2. Quelques avancées
La gestion des aires protégées proprement dite
relève de ce qui est fait par les différents acteurs pour
atteindre des objectifs donnés. Malgré des progrès
considérables et l'utilisation de divers outils de mesure de
l'efficacité de gestion, les pays d'Afrique centrale sont
confrontés à d'importants défis en ce domaine. Les
gouvernements affectent en effet très peu de moyens et d'importance aux
aires protégées, contrairement à ce qui se fait
déjà bien mieux en Afrique de l'Ouest et Australe en particulier,
et dans une moindre mesure en Afrique centrale dans certains parcs au Gabon,
Congo et RCA.
Si la coopération internationale comble en partie ces
déficiences financières, un changement de paradigme dans la forme
des négociations entre le Sud et le Nord est nécessaire et passe
par une volonté politique nationale avant tout. Les politiques de
développement durable en Afrique centrale trainent à prendre
corps principalement en raison de nombreux déséquilibres dans le
jeu des acteurs internationaux. La priorité exclusive donnée au
renforcement des moyens financiers et humains sous sa forme actuelle
s'avérant incomplète pour une gestion efficace des aires
protégés141dans le bassin du Congo. On peut toutefois
observer que des mécanismes de gouvernance inclusive et
intégrée voient le jour.
La gouvernance publique des aires protégées
dans le bassin du Congo a fortement changé de visage au cours des
dernières décennies. Une majorité de parcs a
basculé du mode « gestion par un ministère » à
« gestion par une agence ». La création d'agences
indépendantes est supposée apporter plus d'efficacité dans
la gestion des aires protégées, en particulier en matière
budgétaire, mais aussi donner plus de confiance aux bailleurs de fonds
du fait d'une meilleure transparence dans l'utilisation des fonds. À
l'heure actuelle, on peut noter une meilleure capacité de ces
institutions à mobiliser des financements et une amélioration de
la transparence, de la visibilité des actions, de la création
d'outils d'aide à la gestion des AP.
Malgré tout, en l'absence d'études
spécifiques, il reste difficile d'évaluer
précisément les pours et les contres des deux formes de
gouvernance142. Toutefois, dans une optique d'efficacité, il
est possible d'envisager des pistes d'amélioration telles qu'une gestion
partagée comme c'est déjà le cas dans certains
États en Afrique centrale.
B. Des pistes d'amélioration de la gestion des
aires protégées dans le bassin du Congo
|