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La presse écrite camerounaise à  l'épreuve de la convergence numérique


par Ingrid Ngounou
Université de Yaoundé II - Ecole supérieure des sciences et techniques de l'information et de la communication 2004
  

Disponible en mode multipage

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Ecole supérieure des sciences et techniques de l'information et de la communication

(ESSTIC)

La presse écrite camerounaise à l'épreuve de la convergence numérique.

Cas de Cameroon tribune et Mutations »

Mémoire présenté et soutenu publiquement en vue de l'obtention du diplôme des sciences et techniques de l'information et de la communication (DSTIC)

Filière journalisme

Par INGRID ALICE NGOUNOU

Sous la direction de Olivier Nana Nzepa PhD.

Novembre 2004

AVERTISSEMENT

«L'université de Yaoundé II - Soa, n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire; ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur».

EPIGRAPHE

« Les technologies de l'information et de la communication, fondées sur la convergence de l'informatique, des télécommunications et des médias traditionnels, sont cruciales pour l'économie de l'avenir qui repose sur l'accumulation des savoirs. Le progrès rapide des technologies et la diminution progressive de leurs coûts offrent à l'Afrique de nouvelles possibilités d'accélérer sa croissance et son développement économique1(*) ».

Extrait du texte fondateur du Nepad

DEDICACE

A feu M. Séraphin Welako, mon grand papa chéri pour toute son affection et qui fit le rêve de me voir devenir journaliste.

REMERCIEMENTS

Que tous ceux qui nous ont aidé dans la rédaction de ce mémoire trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.

§ Dr. Olivier Nana Nzepa, notre directeur de mémoire. Malgré ses innombrables occupations, il a fait preuve d'une disponibilité peu ordinaire à notre égard.

§ Pr. Joseph Marc Omgba, directeur de l'Esstic, pour sa bienveillance.

§ Pr. Ferdinand Chindji Kouleu, pour ses conseils pragmatiques.

§ Pr. Laurent Charles Boyomo Assala pour ses directives méthodologiques.

§ Pr. Michel Tjade Eoné, pour ses suggestions opportunes.

§ Pr. Emmanuel Tonye, dont l'expertise me fut bénéfique.

§ Dr. Mabou pour ses critiques constructives.

§ Samuel Ngué et Jean Baptiste Essisima, webmasters de Mutations et de Cameroon tribune. Pour l'immense apport intellectuel et la contribution documentaire.

§ Jean Paul Mbia, pour sa sollicitude et l'esprit rigoureux qu'il nous a inculqué.

§ M. Augustin Ngomsseu, autodidacte de qui nous tenons notre ouverture d'esprit.

§ Mme Pauline Ngomsseu, ma mère, pour les sacrifices en faveur de mon éducation.

§ Mme Brigitte Kamga, ma jeune grand-mère pour le soutien indéfectible, permanent.

§ Les familles Fongang, Gantchia, Ngankam, Monkam, Kepseu, Georges Tchokoua, Martine Tiencheu, Pauline Manikeu, Thérèse Siewe, Béatrice Edima, Mélanie Belenie, Armand Ngollo, Jean Paul Tchoula et Merline Fomedom pour les conseils et l'appui matériel.

§ Alain Oyono et Brice Bateguem, mes grands frères chéris pour le soutien matériel.

§ Roger Alain Taakam, Emmanuel Gustave Samnick, Alain Blaise Batongue, Anselme Ndopata, Barbara Etoa, Babadjo Taïwé et Fidel Tchinda pour l'encadrement.

§ Romuald Ntchuisseu, Joseph Sipiwale, Ibrahim Lindou, Thierry Ndong, Lucien Bidima, Armelle Nya, Asta, Rosine Nono, Christian Lang, Achille Bella et Idris et mes amis.

§ L'abbé Félix Amougou, Emmanuel Poutougnigni, Njoya, Jeanne Yossa et Lydie Moluh.

§ Mes petits frères Bibiane, Solange, Yann, Franck, Alex, Ricki, Russel, Kevin, Ornella, Adrienne, Sandra, Dorine, Floriane, Eric, Guilaine et Stéphane pour le soutien fratenel.

§ L'ensemble du corps enseignant, administratif et le personnel d'appui de l'Esstic.

§ Tous ceux qui m'ont soutenue sous quelque forme que ce soit, dans l'impossibilité de les citer nommément, qu'ils trouvent ici, l'expression de ma profonde gratitude.

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

Tableau N° 1

Les principaux providers de la ville de Yaoundé

(août 2004)...............................................

40

Tableau N° 2

Sites des journaux camerounais sur Internet

(août 2004)................................................

45

Tableau N° 3

Observation sur les logos...............................

78

Tableau N° 4

Comparaison des titres de CT imprimé et en ligne

(Editions du 30 août 2004).................

79

Tableau N° 5

Comparaison des titres de Mutations et des articles de la page d'accueil (Editions du 30 août 2004).....

80

Tableau N° 6

Comparaison des forces de corps des titres de CT et Mutations online (Editions du 27 août 2004).....

81

Tableau N° 7 

Illustrations à CT et Mutations

(Editions du 27 août 2004)............................

82

Tableau N° 8

Ensemble des hypertextes de la page d'accueil......

84

Tableau N° 9

Pourcentage des liens de la page d'accueil...........

85

Schéma N°1

Schéma du journal Mutations..........................

72

Schéma N°2

Schéma d'une Url.......................................

34

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

§ ARPA : Advanced research program for armament

§ CA : Conseil d'administration

§ CAMNET : Cameroon network

§ CAMTEL : Cameroon telecommunications

§ CENADI : Centre national de développement informatique

§ CRTV : Cameroon radio and television

§ CT : Cameroon tribune

§ DAB : Digital audio broadcasting

§ DEA : Diplôme d'études approfondies

§ DP : Directeur de (la) publication

§ DSTIC : Diplôme des sciences et techniques de l'information et de la communication

§ Email : Electronic mail

§ ENSP : Ecole nationale supérieure polytechnique

§ ESSTIC : Ecole supérieure des sciences et techniques de l'information et de la communication

§ FAI : Fournisseur d'accès Internet

§ FTP : File transfer protocol

§ GCNET : Global communication network

§ Go : Gigaoctet

§ HTML : hyper text markup language

§ HTTP : Hyper text tranfer protocol

§ ICCNET : International computer centre network

§ INTELCAM : International telecommunications of Cameroon

§ Kbps : Kilobits par seconde

§ MINCOM : Ministère de la communication

§ N°: Numéro

§ NEWTECH : New technology incorporation centre network

§ NSF : National science foundation

§ ORSTOM : Office de la recherche scientifique dans les territoires d'outre mer

§ OUA : Organisation de l'unité africaine

§ P : Page

§ PPP : Point to point protocol

§ RTC : Réseau téléphonique commuté

§ SCP : Société camerounaise de presse

§ SLIP : Serial line Internet protocol

§ SOPECAM : Société de presse et d'édition du Cameroun

§ SPM : Services du Premier ministre

§ TCP - IP : Transmission control protocol - Internet protocol

§ TIC : Technologies de l'information et de la communication

§ TVHD : Télévision haute définition

§ UNECA : United nations economic commission for Africa

§ URL : Uniform ressource locator

§ Webcam : Web camera

§ WWW : World wide web

LEXIQUE

§ Arborescence : structure hiérarchisée de données.

§ Balise : élément non affiché servant au formatage des documents Html. Elle est toujours placée entre deux chevrons (< et >).

§ Base de données : ensemble de logiciels permettant la gestion d'informations de toute nature, leur mémorisation, leur modification, leur traitement ou leur suppression.

§ Bit : (binary digit). Plus petite quantité d'information représentable sur un ordinateur. Ce chiffre peut prendre la valeur de 1 ou de 0.

§ Bps : (bit par seconde). Unité de mesure du débit d'une voie de transmission ou de la vitesse du modem.

§ Cookie : mouchard. C'est un outil d'individualisation et d'identification des internautes qui enregistre les données émises par un utilisateur sur un ordinateur donné et qui peut les restituer ultérieurement.

§ Dial - up : méthode pour accéder à des services en ligne en utilisant une connexion téléphonique ordinaire.

§ Hit : terme qui désigne le nombre de visiteurs d'une page web.

§ Icône : image ou pictogramme permettant de représenter visuellement des informations ou des instructions sur l'écran d'un ordinateur.

§ Lien : rapport logique entre plusieurs documents non nécessairement situés au même endroit.

§ Modem : équipement transformant les signaux numériques en signaux analogiques et inversement ; utilisé pour convertir les signaux électriques des ordinateurs en ondes électromagnétiques transportables par le réseau téléphonique.

§ Provider: Internet service provider ou fournisseur d'accès Internet (FAI). Prestataire équipé de serveurs et de modems qui procure un accès à Internet aux utilisateurs moyennant un abonnement.

§ Site, portail : lieu virtuel d'un ensemble d'informations numérisées (textes, images, sons, logiciels, etc.) stockées sur un ordinateur connecté au réseau Internet, appelé aussi serveur.

§ Téléchargement : (downloading) ; opération consistant à enregistrer des données provenant d'Internet sur un support.

§ URL : uniform ressource locator. Adresse sur Internet. Manière normalisée d'indiquer et de désigner un fichier sur Internet.

§ Webmaster : webmestre, maître de la toile. Personne responsable de la gestion d'un site web.

§ Webzine : nom donné à un magazine édité uniquement sur le Web, sans version imprimée.

SOMMAIRE

Introduction

15

Partie I : RAPPELS CONTEXTUELS

30

Chapitre I : INTERNET ET SES COMPOSANTES

31

Section 1 : Internet : Définition et Services

32

Section 2 : Internet au Cameroun

38

Chapitre II : LA PRESSE ELECTRONIQUE

43

Section 1 : Les débuts de la presse en ligne

44

Section 2 : La cyberécriture et le cyberjournalisme

46

Chapitre III : DISPOSITIF TECHNIQUE

55

Section 1 : Présentation des journaux

56

Section 2 : Dispositif technique

59

Partie II : USAGES ET IMPACTS DE LA CONVERGENCE

63

Chapitre I : LA CONVERGENCE ET SES APPLICATIONS

64

Section 1 : Définition du concept

65

Section 2 : Impacts de la convergence dans les médias

67

Chapitre II  ANALYSE DES SITES INTERNET

75

Section 1 : Choix méthodologiques

76

Section 2 : Répartition par catégories

78

Chapitre III : MISE EN FORME DE JOURNAUX

87

Section 1 : Mise en forme

88

Section 2 : Pertinence de ces sites

90

Conclusion

94

Bibliographie

97

Table des matières

101

Annexes

108

RESUME

Dans un contexte marqué par la vulgarisation des outils informatiques, la société du savoir s'impose. Bouleversant de ce fait les modes de travail et de pensée. Le journalisme fait partie des métiers que le multimédia va restructurer et la presse en ligne est l'un des supports traditionnels qui s'ouvrira à ce nouveau monde.

C'est fort de ce principe que ce travail s'est proposé d'évaluer la presse camerounaise à l'épreuve de la convergence numérique.

Il s'agit alors d'examiner cette intégration sur le plan infrastructurel et humain. Nous l'avons fait sur la base de l'analyse du dispositif technique et des éléments qui rentrent dans la construction du discours. Ces éléments sont la titraille, les rubriques, les illustrations et les liens hypertextes.

Sur le plan du dispositif technique, les marques infrastructurelles existent.

Sur le plan des compétences humaines, les efforts sont faits mais la rédaction en ligne se limite au webmaster chargé de gérer la forme du site. C'est ce qui explique le contenu identique entre ces journaux en ligne et les versions imprimées. Sur le strict plan de l'offre en ligne, le constat pousse à croire que la presse écrite camerounaise s'est engagée sur le chemin de la restructuration nécessaire pour une meilleure intégration de la convergence.

ABSTRACT

With the great advancement in new information and communication technologies, the educated elites are taking an upper hand in the society.

This situation is fast influencing work and others aspects of life. Journalism is one of the professions that the multimedia will have to restructure, while the online press is one of the traditional media which is coming to lime light.

It is on this premise that this work attempted to evaluate the Cameroon press in relation to the numeric convergence.

It therefore demanded an evaluation of this integration both on the infrastructural and human aspects. We did this on the basis of analysing the technical dispositives and elements include: The headline, slots, illustrations and hypertexts.

On the aspects of technical dispositives, infrastructural shortages were found. Talking about human competence, though efforts are being made, the online press is still limited to the webmaster, with the latter controlling the form of the site. This is what explains the identical content between the online press and the newspaper.

About what they have to offer, the online press makes one believe that the Cameroon newspaper is heading for necessary restructuration for a better integration of both.

INTRODUCTION

1. Objet de l'étude

Notre sujet porte sur La presse écrite camerounaise à l'épreuve de la convergence numérique: Cas de Cameroon tribune et Mutations. Il s'agit de montrer comment la presse camerounaise tente de répondre à la dynamique de la convergence de plus en plus ressentie comme une exigence essentielle et existentielle pour les médias.

Lorsqu'en septembre 1993, Al Gore, alors candidat à la vice - présidence des Etats - Unis utilisait le concept des « autoroutes de l'information », peu de gens y virent la croissance vertigineuse et les développements qui allaient marquer l'industrie de l'informatique. C'est au cours de cette année que la presse fait son entrée dans l'espace Internet avec le San José Mercury News, un quotidien de la Californie du Nord. C'est le premier journal à avoir une version en ligne. Quatre années auront suffi pour montrer aux journaux africains, les avantages qu'offre Internet. Ainsi, 1997 marque l'installation des premiers journaux camerounais sur la toile. Depuis cette date, ils sont de plus en plus nombreux sur le Net.

Nous avons deux types de journaux sur Internet: les webzines qui ne paraissent que sur le web et les journaux en ligne qui ont une version imprimée et une version électronique. Ce dernier type est celui auquel nous nous intéressons. Il s'agit en somme de voir comment les médias imprimés intègrent la convergence. Exister sur Internet pour un journal, c'est remplir d'autres conditions techniques spécifiques, s'adresser à un public potentiellement différent et géographiquement clairsemé et surtout respecter les normes liées au métier et au style journalistiques: Internet est un média à part entière. Mutations et Cameroon tribune, deux quotidiens paraissant au Cameroun nous serviront de base à cette analyse qui porte sur l'évolution des journaux camerounais à l'heure de la convergence numérique.

2. Intérêts du sujet

Internet est une passion, une découverte. Il est difficile de s'en passer de nos jours car il a de nombreux avantages. Le futur du journaliste sera lié au multimédia. Le journaliste vit chaque jour cette révolution dans son métier. Révolution qui s'accompagne de nouveaux moyens d'informer et de communiquer. Le journaliste multimédia n'a plus à faire à des «lecteurs» mais à des «utilisateurs» capables non seulement de lire mais surtout d'interagir avec les contenus du site web. Les évolutions qu'a connues l'imprimerie ont fait disparaître au fil des années certains métiers et ont rénové d'autres. Il en est ainsi d'Internet. Il bouleverse et transforme les tâches liées au journalisme. En plus, il intervient à tous les niveaux de la chaîne de production de l'information: collecte, traitement et diffusion. C'est ce qui justifie qu'on parle de cyberjournalisme et de cyberécriture.

A la suite de la loi 90/052 du 19 décembre 1990 sur la communication sociale au Cameroun et du décret d'application du 3 Avril 2000, le paysage médiatique camerounais a été reconfiguré. Ces textes réglementaires ont eu pour effet l'augmentation du nombre de titres dans le domaine de la presse écrite. De même, lorsque intervient en 1997, la création de Mutations en ligne, les journaux camerounais considèrent la mise en ligne comme une ruée vers l'or. C'est ainsi que de nombreuses publications décident d'avoir une version électronique. Aujourd'hui, cette frénésie semble s'être transformée en aventure sans lendemain pour la plupart de ces titres. A l'observation, la plupart ne sont pas actualisés. Certains ressemblent à des cimetières abandonnés. C'est ce qui justifie notre question de départ: L'adoption d'une version en ligne par certains journaux camerounais procède - t- elle de l'effet de mode ou d'un impératif de la modernité ?

En quelques années, les TIC ont provoqué des bouleversements qui autorisent à parler aujourd'hui de Société de l'information ; cette nouvelle civilisation fondée sur le savoir et l'information. Dans ce contexte, l'information est désormais reconnue comme un enjeu mondial et une denrée de première nécessité. Les journalistes sont interpellés au premier chef par cette révolution qui bouleverse leur métier d'une part et leur exige un grand sens de responsabilité d'autre part.

Il s'agit pour nous, au strict plan de la presse imprimée, de nous interroger sur l'état de la presse écrite camerounaise dans le contexte d'émergence de la presse en ligne.

3. Problématique

A la saga technologique de la conquête de l'espace a succédé un autre grand récit : la conquête de la « cyberfrontière ». La conquête de l'espace a donné le cliché village planétaire et la conquête de la « cyberfrontière » a déjà généré l'appellation « Société globale de l'Information ». Il est déjà établi que les TIC sont en train de se structurer en socle pour une société nouvelle dont la principale ressource sera la connaissance. Ces TIC2(*) désignent l'ensemble des machines électroniques, des réseaux et des programmes susceptibles de s'interfacer pour reconnaître, acheminer et traiter des données numériques. Ces technologies proposent une palette d'outils issus de l'informatique et des réseaux de téléphonie dont la finalité technique est d'offrir la possibilité ou la potentialité de créer, éditer, stocker et transmettre des documents à condition que ceux-ci respectent les normes et codes requis.

Koffi Annan, Secrétaire général des Nations unies, lors de la 58ème Assemblée générale des Nations unies déclarait : « L'énorme potentiel de ces technologies défie notre imagination. Mais dès aujourd'hui, nous pouvons en mesurer l'immense utilité ». Les rapides et formidables innovations que l'on reconnaît aux TIC placent le monde devant de nouveaux enjeux. En effet, ces nouvelles technologies3(*) créent sous nos yeux une nouvelle citoyenneté, modifient fondamentalement les relations gouvernants / gouvernés, remodèlent les rapports de production, libèrent les initiatives individuelles et dessinent de nouveaux espaces de créativité et de production économiques et culturelles.

Comprendre ce nouveau paradigme est une exigence et un défi. Bien définir le concept de Société de l'Information révèlera la fracture numérique. Selon Mélanie Blanchard et Bruno Salgues,

« la société de l'information peut être définie comme une économie de la connaissance avec des composantes économiques et sociales ; des perspectives normatives et analytiques qui apportent de la connaissance publique4(*)».

Il s'agit d'un monde où la connaissance influera sur l'ensemble de l'économie et modifiera le rôle et la position de l'Etat et des gouvernants.

 Plus de cinq siècles séparent Gutenberg de l'Internet. L'apparition de l'imprimerie et l'émergence du  « réseau des réseaux » constituent les deux révolutions technologiques majeures de l'histoire de la presse dans le monde. La première s'est appuyée sur le support papier pour se développer ; la seconde l'abandonne au profit de la numérisation. Le nouveau papyrus « numérique », qui s'inscrit déjà comme le principal support du troisième millénaire, va non seulement épargner des hectares de forêt sur toute la planète mais surtout avoir des conséquences impressionnantes - voire insoupçonnées - sur l'avenir de la presse écrite et l'exercice du métier de journaliste. Internet ne permet pas seulement de s'affranchir des rotatives et de la pâte à papier, il offre en plus une infrastructure de diffusion sans précédent dans l'histoire de l'Humanité. Car force est de constater que cette «toile d'araignée mondiale» constitue déjà un mass media universel presque intemporel. Jamais aucun autre instrument - que ce soit la presse écrite, la radio ou la télévision  n'avait pu offrir, jusqu'à maintenant, la possibilité d'informer aussi rapidement et simultanément un public potentiel de dizaines de  millions d'individus dans tous les pays du monde. Cette «mondiovision» de la presse écrite, qui dépasse de loin celle des retransmissions télévisées de quelques événements internationaux, renvoie dans le passé le problème récurrent de la distribution des journaux imprimés jusqu'à chaque lecteur. Avec Internet, la distribution devient «diffusion» et le lecteur devient «utilisateur», lequel ne se contentera plus de «feuilleter» son journal mais de «naviguer» à travers les sites d'information. La presse commence à entamer cette profonde mutation dont bon nombre d'éditeurs ignorent l'aboutissement. Une seule chose est sûre : Internet fait entrer les éditeurs de la presse imprimée de plain pied dans la mondialisation de l'information qui caractérise notre société post-industrielle.

Après la collecte de l'information et son traitement, intervient la publication. Cette dernière phase de la chaîne de production est la finalité du travail, la raison d'être des journalistes : informer. Internet a révolutionné le monde de la communication, en modifiant les techniques de diffusion traditionnelles. Actuellement, en plus de la version imprimée des journaux, il existe une variante électronique : La publication online.

L'intégration du WWW par les journaux est une préfiguration de la convergence des télécommunications, des médias et technologies de l'information induite par Internet. A ce propos, Charles de Laubier écrit :

« Internet est la première concrétisation de cette convergence sur laquelle la commission européenne a commencé à se pencher en publiant en Décembre 1997, un livre vert qui lui est consacré. Ce phénomène économique et social va toucher de plein fouet le plus traditionnel des supports d'information qui est le journal imprimé 5(*)».

La convergence est la tendance à se retrouver sur plusieurs supports en même temps. L'évolution des modes et supports de communication favorise cette nouvelle possibilité. La presse écrite ne se contente plus de sa version imprimée. Elle va au-delà en recherchant de nouveaux publics à travers le réseau des réseaux. L'écrit cherche dès lors le support électronique. Neil Postman affirme à ce sujet :

« Les supports électroniques fournissent à la presse un second souffle. Ils permettent à l'écriture de s'inscrire réellement dans une dynamique de modernité et surtout d'utiliser à son projet, la force des images et du son ». 6(*)

L'arrivée de la presse écrite sur la toile lui confère une nouvelle image de modernité car il devient possible d'adjoindre à l'écrit, pour le rendre plus attractif, plus réactif, le son et les images. Grâce à sa facette arborescente, la version en ligne fait acquérir à l'information une nouvelle profondeur. C'est dire les avantages qu'offre Internet à la presse. C'est sans doute dans ce domaine des médias que les pays africains s'illustrent davantage. La mise en ligne des informations date du début des années 90 aux Etats - Unis d'Amérique. Quelques années plus tard, l'on peut cliquer pour lire les informations en ligne de certains médias africains. Au Cameroun, la première mise en ligne date de juillet 1997 avec la création du site web de Mutations7(*). Plusieurs publications ont suivi cet exemple et aujourd'hui, on dénombre de nombreux journaux8(*) qui ont une version en ligne. Michel Beaud décrit la problématique comme « l'ensemble construit autour d'une question principale, des hypothèses de recherche et des lignes d'analyses qui permettront de traiter le sujet choisi ».9(*) Suivant cette définition, nous allons énoncer les éléments de notre problématique.

4. Question générale de recherche

Les journaux camerounais ont décidé d'avoir une version électronique, c'est-à-dire intégrer les principes de la convergence qui veulent qu'un média recherche de nouveaux supports. Comment gèrent-ils cette tentative de convergence ? En d'autres termes, ont-ils assimilé les normes techniques et adopté les nouvelles exigences (infrastructurelles et humaines) liées à Internet entendu ici comme support de communication ?

Questions spécifiques

1. A quelle logique obéit ce virage ? Est-ce un effet de mode ou la réponse à des besoins spécifiques ?

2. Quelle est l'apport de la version électronique au journal imprimé tant au plan du discours des acteurs que de l'offre ?

3. Quel est le degré de pertinence de ces journaux en ligne ?

5. Hypothèse générale

Selon Raymond Quivy et Luc Van Campendhoudt, l'hypothèse de recherche est « une réponse provisoire à la question de départ 10(*)». A partir de cette définition, nous faisons les propositions suivantes: La migration vers la version électronique impose aux journaux l'appropriation des normes techniques et des règles d'écriture spécifiques. Les versions des journaux camerounais en ligne laissent apparaître des carences à deux niveaux du fait de l'insuffisance technologique d'une part et d'autres parts de l'absence de formation des journalistes à la cyberécriture.

Hypothèses spécifiques

1. Les journaux camerounais semblent avoir suivi un mouvement pour paraître moderne plutôt que de s'être approprié Internet pour le rendre pertinent et financièrement rentable.

2. Le journal imprimé reste le référent.

3. Le degré de pertinence de ces journaux en ligne est à démontrer.

6. Approche théorique

Les pionniers de la recherche sur la communication de masse ont fondé leurs analyses sur un modèle de communication linéaire énoncé dans la question - programme : « Qui dit quoi, à qui, par quel canal et avec quel effet ? ». Harold Lasswell développa ce prototype en 1948 et l'érigea en paradigme. Le modèle est résumé tel qu'il suit :

Ø Le « qui » est mis pour la source émettrice de l'information.

Ø Le « dit quoi » renvoie au message.

Ø « A qui » est le récepteur de l'information.

Ø « Par quel canal » représente le système.

Ø « Avec quel effet » traduit l'influence, l'impact.

En référence à cette nomenclature, notre étude répond à « dit quoi » et « par quel canal », c'est-à-dire qu'il s'agira pour nous de traiter du message. Cependant, nous nous servirons de la question « par quel canal » pour sonder les contraintes du support électronique. Pour ce faire, nous procèderons dans un premier temps à des entretiens avec les principaux responsables des journaux électroniques (administrateurs de sites). Nous allons dans un second temps analyser l'offre proposée par ces acteurs c'est-à-dire les versions électroniques des journaux.

7. Méthodologie

Selon Madeleine Grawitz, « la méthode est l'ensemble des règles ou des procédés pour atteindre dans les meilleures conditions un objectif11(*)». Les règles renvoient à la manière d'expliquer un fait et les procédés sont les techniques et moyens utilisés pour atteindre le but.

Notre technique d'analyse de contenu des sites Internet des journaux repose sur la méthode d'analyse de contenu de Madeleine Grawitz. Selon Berelson, l'analyse de contenu est « une technique de recherche pour la description objective, systématique et quantitative du contenu manifeste des communications, ayant pour but de les interpréter ».12(*)Les outils d'analyse découleront des indicateurs de suivi proposés par Annelise Touboul13(*) à savoir les éléments de construction du discours (titrailles, illustrations et logos) et les liens hypertextes.

Nous avons utilisé trois techniques de collecte des données :

§ La recherche documentaire, essentiellement basée sur la consultation des ouvrages. Cet exercice s'est fait au centre de documentation de l'Esstic, au centre culturel français et sur Internet. Ce dernier outil nous a permis de télécharger des ouvrages, articles et mémoires provenant de divers horizons.

§ L'observation des faits qui nous intéressent. Cette deuxième technique a consisté pour nous à consulter pendant tout le mois d'août, les sites des journaux camerounais, particulièrement ceux qui rentrent dans notre corpus. Il s'agit de www.cameroon-tribune.cm et. Nous avons assisté à la mise en ligne des informations et à l'actualisation des sites.

§ Les entretiens et interviews : les acteurs se sont exprimés et leurs discours a renforcé notre analyse de l'énonciation.

8. Revue de la littérature

Internet est une nouvelle source d'inspiration qui a fait l'objet de plusieurs travaux.

En 1997, la commission européenne, consciente des enjeux de la convergence pour une société qui se veut moderne et mouvante, a publié un ouvrage intitulé Livre vert sur la convergence des secteurs des télécommunications, des médias et des technologies de l'information et les implications pour la réglementation: vers une approche pour la Société de l'Information. L'ouvrage s'intéresse aux aspects pratiques, au cadre juridique et à l'approche théorique de ce concept. Cet travail jette les bases de la convergence déclinée sous plusieurs aspects : Convergence des technologies, des réseaux, des contenus et des normes.

Le travail de recherche d'Annelise Touboul de l'université Lumière (Lyon 2) pour l'obtention du DEA s'intitule Presse électronique : discours et offre de la presse française d'information générale sur le réseau Internet. Le contenu est un cadre d'expression des acteurs de ce secteur à savoir les webmasters et les directeurs de journaux. Elle jette les bases d'une analyse de contenu d'un site de journal et éclaire sur la situation de la presse écrite française quant aux applications d'Internet dans les médias.

Pascal Lapointe, en 1999, publie Le journalisme à l'heure du net. Cet ouvrage pratique explique les caractéristiques principales d'Internet comme média à part entière. Du fait de son caractère multimédia et de l'existence des hypertextes, il n'est plus possible d'écrire comme pour un journal imprimé. Il est de ceux qui pensent qu'Internet a apporté une révolution au journalisme.

Au cours de cette année 1999, l'Institut Panos de Paris édite Internet à l'usage des journalistes africains. C'est un précieux outil de travail qui donne quelques conseils sur la manière de surfer et de faire bon usage des services qu'offre Internet. Evidemment, dans le cadre de la production de l'information. Il propose aussi une réflexion sur l'avenir de l'Internet en Afrique. On y retrouve quelques données nécessaires pour cerner le problème de ce support dans notre continent.

A l'Esstic, plusieurs mémoires ont eu comme axe principal la presse à l'heure d'Internet. On peut de ce fait citer le mémoire de Osvalde Géraldine Lewat intitulé : La cyberpresse au Cameroun : Analyse critique du contenu de Cameroun Actualité. Elle examine la structure et le traitement de l'information dans Cameroun Actualité, cyberjournal produit par le fournisseur d'accès Iccnet. Elle aboutit à la conclusion que bien qu'étant webzine, le contenu de ce journal renvoie à un journal traditionnel.

Nathaly Frieda Françoise Njoki Youmba a étudié en 2000 L'organisation et le fonctionnement de la cyberpresse au Cameroun : le cas de Afrik'Net press. Elle explique ainsi le processus de réalisation et de mise en consommation du webzine et revient sur les conditions d'accès à Internet au cameroun. Ses travaux révèlent des manquements dans l'application des règes de la cyberécriture.

Le travail de Séverin Alega Mbele en 2002 porte sur L'écriture dans un journal en ligne : Le cas de la rubrique politique de Cameroon Info Net. Ce travail fait ressortir les spécificités d'Internet comme média distinct de la radio, de la télévision et de la presse écrite. Il explique grâce à l'exemple du journal Cameroon Info Net, comment s'assimile la cyberécriture.

9. Définition des concepts opératoires

Les concepts utilisés dans ce travail de recherche sont polysémiques. Ainsi, il est important pour nous de préciser la sémantique utilisée pour une meilleure appréciation.

§ Autoroutes de l'information : réseaux de télécommunications qui permettent de transmettre tout message (voix, vidéo, données...) à double sens avec de grands débits et sur des distances plus ou moins longues. Le concept d'autoroutes de l'information appartient désormais à l'histoire des réseaux et des technologies de l'information. Une histoire certes récente, mais dont la particularité est d'avoir connu une évolution si rapide qu'il a vite dépassé les visions stratégiques à l'origine de son élaboration en 1992. Celles-ci reposaient sur deux concepts clés : la convergence et les autoroutes de l'information. Tandis que la notion de convergence permettait de résumer les acquis de la numérisation et de la généralisation du protocole IP (à l'origine d'Internet) ainsi que la réunion des industries de l'informatique, des télécommunications et des médias audiovisuels, les autoroutes de l'information représentaient l'objectif d'une politique planétaire de rénovation des infrastructures sur laquelle reposerait la société de l'information, garantissant l'accès du plus grand nombre à une multiplicité de services, de données et de contenus.

§ La convergence : la Commission européenne, dans son Livre vert sur la convergence dans la société de l'information, a tenté une première définition de cette notion, identifiée comme la capacité de différentes plates-formes de transporter des services essentiellement similaires, soit, le regroupement des équipements grand public comme le téléphone, la télévision et les ordinateurs personnels. La convergence, selon cette approche, est d'abord une convergence des réseaux et infrastructures d'accès à l'information : là où, dans l'univers analogique, les réseaux étaient conçus et configurés dans leur infrastructure pour donner accès à un certain type d'information, la convergence signifierait qu'à l'avenir les réseaux ont vocation à devenir polyvalents. Ainsi parlant de la presse écrite, l'imprimé ne constitue plus le seul moyen de diffusion. Internet ouvre de nouvelles possibilités grâce à la diffusion en ligne. La convergence dans ce contexte peut alors être définie comme la recherche de supports nouveaux par les publications écrites.

§ Cyber : vient du grec kubernân, c'est-à-dire gouverner. Ce mot est un préfixe employé pour désigner tout ce qui a trait à l'utilisation d'Internet. Mais le terme va connaître une explosion dans son utilisation dès 1984 lorsque le romancier américain de science-fiction William Gibson utilise cybermonde dans son livre Neuromancer. Les internautes - ou cybernautes, reliés les uns aux autres grâce aux réseaux interconnectés de communication, sont censés construire un monde nouveau, ayant ses propres règles d'organisation et de fonctionnement, son langage et ses valeurs qui n'appartiennent qu'à lui. C'est ainsi qu'on parle de cyberécriture pour désigner l'écriture sur Internet ou encore de cyberjournalisme pour parler du journalisme dont les règles sont liées aux spécificités d'Internet.

§ Hypertexte: le lien hypertexte permet d'atteindre les différentes occurrences d'un mot à l'intérieur d'un texte donné. Il permet aussi de passer d'un site à un autre grâce à un simple clic de souris. Les données textuelles rassemblées ne sont pas organisées selon un ordre séquentiel traditionnel, mais elles sont reliées entre elles par un système de liens sémantiques qui permet de parcourir les textes au gré des idées qui surgissent en cours de lecture. Ce système repose sur l'utilisation de logiciels qui doivent gérer plusieurs fonctions comme le Hypertext Mark-up Language (Html).

§ Multimédia: désigne un contenu combinant, grâce au codage numérique, des éléments de nature différente : textes, sons, images fixes et animées, etc.

§ Numérique: adjectif qui qualifie les procédés de transmission, de traitement et de stockage de l'information utilisant des signaux constitués d'une suite de chiffres représentés en mode binaire (0 ; 1).

§ Page - écran : espace occupé sur l'écran d'un ordinateur sans que l'on actionne le défilement.

§ La société de l'information : ce concept désigne une nouvelle ère socio-économique, postindustrielle, qui a transformé les relations sociales du fait de la diffusion généralisée des technologies de l'information et de la communication (TIC).

10. Délimitation du sujet

Notre travail examine le cas des deux journaux : Cameroon tribune et Mutations. Le choix vient du fait que ces journaux, de part leur statut de quotidien, sont tenus de faire une mise à jour journalière. Le temps d'observation est d'un mois c'est-à-dire le mois d'août 2004 soit 22 éditions de chaque version.

11. Limites et difficultés

Les difficultés à réaliser un premier travail de recherche comme le nôtre sont nombreuses. La lecture sur un écran à cause de la brillance et de la posture qu'exige la lecture est la première difficulté. C'est pourquoi, nous nous sommes proposés d'imprimer ces versions en ligne avant de les analyser. Nous avons à ce niveau rencontré des difficultés techniques: téléchargement lent des pages recommandées, incidents liés au logiciel de navigation, procédure d'impression complexe pour obtenir fidèlement tout ce qui constitue le document sans compter les tâtonnements tributaires de notre maîtrise moyenne de l'outil informatique.

La recherche documentaire a été une difficulté. Bien que de plus en plus d'auteurs consacrent leurs livres à Internet, l'accès à ces ouvrages n'est pas aisé. Nous avons eu beaucoup de peines à trouver les documents qui posent les bases de l'analyse des sites Internet.

Le dernier handicap, et non des moindres est financier. La recherche documentaire, l'analyse du corpus, la comparaison avec d'autres sites exigent des débours financiers qui ont exercé davantage de pression sur nos maigres moyens.

12. Plan

Ce travail est divisé en deux parties.

Les rappels contextuels qui constituent la première partie nous rappellent au chapitre 1 l'origine d'Internet et les services qu'il propose. Le deuxième chapitre intitulé la presse électronique revient sur l'origine de la presse en ligne et introduit les concepts de cyberécriture et de cyberjournalisme. Le dernier chapitre de cette partie porte sur le dispositif technique décliné ici en la présentation des journaux et leur accès.

La deuxième partie de notre travail est évaluative.

Quelles sont les applications de la convergence dans les supports traditionnels ? C'est la principale préoccupation à laquelle le chapitre premier tente de répondre. Le chapitre 2 de cette parie se résume à l'analyse de notre corpus et le chapitre 3 évalue la pertinence des sites soumis à notre étude.

Partie I

RAPPELS CONTEXTUELS

Chapitre 1 : INTERNET  ET SES COMPOSANTES

Chapitre 2 : LA PRESSE ÉLECTRONIQUE

Chapitre 3 : LE DISPOSITIF TECHNIQUE

Chapitre I

INTERNET ET SES COMPOSANTES

« Internet, c'est la nouvelle communication, plus interactive que l'ordinateur, plus riche que le téléphone, plus participative que la télévision, plus économique que le fax et plus riche que le courrier. C'est un nouveau moyen de communication qui se lie aux journaux pour créer une nouvelle dimension de l'information ».

Scott Mc Neally, responsable du Sun14(*)

L'Internet est né avec l'instauration des protocoles TCP - IP15(*) inventés par Vinton Cerf et Robert Kahn en 1974. La technique permet « la mise en réseaux16(*) » selon l'expression de l'économiste Elie Noam. Il est important de faire un bref rappel historique et de présenter les différents services d'Internet. En plus il nous semble nécessaire de souligner quelles sont les conditions d'accès à Internet au Cameroun. C'est l'objectif de ce chapitre.

Section 1 Internet : Historique et services

I. Définition et origine

1. Définition

Internet est un réseau global à haut débit de réseau informatique. En d'autres termes, Internet est composé de nombreux ordinateurs appelés serveurs qui hébergent des fichiers d'informations. Ces fichiers leurs sont envoyés par des ordinateurs clients connectés au moyen de modems, câbles ou ondes. Internet est un cas particulier de réseau d'ordinateurs pour deux raisons selon Peter Kent : « Il s'agit du réseau mondial le plus vaste et il est ouvert à tous par le biais d'un abonnement dont le prix ne cesse d'être revu à la baisse17(*) ». Chacun des réseaux connectés est autonome, avec ses propres règles, ses utilisateurs, ses clients, ses services : L'Internet est décentralisé.

2. Histoire de l'Internet

En 1960, le gouvernement des Etats-Unis fait une demande à la Rand Corporation. Il s'agit de créer un système de communication infaillible entre toutes les bases américaines disséminées dans le monde. Ce système devra assurer la transmission d'informations même en cas d'attaque nucléaire. L'idée de base de la conception de ce système fut de diviser l'information en plusieurs paquets. Chaque paquet pouvant alors emprunter un itinéraire personnel (Ligne téléphonique, faisceaux hertziens ou satellites). Portant un numéro et une adresse, les paquets se reconstitueraient à l'arrivée pour composer le message d'origine. Les ordinateurs communiquent à l'aide d'un langage commun, le Tcp/Ip (Transmission control protocol / Interconnection protocol). Le Tcp place ces paquets dans des enveloppes sécurisées et l'Internet protocol ajoute l'adresse de l'ordinateur destinataire. Les premiers essais sont concluants et en 1969, le réseau Arpanet est créé. En 1972, on recense 37 noeuds (4 au départ). En plus des militaires, des savants et chercheurs commencent à se connecter au réseau ; Arpanet facilite l'échange des thèses et rapports entre confrères. La messagerie est, dès lors, la première utilisation entre réseaux. Le système de liste permettant d'envoyer le même message à un nombre d'utilisateurs concernés par le même sujet est né à la même époque. Au début des années 80, Arpanet adopte le protocole de communication Tcp - Ip qui permet à tous les ordinateurs existants sur le marché de bénéficier d'un système de communication unique, simple et fiable. Arpanet se scinde en deux créant le réseau Milnet strictement réservé à l'usage militaire et Arpanet désormais ouvert aux structures indépendantes des autorités militaires. En 1990, le réseau Arpanet estimé trop coûteux en entretien et sans développement significatif est dissout et ses utilisateurs rejoignent le réseau Nsfnet. Le nombre d'utilisateurs se multiplie18(*) dans le monde à une vitesse vertigineuse.

A la fin des années 80, on compte des milliers d'utilisateurs à travers le monde. Ceci grâce aux différents services que propose Internet.

Pour accéder aux différents types de services, on doit utiliser une forme particulière d'adresse appelée Url, l'adresse de ressource unifiée. Elle permet d'accéder aux pages web. http : // www.cameroon-tribune.cm est l'Url de Cameroon tribune. Elle comprend trois parties qui sont

§ Nom du protocole utilisé : Http

§ Nom du domaine : nom du serveur sur lequel se trouve le fichier auquel vous voulez accéder. Cm est le nom de domaine du Cameroun.

§ Le chemin d'accès : c'est le nom du fichier qui intéresse le client.

Schéma d'une Url19(*)

Protocole

Nom de domaine

Chemin d'accès

http

www.server.cm

To/monfichier.html

II. Les services d'Internet

1. Le World Wide Web

Le Web est le service le plus utilisé et il va d'ailleurs populariser Internet. Le web et Internet sont deux choses bien différentes. Le premier est un logiciel qui s'exécute sur le deuxième. On y accède par l'intermédiaire d'un logiciel de navigation tel que Netscape Navigator, Netscape communicator, Microsoft Internet Explorer ou Opéra. Les possibilités sont immenses, ce que les journalistes ont bien compris. Il est développé dès 1989 par Timothy berners -Lee, informaticien du Centre européen de recherches nucléaires (CERN) basé à Genève. Grâce à ce système, il devient possible de créer très aisément des pages d'informations respectant un standard. Le langage à utiliser est le Hyper text markup language (Html). Quand au logiciel permettant de naviguer, le premier sera mis au point par l'étudiant Illinois Marc Andreessen. Il s'agit du logiciel « Mosaïc » qui sera distribué gratuitement. En Avril 1994, Jim Klark quitte la présidence de Silicon graphics et avec Marc Andreessen, il crée une version évoluée de Mosaïc qui va être baptisée Netscape Navigator.

2. Les autres services

a) L'electronic mail (Le courrier électronique)

C'est le service le plus utilisé. La messagerie électronique s'apparente au courrier classique à la seule différence qu'il n'est pas possible d'envoyer les objets matériels. C'est le service le plus rapide et le moins cher.

b) Les newsgroups (groupes de discussions)

Usenet est le nom du réseau d'ordinateurs qui participent aux fora. Les utilisateurs disséminés dans le monde peuvent lire tous les messages rédigés par d'autres abonnés et leur répondre soit collectivement, soit par le biais de leurs boîtes électroniques personnelles. Ils rassemblent des personnes s'intéressant plus ou moins aux mêmes sujets. Contrairement aux listes de diffusion, il n'est pas nécessaire de s'abonner et l'internaute doit faire la démarche indispensable pour les consulter (ouvrir les fenêtres).

c) Les mailings lists (liste de diffusions)

Ce sont des présentations différentes des groupes de discussions. Dans ce cas, les messages transitent par votre boîte à lettres et les newsgroups se trouvent sur les sites web. Les messages sont lus et envoyés à partir de votre navigateur. Contrairement aux newsgroups, elles fonctionnent à sens unique : Emetteur - récepteur.

d) Le File Transfer Protocol (protocole de transfert des données)

C'est l'ensemble des normes convenues, applicables à l'échange de fichiers à travers des différents réseaux de communication utilisant le protocole Tcp - Ip. Les sites Ftp « anonymes » permettent de télécharger des fichiers sans utiliser le mot de passe. Le protocole de transfert des fichiers est un moyen rapide d'envoi ou de réception de données numériques entre deux ordinateurs distants.

e) Le push

Outil d'automatisation du web. Il suffit de l'activer automatiquement au démarrage de l'ordinateur. Les données provenant des sites sélectionnés sont automatiquement lues et envoyées sur votre ordinateur. Comme l'information arrive sur votre bureau sans votre intervention, on dit qu'elle est poussée d'où le terme «push ».

f) L'Internet Relay Chat (discussion en direct)

Ce service permet de discuter en temps réel avec d'autres internautes.

Grâce à ce service et par l'interface de Messenger, les messages que vous tapez sont aussitôt transmis à votre ou vos correspondant(s). Une ou plusieurs personnes peuvent vous répondre instantanément. Il est très bien adapté à la conduite de l'interview.

La visioconférence permet de parler à des interlocuteurs sur Internet en voyant les images en temps réel. Les ordinateurs des participants doivent être équipés d'une caméra miniature (Web Cam), d'un micro, d'une carte - son, de haut - parleurs, d'un logiciel permettant la lecture de vidéo et d'une application de visioconférence. Il est important d'avoir une bonne connexion (très rapide) et un ordinateur performant. Les applications sont très nombreuses et évoluent au quotidien du fait du coût qui devient abordable.

g) La Téléphonie

Ce service permet d'entrer en communication vocale avec des correspondants par le biais d'Internet quelle que soit leur localisation géographique. Il suffit d'installer une carte son et un micro sur l'ordinateur et de se procurer le logiciel approprié. C'est cette prestation qui désigne les « netphones » que l'on propose à moindre coût au Cameroun.

h) La radio sur Internet

C'est l'un des services récents qu'offre Internet ; Il existe en effet depuis quatre ans. Les logiciels comme real audio et streamwork permettent aujourd'hui d'écouter les sons et de transférer des fichiers audio. Pour utiliser cette application, il faut un modem qui a une vitesse de transfert élévée. Depuis l'apparition de ces logiciels qui compressent le son et permettent de le décompresser en temps réel, des stations de radio diffusant sur Internet ont ouvert leurs sites.

i) La télévision sur Internet

Internet permet aussi l'accès à des applications vidéo. Le traitement de la vidéo sur Internet a suivi la même évolution que le son. La technologie Quick Time de Apple a été l'une des premières à permettre l'intégration des vidéos sur Internet. L'extrait vidéo apparaît dans un cadre et en bas de celui-ci, on a les commandes nécessaires qui sont similaires à celles d'un magnétoscope. Aujourd'hui, grâce à real player, vous lisez les images au fur et à mesure qu'ils apparaissent sur l'écran sans attendre le chargement complet de l'extrait comme cela se faisait avant. Pour avoir cette fonctionnalité, il est recommandé un modem d'une vitesse de transfert d'au moins 28,8 kbs. En plus de real player, de la firme progressive Network, On a Vdolive qui permet de regarder les journaux télévisés sur Internet.

j) Le Telnet

C'est un protocole de communication qui permet à un utilisateur depuis son ordinateur de se connecter sur un ordinateur distant et d'en utiliser les potentialités. Il est possible d'exploiter les données et programmes qui se trouvent sur cet ordinateur en tapant la commande texte.

Il permet de consulter par exemple le catalogue des bibliothèques du réseau. Il se pratique sur les plateformes à interface textuel comme Unix.

k) Gopher

Il s'agit d'un logiciel mis au point par l'université de Minnesota permettant aux utilisateurs d'Internet d'accéder à des documents stockés dans des ordinateurs reliés qui constituent l'espace Gopher. Ce service n'a plus vraiment d'avenir car le web a fait son apparition et a été adopté par les utilisateurs. Le Gopher propose l'accès à des informations uniquement en mode texte alors que le web permet d'afficher des pages aux éléments graphiques multiples et complexes ; sans parler des fameux liens hypertextes qui ont fait le succès du web.

Section 2 : Internet au Cameroun

I. Historique20(*)

En 1992, un projet de création de réseau national pour la recherche et l'éducation connecté à l'Internet est mis sur pied : le Réseau intertropical d'ordinateurs (RIO) lancé par l'Institut français pour la recherche et le développement et l'Office de la recherche scientifique dans les territoires d'outre - mer (ORSTOM). Ce réseau donne accès au courrier électronique et au transfert des fichiers Au cours de cette année 92, Satellife de Cambridge a connecté le Cameroun à son réseau mondial destiné au personnel de la santé: Healthnet. En 1994, le noeud Camfido est établi à Yaoundé. Son but est de fournir la possibilité d'échanger des informations à l'aide des connexions Internet peu coûteuses. Les transmissions se font via Londres (réseau greenwet)) pour les fax et les données, pendant que les mails sont transmis par des lignes téléphoniques usuelles deux fois par jour. En 1995, l'Ensp et Orstom signent un accord qui autorise l'Ensp à s'occuper de la maintenance du réseau. Ce réseau fonctionne 12 H par jour et 5 jours par semaine avec 5 connexions via Montpellier. De 1995 à 1997, les universitaires de Yaoundé et les polytechniciens gèrent, sur le plan informatique, le domaine du Cameroun. En 1996, l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) crée un centre Syfed à Yaoundé et quelques points Syfed dans les autres provinces. Mars 1997, le premier noeud d'accès est installé à Yaoundé par Intelcam21(*). C'est le principal noeud d'accès. Un second noeud d'accès sera mis en service à Douala. Dès l'expérimentation de ces noeuds, de nombreux fournisseurs d'accès ouvrent leurs portes, proposant ainsi des services tels que les consultations virtuelles, la construction des sites et des réseaux ou la connexion Internet. D'autres services portent sur des domaines tels que la télématique vocale, le génie logiciel ou des formations.

II. Modèles et conditions d'accès

L'abonnement à Internet a lui aussi subi le coup de la popularisation. Aujourd'hui, il est évident, pour un particulier, de souscrire à un abonnement Internet car les prix baissent régulièrement. La cause principale est la multiplication des providers. Ils servent de « passerelle » vers Internet. Ils disposent d'ordinateurs performants qui sont reliés directement par des connexions permanentes à large bande passante22(*). Bien qu'il soit aujourd'hui difficile d'en donner le listing complet, nous pouvons en énumérer les principaux.

Tableau N° 1 : Les principaux providers de la ville de Yaoundé

(Août 2004)

Providers

Date

URL

Adafnet center

2000

www.adafnet.cm

Camnet

1997

www.camnet.cm

Cenadi

1997

www.cenadi.cm

Coopération française

1999

www.afd.cm

Gcnet

1998

www.gcnet.cm

Iccnet

1997

www. Iccnet.cm

Newtech

1999

www.newtech.cm

Sndp

1998

www.sndp.cm

Spm

1999

www.spm.gov.cm

Uneca

1999

www.un.cm

Source : Données actualisées par l'auteur sur la base de l'ouvrage de Michel Tjade Eone. Op.cit. P.87.

La Cameroon Télécommunications propose deux types de connexion Internet au Cameroun23(*).

§ La connexion directe utilisée par les grandes entreprises, les universités qui disposent d'importants sites informatiques avec des terminaux et une liaison permanente avec le réseau Internet (ligne téléphonique spécialisée à grande vitesse, fibres optiques, liaisons satellites). Elle donne accès à la totalité des services d'Internet sans qu'il soit nécessaire de se connecter à chaque utilisation. L'ordinateur fait partie du réseau Internet. Cette connexion nécessite une liaison directe permanente entre les routeurs (Boîtiers permettant à deux ou plusieurs réseaux distants d'échanger des données) à chaque bout.

§ La connexion à distance (Dial - up) réservée aux particuliers ou aux petites entreprises qui n'ont pas les moyens d'investir dans les liaisons spécialisées coûteuses. Elle consiste à se connecter à la demande sur un site distant afin de se relier à Internet. Ils utilisent les services d'un provider pour se connecter simultanément à Internet. Mais les performances sont moindres que celles des liaisons directes, elles dépendent en particulier de la vitesse du modem et de la qualité de la ligne téléphonique. Elle donne accès à la totalité des services Internet mais pas de façon permanente. Chaque accès nécessite une procédure de connexion. L'ordinateur fait partie du réseau, mais puisqu'on n'est connecté qu'à la demande, les messages doivent être stockés dans le serveur du fournisseur d'accès.

Une fois l'abonnement souscrit, il faut disposer :

§ D'un modem rapide de 28800 Bps, 33600bps, 56000bps.

§ D'un logiciel de connexion PPP (point - to - point protocol) ou SLIP (serial line Internet protocol).

Ces deux protocoles permettent de se connecter au provider. Ils permettent une liaison ponctuelle qui relie et intègre les clients au réseau internet.

La connexion se passe en deux temps : Numérotation téléphonique et connexion au provider. Il faut ensuite saisir le login et le mot de passe. Le fournisseur d'accès reconnaît ces deux données et déclenche le protocole PPP, l'acquéreur est désormais un élément du réseau Internet.

Le Cameroun propose un abonnement Internet avec deux types d'accès :

§ L'accès par réseau téléphonique commuté.

§ L'accès par liaisons spécialisées.

Le coût dépend du type d'accès. Il suffit de remplir une demande d'abonnement. C'est dans ce contexte que de nombreux journaux camerounais ont pu acquérir quelques machines, se connecter et même avoir des versions en ligne.

Au terme de ce chapitre, nous nous rendons bien compte que le web n'est pas le seul service qu'offre Internet. Mais le web, grâce à son interface graphique a favorisé la popularisation du Net. Par ailleurs, le Cameroun a fait des avancées considérables sur le plan de la connexion. En 1997, lorsque le premier noeud d'accès était installé à Yaoundé, seul Intelcam fournissait l'accès Internet au Cameroun. De nos jours on compte plus d'une dizaine de providers dans la seule ville de Yaoundé. En plus, sur le plan technologique, la qualité de la connexion a accru et est de plus en plus rapide. Cette connexion rapide est un élément indispensable à la gestion des journaux sur Internet.

Chapitre II

LA PRESSE ELECTRONIQUE

« L'imprimé ne disparaîtra pas, mais il sera probablement décentré sur le document numérisé [...] De toute évidence, le texte imprimé ne sera plus le support incontournable de tout écrit, mais correspondra plutôt à certaines façons de lire, lecture studieuse 24(*)».

Jean Claude Guédon

La presse électronique est la publication des journaux sur Internet. Le Cameroun a suivi le pas engagé aux Etats - Unis et aujourd'hui, de nombreuses publications camerounaises existent sur la toile. Quels sont les particularismes de ce nouveau type de diffusion de l'information et quels changements cela implique au niveau du métier de journaliste ? En plus d'élucider ces préoccupations, ce chapitre retrace l'histoire de la presse en ligne.

Section 1 : les débuts de la presse en ligne

De nombreux auteurs considèrent que l'essor de la presse électronique découle de l'introduction de l'ordinateur dans le processus de production du journal.

Le journal américain The New York Times fut le premier à faire des études sur le sujet entre 1968 et 197225(*). L'expression Journal électronique évoluera et aujourd'hui, ce terme désigne les journaux qui sont diffusés sur Internet et non ceux qui emploient les outils informatiques.

I. Origine de la presse en ligne

Les débuts de la presse en ligne remontent à l'année 1992 aux Etats - Unis. La première expérience de mise en ligne a été faite par le Chicago Tribune par le biais du serveur American on line. Mais le premier journal à tirer parti d'Internet est le quotidien San José Mercury news. Le site mis en place par le groupe knight - rider a pour nom Mercury news. Ce journal propose depuis mai 1993, une version électronique du Mercury news et il offre aussi de nombreuses informations supplémentaires 26(*): Les documents d'agence de presse, les articles non parus dans l'édition imprimée, les textes intégraux de conférences, les données boursières, les programmes complets des chaînes de télévision et les petites annonces. Si les limites d'utilisation ne sont pas négligeables, les possibilités de ce nouveau média ont incité de nombreux groupes de presse à se lancer dans l'aventure. Bien que les Etats - Unis soient des pionniers en la matière, la presse en ligne se développe rapidement et conquiert d'autres continents comme l'Afrique et des pays comme le Cameroun.

II. La presse en ligne au Cameroun

Certains journaux camerounais prennent conscience des avantages que proposent le Net et à leur tour, créent leurs sites Internet. Ils commencent dès lors à rechercher un lectorat différent de celui de leur version papier. Emmanuel Gustave Samnick27(*), parlant de ce public affirme : « Nous sommes très heureux de recevoir des appels de Honolulu ou de Washington, des appels de lecteurs de mutations en ligne ». Parmi les services que proposent ces journaux, on a la lecture des articles, la consultation des archives et la possibilité de réagir ou de contacter les auteurs des articles. Ces services sont gratuits mais pour accéder à certains comme les appels d'offres, Cameroon tribune exige d'être abonné à la messagerie cameroon-tribune.cm. Grâce aux hyperliens, on peut avoir des informations sur l'entreprise ou le cameroun. Voici la liste des journaux camerounais qui ont ou qui ont eu une version en ligne.

Tableau N° 2 : Liste des journaux camerounais sur Internet

(août 2004)

Journaux

1ère mise en ligne

Adresse

Cam tribune

décembre 1998

cameroon-tribune.cm

Ecovox

Juin 1998

wagne.net/ecovox

Globalfoot

Janvier 2002

globallfootball.com

Le Messager

Mars 1999

lemessager.net

Mutations

Juillet 1998

quotidienmutations.net

Le Patriote

septembre1998

lepatriote.cm

Ouest Echos

décembre 1999

wagne.net/ouestechos

The Herald

septembre 2002

heraldnewspaper.org

Source : Internet

Section 2 : La cyberécriture et le cyberjournalisme

I. La cyberécriture

Depuis que l'auteur de science fiction William Gibson a inventé le terme cyberespace, le préfixe cyber est utilisé abondamment. Selon Gibson, ce terme désigne

« L'information qui circule sur les réseaux informatiques dotant tout ce qui y transite d'une forme inquiétante de quasi - vie comme si les réseaux étaient le support d'un nouvel univers virtuel en voie de devenir autonome par rapport au monde réel 28(*)» ;

C'est-à-dire que le cyberespace est en passe de devenir un monde indépendant par rapport au monde réel.

La différence de fond entre les modes d'écriture des journaux imprimé et électronique, c'est que l'information (textes, sons et images) en s'automatisant grâce à la numérisation peut être restructurée par l'utilisateur. L'information peut ainsi être recombinée de manière informatique en fonction des choix du lecteur. Cependant, l'essentiel du métier de journaliste ne change pas avec Internet bien que la cyberécriture ait quelques particularités du fait de la structure d'un journal en ligne.

1. Particularités du journal en ligne

a) L'interactivité

L'interactivité entre le journaliste et son lecteur n'est pas née avec Internet puisque, depuis l'invention du courrier des lecteurs, émetteurs et récepteurs dialoguent. Mais Internet donne une ampleur nouvelle à l'interactivité, transforme les rapports entre le journaliste et son lecteur. Grâce au courrier électronique, le lecteur peut réagir sur un article, demander des précisions à son auteur. Sur Internet, le lecteur, à travers les mails, les fora ou les newsgroups, peut réagir instantanément à un article et grâce à la chat, il peut discuter avec l'auteur de l'article ou d'autres journalistes de la rédaction. «La révolution, c'est que le récepteur devient à son tour émetteur et ceci avec le même outil qui lui sert à recevoir les informations29(*) ». Par-là même, la fonction communautaire du journal (et la fidélité pour la publication) se renforce, comme en témoigne la multiplication des fora de discussions sur les sites web des journaux.

b) Le multimédia

Le journal en ligne peut combiner sons, textes, images et vidéos mais à cause du temps de chargement important qu'il implique, le multimédia est très peu utilisé dans les pages des journaux. Le multimédia aide surtout à triompher des handicaps que l'on avait cru insurmontables. Grâce à l'hypertexte, le texte écrit est libéré de sa linéarité.

c) Volume et profondeur

Le journal imprimé est limité dans l'espace. La radio et la télévision sont limitées par le temps. L'Internet ne connaît aucune de ces deux limites. Grâce à sa structure arborescente, le journaliste peut rajouter les informations à toute heure, adjoindre de nouvelles informations sur les anciennes en les rendant lisibles grâce aux hyperliens. Il est alors facile de multiplier les niveaux de traitement d'une information. La segmentation des niveaux de lecture est infiniment ouverte.

d) La personnalisation de l'information

La force presque paradoxale de l'Internet est de s'adresser au plus grand nombre mais aussi de pouvoir retenir l'attention du public ciblé pour lui offrir une information spécifique et personnalisée. Internet marque l'avènement du « one to one », cette pratique venue du marketing direct et qui, pour les éditeurs de presse, consiste à livrer en ligne, une édition unique pour chaque lecteur, en fonction de ses besoins. On fait appel aux cookies pour cette méthode. Les cookies sont des petits fichiers que les sites écrivent directement sur le disque dur de l'utilisateur. Ils peuvent permettre d'attribuer un code particulier à chaque utilisateur, alors référencé dans la base de données du site Web. Le type d'informations collectées concerne les activités de l'utilisateur quand celui-ci est connecté: l'ouverture de session, les préférences, le dernier site visité... Conçus à l'origine pour la reconnaissance des visiteurs revenant fréquemment sur un site, leur fonction principale est aujourd'hui de saisir les caractéristiques principales de l'utilisateur pour adapter le contenu (et notamment la publicité) d'un site Web à ses attentes.

2. L'hypertexte

a) Définition

Selon le Larousse 2003, le mot « hyper » a une origine grecque et signifie « au - dessus ». Un hyperespace est un espace à plusieurs dimensions et un « hypertexte » vise ce qui est au dessus du texte. C'est un mode non linéaire d'écriture. « Un lien hypertexte permet d'atteindre les différentes occurrences d'un mot à l'intérieur d'un texte donné 30(*)» c'est-à-dire de retrouver tout ce qui peut composer une information donnée. L'idée de l'hypertexte trouve son origine dans les travaux du mathématicien américain Vanevar Bush qui en 1945, conçoit Mérimex (système de gestion et d'accès aux connaissances). Il stocke des livres et documents sur bande magnétique et met au point une méthode d'indexation qui repose sur l'utilisation des liens entre informations. En 1965, Ted Nelson conçoit le projet Xanadu (bibliothèque universelle à l'intérieur de laquelle il serait possible de circuler en utilisant les liens hypertextes). Il fût le premier à utiliser le mot hypertexte.

Le principe est le suivant : Vous cliquez sur une lettre, un mot ou une expression et ça vous renvoie vers une autre page dans votre site ou ailleurs. La signalétique utilisée pour le renvoi peut être le soulignement, le gras, les couleurs et les icônes.

b) L'hyperécriture

Les liens qui unissent les pages d'un même site, documents autonomes dotés d'une Url propre sont matérialisés par les hypertextes, formes spécifiques de la communication multimédia, formes signifiantes de la nouvelle médiation proposée par la presse en ligne et du rôle conféré à l'internaute.

Les liens hypertextuels obéissent à une conception particulière qui dérive de l'hyperécriture. Selon Jakob Nielsen, il y'a trois règles à l'hyperécriture31(*).

§ Etre concis : une page idéale devrait contenir entre 500 et 4000 signes.

§ Ecrire pour la « scannabilité » : Les polices de titres devront être de tailles supérieures à celles utilisées pour le texte. De préférence gras et couleur.

§ phrases : 15 mots. Chiffre qui renvoie à l'empan amnésique (capacité moyenne de rétention immédiate de l'information par un être humain).

Le texte, à l'écran, est différent du texte papier. La luminosité et le scintillement de l'écran provoquent la fatigue et peuvent gêner la lecture. En plus à l'écran, on a une vue partielle du texte. En 1998, l'ingénieur Jakob Nielson a jeté les bases de l'écriture Web par des études sur le comportement des internautes : ces derniers liraient 25 % plus lentement à l'écran cathodique et 79 % d'entre eux balayeraient les textes. Il explique que comme le lecteur de la presse écrite, le lecteur le la presse en ligne va généralement commencer par survoler la page et après, il lira attentivement ce qui l'intéresse32(*).

II. Le cyberjournalisme

Dans le monde de la presse en ligne, la fonction journalistique perd ses repères traditionnels. Il est préférable pour les journalistes d'offrir au lecteur un contenu enrichi grâce aux ressources qu'offre le support Internet. De l'article,  le journaliste doit passer au traitement multimédia du sujet et surtout, le journaliste perd le monopole qu'il détenait sur l'accès aux sources d'information et en conséquence le monopole de leur diffusion. En considérant Internet comme un média particulier et la cyberécriture comme un style lié au média, il y a lieu de s'interroger sur le cyberjournalisme.

1. Contexte actuel

a) Perte du monopole de l'information

C'est la conséquence directe du world wide web. La toile fournit des données provenant de diverses origines et cela remet en cause l'une des missions fondamentales du journalisme : Informer. En premier lieu, il perd son monopole d'accès aux sources d'informations car tout le monde peut rechercher des informations sur le net. En second lieu, la diffusion de l'information peut désormais se faire sans la courroie de transmission que sont les journalistes: n'importe qui est en droit de mettre en ligne un site se proclamant informatif.

b) Perte du monopole de diffusion

A cette démonopolisation de l'accès aux sources s'ajoute la perte du monopole de diffusion. Quiconque peut s'autoproclamer cyberjournaliste. De plus, grâce au faible coût que suppose la création d'un site web, la plupart des acteurs de la vie sociale peuvent désormais diffuser et échanger directement leur information originale sans nécessairement passer par le filtre des journalistes. La situation se complique davantage dans les pays comme le Cameroun où la profession est en manque de repères. Qui est journaliste au Cameroun ? En l'absence d'une réponse satisfaisante à cette question, il est difficile de définir le cyberjournaliste.

c) Perte de crédibilité

La surabondance de l'information et l'absence de contrôle font de la toile une sorte de boîte de pandore. On y retrouve en effet, un très grand nombre de propagandes, bruits de couloirs et informations non vérifiées. L'un des exemples patents de cette perte de crédibilité est le syndrome de Salinger33(*). L'autre danger réside dans la falsification des documents. Ceci est facilité par les possibilités technologiques liées à la numérisation. La question de la crédibilité renvoie fondamentalement à la maîtrise des techniques journalistiques à savoir recouper et vérifier les informations avant leur diffusion.

2. Cyberjournaliste : profession à part entière

Dans un contexte de surabondance de l'information, de démonopolisation de l'information et de sa diffusion, le journaliste est interpellé. Cette nouvelle profession nécessite quelques connaissances et compétences.

a) Maîtrise de la déontologie

Distinguer le bon du mauvais, le vrai du faux, l'intoxication de l'information est une tâche très difficile et c'est ce à quoi s'occupe le cyberjournaliste. Ainsi, la valeur ajoutée que le journaliste apporte aux informations est précieuse.

De nombreux moteurs de recherche, sur la base des données introduites par l'internaute donnent des informations aménagées. Mais tout y est mêlé et il appartient à celui qui cherche les informations de trier. L'éthique et la déontologie sont plus que jamais de mise dans ce contexte.

Face à la concurrence de plus en plus forte de ces nouveaux acteurs, la difficulté pour les entreprises de presse en ligne est double. D'une part, il est bien souvent difficile de déterminer sur l'Internet quel est le statut de l'information que l'on consulte : s'agit-il d'une information presse, d'un publi-reportage, d'un contenu produit par une agence de communication ou par des journalistes amateurs ? D'autre part, la distinction en terme de « qualité » entre les informations est de plus en plus difficile à établir. Ce double processus de brouillage qui concerne l'origine et la nature des informations diffusées sur l'Internet représente à n'en pas douter le grand défi que les entreprises de presse en ligne ont à relever.

Les informations en ligne que diffuse CT sur son site viennent des sites incontestables et le choix ne s'est pas fait par hasard. Comme l'a précisé l'administrateur du site dans un entretien, CT a tenu compte de la crédibilité. Les partenaires de cette information en continu sont l'agence française de presse, Reuters ou encore Rfi (radio France internationale).

b) Cyberécriture

Le cyberjournaliste doit maîtriser cette forme nouvelle d'écriture qui tient compte des limites du support et de la structure arborescente du contenu. Il doit arriver à exploiter intelligemment les atouts qu'offre Internet pour arriver à donner une information claire, vivante et complète. Le problème de l'écriture sur le Net ne se pose pas encore pour les journaux en ligne camerounais parce que c'est la reprise des versions imprimées. C'est davantage les journalistes des webzines qui font des efforts de maîtrise de ces particularismes liées à Internet. Ce qui est prévu à court terme à CT par exemple, c'est le rewriting des articles pour les rendre plus adaptés au support. Le webmaster de CT contrairement à celui de Mutations peut changer la formulation des titres pour les rendre accrocheurs sur le Net.

c) Formation

Considérant la situation des deux journaux de notre corpus, on constate que le principal artisan des versions en ligne est le webmaster appelé aussi administrateur de site car c'est lui qui gère entièrement le contenu du site. Dans les deux cas, les webmasters sont des informaticiens qui ont fait une formation adaptée ; l'école du Html. C'est la base de la formation d'un webmaster. Ils apprennent ainsi à créer des hypertextes, à monter des pages, à activer ou désactiver des balises... comme nous l'avons dit plus haut, c'est davantage dans les webzines que les journalistes acquièrent cette formation. Cependant CT a déjà en projet la formation progressive de ces journalistes à la maîtrise du langage Html. « Nous sommes en pleine création d'une cellule de formation des journalistes de la rédaction et à long terme, ils seront capables de mettre en ligne des informations34(*) ».

Ces propos de l'administrateur du site de CT démontrent bien la préoccupation des journaux à intégrer les notions de cyberjournaliste dans les rédactions. En effet, même si les informations que nous lisons en ligne ne sont que la copie de ce qui est diffusé dans l'imprimé, il y a nécessité de changer la mise en forme des titres qui se doivent de susciter l'intérêt du lecteur. L'équipe de rédaction online doit posséder des compétences extra - journalistiques complémentaires de l'édition traditionnelle.

Pour un succès de la version en ligne de leur publication, les directeurs d'entreprise de presse n'ont pas seulement besoin de compétences humaines, mais aussi, d'un dispositif technique approprié.

Chapitre III

DISPOSITIF TECHNIQUE

« Le phénomène de convergence est parfois pressenti comme conduisant à l'unification des différents usages dans un même terminal. Or, il est de plus en plus clair que de nombreux types de terminaux coexisteront, chacun étant plus ou moins adapté à certains usages. Enfin, d'un point de vue technique, de nombreuses possibilités d'accès aux hauts débits existent désormais, même si leur déploiement n'en est aujourd'hui qu'à un stade très limité ».

Rapport Bourdier35(*)

La mise en ligne des informations nécessite à coup sûr un grand investissement en termes d'infrastructures technologiques. Ce chapitre examine l'indispensable technique dans le cas des journaux de notre corpus.

Section 1 : Présentation des journaux

I. Mutations

1. Naissance

Maurice Kamto, professeur à l'université de Yaoundé II et Protais Ayangma, directeur général de la Compagnie nationale d'assurance sont les principaux actionnaires de l'hebdomadaire Génération. Ils décident de refondre leur journal en 1996. Le projet est confié à Alphonse Soh, ingénieur informaticien ; Haman Mana, journaliste à CT et Alain Blaise Batongue, journaliste à Génération. Après 4 mois de travail (janvier - avril 1996), ces derniers se rendent compte que la solution préférable est la mise sur pied d'un nouveau journal. L'équipe fait appel à d'autres journalistes (Emmanuel Gustave Samnick, Félix Cyriaque Ebolé Bola, Emmanuel Mbede et Mireille Bisseck) et baptisent le journal Mutations.« Nous avons décidé de faire un journal comme nous l'avons appris à l'école, comme nous le sentions, comme nous le voulions. Nous avons fait Mutations, même juste pour essayer 36(*)». « Dans le secret des marchés de l'OUA, enquête sur la nébuleuse de l'organisation du sommet »; Tel est le titre que le public de la ville de Yaoundé découvre le 8 juillet 1996. La ligne éditoriale est : «Vif dans le ton, sérieux dans la tenue, culturel dans la vision et iconoclaste dans les positions ».

2. Fiche signalétique

a) Nom du journal : Mutations

b) Directeur de publication : Haman Mana

c) Siège du journal : Place Repiquet, en face de la chambre d'agriculture. 183, rue 1059, Yaoundé.

d) Date du premier numéro : 1er juillet 1996.

e) Adresse du journal : La boîte postale est 12348. Le journal répond au Numéros de téléphone 222 51 04 et de Fax : 222 96 35. Le site Internet est www.quotidienmutations.net et le courriel jmutations@yahoo.fr.

f) Pagination et format : C'est un tabloïd de 16 pages.

g) Prix de vente

8 juillet 1996 - 19 février 2002: 300 Fcfa.

19 février 2002 - 8 juillet 2003 : 200 Fcfa.

8 juillet 2003 - Actuellement : 300 Fcfa.

h) Imprimerie : Le journal est imprimé actuellement à Macacos, l'imprimerie de l'archidiocèse de Douala. La publication a connu plusieurs imprimeries telles que Ceper, Africa multimédia et la Sopecam, toutes basées à Yaoundé.

i) Distribution : Messapresse est le distributeur du journal. Son adresse postale est: 389 Yaoundé.

II Cameroon-tribune

1. Conditions de création

Le journal CT a été créé le 1er juillet 1974. L'environnement dans lequel le journal se meut ne lui donne pas d'autre choix en matière de ligne éditoriale que celui de promouvoir la politique gouvernementale. A sa naissance, c'est la Société camerounaise de presse qui l'édite. La Sopecam succède à la Scp par décret présidentiel du 18 juillet 1977 et est placée sous la tutelle du Mincom. C'est un établissement public à caractère commercial et industriel. Elle est placée sous l'autorité d'un Directeur général nommé par décret présidentiel et chargé de la gestion et de l'application de la politique interne décidée en conseil d'administration. Le C.A a à sa tête un président nommé par décret présidentiel. Les membres du CA, une dizaine environ, proviennent de différentes administrations (présidence de la République, ministères, Assemblée nationale). La Sopecam a quatre directions :

§ La direction de la rédaction de Cameroon - tribune.

§ La direction de la rédaction de Camnews (agence de presse).

§ La direction de la production et des équipements (Direction technique).

§ La direction des affaires financières.

2. Fiche signalétique

a) Nom du journal : Cameroon tribune

b) Directrice de publication : Marie Claire Nnana

c) Siège du journal : Le siège du journal est à Yaoundé, route de l'Aéroport.

d) Date du premier numéro : 1er juillet 1974.

e) Adresse du journal : La boîte postale est 1218. Le journal répond aux numéros de téléphone 230 41 48 et 230 43 62. Le site Internet en est www.cameroon-tribune.cm et le courriel cameroon-tribune@ cameroon-tribune.cm.

f) Pagination et format : C'est un tabloïd de 32 pages.

g) Prix de vente : Le prix actuel est 300 Fcfa. Mais en 30 années d'existence, ce prix a évolué progressivement.

h) Imprimerie : Le journal est imprimé à la Sopecam depuis sa création.

Sopecam qui a remplacé en 1977 la Société de presse du Cameroun.

i) Distribution : Messapresse est le distributeur du journal. Son adresse est BP : 389 Yaoundé.

Section 2 : Dispositif technique

I. Accès au réseau

1. Le fournisseur d'accès Internet

Le FAI des journaux cameroon - tribune.cm et quotidienmutations.net est Creolink Cameroon. Il fournit un accès à Internet sans fil et utilise les ondes radio : tout comme un signal radio, les données sont transmises vers l'ordinateur client via les antennes. Il ne s'agit pas d'un accès direct par satellite ; bien que les deux types d'accès fassent une transmission de données sans support filaire. L'accès par satellite consiste à envoyer et recevoir les données à travers le Vsat (very small aperture terminal) et les satellites en orbite autour de la terre.

Le FAI qui entre autres services conçoit les pages web se limite, pour ces deux journaux, à la connexion Internet des entreprises. L'administrateur du site se charge du reste. Car comme l'affirme Ariane Tientcheu, account manager à Creolink cameroon «  Nous respectons le cahier des charges. En plus de la connexion, nous apportons une assistance technique pour la maintenance du réseau que nous avons configuré37(*) ».

Le débit d'une connexion par ondes radio est très élevé. On avoisine 128 Kbits (alors que les cybercafés ont un débit d'environ 58 Kbits). La liaison centrale provient des Etats - unis et se fait par Vsat. Cette connexion permet d'être directement lié au réseau des réseaux et ceci en un single hop sans passer par une multitude de relais ou routeurs.

2. Matériel utilisé

Pour pouvoir capter les ondes, il faut une antenne bidirectionnelle placée quelques mètres à l'extérieur de l'entreprise. C'est un pylône de radio qui reçoit les données de l'antenne émettrice du FAI. Il faut ensuite un récepteur. Il s'agit d'un ordinateur placé dans l'entreprise. Cette machine est connectée à l'antenne via un câble coaxial ou torsadé. Cet ordinateur joue le rôle de routeur et achemine Internet vers les autres ordinateurs de l'entreprise. CT possède actuellement une quarantaine de machines et Mutations une vingtaine. Elles sont reliées au routeur. La connexion est plus facile.

Les machines sur lesquelles sont conçues les pages web sont particulières parce qu'elles doivent avoir une très grande capacité d'archivage.

CT utilise un Pentium 3 de marque Zénith avec un disque dur de 20 Go et Mutations utilise un Pentium 3 de 40 Go de capacité.

II. Accès au journal sur le Net

1. Ouverture de la fenêtre

Avant d'accéder à un journal sur son ordinateur via Internet, Il faut procéder à quelques opérations : Allumer l'ordinateur, ouvrir le logiciel de navigation (Netscape navigator ou Internet explorer) et établir la connexion. Lorsque la liaison est certaine, taper l'Url des journaux dans l'espace réservé à cet effet. www.cameroun-tribune.cm ou www.quotidienmutations.net. L'on n'a pas besoin de préciser le protocole de langage http://. Lorsqu'il faut introduire une adresse Ip, l'on ne précise plus www, on l'écrit directement. Exemple pour CT, on écrit 20723415934, on clique sur Ok ou on tape la touche entrée du clavier. Il faut alors faire preuve de patience car le temps s'écoule avant que ces sites ne s'ouvrent. Par rapport au temps d'ouverture des pages de ces journaux, il convient d'apporter une précision. Mutations est hébergé aux Etats - unis et a un nom de domaine générique38(*) « net » alors que CT est hébergé au Cameroun ; c'est pourquoi, il est accompagné de cm. Mutations met peu de temps à s'ouvrir par rapport à CT.

2. Consultation du journal

La Home page est le premier contact entre le lecteur et le journal. Il s'agit de la Une du journal électronique. Le premier constat qui frappe à l'ouverture des pages web des journaux est cette surface réduite qui leur est consacrée. Il est alors impossible d'avoir une vue globale de la page. Compte tenu de ce fait, il faut utiliser une souris pour faire défiler la page. La page est une représentation abstraite qui nécessite une opération mentale de reconstruction. Les éléments de la barre de menu sont présents et ne peuvent être masqués. Même si Microsoft Internet Explorer, pour être convivial, utilise les icônes représentant les fonctions principales, il y a une omniprésence de la technique. Celui qui consulte le journal  ne lâche en aucun cas la souris. Cet outil lui permet d'évoluer dans l'univers du journal. La souris permet aussi au lecteur de cliquer sur les liens hypertextes dont le repérage est facilité par le soulignement, la couleur, les illustrations et les icônes. Activer un lien c'est s'attendre à un renvoi. La durée du téléchargement varie avec le poids des fichiers.

La technique est omniprésente. Ainsi, avec Daniel Bougnoux, nous considérons qu'à

« l émetteur apparent d'un énoncé (l'équipe de mise en ligne d'un journal), il convient d'ajouter le destinataire qui copilote le message, mais aussi le medium qui coproduit, autorise ou achemine celui - ci39(*) ».

Ceci dans la mesure où le lecteur décide de ce qu'il lira et le média Internet à travers les hypertextes lui donne cette possibilité et l'aide à approfondir sa recherche sur une information.

Ce chapitre nous a permis de comprendre pourquoi, de nombreux sites camerounais n'ont pas tenu le coup d'une existence en ligne. Internet ne concerne que ceux qui ont les moyens de se l'offrir car c'est un domaine où domine fortement la technologie.

PARTIE II 

USAGES ET IMPACTS DE LA CONVERGENCE

Chapitre 1 : LA CONVERGENCE ET SES APPLICATIONS

Chapitre 2 : ANALYSE DES SITES INTERNET

Chapitre 3 : MISE EN FORME DES JOURNAUX

CHAPITRE I

LA CONVERGENCE ET SES APPLICATIONS

« D'un point de vue technique, la digitalisation de l'information a favorisé la convergence autour de l'ordinateur et des autres technologies de la communication. [...] Cela ne signifie pas que l'Internet va forcément remplacer les différentes technologies de transport et d'accès à l'information. Mais celles-ci vont être, pour le moins, fortement remises en question dans les années qui viennent40(*) ».

Guy Lacroix

La convergence est un phénomène nouveau et qui connaît un essor considérable grâce à Internet qui permet une communication universelle en temps réel entre les Hommes de tous les coins du monde. La convergence touche tous les métiers y compris le journalisme. A quel niveau est perceptible cette implication de la convergence dans les médias ? Ce chapitre examine l'impact de cette nouvelle donne dans les médias traditionnels que sont la radio, le TV et la presse écrite. Nous aurons ainsi une description des sites soumis à notre étude. Mais avant, il faut déterminer la portée de ce concept de convergence.

Section 1 : DEFINITION DU CONCEPT

I. Définir sa portée

La société de l'information est en train de devenir une réalité. Les transformations qu'elle va inférer sont à un tel point qu'un sommet en deux temps lui est consacré. Il s'agit du sommet mondial sur la société de l'information, dont la première phase s'est déroulée à Genève en 2003 et la deuxième phase aura lieu en novembre 2005 en Tunisie. Ce phénomène est alimenté par le changement rapide des technologies qui transforment les industries de l'information. L'émergence de cette société du savoir est davantage facilitée par la révolution numérique qui bouleverse et transforme le monde de l'industrie de l'informatique. Le livre vert édité par la commission européenne sur la convergence dans la société de l'information donne plusieurs définitions du concept de convergence: « Capacité de différentes plates - formes à transporter les services essentiellement similaires41(*) » ; « Regroupement des équipements grand public comme le téléphone, la télévision et les ordinateurs personnels42(*) ».

Ce dernier sens est le plus vulgarisé et malgré cela, la convergence des équipements est aujourd'hui moins réelle que la convergence des réseaux. La convergence est surtout celle des services, offerts non plus séparément mais à partir d'une offre groupée accessible grâce à des terminaux multifonctionnels abolissant les frontières qui existent entre les équipements.

C'est fort de ce principe de l'abolition des frontières que le monde de l'édition a subi le coup de la révolution. Aujourd'hui, par souci de modernité et pour répondre aux exigences d'un public diversifié, universel et exigeant, de nombreuses publications ont investi la toile.

II. Evolution du concept

Le concept de convergence est apparu dans les années 80 à partir d'un constat simple qui tient, pour l'essentiel, au développement rapide de la numérisation des signaux (textes, images et sons) et des réseaux qui transportent ces signaux. Cette numérisation consiste à revenir à un système plus simple de codage du signal reposant sur des impulsions représentables sous forme de 0 et de 1. Ce code binaire circule dans les réseaux et est décodé par un terminal qui le restitue sous sa forme analogique.

Ce nouveau mode de transmission de l'information, hérité de l'informatique et de ses capacités de calcul, n'a pu se généraliser qu'avec la « banalisation » de l'ordinateur. L'ordinateur est devenu non seulement un outil permettant le codage numérique, mais aussi un instrument de communication désormais intégré au réseau et déterminant le fonctionnement.

« C'est pourquoi même si le principe de la convergence de l'informatique et des télécommunications avait pu être préfiguré dès les années 1970, ce n'est que plus tardivement, sous l'impulsion du développement rapide d'Internet et du protocole IP que la convergence s'est vraiment affirmée comme un principe guidant les technologies de l'information et de la communication43(*)».

Section 2 : Impacts dans les medias

On assiste de nos jours à une convergence entre les technologies de la communication et celles du traitement de l'information. Ceci grâce à la numérisation des systèmes de communication qui, pour l'essentiel, repose sur une formule simple ; Celle du découpage de l'information analogique en une suite de 0 et de 1. 

« Cette représentation a pu se muer en applications réelles grâce à l'amélioration de la performance des procédés mathématiques qui en assurent le calcul et, grâce aux progrès de la technologie des circuits intégrés qui l'exécutent concrètement et en temps réel44(*)».

C'est davantage les progrès technologiques qui ont favorisé l'émergence de cette convergence.

La digitalisation de l'information mélange et fusionne les instruments de traitement et de transport de l'information. C'est ainsi que tous les jours, les mass media classiques que sont la télévision, la radio et la presse écrite évoluent et se restructurent davantage sous une forme plus attrayante, plus ludique avec un fond plus personnalisé car le consommateur peut construire le contenu du média. Dans la vague de ces nouveautés, on a la radio numérique, la télévision digitale et la presse online.

I. La radio et la télévision du futur

1. Le DAB (Digital Audio Broadcasting)

C'est la nouvelle norme numérique de radiodiffusion. Le son, digitalisé est d'une qualité largement supérieure au son analogique (des récepteurs actuel). La réception du Dab est parfaite quelque soit la vitesse de déplacement de l'auditeur. Outre la transmission par voie hertzienne des sons avec une qualité inégale, le Dab permet donc la diffusion des textes et des images.

1987 est la date de lancement du projet européen Eurêka 147 à Stockholm en suède. Le but du programme est de mettre au point une norme européenne permettant de réguler la radio numérique.

En 1994, la norme Eurêka 147 est reconnue par l'Union internationale des télécommunications comme étant la seule pouvant diffuser des programmes audio numériques. 1998 marque l'ouverture de cette radio au grand public avec sa commercialisation.

Selon le Dr. Abolo Mbita, la numérisation permet au système de communication de bénéficier de sept vertus : qualité, quantité, mobilité, commodité, efficacité, diversité et universalité.

Mais dans un contexte d'universalité, de proximité et de collaboration, le Dab sera vite intégré dans les habitudes d'écoute des africains en général et des camerounais en particulier. Sur le plan strictement professionnel, même les techniques de montage des sons ont évolué. De la bande de montage (qui existe toujours), certaines stations de radio comme la Crtv se sont appropriées les cabines de montage numérique (radio assist): Une technique de montage assistée par ordinateur. Le son est dégagé de toutes les inutilités et le rendu est appréciable. Et de plus en plus, les journalistes camerounais s'approprient le Digital audio tape. Mais comme le dit si bien le Dr Abolo Mbita,

« le Cameroun pourra peut être goûter aux joies du Dab. Mais il faut encore parcourir un chemin long et semé d'embûches : Libéralisation du paysage audiovisuel, modernisation des systèmes existants et transformation des mentalités populaires vis-à-vis de la culture de masse45(*) ».

Ces propos peuvent être actualisées. Car en 2000, le décret d'application de la loi sur la communication audiovisuelle a été rendu publique par le Ministère de la communication. De ce fait, le Cameroun a besoin de se moderniser et surtout de transformer les mentalités. Un autre défi qui interpelle les journalistes

2. La télévision numérique

C'est cette nouvelle façon d'enregistrer et de transmettre des images animées (vidéo) et du son (audio). La télévision digitale, utilise le même type de technologie employé par l'industrie du disque depuis quelques années, c'est-à-dire qu'on prend plusieurs mesures du son. A partir de ces mesures, on calcule ce que les ondes sonores auraient dû être et on les reproduit. C'est ce procédé par nombreuses mesures qu'on appelle « enregistrement digital ». Aujourd'hui ces mesures sont en codes binaires et le faisceau laser n'abîme pas le disque. La TVHD est une application des technologies digitales. Elle est d'une meilleure qualité vidéo et l'image est plus grande. On peut aussi y joindre plusieurs canaux et recréer une ambiance comme celle des salles de cinéma.

« Toutes les spécialités des médias s'entendent pour dire que la télévision et Internet vont se rapprocher. C'est ce qu'ils nomment la convergence. [...] L'embûche qui survient sur les chemins de cette convergence et qui n'a pas été résolu est technique et d'un grand enjeu économique : même digitale, la Tv ne serait pas assez précise pour l'affichage des textes et des graphiques précis du web 46(*)».

En effet, la Tv a été conçue pour un contact lointain alors que l'ordinateur est utilisé en rapprochement avec l'utilisateur.

Contrairement à nos postes de télévisions actuels, la TVHD a une meilleure qualité d'image, un format d'écran plus large, les images sont plus claires et la couleur meilleure.

II. La convergence dans la presse écrite

1. www.cameroon-tribune.cm

C'est le site du quotidien national bilingue. La page d'accueil est divisée en trois colonnes :

La première colonne comprend le logo du journal. Sous ce logo, on a 5 icônes

§ Pour retourner à la page d'accueil

§ donne accès au livre d'or

§ renvoie au forum de discussion

§ donne droit à la messagerie du journal

§ renvoie aux archives.

Nous avons ensuite le menu principal avec 5 rubriques qu'accompagnent des pictogrammes ().

§ Actualité.

§ Exprimez - vous.

§ A votre service.

§ Sopecam.

§ Le Cameroun.

Au bas se cette colonne, on peut lire « Gateway to the Internet », la bande annonce du FAI, creolink Cameroon.

La deuxième colonne, la plus importante en terme d'espace contient 12 articles (dont certains illustrés) qui constituent la Une du journal électronique. La partie supérieure de cette colonne est réservée aux bannières publicitaires. Bien que le webmaster déclare  « Comme nous n'avons pas encore de politique commerciale, nous faisons la publicité de l'anthologie des discours du président de la République. Ce document est l'oeuvre de la Sopecam47(*) ». La troisième colonne comprend le logo de la Sopecam, le compteur des visites (hit), la Une miniature du journal imprimé, l'information en continu qui vient des agences de presse, la boîte de dialogue pour la recherche des archives par mots clés, le dessin du jour fait par le caricaturiste Retin, le sondage et la lettre d'information. Le principe de la lettre d'information est celui de la sélection de certains articles pour les faire parvenir directement dans les boîtes électroniques des lecteurs abonnés à ce service. Cela participe du souci de personnalisation de l'information tel que le permet Internet48(*). Malheureusement, cette fonction n'est pas encore activée. Le site est gratuit mais pour accéder aux appels d'offres, il faut être abonné à la messagerie cameroon - tribune.cm.

Fiche signalétique

§ Nom du site : www.cameroon-tribune.cm.

§ Adresse IP : 20723415934.

§ Fréquence de mise à jour : Quotidienne : de lundi à dimanche.

§ Administrateur : Jean Baptiste Essissima.

§ FAI : creolink Cameroon.

§ Email : cameroon-tribune@cameroontribune.cm.

2. www.quotidienmutations.net

La conception de la page d'accueil de Mutations est différente de celle de CT. Pour la décrire, nous allons représenter les différentes parties dans le schéma suivant :

Graphique N°1 : Schéma du journal Mutations

 

B

A

C

 

D

Source : l'auteur.

A dispose le logo du journal. Sous ce logo, on a une photo fixe, pratiquement la seule de cette page; elle n'a aucun lien mais le titre en dessous de cette photo est un lien vers le dossier des articles sur la dernière édition des Ecrans noirs. Cette photo est dite standard parce que les utilisateurs ne peuvent ni la copier, ni l'agrandir. Nous avons ensuite la dernière édition du journal. Ce lien renvoie à la dernière mise à jour du journal. Pour ne pas égarer le lecteur qui, à la recherche d'une information archivée, veut revenir à l'édition en cours. Le listing des rubriques suit. Au bas de cette colonne A, on retrouve les archives que le journal veut mettre en exergue. Pour avoir les informations sur une rubrique précise, il faut cliquer sur l'intitulé et lire les articles des 10 derniers jours.

B comporte la bannière publicitaire la plus importante du site (ce n'est pas la seule). Pendant notre mois d'observation, c'était la publicité de Gwedi, l'annuaire web internationale qui occupait cet espace. Sous cette oriflamme, on a les grands titres défilant. La matérialisation de ces grands titres est un choix stratégique pour permettre aux lecteurs d'avoir les informations sur les articles qui restent pour la rédaction, pertinents. Leur nombre est limité. Voici les titres défilant qu'on a identifié au cours de notre observation.

§ Le journal qui dérange : les scénarios de l'après Biya.

§ Pensée unique : peut - on encore penser différemment ?

§ Après Biya : scénarios du futur.

§ Chantal Biya, présidente de l'ombre.

On trouve dans cette colonne, la date du jour, le nom du D. P, les titres défilant entre autres. Et aussi les liens vers les suppléments du journal, les cahiers, les grands dossiers, le forum, le courrier, la liste de diffusion, l'abonnement, la publicité et Mutations confidentiel. La plupart de ces liens ne sont pas activés. Pour accéder aux archives, un menu déroulant propose la date à choisir et il faut cliquer sur OK  pour avoir accès à l'édition entière du journal. Les archives de Mutations vont jusqu'au N° 861 du lundi 10 mars 2003.

La publicité qui se trouve au bas de cette colonne est intitulée : Unesco - Nepad : répertoire des africains de la diaspora/ index of africans of the diaspora/ Inscrivez - vous / You register.

C est l'espace réservé au sommaire. On a la date de l'édition et tous les articles référents.

D porte la signature du journal : 2002 - 2003 QUOTIDIENMUTATIONS.NET édité par la South média corporation.

Fiche signalétique

§ Nom du site : www.quotidienmutations.net.

§ Adresse IP : 649125382.

§ Fréquence de mise à jour : Quotidienne : De lundi à vendredi.

§ Administrateur : samuel Ngué.

§ FAI : creolink Cameroon.

§ Email : jmutations@yahoo.fr.

Ce chapitre s'est limité à une présentation descriptive des sites Internet de CT et de Mutations. Ainsi, il est difficile de se prononcer à ce niveau par rapport à une possible intégration des normes de la convergence. Le chapitre suivant réalise cette analyse.

Chapitre II 

ANALYSE DES SITES INTERNET

« Si, d'une façon générale, la normalisation des formes de la presse en ligne semble dessiner un genre émergent, l'identité singulière de chaque titre reste à définir tant il apparaît que les éditeurs confondent énonciation et signature, mettant plus de soin à marquer chacun des éléments du territoire éditorial, soucieux de signifier leur filiation avec l'édition imprimée, plutôt qu'à créer les conditions d'une énonciation singulière49(*) ».

Annelise Touboul

Ce chapitre propose l'analyse des sites qui constituent notre corpus. La période d'analyse est le mois d'Août 2004. Analyser un contenu de site est différent de l'analyse de contenu des journaux. Le Pr. Emmanuel Tonye, ingénieur informaticien, lors d'une séance de travail nous a affirmé que la configuration des sites est différente selon le contenu. Un site de journal est différent d'un site de cuisine ou de recherches scientifiques. Pour analyser, il est alors important d'observer dans un premier temps les spécificités du type de site afin de ressortir les éléments scientifiques d'analyses. C'est ainsi que nous avons décidé de suivre le canevas d'Annelise Touboul qui identifie les éléments de cette analyse de sites Internet des journaux. C'est ainsi que les catégories sont celles de A. Touboul Mais les instruments d'analyse sont ceux que propose Madeleine Grawitz.

Section 1 : Choix méthodologiques

I. Méthode d'analyse

Il s'agit pour nous de montrer d'une part comment sont gérées les contenus des versions en ligne et d'autres parts, quel est le degré de pertinence de ces journaux en ligne (ceux constituant notre corpus). Ainsi, nous allons étudier ou mieux analyser les différentes pages - écrans. La documentation sur l'analyse des éléments de la page - écran sont rares. Nous allons de ce fait exploiter le schéma utilisé par Annelise Touboul dans son mémoire de DEA.

Annelise Touboul part du principe présenté par le Pr. Jean François Têtu qui précise que : « une analyse sémiotique de la page - écran implique de considérer la page comme une unité, un tout, un plan 50(*)».

Nous allons ainsi analyser les éléments qui rentrent dans la composition d'une page - écran à savoir le titre et le logo du journal, la titraille, les rubriques, les illustrations et l'hypertexte. Ce seront là les unités de mesure de la pertinence de ces sites. Nous nous appuierons sur la méthode d'analyse des contenus de Madeleine Grawitz 51(*)pour réaliser ce travail.

L'analyse comparative des principaux éléments signifiants de la maquette et de l'arborescence de ces deux journaux nous permettra de dégager quelques différences mais aussi et surtout quelques constats significatifs liés aux spécificités du Cameroun. Même si nous citons régulièrement les versions papiers, nous n'avons pas voulu faire une comparaison entre les versions en ligne et les versions imprimées puisque le contenu des articles n'est pas modifié d'une part et d'autres parts, les supports sont différents. Il s'agit pour nous à travers certains éléments propres au web de montrer quel est le degré d'application de la convergence c'est-à-dire est ce que les journaux respectent la structure arborescente de leurs journaux, l'interactivité et la personnalisation de l'offre.

II. Schéma d'analyse

Les étapes techniques de notre analyse sont celles que propose M. Grawitz. Cet examen se fait sur la base du choix des catégories et des unités de quantification.

1. Choix des catégories

Madeleine Grawitz définit les catégories comme étant des « rubriques significatives, en fonction desquelles le contenu sera classé et éventuellement quantifié ». En tenant compte des indicateurs de suivi que propose A. Touboul, nous pouvons définir les catégories comme les principaux éléments signifiants de la maquette et de l'arborescence de chaque journal. Ainsi les catégories sont d'une part les éléments de construction du discours en ligne (le titre et le logo, la titraille, les rubriques, les illustrations) ; d'autres parts les liens hypertextes.

2. Unités de quantification

La principale unité de quantification que nous allons utiliser est l'unité de numération. Ceci pour formuler la fréquence des illustrations et des hypertextes.

Section 2 : Répartition par catégories

I. Eléments de construction du contenu du journal

Nous allons maintenant identifier les éléments qui entrent dans la composition des pages - écrans et qui jouent un rôle fondamental dans la construction esthétique et sémantique du journal. Ces éléments sont le nom du journal et son logo, les rubriques, la titraille, les illustrations et les liens hypertextes.

1. Nom du journal et logotype

Tableau N° 3 : Observation sur les logos

Nom du journal

Nom de la version en ligne

Logo du journal

Présence du logo dans les autres pages

Cameroon tribune

cameroon-tribune.cm

Le même

Oui

Mutations

Quotidienmutations.net

Le même

oui

Source : l'auteur.

Mutations change de nom mais dans la dénomination choisie, on retrouve le nom du journal. Ceci est important car le crédit que les utilisateurs accordent aux versions en ligne dépend en partie du prestige dont jouit la version imprimée.

A coté du nom du journal CT, on ne peut manquer de remarquer la présence du logo de la Sopécam occupant le même espace que celui du journal. Il s'agit de la société éditrice du journal. Mutations durant la période de notre étude affichait le logo de Gwedi et CT faisait la publicité de l'anthologie des discours du président de la République. L'administrateur du site de CT, lors d'un entretien, nous a affirmé que le journal ne développait pas encore la publicité en ligne. Il en est de même pour Mutations.

Le nom du journal est un référent qui permet d'identifier un journal quelque soit son support. C'est une signature introductive. Mais contrairement au journal imprimé où l'on ne retrouve pas le logo du journal à toutes les pages, les sites affichent les logos à toutes les pages. Pour rappeler leur identité lors des renvois hypertextuels.

2. Rubriques

Le Larousse définit la rubrique comme « Une catégorie d'articles sur un sujet déterminé paraissant régulièrement dans un journal ». Quotidiennement, les rubriques servent à structurer le journal. La forme et l'ordre des rubriques diffèrent d'un journal à un autre. Mutations reconduit la titraille de son journal imprimé : surtitre, titre et chapeau et ajoute la rubrique à la fin. CT énonce d'abord la rubrique puis le titre et le chapeau. Mutations donne accès à tous les titres d'articles du journal, édition du jour alors que pour lire CT, il faut cliquer sur une rubrique ; car seulement quelques titres sont énoncés à la Une. Cliquer sur l'intitulé d'une rubrique à Mutations, c'est rechercher les articles des 10 derniers jours écrits dans la rubrique.

Tableau N°4 : Comparaison des titres de CT imprimé et en ligne (Edition du 30 août 2004)

Titres imposants de la Une imprimée

Rang sur la homepage

Coton africain : la menace qui vient du Nord

1

CFA four billion for more 5 japanese schools

5

Viande, poisson: la statégie pour augmenter la production

7

Douala : Jamais sans agents immobiliers

0

Un conducteur de moto taxi poignardé à Yaoundé

0

Le général Tchema analyse notre deuxième guerre

11

Tchad : déjà 108 morts de choléra

0

Russia : Terrorists blamed for plane crashes

0

Source : l'auteur.

Tableau N°5 : Comparaison des titres de Mutations et des articles de la page d'accueil (Edition du 30 août 2004)

Titres imposants de la Une imprimée

Rang dans la page d'accueil

Jeux Olympiques : Françoise Mbango parle

1

Christopher Fomunyoh : l'impunité doit être sanctionné

2

Une affaire de blouse à la PJ

3

Le SDF annonce un congrès le 11 septembre

0

Soa : un mort dans un incendie

4

Source : l'auteur.

Ces deux tableaux sont réalisés sur la base de l'importance qu'accordent ces journaux à certaines nouvelles. Ainsi, les titres imposants de la Une de la version imprimée sont les principales nouvelles que le journal communique au public. Nous constatons que le classement n'est pas respecté dans la mise en lige de ces informations.

Le webmaster de CT semble plus libre dans la classification de ces titres. L'ordre n'est pas respecté. Sur 8 titres en Une, seuls 4 se retrouvent sur la page d'accueil. Mutations à quelques exceptions près gardent le même ordre que celui de la version papier.

Quant à l'ordre que prennent les rubriques, les avis et les méthodes sont divers. Le webmaster de CT affirme qu'il choisit les titres de sa Une alors que Mutations suit pratiquement l'ordre de pertinence de la version imprimée.

Notons à ce niveau la formule adoptée par CT qui consiste à rappeler les rubriques à tous les bas de pages permettant ainsi de passer d'une rubrique à une autre sans revenir à la page d'accueil.

3. Titraille

Les titres, servent de guide. Selon la force de corps dans laquelle un titre est écrit, il peut susciter l'intérêt du lecteur. Mutations utilise les titres dans ses colonnes d'information mais, du fait de la présentation sous forme de liste, le titre perd de son intérêt. Les titres annoncent simplement les articles.

Tableau N°6 : Comparaison des forces de corps des titres de CT et Mutations online (éditions du 27 août 2004).

 

CT

Mutations

Corps utilisées

Verdana +arial (chapeaux)

Arial

Surtitres

/

Bdc + 13

Titres

Bdc + gras +8, 5

Bdc + gras + 13

Chapeaux

Bdc + 9

Bdc + 13

Rappel des rubriques

Cap + gras + 8,5

Cap + 13

Source : l'auteur.

La différence entre le surtitre et le chapeau dans Mutations est le caractère gras du titre. CT accorde plus d'importance au titre en le mettant au dessus du chapeau. En plus, le verdana, la police qu'utilise CT a plus d'empâtements qu'arial, le caractère qu'utilise Mutations. De ce fait, la titraille de CT est plus visible que celle de Mutations.

CT sépare les différents éléments de la titraille alors que Mutations les aligne. Il n' y a que le gras qui distingue le titre des autres éléments car les surtitres et les chapeaux ont la même force de corps.

4. Illustrations

Nous avons choisi les variables visuelles essentielles telles que la photographie, les dessins et les icônes.

Tableau N° 7 : Illustrations à CT et Mutations

(Éditions du 27 août 2004)

 

Photos

Logos

Dessin

Icônes

Total

Mutations

2

2

0

0

4

CT

10

2

0

0

12

Source : l'auteur

CT a une home page plus agréable et contenant beaucoup de photos. Ces illustrations atténuent l'effet d'abstraction et de distance que ne manque pas de produire le journal électronique. CT propose sa Une imprimée en format miniaturisée et il suffit de  double - cliquer  dessus pour l'avoir en grandeur sur toute la page. C'est une image scannée, donc figée que l'on ne peut pas exploiter.

Les deux photos que l'on retrouve sur le site de Mutations sont des photos figées qui illustrent les dossiers Ecrans noirs 2004 et Can Tunisie 2004.

L'usage de la photographie est un attachement à l'imprimé qui sert de référence. A l'opposé, l'absence de photographies oriente le journal en ligne vers les listings de brèves ou de dépêches d'agences de presse.

Nous avons choisi d'expliquer en prenant l'exemple d'une seule édition. Mais de manière générale, c'est la même situation à toutes les éditions.

II. Les liens hypertextes

Le lecteur d'un article papier est confronté à un objet physique sur lequel le texte est intégralement manifesté. Il peut certes annoter, découper, monter ou coller ; mais le texte est là toujours le même, parce que déjà réalisé. La lecture sur écran ne connaît pas cette présence palpable du texte. Les signes alphabétiques que nous lisons ne sont que des codes informatiques traduits par un ordinateur qui joue le rôle d'interface. « Un hypertexte est une matrice de textes potentiels, dont seuls quelques uns vont se réaliser sous l'effet de l'interaction avec un utilisateur52(*) ». Dans les versions électroniques des journaux, l'ensemble des hypertextes se retrouve dans la home page qui fait office de sommaire. Il est remarquable que les pages d'accueil des sites de presse prennent le plus souvent la forme de sommaires. Ces pages, à mi-chemin entre le plan et le catalogue présentent une construction de type tabulaire. Leur forme s'inscrit dans une logique spatiale, guidée par l'impératif de rendre visible l'organisation interne des sites. Mais, si la liste propose une organisation plus ou moins hiérarchisée d'éléments juxtaposés, de sa forme émerge rarement une identité singulière forte.

Tableau N° 8 : Ensemble des hypertextes de la page d'accueil

Rubriques

CT

Mutations

Total

Rubriques

Information

titres

26

17

24

24

50

31

Entreprise éditrice

Publicité Autres

FAI

10

1

0

0

0

2

10

1

2

Messagerie

Communication

Interactivité

· Forum

· Liste de diffusion

· Sondage

· Livre d'or

· Autres

1

3

1

1

2

0

1

1

2

0

0

4

2

4

3

1

2

4

Liens sur Cameroun

6

0

6

Archives

Transaction

Services divers

2

4

5

2

7

6

Total par journal

64

65

129

Source : l'auteur.

La transaction qui comprend ici les annonces, appels d'offres et numéros utiles a le plus petit nombre de liens. Il n y a pas d'annonceurs (Mutations a un lien vers le répertoire africain de la diaspora). Comme nous l'avons signalé plus haut, il ne s'est pas encore développé de politique commerciale liée à Internet. L'essentiel de la publicité qui existe dans notre corpus porte sur l'entreprise éditrice et le FAI. CT a 9 liens sur l'entreprise éditrice. C'est dire l'impact de la Sopécam au sein du journal. Contrairement à Mutations qui n'a aucun lien sur la South media corporation, l'entreprise éditrice du journal.

Tableau N° 9 : Pourcentage des liens de la page d'accueil.

Rubriques

CT

%

Mutations

%

Moyenne %

Information

43

67,18

48

73,84

70,51

Publicité

1

1,56

2

3,07

2,31

Communication

8

12,5

8

12,3

12,4

Liens sur Cameroun

6

9,37

0

0

4,68

Archives

2

3,12

5

7,69

5,40

Transaction

4

6,25

2

3,07

4,66

Total par journal

64

100

65

100

100

Source : l'auteur.

Ce tableau nous donne les rapports entre les liens d'accès à l'information et les autres liens.

L'essentiel des liens hypertextes est réservé à l'information. 73% pour Mutations et 67% pour CT. Il est très délicat pour nous de tirer de telles conclusions car notre entendement de la notion d'information dans ce contexte peut être remis en cause. Malgré tout, l'informationnel fait l'essentiel des sites. C'est ce souci d'informer qui impose à CT la rubrique information en continu inspirée des sites des agences de presse. Les liens hypertextes créent un réseau de relations inextricable entre différents documents. Le lecteur est alors entraîné loin de ses préoccupations premières et s'ouvre. Les liens hypertextes peuvent entraîner le lecteur dans les archives ou encore vers d'autres sites. Ce qui se passe régulièrement : vous cliquez sur un lien et vous avez une nouvelle fenêtre sans possibilité d'utiliser la touche « précédente ». Ainsi, vous aurez la fenêtre initiale et la fenêtre nouvelle et aucune n'empêchera de parcourir l'autre. De ce fait, pour ouvrir une autre rubrique, il faut revenir à la fenêtre du site du journal.

La publicité, avec, de manière générale 2,3% des liens, est le service le moins utilisé.

Séduisant à première vue, l'hypertexte est plus complexe qu'il ne parait. L'exercice est plus laborieux que l'on ne l'imagine. Compensant la faible exploitation de l'axe horizontal, le journal en ligne utilise l'hypertexte pour approfondir son contenu.

Si la mise en page tient à la surface, la mise en réseau s'apparente à la profondeur et à l'abstraction. Il ne suffit pas de créer un hyperlien pour qu'il soit fonctionnel. Il faut pouvoir alimenter la page de renvoi, surtout si elle se trouve sur le même site. Sur 65 liens qui existent en page d'accueil de Mutations, 10 renvoient à des pages vides ; soit 15 % de l'ensemble des liens de la page. CT a 9 liens sans contenu soit 14 % de son contenu.

La page des journaux en ligne n'est pas simple d'accès puisqu'il appartient au lecteur de donner son sens, sa structure, sa cohérence à cet ensemble de discours d'univers différents reliés par l'hypertexte. Mais l'on peut se dire finalement que

« Loin d'anéantir le texte, la virtualisation semble le faire coïncider à son essence soudain dévoilé. Comme si la virtualisation contemporaine accomplissait le devenir du texte53(*).

Chapitre III

La mise en forme

Faire un journal est difficile, très difficile : chaque jour, il faut recommencer avec l'oeil rivé sur l'horloge du planning de fabrication et les oreilles réceptives aux derniers mouvements du monde 54(*) ».

Serges Guérin & Philippe Robinet

Chaque journal a sa personnalité visuelle qui lui permet d'avoir une identité propre. Cette identité visuelle est la résultante de la combinaison d'un certain nombre de facteurs. « Il y a cinq facteurs qui, mis ensemble constituent la personnalité d'un journal: le texte, les illustrations, l'habillage, la publicité et les blancs55(*) ». Cet ensemble d'éléments permet ainsi d'identifier les journaux sans regarder leurs titres ou à distance. C'est dire que la maquette est un élément fondamental de l'identité d'un journal. C'est pourquoi lorsque certains journaux veulent modifier ou lifter leurs maquettes, ils avisent leurs publics.

Quelle situation vivent les journaux électroniques? Comment sont conçues les maquettes et comment sont elles gérées?

Section 1 : Mise en forme

L'observation de notre corpus permet d'énoncer un premier constat: la construction des pages web est dominée par l'axe vertical et la structure est établie sur la base des colonnes.

I. Défilement

Toutes les pages du journal électronique ne peuvent être appréhendées instantanément et intégralement sur l'écran. Le défilement sur l'axe vertical s'avère nécessaire pour parcourir la totalité du contenu de la home page. Les webmasters de CT et de Mutations s'accordent pour dire que le déroulement vertical est un choix fait lors de la conception graphique de la page. Il est pénible pour un lecteur de faire défiler la barre horizontale et verticale à la fois. Il faut un grand effort d'abstraction et beaucoup de patience. Ainsi la largeur des pages web de Mutations est de 700 pixels et celle de CT est de 800 pixels. Une autre raison que nous pouvons évoquer est le rythme de production des informations sur la toile (mise en ligne des informations). Le journal est toujours en production. Cependant, les heures de mise en ligne ne sont pas spécifiées parce qu'il s'agit, dans ce cas, d'une mise en ligne des versions imprimées. Toujours est il que « le choix de l'axe vertical correspond à une certaine logique temporelle, comme si les faits étaient rapportés au fur et à mesure de leur existence56(*) ». La hauteur des pages dépend du nombre d'articles de la page, la longueur des chapeaux et du nombre de photos (cas spécifique de CT).

II. Colonnes

Contrairement aux formats tabloïd ou magazine où l'on peut définir le nombre de colonnes d'une maquette, il n'est pas évident d'identifier la construction d'un journal en ligne. Samuel Ngué, administrateur du site de Mutations nous éclaire à ce sujet : « les pages ne sont pas dessinées mais montées grâce au Html, le traçage est supprimé et il ne reste que ce tout visible avec tout de même une physionomie propre au site ». En effet, la construction varie selon les sites. CT a 3 colonnes alors que Mutations n'a que 2. Toujours est il que le cadre réservé à l'information est le plus large.

Le faible nombre de colonnes (2 à 3) s'explique par la faible largeur du document et par certaines contraintes liées à la technique.

§ La petite surface de la fenêtre ouverte par Microsoft Internet Explorer.

§ La difficulté de lecture sur l'écran qui oblige à utiliser un corps de caractère grand.

Par conséquent, quand on dispose de peu de place pour loger un texte en gros caractères, on ne peut pas multiplier le nombre de colonnes car les fréquents retours à la ligne morcellent la lecture et gênent sa compréhension.

La page d'accueil est plus construite que les autres; elle est agréable, structurée et pleine de couleurs. Pratique, elle propose une organisation claire et exhaustive du contenu. CT y ajoute des photos mais se limite seulement à illustrer quelques titres. Mutations, plus sobre, ne propose pratiquement pas de photos, mais la liste de tous les articles avec la structure de la version papier à savoir surtitre, titre, chapeaux, avec une précision de la rubrique. CT donne davantage cette image de vitrine.

Cette Une est actualisée tous les jours dans le cas des deux journaux. La date du jour est modifiée tous les jours sauf le week-end à Mutations online. Les photos, les titres leurs formes changent tous les jours à CT alors qu à Mutations les titres changent mais la structure reste la même.

Ces observations sur l'agencement des pages du journal électronique témoignent du manque important de construction formelle. Le lecteur ne peut pas avoir la home page dans son ensemble; il ne peut pas confronter deux articles. Nous admettrons de ce fait avec Annelise Touboul que «La présentation successive des informations telle que la proposent les journaux sur Internet a pour conséquence une perte de sens, un appauvrissement du discours57(*)». Cela est fortement lié à la technique (informatique).

Section 2 : Pertinence de ces sites

Après une analyse des éléments qui entrent dans la réalisation de la page - écran, il est aisé pour nous de relever la pertinence des sites de notre corpus. Cela renvoie réellement à voir si la convergence est respectée. Ce travail se fera au niveau du contenu et de la dynamique de ce contenu.

I. Pertinence du contenu

Le contenu que nous proposent CT et Mutations en ligne est évidement le même que celui des versions imprimées. Mais des éléments propres au web peuvent permettre de dégager la qualité de ce contenu dans son ensemble et au niveau de la mise à disposition de ce contenu. Et non au niveau de la qualité des articles. Ces éléments sont la mise à jour et l'utilisation des liens hypertextes.

1. Actualisation

Les deux journaux sont des quotidiens et leur mise en ligne correspond exactement à la fréquence de parution des éditions imprimées.

CT sur son site actualise la date du lundi au dimanche contrairement à Mutations dont la date va jusqu'à vendredi. Mutations met son journal en ligne dès la sortie de la version imprimée. A partir de 6 H, les surfeurs peuvent consulter le journal alors que CT fait sa mise à jour dans la journée et le journal n'est disponible qu'à partir de 9 H. les hits sont actualisés automatiquement sur les deux sites. Par rapport à cette actualisation, nous pouvons affirmer qu'elle est respectée. La mise à jour des versions web de notre corpus est une réalité.

2. Hyperécriture

La recherche a ainsi permis de déterminer quelques fonctions principales de l'hypertextualité dans le cas de la presse en ligne: En premier lieu, l'hypertextualité contribue à tracer les limites du territoire éditorial, à le structurer, à l'organiser. Ces journaux utilisent le plus souvent les liens hypertextes pour construire une arborescence héritée de la mise en rubriques de la presse imprimée, à partir des menus de plus en plus détaillés. En second lieu, l'hypertextualité joue un rôle stratégique. Elle permet de maîtriser la circulation sur le territoire éditorial et manifeste les partenariats. L'étude révèle en effet que les éditeurs ne proposent que de rares ouvertures sur l'extérieur (Mutations et CT n'ont pratiquement aucun lien externe. En dehors des liens vers le fournisseur d'accès ou l'annuaire web Gwedi, tous les liens renvoient au site du journal). Ils tentent ainsi de tenir le lecteur captif. En dernier lieu, l'hypertextualité participe d'une certaine forme de créativité. En choisissant d'activer un lien hypertexte, l'internaute s'oriente dans l'espace du journal électronique; le choix d'un itinéraire construit le sens de sa démarche. Le terme de sens peut être entendu comme signification et comme direction, les deux étant indissociables dans le cas présent. De même, il faut entendre le terme de démarche à la fois comme méthode et parcours de consultation, d'accès à l'information. La multiplicité des itinéraires possibles fait ainsi émerger un objet singulier, une forme et une signification éphémères. Le journal en ligne est finalement, renouvelé par les parcours des internautes qui le consultent, même si la navigation est bornée par les intentions du concepteur, par les contraintes du dispositif et les limites de la technologie.

L'hypertexte n'a de sens que lorsque la page de renvoi est informative, c'est-à-dire donne un plus informatif à ce que le lecteur a lu avant. Mais 15 % des liens de Mutations et 14 % des liens de CT renvoient à des pages vides. Cependant des éléments comme le logo du journal ou les rubriques existent à toutes les pages et permettent de ce fait de revenir au menu principal sans difficultés.

Concernant l'écriture en ligne, elle n'est pas encore appliquée en raison de la politique de copier - coller des différentes rédactions. Mais le webmaster de CT a plus de liberté à modifier l'ordre des titres et même leurs formes pour les adapter au média Internet.

II. Pertinence sur la dynamique du contenu

Internet est un média dynamique. D'une part à cause du multimédia qu'il permet (sons, images et textes combinés); d'autres parts à cause de l'interactivité facilitée avec les utilisateurs.

1. Interactivité

Les éléments d'interactivité sont le courrier des lecteurs, le forum le livre d'or et les sondages. Dans l'ensemble, cela représente 12, 4 % des liens hypertextes des pages web des journaux de notre corpus. On note un manque de suivi du courrier des lecteurs car toutes les lettres n'ont pas de réponse même lorsqu'il en faut. A CT, il y a cette possibilité de réagir à un article. Votre réponse est publiée sur le site et quelques avis pertinents sont repris dans l'édition imprimée du jour.

2. Personnalisation

La liste de diffusion à Mutations et la lettre d'information à CT sont les deux bases de la personnalisation des contenus. C'est-à-dire pouvoir selon certains critères, envoyer des articles aux lecteurs abonnés et aussi de la publicité en conséquence. Hélas, cette personnalisation n'existe que de nom car ces deux éléments cités plus haut sont des liens inutiles. Les pages sont vides et le webmaster de Mutations nous affirme à cet effet que « Le journal a pour ambition de gérer tous ces éléments qui font du net un média interactif et aussi cette liste de diffusion. Mais ce n'est pas une priorité de l'heure».

CONCLUSION

Notre travail portait sur la convergence numérique dans la presse écrite camerounaise : cas des sites web de Cameroon tribune et de Mutations. Rappelons déjà que cette convergence est entendue ici comme une possibilité nouvelle offerte aux médias classiques, par les technologies, de pouvoir diffuser sur un support qui n'est pas le support initial. Se rapportant au contexte de la presse imprimée, la convergence, permise ou facilitée par Internet permet un nouveau type de diffusion de l'information: la diffusion en ligne. La presse en ligne va donc investir la toile à la recherche d'un lectorat nouveau et en utilisant une technique nouvelle de publication. La presse camerounaise suivra le pas avec dès 1996, l'ouverture des sites Internet et la diffusion en ligne.

Dans ce nouveau contexte, ces journaux camerounais qui ont intégré la convergence l'ont - ils fait par mode ou alors parce qu c'était une exigence du fait de leur politique éditoriale. Cette interrogation renvoie à une autre, plus scientifique : Est-ce que les journaux camerounais qui existent sur le Net ont intégré les normes liées à Internet entendu ici comme un support d'information différent de la TV, de la radio ou de la presse imprimée ? C'est autour de cette question que nous avons basé notre problématique.

Pour étudier cette situation, nous avons choisi deux quotidiens nationaux CT et Mutations pour deux raisons. La première est l'actualisation journalière qu'ils devront faire du fait de leur statut de quotidien. La deuxième raison est le sérieux avec lequel ces sites sont gérés.

Dans le temps, notre corpus était l'analyse des publications qui allaient du lundi 02 Août au mardi 31 août soit un mois et 22 éditions de chaque publication. La méthode de l'analyse fut sur le plan technique celle de Madeleine Grawitz mais l'identification des éléments de la page - écran a épousé le canevas tracé par Annelise Touboul. Ces éléments sont d'une part ceux qui aident à construire le discours (Logo et titres, titraille, rubriques, illustrations), d'autres parts, les hypertextes. L'analyse nous a permis de dégager certaines conclusions qui associées à l'observation des autres éléments comme le défilement, la colonne, le dispositif technique, nous permet d'affirmer par rapport à nos questions de départ :

Les journaux camerounais ont suivi le mouvement des sites Internet mais très tôt, cela s'est révélé très lourd en termes de ressources infrastructurelles et humaines. Ce qui a poussé certains journaux à la fermeture ou à l'abandon de leur site. Ceux qui, plus tard, ont compris la nécessité de s'investir ont recherché les moyens humains et le dispositif technique. Le site de CT et de Mutations ont existé mais n'avaient pas des providers compétents. En plus, ce sont ces FAI qui s'occupaient de la mise en ligne et de l'actualisation du site. Plus tard, ce sont des webmasters formés qui reprendront les choses en main. Leur provider actuel fournit l'une des connexions les plus rapides (ondes radios). En plus, les journaux pensent à une formation des journalistes à la maîtrise du Html, base de la mise en page Internet.

L'importante fragmentation des documents publiés sur ces sites apparaît dès lors comme une réponse à la petite surface des écrans et à la gêne procurée par le déroulement d'un document. Pour signifier les liens qui existent entre tous les documents, pour recréer un ensemble même si celui-ci est nécessairement mosaïque, ces sites rappellent sur chaque page les marqueurs de l'identité visuelle de leur site. L'observation révèle, en effet, la forte récurrence des éléments identificateurs et structurants: la présence appuyée des noms de sites (simple déclinaison de celui du journal imprimé qui permet l'identification immédiate de l'édition en ligne à son référent papier) ainsi que la répétition des menus ou sommaires de rubriques sur toutes les pages. Cette dernière crée non seulement un cadre pour organiser les contenus, un guide pour orienter la navigation, mais aussi et surtout, un lien formel entre les pages dessinant ainsi le territoire éditorial. En effet, la maquette fonctionne comme un moule qui impose des limites strictement définies (notamment en ce qui concerne la quantité et l'encombrement des informations présentées en page d'accueil). La page d'accueil est donc construite comme un contenant fixe, au sein duquel toute nouvelle information n'apparaît que pour en remplacer une autre alors même que de nombreux liens sont invariablement répétés chaque jour. La marque de cette identité est le propre des journaux en ligne qui sont à la recherche d'une reconnaissance singulière. Ainsi, le journal imprimé reste le référent identitaire des journaux en ligne au double plan de l'offre et du discours des acteurs.

En prenant en exemple les autres sites de journaux qui ont fait des avancées considérables, on peut se dire que la presse en ligne camerounaise est en train de prendre des repères. La principale difficulté pour l'instant est le manque de formation de ceux qui rédigent l'actualité. La différence de fond entre les deux types de publications tient davantage sur le fond que sur la forme. Il faut adapter les textes au support et probablement avec le temps, les rédactions online, détachées des rédactions centrales vont exister. Elles pourront être constituées de professionnels qui, à défaut d'écrire tous les articles, réécriront ce que leurs collègues auront produit. Ceci pour le succès du journal.

BIBLIOGRAPHIE

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4. Barbier Frédéric & lavenir Bertho Catherine, (1996), Histoire des medias: De Diderot à Internet, Armand Colin, Paris, 352 P.

5. Béra Michel & Mechoulan Eric, (1999), La machine Internet, Odile Jacob, Paris, 320 P.

6. Breton Philippe, (2000) le culte de l'Internet, La Découverte, Paris, 125 P.

7. Crouzet Thierry, (2001), Je réussis mes recherches sur Internet, Microsoft press, Québec, 428 P.

8. Dreyfus Michel, (2000), Le magnum, Campus Press, Paris, 720 P.

9. Fouchard Gilles & Bonalair Jean Christophe, (2000), Recherches sur Internet, Microsoft Press, Québec, 428 P.

10. Guérin Serges, (1996), La cyberpresse, la presse et l'écrit off line on-line, Hermès, Paris, 157 P.

11. Guichard Eric, (2001), Comprendre les usages de l'Internet, Ed. l'ULM, Paris, 261 P.

12. Hafner Katie et Lyon matthew, (1999), Les sorciers du Net, Calmann - Lévy, Paris, 343 P.

13. Institut Panos Afrique de l'ouest, (2003), Comprendre et traiter la Société de l'Information, Ed. La sénégalaise, Dakar, 217 P.

14. Kent Peter, (2001), Internet, comment faire..., Campus Press, Paris, 378 P.

15. Kindersley Peter, (1996), Multimedia, Gallimard, Paris, 200 P.

16. Lacroix Guy, (1997), Le mirage Internet : Enjeux économiques et sociaux, Vigot, Liège, 156 P.

17. Lévy Pierre, (1998), Qu'est ce que le virtuel ? La Découverte, Paris, 153 P.

18. Morris Bruce, (2000), Formation à HTML, Microsoft press, Québec, 394 P.

19. Nikitenko Charlotte, (2001), La publication en ligne, Hermès, Paris, 222 P.

20. Robinet Philippe et Guérin Serges, (1999), la presse quotidienne, Flammarion, Paris, 127 P.

II. Usuels et ouvrages de méthodologie

1. Béaud Michel, (1999), L'art de la thèse, Découverte, Paris, 180 P.

2. Chindji Kouleu Ferdinand, Comment réussir un mémoire, document non publié.

3. Chindji Kouleu Ferdinand, (2002), L'invasion des majuscules, Presses Universitaires de Yaoundé, Yaoundé, 115 P.

4. Fragnière Jean Pierre, (1996), Comment réussir un mémoire, Dunod, Paris, 120 P.

5. Grawitz Madeleine, (1996), Méthodes en sciences sociales, Dalloz, Paris, 9 ème édition, 870 P.

6. Le Larousse (2003), Larousse, Paris, 1818 P.

7. N'Da Paul, (2000), Méthodologie de la recherche : De la problématique à la discussion des résultats, Presses Universitaires de Côte d'Ivoire, 130 P.

8. Quivy Raymond & Campenhoudt Luc Van, (1995), Manuel de recherches en sciences sociales, Dunod, Paris, 290 P.

III. Mémoires

1. Annelise Touboul, (1996), Le journal électronique : Discours et offre de la presse française d'information générale sur le réseau Internet, Université de Lyon 2, mémoire de DEA, Lyon, 136 P

2. Assouzo'o Benjamin Gérard, (2001), La radio sur Internet: Antagonisme ou complémentarité, Esstic, mémoire de Dstic, Yaoundé, 72 P.

3. Lewat Géraldine Osvalde, (1998), La cyberpresse au Cameroun : Analyse du contenu de Cameroun Actualité, Esstic, mémoire de Dstic, Yaoundé, 80 P.

4. Alega Mbele Séverin, (2002), L'écriture dans un journal en ligne: Le cas de la rubrique politique de Cameroon info - net de janvier à juin 2001, Esstic, mémoire de Dstic, Yaoundé, 85 P.

5. Ndzie Atedzoe Marie Germaine, (2001), L'audience d'Internet au Cameroun : Profils et opinions des publics de Yaoundé, Esstic, mémoire de Dstic, Yaoundé, 87 P.

6. Schiltz Thierry, (2002), E - Presse : Presse en danger ou complément de l'information, Université Bordeaux 3, mémoire de Maîtrise, 148 P.

IV. Articles et documents numériques

1. Bruno Salgues & Mélanie Blanchard, Bien définir le concept de société de l'Information; communication du 13 février 2003 à l'institut des télécommunications de Paris, www.salgues.net/wsis.diplomatie.html.

2. Charles de Laubier, La presse écrite face aux évolutions technologiques, aux mutations et aux transformations socio - économiques, www.scd.univ-tours.fr/Epress.htm.

3. Jakob Nielsen, Les règles de l'hypertexte, www.cortexte.com/lettre/N°3.htm.

4. Martin Beaudin Lecours, la TVHD  www.globetrotter.net/futursimple/archives/televise.htm

5. Neil Postman, « Les fonctions de la presse » in L'écho de la presse, Juillet 1990, Paris.

6. Ecrire sur Internet, www.nouvelobs.com/articles/P1946/a1175.htm

7. La presse écrite en ligne, www.ddm.gouv.fr/presse_écrite/dossiers_thématiques/presscrlign.htm.

8. la radio numérique, www.multimania.com/elisecolette/accueil. htm.

9. Le numérique, www.essentielpc.com/S/breve 342.html

V. Sites Internet des journaux

1. www.cameroon-tribune.cm

2. www.quotidienmutations.net

3. www.lemessager.net

4. www.lemonde.fr

5. www.liberation.fr

6. www.mercurynews.net

TABLE DES MATIERES

Avertissement.....................................................................................

2

Epigraphe..........................................................................................

3

Dédicace.............................................................................................

4

Remerciements...................................................................................

5

Listes des tableaux et illustrations ...........................................................

6

Liste des sigles et abréviations........................................................

7

Lexique...............................................................................................

9

Sommaire...........................................................................................

11

Résumé ..............................................................................................

13

Abstract..................................................................................

14

Introduction ....................................................................

15

1. Objet de l'étude..............................................................................

15

2. Intérêt du sujet.................................................................................

16

3. Problématique................................................................................

17

4. Question générale de recherche...................................................

21

5. Hypothèse générale........................................................................

21

6. Approche théorique........................................................................

22

7. Méthodologie.................................................................................

23

8. Revue de la littérature...............................................................

24

9. Définition des concepts opératoires...............................................

26

10. Délimitation du sujet...............................................................

28

11. Limites et difficultés...............................................................

28

12. plan...................................................................................

29

Partie I : RAPPELS CONTEXTUELS..........................

30

Chapitre I : INTERNET ET SES COMPOSANTES...............

31

Section 1 : Internet : Historique et Services......................

32

I. Définition et origine..........................................

32

1. Définition ......................................................

32

2. Histoire d'Internet................................................

32

II. Les services d'Internet.......................................

34

1. Le World Wide Web.......................................

34

2. Les autres services........................................

35

a) Le mail..........................................

35

b) Le newsgroup....................................

35

c) Le mailing list....................................

35

d) Le File transfert protocol........................

35

e) Le push..........................................

36

f) L'Internet relay chat.............................

36

g) La téléphonie....................................

36

h) La radio sur Internet..............................

37

i) La télévision sur Internet........................

37

j) Le Telnet........................................

38

k) Gopher..........................................

38

Section 2 : Internet au Cameroun..................................

38

I. Historique......................................................

38

II. Modèles et conditions d'accès..............................

39

Chapitre II : LA PRESSE ELECTRONIQUE.....................

43

Section 1 : Les débuts de la presse en ligne...........................

44

I. Origine..........................................................

44

II. La presse en ligne au Cameroun...........................

45

Section 2 : La cyberécriture et le cyberjournalisme............

46

I. La cyberécriture..............................................

46

1. Particularités du journal en ligne..........................

47

a) Interactivité.....................................

47

b) Multimédia......................................

47

c) Volume et profondeur...........................

47

d) Personnalisation de l'information...............

48

2. L'hypertexte...............................................

48

a) Définition........................................

48

b) Hyperécriture....................................

49

II. Le cyberjournalisme.......................................

50

1. Contexte actuel...........................................

50

a) Perte du monopole de l'information ..... ........

50

b) Perte du monopole de diffusion..................

51

c) Perte de crédibilité..............................

51

2. Cyberjournaliste : profession à part entière................

52

a) Maîtrise de la déontologie.......................

52

b) Cyberécriture.....................................

53

c) Formation.........................................

54

Chapitre III : DISPOSITIF TECHNIQUE ...............................

55

Section 1 : Présentation des journaux..................................

56

I. Mutations ......................................................

56

1. Naissance................................................

56

2. Fiche signalétique.......................................

56

a) Nom du journal..................................

56

b) Directeur de publication..........................

56

c) Siège du journal...................................

56

d) Date du premier numéro..........................

56

e) Adresse du journal................................

56

f) Pagination et format..............................

56

g) Prix de vente.....................................

56

h) Imprimerie.......................................

56

i) Distribution.......................................

56

II. Cameroon - tribune..........................................

57

1. Conditions de création...................................

57

2. Fiche signalétique........................................

58

a) Nom du journal...................................

58

b) Directeur de publication..........................

58

c) Siège du journal..................................

58

d) Date du premier numéro.........................

58

e) Adresse du journal...............................

58

f) Pagination et format..............................

58

g) Prix de vente......................................

58

h) Imprimerie.......................................

59

i) Distribution......................................

59

Section 2 : Dispositif technique..............................................

59

I. Accès au réseau................................................

59

1. Le fournisseur d'accès Internet...........................

59

2. Matériel utilisé...........................................

59

II. Accès au journal sur le Net..................................

60

1. Ouverture de la fenêtre...................................

60

2. Consultation du journal...................................

61

Partie II : USAGES ET IMPACTS DE LA CONVERGENCE...........................................................

63

Chapitre I : LA CONVERGENCE ET SES APPLICATIONS................................................................

64

Section 1 : Définition du concept..........................................

65

I. Définir saportée................................................

65

II. Evolution du concept.........................................

66

Section 2 : Impacts dans les médias......................................

67

I. La radio et la Tv du futur...................................

67

1. Le digital audio broadcasting................................

67

2. La Tv numérique.............................................

69

II. La convergence dans la presse écrite.....................

70

1. www.cameroon-tribune.cm..............................

70

2. www.quotidienmutations.net..............................

71

Chapitre II  ANALYSE DES SITES INTERNET ........................

75

Section 1 : Choix méthodologiques.......................................

76

I. Méthode d'analyse..............................................

76

II. Schéma d'analyse.............................................

77

1. Choix des catégories......................................

77

2. Unité de quantification...................................

78

Section 2 : Répartition par catégorie ...................................

78

I. Eléments de construction du contenu du journal...........................................................

78

1. Nom du journal.................................................

78

2. Rubriques...............................................

79

3. Titraille..................................................

81

4. Illustrations.............................................

82

II. Les liens hypertextes..........................................

83

Chapitre III : LA MISE EN FORME .....................................

87

Section 1 : La mise en forme................................................

88

I. Défilement.......................................................

88

II. Colonnes.........................................................

89

Section 2 : Pertinence de ces sites ..........................................

90

I. Pertinence du contenu.......................................

91

1. Actualisation...............................................

91

2. Hyperécriture.............................................

91

II. Pertinence sur la dynamique du contenu..................

92

1. Interactivité................................................

93

2. personnalisation...........................................

93

Conclusion........................................................................

94

Bibliographie ....................................................................

97

Table des matières...........................................................

101

Annexes..............................................................................

108

Annexes

Personnels en service à CT et Mutations

Le code du travail camerounais définit comme salarié d'une entreprise

« Toute personne physique qui dans le cadre de l'exercice d'une fonction, précise reçoit une rétribution régulière qui peut être soutenue à la base par un contrat de travail signé à la fois par l'employeur et l'employé ».

L'entreprise emploie ainsi un ensemble de compétences, les unes de façon permanente, les autres de façon circonstancielle.

I. Mutations

1. Administration

a) Conseil d'administration

§ Maurice Kamto

§ Protais Ayangma

§ Laurent Charles Boyomo Assala

b) Conseil à la rédaction : Claude Bernard Kingue

c) Administratifs

Haman Mana

Directeur de publication

Emmanuel Gustave Samnick

Secrétaire général

Augustine Nokam

Secrétaire de direction

Léonard Damou

Comptable

Olivier Fokam

Commercial

Alain Nwaha

Commercial

Fatou Raïhana

Commercial

Alphonse Soh

Chargé de la recherche et du développement

2. Journalistes et autres

a) Permanents

Haman Mana

Directeur de publication

Alain Blaise Batongue

Rédacteur - en - chef, chef rubrique politique

Xavier Deutchoua

Rédacteur - en - chef adjoint

Thierry Ngogang

chef rubrique Communication

Christophe Bobiokono

Chef rubrique Economie

Thiéry Gango

chef rubrique Culture

Léger Ntiga

chef rubrique Société

Cathy Yogo

chef rubrique Sciences et environnement

Serges Alain Godong

Grand reporter

Albert Biombi

Journaliste

Eugène Dipanda

Journaliste

Chantal Kenfack

Journaliste

Dorine Ekwe

Journaliste

Bertille Bikoun

Journaliste

Marion Obam

Journaliste

Hervé Charles Malkal

Journaliste

Wamba Sop

Journaliste

Xavier Messe

Chroniqueur

Jean Aimé Essama

Caricaturiste

b) Correspondants

Christophe Bobiokono

Chef desk DOUALA

Michel Ferdinand

Bureau Ouest

Lazare Kolyang

Bureau Nord

Abdelaziz Mounde

Correspondant Europe

Didier Planche

Correspondant Europe

Louisette Thobi

Douala

Sébastien Chi Elvido

Est

Abdelnasser Garboa

Grand nord Cameroun

Robert Ngono Ebode

Sud

Aba'a Bika

Mefou

c) Techniciens

Roger Alain Taakam

S.R, chef section édition

Patrice Mba

Chef section production

Emmanuel Ngapouche

Assistant d'édition

Constant Sabang

Assistant d'édition

Georgette Laurentine Assiga

Assistant d'édition

Moïse Moundi

Chargé de production

Joseph Panpa

Chargé de production

Etienne Temfack

Chargé de production

Diamun Moussa

Documentaliste

II. Cameroon- tribune

1. Sopecam

Paul TESSA : Président du Conseil d'administration

2. Equipe de rédaction

Marie Claire Nnana

D.G. D.P.

Shey Peter Mabu

D.G.A

Patrice Etoundi Mballa

Directeur de la rédaction

Georgewill Fombe

Directeur adjoint de la rédaction

Badjang ba nkén

Editorialiste, Rec

Essama Assomba

Editorialiste

Linus Onana Mvondo

Editorialiste

Emmanuel Tataw

Editorialiste

Ibrahim Karche

Editorialiste

Makon ma Pondi

Grand reporter

David Waffo Mongo

Grand reporter

Louis Edzimbi

Grand reporter

Nicolas Amayena

Chef rubrique Politique

Aimé Francis Amougou

Journaliste rubrique Politique

Esther Aza

Journaliste rubrique Politique

Joël Foute

Chef rubrique Economie

Pius Lukong

Journaliste rubrique Economie

Martin Zambo

Journaliste rubrique Economie

Emmanuel Kendemeh

Journaliste rubrique Economie

Yves Atanga

Chef rubrique Culture et Société

David Ndachi Tagne

Journaliste Culture et Société

Olivier Serges Okole

Journaliste Culture et Société

Brenda Yufeh

Journaliste Culture et Société

Alliance Nyobia

Journaliste Culture et Société

Raphaël Mvogo

Journaliste Culture et Société

Armand Essogo

Journaliste Culture et Société

Jeannine Fankam

Journaliste Culture et Société

Martin Nkematabong

Journaliste Culture et Société

Irène Morikang

Chef rubrique Sport

Simon Pierre Etoundi

Journaliste rubrique Sport

Elisabeth Mosima

Journaliste rubrique Sport

Louis Matea

Journaliste rubrique Sport

Peter Efande

Chef rubrique Etranger

Athanase Bessala

Journaliste rubrique Etranger

* 1 Extrait du texte constitutif du Nepad in Institut panos, 2003, Comprendre et traiter la société de l'information, Ed. La Sénégalaise. Dakar, P.100.

* 2 O. Nana Nzepa, 2002, Ntic et multimédia, Esstic, Yaoundé.

* 3 Institut panos, 2003, Op. Cit. P.14.

* 4Bruno Salgues est le Directeur d'études à l'Institut National des Télécommunications de Paris.

Mélanie Blanchard a rejoint l'institut National des Télécommunications en septembre 2001. Mélanie Blanchard a activement contribué à toutes les opérations de lancement du vote sur Internet en Europe, développées par election.com. Elle occupe actuellement le poste de déléguée à la communication. Cette communication relative à la Société de l'Information date du 13 février 2003 à l'Institut National des Télécommunications de Paris. Source : www.salgues.net / wsis diplomatie.htm.

* 5 C. de Laubier, 2002, La presse online en Europe, www.scd.univ-tours.fr/epress/sommaire.htm.

* 6 N. Postman, 1990, les fonctions du journal in L'écho de la presse, Paris.

* 7 Le site sera refait en 1999 pour une version en ligne du journal.

* 8 Source : site de l'ambassade de France au Cameroun.

* 9 Michel Beaud, 1999, L'art de la thèse, Ed. La Découverte, Paris, P32.

* 10 R. Quivy et L. Van Campenhoudt, 1995, Manuel de recherche en sciences sociales, Dunod, Paris, P. 136.

* 11 M. Grawitz, 1993, Méthode des sciences sociales, 9e édition, Dalloz, Paris, P. 470.

* 12 Berelson cité par M. Grawitz, Op. Cit. P. 551.

* 13 A. Touboul, 1996, La presse électronique : Discours et offre de la presse française d'information générale sur le réseau Internet, mémoire de DEA, Université de Lyon 2.

* 14 M.C Vetraino - Soulard, 1998, Les enjeux culturels d'Internet, Hachette, Paris, P. 59.

* 15 F. Balle, 1999, Médias et sociétés, Montchrestien, Paris, 9e édition, P. 176.

* 16 Ibid.

* 17 P. Kent, 2001, « Internet, comment faire », Campuspress, Paris, P. 8.

* 18 Les chiffres exacts ne sont pas donnés parce qu'ils sont différents selon les sources.

* 19 S. Bud et A. Bebak, 2001, Créer des pages web pour les nuls, First interactive, Paris P.5.

* 20 Cette sous section est réalisée sur la base de l'ouvrage de Michel Tjade Eone, 2001, Démonopolisation, libéralisation et liberté de communication au Cameroun : Avancées et reculades, l'Harmattan, Paris, P. 83-89.

* 21 Intelcam: International Telecommunication of Cameroon. Aujourd'hui, ce service est devenu Cameroon Telecommunication (CAMTEL) créé par décret N° 98 / 198 du 8 septembre 1998 dans le cadre de la restructuration du secteur des télécommunications qui faisait suite à la loi N° 98 / 014 du 14 juillet 1998 portant libéralisation du secteur. Source www.camnet.cm

* 22 Bande passante : capacité maximale de transport des données d'un câble. Dans l'ordre des aptitudes, on a le câble torsadé, coaxial et à fibre optique.

* 23 Source www.camnet.cm.

* 24 J.C Guédon, 1996, La planète cyber - Internet et cyberespace, Gallimard, Paris, P. 30 - 31.

* 25 A.. Touboul, Op Cit. P. 20.

* 26Source : Site du San josé Mercury news, www.mercurynews.com

* 27 Il est le Secrétaire général du journal Mutations. Propos recueillis lors d'un entretien le mercredi 25 Août 2004.

* 28Guy Lacroix, 1997, Le mirage Internet, Vigot, Liège, P.25.

* 29 Rémy Galland, 2001, in la publication en ligne, Hermès, Paris, P. 84.

* 30 www.dicoweb.dalloz.fr

* 31 Jakob Nielsen, 1998, Designing Web Usability, www.cyberjournalisme.net / Hypertext.htm.

* 32 Jakob Nielsen, Ibid.

* 33 Le 17 Juillet 1996, le vol TWA 800 s'écrasait dans l'Atlantique, au large de long Island, entraînant dans la mort ses 130 passagers et membres d'équipage. La tragédie allait bouleverser les Etats - unis et donner lieu à une longue série de spéculations qui seraient abondamment relayées par Internet.

Quatre mois plus tard, le Journaliste à la retraite Pierre Salinger, une vedette de 20 ans de journalisme télévisé, notamment comme correspondant en Europe du réseau ABC, proclamait avoir mis la main sur un scoop. Au cours d'une conférence donnée devant des dirigeants de compagnie, il annonçait avoir obtenu d'une personne liée au gouvernement un document top secret relevant que la TWA avait été abattu par erreur par un missile de la marine américaine. La nouvelle était juteuse sauf qu'il allait suffire d'une demi journée à des centaines d`internautes pour pointer le doigt sur le site web d'un amateur de théories du complot sur lequel ce document dormait depuis des mois. P. Lapointe, 1999, Le journalisme à l'heure du net, Presses universitaires de Laval, Québec, P114 - 115.

* 34Propos de J. B. Essissima, administrateur du site de CT. Entretien du mardi 10 Août avec l'auteur.

* 35 Rapport du ministère français de l'économie, des finances et de l'industrie sur la problématique des hauts débits et leur installation progressive en Afrique. In Comprendre et traiter la société de l'information, Op. Cit. P. 109.

* 36 Haman Mana in Mutations N°052 du 10 juillet 1990.

* 37 Entretien avec l'auteur le jeudi 26 août 2004.

* 38 Le nom de domaine est la partie d'un nom Internet qui identifie spécifiquement un site Internet. On a deux types : Les nationaux à deux lettes (cm, fr, us) et les génériques à trois lettres (com, net, org, gov).

* 39 D. Bougnoux, cité par A. Touboul, Op. Cit. P. 98.

* 40 Guy Lacroix, Op. Cit. P.48 - 49.

* 41 Livre vert de la commission européenne sur la convergence dans la société de l'information, P. 9, accessible à l'adresse www.europa.eu.int/ispo/convergencegp/97623fr.doc.

* 42 Ibid.

* 43 www.dicoweb.dalloz.fr /convergence.htm.

* 44 Christian Abolo Mbita in Fréquence Sud N°14, Juin 1998, P.171.

* 45 Abolo Mbita, Op. Cit. P.179.

* 46 Martin Beaudin-Lecours in Futur Simple, www.globetrotter.net.

* 47J. B. Essissima, webmaster de CT. Op. Cit.

* 48 Cf. P.40

* 49 Annelise Touboul, in La cyberpresse, www.enssib.fr.

* 50 J. F. Têtu, cité par A. Touboul, Op. Cit. P.99.

* 51 M. Grawitz, Op. Cit. P. 560.

* 52 P. Lévy, 1998, Qu'est ce que le virtuel ? Ed. La Découverte, Paris, P. 38.

* 53 P. Lévy, Op. Cit. P. 48.

* 54 P. Robinet et S. Guérin, 1999, La presse quotidienne, Flammarion, Evreux, P.18.

* 55 Haman Mana, 2002, Connaissance de la profession, Esstic.

* 56 Annelise Touboul, Op. Cit. P. 101.

* 57Annelise Touboul, Op. Cit. P. 104.






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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius