Thierry SCHILTZ
Maîtrise de Communication Sociale
SICA - Université BORDEAUX 3
Mémoire de maîtrise
THIERRYSCHILTZ@HOTMAIL.COM
Directeur de recherche : Christian Laguerre
« E-Presse : Presse en danger ou
complément de l'information »
2001-2002
REMERCIEMENTS
Je tiens tout d'abord à remercier Monsieur
Frédéric Saler de la façon dont il m'a reçu et du
temps qu'il a consacré à notre entretien effectué.
Il m'a permis de bien comprendre comment fonctionne le site
Sudouest.com.
En second lieu, je tiens à remercier Monsieur Laguerre
pour m'avoir suivi et orienté lors de la constitution de ce
mémoire.
Et enfin, je tiens à remercier toutes les personnes qui
ont bien voulu répondre à mon questionnaire sur la presse
quotidienne régionale sur Internet
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE
Méthodologie de ce mémoire P
07
Introduction première partie P
09
I.INTERNET, REVOLUTION CULTURELLE ET SOCIALE OU
SIMPLEMENT REVOLUTION TECHNIQUE
1. La révolution d'Internet
1.1 Les origines et le développement d'Internet
P 10
1.2 Lien entre progrès technique et changement
social p 11
1.3 Des atouts incontestables P
14
1.4 La transparence P 16
1.5 Cyber-rencontre P 17
1.6 Inégalités P
19
1.7 Liberté P 20
1.8 Impact sur la société
P 21
1.9 Analyse d'hypothèse P
23
Conclusion première partie P
25
Introduction deuxième partie P
26
II. DU SUPPORT PAPIER AU SUPPORT
ELECTRONIQUE
1. Concurrence ou
complémentarité
1.1 Les débuts de la presse en ligne
P 27
1.2 Chiffres clés P
29
1.3 Des lectorats différents
P 32
1.4 Convergence des deux supports P
33
1.5 Interactivité
P
34
1.6 Personnalisation de l'offre
P 34
1.7 Analyse de l'hypothèse P
35
2. La fonction journaliste est-elle crédible
sur Internet ?
2.1 La démonopolisation de l'information
P 36
2.2 Libre accès aux sources P
37
2.3 Diffusion de l'information P
37
2.4 Perte de crédibilité
P 38
2.5 Ou hyper-crédibilité
P 40
2.6 Analyse de l'hypothèse P
41
3. Du journaliste aux cyber-journalistes
3.1 Une forte déontologie P
41
3.2 L'écriture sur le web P
43
3.3 Une lecture plus fatigante P
44
3.4 Une nouvelle écriture du fait d'une nouvelle
lecture P 45
3.5 Formation P 46
3.6 Analyse de l'hypothèse P
48
4.Rentabilité de la presse sur support
électronique
4.1 Principe de la gratuité P
49
4.2 Publicité sur le web P
50
4.3 L'E-espionnage P 52
4.4 L'E-publipostage P 52
4.5 Presse électronique et commerce
électronique P 53
4.6 Les petites annonces P
54
4.7Etat actuel de la rentabilité des quotidiens sur
la toile P 56
4.8 Analyse de l'hypothèse P
60
5. Statut de la presse sur Internet
5.1Historique du droit de la presse P
61
5.2 Le statut de la presse en ligne P
61
5.3 Droits d'auteur P 67
5.4 Carte de journaliste P
69
5.5 Analyse de l'hypothèse P
71
Conclusion deuxième partie P
72
Introduction troisième partie P
73
III. LA PRESSE QUOTIDIENNE REGIONALE SUR
INTERNET
1. Groupe Sud-Ouest
1.1 Présentation du quotidien P
74
1.2 Entretien avec Frédéric Saler
P 78
1.3 Analyse de l'entretien en rapport avec les
hypothèses P 81
2. Enquête sur la presse quotidienne
régionale
2.1 Méthodologie de l'enquête P
82
2.2 Résultat P 83
2.3 Analyse de l'enquête en
rapport avec les hypotheses P 96
Conclusion troisième partie P
99
Autres pistes à explorer P 100
Conclusion générale P
103
Bibliographie P 105
Annexes P 109
INTRODUCTION GENERALE
En un siècle, les technologies de la communication ont
fait des progrès rapides et vertigineux.
On a pu constater comment la radio et la
télévision ont réussi à s'intégrer dans la
société sans pour autant faire disparaître les autres
médias existants.
Internet est un nouveau media qui vient d'apparaître
dans notre société.
Beaucoup de personnes lui destinent un avenir glorieux et des
promesses fortes à son égard.
On ne sait pas encore exactement comment il va
s'intégrer dans notre société et il est donc sujet
à de nombreuses hypothèses probables dans son avenir.
Notre population a un besoin d'informations concernant le
monde où il se situe.
Cela peut être de l'actualité
générale, économique, sportive ou autres qui sont
liées en fonction de ses intérêts personnels.
Les médias assument ce rôle et on peut dire
jusque là que l'apparition des nouveaux médias comme la radio et
la télévision se sont complémentarisés et ont
convergé.
Néanmoins la radio est composée de sons et la
télévision d'un mariage sons et images alors qu'Internet diffuse
essentiellement de l'écriture telle que la presse écrite.
L'objectif de ce mémoire est de mesurer si cette
nouvelle technique avec les promesses qui lui sont faites va prolonger
l'histoire ou au contraire déstabiliser voire détruire un des
premiers média apparu qui est l'imprimerie des journaux.
Méthodologie de ce
mémoire :
Ce mémoire a pour objectif de répondre à
six hypothèses essentielles qui tournent autour du thème de la
presse électronique.
Il me fallait donc trouver essentiellement des ouvrages
théoriques afin de vérifier mes hypothèses.
La première mesure à prendre est donc d'aller
consulter les différentes bibliothèques et librairies de
Bordeaux. De ce fait, plusieurs problèmes sont vite apparus.
Le premier a été une faible quantité
d'ouvrages qui traitaient ce sujet.
Le second problème, qui fut le plus contraignant,
provient de par la nature du media Internet. Ce media est en perpétuelle
évolution et les principaux ouvrages trouvés dans ces endroits
étaient très vite obsolètes.
En effet un ouvrage qui a été écrit en
1998 comprenait certaines informations valables de nos jours mais la plupart
étaient dépassées par l'évolution rapide de cet
outil et des méthodes qui l'accompagnent.
Néanmoins, un système de filtrage sur ces
ouvrages pas très récent et la découverte d'autres
ouvrages un peu plus récents ont permis de puiser les théories
fondamentales pour valider ou annuler les hypothèses émises.
Il faut noter que la théorie qui m'a servi à la
non-validation de ma première hypothèse était issue
presque exclusivement d'ouvrages.
La deuxième méthode utilisée pour
vérifier mes hypothèses a été d'aller prendre de
l'information sur le réseau des réseaux à savoir
Internet.
Grâce aux moteurs de recherches et de liens en liens, il
a été possible de me diriger vers les informations pertinentes
pour vérifier les hypothèses.
Cet outil a donné la possibilité de faire des
recherches sur un plus grand territoire.
Il y a des ouvrages et des rapports entiers de chercheurs,
d'enseignants et de professionnels qui sont à la disposition de
l'Internaute.
De plus Internet m'a permis d'aller examiner les versions
électroniques des quotidiens afin d'analyser si la théorie
était bien appliquée par les quotidiens électroniques.
La troisième méthode pour vérifier mes
hypothèses a été d'ordre plus pratique.
Cette méthode avait deux missions :
- Donner un aperçu des comportements de la population
concernant leurs accès à la presse régionale.
- Compléter le théorique par deux études
sur le terrain.
Il a été, en premier lieu, effectué un
entretien avec un journaliste multimédia au quotidien Sud-Ouest afin de
m'expliquer les méthodes de son travail pour analyser si elles
étaient bien en adéquation avec les théories
puisées pour vérifier mes hypothèses.
Dans un second lieu a été menée une
enquête auprès de la population du Sud Bassin afin d'analyser le
comportement de cette population pour accéder à l'information
régionale mais là aussi pour permettre d'appuyer la
théorie qui vérifie mes hypothèses.
Ce mémoire est composé de trois parties.
Chaque sous parties des deux premières parties a une
hypothèse énoncée en début, une étude
théorique lors de son déroulement et une validation ou une
non-validation en fin.
La Troisième partie concerne essentiellement les
recherches sur le terrain qui ont permis d'appuyer la théorie et donner
un aperçu de l'accès à l'information régionale dans
notre région.
INTRODUCTION PREMIERE PARTIE
Cette première partie est consacrée non pas
à la presse sur Internet mais à Internet dans sa
globalité.
Elle a pour but de donner des éléments
théoriques afin de vérifier une seule hypothèse alors que
la seconde partie aura pour objectif d'en vérifier cinq.
Le choix de mettre une seule hypothèse dans cette
partie provient d'une nécessité plus importante de théorie
que pour les suivantes mais aussi parce qu'elle va traiter d'Internet dans sa
globalité alors que par la suite ce sera la presse sur Internet.
A lire la presse, à entendre la radio, à
écouter la télévision, il semble que tout ce qui touche
à Internet est valorisé par une promesse d'un monde meilleur.
Internet devrait changer radicalement notre
société pour aller vers un meilleur avenir.
Cette partie a pour objectif de vérifier si ce nouvel
outil est bien destiné à effectuer une révolution
sociale.
I.INTERNET, REVOLUTION CULTURELLE ET SOCIALE OU
SIMPLEMENT REVOLUTION TECHNIQUE
Ma première hypothèse, mise en avant dans cette
partie, concerne Internet dans sa globalité.
Elle émet qu'Internet est un outil de communication qui
va dans l'avenir révolutionner notre société en y
modifiant les activités et les relations de notre population
mondiale.
1. La révolution d'Internet
1.1 Les origines et le développement
d'Internet :
Le réseau Internet a bientôt un quart de
siècle. En effet, c'est en 1969 que le ministère de la
défense américain entreprend de construire un réseau de
communication informatique pouvant résister à une attaque
nucléaire. C'est encore dans la période de la guerre froide et il
importe donc pour le gouvernement et pour les militaires de pouvoir continuer
à faire communiquer, dans tous les cas de figures, tous les organismes
de la défense. L'architecture originale du réseau s'explique pour
cette raison : il ne faut pas créer un noeud central, un centre de
commande, qui risquerait, s'il était touché, de bloquer
l'ensemble du système.
Dans le système Internet, tous les ordinateurs se
connectent à travers des milliers de réseaux. Aussi si un
réseau ne fonctionne plus, s'il est anéanti par une puissance
adverse ou si tout simplement, il souffre d'un engorgement d'appels, alors les
informations suivent un autre cheminement pour parvenir à son
destinataire. En un mot, Internet est un réseau de réseaux.
Ce mode de construction a facilité le
développement du système. Dés 1972 le réseau
« ARPANET » est mis en place. Il permet la connexion d'une
vingtaine de centres militaires et universitaires. Pour qu`Internet devienne un
moyen de communication plus large, il faudra attendre 1982, date à
laquelle, l'accès aux réseau est accordé gratuitement.
L'année suivante la National Science Fondation (NSF)
américaine finance la mise en réseau de soixante
universités américaines et de trois européennes. En 1985,
le réseau de la NSF est intégré à Internet. On
estime alors à 5000 le nombre d'utilisateurs du réseau.
Surtout la vitesse de transmission augmente progressivement
et, en 1986, le réseau est branché sur les lignes publiques.
Dés lors, Internet touche l'ensemble de la communauté
scientifique. En 1987, 100 000 ordinateurs sont connectés et plus de
3000 centres de recherches dialoguent sur Internet. Progressivement Internet a
été détourné de sa fonction militaire pour
intéresser les chercheurs et les universitaires. Une communauté
d'utilisateur est née, qui dispose de sa propre culture où se
mêlent goût pour l'informatique, délire de chercheur et
plaisir du dialogue.
L'apparition de logiciels d'accès à Internet,
sous Windows, pour les micro ordinateurs, facilite l'approche du net. Le plus
connu, mosaïc, sera distribué gratuitement à tous
les utilisateurs du réseau.
En outre, avec le progrès de la compression
numérique, la vidéo fait son entrée sur Internet. Les
réseaux en ligne se rapprochent ainsi de la qualité graphique du
CD-ROM.
Mais, c'est surtout à partir de 1992, que le coup
d'accélérateur est donné. Les conditions à
Internet, pour les entreprises privées, s'assouplissent, de sorte que
tous ceux qui possèdent l'équipement nécessaire peuvent
proposer des services.
Des sociétés commerciales s'installent sur le
réseau pour vendre des services et du temps de connexion. Dés
lors, de nouveaux acteurs apparaissent sur le réseau, des milliers de
personnes se connectent. Internet devient un phénomène de
société.
1.2 Lien entre progrès technique et changement
social :
Je tiens tout d'abord à préciser que ces
réflexions faites pour vérifier cette hypothèse ont
été théoriquement puisées dans les ouvrages de
Dominique Wolton « Internet et après » mais aussi de
Philippe Breton « Le culte de l'Internet.
Depuis trente ans s'opère une valse de progrès
des outils de communication. Les hommes face aux techniques de communication
sont pressés, toujours en retard et cherchent le progrès
rapide.
On a donc, à présent, des moyens de
communications qui sont rapides et sans frontière.
Internet est depuis quelques années un outil qui est
mis en avant. Beaucoup de personnes le considèrent comme un outil qui va
bouleverser positivement et radicalement la société.
Il doit nous permettre par une meilleure communication
d'être plus libre, plus solidaire et de diminuer les
inégalités sociales.
C'est un outil qui va augmenter le pouvoir de notre
démocratie, de par son interactivité possible, mais c'est aussi
une porte vers une unification mondiale.
On assiste donc à une course du progrès
technique pour arriver à une meilleure société.
La presse, organe qui est facilement sceptique, est, lui
aussi, dans cette optique de la course au progrès.
Depuis une dizaine d'années, elle a publié un
nombre incalculable de suppléments écrits ou audiovisuels sur les
nouvelles technologies, citant constamment les Etats-Unis comme le
modèle à suivre et dénonçant le retard des
mentalités françaises.
L'idée de Dominique Wolton1(*) est de relativiser cette
révolution.
Selon lui « ces visions technicistes du futur sont
toutes fondées sur l'idée, dominante aux Etats-Unis, de la
primauté de la technologie sur la société. Leur plus grand
défaut est de méconnaître l'histoire... Obnubilés
par la technologie, ils ne savent pas que les sociétés humaines
ont toujours été plus compliquées que les technologies les
plus sophistiquées. »
En effet il pense que le progrès technique ne suffit
pas à lui seul à faire apparaître une mutation de la
communication et de la culture.
Il pense que si une technique de communication joue un
rôle essentiel, c'est parce qu'elle symbolise une rupture radicale
existant simultanément dans l'ordre culturel dans la
société.
Ce n'est pas l'imprimerie, qui en soi a bouleversé
l'Europe, mais c'est le lien entre l'imprimerie et le profond mouvement de
remise en cause de l'église catholique. C'est la réforme qui a
donné son sens à la révolution de l'imprimerie et non
l'imprimerie qui a permis la réforme.
De même la radio, puis la télévision n'ont
eu cet impact que parce qu'elles étaient liées au profond
mouvement en faveur de la démocratie de masse.
Si les techniques sont l'élément visible de la
communication, l'essentiel est le modèle culturel qu'elles
véhiculent, et le projet concernant le rôle et l'organisation du
système de communication d'une société.
Un autre exemple qu'a cité Dominique Wolton2(*) dans sa théorie est ce
qu'il appelle le désert européen de la communication.
Il nous explique que s'interroger sur
l'intercompréhension européenne ne se limite pas à une
interrogation technique.
En effet l'Europe est composée de 370 millions
d'habitants et ce n'est pas en plaçant des ordinateurs et des
télévisions interconnectés que l'on résoudra le
problème de la cause européenne.
Il va falloir réexaminer l'histoire, les symboles, les
représentations, les idéologies, les stéréotypes...
et la performance des outils paraît dérisoire.
Les pays européens ont tous une forte culture et
identité mais s'ils venaient à avoir une volonté de
vraiment vivre en commun alors les techniques se joindraient pour effectuer ce
lien mais on en revient à la dépendance des techniques par
rapport à un modèle culturel et à un projet social.
Internet n'est donc pas, à son analyse, une
révolution comme beaucoup le déclarent mais il est clair que les
nouvelles technologies ont des atouts qui sont incontestables et qui attirent
un public essentiellement jeune.
1.3 Des atouts incontestables
Il y a une certaine dimension psychologique qui, en effet, est
essentielle dans l'attirance des nouvelles technologies car celles ci
rejoignent le profond mouvement
d'individualisation de notre société.
Elles sont le symbole de la liberté et de la
capacité à maîtriser le temps et l'espace, un peu comme la
voiture dans les années 30.
On peut résumer cette attirance en trois mots qui
sont : autonomie, maîtrise et vitesse.
Chacun peut agir, sans intermédiaire, quand il veut,
sans filtre ni hiérarchie et en temps réel.
Je n'attends pas, j'agis et le résultat est
immédiat. Cela donne un sentiment de liberté absolue voire
même de puissance, dont rend bien compte l'expression « surfer
sur le net ».
Un monde ouvert accessible à tous, et qui
finalement donne une chance à chacun, quel que soit son
itinéraire et ses diplômes.
Et c'est pour une de ces raisons que les nouvelles
technologies acquièrent une dimension sociale, car elles permettent de
donner une nouvelle chance à ceux qui ont raté la
première.
Ce n'est pas seulement l'abondance, la liberté et
l'absence de contrôle qui séduisent mais aussi la
possibilité d'une auto-promotion possible sans école, sans
maître et sans contrôle.
On peut selon Philippe Breton3(*) distinguer trois positions concernant l'attirance pour
Internet.
Il y a les partisans du tout Internet, les partisans d'un
usage raisonné et les technophobes.
Les partisans du tout Internet vont déployer toute leur
énergie pour essayer de faire développer Internet qu'ils voient
comme l'avenir de l'homme et de notre société.
Internet est pour eux un nouveau monde.
Les partisans de l'usage raisonné voient Internet comme
un outil doté d'atouts considérables à exploiter mais ils
ne le placent pas dans l'optique de faire une révolution sociale.
Les technophobes sont ceux qui s'opposent aux nouvelles
techniques de communication et plus particulièrement à
Internet.
En effet il peut être lié à l'ignorance et
à la frustration des nouvelles techniques.
L'inégalité des situations personnelles et
professionnelles, et l'inégalité de l'éducation peuvent
provoquer ce phénomène.
Après l'illettrisme s'ajoute
l'i-électronisme.
Il y a aussi ceux qui sont irrités par l'apologie
faites par les médias sur Internet et qui préfèrent le
refuser en bloc sans qu'ils aient vraiment de jugements de valeurs.
Les partisans du tout Internet nous parlent de promesses d'un
monde meilleur.
Par exemple Bill Gates4(*) nous parle, dans son ouvrage « the road
ahead », qu'Internet va pouvoir enrichir nos loisirs et nos cultures,
qu'il va atténuer nos tensions urbaines puisque chacun travaillera chez
lui ou dans une maison de campagne.
Il promet que l'on apprendra à mieux maîtriser
notre vie dans tous ces aspects grâce aux nouveaux réseaux de
communication.
Il fait, déjà là, une promesse assez
considérable, mais on peut citer un autre personnage qui accentue ses
propos.
Pierre Lévy5(*)est auteur de multiples essais, sur ce thème,
qui vont avoir une grande influence dans les milieux des nouvelles technologies
de l'information et au-delà.
Lévy n'hésite pas à évoquer la
« reconnection globale de l'espèce humaine avec
elle-même » qu'Internet va permettre.
Il pense que la véritable destination de l'homme est
d'être un planétaire, participant activement à
l'intelligence collective de son espèce.
Internet représente dans cette optique une
« citadelle de lumière».
Tous ses propos nous parlent de la véritable
finalité des nouvelles technologies de l'information. Tout se passe
comme si Internet avait le pouvoir de réduire les tensions, de
construire un lien social plus harmonieux et moins conflictuel. Le monde
imaginaire que nous proposent ses discours est calme, lumineux et
pacifié.
Il est aussi question de pouvoir tout faire de chez soi sans
bouger de son fauteuil. On y trouvera donc toutes les activités que l'on
exerce en ville ainsi que quelques autres nouvelles.
1.4 La transparence
Le thème de la transparence revient fréquemment
dans le milieux des nouvelles technologies.
Cette valeur a même fait irruption dans le monde de la
politique, qui certes sous l'ancien gouvernement, Lionel Jospin avait
déclaré lors de la dix neuvième université
d'été que « l'entrée de notre pays dans la
société de l'information correspondait à plus
d'accès au savoir et à la culture, plus d'emplois et de
croissance, plus de service public et de transparence, plus de
démocratie et de liberté ».
La transparence est ici au même niveau que d'autres
valeurs jugées fondamentales.
La notion de transparence est parfois assimilée
à l'utopie d'une harmonie sociale, sans secret ni mensonge, sans
opposition ni conflit.
Le fait de rendre plus harmonieux le monde par Internet
implique de renoncer aux conflits, aux oppositions, à la division,
à la critique, aux jeux de pouvoir.
Pour cela, la poursuite d'un idéal de transparence
implique qu'Internet soit un réseau totalement ouvert.
Il faut qu'il y ait une interconnexion
généralisée et que l'on laisse passer ce qui est de
l'ordre du privé, de l'intime, du secret.
Dans l'Ohio6(*), une expérience a été faite.
Six amis sont dans une maison 24h sur 24 et tout ce qu'ils
font est filmé sur le net et disponible dans le monde entier.
Pour les fondamentalistes d'Internet, l'idéal d'un
monde transparent s'incarne dans un « village globale »,
sans frontière, sans loi, sans contrainte. La libre circulation en est
impérative, et toute norme qui fait entrave à cette libre
circulation est perçue telle un ennemi à cette transparence.
Le piratage est aussi parfois assimilé à ce
désir de transparence. Les attaques qui ont été faites en
2000 contre le portail de yahoo n'était pas pour détourner des
données confidentielles mais c'était bien le culte actif de la
transparence, de l'ouverture, de la suppression du secret qui peut expliquer de
tels comportements.
Selon Pascal nivelle7(*), auteur d'un article dans libération
en février 2000, les bibliographies de pirates sont rares, mais le peu
que l'on ait se ressemblent. Pour dire que dans leur jeunesse, ils
démontaient tous les objets afin d'essayer de comprendre comment ils
fonctionnaient.
Même les passionnés d'Internet en
général avait cette attitude étant enfants.
1.5 Cyber-rencontre
Internet est un réseau des réseaux qui permet,
si il été poussé à l'extrémité, de
séparer les hommes et de les dispenser de toute rencontre directe.
Les partisans les plus directs d'Internet affirment, que pour
bénéficier des promesses qu'offre Internet pour accéder
à ce nouveau monde, alors, il faudra y transférer la plupart des
activités que jusque-là nous réalisions autrement :
le travail, les loisirs, la télévision, le commerce, les
relations avec autrui, la prière, et pour les plus extrémistes la
sexualité.
Toute communication, toute rencontre, toute relation doivent
désormais passer par le réseau.
Un concept qui est mis en parallèle est que le
désir d'un monde meilleur peut provenir du fait que notre monde actuel
est marqué par la violence.
Le but est d'aller vers une pacification en s'éloignant
de l'autre. Chacun d'entre nous veut s'enfermer dans une bulle et dans une
communication universelle pacifiée : tous les avantages de la
communication sans ses risques.
Toutes les relations se feront depuis chez soi, ce seront des
cybers-relations qui dispenseraient les relations directes et leurs
inconvénients.
Internet apporterait la paix dans un monde troublé qui
ne voit pas comment faire la paix.
Souvent les partisans d'Internet ont du mal à entrer en
contact direct avec des personnes. Un Internaute peut passer des heures dans un
cybercafé à communiquer sur le net et avoir une grosse
difficulté à entrer en contact avec son voisin de gauche.
Il faut faire attention à ce multi branchement, car
quoi que disent les partisans d'Internet, il y aura toujours un moment
où il faudra lâcher les machines et apprendre à parler
à quelqu'un directement .
Le cyber-monde est techniquement possible mais parait peu
vraisemblable à s'appliquer.
Les chefs d `état ont tous les moyens pour
communiquer entre eux par les machines mais on voit qu'ils prennent l'avion
pour faire des milliers de kilomètres afin d'avoir une relation
directe.
1.6 Inégalités
Une promesse d'Internet est que, de par son accès
à la culture universelle, et de par sa possibilité de
communication planétaire, il sera un outil qui va faire baisser les
inégalités.
Ceci reste à prouver et des études montrent le
contraire.
En effet selon Dominique Wolton8(*) et Philippe Breton9(*), Internet est un outil qui va renforcer les
inégalités.
Il y a déjà cinq millions d'illettrés en
France auquel va s'ajouter l'i-electronisme. Tout le monde n'est pas
familiarisé avec l'outil des nouvelles technologies et les écoles
commencent tout juste à l'enseigner.
Le problème est surtout dans les pays du tiers monde
où la population a moins l'occasion de se familiariser à ces
nouvelles technologies.
Nous sommes très loin des discours de la
« réunification de la conscience universelle »
et plus proche de la figure classique de l'accroissement de la domination de
certains, du fait de la maîtrise des outils de communication.
De plus Internet, contrairement à la
télévision et à la radio qui offrent la même
information pour tout le monde, est un outil où la personne doit aller
chercher sa propre information.
Le problème est qu'il faut déjà avoir des
acquis pour aller chercher de l'information.
Quelqu'un qui arrive sur le site du musée du Louvre ou
de la bibliothèque de Paris doit avoir un minimum de connaissances pour
savoir quoi demander.
Il va donc y avoir une différence d'utilisation
d'Internet en fonction du niveau socioculturel.
Ce n'est pas tout, l'information sur Internet, qui aura une
valeur ajoutée, risque de plus en plus dans l'avenir de devenir payant
alors s'ajoutera en plus une sélection financière.
Jean-paul Fitoussi10(*) a écrit un ouvrage à ce propos,
« le nouvel age des inégalités », qui
représente bien cette pensée.
1.7 Liberté
La liberté est une notion qui par l'utilisation
d'Internet risque d'être menacée sous certains aspects.
On parle souvent du réseau échelon
dénoncé dans un rapport du parlement européen.11(*)
La national sécurity agency est accusée de se
livrer à une activité d'interception systématique des
communications mondiales, notamment celles qui transitent par Internet.
Les libertés sont également menacées par
un développement des aspects du commerce électronique.
Tel est le thème du rapport 1999 de la commission
nationale pour l'informatique et les libertés (CNIL)12(*) en France qui
s'inquiète du développement de la cyber-surveillance et des
conditions du commerce électronique.
La suppression des médiations dans le commerce rend les
choses plus faciles.
Un simple clique et on passe à la décision
d'achat et au paiement en ligne, les impulsifs ont intérêt
à se maîtriser.
De plus et comme il est écrit un peu plus explicitement
dans la suite de ce mémoire, les régies de publicités
tentent avec un certain succés de violer la vie privée des
Internautes.
Le principe est simple et il n'a pas attendu les nouvelles
technologies de l'information et de la communication pour cela.
Plus le publicitaire connaît la vie, les goûts,
les habitudes de celui à qui il s'adresse plus il pourra adapter son
message et accroître les chances de séduire son interlocuteur et
donc de vendre.
Il y a par la atteinte à la liberté.
Autre point, comme on l'a vu il faut se méfier du multi
branchement afin qu'il ne diminue pas trop nos relations directes mais il y a
une autre conséquence à prendre en compte.
En effet, un homme qui a ses différents portables, ses
courriers électroniques, ses fax et autres services prochainement
commercialisés sera sans cesse joignable.
Il suffit de voir déjà l'esclavagisme que
représente un téléphone portable. Il y a là aussi
une méfiance à avoir sur notre liberté.
1.8 Impact sur la société
Il est difficile de savoir comment Internet va se
développer que ce soit dans un avenir lointain ou proche.
On a vu par ces différentes analyses qu'une propagande
sur le thème de la « révolution Internet » a
envahi les médias depuis fin 90.
Celui ci annonce une révolution des modes de vie et de
la société.
Il semblerait que la réalité veuille relativiser
cette révolution.
En effet Internet est un outil qui, de par sa performance
technique, est capable de révolutionner une société mais
il faudrait pour cela que notre société ait une volonté
forte et générale de modification pour aller dans ce sens.
Si elle a cette volonté générale
alors elle pourra prendre appui sur Internet pour faire ce que l'on appelle une
révolution sociale.
Même sous la pression sociale des médias et leurs
promesses, il est très vraisemblable qu'une société tout
Internet comme le voient les plus forts partisans ne soit possible.
Il paraît clair que notre société ne
désire pas numériser l'ensemble de ses activités.
Par contre même si Internet n'est pas une
révolution comme promis, il est très probable que la
potentialité technique de cet outil va attirer une partie de la
population.
Elle ne va donc pas être une révolution sociale
mais elle va modifier et créer une partie des activités
économiques et sociales.
Internet va provoquer des atouts positifs sociaux mais il
risque aussi d'entraîner des effets pervers.
Cette énorme base de données que constituent le
réseau des réseaux peut être vue comme un formidable outil
de transparence pour la population.
Elle aura accès à de nombreuses informations
mais un des risques est que, ce que l'on appelle, le « no man's land
juridique » n'empiète sur le domaine intime et privé
des personnes.
On parle aussi de communication voire de pensée
universelle. Internet peut permette à tout un chacun de communiquer avec
qui on désire, en temps réel, et à l'autre bout du monde.
Le problème est que cette technique n'enlèvera pas notre
identité et notre culture qui est attachée à notre
pays.
Internet est aussi comme on l'a vu précédemment
un outil qui permet de s'auto-promotionner. Le réseau des réseaux
permet d'y circuler librement et à grande vitesse. C'est un nouveau
monde où on peut se sentir maître.
C'est un côté positif pour la reconnaissance de
soi même.
A côté de cela, on a vu aussi les entraves
possibles où les libertés et le risque d'inégalités
ont pour probabilité de s'accentuer avec Internet.
Le défi n'est pas du coté du systeme de
communication mais du coté des différences et de la cohabitation
c'est à dire la capacité à gérer ses
différences. La course aux nouvelles techniques risque d'être
frustrante car l'enjeu de la communication n'est pas du coté de la
performance technique mais du coté de l'épreuve de l'autrui.
De plus les fondamentalistes et les médias nous
poussent vers Internet tant vers un coté de l'être ensemble
mondial mais aussi vers une singularisation.
La vie idéale serait celle où nous serions
séparés, où la rencontre directe serait réduite, il
faut faire attention, parce que par-là, on menace un lien social
déjà en difficulté.
Une étude13(*) réalisée par l'équipe de Robert
Kraut auprès de 256 personnes sur deux ans à Pittsburgh a
montré que l'utilisation d'Internet diminue le cercle des relations
sociales proches et lointaines, augmente la solitude, augmente les sentiments
dépressifs.
Des solitaires d'un genre nouveau apparaissent partout, qui
n'entretiennent plus qu'un rapport informationnel et instrumentalisé au
monde qui les entoure. Ces personnes construisent un lien social qui n'est plus
tout à fait celui d'une société humaine.
1.9 Analyse d'hypothèse
L'hypothèse était de vérifier que le
media d'Internet allait dans l'avenir effectuer en plus de sa révolution
technique actuelle, une révolution sociale.
On entend par révolution sociale un bouleversement
général des activités et des relations des personnes dans
notre société.
D'après ces analyses, il semble que cette
hypothèse ne soit pas totalement vérifiée et il convient
de dire qu'Internet ne sera probablement pas une révolution sociale mais
qu'elle va tout de même s'insérer dans notre société
et y déployer quelques points positifs et négatifs. Internet est
tout de même un outil avec d'énormes potentialités qui vaut
vraiment la peine de s'y intéresser.
Sur un avenir proche, le développement d'accès
à Internet est très difficilement calculable. On pourrait dire
« qui vivra verra ». L'immense tapage qui se
répercute partout, à la télévision, dans les
médias, dans la publicité, dans les discours politiques aussi
bien que dans les conversations quotidiennes, « il faut que je m'y
mette », entend-on dans la bouche de nombreuses personnes, donnent
plus l'impression de céder à une pression sociale que d'en avoir
un réel besoin.
Passé un certain seuil de diffusion, un objet technique
devient indispensable, même s'il n'est pas souhaité et si son
usage pose problème.
Une fois atteint ce seuil, il deviendra difficile de se passer
d'un ordinateur et d'Internet sous peine d'isoler socialement les
récalcitrants.
C'est pour atteindre ce seuil que la publicité vise
d'abord les couches sensibles, notamment la jeunesse, cible
privilégiée de la promesse d'un nouveau monde.
CONCLUSION PREMIERE PARTIE
En conclusion de cette partie, Il est important de dire qu'il
faut relativiser la notion de révolution sociale que laissent
prétendre certains.
Internet n'arrivera pas à créer une
société où toute information circulerait librement et
pacifiquement. Il n'arrivera pas non plus à changer
considérablement les rapports sociaux.
C'est un outil performant qui va nous aider dans de nombreuses
activités qu'elles soient économiques, culturelles,
communicationnelles et autres mais il ne bouleversera pas fondamentalement
notre société mondiale.
C'est un outil qui n'est pas encore inséré dans
notre société et qui cherche à prendre sa place.
Son développement est certes loin d'être à
maturité, mais il ne semble pas avoir pour destinée de
créer un monde nouveau et meilleur.
INTRODUCTION DEUXIEME PARTIE
Cette partie a pour objectif de vérifier cinq
hypothèses qui concernent essentiellement la mise en version
électronique des quotidiens de la presse écrite
française.
Internet, associé à sa promesse de
développement, nous a fait réfléchir sur
l'éventualité d'une baisse, voire d'un remplacement de la presse
écrite par la presse électronique.
Cette partie va nous permettre, par de la théorie,
d'analyser ce point et d'avoir un aperçu sur les paradigmes de la
presse électronique.
Il est question d'analyser les possibilités, le
fonctionnement, les acteurs, le statut et l'état du marché actuel
de cette nouvelle activité de presse en vérifiant cinq
hypothèses.
Il y a donc dans cette partie cinq sous parties comprenant
chacune une hypothèse vérifiée théoriquement l'une
après l'autre.
Une fois après avoir validées ou non les
hypothèses alors nous aurons fait le tour théorique de cette
analyse.
II. DU SUPPORT PAPIER AU SUPPORT
ELECTRONIQUE
De nombreux quotidiens sur support papier ont
créé une version sur support électronique.
Cette deuxième hypothèse énonce que la
version électronique va concurrencer la version papier des quotidiens
actuels.
1 . Concurrence ou
complémentarité
1.1 Les débuts de la presse en
ligne
Les débuts de la presse en ligne remontent à
1992 aux Etats-Unis; en France, il faut attendre 1995. La première
expérience de mise en ligne a été faite par le Chicago
Tribune au début de l'année 1992. Mais le quotidien qui fait
figure de cas d'école est le Mercury News, créé
en mai 1993 par un quotidien de la Silicon Valley, le San José
Mercury News. Son succès rapide est à mettre en relation
avec les caractéristiques bien particulières de la vallée
californienne: plus de 60 % des foyers possèdent un ordinateur et la vie
économique et culturelle est centrée sur la recherche et les
nouvelles technologies.
L'exemple de Libération.
Dès le début de l'année 1995,
Libération14(*)
lance un supplément hebdomadaire consacré au
multimédia (paraissant le vendredi). Constatant le succès de ces
pages, la direction du quotidien décide de mettre le cahier
multimédia en ligne. Depuis, le contenu du site s'est largement
développé: rubriques spécialement conçues pour la
version électronique, riche iconographie, archives du journal
payantes.
Par la suite de nombreux quotidiens régionaux ou
nationaux se sont lancés dans l'aventure Internet comme le quotidien
Sud-Ouest, Ouest France, Le Monde....
Selon une étude de Benchmark Group15(*) d'avril 2001, sur 3400 titres
de presse français, plus d'un tiers est désormais présent
sur Internet.
Le débat sur l'avenir de la presse écrite
traditionnelle oscille actuellement entre optimisme béat et vision
apocalyptique. Certains prophétisent la mort des journaux et même
celle des journalistes, tandis que d'autres refusent d'entendre parler du
support numérique et des conséquences qui découlent de son
utilisation.
Avant de tenter d'examiner les changements, les
contraintes et les atouts que représentent l'émergence du nouveau
support interactif, une remarque s'impose: dans l'histoire de la communication,
jamais une innovation n'a fait disparaître les technologies qui lui
préexistaient. Seuls les modes et les instruments de production ont
changé. Ainsi, l'arrivée de la radio et de la
télévision a influé sur le devenir de la presse
écrite, mais celle-ci n'a pas pour autant disparu.
C'est une des premières questions qui vient à
l'esprit, à savoir les conséquences que la presse on line peut
provoquer à la presse écrite.
Contrairement à ce que disent certaines personnes, qui
placent Internet au-dessus de tout, la presse écrite va avoir de beaux
jours encore devant elle. Il faut savoir qu'à l'heure où commence
l'émergence de la presse en ligne, la presse mondiale écrite
consomme elle, près de 53 millions de tonnes de papier chaque
année dont plus de 2 millions pour la France16(*).
Internet est encore un nouveau media qui soufre d'un faible
taux d'équipement de micro-ordinateurs. Ce qui entraîne que
seulement encore une minorité de la population française a
accès au réseau des réseaux.
Faisons donc, dans un premier temps, un premier point sur
l'équipement des ménages, ce qui permettra de faire par la suite
une comparaison avec les autres médias. Ceci va nous permettre de nous
montrer, en l'état actuel, la place que prend Internet dans les
ménages.
1.2 chiffre clés
INTERNET :
17(*)
|
2e tri 2002
|
1er tri 2002
|
4e tri 2001
|
3e tri 2001
|
2e tri 2001
|
Nombre de foyers équipés micro-ordinateur
|
8 894 000
soit 36,1 % des foyers
|
8 806 000
soit 35,7 % des foyers
|
8 685 000
soit 35,6 % des foyers
|
8 680 000
soit 35,6 % des foyers
|
8 420 000
soit 34,5 % des foyers
|
Nombre de foyers ayant accès à Internet
|
5 410 000
soit 22,0 % des foyers
|
5 384 000
soit 21,9 % des foyers
|
5 196 000
soit 21,3 % des foyers
|
4 387 000
soit 18,0 % des foyers
|
4 445 000
soit 18,2 % des foyers
|
36.1% des foyers sont équipés
en micro-ordinateurs et 22% ont accès à
Internet.
2
|
Juin 2002
|
Mai 2002
|
Avril 2002
|
Mars 2002
|
Nombre d'individus de 11 ans et plus déclarant
s'être connectés à Internet au cours du dernier mois, quel
que soit le lieu de connexion
|
16 528 000
soit 32,5 % des Français
|
16 970 000
soit 33,4 % des Français
|
16 591 000
soit 32,6 % des Français
|
16 472 000
soit 32,4 % des Français
|
Il y a 32.5% de la population qui
déclare s'être connectées au moins une fois dans le
mois.
COMPTES D'ACCES A INTERNET OUVERTS PAR LES
MEMBRES DE L'AFA18(*)
19(*)
|
Abonnements individuels
(payants ou actifs à 40 jours / particuliers et
professionnels)
|
Heures de connexions
(Réseau Téléphonique Commuté)
|
mars 2002
|
7 725 000
dont 734 500 accès haut débit
|
80.895.000
|
décembre 2001
|
6 986 500
dont 601 500 accès haut débit
|
73.640.000
|
sept. 2001
|
6.318.000
dont 420 000 accès haut débit
|
69.072.000
|
juin 2001
|
6.177.000
dont 351 000 accès haut débit
|
67.558.000
|
mars 2001
|
5.968.000
|
71.393.000
|
décembre 2000
|
5.263.000
|
54.600.000
|
septembre 2000
|
4.590.000
|
40.007.000
|
juillet 2000
|
4.281.000
|
33.786.000
|
avril 2000
|
4.105.000
|
34.811.800
|
janvier 2000
|
3.030.000
|
25.265.000
|
octobre 1999
|
1.925.000
|
17.025.000
|
juillet 1999
|
1.642.000
|
14.050.000
|
avril 1999
|
1.500.000
|
12.930.000
|
janvier 1999
|
1.280.000
|
11.200.000
|
octobre 1998
|
960.000
|
8.000.000
|
juillet 1998
|
802.000
|
6.140.000
|
avril 1998
|
697.000
|
5.200.000
|
janvier 1998
|
540.000
|
4.000.000
|
septembre 1997
|
400.000
|
3.000.000
|
septembre 1996
|
150.000
|
600.000
|
7 725 00 abonnements ouverts par les membres
de l'AFA.
Dans ces tableaux on peut donc s'apercevoir qu'il y a
22 % soit 5 410 000 de foyers ayant accès à Internet et
qu'il y a eu une augmentation de 4% en un an.
Par ailleurs on peut comparer ce chiffre au taux
d'équipement de deux autres médias.
La télévision :
L'histogramme20(*) ci dessous nous montre qu'il y a 93% des foyers qui
sont équipés d'une télévision .
TAUX D'EQUIPEMENT AUDIOVISUEL DES FOYERS ENTRE 1981 ET
2001
|
|
La radio :
Un équipement par foyer de six postes en moyenne.
Pour la presse on ne peut pas parler d'équipement
puisque tout le monde est censé pouvoir s'acheter un quotidien.
Néanmoins, il y a selon media poche, environ 42% de la
population française qui lisent au moins un quotidien. Ces chiffres font
déjà apparaître un point essentiel, Internet est un media
qui, comparé aux autres, a encore un faible taux de
pénétration dans les foyers.
Internet est encore un nouveau media mais il faut
préciser qu'il est en évolution constante, il suffit de voir le
nombre d'abonnés à l'AFA pour s'apercevoir que l'on est
passé de 150 000 abonnés en 1996 à 7 725 000 en 2002.
Il a fallu une quarantaine d'année pour que la radio
atteigne une audience de 50 millions et prés d'une quinzaine pour la
télévision, Internet est à 7 millions en 5 ans.
1.3 Des lectorats différents
Pas plus que la radio et la télévision n'ont mis
au pilon la presse et l'édition, Internet ne supplantera pas les
journaux imprimés.
C'est au contraire un moyen pour la presse écrite de se
diversifier et de répondre à de nouveaux besoins.
Dans un premier point, les éditions en ligne des
journaux permettent souvent de toucher des lecteurs qui ne lisent pas
l'édition papier.
Par exemple, dans le cas du quotidien les
Echos21(*), 60
%22(*) des lecteurs ne
lisent pas l'édition papier. De même, près de deux tiers
des abonnés du Wall Street Journal23(*) interactif ne sont pas abonnés
au journal traditionnel.
Il faut savoir que l'un des drames de la presse écrite
est dans le peu d'intérêt que lui portent les jeunes
générations. D'autant que la lecture d'un quotidien relève
d'une habitude qui s'apprend très tôt dans la vie, sinon elle ne
s'acquiert que très difficilement. Les Internautes sont justement plus
jeunes que le lecteur traditionnel. C'est un nouveau public
inespéré pour les quotidiens trop souvent réservés
à « papa ». Le web doit pouvoir
fédérer ces deux générations, en leur proposant une
information plus crédible et plus attractive.
Il signale même que les jeunes internautes
français, les 15-34 ans, sont ceux qui se rendent le plus
fréquemment dans un kiosque à journaux pour acheter un magazine
ou un quotidien. C'est ce que révèle une étude rendue
publique fin 1999 par bva/diffusion contrôle24(*). Surfer sur l'information les
inciterait finalement plus, que leurs
aînés, à feuilleter les journaux avant de
les acheter. Plus de la moitié des internautes sont abonnés
à des journaux alors que les autres ne sont seulement qu' un tiers.
1.4 Convergence des deux supports
Effectivement la presse sur la toile va permettre à la
presse écrite de se diversifier en touchant un nouveau public tout en
répondant à un autre besoin de son lectorat habituel.
La presse sur la toile va venir complémentariser la
presse écrite imprimée et on peut déjà donner
certains grands avantages que donnent cette complémentarité
nouvelle.
Modernité. L'arrivée sur la
toile de la presse écrite lui confère une nouvelle image de
modernité qui était auparavant l'apanage de la
télévision et, dans une moindre mesure, de la radio. Il devient
possible d'adjoindre à l'écrit, pour le rendre plus attractif,
plus réactif, du son et des images.
Valorisation du fond documentaire. Les
services en ligne de nombreux journaux mettent à la disposition du
lecteur une partie de leur archives. La recherche est facilitée par un
classement thématique et l'utilisation de moteurs de recherche. La mise
en ligne permet également de valoriser le fond documentaire des journaux
par l'accès aux bases de données développé par les
services de documentions et les journalistes.
Profondeur de l'information. Grâce aux
hyperliens, l'information acquiert une nouvelle dimension, une nouvelle
profondeur. On relie l'article à des documents complémentaires
tels que des cartes géographiques, des notices biographiques, des textes
officiels, des informations de nature économique, culturelle, des
articles antérieurs... Le journaliste peut également mettre
à la disposition du lecteur une partie de ses sources, afin
d'étayer ce qu'il avance. La presse écrite s'affranchit, en
quelques sortes, des contraintes espace-temps et peut espérer augmenter
son crédit auprès des lecteurs. L'arrivée sur la Toile de
la presse écrite élargit le contenu de l'information offerte: les
sites web des journaux sont désormais à même de proposer
à la fois, comme le précise Dominique Wolton25(*), de " l'information
événement" et de "l'information connaissance". On trouve
également, sur les sites des journaux, de "l'information service" et de
"l'information loisir", ce qui peut parfois poser un problème de
confusion entre ce qui relève de la pratique du journalisme et de celle
du commerce.
1.5 l'interactivité :
L'interactivité entre le journaliste et son lecteur n'est pas née
avec Internet puisque, depuis l'invention du courrier des lecteurs,
émetteurs et récepteurs dialoguent. Mais Internet donne une
ampleur nouvelle à l'interactivité, transforme les rapports entre
le journaliste et son lecteur. Grâce au courrier électronique, le
lecteur peut réagir sur un article, demander des précisions
à son auteur.
Par-là même, la fonction communautaire du
journal (et la fidélité pour la publication) se renforce, comme
en témoigne la multiplication des forums de discussions sur les sites
web des journaux. La discussion porte sur des thèmes lancés
par le journal ou même par les lecteurs. Le fait que le lecteur soit de
plus en plus critique, et surtout qu'il dispose désormais des moyens de
faire part de ses réactions, oblige le médiateur à
rechercher une plus grande fiabilité, à faire preuve d'un plus
grand sérieux.
Un exemple d'interactivité sur Aftonbladet
Online26(*) : Dag
Kättsröm, journaliste Internet au quotidien suédois, est
allé au Japon pour couvrir les jeux olympiques à Nagano en
décembre 1997 . Au-delà des images, du son et de la vidéo,
son intervention en tant que journaliste multimédia consistait à
accéder à Internet quotidiennement grâce à son
ordinateur portable et à animer des forums de discussion (chats) en
donnant la parole à différents champions sportifs présents
là-bas. Les internautes pouvaient directement poser des questions aux
sportifs.
1.6 Personnalisation de l'offre
La force presque paradoxale de l'Internet est de
s'adresser, comme aucun mass-media n'a pu le faire jusqu'à ce jour, au
plus grand nombre, mais aussi de pouvoir retenir l'attention de public bien
ciblé pour leur offrir une information spécifique ou
personnalisée. La presse on line peut ainsi conjuguer maxi audience et
micro-lectorats. Internet marque l'avènement du « one to
one ». Cette nouvelle pratique
venue du marketing direct pourrait faire des
émules chez les éditeurs tentés de livrer en ligne une
édition unique pour chaque lecteur, en fonction de ses besoins.
Avec la pratique personnalisée du
« push », le télénetspectateur est né.
Néanmoins, la pratique du push, notamment
à partir des listes de diffusion, peut être une restriction
à la liberté de l'internaute d'accéder au contenu de son
choix lorsque elle est utilisée sans son consentement préalable.
Cette mise en garde a été formulée par le conseil
supérieur de l'audiovisuel qui considérait néanmoins cette
technique comme un progrès dés lors qu'il est mis en oeuvre avec
le consentement de l'internaute.
Pour exemple, le second quotidien économique
français, la tribune27(*),
propose un abonnement annuel de 185 euros qui comprend notamment la
possibilité de construire son propre journal personnalisé en
fonction de ses rubriques favorites, ses thèmes
préférés et les noms des sociétés
recherchés. Sans oublier la réception automatique en
« push » de sa « newsletters »
quotidienne et de pouvoir gérer son portefeuille boursier à
distance.
Les journaux en ligne peuvent trouver également
dans la réalisation et l'envoi périodique de lettres
électroniques un moyen d'alerter, de fidéliser et d'informer
l'internaute sur le contenu évolutif de leur site. De nombreux journaux
en ligne proposent aussi, afin de faciliter la tache de l'internaute, d'envoyer
tous les matins toute ou une grosse partie de l'édition on line.
L'internaute n'a même plus besoin d'aller sur le site pour avoir le
quotidien.
1.7 Analyse d'hypothèse
Cette deuxième hypothèse n'est pas non plus
vérifié ; dans le sens que la réponse démontre
qu'Internet est un nouveau media complémentaire à la presse
écrite et qu'il offre des possibilités nouvelles à celle
ci. On a vu précédemment tous les atouts qu'offrent ce nouveau
media aux quotidiens.
Pour cela la presse écrite ne doit pas se cantonner
à reproduire sur le net exactement la version imprimée. Elle doit
se tourner vers une nouvelle forme pour délivrer ses informations.
On va donc se tourner avec ce nouveau media vers une nouvelle
forme de journalisme mais la question qui nous vient est de savoir si
l'information transmise par ces journalistes sur le web reste aussi
crédible que la presse écrite traditionnelle.
2. La fonction de journaliste est elle crédible
sur Internet ?
Cette troisième hypothèse émet que les
informations journalistiques transmises sur Internet sont moins
crédibles que les informations transmises par la presse écrite
traditionnelle.
Dans le monde de la
presse en ligne, la fonction journalistique perd ses repères
traditionnels. Si la plupart des grands quotidiens se sont lancés sur le
réseau, aucun ne livre une réplique identique de l'édition
papier. Comme on l'a vu précédemment il est
préférable pour eux au contraire d'offrir au lecteur un contenu
différencié, enrichi grâce aux ressources qu'offre le
nouveau support. De l'article, le journaliste doit passer au traitement
multimédia du sujet : de la structure linéaire, il passe à
la structure en étoile, son style se rapproche de l'oralité, les
sujets sont remis en contexte et surtout, le journaliste perd le monopole qu'il
détenait sur l'accès aux sources d'information et en
conséquence le monopole de leur diffusion.
2.1 La démonopolisation de
l'information
Le
journaliste perd ses privilèges. L'accès comme la diffusion de
l'information sont démocratisés et ouverts à tous pour un
moindre coût sur le réseau. Et cela constitue un des défis
majeurs pour la profession. La démonopolisation de l'information
est la conséquence directe de la capacité du World Wide Web. La
Toile donne en effet accès à toutes sortes de données,
provenant des origines les plus diverses et accessibles par un clique de souris
à tout le monde. Et c'est précisément cette logique de
diffusion des informations tous azimuts qui remet en question certain des
attributs traditionnels du journaliste. En premier lieu, il perd son monopole
d'accès aux sources officielles d'information que sont les agences de
presse. En second lieu, la diffusion de l'information peut désormais se
faire sans la courroie de transmission que sont les journalistes : n'importe
qui est en droit de mettre en ligne un site se proclamant informatif, et chaque
acteur de l'actualité (politique, économique, syndicale,
culturelle...) peut diffuser directement et avec une grande facilité les
informations le concernant ou liées à son domaine
d'activité.
2.2 Libre accès aux sources
Internet a mis fin de
manière définitive à ce qui était souvent
perçu comme un privilège injustifié : le monopole des
journalistes sur l'accès aux dépêches des agences de presse
officielles. Traditionnellement, dans la presse écrite, les
rédactions suivaient heure par heure les évènements
importants qui se déroulaient à travers le monde grâce aux
fils de presse des grandes agences comme l'AFP28(*). Pendant longtemps, les journalistes ont
profité de cet avantage qui leur permettait de limiter la concurrence de
l'information au sein des organes de presse. Ainsi, les particuliers n'ayant
pas accès à ces sources d'information, seuls les médias,
juridiquement reconnus comme organes de presse, étaient habilités
et matériellement capables de diffuser l'information. Le réseau
des réseaux remet tout cela en cause en mettant à disposition des
internautes l'intégralité des informations distribuées par
les agences de presse. Tout le monde peut désormais accéder au
même titre qu'un journaliste à ces sources essentielles
d'information.
2.3 Diffusion de l'information
A cette
démonopolisation de l'accès aux sources s'ajoute la
démonopolisation de la diffusion de l'information. Dans la mesure
où l'accès aux sources d'information est ouvert à tous, il
n'est plus matériellement nécessaire d'être juridiquement
reconnu comme journaliste pour diffuser de l'information. Quelle
nécessité y aurait-il à entrer dans une profession qui a
perdu ses privilèges ? La création d'un webzine est libre et peu
onéreuse. Quiconque peut s'auto proclamer cyber-journaliste. De plus,
grâce au faible coût que suppose la création d'un site web,
la plupart des acteurs des évènements politiques,
économiques, sociaux... peuvent désormais diffuser et
échanger directement leur information originale sans
nécessairement passer par la courroie de transmission de la presse et le
filtre subjectif des journalistes.
Ainsi, la plupart des institutions administratives se sont
dotées d'un site web pour mieux répondre aux questions et
demandes des Français. De même, les entreprises ou les partis
politiques ont tous leur site afin de pouvoir communiquer directement avec
l'électeur ou le consommateur. Ce qui est également
intéressant, c'est de constater qu'en plus de ces sites liés
à des institutions permanentes, de très nombreux sites sont
créés au jour le jour, en fonction de l'actualité, pour
réagir, exprimer des opinions ou apporter des compléments
d'information sur les évènements. Les acteurs de
l'actualité trouvent sur Internet l'opportunité de pouvoir
exprimer facilement un droit de réponse aux rumeurs ou opinions
divulguées à leur sujet.
Ainsi, Internet donne
accès au monde jusqu'ici interdit des communiqués de presse, des
dépêches, des législations, des rapports administratifs et
permet à chacun de jouer au journaliste. Cependant, la
possibilité ouverte à tous de se proclamer journaliste
soulève de nombreuses difficultés. En plus d'être une
formidable source d'information, le réseau peut également
être un dangereux outil de désinformation.
2.4 Perte de
crédibilité
La surabondance et
l'absence de contrôle de l'information risque de faire de la Toile une
sorte de boîte de Pandore. Le réseau véhicule, en effet, un
très grand nombre de bruits de couloirs, de propagande ou d'infos non
vérifiées ce qui amène certains observateurs à
penser qu'Internet serait un média pervers voire dangereux car
défait de tout contrôle et sans déontologie unifiée.
On peut donner pour exemple de mentionner le Drudge Report29(*) comme le prototype du site
divulguant de l'information fondée sur des rumeurs; ce type d'adresse,
qui s'est multiplié depuis l'affaire Monica Lewinski, est
absolument condamnable même s' il est reconnu comme une règle du
jeu que toutes les informations ne sont pas vraies (Drudge avoue que 20 % de
ses informations sont fausses). En effet, ces reporters auto-proclamés
offrent aux lecteurs un mélange d'infos et d'intox que rien ne permet de
séparer. Ils prennent donc la responsabilité de porter
indûment atteinte à la dignité de personnes
médiatisées en semant le doute dans l'esprit du lecteur. Et ce
doute est d'autant plus accentué du fait de la crédibilité
qu'a acquis Matt Drudge en amorçant le Monicagate.
L'affaire Salinger constitue également un exemple de
désinformation provoqué par Internet. Salinger, ancien
secrétaire d'Etat de Kennedy, avait, sur la foi d'un document circulant
sur le réseau, prétendu que l'avion de la TWA qui s'était
écrasé près de New York en juillet 1996, avait
été descendu par un missile de l'armée américaine.
Un autre danger réside dans la falsification de
documents facilitée par les possibilités technologiques immenses
qu'offre la numérisation. Il devient aisé de véritablement
manipuler l'information, de créer de faux événements avec
photos, films ou bandes audio à l'appui. Le réseau peut
laisser passer une quantité considérable de propos sectaires,
haineux, de recettes terroristes, d'images pornographiques, de complots,
d'idées révisionnistes...
Le contrôle très facile en presse écrite
demeure en grande partie inefficace sur le web.
Enfin, l'information peut parfois être
étroitement mêlée au commerce électronique au risque
d'une confusion des genres. En effet, les journaux en ligne, pour la plupart
disponibles gratuitement, recherchent des moyens de devenir rentables et la
pratique du commerce électronique commissionné en est un. Les
journaux en ligne peuvent passer des accords avec des sites marchands et
proposer à leur lecteurs de devenir acheteurs. L'idée qui pose
difficulté est de proposer par exemple, à la fin d'un article
critique sur un livre ou un disque, de l'acquérir par un simple clique
(et un numéro de carte bleue). La correspondance entre l'information et
la proposition d'achat, source de revenu pour le journal, pose bien
évidemment la question de la crédibilité et de
l'indépendance de l'information. On peut se demander si un journaliste
n'est pas tenté d'être complaisant, si ses propos sont
susceptibles d'augmenter les gains de son entreprise, ou encore si les
sujets ne risquent pas d'être choisis en fonction de leur capacité
à faire vendre.
2.5 Ou hyper-crédibilité.
Contre ces
différentes sortes d'atteinte à la crédibilité de
l'information diffusée sur le réseau, ce dernier possède
des capacités de résistance. En premier lieu, il permet une
riposte instantanée à toute attaque fondée sur la
désinformation. Les faux bruits peuvent être contrecarrés
par des sites s'inscrivant en faux contre une rumeur et ce d'autant plus
facilement qu'ils auraient par ailleurs eux-même une
légitimité plus forte. Il est probable qu'une rumeur non
fondée lancée par Matt Drudge se trouverait vite
décrédibilisée si le Washington Post30(*) la contredisait. Par
ailleurs, le réseau offre une capacité nouvelle au lecteur de
vérifier toutes les assertions. Une des garanties de la
véracité d'une information se trouve dans leur remise en
contexte, par le biais des liens hypertextes. Les articles en ligne fournissent
souvent les adresses de leurs sources et laissent au lecteur le loisir de
remonter à l'information brute. La crédibilité se mesure
bien souvent au degré de transparence des sources d'information.
L'accès direct depuis l'article aux communiqués
de presse, aux dépêches et autres documents originaux ne peut que
fournir une crédibilité accrue, même par rapport aux
journaux classiques. L'article en ligne est désormais accompagné
d'archives historiques, ou d'une grande diversité de textes produits sur
le sujet.
Enfin, Internet permet de mêler les informations issues
des quotidiens, des radios, des chaînes télévision, des
agences de presse et met ainsi fin à l'unicité des sources. Comme
pour la presse traditionnelle, le journaliste en ligne, pour être
crédible doit faire ses preuves. Les grands quotidiens papier qui ont
crée une édition en ligne offrent à cette dernière
toute la crédibilité de leur nom.
Il est logique que l'image de crédibilité
atteint sur le support écrit se poursuit sur le support internet. La
question de la crédibilité de l'information renvoie
fondamentalement à la mission sociale du journaliste qui consiste
à peser, jauger, interpréter les diverses sources. L'abondance
des données disponibles sur le net ne fait que rappeler la
nécessité de la fonction de médiateur du journaliste.
2.6 Analyse de l'hypothèse
En effet par cette analyse, cette hypothèse a tendance
à se vérifier même si on a vu que le réseau offre
tout de même des possibilités de crédibiliser cette
information.
En effet la crédibilité des informations est
touchée par la nature de ce media. Ce gigantesque gisement de
données accessibles à tout le monde, que ce soit pour y diffuser
ou y prendre de l'information, entraîne une baisse de la
véracité de cette information.
3. Du journaliste au cyber-journaliste
Cette quatrième hypothèse émise
énonce que le métier de cyber-journaliste est une profession
à part entière.
C'est à dire que c'est une profession qui demande une
formation et une expérience pour l'exercer.
Il ne suffit pas d'être très bon journaliste sur
support papier pour aussi être très bon journaliste sur support
numérique.
3.1 Une forte déontologie
Non seulement le
journaliste n'a aucun droit immanent au monopole de l'information, mais il ne
doit pas craindre que le public ait désormais accès à des
sources brutes d'informations sans passer par eux. Bien au contraire, le nombre
quasi illimité d'informations disponibles sur le Web et la
difficulté d'évaluer leur crédibilité rend plus
nécessaire que jamais la fonction de médiateur que doit jouer le
journaliste. Ce dernier doit donc apporter de la valeur ajoutée à
l'information disponible en ligne. Et cela ne semble possible que dans un cadre
déontologique précis.
La surabondance de
l'information disponible grâce au Web rend cruciale la fonction de
journaliste. Nous l'avons vu, les infos sur Internet sont de diverses
qualités. Et sur un sujet que le lecteur connaît mal, il aura le
besoin précieux d'un médiateur pour assurer le tri des
données, la validation des sources, la remise en perspective des
événements... Les journalistes doivent assumer la fonction
essentielle de critique du cyber-espace pour qu'il ne s'agisse pas d'un immense
fourre-tout, dans lequel chercher un renseignement crédible reviendrait
à chercher une aiguille dans une botte de foin.
Distinguer le vrai du faux, contrecarrer une intox ou une
désinformation de propagande est un travail extrêmement difficile
et qui s'avère être d'une grande utilité dans un espace
où le contrôle est faible. Internet est un lieu
privilégié de la liberté d'expression et il convient de ne
pas confondre l'expression d'une opinion avec de l'information brute. Parmi les
mille métiers de la communication qui trouvent un terrain propice
à leur fonction sur le Web, le journaliste doit assumer la
responsabilité de garder un oeil critique sur l'ensemble de leur
diffusion et doit pour cela traiter l'information avec plus de soin et plus de
rigueur.
Ainsi, la valeur ajoutée que le journaliste apporte
à l'information devient très précieuse dans ce nouveau
contexte. La nécessité d'un triage intelligent se fait plus
pressante dans cette pluie d'informations. De nombreux moteurs de recherche
assument déjà une fonction de tri fondé sur des
critères donnés par l'internaute. Cela permet de se faire livrer
rapidement un grand nombre de documents sur un sujet choisi. Cependant, en
bonne machine informatique, le moteur de recherche n'est pas à
même de distinguer le vrai du faux et de faire une sélection
qualitative des données. Il incombe donc au journaliste de classer
qualitativement l'information et de la présenter épurée.
De cette manière, l'information pourra avoir diverses qualités.
Et si aujourd'hui, la faiblesse de la demande, le principe de
la gratuité du net empêche en général les journaux
en ligne d'être payants, il semble qu'à court terme la valeur
ajoutée d'une information devienne onéreuse. Internet risque de
devenir un class media. La qualité de l'information
aura son prix. Ceux qui pourront payer auront accès à une
information triée et remise en perspective; les autres seront
livrés à leur propre discernement dans la jungle de l'information
commune. Déjà, des sites comme la tribune31(*), les échos32(*) ou le Wall Street
journal33(*)
proposent des informations
financières et économiques onéreuses.
Il en est de même avec l'actualité
générale avec par exemple le monde34(*) qui vend une partie de
son contenu.
Quoi qu'il en soit, le journaliste doit pour le moment distinguer
son information de la liberté d'expression de tout un chacun.
3.2 L'écriture sur le web
L'écriture sur le web comme la presse écrite a
ses propres règles dont on peut déjà dégager les
parentés avec les médias traditionnels.
Le web est proche de la presse écrite de par sa
méthode de production: mise en page, création et renouvellement
de la une sont autant d'étapes que l'on retrouve dans la presse
écrite. De la même façon, avec l'hypertextualité, on
peut se contenter de lire le premier niveau d'information. Comme sur le papier
on lit le titre, le chapeau et les premiers paragraphes.
En matière d'écriture, le style a beaucoup de
points communs avec la radio. Phrases courtes, textes courts, syntaxes simples
semblent être les critères les plus adaptés pour faciliter
la lecture sur le Net, et donc sur écran. Le texte sur le Web doit
être plus percutant que le texte sur papier. On s'approcherait
plutôt de l'écriture type d'approches, "bref et complet", "une
phrase, une idée".
Néanmoins, la grande nouveauté que nous apporte
ce média est l' l'hypertextualité.
En effet la longueur de l'information est définie par
l'équipe éditoriale, à savoir que par exemple un quotidien
comme Sud-Ouest35(*) va préférer diminuer
l'actualité générale afin de ne pas donner toutes les
infos qu'il y a dans la version papier par contre elle va donner plus
d'informations sur d'autres sujets qui seront dans les rubriques annexes (Voir
entretien avec Frédéric Saller à la troisième
partie de ce mémoire).
Quoi qu'il en soit l' l'hypertextualité offre aux
journalistes de nombreuses possibilités afin de diffuser leurs
informations.
En effet grâce aux multiples liens hypertextes,
l'article d'un journaliste peut devenir en quelque sorte la
« capsule » permettant de pénétrer dans la
galaxie multimédia de l'information. L'article n'est plus une fin en
soi. Sur le web, il devient une fenêtre qui s'entrouvre sur le monde.
Les techniques journalistiques induites par Internet
permettent, pour la première fois de pouvoir restituer l'information
dans son contexte historique, économique ou encore géographique,
grâce aux liens documentaires activés d'un simple
« clique ».
L'internaute passe ainsi, en un clin d'oeil, de l'information
à l'état des connaissances s'y rapportant.
3.3 Une lecture plus fatigante
Le texte à l'écran est différent du texte
papier d'abord parce qu'il est à l'écran : luminosité et
scintillement provoquent de la fatigue et peuvent gêner la lecture.
De plus, à l'écran, on n'a qu'une vue partielle
du texte. A aucun moment il n'est possible d'avoir une représentation
physique exacte de la totalité du texte, ou alors il faut l' imprimer
pour le retrouver sur support papier.
Un effort de mémoire est parfois nécessaire, le
retour en arrière est moins évident et moins souple que sur le
support papier (il dépend complètement de la navigation
prévue par l'auteur).
Pour peu que l'on utilise les possibilités d'animation,
les effets d'apparition et de disparition, l'écriture multimédia
est donc bien plus riche que l'écriture sur papier, mais aussi plus
limitée à cause de la nature et de la taille même de
l'écran.
De plus, selon Jakob Nielsen36(*), la lecture à l'écran est 25% plus
lente que la lecture sur papier. D'où la nécessité
d'être plus "indulgent" avec le lecteur Internet et d'augmenter la
concision ainsi que la mise en relief des textes en ligne.
Il y a selon cette même étude 79% des utilisateurs
qui survolent les textes et 16% qui lisent mot à mot.
Il paraît clair que la lecture à l'écran est
moins confortable qu'une lecture sur papier surtout du fait de la
luminosité et de la taille de l'écran. On a une plus grande vue
d'ensemble quand c'est sur support papier.
C'est un point important aux freins du développement de la
presse numérique.
Le confort de la lecture d'une presse sur support papier sera
très difficilement remplaçable par le support
électronique.
3.4 Une nouvelle écriture du fait d'une nouvelle
lecture
L' « attaque » et la
« chute » ne constituent plus les limites d'un texte ce qui
entraîne que la lecture ne se fera plus nécessairement de
façon linéaire. Les « encadrés »,
« sous-papiers », et autres « angles »
de la mise en page traditionnelle laissent place à des liens hypertextes
renvoyant à d'autres niveaux d'information.
Le mode de lecture va donc être modifié et c'est
aux journalistes du net de réussir à l'orienter par des
signalétiques claires et une mise en ligne intuitive. La mise en page
n'est plus désormais en une seule dimension.
Il faut que les liens soit clairs et logiques et qu'il
permettent aux lecteurs d'aller vers l'information désirée.
Il ne suffit pas d'être un pro de l'informatique pour
connaître le comportements et les habitudes d'un Internaute. C'est pour
cela que le journaliste du web doit bien connaître l'univers du web pour
y guider ses lecteurs de façon la plus intelligente possible.
Il y a quatre ans, selon une étude
réalisée par media source37(*), le journaliste sur Internet se plaignait de
n'être là que pour transformer la version écrite en
numérique, mais on s'aperçoit que maintenant les grands
quotidiens ont compris les possibilités de ce media et tendent vers des
nouvelles rubriques qui ont un contenu original. Le cyber journaliste avec son
nouveau media est donc en train de naître.
Jacob Nielsen explique que comme le lecteur de la presse
écrite, le lecteur on line va généralement commencer par
survoler la page qu'il a devant lui plutôt que de lire mot à mot.
C'est une fois qu'il a repéré ce qui l' intéressait qu'il
va commencer à lire attentivement le texte.
En conséquence le journaliste doit, encore là,
utiliser des textes faciles à survoler à l'oeil nu, grâce
à des mots clés utilisés comme liens hypertextes ou alors
colorés, des sous-titres explicites, et une idée par
paragraphe.
Dans tous les cas, et quoi qu'il en soit de la politique
éditoriale du quotidien, Internet est un media, qui comme tous les
autres, demande une écriture propre et qui de plus, par sa
technicité permet d'approfondir l'information.
Le journaliste du net doit arriver à exploiter
intelligemment les atouts qu'offre Internet pour arriver à donner une
information qui soit claire, vivante et complète.
Il semble que nous sommes encore dans les prémisses de
cette écriture mais on sent déjà que la profession
commence à se développer dans ce sens.
On peut s'apercevoir, de par l'émergence progressive
des formations qui sont en train de naître, que le cyber-journalisme a
certes, besoin des qualités du journaliste des médias
traditionnels, mais qu'il a aussi besoin d'autres qualités pour sa
nouvelle profession.
3.5 Formation
La majeure partie
des journalistes qui travaillent sur le web n'a reçu au départ
aucune formation spécifique pour ce support. Ils se sont formés
sur le tas et se distinguent de ceux de leurs collègues qui n'utilisent
pas encore l'outil Internet par un goût souvent prononcé pour la
micro-informatique. L'exemple du responsable du service web de Ouest
France38(*) est
significatif: professionnel expérimenté et
intéressé par tout ce qui touche à la micro-informatique
et à l'information scientifique et technique, Bernard Boudic (chef de
service des informations générales) se tourne vers le support
interactif en 1996.
On peut aussi noter des formations académiques qui se
sont mis en place afin de donner une formation théorique à ceux
qui veulent s'orienter vers ce nouveau métier.
Il y a par exemple l'école JMK de journalisme en
Suède qui dispose depuis 1996 d'un cursus de cinq mois baptisé
Global Electronic Journalism (GEJ) et dédié à la formation
au journalisme sur Internet. Le principal centre de formation JMK est
situé à l'Université de Stockholm et forme au journalisme
pendant trois ans, avec désormais l'option de pouvoir rajouter un
semestre de formation au sein du GEJ.
Cette formation au journalisme sur Internet consiste à
apprendre la mise en page au format HTML de journaux on line en s'inspirant des
choses déjà existantes sur le web, ainsi qu'à savoir
rechercher et trouver l'information, en naviguant sur le web au travers
des moteurs de recherche.
Même si la déontologie par rapport à ce
nouveau média n'est pas au coeur de cette formation, elle va
sensibiliser à la manière de traiter l'information.
En Espagne, l'université Pamplona propose aussi une
formation de journalisme on line.
En France, il faut noter que l'Ecole Supérieure de
Journalisme de Lille avait instauré la filière "journalisme
multimédia" qui cherchait à améliorer les connaissances
théoriques et techniques des journalistes chevronnés ou
fraîchement diplômés. Cette formation était
censée permettre au journaliste multimédia de mieux dialoguer
avec les autres corps de métier opérant dans les services
web des journaux: informaticiens, graphistes... Elle était
également censée lui apprendre à adapter son savoir-faire
en matière de traitement de l'information aux supports
multimédias. Le contenu de la formation était complet: histoire,
économie, droit, éthique des médias et du
multimédia; notion de programmation informatique et de langage HTML et
Java script; infographie...
Cette formation a été arrêtée au
bout d'un an seulement.
3.6 Analyse de l'hypothèse
Cette quatrième hypothèse a été
vérifiée par la recherche théorique effectuée.
Un passionné de l'informatique et d'Internet ne peut
pas se prétendre être un bon journaliste sur le web, tout comme un
bon journaliste de la presse écrite ne peut pas se prononcer être
un bon journaliste sur Internet.
Ce métier consiste à avoir une formation en la
matière ou d'apprendre par l'expérience comme pour tout autre
métier.
4.Rentabilité de la presse sur support
électronique
Nous avons, depuis le début de cette partie,
démontré que la presse sur support électronique venait se
complémentariser avec la presse sur support papier, qu'elle faisait
perdre de la crédibilité à la fonction de journaliste et
qu'elle donnait lieu à une nouvelle profession. Maintenant, la
cinquième hypothèse est de vérifier si par son faible
coût de production et de diffusion, la version électronique va
devenir plus rentable que celle du papier.
Le passage à un « mode de transport » plus
rapide, entrant directement chez le consommateur et nécessitant des
charges de fabrication, bien moindres comparées à l'imprimerie,
ne pouvaient qu'intéresser la presse. En effet, les coûts du
prépresse à l'impression et de la distribution sont des
coûts qui sont lourds pour les comptes des journaux.
Ainsi, l'un des atouts majeurs de la cyber presse tient
à la disparition de la fabrication physique. Ce n'est plus le journal
qui investit dans la diffusion, mais l'acheteur qui doit s'équiper en
matériel de réception (ordinateur personnel, modem, abonnement).
Ceci étant d'ailleurs un frein pour l'accès à la presse
électronique.
4.1 Principe de la gratuité
Il suffit de naviguer sur la plupart des quotidiens sur le net
pour s'apercevoir que la plupart de ces journaux en ligne ont renoncé
à instaurer un abonnement à l'entrée.
La gratuité s'est imposé avec Internet car ce
fut l'esprit même des pionniers universitaires et scientifiques de
partager librement entre eux l'information sur le réseau des
réseaux.
Jean Miot dans son rapport sur « les effets des
nouvelles technologies sur l'industrie de la presse » déclare
que « la tare originelle d'Internet est la
gratuité ».
On pourrait presque comparer cela à la radio qui, elle
non plus, n'est pas payante pour obtenir les informations. Le problème
c'est comme on l'a vu au début de la partie, un foyer a en moyenne six
postes de radio sans compter les voitures presque toutes équipées
d'une radio à l'intérieur.
Internet lui est présent dans seulement 22% des
foyers.
Si la presse en ligne veut être rentable en restant
gratuite, il va falloir qu'elle tire ses ressources essentiellement de la
publicité et donc pour intéresser les annonceurs, elle devra
avoir une forte audience, ce qui actuellement, par rapport aux autres
médias n'est pas le cas.
Le taux de 10 % des foyers ayant accès à
Internet est, selon l'institut d'étude Jupiter Communications39(*), un seuil minimal à
partir duquel les responsables marketing estiment que cela vaut la peine
d'investir dans de la publicité sur Internet.
On a dépassé ces 10% mais le prix des bandeaux
reste faible, de par la faible audience.
C'est déjà pour une de ces raisons et comme on
va le voir plus tard, que de nombreux quotidiens ont choisi la version mixte,
c'est à dire, faire payer une partie de leur journal et laisser une
autre partie gratuite.
La partie payante sera bien sur de l'information qui aura une
valeur ajoutée par rapport à la partie gratuite. Cela peut
être par une meilleur hiérarchisation, être plus
personnalisée, plus pertinente, plus difficile à trouver, plus
complète....
Pour Philippe Jannet, responsable du site web des
« Echos », l'accès payant à l'information sur
Internet tombe sous le sens40(*). "C'est logique: on ne peut pas donner de
l'information. Quand on donne de l'information, c'est qu'il y a un
problème sur la qualité même de l'information. La
publicité n'est pas suffisante pour financer tout cela. Si on veut
vraiment avoir des produits de qualité ou des bilans mis à jour
tous les jours, cela vaut de l'argent", estime-t-il. En dehors des «
informations à valeur ajoutée », qui sont payantes, le reste
est gratuit. A savoir : les titres et les résumés de tous les
articles des Echos.
4.2 Publicité sur le web.
Emile de Girardin fut le fondateur de la presse moderne mais
aussi de la publicité.
En effet c'est grâce à lui et pour financer son
journal qu'est apparue la première publicité sur son quotidien la
« presse ».
Après, au fil des temps, chaque media qui est apparu, a
lui aussi fait de la publicité puisque la possibilité offerte par
un media est de toucher une large partie de la population.
Chaque media, de par sa nature, va avoir son propre
fonctionnement pour la publicité (radio :spots de 20s,
presse :encart publicitaire...) alors qu'en est-il de la presse sur
Internet.
Pour commencer, Internet offre la possibilité aux
annonceurs d'avoir accès en ligne aux plannings de réservation du
journal papier et du site web, ainsi qu'au suivi périodique des
résultats de leur campagne publicitaire.
En effet des outils comme « dart » de
doubleclik et « open ad stream » de real media permettent
et à l'éditeur et à l'annonceur de connaître
instantanément la progression de l'impact d'une campagne en ligne,
quitte à ajuster le message ou à changer d'emplacement en cours
de route.
Les annonceurs sont désormais en droit d'exiger des
résultats immédiats sur leurs investissements Internet, finies
les études post campagnes, place aux « taux de
cliques » enregistrés par le bandeau et calculés par
rapport aux nombres de visiteurs.
Un annonceur va donc calculer à combien lui revient un
clique et choisir le site ou le coût d'un clique est le moins cher.
Ce procédé semble être bien pour les
annonceurs qui peuvent calculer l'impact de ces campagnes mais certains
éditeurs sont actuellement en train de lever un débat contre
cette méthode.
Leurs propos est que ce système ne permet d'obtenir des
recettes que lorsque les internautes cliquent sur le bandeau publicitaire des
annonceurs qui encombrent les sites. Appliqué à la
télévision, ce concept reviendrait à ne payer TF1 que si
les téléspectateurs se ruaient dans les magasins des annonceurs
juste après la diffusion de leurs spots.
Il faut savoir que le taux de cliques moyens sur les
bannières des sites de presse écrite est inférieur a
1%41(*).
Il y a sur Internet des bandeaux placés sur le site
mais il existe aussi d'autres formes de publicité sur le web.
Une autre forme est ce que l'on appelle le « pop
up », cette publicité consiste à déclencher
automatiquement l'ouverture d'une page web qui prend la place
généralement du tiers de l'écran.
Il y a aussi les « interstitielles » qui
sont aussi des pages de pub mais qui eux vont s'ouvrir en plein écran
durant un court temps avant d'arriver aux vrais sites demandés par
l'internaute.
Voici comment fonctionne en généralité la
publicité dans la presse on line.
4.3 L'E-espionage
Internet offre la possibilité aux éditeurs de
mesurer l'audience exacte de leurs sites à l'internaute prés.
Il peut aussi analyser les comportements de lectures liens par
liens et rubriques par rubriques.
Cette possibilité peut être vue comme une
tentation à gérer les informations en fonction de l'objectif
d'audience à atteindre, il faut prendre garde.
Ces analyses vont aussi permettre à l'éditeur et
à l'annonceur de pouvoir cibler et mesurer avec plus de performance les
messages publicitaires.
Pour exemple un organisme comme doubleclick42(*) va observer les habitudes des
millions d'Internautes et connaître leurs caractéristiques pour
placer les bandeaux publicitaires des annonceurs à l'endroit le plus
stratégique pour lui.
Un lecteur qui va sur le site est susceptible de laisser des
informations sur ses centres d'intérêts, ses besoins
d'information, ses loisirs, voire son niveau de vie et sa catégorie
socioprofessionnelle.
Ces données sont collectées souvent à son
insu et vont permettre de mieux cibler les impacts publicitaires ou autres.
L'E-espionnage est bien présent sur le World Wide
Web.
4.4 L' E-publipostage
Effectivement, qui n'a pas reçu dans sa boite aux
lettres ce que l'on appelle des mailings ? Ce sont des lettres
personnalisées avec des mots types.
Sur Internet se produit le même phénomène
avec les boites E-mails.
En effet pour s'abonner au journal ou pour d'autres raisons,
l'internaute va laisser sa boite E-mail à l'éditeur qui va la
classer dans une base de données.
Il lui suffit après, d'envoyer un courrier
électronique, en proposant par exemple des nouvelles modalités
d'abonnement et d'y insérer un lien vers un annonceur.
Généralement le quotidien prend tout de
même la peine en vertu de la protection de la vie privée de donner
la possibilité de ne plus faire partie de la liste de ce publipostage
électronique.
En effet en 1999, le New York Times a utilisé
les E-mails de ses abonnés pour leur envoyer un publipostage
électronique avec le nom de ses annonceurs.
A la même période le Wall Street
journal43(*) s'est
servi de ses 400 000 abonnés pour vendre sa base de données
à des annonceurs.
En effet cette base de données était
intéressante puisqu'elle décrivait au maximum les
caractéristiques de ce public, à savoir leurs professions, la
taille de l'entreprise, les transactions boursières etc....
Si un journal peut envoyer des informations
personnalisées à ses abonnés c'est qu'il connaît
bien leurs centres d'intérêts.
Il y a aussi le phénomène des
« cookies » qui sont des petits fichiers envoyés sur
l'ordinateur de l'internaute sans qu'il s'en aperçoive et qui permettent
de voir sa traçabilité sur un site web.
Cela permet de créer des bases de données sur le
comportement des internautes et ainsi de mieux les cibler.
4.5 Presse électronique et commerce
électronique
En effet la presse sur Internet a la possibilité de
faire des partenariats avec de gros commerçants afin de donner de
l'information sur tel ou tel produit et par la suite proposer un lien pour
acheter ce produit .
Cette nouvelle convergence entre média et commerce,
remet à la fois en cause le rôle du journaliste et celui du
lecteur: le premier se transforme en vendeur, au risque de perdre
l'objectivité que nécessite son travail, quant au second, il
aurait tendance à lire son journal électronique comme on
feuillette un catalogue de vente.
Le Monde44(*) donne ainsi la possibilité sur son site
d'acheter des livres en partenariat avec Alapage. Ce n'est pas tout, encore en
partenariat avec la FNAC il donne la possibilité d'acheter de la
musique, des DVD,des logiciels, des jeux, des places de spectacles.....
Tout est ainsi mis en place pour permettre à
l'internaute de s'informer puis de consommer, d'un même geste, en
favorisant avant tout les "achats d'impulsion". Bien entendu,
le site de presse reçoit une commission sur chaque vente
réalisée avec ses lecteurs. Certains groupe de presse ont
préféré éviter cela et créer d'autres sites
qui sont dédiés exclusivement à des fins commerciales
comme le groupe Sud-Ouest dont on traitera un peu plus loin.
4.6 Les petites annonces
Grande source de revenus pour les médias
imprimés, les petites annonces représentent entre 30 et 50% des
revenus des journaux45(*).
Or les possibilités interactives rendent les annonces sur la Toile bien
plus intéressantes et efficaces que dans les journaux.
Il est en effet beaucoup plus facile de gérer des
petites annonces sur la Toile que sur un support imprimé, car leur
renouvellement et leur mise à jour peuvent se faire quasiment
immédiatement. En outre, les renvois par liens hypertextes donnent au
lecteur la possibilité d'en savoir plus que n'en dit le premier texte:
présentation de l'entreprise faisant offre d'emploi, visite en trois
dimensions d'un appartement en vente.
De plus les petites annonces ne sont plus désormais
limitées au seul périmètre de diffusion du journal
imprimé.
Ces avantages ne sont pas passés inaperçus aux
yeux des éditeurs de presse: en effet, pour renforcer leur offre, six
quotidiens américains (Boston Tribune, Chicago Tribune, Los
Angeles Times, New York Times, San José Mercury News et
Washington Post) ont ouvert, à la mi-octobre 1995, un service
commun sur Internet, Career Path, qui permet de consulter l'ensemble des
annonces classées publiées par les six titres. De cette
façon, la presse écrite fournit aux annonceurs un service
complet. Les petites annonces parues dans le support écrit, peuvent
renvoyer à un complément d'information sur Internet. Voilà
un moyen de s'adapter.
Il est aussi à prévoir que les annonceurs
commerciaux s'orienteront de plus en plus vers le cyberespace
On peut même se demander que si les journaux sont
menacés, c'est moins du côté des lecteurs ( des gens vont
rester attachés à l'impression papier), que du côté
des annonceurs.
Du coté de la France, Ouest France46(*) quotidien français
a lancé ses propres sites d'annonces comme ouest france
automobile47(*) ou ouest
france immobilier48(*).
Sud ouest n'a pas laissé passer cette
opportunité en créant lui aussi ses propres sites de petites
annonces.
Il y a 5 sites de petites annonces pour sud-ouest :
-sudouest-immo.com
-sudouest-auto.com
-sudouest-emploi.com
-kitrouve.com
-reflex-immo.com
Après avoir montré les principaux moyens
qu'offrait Internet pour se financer, on peut faire un petit état actuel
de la rentabilité des quotidiens en ligne dans le monde à cette
date.
4.7 Etat actuel de la rentabilité des quotidiens
sur la toile.
En effet comme on l'a vu auparavant pour qu'un journal se
rentabilise et fasse des bénéfices grâces à la
publicité, il a besoin d'une forte audience ce qui n'est pas encore le
cas d'Internet.
Il y a un ou deux ans les quotidiens pensaient que leurs
sites, grâce à la richesse qu'offre le multimédia, allait
avoir une meilleure audience. Mais la progression n'est pas aussi forte qu'il
ne le pensait, ce qui a amené les quotidiens à se tourner vers
d'autres mesures.
La première grosse mesure est de faire payer une partie
de leurs contenus mais aussi de licencier des employés qu'ils avaient
pris dans l'euphorie d'une montée en puissance de l'Internet.
A cette époque, l'audience des sites ne cessait de
croître, ils faisaient figures de poules aux oeufs d'or. Au point que les
investisseurs qui sont entrés en 2000 dans le capital de
Libération49(*),
comme le fonds de capital-risque britannique, étaient surtout
alléchés par ses éditions électroniques.
La fin de l'année 2001 a été terrible.
Liberation.fr, créé en 1995, a perdu les deux tiers de
ses effectifs : il reste 11 salariés sur 32. Le site de
Libération n'a récolté que 0,5 million d'euros
de recettes publicitaires contre les 2,3 millions prévus au budget. Du
coup il a perdu 1,5 million d'euros... Un petit résultat qu'il faut
relativiser du fait de l'édition papier qui a perdu, elle, plus de 7,6
millions.
Ailleurs, ce n'est pas mieux : le site du
Parisien50(*)
s'est séparé de 10 de ses 23 employés. Celui des
Echos51(*), d'une
dizaine sur 50. Quant au site du Figaro52(*), décapité, il n'a conservé que 3
personnes sur 30.
Les autres sites ont un peu mieux résisté, mais
beaucoup d'entre eux, y compris celui du Nouvel Observateur, ont revu
leurs budgets et leurs ambitions à la baisse. Même la
tribune.fr53(*), qui
a dégagé des (petits) profits pour la première fois en
2001, se serre la ceinture en attendant la reprise. « On a
été prudent. On a un plan stratégique et on doit rendre
des compte tous les mois à notre actionnaire LVMH 54(*)», dit Emmanuel Cacheux,
directeur multimédia du quotidien économique. Grâce au
soutien de son associé, le groupe Lagardère, le site du
Monde , leader du secteur, continue dans une bonne voie, avec une
équipe de 55 personnes.
Mais l'ambiance n'est plus à la
sérénité. « Il y a deux ans, c'était presque
une promotion d'aller travailler sur le web, raconte un journaliste du Monde
interactif. Aujourd'hui on se sent menacés55(*) ».
Il faut préciser que les derniers résultats
publiés, à l'instant du nombre d'abonnements, fait
apparaître 13 000 abonnements ce qui est loin au dessus de l'objectif
prévu et qui permet d'envisager une amélioration de
l'ambiance.
Le problème ne vient pas seulement de l'audience mais
également de la manière très contestée de la vente
d'espaces publicitaires en se basant au taux de cliques sur les bandeaux. Ce
n'est pas très porteur.
Ainsi, en 2000, l'Express a réalisé
230 000 euros de recettes publicitaires sur son site contre 53 millions d'euros
pour la version papier.
Le problème aussi est la gratuité et c'est aussi
sur cela que les éditeurs sont en train de réagir.
« Après la gifle de 2001, le défi est de
trouver un modèle économique. On ne peut plus espérer
tirer 80% des revenus de la publicité »56(*) explique Benoît
Lucciani, directeur général du Parisien.com57(*), qui développe le
sponsoring. A chacun sa recette: l'Observateur58(*) s'est lancé dans le
commerce électronique avec sa boutique « L'objet du
mois ». L'Express mise sur les petites annonces. Le site de
la Tribune59(*) a
échappé au marasme parce qu'un tiers de ses revenus annuels, qui
ont dépassé largement les 5 millions de francs , provient de la
vente de contenus à des entreprises, essentiellement des banques et des
assurances.
Déjà tous les sites, ou presque, font payer
la consultation de leurs archives. Une activité peu lucrative,
même pour « Le Monde » qui revendique 700 à 1 000
articles vendus chaque jour.
Il est très dangereux pour un quotidien de passer du
tout gratuit au tout payant, c'est presque l'effondrement assuré.
Le Monde lui comme d'autres a dorénavant une
partie de l'information gratuite et une autre partie à valeur
ajoutée payante. Cette partie est à cinq euros le mois ce qui
paraît raisonnable.
Le Monde vient de publier ses résultats et il
enregistre 13 000 abonnements. Ce résultat est au dessus des objectifs
escomptés.
Les échos proposent une partie payante et un
abonnement à 299 euros par an qui comprend :
· Tout le Quotidien Les Echos en ligne
dès 3 heures du matin (heure de Paris).
· L'accès à 100 articles par mois au choix
extraits des archives.
· Les 10 dernières éditions du quotidien.
En globalisant un peu, Le groupe Innovation International
Media a mené en mars dernier une nouvelle enquête pour le
compte de la World Association of Newspaper. Cette étude
mondiale, réalisée à partir des informations fournies par
429 journaux, se penche sur la stratégie et la viabilité des
développements Internet dans la presse. Une viabilité encore
fragile, puisque seuls 17 % des journaux interrogés indiquent
aborder l'année 2002 en disposant d'une activité Internet
rentable. Ils étaient 15 % en 2000. Ce niveau de rentabilité
varie selon l'implantation géographique : 39 % des journaux
nord-américains indiquent aujourd'hui être rentables sur le Web.
Cette proportion tombe à 7 % en Europe et à 5 % en
Amérique du Sud.
La rentabilité des activités Internet de
la presse en 2002 (source Innovation International Media)
|
|
Mondial
|
Europe
|
Amérique du Nord
|
Perte
|
58 %
|
71 %
|
35 %
|
Equilibre
|
25 %
|
22 %
|
26 %
|
Profitable
|
17 %
|
7 %
|
39
|
Reste que parmi les titres interrogés, 2002
apparaît comme une année charnière puisque 25 % des
journaux au plan mondial comptent atteindre l'équilibre sur Internet sur
l'exercice en cours. Cette perspective est soutenue par la montée en
charge des services payants : 46 % des journaux admettent comme
"très probable" ou "probable" le lancement d'offres premiums d'ici 2003.
Selon l'étude, la marge de progression en la matière
apparaît élevée, 84 % des titres présents sur
le Net tirant leurs revenus uniquement de la publicité.
Types de services payants proposés sur les
sites Internet journaux (source Innovation International Media,
2002)
|
.
|
Mondial
|
Europe
|
Amérique du Nord
|
Abonnements
|
20 %
|
19 %
|
20 %
|
Services à la carte
|
70 %
|
67 %
|
75 %
|
Les deux
|
10 %
|
14 %
|
5 %
|
Sur le plan de l'activité, 48 % des journaux
interrogés disposent de deux sites et plus. Ces niveaux d'audience ne
semblent pas affectés par l'arrivée de services premiums :
68 % des journaux qui ont lancé des offres payantes n'ont
constaté aucune érosion de leur trafic et 14 % une baisse
inférieure à 10 %.
4.8 Analyse de l'hypothèse
Cette hypothèse ne semble pas se vérifier par
les recherches théoriques.
Du moins dans l'état actuel et dans l'état
proche à venir, la version électronique des quotidiens semble,
pour la plupart, avoir du mal à ne pas faire de perte et les
bénéfices se font très rare.
Le problème vient essentiellement d'un manque
d'audience et du principe de la gratuité mais on a vu que ce nouveau
media offrait de bonnes possibilités de devenir rentable si l'audience
venait à grimper fortement.
Il paraît clair que l'avenir proche risque d'être
difficile pour les quotidiens électroniques mais dans un avenir un peu
plus lointain !!!
5. Statut de la presse sur Internet
Cette sixième et dernière hypothèse
énonce que le statut et les règles juridiques applicables
à la presse papier sont similaires à ceux de la presse sur
Internet.
L'avènement de cette presse web ne tarde pas à
questionner le juriste. En effet, cette presse nouvelle qui utilise un support
de diffusion nouveau et complexe ne se laisse pas toujours aisément
intégrer dans le cadre déjà ancien de la presse
traditionnelle.
Il convient à cet égard de rappeler très
succinctement, que la presse française s'est très tôt vue
encadrer par le législateur, même si, dans de nombreux textes, il
est rappelé que la presse est libre en France.
5.1 Historique du droit de la presse
En effet la presse est libre en France grâce au principe
de la liberté d'expression qui a été posé par
l'article 11 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de
1789.
Elle énonce que « La libre communication des
pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de
l'homme, tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement sauf
à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas
déterminés par la loi ».
Principe énoncé au début de chacune des
lois constitutives du Droit français de la communication et surtout de
la loi du 29 juillet 1881 qui marque la vrai naissance de la liberté de
la presse et de la sanction de ses abus.
Le droit de la presse va évoluer au rythme des
technologies de la communication, et si en 1881, il n'est question que de
presse écrite, la loi a été appliquée au cours du
siècle à toutes les inventions nouvelles telles que la
photographie ou la radio.
L'apparition de la télévision va
néanmoins provoquer l'intervention du législateur pour encadrer
juridiquement ce mode de communication de masse.
La loi de 1982 proclame que « la communication
audiovisuelle est libre » et met fin au monopole de l'état sur
la télévision.
En réalité, la presse audiovisuelle, tout en
étant soumise à certaines règles juridiques
spécifiques, a repris à son compte l'essentiel des règles
de la presse écrite et il en va de même pour la presse sur
Internet.
5.2 Le statut de la presse en ligne.
L'entreprise de presse n'est pas définie ni
régie par un statut particulier. Aucune obligation particulière
n'est prévue quant à la forme juridique que doit revêtir
une société éditant une publication de presse, qu'elle
soit éditée sous forme papier ou sous forme
électronique.
Au cas particulier de la constitution d'une SARL, l'article L
491 du code des sociétés prévoit que les SARL
éditant une publication au sens de l'article premier de la loi du 1er
août 1986 sont autorisées à limiter leur capital social
à 2000 F. La définition de "mode écrit de diffusion de la
pensée mis à la disposition du public et paraissant à
intervalles réguliers" n'est pas circonscrite aux seules publications
éditées sur papier et peut s'étendre aux publications
éditées sur support électronique dès lors qu'elles
répondent à ces caractéristiques.
Les services d'informations diffusées sur
Internet constituent des services de communication audiovisuelle au sens de la
loi du 30 septembre 1986 modifiée par la loi du 1er août 2000, et
au sein de ceux-ci des services de communication en ligne. La communication en
ligne est définie comme un sous-ensemble de la communication
audiovisuelle qui se caractérise par le fait qu'elle est transmise sur
demande individuelle.
Afin d'affirmer le principe de liberté
prévalant sur l'Internet, la loi du 1er août 2000 a
procédé à la suppression de la formalité
déclarative pour les services de communication en ligne.
Par contre, l'éditeur de sites Internet doit mettre
à la disposition du public, son nom et son adresse s'il s'agit d'une
personne physique, sa dénomination et son siège social s'il
s'agit d'une personne morale, ainsi que le nom du directeur de la publication,
ou le cas échéant, celui du responsable de la rédaction au
sens de l'article 93-2 de la loi du 29 juillet 1982 sur la communication
audiovisuelle. L'éditeur doit également indiquer la raison
sociale et l'adresse du prestataire qui est lié contractuellement avec
lui pour la mise en ligne de ses pages Web. Ce dernier cas désigne en
principe l'hébergeur. Par exception, les personnes physiques ou
morales, éditant à titre non professionnel, peuvent conserver
leur anonymat en n'indiquant que le nom, la dénomination et l'adresse de
leur hébergeur sous réserve que celui-ci ait reçu
préalablement l'identification du responsable de l'édition.
En conséquence, l'hébergeur qui serait
incapable ou qui ne voudrait pas fournir les renseignements relatifs à
l'éditeur serait probablement considéré comme responsable
si le site était légalement répréhensible.
Aussi le régime de déclaration prévu par
la loi du 29 juillet 1881 se trouve-t-il réservé à la
presse papier. Il en est de même des formalités de
dépôts (dépôt administratif et judiciaire,
dépôt légal auprès de la Bibliothèque
nationale).
Les infractions de presse et le régime
procédural particulier qui s'y attache s'appliquent quel que soit le
mode de communication utilisé. Ces différentes infractions visant
à instituer un équilibre entre la liberté d'expression et
la protection des personnes sont susceptibles d'être
caractérisées quel que soit le support et le moyen de
l'expression (écrit, parole ou image sur la voie publique, presse,
télévision...) dès lors qu'il y a publication. Il en est
de même pour les dispositions pénales visant les actes de
publication et renvoyant au régime particulier de responsabilité
en cas d'infractions de presse (publication de messages à
caractère pornographique ou violent (article 227-24 du code
pénal), atteintes à l'intimité de la vie
privée).
Tout ceci trouve application dans la loi du 29 juillet 1881
mais on peut dorénavant ajouter une règle qui pose
problème avec l'arrivée d'Internet.
Cette règle est la prescription des infractions de
presse.
En effet, la règle la plus particulière des
délits de presse est, sans conteste, la prescription de trois mois. On
considère que l'information n'est préjudiciable que pendant un
temps très court.
Ainsi dans un procès de presse, les magistrats doivent
rechercher la date du premier acte de publication, car les infractions de
presse sont des délits dits instantanés. Il faut connaître
le moment à partir duquel le public a eu accès au document
litigieux, moment qui donne le point de départ de la prescription de
trois mois.
De ce fait, pour les émissions audiovisuelles, c'est le
jour de la première diffusion, pour les mensuels et éditions de
livre, le jour effectif de la mise à disposition du public.
Le problème qui a été posé pour
les sites de presse sur Internet est de savoir si les articles sont
considérés comme des publications continues lorsqu'ils restent
disponible au public sur le site.
En effet un journal est une matière périssable
et furtive alors qu'Internet, de part ses caractéristiques techniques,
laisse la possibilité plus facilement à l'Internaute de lire
l'article longtemps après la premier publication.
Le délit de presse peut être
considéré comme une publication continue puisque l'auteur a
décidé de le maintenir sur son site et que la mise à
disposition au public reste continue. La prescription de trois mois ne serait
donc pas applicable à la presse sur le net.
C'est en tous cas ce qu'a déclaré la
décision de la Cour d'appel de Paris du 15 décembre 1999 dans
l'affaire Costes qui semblait trancher le débat. La Cour y conclut que
la publication sur Internet est un acte continu. Donc, le délai de
prescription recommence à courir chaque jour.
Cette mesure risque d'être un danger pour la mise en
mémoire des articles sur Internet. En effet si on considère les
articles comme des parutions continues, un site peut être attaqué
à tout moment dés l'instant qu'il garde en archives des
articles !!
Néanmoins, dans une décision récente
(Cass.crim., 30 janvier 2001, Annie Rousseau c/ A. Benssalem), la Cour de
Cassation a confirmé l'application du délai de prescription de
trois mois avant la date de la citation. Selon cette décision mettant
fin aux hésitations jurisprudentielles, le délai commence
à courir au jour du premier acte de publication et non de celui de la
connaissance par la partie civile des propos diffamatoires.
Aussi, le raisonnement de la Cour de Cassation permet de
conclure que la publication sur Internet n'est pas un acte continu.
Il faut tout de même s'interroger sur une
éventuelle interprétation, aux termes de laquelle l'acte de
publication serait renouvelé à chaque modification ou
actualisation d'un site, et constituerait un nouveau point de départ de
la prescription, l'éditeur choisissant de maintenir ou non un contenu.
Voyons maintenant un autre point que soulève la presse
en ligne de par son nouveau support de diffusion. Il concerne les aides
à la presse données par l'état pour faciliter
l'édition.
Cette aide à l'édition doit permettre d'aider la
diffusion et de préserver l'indépendance financière des
entreprises de presse. Ceci doit aider indirectement le lecteur a avoir
accès à une meilleure diffusion.
Au titre des aides à la diffusion figurent : les tarifs
postaux préférentiels, l'aide à l'expression de la presse
française à l'étranger, l'aide au portage.
Au titre des aides destinées à protéger
l'indépendance financière figurent: un taux réduit de TVA
de 2,1% sur les ventes, un régime spécial de provisions pour
investissements (article 39 bis du code général des
impôts), l'exonération de la taxe professionnelle, des fonds
d'aides directs aux quotidiens d'information politique et
générale, le fond de modernisation de la presse quotidienne et
assimilée.
La plupart des aides, directes et indirectes, qui fondent le
régime économique de la presse ne sont pas applicables à
la presse multimédia.
Les aides postales et d'imposition doivent être
agréées pour être applicables par la commission paritaire
des publications et agences de presse répondant aux critères des
articles D 18 et suivants du code des postes et
télécommunications et 72 et 73 de l'annexe III au code
général des impôts : présenter un
intérêt général quant à la diffusion de la
pensée, porter les mentions légales, paraître
régulièrement au moins une fois par trimestre, consacrer moins
des deux tiers de leur surface à la publicité, faire l'objet
d'une vente effective.
Dans un avis en date du 23 juin 1959 délivré au
sujet d'une publication de presse diffusée par voie de
télécopie, le conseil d'Etat a précisé qu'il
convenait de limiter le bénéfice du régime
économique de la presse aux « publications imprimées,
permettant par lecture immédiate la diffusion de la pensée et ne
nécessitant pas un appareillage spécial ». Cette
interprétation a été confirmée par la haute
juridiction dans un arrêt du 23 novembre 1987 refusant l'extension de
l'aide à la presse télématique.
De plus dès
lors qu'elle n'obéit pas aux même contraintes particulières
de fabrication et de distribution, la presse en ligne n'est pas susceptible de
bénéficier des mêmes aides que la presse papier. Le
bénéfice du régime économique de la presse est
justifié par les contraintes matérielles supportées
(fabrication, impression et distribution des exemplaires papier) non
supportées par la presse en ligne. L'absence de charges liées
à la production papier (impression, tirage) réduit les frais de
réalisation du journal à environ 50 % des coûts, pour ne
limiter ceux-ci qu'aux seuls coûts de collecte et de rédaction de
l'information.
La TVA à 2.1% n'est pas applicable n'on plus à
la vente des journaux numériques comme elle l'est pour la vente sur
support papier.
Les propositions d'allègement fiscal pour les
journaux en ligne ou divers produits multimédias n'ont pas
été retenues dans la loi de finances pour 2002.
Le député RPR Patrice Martin-Lalande n'a pas
réussi son coup de pouce. Il avait proposé d'alléger la
fiscalité pour la presse en ligne à 2.1%.
Définitivement adopté par l'Assemblée
nationale le 19 décembre, le budget 2002 ne contient pas cette
disposition.
La raison de ce refus reste toujours que la presse
électronique n'est pas soumise aux même frais que la presse
écrite.
La vente d'un journal numérique reste donc à
20.6%.
En dehors de cela, la presse numérique va tout de
même bénéficier de certaines aides.
Au titre des aides dont peut bénéficier la
presse électronique, doit être mentionné le fond d'aide
presse et multimédia.
Plusieurs titres ont également pu
bénéficier du fond de modernisation de la presse pour aider
à des projets de diversification et de développement
numérique.
5.3 Droit d'auteur
La question des
droits d'auteur n'est pas nouvelle, dans la mesure où le pillage des
oeuvres de l'esprit n'a pas attendu Internet pour commencer. Pourtant le
réseau risque de lui donner une ampleur inquiétante.
Juridiquement, le droit d'auteur se définit comme "la
prérogative attribuée à l'auteur d'une oeuvre de
l'esprit". Cette prérogative comporte un droit pécunier qui est
le droit de tirer profit de l'oeuvre, et un droit moral qui est le droit de
l'auteur d'une oeuvre littéraire, artistique, ou scientifique de la
divulguer, d'en fixer les conditions d'exploitation et d'en défendre
l'intégrité. Le respect du droit moral donne au journaliste une
possibilité de contrôle, inaliénable sur l'usage qui est
fait de son oeuvre. Toute utilisation de cette dernière ne peut
être faite sans son accord préalable.
La présence d'une oeuvre sur Internet implique
préalablement sa numérisation. Or, un tel acte correspond non
seulement à une reproduction de l'oeuvre, mais aussi à son
adaptation, du fait de la transformation de données analogiques en
données binaires. A cet égard, le Livre Vert de la Commission
Européenne sur les droits d'auteur et les droits voisins (Juillet 1995)
établit que la numérisation d'une oeuvre doit tomber sous
l'empire du droit de reproduction, de même que le chargement de celle-ci
sur la mémoire centrale d'un ordinateur.
La numérisation d'une oeuvre doit donc être
préalablement autorisée par le titulaire des droits.
La question qui nous intéresse essentiellement est de
savoir si un journaliste qui travaille pour le quotidien d'une presse
écrite va pouvoir faire valoir son droit d'auteur quand l'article est
transposé sur le support numérique.
En effet, Les éditeurs de presse versent volontiers le
contenu de leurs publications traditionnelles sur la Toile. Mais quand personne
ne demande l'accord des journalistes, procès et négociations se
succèdent.
Le premier procès qui a été le symbole de
la position de la jurisprudence française est le procès des
Dernières Nouvelles d'Alsace60(*) (DNA).
Février 1998, c'est une première dans la presse
française : le tribunal de Grande Instance de Strasbourg donne raison
aux journalistes du quotidien alsacien dans le conflit qui les opposait
à leur direction sur la rétribution des articles diffusés
sur Internet61(*).
Le quotidien strasbourgeois diffusait alors gratuitement
depuis deux ans une version Web de son journal papier. Pour les syndicats qui
ont porté l'affaire devant la justice, la question est de savoir si les
journalistes ont des droits sur leur production. A côté d'une
rétribution minime, ils réclament surtout d'être
associés au produit diffusé. En clair : avoir un droit de
regard.
Pour la direction, le web constitue un mode de diffusion et
non pas une autre publication. L'ordonnance rendue va l'obliger à revoir
sa copie et à ouvrir des négociations. Le tribunal a jugé
en effet que le " journaliste limite la cession de son droit d'auteur
à une première publication, et que la reproduction de l'oeuvre
d'un journaliste professionnel dans un autre périodique est soumise
à autorisation " .
Le 9 avril 1998, les journalistes et la direction finissent
par tomber d'accord. Les journalistes percevront 8% des recettes
engendrées par les produits payants et 10% de la marge nette des
produits gratuits avec un minimum de 200 F pour les permanents et 30 F pour les
pigistes .
Cette solution sera confirmée dans une seconde affaire
impliquant la société de gestion du Figaro Magazine.
L'éditeur avait procédé à la
publication télématique de ses archives et proposait l'envoi de
copies d'articles par fax ou e-mail... sans l'accord de ses
journalistes. Devant le tribunal, la défense essayait à nouveau
de faire admettre que " l'édition télématique
n'est qu'un prolongement de la diffusion du journal ", ne
nécessitant pas un nouvel accord des journalistes.
Mais, le 14 avril 1999, le Tribunal de grande instance de
Paris conclut de manière générale que toute reproduction,
" sur un nouveau support résultant de la technologie
récente ", à savoir le Minitel, Internet, et sur
CD-ROM, exige non seulement une nouvelle rétribution des journalistes
mais, surtout, le consentement express des ayants droit62(*).
L'enseignement a déjà porté ses fruits
puisque la direction des Échos a accepté de
négocier le sort des articles de ses journalistes.
L'accord autorise l'utilisation gratuite des articles pour
l'édition électronique du jour. En revanche, les journalistes
recevront une rémunération pour toute consultation des articles
tombés dans les archives payantes. Une solution raisonnable : elle ne
compromet pas la mise en ligne de la presse traditionnelle.
Le Monde a lui aussi passé des accords avec
ses journalistes afin d'autoriser une reproduction des articles sur le
numérique. Ces accords semblent montrer que les journalistes ne sont
évidemment pas hostiles à la publication de leurs articles sur le
réseau mais refusent d'être totalement mis a l'écart.
5.4 Carte de journaliste
La carte est délivrée par la Commission de la
carte d'identité des journalistes professionnels (CCIJP)63(*) .
Cette commission est composée à parité de
représentants des éditeurs de journaux et de syndicalistes
élus par les journalistes, cette commission est chargée par la
loi de délivrer une carte professionnelle aux journalistes qui peuvent y
prétendre. Car cette loi, adoptée sans débat à
l'unanimité du Parlement en mars 1935, donne pour la première
fois un statut professionnel aux journalistes qui en étaient
dépourvus.
Pour délivrer la carte, la commission va analyser
chaque dossier de l'ensemble des demandes pour décider d'attribuer ou
non le statut de journaliste.
Elle va se baser sur une définition qui
caractérise la fonction de journaliste.
"Le journaliste professionnel est celui qui a pour
occupation principale, régulière et rétribuée,
l'exercice de sa profession dans une publication quotidienne ou
périodique éditée en France ou dans une agence
française d'informations et qui en tire le principal des ressources
nécessaires à son existence".
Il faut savoir que l'on peut avoir une activité de
journaliste sans avoir la carte mais la convention collective nationale de
travail des journalistes interdit d'employer pendant plus de trois mois des
journalistes professionnels et assimilés qui n'en seraient pas
titulaires ou pour lesquels cette carte n'aurait pas été
demandée.
Depuis le 22 mai 1936, date à laquelle se réunie
la commission pour la première fois, les journalistes de la presse
écrite peuvent avoir par cette carte un statut de journaliste.
Plus tard, l'apparition des journalistes sur radio ou sur
télévision n'a pas empêché la commission de leur
délivrer des cartes mais qu'en est-il pour les journalistes du
multimédia ?
Face à l'évolution des techniques et des
métiers, la commission supérieure de la carte d'identité
professionnelle des journalistes n'exclut pas la reconnaissance d'une
activité de journaliste au sein d'une entreprise d'information
multimédia, bien que ce ne soit pas un cadre d'activité
expressément reconnu par le code du travail.
En conséquence, les journalistes exerçant
leur activité au sein d'une telle entreprise peuvent présenter
une demande de délivrance de carte professionnelle auprès de la
commission. Ils doivent alors être en mesure d'apporter la preuve du
caractère principal et régulier de leur activité de
traitement de l'information. En effet, la commission effectue un examen
strict du caractère journalistique de l'activité du demandeur au
vu d'une description précise des tâches, d'une liste des sujets
traités et des services sur lesquels ils sont offerts au public. Elle
exige en outre que le demandeur soit rattaché à la convention
collective nationale de travail des journalistes et à l'une de ses
qualifications.
Le statut social afférant à la
qualité de journaliste (l'allocation pour frais d'emplois des
journalistes et les taux de cotisations réduits de
sécurité sociale dus par les entreprises de presse pour l'emploi)
trouve application.
En résumé un journaliste sur Internet peut avoir
la carte de presse si il répond a trois principaux
critères :
1. Travailler comme journaliste dans une structure
indépendante. 2. Avoir pour mission principale, celle d'informer le
public. 3. Relever de la convention collective des journalistes et
être rémunéré comme tel.
5.5 Analyse de l'hypothèse
Cette hypothèse n'a pas été
réellement vérifiée du fait que la presse sur Internet
s'est vu octroyée quelques règles juridiques propres à son
statut.
En effet, elle fait partie d'un sous-ensemble du domaine de la
communication audiovisuelle.
Les règles, qui dirigent la presse sur Internet, vont
en général trouver application dans la vieille loi de la presse
de 1881 mais elle va aussi avoir ses propres règles qui proviennent de
ses caractéristiques techniques nouvelles.
Elle n'aura pas, par exemple, de déclaration
préalable à faire comme elle n'aura pas non plus accès
à des aides qui sont prévues pour la presse écrite et qui
ne s'appliqueront pas à la presse électronique.
Il reste à noter qu'il n'y a pas de changement
fondamental entre les règles qui s'appliquent à la presse
écrite et les règles qui s'appliquent à Internet.
CONCLUSION DEUXIEME PARTIE
La vérification théorique de ces
hypothèses nous a démontrés dans un premier point que la
version électronique des quotidiens allait venir complémentariser
la version papier.
En effet elle offre de nombreuses possibilités à
celle ci de se développer par ce nouveau média.
Comme l'a fait la radio et la télévision,
Internet est un nouveau média qui va se complémentariser avec les
autres.
La vérification théorique de ces
hypothèses a également mis en avant cette activité comme
étant une nouvelle profession avec des nouveaux professionnels et un
statut particulier.
En ce qui concerne son état dans le marché
économique, on ressent bien que la presse électronique souffre
d'un manque d'audience.
Internet est un media encore peu utilisé par rapport
aux autres et quand il est utilisé ce n'est pas essentiellement pour
aller sur les sites de presse.
La rentabilité de cette presse électronique est
en général à l'heure actuelle pas source de profit.
INTRODUCTION TROISIEME PARTIE
Cette partie va être essentiellement consacrée
à des recherches pratiques.
Il y a en effet le rapport d'un entretien effectué
auprès de Monsieur Frédéric Saler, journaliste
multimédia au quotidien électronique Sudouest.com.64(*)
A également été effectuée une
enquête auprès de la population du Sud Bassin avec un
échantillon de 150 personnes.
Ces recherches visaient plusieurs objectifs.
Le premier était de présenter le groupe Sud
Ouest et son quotidien Sudouest.com.
En second lieu, ces recherches vont analyser le comportement
et les attitudes de la population du Sud Bassin pour accéder à
leurs informations régionales.
Enfin, elles ont pour objectif d'appuyer nos recherches
théoriques afin de vérifier nos hypothèses.
III. La presse quotidienne régionale sur
Internet.
1. Groupe Sud-Ouest
1.1 Présentation du quotidien
Sud Ouest a été créé le 29
Août 1944 par Jacques Lemoine.
Cela fait donc plus d'un demi siècle qu'il est
au service de l'information régionale.
Sud Ouest est devenu un groupe puissant prenant
à son compte plusieurs éditions et plusieurs médias.
Voyons de plus prés certains chiffres qui nous
démontre la portée de ce quotidien :
Le deuxième quotidien régional
(diffusion payée 2000)65(*)
Ouest France
|
767 469
|
Sud Ouest
|
336 771
|
La Voix du Nord
|
321 317
|
Nice Matin
|
281 284
|
Le Progrès
|
267 932
|
Le Dauphiné Libéré
|
256 376
|
NRCO
|
247 791
|
L'Est Républicain
|
210 230
|
La Montagne
|
208 170
|
La Dépêche du Midi
|
206 143
|
DNA
|
202 030
|
La Provence
|
167 689
|
Le Républicain Lorrain
|
167 383
|
Midi Libre
|
160 168
|
1 528 500 lecteurs réguliers
confirmés66(*)
Ceci sont les chiffres de l'an 2000 mais en 200267(*) les chiffres n'ont pas
beaucoup changé puisque la diffusion est à 336 602 exemplaires
et il y a 1 031 800 lecteurs réguliers.
L'effectif est de 1136 personnes dont 280 journalistes.
Il y a 22 éditions sur 8 départements et 3
régions, il y a aussi 31 agences et bureaux (dont un à paris).
De plus Sud Ouest est un fort groupe de presse mais ne
s `arrête pas là.
En effet, il est aussi éditeur de livres avec plus de
350 ouvrages publiés en dix ans par les éditions Sud Ouest.
Il est aussi au coeur du marché publicitaire
régional, en assurant la régie publicitaire des cinq quotidiens
du groupe, pour un chiffres d'affaires de 459.5 MF en 2000.
Il est acteur dans les médias audiovisuels et
électroniques avec Atlantel radio qui assure les décrochage
locaux d'Europe 2 sur onze villes.
Atlantel image lui assure les correspondances
régionales de TF1 et LCI sans oublier que Sud Ouest possède 49%
des parts de TV7 Bordeaux.
Enfin et ce qui nous intéresse au plus, Atlantel
Multimédia développe et héberge sur le web des produits
d'éditions (informations, services, petites annonces, guides urbains) et
des solutions de commerce électronique
En effet le site sudouest.com68(*) est, quant à lui, en quelque sorte
indépendant, bien qu'il appartienne au même groupe.
Voyons les sites que le groupe Sud Ouest a créé
sur le net en ayant tous différents objectifs.
Sites du Groupe :
Le Groupe peut s'appuyer sur une régie publicitaire
dédiée à Internet (GSO Web Régie).
En dehors des sites d'informations locales, les autres sites
ont une vocation qui est plus à fin commerciale.
Le système des petites annonces a été
traité plus haut dans ce mémoire.
Un site important est la création du site viapolis.com
en réponse à une concurrence sur l'information locale qui se
mettait en place sur Internet, les « cityguides ».
L'enjeu, cette fois, ce sont les informations services, les
bases de données, les annonces classées, en bref, un des
principaux fonds de commerce de la PQR (presse quotidienne
régionale).
« Ces savoir-faire, d'autres opérateurs
peuvent les maîtriser " , remarque Denis Ruellan, directeur du
département information communication à l'IUT de Lannion et
maître de conférence à l'université Rennes 1.
En effet il dit69(*) « Ce n'est pas difficile de
récupérer les horaires et les programmes de cinéma, c'est
du domaine publique. N'importe quel opérateur qui crée un
cityguide trouvera ces informations par un réseau de collecte ou un
partenariat avec les annonceurs du coin. »
De jeunes entreprises l'ont vite compris et c'est comme
ça que web city a été créé en 1998 par un
lyonnais de vingt ans, Alexandre Dreyfus et qui a étendu son
réseau sur plusieurs villes dont évidemment Bordeaux.
La PQR a donc réagi et a lancé elle aussi des
cityguides. C'est d'abord Ouest-France70(*) qui a mis en place fin 1999 maville.com71(*) avec les principales villes de
sa zone d'influence.
C'est ensuite le Télégramme de
Brest72(*) qui
s'associe avec le républicain lorrain73(*) pour créer
vivalaville.com74(*).
C'est ainsi que Sud ouest a lui aussi créé son
cityguide qu'il a nommé viapolis.com75(*).
Viapolis.com est déjà en concurrence avec
plusieurs cityguides à savoir :
Dans tous les cas, ces sites ont une vocation plus commerciale
que les sites d'informations tels que Sudouest.com qui a
véritablement pour but de prolonger le quotidien sur support papier.
Pour mieux comprendre comment fonctionne
Sudouest.com, a été réalisé un entretien
privé avec Frédéric Saler, journaliste multimédia
à temps plein à Sudouest.com.
1.2 Entretien avec Frédéric
Saler
Combien de personnes travaillent pour la
rédaction électronique ?
« Il y a quatre personnes qui travaillent pour la
rédaction électronique :
il y a Hubert Barat, journaliste, et responsable des
éditions électroniques du Groupe Sud Ouest.
Il y a moi, Frédéric Saler, journaliste en CDI
à SudOuest.com et Il y a aussi deux autres
pigistes. »
Comment et quand l'information doit être
actualisée sur le journal ?
« A partir de 5h30, toutes les informations du
quotidien de la presse écrite sont mis a notre disposition.
Il nous reste de 5h30 à 9h00 pour les mettre sous le
format du journal sur Internet. Il est aussi en notre devoir d'actualiser les
rubriques qui ne sont pas présentes sur la
version papier.
Il faut qu' à 9h00, le site du journal soit
prêt. »
Qu' arrive t'il si une information telle que la mort
brutale de Alain Juppé se produit ? Est-il possible de la basculer
de suite sur le site ?
« Sans aller jusque là, il est possible lors
d'une nouvelle subite de l'instaurer immédiatement sur le site et c'est
pour cela que quelqu'un reste toute la journée afin de suivre les
nouvelles de l'AFP. »
Est-ce qu'il y a plus d'informations sur le journal
imprimé ou sur celui d'Internet ?
« Sur l'actualité, il y a moins
d'informations sur la version électronique que sur la version papier
mais on trouve d'autres informations sur la version électronique
grâces aux rubriques qui sont conçues exclusivement pour
diversifier l'information.
L'objectif de la rédaction de Sud Ouest est de
complémentariser le support écrit.
On ne doit pas trouver en général sur Internet
plus de détails sur les articles qui sont sur le papier mais on doit y
retrouver un résumé et la possibilité de traiter d'autres
informations qui ne sont pas citées sur la version papier.
Il ne faut pas que la version numérique empiète
sur la version papier. »
La version électronique ne risque t-elle pas
dans l'avenir de concurrencer la version papier ?
« Non, car la volonté de la rédaction
est de bien mettre en oeuvre une complémentarité des deux
supports.
De plus le lectorat est parfois différent et on pense
qu'il y a des personnes, qui habitaient sur Bordeaux et qui ont
déménagé, qui viennent sur notre site, car c'est plus
facile d'accès pour elles.
Est ce que vous savez le nombre de visites qu'il y a
sur votre site et la différence avec celui du support
papier ?
« Oui, il y a 100 000 visiteurs par mois et on peut
dire que les heures les plus fréquentées sont entre 9 et 10h00 du
lundi au vendredi. Le nombre de lecteurs pour la presse écrite est
marqué sur le site et se situe à 1 031 800 000. »
Qu'en est- il de l'interactivité avec vos
lecteurs ?
« On répond à environ 40 mails par
jours que l'on reçoit de nos lecteurs »
Vous arrive t-il de mettre des éléments
audio et vidéo dans votre site ?
« Oui ça nous arrive, mais je dois dire que
c'est assez rare. »
Avez vous dans votre contrat une
rémunération spéciale pour vos droits
d'auteur ?
« Oui. Il y a une somme forfaitaire ainsi qu'un
pourcentage sur les ventes des archives mais je dois dire que la vente de ces
archives n'est pas très lucrative du fait d'un très faible taux
de vente. »
Qu'en est-il de la rentabilité du site de
presse ?
« Je ne suis pas très au courant, mais en
tous cas il est sûr que ce site n'est pas fait pour gagner de l'argent
mais essentiellement pour en dépenser le moins possible.
Il sert de produit d'appel et de complémentarisation
à la version papier et n'est pas pour l'instant dans une politique de
gain d'argent. »
1.3 Analyse de l'entretien en rapport avec les
hypothéses
Cet entretien s'est très bien déroulé et
Monsieur Saler a été très coopératif.
Il en ressort de cette entretien une adéquation avec la
théorie évoquée précédemment pour
vérifier nos hypothèses.
Il est clair que la version numérique de Sud Ouest
semble venir complémentariser la version papier.
Le fait aussi, d'avoir à sa charge de créer de
nouvelles informations qui ne sont pas dans la version papier, fait
également de lui un journaliste multimédia avec des
créations propres. Par contre l'aspect du classement des données
du journal imprimé du jour semble occuper une place importante.
Quand à la rentabilité, on sent bien que
l'audience n'est pas encore assez élevée pour parler de gros
bénéfices mais Sud-ouest tend plutôt vers une philosophie
d'en perdre le moins possible.
Le groupe a préféré miser sur d'autres
sites, qui sont plus à vocation commerciale et préserver
Sudouest.com afin de représenter l'image du quotidien.
Malgré les autres sites, la partie Multimédia ne
semble pas être très porteuse.
Il suffit déjà de le voir par le graphique ci
desous de la proportion du chiffre d'affaires même si c'est en 2000 et
que le multimédia évolue vite.76(*)
La catégorie multimédia ne comprend pas
seulement Sud Ouest.com mais également l'ensemble des sites du groupe
Sud Ouest.
2. Enquête sur la presse quotidienne
régionale
2.1 Méthodologie de l'enquête
Cette enquête a pour but d'analyser les comportements et
les attitudes de la population du Sud Bassin pour aller chercher leurs
informations régionales.
Les questions traitent essentiellement d'Internet et de la
presse écrite comme media d'informations régionales.
Elle a aussi pour but d'asseoir ou de contredire les
théories que l'on a vu auparavant en le transposant de l'état de
la presse générale à une analyse pratique de la presse
régionale.
Nous avons pris un échantillon de 150 personnes pour
traiter cette enquête.
Ces personnes ont été interrogées de
manière aléatoire dans trois communes à savoir
Gujan-Mestras, la Teste de Buch et Arcachon.
Après avoir conçu le questionnaire, j'ai fait un
test auprès d'une dizaine d'employés de la mairie d'Arcachon sans
leur poser moi même les questions.
Le retour de cette enquête ne m'a pas paru un
succès.
En effet, la presse sur Internet n'est pas très connue et
les gens semblaient ne pas réellement comprendre les questions
posées et ne pas répondre objectivement.
Ce questionnaire a été par la suite de ce test
modifié légèrement mais surtout la décision
d'administrer ce questionnaire en relation directe m'a semblé
obligatoire.
En administrant ce questionnaire par relation directe, il
était possible de le rendre plus clair lorsqu' on sentait que
l'interlocuteur butait.
Il a été administré de manière tout
à fait aléatoire à part le fait de veiller à ne pas
trop interroger de personnes habitant d'autres régions.
2.2 Résultat
1. Avez vous par un moyen quelconque accès
à Internet?
Cette première analyse nous donne de quoi
réfléchir.
En effet selon des chiffres officiels présentés
en début de ce mémoire qui nous montre un faible taux
d'accès à Internet, on voit dans ces résultats que 60.6%
des personnes interrogées déclarent par un moyen quelconque avoir
accès à Internet.
Il est vrai que ce chiffre ne montre que la possibilité
d'accès et non la pratique d'Internet.
Avoir accès à ce média n'inclue pas
forcément la pratique régulière de celui ci.
De plus, la possibilité d'accés n'inclut pas que
ce soit au domicile comme le démontre les réponses de la question
suivante.
2. A quel endroit avez-vous accès à
Internet?
Le domicile est le premier lieu qui permet d'avoir
accès à Internet mais on peut tout de même noter que le
lieu de travail est répondu a 30.67%.
Quand à la réponse
« autres » qui est citée tout de même à
7%, il est observé qu'un certain nombre de personnes ont la
possibilité d'aller chez des connaissances à eux pour se
connecter si besoin.
3. Internet est il un moyen pour vous d'accéder
à de l'information régionale?
31.3% de la population observée déclare
qu'Internet est un outil pour eux d'accéder à de l'Information
régionale.
Cela équivaut à dire qu'environ la moitié
des personnes qui ont accès à Internet s'en sert pour avoir de
l'info régionale.
Il y a aussi l'autre moitié pour qui ce n'est pas un
accès aux informations régionales.
Voyons quels en sont les raisons grâce à la
question quatre77(*) :
Raisons
|
Nb.cit.
|
Fréq.
|
Internet ne sert que pour des recherches personnels ou pour le
travail.
|
12
|
27.5%
|
Déclare ne pas être intéresser a
rechercher de information régional
|
10
|
25%
|
Déclare la trouver plutôt par d'autres
médias.
|
6
|
15%
|
Déclare ne pas y penser quand il est
connecté.
|
5
|
12.5%
|
Déclare ne pas avoir le temps
|
2
|
5%
|
Déclare qu'Internet n'est pas facile d'accès
|
2
|
5%
|
Total obs.
|
40
|
|
Il a été regroupé en six thèmes
les observations de la population observée.
La raison première, citée par la population qui
déclare qu'Internet n'est pas un accès à l'information
régionale, provient d'une utilisation pour des recherches personnelles
ou professionnelles.
En second lieu ils déclarent ne pas être
intéressés par la recherche de cette information.
Il y a également ceux, qui disent passer par d'autres
médias pour avoir cette information, et d'autres qui disent ne pas
penser à aller la chercher lorsqu'ils sont connectés.
On ne sent pas dans ces observations que c'est un
problème technique qui les freine mais tout simplement une
volonté de ne pas vouloir aller la chercher.
Voyons maintenant par quels sites passent ceux qui
déclarent qu'Internet leur permet d'accéder à
l'information régionale.
5. Par quels sites passez-vous pour atteindre cette
information régionale?
On peut remarquer une forte citation de l'observation
« autres » avec 18%.
Dans cette notion de « autres » comportait
essentiellement les informations fournies par les portails des fournisseurs
d'accès, tels que wanadoo, qui servent de fournisseur d'information
régionale.
En effet un Internaute a la possibilité d'avoir cette
information sur sa page de démarrage d'Internet donc il va avoir plus
facilement accès.
Par la suite avec 11.33%, le site le plus
déclaré est celui d'un quotidien régional de la presse
écrite traditionnelle.
Il se démarque fortement du quotidien conçu
seulement pour le net ou des cityguides.
Changeons un peu de direction pour faire une comparaison des
différents médias qui offrent de l'information
régionale.
6. Classez par ordre de préférence ces
médias d'information régionale
Il y a donc ici 69,33% de la population observée, qui
n'ont pas répondu a cette question du fait qu'ils n'utilisent pas
Internet pour avoir accès à l'information régionale.
Ensuite, 15,33% sur les 30.67% restants déclarent que
la télévision est leur media favori pour accéder à
l'information régionale.
9.33% pour la presse traditionnelle et 5.33% pour la radio.
Il n'y a que 0.67% soit une seule personne qui déclare
qu'Internet est son media favori pour avoir accès à l'information
régionale.
Ceci renforce bien que la presse écrite a encore de
beaux jours devant elle.
7. Quels sont pour vous les avantages qu'offre la
presse quotidienne régionale sur Internet?
L'avantage qui a été le plus cité semble
être la possibilité de naviguer entre plusieurs sites
d'informations.
Le second avantage est d'avoir plus d'informations, cet
avantage est plus ou moins lié avec le premier et démontre par
ces observations que la richesse d'informations sur Internet est un atout
considérable aux yeux de la population.
A noter aussi la gratuité qui atteint 10%.
8. Les inconvénients?
Le premier inconvénient cité est la lenteur de
l'ouverture des pages web.
Cet inconvénient risque dans l'avenir de s'estomper,
grâce aux haut débit qui est en train de s'installer de plus en
plus dans toutes nos villes.
Le second inconvénient est qu'Internet ne serait pas
confortable, il est vrai que la lecture à l'écran est plus
fatigante que celle d'un papier journal.
9. Etes-vous abonné(e) ou seriez vous
susceptible de vous abonner à une presse quotidienne régionale
sur Internet?
Sur 31.3% de la population observée qui ont
répondu a cette question, il y en a 24.6% qui déclarent ne pas
être susceptibles de s'abonner.
Nous venons donc d'observer la partie de la population
qui a accès à Internet et qui accède par ce media à
de l'Information régionale.
Voyons maintenant ceux qui n'ont pas accès à
Internet.
10. Avez-vous pour projet de vous équiper afin
d'avoir accès à Internet?
Chiffre frappant, il y a 18% sur 39.33% de la population
observée, n'ayant pas accès à Internet, qui n'ont pas du
tout de projet dans l'avenir d'y accéder.
Ce chiffre provient d'une part de ceux qui sont contre cet
outil mais aussi d'une grosse partie de la population âgée qui se
sent dépassée par cet outil.
Il y a tout de même environ 13% qui a un projet à
moyen terme.
11. Pour quelles raisons souhaitez vous avoir
accès à Internet?
Raisons
|
Nb.cit.
|
Freq.
|
Pour chercher des informations quand le besoin se
présente.
|
12
|
35.2%
|
Pour communiquer par les messageries instantanées et
les boites E-mail.
|
8
|
23.5%
|
Autres.
|
6
|
17.6%
|
Pour trouver de l'actualité sur les sites de presse.
|
4
|
11.76%
|
Pour télécharger des fichiers, vidéos,
musiques.
|
2
|
5.88%
|
Pour du commerce électronique.
|
2
|
5.88%
|
Total obs.
|
34
|
|
La raison de trouver de l'actualité sur les sites de
presse atteint les 11.76%.
C'est un pourcentage qui n'est pas négligeable et qui
se place au dessus de celui du commerce électronique.
Voyons maintenant le comportement de la population face
à la presse écrite régionale traditionnelle.
12. Lisez vous régulièrement une presse
quotidienne régionale ou locale écrite?
La population observée s'est presque divisée en
trois.
On pourrait presque dire qu'un tiers de la population lit tous
les jours un quotidien, un autre tiers 2 à 4 fois par semaine et le
derniers tiers ne lit pas du tout de quotidien.
13. Cette information vous semble t'elle être
complète?
42% de la population qui lit un quotidien le trouve
complet.
En revanche, 24.6% ne le trouvent pas complet et c'est donc
cette partie de la population qui peut être potentiellement lecteur de
presse sur Internet.
Les réponses de la question 1478(*) répondent à deux
questions :
Dans un premier lieu, elles interrogent les raisons de la
population qui ne lit pas de quotidien écrit et les raisons de ceux qui
pensent qu'elle n'est pas complète.
Voyons d'abord les raisons de ceux qui ne lisent pas les
quotidiens.
Il a donc été rassemblées en sept
thèmes les réponses citées.
Raisons
|
Nb.cit.
|
Freq.
|
Déclare ne pas être intéressé.
|
20
|
30.3%
|
Préférence pour la télévision.
|
18
|
27.2%
|
Pas le temps.
|
11
|
16.6%
|
Autre presse.
|
7
|
10.6%
|
Le prix est trop cher.
|
6
|
9.09%
|
Préférence pour la radio.
|
3
|
4.5%
|
Préférence pour Internet.
|
1
|
1.5%
|
Total obs.
|
66
|
|
La raison première d `une non lecture de la presse
écrite régionale provient selon les déclarations d'un
manque d'intérêt pour celle ci.
En deuxième position apparaît la
possibilité de trouver cette information par le media de la
télévision.
On peut noter que la télévision est un media qui
est cité à 27.2%, la radio à 4.5% alors qu'Internet n'est
cité qu'à 1.5% soit une personne.
Voyons maintenant les raisons qui déclarent que la
presse régionale n'est pas complète.
Les réponses ont été regroupées en
cinq thèmes.
Raisons
|
Obs.cit.
|
Freq.
|
Pas exhaustif
|
19
|
52.7%
|
Pas objectif
|
12
|
33.3%
|
Nouvelle formule de Sud-Ouest pas claire
|
3
|
8.3%
|
Trop figé
|
1
|
2.7%
|
Pas clair
|
1
|
2.7%
|
Total obs.
|
36
|
|
Il apparaît donc clairement que la première
raison est un manque de contenu.
Ceci peut être un avantage en faveur de la presse sur
Internet afin de se complémentariser comme on l'a vu auparavant.
Il faut noter aussi que 33.3% de la population qui
déclare que la presse régionale n'est pas complète pensent
que les journaux ne sont pas objectifs.
C'est un chiffre inquiétant pour l `image de la
presse.
La poursuite des résultats sur les questions
15,16,17,18,19 sont analysés en annexe79(*) car ils servent essentiellement de données
pour trouver des corrélations entre les réponses.
On va donc maintenant essayer d'analyser les
corrélations des réponses grâce au système des tris
croisés.
Tout d'abord, nous allons essayer d'analyser si cette
enquête renforce la théorie que le média d'Internet est
essentiellement utilisé par une population assez jeune.
Entre 10 et 25 ans, il y a 15 personnes sur 16 qui ont
accès à Internet.
Entre 26 et 35 ans, il y a 38 personnes sur 55 qui ont
accès à Internet.
Dans ces tranches d'age, on observe qu'il y a plus de
personnes qui ont accès à Internet par rapport à ceux qui
n'y ont pas accès.
Après dans les tranches 36-45 et 46-60, on observe
qu'il y a autant de personnes qui y ont accès que de personnes qui n'y
ont pas accès.
Par contre dans la tranche 61 et+, on observe qu'il y a
seulement 6 personnes sur 17 qui ont accès à Internet.
Il y a donc plus d'accès à Internet quand la
population est jeune.
Plus l'âge augmente et moins elle a la
possibilité d'accès à Internet.
Après avoir comparé l'âge par rapport
à l'accès, nous allons comparer la catégorie
socioprofessionnelle avec la possibilité d'accès.
Il n'y a pas de différence de proportion d'accès
à Internet entre la catégorie
« employé » et celle de
« cadre ».
En effet il y a 46 employés sur 73 qui ont accès
à Internet soit 63% et 19 cadres sur 31 soit 61%.
Par contre la catégorie qui est marquante est celle des
étudiants à savoir qu'il y a dans cette population
observée 11 étudiants sur 11 soit 100% qui ont accès
à Internet.
Nous allons maintenant tenter de voir si il y a un lien entre
les personnes, qui pensent que l'information n'est pas complète sur la
presse quotidienne régionale écrite, et ceux, qui ont
accès à l'information régionale sur Internet
On peut donc observer qu'il y a 9 personnes qui
déclarent que l'information sur la presse n'est pas complète et
qui ont accès à l'information régionale par Internet.
En dessous il y a 11 personnes qui déclarent que
l'information n'est pas complète et qui n'ont pas accès à
l'information régionale sur Internet.
On ne peut pas, d'après cette analyse, dire que les
personnes, qui trouvent la presse régionale incomplète, ont
tendance à aller la chercher sur Internet.
Autre corrélation possible à analyser. Elle a
pour but d'analyser l'âge en fonction des personnes qui vont sur les
sites d'un quotidien de la presse écrite traditionnelle.
On peut donc s'apercevoir dans cette analyse que la
catégorie 26-35 ans a beaucoup plus tendance que les autres
catégories d'âge à aller sur les sites d'un quotidien
régional de la presse écrite traditionnelle.
Il y a en effet 11 personnes sur 17 qui vont sur un site de
presse régionale qui ont entre 26 et 35 ans.
Cela confirme bien que le lectorat est plus jeune sur Internet
que pour la presse écrite traditionnelle.
2.3 Analyse de l'enquête en rapport avec les
hypothéses
Comme il a été dit auparavant dans ce
mémoire, cette enquête a pour but de donner un aperçu des
comportements et des attitudes d'une population pour accéder à
son information régionale.
Néanmoins, elle avait aussi pour but de regarder si
cette enquête pratique était en adéquation avec nos
recherches théoriques pour vérifier ces hypothèses.
- En ce qui concerne l'hypothèse où on a
vu que la presse sur Internet était complémentaire à celle
sur support papier et non concurrentielle :
Il a été vu par certains chiffres, en
début de mémoire, que la population avait un faible taux
d'accès à Internet.
Par cette enquête, il a été
analysé, avec surprise, qu'il y avait tout de même environ 60% de
la population observée qui disait avoir accès à
Internet.
Il faut tout de même relativiser par le fait que avoir
accès n'inclut pas une pratique régulière.
Il faut aussi apprendre a relativiser les résultats
d'une enquête qui peuvent avoir une probabilité d'erreur sur la
représentativité.
Il a également été vu dans notre partie
théorique que la presse sur Internet avait la possibilité de
complémentariser l'information sur support papier en y apportant
d'autres éléments sur Internet.
Deux points à souligner dans cette
enquête :
Un premier point qui démontre que 19 personnes sur 98
lecteurs de presse régionale écrite pensent que cette information
n'est pas exhaustive ce qui peut être en faveur à cette
complémentarité possible.
Un second point qui démontre que la population
observée pensant que l'information sur les quotidiens écrits
n'est pas complète (en incluant toutes les raisons) n'a pas tendance
à avoir plus accès à l'information régionale sur
Internet.
Dans cette théorie a été expliqué,
par la suite, que la presse sur Internet pouvait toucher un lectorat plus jeune
qu'elle ne peut par le support papier.
On a vu dans cette enquête qu'une forte majorité
des personnes qui regardait des sites de presse régionaux était
en effet dans une tranche jeune.
- En ce qui concerne l'hypothèse ou la
rentabilité semblait difficile pour la presse sur
Internet :
L'étude nous montre que 17 personnes sur 150
interrogées passent par un site de presse sur Internet pour aller
chercher de l'information régionale.
C'est un chiffre honorable mais qui reste une audience faible
et donc difficilement porteur de rentabilité.
Dans le même ordre, il n'y a qu'une personne qui
déclare Internet comme le media idéal pour accéder
à l'information régionale.
Il est montré dans la partie théorique que la
presse sur Internet a tendance à aller vers un contenu qui sera d'un
coté gratuit et d'un autre coté payant.
Notre enquête nous démontre que 37 personnes sur
47 ne sont pas susceptibles de s'abonner à une presse
régionale.
Ce n'est donc pas un refus total mais les chiffres sont
fortement en faveur pour le non paiement sur Internet de la presse.
- En ce qui concerne l'hypothèse sur la
crédibilité du journalisme sur Internet.
Il est démontré en effet que l'information sur
Internet a des cotés qui vont la décrédibiliser et
d'autres qui vont lui permettre de la rendre crédible.
L'enquête met juste en avant que l'enjeu est de taille
car il y a 33.3% de la population déclarant que la presse n'est pas
complète qui pensent que c'est du fait qu'elle ne soit pas objective.
- En ce qui concerne le cyber-journalisme comme un
nouveau métier.
Le fait que l'enquête nous démontre que
prés de 23% de la population observée trouvent que l'un des
atouts de la presse régionale sur Internet est de pouvoir naviguer entre
plusieurs sites d'informations tend vers une nouvelle écriture ou
l'organisation des liens doit être claire et bien ordonnée.
Il y a un point important à souligner dans cette
enquête, que ce soit au niveau de l'administration de cette enquête
ou de ces résultats, on sent bien qu'une majorité de la
population observée n'a pas réellement intégré
Internet dans son processus de recherche de l'information et dans ces
activités régulières.
Internet n'est pas encore réellement
intégré dans notre société malgré la
pression sociale qui l'entoure.
Ce point est à mettre en parallèle avec les
résultats théoriques de notre hypothèse sur Internet et sa
révolution éventuelle.
CONCLUSION TROISIEME PARTIE
Ces études pratiques ont essentiellement bien
représenté la recherche théorique effectuée dans
les deux parties précédentes.
Elles ont bien démontré par l'entretien avec
Frédéric Saler, la notion de complémentarité de la
presse électronique.
Cet entretien a permis aussi de voir que Sudouest.com
n'échappe pas au manque de rentabilité de la presse sur
Internet.
L'enquête a accompli le rôle de nous donner un
aperçu des comportements et attitudes de la population du Sud Bassin et
on en retire que la presse sur Internet est le media le moins utilisé
pour aller chercher cette information.
Elle a aussi par l'analyse des comportements d'une population,
réussi sur certains points à illustrer les recherches
théoriques préalablement effectuées.
Autres pistes à explorer :
Il est difficile d'évaluer précisément
l'évolution prochaine d'Internet.
Quoi qu'il en soit et de par la propagande et la pression
sociale qui tournent autour de cet outil, on peut affirmer que son utilisation
va progresser dans les prochaines années.
Il y a aussi des nouvelles techniques qui sont en train de se
mettre petit à petit en place et qui risque de faciliter et de rendre
plus fonctionnel Internet.
On a vu dans notre enquête que la lenteur de l'ouverture
des pages web est un inconvénient majeur cité par la population
observée.
On sent bien aussi que les journaux ne placent pas trop de
vidéo dans leurs actualité étant donné que le temps
de téléchargement d'une vidéo est un frein à celle
ci.
Actuellement se met en place une nouvelle technique qui va
diminuer considérablement la lenteur d'ouverture des pages web.
Cette technique s'appelle « le haut
débit » qui s'effectue soit par un système
« d'ADSL » soit par un réseau câblé.
Cette technologie mise en place dans les grandes villes et
certaines villes moyennes va multiplier par dix la vitesse d'Internet.
C'est un système qui peut aider à
développer Internet et à rendre plus agréable la
navigation sur le net.
De par ce fait, il va aider indirectement la presse
électronique, en supprimant en partie l'inconvénient de la
lenteur de l'ouverture des pages web.
On a vu aussi que la lecture à l'écran
d'ordinateur ne semblait pas très confortable et plus lente.
Il a été aussi question dans ce mémoire
d'un faible taux d'équipement en ordinateur dans les foyers
comparé à l'équipement des téléviseurs.
Il semblerait qu'une nouvelle technique est en train de se
mettre en place et qui permettrait d'accéder à Internet depuis
son poste de télévision.
L'utilisateur serait muni d'un clavier infrarouge et pourrait
depuis son poste de télévision accéder au réseau
des réseaux.
On ne sait pas trop où en est l'évolution de
cette technique, cela fait quelques années que l'on en parle, mais rien
ne se commercialise pour l'instant, il y a donc un problème dont la
raison est inconnue.
Néanmoins, si ce produit venait à se
développer, on pourrait s'interroger sur l'impact qu'il aurait dans
l'utilisation d'Internet par la population.
Il n'y aurait plus besoin d'un ordinateur pour se connecter et
la population est déjà équipée à environ 90%
de téléviseurs.
Le confort ne sera certes pas celui d'un journal
imprimé mais la population a déjà l'habitude de regarder
fréquemment cet écran.
De plus un écran de télévision est
généralement plus grand et rend moins de luminosité.
Cet outil assimilé avec le haut débit peut nous
permettre de nous interroger sur l'avenir.
Autre point, on a vu dans notre théorie et dans
l'enquête que le media d'Internet touchait une population assez jeune et
que plus l'age augmentait et plus l'utilisation diminuait.
Les personnes âgées se sentent souvent
délaissées par cet outil, ils se disent être trop
âgés pour ça et qu'ils ne pourront pas comprendre
l'utilisation même si ils essayaient.
Ils se mettent tout seul de coté et disent que c'est un
outil pour les jeunes.
Combien de petits enfants sont partis chercher l'information
dont avait besoin leurs grands parents qui sont victimes de l'
i-electronisme.
Dans tous les cas, une bonne partie de notre nouvelle
génération apprend, elle, à utiliser Internet. Donc bien
qu'elle vieillisse, il est possible ,sachant s'en servir, qu'elle perdure cette
utilisation.
A coté la nouvelle génération suivra et
apprendra. On pourrait alors se trouver dans une population où la
technophobie des personnes âgées aurait diminué
considérablement.
Ce point peut être un atout pour le nombre
d'utilisateurs d'Internet et de la presse électronique.
Il y a aussi un point tout à fait différent qui
serait intéressant à traiter concernant les
caractéristiques de la presse sur Internet.
Internet est un media qui permet de donner des informations
à une échelle mondiale or , on s'aperçoit que chaque
pays a ses propres règles concernant la liberté de la presse.
La presse sur Internet est susceptible de faire passer des
informations qui seraient interdites d'être divulguées dans
certains pays.
Comment la loi s'applique t'elle dans ces cas la ?
Si un français donne une information dans un site
conçu en France sur les agissements du gouvernement américain.
Quelle loi va s'appliquer ? Est-ce celle de la France sur
la liberté de la presse ? ou celle des Etats-Unis, qui semble un
peu plus censurer ?
Internet est pour cela un formidable atout de liberté
d'expression qui peut parcourir le monde et dévier certaines lois de
l'information de chaque pays.
Cela peut également être un danger si il y a un
abus de ce pouvoir d'expression qui caractérise le réseau des
réseaux.
CONCLUSION GENERALE
La problématique de ce mémoire est :
E-Presse : Presse en danger ou complément de
l'Information ?
Il est donc important de dire que la presse
électronique n'est pas en danger mais au contraire on assiste à
une possibilité pour elle de se diversifier et de
complémentariser son activité actuelle.
Internet offre, en effet de par ses caractéristiques et
ses atouts, des moyens considérables à la presse de se
diversifier.
Seulement, cela ne fait pas tout et la presse sur Internet
souffre actuellement d'un problème d'audience considérable qui
nuit à sa rentabilité et donc indirectement à son
développement.
Si l'audience et l'intérêt de la population
venait à se développer alors on assisterait à une belle
complémentarité entre les deux supports.
Actuellement les autres médias tels que la radio, la
télévision et la presse écrite sont très bien
insérés dans la population pour donner de l'actualité
journalistique. Malgré la richesse qu'offre Internet, il reste, tout de
même, un media nouveau avec une faible utilisation.
la lenteur de l'ouverture des pages web , la lecture
fatigante a l'écran, les difficultés d'accès à
Internet sont des obstacles considérables malgré les atouts et le
principe de gratuité de ce nouveau media.
Il est difficile de prévoir l'évolution que va
avoir Internet dans l'avenir. On ne sait pas trop si il va évoluer de
plus en plus vite ou alors avoir une évolution constante.
Dans tous les cas, la richesse de ce media et la propagande
qui le suit, va entraîner encore une évolution et une fois que
l'accès sera de plus en plus disponible et que les systèmes de
hauts débits seront communs, alors l'intérêt de la
population va peut être en majorité se tourner vers ce nouveau
media sans bien sûr effacer les autres.
Le jour où ce sera le cas, il paraît
vraisemblable que l'information journalistique électronique à
forte valeur ajoutée ne sera plus disponible gratuitement.
Dans cette perspective, la presse sur Internet aura
véritablement les moyens de se développer et alors elle deviendra
un complément d'informations encore plus riche pour notre population.
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http://www.ladepeche.com/;
http://www.dna.fr/;
http://www.estrepublicain.fr/;
http://www.le-journal-de-saone-et-loire.fr/;
http://www.lozere-nouvelle.com/;
http://www.midilibre.com/;
http://www.nrpyrenees.com/;
http://www.leprogres.fr/;
http://www.laprovence-presse.fr/;
http://www.republicain-lorrain.fr/;
http://www.lavoixdunord.fr/;
Sites de quotidiens
généralistes :
http://www.lefigaro.fr/;
http://www.liberation.fr/;
http://www.lemonde.fr/;
http://www.leparisien.fr/;
http://www.humanite.presse.fr/journal/jour.html;
Sites de quotidiens
économiques :
http://www.lesechos.fr/;
http://www.latribune.fr/;
http://www.agefi.fr/;
http://www.journaldesfinances.com/;
15.Quelle région habitez-vous?
Région
|
Obs.cit.
|
Freq.
|
Aquitaine
|
133
|
88.6%
|
Autres
|
17
|
11.3%
|
Total obs.
|
150
|
|
Comme souhaité, une très forte majorité
de la population habite en Aquitaine.
16. Avez vous toujours habité cette
région ?
Région d'origine
|
Obs.cit.
|
Freq.
|
Déclare avoir toujours habité cette
région.
|
91
|
60.6%
|
Déclare ne pas avoir toujours habité cette
région.
|
59
|
39.3%
|
Total obs.
|
150
|
|
60.6% déclare avoir toujours habité cette
région contre 39.3%.
17. Dans quelle tranche d'âge vous
situez-vous?
Le plus de personnes interrogées ont entre 26 et 35
ans.
18. Vous êtes du sexe?
Une majorité interrogée est du sexe masculin
avec 60% contre 40% de féminin.
19. De quelle catégorie socioprofessionnelle
êtes vous?
Une majorité d'employés a été
interrogé.
* 1 Dominique Wolton ;
Internet et après ; ED. Flammarion ; 2000
* 2 Dominique Wolton ;
Internet et après ; Ed. Flammarion ; 2000
* 3 Philippe Breton ; Le
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* 9 Philippe Breton ; Le
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* 10 Jean Paul Fitoussi ;
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* 11 Ce rapport est
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* 25 Dominique Wolton ;
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* 26Cette exenple est
cité dans l'ouvrage de Charles de Laubier ; La presse on line en
Europe ; http://www.scd.univ-tours.fr/Epress/sommaire.html; Chapitre 3
* 27
http://www.latribune.fr/
* 28 Agence France Presse
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* 32 http://www.lesechos.fr/
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* 34 http://www.lemonde.fr/
* 35 www.sudouest.com
* 36 Auteur de
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38http://www.france-ouest.com/
* 39 European online
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* 40 Charles de Laubier ;
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* 41 Charles de Laubier ;
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* 44 http://www.lemonde.fr/
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* 55 Idem a la note 1
* 56 Idem a la note 1
* 57
http://www.leparisien.fr/
* 58
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* 59
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* 60 http://www.dna.fr/
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l'affaire DNA » ; Juriscom.net ;1998 ;
http://www.juriscom.net/txt/jurisfr/da/tgistrasbourg19980204.htm
* 162 « Jugement
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http://www.gso.enfrance.com/; site réalisé par Atlantel
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* 77 Voire questionnaire en
Annexe 1
* 78 Voir questionnaire en
Annexe 1
* 79 Voire annexe 2
|