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Les enjeux de la conservation de la biodiversité pour les pays du bassin du Congo: cas du parc national de Lobéké au Cameroun


par Jean Marie Bakeleki Bohin
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) - Master en Relations Internationales 2023
  

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B. Les nouvelles tendances alimentaires en Asie (l'entomophagie)

Figure 17 : Plat de sauterelle (Cambodge). Source : Insecte Plat - Bing images

1. L'entomologie

L'entomologie242 existe en Asie comme en Afrique depuis toujours. En février 2008, le Bureau régional de la FAO pour l'Asie et le Pacifique a organisé un atelier international à Chiang Mai, (Thaïlande) intitulé «Les insectes forestiers dans l'alimentation: L'Homme a du mordant». L'atelier a réuni des experts du monde entier en entomophagie, qui ont discuté plus spécifiquement des aspects scientifiques, de la gestion, de la collecte, du traitement, de la commercialisation et de la consommation des insectes forestiers comestibles, ainsi que des possibilités pour les populations locales de les élever. Le rapport de l'atelier de Chiang Mai visait à sensibiliser sur le potentiel des insectes forestiers comestibles comme ressource alimentaire, démontrer la contribution des insectes comestibles aux moyens de subsistance des populations et mettre en évidences les liens avec la conservation et l'aménagement des forêts243.

2. La FAO et la consommation d'insectes

Durant la période 2010-2013, la FAO a réalisé un projet de coopération technique en République démocratique populaire Lao, intitulé «Récolte et élevage durable des insectes

242 Branche de la zoologie qui étudie les insectes, et par extension, des arthropodes terrestres. À des fins médicales, culinaires, ou scientifiques ; les populations autochtones des zones tropicales à forte concentration d'insectes comme le Mékong, le bassin du Congo ou l'Amazonie, ont apprivoisé les insectes depuis très longtemps. Ces populations ont en effet un lien historique avec les insectes.

243 FAO (Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture), Insectes comestibles : perspectives pour la sécurité alimentaire et l'alimentation animale, Rome, Forestry Paper No 117, 2014, p. 22.

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pour une meilleure alimentation, l'amélioration de la sécurité alimentaire et la création de revenus au niveau familial». Ce projet était une réponse immédiate aux diverses propositions identifiées par la Stratégie nationale de nutrition de la République démocratique populaire lao et par le Plan national d'action sur la nutrition qui ont été finalisés et approuvés en décembre 2009. À savoir, améliorer la ration alimentaire et aborder les causes sous-jacentes (par l'amélioration de l'accès à la nourriture, l'amélioration et la diversification de la production alimentaire domestique). Le projet s'est attaché à renforcer le rôle déjà effectif des insectes comme aliments complémentaires dans les menus locaux, reconnaissant le rôle de la collecte traditionnelle dans la nature en renforçant la durabilité, la sécurité et la rentabilité de la récolte des insectes, de leur traitement après récolte et de leur consommation, ainsi que le développement de leur élevage244.

Suite à l'atelier international de Chiang Mai en 2008, le Programme des produits forestiers non ligneux du Département des forêts de la FAO et l'Université et Centre de recherche de Wageningen (WUR) (Laboratoire d'entomologie) ont initié une collaboration pour promouvoir l'entomophagie.

La première étape a été la rédaction pour le Département des forêts de la FAO d'une note de politique intitulée «Promouvoir la contribution des insectes forestiers comestibles en confortant la sécurité alimentaire». Cette note exposait les grandes lignes de la stratégie à long terme de la FAO pour intégrer le Programme «Insectes comestibles» au Programme régulier de la FAO et de sensibiliser les organisations et agences nationales et internationales ainsi que les donateurs s'impliquant dans la sécurité alimentaire. En 2010, une liste bibliographique des publications relatives aux insectes comestibles a été rédigée et une base de données sur les personnes ressources sur l'entomophagie dans le monde a été établie à partir d'un questionnaire largement diffusé245. La FAO entretient un portail Web sur les insectes comestibles depuis 2010. Il fournit des informations de base sur l'utilisation et le potentiel des insectes comestibles ainsi que sur les liens Web pertinents, comme celui vers le compte-rendu de l'atelier de Chiang Maide 2008. Il fournit également des informations sur la consultation d'experts de Rome en 2012 ainsi que d'autres informations techniques pertinentes, des vidéos et autres couvertures médiatiques.

L'adresse du portail est: www.fao.org/forestry/edibleinsects247.

En Afrique subsaharienne et centrale plus précisément, bien que la consommation d'insecte face partie du quotidien de nombreuses populations, l'entomophagie n'a pas encore réellement trouvé sa place en tant qu'outils de développement d'une filière de tourisme culinaire et d'enjeu premier pour les relations internationales dans le bassin du Congo. Le parc national de Lobéké par l'accompagnement des travaux de recherche et des projets écotouristiques autour de la consommation des chenilles, ouvre la porte à une nouvelle façon de percevoir les ressources alimentaires traditionnelles des populations autochtones en périphérie des aires protégées.

244 Ibid., p. 23.

245 Idem.

246 Ibid. 24.

247 Ibid. 24.

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PARAGRAPHE II : LE POTENTIEL CULINAIRE AUTOCHTONE DE LA PERIPHERIE DU PNL ET LES PERSPECTIVES D'AVENIR POUR LA SOUS REGION

D'après le Dr. David S. Wilkie, « Le tourisme est l'industrie mondiale la plus importante, et croît progressivement. En 1996 les recettes du tourisme dans le monde entier ont été de 3 trillions de dollars. Le tourisme international seul croît d'environ 9% par an et les recettes dépasseront 527 milliards de dollars en l'an 2000.»248.

La cuisine dans cette gigantesque industrie du tourisme fait appel à des recettes culinaires innovantes capables de conserver toute leur originalité, qui soient respectueuses des valeurs environnementales, qui soientt économiquement et socialement adéquates aux besoins locaux principalement. Si la consommation d'insecte en Asie a permis le développement d'une puissante industrie du tourisme culinaire, l'Afrique subsaharienne a tout pour devenir une destination culinaire unique. En Afrique, les insectes les plus consommés sont les chenilles (notamment en Afrique du Sud ou au Nigeria). À la Réunion, on consomme frais ou frits les zendettes, les larves des capricornes et bien d'autres. Les larves de guêpes maçonnes sont aussi mangées frites, ou en rougail (sauce avec des tomates et des épices)249.

En périphérie du PNL/Cameroun par exemple, les pygmées Baka consomment les chenilles depuis des générations mais très peu de travaux sont réalisés pour la valorisation écotouristique des recettes traditionnelles dans la sous-région. Ce dernier paragraphe présentera les initiatives prises dans le cadre de notre stage professionnel au PNL. Notamment : la valorisation du potentiel culinaire des pygmées Baka en périphérie du PNL (A) et les perspectives d'avenir pour le tourisme culinaire dans le bassin du Congo (B).

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