La gestion des DRM en perspectivepar Herwann Perrin Université René Descartes Paris V - DESS de Droit et Pratique du Commerce électronique 2004 |
§2 - Architecture fonctionnelleOn s'attachera ici à essayer de rendre compte des expériences en cours, notamment dans le cadre de la mise à disposition des utilisateurs de services de téléchargements de musique en ligne. Dans ce cadre, l'intérêt n'étant pas de faire une revue de l'ensemble des acteurs mais plutôt d'essayer d'appréhender différentes expériences à travers des formes et des modèles économiques divers. Ainsi, on s'attardera sur les services fournis par iTunes175(*) d'Apple, en tant que constructeur et distributeur d'ordinateurs mais aussi de services en lignes culturels puis une alliance de circonstance entre deux maisons de disque, en l'occurrence EMI et BMG176(*) et une plateforme de P2P Wippit177(*) pour enfin s'attarder sur un distributeur de contenu qui alimente plusieurs services à la demande, OD2.178(*) A - Apple - iTunes
En avril 2003, Apple a annoncé la mise à disposition de sa boutique en ligne iTunes qui permet de télécharger une chanson pour 99 cents.179(*) Les fichiers téléchargés sous la norme AAC en MPEG-4 auquel Apple a associé certains DRM qui n'existait pas au départ sous ce format. Apple fait référence à cette technologie sous le terme de FairPlay framework180(*) et explique qu'à ce titre « The iTunes Music Store uses FairPlay, Apple's new digital rights management system that's designed to be fair to the artist, to the record companies and to you. In a nutshell, your FairPlay agreement entitles you to play your music on up to three computers (and enjoy unlimited synching with iPods), allows unlimited burning for individual songs and lets you burn unchanged playlists up to 10 times each ».181(*) On trouvera également sur le site d'Apple divers autres renseignements concernant la possibilité offerte d'utiliser les fichiers téléchargés sur plusieurs ordinateurs (Macintosh). En effet, il suffit tout simplement à l'utilisateur comme cela est explicité d'autoriser l'ordinateur à jouer la chanson en entrant pour ce faire un nom d'utilisateur et un mot de passe. Cette identification est faite par Internet et si l'on n'en sait pas plus sur le procédé utilisé il pourrait s'agir, comme le suggère Daniel Semaya : « It is possible that it uses unique hardware information but even Apple admits in their developer documentation that there is no universal identifier for all Macs ».182(*) Encore une fois, le but semble t-il, du moins dans un premier temps est non pas de mettre en place des techniques extrêmement sophistiquées de GDN mais plutôt de miser sur une certaine philosophie ce qu'indique clairement Steve Jobs lorsqu'il indique dans le Time que « Piracy is a behavorial issue, not a technological one ».183(*) Cependant, on prendra connaissance du fait que John Johanssen a, en novembre 2003, semble t-il « mis au point un nouvel outil logiciel permettant de télécharger gratuitement des mp3 depuis l'Apple Music Store, (...) "QTFairUse" évite donc à l'internaute de devoir s'acquitter des 99 cents réglementaires par morceau téléchargé ».184(*) * 175 iTunes, www.apple.com/itunes/ * 176 BMG, www.bmg.com/ * 177 Wippit, http://wippit.com/ * 178 OD2, www.ondemanddistribution.com/fre/home/home.asp * 179 Un an après, Apple a vendu environ 50 millions de titres, iTunes : 50 millions de chansons, et la promotion de l'iPod en bonus, 17 mars 2004, www.atelier.fr/article.php?artid=27119&catid=30 * 180 Daniel Semaya, The Future of Digital Rights Management for Content Distribution, 30 Mai 2003, p.7. www.cs.princeton.edu/ugprojects/listing.php?user=dsemaya&type=senior * 181 www.apple.com/support/itunes/authorization.html * 182 Ibid, p. 8. * 183 Steve Jobs, 20 May 2002, www.time.com/time/globalbusiness/printout/0,8816,237026,00.html * 184 26 Novembre 2003, www.transfert.net/a9627, 22 novembre 2003, www.theregister.co.uk/content/4/34141.html |
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