La ronde des swaps
la société parisienne qui a un compte off shore
et une société aux Antilles passe un swap avec une banque
viennoise. Chaque année pendant 5 ans par exemple la
société versera à la banque des intérêts de 6
% sur une somme de 10 millions de dollars, et au bout de 5 ans, 10 millions de
dollars. Au même moment, la banque viennoise versera à la
société des intérêts à 8 % sur une somme de
50 millions de FF, et au bout de 5 ans, 50 millions de FF.
Une banque de New-York passe le même swap avec la
banque autrichienne mais dans le sens inverse ; la banque de Vienne
versera des dollars, la banque de New-York des FF.
La filiale de la société parisienne qui a son
compte aux Antilles passe un swap avec la banque américaine, identique
aux précédents. New-York versera des dollars et la filiale
antillaise des FF.
Résultat : la société
française qui cherche à blanchir 10 millions de dollars n'a pas
à justifier l'origine de cette somme, virée à son compte
dans un paradis bancaire où il ne lui est posé aucune question.
Elle peut justifier à Paris l'origine des sommes perçues par
l'existence des swaps, à l'origine indétectable.
Explication : le swap est un produit financier
très répandu, qui sert à de nombreuses opérations
financières (couverture ou spéculation). Si des enquêteurs
cherchent à connaître l'ensemble des opérations de cette
ronde de swaps, il leur faudra des mois pour en comprendre le mécanisme,
d'autant que le schéma des swaps peut être rendu encore plus
opaque par le passage par des paradis fiscaux.
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