
durable.
L'ambition affichée dans ces projets de conforter Paris
dans la position de capitale internationale implique des efforts pour
développer d'autres zones d'activités, l'accessibilité
générale de l'aéropôle ainsi que la qualité
de l'environnement et du cadre de vie qui représente désormais un
enjeu économique.
1. Le Triangle de Gonesse
Pour la Direction Régionale de l'Equipement de la
Région Ile de France (DREIF), le triangle de Gonesse est un des deux
sites, avec le secteur de Tremblay-Villepinte, destiné en
priorité, compte tenu des nuisances sonores, à l'accueil
d'entreprises françaises ou étrangères ayant besoin
d'être proche de l'aéroport, axées sur les transports, la
communication, les échanges, la logistique de produits à forte
valeur ajoutée, le marché des affaires, le commerce
extérieur...
Ce programme est complémentaire du programme de bureaux
Roissy Pôle développé sur l'aéroport.
Le Triangle de Gonesse est une vaste réserve
foncière agricole situé entre l'A1, la RN 17, et le futur
Boulevard Intercommunal du Parisis qui devrait voir se développer une
zone d'activités de prestige permettant, à l'instar de Paris Nord
II, l'accueil d'entreprises internationales à forte valeur
ajoutée dans des locaux d'activités de grande qualité
entourés d'espaces verts.
Les aménagements prévus devront en effet avoir
un caractère très paysager car le paysage est devenu un enjeu
économique, un facteur de développement pour les entreprises qui
souhaitent fonctionner dans un environnement véhiculant une image forte
autour de leur activité. Les entreprises émettent la
volonté d'accueillir leurs clients dans un cadre architectural et
paysager de qualité, facteur objectif de succès commercial
(producteurs de cosmétiques et de parfumerie par exemple).
Ce projet de zone d'activités doit donc répondre
à cette demande car la qualité paysagère des
aménagements et la mise en valeur du site constituent un instrument
désormais obligatoire pour l'accueil des sociétés high
tech et un vecteur fondamental de réussite d'un centre d'envergure
européenne.
L'aménagement d'espaces verts contribuerait
également à développer la ceinture verte autour de Roissy
CDG, l'agriculture sera d'ailleurs maintenue sur les franges de la future zone
d'activités.
Ce secteur représenterait en tout environ 425000
à 475000 m² dont 375000m² d'activités et de bureaux,
correspondant à la création de 5000 emplois et 75000m²
résidentiels (2000 habitants).
Toutefois, cette réserve foncière n'est
actuellement recouverte que par des activités agricoles et est par
conséquent totalement vierge. Les transports en commun et la voirie
locale sont inexistants. Il est ainsi envisagé un projet de gare RER
avec ligne souterraine sur la ligne tangentielle Roissy Cergy, le
développement de la voirie locale et l'aménagement d'une voie
rapide par le BIP.
Un centre plus dense et mixte autour de la gare sur la
tangentielle permettrait d'y accueillir hôtels, logements collectifs et
para-hôteliers, bureaux, commerces, centres de formation et
équipements.
L'aménagement de la zone d'activités du Triangle
de Gonesse contribuerait fortement au développement des activités
internationales autour du pôle aéroportuaire. Roissy Pôle,
la zone d'activités internationales de Paris Nord II, le PEX et le
Triangle de Gonesse constitueraient alors un vaste secteur
économiquement dynamique et attractif pour les entreprises vouées
aux échanges internationaux.
2. Agrandissement du Parc des Expositions et de Paris Nord
II
La DRE envisage effectivement l'aménagement de 300
hectares sur les communes de Tremblay en France, Villepinte et
Mitry-Mory :
la création d'une zone d'activités de 160
hectares (hors PEX) en prolongement de Paris Nord II, en synergie avec le PEX,
destinée à recevoir des entreprises et des activités de
haut niveau bénéficiant de la proximité de
l'aéroport. Elle comporterait un pôle de formation, des logements
et des équipements, notamment autour de la gare RER et en bordure du
futur parc urbain. La zone bénéficiera, comme pour Paris Nord II,
d'aménagements paysagers et environnementaux.
l'extension du Parc des Expositions (75 à 80 hectares)
intégrant l'ensemble des activités et services nécessaires
(accueil, réunion, réception, hôtellerie et restauration et
un centre industriel de rencontres) pour face à la concurrence
internationale. En raison d'une configuration actuelle proche de la saturation,
la CCI de Paris qui gère le PEX a la volonté de doubler la
surface d'exposition faisant du PEX une véritable «cité
internationale d'exposition». La surface d'exposition serait ainsi
portée à terme à 360000m² pour 700000m² HON
totaux contre 164000m² et 241000m² HON aujourd'hui. Outre l'extension
des surfaces d'exposition, le programme vise à développer les
fonctions, de plus en plus sophistiquées, d'accueil et de services aux
exposants et aux visiteurs.
Le secteur tout entier représentera à terme
550000m² de locaux d'activités et de bureaux, 180000m² de
logements et 120000m² d'équipements, de commerces et de services
correspondant à 8500 emplois et 5000 habitants supplémentaires
(Vieux pays de Tremblay).
Le secteur verra notamment la construction de deux
départements d'IUT insérés dans un aménagement
paysager, la mise en place d'une navette RER entre la gare actuelle du PEX et
une nouvelle gare desservant l'extension du Parc, l'élargissement de
l'A104, des réaménagements de la voirie locale, la
réalisation de la première phase d'aménagement du
boulevard périphérique sud de l'aéroport (voie de
contournement) et d'accès supplémentaires au PEX.
PHOTO N°43 : LA CONFIGURATION DU PARC
DES EXPOSITIONS ETANT À SATURATION, LE DOUBLEMENT DE LA SURFACE DU
BATIMENT PREVU EST EN COURS DE RÉALISATION.
Le développement attendu de la plate-forme CDG, le
doublement du PEX et l'extension de Paris Nord II, leurs effets
d'entraînement sur toute la zone nécessitent par ailleurs que soit
maîtrisée et organisée la croissance du secteur, et que
soit renforcée la qualité de l'environnement. Il s'agit notamment
d'éviter une trop forte densification des activités pour limiter
l'engorgement des infrastructures, de s'attacher à une urbanisation plus
qualitative et bien desservie et de réaliser la ceinture verte de l'Ile
de France dans cette zone.
Ces éléments qualitatifs en faveur de
l'urbanisation et de l'environnement sont donc aujourd'hui pris en compte dans
l'aménagement du secteur de Roissy car ils sont désormais
facteurs de localisation au près des entreprises.
3. Aménagement d'un cadre de vie
général attractif
Ce type d'aménagement est très important pour
l'accueil des entreprises de haute technologie.
La mise en valeur du site et la qualité des
aménagements confèrent au secteur une image forte susceptible
d'attirer les entreprises. Le centre d'envergure européenne ne sera
ainsi viable que s'il s'appuie sur une urbanisation requalifiée et
active.
En effet, le secteur accueille des populations à faible
et offre une image résidentielle assez médiocre. Il est de plus
séparé de Paris par une banlieue ouvrière
déstructurée par la désindustrialisation des
dernières décennies.
Un aménagement qualitatif du cadre de vie doit ainsi
offrir aux entreprises sur l'ensemble du secteur, des espaces et des liaisons
restructurés, des quartiers et des pôles de vie mieux
conçus dans un environnement proche ou éloigné mais
aisément accessible depuis les zones d'emplois. La diversité des
logements et la présence d'un habitat de qualité est, pour les
entreprises notamment étrangères, un facteur important dans le
choix d'une implantation.
Mais le secteur est actuellement déficitaire en ce
domaine et beaucoup de cadres, en particulier ceux d'entreprises
installées sur la plate-forme recherchent plutôt un logement dans
la région de l'Oise.
L'amélioration du cadre de vie s'effectuera
principalement par des réaménagements urbains et
l'amélioration de l'habitat par la construction de logements qui devront
contribuer à la restructuration des villes en s'intégrant dans
des projets urbains de qualité, par le soutien aux communes pour des
opérations de restructuration urbaine, par l'accélération
de la réhabilitation des logements sociaux et de la diversification des
communes telles que Tremblay en France, Goussainville, Villiers le Bel,
Sarcelles, Aulnay sous bois, Sevran...
La réhabilitation des grands ensembles d'habitat
collectif sera accompagnée d'actions visant à insérer les
populations dans le tissu économique et social local : actions en
faveur de l'emploi, la formation professionnelle, la lutte contre le
chômage, la santé, l'école et le
rééquilibrage habitat/emploi. Le développement de zones
d'activités locales permettra d'accueillir des activités
complémentaires et de rééquilibrer les taux d'emploi.
L'Etat interviendra sur les différents sites
concernés par le biais de Contrats de Développement Urbain (CDU)
négociés avec les collectivités locales sur la base d'un
projet d'aménagement qui définit les objectifs en termes
d'environnement, de logement, de développement économique, de
politique foncière et d'équipements. L'Etat s'inscrit
également dans une démarche partenariale par le biais de Contrats
de Ville et de grands projets urbains, dans des actions lourdes de
restructuration urbaine sur les quartiers en difficulté.
ADP veille de son côté à installer sur
l'aéroport une Mission d'Aménagement du pôle de Roissy qui
vise à :
proposer aux partenaires du site un environnement social de
qualité facilitant leur fonctionnement et leur vie quotidienne
orienter son action de développement local dans le
but de mieux intégrer l'aéroport dans son environnement
Dans le domaine de l'habitat, ADP a installé un
« Comité Habitat CDG » pour apporter des
réponses concrètes aux besoins d'habitat de proximité des
salariés de la plate-forme.
Par ailleurs, l'augmentation du trafic de CDG et la
création à terme de 50000 emplois nouveaux sur
l'aéropôle pose un nouveau problème de logement. A
l'horizon , la Région prévoit donc l'accueil dans tout le secteur
de plus de 100000 habitants supplémentaires. Deux sites ont
été désignés pour répondre aux besoins en
logements avenir des actifs du pôle :
Louvres-Puisieux-Villeron au nord de la plate-forme autour
d'une gare RER
Dammartin en Goële définie par le SDAURIF comme
ville trait d'union
Ces deux pôles moyens sont les plus aptes à
accueillir des milliers d'habitants supplémentaires mais aussi recevoir
des activités de services liées à l'aéroport. De
nouveaux quartiers seront ainsi aménagés autour des gares en
réalisant une urbanisation équilibrée de
qualité.
Aujourd'hui, la présence d'une université et des
établissements de formation de haut niveau sont également des
éléments fondamentaux pour inciter les entreprises à venir
s'installer qui trouveront sur le site une main d'oeuvre qualifiée. Le
pôle économique constitué autour de l'aéroport doit
être un ensemble important d'établissements d'enseignements
primaire, secondaire et supérieur.
La création de ces institutions incitera
l'implantation de sociétés de haute technologie françaises
ou étrangères et la domiciliation de leurs cadres. Un
échange permanent entre Ecoles et Entreprises, pour le
développement de la formation en alternance s'avère essentiel, en
rapport avec les orientations économiques de la zone.
Seule la qualité du cadre de vie et de l'environnement
pourra engendrer pour les entreprises des avantages en termes de
compétitivité et de productivité.
L'accroissement des activités et la qualité du
personnel employé seront d'autant plus grands que les conditions de
logement seront plus attractives notamment pour l'habitat social dont il faut
améliorer la conception et l'environnement.
L'environnement est également un facteur important dans
l'amélioration du cadre de vie des employés et des entreprises.
Comme il a été décrit précédemment, la
qualité de l'environnement est à ce jour un facteur de
développement économique car il concourt à la
qualité de l'image du site si importante pour l'implantation des
entreprises high tech. L'environnement est intimement lié à
l'économie.
ADP va largement oeuvrer en faveur de la réhabilitation
paysagère de CDG. Soucieuse de la qualité du développement
économique de l'aéropôle, ADP a entrepris la
reconquête paysagère de la plate-forme de Roissy.
Au fil du temps, l'aéroport se noyait peu à peu
dans une banlieue indifférenciée où il perdait son
identité territoriale. Il jouait de moins en moins son rôle de
porte de France vis à vis des millions d'étrangers qui y
débarquaient.
En 1993 fut donc prise la décision de revaloriser
l'image visuelle de CDG et de ses alentours, de requalifier l'image du site.
Face à la densification urbaine environnante, il est en
effet apparu nécessaire de créer une démarcation
végétale forte au sud de l'aéroport susceptible de donner
au voyageur ou à l'automobiliste arrivant l'impression de
pénétrer dans une forêt. D' où l'idée d'une
ceinture boisée de 200 mètres d'épaisseur à la
périphérie sud sur laquelle la ville de Tremblay en France
appuiera son propre aménagement paysager. Les grands axes de circulation
feront aussi l'objet d'aménagements paysagers.
Cet aménagement paysager s'effectuera dans le cadre de
la ceinture verte autour de Paris énoncé dans le SDAURIF. Les
communes du sud seront donc séparées de la plate-forme par un
aménagement paysager de qualité, symbole de la bonne
intégration de l'aéroport dans son site.
Il s'agira sur le reste du secteur d'irriguer
l'agglomération par des espaces verts et de valoriser le milieu
rural.
D'ici 2001, l'aéroport Charles de Gaulle devrait
devenir la porte verte de l'Ile de France et offrir un cadre de vie social,
professionnel et environnemental de valeur permettant au pôle
économique de renforcer son attractivité par sa
qualité.
4. Une desserte routière de meilleure qualité
et la mise en place de nouveaux moyens de transport
L'accessibilité de l'aéropôle est
déterminante notamment vers la capitale dont la liaison est le point
clé de la réussite du pôle de Roissy.
L'accessibilité doit donc être améliorée notamment
pour ceux qui y travaillent et y vivent.
Les progrès du réseau routier et des transports
en commun représente un enjeu important dans la localisation des
entreprises. Un grand nombre d'entre elles, et notamment les entreprises
internationales, considèrent l'accès à cet
équipement indispensable à leur fonctionnement. La
fiabilité du temps de trajet à toutes heures de la journée
et la qualité de l'accessibilité (variété des modes
de transport, confort d'utilisation...) sont aussi absolument
nécessaires.
L'accessibilité est aussi essentielle pour la bonne
diffusion du pôle économique à travers le territoire. Le
pôle de Roissy est voué à devenir un pôle
spécialisé du commerce international en regroupant des fonctions
qui constituent le fer de lance des activités tournées vers
l'exportation, l'importation ou la relation internationale :
activités qui nécessitent l'utilisation d'une excellente
desserte.
Toutefois, le réseau routier autour de Roissy est
extrêmement chargé, notamment aux heures de pointe de trafic et
essentiellement sur les autoroutes A1 et A3 qui desservent la capitale.
Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette forte
difficulté d'accès à l'aéroport par
automobile :
Ø la reprise de la croissance rapide du trafic
aérien alors que ne s'atténuent pas la primauté de la
voiture individuelle et du taxi et la prédominance massive du coeur de
l'agglomération, et en particulier de Paris, pour la clientèle
aérienne
Ø l'intensification des échanges internationaux
et nationaux, pour le transport de marchandises, sur les autoroutes A1 et A3,
principaux axes de liaison entre Roissy-CDG et Paris
Ø le remplissage rapide de l'espace libre entre
l'aéroport et l'agglomération par des activités
génératrices de flux routiers importants (entrepôts, parcs
d'expositions)
Ce problème de gestion de l'accès à
l'aéroport à certaines heures fait peser un risque sur la
qualité de fonctionnement future du secteur de Roissy-CDG, compte tenu
du développement prévu par l'effet Hub et l'augmentation du
trafic engendrée par l'ouverture des terminaux CDG 2 E et F.
La voiture est le moyen de transport prédominant dans
le secteur de Roissy-CDG malgré les efforts fournis en faveur des
transports en commun. La gare routière située en plein coeur de
Roissy Pôle peut concurrencer le transport individuel. Mais les
transports par bus sont aussi tributaires de la saturation des principaux axes
de circulation. De plus, les autobus ne couvrent pas la totalité du
secteur.
Le réseau routier (national et départemental)
est assez bien éclaté autour de Roissy-CDG. Les routes nationales
N17 et N2 peuvent desservir l'aéroport mais ces itinéraires
même s'ils sont assez rapides sont très méconnus du public.
Il en est de même pour les routes départementales
D401 au nord est, D912 au sud est et D902 au sud ouest dont les
itinéraires mentionnent que très rarement la direction de
l'aéroport.
Par ailleurs, les taux d'utilisation des transports en commun
par les voyageurs aériens et par les employés de la plate-forme
sont faibles (respectivement 30% et 10%) bien que seuls ces modes garantissent
les temps d'accès à l'aéroport. Ces taux doivent donc
être augmentés par toute amélioration possible des
dessertes ferroviaires (fréquence, rapidité,
sécurité).
Le pourcentage important des passagers et des employés
utilisant la voiture individuelle ou le taxi est et restera cependant
prépondérant. La fluidité des accès routiers
à l'aéroport est donc en même temps indispensable.
De nombreux projets d'aménagement au sein de
l'aéroport et dans le secteur sont par conséquent prévus
par les responsables de l'aménagement du secteur de Roissy-CDG afin de
résoudre les difficultés d'accès à la plate-forme.
L'Etat prévoit ainsi toute une série de mesures
visant à atténuer la saturation des principaux axes de
circulation tels que la construction de l'A16, l'engagement des travaux sur le
BIP qui doit raccorder l'A1 à Roissy à l'A15 vers Sannois, les
élargissements des autoroutes A1, A3, A104, et de la RN2, le
développement d'un réseau routier local pour insérer les
développements dans l'urbanisation, l'achèvement de la
Francilienne entre Mitry-Mory et Cergy Pontoise permettant la création
d'un accès est sur l'aéroport, le prolongement de l'A104 vers
Montmorency et l'A15 , la jonction A86-A16.
En milieu urbain dense, certaines voies anciennes, supports
d'activités commerciales, d'équipements publics, lieux
traditionnels d'animation urbaine seront réaménagés, des
liaisons avec les zones d'activités locales susceptibles de recevoir des
activités complémentaires et de sous-traitance seront
développées.
Une nouvelle liaison avec Paris est tout aussi
indispensable : une autoroute souterraine à péage reliant
Paris à l'aéropôle est à l'étude.
En matière de transports en commun, de nombreuses
réalisations sont aussi attendues. La plus importante est la
tangentielle ferrée Marne la Vallée-Roissy-Cergy qui permettrait
de relier directement les trois pôles régionaux. Il y a aussi le
report progressif du terminal RER d'Aulnay sous bois à Roissy pour tous
les trains et l'augmentation de leur fréquence, le prolongement de la
ligne RER B jusqu'à Dammartin en Goële, la création d'une
ligne de transport en commun en site propre avec Montfermeil, la
création d'une liaison entre Creil et l'aéroport...
Ainsi, les autorités publics tentent de résoudre
le problème de saturation des principaux axes routiers par
l'amélioration de la desserte routière et de la qualité
des transports en commun.
L'accessibilité de l'aéroport est aussi
insuffisante pour les riverains. Effectivement, du fait des horaires
décalés qui représentent sur la plate-forme plus de 80%
des employés et de l'inexistence d'une offre de transport en commun
adaptée, les habitants des communes environnantes ne peuvent se rendre
à Roissy. L'amélioration de la desserte locale de
l'aéroport est une priorité pour l'accès à
l'emploi.
Deux mesures ont été ainsi prises pour supporter
les demandeurs les demandeurs d'emplois locaux voulant travailler à
Roissy CDG :
L'association Papa Charlie : la plate-forme
aéroportuaire emploie 50000 personnes réparties dans 500
entreprises. Ces emplois sont, pour 81% d'entre eux, réalisés
dans le cadre d'horaires décalés pour lesquels les transports en
commun ne peuvent répondre à ces attentes.
Les entreprises du site recherchent principalement des agents
résidant à proximité de l'aéroport. Pour faciliter
ce recrutement, mais surtout pour permettre aux RMIstes, chômeurs ou
jeunes diplômés des communes riveraines l'accès à
l'emploi sur CDG, ADP a créé avec l'appui de du Conseil
Général du Val d'Oise, d'Air France, de France Handling et du
GIPNEP 93 une association dénommée Papa Charlie dont le but est
de louer un véhicule usager à un chômeur accédant
à l'emploi.
Ce service s'adresse à toute personne en passe
d'être embauchée et ayant pour ce faire, la quasi obligation de
disposer d'un véhicule, car il a été remarqué que
pour les activités en horaires décalés, les entreprises de
la plate-forme ne souhaitaient généralement embaucher que des
agents disposant d'un véhicule personnel.
Compte tenu de cet élément, l'objectif est
double et permet de lutter efficacement contre le chômage et l'exclusion
tout en augmentant le taux de pénétration en matière
d'embauches dans les communes voisines de l'aéroport.
Un futur embauché peut moyennant 600 francs TTC par
mois (tarif le plus élevé de la carte orange) louer un
véhicule pour se rendre sur son nouveau lieu de travail. En fin de
location, l'utilisateur peut racheter le véhicule à sa valeur
nette comptable pour résoudre ainsi définitivement son
problème de transport.
Un système de transport collectif à la demande
24h/24h ayant les mêmes objectifs que Papa Charlie, Allobus , favorise
l'accès à l'emploi de CDG pour les travailleurs locaux.
Il s'agit de trois lignes desservant Roissy Charles de Gaulle
aux départs de Tremblay en France, Goussainville et Sarcelles, un
service de transport en commun à la carte. Des minibus sont ainsi mis
à disposition des usagers pour un titre de transport habituel (tickets,
carte orange) 24h/24h. Il suffit de téléphoner et d'indiquer
l'heure de passage désirée sur l'un des points de rendez vous
indiqués sur chacune des lignes.
Ainsi donc, sur l'initiative d'ADP, un certain nombre de
projets communs avec les partenaires des départements limitrophes, ont
pu être bâtis afin d'améliorer les retombées
économiques et sociales de l'aéroport sur son environnement.
CARTE N°14 : TROIS LIGNES DESSERVENT UN
LARGE SECTEUR AU SUD ET À L'OUEST DE L'AEROPORT
24H/24H.
ON CONSTATE TOUTEFOIS DE NOUVEAU LA MISE À
L'ECART DES COMMUNES À L'EST DE ROISSY .
Cette disposition favorise également les
retombées locales de CDG en matière d'emploi. Il s'agit bien
là, grâce au développement généré par
la plate-forme aéroportuaire, d'entraîner avec elle tout un
territoire en vue d'une polarisation économique ou plutôt d'une
forte émission à travers le territoire.
CONCLUSION
Avec la mondialisation de l'économie, le transport
aérien et les aéroports sont devenus des facteurs de localisation
des entreprises internationales.
Le transport aérien est le moyen de transport le plus
rapide sur lequel les entreprises internationales comptent beaucoup pour
rationaliser leur fonctionnement tout en optimisant leurs capacités de
développement. Sur les aéroports et à leurs abords se sont
donc constituées des zones d'accueil d'activités
économiques internationales.
C'est éminemment le cas de l'aéroport Roissy
Charles de Gaulle qui est devenu, grâce à la qualité de ses
infrastructures de transport et à ses capacités d'accueil
d'entreprises à forte valeur ajoutée, un véritable
pôle de développement économique international et un
pôle régional et local.
La présence sur l'aéroport d'activités
économiques prestigieuses est alors une opportunité de constituer
à partir de ce dynamisme économique un pôle émetteur
de croissance.
L'environnement immédiat de l'aéroport va donc
subir de profondes mutations économiques, mais aussi sociales, urbaines
et environnementales qui caractériseront le pôle économique
de Roissy.
Cependant, ce dynamisme économique
généré par l'aéroport international ne se fait pas
seul. L'action publique doit intervenir pour mettre en relations les hommes et
les entreprises pour mettre en valeur les vertus économiques du site.
Sans cette action, la diffusion économique à travers le
territoire est quasi impossible.
C'est ainsi que l'Est du pôle est très peu
touché par l'activité économique issue de
l'aéroport car l'absence d'initiatives et l'inorganisation dont a
témoigné la Seine et Marne vis à vis de l'aéroport
n'ont amorcé quasiment aucun projet de développement
économique en synergie avec Roissy Charles de Gaulle et les
départements voisins.
A l'inverse, le Val d'Oise très actif et très
entreprenant envers le pôle économique va mesurer, à
l'avenir, les effets positifs de développement.
Le pôle de Roissy fait ainsi l'objet de nombreuses
mesures d'accompagnement de la part des collectivités locales et de
l'Etat. Chacun cherche de son côté, à développer les
capacités économiques du pôle et de profiter de ses
retombées. C'est ainsi que tous les échelons de l'administration
publique française sont concernés dans l'aménagement du
pôle de Roissy ce qui illustre bien l'immense intérêt qu'il
dégage par l'importance de son potentiel économique.
L'aéroport de Roissy a un impact économique
considérable au niveau local qui bouleverse tout un territoire avec ses
différents enjeux humains, économiques, spatiaux, sociaux,
urbains et environnementaux. Le territoire de la plaine de France vit
aujourd'hui complètement à l'heure aéroportuaire.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages généraux :
§ BRUNET R. et SALLOIS J. et alii,
« France : les dynamiques du Territoire »,
DATAR/Reclus, Montpellier, 1986, 256p.
§ DACHARRY M., « Géographie du
transport aérien », Lite, Collection géographie
économique et sociale dirigée par Paul CLAVAL, Paris, 1989,
372p.
§ Fédération des Parcs Naturels de France,
« Guide de la valorisation économique des ressources
locales », Syros Alternatives, Paris,1989 , 444p .
§ LIMOUZIN P., « Les communes et
l'Aménagement du Territoire », sous la direction de
J.BEAUJEU-GARNIER et A.GAMBLIN, SEDES, Paris, 1988, 133p.
§ MERENNE E., « Géographie des
transports », sous la direction de J.R. PITTE, Nathan
Université, Collection Géographie d'aujourd'hui, Paris, 1995,
192p.
§ MERLIN P., « Géographie des
transports », PUF, Collection « Que
sais-je ? » , Paris, 1992, 127p.
§ MERLIN P., « Géographie,
économie et planification des transports », PUF, Paris, 1991,
477p.
§ MERLIN P., « Les transports en
France », La Documentation Française, Collection Economie,
Paris, 1994, 176p.
§ PECQUEUR B., « Le développement
local », Syros, Paris, 1989, 154p.
§ QUINET E. et alii, « Les transports en
France, situation au début des années 1980 et politique
nouvelle », ouvrage collectif, La Documentation Française,
Paris, 1982, 348p.
§ QUINET E., « Analyse économique des
transports », PUF, Collection Economie, Paris, 1990, 302p.
§ QUINET E., « Infrastructures de transport et
croissance », Economica, Paris, 1982,127p.
§ Secrétariat Général du
Gouvernement, « Les collectivités locales en
France », La Documentation Française, Paris, 1996, 133p.
§ TOURJANSKY-CABART L., « Le
développement économique local », PUF, Collection
« Que sais-je ? » , Paris, 1996, 128p.
Brochures d'informations d'Aéroports de
Paris :
§ ADP Cargo
§ Aéroport Charles de Gaulle :
l'aménagement des infrastructures aéronautiques, 36p
§ Aéroports de Paris en chiffres, édition
1997
§ Aéroports de Paris et son développement,
9p
§ Aéroports de Paris : première place
d'Europe continentale
§ Bilan environnement 1996, 31p
§ Connaître les entreprises et les populations de
Roissy CDG, 40p
§ Evaluation des retombées économiques et
sociales du système aéroportuaire sur la Région Ile de
France (estimation 1988) , 1990 , 26p
§ Le journal d'ADP, n°36, octobre 1997
§ Mémento 1996 et 1997
§ Orientations quinquennales 1997-2001, 103p
§ Rapport annuel 1996, 87p
§ Rapport de la conférence de presse d'ADP le
12/03/1997, 50p
§ Recensement de la population CDG en 1995 et 1996
§ Roissy Charles de Gaulle, le partenaire
économique et social, 3p
§ Roissy Charles de Gaulle, porte verte sur l'Ile de
France, 23p
§ Roissy Charles de Gaulle, premier centre
d'échanges européen, 28p
§ Structure des entreprises et des populations de CDG,
39p
Revues :
§ « Entre Voisins » le magazine des
riverains d'ADP, Aéroports de Paris,
n°7.8.9.10.11.12.13.17.18.19.21.22.24.25.
§ « Les dossiers d'Entre Voisins »,
Aéroports de Paris, n° 1.2.3.4.5.6.8.9.10.
§ « Aéroports Magazine »,
Aéroports de Paris, n° 232.270.273.274.277.278.280.281.282.
§ « Valeurs vertes »,
L'économie internationale de l'environnement, hors série n°1
« Aménagement et Environnement », 32p.
§ « 93 » le magazine du
Département de la Seine Saint Denis, n°17, Février 1998,
35p.
§ « Equipement Magazine »,
Ministère de l'équipement, du Logement, des Transports et du
Tourisme, n°74, Déc. Jan. 1996, 31p.
§ « Urbanisme » , n°230
« Roissy , de l'aéroport à
l'aéroville » , 1989.
§ n°288 « Trente ans de transport
en France » , 1996.
§ « Présence de
l'entreprise », GIPNEP, n°16, mai 1997, 13p.
§ « Inter Info » le magazine de la
communauté de communes Roissy porte de France, n°2 Oct1995,
n°4 Oct1997.
§ « «Roissy en France, le
magazine », Jan 1998, 39p.
§ « COMEX Info », n°14
Fév1997, 7p.
§ « Val d'Oise Mag. » , Nov1997,
31p.
§ « Futuribles », n°225 Nov1997
« Le mythe des grands travaux », JL GUIGOU p17 à
34.
§ « Transports », n°340
mars/avril 1990, p 196 à 200, 281p.
§ « Ile de France Regards », INSEE,
n°35 Mars1997, 26p.
Articles de presse :
§ « Guerre des régions pour le
troisième aéroport parisien », Le Parisien, sd.
§ « Le gouvernement va lancer l'étude
d'un troisième aéroport en région parisienne »,
Les Echos, 10/10/1995.
§ « A Roissy, l'aérogare
minimale », Libération, 11/07/1997.
§ « Roissy Charles de Gaulle vise la
première place européenne », Le Monde, 2/04/1997.
§ « L'aéroport Charles de Gaulle donne
des ailes au TGV », Les Echos, 2/11/1994.
§ « Fedex finalise son implantation à
Roissy », Les Echos, 30/12/1996.
§ « Des projets autour de Roissy en liste
d'attente », Les Echos, 21/04/1994.
§ « Le Grand Roissy a de l'avenir »,
L'usine nouvelle, 9/10/1997.
§ « Roissy, future capitale européenne
du fret », Le Parisien, 7/02/1997.
§ « Propositions pour corriger les
inégalités entre les communes proches de Roissy », Les
Echos, 19 et 20/09/1997.
§ « La coopération
intercommunale », Les Notes Bleues de Bercy, du 1 au 15/08/1993.
§ « Les emplois risquent de filer à
l'Ouest », Le Parisien, 21/03/1989.
§ « Une union libre richement
dotée », Le Parisien, 30/10/1997.
§ « Obtenir des retombées fiscales de
Roissy », Le Parisien, 17/12/1997.
Ouvrages
spécialisés :
§ « Développement du pôle de
Roissy », Rapport de synthèse, IAURIF, mars 1989, 129p.
§ « L'impact économique des
aéroports », IAURIF, Oct. 1995, 203p.
§ « Les cahiers de l'IAURIF »,
IAURIF, n°89 « Roissy et le bocage de France, porte
d'entrée française en Europe », p8 à 26.
§ « Projet de zones d'activités de
l'aéroport international d'Okecie à Varsovie. Un exemple :
le pôle de Roissy », IAURIF, mars 1994, 74p.
§ « Tremblay en France et l'aménagement
du sud de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle », A. BIGE
sous la direction de M. CARMONA, CREPIF, Paris 1995, 166p.
§ « Le pays de France : 40 ans de
mutations 1953-1993, l'impact de Roissy Charles de Gaulle », Les
cahiers du CREPIF, n°46, mars 1994, 200p.
§ « Paris et l'Ile de France, terres de
rencontre, congrès, salons, tourisme d'affaires », Les cahiers
du CREPIF, n°30, Avril 1990, Paris,159p.
§ « L'Aménagement du pôle de
Roissy », Les cahiers du CREPIF, n°46, mars 1994, Paris,
200p.
§ « Transports internationaux et grandes
métropoles », Les cahiers du CREPIF, n°5, Avril1984,
Paris, 96p.
§ « Les aérovilles : nouveau
concept d'intercommunication et de localisation d'entreprises », Les
cahiers du CREPIF, n°27, juin 1989, Paris, 160p.
§ « Les aérovilles »,
Colloque du CREPIF, Discours de P.C. KRIEG Président du Conseil
Régional de l'Ile de France, 31/05/1989, Paris, 6p.
§ « L'Aménagement du secteur de
Roissy : problématique et perspectives de développement d'un
nouveau pôle en Ile de France », C.GRASSULO sous la direction
de M. CARMONA, CREPIF, 1991, Paris, 124p.
§ « Projet d'Aménagement du secteur de
Roissy : contexte général, charte de développement au
Sud de l'aéroport, contrat de développement urbain »,
DREIF Mission Roissy, Paris, 1994, sp.
§ « Zones aéroportuaires, plate-formes
multimodales », DREIF Mission Roissy, Annexe 1, Paris, 1993, 5p.
§ « Projet d'Aménagement du Grand
Roissy », DREIF Mission Roissy, Paris, 1995, 5p.
§ « Projet d'Aménagement du secteur de
Roissy », DREIF Mission Roissy, Paris, 1995, 37p.
§ « Projet d'Aménagement de la Seine
Saint Denis », DREIF Mission Roissy, Paris, sd, sp.
§ « Etude de définition des
stratégies possibles de développement économique des zones
d'activités internationales du pôle de Roissy », Rapport
final, DREIF Mission Roissy, Paris, 1993, 38p.
§ « Structures et territoires
d'entreprises : bilans et perspectives », Annexe 2, DREIF
Mission Roissy, Paris, sd, 59p.
§ Annales de Géographie, Article de J.VARLET,
n°593-594, jan-avril 1997, Armand Colin, Paris, 240p.
§ « Roissy Pôle Pass : 7
clés d'accès à un pôle d'excellence », CDG
Roissypôle, 1995, sp.
§ « Rapport annuel Air France », Air
France, Exercice 1996-1997, 90p.
§ « Schéma Directeur
d'Aménagement et d'Urbanisme de la Région Ile de
France », 1994 et 2015.
§ « Synthèse du rapport de
Roissy », Copire Ile de France, Paris, 1997, 29p.
§ « Aéroport de Roissy Charles de
Gaulle : feu vert pour un aménagement
maîtrisé », Brochure de la Préfecture d'Ile de
France.
§ « La cité du ciel : le
Dôme », CPL, 1993, 35p.
§ «Comment évolue le marché du
transport aérien », Direction Générale de
l'Aviation Civile, Brochure d'informations.
§ « Lettre d'informations », ADP
Immobilier, Déc.1992 et Nov.1993.
§ « Rapport de présentation du POS de
Roissy en France », Erasme Etudes Urbaines, 1997, 90p.
§ « Gonesse 2000 »,
Présentation socio-économique de la ville, Mairie de Gonesse,
1997, 21p.
§ « Le Développement de
l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle et l'évolution de son
environnement socio-économique : analyse des réflexions
engagées entre 1990 et 1995 et nouvelles propositions de
réflexion », CEEVO, 1995, 5p.
§ « Le Comité d'Expansion Economique du
Val d'Oise », Brochure d'informations.
§ « Communauté de communes Roissy Porte
de France : tous les atouts pour une implantation
réussie », Brochure d'informations.
§ «L'annuaire des entreprises 1998 »,
Roissy Porte de France, 187p.
§ « Le Val d'Oise et l'aéroport Roissy
Charles de Gaulle », Etat de la question, CEEVO, mars 1991, 172p.
§ « Aménagement, Urbanisme,
Environnement », Atlas de la Seine Saint Denis, DDE 93, 1996, 34p.
§ « Le Parc International d'Activités
de Paris Nord II », Brochure d'informations AFTRP.
§ « Paris Nord II », Brochure
d'informations AFTRP.
§ « Paris Nord II, Parc international
d'activités. Un parc à la mesure de vos ambitions »,
Brochure d'informations AFTRP.
§ « COMEX 93 », Brochure
d'informations.
§ « Aulnay sous bois au service de
l'Entreprise », Brochure d'informations de l'IADE.
§ « Roissy Aéropôle »,
Propositions de développement, Club de Roissy, 1991, 30p.
LISTE DES ENTRETIENS EFFECTUES
Monsieur Patrick DUGARD, Coopération
Economique et Sociale, ADP.
Madame Sylvie DELAUNAY, Documentation Service
Image, ADP.
Madame Anne-Marie GOUEDARD, Service
Economique et Statistique du Ministère des Transports.
Mademoiselle Laurence MORIN, DRE Mission
Roissy.
Monsieur Cyril AMORIN, CEEVO.
Monsieur Charles OTT, Directeur de
l'Urbanisme et de l'Action Foncière à Roissy en France.
Monsieur Jean-Pierre PICARD, Service
Développement Economique de la Ville de Gonesse.
Monsieur FRIBOURG, Comité d'Expansion
Economique de la Seine Saint Denis (COMEX 93).
Monsieur BOUILLET, Service
Développement Economique de la Ville de Tremblay en France.
Madame NAVAS, Service Développement
Economique de la Ville de Villepinte.
Monsieur Pascal LAVAUD, Institut Aulnaysien
de Développement Economique.
Madame Chantal NIASSOU, Chargée
d'Etudes à la DDE de Seine Saint Denis.
Madame KIN, Service Développement
Economique de la Ville de Mitry-Mory.
Monsieur DROY, Maire du Mesnil-Amelot.
|