UNIVERSITE DU BURUNDI
FACULTE DE DROIT
MASTER COMPLEMENTAIRE EN DROITS DE L'HOMME
ET RESOLUTION PACIFIQUE DES CONFLITS
DU RESPECT DES DROITS DU NOURRISSON PENDANT LA
VIE CARCERALE DE SA MERE AU BURUNDI: CAS DES PRISONS CENTRALES DE MPIMBA
ET NGOZI-FEMMES (c)
Mémoire soutenu et défendu publiquement en vue de
l'obtention du grade de Master complémentaire en Droits de l'homme et
résolution pacifique des conflits
Sous la direction du Professeur Laurent NZOSABA
Mémoire réalisé par
Ildephonse SINDAYIGAYA
Bujumbura, octobre 2020
II
Membres du Jury :
Professeur Jean Marie BARAMBONA : Président
Professeur Léonidas NDAYISABA : Rapporteur
Professeur Laurent NZOSABA : Membre
III
A mon père Domitien NDORERAHO ; A ma mère
Béatrice NIZIGIYIMANA ; A mon épouse Billy-Trésor IRAKOZE
;
A mes fils Gaye Lois Asa FARAJA, Fair Lee Glen FURAHA et Funny
Goodwill Byron FANAKA ;
A mes frères et soeurs ;
Je dédie ce mémoire.
iv
REMERCIEMENTS
Qu'il nous soit permis d'exprimer ici notre profonde gratitude
à l'égard des personnalités et institutions sans
lesquelles ce travail n'aurait pas pu aboutir.
Nos remerciements les plus avérés s'adressent en
premier lieu au professeur Laurent NZOSABA qui nous a fait
bénéficier de son expertise précieuse et sa confiance sans
relâche. Ses conseils précieux, ses remarques enrichissantes et
son entière disponibilité nous ont apporté des
clarifications très utiles. Nous le remercions également pour la
façon active et participative dont il a guidé nos recherches. Il
nous a soutenu et assisté avec une assiduité, dans nos recherches
sur notre sujet « du respect des droits du nourrisson pendant
la vie carcérale de sa mère au Burundi: cas des prisons centrales
de Mpimba et Ngozi-femme », qui mérite d'être
évoquée.
Nos remerciements s'adressent également au
décanat de la faculté de Droit et au conseil scientifique du
Master complémentaire en Droits de l'homme et résolution
pacifique des conflits, chacun en ce qui le concerne, nous a suivi de
près ou de loin. Les enseignements que nous avons suivis dans ce
programme ont été déterminants dans l'orientation de nos
recherches pour leur soutien psychologique et académique.
Que le personnel de la faculté de Droit de
l'université du Burundi trouve également ici notre profonde
reconnaissance.
Au personnel de la Direction générale des
affaires pénitentiaires, de la prison centrale de Ngozi-femme et celui
de Mpimba, nous adressons nos sincères remerciements.
V
SIGLES ET ABREVIATIONS
§ : Paragraphe
Al. : Alinéa
APT : Association pour la prévention de la Torture
Art. : Article
CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l'Afrique
de l'Ouest
CEDH : Convention de sauvegarde des droits de
l'homme et des libertés
fondamentales
CIDE : Convention internationale relative aux droits de
l'enfant
CNIDH : Commission Nationale Indépendante des Droits de
l'Homme
CODE : Coordination des ONGs des droits de l'enfant des
Nations Unies
COVID-19 : Corona virus desease 2019
DGAP : Direction générale des affaires
pénitentiaire
DUDH : Déclaration Universelle des Droits de l'Homme
FHI : Family Health International
HAS : Haute Autorité de Santé
IRC : International Rescue Comitee
Lit. : litera
Mr. : Monsieur
Mme : Madame
No : Numéro
ODD : Objectifs du développement durable
vi
OHCDH-B : Office du haut-commissaire aux droits de l'homme au
Burundi
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PAS : Personnel de l'autorité de la santé
PIDCP : Pacte International relatif aux Droits civils et
Politiques
PIDESC : Pacte International relatif aux Droits Economiques,
Sociaux et culturels
PNUD : Programme des Nations-Unies pour le
Développement
PRI : Penal Reform International (Réforme pénale
internationale)
SDN : Société des Nations
UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la population
UNICEF : United Nations children's emergency fund
LISTE DES FIGURES
|
VII
|
Figure 1 : L'image d'une literie à la prison centrale de
Ngozi-femme en 2016
|
29
|
Figure 2 : La crèche de la prison centrale Ngozi-femme
|
.34
|
Figure 3 : Horaire d'exploitatin de la crèche à la
prison Ngozi-femme
|
35
|
Figure 4 : Horaire spécial d'exploitation conjointe
mère-enfant de la crèche à la prison Ngozi-
femme 35
VIII
LISTE DES TABLEAUX
Condensé des résultats d'enquête 41
ix
AVANT-PROPOS
Pour bon nombre de professionnels de la justice et de
l'éducation spécialisée, l'incarcération
apparaît comme l'ultime recours face à de graves comportements de
délinquance très souvent associés à la violence,
comme le remarque la recherche faite par Sid ABDELAOUI et Catherine BLATIER
(2006). Ceci étant vrai, le traitement des droits des enfants, libres,
vivant avec leurs mères en prison en réparation de leur
comportement antisocial e fait dans le seul objectif de « maintien de son
intérêt supérieur. » Au Burundi, ce traitement est
problématique, tenant compte que les instruments internationaux de
protection des droits de l'enfant, les règles de BANGKOK et les
règles Nelson MANDELA obligent que tous les enfants doivent recevoir un
traitement identique. Dans la perspective d'analyse de la mise en application
de ces droits, nous avons choisi bon de faire nos recherches sur notre sujet
« du respect des droits du nourrisson pendant la vie
carcérale de sa mère au Burundi: cas des prisons centrales de
Mpimba et Ngozi-femmes. »
X
RESUME
La femme enceinte, allaitante ou accompagnée d'enfants
de moins de trois ans, qui enfreint à la loi pénale, si son acte
et/ou fait n'est pas couvert dans le « dark number » peut se
retrouver en prison malgré son état de santé.
L'intérêt supérieur de l`enfant oblige qu'il reste avec sa
mère en prison.
Cet intérêt supérieur de l'enfant exige
que celui-ci, bien que libre, soit gardé en prison à
côté de sa mère. L`hébergement en prison est
motivé, en tout et partout par son intérêt
supérieur. Il peut sortir de la prison et entrer comme il le souhaite,
accompagné des agents du service social de la prison.
Le suivi pré et post natal doit être
assuré en prison comme en bénéficient d'autres foetus
à l'extérieur des prisons. Les responsables des
établissements pénitentiaires doivent veiller à ce que les
naissances aient lieu dans les hôpitaux. La santé de ces enfants
comme celle des nourrissons est assuré par les centres de santé
institués dans les prisons centrales et sont
référés, en cas de besoin dans les hôpitaux proches
des prisons.
L'alimentation, achetée sur budget de subvention de
l`Etat (toujours haricot et farine de maïs ou manioc), ne répondant
pas aux exigences de la santé de ces nourrissons, il est requis des
suppléments en provenance des ONGs, en occurrence « Terre des
hommes ». C'est comme l'hygiène. Sa satisfaction est assurée
par un savon donné par mois par enfant sur la ligne budgétaire,
auquel « terres des hommes » ajoute l'huile de beauté et des
habits. S'agissant du droit au nom et à a nationalité, l'enfant
qui nait en prison en jouit. Il est interdit à l'acte de naissance de
mentionner que `enfant et né en prison. Dans le maintien de son
intérêt supérieur, à l'âge de 3ans, l'enfant
est accueilli dans la famille d'origine et, à défaut, dans les
centres d'accueil, tout en gardant le lien mère-enfant par le droit de
visite. Dans ce, l'éducation de l'enfant au préscolaire doit
faire objet d'un but à atteindre pour l'enfant.
Lors de notre visite, nous avons remarqué qu'à
la prison centrale de Ngozi, l'accouchement s'y fait et le pire est qu'il est
souvent assisté par un prisonnier (homme) qui répond aux alertes
des femmes enceintes à défaut de l'assistance par les services de
l'hôpital. L'alimentation est trop loin inadéquate à la vie
de la femme enceinte et des enfants vivant avec leur mère. Le budget de
l'Etat ne prévoit pas l'accoutrement de ces enfants. Dans la plupart des
prisons comme c'est le cas à Mpimba, il n'y a ni crèche ni
d'installation pour les jeux des enfants et ceci est de nature
xi
à entraver le développement psycho-intellectuel
des enfants nés ou accompagnant leurs mères en prison. Dans
d'autres comme à Ngozi-femme, toutes les femmes dorment ensemble.
Les témoignages des prisonnières font savoir que
l'accord de la part des autorités de la prison centrale de Mpimba n'est
pas automatique pour que femmes aillent faire soigner les enfants dans des
hôpitaux chez pédiatres.
L'autre point à signaler est que toutes les femmes sont
condamnées aux peines privatives de liberté sans
considérations de la gravité de l'infraction commise. Pourtant,
pour la catégorie de femmes enceintes ou accompagnées d'enfants
en bas âge, le mieux, dans la sauvegarde de l'intérêt
supérieur de l'enfant, serait de songer à ne condamner à
ces peines qu'en cas d'extrême nécessité
c'est-à-dire en cas de crime et non pas même pour les
délits.
XII
ABSTRACT
A woman who is pregnant, breastfeeding or accompanied by
children under three who breaks the criminal law, if her act is not covered in
the "dark number" may end up in prison despite her state of health and the need
of the child with her. This overrides the rights of the child in this age
group, but his best interests allow this child to stay with his mother in
prison.
This best interest of the child demands that the child,
although free, be kept in prison next to his mother. Accommodation in prison is
motivated, in everything and everywhere by its best interests. He can leave the
prison and enter as he wishes, accompanied by the agents of the social service
of the prison.
Pre- and post-natal follow-up for pregnant women should be
carried out in prison as well as other fetuses outside prisons. Prison
officials must ensure that births take place in hospitals. The health of these
children, like that of infants, is provided by health centers set up in central
prisons and are referred, if necessary, to hospitals near the prisons.
As food, purchased with a state subsidy budget (always beans
and corn flour or cassava), does not meet the health requirements of these
infants, supplements from NGOs are required. It's like hygiene. His
satisfaction is ensured by a soap donated per month per child on the budget
line, to which "men's lands" adds beauty oil and clothes. With regard to the
right to name and nationality, a child born in prison enjoys it with a ban on
mentioning that he was born in prison. In the maintenance of his best
interests, at the age of 3 years, the child is welcomed in the family of origin
and, failing this, in the reception centers, while keeping the mother-child
bond through the right of visit. In this, the education of the child in
preschool must be the object of a goal to be achieved for the child.
During our visit, we noticed that at the central prison of
Ngozi, childbirth takes place there and the worst part is that he is often
assisted by a prisoner (man) who responds to alerts from pregnant women in the
absence of assistance by hospital services. Food is too far inadequate for the
life of pregnant women and children living with their mothers. The state budget
does not provide for the outfit of these children. In most prisons as is the
case in Mpimba, there is no crèche, no facility for children's games and
this is likely to hinder the psycho-intellectual development of children born
or accompanying their children. mothers in prison. In others such as
Ngozi-femme, all the women sleep together.
XIII
The testimonies of the prisoners indicate that the agreement
from the authorities of the central prison of Mpimba is not automatic to go and
have children treated in hospitals by pediatric specialists.
Another point to note is that all women are sentenced to
custodial sentences regardless of the seriousness of the offense committed.
However, for the category of women who are pregnant or accompanied by young
children, it would be best, in order to safeguard the best interests of the
child, to consider imposing these penalties only in cases of extreme necessity.
That is to say in the event of a crime and not even for misdemeanors.
xiv
TABLE DES MATIERES
DEDICACE iii
REMERCIEMENTS iv
SIGLES ET ABREVIATIONS v
LISTE DES FIGURES vii
LISTE DES TABLEAUX viii
AVANT-PROPOS ix
RESUME x
ABSTRACT xii
TABLE DES MATIERES xiv
INTRODUCTION GENERALE 1
Problématique 2
Hypothèse de travail 3
Méthodologie 4
Délimitation 4
Intérêt du sujet 5
CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE DES DROITS DES ENFANTS
VIVANT AVEC
LEURS MERES INCARCEREES ET LA PROTECTION JURIDIQUE Y
RELATIVE 6
Section 1: les différentes étapes d'enfance
6
§1. L'enfant pendant la conception 6
A. L'embryon 6
B. Le foetus 7
C. L'accouchement en prison 8
§2. L'enfant déjà né 8
A. Le bébé ou le nourrisson 9
B. L'enfant 9
1. L'entrée en prison d'enfants nés
à l'extérieur 9
2. Les enfants nés en prison 11
Section 2 : L'enfant dont la mère est
incarcérée à la sortie de la prison 12
Section 3 : Protection juridique des droits de l'enfant
vivant avec sa mère en prison 12
§1. Protection des droits de l'enfant au niveau universel
12
A. Déclaration de Genève du 26 septembre 1924 sur
les droits de l'enfant 13
B. La déclaration universelle des droits de l'homme 13
C. Déclaration du 20 novembre 1959 sur les droits de
l'enfant 13
D. La convention relative aux droits de l'enfant de 1989 14
|
|
|
xv
|
|
1.
|
Droit à une identité
|
15
|
|
2.
|
Droit à la santé
|
16
|
|
3.
|
Droit à l'éducation
|
17
|
|
4.
|
Droit à la vie en famille
|
17
|
|
5.
|
Droit d'être protégé de la violence
|
18
|
|
6.
|
Droit à l'égalité et au respect des
différences
|
18
|
E.
|
|
Les droits de l'enfant vivant avec sa mère en prison dans
les règles de BANGKOK
|
19
|
F.
|
|
Les droits de l'enfant vivant avec sa mère en prison dans
les règles Nelson MANDELA 20
|
|
§2. Protection des droits de l'enfant vivant en prison avec
sa mère en prison au niveau régional
africain 21
A. Déclaration sur les droits et le Bien-être de
l'Enfant africain 21
B. Charte africaine pour les droits et le bien-être de
l'enfant et les droits de l'enfants vivant
avec sa mère en prison 22
§3. Protection des droits de l'enfant vivant avec sa
mère incarcérée au niveau interne au Burundi
23
A. La protection des droits de l'enfant vivant avec sa
mère incarcérée et la constitution 24
B. Le code de procédure pénale et la protection
des droits de l'enfant vivant avec sa mère
incarcérée 24
C. Les droits des nourrissons vivant avec leurs mères
incarcérées et la loi sur le régime
pénitentiaire au Burundi 25
D. Les droits des nourrissons vivant avec leurs mères
incarcérées et le règlement d'ordre
intérieur des établissements pénitentiaires
25
CHAPITRE II : DROITS DU NOURRISSON VIVANT AVEC SA MERE
EN PRISON AU
BURUNDI SELON LES ENQUETES FAITES POUR CETTE RECHERCHE
26
Section 1. L'intérêt supérieur de
l'enfant et l'évitement des peines privatives de liberté
26
Section 2. Le suivi pré et postnatal des femmes
enceintes en prison 28
§1. Logement approprié de la mère enceinte
dans les prisons, le droit de l`enfant 28
§2. Les consultations prénatales et postnatales des
femmes enceintes dans les prisons 30
§3. La condamnation pénale des femmes enceintes
30
§4. Droit à une identité de l'enfant
né en prison 31
Section 3. Les droits du nourrisson vivant avec leurs
mères dans les prisons centrales du
Burundi à l'instar de celles de Ngozi-femme et
Mpimba 31
§1. La ration de l'enfant vivant avec sa mère en
prison 32
§2. La liberté de sortir et d'entrer des enfants
vivant avec leurs mères en prison 33
§3. La crèche et les jeux des enfants en prison au
Burundi 34
Section 4. Suivi de la santé des nourrissons
vivants avec leurs mères en prison 36
§.1. Hygiène des nourrissons en prison avec leurs
mères 36
§.2. Accès aux soins médicaux adéquats
aux nourrissons 36
xvi
Section 5. Le placement des enfants à trois ans
à l'extérieur des prisons 38
§1. Préparation des enfants et des parents au
départ 38
§2. Placement des enfants à l'âge de 3 ans
dans les centres d'accueil 38
§3. Organisation des visites des enfants en provenance des
centres d'accueil 39
CONCLUSION GENERALE 48
RECOMMANDATIONS 50
A. Actions recommandées à court terme :
50
i) A la Direction Générale des Affaires
Pénitentiaires : 50
ii) Aux tribunaux : 50
iii) Aux parquets : 50
iv) Aux détenues : 50
B. Actions recommandées à moyen et long
terme 50
i. Moyens matériels 51
ii. Moyens humains 51
iii. Communications 51
iv. Législation 51
v. Respect des conventions internationales 51
vi. Education de la population 52
BIBLIOGRAPHIE 53
Instruments internationaux 53
Textes législatifs 54
Jurisprudence 54
Ouvrages doctrinaux 55
Dictionnaires 59
Rapport 59
Webographie 61
ANNEXES 63
Annexe 1 : les personnes contactées 63
Annexe 2 : questionnaire d'enquête auprès
des prisonnières ou détenues enceintes, allaitantes
ou accompagnées par des enfants en milieu
carcéral 64
MEDRANO T. et TABBEN-TOUSSAINT (2012), les experts de
l`association FHI360 estiment que « les enfants ont besoin de protection
parce qu'ils sont physiquement,
1
INTRODUCTION GENERALE
Aux terme de l'article 19 paragraphe 1er de la
Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant « tout
enfant a droit à la protection et aux soins de ses parents et, si
possible, réside avec ces derniers. Aucun enfant ne peut être
séparé de ses parents contre son gré, sauf si
l'autorité judiciaire décide, conformément aux lois
applicables en la matière, que cette séparation est dans
l'intérêt supérieur de l'enfant. » Cette disposition
est et reste l'idée motrice de l`emprisonnement du nourrisson, bien
qu'innocent soit-il, lorsque sa mère est en conflit avec la loi.
Les associations « The European Network for Children of
Imprisoned Parents, EUROCHIPS » (2007) et INSEE (2000) en traitant
respectivement sur la base des Statistiques annuelles pénales du Conseil
de l'Europe et les statistiques de l'éducation des enfants en France ont
conclu que « même s'il est difficile de se procurer des
données exactes sur le nombre d'enfants ayant un parent en prison (...)
l'on estime que plusieurs millions d'enfants dans le monde ont un parent en
prison - que des dizaines de milliers vivent en prison avec leur(s) parent(s).
Un nombre considérablement encore plus élevé est, chaque
année, séparé d'un parent emprisonné. Dans l'Union
européenne, environ 800.000 enfants sont séparés d'un
parent détenu chaque année. » Il est à garder en
mémoire qu'environ 980 nourrissons vivent avec leur mère en
prison, seulement en Europe en 2010 (The Quaker United Nations Office, QUNO,
2010).
Selon Prawo Dziecka do SZACUNKU (1993), « l'enfant est
comme un étranger dans une ville inconnue dont il ne connaît ni la
langue, ni les coutumes, ni la direction des rues. [...] Il a alors besoin d'un
informateur poli. Ne connaissant presque rien de ce qui fait son essence, force
est de mettre en place une protection administrative, légale, parentale,
tutélaire... pour que son intérêt supérieur ne soit
pas mis en cause. »
Il est déjà reconnu avec la charte africaine des
droits et du bien-être de l'enfant à son 5ème paragraphe
que « l'enfant occupe une place unique et privilégiée dans
la société africaine et que, pour assurer l'épanouissement
intégral et harmonieux de sa personnalité, l'enfant devrait
grandir dans un milieu familial, dans une atmosphère de bonheur, d'amour
et de compréhension. Il est plus que nécessaire que l'enfant soit
avec ses parents ou tuteur légal qui doivent tout faire pour pourvoir
à ses besoins. »
2
mentalement et émotionnellement immatures et incapables
de se protéger convenablement par eux-mêmes. Plus un enfant est
jeune, plus il aura besoin de soins et de protection. » Autant que vrai,
la Déclaration des droits de l'enfant de 1959 en son principe 2, «
l'enfant doit bénéficier d'une protection spéciale et se
voir accordé des possibilités et des facilités par l'effet
de la loi et par d'autres moyens, afin d'être en mesure de se
développer d'une façon saine et normale sur le plan physique,
intellectuel, moral, spirituel et social, dans des conditions de liberté
et de dignité. Dans l'adoption de lois à cette fin,
l'intérêt supérieur de l'enfant doit être la
considération déterminante. »
Même dans des moments de guerre ou de révolution,
l'intérêt supérieur de l'enfant ne doit aucunement
être sacrifié car « avant d'entrer en guerre, une nation
devrait prendre le temps de penser aux enfants innocents qui vont être
blessés, tués ou se retrouver orphelins. Aucune cause, aucune
guerre ne vaut la peine de priver les enfants de leur droit naturel au bonheur.
Il faut penser aux enfants avant de faire la révolution »
(HAMMARBERG , 2009)
Problématique
La loi française du 18 janvier 1994 stipule que la
santé des détenus est sous la responsabilité du centre
hospitalier de proximité (ROCHA, 2010). Angela Pinto Da Rocha,
psychologue et coordinatrice de l'unité mobile mère-enfant,
renchérit en disant que « la femme enceinte détenue doit
bénéficier de la même prise en charge sanitaire qu'à
l'extérieur. » Le suivi de la grossesse suppose un accompagnement
global de la femme et du couple, tant sur le plan médical que
psychologique. Ce suivi, qui peut être réalisé par une
sage-femme, commence dès les premiers mois de la grossesse et se
poursuit au-delà de la naissance (BERNON, 2008). De plus, une
mère détenue peut demander à garder son bébé
auprès d'elle jusqu'aux 18 mois de l'enfant, conformément
à l'article R57-6-23 alinéa 60 du Code de
procédure pénale français, si elle en a l'autorité
parentale.
« Les enfants à charge sont autorisés
à rester avec leur mère en détention jusqu'à un
certain âge qui varie en fonction des pays et qui est souvent fixé
par la loi » (ATABAY, 2013). Ceci est bel et bien vrai, mais ne suffit-il
pas encore, de réglementer la vie en commun de la mère avec son
enfant en prison. Le bébé n'a pas le statut de détenu,
néanmoins il va vivre auprès de sa mère détenue...
Il est libre, libre de sortir et venir à sa guise... Si la loi autorise
l'enfant à séjourner en maison d'arrêt, et l'administration
pénitentiaire à héberger le bébé, elle n'a
pas prévu de ligne budgétaire pour ce dernier (ROCHA, 2010).
Cette idée a été confirmée par Julie ASHDOWN,
déléguée britannique à la Conférence
mondiale sur les femmes de Beijing en 1995
3
et Mel JAMES qui fut consultant d'Amnesty International, Law
Society of England and Wales et Penal reform International. Julie ASHDOWN et
Mel JAMES, dans leur recherche ont conclu que dans beaucoup de pays, le
système pénitentiaire ne constitue habituellement pas une
priorité pour le gouvernement, ce qui a pour résultat qu'il est
souvent délaissé ou sous financé (ASHDOWN et JAMES,
2010).
Pour son crime, la femme enceinte peut se voir sous les
verrous. La sauvegarde de l'intérêt supérieur de l'enfant
est à l'origine de l'autorisation à la mère qui est
entrain de purger sa peine de garder son nourrisson. Ainsi, le questionnement
suivant s'impose.
Comment est organisé le suivi pré et post natal
des femmes enceintes dans les prisons au Burundi ?
Le Burundi prévoit-il le budget pour les soins
médicaux, la ration, les vêtements et le loisir pour les enfants
avec leurs mères en prison ?
N'y-a-il pas d'alternatif à l'emprisonnement de
l'enfant innocent pour l'infraction commise par la mère ?
Hypothèse de travail
Les enfants résidant en prison vivent presque toujours
dans des conditions plus restrictives que celles dans lesquelles ils vivaient
à l'extérieur, même s'ils ne sont pas eux-mêmes
détenus et ne devraient pas être traités comme tels. Ce
sont en particulier les contacts très réduits avec le monde
extérieur et les possibilités de développement souvent
limitées qui peuvent être préjudiciables aux enfants,
à la fois pendant et après la période passée en
prison. Il importe donc, au moment de décider si un enfant va vivre en
prison ou non, de peser les avantages probables découlant du maintien de
la relation mère-enfant face aux effets néfastes d'un
environnement carcéral (ROBERTSON, 2008).
Le bien-être d'un enfant peut s'entendre comme la
qualité de vie de celui-ci. C'est un état dynamique qui
s'améliore chaque fois qu'une personne a la possibilité de
réaliser ses objectifs personnels et sociaux. On utilise un large
éventail de domaines et d'indicateurs pour évaluer le
bien-être des enfants. Le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance utilise
notamment six dimensions à cet effet, à savoir : le
bien-être matériel, la santé et la sécurité,
l'éducation, les relations avec les pairs et la famille, les
comportements et les risques et la perception subjective qu'a l'enfant de son
propre bien-être.
4
Pour bien mener notre recherche, il nous a fallu partir d'une
hypothèse pouvant être confirmée, infirmée ou
nuancée.
L'hébergement du nourrisson auprès de sa
mère en prison se fait-il dans la poursuite de son intérêt
supérieur ?
Le Burundi pourvoit-il un traitement nutritionnel, sanitaire,
vestimentaire, psychosocial et éducatif à l'endroit des enfants
mineurs résidant dans des prisons ?
Méthodologie
Afin de justifier cette hypothèse et d'en
émettre des critiques et des suggestions utiles, nous avons
interrogé la doctrine à ce sujet. Nous avons visité
à cet effet la prison centrale de Mpimba et Ngozi-femmes. Nous avons
parlé surtout avec les services sociaux de ces prisons centrales. Nous
avons aussi parlé avec les cadres de la direction générale
des affaires pénitentiaires.
Nous avons également consulté les ouvrages y
relatifs dans les bibliothèques (bibliothèque Centrale de
l'université du Burundi et celle de l'école doctorale, ancienne
CHAIRE UNESCO) mais aussi des sites internet relatives à
l'emprisonnement des femmes allaitantes ou enceintes pour trouver des
documentations juridiques et doctrinales suffisantes. Nos renseignements se
sont reportés également aux rapports des ONGs et des associations
de défense des droits de l'homme et des arrêts des Cours
internationales et régionales des droits de l'homme. Nous avons fait une
recherche documentaire en insistant sur la documentation écrite, tant
officielle que privée. Différentes législations ont fait
l'objet de nos analyses et d'une comparaison nécessaire afin de tirer
des conclusions qui s'imposent.
Délimitation
Notre travail intitulé « du respect
des droits du nourrisson pendant la vie carcérale de sa mère au
Burundi: cas des prisons centrales de Mpimba et Ngozi-femmes »
est traité sur le territoire burundais et analyse la mise en
application des droits du nourrisson vivant avec sa mère dans les
prisons du service pénitentiaire burundais en générale et
en particulier les prisons centrales de Mpimba et Ngozi-femmes. Ces droits
analysés sont principalement le droit à une alimentation, le
droit à un accoutrement, le droit aux loisirs, le droit à une
nationalité et au nom, le droit au logement et le droit à la
santé
5
Intérêt du sujet
La présence de bébés et de jeunes enfants
incarcérés avec leur mère est ancienne, et elle a
commencé à être réglementée en France
dès 1923 par les décrets du 19 janvier et du 29 juin qui
prévoyaient qu'après le sevrage les enfants pouvaient être
laissés jusqu'à l'âge de quatre ans aux soins de leur
mère qui, dans ce cas, devait rester dans la prison
départementale (DORMOY, 1992).
Notre sujet « du respect des droits du
nourrisson pendant la vie carcérale de sa mère au Burundi: cas
des prisons centrales de Mpimba et Ngozi-femmes » a
été choisi pour éveiller les services publics
(pénitentiaires, la police pénitentiaire) et privés (les
défenseurs des droits de l'homme en général et, en
particulier, les défenseurs des droits de l'enfant) à mettre
l'accent particulier sur la vie de l'enfant en prison avec sa mère.
La vie commençant depuis le stade embryonnaire, il
s'agit de faciliter, dans la mesure du possible, la vie de la femme enceinte
ainsi que la femme accompagnée de son nourrisson en prison, toujours
à la poursuite de l'intérêt supérieur de
l'enfant.
6
CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE DES DROITS DES ENFANTS
VIVANT AVEC LEURS MERES INCARCEREES ET LA PROTECTION JURIDIQUE Y
RELATIVE
L'enfant s'entend comme tout être humain
âgé de moins de 18 ans, selon l'article 2 de la Charte africaine
des droits et du bien-être de l'enfant. Avant d'atteindre cet âge,
l'homme a déjà franchi et dépassé divers
étapes qui nécessitent un éclaircissement à travers
les suites de ce document mais aussi, il convient de définir les
différentes étapes de l'enfance pour en déduire une
catégorie autorisée à rester en prison avec sa mère
et enfin la protection juridique de cette catégorie d'enfant.
Section 1: les différentes étapes
d'enfance
La prétention que la vie de l'homme commence quand
l'enfant nait vivant et viable est balancée avec le principe «
infans conceptus pro nato habetur quoties de commodis ejus agitur
»1. La situation de cet enfant, vivant en prison avant la
naissance, mérite un examen particulier à côté de
l'autre catégorie d'enfant déjà né.
§1. L'enfant pendant la conception
Selon United Nations Office on drugs and crimes, UNODC (2009),
« les circonstances entourant la question des femmes en prison sont
à la fois complexes et problématiques, et peuvent rendre
très difficile la prise en compte de leurs besoins sanitaires ». La
maternité d'une femme détenue est prise en charge dans le respect
du droit commun. Seule la mère est privée de liberté, son
enfant n'est pas écroué et n'est pas considéré
comme détenu. Il n'est donc pas pris en charge par l'administration
pénitentiaire, si ce n'est en terme d'hébergement (SANNIER,
2018). Avant la naissance, en fonction des semaines d'aménorrhée
faisant déjà la longueur de vie de l'enfant, il y a lieu de
distinguer l'embryon du foetus.
A. L'embryon
Selon le site
https://www.futura.sciences.com/sante
visité le 22 juin 2020, l'embryon désigne le premier stade du
développement d'un oeuf ou zygote, dans le règne animal ou
végétal, jusqu'à la formation des principaux organes. La
phase embryonnaire chez l'Homme dure environ huit
1Ce principe de droit romain signifie que
signifiant que « l'enfant simplement conçu est
considéré comme déjà né toutes les fois que
cela lui porte avantage » comme le précise le site
https://mobile-dictionary.reverso.net/français-définition/infans%20conceptus%20pro
consulté le16 novembre 2019
7
semaines. Elle commence au moment de la fécondation de
l'ovule par les spermatozoïdes. Les embryons humains soulèvent de
nombreux problèmes éthiques. Personne potentielle dès sa
conception, l'embryon acquiert le statut de personne humaine à un moment
qui relève principalement de conceptions religieuses et philosophiques.
Il en découle des attitudes et des opinions contrastées
vis-à-vis de l'avortement ou des limites à imposer aux
manipulations dont les embryons peuvent faire l'objet, que ce soit pour des
objectifs de recherche ou pour des raisons médicales.
A ce stade, pas de traitement spécial. Les recherches
du médecin Isabelle FAIBIS (2000) prouvent que la majorité des
femmes en détention à la nursery découvrent leurs
grossesses en prison.
B. Le foetus
Faisant foi au site
https://www.topsante.com/maman-et-enfant/grossesse/la-grossesse-au-quotidien/9
visité le 16 juillet 2020, au fur et à mesure que la grossesse se
développe, il se dote d'ébauches caractéristiques typiques
et différentes parties du corps apparaissent. A ce stade il prend le nom
de foetus, à partir du début du troisième mois
jusqu'à la naissance. Ses mouvements commencent à être
perçus par la mère entre la seizième et la
vingtième semaine de la grossesse. Il s'agit au début de petits
chocs, de frôlements qui deviennent peu à peu plus important et
sont même souvent visibles lorsqu'on regarde le ventre de la
mère.
Le législateur burundais, via le code de
procédure pénale, reconnait les complications auxquelles peuvent
faire face le foetus (Foetopathie) et les soins qu'il exige
(foetométrie, foetopathologie et tératologie) et y réserve
un traitement particulier :
? En matière de garde à vue prévue aux
articles 32 à 40, l'alinéa 3 de l'article 32 en interdit, sauf
pour les crimes et moyennant l'autorisations du procureur de la
République, pour les femmes enceinte de plus de 6mois ;
? En matière de contrainte par corps prévue aux
articles 351 à 360, la femme enceinte de plus de 6 mois est parmi les
personnes contre lesquelles, le législateur en interdit
l'application.
Le législateur réserve une attention
particulière à la considération de Mme Coraline SAUSSAY
(2018) qui estime que « le temps périnatal est un temps fondamental
pour la dyade formée du couple mère-enfant. Il existe un lien
très étroit entre l'intense travail psychique familial durant
8
la période prénatale et la construction des
liens postnataux. C'est donc une période cruciale pour la mère et
son enfant et leur devenir ensemble puis séparément. »
C. L'accouchement en prison
Il existe dans le monde peu de prisons (s'il en existe)
équipées de manière adéquate pour les accouchements
et en mesure de traiter les complications qui peuvent survenir. Un grand nombre
d'entre elles ne possèdent pas de services d'obstétrique ou de
pédiatrie et n'ont aucune expérience en ces domaines et certaines
cherchent à éviter d'avoir à assumer ce type de
responsabilités (MUSENGEZI et STAUNTON, 2003). C'est pourquoi
la pratique normale - et la meilleure - consiste à ce que les
prisonnières enceintes accouchent dans un hôpital ou un autre
établissement médical, puis retournent en prison après
l'accouchement. Parfois, une naissance se produit en prison, soit
accidentellement soit à dessein (ROBERTSON, 2008). On cherche à
ce que les accouchements aient lieu à l'hôpital, mais «si la
naissance intervient dans la prison, un agent de santé doit être
présent pour prodiguer les soins nécessaires ou doit examiner la
prisonnière et son enfant dès que possible après la
naissance (ALEJOS, 2005). Il faut établir pour l'enfant né en
prison d'une mère détenue un certificat de naissance, comme pour
tout autre nouveau-né. Toutefois, ce certificat ne devrait pas indiquer
la prison comme lieu de naissance, afin de protéger l'enfant contre la
stigmatisation et d'autres difficultés futures. (ROBERTSON, 2008).
§2. L'enfant déjà
né
Les différents stades de la vie d'un enfant, selon le
site
http://keepschool.com/fiches-de-cours/primaire/svt-biologie/periodes-vie-homme.html
visité le 19 juillet 2020, sont dans l'ordre:
Bébé : de la naissance à 2 ans
Enfant : de 2 ans à 10-12 ans
Adolescent : de 10-12 ans à 18 ans environ.
Pour ce qui nous concerne dans cette recherche, nous allons
nous focaliser sur les deux premiers (nourrisson et enfant) stades,
étant ceux au cours desquels, l'enfant peut résider avec sa
mère en prison.
9
A. Le bébé ou le nourrisson
S'agissant de ce stade, le législateur burundais
émet une différentiation et pose la barre de 6mois du nourrisson
comme la limite avant et après. Les détails de ce point sont
traités sur le point du code de procédure pénale et la
protection des droits de l'enfant vivant avec sa mère en prison.
B. L'enfant
Selon le site
https://www.msdmanuals.com/fr/professional/p%c3%a9diatrie/croissance-et-d%c3%a9veloppement/
consulté le 21 août 2020 le stade enfant suit le stade
bébé, car il débute à 2 ans et dure environ 8-10
ans. Durant cette période, l'enfant va grandir et prendre du poids. Il
va aussi apprendre à lire et à écrire et acquérir
sa culture de base. Le temps de l'enfant est occupé principalement par
le jeu.
Pour des enfants, il y a deux façons d'aller vivre en
prison avec l'un de leurs parents: ils y sont amenés, ou ils y naissent.
Il faut distinguer entre ces deux façons d'entrer en prison et les
autorités pénitentiaires les traitent de manières
différentes (ROBERTSON, 2008).
1. L'entrée en prison d'enfants nés
à l'extérieur
Des nourrissons et des enfants vivant à
l'extérieur peuvent aller vivre avec leur mère
emprisonnée. Leur entrée en prison peut survenir au début
d'une peine, en cours de peine ou pendant la préventive (ROBERTSON,
2008).
Selon le rapport du Huitième congrès des Nations
Unies pour la prévention du crime et le traitement des
délinquants à La Havane en dates du 27 août au 7septembre
1990, les femmes sont placées en détention provisoire pour de
nombreuses raisons, qui ne sont pas toutes en conformité avec les normes
internationales. Le droit international autorise un nombre limité de
motifs légitimes pour détenir des personnes qui n'ont pas
été reconnues coupables.
Ce Huitième congrès des Nations Unies pour la
prévention du crime et le traitement des délinquants a
institué une méthode d'analyse à deux volets pour tester
la nécessité d'appliquer la détention provisoire.
Premièrement, pour passer outre au droit à la liberté, il
doit exister des raisons de croire que la personne en cause a commis le ou les
délits sur lesquels porte l'enquête, c'est-à-dire un
soupçon raisonnable. En second lieu, comme ce critère ne suffit
pas à légitimer la détention, l'un des motifs suivants
doit également s'appliquer:
- le risque de fuite de la part du suspect ;
2 Il faut signaler que le 24 novembre 2004, les
États-Unis d'Amérique et la Somalie ont signé mais non
ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant.
10
- le risque d'autres délits que le suspect pourrait
commettre ;
- le risque que le suspect n'interfère avec le
déroulement du procès ;
L'usage excessif de la détention provisoire est un
aspect du problème mondial bien connu du sur-emprisonnement (Groupe de
travail sur la détention arbitraire, 2006). Le fait d'en user de
manière excessive avant jugement a été reconnu par le
Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire et les
Organes de surveillances des traités des nations Unies comme un grave
problème relatif aux droits de l`homme (TOWNHEAD, 2007).
Pour les petits et enfants à charge, la privation de
liberté de leur principal « care-giver » a des effets
néfastes sur leur vie et la jouissance de leurs droits humains
fondamentaux (ALEJOS, 2005). Cela peut directement et très probablement
nuire à la survie, à la santé, au développement de
l'enfant et à leur bien-être émotionnel - tous les droits
humains fondamentaux stipulés dans les principales conventions relatives
aux droits de l'homme et la Convention relative aux droits de l'enfant, presque
universellement ratifiée, adopté par l'Assemblée
générale des Nations Unies le 20 novembre 1989.2
Le fait de photographier leur mère, la prise de ses
empreintes digitales et leur placement en cellule en leur présence peut
provoquer chez les enfants des angoisses, des larmes et des frayeurs (WOODROW,
1992). De nombreux enfants ont peur de la police, et à cela s'ajoute
l'incertitude et le traumatisme causé par l'arrestation et
l'interrogatoire du parent (ROBERTSON, 2007)
Il faut dire que la prison, qui est toujours en retard par
rapport à la société même si elle en reflète
les profondes tendances, a été traditionnellement
considérée comme un lieu d'hommes, a priori moins
impliqués dans l'éducation de leurs enfants et
déresponsabilisés voire déchus de leur rôle
paternel. Selon Olive DORMOY, médecin chef de service du SMPR de la
maison d'arrêt Paris-La Santé et expert près la cour
d'appel de Paris, l'enfant restait lié à la mère mais
l'incarcération des femmes a toujours été perçue
comme un phénomène marginal car numériquement faible en
France (4 à 6 %) donc négligé et non prioritaire (DORMOY,
1992).
Malgré tout, selon le rapport du Rapporteur
spécial sur le droit à l'éducation, bon nombre de
détenues ont des enfants de moins de 18 ans. En outre, celles-ci sont
plus souvent que les hommes à la tête de familles monoparentales.
Les effets d'une détention même de courte durée
11
peuvent être tout spécialement
dévastateurs pour une femme, en particulier si elle s'occupe seule de
ses enfants. Ce Rapporteur spécial sur le droit à
l'éducation a émis une réflexion engagée « sur
l'absence d'incarcération des mères accompagnées de
très jeunes enfants, prenant la forme ou bien d'une impossibilité
se traduisant par un aménagement de peine, ou bien à tout le
moins, d'une suspension de peine pour motif de maternité »
(SANNIER, 2018).
2. Les enfants nés en prison
Selon le rapport d'activité 2010 du Contrôleur
général des lieux de privation de liberté en France, lors
de l'enfermement de femmes enceintes et donc de futures mères, plusieurs
intérêts vont entrer en jeu : en premier lieu il s'agit de
l'intérêt de l'enfant. N'étant pas considéré
comme condamné, sa santé, son intégrité ainsi que
son développement ne doivent en rien être entravés ou
compromis. Puis, il est question de l'intérêt de la mère :
il faut veiller à maintenir ses liens familiaux et à ne pas la
priver de ses droits parentaux. Enfin, c'est l'intérêt de l'ordre
public qui doit être respecté puisque la mère doit assurer
la réparation du préjudice causé à la
société.
Les femmes enceintes en prison ont des besoins particuliers en
matière de santé et de nutrition. Dans certains pays, les femmes
détenues sont enchaînées lors de l'accouchement et / ou
gardées par gardiens de prison masculins (ALEJOS, 2005).
Les droits des mères et des bébés doivent
être pris en compte dans le cadre de la grossesse, l'accouchement,
l'allaitement et les soins postnatals en prison. Si la mère en a fait
préalablement la demande, lorsqu'elle accouche en prison, on lui
réserve prioritairement une place (DORMOY, 1992). La présomption
devrait être que les bébés doivent rester avec leur
mère à moins qu'il n'y ait des raisons impérieuses
justifiant leur séparation. Le lien inextricable entre
anxiété et stress chez la mère et le bien-être
physique et émotionnel du bébé doit être reconnu et
pris en compte.
Dans les conditions normales, chaque détenue enceinte
est attachée à l`unité sanitaire de l'établissement
pénitentiaire pour des traitements gynécologiques mais aussi
obstétricaux. Le médecin de l'unité sanitaire est
chargé du suivi du début de la grossesse et de sa
déclaration avant la fin de la quatrième semaine
d'aménorrhée. Le service de gynécologie obstétrique
de l'établissement de santé de rattachement est chargé, en
collaboration avec l'unité sanitaire de l'établissement
pénitentiaire, d'organiser l'accompagnement spécifique de la
femme enceinte ainsi que la période prénatale. L'accouchement se
déroule systématiquement dans une maternité de niveau
adapté. Comme toute mère, la personne détenue est
accompagnée dans son choix de
12
recourir ou non à l'allaitement. Elle
bénéficie des consultations usuelles dans le cadre de la
prise en charge postpartum (SANNIER, 2018).
Section 2 : L'enfant dont la mère est
incarcérée à la sortie de la prison
Aux termes de l'article 48 de la loi No 1/24 du 14
décembre 2017 portant révision du régime
pénitentiaire au Burundi, les femmes détenues gardent les enfants
jusqu'à l`âge de 3ans. Le service social de l'établissement
pénitentiaire pourvoit au placement de ces enfants avant cette
échéance, au mieux de leurs intérêts, et avec
l'accord des personnes qui exercent à leur égard
l'autorité parentale. Avant leur placement, ces enfants
bénéficient d'une attention toute particulière, tant
à l`égard de leur alimentation que des soins de santé.
Ceci est fait dans le strict respect de l'esprit de l'article 5 de la
Déclaration de Genève du 26 septembre 1924 stipule que «
l'enfant doit être élevé dans le sentiment que ses
meilleures qualités devront être mises au service de ses
frères. »
Section 3 : Protection juridique des droits de l'enfant
vivant avec sa mère en prison
Bien que les enfants de parents incarcérés
soient mentionnés à la fois dans les règles de Bangkok
(Règles des Nations Unies concernant le traitement des détenues
et l'imposition de mesures non privatives de liberté aux
délinquantes et commentaires) et dans les règles Nelson Mandela
(Ensemble de règles minima des Nations Unies pour le traitement des
détenus), un manque d'orientation entrave la fourniture d'une assistance
technique et le renforcement des capacités dans ce domaine. L'inclusion
de plusieurs dispositions relatives aux droits de ce groupe d'enfants dans les
deux ensembles de règles a marqué un moment important dans la
reconnaissance de leurs besoins et droits individuels. Néanmoins, sans
directives pratiques de mise en oeuvre, ces droits continueront de rester
insaisissables pour de nombreux enfants dans cette situation (Human Rights
Council, Forty-fouth session, June-July 2020).
La protection du droit du nourrisson dont la mère est
sous les verrous est à analyser au niveau universel, au niveau
régional, au niveau sous régional et à l'interne.
§1. Protection des droits de l'enfant au niveau
universel
La protection du droit du nourrisson dont la mère est
sous les verrous est à analyser au niveau universel à travers la
Déclaration du 20 novembre 1959 sur les droits de l'enfant les
règles de Bangkok et les règles Nelson MANDELA, la convention
internationale relative aux droits de l'enfant.
13
A. Déclaration de Genève du 26 septembre
1924 sur les droits de l'enfant
C'est au sein de la Société des Nations (SDN)
qu'a été rédigée puis adoptée, le 26
septembre 1924, la première Déclaration des Droits de l'Enfant,
connue sous le nom de la Déclaration de Genève. Le texte est
très court : un petit préambule et cinq articles. Mais il
constitue le socle de ce qui deviendra, 65 ans plus tard, la Convention des
droits de l'enfant (1989).
Son article 2 constitue le socle des droits de l`enfant. Il
est stipulé que « l'enfant qui a faim doit être nourri ;
l'enfant malade doit être soigné ; l'enfant arriéré
doit être encouragé ; l'enfant dévoyé doit
être ramené ; l'enfant orphelin et l'abandonné doivent
être recueillis et secourus. »
B. La déclaration universelle des droits de
l'homme
Le droit de l'enfant accompagnant sa mère en prison
est inclus dans les droits de l'enfant en général en vertu de la
déclaration universelle des droits de l'homme en son article 25
alinéa 2. Ce passage énonce que « la maternité et
l'enfance ont droit à une aide et à une assistance
spéciale. Tous les enfants, qu'ils soient nés dans le mariage ou
hors mariage, jouissent de la même protection sociale. » Il en est
de même pour l'article 26 sur le droit à une égale
éducation de tous les enfants sans distinction que la mère est
incarcérée ou non.
C. Déclaration du 20 novembre 1959 sur les droits
de l'enfant
Dans l'esprit du préambule de la Déclaration
universelle des droits de l'enfant, considérant que l'enfant, en raison
de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin d'une
protection spéciale et de soins spéciaux, l'Assemblée
générale des Nations unies a proclamé une
déclaration faite de 10 principes. Ces principes énoncent :
1. La jouissance pour tout enfant sans distinction ou
discrimination aucune, de tous les droits compris dans cette déclaration
;
2. Le bénéfice d'une protection spéciale
et accord des possibilités et des facilités légales et
règlementaires de se développer d'une façon saine et
normale sur le plan physique, intellectuel, moral, spirituel et social, dans
des conditions de liberté et de dignité ;
3. Le droit à une nationalité ;
4. Le bénéfice de la sécurité
sociale pour grandir et se développer d'une façon saine ce qui
implique une aide et une protection spéciales lui assurées ainsi
qu'à sa mère, notamment des soins prénatals et postnatals
adéquats, une alimentation, un logement, des loisirs et à des
soins médicaux adéquats ;
14
5. Le droit au traitement, à l'éducation et aux
soins spéciaux adéquats à l'état ou sa situation de
l'enfant physiquement, mentalement ou socialement désavantagé
;
6. La preuve d'amour et de compréhension qu'exige
l'épanouissement harmonieux de sa personnalité oblige la
sauvegarde et la responsabilité de ses parents au fur et à mesure
qu'il grandit dans une atmosphère d'affection et de
sécurité morale et matérielle; l'interdiction de le
séparer de sa mère. La société et les pouvoirs
publics ont le devoir de prendre un soin particulier des enfants sans famille
ou de ceux qui n'ont pas de moyens d'existence suffisants. Il est souhaitable
que soient accordées aux familles nombreuses des allocations de
l'État ou autres pour l'entretien des enfants ;
7. Le droit à une éducation gratuite et
obligatoire qui contribue à sa culture générale pour
développer ses facultés, son jugement personnel et son sens des
responsabilités morales et sociales et devenir un membre utile de la
société, les possibilités de se livrer à des jeux
et à des activités récréatives ;
8. Le droit à la protection et secours ;
9. La protection de l'enfant contre toute forme de
négligence, de cruauté et d'exploitation ainsi que la non
soumission à la traite, requête d'un âge minimal de l'enfant
comme majorité sociale et interdiction de toute activité nuisible
à sa santé ou à son éducation, ou qui entrave son
développement physique, mental ou moral;
10. La protection de l'enfant contre les pratiques
discriminatoires. Il doit être élevé dans un esprit de
compréhension, de tolérance, d'amitié entre les peuples,
de paix et de fraternité universelle, et dans le sentiment qu'il lui
appartient de consacrer son énergie et ses talents au service de ses
semblables.
D. La convention relative aux droits de l'enfant de
1989
L'Assemblée générale des Nations Unies,
au cours de son 30ème anniversaire de la déclaration
des droits de l'enfant, nécessiteuse d'un instrument contraignant, a mis
sur pied une convention internationale relative aux droits de l'enfant. Entre
autres motivation, en préambule, cette déclaration prend en
considération que :
? Dans la Déclaration universelle des droits de
l'homme, les Nations Unies ont proclamé que l'enfance a droit à
une aide et à une assistance spéciale ;
? L'enfant, pour l'épanouissement harmonieux de sa
personnalité, doit grandir dans le milieu familial, dans un climat de
bonheur, d'amour et de compréhension ;
15
? La nécessité d'accorder une protection
spéciale à l'enfant a été énoncée
dans la Déclaration de Genève de 1924 sur les droits de l'enfant
et dans la Déclaration des droits de l'enfant adoptée par
l'Assemblée générale le 20 novembre 1959, et qu'elle a
été reconnue dans la Déclaration universelle des droits de
l'homme, dans le Pacte international relatif aux droits civils et, dans le
Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
et dans les statuts et instruments pertinents des institutions
spécialisées et des organisations internationales qui se
préoccupent du bien-être de l'enfant.
Cette convention prend en considération la vie du
nourrisson. Ainsi, l'objectif de cette loi est de réduire la
mortalité parmi les nourrissons et les enfants, d'assurer à tous
les enfants l'assistance médicale et les soins de santé
nécessaires, l'accent étant mis sur le développement des
soins de santé primaires, lutter contre la maladie et la malnutrition, y
compris dans le cadre de soins de santé primaires, grâce notamment
à l'utilisation de techniques aisément disponibles et à la
fourniture d'aliments nutritifs et d'eau potable, compte tenu des dangers et
des risques de pollution du milieu naturel, assurer aux mères des soins
prénatals et postnatals appropriés conformément l'article
24 alinéa 2 de cette convention internationale relative aux droits de
l'enfant.
Les quatre principes fondamentaux de cette Convention relative
aux droits de l'enfant, en se référant au site
https://bice.org/fr/droits-de-lenfant/droits-fondamentaux
sont :
y' La non-discrimination ;
y' La priorité donnée à
l'intérêt supérieur de l'enfant ;
y' Le droit de vivre, de survivre et de se développer ;
y' Le respect des opinions de l'enfant.
Au-delà de ces principes, on peut citer les droits
fondamentaux de l'enfant définis par le texte
de la Convention.
1. Droit à une identité
Aux articles 7 et 8, cette convention dispose que l'enfant est
enregistré aussitôt sa naissance et a dès celle-ci le droit
à un nom, le droit d'acquérir une nationalité et, dans la
mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d'être
élevé par eux. Les Etats parties veillent à mettre ces
droits en oeuvre conformément à leur législation nationale
et aux obligations que leur imposent
16
les instruments internationaux applicables en la
matière, en particulier dans les cas où faute de cela l'enfant se
trouverait apatride.
Les Etats parties s'engagent à respecter le droit de
l'enfant de préserver son identité, y compris sa
nationalité, son nom et ses relations familiales, tels qu'ils sont
reconnus par la loi, sans ingérence illégale. 2.
Si un enfant est illégalement privé des
éléments constitutifs de son identité ou de certains
d'entre eux, les Etats parties doivent lui accorder une assistance et une
protection appropriées, pour que son identité soit
rétablie aussi rapidement que possible.
2. Droit à la santé
Aux article articles 23 et 24 la convention parle du droit
à la santé des enfants de manière claire et
précise. L'article 23 mettant l'accent particulier sur le droit à
la santé de l'enfant handicapé, l'article 24 parle du droit
à la santé de l'enfant en général.
1. Les Etats parties reconnaissent le droit de l'enfant de
jouir du meilleur état de santé possible et de
bénéficier de services médicaux et de
rééducation. Ils s'efforcent de garantir qu'aucun enfant ne soit
privé du droit d'avoir accès à ces services;
2. Les Etats parties s'efforcent d'assurer la
réalisation intégrale du droit susmentionné et, en
particulier, prennent les mesures appropriées pour :
i. Réduire la mortalité parmi les nourrissons
et les enfants;
ii. Assurer à tous les enfants l'assistance
médicale et les soins de santé nécessaires, l'accent
étant mis sur le développement des soins de santé
primaires;
iii. Lutter contre la maladie et la malnutrition, y compris
dans le cadre de soins de santé primaires, grâce notamment
à l'utilisation de techniques aisément disponibles et à la
fourniture d'aliments nutritifs et d'eau potable, compte tenu des dangers et
des risques de pollution du milieu naturel;
iv. Assurer aux mères des soins prénatals et
postnatals appropriés;
v. Faire en sorte que tous les groupes de la
société, en particulier les parents et les enfants,
reçoivent une information sur la santé et la nutrition de
l'enfant, les avantages de l'allaitement au sein, l'hygiène et la
salubrité de l'environnement et la prévention des accidents, et
bénéficient d'une aide leur permettant de mettre à profit
cette information;
vi. Développer les soins de santé
préventifs, les conseils aux parents et l'éducation et les
services en matière de planification familiale.
17
3. Les Etats parties prennent toutes les mesures efficaces
appropriées en vue d'abolir les pratiques traditionnelles
préjudiciables à la santé des enfants ;
4. Les Etats parties s'engagent à favoriser et
à encourager la coopération internationale en vue d'assurer
progressivement la pleine réalisation du droit reconnu dans le
présent article. A cet égard, il est tenu particulièrement
compte des besoins des pays en développement.
3. Droit à l'éducation
A l'article 28, les Etats parties reconnaissent le droit de
l'enfant à l'éducation, et en particulier, en vue d'assurer
l'exercice de ce droit progressivement et sur la base de
l'égalité des chances.
4. Droit à la vie en famille
Aux articles 8, 9, 10, 16, 20, 22 et 40 cette convention
s'attèle à parler du droit à a vie en famie en ces termes
par exemple.
Les Etats parties veillent à ce que l'enfant ne soit
pas séparé de ses parents contre leur gré, à moins
que les autorités compétentes ne décident, sous
réserve de révision judiciaire et conformément aux lois et
procédures applicables, que cette séparation est
nécessaire dans l'intérêt supérieur de l'enfant. Une
décision en ce sens peut être nécessaire dans certains cas
particuliers, par exemple lorsque les parents maltraitent ou négligent
l'enfant, ou lorsqu'ils vivent séparément et qu'une
décision doit être prise au sujet du lieu de résidence de
l'enfant. Les Etats parties respectent le droit de l'enfant
séparé de ses deux parents ou de l'un d'eux d'entretenir
régulièrement des relations personnelles et des contacts directs
avec ses deux parents, sauf si cela est contraire à
l'intérêt supérieur de l'enfant.
Lorsque la séparation résulte de mesures prises
par un Etat partie, telles que la détention, l'emprisonnement, l'exil,
l'expulsion ou la mort (y compris la mort, quelle qu'en soit la cause, survenue
en cours de détention) des deux parents ou de l'un d'eux, ou de
l'enfant, l'Etat partie donne sur demande aux parents, à l'enfant ou,
s'il y a lieu, à un autre membre de la famille les renseignements
essentiels sur le lieu où se trouvent le membre ou les membres de la
famille, à moins que la divulgation de ces renseignements ne soit
préjudiciable au bien-être de l'enfant. Les Etats parties veillent
en outre à ce que la présentation d'une telle demande
n'entraîne pas en elle-même de conséquences fâcheuses
pour la personne ou les personnes intéressées.
Signalons à toute fin utile que le Burundi a
ratifié cette convention par la loi no 115 du 18 janvier
2005.
18
5. Droit d'être protégé de la
violence
Aux articles 19 et 34 cette convention explique l'obligation
incombant aux Etats de protéger l'enfant. Les Etats parties prennent
toutes les mesures législatives, administratives, sociales et
éducatives appropriées pour protéger l'enfant contre toute
forme de violence, d'atteinte ou de brutalités physiques ou mentales,
d'abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d'exploitation, y
compris la violence sexuelle, pendant qu'il est sous la garde de ses parents ou
de l'un d'eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute
autre personne à qui il est confié.
Ces mesures de protection doivent comprendre, selon qu'il
conviendra, des procédures efficaces pour l'établissement de
programmes sociaux visant à fournir l'appui nécessaire à
l'enfant et à ceux à qui il est confié, ainsi que pour
d'autres formes de prévention, et aux fins d'identification, de rapport,
de renvoi, d'enquête, de traitement et de suivi pour les cas de mauvais
traitements de l'enfant décrits ci-dessus, et comprendre
également, selon qu'il conviendra, des procédures d'intervention
judiciaire.
6. Droit à l'égalité et au respect
des différences
Le préambule de cette convention dans ses paragraphes
§§ 1, 3 et 7, articles 2, 3 et 28 insiste au droit à
l'égalité et au respect des différences. A titre
exemplatif, le paragraphe 1er du préambule est fondé
sur la considération que, conformément aux principes
proclamés dans la Charte des Nations Unies, la reconnaissance de la
dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine
ainsi que l'égalité et le caractère inaliénable de
leurs droits sont le fondement de la liberté, de la justice et de la
paix dans le monde.
A l'article 3 alinéa 1er et 3, il est
disposé que dans toutes les décisions qui concernent les enfants,
qu'elles soient le fait des institutions publiques ou privées de
protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des
organes législatifs, l'intérêt supérieur de l'enfant
doit être une considération primordiale. Les Etats parties
veillent à ce que le fonctionnement des institutions, services et
établissements qui ont la charge des enfants et assurent leur protection
soit conforme aux normes fixées par les autorités
compétentes, particulièrement dans le domaine de la
sécurité et de la santé et en ce qui concerne le nombre et
la compétence de leur personnel ainsi que l'existence d'un
contrôle approprié.
19
E. Les droits de l'enfant vivant avec sa mère en
prison dans les règles de BANGKOK
La Soixante-cinquième session de l'Assemblée
générale des Nations-Unies a adopté les Règles des
Nations Unies concernant le traitement des détenues et l'imposition de
mesures non privatives de liberté aux délinquantes (Règles
de Bangkok) par la Résolution A/65/457 adoptée par
l'Assemblée générale le 21 décembre 2010.
Faisant foi à son préambule, les règles
de Bangkok avaient à l'esprit sa résolution 63/241 du 24
décembre 2008, dans laquelle elle a engagé tous les Etats
à prêter attention à l'impact qu'ont sur les enfants la
détention et l'emprisonnement de leurs parents et, en particulier,
à définir et à encourager les bonnes pratiques eu
égard aux besoins et au développement physique, affectif, social
et psychologique des nourrissons et des enfants en cas de détention ou
d'emprisonnement de leurs parents.
Ces règles, au point 9 du préambule, soulignent
qu'au moment de déterminer la peine à imposer à une femme
enceinte ou à une femme qui est le seul ou le principal soutien d'un
enfant, ou de décider des mesures à appliquer à son
égard avant le procès, il faudrait privilégier les mesures
non privatives de liberté lorsque cela est possible et approprié,
et n'envisager l'incarcération qu'en cas d'infraction grave ou
violente.
A la règle 2 point 2, il est recommandé qu'avant
ou au moment de leur admission, les femmes ayant à leur charge des
enfants doivent être autorisées à prendre pour eux des
dispositions, dont éventuellement l'obtention d'une suspension
raisonnable de leur détention, compte tenu de l'intérêt
supérieur des enfants. A la règle 3 point 2, tous les
renseignements relatifs à l'identité des enfants doivent rester
confidentiels et n'être utilisés qu'en conformité avec
l'obligation de prendre en compte l'intérêt supérieur des
enfants.
Sur la question de la santé, la règle 9
énonce que si la détenue est accompagnée d'un enfant,
celui-ci doit également subir un examen médical, de
préférence réalisé par un pédiatre, pour
déterminer les traitements et soins médicaux qui pourraient
être nécessaires. Des soins de santé adaptés, au
moins équivalents à ceux qui sont offerts à
l'extérieur, doivent lui être dispensés.
La règle 22 prévoit l'interdiction du
régime cellulaire ou l'isolement disciplinaire comme punition aux femmes
qui sont enceintes, qui allaitent ou qui ont avec elles un enfant en bas
âge. Par ailleurs, selon l'article 33, 3., lorsque les enfants sont
autorisés à rester avec leur mère en prison, des cours de
sensibilisation au développement de l'enfant et une formation de base
en
20
soins pédiatriques doivent aussi être
dispensés au personnel pénitentiaire afin que celui-ci puisse
intervenir efficacement en cas de besoin ou d'urgence.
Selon l'article 42, 2. et 3. le régime carcéral
doit être suffisamment souple pour répondre aux besoins des femmes
enceintes, des femmes qui allaitent et des femmes accompagnées
d'enfants. Des structures ou des dispositifs d'accueil des enfants doivent
être prévus dans les prisons pour permettre aux détenues de
participer aux activités de la prison. Des efforts particuliers doivent
être faits pour offrir des programmes appropriés aux femmes
enceintes, aux femmes qui allaitent et aux femmes accompagnées
d'enfants.
Ces règles traitent rigoureusement des droits des
enfants vivant avec leurs mères en prison de façon
détaillée et on ne peut pas s'en passer de la
considération que l'enfant vivant avec sa mère en prison est
libre (article 49). Cette liberté a comme corolaire le droit à
l'allaitement maternel (article 48), le droit de rester pendant plus de temps
avec sa mère (article 50) et le droit aux soins médicaux
primaires (article 51). S'agissant de la date de séparation entre la
mère et l'enfant ou le transfert vers le centre d'accueil, il doit se
faire avec tact et ceci dans l'intérêt supérieur de
l'enfant (article52).
Les peines non privatives de liberté doivent être
privilégiées, lorsque cela est possible et indiqué, pour
les femmes enceintes et les femmes ayant des enfants à charge, des
peines privatives de liberté étant envisagées en cas
d'infraction grave ou violente ou lorsque la femme représente encore un
danger et après la prise en compte de l'intérêt
supérieur de l'enfant ou des enfants, étant entendu que des
solutions appropriées doivent avoir été trouvées
pour la prise en charge de ces derniers (article 64).
F. Les droits de l'enfant vivant avec sa mère
en prison dans les règles Nelson MANDELA
Par la Résolution 70/175 de l'Assemblée
générale en date du 17 décembre 2015, les Nations-Unies
ont mis sur pied « l'ensemble de règles minima des Nations Unies
pour le traitement des détenus (Règles Nelson Mandela), qui
prennent en considération les droits de l'enfant vivant avec sa
mère en prison. En vertu de ces règles :
? Dans les prisons pour femmes, des installations
spéciales doivent être prévues pour tous les soins
prénatals et postnatals nécessaires. Dans toute la mesure
possible, des dispositions doivent être prises pour que l'accouchement
ait lieu dans un hôpital
En date du 17 au 29 juillet 1979, l'Afrique a proclamé
la Déclaration sur les droits et le Bien-être de l'Enfant africain
(AHG/ST.4 (XVI) Rev.1) adoptée par l'Assemblée des chefs d'Etat
et
21
extérieur. Si l'enfant est né en prison, l'acte
de naissance ne doit pas faire mention de ce fait (règle 29);
? La décision d'autoriser un enfant à
séjourner avec un parent en prison doit être prise compte tenu de
l'intérêt supérieur de l'enfant. Lorsqu'un enfant est
autorisé à séjourner
avec un parent en prison, des mesures doivent être prises
pour mettre en place:
? Des structures d'accueil internes ou externes, dotées
d'un personnel qualifié, où les enfants seront placés
lorsqu'ils ne sont pas sous la garde de leur parent;
? Des services de santé spécifiques aux enfants,
y compris pour les examens médicaux pratiqués au moment de
l'admission et pour un suivi continu de leur développement par des
spécialistes
? Les enfants vivant en prison avec un parent ne doivent
jamais être traités comme des détenus (règle 30)
;
? L'interdiction de recourir à l'isolement cellulaire
et à des mesures similaires à l'égard des femmes et des
enfants, qu'imposent d'autres règles et normes des Nations Unies en
matière de prévention du crime et de justice pénale
(règle 45, 2.).
A côté de ces instruments relatifs aux droits de
l'enfant au niveau universel, le continent africain a aussi participé
activement dans la protection des droits de l'enfant.
§2. Protection des droits de l'enfant vivant en
prison avec sa mère en prison au niveau régional
africain
L'enfant occupe une place unique et privilégiée
dans la société africaine. Pour assurer l'épanouissement
intégral et harmonieux de sa personnalité, l'enfant devrait
grandir dans un milieu familial, dans une atmosphère de bonheur, d'amour
et de compréhension. Pour un nourrisson qui vit avec sa mère dans
la prison, la question devient autant sérieuse car la mère
incarcérée n'est pas en position de travailler pour le bien de
ses enfants.
Le continent africain a franchi un pas remarquable pour la
protection des droits de l'enfant en général par la
déclaration sur les droits et le Bien-être de l'Enfant africain et
la Charte africaine pour les droits et le bien-être de l'enfant.
A. Déclaration sur les droits et le Bien-être
de l'Enfant africain
22
de gouvernement de l'Organisation de l'unité africaine,
réunie en sa seizième session ordinaire à Monrovia
(Libéria) par laquelle elle reconnaît prendre toutes mesures
appropriées pour promouvoir et protéger les droits et le
Bien-être de l'Enfant africain.
B. Charte africaine pour les droits et le
bien-être de l'enfant et les droits de l'enfants vivant avec sa
mère en prison
Les droits de l'enfant vivant avec sa mère en milieu
carcéral ou bien l`enfant avant la naissance dans le sein de sa
mère, est à prendre en considération via la charte
africaine des droits et du bien-être de l'enfant. Cette charte les prend
en considération de façon générale comme tous les
enfants, par exemple, l'obligation à tous les Etat parties à la
charte africaine de droit et du bien-être de l`enfant de dispenser des
soins appropriés aux femmes enceintes et aux mères allaitantes
(article 14, 2.e). Dans cette recherche, il sied d'analyser les droits
spécifiques aux enfants des détenues de façon
détaillée. C'est le monopole de l'article 30 de la Charte
Africaine des Droits et du Bien-être de l'Enfant qui dispose que «
les Etats parties à la charte s'engagent à prévoir un
traitement spécial pour les femmes enceintes et les mères de
nourrissons et des jeunes enfants qui ont été accusées ou
jugées coupables d'infraction à la loi pénale et s'engage
en particulier à :
> Veiller à ce qu'une autre peine qu'une peine
d'emprisonnement soit envisagée d'abord dans tous les cas lorsque la
sentence est rendue contre ces mères ;
> Etablir et promouvoir des mesures changeant
l'emprisonnement en institution pour le traitement de ces mesures ;
> Créer des institutions spéciales pour
assurer la détention de ces mères ;
> Veiller à interdire qu'une femme soit
emprisonnée avec son enfant,
> Veiller à interdire qu'une sentence de mort soit
prononcée contre ces mères ;
> Veiller à ce que le système
pénitentiaire ait essentiellement pour but la réforme, la
réintégration de la mère au sein de sa famille et la
réhabilitation sociale ».
Le Burundi a ratifié cette Charte le 11 août
2000.
Il est à conclure avec Christine UWIMANA (2017) que
sans toutefois parler des enfants vivants avec leurs mères
incarcérées, la Charte Africaine des Droits et du Bien-être
de l'Enfant se fait prévaloir des dispositions qui semblent plus
saillantes et exhaustives en faveur de cette catégorie d'enfants.
23
Pour application de ces principes de protection du nourrisson
dont la mère est sous les verrous, nous allons visiter l'arrêt
rendu par la Cour de la CEDEAO en 2014.
Grosso modo, Maimuna ABDULMUMINI, arrêtée le28
mars 2006, qui n'aurait jamais dû être détenue avec son
bébé dans des prisons qui ne sont pas faites pour les enfants, la
cour de justice de la CEDEAO, alertée par des avocats nigérians
et ceux d'Avocats sans frontières Me Jean-Sébastien MARIEZ et
Cécile OSTIER, accepte de se saisir du dossier début 2014, et
interdit aux autorités nigérianes et à l'État du
Katsina de pendre la jeune femme tant qu'elle n'aura pas rendu sa
décision. En juin 2014, Avocats sans frontières a reçu une
décision écrite et motivée. Vingt-cinq mille euros de
dommages et intérêts ont été alloués à
la jeune femme. Sauf que Maimuna ABDULMUMINI est toujours emprisonnée au
Nigeria. Ses avocats entendent bien obtenir une annulation de la peine de mort
en demandant un nouveau procès sur la base de la décision de la
CEDEAO.
§3. Protection des droits de l'enfant vivant avec
sa mère incarcérée au niveau interne au
Burundi
Le Rapport du Groupe de travail sur l'intérêt
supérieur de l'enfant, le maintien de liens à l'épreuve de
l'incarcération d'octobre 2013 analysant la détention arbitraire
confirme que « les risques auxquels l'enfant est exposé du fait de
l'incarcération de son parent peuvent affecter les trois dimensions de
son développement : sa maturité affective, ses apprentissages et
sa socialisation. » En Belgique, grâce à l'aide
financière de plusieurs fondations, ont été
aménagés dans les prisons des espaces privilégiés
dits « tri lieux » de rencontre et de jeux entre un enfant et son
parent détenu avec la présence d'intervenants du Relais
Enfants-Parents qui proposent des médiations par des techniques
spécifiques stimulant la relation :
? L'espace moteur est le lieu où l'enfant joue dans le
but d'être vu et admiré par son parent ;
? L'espace détente, le coin douceur est le lieu
où les enfants et leur parent peuvent être un peu comme à
la maison : vautrés, couchés, assis, adossés et
appuyés sur des mousses et tapis confortables. C'est également le
coin contes, livres et marionnettes ;
? L'espace créatif est plus "plastique et collaboratif
: dessin, peinture, bricolage," montage-sculpture" avec les jouets, jeux de
société, ainsi qu'instruments de musique.
La Haute Autorité de Santé (HAS) conseille
d'aménager une voie orientée vers l'absence
d'incarcération des mères accompagnées de très
jeunes enfants, prenant la forme ou bien d'une impossibilité se
traduisant par un aménagement de peine, ou bien à tout le moins,
d'une
24
suspension de peine pour motif de maternité. Dans le
contexte carcéral, une attention particulière doit être
apportée au développement psychoaffectif de l'enfant et à
la parentalité. Pour Olivier SANNIER (2018), une attention
particulière est apportée au maintien des liens
mère/enfant et père/enfant ainsi qu'aux conditions de leur
interruption éventuelle.
Au Burundi, après adhésion à la
convention relative aux droits de l'enfant et à la charte africaine des
droits et du bien-être des enfants, il n'y a pas de code de protection
des droits de l'enfant, sauf des dispositions disparates dans divers textes
légaux et réglementaires. Pourtant, ces conventions et leurs
protocoles additionnels, par la ratification/adhésion, ont une valeur
constitutionnelle qui s'impose d'où les membres de la
société civile oeuvrent dans cette matière.
A. La protection des droits de l'enfant vivant avec
sa mère incarcérée et la constitution
La constitution du Burundi du 07 juin 2018 ne prévoit
pas expressément des droits de l'enfant dont la protection est
nécessitée en raison de l'incarcération de sa mère
mais, cette catégorie d'enfant est protégée comme l'enfant
dans l'ensemble. Par exemple, en vertu des garanties constitutionnelles :
? Tout enfant a droit, de la part de sa famille, de la
société et de l'Etat, aux mesures de protection spéciale
qu'exige sa condition de mineur (article 30 alinéa 3) ;
? Tout enfant a droit à des mesures
particulières pour assurer ou améliorer les soins
nécessaires à son bien-être, à sa santé et
à sa sécurité physique et pour être
protégé contre les mauvais traitements, les exactions ou
l'exploitation (article 44).
B. Le code de procédure pénale et la
protection des droits de l'enfant vivant avec sa mère
incarcérée
La loi No 1/09 du 11 mai 2018 portant modification du code de
procédure pénale met l'accent sur la protection de l'enfant
simplement conçu et du nourrisson avant d'atteindre 6mois. Le
bébé ou le nourrisson est le premier stade de la vie chez l'homme
à l'extérieur du sein de sa mère. Dans cette
hypothèse :
? En matière de garde à vue prévue aux
articles 32 à 40, à l'alinéa 3 de l'article 32 du code de
procédure pénale, le législateur interdit, sauf pour les
crimes et moyennant l'autorisations du procureur de la République, pour
les femmes dont les nourrissons n'ont pas dépassé 6mois ;
25
? En matière de contrainte par corps prévue aux
articles 351 à 360, la femme dont le nourrisson n'a pas encore
dépassé 6mois est parmi les personnes contre lesquelles, le
législateur en interdit l'application.
C. Les droits des nourrissons vivant avec leurs
mères incarcérées et la loi sur le régime
pénitentiaire au Burundi
La loi no 1/24 du 14 décembre 2017 portant
révision du régime pénitentiaire en ses articles 4648
parle de la femme en prison tout en clarifiant succinctement les droits de
l'enfant vivant avec sa mère en prison ou encore la femme enceinte.
L'article 47 évoque les facilités à
accorder à la femme enceinte et les mères d'enfant en bas
âge en raison de cette situation de l'enfant. Cet article ajoute que ces
femmes doivent être informées des droits et devoirs liés
à l'autorité parentale. L'article 48 à son tour
évoque l'âge à partir duquel l'enfant est
séparé de sa mère en prison. Il s'agit de l'âge de
3ans. Le service social de l'établissement pénitentiaire veille
au respect de l'intérêt supérieur de l'enfant surtout en
matière de l'alimentation et des soins de santé, lors du
placement de l'enfant.
D. Les droits des nourrissons vivant avec leurs
mères incarcérées et le règlement d'ordre
intérieur des établissements pénitentiaires
L'article 13 du Règlement d'ordre intérieur des
établissements pénitentiaires met en place un service
chargé de l'encadrement des mères et des enfants ainsi que le
suivi de leur santé. Christine UWIMANA (2017) affirme que « quoique
cité par les textes, ce service ne bénéficie pas d'un
budget de fonctionnement dans la mesure où aucune ligne
budgétaire n'a jamais été prévue et
alimentée pour répondre aux besoins spécifiques de cette
catégorie d'enfants.
26
CHAPITRE II : DROITS DU NOURRISSON VIVANT AVEC SA MERE
EN PRISON AU BURUNDI SELON LES ENQUETES FAITES POUR CETTE RECHERCHE
Selon la circulaire N° 550/281/CAB/2014 du 27
février 2014 du Ministre ayant la Justice dans ses attributions, les
femmes enceintes ou allaitantes étaient dans la liste de celles qui
seraient libérées comme l'atteste le rapport d'octobre 2014 de la
Commission Nationale Indépendante des Droits de l'Homme (CNIDH). Cette
idée est complétée par la liste nationale de cibles ODD
priorisées qui ne laisse pas de côté, dans les objectifs
prioritaires, celui d'éliminer la faim, assurer la
sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir
l'agriculture durable, qui orienté sous trois volets dont deux
précisent la décision ferme, selon le rapport de priorisation des
objectifs de développement durable au Burundi de 2016-2030 :
? D'ici à 2030, éliminer la faim et faire en
sorte que chacun, en particulier les pauvres et les personnes en situation
vulnérable, y compris les nourrissons, ait accès tout au long de
l'année à une alimentation saine, nutritive et suffisante.
? D'ici à 2030, mettre fin à toutes les formes
de malnutrition, y compris en réalisant d'ici à 2025 les
objectifs arrêtés à l'échelle internationale
relatifs aux retards de croissance et à l'émaciation parmi les
enfants de moins de 5 ans, et répondre aux besoins nutritionnels des
adolescentes, des femmes enceintes ou allaitantes et des personnes
âgées.
Au moment de notre enquête, 11 enfants vivaient à
la prison centrale de Ngozi-femme avec leur maman et il n'y avait pas de femme
enceinte tandis qu'à la prison centrale de Mpimba, il y avait 19
nourrissons de 18 mères (il y avait deux jumeaux) 2 femmes enceintes
sans enfant. La mère des jumeaux est aussi enceinte.
Il appert de ces objectifs d'analyser leurs accomplissements
pour le suivi de la vie foetale de la femme enceinte dont l'accouchement aura
lieu derrière les barreaux et le traitement nutritionnel du nourrisson
vivant avec sa mère dans les prisons mais aussi les traitements
médico-sanitaires des nourrissons vivant en prison avec leurs
mères.
Section 1. L'intérêt supérieur de
l'enfant et l'évitement des peines privatives de liberté
Adoptées par l'Assemblée générale
dans sa résolution 45/110 du 14 décembre 1990, les Règles
de Tokyo ou Règles minima des Nations Unies pour l'élaboration de
mesures non privatives de liberté sont d'obédience penchée
par la primauté des mesures non privatives des libertés par
rapport à l'emprisonnement.
27
Le recours limité et proportionnel à la
privation de liberté est conforme aux exigences des droits de l'homme et
peut réduire les risques d'abus des droits de l'homme en prison.
L'établissement et l'utilisation d'autres peines peuvent donc augmenter
le niveau de protection des droits de l'homme Parmi les alternatives possibles,
citons des amendes et le dédommagement des victimes, la supervision, le
travail d'intérêt général, l'assignation à
résidence, la surveillance électronique et le traitement des
problèmes de santé.
Règles des Nations Unies concernant le traitement des
détenues et l'imposition de mesures non privatives de liberté aux
délinquantes (règles de Bangkok), en son préambule
2ème paragraphe rappelle les règles et normes des
Nations Unies en matière de prévention du crime et de justice
pénale qui portent principalement sur les mesures de substitution
à l'emprisonnement, en particulier les Règles minima des Nations
Unies pour l'élaboration de mesures non privatives de liberté
(Règles de Tokyo) et les Principes fondamentaux concernant le recours
à des programmes de justice réparatrice en matière
pénale.
Selon la Note d'orientation N°15, traitant sur le
thème, « Développer des peines non privatives de
liberté » si elle est réalisée de manière
stratégique, avec des objectifs clairs et des compétences
techniques, l'introduction de peines non privatives de liberté peut
jouer un rôle quant à l'humanisation d'un système de
justice criminelle.
Le législateur burundais sur ce point n'est pas clair.
A l`article 32 de la loi no 1/0 du 11 mai 201 portant modification du code de
procédure pénale en n alinéa 3 dispose que les femmes
enceintes de plus de 6mois ou qui allaite un nourrisson de moins de six mois ne
peut être mise en garde à vue que pour les crimes et autorisation
du procureur de la République.
Lors de notre visite dans les prisons de Mpimba et Ngozi, nous
avons trouvé celles accompagnées d'enfants de moins de 6mois,
celles qui étaient arretées en état de grossesse de plus
de 6 mois.
Cette question de priorisation de mesures pénales non
privatives de liberté n'a pas de place dans le domaine judiciaire
burundais. Toutes les condamnations prononcées
28
Section 2. Le suivi pré et postnatal des femmes
enceintes en prison
Au niveau du contenu du texte, les Règles de Bangkok
régissent le traitement des femmes dans le cadre du système de
justice pénale (détention préventive, détention
après condamnation,) ainsi que les règles spécifiques
concernant la détention de femmes enceintes ou allaitantes et de femmes
avec enfant(s) à leur charge (la Coordination des ONG de défense
des droits de l'enfant (CODE), 2012). « Les établissements pour
femmes ne disposent pas d'unité spécifique pour accueillir les
femmes enceintes et les mères avec un nourrisson mais certains ont mis
en place des aménagements particuliers comme une salle de jeux et des
espaces hors cellule comme l'a aussi confirmé le fonds HOUTMAN
cité par la CODE
La vie du foetus exige que la mère enceinte ait un
logement leur approprié et un traitement spécifique permettant
les consultations prénatales et postpartum mais aussi
l'intérêt supérieur du foetus pousse le juge à faire
beaucoup attention pour la condamnation pénale.
« Globalement, presque toutes les femmes enceintes
obtiennent des soins prénatals et la majorité d'entre elles va
consulter un professionnel (docteur, infirmier, sages-femmes). L'assistance
à l'accouchement par des accoucheuses traditionnelles est aussi
importante que celle des professionnels médicaux. Plus ou moins 25 % des
femmes âgées de 15 à 49 ans sont assistées par un
professionnel au cours de leur accouchement. Pour le plan de
développement sanitaire (2004) dans son rapport annuel définitif
d'activités curatives et préventives des Centres de santé
et des hôpitaux 2003 sur la situation des enfants et des femmes au
Burundi, l'assistance à l'accouchement par des accoucheuses
traditionnelles vient pallier d'une part à l'insuffisance de
l'assistance des professionnels médicaux, l'inaccessibilité aux
soins dus aux distances d'autre part et enfin, l'inaptitude de la population
à prendre en charge les frais médicaux dans les structures
médicales modernes.
§1. Logement approprié de la mère
enceinte dans les prisons, le droit de l`enfant
Suivant la règle 5 des règles de Bangkok et
l'article 24 du Protocole de Maputo, les locaux hébergeant les
détenues doivent comporter les installations et les fournitures
nécessaires pour répondre aux besoins des femmes enceintes (...).
Ainsi, les règles de Bangkok encouragent les Etats à «
définir et encourager les bonnes pratiques eu égard aux besoins
et au développement physique, affectif, social et psychologique de
l'enfant à naître de cette grossesse.
29
Au-delà de la question de l'adaptabilité d'un
lieu de détention pour toute personne détenue, la situation des
femmes et plus précisément des femmes enceintes, se pose de
manière inquiétante. En effet, nous estimons avec Megan BASTICK
(2005) qu'un système pénal pensé pour les hommes ne
réussit pas à prendre en considération les besoins propres
aux femmes enceintes, et ne réussit pas non plus à
répondre aux besoins d'une société confrontée
à la criminalité féminine. Plus important peut-être,
le système pénal ne parvient pas à prendre en compte les
besoins des milliers d'enfants dont la maman est emprisonnée.
A la prison centrale de Ngozi, comme le rapporte le PNUD
après la visite en 2016, la situation est présentée comme
suit : Quand on entre dans les « chambres » ainsi appelées par
l'administration pénitentiaire on rencontre des cellules où plus
de 100 détenus dorment sur des lits superposés de deux à
trois étages par rangée de 5 à 8 sur des matelas
sommaires, sans drap ni couverture. Deux toilettes et deux douches. Les plus
chanceux ou les plus débrouillards essaient de préserver leur
intimité et leurs maigres avoirs en installant de larges tissus comme
« cloisons » autour de leur paillasse. L'eau manque dans la prison
car la moitié des tuyaux d'adduction est défectueuse.
Figure 1 : L'image d'une literie à la prison
centrale de Ngozi-femme en 2016
Source : PNUD Burundi / Geneviève
DELAUNOY / 2016 - Vue sur une cellule de la prison pour femmes de Ngozi au
Burundi
La 22ème des règles de Bangkok exige,
pour tous les pays des Nations Unies qu'au moment de déterminer la peine
à imposer à une femme enceinte ou à une femme qui est le
seul ou le
30
Au moment de notre visite à la prison centrale de
Ngozi-femme du 22 au 23 septembre 2020, il n'y avait pas de femmes enceintes.
Mais, le constat a été que toutes les femmes sont
hébergées ensemble sans distinction qu'elles sont enceintes,
accompagnées d'enfant ou pas.
Quant à la prison centrale de Mpimba, selon le constat
de la visite de la prison femme à l'occasion de l'enquête de notre
recherche en date du 24 au 28 septembre 2020, de manière
générale, les femmes vivent séparées des hommes et
les femmes enceintes, allaitantes ou accompagnées des enfants en bas
âge sont hébergées dans des chambres isolées des
autres femmes.
§2. Les consultations prénatales et
postnatales des femmes enceintes dans les prisons
Selon l'UNICEF dans son rapport annuel 2017, le nombre total
de pays dans lesquels au moins 80 % des femmes enceintes ont eu accès
à quatre bilans prénatals durant leur grossesse est passé
à 52 en 2017, contre 18 en 2013. Des femmes ont
bénéficié d'installations d'urgences obstétricales
entièrement fonctionnelles dans 50 pays. Pour la 15ème
des Règles de Bangkok, les services de santé
pénitentiaires doivent offrir ou faciliter des programmes de traitement
spécialisés (...) des besoins particuliers des femmes enceintes
et des femmes accompagnées d'enfants, ainsi que de la diversité
des milieux culturels. Cette spécialité des traitements des
femmes enceintes est à renforcer. Ainsi, les détenues enceintes
doivent bénéficier d'un suivi médical adapté ; leur
accouchement doit avoir lieu dans le service hospitalier adapté à
leur état de santé ; si la naissance a lieu en prison, l'acte
d'état-civil doit mentionner seulement la rue et le numéro de
l'immeuble : il ne doit pas indiquer que c'est une prison.
A la prison centrale de Ngozi-femme, le suivi pré et
post natal est assuré à l'hôpital autonome de Ngozi et au
centre de santé de l'ABUBEF selon le reportage des détenues
accompagnées des enfants et la femme chargée du service social
à cette prison.
A la prison centrale de Mpimba, le suivi des consultations
pré et post natales n'est pas rigoureux. L'accouchement n'est pas
assisté et, pour y faire face, les femmes se font assister par un
prisonnier qui était infirmier avant son arrestation, qui souvent
répond à l'alerte lancée depuis les chambres des femmes au
besoin de cet acte.
§3. La condamnation pénale des femmes
enceintes
Se référant à la règle
5ème des règles de Bangkok et l'article 24 du
Protocole de Maputo, les locaux hébergeant les détenues doivent
comporter les installations et les fournitures nécessaires
31
principal soutien d'un enfant, ou de décider des
mesures à appliquer à son égard avant le procès, il
faudrait privilégier les mesures non privatives de liberté
lorsque cela est possible et approprié, et n'envisager
l'incarcération qu'en cas d'infraction grave ou violente. Cette
règle trouve sa source au paragraphe du préambule de cette
Résolution adoptée par l'Assemblée générale
le 21 décembre 2010 sur les Règles des Nations Unies concernant
le traitement des détenues et l'imposition de mesures non privatives de
liberté aux délinquantes.
L'enfant se retrouve également diminué dans
l'exercice effectif de ses droits. Du conseil du criminologue Dan KAMINSKI
(2008), il faut considérer a priori les enfants des détenues
comme victimes de l'incarcération de leurs parents et considérer
que leurs droits sont effectivement restreints par cette incarcération.
La solution évidente est de diminuer le recours à
l'incarcération et donc de privilégier d'autres modalités
de réaction sociale ou pénale pour un certain nombre
d'infractions qui, aujourd'hui, conduisent les gens à la prison.
Cette réflexion incite à mijoter aux peines des
travaux d'intérêt général ou d'autres peines que la
servitude pénale et c'était bien ça l`idéal des
règles de Bangkok mais la situation trouvée lors des visites
effectuées aux prisons centrales de Ngozi-femme et Mpimba ne cadre pas
avec cette préoccupation. La servitude pénale se prononce comme
l`unique peine prévue par le législateur.
§4. Droit à une identité de l'enfant
né en prison
En 2006, dans le but de réformer les prisons pour
femmes, le Centre International d'Etudes Pénitentiaires a estimé
que « les prisons pour femmes ont besoin de politiques concernant la prise
en charge des détenues enceintes ainsi que des nourrissons et enfants en
bas âge des mères incarcérées et si un enfant
naît en prison, le lieu de naissance ne doit pas être
mentionné sur le certificat de naissance.
L'interdiction de mention du nom de la prison au document de
l'enfant vivant avec sa mère en prison est de principe. Au Burundi, la
satisfaction de la non mention du nom de la prison hébergeant la
mère à l'acte de naissance est réalisée. Au cours
de nos enquêtes, aucun extrait d'acte de naissance portait comme lieu de
naissance le nom de la prison.
Section 3. Les droits du nourrisson vivant avec leurs
mères dans les prisons centrales du Burundi à l'instar de celles
de Ngozi-femme et Mpimba
32
pour répondre aux besoins des femmes enceintes, des
mères allaitantes et des femmes ayant leurs menstruations. Ainsi, les
règles de Bangkok encouragent les Etats à « définir
et encourager les bonnes pratiques eu égard aux besoins et au
développement physique, affectif, social et psychologique des
nourrissons et des enfants en cas de détention ou d'emprisonnement de
leurs parents ».
Cette section nous permet d'analyser la ration, la
liberté de sortir et d'entrée des enfants et la crèche et
les loisirs des enfants vivants avec leurs mères en prison.
§1. La ration de l'enfant vivant avec sa mère
en prison
L'action du CICR-Burundi entre janvier et septembre 2016, se
rangeant dans le but d'améliorer la ration des détenues, a
été de fournir à 10 000 détenus dans toutes les
prisons du Burundi 64 000 kg de farine, 64 000 kg de haricots, 68 500 litres
d'huile de palme et 6 638 kg de sel comme complément alimentaire
(.
https://www.icrc.org/fr/document/burundi-les-conditions-de-vie-de-milliers-de-detenus-ameliorees)
Selon l'enquête de la CNIDH en 2014 sur la
thématique « la problématique de la détention
préventive et de la surpopulation carcérale au Burundi »
la ration journalière prévue pour chaque détenue est
toujours constituée de 350 g de haricot, 350 g de farine de maïs ou
de manioc, 6 g de sel et 50 g d'huile de palme.
Cette cure n'a pas changé au fur des années car
elle est restée la même en 2017 comme le rapporte Christine
UWIMANA dans les enquêtes dans les prisons centrales de Mpimba, Gitega et
Ngozi-femme en raison de son mémoire et dans nos propres enquêtes
pour ce mémoire du 21 au 25 septembre 2020 dans les prisons centrales de
Ngozi-femmes et Mpimba. Les informations recueillies dans les visites des
prisons de Ngozi-femme et Mpimba indiquent que le seul repas par jour, mal
préparé, composé de pâte de manioc/de maïs et
de haricots est accordé à l'enfant vivant avec sa mère en
prison. Ceci dit, la mère allaitante ou vivant avec un nourrisson
reçoit une double ration, et si elle est accompagnée des jumeaux,
elle reçoit une ration triplée.
António GUTERRES, quand il était le
Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a
rédigé le manuel du HCR pour la protection des droits des femmes
et des enfants. Dans la considération que l'enfant vivant en prison avec
sa mère, le manque de ration suffisante a été
problématique. GUTERRES estime que « les gens ne peuvent pas manger
de manière rétroactive. Il est extrêmement difficile de
réparer le préjudice dû à une nutrition insuffisante
dans les cinq premières années de la vie. Le bien-être
nutritionnel des mères et des nourrissons
33
est vital. S'il est insuffisant, le préjudice est
à la fois durable et dépasse largement les personnes et les
familles concernées. La société dans son ensemble subit
des pertes quand les enfants ne peuvent pas apprendre, quand l'énergie
et la productivité sont restreintes par une mauvaise santé, quand
des femmes souffrant de la faim donnent naissance à une nouvelle
génération qui est mal nourrie. »
Dr Marie-Claude BERTIERE, directeur du Centre de Recherche et
d'Information Nutritionnelles et Dominique POISSON, dans la publication «
Alimentation et précarité » ont publié un article
intitulé « l'alimentation des détenus: garder
l'équilibre malgré tout ». Dans cette article, ils
ont estimé que « se nourrir en prison n'est pas
qu'affaire de calories. Cette assertion, vraie pour tout individu dans
n'importe quel cadre -tant l'alimentation renvoie aux notions de plaisir, de
psychisme, de sociabilité, etc.- prend une dimension
supplémentaire pour les détenus, que l'enfermement rend passifs
et isolés. » L'alimentation renvoie la détenue à son
corps, à la conservation ou à la dégradation de celui-ci.
Les détenus ont une peur aiguë de la dégradation du corps,
peur qui se répercute sur la question d'une alimentation des enfants
qu'elles allaitent, qui se doit d'être saine pour limiter les risques.
C'est dans le souci de remplir cette exigence qu'à la
prison centrale de Ngozi-femme, l'ONG « Terre des hommes » fournit,
selon les informations recueillies à la prison centrale de Ngozi-femmes,
la bouillie, le sucre, les légumes et fruits pour les femmes enceintes,
allaitantes et les enfants vivant avec leurs mères en prison.
§2. La liberté de sortir et d'entrer des
enfants vivant avec leurs mères en prison
La considération d'Angela Pinto da ROCHA (2010) que le
bébé vivant avec sa mère en prison n'a pas le statut de
détenu, qu'il est libre, libre de sortir et venir à sa guise a
été admise et inclue dans les règles de Bangkok. Bien que
ne trouvant pas de disposition dans le droit positif burundais, cette
liberté est effective à la prison centrale de Ngozi-femme mais
très réduite à la prison centrale de Mpimba.
A Ngozi, les enfants peuvent sortir et entrer à leur
guise sans obligation d'être confiné à la cour
intérieure de la prison, comme nous l'avons constaté au moment de
l`enquête. A Mpimba les enfants ne peuvent pas dépasser le
portail, le confirment les résultats de l'enquête que nous y avons
faite.
34
§3. La crèche et les jeux des enfants en
prison au Burundi
À la prison des femmes, le PNUD a rapporté en
2016 que Nadine AKIMANA, Chef du service social, mène des
activités psycho-sociales telles que l'écoute, la sensibilisation
à l'hygiène et aussi la compréhension de la faute commise
« pour que les détenues ne récidivent quand elles sortiront
d'ici », dit-elle. Mais les besoins de base sont criants, comme la
nourriture adaptée aux bébés. Il en va de même pour
les ateliers de formation, de réinsertion et
d'alphabétisation.
Lors de notre visite, nous l'avons trouvé ainsi
à la prison centrale de Ngozi-femme. Avec l'aide des ONG TERRE DES
HOMMES et Fondation STAMM, une crèche est bien équipée et
entretenue à la prison centrale de Ngozi-femme, ce qui n'est pas le cas
à la prison centrale de Mpimba.
Figure 2 : La crèche de la prison centrale
Ngozi-femme
Source : Les photos prises pendant la
visite à la prison centrale de Ngozi-femme
Les horaires de son exploitation sont affichés à
la porte d'entrée de la salle de cette crèche. Les photos de ces
horaires sont à la page suivante.
35
Figure 3 : Horaire d'exploitatin de la crèche
à la prison Ngozi-femme
Source : Les photos prises pendant la
visite à la prison centrale de Ngozi-femme
Dans le respect de l`intérêt supérieur de
l`enfant, ce qui est au fondement de la permission de garder l`enfant en prison
avec sa mère, cette dernière participe aux travaux de la
crèche d'où un horaire spécial est prévu à
cette fin.
Figure 4 : Horaire spécial d'exploitation
conjointe mère-enfant de la crèche à la prison
Ngozi-femme
Source : Les photos prises pendant la
visite à la prison centrale de Ngozi-femme
A la prison centrale de Ngozi-femme, les jeux permettant les
divertissent et loisirs des enfants vivant avec leurs mères en prison
sont diversifiés. Il s'agit des balançoires, bicyclettes, ballons
et autres. A la prison centrale de Mpimba, seule une balançoire est
disponible.
36
Section 4. Suivi de la santé des nourrissons
vivants avec leurs mères en prison
Le régime alimentaire n'est pas le seul bémol
à souligner dans les établissements de détention. D'autres
volets des conditions de détention tels le respect des règles
d'hygiène, l'accès à des soins médicaux
adéquats, la séparation entre les mineurs et les adultes, et
entre les personnes en détention provisoire et les personnes
condamnées ont également fait l'objet d'une recommandation
d'Amnesty International. Pour protéger la vie des innocents nourrissons
vivant dans des prisons avec leurs mères, de mettre en place des
conditions d'hygiène mais aussi préconiser l'accès aux
soins médicaux adéquats dans le régime
pénitentiaire burundais.
§.1. Hygiène des nourrissons en prison avec
leurs mères
En 2018, le rapport de Bureau of Democracy of the United
States Department of State montre que les prisons n'ont pas d'installations
sanitaires adéquates (toilettes, salles de bain), d'eau potable, ni de
systèmes d'aération ou d'éclairage. Les prisons et les
centres de détention ne disposent pas de structures pour les personnes
en situation de handicap.
Selon l'enquête de la CNIDH en 2014 sur la
thématique « la problématique de la détention
préventive et de la surpopulation carcérale au Burundi
», la pénurie d'eau et d'électricité est la
principale préoccupation des détenus dans la prison centrale de
MPIMBA. Les puits perdus et les fosses septiques menacent également la
santé des détenues par leur dégagement et déversent
même des déchets à l'extérieur de la prison de Ngozi
avec une odeur qui gêne les habitants des alentours de la prison. Les
différentes réparations intervenues n'ont pas permis de
résoudre définitivement ce problème. Plusieurs cas de
maladies causées par le manque d'hygiène ont été
signalés dans les prisons visitées.
Au cours de nos enquêtes, nous avons été
informé que chaque femme allaitante ou accompagnée d'enfant
reçoit deux savons pour son compte et un pour le compte de l'enfant.
« Cette quantité de savon (un savon par enfant par mois) n'est pas
suffisante pour la lessive des habits et la douche du nourrisson vivant en
prison » se lamentent les femmes accompagnées des enfants en
prison.
§.2. Accès aux soins médicaux
adéquats aux nourrissons
La campagne `Femmes en prison' entreprise en 2017 illustre le
partenariat entre l'Office du haut-commissaire aux droits de l'homme au Burundi
(OHCDH-B), le Ministère burundais de la justice, l'association des
femmes juristes du Burundi et le Fonds des Nations Unies pour la
37
population (UNFPA). Cette campagne vise l'amélioration
des conditions de vie des femmes détenues et du respect de leurs
droits (
https://burundi.ohchr.org/campagne-femmes-en-prison-0).
L'un de ce droits est l'accès aux soins de santé de leurs enfants
vivant avec elles dans les prisons.
Selon le rapport de l`UNICEF 2017, on estime que la
vaccination permet d'éviter 2 à 3 millions de décès
chaque année. Les programmes de vaccination performants sont
restés un pilier de l'action de l'UNICEF en faveur de la survie des
enfants en 2017. Une fois encore, l'UNICEF a été le premier
acquéreur de vaccins au monde en 2017, avec 2,44 milliards de doses
achetées. Pour améliorer l'accès à la vaccination,
l'UNICEF a continué de renforcer les systèmes de chaîne
d'approvisionnement et de soutenir l'introduction de nouveaux vaccins pour
lutter contre les maladies infantiles, notamment les plus létales
d'entre elles : la pneumonie et la diarrhée.
Elle repose sur un diagnostic approfondi des conditions de
détention à travers des visites et des entretiens aussi bien avec
les détenues, mais également avec le personnel de
l'administration pénitentiaire. La prison centrale de MPIMBA ne dispose
que de deux médecins et huit infirmiers chargés de soins et
prescriptions médicales pour les prisonniers selon un militant de
l'observatoire burundais des prisons 0BP en sigle (
http://www.worldcoalition.org/fr/Observatoire-burundais-des-prisons.html).
Le système médical est très lent et en cas d'admission
à l'hôpital pour maladie qui ne se fait qu'avec la permission du
médecin, le détenu n'a pas le droit de passer plus de deux
semaines à l'hôpital même en l'absence d'une
rémission complète, ce qui entraîne dans la plupart des cas
la mort.
Le milieu carcéral n'est pas un environnement sain pour
les nourrissons et les jeunes enfants. La mère est inévitablement
angoissée, les prisons ont tendance à être bruyantes et ne
favorisent pas l'intimité. De nombreuses prisons détenant des
nourrissons et des jeunes enfants n'ont pas un personnel spécialement
formé en nombre suffisant et sont pauvres en possibilités de jeux
et d'exercices de développement des facultés motrices (comme
c'est le cas à la prison centrale de Mpimba).
Des informations issues des prisonnières font savoir
que le décès de l'enfant qui vivait avec sa mère, survenu
en date samedi 19 septembre 2020, a été dû au fait que les
cris d`alerte lancés par la mère et les codétenues n'ont
pas été reçus favorablement. Ceci est aggravé par
le fait que, disent les prisonnières accompagnées de leurs
enfants, lorsque la santé de l'enfant nécessite les
38
soins auprès des hôpitaux, la direction de la
prison centrale de Mpimba n'autorise pas facilement que la mère aille
faire soigner son enfant.
Section 5. Le placement des enfants à trois ans
à l'extérieur des prisons
La loi no 1/24 du 14 décembre 2017 portant
révision du régime pénitentiaire en son article 48 dispose
que les femmes détenues gardent les enfants jusqu'à l'âge
de trois ans. Le service social de l'établissement pénitentiaire
pourvoit au placement de ces enfants avant cette échéance, au
mieux de leurs intérêts, et avec l'accord des personnes qui
exercent à leur égard l`autorité parentale. Avant leur
placement, ces enfants bénéficient d'une attention toute
particulière, tant à l`égard de leur alimentation que des
soins de santé.
La lumière de cette disposition est à analyser
dans la préparation du départ, le placement et le maintien des
relations mère-enfant, tout se faisant dans l'intérêt
supérieur de l'enfant.
§1. Préparation des enfants et des parents
au départ
La dernière partie de l'article 47 de la loi sur le
régime pénitentiaire au Burundi dispose que les femmes doivent
être informées des droits et devoirs des parents ainsi que les
droits des enfants. Pour Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime,
« tout enfant est un être humain unique et précieux et,
à ce titre, sa dignité individuelle, ses besoins particuliers,
ses intérêts et sa vie privée doivent être
respectés et protégés. »
La cheftaine du service social à la prison centrale de
Ngozi-femme prend des séances de moralisation à l'endroit des
femmes enceintes, allaitantes ou accompagnées des enfants. Parmi tant
d'autres leçons, le départ des enfants qui atteignent 3ans vers
les famille d'origine ou le centre d'accueil de la fondation STAMM est
capitale, nous a-t-elle confié et le confirment les
prisonnières.
A Mpimba, les informations sont transmises oralement des plus
anciennes en prison aux nouvelles, qu'à trois ans, les enfants seront
séparés des mères. C'est le résultat du
questionnaire d'enquête y effectuée.
§2. Placement des enfants à l'âge de 3
ans dans les centres d'accueil
Au courant de l'année 2018, la fondation et Unicef ont
uni leurs forces pour l'instauration d'un projet d'appui au renforcement du
système de protection des enfants, notamment les mineurs en conflit avec
la loi qui étaient au centre de rééducation à
Rumonge, ainsi qu'à la prison pour
39
femmes à Ngozi. A la prison Ngozi-femmes, la fondation
STAMM y opère pour les 2 de ses 4axes prioritaires. Il s'agit de :
? La protection et la défense des droits de l'enfant
(grâce aux centres d'accueil, à la mise en place du concept
d'habitats encadrés, à l'aide et le soutien à distance, ou
encore grâce à l'assistance sociale et juridique) ;
? La lutte pour le droit à une éducation pour
toutes et tous (à travers ses écoles et ses établissements
préscolaires).
Selon ce rapport de la fondation STAMM, ses centres d'accueil
et de transit servent de foyer et de famille pour ceux et celles qui n'ont
nulle part où aller ; aussi bien des filles que des garçons au
parcours de vie divers. De ce fait, les centres accueillent tant des orphelins
et d'autres enfants en situation de vulnérabilité.
Au cours de notre enquête, des informations recueillies
de la part des cheftaines de « services social » des deux prisons
centrales, objet de nos recherches ont confirmé que les enfants en
provenance de Mpimba sont placés au centre de transit de Kanyosha tandis
que ceux de Ngozi sont au centre d'accueil de Ngozi.
Les mères et les enfants sont tous au courant de cette
opération mais, à Mpimba, il y a un enfant qui a atteint 3 ans
qui y attend encore le placement.
L'autre point saillant à signaler est que le placement
dans les centres d'accueil est dû au manque de famille à
accueillir l'enfant.
§3. Organisation des visites des enfants en
provenance des centres d'accueil
Au niveau universel, la Résolution 43/173 de
l'Assemblée générale des Nations-Unies, annexe,
adoptée le 9 décembre 1988 a mis sur pied un ensemble de
principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une
forme quelconque de détention ou d'emprisonnement.
Le 19ème de ces principes prévoit que
« toute personne détenue ou emprisonnée a le droit de
recevoir des visites, en particulier de membres de sa famille, et de
correspondre, en particulier avec eux, et elle doit disposer de
possibilités adéquates de communiquer avec le monde
extérieur, sous réserve des conditions et restrictions
raisonnables que peuvent spécifier la loi ou les règlements pris
conformément à la loi. »
40
Pour le cas des enfants ayant atteint l'âge de 3ans et
ayant ipso facto été séparés de leurs mères
incarcérées, l'Office des Nations-Unies contre la drogue et le
crime insiste que l'État doit s'employer à promouvoir la
cohésion et l'harmonie familiales et à décourager la
séparation des enfants de leurs parents, sauf lorsqu'il y va du
bien-être et de l'avenir de l'enfant. Cette cohésion est
assurée par les visites organisées par les centres d'accueil
et/ou les familles qui ont reçu les enfants.
Le 21ème principe de la Résolution
déjà évoquée pose la conduite du personnel des
établissements pénitentiaires en cas de visites des mères
par leurs enfants. « Le personnel pénitentiaire doit faire preuve
de compétence, de professionnalisme et de sensibilité et
préserver l'estime de soi et la dignité des enfants lors des
fouilles de ceux qui rendent visite à des personnes détenues.
»
Lors de nos enquêtes à Ngozi et Mpimba, ces
visites, sauf restrictions dues au COVID-19 sont organisées.
41
Tableau : CONDENSE QUANTITATIF DES REPONSES AU
QUESTIONNAIRE
No
|
Question
|
Réponse à Mpimba
|
Réponse à Ngozi-femme
|
1
|
Quel est votre nom ?
|
Pour les noms des prisonnières/détenues
enceintes ou accompagnées d'enfants ou nourrissons, la couverture
d'anonymat dans ce mémoire a été requise
|
2
|
Quel est votre âge ?
|
1 de 19 ans
8 d'entre 20 et 30 ans 7 entre 31 et 40 ans 4 entre 41 et 50
ans
|
2 entre 20 et 25 ans 2 entre 26 et 30ans 7 entre 30 et 40 ans
|
3
|
Avez-vous été condamnée ? si oui quelle est
la longueur de la servitude pénale
|
1 condamnée à 6mois
2 condamnées pour 1 an
1 condamnées pour 2 ans
2 condamnées pour 20ans 14 détenues
préventivement
|
2 condamnées pour 1 année
1 pour 10 ans réduit à moitié
1 condamnée à perpétuité 7
détenues préventivement
|
4
|
Etes-vous accompagnée de votre bébé ici en
prison ?
|
18 femme accompagnées d'enfants dont une a des jumeaux et
est aussi enceinte
2 femme enceinte sans enfant
|
11 accompagnées d'enfant
|
5
|
Si c'est oui, quel est son nom ?
|
Les noms ont été couverts d'anonymat dans ce
mémoire
|
6
|
Quel âge a-t-il ?
|
1 enfant de 11 mois
6 enfants d'entre 1 et 2 ans 10 enfants d'entre 2 et 3 ans
2 enfant de 3 ans
|
2 enfants avant 6 mois
2 enfants entre 6 mois et 1 année
7 enfants entre 1 et 3 ans
|
7
|
Votre enfant est-il né avant ou après la
détention ?
|
? 1 enfant né en prison
? 18 enfants nés avant l`arrestation
|
? 9 avant la détention dont 1
avait juste 1 mois et l'autre 3 mois à l'arrestation.
? 2 enfant né en prison dont une arrestation
à 7 mois de la grossesse et une grossesse a eu lieu étant
déjà en prison
|
8
|
Si votre enfant est né ici en prison,
avez-vous procédé à
|
Etant légitime, son père l'a fait
inscrire au registre d'acte de naissance
|
? Le conjoint l'a fait
inscrire
|
42
|
l'enregistrement au registre d'acte de naissance?
|
|
? Le père l'a reconnu
|
9
|
Si oui, quel est son lieu de
naissance ?
|
Les lieux de naissance inscrit au registre d'acte naissance
pour ces enfants est les lieux de domicile des parents
|
10
|
Si c'est votre enfant est né en prison, quand avez-vous
connu que vous êtes enceinte?
|
L'emprisonnement eu lieu après le début des
consultations prénatales
|
Pour la grossesse provenant de
dehors, les consultations prénatales avaient
débuté.
|
11
|
Si c'est avant l'emprisonnement, quel était âge ?
|
2 enfants entre 6 mois et 1 année 16 pus d'une
année
|
1 bébé avait 1 mois 1 bébé avait
3mois 9 plus de 6mois
|
12
|
Que pensez-vous de la nourriture de l'établissement par
rapport à votre besoin, votre enfant ou la situation de la femme
enceinte ?
|
Sur les 20 femmes sujettes à mon enquête, une est
satisfaite.
19 estiment que c'est trop insignifiant en qualité pour
la santé
de la grossesse, de la femme enceinte, de l'enfant et de la
femme allaitante
|
La réponse a été unanime. La nourriture
sur budget (300gm de farine de maïs ou de manioc et 300gm de haricot) de
l'Etat est tellement de mauvaise qualité.
|
13
|
Si vous avez des critiques négatives de la ration du
budget de l'Etat, avez- vous des suppléments des projets des ONG ?
|
Il y a une soeur catholique qui amène, souvent les
jeudis, peu de bouillie mais pas pour couvrir tous les enfants.
|
Terres des hommes appuie par l'ajout des légumes, des
fruits et de la bouillie pour les enfants, femmes enceintes et femmes
allaitantes.
|
14
|
A la prison, a-t-on organisé une crèche pour les
enfants vivant avec leurs mères ?
|
Pas de crèche. Les prisonnières n'en savent
même rien.
|
Une crèche bien équipée existe à
Ngozi sous le financement de Terres des Hommes et UNICEF.
|
15
|
Est-il facile, difficile ou impossible de
voir les personnes suivantes? Le
médecin, L'infirmière ou sage-femme
|
Un centre de santé existe mais a peu de personnel. Pas
de médecin ni sages-femmes.
|
L'infirmière est disponible au centre de santé de
l'hôpital mais
pas de docteur. Les sages- femmes ne viennent pas
|
16
|
Que pensez-vous, de manière
générale, de la qualité des services de
santé de l'Établissement?
|
? 3 femmes notent positivement le
service
? 17 autres le notent pire. Elles disent que le service
n'accepte
|
Le service est de bonne qualité.
|
43
|
|
pas le transfert vers l'hôpital. La mort de l'enfant en
date du 19 septembre en est la preuve et conséquence.
|
|
17
|
Les femmes enceintes ou allaitantes sont visitées par
les sages-femmes ?
|
Toutes les femmes répondent :
« Pas d'accès aux sages-femmes »
|
Les femmes enceintes sont
consultées jusqu'à la naissance au centre de
santé d'ABUBEF ou à l'Hôpital autonome de Ngozi.
|
18
|
Les femmes et les hommes sont détenus
séparément ?
|
Oui
|
Même le nom l'indique
|
19
|
Les besoins spécifiques des femmes et le fait qu'elles
présentent en règle générale des risques moindres
se traduisent par un régime distinct pour les détenues.
|
? 9 femmes estiment que e régime
pénitentiaire au Burundi est le même
? 7 évoquent la couverture de leur menstruation
? 4 n'en disent rien.
|
La prison est adaptée à la vie des femmes en
général. Les femmes reçoivent le nécessaire pour la
menstruation.
|
20
|
Les détenues susceptibles d'avoir
besoin d'une attention ou d'un soutien particuliers sont
recensées de manière proactive et reçoivent l'aide
voulue.
|
? 13 ont répondu que les autorités
de la prison n'entrent que rarement à
l'intérieur pour ce but.
? 7 n'ont pas voulu répondre à cette question
|
Toutes les femmes ont répondu
que la cheftaine du service
social visite quotidiennement les prisonnières pour
savoir les problèmes qui les hantes
|
21
|
Arrive-t-il des cas de transfèrement
des détenues enceintes et/ou accompagnées des
enfants mineurs vers d'autres prisons ?
|
Toutes les femmes ont répondu affirmativement que le
transfèrement existe
|
22
|
Si oui, comment sont-
elles transportées?
|
Le transfert se fait en voiture sans que les femmes enceintes
soient menottées
|
23
|
Les consultations pré et post sont organisées
natales des femmes en prison ?
|
Il n'y a pas de rigueur que les consultations pré et
postnatales aient lieu. C'est à l'initiative des détenues
|
La rigueur est que les
consultations pré et postnatales
|
44
24
|
Les détenues enceintes et/ou
accompagnées d'enfants vivent dans
les cellules isolées des autres détenues ?
|
les femmes enceintes et/ou
accompagnées d'enfant vivent dans
les cellules isolées des autres prisonnières
|
Toutes les femmes vivaient
ensembles sans distinction
qu'elles sont accompagnées d'enfant ou est enceintes
|
25
|
Les responsables de la prison
donnent suite aux plaintes faisant état de mauvaises
conduites et de mauvais traitements.
|
Es autorités de la prison ne se
soucient pas des problèmes des prisonnières. La
mort de l'enfant le
19 septembre en prison a été
la conséquence du refus de référer l'enfant à
l'hôpital pour voir le pédiatre.
|
Toutes les doléances des
femmes sont reçues par le service social et sont
répondues à l'immédiat
|
26
|
La ration de la femmes enceintes et/ou allaitantes peut
s'avérer, pour la santé de l'enfant en son sein
nécessiteuse de quelques ingrédients. Cette
provision existe-elle au budget des aliments des détenus ?
|
Non
|
Non
|
27
|
L'enfant, vivant en prison avec sa mère est libre. Cette
liberté est-elle effective ?
|
Les enfants restent à l'intérieur de la prison
sans pouvoir ni sortir ni entrer librement
|
La liberté est effective avec la possibilité de
sortir ou d'entrer
sans aucune quelconque restriction
|
28
|
Cet enfant peut-il sortir et entrer en prison à sa
guise en vertu de la liberté ?
|
Non
|
Oui
|
29
|
Le budget des services
pénitentiaires couvre-t-il l`accoutrement des
prisonniers ?
|
Non
|
Non
|
30
|
Si oui, peut-il l'emporter celui des enfants en compagnie de
leurs mères détenues ?
|
-
|
-
|
31
|
La gestion des prisons a des
orientations détaillées qui tiennent
|
Pa suffisamment
|
La cheftaine des service social
a étudié la psychologie et
|
45
|
compte des spécificités des femmes en ce qui
concerne, notamment, la classification, la sécurité et la
sûreté, les services de soins de santé mentale et physique
et les besoins spécifiques
de certaines détenues (femmes enceintes,
mères allaitantes et mères accompagnées d'enfants en bas
âge, par exemple).
|
|
pratique bien ses connaissances aux bien des
prisonnières
|
32
|
Des aménagements spécifiques
créent un milieu sain pour les
femmes enceintes, les mères
allaitantes et les mères accompagnées d'enfants
en bas âge
|
Le milieu mère-enfant n'existe pas
|
A côté de la crèche, il y a un
milieu où les femmes accompagnées d'enfants
ont un moment de jouer avec leur enfants
|
33
|
Des installations de bain et de
douche séparées sont à disposition des
femmes et des hommes et sont
accessibles aussi souvent que nécessaire avec
adaptation pour les femme enceintes et celles allaitantes
|
Oui les installations de bain et de douche sont
adaptées à la vie des femmes enceintes et/ou allaitantes
|
Toutes les femmes se baignent
ensemble sans distinction
qu'elles soient enceintes ou accompagnées d'enfant.
|
34
|
L'eau et les articles de toilette
personnels, y compris ceux qui servent à l'entretien
des cheveux sont fournis sans frais, ainsi que des
serviettes hygiéniques pour les femmes enceintes ou
allaitantes et les enfants vivant avec elles.
|
Oui
|
Oui,
|
35
|
Les femmes enceintes, les femmes avec des enfants en bas
âge et les
mères allaitantes ne sont jamais placées
à l'isolement cellulaire
|
Oui
|
Oui
|
46
36
|
Les moyens de contrainte ne sont
jamais utilisés sur des femmes pendant le travail,
l'accouchement
ou immédiatement après l'accouchement.
|
La contrainte par corps est pratiquée sans tenir en
compte de l'état des femmes.
|
Si, la contrainte par corps n'est jamais
|
37
|
Des installations spéciales sont
prévues pour tous les soins et
traitements pré et postnatals nécessaires dans
les prisons pour
femmes ou dans les quartiers réservés aux
femmes.
|
Toutes les femmes ont répondu que ces installations n'y
sont pas. Les traitements pré et postnatals sont à chercher
auprès des hôpitaux
|
La rigueur est que les
traitements pré et postnatals doivent être
suivis ou bien au centre de santé de l'ABUBEF ou de l'hôpital et
non pas au centre de santé de la prison
|
38
|
Les responsables de la prison
veillent à ce que les enfants de détenues naissent
dans un hôpital à l'extérieur de la prison
|
? 2 femmes ont répondu
affirmativement;
? 10 Il n'est pas de rigueur que l'accouchement ait à
l'hôpital. Si la négligence de la femme ;
? 6 ont ajouté que l'accouchement est assisté
par un prisonnier de formation médical
|
Oui, la rigueur est que chaque accouchement ait lieu à
l'hôpital autonome de Ngozi ou au centre de santé de l'ABUBEF
|
39
|
Des soins professionnels dispensés par des
spécialistes des enfants, y compris des pédiatres, sont offerts
aux enfants qui vivent en prison avec leur parent.
|
Non, le centre de santé de l'hôpital n'a pas de
spécialiste pédiatres
|
40
|
La prison prévoie une adaptation des logements
destinés aux femmes accompagnées d'enfants
|
Oui, les femmes enceintes et/ou accompagnées d'enfant
vivent dans des cellules isolées
|
Non, toutes les femmes sont logées ensembles
|
41
|
Est-ce que les détenues sont
surveillées exclusivement par des membres féminins
du personnel et
les prisons de femmes/quartiers réservés aux
femmes sont dirigés par un membre féminin du personnel?
|
La garde de la prison est assurée conjointement par les
police tous genres confondus
|
La garde de la prison est
assurée exclusivement par les policières.
|
47
42
|
A un certain âge, pour le loisir nécessité
par son état sanitaire, social
et psychologique, les enfants reçoivent-ils des jouets
?
|
Seulement une balançoire pour dire ça ne couvre pas
les besoins de tous les enfants
|
A côté de la crèche, la prison a des
balançoires, vélos, ballons et autres jouets pour enfants
|
43
|
D'où proviennent ces jouets ?
|
Ça fait longtemps que cette
balançoire existe, on ignore la source
|
C'est un cadeau de Terres des hommes et UNICEF
|
44
|
Si le budget ne prévoit rien et les bienfaiteurs ne
viennent l'entretien de l'enfant est-il laissé à charge de la
mère ?
|
Absolument oui
|
45
|
A un certain âge l'enfant est-il obligé de quitter
sa mère en prison ?
|
Oui, les prisonnières qui passent en
prison informent les nouveaux venues qu'à 3 ans les
enfants quittent la prison
|
Le service social de la prison, dans les séances de
moralisation
mère-enfant informe les
prisonnières des droits des
enfants parmi lesquels
l'obligation pour l'enfant de sortir de la prison
|
46
|
Quelle est l'orientation de l'enfant après sa sortie de
la prison ?
|
Pour défaut de centre d'accueil, les
enfants sont orientés vers les familles. Ils peuvent
atteindre 3 ans et manquer de famille d'accueil
|
Les enfants sont amenés au centre d'accueil de la
Fondation
STAMM qui poursuit l'éducation des enfants dans les
écoles de la ville de Ngozi.
|
47
|
Le droit de visite des mères en prison par les
enfants ayant intégré les centres d'accueil est-il
organisé ?
|
La restriction des visites par la DGAP est un obstacle majeur
pour
les enfants en provenance des familles
|
La plupart des enfants sont
hébergés à la fondation STAMM
|
48
|
Le droit de visite des mères en prison par les enfants
ayant intégré famille d'origine est-il organisé ?
|
Il y a peu d'enfants en provenance du centre d'accueil et de
transit de Kanyosha qui viennent souvent
|
Les enfants de la fondation STAMM visite facilement leurs
mères à la prison centrale de Ngozi-femme
|
49
|
La mère, monoparentale doit-elle, pour
l'intérêt supérieur de l`enfant le garder avec-elle en
prison ?
|
Cette raison est invalidée par les autorités de la
prison
|
Il est impossible de garder les
enfants qui ont atteint l'âge d'aller à la
fondation STAMM
|
48
CONCLUSION GENERALE
Le monde, dans le strict respect du droit de l'enfant et
oeuvrant dans l'optique de la sauvegarde et maintien de l'intérêt
supérieur de l'enfant doit se soucier du nourrisson se trouvant en
prison dans les circonstances exceptionnelles. L'enfant doit
bénéficier d'une protection spéciale et se voir accorder
des possibilités et des facilités par l'effet de la loi et par
d'autres moyens, afin d'être en mesure de se développer d'une
façon saine et normale sur le plan physique, intellectuel, moral,
spirituel et social, dans des conditions de liberté et de
dignité.
Son intérêt supérieur est à la base
de son hébergement à côté de sa mère
(purgeant sa peine ou dans la détention préventive) en prison
bien l'enfant, innocent, est libre. Cet intérêt supérieur,
cause de son hébergement en prison dicte qu'il doit
bénéficier de tous droits qu'édicte sa santé, son
accoutrement, ses besoins physiologiques...
Lors de nos enquêtes aux prisons centrale de Mpimba et
Ngozi femme, nous avons constaté le gel des visites de façon
générale dû à la pandémie de COVID-19. Ces
enfants sont isolés des restes des membres de la famille sauf la
mère détenue ou emprisonnée. La ration n'est pas
adéquate à la santé des nourrissons, l'accouchement n'est
pas obligatoirement assisté à l'hôpital de Mpimba, mais
à Ngozi c'est bon. Ces enfants sont libres de sortir et de revenir
à Ngozi mais, la liberté de ces enfants est restreinte à
Mpimba. Dans le domaine de l'éducation de ces enfants, il y a la
crèche à Ngozi, ce qui n'est pas le cas à Mpimba. Pour le
loisir, ces enfants ont des jeux de ballons, trois balançoire,
vélos à Ngozi mais à Mpimba, les jeux ne sont disponibles.
A Ngozi toutes les femmes dorment ensembles mais à Mpimba, les femmes
enceintes, allaitantes ou accompagnées d'enfants vivent dans le quartier
isolé des autres femmes.
En définitive, les droits des enfants vivant en prison
avec leurs mères en prison ne sont pas uniformément
respectés sur toute l'étendue du territoire national. Grosso
modo, le système pénitentiaire accuse un manque de
législation en matière de protection des droits de l'enfant
vivant avec sa mère en prison. Sa vie se trouve en danger. Les
conditions d'hygiène, de santé, d'alimentation et de logement ne
sont pas suffisamment adaptées à la vie des nourrissons.
Notre travail intitulé « du respect des droits
du nourrisson pendant la vie carcérale de sa mère au Burundi: cas
des prisons centrales de Mpimba et Ngozi-femmes » est
subdivisé en deux chapitres qui sont les suivants :
49
Le premier chapitre intitulé « approche
théorique sur les droits des enfants vivant avec leurs mères
incarcérées et la protection juridique y relative » est
subivisé en trois sections dont «les différentes
étapes d'enfance » composée de deux paragraphe «
l'enfant pendant la conception » et « l'enfant déjà
né » ; la deuxième intitulée « l'enfant dont la
mère est incarcérée à la sortie de la prison»
et enfin la troissième intulée « protections juridiques des
droits de l'enfant en prison avec sa mère » composé de trois
paragraphes Protection des droits de l'enfant au niveau universel, protection
des droits de l'enfant vivant en prison avec sa mère en prison au niveau
régional africain et protection des droits de l'enfant vivant avec sa
mère incarcérée au niveau interne au Burundi.
Le second chapitre est intitulé « droits du
nourrisson vivant avec sa mère en prison au Burundi selon les
enquêtes faites pour cette recherche» est subdivisé en quatre
section ; « le suivi des foetus des femmes enceintes en prison »
composée de quatre paragraphe à savoir logement approprié
de la mère enceinte dans les prisons, le droit de l`enfant ;
consultations prénatales et postnatales des femmes enceintes dans les
prisons ; la condamnation pénale des femmes enceintes et Droit à
une identité de l'enfant né en prison.
La deuxième section intitulée, « les droits
du nourrisson vivant avec leurs mères dans les prisons centrales du
Burundi à l'instar de celles de Ngozi-femme et Mpimba » est
subdivisée en trois section à savoir la ration de l'enfant vivant
avec sa mère en prison, la liberté de sortir et d'entrer des
enfants vivant avec leurs mères en prison et la crèche et les
jeux des enfants en prison au Burundi.
La troisième section est intitulée « Suivi
de la santé des nourrissons vivants avec leurs mères en prison
» est subdivisée en deux paragraphes dont l'hygiène des
nourrissons en prison avec leurs mères et l'accès aux soins
médicaux adéquats aux nourrissons.
La quatrimèe section « le placement des enfants
à trois ans à l'extérieur des prisons » a
été analysée en trois paragraphes qui sont
Préparation des enfants et des parents au départ,
Placement des enfants à l'âge de 3 ans dans les centres
d'accueil et l'organisation des visites des enfants en provenance des centres
d'accueil.
50
RECOMMANDATIONS
A l'issue de notre recherche, nous avons formulé des
recommandations, les unes à application immédiates ou à
court terme et les autres à long terme.
A. Actions recommandées à court terme :
i) A la Direction Générale des Affaires
Pénitentiaires : L'étude recommande de :
? Etablir une liste de tous les nourrissons avec leurs
mères en situation de détention préventive
? Etablir la liste des femmes enceintes dans les prisons ;
? Organiser des cellules propres aux femmes enceintes et
celles accompagnées par leurs nourrissons.
ii) Aux tribunaux :
De prononcer surtout les peines autres que la servitude
pénale pour les femmes enceintes, allaitantes ou accompagnées
d'enfants comme le prône les règles de Bangkok.
iii) Aux parquets :
De veiller à l'application des conventions
internationales relatives aux droits de l'enfant pour cette catégorie
d'enfant, sujet de notre recherche.
iv) Aux détenues :
? Saisir les autres institutions compétentes en
matière de droits de l'homme notamment la CNIDH et l'Office de
l'Ombudsman pour l'intérêt supérieur de l'enfant ;
? De s'appliquer à la recherche et poursuite des bonnes
conditions de vie des nourrissons avec elle.
B. Actions recommandées à moyen et long
terme
La recherche formule des recommandations et des
stratégies autour de cinq axes à savoir : moyens
matériels, moyens humains, communication entre les différents
intervenants, la législation en matière des droits de l'enfant et
éducation de la population.
51
i. Moyens matériels
> Mettre en place une bibliothèque à
l'endroit des détenues et octroyer des équipements bureautiques,
électriques et informatiques aux établissements
pénitentiaires hébergeant cette catégorie d'enfant objet
de cette recherche, parquets et juridictions ;
> Octroyer des moyens de communication et de transport
;
> Mettre à la disposition des institutions
judiciaires des locaux suffisants et adéquats ;
> Le Gouvernement devrait revoir à la hausse dans
le budget général de l'Etat les subsides alloués aux
rations et soins de santés et hygiène des nourrissons et femmes
enceintes en prison;
ii. Moyens humains
Affecter un personnel suffisant (de santé,
diététicien ...) aux différents établissements
pénitentiaires.
iii. Communications
Les établissements pénitentiaires devraient
aménager un espace permettant au personnel des juridictions de
procéder à toutes les opérations de signification et
d'assignation dans des conditions favorables pour les mères enceintes,
allaitantes et femmes enceintes.
iv. Législation
Mettre en place une loi portant protection des droits et du
bien-être de l'enfant et prenant en considération les enfants
vivant avec leurs mères en prison comme une catégorie
spéciale nécessitant un soutien spécial.
v. Respect des conventions internationales
> S'assurer que les magistrats accomplissent leur devoir
avec impartialité, sérénité et professionnalisme
(par exemple par le biais des programmes de renforcement de capacité et
de sensibilisation aux droits de l'homme et à l'égalité
devant la loi) ;
> Prévoir des mécanismes qui assurent que le
contrôle de la régularité de la détention se fasse
obligatoirement même après la clôture de l'instruction aussi
longtemps que le dossier n'est pas encore transmis au tribunal pour fixation
;
52
vi. Education de la population
? La recherche recommande au Gouvernement d'organiser des
séminaires de formation en droit de l'enfant, surtout des nourrissons
vivant en prison avec leurs mères ;
? La recherche recommande au Gouvernement d'organiser des
campagnes d'éducation de la population sur le rôle de la loi
pénale, la loi de procédure pénale, la loi sur le
régime pénitentiaire et comment elles sont mises en oeuvre ;
? Il est aussi important de sensibiliser la population et plus
particulièrement les femmes incarcérées, qui sont, dans la
majorité des cas, analphabètes, sur leurs droit, les droits de
leurs enfants vivant avec elles en prison et les attitudes à prendre
dans l'intérêt supérieur de leurs nourrissons.
53
BIBLIOGRAPHIE
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p pt 12 nhri fr.pdf et aussi sur
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12. Résolution 1996/31 du Conseil économique et
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13. Résolution 43/173 de l'Assemblée
générale des Nations-Unies, annexe, adoptée le 9
décembre 1988 sur l'ensemble de principes pour la protection de toutes
les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou
d'emprisonnement disponible sur
https://www.ohchr.org/FR/ProfessionalInterest/Pages/DetentionOrImprisonment.aspx
14. Résolution adoptée par l'Assemblée
générale le 21 décembre 2010 sur les Règles des
Nations Unies concernant le traitement des détenues et l'imposition de
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https://www.unodc.org/documents/justice-and-prison-reform/F
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https://www.legifrance.gouv.fr/codes/texte_lc/LEGITEXT000006071154
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4. Loi no1/09 du 11 mai 2018 portant modification du code de
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5. Loi no 1/24 du 14 décembre 2017 portant
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sur
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Droit et Justice (Groupement d'Intérêt Public), Cedex, Paris,
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Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l'Information et des
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https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/61509-la-lecture-des-femmes-en-prison.pdf
3. SAUSSAY Coraline, Périnatalité en milieu
carcéral . quelle place pour la sage-femme ?, centre hospitalier
universitaire de Rouen, école de sage-femme mémoire en vue de
l'obtention du diplôme d'Etat de sage-femme, Gynécologie et
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femmes enceintes concernant l'information sur la mobilisation et les positions
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59
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5. UWIMANA Christine, La protection et la
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systèmes universels et régionaux de protections des droits de
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Dictionnaires
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4. Commission Nationale Indépendante des Droits de
l'Homme (CNIDH), Enquête sur la thématique . la
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60
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de l'Europe - SPACE I - 2007 et les statistiques de l'INSEE sur
l'éducation des enfants (France 2000)
9. Fondation STAMM, rapport d'activité 2018, Bujumbura,
22p sur disponible sur www.fondation-stamm.org/
10. Groupe de travail sur la détention arbitraire (2006)
Rapport du Groupe de travail sur la détention arbitraire
(E/CN.4/2006/7)
11. Plan de développement sanitaire, août 2004.
12. Plan national d'action pour l'alimentation et la nutrition
au Burundi, Politique nationale de la santé 2005-2015
13. PNUD-Burundi, rapport de visite de la prison de Ngozi pour
femmes, 25 mai 2016,
https://www.bi.undp.org/content/burundi/fr/home/presscenter/articles/2016/05/25/avec
-appui-du-pnud-resorber-l-arriere-judiciaire-dans-les-prisons.html
14. Rapport annuel définitif d'activités curatives
et préventives des Centres de santé et des hôpitaux - 2003:
La situation des enfants et des femmes au Burundi, Étude sur les
pratiques de soins maternels et infantiles dans les ménages au
Burundi, 2002.
15. Rapport de la Commission des questions sociales, de la
santé et de la famille résumé, Mères et
bébés en prison, 9 juin 2000
16. Rapport de la commission du Sénat d'enquête sur
les conditions de détention dans les établissements
pénitentiaires en France 1999-2000 disponible sur
https://www.senat.fr/rap/l99-449/l99-4491.pdf
17. Rapport Groupe de travail « Intérêt
supérieur de l'enfant, le maintien de liens à l'épreuve de
l'incarcération » Octobre 2013
18. The Quaker United Nations Office, (QUNO) et al.,
Thème proposé pour la Journée de débat
Général: Enfants de parents emprisonnés, Geneva 13
SEPTEMBRE 2010
61
19. UNICEF, IRC et ministère de la solidarité
nationale, des droits de la personne humaine et du genre, Analyse sur la
situation des enfants dans les centres résidentiels au Burundi,
32p.
20. UNICEF, rapport annuel 2017
21. United Nations Office on drugs and crimes, UNODC, la
santé des femmes en milieu carcéral: éliminer les
disparités entre les sexes en matière de santé,
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https://www.unodc.org/documents/hiv-aids/WHO_EURO_UNODC_2009_Womens_health_in_prison_correcting_gender_in
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22. United Nations, Human Rights Council, 44th
session, June-July, A/HRC/44/NGO/X at
https://quno.org/timeline/2020/7/quno-joint-statement-children-prisoners-role-civil-society-protecting-their-rights
23. United States Department of State, Bureau of Democracy,
Human Rights and Labor, Country Reports on Human Rights Practices for 2018,
rapport 2018 sur les droits de l'homme - Burundi, Résumé
analytique, 56p.
Webographie
1.
http://www.worldcoalition.org/fr/Observatoire-burundais-des-prisons.html
visité le 21 juillet 2020 renseigne sur le personnel médical de
la prison de Mpimba
2.
https://bice.org/fr/droits-de-lenfant/droits-fondamentaux
visité consulté le 23 juillet 2020 sur les quatre principes
fondamentaux de la Convention relative aux droits de l'enfant
3.
https://burundi.ohchr.org/campagne-femmes-en-prison-0
visité le 27 juillet 2020 à propos de l'amélioration des
conditions de vie des femmes détenues et du respect de leurs droits
4.
https://www.icrc.org/fr/document/burundi-les-conditions-de-vie-de-milliers-de-detenus-ameliorees
visité le 22 août 2020 renseigne sur l'action du CICR-Burundi
entre janvier et septembre 2016 le but d'améliorer la ration des
détenues
5.
https://www.msdmanuals.com/fr/professional/p%c3%a9diatrie/croissance-et-d%c3%a9veloppement/
consulté le 21 août 2020 parle des stades d'évolution de
l'enfant surtout le stade bébé à 2 ans
6.
https://www.topsante.com/maman-et-enfant/grossesse/la-grossesse-au-quotidien/9
visité le 16 juillet 2020 parle des changements des besoins de la femme
au fur et à mesure que la grossesse se développe
62
7.
https://www.futura.sciences.com/sante
visité le 22 juin 2020 sur la définition du nourrisson
8.
http://keepschool.com/fiches-de-cours/primaire/svt-biologie/periodes-vie-homme.html
visité le 19 juillet 2020 sur les différents stades de la vie
d'un enfant.
63
ANNEXES
Annexe 1 : les personnes contactées
1. M. Gervais HAJAYANDI, Directeur général des
affaires pénitentiaires ;
2. Mme Christine UWIMANA, cadre de la Direction
générale des affaires pénitentiaires ;
3. M Ildephonse BIVAHAGUMYE, Directeur de la prison centrale de
Mpimba ;
4. Mme Dévote SINGIRANKABO, Directrice de la prison
centrale de Ngozi ;
5. Mme Nadine AKIMANA, cheftaine de service social à la
prison centrale de Ngozi-femme ;
6. Mme Rachelle NTIBINDABA, cheftaine du service social à
la prison centrale de Mpimba.
64
Annexe 2 : questionnaire d'enquête auprès
des prisonnières ou détenues enceintes, allaitantes ou
accompagnées par des enfants en milieu carcéral
Nous, Ildephonse SINDAYIGAYA, mémorant en « Droit
de l'homme et résolution pacifique des conflits » de la
faculté de Droit à l'université du Burundi, traitons du
sujet : « DU TRAITEMENT DES DROITS DU NOURRISSON PENDANT LA
VIE CARCERALE DE SA MERE AU BURUNDI: CAS DES PRISONS CENTRALES DE MPIMBA ET
NGOZI-FEMMES » en foi de quoi nous faisons l`enquête
objet de ce questionnaire à l'endroit des autorités des prisons
objet de notre recherche ; à l'endroit des détenues
accompagnées par enfants ; des détenues enceintes (si elles
existent) et des détenues au paravent accompagnées de leurs
enfants dont les enfants sont sortis de la prison (si elles existent).
1. Comment vous appelez-vous ?
2. Quel est votre âge
3. Avez-vous été condamnée
|
|
|
|
OUI
|
NON
|
|
4. Etes-vous accompagnée de votre bébé ici
en prison ?
5. Si c'est oui, quel est son nom ?
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7. Votre enfant est-il né avant ou après
la détention
|
Avant d'être détenue
|
J'étais déjà ici en prison
|
|
|
|
|
|
|
OUI
|
PE
|
NON
|
|
|
l'enregistrement au registre d'acte de naissance
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le nom de la prison
|
Nom de l'hôpital
|
L'origine des parents
|
9. Si oui, quel est son lieu de naissance ?
|
|
|
|
|
|
|
10. Si c'est votre enfant est né en prison, quand
|
avez-vous
|
|
|
J'étais déjà ici en prison
|
connu que vous êtes enceinte?
|
|
|
|
|
|
Avant 6 mois
|
6 mois déjà
|
11. Si c'est avant l'emprisonnement, quel était sa
durée ?
|
1.
|
|
|
12. Que pensez-vous de la nourriture de l'établissement
par rapport à votre besoin, votre
enfant ou la situation de la femme enceinte ?
22. Si oui, comment sont-elles transportées?
Menottées
Non menottées
PE
NON
OUI
13. Si vous avez des critiques négatives de la ration du
budget de l'Etat, avez-vous des suppléments des projets des ONG ?
14. A la prison, a-t-on organisé une crèche pour
les enfants vivant avec leurs mères ?
15. Est-il facile, difficile ou impossible de voir les personnes
suivantes?
|
OUI
|
PE
|
NON
|
OUI
|
PE
|
NON
|
Le médecin
L'infirmière
La sage-femme
16. NON
PE
Que pensez-vous, de manière générale, de la
qualité des services de santé de
l'Établissement?
OUI PE
17. Les femmes enceintes ou allaitantes sont visitées par
les sages-femmes
OUI PE NON
18.
OUI
PE
Les femmes et les hommes sont détenus
séparément ?
19.
NON
NON
Les besoins spécifiques des femmes et le fait qu'elles
présentent en règle générale des risques moindres
se traduisent par un régime distinct pour les détenues.
20. Les détenues susceptibles d'avoir besoin d'une
attention ou d'un soutien OUI particuliers sont recensées de
manière proactive et reçoivent l'aide voulue.
21. Arrive-t-il des cas de transfèrement des
détenues enceintes et/ou
accompagnées des enfants mineurs vers d'autres prisons
?
66
23. Les consultations pré et post sont
organisées natales des femmes en
|
|
|
PE
|
NON
|
prison ?
|
|
|
|
|
24. Les détenues enceintes et/ou accompagnées
d'enfants vivent dans
|
OUI
|
PE
|
NON
|
|
les cellules isolées des autres détenu(e)s ?
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PE
|
NON
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PE
|
NON
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
pour la santé de l'enfant en son sein nécessiteuse
de quelques
|
|
|
ingrédients. Cette provision existe-elle au budget des
aliments des détenus ?
27. L'enfant, vivant en prison avec sa mère est libre.
Cette liberté est-
|
|
|
PE
|
NON
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PE
|
NON
|
28. Cet enfant peut-il sortir et entrer en prison à sa
guise en vertu de la
|
|
|
|
liberté ?
|
|
|
|
|
|
OUI
|
PE
|
NON
|
29. Le budget des services pénitentiaires couvre-t-il
l`accoutrement des
|
|
|
|
|
|
|
|
prisonniers ?
|
|
30.
Si oui, peut-il l'emporter celui des enfants en compagnie de
leurs mères détenues ?
31.
PE
OUI
La gestion des prisons a des orientations
détaillées qui tiennent compte des spécificités des
femmes en ce qui concerne, notamment, la classification, la
sécurité et la sûreté, les services de soins de
santé mentale et physique et les besoins spécifiques de certaines
détenues (femmes enceintes, mères allaitantes et mères
accompagnées d'enfants en bas âge, par exemple).
32.
PE
NON
OUI
Des aménagements spécifiques créent un
milieu sain pour les femmes enceintes, les mères allaitantes et les
mères accompagnées d'enfants en bas âge.
33. Des installations de bain et de douche séparées
sont à disposition OUI des femmes et des hommes et sont accessibles
aussi souvent que nécessaire avec adaptation pour les femme enceintes et
celles allaitantes
34. L'eau et les articles de toilette personnels, y compris ceux
qui servent à l'entretien des cheveux sont fournis sans frais,
ainsi que des serviettes hygiéniques pour les femmes enceintes ou
allaitantes let es enfants vivant avec elles.
35. PE NON
Les femmes enceintes, les femmes avec des enfants en bas
âge et les mères OUI allaitantes ne sont jamais placées
à l'isolement cellulaire
PE NON
OUI
36. Les moyens de contrainte ne sont jamais utilisés sur
des femmes pendant le travail, l'accouchement ou immédiatement
après l'accouchement.
37.
PE NON
Des installations spéciales sont prévues pour tous
les soins et OUI traitements pré et postnatals nécessaires dans
les prisons pour femmes ou dans les quartiers réservés aux
femmes.
38.
PE
OUI
PE
NON
NON
PE
NON
PE
OUI
NON
Les responsables de la prison veillent à ce que les
enfants de détenues naissent dans un hôpital à
l'extérieur de la prison
39.
OUI
PE
OUI
Des soins professionnels dispensés par des
spécialistes des enfants, y compris des pédiatres, sont offerts
aux enfants qui vivent en prison avec leur parent.
40. La prison prévoie une adaptation des logements
destinés aux OUI femmes accompagnées d'enfants
41. Est-ce que les détenues sont surveillées
exclusivement par des membres féminins du personnel et les prisons de
femmes/quartiers réservés aux femmes sont dirigés par un
membre féminin du personnel?
42.
NON
A un certain âge, pour le loisir nécessité
par son état sanitaire, social et psychologique, les enfants
reçoivent-ils des jouets ?
43.
Budget de la prison
|
Mères incarcérées
|
Bienfaiteurs
|
|
|
|
68
UT PE NON
D'où proviennent ces jouets ?
44.
OUT PE NON
Si le budget ne prévoit rien et les bienfaiteurs ne
viennent l'entretien de l'enfant est-il laissé à charge de la
mère ?
45. A un certain âge l'enfant est-il obligé de
quitter sa mère en prison ?
46. Quelle est l'orientation de l'enfant après sa sortie
de la prison ?
|
|
|
|
familier
|
Centre d'accueil
|
|
|
|
|
|
|
PE
|
NON
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
OUT
|
PE
|
NON
|
|
48. Le droit de visite des mères en prison par les
enfants ayant intégré
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
OUT
|
PE
|
NON
|
49. La mère, monoparentale doit-elle, pour
l'intérêt supérieur de l`enfant le
|
|
|
|
|
|
|
|
garder avec-elle en prison ?
|
|
|