INSTITUT DE RECHERCHES ET D'ETUDES EN RELATIONS
INTERNATIONALES ET EUROPEENNES (IRERIE)
( FRANCE)
L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE
LE CAS DE L'UEMOA
MEMOIRE DE MASTER EN RELATIONS INTERNATIONALES ET
EUROPEENNES
PRESENTE PAR TIEGO TIEMTORE
SOUS LA DIRECTION DU PR OLIVIER BUIRETTE
DEDICACE
A MES PARENTS
A MON EPOUSE
A MES ENFANTS CHAMSSOUDINE ET MOHAMED
HAADY
A TOUS CEUX QUI M'ONT APPRIS QUELQUE
CHOSE SUR LA
TERRE DES HOMMES
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
I -HISTORIQUE
II -FONCTIONNEMENT ET INSTITUTIONS DE L'UEMOA
II.1 -LES INSTITUTIONS
II.1.1 -Les organes de direction
II.1.1.1 -La Conférence des Chefs d'Etat et de
Gouvernement
II.1.1.2 -Le Conseil des Ministres
II.1.1.3 -La Commission
II.1.2 -Les Organes de contrôle
juridictionnel
II.1.2.1 -La Cour de Justice
II.1.2.2 -La Cour des Comptes
II.1.3 -Les Organes de contrôle
parlementaire
-Le Comité Interparlementaire
II.1.4 -Les Organes consultatifs
-La Chambre Consulaire Régionale
II.1.5 -Les Institutions spécialisées
autonomes
II.1.5.1 -La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
II.1.5.2 -La Banque Ouest Africaine de Développement
II.2 LES DEPARTEMENTS
II.2.1 -Le Département des politiques
économiques
II.2.2 -Le Département des politiques fiscales,
douanières et commerciales
II.2.3 -Le Département des fonds structurels et de la
coopération internationale
II-2-4 -Le Département du développement
social
II.2.5 - Le Département de l'aménagement du
territoire, des infrastructures, des transports et des
télécommunications
II.2.6 -Le Département du développement rural
et de l'environnement
II.2.7 -Le Département de l'énergie, des
mines, de l'industrie, de l'artisanat et du tourisme
III LES CHANTIERS DE L'UNION
III.1 -Convergences des performances et des politiques
économiques des Etats
III.2 -Coordination des politiques sectorielles nationales
III.4 -l'harmonisation des législations des Etats
membres
IV LES REALISATIONS DE L'UNION DEPUIS
1994
IV.1 -Harmonisation des législations
IV.2 -Surveillance multilatérale des politiques
économiques
IV.3 -Réalisation du marché commun
IV.4 -Mise en oeuvre des politiques sectorielles
IV.5 -Financement du développement
IV.6 -La communication
IV.7 -Fonctionnement institutionnel
IV.8 -Coopération
V LES PERSPECTIVES
V.1 -La lutte contre la persistance des entraves
V.2 -Le renforcement du cadre macro économique
V.3 - La gestion des finances publiques
V.4 -L'édification du Marché Commun
V.5 - L'organisation de l'espace communautaire
V.6 - Les mesures d'accompagnement et d'appui au processus
d'intégration
V.7- Le programme économique régional(PER)
V.8- La Banque régionale de solidarité(BRS)
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION
L'UEMOA regroupe huit Etats membres sur une superficie totale de
3 509 610 km2 pour une population totale estimée à environ 74
millions d'habitants.
Avec un taux d'inflation moyen annuel de 2,9%, un taux de
croissance réelle du PIB de 1,6%, un taux de croissance
démographique de 2,8% et un PIB nominal de 20 711,8 milliards de
FCFA, L'UEMOA fait partie des grands ensemble sous régionaux
africains.
L'Union s'est fixé comme objectifs à sa
création :
-De renforcer la compétitivité des activités
économiques et financières des Etats membres dans le
cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un environnement
juridique rationalisé et harmonisé ;
-D'assurer la convergence des performances et des politiques
économiques des États membres par l'institution d'une
procédure de surveillance multilatérale ;
-De créer entre Etats membres un marché commun
basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des
services, des capitaux et le droit d'établissement des personnes
exerçant une activité indépendante ou
salariée, ainsi que sur un tarif extérieur commun et une
politique commerciale ;
-D'instituer une coordination des politiques sectorielles
nationales par la mise en oeuvre d'actions communes, et
éventuellement, de politiques communes notamment dans les domaines
suivants des ressources humaines, de l'aménagement du territoire,
de l'agriculture, de l'énergie, de l' industrie, des mines, des
transports, des infrastructures et des
télécommunications ;
-D'harmoniser, dans la mesure nécessaire au bon
fonctionnement du marché commun, les législations des
Etats membres et particulièrement le régime de la
fiscalité.
Comparée à d'autres expériences
d'intégration sous régionale, l'UEMOA tire-t-elle son
épingle du jeu, près d'une décennie après sa
création dans le contexte de la dévaluation?Que vaut son
modèle d'intégration choisi ?
I HISTORIQUE
DE L'UMOA A l'UEMOA , UNE SI LONGUE MARCHE
L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
( UEMOA) est née sur les cendres de l'Union Monétaire Ouest
Africaine( UMOA) créée en 1962 en même temps que la Banque
Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).
L'Union a été créée par le
Traité signé à Dakar le 10 janvier 1994 par les Chefs
d'Etat et de
Gouvernement des sept pays de l'Afrique de l'Ouest ayant en
commun l'usage d'une monnaie commune, le F CFA.
Il s'agit du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte
d'Ivoire, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo.
Le Traité est entré en vigueur le 1er
août 1994, après sa ratification par les Etats membres.
Le 02 mai 1997, la Guinée-Bissau est devenue le 8e
Etat membre de l'Union.
L'UEMOA est représentée par un logo symbolisant la
croissance, l'union, la solidarité et la complémentarité
entre les Etats côtiers et les Etats sahéliens.
Le logo représente deux formes dynamiques et
elliptiques qui malgré leurs spécificités,
s'entremêlent pour exprimer deux notions fortes, la
solidarité et la complémentarité des Etats et des peuples
de l'Union.
Cette solidarité et cette complémentarité
sont prêtes à se libérer dans un mouvement d'ascension
continue qui conduira à l'épanouissement économique,
social et culturel de nos populations respectives.
L'énergie des lianes de la forêt s'harmonise avec
les vibrations chaudes et vivaces du Sahel pour produire la sphère
du bonheur illustrant les caractéristiques et les objectifs de
l'UEMOA.
Les ressources naturelles et les équipements
matériels (1/2 sphère inférieure bleue), les ressources
intellectuelles voire spirituelles (1/2 sphère en or) Enfin, le
cercle blanc exprime la paix, la sérénité et la
stabilité qui doivent demeurer les points d'ancrage du processus
d'intégration de l'UEMOA.
II FONCTIONNMENT ET INSTITUTIONS DE L'UEMOA
Le fonctionnement de l'UEMOA s'articule autour de la
Présidence de la Commission et de Départements dirigés,
chacun, par un Commissaire, nommé par son pays d'origine.
Les organes de direction, consultatifs ,de contrôle
juridictionnel, de contrôle parlementaire et les Institutions
spécialisées autonomes participent également au
système institutionnel.
L'ensemble de l'Institution fonctionne sous l'autorité du
Président de la Commission.
Celui-ci veille à ce qu'à tout moment, la
Commission exerce, avec l'efficacité voulue, la plénitude de ses
fonctions, avec les prérogatives et responsabilités que lui
confère le Traité de l'UEMOA.
II.1 LES INSTITUTIONS
II.1.1 -Les organes de direction
II.1.1-1 -La Conférence des Chefs d'Etat et de
Gouvernement
Elle est l'autorité suprême de l'Union et tranche
toute question n'ayant pu trouver de solution par accord unanime du Conseil des
Ministres. Elle décide de l'adhésion éventuelle de
nouveaux membres et prend acte du retrait ou de l'exclusion des participants.
Elle se réunit au moins une fois par an et prend ses décisions
à l'unanimité.
II.1.1-2 -Le Conseil des Ministres
Le Conseil des Ministres définit la politique
monétaire et de crédit de l'Union afin d'assurer la sauvegarde de
la monnaie commune et de pourvoir au financement de l'activité et du
développement économique des Etats membres. Chacun d'entre eux
est représenté par deux ministres, dont le ministre des finances,
mais chaque Etat n'y dispose que d'une seule voix. La BCEAO organise les
séances du Conseil dont elle assure le Secrétariat. Le Gouverneur
de la BCEAO assiste aux réunions du Conseil avec voix consultative. Le
Conseil se réunit au moins deux fois par an et prend ses
décisions à l'unanimité. Il lui appartient de modifier la
définition de l'unité monétaire et de déterminer en
conséquence la déclaration de parité de la monnaie de
l'Union à effectuer au Fonds monétaire international.
II.1.1-3 -La Commission
La Commission de l'UEMOA exerce, en vue du bon fonctionnement et
de l'intérêt général de l'Union, le pouvoir
d'exécution, délégué par le Conseil des Ministres.
Elle transmet à la Conférence et au Conseil les
recommandations et avis qu'elle juge utiles à la préservation et
au développement de l'Union,
Elle exécute le budget de l'Union et peut saisir la Cour
de Justice en cas de manquement des États membres aux obligations qui
leur incombent en vertu du droit communautaire.
Le siège de la Commission est à Ouagadougou au
Burkina Faso.
II.1.2 -Les Organes de contrôle
juridictionnel
II.1.2 .1 -La Cour de Justice
La Cour de Justice veille à l'interprétation
uniforme du droit communautaire et à son application et juge, notamment,
les manquements des Etats à leurs "obligations communautaires". Elle
assure le respect du droit relativement à l'interprétation et
à l'application du Traité de l'UEMOA, arbitre les conflits entre
les Etats membres ou entre l'Union et ses agents, elle est composée de
juges, un par État, nommés pour un mandat de six ans renouvelable
.Son siège est à Ouagadougou.
Elle est composée de juges, un par Etat, nommés
pour un mandat de six ans renouvelable.
Elle siège à Ouagadougou au Burkina Faso.
II-1-2 -2 -La Cour des Comptes
La Cour des Comptes contrôle les comptes des organes de
l'Union, et la fiabilité des données budgétaires
nécessaires à l'exercice de la surveillance
multilatérale.
Trois conseillers sont mandatés pour six ans renouvelable
une fois.
II.1.3 -Les Organes de contrôle
parlementaire
-Le Comité Interparlementaire, embryon du futur Parlement
de l'Union
Le Comité Interparlementaire joue
un rôle consultatif et d'animation des débats sur
l'intégration. Il reçoit le rapport annuel de la Commission et
s'exprime sous forme de rapports ou de résolutions.
Il préfigure le parlement de l'Union qui sera
chargé du contrôle démocratique des organes de l'Union.
Il compte 40 membres et se réunit au moins une fois par
an.
Son siège est à Bamako au Mali
Les membres du Parlement portent le titre de «
Députés au Parlement de l'UEMOA ».
Ils seront élus au suffrage universel direct, pour une
durée de cinq ans, selon une procédure électorale qui
sera déterminée par un acte additionnel de la Conférence ,
après consultation du Parlement.
Ils exerceront leur mandat de façon indépendante
et ne peuvent être liés par des instructions d'un quelconque Etat
membre.
Le nombre des Députés par Etat membre, les
modalités de leur rémunération, le régime
d'éligibilité ainsi que celui des incompatibilités, seront
fixés par un acte additionnel de la Conférence, après
consultation du Parlement.
Le Parlement élit son Président parmi ses membres
pour une durée de deux ans et demi.
Le Parlement se réunit en deux sessions.
La première session s'ouvre le premier lundi du mois de
février.
La deuxième session, dite budgétaire, s'ouvre le
deuxième lundi du
mois d'octobre.
Le Parlement peut se réunir en session extraordinaire,
sur un ordre du
jour précis, sur convocation de son Président, soit
à la demande du
Président du Conseil des Ministres, soit à la
demande des 2/3 des Députés au moins, après information
du Président du Conseil des Ministres.
Le Parlement est saisi du rapport annuel conjoint de la Cour des
Comptes de l'UEMOA et des Cours des Comptes des Etats membres sur
l'évaluation des systèmes de contrôle des comptes en
vigueur dans l'Union.
Dans l'attente de l'élection des Députés au
suffrage universel direct, les Députés au Parlement sont
désignés par l'Organe législatif de chaque Etat
membre.
Le nombre des Députés est fixé à cinq
par Etat membre et la présidence du Parlement est exercée par
un Député ressortissant de l'Etat qui assure la présidence
de la Conférence.
II.1.4 -Les Organes consultatifs
-La Chambre Consulaire Régionale
La Chambre Consulaire Régionale est le lieu
privilégié de dialogue entre l'UEMOA et les principaux
opérateurs économiques. La Chambre, Organe consultatif
créé par le Traité de l'Union, est chargée de
réaliser l'implication effective du secteur privé dans le
processus d'intégration de l'UEMOA, par notamment :
-la participation à la réflexion sur le processus
d'intégration et à la mise en oeuvre des réformes
arrêtées par les Organes compétents de l'Union ;
-l'appui technique aux Chambres Consulaires nationales et
à ses autres membres .
-à son initiative ou à celle de la Commission, la
Chambre donne des avis sur toute question relative à la
réalisation des objectifs de l'Union, notamment les législations
commerciale, fiscale, douanière et sociale ; les négociations
commerciales auxquelles participe l'Union ; la création et le
fonctionnement de bourses de valeur ou de commerce, d'observatoires
économiques ; la politique économique et monétaire.
La Chambre regroupe les chambres consulaires nationales, les
associations professionnelles et les organisations patronales des Etats
membres.
Le nombre des représentants est fixé ainsi qu'il
suit pour chaque Etat membre :
3 représentants des institutions consulaires,1
représentant des associations professionnelles ou des
organisations patronales des industries ;1 représentant des associations
professionnelles ou des organisations patronales des importateurs/exportateurs
;1 représentant des associations professionnelles des banques et
établissements financiers ;1 représentant d'une association
professionnelle ou d'une organisation patronale d'un secteur
désigné par la chambre nationale de commerce et d'industrie parmi
les secteurs non cités ci-dessus.
Son siège est à Lomé au Togo.
II.1.5 -Les Institutions
spécialisées autonomes
II.1.5.1 -La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de
l'Ouest(BCEAO)
La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(BCEAO) est l'Institut d'émission commun aux huit Etats membres de
l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). La BCEAO est un
établissement public international dont le siège est fixé
à Dakar. Outre l'émission des signes monétaires dans les
Etats membres de l'Union dont elle a le privilège exclusif, la BCEAO a
en charge:
-la centralisation des réserves de devises de l'Union
-la gestion de la politique monétaire des Etats membres de
l'Union
-la tenue des comptes des Trésors des Etats de l'Union
-la définition de la loi bancaire applicable aux banques
et aux établissements financiers
La BCEAO jouit du privilège exclusif de l'émission
monétaire sur l'ensemble des Etats membres de l'Union Monétaire
Ouest Africaine.
Elle émet des signes monétaires, billets et
pièces de monnaie, qui ont cours légal et pouvoir
libératoire dans l'ensemble des Etats membres de l'Union. La
création, l'émission et l'annulation des signes monétaires
sont décidées par le Conseil des Ministres.
Nonobstant le développement des moyens de paiement
scripturaux, l'utilisation de billets et pièces de monnaie continue
d'occuper une place relativement importante dans les transactions des agents
économiques. Les mouvements de billets entre les Etats sont
favorisés par l'unicité des signes monétaires.
En matière d'impression, la Banque Centrale mène
des recherches permanentes relatives à l'authentification des signes
monétaires, en vue de renforcer la sécurité des billets
qu'elle émet. C'est dans ce cadre qu'il convient d'inscrire les
décisions prises respectivement en 1977, 1991et en 2002, visant à
renouveler et à compléter la gamme des billets et des
pièces de monnaie en circulation.
La Banque Centrale a également pour mission de
gérer la politique monétaire des Etats membres de l'Union. Cette
politique monétaire vise à:
- ajuster la liquidité globale de l'économie en
fonction de l'évolution de la conjoncture économique, pour
assurer une stabilité des prix
- promouvoir la croissance économique.
L'organisation et la surveillance de l'activité bancaire
La Banque Centrale définit la réglementation
applicable aux banques et établissements financiers et exerce à
leur égard des fonctions de surveillance. Dans ce cadre, la Commission
Bancaire, créée le 24 avril 1990 et présidée par le
Gouverneur de la BCEAO, est chargée de veiller à l'organisation
et au contrôle du système bancaire dans l'UMOA. La BCEAO assure le
Secrétariat Général de la Commission Bancaire.
La Banque Centrale assiste, à leur demande, les
Gouvernements des Etats de l'Union dans leurs relations avec les institutions
financières et monétaires internationales et dans les
négociations qu'ils entreprennent en vue de la conclusion d'accords
financiers internationaux. Elle peut être chargée de
l'exécution de ces accords dans les conditions fixées par les
conventions approuvées par le Conseil d'Administration. S'agissant en
particulier des relations des Etats avec le Fonds Monétaire
International, la Banque Centrale assure le rôle d'agent financier, en
vertu des dispositions de la Convention du 24 septembre 1981 signée
entre elle et les Etats membres.
L'Institut d'émission assiste aussi les Etats dans les
domaines de la définition et du suivi de l'exécution des
programmes d'ajustement ainsi que de la gestion de la dette. En particulier, il
assiste les Gouvernements dans les négociations de
rééchelonnement de leur dette extérieure. L'Institut
d'émission apporte également son concours dans la conception,
l'harmonisation et l'application de textes relatifs à la
réglementation des relations financières extérieures.
C'est dans ce cadre notamment qu'il assure, pour le compte des Etats,
l'établissement de leurs balances des paiements.
La Banque Centrale participe activement aux réflexions
menées avec les partenaires de la Zone Franc dans les domaines de la
réforme des assurances, de la prévoyance sociale, de la
mobilisation de l'épargne, du droit des affaires, ainsi que de
l'observatoire économique de la Zone Franc et des pôles
régionaux de formation.
La Banque Centrale a développé une politique de
formation au profit de ses agents qu'elle a étendue, par la suite, aux
banques et établissements financiers, aux administrations
économiques et financières des pays membres, ainsi qu'à
celles de certains pays de la sous-région. Cette formation est
assurée par le Centre Ouest Africain de Formation et d'Etudes Bancaires
(COFEB), situé au Siège de la BCEAO. La création de ce
centre répondait à la nécessité d'harmoniser la
formation des cadres du secteur bancaire, et d'y apporter une dimension plus
régionale.
Depuis sa création en août 1977, le COFEB a
formé 1407 agents répartis en 23 promotions, pour le compte des
Administrations nationales (420), des Banques et Etablissements Financiers
(213), d'autres Banques Centrales (10) et de la BCEAO (764). Le COFEB
succède ainsi au Centre de Formation d'Abidjan qui, auparavant, formait
les cadres de la BCEAO.
II.1.5.2 -La Banque Ouest Africaine de
Développement(BOAD)
La Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) est
l'institution commune de financement du développement des Etats de
l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), transformée en une
Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) par Traité
du 10 janvier 1994. Elle est créée par Traité signé
le 14 novembre 1973 par ses Etats membres. Les Etats membres de la BOAD sont :
le Bénin, le Burkina, la Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau,
le Mali , le Niger, le Sénégal et le Togo. Conformément au
Traité de l'UEMOA entré en vigueur le 01 août 1994, la BOAD
est une institution spécialisée commune de l'Union. Elle concourt
" en toute indépendance à la réalisation des objectifs de
l'UEMOA sans préjudice des objectifs qui lui sont assignés par le
Traité de l'UMOA"
La BOAD est un établissement public à
caractère international qui a pour objet, aux termes de L'Article 2 de
ses Statuts, "de promouvoir le développement équilibré des
Etats membres et de réaliser l'intégration économique de
l'Afrique de l'Ouest" en finançant des projets prioritaires de
développement rural, infrastructures de base, infrastructures modernes,
télécommunications, énergie, industries, transport,
agro-industries, tourisme et autres services. Sont membres de la BOAD et
participent à son capital et à son administration :
- Les membres titulaires d'actions de série A
: Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée
Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo et la Banque Centrale des
Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), institut d'émission commun aux
huit Etats membres ;
-Les membres titulaires d'actions de série B :
France, Allemagne, l'Union Européenne , la Banque Africaine de
Développement (BAD), le Royaume de Belgique.
Le capital souscrit d'un montant de 350 milliards F CFA est
reparti entre les actionnaires de catégorie A et ceux de
catégorie B à concurrence de 95,96 % et 4,04 % respectivement.
La BOAD a en son sein trois structures
spécialisées : Cauris Investissement SA , Fonds de Garantie
des Investissements Privés en Afrique de l'Ouest (GARI) et Le Projet
d'Utilisation du Fonds Suisse (PUFS).
Cauris Investissement SA est la première
société de Capital Investissement à vocation
sous-régionale dont l'activité couvre les huit Etats membres de
l'Union. Tous les secteurs d'activités sont éligibles aux
interventions de Cauris Investissement SA à l'exception des
entreprises de divertissement pour adultes et des sociétés de
fabrication d'armes.
Cauris Investissement SA intervient en fonds propres (capital ou
quasi-capital) dans les entreprises ayant un fort potentiel de croissance et de
rentabilité. Ses interventions peuvent prendre les formes juridiques
suivantes :actions simples ou privilégiées ; obligations
convertibles ou à bons de souscription d'actions ; prêts
participatifs, comptes courants d'associés.
L'activité au 31 décembre 2003, les interventions
de Cauris Investissement SA portent sur des participations dans 40
opérations pour un montant de 5,9 milliards de F CFA.
Cauris Investissement SA prend des participations à
concurrence de 10 à 250 millions F CFA représentant 10 à
35 % du capital social de l'entreprise.
La durée moyenne d'intervention se situe
généralement entre 4 et 8 ans aux termes desquels les parts de
Cauris Investissement SA sont rachetées, soit par les anciens
actionnaires, soit par introduction en bourse, soit par cession à des
tiers en plein accord avec les actionnaires majoritaires. Pendant toute la
durée du partenariat, le responsable du dossier reste à
l'écoute de la société et apporte soutien et conseil au
Chef d'entreprise pour les décisions de nature stratégique sans
s'immiscer dans la gestion quotidienne de l'entreprise.
Constitué à l'initiative d'organismes de
développement internationaux, réunissant des Banques commerciales
et des établissements financiers implantés dans la
Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest, le Fonds de
Garantie des Investissements Privés en Afrique de l'Ouest (GARI) a pour
ambition de faciliter l'accès des entreprises privées de la
région aux financements à moyen et long terme, par le partage,
avec les établissements de crédit, des risques liés
à ces opérations. Le Gari est une société anonyme
dont le siège est situé à Lomé.
Les pays d'intervention sont prioritairement les huit membres de
l'Union et accessoirement tous les autres membres de la
CEDEAO. Les entreprises éligibles sont
celles relevant du secteur privé et exerçant
leurs activités dans les domaines suivants : industrie
manufacturière, agro-industrie, pêche, mines, tourisme,
Bâtiments et travaux publics, transports, hôtellerie,
agriculture.
La garantie est délivrée dans la monnaie du
prêt, pour une durée maximale de 10 ans. La quotité
maximale est fixée à 50% du prêt consenti par
l'établissement de crédit. En cas de recours simultané
à d'autres fonds de garantie, le taux de couverture cumulé est
plafonné à 60% de l'encours en principal du prêt. Pour
être éligibles, les crédits garantis doivent atteindre,
sauf cas particuliers, un montant égal à la contre valeur de 100
millions de FCFA.
La Gari vient d'étendre ses activités à la
garantie des opérations de levée de ressources sur les
marchés financiers et monétaires approfondi.
Le Projet d'Utilisation du Fonds Suisse (PUFS) est une cellule
de Coordination mise en place au sein de la BOAD dans le cadre des accords
conclus entre la Banque et le Gouvernement de la Confédération
Suisse le 20 décembre 1993, pour servir de point d'application pour la
mise en oeuvre de l'assistance financière suisse en faveur des pays de
l'UEMOA. Le PUFS est devenu opérationnel en janvier 1994. Son objectif
principal est d'accompagner un processus expérimental d'intervention de
la BOAD en faveur des organisations de base (OB) en finançant les
opérations sous forme de subvention et de crédit.
Les OB sont les groupements, associations de
développement, coopératives, etc. reconnues légalement et
exerçant des activités dans les secteurs du développement
rural, de l'artisanat, de la microfinance, etc..
Le Projet d'Utilisation du Fonds Suisse (PUFS) appuie des
opérations de développement à la base (ODB) comportant en
général deux grandes catégories de composantes : les
activités génératrices de revenus et d'emplois (AGR/E) ou
activités rentables et les mesures d'accompagnement pour renforcer les
capacités d'organisation et de gestion des OB et leurs activités
à caractère social.
Les composantes à caractère social sont par exemple
la santé, l'éducation, l'alimentation en eau potable des
populations. Elles contribuent notamment à l'amélioration
qualitative des conditions de vie des populations.
Le PUFS ne peut financer des opérations exclusivement
limitées aux mesures d'accompagnement et au secteur social, y compris
dans un programme de développement. Par contre, il peut appuyer des
opérations sous forme de crédit à 100 %
(généralement dans le cadre d'un programme de
développement cofinancé avec d'autres partenaires financiers).
Le PUFS est ouvert au cofinancement d'ODB avec d'autres
partenaires financiers afin d'augmenter l'effet de levier de ses interventions,
échanger des expériences dans le cadre de programmes de de
développement intégrés.
Le cumul des ressources mobilisées par la Banque depuis le
démarrage de ses activités opérationnelles en 1976
s'élève, au 31 décembre 2003, à 341 milliards FCFA,
dont 317 milliards de ressources d'emprunt et 24 milliards de concours non
remboursables.
II.2 -LES DEPARTEMENTS
Il existe sept Départements au sein de la commission avec
comme premier responsable, un Commissaire.
II.2.1 - Le Département des politiques
économiques
Le Commissaire chargé du Département des Politiques
Economiques assure la coordination et la mise en oeuvre de politiques communes
de l'Union, dans les domaines ci-après :
-harmonisation du cadre juridique et comptable des finances
publiques ;
-politique et pratique budgétaires des Etats membres de
l'Union ;
-analyses économiques ;
-surveillance multilatérale de la convergence et des
performances des politiques macro-économiques ;
-définition des valeurs de référence des
critères quantitatifs pour les règles de convergence ;
-suivi de la dette intérieure et extérieure des
Etats membres ;
-suivi et assistance aux Etats membres, dans le cadre de la
gestion et la négociation des politiques d'ajustement structurel ;
-suivi de la politique monétaire ;
suivi de la mise en oeuvre de la liberté de circulation
des capitaux ;
suivi des marchés financiers ;
-élaboration de statistiques économiques et du
code communautaire des investissements.
II.2.2 -Le Département des politiques
fiscales, douanières et commerciales
L'harmonisation des politiques fiscales, douanières et
commerciales est conduite par le Département des Politiques Fiscales,
Douanières et Commerciales.
Le Commissaire chargé du Département des Politiques
Fiscales, Douanières et Commerciales assure la coordination et la
mise en oeuvre de politiques communes de l'Union, dans les domaines
ci-après :
harmonisation des fiscalités intérieures, directes
et indirectes ;
politiques commerciales ;
concurrence ;
promotion des échanges commerciaux intra-communautaires ;
régime préférentiel des échanges
intra-communautaires ;
harmonisation des fiscalités de porte ;
tarif extérieur commun ;
assiette et quotité des prélèvements ;
liquidation des compensations des pertes de recettes ;
élaboration et gestion d'un code antidumping ;
élaboration et gestion d'un code de l'évaluation en
douane ;
élaboration de statistiques commerciales ;
suivi de la mise en oeuvre du droit d'établissement et des
libertés de circulation des personnes, des biens et des services.
II.2.3 -Le Département des fonds structurels et
de la coopération internationale
Le Commissaire chargé du Département des Fonds
Structurels et de la Coopération Internationale assure la coordination
et la mise en oeuvre de politiques communes de l'Union, dans les domaines
ci-après :
-coordination de la gestion des Fonds structurels ;
-recherche de financement des projets et programmes
d'intégration, en rapport avec le Président de la Commission
;
-suivi de la coopération institutionnelle avec la CEDEAO
et avec les Organisations Inter-Gouvernementales Ouest Africaines
;
-suivi des relations avec l'Union Africaine et des programmes du
NEPAD ;
-gestion de la coopération avec l'Union Européenne
;
-coordination et suivi des dossiers relatifs à la
coopération avec les partenaires multilatéraux (Banque Africaine
de Développement, Banque Islamique de Développement, Organisation
des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation, Fonds International
pour le Développement Agricole, Fonds Monétaire International,
Banque Mondiale, etc) et bilatéraux (France, Pays-Bas, Etats Unis
d'Amérique, etc), sauf en ce qui concerne les aspects techniques
relevant des autres Départements ;
-suivi de la préparation des projets d'Accords de
coopération entre l'Union et les partenaires bilatéraux et
multilatéraux.
II.2.4 -Le Département du
développement social
Le Commissaire chargé du Département du
Développement Social assure l'élaboration, la coordination et le
suivi de politiques sectorielles communes, de plans d'actions communautaires,
dans les domaines ci-après :
-enseignement supérieur ;
-formation professionnelle ;
-santé ;
-promotion du rôle de la femme dans l'intégration
régionale ;
-arts, culture et nouvelles technologies.
II.2.5 -Le Département de
l'aménagement du territoire, des infrastructures, des transports et des
télécommunications
Le Commissaire assure l'élaboration, la coordination et le
suivi de politiques sectorielles communes de l'Union, dans les domaines
ci-après :
- aménagement du territoire communautaire ;
- désenclavement des Etats membres ;
-lutte contre les disparités régionales
;
- infrastructures ;
-transports ;
- télécommunications
II.2.6 -Le Département du
développement rural et de l'environnement
Le Commissaire chargé du Département du
Développement Rural et de l'Environnement assure l'élaboration,
la coordination et le suivi de politiques sectorielles communes de l'Union,
dans les domaines ci-après :
-agriculture et élevage ;
-pêche et sylviculture ;
- autosuffisance et sécurité alimentaires
;
-maîtrise de l'eau ;
-reboisement ;
-lutte contre la sécheresse ;
-lutte contre la désertification et l'érosion
côtière ;
-protection des ressources naturelles en biodiversité
;
-amélioration de l'environnement en milieux rural et
urbain.
II.2.7 -Le Département de l'énergie,
des mines, de l'industrie, de l'artisanat et du tourisme
Le Commissaire chargé du Département de l'Energie,
des Mines, de l'Industrie, de l'Artisanat et du Tourisme assure
l'élaboration, la coordination et le suivi de politiques sectorielles
communes de l'Union, dans les domaines ci-après :
-promotion de l'interconnexion des réseaux
électriques ;
-promotion des énergies nouvelles et renouvelables ;
-élaboration et suivi de la mise en oeuvre d'une
politique industrielle communautaire, d'une politique minière
communautaire ;
-définition des règles relatives à la
propriété industrielle et à la normalisation ;
-élaboration d'un code communautaire des mines ;
-sécurité et optimisation des approvisionnements en
hydrocarbures ;
-promotion de l'artisanat ;
-promotion du tourisme ;
-promotion du secteur privé et de la
compétitivité.
Il est, en outre, chargé, en relation avec le
Président de la Commission, de la coordination et du suivi des
activités de la Chambre Consulaire Régionale.
III -LES CHANTIERS DE L'UNION
Dès sa création, l'Union a bâti son projet
intégrateur autour de grands axes, qui constituent des chantiers en
perpétuelle construction.
Comme son nom l'indique, l'UEMOA a choisi la forme
d'intégration, la plus poussée. En effet, l'Union
économique crée un espace économique régional
vraiment unifié où non seulement les biens mais aussi les
personnes et le capital peuvent circuler librement. Elle requiert à ce
titre l'harmonisation de nombreuses réglementations et une
coopération dans le domaine de la politique macro économique.
L'intégration se réalise principalement à
travers quatre chantiers : la coordination des politiques
macroéconomiques nationales, la mise en place d'un marché commun(
union douanière où prévalent la libre circulation des
personnes des services, des capitaux et le droit d'établissement),
l'harmonisation et l'assainissement des réglementations
économiques, la mise en oeuvre des politiques sectorielles.
III.1 -Convergences des performances et
des politiques économiques des Etats
L'Union a fixé des critères de premier et second
rang à respecter par ses membres pour une meilleure convergence des
performances et des politiques économiques.
L'institution de la surveillance multilatérale permet aux
Etats membres d'exercer leur droit de regard mutuel sur leurs politiques
économiques en vue de faire face, à temps, aux graves
déséquilibres macro-économiques éventuels
préjudiciables à la stabilité monétaire.
Les critères de premier rang sont :
-le ratio solde budgétaire de base rapporté au PIB
nominal
-le taux d'inflation annuel moyen qui ne doit pas
dépasser 3%
-le ratio de l'encours de la dette intérieure et
extérieure rapporté au PIB (moins de 80%)
-le sous-critère de non-accumulation des
arriérés de paiement intérieurs sur la gestion de la
période courante
Les critères de second rang
sont :
-le ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales pour
une norme communautaire de 35,0% maximum
-le ratio des investissements publics financés sur
ressources internes rapportés aux recettes fiscales (norme communautaire
de 20% minimum )
-le ratio du solde extérieur courant hors dons
rapporté au PIB pour une norme communautaire d'un déficit ne
devant pas dépasser 5%.
-le taux de pression fiscale pour une norme communautaire de 17%
minimum
III.2 -Coordination des politiques
sectorielles nationales
Cette coordination passe par la mise en oeuvre d'actions communes
et éventuellement de politiques communes dans les principaux domaines de
l'activité économique.
Ainsi, les préoccupations ont vite tourné autour
des programmes énergétique communautaire, la politique
industrielle commune, de la politique agricole de l'Union, la politique
communautaire d'amélioration de l'environnement.
III.4 -l'harmonisation des
législations des Etats membres
Dans la mesure nécessaire au bon fonctionnement du
marché commun, les orientations de la Conférence des Chefs d'Etat
et de Gouvernement dans le domaine de l'harmonisation des législations
visent à lever les entraves liées à l'inadaptation du
cadre juridique et fiscal de l'activité économique et à
compléter la politique monétaire des Etats par la création
d'un marché financier régional intégré.
L'Union douanière de l'UEMOA est
caractérisée par :
-la libre circulation des produits originaires
agréés à l'intérieur de l'Union ;
- la mise en place d'un Tarif Extérieur Commun comprenant
une nomenclature tarifaire et statistique, une catégorisation des
produits, une structure tarifaire.
- la libre circulation des produits originaires
agréés
IV -LES REALISATIONS DE L'UNION DEPUIS
1994
IV.1 -L'harmonisation des législations
Au titre de l'harmonisation des législations ,après
l'adoption par le Conseil des Ministres, en 1997 et 1998, des Directives
portant harmonisation du cadre juridique, comptable et statistique des finances
publiques, puis en 2000 d'un Code de transparence dans la gestion des finances
publiques dans l'UEMOA, ainsi que d'une Décision portant adoption du
document de conception du projet de réforme des marchés publics,
la Commission s'est engagée dans la mise en oeuvre d'actions
susceptibles de faciliter la mise en application des textes adoptés et
la poursuite des chantiers.
La réforme des marchés publics est entrée
dans sa phase opérationnelle en 2003, avec le recrutement d'un
spécialiste en passation des marchés publics, en qualité
d'Assistant
technique auprès de la Commission dans le cadre de la
première phase du Programme de
Réforme des Marchés Publics (PRMP), l'organisation
de réunions périodiques de concertation avec la Banque Mondiale
et la BAD.
La mise en oeuvre du programme d'harmonisation des
fiscalités indirectes intérieures s'est
poursuivie jusqu'en 2003, avec la finalisation de l'étude
sur les modalités de contrôle et de gestion des exemptions
fiscales.
La Commission a pu réaliser un certain nombre d'actions
aussi bien dans le cadre de la
consolidation de l'Union douanière, entrée en
vigueur le 1er janvier 2000, que dans la mise en
oeuvre de la politique commerciale commune.
L'augmentation très sensible des demandes de compensation
a permis de constater une nette
évolution à la hausse du nombre de produits
échangés, ainsi que de leurs quantités et valeurs.
Ainsi, à prix égal, les opérateurs
économiques s'approvisionnent de plus en plus sur le marché
de l'Union.
Les mesures d'accompagnement de l'Union douanière
concernent la compensation des moins-values de recettes douanières et
l'harmonisation des instruments douaniers.
Pour la période allant de 1998 au 31 décembre 2003,
le montant cumulé compensation des moins-values de recettes
douanières s'élevaient à 85,3 milliards de F CFA.
L'harmonisation des instruments douaniers a été
rendu effective avec la mise en application, depuis le 1er janvier 2003, la
nouvelle version du Système Harmonisé adoptée par le
Conseil de l'Organisation Mondiale des Douanes (OMD) en juin 1999.
Au niveau des études et statistiques, l'Union s'est
dotée d'instruments novateurs.
- La note sur l'Indice Harmonisé des Prix à la
Consommation (IHPC)
Les notes mensuelles sur l'Indice Harmonisé des Prix
à la Consommation (IHPC) ont été
régulièrement élaborées et
diffusées électroniquement dans les Etats membres. Elles sont
également publiées sur le site de l'UEMOA.
- L'annuaire statistique de l'UEMOA
Depuis l'élaboration de la première édition
de l'annuaire statistique de l'UEMOA en 2001, deux autres éditions ont
été réalisées, sur la base des additifs et
corrections introduits par les Etats membres.
- Le bulletin de conjoncture
Trois bulletins trimestriels de conjoncture ont été
élaborés. Leur diffusion a été limitée
à la
Commission.
Dans le cadre des activités du projet PARSTAT relatif
à l'élaboration d'un Indice de la
Production industrielle (IPI), d'une note de conjoncture et d'une
base de données sur la
compétitivité, des méthodologies
harmonisées de calcul de l'IPI et de l'Enquête Nationale de
l'Opinion sur la Conjoncture (ENHOC) ont été
produites et validées en 2002 et 2003.
Sur la base de ces méthodologies, une liste d'indicateurs
conjoncturels pour la production du tableau de bord et de la note de
conjoncture régionale a été établie.
Le Règlement n°11/2002/CM/UEMOA du 19 septembre
2002 portant adoption des modalités
de calcul du Produit Intérieur Brut (PIB) dans les Etats
membres de l'UEMOA est entré en
vigueur le 1er janvier 2003. Depuis cette date, les pays
élaborent leurs PIB selon cette méthodologie de calcul.
Ainsi au chapitre de l'harmonisation et de l'assainissement
des réglementations économiques notamment le programme
d'harmonisation des fiscalités directes intérieure, de nombreux
acquis sont à relever dont l'instauration et l'harmonisation de la taxe
sur la valeur ajoutée (TVA). Outre les reformes relatives à la
rationalisation de la fiscalité par la généralisation de
la TVA dans les différents pays membres de l'UEMOA, deux projets de
directives ont été élaborés en 2001. Il s'agit du
projet de directive relative à la taxation des produits
pétroliers au sein de l'UEMOA et du projet de directive portant
régime harmonisé de l'acompte sur impôts assis sur les
bénéfices.
En prélude à l'union douanière, un
régime préférentiel transitoire est appliqué depuis
juillet 97. Il a marqué un progrès important dans la relance de
l'économie des Etats à travers le développement des
échanges intracommunautaires par « l'effet conjugué
d'un désarmement tarifaire interne et du blocage de tout
réarmement de la fiscalité de porte ».
« Outre les produits du cru et de l'artisanat traditionnel qui
circulent en toute franchise des droits et taxes, 2196 produits agrées
fabriqués par 509 entreprises des pays membres circulent sur le
territoire de la communauté sous le régime de la taxe
préférentielle communautaire (TPC) avec une réduction de
5% » indique le rapport 2003 de la commission des politiques
commerciales et douanières.
Bien plus, comme initialement convenu, le tarif extérieur
commun (TEC) est entré en vigueur suite à la mise en place en
1998 de l'union douanière.
Parmi les autres acquis de l'harmonisation des
législations, on peut citer :
-la mise en oeuvre, depuis le 1er janvier 1998, du Système
Comptable Ouest Africain
(SYSCOA) ;
-l'adoption d'un règlement instituant un Conseil Comptable
Ouest Africain et un Conseil Permanent de la profession comptable ;
-l'adoption d'une directive portant régime juridique des
Centres de Gestion Agréés ;
-l'adoption d'une directive portant Nomenclature
Budgétaire et Plan comptable de l'Etat ;
-l'adoption d'une directive portant harmonisation des droits
d'accises ;
-l'adoption d'un règlement relatif aux relations
financières extérieures des Etats membres de l'UEMOA, pour
faciliter la libre circulation des capitaux ;
-l'adoption d'un Code de transparence dans la gestion des
finances publiques au
sein de l'UEMOA ;
-l'adoption de mesures relatives à la lutte contre le
blanchissement des capitaux et le financement du terrorisme ;
-l'adoption d'une Directive sur l'harmonisation des taxations des
produits pétroliers ;
-la création du Conseil Régional de
l'épargne Publique et des Marchés Financiers et la Bourse
Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) à Abidjan.
IV.2 Surveillance multilatérale des
politiques économiques
Les efforts de surveillance multilatérale des politiques
macroéconomiques ont permis la
création des Comités Nationaux de Politique
Economique (CNPE), connectés à la Commission et à la
BCEAO par le réseau Internet : chaque CNPE produit désormais un
rapport national sur l'évolution de la situation économique et
financière de l'Etat et sur les politiques économiques mises en
oeuvre.
Le renforcement institutionnel des Instituts Nationaux de
Statistique, l'adoption d'un Indice Harmonisé des Prix à la
Consommation (IHPC), la publication de l'indice régional des prix
à la consommation, sous forme de notes mensuelles et semestrielles,
l'élaboration et publication de rapports semestriels d'exécution
de la surveillance multilatérale (huit rapports ont été
élaborés depuis juillet 1997), l'adoption d'un Pacte de
convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité au sein
de l'UEMOA, l'adoption et évaluation de programmes pluriannuels de
convergence des Etats membres et des modalités de calcul du produit
Intérieur brut (PIB) constituent également des avancées
notables.
IV.3 Réalisation du marché
commun
La mise en place de ce tarif extérieur commun
matérialise le départ de la politique extérieure commune.
Le TEC constitue avec la TPC les composantes essentielles de l'union
douanière. Entré en vigueur depuis le 1er janvier 2000 le TEC est
la somme de trois droits permanents : le droit de douane, la redevance
statistique au taux unique de 1% sans exonération, le
prélèvement communautaire de solidarité au taux unique de
1%. « Il poursuit trois objectifs principaux à savoir la
volonté d'ouverture de l'espace UEMOA vers l'extérieur, la
protection de la production communautaire, la lutte contre le
détournement de trafic » précisent les experts de
l'UEMOA.
La mise en application dès le 1er juillet 1996, du
régime tarifaire préférentiel a permis la levée
immédiate de toutes les barrières non tarifaires entravant les
échanges entre les Etats ; autorisant du coup, la libre
circulation, en toute franchise de tous droits et taxes d'entrée,
des produits du cru et de l'artisanat, avec une réduction
de 30 %, des droits et taxes d'entrée pour les produits industriels
originaires agréés.
Ce régime tarifaire offrait une réduction de 5 %,
des droits et taxes d'entrée pour les produits industriels originaires
non agréés, un abattement de 60 % pour les produits industriels
originaires agréés.
A partir du 1er janvier 1999,un abattement de 80 % des droits
d'entrée, pour les produits industriels originaires non
agréés et un désarmement tarifaire intégral de 100
% pour les produits industriels originaires agréés.
La mise en oeuvre du Tarif Extérieur Commun va
progressivement entraîner l'abaissement du taux du droit de douane
à 30 %, maximum hors redevance statistique, du 1er juillet au 31
décembre 1998 ; à 25 %, maximum hors redevance statistique, du
1er janvier au 31 décembre 1999.
Depuis le 1er janvier 2000, le taux de droit de douane de 20 %,
maximum, auquel s'ajoutent la Redevance Statistique (1 %) et le
Prélèvement Communautaire de Solidarité (1 %) ;
Le Traité a prévu la compensation temporaire et
automatique, par étapes jusqu'au 31 décembre 2005, des
moins-values de recettes douanières subies par les Etats du fait de
l'application du régime tarifaire préférentiel.
Entre 1998 et 2003, des nomenclatures tarifaires ont
été harmonisées ; des modèles unifiés de
déclarations ont été mis en circulation, après
l'adoption d'une législation communautaire de la concurrence et du Livre
I du code des douanes de l'UEMOA.
IV-4 : Mise en oeuvre des politiques
sectorielles
Les politiques sectorielles prévues par le
Traité traduisent la volonté des Autorités de
l'Union d'assurer les conditions d'un développement
équilibré et durable des Etats
membres. Les politiques communautaires adoptées concernent
spécifiquement les
domaines de l'industrie, des mines, de l'artisanat, des
transports, de l'agriculture, de
l'énergie et de l'aménagement du territoire
communautaire. Leur mise en oeuvre
s'effectue progressivement en concertation avec les Etats
membres.
Du fait de l'étendue du champ que couvre l'ensemble des
projets et programmes
communautaires élaborés à partir de ces
politiques communes, seuls les programmes
intégrateurs et dont la faisabilité est
avérée sont retenus au Programme Economique
Régional pour financement.
-La politique minière commune
La politique minière commune suivant l'Acte additionnel
N° 01/2000 de décembre 2000
fixe les objectifs généraux de la politique
industrielle minière, aux termes duquel la politique industrielle et
minière visera :
-l'émergence d'entreprises performantes, y compris
communautaires, aptes à satisfaire à des conditions
compétitives la demande intérieure, à affronter la
concurrence internationale et à favoriser le progrès social
; -la valorisation des ressources agricoles, pastorales, halieutiques et
minières des Etats de l'Union ; -l'intensification des courants
d'échanges intersectoriels ; -l'harmonisation des cadres
réglementaires des activités industrielles et minières,
notamment l'élaboration d'un code communautaire des investissements
; -le développement économique et social
équilibré des différentes régions de l'Union.
-la diversification de la production minière, la
transformation sur place des substances minérales
Pour atteindre ses objectifs, la Politique Minière Commune
s'articule autour des programmes suivants :
-l'harmonisation des cadres réglementaires ; -la
promotion du secteur minier; -la mise en place d'un système
sous-régional d'informations géominières ; -le
renforcement des capacités des structures institutionnelles et de
recherche scientifique ; -le développement des échanges
intra-africains de produits miniers; -la préservation de
l'environnement ; -l'incitation à la recherche et à
l'exploitation des hydrocarbures.
-l'accélération de la mise en valeur des substances
minérales, la création et le renforcement des industries locales
de transformation ;
-l'émergence d'entreprises privées locales
performantes et compétitives ; -l'accès au financement pour
accélérer le développement minier dans l'Union
; L'élaboration du Code Minier Communautaire et la création
d'un Système d'Informations Géominières (SIG-UEMOA) sont
présentement à l'ordre du jour.
Ce dispositif permettra de créer un observatoire minier
pour les Etats membres de l'UEMOA.
-La politique agricole de l'Union(PAU)
Adopté en décembre 2001,la politique agricole de
l'Union part du constat de la place stratégique du secteur agricole dans
l'économie des Etat membres de l'Union et du rôle fondamental qui
lui est assigné de nourrir les populations et réduire la
pauvreté en
milieu rural.
La nécessité de promouvoir au sein des Etats
membres une agriculture durable plus
productive et plus compétitive, permettant
d'améliorer la sécurité alimentaire des populations, par
un degré adéquat d'autosuffisance, et d'élever le niveau
de vie des agriculteurs et leurs revenus ; de reconquérir le
marché intérieur et d'insérer les grandes filières
de production dans le marché mondial, en améliorant leur
compétitivité face à la concurrence des pays tiers,
afin de réduire la pauvreté et la dépendance
alimentaire dans l'Union et dans ses Etats membres a motivé l'adoption
de la PAU.
La Politique Agricole de l'Union couvre l'ensemble des
activités de l'agriculture, de la foresterie, de l'élevage et de
la pêche. Elle s'applique à tous les produits agricoles,
définis au sens large comme étant l'ensemble des produits issus
directement de ces activités et de ceux résultant d'une
transformation indispensable à une première utilisation
La Politique Agricole de l'Union a pour objectifs de contribuer,
de manière durable, à la satisfaction des besoins alimentaires de
la population, au développement économique et social des Etats
membres et à la réduction de la pauvreté, en permettant
:
- de réaliser la sécurité alimentaire, en
réduisant la dépendance alimentaire de l'Union et en
améliorant le fonctionnement des marchés des produits agricoles
;
- d'améliorer les conditions de vie des producteurs
agricoles, en développant l'économie rurale et en revalorisant
leur revenu et leur statut social.
Le Programme Spécial Régional pour la
Sécurité Alimentaire (PSRSA) dans
les Etats membres de l'UEMOA (PSRSA) financé à
hauteur de 84 millions de dollars US, soit près de 60 milliards de F CFA
s'est concrétisé par les activités suivantes la
réalisation de quatre études sur les mesures fiscales,
tarifaires et non-tarifaires,
régissant la production et la commercialisation des
produits agricoles, les législations phytosanitaires, les
législations zoo-sanitaires et l'évaluation du cadre juridique et
institutionnel de la sécurité sanitaire des aliments et du
contrôle alimentaire.
La situation dégradée du marché du coton a
entraîné une forte mobilisation de certains Etats producteurs de
coton de la région, qui a conduit la Commission de l'UEMOA à
organiser en juin 2003, à Ouagadougou, une réunion
ministérielle de concertation régionale sur les
difficultés de la filière coton dans la zone UEMOA.
Le Bénin, le Burkina, le Mali, et à un
degré moindre la Côte d'Ivoire et le Sénégal sont
parmi les plus grands producteurs africains de coton.
La question du coton devra se matérialiser avant 2005 par
la création d'un Fonds de sauvetage du coton par l'Union avec le
soutien a BOAD.
-Le Programme Energétique Communautaire
(PEC)
La Commission de l'UEMOA a mené, pendant l'année
1996, des investigations auprès des principaux acteurs du secteur de
l'Energie dans les sept Etats membres de l'Union afin d'élaborer
l'esquisse d'un Programme Energétique Communautaire.
Le premier Conseil des Ministres, chargés de l'Energie des
pays membres de l'UEMOA, s'est réuni en avril 1997 à Bamako
(Mali) a adopté un Programme Energétique Communautaire (PEC)
s'articulant autour des axes suivants :
-l'harmonisation des cadres législatifs et
réglementaires régissant le secteur de l'énergie en vue
d'atteindre les objectifs de l'Union, notamment en matière de
compétitivité et d'unification des espaces nationaux ; -la
mise en place d'un système de planification énergétique
intégrée, outil indispensable pour la définition d'une
politique énergétique commune ; -l'accélération
de l'interconnexion des réseaux électriques qui est un enjeu
à la fois économique et politique ; -la promotion des
Energies Nouvelles et Renouvelables qui doivent être un levier de notre
développement économique et social; -l'utilisation
rationnelle de l'énergie ; -la rationalisation de la consommation de
l'énergie tirée de la biomasse ; -la mise en place d'un
système communautaire d'approvisionnement de produits pétroliers
liquides et gazeux ; -le changement dans les modes de production et de
consommation d'énergie et l'introduction de mesures correctives dans les
stratégies pour la préservation de l'environnement et un
développement durable ;
-l'amélioration de la gestion des entreprises du secteur
ainsi que les systèmes organisationnels pour favoriser l'accès
aux marchés financiers.
Chaque Etat a désigné le Correspondant National du
PEC qui est le point focal du Comité ad hoc piloté par le pays,
ainsi que les experts de leur ressort pour les différents
comités.
Ainsi, les esquisses de termes de référence pour
l'ensemble des actions à court terme ont été
élaborées.
Réagissant face à la crise
énergétique qui a marqué le sous-secteur de
l'électricité dans la plupart des Etats membres, la Commission a
organisé en 1998,une mission circulaire de concertation avec les
responsables du secteur dans les Etats en vue de la tenue d'une réunion
extraordinaire des Ministres chargés de l'Energie.
En 2002, l'Union a adopté des Termes de
Référence pour:
-l'étude d'approvisionnement en hydrocarbures des pays
membres de l'UEMOA ; -l'étude des possibilités de
développement de l'électrification rurale dans les pays membres
de l'UEMOA ; -l'étude de la stratégie communautaire de
promotion des Energies Nouvelles et Renouvelables -l'étude de la relance
du Centre Régional d'Energie Solaire de Bamako ; -la mise en place
d'un système de planifications énergétique
intégrée; -l'étude de la stratégie
communautaire des énergies domestiques.
-Politique Industrielle Commune (PIC)
Un document intitulé "projet d'orientation en vue de la
définition d'une Politique Industrielle Commune au sein de l'UEMOA " a
été préparé.
Sur la base de ce document, le processus de définition de
la Politique Industrielle Commune (PIC) a été lancé. La
première étape déjà exécutée a
été l'organisation d'un atelier sous-régional. Cet atelier
a permis de définir les priorités stratégiques de l'Union
en matière de Politique Industrielle Commune.
Les axes directeurs de cette politique ont été
ainsi arrêtés :
-la vision commune de l'avenir industriel de la
sous-région est fondée sur l'espoir qu'à long terme, les
pays de l'Union seront capables de devenir ensemble des " acteurs significatifs
de la mondialisation " à travers un développement industriel
durable ;
-la concurrence : en matière de
"concurrence", il s'agit d'exploiter pleinement l'impulsion donnée par
l'établissement d'un marché commun régional pour
créer un climat favorable au libre jeu d'une concurrence loyale ;
-la solidarité : l'UEMOA comprend huit pays dont le
développement industriel est inégal. Il convient donc que soient
mis en place des instruments d'actions spéciales en faveur des pays les
plus défavorisés. Ces instruments pouvaient être notamment
des programmes d'infrastructures. Aussi "la politique de solidarité"
doit-elle s'appuyer sur une politique d'aménagement du territoire ;
-la coopération : elle est basée sur le fait
que les Etats et les entreprises doivent coopérer à la mise en
place d'institutions efficaces et de mécanismes modernes d'information
permettant de rassembler et de diffuser les données économiques,
technologiques et commerciales dont nos opérateurs ont besoin pour
saisir de nouvelles opportunités, améliorer leurs produits et
renforcer leur compétitivité. Elle doit stimuler des partenariats
entre opérateurs économiques et faciliter des accords
commerciaux et financiers avec d'autres entreprises africaines, avec les
multinationales opérant en Afrique et avec des investisseurs
étrangers. Elle doit aussi contribuer à améliorer l'image
internationale des pays de l'UEMOA.
- Le volet promotion de la qualité
Afin de faciliter l'intégration régionale de
l'UEMOA et de contribuer à l'intégration de la
sous-région dans l'économie mondiale en pleine
mutation, il est indispensable de susciter
auprès des acteurs économiques un engouement
profond pour la qualité de leurs services et
produits, voie obligatoire pour un accès réussi des
économies africaines aux marchés
internationaux de plus en plus concurrentiels et exigeants.
Cette ambition impose de vastes programmes de sensibilisation aux
concepts modernes de la
gestion et du contrôle de la qualité à
l'endroit des acteurs économiques, ainsi qu'un
renforcement des infrastructures nationales et régionales
d'appui à la qualité.
Les activités conduites en matière de promotion de
la qualité ont porté sur le renforcement des
structures nationales d'appui et la formation de
compétences en programme qualité
(consultants, auditeurs, responsables en entreprises, acteurs des
mouvements et associations
de consommateurs ...).
Les formations ont pour but de mettre un pool d'expertise en
qualité à la disposition :
- des entreprises afin de les accompagner et de les assister dans
leur démarche de certification
ISO 9000 ;
- des organismes certificateurs afin qu'ils disposent de
compétences nationales capables de
mener à la certification les entreprises selon le
référentiel ISO 9000 relatif aux systèmes
d'assurance qualité.
L'objectif majeur du Programme dans le volet Accréditation
est la création du Secrétariat
Régional d'Accréditation (SRA). La Commission, avec
l'appui technique de l'ONUDI, oeuvre pour la mise en place progressive du SRA.
A cet effet, des contacts ont été
établis avec des organismes internationaux
d'accréditation (ILAC « International Laboratory
Accreditation Corporation » et IAF « International
Accreditation Forum ») à l'occasion des
Assemblées Générales annuelles tenues en
septembre 2002 à Berlin en Allemagne et
septembre 2003 à Bratislava en Slovaquie.
Un Accord a été conclu entre l'UEMOA et le
Comité Français d'Accréditation (COFRAC) et
conduira à la délivrance d'accréditations
conjointes SRA/COFRAC, qui permettrait une
reconnaissance immédiate des accréditations SRA au
niveau mondial. La signature de
l'Accord est intervenue en novembre 2003 au siège des
Organes à Ouagadougou.
De manière spécifique, le sous-programme relatif
à « la promotion des exportations » est en
partie prise en charge par le "programme de mise en place d'un
système d'accréditation, de
normalisation et de promotion de la Qualité ».
-Artisanat
La Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de
l'UEMOA a adopté le 19 décembre
2001, l'Acte Additionnel instituant l'artisanat parmi les
politiques sectorielles de l'Union. Une
Recommandation relative à la mise en oeuvre du Programme
Communautaire en matière
d'Artisanat (PCA) a également été prise par
le Conseil des Ministres statutaire. Les activités consacrées
à la mise en oeuvre du PCA, concernent notamment :
-le développement de mécanismes de financement
appropriés ;
-la promotion commerciale des produits de l'artisanat ;
- la mise en place d'un système d'informations
sous-régional sur l'artisanat ;
-l'harmonisation des cadres réglementaires des
activités de l'artisanat.
En outre, un accord d'association entre l'UEMOA et la
République de Guinée dans le
domaine de l'artisanat a été finalisé en
2003.
D'autres accords de coopération sont en cours de
négociation avec notamment l'UNESCO, l'Agence Intergouvernementale de la
Francophonie (AIF) et le Centre du Commerce International (CCI).
La Commission de l'UEMOA a
sollicité le concours du Centre de Commerce International
(CCI) pour la réalisation d'une étude sur le
développement et la promotion des exportations
des produits de l'artisanat.
Des requêtes de financement ont été
introduites auprès de la Commission de l'Union
Européenne et de l'Agence Intergouvernementale de la
Francophonie (AIF) pour
l'organisation d'un atelier de validation de cette
étude.
La Commission de l'UEMOA a accordé une subvention à
l'organisation du Salon
International de l'Artisanat pour la Femme (SAFEM) du Niger, sous
forme de « prix UEMOA » à attribuer à des femmes
artisanes ressortissantes des Etats membres de l'Union.
La Commission de l'UEMOA collabore avec le Bureau International
du Travail (BIT) pour la
mise en place d'un système d'informations
sous-régional sur l'artisanat. Des actions sont en
cours dans les Etats membres, notamment en ce qui concerne
l'achat d'équipements
informatiques, la constitution de banques de données et la
mise en place de comités chargés
de l'animation du réseau au niveau national. C'est dans ce
cadre que le BIT a doté le Burkina
Faso, le Mali, le Niger et le Sénégal de
matériel informatique. Une requête a été
introduite
auprès de la Commission Européenne pour le
financement d'une étude sur l'évaluation du
système d'informations sous- régional sur
l'artisanat.
L'harmonisation des cadres réglementaires des
activités de l'artisanat sera finalisé avec la création
en 2005 du Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP) financé par le
Ministère Français des Affaires Etrangères.
-Le transport
Le Programme routier 1 (PR-1) concerne les actions relatives aux
travaux de réhabilitation à
mener sur le corridor Bamako-Ouagadougou-Accra et les actions et
mesures de facilitation du
transport et du transit routiers sur les corridors
Bamako-Ouagadougou-Accra et Niamey-
Ouagadougou-Accra.
Ce programme couvre 1 050 km de routes dont 900 km sont
concernés par le financement
FAD, déjà acquis. Il permettra la construction de
deux postes de contrôle juxtaposés aux frontières entre le
Mali et le Burkina Faso (axe Kolo-Hèremankono) et entre le Ghana et le
Burkina Faso (axe Paga-Pô). Il sera financé par le FAD à
travers ses ressources pour les opérations à caractère
multinational et d'autres bailleurs de fonds, notamment la BOAD, l'Union
européenne, l'IDA, la Danish Development Agency (DANIDA) et les trois
pays concernés (Burkina, Ghana et Mali).
Le coût estimatif HT de l'ensemble du programme PR-1
s'élève à 150 milliards de F CFA.
Dans le domaine du transports aérien, le processus de
création d'un Fonds de
développement du Transport Aérien (FTA) est en
cours de préparation avancée ; les textes y
relatifs seront présentés pour validation aux
experts et au Conseil des Ministres sectoriels
chargés des Transports et au Conseil statutaire d'ici fin
2005.
-Arts, culture et nouvelles technologies
Par décision No 0180/2003/P.COM/UEMOA du 28 février
2003, portant création et
organisation des services de la Commission de l'UEMOA, il a
été créé au sein du
Département du Développement Social, une Direction
des Arts, de la Culture et des Nouvelles
Technologies. La Commission matérialise ainsi sa
volonté de prendre en compte la dimension
culturelle du développement régional et garde
à l'esprit les enjeux économiques liés à la
promotion de ces trois domaines de politiques sectorielles. La
nouvelle direction est en train
de se mettre en place progressivement avec le recrutement d'un
Cadre Supérieur chargé des
Affaires Culturelles en 2003.
D'autres textes adoptés ont donné un coup
d'accélérateur aux politiques sectorielles. On peut
citer :
-l'adoption d'un programme commun des infrastructures et des
transports routiers
de l'UEMOA, qui a permis de mobiliser 484 milliards de F CFA
supplémentaires pour le financement du programme prioritaire 2002-2007
;
-l'adoption d'un plan d'actions communautaire sur la promotion
des médicaments essentiels génériques et des
médicaments traditionnels améliorés, la fabrication
locale de médicaments essentiels et le contrôle de la
qualité, pour améliorer l'accessibilité des populations
de l'Union à des soins de qualité ;
-l'adoption d'un plan d'actions pour la mise en place d'un
système sous régional
d'information sur l'emploi et la formation ;
-le lancement d'un programme de soutien à la formation et
à la recherche avec 64
bénéficiaires des huit Etats membres pour une
année académique et ce , depuis 2001.
IV.5 Financement du développement
La création du Fonds d'Aide à l'Intégration
Régionale des Etats membres (FAIR), dans le cadre de la mise en place
de fonds structurels prévus par le Traité.
Ce Fonds est destiné au financement de
l'aménagement équilibré du territoire communautaire, en
contribuant à la réduction des disparités
régionales.
Un programme d'interventions couvrant les huit Etats membres et
des allocations
de ressources d'un montant total de 118 milliards de francs CFA,
pour la période 2002-2006, ont été adoptés.
Le Traité de l'UEMOA, en son article 58, a institué
un système transitoire de compensation
des moins-values de recettes douanières subies par
certains Etats membres, du fait de la mise
en place de l'Union douanière. En application des
dispositions dudit article, un Prélèvement
Communautaire de Solidarité (PCS)a été mis
en place par l'article 16 de l'Acte Additionnel n°04/96 du 10 mai 1996
instituant un régime tarifaire préférentiel transitoire
des échanges au
sein de l'UEMOA et son mode de financement.
Dans le souci d'assurer un financement pérenne du
processus d'intégration, principalement
par des ressources propres et tenant compte à la fois des
ressources disponibles et de celles
nécessaires à l'exécution
sécurisée du Programme d'activités de l'Union, la
Conférence des
Chefs d'Etat et de Gouvernement, par Acte Additionnel n°
07/99 du 08 décembre 1999, a
relevé, pour compter du 1er janvier 2000, de 0,50 à
1 % le taux du PCS, la seule ressource
propre de l'Union mise en oeuvre, depuis juillet 1996.
Au 31 décembre 2003, le montant du PCS reversé
à l'Union par les Etats membres s'élève à
140 milliards de F CFA.
Les produits du PCS reversés par les Etats membres de
l'UEMOA ont été utilisés comme
suit :
- Dotation du Fonds de Compensation des Moins-Values de Recettes
Douanières pour 85,3 milliards de F CFA, soit 60,93%. Le montant
reçu par pays se présente comme suit : Bénin 9,4
milliards F CFA, Burkina Faso 15,8 milliards de FCFA, Côte d'Ivoire
6,1 milliards de F CFA , Guinée - Bissau 1,31 milliard de F CFA,
Mali 21,6 milliards de F CFA , Niger 24,3 milliards de F CFA,
Sénégal 9,5 milliards F CFA et Togo 3,8 milliards F CFA.
- Dotation du Fonds d'Aide à l'Intégration
Régionale (FAIR) pour 9,9 milliards de F CFA.
- Dotation du Fonds de Réserve pour 200 millions de F
CFA.
- Financement des Budgets des Organes de l'Union, au titre des
années 1998 à 2003, pour
35,1milliards de CFA.
- Prêt à l'Etat nigérien pour 8,1 milliards
de F CFA.
- Dotation partielle pour un montant de 1,2 milliard de F CFA du
Fonds Fiduciaire qui a été créé avec la FAO pour la
mise en oeuvre du Programme Régional Spécial de
Sécurité Alimentaire (PRSSA).
IV.6 -La communication
L'adoption d'une politique et d'un programme quinquennal de
communication (1999-2004) a donné une visibilité aux actions et
à l'idéal de l'Union.
L'organisation, depuis 1997, de sept ateliers et
séminaires d'information et de sensibilisation sur les chantiers de
l'UEMOA, auxquels ont pris part plus de deux cent cinquante journalistes et
experts en communication des huit Etats membres a permis aux populations de
s'imprégner des différents chantiers.
En matière de sensibilisation et d'information des
populations sur les activités et les réformes
de l'Union, la poursuite de la production et de la diffusion des
deux supports de
communication mis en place en 2002 a été une
priorité de la Commission.
Ainsi, le supplément trimestriel « La Marche de
l'UEMOA » est désormais devenu un support de
référence sur l'Union. Le magazine de télévision
« Espace UEMOA » est diffusé non seulement par les
chaînes nationales de télévision des Etats membres, mais
encore par
satellite, sur la chaîne internationale RFO-SAT qui couvre
les pays de l'Océan Indien et du
Pacifique et sur TELE AFRICA du Gabon, qui couvre l'Afrique
Centrale et de l'Est, ainsi que
sur le réseau câblé TPS, en Europe.
D'une périodicité mensuelle au départ, le
magazine « Espace UEMOA » est, depuis le mois
de septembre 2003, devenu bimensuel. La diffusion des
informations sur l'Union et les réformes du processus
d'intégration a été poursuivie, non seulement sur les
supports traditionnels (Bulletin Officiel, dépliants, brochures et
plaquettes) ou à travers l'appui à la réalisation
d'éditions spéciales sur l'UEMOA dans la presse internationale et
dans les médias des Etats membres, mais encore à travers la
fabrication de cahiers destinés aux établissements scolaires de
l'espace UEMOA. Cette action en milieux scolaires est appuyée par une
campagne d'information et de sensibilisation que la Commission a initiée
avec le concours des sections nationales du Réseau des Journalistes
Economiques de l'UEMOA (RJE-UEMOA).
La création des sites Internet et
WWW.UEMAO.INT et
WWW.IZF.NET ainsi que du Réseau des
Journalistes Correspondants de l'UEMOA (REJOC-UEMOA) sont aussi des actions de
communication qui ont grandement servi l'Union.
S'agissant de la communication par le réseau Internet,
l'année 2003 a été marquée par la
création de l'Association Investir en Zone Franc,
appelée à prendre la relève du Comité de
pilotage qui avait en charge l'administration et la gestion des
activités du site Internet
www.izf.net. Cette mutation est devenue nécessaire en
raison de l'envergure du site.
En effet, avec, en moyenne, un million deux cent mille pages lues
par mois, le site izf.net est
aujourd'hui le premier site francophone d'Afrique, le quinze
millième site mondial sur
environ un million de sites recensés. Le site se
développe désormais autour de deux volets :
- un « Espace Général », regroupant des
informations institutionnelles, politiques et d'ordre
macroéconomique sur l'UEMOA, la CEMAC et les Etats
membres;
- un « Espace Entreprise », avec des informations sur
les entreprises et le secteur privé,
permettant de favoriser le dialogue et les échanges entre
les opérateurs économiques du Sud
d'une part, entre eux et leurs homologues du Nord d'autre part,
en vue de promouvoir les
investissements dans l'Union.
IV.7 -Fonctionnement institutionnel
Au plan institutionnel, tous les Organes et Institutions
prévus par le Traité du 10 janvier 1994, sont aujourd'hui
opérationnels.
La Cour de Justice : 27 janvier 1995 ;
La Commission : 30 janvier 1995 ;
Le Comité Interparlementaire : 27 mars 1998 ;
La Cour des Comptes : 30 mars 1998 ;
La Chambre Consulaire Régionale : 3 avril 1998 ;
les Institutions Spécialisées Autonomes que sont la
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et la Banque Ouest
Africaine de Développement (BOAD) existaient déjà dans le
cadre de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA).
La Cour de Justice qui participait depuis 1998 aux Colloques
organisés par
l'Association Ouest Africaine des Hautes Juridictions
Francophones (AOA-HJF) en qualité
d'observateur, a adhéré à cette association
en juillet 2003. Cette adhésion lui permettra d'être
en constante relation avec les hautes juridictions de l'espace
UEMOA et aussi celles de la Francophonie.
Depuis l'installation de son bureau en avril 1998, la Chambre
Consulaire Régionale a
bénéficié des financements
nécessaires au démarrage de ses activités, en dépit
de la
récurrence de crises depuis bientôt six ans. En
effet, pour permettre le démarrage effectif
des ses activités, la Conférence des Chefs d'Etat
et de Gouvernement, tenue à Dakar le 29
janvier 2003, avait adopté un projet d'Acte Additionnel
instituant une nouvelle période
transitoire de trois ans pour le financement de la Chambre,
à travers une subvention de la
Commission de l'UEMOA.
IV.8 -Coopération
L'Union a développé des relations avec la
quasi-totalité des Institutions de renommée internationale et
interafricaines.
L'UEMOA entretient une coopération très fructueuse
avec l'Union européenne.
Dès la signature de l'Accord de Cotonou en juin 2000, la
Commission de l'UEMOA a
expressément reçu mandat du Conseil des Ministres
en juillet 2000, pour ouvrir et conduire
des négociations avec la Commission de l'Union
Européenne, en vue de la conclusion
d'un Accord de Partenariat Economique (APE) entre l'UEMOA et
l'Union Européenne
Ainsi une Convention de financement, d'un montant de 9,5
milliards de F CFA, signée le 14 novembre 1996 a été
exécutée jusqu'à la fin de l'année 1999, dans le
cadre du Programme d'Appui Régional à l'Intégration, PARI
1.
Une nouvelle Convention de financement, d'un montant global de
52,5 milliards de F CFA, a été signée le 24 mars 2000.
Cette convention, dénommée PARI 2, comporte deux
volets ; le premier, est un appui aux Institutions de l'Union et aux Etats
membres ; le second est un appui au développement et à
l'insertion du secteur privé dans le processus de
l'intégration.
En plus du Programme Indicatif Régional (PIR),
9ème FED, qui s'élève à 235 millions d'euros pour
la période 2003-2007, exclusivement destiné à
l'UEMOA ; l'Union Européenne consacrera plus de 154 milliards de F
CFA à la coopération régionale avec l'Afrique de l'Ouest
entre 2003 et 2006, par le canal des deux principales organisations que sont
l'UEMOA (Union monétaire et économique de l'Afrique de l'Ouest)
qui regroupe les pays francophones de l'ex-zone CFA et dont le processus
d'intégration est déjà fort avancé, et la CEDEAO
(Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest) qui
englobe les pays de l'UEMOA et constitue, par son Traité, l'institution
de référence en matière d'intégration.
A cet effet, la Commission Européenne a adopté un
document de stratégie de coopération et de programme indicatif
entre l'UE et la région. La stratégie proposée est de
favoriser la convergence à long terme des deux processus
d'intégration :
· Consolider l'Union douanière et renforcer
le marché commun au niveau de l'UEMOA,
· Créer l'Union douanière de la
CEDEAO et renforcer les capacités de son secrétariat
exécutif, en tenant compte des acquis de l'une et l'autre des
institutions.
L'UEMOA a développé une coopération active
avec la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO), le Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la
Sécheresse au Sahel (CILSS), la Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC), avec laquelle elle gère
le site IZF.net dans le cadre de la promotion des investissements dans la Zone
Franc, l'Organisation Commune de Coopération Contre les Grandes
Endémies (OCCGE), l'Organisation pour l'Harmonisation du Droit des
Affaires en Afrique (OHADA),l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA),
la Banque Africaine de Développement (BAD) et la Commission Economique
des Nations Unies pour la l'Afrique (CEA).
Elle a depuis 2001 développé sa
coopération avec l'Organisation de Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture (FAO), la Banque Islamique de Développement (BID), le
Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA),
l'Organisation Internationale de la Francophonie, la Banque Mondiale et le
Fonds Monétaire International.
L'UEMOA a renforcé sa coopération, sur le plan
bilatéral, avec les Etats Unis d'Amérique, à travers la
signature d'un Accord sur le développement du Commerce et des
Investissements et avec la France, grâce à la signature d'une
convention de financement dans le cadre du Fonds de Solidarité
Prioritaire ( FSP).
Conformément aux dispositions de l'article 84 du
Traité de l'UEMOA, la Commission a
compétence pour négocier et conclure les accords
commerciaux avec les pays tiers. Dans ce
cadre, au cours de l'année 2003, les dispositions ont
été prises pour exécuter des mandats
donnés par le Conseil des Ministres à la Commission
au cours des années précédentes, pour
négocier et conclure des accords commerciaux et
d'investissement, notamment avec le Maroc
et la Tunisie, l'Algérie, l'Egypte et le Liban.
Dans le cadre de l'appui de la Banque Mondiale à la
réalisation des objectifs de l'UEMOA, le
Conseil d'Administration du Fonds de Développement
Institutionnel (FDI) a octroyé à
l'Union une subvention d'un montant de 300 000 dollars US, en vue
de mettre en place un
dispositif de surveillance commerciale dans l'UEMOA.
V -LES PERSPECTIVES
V.1 - Lutter contre la persistance des entraves
La libre circulation des biens et des personnes ne va pas non
plus sans problème. Selon les experts, il est pourtant essentiel de le
faire avancer pour l'édification complète et le fonctionnement
harmonieux du marché commun. Or en l'état actuel des choses,
cette liberté d'aller et venir au sein de l'espace communautaire est
loin d'être une réalité. Contrôles intempestifs et
extorsions de fonds constituent autant de blocages. Dans la même veine il
est relevé la persistance d'entraves non tarifaires consistant en
l'institution de normes techniques empêchant l'importation de produits
communautaires, en l'érection de multiples barrages sur les corridors de
l'Union ou en l'exigence de marquage des produits industriels originaires
agrées même lorsque ceux-ci sont accompagnés de certificats
d'origine authentiques. D'autre part, force est de constater que même
si le TEC est appliqué, les tarifs de certains Etats
« comportent toujours des lignes tarifaires en plus de celles du TEC,
ne représentent pas toutes les lignes du TEC, affectent à
certains produits une catégorie différente de celle fixée
dans le TEC, comportent toujours des droits et taxes d'entrée qui ne
relèvent pas du TEC ».
Ce sont là quelques exemples d'obstacles à
l'édification du marché commun, objectif primordial de l'Union
économique et monétaire ouest africaine et l'adoption prochaine
de la monnaie unique ouest africaine . Des freins qui ne doivent pas pour
autant occulter les bons points marqués dans la longue bataille pour
l'intégration économique
Par ailleurs, l'Union fait face à une certaine
recrudescence de tensions socio-politiques qui limitent l'amélioration
du cadre macroéconomique et la convergence des économies de
l'Union.
En outre, l'étude sur le recouvrement fiscal dans les
Etats membres de l'UEMOA, prévue pour
être réalisée sur financement
extérieur, n'a pas pu démarrer, du fait des difficultés
de
mobilisation des ressources extérieures.
- persistance d'entraves non tarifaires
Il faut cependant déplorer, dans le cadre de la
circulation des marchandises, la persistance
d'entraves non tarifaires telles que des normes techniques
imposées aux produits
communautaires et la multiplicité des barrages sur les
corridors de l'Union.
Il a également été noté la survivance
d'entraves tarifaires, telles que certaines redevances
perçues uniquement sur des produits communautaires
importés d'Etats membres de l'Union,
alors que les produits équivalents fabriqués
localement en sont dispensés.
Tarif Extérieur Commun
Cependant, sur la base de renseignements recueillis auprès
des Etats, la Commission a pu faire le constat que la situation
constatée en 2001 n'a pas évolué. Ainsi, même si
dans l'ensemble les Etats membres ont mis en oeuvre les réformes, on
note encore la persistance de la non-application de certaines dispositions
communautaires.
S'agissant des obstacles au commerce, malgré
l'application du désarmement tarifaire intégral,
il subsiste encore des entraves tarifaires et non tarifaires. Il
s'agit notamment de l'existence de
normes nationales, du certificat national de conformité,
de l'obligation d'importer une
quantité minimale, de l'application d'une valeur de
référence à des produits originaires
Au niveau de l'exécution des activités, il convient
de relever que la mise en oeuvre de la
législation communautaire de la concurrence a
été gravement compromise par trois sortes de
difficultés, à savoir :
-l'insuffisance de l'organisation administrative pour la conduite
de la politique de la
concurrence ;
-l'insuffisance de personnel pour accomplir les tâches
liées notamment aux activités
réglementaires, d'enquêtes, d'assistance et de
formation et enfin, de coopération
internationale ;
-l'inexistence de matériel de travail adéquat tel
que le matériel didactique pour la formation
des agents des Etats membres, le matériel informatique
pour enquêteurs, une documentation
spécialisée en matière de concurrence.
La difficulté de mobiliser les financements prévus,
tant pour les financements extérieurs (gel
du Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP), lourdeur des
procédures de l'Union Européenne) que
pour les ressources propres, n'a pas permis d'atteindre un taux
élevé de réalisation des actions.
Ce sont essentiellement les actions programmées sur
financements sécurisés (Programme
Spécial Régional pour la Sécurité
Alimentaire (PSRSA), fonds FIDA) ou retenues comme
prioritaires sur les crédits propres, qui ont pu
être menées à terme.
V.2 -Renforcement du cadre macro économique
L'analyse des tableaux de la situation économique des
Etats membres révèle qu'annuellement, la moitié des pays
n'arrive pas à remplir totalement les quatre critères de
premier rang auquel pourtant tous les pays doivent satisfaire.
Au total, qu'il s'agisse de taux d'inflation annuel moyen, de
non-accumulation d'arriérés de paiement extérieurs, de
non-accumulation d'arriérés de paiement intérieurs, de
ratio de la masse salariale par rapport aux recettes fiscales, la situation
d'ensemble des pays de l'UEMOA laisse souvent à désirer.
Conformément aux orientations de la Conférence des
Chefs d'Etat en 2003, le suivi des économies nationales sera
assuré à travers :
- l'organisation de missions d'assistance aux Etats dans le cadre
des négociations avec le FMI
et la Banque Mondiale;
- l'organisation de missions de suivi des économies
nationales dans le cadre de l'évaluation à
mi-parcours et annuelle des programmes pluriannuels;
- l'organisation d'une mission circulaire en vue d'impulser, dans
les Etats, la mise en oeuvre
effective du Pacte de Convergence, de Stabilité, de
Croissance et de Solidarité ;
- l'organisation d'une mission d'échange
d'expériences au siège du FMI à Washington.
Dans le cadre du renforcement de la production statistique, il
est prévu :
- l'élaboration d'un programme statistique pluriannuel de
la Commission, en vue d'une
meilleure coordination de l'activité statistique au sein
de l'Union ;
- l'organisation de missions de collecte de données
statistiques à des fins de modélisation et de
publication ;
- la mise en place d'outils de simulation et de prévision
économique ainsi que la formation des
utilisateurs ;
- l'amélioration des méthodologies existantes.
V.3 - La gestion des finances publiques
Au titre de la gestion des finances publiques, les perspectives
se résument aux activités suivantes:
- le suivi de la mise en oeuvre des textes communautaires de
finances publiques à travers des
missions d'évaluation;
- la rédaction de guides d'application et de notes
explicitant certaines dispositions des
directives ;
- le fonctionnement régulier du Comité de suivi des
directives ;
- la mise en place des Comités Nationaux de Réforme
des finances publiques ;
- la réalisation du programme d'harmonisation des
nomenclatures budgétaire et comptable des
Collectivités locales ;
- la poursuite de la mise en oeuvre de la première phase
du programme de réforme des
marchés publics (PRMP-UEMOA), par l'élaboration de
la réglementation communautaire, la
mise en place des instruments et fonctions au sein de la
Commission pour le suivi du
programme de réforme des marchés publics, ainsi que
l'élaboration de la stratégie de
développement du cadre professionnel des marchés
publics.
V.4 -L'édification du Marché Commun
S'agissant de l'Union douanière, la Commission veillera
à mieux vulgariser les nouvelles
règles d'origine, entrées en vigueur en 2003. Par
ailleurs, les missions de vérification de
l'application des réformes relatives à l'Union
douanière, qui ne sont plus effectuées depuis
l'année 2001, seront désormais
exécutées, à raison d'une mission par semestre. Elles
permettront de faire un compte rendu régulier de
l'état de mise en oeuvre des réformes au
Conseil des Ministres de l'Union.
Aux fins d'une harmonisation de la législation
douanière dans les Etats membres, la
Commission finalisera, pour adoption, avant 2005, le livre II du
code des Douanes, relatif au contentieux douanier.
En ce qui concerne la valeur en douane, l'année 2004 verra
la fin de la période transitoire,
pour consacrer la frontière communautaire. Ainsi, les
marchandises importées de pays tiers
seront déclarées sur la même base, qu'elles
soient destinées à des Etats côtiers ou à des
pays
de l'hinterland.
V.5 -L'organisation de l'espace communautaire
La Commission envisage de poursuivre et d'accélérer
les actions de
mise en oeuvre des programmes de ses politiques, à
réaliser différentes études et à engager des
actions de sensibilisation et de mobilisation de partenaires pour leur
financement, dans les domaines de l'énergie, des mines, de l'industrie
et de l'artisanat.
Ainsi, concernant l'énergie, les études
prévues déboucheront notamment sur la mise en place
d'un système d'informations géo-minières
sous-régional favorisant la mise en valeur des
substances minérales des Etats membres.
S'agissant de l'industrie, la mise en place d'un système
d'information industrielle et d'un
mécanisme de financement de la restructuration et de la
mise à niveau des entreprises ainsi
que la création d'un Système Régional
d'Accréditation (SRA) permettront de mieux préparer
les Etats membres à la mondialisation des
échanges.
En matière d'artisanat et de tourisme, il s'agira de
poursuivre les actions de promotion commerciale des produits de l'artisanat, la
mise en place du système d'informations sous-régional sur
l'artisanat, l'harmonisation des cadres réglementaires des
activités de l'artisanat et la formulation de la politique commune en
matière de tourisme.
En matière d'aménagement du territoire
communautaire, les activités porteront sur :
- la diffusion et la vulgarisation du document-cadre
d'orientations générales et l'Acte
Additionnel portant adoption de la politique d'aménagement
du territoire communautaire ;
- l'organisation des rencontres d'experts et de personnes
ressources ;
- la réalisation d'études monographiques et
cartographiques relatives aux zones
transfrontalières et aux grandes thématiques de
l'aménagement du territoire.
S'agissant des infrastructures de transport, il s'agit de
poursuivre la mise en oeuvre des
activités issues des programmes d'actions communautaires
routiers et l'élaboration d'un
schéma directeur communautaire de développement des
infrastructures de transport, prenant
en compte les domaines ferroviaire, fluvial et portuaire.
Concernant le transport aérien, les études
prévues déboucheront sur des propositions relatives
à un code communautaire de l'aviation civile, la mise en
place d'un mécanisme de coordination de la sûreté des
transports aériens et la mise en place d'un pôle d'expertise.
Un projet de développement des ressources humaines du
secteur sera également élaboré.
Dans le domaine des télécommunications, la
réalisation de l'étude d'harmonisation des cadres
législatif et réglementaire et celle relative
à l'organisation et au fonctionnement des différents
intervenants du secteur, permettra à l'Union de disposer
de textes communautaires, directives
et règlements régissant le secteur.
La réalisation du programme d'actions prioritaires dans ce
secteur aura pour effet, d'une part,
de rendre le téléphone disponible et accessible au
plus grand nombre et à un coût abordable et
d'autre part, de faciliter l'accès aux nouvelles
technologies de l'information et de la
communication (NTIC). S'agissant de ce dernier domaine, le
développement des NTICS
offrira aux populations de l'Union la possibilité
d'accéder à des services nouveaux, ce qui
contribuera à améliorer leurs conditions de vie
(Internet, télé-enseignement, télé-
médecine).
Pour la filière coton, il s'agira, par la mise en
oeuvre de l'Agenda pour la compétitivité de la filière
coton-textile adopté en décembre 2003, de promouvoir une
meilleure valorisation du coton fibre de l'Union en faisant passer
progressivement le taux de transformation de moins de 5% à 25% à
l'horizon 2010.
Dans cette perspective, la BOAD envisage, notamment : de
promouvoir la création d'un fonds d'investissement dédié
à la filière coton (une étude de faisabilité est en
cours) ; la création d'un fonds de promotion de la production de
coton et d'incitation de la transformation du coton fibre (l'étude de
faisabilité est en cours) ; et la mise en place de
mécanismes spéciaux incitatifs pour le financement par la BOAD
des projets de transformation du coton fibre dans l'espace UEMOA.
V.6 - Les mesures d'accompagnement et d'appui au
processus d'intégration
La commission ambitionne de faire aboutir les
négociations des accords commerciaux et d'investissement avec les pays
du Maghreb et du Moyen Orient et l'Accord de Partenariat Economique (APE) de
l'Afrique de l'Ouest avec l'Union Européenne.
A moyen terme, le challenge à relever est celui de la
bonne administration de la politique de
la concurrence sans laquelle, les effets pervers d'une mauvaise
application de cette législation,
risquent de compromettre la mise en oeuvre des autres
réformes entreprises dans l'Union.
A cet effet, pour assurer une application uniforme des
dispositions des articles 88 et 89 du
Traité sur l'ensemble du territoire de l'Union, la
Commission accordera une priorité à la
formation de ses cadres et de ceux des Etats membres.
En outre, la Commission s'attellera au plan interne, à
clarifier les procédures entre elle et les
structures nationales et à évaluer les
réformes que les Etats membres devraient opérer dans le
cadre de l'application de la Directive n°02/2002/CM/UEMOA du
23 mai 2002.
Il s'agira également pour la Commission, d'entreprendre
une série d'enquêtes relatives aux
aides publiques dont la plupart, octroyées sans
rationalité, conduit souvent à maintenir en
activité des entreprises non viables, occasionnant ainsi
un coût élevé pour la société. Aussi, le
démantèlement de ces aides doit-il constituer une
priorité pour la Commission, afin de
sauvegarder l'unité et la cohésion du marché
commun.
Concernant l'harmonisation des fiscalités, la Commission
réalisera les actions suivantes :
- poursuite de l'harmonisation des fiscalités indirectes
intérieures, avec l'étude des modalités
d'administration des impôts indirects;
- suivi de l'application des directives communautaires
déjà adoptées dans le cadre de
l'harmonisation des fiscalités indirectes
intérieures.
Ce faisant et sauf adaptations nécessaires, la Commission
aura terminé en fin 2004, la mise en oeuvre du programme d'harmonisation
des fiscalités indirectes intérieures et entamé
l'harmonisation de la fiscalité directe au sein de l'UEMOA.
Enfin, le Traité portant création du
Parlement devrait entrer en vigueur dès l'achèvement des
procédures de ratification par les Parlements nationaux.
Le nouvel ordonnancement
institutionnel qui en résultera, confortera
indéniablement la légitimité des actes
communautaires, avec l'intervention à toutes les
étapes des procédures d'adoption, du
Parlement, émanation des populations, en tant que
co-législateur, à côté du Conseil des
Ministres.
V.7- Le programme économique
régional(PER)
-Contexte du PER
La situation économique et financière des Etats
membres de l'Union a été caractérisée,
au cours des années 80 et au début des
années 90, par un ralentissement préoccupant
de la croissance économique, une persistance de profonds
déséquilibres des finances
publiques et des paiements extérieurs courants, ainsi que
par de vives pressions sur la
monnaie.
La nouvelle impulsion donnée au processus d'ajustement des
économies par la mise en
oeuvre d'une stratégie globale, articulée autour de
la modification de la parité du franc
CFA et de la signature du Traité de l'UEMOA en 1994, a
permis à l'Union, sur la période
1994-1998, de renouer avec la croissance économique, avec
une meilleure maîtrise des
pressions inflationnistes et une réduction des
déséquilibres des finances publiques.
Ainsi, l'activité économique s'est
significativement redressée, enregistrant une
progression moyenne de 5,1 % par an.
Cette reprise de l'activité s'est estompée à
partir de 1999, suite à l'amplification des
chocs exogènes, à la dégradation de
l'environnement socio-politique dans certains pays
et à la mise en oeuvre de politiques économiques
inappropriées, réduisant ainsi le rythme
d'expansion économique à 2,0 % en moyenne par an au
cours de la période 2000-2003.
Ce niveau de croissance demeure inférieur au croît
démographique estimé à 3 %. Il est
aussi en retrait par rapport au taux de croissance
économique de 7 % requis pour lutter
efficacement contre la pauvreté et qui permettrait
d'atteindre en 2015 les Objectifs de
Développement du Millénaire (ODM).
Le processus d'assainissement des finances publiques, qu'ont
connu les Etats membres
de l'Union entre 1994 et 1998, à la suite des fortes
tensions enregistrées sur les
trésoreries publiques au début des années
1990, semble s'essouffler. En effet, les
dernières estimations laissent apparaître que le
déficit budgétaire global, hors dons, se
situerait à 4,2 % du PIB en 2003, après avoir
été ramené de 9,6 % du PIB en 1993 à
4,4 % en 1996. Le taux de pression fiscale de l'Union n'a
guère dépassé 15,0 %. De
nouveaux arriérés de paiement ont été
accumulés dans certains Etats membres. Le
montant recensé en 2003 a été de 390,8
milliards de F CFA dont 295,9 milliards CFA au titre des
arriérés de paiement extérieurs. Ces contre-performances
sont globalement imputables à
un assainissement insuffisant des finances publiques et à
un arbitrage budgétaire
généralement défavorable aux dépenses
d'investissement.
En ce qui concerne la dette, son poids continue de peser
lourdement sur la situation des
finances publiques, constituant ainsi une contrainte
supplémentaire au redressement de
la situation économique et financière des Etats
membres, en particulier en matière de
développement des secteurs des infrastructures de base, de
l'éducation, de la santé et d'adduction d'eau potable. En effet,
le service de la dette absorbe près du tiers des recettes
budgétaires totales de l'Union.
Face à l'insuffisance des ressources budgétaires
dans un contexte de baisse de l'aide
extérieure, les dépenses d'investissements publics
se sont inscrites en recul de 1,0 % en
moyenne par an depuis 1999 contre une hausse annuelle de 18,0 %
sur la période 1994-
1998. Quant au volume moyen annuel des concours extérieurs
mobilisés au cours des
quatre dernières années, en appui aux programmes
économiques et financiers mis en
oeuvre par les Etats de l'Union, il a été
inférieur de plus d'un tiers à celui enregistré sur la
période 1995-1998.
Les échanges intracommunautaires, dont l'expansion devait
être favorisée par la mise en
place de l'Union douanière, sont demeurés à
des niveaux relativement modérés, du fait
notamment de la similitude des structures de production des Etats
de l'Union et du coût
encore élevé du transport au sein de l'Union. Leur
part dans le commerce extérieur des
Etats membres est passée de 10,8 % en 1993 à 14,3 %
en 2000 et à 15,4 % en 2002. Ils
sont essentiellement composés de produits industriels
originaires de l'UEMOA (engrais,
ciment, fer à béton, etc.), du crû et
d'élevage.
Sur le plan social, la pauvreté demeure une
préoccupation quotidienne dans les Etats
membres, phénomène aggravé par d'autres
fléaux, tels que le sida, le paludisme,
l'analphabétisme, etc. En effet, la plupart des
indicateurs sociaux de l'Union sont à des
niveaux peu satisfaisants. Le nombre de personnes vivant en
dessous du seuil de
pauvreté se situe à 45,0 % en moyenne de la
population totale. Le taux de mortalité
infantile (0 à 1 an) est estimé à 103 %o
contre 92 %o pour l'Afrique subsaharienne. Les
taux de scolarisation primaire et secondaire se situent,
respectivement, à 64 % et 15 %,
contre 77 % et 27 % pour l'Afrique Subsaharienne.
L'espérance de vie à la naissance est
de 47 ans, au même niveau que celui de l'Afrique
Subsaharienne.
En matière d'infrastructures, l'Union en est faiblement
dotée. En effet, elle accuse un
retard important par rapport à la plupart des autres
régions du monde en termes de
quantité, qualité, coût et
égalité d'accès des populations aux infrastructures et
services
de base. Il en résulte une faible
compétitivité des économies, une imparfaite
intégration
des marchés, des difficultés de circulation des
biens et services et une faible croissance
économique, obstacle majeur à la réduction
de la pauvreté.
Au regard de cette situation socio-économique,
l'amélioration durable du niveau de vie
des populations de l'Union et la réduction des
inégalités requièrent une accélération de
la
mise en oeuvre des politiques sectorielles communes et des
réformes structurelles en
vue de stimuler la croissance économique, atténuer
l'impact des chocs exogènes et
assurer une meilleure insertion des Etats de l'UEMOA dans
l'économie mondiale.
Le Programme Economique Régional (PER) participe
à cette construction régionale et a
pour but principal de donner un nouvel élan aux
économies de l'Union et de placer les
pays sur la voie d'un développement durable. De ce fait,
l'accent sera particulièrement
mis sur le renforcement du secteur productif et des services
sociaux de base. Il doit
également permettre d'atteindre des niveaux de croissance
à même de réduire
sensiblement la pauvreté au sein de l'Union.
L'élaboration d'un Programme Economique
Régional au sein de l'UEMOA se justifie
d'autant plus que l'approche actuelle du développement
privilégie la formation de blocs
économiques régionaux.
Ainsi, au niveau de l'Afrique, le Nouveau Partenariat pour le
Développement de l'Afrique
(NEPAD) constitue un nouveau cadre d'interaction avec le reste du
monde, notamment
avec les pays industrialisés et les organisations
multilatérales.
Au plan international, l'Accord de partenariat entre les pays
Afrique Caraïbes Pacifique
(ACP) et l'Union européenne (UE) signé le 23 juin
2000 à Cotonou consacre la
coopération et l'intégration régionales
comme une stratégie pour atteindre des objectifs qui
touchent quatre grands domaines :le renforcement de la
dimension politique des relations entre les pays ACP et l'UE, la
réduction de la pauvreté dans le contexte des objectifs et des
stratégies arrêtées à l'échelle
internationale, l'établissement d'un cadre de coopération
économique et commerciale innovant et la rationalisation des
procédures et des instruments financiers.
Le Programme Economique Régional est donc
élaboré dans un contexte international
favorable, marqué par l'engagement croissant des
partenaires au développement à
consacrer de plus en plus des appuis financiers et techniques
à la réalisation des actions
de développement communautaire et à créer
une synergie avec les autres organisations à
vocation régionale (CEDEAO, CILSS, etc.).
-objectifs du PER
Le Programme économique régional est un instrument
de mise en oeuvre d'une stratégie
visant l'approfondissement de l'intégration
économique régionale. Il permet de jeter les
bases d'une nouvelle organisation de la production, de la
circulation des facteurs de
production, des biens et services, et des capitaux à
l'échelle régionale. Dans ce schéma,
les organes et institutions en charge de la mise en oeuvre du
Traité (la Commission de
l'UEMOA, la BCEAO et la BOAD, etc.) n'agissent pas de
manière autonome à la
réalisation concrète de ces priorités. Elles
participent de concert avec les Etats membres
à leur mise en oeuvre et à leur financement.
Le PER est un ensemble de projets intégrateurs
sélectionnés au niveau régional compte
tenu de leurs effets catalyseurs dans la réalisation des
objectifs de croissance et de
développement de l'Union. Il constitue un
complément aux efforts déployés par les Etats
membres en matière d'investissements publics et
d'augmentation des investissements
privés.
L'objectif global du PER est de contribuer à
l'approfondissement du processus d'intégration en vue de stimuler une
croissance forte, durable et réductrice de pauvreté.
Le cadre d'intervention pour la réalisation de cet
objectif est adossé aux objectifs fondamentaux du Traité de
l'UEMOA et prend en compte les Objectifs de Développement du
Millénaire et les priorités du NEPAD.
Les objectifs spécifiques qui en découlent sont les
suivants :
- la réhabilitation et la modernisation des
infrastructures de base de l'Union ;
- l'amélioration de la compétitivité des
industries de l'Union, notamment au moyen
de la mise à niveau des capacités industrielles, de
la promotion des PME/PMI, de
la valorisation et de la transformation des ressources naturelles
et de la réduction
des coûts de facteurs ;
- la réduction de la pauvreté et la promotion du
développement humain, par le
renforcement de la sécurité alimentaire, la lutte
contre les pandémies et le
renforcement des capacités humaine et institutionnelle
;
- la promotion de centres d'excellence dans les domaines de la
formation
supérieure et de soins hospitaliers de haut niveau.
-Résultats attendus
Les résultats attendus de la mise en oeuvre du PER sont
les suivants :
- contribution à la réalisation d'un taux de
croissance annuel moyen du Produit Intérieur Brut (PIB) réel de
plus de 7 % ;
-renforcement de la compétitivité des
économies de l'Union par le biais de la réduction des coûts
des facteurs de production, du développement des infrastructures de base
dans le cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un environnement
juridique rationalisé et harmonisé -intensification des
échanges intracommunautaires ;
-diversification de la production et des exportations ;
-participation à la réalisation des objectifs
internationaux de développement durable à l'horizon 2015,
c'est-à-dire :
- réduire de moitié la proportion de la population
de l'Union qui souffre de la
faim et celle vivant dans des conditions d'extrême
pauvreté ;
- assurer dans l'Union la scolarisation de tous les enfants,
garçons et filles, en âge de fréquenter les écoles
primaires et éliminer les disparités entre les sexes dans tous
les niveaux de l'enseignement ;
- réduire de deux tiers les taux de mortalité des
enfants de moins de 5 ans ;
- réduire de trois quarts les taux de mortalité
liée à la maternité ;
- assurer l'accès aux services de santé à
tous et limiter la propagation du
VIH/sida et du paludisme ;
- réduire de moitié le pourcentage de la population
qui n'a pas accès de façon durable à un approvisionnement
en eau potable.
Le PER privilégie la région dans sa
stratégie de développement économique. Les
principes fondamentaux qui sous-tendent sa mise en oeuvre sont,
d'une part, une
coopération renforcée entre les Etats membres et,
d'autre part, le développement d'un
partenariat avec les secteurs privés et publics aux
niveaux national et régional. Les
initiatives régionales demeurent centrées sur les
services publics qui ne peuvent être
fournis efficacement par chaque pays pris individuellement.
-Les secteurs prioritaires du PER
Les secteurs prioritaires ciblés dans le PER 2004 - 2008
sont tirés de la Déclaration des
Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union du 10 janvier 2004
à Niamey (Niger) dont les orientations portent sur la
nécessité d'accélérer l'émergence d'un
pôle économique régional dynamique et prospère, au
sein duquel seraient organisés les efforts d'adaptation des
économies aux exigences de la mondialisation et d'amélioration de
la productivité, afin d'offrir de meilleures perspectives de
croissance.
Ces orientations stratégiques pour l'Union ont
été déclinées en projets prioritaires à
partir des politiques sectorielles déjà adoptées par les
instances de décision de l'Union.
Prenant en compte les possibilités de report qu'offre la
programmation glissante, une démarche sélective des projets a
été adoptée, sous-tendue par la prudence et le
réalisme dans la détermination du niveau et de la
capacité d'absorption du financement à
mobiliser. Cette démarche a abouti à la
définition des critères de sélection ci-après :
- le caractère intégrateur des projets (application
du principe de « subsidiarité ») ;
- le caractère prioritaire des projets, leur
maturité avérée ainsi que leur faisabilité
sur la période du programme et le réalisme de leur
évaluation ;
- la non inscription des projets dans les Programmes
d'Investissements Publics des Etats (PIP) et leur caractère
entièrement physique
- la non disponibilité de tout ou partie du financement
pour le projet ;
- l'impact des projets sur l'accélération de la
croissance.
Le Programme Economique Régional 2004-2008
privilégie trois axes prioritaires, à savoir la
réhabilitation et la modernisation des infrastructures
économiques, la valorisation et la transformation des ressources
naturelles et le développement humain vers lesquels sont orientés
respectivement 69,1 %, 15,6 % et 11,2 % des ressources à mobiliser pour
sa mise en oeuvre. Le choix porté sur ces axes prioritaires se justifie,
d'une part, par la nécessité de réduire les coûts
des facteurs de production, la modernisation des infrastructures de base, la
diversification de la production agricole et, d'autre part, le
développement d'industries de transformation de produits de base. Ces
actions visent à redynamiser les échanges, impulser la croissance
économique et soutenir l'activité de production à la base
de manière à réduire la pauvreté.
Au titre de la réhabilitation et la modernisation des
infrastructures économiques, les actions à entreprendre ont pour
objectifs d'une part, de faciliter la circulation des personnes, le trafic des
marchandises, en améliorant la quantité et la qualité des
infrastructures routières ainsi que leur interconnexion
transfrontalière, et d'autre part, de réduire les délais
de transport, les coûts du fret, de l'énergie et des
télécommunications.
Les principaux programmes, retenus sous ce volet, concernent
l'aménagement et
l'entretien du réseau routier ainsi que
l'amélioration du système d'informations routières.
Le financement à rechercher est de 360,5 milliards F CFA,
soit 75 % des financements requis.
La construction de postes de contrôle juxtaposés aux
frontières constitue également un volet important (15,5 milliards
à rechercher, soit 68 % du financement requis).
En matière de transport ferroviaire, un vaste programme
d'actions prioritaires est prévu pour
l'interconnexion des chemins de fer existants du Bénin, du
Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire et du Togo, en passant par Niamey au
Niger ainsi que la construction de voies nouvelles pour réaliser
l'interconnexion des chemins de fer Bamako-Dakar-Abidjan.
Au titre du transport aérien, il est prévu la
création d'une compagnie régionale (d'un coût de 30
milliards FCFA) ainsi que la mise à niveau et aux normes des
infrastructures aéroportuaires des Etats membres, en priorité la
Guinée Bissau.
Les projets ciblés au niveau de l'énergie portent
essentiellement sur le renforcement du
réseau de distribution à travers l'interconnexion
du réseau électrique Côte d'Ivoire - Mali.
Dans le domaine de la valorisation et la transformation des
ressources naturelles et de lutte contre la pauvreté, les projets
à réaliser devraient être davantage orientés vers le
renforcement des capacités de recherche et de vulgarisation de semences
de qualités et de produits phytosanitaires appropriés. Des
actions sont également prévues en vue de la création de
filières de produits non traditionnels, indispensables pour la
diversification de la base des échanges intracommunautaires et des
exportations hors Union.
Il est également prévu la réalisation
d'ouvrages hydrauliques (forages) dans 3000 villages pour un coût de 24
milliards F CFA. Ceci constituera un élément catalyseur des
efforts d'amélioration de l'accès à l'eau potable au plus
grand nombre dans la perspective de la
réalisation des objectifs du Millénaire. Ceci
permettra également de créer des opportunités de
développement de productions agricoles de contre-saison dans les zones
à haut potentiel hydrique.
En matière de mise à niveau des capacités
industrielles et la promotion des petites
et moyennes entreprises et petites et moyennes industries
(PME/PMI), les actions
prioritaires prévues au titre du PER concernent un
programme pilote de mise à niveau et
de restructuration des entreprises industrielles ainsi que le
développement et la
promotion des PME/PMI au sein de l'Union.
Les programmes d'actions prioritaires en matière de
développement humain ont
notamment pour objectifs l'amélioration des performances
dans le domaine de
l'éducation, ainsi que celui de la santé des
populations. Les actions prévues portent
essentiellement sur la promotion de centres d'excellence en
matière d'enseignement
supérieur pour un coût de 15 milliards F CFA, le
programme de lutte contre le VIH-SIDA et le paludisme qui nécessitera un
financement global de 24 milliards F CFA, et la mise en place d'un
réseau sous-régional de centres de référence en
soins spécialisés médicaux et chirurgicaux de haut niveau
(15 milliards F CFA).
`'La route du développement passe par le
développement de la route'' avait-on coutume de répéter
à l'Uemoa depuis 1994.
La commission de l'Uemoa qui fait état du "retard
de l'Union dans le domaine des infrastructures (transports terrestre,
ferroviaire, et aérien, énergie et
télécommunication) par rapport à la plupart des autres
régions du monde en termes de quantité, qualité,
coût et égalité d'accès des populations" fonde
beaucoup d'espoir en ce programme pour booster son dispositif de
transport.
Le PER permettra l'aménagement et l'entretien du
système routier devraient absorber 480 milliards de francs CFA, la
construction de 11 postes de contrôle juxtaposés aux
frontières( 22,7 milliards), l'interconnexion des chemins de fer du
Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire et du Togo en passant
par le Niger ainsi que la construction de nouvelles voies pour relier les
chemins de fer Bamako-Dakar et Abidjan -Ouagadougou, la création d'une
compagnie aérienne sous-régionale( dont le coût avoisine 30
milliards de F CFA) ainsi que la construction du port de Sao Vicente en
Guinée Bissau.
L'UEMOA s'est engagée en 2002, avec la BOAD, à
réhabiliter et à réaliser un réseau routier long de
13.300 kilomètres, pour un coût estimé à 1254
milliards de francs CFA. La zone dispose seulement de deux axes routiers :
le trans-côtier et le trans-sahélien. L'axe trans-côtier va
de Nouakchott (Mauritanie) à Lagos (Nigeria), en passant par Banjul
(Gambie), Bissau (Guinée), Conakry (Guinée), Abidjan (Côte
d'Ivoire), Lomé (Togo) et Cotonou (Bénin). Il est long de 4.560
km dont 3.800 km sont bitumés et 760 km ne le sont pas encore. L'axe
trans-sahélien va de Dakar (Sénégal) à
Ndjaména (Tchad), en passant par Bamako (Mali), Ouagadougou (Burkina
Faso) et Niamey (Niger). Cet axe routier fait 4.460 km dont 3.900 km sont
bitumés et 560 km non encore bitumés.
L'évaluation du coût des investissements à
réaliser dans le cadre du programme économique régional
est basée sur des études conduites à l'échelle
régionale par les services des trois Institutions communautaires. Les
domaines prioritaires, au titre desquels des programmes d'actions prioritaires
ont été identifiées, ont fait l'objet d'une
évaluation chiffrée. Le coût global déterminé
est de 851,6 milliards de francs CFA sur un horizon de programmation de cinq
ans, avec un financement à rechercher de 722,6 milliards F CFA.
Le financement acquis représente 15 % du coût
global du PER, soit 129 milliards.
Le financement à rechercher s'élève à
722,6 milliards F CFA, soit une moyenne d'environ 144,5 milliards F CFA
à mobiliser par an pour le Programme Economique Régional.
Sa mobilisation nécessiterait une exploitation optimale de
l'ensemble des sources de financement disponibles. Cette tâche a
été confiée aux trois Institutions communautaires
(Commission de l'UEMOA, BCEAO et BOAD) par la Conférence des Chefs
d'Etats et de Gouvernement de l'UEMOA.
Les différentes sources de financement identifiées
sont notamment le budget des organes
de l'UEMOA, les financements de la BOAD, du marché
financier régional, des banques, du secteur privé et le
financement extérieur.
V.8 -La Banque régionale de
solidarité(BRS)
Mûri depuis deux ans, le projet de la Banque
régionale de solidarité (BRS) devra être une
réalité sur toute l'étendue de l'Union avant 2006.
Le holding du groupe de la Banque régionale de
solidarité (BRS), surnommée "la banque des pauvres" de l'Union
économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a pour objet de
promouvoir l'emploi indépendant en faveur des populations
traditionnellement exclues du système bancaire. La mission
assignée à cette future structure financière consiste, de
manière générale, à financer toutes les
micro-entreprises agricoles, industrielles, artisanales et les petits
métiers. Elle vise ainsi, l'insertion des jeunes, la réinsertion
des travailleurs et plus globalement, le développement
d'activités génératrices d'emplois et de revenus. Sa
population-cible sera principalement :
- les diplômés sans emplois de l'enseignement
supérieur, général, technique ou professionnel, des
écoles des arts et métiers ;
- les apprentis ayant achevé leur formation auprès
d'un maître-artisan dûment inscrit sur le registre des artisans de
son pays et reconnu par ses pairs ;
- les coopératives non financières d'ouvriers,
d'agriculteurs ou d'artisans ;
- les opérateurs de micro-activités de production
aspirant au développement ou à la modernisation de leur
activité ;
-les Systèmes Financiers Décentralisés, pour
leurs besoins de refinancement ou des lignes de crédit.
La BRS disposera d'un réseau de filiales ayant le
statut de banque pour accorder des financements à court, moyen et long
terme.
La holding participera notamment au financement de micro-projets
d'investissement qui relèveront exclusivement du secteur de la
production et, par extension, à la commercialisation résultant de
l'activité de production financée. Elle ambitionne de
satisfaire les besoins de financement des populations à revenu faible ou
sans revenu, ainsi que certains besoins de refinancement des systèmes
financiers décentralisés ne pouvant remplir les conditions
d'accès au crédit bancaire classique.
En outre, la BSR contribuera à l'accroissement de la
"bancarisation" des populations des pays de l'UEMOA ainsi qu'aux efforts de
diversification des économies de ces populations en favorisant le
développement de tous les métiers porteurs de croissance
économique et participera au processus d'intégration
économique régionale. La BRS, qui est dotée d'un
capital de 24 milliards de francs CFA, est une société anonyme
avec conseil d'administration faisant appel public à
l'épargne.
Face à l'ampleur du phénomène dans l'Union,
la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement a, dans sa
Déclaration du 8 décembre 1999 intitulée " Relever
ensemble, dans la solidarité, les défis du troisième
millénaire ", réaffirmé la détermination des Etats
à faire de la lutte contre la pauvreté un impératif des
politiques économiques, grâce à la promotion vigoureuse
d'une croissance plus riche en emplois, une diversification des
activités génératrices de revenus et un renforcement des
programmes sociaux. Dans ce cadre, les Chefs d'Etat ont décidé de
" mettre en oeuvre, de façon diligente, le Pacte de convergence, de
stabilité, de croissance et de solidarité entre les Etats membres
de l'UEMOA, traduisant ainsi leur détermination à approfondir le
processus d'assainissement des économies nationales, à lutter de
façon efficace contre la pauvreté et à consolider les
bases de leur monnaie ".
Le projet porte sur la mise en place d'une Banque
Régionale de Solidarité (BRS-SA), dont l'architecture
prévoit un holding financier, faisant office de Siège ou de
maison mère pour des filiales bancaires qui seront installées
dans chaque Etat de l'UEMOA afin d'exercer à titre principal des
activités de banque. Outre les filiales bancaires, le Holding
développera également des filiales non bancaires pour permettre
au Groupe de réaliser des économies de charges dans les domaines
notamment du système d'information mais aussi dans la gestion des
ressources investies dans la lutte contre la pauvreté par divers
partenaires, à travers une fondation. Par ailleurs, le Groupe BRS
disposera de son propre mécanisme de garantie pour prendre en charge une
partie des risques bancaires. Les pistes de diversification du Groupe BRS ainsi
tracées ne sont pas fermées. D'une manière
générale, l'expansion du Groupe se fera en fonction des
opportunités, tout en préservant sa vocation première qui
est de contribuer à la lutte contre la pauvreté.
Par ailleurs, pour assurer le succès de ses interventions,
la BRS va s'appuyer sur des partenaires (structures relais financiers, d'appui
technique et administratif, etc.) dans les différents pays de l'UEMOA.
S'agissant des ressources du Groupe BRS-SA, outre les fonds
propres de base de la maison mère, elles sont constituées
d'emprunts effectués sur le marché financier, de ressources
concessionnelles obtenues auprès de partenaires extérieurs ainsi
que de ressources d'épargne défiscalisée, de fonds sociaux
et des fonds de garantie. En outre, s'appuyant sur l'exemple de la Grameen
Bank, la BRS-SA, développera une culture d'épargne à
caractère obligatoire pour la clientèle dès l'obtention
d'un prêt. Outre sa clientèle-cible pour les activités de
crédit direct, la BRS pourrait recevoir les dépôts de
l'ensemble des opérateurs économiques, y compris ceux qui ne sont
pas éligibles à son financement.
En ce qui concerne le mécanisme de garantie, hormis le
fonds de garantie prévu, les filiales bancaires vont s'appuyer d'une
part, sur des mécanismes de garantie " économiques "
(étude des dossiers de financement, encadrement technique et suivi du
promoteur et de son patrimoine) et, d'autre part, sur ceux dits juridiques
(nantissement du matériel financé, garanties nouvelles à
mettre en place telles que les Sociétés de cautionnement mutuel,
épargne forcée, cautions solidaires, etc.). Une combinaison de
ces différentes possibilités devrait assurer une
sécurisation maximale des crédits.
Au total, le projet de création de la Banque
Régionale de Solidarité est entré dans sa phase de
concrétisation. Il permettra de modifier le paysage bancaire et
financier de l'UEMOA, dans le cadre d'une contribution plus hardie à la
lutte contre la pauvreté, à travers notamment la création
de nombreux emplois indépendants dans des secteurs vitaux de
l'économie des pays de l'Union et l'intégration des couches
vulnérables de la population dans le système financier de
l'Union.
CONCLUSION
Au niveau de l'UEMOA, la poursuite et l'approfondissement des
projets et programmes
d'intégration ont permis d'atténuer, dans la
solidarité, l'asymétrie des chocs exogènes, ainsi
que ses répercussions sur la cohésion interne de
l'Union.
Ainsi, en dépit de la persistance des effets de la crise
ivoirienne consécutive aux événements
du 19 septembre 2002, le rythme de l'activité
économique dans l'Union devrait amorcer une
reprise en 2003.
Au regard de la situation socio-économique de l'Union,
l'amélioration durable du niveau de vie des populations et la
réduction des inégalités constituent des défis dont
la résolution requiert une accélération de la croissance
et une insertion des économies dans le processus de mondialisation. En
vue d'une véritable mobilisation pour relever ces défis, les
Instances régionales ont initié le programme économique
régional, qui se traduirait par un ensemble de performances
sectorielles, impliquant des efforts supplémentaires en termes de
réformes et de financement. Dans cette optique, il va falloir mobiliser
environ 144 milliards F CFA par an sur la période de programmation
2004-2008.
Les actions concrètes à réaliser dans le
cadre du programme économique régional ont été
déterminées à partir des programmes et politiques
sectoriels adoptées par les instances communautaires ou des
recommandations y relatives.
Le Tarif Extérieur Commun (TEC), entré en
vigueur depuis le 1er janvier 2000, connaît
une application globalement satisfaisante. Toutefois, certaines
entraves non tarifaires
persistent encore, notamment les normes techniques
imposées par certains Etats
membres aux produits communautaires, la multiplication des
barrages routiers et la
perception de taxes illicites sur les corridors de l'Union qui
sont devenus des problèmes
récurrents.
La liberté de circulation des facteurs, avec ses
implications en termes de droit d'établissement et d'harmonisation des
prestations (le droit social, le Code du travail, la protection des risques, le
droit à la santé, l'octroi du traitement national aux
ressortissants de l'Union) n'est toujours pas ancré dans la
réalité.
Les éléments d'harmonisation relevant des
Politiques Sectorielles, mais concourant à
l'édification du marché commun (réseaux de
transport, services énergétiques, diffusion
des NTIC, accès à la formation, dynamisation des
filières agro-industrielles, mise à niveau des entreprises) sont
encore à parfaire.
Pour donner une impulsion au développement
économique et social, de grands chantiers
à caractère intégrateur ont
été entrepris, en vue de contribuer à
l'amélioration de l'environnement des affaires, d'approfondir le
rôle du secteur financier, de promouvoir le développement d'un
marché financier régional et de faciliter les relations
économiques et commerciales au sein de l'Union.
L'existence même de l'UEMAO constitue en elle même
une victoire contre la fatalité.
Lentement mais sûrement, l'intégration sous
régionale continue sa marche.
ANNEXE
LES GRANDES ETAPES DE l'INTEGRATION
-10 janvier 1994 : Signature, à Dakar, du Traité,
de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine ( UEMOA). -1er
août 1994 : Entrée en vigueur du Traité de l'UEMOA. -27
janvier 1995 : Installation des membres de la Cour de Justice de
l'UEMOA. -30 janvier1994 : Installation des Membres de la Commission de
l'UEMOA. -10 mai 1996 : Première réunion de la
Conférence des Chefs d'État et de Gouvernement à
Ouagadougou. -1er juillet 1996 : Entrée en vigueur du régime
tarifaire préférentiel transitoire : franchise totale pour les
produits de l'agriculture, de l'élevage et de l'artisanat et
réduction de 30 % pour les produits industriels originaires
agréés de l'Union. -02 mai 1997 : Adhésion de la
Guinée-Bissau, qui devient le 8ème État membre
de l'UEMOA. -23 juin 1997: Deuxième réunion de la
Conférence des Chefs d'états et de Gouvernement à
Lomé. -1er juillet 1997: Entrée en vigueur de la
réduction des droits de douane sur les produits industriels
agréés de l'UEMOA, qui passe de 30% à 60%. -1er janvier
1998: Entrée en vigueur du Système Comptable Ouest Africain (
SYSCOA) et de l'Indice Harmonisé des Prix à la Consommation de
l'UEMOA (IHPC). -27 mars 1998: Installation officielle du Comité
Interparlementaire à Bamako. -30 mars 1998: Entrée en fonction
des membres de la Cour des Comptes à Ouagadougou. -03 avril 1998:
Installation de la Chambre Consulaire Régionale à
Lomé. -1er juillet 1998: Fixation à 30% du taux maximum des
droits de douane dans le cadre du Tarif Extérieur Commun, hors
redevance statistique. -1er janvier 1999: Entrée en vigueur de la
réduction des droits de douane sur les produits industriels
agréés de l'Union, qui passe de 60% à 80%. -1er janvier
1999: Fixation à 25% du taux maximum des droits de douane dans le cadre
du Tarif Extérieur Commun, hors redevance statistique. -28 janvier
1999 : Troisième réunion de la Conférence des Chefs
d'État et de Gouvernement à Lomé. -08
décembre 1999 : Quatrième réunion de la Conférence
des Chefs d'états et de Gouvernement à Lomé. -08
décembre 1999 : Adoption de la Politique Industrielle Commune de
l'UEMOA. -08 décembre 1999 : Adoption du Pacte de convergence, de
stabilité, de croissance et de solidarité entre les Etats
membres de l'UEMOA. -1er janvier 2000 : Libre circulation, en franchise
totale des droits et taxes d'entrée, pour les produits de
l'agriculture, de l' élevage, de l'artisanat et les produits industriels
originaires agréés. -1er janvier 2000 : Entrée en
vigueur du tarif Extérieur Commun ( TEC) : plafonnement à 22%
des droits d'entrée. -29 juin 2000 : Adoption du Code de transparence
dans la gestion des finances publiques au sein de l'UEMOA. -29 juin 2000
: Adoption du document portant réforme des marchés publics des
Etats membres de l'UEMOA. -14 décembre 2000 : Cinquième
réunion de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement
à Bamako. -14 décembre 2000 : Adoption de la Politique
Minière Commune de l'UEMOA.
-19 décembre 2001, 6ème
réunion de la Conférence des chefs d'État et de
Gouvernement à Dakar.
-19 décembre 2001, adoption du
protocole additionnel n°III instituant les règles d'origine des
produits de l'UEMOA.
-19 décembre 2001, adoption de la Politique
Agricole de l'Union.
-19 décembre 2001, adoption de la Politique
Énergétique Commune de l'UEMOA.
-19 décembre
2001, adoption de l'acte additionnel relatif à la promotion de
l'Artisanat au sein de l'UEMOA.
-23 mai 2002, adoption de la
législation communautaire de la Concurrence. -27 janvier
2003, adoption du règlement portant ouverture, organisation
et fonctionnement du guichet agricole au sein du
F.A.I.R. -29 janvier 2003, 7ème réunion de la
Conférence des chefs d'État et de Gouvernement à
Dakar. -29 janvier 2003, adoption du Traité modifié
de l'UEMOA. -29 janvier 2003, adoption du Traité portant
création du Parlement de l'UEMOA. -27 janvier 2003,
adoption de l'acte additionnel modifiant l'acte additionnel n°04/99
portant Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de
solidarité entre les Etats membres de l'UEMOA. -29 janvier
2003, adoption de l'acte additionnel instituant une période
transitoire de financement de la Chambre Consulaire Régionale de
l'UEMOA par une subvention de la Commission.
-29 janvier 2003, adoption du Protocole Additionnel N° IV
modifiant le protocole Additionnel N° II sur les Politiques sectorielles.
-10 janvier 2004, 10ème anniversaire de la création
de l'UEMOA ; 8ème réunion de la Conférence des Chefs
d'Etat et de Gouvernement à Niamey.
SOURCES ET INDEX BIBILIOGRAPHIQUE
-L'UEMOA , sept ans après, Editions Construire
l'Afrique
- La politique agricole de l'UNION, ROPPA 2002
- Rapports 2001, 2002, 2003 de la Commission de l'UEMOA
-Investir en zone franc site
WWW.IZF.NET
-Quelques aspects techniques de l'intégration juridique:
l'exemple des actes uniformes de l'OHADA par Pr Joseph
Issa-Sayegh(Universités d'Abidjan/ Nice)
-L'intégration juridique des Etats dans la zone franc J.
Carbonnier, Dalloz, 2002
-Entretiens avec Moussa Touré, Président de la
Commission , Guidado Sow, directeur de l'Union douanière
-L'intégration régionale en Afrique : où en
sommes-nous ? Olivier CADOT,Jaime de MELO, Marcelo OLARREAGA
- « Etude de l'impact économique de
l'introduction de la réciprocité dans les relations commerciales
entre l'Union Européenne et les pays de l'UEMOA et le Ghana »,
Université d'Auvergne. CERDI, 1998
- « Trade Policy and Regional Integration: Implications
for the Relations between Europe and Africa », World Economy, vol 18.
Collier, P. et J.W. Gunning, 1995
- Lomé V et le commerce ACP-UE : quels enjeux pour
les pays de la Francophonie ? », Rapport ECDPM 9, Maastricht.
Solignac Lecomte, H-B, 1999
-
Souhaitable
union des économies africaines ", Mbaye Sanou, Le Monde
diplomatique, septembre 1995
- Le SYSCOA, vers des normes comptables uniformes dans l'UEMOA ?
Une analyse de la pratique togolaise, Bigou-Laré Nadédjo /
Université de Lomé, juin 2003
- Rapport sur le développement et le commerce en Afrique,
CNUCED (200 3),
- Naissance du marché financier de
l'UEMOA : la Bourse Régionale de Valeurs Mobilières (BRVM)
,Ywassa Tombodo Octobre 1997
-Articles personnels sur l'UEMOA(Construire l'Afrique, Africa
International, Marchés Tropicaux)
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