I.3 - CONTEXTE GÉOLOGIQUE ET
L'HYDROGÉOLOGIQUE
I.3.1- Aperçu sur la géologie du
Tchad
La connaissance du contexte géologique du Tchad a
véritablement commencé vers 1963 par la mission destinée
à établir la relation entre les formations géologiques de
la RCA et celles du Tchad qui a abouti à l'élaboration d'une
carte géologique de la République du Tchad (Wolff.,
1964). Bien avant cette date, il y a eu de recherches
géologiques qui ont été effectuées par des
chercheurs à différentes périodes ; ces recherches ont
amorcé la connaissance géologique de l'Afrique et celle du Tchad
(Schneider et Wolff., 1992). Les recherches géologiques
et hydrogéologiques ont conduit à la connaissance des ressources
naturelles dont regorge le Tchad (KUSNIR., 1995). Les
formations géologiques du Tchad sont pour la plupart marquées par
l'orogénèse panafricaine qui a eu lieu vers la fin du
protérozoïque entre 700 et 520 Ma. Le Tchad est
situé dans la zone mobile panafricaine et se trouve entre le craton
Ouest africain et le craton congolais tous deux stables depuis deux milliards
d'années (2 Ga), (Hamit., 2012) et le craton nilotique
qui est mal défini (KUSNIR., 1995).
I.3.2- Aperçu sur l'hydrogéologie
Sur le plan hydrogéologique, le Tchad dispose d'une
importante quantité de ressources en eau souterraine et celle de
surface. Les études hydrogéologiques ont été
débutées en 1960 par l'élaboration d'un seul
répertoire sur les données hydrogéologique et repris en
1970 (Schneider., 2001) qui a conduit à la subdivision
du territoire tchadien en 14 régions hydrogéologiques.
Les aquifères dépendent du contexte
géologique et des conditions hydro climatologiques, ils peuvent
être continus ou discontinus. Les aquifères continus sont
constitués des nappes dites généralisées se
trouvant dans des formations sédimentaires tandis que ceux discontinus
sont constituées des nappes localisées ou piégées
dans les altérites, fissures et fractures dans le socle.
Le socle regroupe l'ensemble des formations cristallines et
cristallophylliennes, ainsi que les formations anciennes compactes
(Moussa., 2016). Le socle cristallin et/ou cristallophyllien
est caractérisé par la présence des aquifères
discontinus (Detay., 1989). Le socle cristallin et
cristallophyllien devient perméable qu'à la suite de processus
d'altérations et des phénomènes tectoniques qui se traduit
par la présence des aquifères discontinus.
Mémoire de master, présenté et
soutenu par : BETOLOUM VINCENT 15
Les aquifères du socle correspondent à trois
types de réservoirs : le réservoir des altérites où
la roche est altérée et restée sur place, le
réservoir de fissures au-dessus de la roche saine où la roche est
moins altérée et le réservoir de fracture ou des
failles.
Beaucoup d'études ont montré que ces
réservoirs constituent un unique aquifère dans des pareilles
formations géologiques. Les nappes aquifères sont
localisées dans les altérites et leur alimentation en eau est
assurée grâce aux eaux météoriques par infiltration
directe ou par ruissellement à travers les microfissures ou par les
fractures. Les réservoirs les plus productifs sont ceux dont
l'épaisseur et la taille de matériaux issus de
l'altération sont suffisamment importantes et le réseau de
fissure et/ou de fracture est important.
Il est à noter que le rôle des intrusions
filoniennes est important et des zones de contact entre le filon et la roche
encaissante sont déterminantes en hydrogéologie. Les filons de
quartz ou de pegmatite peuvent créer de discontinuités sous
l'effet des contraintes postérieures à leur injection
(Suzanne., 2008). Ces filons contiennent
généralement des phénocristaux qui ont une
granulométrie de grande dimension.
Ainsi la présence des nappes d'eau souterraines
dépend de la nature et de la lithologie des formations
géologiques (Schneider., 2001).
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