LA RECHERCHE DE
BIEN - ÊTRE
DANS
L'ALIMENTATION
( VU PAR LA COMMUNICATION )
1 - le marché, les produits
2 - les cibles, les consommateurs
3 - la concurrence
4 - la communication
5 - conclusion
1 - LE MARCHÉ, LES PRODUITS
Évolution Générale ...
Le marché de la nutrition est en pleine croissance
dans nos sociétés. Essentiellement prescrit par les femmes, c'est
un marché qui tend à toucher de plus en plus de personnes, de
tous les âges et sexes confondus. Cet engouement correspond à la
suite logique des choses : à l'heure où sont nés la
vache folle, le poulet à la dioxine, les OGM, ... les gens
rechercheraient une alimentation plus saine et naturelle.
Cette quête de « meilleure
nutrition », qui correspond à une quête de
pureté, a débuté en France, il y a quelques années.
Le premier fait marquant est une large prise de conscience, qui a
débouché sur la révolution du Bio, c'est-à-dire, la
révolution des produits ne contenant aucun produit chimique. Ce
phénomène est porté par deux axes principaux :
· la recherche d'une alimentation saine et
équilibrée
· une attente de qualités gustatives
supérieure
Les nouvelles tendances, en ce début de siècle,
en matière de consommation alimentaire, sont importantes, et
révèlent un tout nouveau « consommateur
type », cherchant à allier :
· une bonne couverture des besoins nutritifs
quotidiens
· une alimentation saine et équilibrée,
basée sur la consommation de produits naturels
· une bonne digestion permettant un Bien-être
· une bonne santé, tant sur le plan de la forme,
que sur celui de la ligne
· ... et bien -sûr, tout cela en se faisant
plaisir.
Ces attentes des consommateurs demandent aux producteurs de
trouver de nouveaux concepts, en matière d'aliments, et offres un
marché très porteur, et très exploitable.
Mais que qualifie t'on au juste de
« diététique » ? Ce sont, en fait, tous
les aliments faits à base de produits non traités par des
substances chimiques (donc sans conservateurs, ni additifs, ni colorants, ...),
tous les produits permettant au corps de mieux se relaxer, ceux amenant
à une meilleure condition physique et psychique (car le lien assiette
santé est très fort), ... Bref, tous les produits conduisant les
gens vers un Bien-être, un « mieux-vivre ». La
diététique s'étend à toutes sortes de produits,
tant les produits frais, que les produits pasteurisés tels le lait, les
yaourts, le beurre, mais aussi les produits secs, telles les
céréales, les biscuits, ... Bef, le développement des
aliments diététiques a permis leur croissance sur tous les
domaines de l'alimentation.
Mais plus largement et plus justement aussi, la
diététique est la science étudiant la valeur nutritive des
aliments. Son application permet, avant tout, une alimentation
équilibrée.
On peut appeler
« diététique », une alimentation basée
sur une juste répartition des valeurs nutritives (lipides, glucides,
protides, vitamines, fer, calcium, ...). Le Bien-être, si
recherché aujourd'hui, peut donc être largement
amélioré par une alimentation toujours plus saine et plus
équilibrée.
Les gens ont à nouveau envie d'être beaux,
sensuels, jeunes et dynamiques, ou plutôt non, ils en ont toujours eu
envie, mais aujourd'hui, un tel besoin de Bien-être subsiste, qu'ils sont
à nouveau prêts à faire des efforts pour leur corps. En
effet, selon un sondage Ifop/Danone, 85 % des Français font
attention à leur alimentation, dans l'optique d'une meilleure
santé.
Le rythme « trajet - boulot -
ménage » a amené petit à petit les
Français à mal se nourrir : plats préparés,
plateaux télé, surgelés, fast-food, sandwichs, boissons
hyper - caloriques, ... (et ce ne sont pas les seuls, ils ont même une
assez bonne attitude alimentaire au regard de beaucoup d'autres pays
développés). En deux mots, les saveurs s'estompent et les
calories s'emmagasinent. Bref, pour beaucoup, il est temps de prendre des
résolutions, et de s'acheminer vers une réconciliation avec le
corps.
Bon, le lien « assiette - santé »
étant maintenant établi, une grande majorité des
Français fait attention, si bien que chez certains, la santé soit
devenue une obsession, un souci majeur : sur les 85 % des
Français concernés, 73 % avouent faire très attention
à leur ligne et à leur poids. Selon une étude du Credoc,
il y a même 52 % des Français qui se font suivre par un
médecin pour des questions d'ordre nutritif. On peut dire que le
marché ne souffre pas de saisonnalité trop marquée :
en matière de Bien-être, les ventes se font toute l'année,
et en matière de « Bien-être / ligne », les
ventes se font plus particulièrement à l'approche de
l'été, et après les repas riches et abondants de la
période des fêtes.
La demande est donc très importante, et malgré
des dizaines de demandes de validation envoyées chaque mois à
l'Administration Française, il reste encore de larges
opportunités à saisir. C'est dire si le monde entier veut enfin
accéder à un « mieux-vivre », en
commençant par une meilleure santé, et donc une meilleure
alimentation. Ce syllogisme est parfait.
Une étude réalisée par l'agence de
communication Coconuts, révèle plusieurs choses. Principalement,
les consommateurs sont plus attachés au fait de bien manger, avec des
aliments ayant du goût, qu'ils ne le sont au fait de na pas grossir, en
mangeant des produits diététiques, ou en suivant un
régime. En effet, la notion de plaisir est très forte, et revient
beaucoup dans le discours. Là, on peut visualiser le tout premier
rôle du packaging, ainsi que celui du conditionnement : la notion
d'équilibre y est déjà véhiculée.
Le terme « équilibre », qui
apparaît comme étant le but recherché par les
consommateurs, ne doit cependant pas évoquer la restriction, en termes
de qualité essentiellement.
Cette nouvelle quête du Bien-être a plusieurs
tendances : les végétariens, l'alimentation Bio, les
alicaments, la crainte face aux OGM (vache folle, poulet à la dioxine,
...), éveil sur les notions de santé, de forme, mais aussi de
tradition, d'origine, d'éveil des sens, ...
Les packagings doivent alors suivre cette tendance :
c'est la raison pour laquelle Bjorg a fait évoluer les siens, vers un
résultat final plus savoureux et appétissant, moins
« médical », et Vittel a accentué le
côté sport de la bouteille, à travers le bouchon.
Ainsi, la notion d'équilibre se voit qualifiée
tant du côté physique et alimentaire (corps, gym, fitness, ...),
que du côté moral et social.
Aujourd'hui, on remarque que la tendance du discours pour les
produits alimentaires dans la publicité n'est plus du tout la même
qu'il y a quelques années : durant les années 80's, et
même au début des années 90's, le discours se voulait
moralisateur. En effet, on nous culpabilisait de manger trop riche, ou plus
simplement d'être gourmand. On nous montrait aussi comme des
« canons de beauté » (par exemple, Dim avait pris
Kim Bassinger pour sa pub TV), pour qu'on puisse faire et même constater
la différence entre ce qu'il existait et à quel point nous en
étions loin. L'objectif : nous mettre face à notre propre
« péché ». En effet, les annonceurs
rappelaient que la gourmandise est un des Sept Péchés Capitaux.
En face de cela, de nombreuses publicités mettaient en scène des
« gros », et le discours, l'action, se voulaient toujours
ridicules.
Mais aujourd'hui, la tendance n'est plus au
« blâme ». En effet, maintenant, l'annonceur nous
soutiendrait plus dans le sens : « oui, on sait que c'est dur,
mais on va vous aider, ça va aller puisque notre produit est là
pour ça ». En d'autres termes, le produit apparaît
maintenant comme la porte ouverte aux « petites folies »,
et les validerait presque (ex : les desserts Senoble, où de jeunes
femmes gourmandes, se cachent pour savourer leur dessert, délaissant
travail, mari et enfants, et nous disent « On devrait avoir honte,
... mais c'est bon la honte »).
Donc, OK pour la ligne, elle est protégée par
les nouveaux produits permettant les petits excès, mais qu'en est-il du
goût ? Parce que non, on n'a plus envie de se priver, et de
consommer des aliments neutres. C'est la raison pour laquelle des produits
comme Slim - Fast et compagnie, ne se vendent plus aussi bien. On nous les
vendait comme étant délicieux, au bon goût chocolat,
café, ... mais non, ça a réellement mauvais goût, et
les Français préfèrent quelques charmantes rondeurs,
plutôt que des aliments neutres. Ces produits étaient exactement
le genre de produit qu'on nous vendait pour maigrir le plus facilement
possible, sans faire d'effort, ni de sport, ... Aujourd'hui donc, pour vendre
un produit, il faudrait lui assurer un plus - produit, qui sera le goût,
le bénéfice - santé, ou bien encore la praticité.
Les innovations techniques aussi sont largement appréciées des
consommateurs, même s'ils mettent souvent un certain temps avant de
passer à l'acte d'achat.
De toutes les façons, aujourd'hui, la tendance n'est
plus à la ligne avant tout. Bien - sûr, s'ils peuvent êtres
minces en plus, les gens ne s'en portent que mieux, mais le plus important en
cette fin de siècle, c'est le Bien-être
(même l'allége, pour les obsédés de la ligne,
devient plus gourmand : par exemple, on peut maintenant avoir le
« petit défaut » de grignotage tout au long de la
journée, puisqu'on nous crée des biscuits allégés
en matière grasse, et concentrés en vitamines, comme ceux de
Taille Fine.)
La santé est donc, dans cette exigence constante de
Bien - être et de praticité, un thème porteur (cf. Actimel
de Danone, se coiffant de l'étiquette « le geste santé
du matin ») : on veut de plus en plus de produits enrichis en
vitamines, oligo-éléments, fibres, ... Ex : le lait
« Jour après Jour » de Lactel, est un produit que la
communication a placé en positif, alors que l'image du lait, surtout
écrémé, est négative. Son axe de communication
est : enrichi en nombreux éléments utiles, il assure le
maintien de la forme (avec un positionnement haut de gamme). C'est donc une
formule dopée en vitamines. Il fut d'ailleurs élu
« produit de l'année ». De la même sorte, le
marché des jus de fruits réfrigérés a crû de
21 % entre 1996 et 1997, et Jocker a sorti deux nouveaux jus en 97, enrichis en
vitamines, avec de nouveaux packs très appréciés. La
praticité est donc très recherchée, mais pas dans le
même sens qu'avant : durant les années
précédentes, on voulait du « facile et
rapide » ; maintenant, on veut un conditionnement pratique,
certes, mais sans altérer les caractéristiques du produit. Ceci
explique la grande mode des beurres « frigo-tartinables »
(Président a sorti une plaquette très pratique : du beurre
au bon goût, facile à tartiner dès sa sortie du
réfrigérateur, dans un conditionnement pratique, rigide et
protecteur, ce qui a renforcé le fait que ce soit le beurre
préféré des Français, une marque de
référence selon une étude Trade Off, de novembre 97).
Ainsi, de nouveaux packs sont sortis afin de faciliter la vie des
consommateurs, comme le yaourt à boire « Fructos »,
de Yoplait.
La notion de plaisir est donc un des thèmes valorisant
le produit (ex : alors que les ventes de chocolat stagnent, les chocolats
de dégustation ont progressé d'environ 6 % en 1997).
On va donc chercher à multiplier à multiplier
les occasions de consommation. C'est la stratégie qu'on a
cherchée à suivre pour le sucre : la fidélisation
s'est faite au travers d'idées recette, de bons de réduction, ...
En 1997, en GMS (Grandes et Moyennes Surfaces), environ 20% du chiffre
d'affaires (CA), était réalisé par les sucres
spéciaux). Les sucres traditionnels réalisaient cependant 87% des
ventes en volume, mais seulement 80,6% des ventes en valeur. Il est donc plus
intéressant de faire du sucre spécial. Or, la demande actuelle
étant axée sur les produits gustatifs et typés, la
communication a trouvé là un terrain facile. De la même
manière, Ducros, le spécialiste du goût, celui qui
« se décarcasse » pour nous, lança en 1998,
sur la gamme des fonds de sauce, deux nouvelles saveurs :
« poivre vert » et « champignons aux fines
herbes ».
Toute cette recherche de Bien-être a aussi
poussé les consommateurs vers les produits bios, et le marché est
largement stimulé par l'incessant renouveau dont il fait preuve,
à travers le lancement de produits (en 98, GBS Traiteurs a lancé
en GMS, une gamme de 4 pâtes fraîches, et 2 quenelles biologiques),
les innovations (comme celle de Nactalia qui a eu l'idée en 98 de sortir
un lait non seulement bio, mais aussi spécialisé pour les enfants
de 1 à 3 ans, car particulièrement enrichi en fer, acides gras
essentiels et vitamines. Son prix correspond à un positionnement
élevé : 13 FF le litre).
Cependant, malgré le caractère sain et
équilibré de ses produits, le Bio se renouveler car, comme les
autres secteurs du marché, il se doit de fidéliser ses clients.
C'est la raison pour la raison pour laquelle en 1998, l'enseigne « La
Vie Claire », du groupe Distriborg, voulant élargir sa
clientèle Bio, a cherché à rajeunir son image, et
augmenté le nombre de ses produits. Elle a ainsi voulu faire
évoluer son positionnement sur le créneau, très porteur de
naturalité et de qualité. Maintenant donc, 120 magasins d'environ
80 m2 sont ouverts, afin de valoriser la clientèle de quartier.
Cependant, avant de rechercher du Bio, les consommateurs
recherchent du Bien-Être. Or, de nombreux consommateurs ayant
déjà testé du Bio, font facilement un amalgame avec le
terroir, la diététique, ... et ainsi, ne voient ne voient pas
trop l'avantage de payer jusqu'à 30% plus cher pour le Bio, par rapport
aux autres produits ayant eux - aussi, des vertus pour la santé.
On retrouve donc cette recherche de
Bien-Être dans tous les secteurs de l'alimentation. En voici quelques
exemples :
· Liquides (lait « Jour après
Jour », « Actimel », ...). et eaux
« Saint Yorre », ... )
· Céréales / Epicerie
( » Allbran » de Kellogg's,
« Quaker », ...)
· Baby-Food (Heinz, Guigoz, ...)
· Traiteur
· ...
Mais, comme la recherche de Bien-Être se fait aussi et
avant - tout à travers le goût, on remarque l'émergence de
produits exotiques. En effet, les « goûts venus
d'ailleurs » attirent beaucoup de par leur originalité, et
pour leurs qualités gustatives peu répandues dans nos cuisines.
Ainsi, le marché s'étend de façon remarquable. Par
exemple, les gammes cacher (lois hébraïques), et hall al (rites
musulmans), s'étoffent. Au-delà des populations concernées
par leurs convictions et religion, ces offres touchent de plus en plus de
consommateurs, simplement à la recherche d'exotisme.
Ex : la marque Yarden vend plus de 50ù de ses
produits (caviars d'aubergines, crème d'avocats, ...) à des
consommateurs qui ne sont pas de confection israélite.
La société Raynal & Roquelane a
créé, en 1998, une gamme de plats cuisinés exotiques, afin
de répondre à la demande des consommateurs, toujours à la
recherche de goûts inédits.
Plus simplement, mais toujours exotiquement, Belin a
créé, en 98, le goût de Chipster « pétales
crevette ». De même, la société Caraïbos,
spécialisée dans les nectars et jus, innove avec Compofruits, une
gamme de 7 recettes de fruits exotiques, à tartiner (sans colorants, ni
même conservateurs, le produit restant donc dans le tendance).
2 - LES CIBLES -
LES CONSOMMANTEURS
On remarque que la cible principale en matière de
consommation diététique (sans parler uniquement du
phénomène Bio), repose sur les femmes (principalement de CSP
supérieures, bien que la tendance tende à se
généraliser, et à se déplacer vers les classes
moyennes). Pourquoi les femmes ? Parce que ce sont elles principalement,
qui font la cuisine, les courses, et qui s'occupent le plus des enfants ;
mais aussi parce que ce sont elles qui se préoccupent le plus de leur
ligne. Elles sont donc à la fois cible principale, et cible
prescripteur.
Les hommes, quant à eux, s'intéressent de plus
en plus à leur corps, à leur bonne santé, et consomment
volontiers des produits plus diététiques. En revanche, ils ne
vont pas d'eux - mêmes avoir la démarche de consommer des aliments
diététiques (quoique ... ?). Le problème pour eux,
est fortement personnel. En effet :
· De nombreux produits portent un nom beaucoup trop
féminin (ex : Taillefine, le beurre allégé). On
remarque donc ici un problème d'égo, sur lequel il serait
intéressant de travailler car, en masculinisant les produits, on
pourrait développer un véritable marché.
· Au - delà du nom du produit, l'égo des
hommes peut être affecté par la grosse vague de régimes que
les femmes ont entamée il y a 10 ans, à la recherche du corps
parfait. Ainsi, « produit diététique », fait
automatiquement penser à « produit amaigrissant »
(pour les femmes quoi ! ). Bref, il faut être bien, mais rester un
homme avant tout.
· Le troisième problème serait de l'ordre
gustatif : autant les femmes peuvent se priver pour mincir (car même
avec ces nouveaux produits, il faut se priver un minimum), autant les hommes
sont plus soumis à la gourmandise.
On peut cependant trouver de nouvelles tendances, contre
-argumentant cela :
· Dans les médias, on parle de plus en plus du
Bien -Être de l'homme, dans son corps, dans sa tête, ... Avant,
dans les années 1980's, l'homme devait, pour séduire, être
surfait, fort et musclé. Aujourd'hui, l'homme doit, telle la femme,
penser à lui, prendre soin de lui, de son corps comme de son esprit. De
nombreux magazines masculins sont d'ailleurs nés (M.Magazine, Men's
Health, ...), titrant tous comment se muscler en x semaines, comment perdre du
poids en x semaines, comment faire pour faire hurler de plaisir une femme, ...
De tels gros titres n'auraient pas marché dans les années
1980's . D'ailleurs, la publicité TV de l'année
dernière, pour les yaourts Sveltesse de Danone, mettant en scène
Richard Berry qui, mangeant un yaourt, nous dit que les hommes aussi ont droit
à la gourmandise, la fraîcheur, et l'onctuosité, ... tout
en nous disant aussi que ce n'est pas parce qu'il est un homme, qu'il n'y a pas
droit, illustre tout à fait ce mouvement.
· On vient donc de voir combien les mentalités
ont évolué, à propos des produits
diététiques, et vis-à-vis des hommes, mais aussi combien
il fallait être prudent sur ce terrain. Nous sommes en effet
conditionnés et influencés par un environnement socio - culturel
fort, et nous sommes le produits d'une culture faite de bases, de normes,
rôles et statuts. Pour remporter l'appui des hommes, la communication va
donc devoir permettre à ces derniers de s'inscrire dans une
société de mouvement, dans un phénomène de mode, et
ce à travers la consommation du produit.
Les seniors, c'est-à-dire les plus de 50 ans, sont eux
- aussi à la recherche de nouveaux produits alimentaires plus sains. En
effet, finie l'image du « vieux papy ». Aujourd'hui, les
seniors ont un vrai poids dans la consommation, car ont un pouvoir d'achat
à ne surtout pas négliger. Ils sont 62 % à faire plus
attention à leur santé, dont 55 % pour rester en forme
(Source : Simm Scanner)
Bien, les hommes, les femmes, les seniors, ... mais qu'en est
- il des enfants, adolescents / jeunes adultes ?
Eh bien, les enfants sont essentiellement couverts par leur
mère, quoique largement tournés vers les fast-foods. Sans pour
autant que nombreux soient ceux qui « flirtent » avec
l'obésité, il y en a quelque uns qui sont plutôt
rondouillards (les chiffres augmentent chaque année ). Quant aux
adolescents et jeunes adultes, par goût, par petits moyens, ou bien tout
simplement par effet de mode américaine, on les voit beaucoup dans les
fast-foods, autour des pizzas, s'abreuvant de boissons hyper - caloriques, et
finissant le repas par une super crème glacée. Voilà donc
un public à sensibiliser. De manière générale, la
notion d'équilibre en tant que vertu, ne préoccupe pas ces
tranches d'âge (bien qu'il y ait toujours des adolescentes plus ou moins
préoccupées par leur poids/silhouette).
Généralement, les évocations
spontanées correspondant au terme
« équilibre », sont : lait, santé, eau,
fitness, sport, light, gym, danse, balance, complet. Toutes ces notions
renvoient donc à la fois au Bien - Être, au plaisir
(épanouissement, optimiste, bon moral, sport, ...), donc à du
positif, mais ce terme a aussi un lourd revers de médaille : pour
certains, il est synonyme de contrainte (faire attention à ...), car il
faut réfléchir, calculer, limiter, ... bref, pas forcément
des choses plaisantes. Ceci explique largement le fait que cette notion
d'équilibre alimentaire, soit plus proche de la femme que de l'homme.
À travers ce terme, on remarque que
« l'équilibre », poussé à
l'extrême, peut vite devenir un idéal, voir une obsession. Il peut
ainsi être considéré comme étant une
éducation, un mode de vie, ... mais autant dans le bon sens du terme
(vers une meilleure forme), que dans le mauvais (contrainte).
Il faut ainsi que les industriels vendent leurs produits en
jouant sur les vertus des aliments, sans trop culpabiliser les consommateurs
(ex : le chocolat est bon pour le moral, donc un chocolat « bon
pour la ligne » permet d'associer équilibre physique, mental
avec gourmandise). Il serait donc très important de modifier et de faire
évoluer l'état d'esprit des gens, quant aux aliments permettant
de garder un bon équilibre, car ils renvoient pour beaucoup, à de
« l'archi - vu », c'est-à-dire, aux légumes
sans viande, aux régimes ne laissant aucune place à la
gourmandise, ...
Sur un autre marché que celui de l'alimentation, on
remarque aussi ce perpétuel besoin de Bien - Être. En effet, ce
doit être l'objectif de chaque produit, quel qu'il, et quelles que soient
ses vertus et son utilité.
3 - LA CONCURRENCE
Etant porteur, le marché de la diététique
est très concurrencé, et le nombre de producteurs dans cette
branche, tend à s'accroître. De plus, nouveauté sur ce
marché déjà encombré, on voit de plus en plus de
MDD (Marque De Distributeur) : les distributeurs cherchent donc à
s'implanter eux - aussi.
Il y a différents types de points de vente :
· Une partie des ventes se fait en GMS. Les avantages
pour le consommateur sont la praticité, des prix plus bas qu'ailleurs,
et un grand choix de produits. Les inconvénients : face à un
très grand choix de produits, le consommateur peut « se
perdre », et en GMS, il ne bénéficie de conseils comme
ceux pouvant pouvant êtres apportés par un vendeur
spécialisé, un conseiller présent sur le lieu de vente
(quoique certaines grandes surfaces offrent de plus en plus ce service).
· Des magasins nutritionnistes se sont installés,
et connaissent un fort succès, comme « Odji ». Ils
sont plus chers que les grandes surfaces, mais les consommateurs
bénéficient de conseils, d'informations sur les origines des
produits, la provenance et la qualité.
· Et bien - sûr, il y a les produits de
laboratoires, vendus en pharmacie.
Aujourd'hui, les industriels de l'agroalimentaire et de la
pharmacie, s'affrontent. Les principaux sont :
· Pharmacie : Ross Abott, Mead Johnson et
Novartis.
· Agroalimentaire : Campbell, Kellogg's (avec des
céréales enrichies en fibres, et vitamines comme AllBran), Quaker
(céréales fibres - son), Heinz (produits
diététiques et allégés, comme la gamme Weight
Watchers, ainsi que toute la baby - food), Danone (produits
diététiques comme la gamme Blédina en baby - food, ou tous
les produits laitiers allégés, ferments lactiques comme Actimel,
ainsi que des eaux minérales actives, ...), Nestlé (avec toute la
baby - food évidemment comme Guigoz, mais aussi des ferments lactiques,
des eaux minérales actives, ...). On retrouve aussi Gerblé (avec
toute sa gamme traiteur), Candia (notamment avec sa gamme de lait
« Jour après Jour »).
LES DISTRIBUTEURS :
De plus en plus, aux industriels, s'ajoutent les
distributeurs, comme Carrefour qui communique sur « les bienfaits
d'une alimentation équilibrée », à travers ses
guides pratiques (une gamme a même été lancée,
affichant un numéro vert pour s'informer sur les vertus nutritionnelles
des produits).
Protéines, agence d'informations santé grand
public, travaillant pour Monoprix & Prisunic, ainsi que pour Carrefour,
pionnier de ce créneau en France avec Intermarché, constate que
les distributeurs s'emparent eux - aussi de plus en plus du thème de la
nutrition, car ils pensent pouvoir occuper une place de choix, au sein de ce
nouveau courant : « Les distributeurs se rendent compte que la
nutrition est une problématique forte tant en termes d'image, que de
valeur ajoutée (...), et que c'est aussi un très bon moyen
d'aborder la troisième génération des MDD ».
On voit donc :
· Monoprix & Prisunic développant depuis 1997
une démarche baptisée « Le sens de la
nutrition »,
· Carrefour publiant depuis une dizaine d'années
des guides évoquant les vertus nutritionnelles des aliments,
· Intermarché qui investit depuis 97 sur sa
marque de produits pour enfants, Tumador, et se charge de promouvoir
auprès du corps médical, ses eaux minérales et de
source.
4 - LA COMMUNICATION
Certains spécialistes en la matière disent que
« l'avenir passe par la présence de diététiciens
en magasins, ainsi que la mise en place de cours et conférences à
l'attention des clients et du personnel ». Mais de nombreuses
techniques de communication, visant à fidéliser la
clientèle, ont déjà été mises en
place :
· Revues trimestrielles
· Fiches techniques et guides pratiques
· PLV (Publicité sur le Lieu de Vente),
« stops - rayons » affichant une sélection de
produits
· Numéros azur
· Clubs de consommateurs
· Promotions auprès de spécialistes
(médecins, ...)
· ( ... )
· Ainsi que la publicité pour la marque ou le
groupe, à travers des innovations telles que
· Beghin Say qui lance « Actisucre »
promettant forme et santé
· Unilever prépare la première margarine
anti-cholestérol
· Jacquet invente le pain de mie « bon pour le
coeur »
· Tipiak lance le premier couscous « bien -
être »
· Ker Cadelac crée le créneau
« tradition santé », avec ses nouvelles galettes
· « Candia calcium plus » est le
premier lait enrichi à la vitamine D
· Kellogg's a lancé (aux Etats-Unis pour
l'instant), « ensemble », un produit
anti-cholestérol
· ( ... )
CONCLUSION
Le marché du Bien - Être a connu un fort
développement en France ces dernières années, par l'action
des producteurs et des distributeurs. Cependant, il y a encore de grandes
opportunités à saisir sur ce plan-là, car des
études ont montré que les Français se nourrissaient, en
moyenne, relativement mal. En effet, Suvimax a réalisé une
étude sur l'alimentation des Français, ainsi que sur les
manques :
· 42 % des hommes et environ 60 % des femmes
présentent des déficits en calcium. Risques :
décalcification, fractures, ostéoporose.
· 98 % des femmes ont un déficit en Iode.
Risques : anémie, fatigue.
· 29 % des Français manquent de vitamine C.
Risque : fatigue.
· 29 % des gens du Nord manquent de vitamine D
(Sud : 6 %).
· Presque 75 % des Français présentent une
carence en magnésium.
· Enfin, les apports lipidiques sont largement trop
présents, puisque les acides gras saturés sont au nombre de 46 %
au lieu de 25. En revanche, il n'y a pas assez de « bonnes
graisses ».
On remarque que 25 % des femmes sont victimes de surpoids,
contre 45 % chez les hommes. De plus, 90 % des Français souhaiteraient
recevoir plus d'informations pour comprendre ce qu'apporte un aliment par
rapport aux besoins journaliers (Source : Ifop / Danone).
Cette forte demande de Bien - Être, mêlée
à toutes ces carences, a conduit à la création d'un
nouveau marché : celui des alicaments. Ils consistent en des
aliments sains, couvrant les besoins nutritifs, et apportant au corps la
prévention des certaines maladies. Ils ont donc, au-delà de leur
premier rôle qui est de nourrir, des vertus pour la santé. Ainsi,
Twinings a sorti en 1998, un thé vert ayant des propriétés
digestives et régulatrices. Le souci permanent de santé a
poussé les consommateurs vers le thé, et ses
caractéristiques digestives. C'est ainsi que de nombreuses marques ont
complété leur gamme. Dans un autre domaine, Jacquet a sorti le
pain de mie « bon pour le coeur », qui permet de lutter
contre les maladies cardio - vasculaires. Il se présente comme le
« pain quotidien de prévention ». Actimel, de
Danone, est « le geste santé du matin » ;
Beghin Say a sorti Actisucre, ne contenant que 83 % de sucre, et 17 % de
bifidofibres. Unilever, de son côté, prépare une margarine
anti - cholestérol, ...
Plus largement, on peut aussi constater l'apparition de
l'aromathérapie. C'est la science du Bien - Être par les
huiles essentielles des plantes. Elle connaît un formidable essor. Les
Français y voient des valeurs naturelles, accouplées à une
efficacité technique soulageant et décontractant tant les maux
physiologiques que psychologiques. C'est pour harmoniser corps et esprit, afin
de lutter contre le stress, l'angoisse et la déprime. Par exemple,
l'Ylang Ylang ressource, la menthe tonifie, le citron
rééquilibre, la lavande apaise, ...
On a ainsi une société de plus en plus
pluri-sensorielle. En effet, alors que les Français ressortent
bouleversés par le climat de crise (chômage, crises
financières et boursières, insécurités, exclusion,
...), le « cocooning » revient en force au sein de la
société. Et les fabricants ont trouvé là un terrain
vierge à explorer et conquérir, et ont ainsi proposé de
multiples produits « pour être bien chez soi ». Cela
passe autant par l'alimentation, que par la musique, les parfums d'ambiance,
les gels douche « douceur ». On surfe donc entre
« ambiance relaxante » et « ambiance
tonifiante ». On utilise des massages, huiles de bain, bougies, fond
de teint relaxant, applications pour le linge, ... et récemment, les
Japonais ont même mis au point une eau de toilette anti-stress !
J'ai réalisé cette étude en Septembre
1999, et l'ai présenté deux fois à l'oral, pendant mes
études de « communication et marketing en
publicité ». Le sujet a beaucoup plu ! Si vous avez des
remarques, n'hésitez pas à me les faire connaître.
Nathalie Dunker
nathalie@dunker.as
A bientôt ...
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"Le doute est le commencement de la sagesse"
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