UNIVERSITE LIBRE DES PAYS DES GRANDS-LACS
ULPGL/GOMA
B.P 368/GOMA
FACULTE DE MEDECINE
Aspects épidémiologique et clinique de l'asthme
bronchique chez l'adulte à Heal Africa.
Du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2018.
Travail de fin de cycle pour l'obtention du diplôme de
Gradué en Sciences Biomédicales.
Présenté par : KAMBALE VYATSUKA
Rodrigue
Promotion : G3 Sciences Biomédicales Directeur :
CT. Dr. Albin SERUGENDO N.
Mai 2019
II
DECLARATION
1. DECLARATION DE L'ETUDIANT
Je soussigné, KAMBALE VYATSUKA Rodrigue
déclare que le présent travail de recherche
intitulé « Aspects épidémiologiques et
clinique de l'asthme chez l'adulte à Heal Africa. Du 1er Janvier 2016 au
31 Décembre 2018», est le fruit de mes
propres efforts et n'a jamais été présenté ni
défendu dans aucune université.
Je reconnais en outre avoir mentionné toutes les
sources de mes informations et que ce travail est authentique et personnel.
KAMBALE VYATSUKA Rodrigue
Signature:
2. DECLARATION DU DIRECTEUR.
Nous attestons avoir assuré la supervision de ce
travail de fin de cycle de graduat, en qualité de directeur pour le
compte de l'Université Libre des Pays des Grands Lacs. Et nous
autorisons son dépôt et sa présentation.
Directeur : CT. Dr. Albin SERUGENDO
N.
Signature :
III
EPIGRAPHE
« Le grand ressort de la vie est dans le
coeur. La joie est l'air vital de notre âme. La tristesse est un asthme
compliqué d'atonie » Henri Fréderic
Amiel
iv
DÉDICACES
A ma mère KASWERA TUNGURA Julienne et
à tous les amoureux de la médecine.
V
REMERCIEMENTS
Nous remercions Dieu tout puissant pour la grâce, la
santé, la force, l'intelligence, la sagesse et les moyens qu'il n'a
jamais cessé de nous accorder tout au long de notre parcours
académique.
Nous remercions le CT. Dr. Albin SERUGENDO N.,
médecin interniste à l'hôpital Heal Africa, directeur de ce
travail, pour toutes les directives qui ont contribué à la
réalisation de ce travail présent.
Nous remercions la faculté de médecine de
l'ULPGL/GOMA qui nous a permis, au terme de notre premier cycle, de
présenter un travail scientifique ainsi que toutes les autorités
académiques et professeurs pour leur suivi dans notre parcours
académique.
Je remercie ma mère KASWERA TUNGURA Julienne, ma soeur
KAHINDO Joëlle, le CT. MUMBERE Augustin, maman TUNGURA Irène, le
Dr. SAHIKA SERGE, mes frères SAHIKA Fiston et KOMBI Jerry qui ont
beaucoup contribué à la réalisation de ce travail
présent.
Nous remercions le docteur KAHATWA Serge, médecin
directeur de Heal Africa et le chef du personnel de Heal Africa pour nous avoir
accordé la permission de récolter les informations au sein de
l'hôpital Heal Africa ainsi que les responsables du service de
médecine interne et des urgences pour nous avoir bien reçu afin
de procéder à l'étape de collecte des données.
A tous ceux qui, de près ou de loin ont
contribué à la réalisation de ce travail, retrouvez ici ma
gratitude.
vi
TABLE DES MATIÈRES
DECLARATION i
1. DECLARATION DE L'ETUDIANT ii
2. DECLARATION DU DIRECTEUR. ii
EPIGRAPHE iii
DÉDICACES iv
REMERCIEMENTS v
TABLE DES MATIÈRES vi
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX ix
SIGLES ET ABRÉVIATIONS x
RÉSUMÉ xi
ABSTRACT xii
CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE 1
1.1 Information Générale 1
1.2 Problématique 2
1.3 Question de recherche 3
1.3.1 Question générale 3
1.3.2 Questions spécifiques 3
1.4 Hypothèse 4
1.5 Objectif de recherche 4
1.5.1 Objectif général 4
1.5.2 Objectifs spécifiques 4
1.6 Choix et intérêt du sujet 4
1.6.1 Choix du sujet 4
1.6.2 Intérêt du sujet 4
1.7 Définition des concepts 5
CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE 6
2.1 L'épidémiologie de l'asthme 6
2.2 Facteurs déclenchant de l'asthme 8
2.2.1 Allergènes 8
2.2.2 Infections 8
2.2.3 Environnement et pollution 9
2.2.4 Médicaments 9
2.2.5 Additifs alimentaires ou médicamenteux 10
2.2.6 Reflux gastro-oesophagien 10
vii
2.2.7 Facteurs hormonaux 10
2.2.8 Asthme d'effort et asthme à l'air froid 10
2.2.9 Pseudo asthme cardiaque 11
2.2.10 Facteurs psychologiques 11
2.2.11 Asthme intrinsèque 11
2.2.12 Facteurs favorisants les crises d'asthme 11
2.3 Aspects cliniques 11
2.3.1 Forme typique 12
2.3.2 Forme clinique 12
2.4 Complications de l'asthme et formes évolutives 14
2.4.1 Association de phénomènes infectieux
bronchiques 14
2.4.2 Complications pleuro parenchymateuses 14
2.4.3 Formes graves de l'asthme. 14
2.4.4 Formes avec trouble ventilatoire obstructif permanent (TVO)
14
2.4.5 Formes chroniques corticodépendantes : 14
2.5 Physiopathologie de l'asthme bronchique 15
2.5.1 Généralités : 15
2.5.2 Mécanismes de l'HRB : 17
2.6 Diagnostic de l'asthme 22
1. Diagnostic positif : 22
CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODES D'ENQUETES 24
3.1 Lieu et période d'étude 24
3.1.1 Lieu d'étude 24
3.1.2 Période d'étude 24
3.2 Type d'étude 24
3.3 Population d'étude 24
3.5 Echantillon. 24
3.6 Critères d'inclusion. 24
3.7 Critères d'exclusion 25
3.8 Paramètres d'étude 25
3.9 Méthode, technique et outils de collecte des
données 25
3.10 Traitement et analyse des données 25
3.11 Considération éthique 25
3.12 Limites et difficultés rencontrées 25
CHAPITRE IV : PRESENTATION DES DONNEES 27
VIII
4.1 Fréquence de l'asthme 27
4.2 Facteurs sociodémographiques des asthmatiques 27
4.4 Tableaux clinques des asthmatiques 28
4.5 Les complications liées à l'asthme 29
4.6 Les différentes modalités évolutives des
asthmatiques 29
CHAPITRE V : DISCUSSION DES RESULTATS 30
1. Fréquence 30
2. Facteurs sociodémographiques 30
2.1 L'âge 30
2.2 Le sexe 30
2.3 Etat-civil 31
2.4 Provenance 31
3. Facteurs déclenchant 31
4. Tableaux cliniques des asthmatiques 31
4.1 Signes cliniques 31
5. Complications liées à l'asthme 31
6. Modalités évolutives des asthmatiques 32
6.1. Modalité de sortie 32
6.2 Durée d'hospitalisation 32
CHAPITRE VI : CONCLUSION ET SUGGESTIONS 33
6.1 CONCLUSION 33
6.2 SUGGESTIONS 34
BIBLIOGRAPHIE 35
ANNEXE 38
FICGHE DE COLLECTE 39
ix
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
Figure 1 : Coupe schématique d'une bronche d'un patient
asthmatique
|
1
|
Tableau 1 : Proportion de l'asthme par rapport aux autres
pathologies
|
27
|
Tableau 2 : Répartition des asthmatiques selon leurs
facteurs sociodémographiques
|
27
|
Tableau 3 : Proportion des facteurs déclenchant de
l'asthme
|
28
|
Tableau 4 : Proportion des signes cliniques des asthmatiques
|
28
|
Tableau 5 : Proportion des complications de l'asthme
|
..29
|
Tableau 6 : Proportion des modalités évolutives des
asthmatiques
|
29
|
X
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
A.A.G : Asthme aigu grave.
BPCO : Broncho-pneumopathie chronique
obstructive.
CHU : Centre hospitalier universitaire.
CT : Chef de travaux.
CV : Capacité vitale.
DDB : Dilatation des bronches.
DEP : Débit expiratoire de pointe.
Dr.: Docteur.
EFR : Epreuve fonctionnelle respiratoire.
GINA: Global initiative of asthma.
HGR : Hôpital Général de
Référence.
HRB: Hyperréactivité
bronchique.
ISAAC: International study of asthma and
allergies in childhood.
NO2: Dioxyde d'azote.
O3: Ozone.
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé.
ORL: Oto-rhino-laryngologie.
Paco2 : Pression partielle en gaz
carbonique.
RGO : Reflux gastro-oesophagien.
SO2: Dioxyde de soufre.
TDM : Tomodensitométrie.
TVO : Trouble ventilatoire obstructif.
ULPGL : Université Libres des Pays des
Grands Lacs.
USA: Etats-Unis d'Amérique.
VEMS: Volume expiratoire maximal par
seconde.
VR : Volume résiduel.
= : Inférieur ou égal
à.
= : supérieur ou égal
à.
< : Inférieur à.
> : Supérieur à.
% : Pourcentage.
xi
RÉSUMÉ
Notre travail a porté sur les aspects
épidémiologiques et clinques de l'asthme bronchique chez l'adulte
à l'hôpital Heal Africa du 1er janvier 2016 au 30
décembre 2018.
L'asthme et les maladies allergiques constituent dans le monde
entier l'une des pathologies chroniques les plus fréquentes, causes de
morbidité dans les pays occidentaux, et de préoccupations dans
les pays en voie de développement.
Les objectifs étaient de déterminer :
· la fréquence de l'asthme bronchique à Heal
Africa ;
· les facteurs sociodémographiques des asthmatiques
;
· les facteurs déclenchant l'asthme bronchique
à Heal Africa ;
· ses différents tableaux cliniques ;
· ses complications et
· ses modalités évolutives.
Notre travail, rétrospectif et descriptif, a
porté sur 61 cas d'asthme bronchique dans les services de
médecine interne et d'urgences à l'hôpital Heal Africa,
nous avons conçu une fiche de récolte qui nous a permis de
récolter les données.
Nous avons abouti aux résultats ci-après :
· la fréquence de l'asthme bronchique était
de 1,24% ;
· la tranche d'âge <40ans représente
68,9% ; le sexe féminin 83,6% ; on a 55,7% des célibataires,
50,8% viennent de la commune de Karisimbi et 45,9% de la commune de GOMA ;
· parmi les facteurs déclenchant de crise
d'asthme les stress et anxiété représentent 34,4%, la
poussière de maison 24,6%, l'air froid 19,7% ;
· la toux, la dyspnée, les wheezing et les
sibilants ont été observés chez 42,6% ; les sifflements
(wheezing), dyspnée, toux et la douleur thoracique chez 32,8%;
· les infections respiratoires représentent 13,1%
des complications, l'asthme aigu grave 3,3% et le pneumothorax 3,3% ;
· la durée d'hospitalisation est de =48heurs avec
un pourcentage de 68,3 des cas et 100% des cas ont été
améliorés.
En conclusion, l'asthme bronchique est bien fréquent
à Heal Africa et sa prise en charge est satisfaisante.
Mots clés : asthme bronchique et
GINA.
XII
ABSTRACT
Our work focused on the epidemiological and clinical aspects
of bronchial asthma for adults at Heal Africa hospital from January 1, 2016 to
December 30, 2018.
Asthma and allergic diseases worldwide are one of the most
common chronic pathologies, causes of morbidity in Western countries, and
concerns developing countries. The objectives were to determine:
· The frequency of bronchial asthma at heal Africa;
· socio-demographic factors of asthmatics;
· The factors triggering bronchial asthma at heal
Africa;
· Its various clinical tables;
· Its ccomplications and
· Its evolutionary modalities.
Our work, retrospective and descriptive, covered 61 cases of
bronchial asthma in the services of physical medicine and emergencies at Heal
Africa hospital, we designed a harvest sheet that allowed us to collect our
data.
We have leaded in the following results:
· The incidence of bronchial asthma was 1.24%;
· The age group < 40years represents 68.9%; female
sex 83.6%; There are 55.7% of singles, 50.8% are from the municipality of
Karisimbi and 45.9% from the municipality of GOMA;
· Between triggering factors of asthma stress and
anxiety represents 34.4%, house dust 24.6%, cold air 19.7%;
· Cough, dyspnea, wheezing and fricative are often
observed clinical signs (42.6%); wheezing (wheezing), dyspnea, cough and chest
pain (32.8%);
· Respiratory infections account for 13.1% of
complications, severe acute asthma 3.3% and pneumothorax 3.3%;
· The duration of hospitalization is = 48hours with a
percentage of 68.3 of cases and 100% of cases have been improved.
We concluded that bronchial asthma is a common pathology in
heal Africa and its management is satisfactory.
Key words: Bronchial asthma and GINA.
1
CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE 1.1
Information Générale
L'asthme bronchique est une maladie bronchique dont la
définition reste encore symptomatique et descriptive. Il rend les voies
respiratoires enflammées et gonflées. Si vous avez de l'asthme,
vos bronches sont plus sensibles que la moyenne. Les changements dans la
définition de cette maladie au cours des dernières
décennies sont le résultat de l'évolution des
connaissances, notamment physiopathologiques. L'aspect prédominant
observé dans l'histoire de la maladie est constitué par les
épisodes de dyspnée, accompagnés souvent de toux,
survenant en particulier pendant la nuit. La respiration sifflante (wheezing),
les ronchi, les sibilants perçus à l'auscultation pulmonaire sont
les signes cliniques typiques. L'aspect pathologique dominant de la maladie est
l'inflammation des voies respiratoires associée de façon variable
au changement de structure de ces dernières, responsable essentiellement
des conséquences fonctionnelles observées dans l'asthme
(Fig.1).1
Ainsi, l'asthme bronchique est défini par un groupe
d'experts internationaux comme "un désordre inflammatoire chronique
des voies respiratoires dans lequel sont impliqués plusieurs types
cellulaires et leurs médiateurs. L'inflammation chronique est
associée à une hyperréactivité des voies
respiratoires qui entraine des épisodes récurrents de respiration
sifflante, de dyspnée, de sensation d'oppression thoracique, et/ou de
toux particulièrement pendant la nuit ou au petit matin. Ces
épisodes sont souvent associés à une obstruction extensive
de degré variable, souvent réversible spontanément ou sous
l'effet d'un traitement".2
Figure 1. Coupe schématique d'une bronche d'un
patient asthmatique
Bien que de nombreuses connaissances et progrès
concernant la maladie viennent ces dernières décennies des
études cliniques, pharmaceutiques et de la recherche
expérimentale, plusieurs aspects de la physiopathologie de cette maladie
ne sont pas encore connus précisément et
2
plusieurs questions restent à élucider. Les
traitements actuellement disponibles sont efficaces et permettent de
contrôler les symptômes dans un nombre très significatif de
cas. Pourtant, des progrès sont encore nécessaires dans ce
domaine, car le contrôle de l'asthme bronchique est, en
réalité, encore loin d'être optimal. Ces progrès
attendus viendront certainement par l'éducation thérapeutique des
patients, par la formation médicale continue et l'implication des
pouvoirs publics, mais surtout des nouvelles connaissances dans la
compréhension de la maladie, du développement et de la mise au
point de nouveaux outils thérapeutiques.
1.2 Problématique
Actuellement l'asthme bronchique constitue un
véritable problème de santé publique dans le monde
à cause de l'augmentation de sa prévalence, son retentissement
sur la vie socioprofessionnelle, le coût très élevé
de sa prise en charge, l'augmentation de la létalité et de la
morbidité. Il représente une cause de morbidité importante
dans les pays développés en raison de sa prévalence
élevée qui a tendance à augmenter depuis ces
dernières décennies, et une préoccupation majeure dans les
pays en voie de développement pour des raisons économiques et
humanitaires.3
La fréquence de l'asthme bronchique varie
considérablement selon les pays et il est difficile de déterminer
avec précision le nombre d'asthmatiques dans le monde entier. Le GINA
(Global Initiative for Asthma) et l'OMS estiment que l'asthme
bronchique atteint environ 300 millions de personnes dans le monde, que sa
fréquence augmente régulièrement depuis 40 ans et que sa
mortalité reste inquiétante, avec plus de 250 000 morts par an
dans le monde.4 Avec 15 millions d'années de
vie compromises annuellement par la maladie, selon l'estimation de l'OMS, la
charge de la maladie représente à l'échelle mondiale 1% de
la charge totale induite par toutes les
maladies.5
Dans l'étude longitudinale d'European Community
Respiratory Health Survey (ECRHS, 1996) réalisée chez des adultes
de 20-44 ans, on observe, comme dans l'étude ISAAC(International Study
of asthma and allergies in Child Hood), des pays qui possèdent une
prévalence très élevée, comme l'Angleterre (7,5
à 8,4%), la Nouvelle-Zélande (9 à 11,3%), l'Australie
(11,9%), et des pays dont la prévalence est très basse, comme
l'Islande (3,4%) et la Grèce (2,9%) (ECRHS, 1996). En France, pour cette
tranche d'âges, les fréquences varient de 2,7 % à Grenoble,
à 3,5 % à Montpellier et 4,0 % à Paris et les
fréquences de ceux qui manifestent des symptômes d'asthme dans
leur vie varient de 7,4% à Grenoble, 9,2 % à Montpellier et 9,3 %
à Paris, soit plus du double des fréquences des symptômes
d'asthme bronchique actuel.6
3
En Afrique, on enregistre aussi une hausse du taux de
prévalence de cette affection. En côte d'ivoire par exemple, sa
prévalence en milieu scolaire est passée de 8% en 1988 à
15% en 2000 selon SENEPLUS. Et dans la même étude, la
fréquence de l'asthme bronchique en milieu hospitalier représente
5% des malades hospitalisés et 25% des malades vus en consultation de
pneumologie. Et, dans ce dernier secteur, l'asthme bronchique constitue la
troisième affection la plus fréquente après la tuberculose
et les infections respiratoires non tuberculeuse. Au moment où le
Sénégal en compte plus de 7000 dans l'année 2014. Les
études menées en Algérie ont démontré la
prévalence de l'asthme bronchique oscillant entre 4 et 6% pour les
sujets adultes et celle menée au Cameroun a prouvé la
présence de 5 .7 % cas d'asthme bronchique. On enregistre au Nigeria
13%, au Kenya 16% et en Afrique du sud 20% de cas
d'asthme.7
La RDC n'est pas épargnée de cette pathologie ;
A Kinshasa, l'asthme bronchique est la première maladie chronique chez
les enfants des 4 à 11 ans et selon une étude menée au
Katanga faite parmi 600 sujets, 316 atteints de maladies pulmonaires et 74
d'entre eux sont atteints d'asthme bronchique donc 12.33% de 62.66%
8 et à Goma, les expositions aux
éléments favorisants augmentent le risque et le nombre
d'asthmatiques. On note 48 cas d'asthmes sur 2821 patients admis au cours de sa
période d'étude à l'hôpital général de
référence de Goma dans l'étude de NZIAVAKE KAMATE
Micheline.9
1.3 Question de recherche
1.3.1 Question générale
Intrigué par cette croissance de la prévalence
de l'asthme bronchique dans le monde nous nous sommes posé la question
qui suit : quels sont les aspects épidémiologiques et cliniques
de l'asthme bronchique chez l'adulte à Heal Africa du 1er
janvier 2016 au 31 décembre 2018?
1.3.2 Questions spécifiques
Pour répondre à cette question
générale nous nous sommes posé les questions suivantes
:
· Quelle est la fréquence de l'asthme bronchique
à Heal Africa ?
· Quelles sont les caractéristiques
sociodémographiques des asthmatiques à Heal Africa ?
· Quels sont les facteurs déclenchant de l'asthme
bronchique fréquemment rencontrés à Heal Africa ?
· Quels sont les différents tableaux cliniques
des asthmatiques admis à Heal Africa ?
· Quelles sont les complications de l'asthme bronchique
à Heal Africa ?
· Quelles sont les modalités évolutives
des asthmatiques à Heal Africa ?
4
1.4 Hypothèse
En tenant compte du type d'étude que nous avons
mené, rétrospective et descriptive, les hypothèses n'ont
pas leur raison d'être.
1.5 Objectif de recherche 1.5.1 Objectif
général Déterminer les aspects
épidémiologiques et cliniques de l'asthme bronchique à
Heal Africa. 1.5.2 Objectifs spécifiques
· Déterminer la fréquence de l'asthme
à Heal Africa ;
· Déterminer les caractéristiques
sociodémographiques des asthmatiques à Heal Africa;
· Déterminer les facteurs déclenchant de
l'asthme bronchique fréquemment rencontrés à Heal
Africa;
· Déterminer les différents tableaux
cliniques des asthmatiques admis à Heal Africa ;
· Donner les complications liées à
l'asthme bronchique à Heal Africa;
· Déterminer les modalités
évolutives des asthmatiques à Heal Africa.
1.6 Choix et intérêt du sujet 1.6.1 Choix
du sujet
L'asthme est de nos jours un problème majeur de sante
publique qui est mal connu par un bon nombre de personnes. Ce qui fait qu'on a
choisi de mener notre étude sur cette maladie pour susciter l'attention
du publique, des agents de santé et des décideurs à la
résolution ce problème qui nous menace.
1.6.2 Intérêt du sujet
Ce travail présente des intérêts sous
plusieurs plans :
· Sur le plan scientifique :
il permettra aux chercheurs d'avoir une référence
de plus en ce qui concerne ce sujet très important en pneumologie. Ceci
pourra leur permettre d'approfondir leurs notions en la matière.
· Sur le plan social : en
menant cette recherche, on pourra contribuer au contrôle de cette maladie
qui menace la société, en montrant au publique les causes ou les
facteurs déclenchant cette dernière afin de les éviter.
5
? Sur le plan académique :
ce travail est réalisé, comme est dans la routine
en fin de cycle, pour l'obtention d'un diplôme de fin de cycle. Pour nous
c'est pour l'obtention d'un diplôme de graduat en sciences
biomédicales.
1.7 Définition des concepts
? Asthme bronchique : affection
caractérisée par une gêne bronchique à l'expiration
et une suffocation intermittente ;
? GINA: Global Initiative for
Asthma.
6
CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE
Dans ce chapitre, nous avons décrit certains
résultats des études antérieures et similaires à
la
nôtre associées à quelques
généralités suivant les points ci-après :
- La fréquence de l'asthme bronchique;
- Les caractéristiques sociodémographiques des
asthmatiques ;
- Les facteurs déclenchant de l'asthme bronchique ;
- Les différents tableaux cliniques des asthmatiques ;
- Les complications liées à l'asthme bronchique
et
- Les modalités évolutives des asthmatiques.
2.1 L'épidémiologie de
l'asthme
L'asthme et les maladies allergiques constituent dans le
monde entier l'une des pathologies chroniques les plus fréquentes,
causes de morbidité dans les pays occidentaux, et de
préoccupations dans les pays en voie de développement.
La prévalence de l'asthme varie
considérablement selon les pays et il est difficile de déterminer
avec précision le nombre d'asthmatiques dans le monde entier.
Le GINA (Global Initiative for Asthma) et l'OMS
estiment que l'asthme atteint environ 200 millions de personnes dans le monde,
que sa fréquence augmente régulièrement depuis 20 ans et
que sa mortalité reste inquiétante (avec plus de 180 000 morts
par an dans le monde).4
Les différentes études menées sur
l'asthme en 1975, 1981 et 1999 montrent une augmentation de la fréquence
de cette maladie qui était respectivement de 8,44%,
12,59% et 14,09% dans le même service de
pneumo-phtisiologie de l'Hôpital du point G. Selon ces deux études
(1975 et 1981) au Mali, la fréquence est sensiblement égale dans
les 2 sexes : 49,76% à 51,16% d'hommes pour 48,83% à 50,23% de
femmes. La plus grande fréquence se situe entre 20 - 40 ans, soit 46
à 51,10%. 10, 11,12
Quant à l'étude réalisée en 1999,
elle nous montre que les deux sexes sont intéressés avec une
légère prédominance féminine, l'âge moyen
étant 31 ans ; la notion d'antécédents familiaux d'asthme
est retrouvée dans plus de la moitié des cas à 65,6%, les
antécédents de tabagisme sont retrouvés dans 6% des cas.
Les crises surviennent surtout en saison sèche (65,5%), l'asthme
intermittent est la forme clinique la plus fréquente (37,8%), suivi de
l'asthme persistant modéré (34,4%), de l'asthme persistant
bénin (18%) et de l'asthme persistant sévère (9,8%). Les
pathologies associées sont retrouvées dans 37,7% avec une
prédominance de la rhinite (43,5%).13
7
Dans son travail, qui portait sur la prise en charge de
l'asthme chez l'adulte partant des recommandations de la GINA à l'HGR
Virunga et l'HGR Charité maternelle, NZIAVAKE KAMATE Micheline a conclu
que9 :
· Les sujets de plus de 40 ans sont plus affectés
que tant d'autres par cette affection ;
· L'asthme bronchique représente 1,70% des cas
reçus en hospitalisation en médecine interne soit 48 cas sur 2821
au total ;
· Le sexe féminin est plus touché avec une
proportion de 68,74% ;
· 31,25% d'asthmatiques avaient une pneumopathie, 16,6%
l'HTA, 10,4% étaient sans pathologies associées ;
· La toux et la dyspnée étaient les
plaintes principales des patients ;
· 64,58% des cas n'avaient pas nécessité
une oxygénothérapie.
L'étude de la revue de l'infirmier congolais montre :
Au total, 3869 élèves de la commune de Lubumbashi
âgés de 13-14 ans ont participé et répondu aux
questionnaires écrits de l'ISAAC Study dont 2420 garçons soit
62,5% et 1449 filles soit 37,5%. Quant à l'âge des enfants, 54,3%
des élèves était âgé de 13 ans et 45.7%
était âgé de 14 ans sans une différence
significative entre les deux âges Concernant les réponses aux
questionnaires écrits, on note une prévalence des sifflements au
cours de la vie de 16,4% et de 14,3% lors de derniers mois. La
différence est significative entre les deux sexes en ce qui concerne les
sifflements (p<0,05). L'asthme a une prévalence de 11,6% et le sexe
féminin a rapporté plus ce problème par rapport au sexe
masculin avec une différence significative (p<0,05). La
prévalence des sifflements après effort était
élevée chez les filles par rapport aux garçons (39,6%
contre 21,7%). La rhinite a été retrouve plus chez les filles que
chez les garçons au cours de la vie (56,5% contre 44,4%) et lors de 12
derniers mois (38,9% contre 19,3%). La rhino-conjonctivite avait une
prévalence de 11,4% avec une prédominance du sexe féminin
par rapport au sexe masculin (p<0,05). La toux a été plus
signalée chez les filles que chez les garçons (37,7% contre
30,7%). L'eczéma et les éruptions cutanées ont
été rapporté avec une prévalence
élevée chez les filles par rapport aux garçons avec une
différence statistiquement significative (p<0,001). En
général, les enfants ont toujours consulté pour des
symptômes en rapport avec l'asthme et les maladies allergiques
respiratoires en clinique. La rhinite (49%) et la toux (33,3%) ont
été les symptômes les plus rapportés. Par ailleurs,
les filles ont d'une manière significative rapportés les
symptômes respiratoires du questionnaire que les garçons avec une
différence statistiquement significative
(p<0,05).14
8
2.2 Facteurs déclenchant de l'asthme
L'asthme est un syndrome multifactoriel où des facteurs
favorisants spécifiques tels que l'allergie ou l'aspirine sont
associés à d'autres non spécifiques comme les viroses
respiratoires, la pollution ou le tabac et modulent
l'hyperréactivité bronchique non spécifique.
15,16
2.2.1 Allergènes
L'asthme allergique est tellement fréquent que l'on
confond souvent allergie et asthme et inversement. Cependant, tout asthme n'est
pas allergique. L'allergie est plus particulièrement importante chez
l'enfant. C'est l'allergie Immédiate associée à la
production d'IgE dirigée contre les allergènes qui est en cause
dans l'asthme. Les affections et syndromes liés à l'allergie
immédiate sont définis comme faisant partie de l'atopie. Parmi
les affections atomiques il y a l'eczéma atopique, la rhinite, la
conjonctivite et asthme allergiques.15
Les pneumallergènes (allergènes
inhalés) sont très souvent impliqués dans le
déclenchement des crises d'asthme. Il peut s'agir d'allergènes
per annuels tels que les acariens de la poussière de maison, les
moisissures ou les phanères d'animaux ou d'allergènes saisonniers
tels que les pollens. L'asthme allergique aux pneumallergènes
débute parfois très tôt dans la vie, mais en
général rarement avant la première
année.15
L'allergie alimentaire est parfois en cause
dans les sibilants du nourrisson, rarement dans l'asthme isolé de
l'enfant et devient exceptionnelle chez l'adulte.15
Les allergies professionnelles sont non
seulement immunogènes, mais ils peuvent aussi intervenir par des
mécanismes toxiques, irritatifs ou pharmacologiques. Leur importance ne
cesse de s'accroître en raison de l'augmentation du nombre de substances
manipulées.15
2.2.2 Infections
L'importance des virus dans le déclenchement des crises
d'asthme est variable en fonction de l'âge.15
Chez le nourrisson, un grand nombre de
bronchites sibilantes reconnaissent une telle étiologie, mais il ne faut
pas mésestimer la réalité de l'asthme allergique.
Les études épidémiologiques montrent que
de nombreuses crises d'asthme de l'adolescent et de l'adulte sont liées
à une virose respiratoire qu'elle soit nasale (banal rhume de cerveau
à Rhinovirus) ou bronchique (Rhinovirus et virus influenzae notamment).
C'est la raison pour laquelle de nombreux patients présentent des crises
hivernales. Les traitements anti-inflammatoires habituels n'ont que peu
d'effets préventifs sur les crises d'asthme induites par les virus. La
vaccination antigrippale est recommandée chez l'asthmatique adulte. Il
semble que
9
les infections bactériennes soient rarement
impliquées. Par contre, l'existence d'une sinusite chronique chez un
asthmatique est un facteur péjoratif.15
2.2.3 Environnement et pollution
a) Pollution atmosphérique :
- Le poumon est largement ouvert sur l'extérieur. La
pollution atmosphérique est un facteur aggravant indiscutable, surtout
quand persiste un état inflammatoire de fond. Cependant, il n'existe pas
encore d'études scientifiques définitives qui permettent
d'affirmer que la pollution peut créer de toute pièce un
asthme.
- Des épisodes de pollution majeure ont
été responsables dans le passé d'épidémies
d'hospitalisations.
- Dans tous les cas, des plafonds de nuages bas ont
entraîné l'accumulation des polluants près du sol. Les
dioxydes de soufres (SO2) ou d'azote (NO2) ou l'ozone (O3) sont irritants
à fortes concentrations pour tout le monde, mais déclenchent des
crises chez les asthmatiques même à faible concentration. C'est la
raison de la circulation alternée les jours de pics de pollution.
16
b) Pollution domestique :
La pollution domestique est, elle aussi, très
importante.
La plupart des habitants du monde occidental, et les enfants
tout particulièrement, passent la majorité de leur temps à
l'intérieur des maisons où ils sont exposés à de
très nombreux polluants domestiques (sprays Ì Ì pour tout
'' ou les désodorisants, laques, fritures, formaldéhyde pour
isoler les murs, vapeurs...) et il faut retenir, plus
généralement, que sur des bronches chroniquement
enflammées n'importe quelle vapeur peut déclencher une crise
d'asthme. 16
c) Tabac :
Le tabac aggrave l'asthme, le tabagisme passif
également. Les parents doivent savoir que la respiration de leurs
enfants souffre de leur fumée, non seulement parce qu'elle altère
les bronches, mais aussi parce que favorise l'allergie.
16
2.2.4 Médicaments
Les médicaments peuvent être responsables d'asthme
:
- La fameuse triade associant polypose nasale
récidivante, asthme (sévère) et intolérance
à l'aspirine fut décrite par Fernand Widal dès 1922. Le
mécanisme n'est pas de nature
10
allergique, mais l'aspirine, tout comme les antiinflammatoires
non stéroïdiens, sont des inhibiteurs de la cyclo-oxygénase
et peuvent révéler ou aggraver un déséquilibre du
métabolisme de l'acide arachidonique.
- D'autres médicaments peuvent induire des
bronchospasmes. Il s'agit en particulier des bêtabloquants (même
oculaires). 15
2.2.5 Additifs alimentaires ou
médicamenteux
Les sulfites, agents antioxydants, fréquents conservateurs
alimentaires (E220 à
E228) ou médicamenteux, sont asthmogènes par
dégagement de SO2 en atmosphère chaude et acide.
Moins de 4% des asthmatiques sont sensibles aux sulfites mais
l'ingestion ou l'inhalation de ces produits peut causer des crises
sévères, voire mortelles. Les autres colorants et conservateurs
(tartrazine) alimentaires ou médicamenteux sont rarement en cause dans
l'asthme. 15
2.2.6 Reflux gastro-oesophagien
Le reflux gastro-oesophagien est relativement fréquent
chez tous sujets, mais il semble qu'il soit plus fréquent chez
l'asthmatique que dans une population normale.
Il peut s'agir de la conséquence d'une modification des
régimes de pression transdiaphragmatiques ou de traitements tels que la
théophylline, diminuant l'activité du sphincter inférieur
de l'oesophage. Le reflux gastro-oesophagien semble capable d'aggraver certains
asthmes mais sa correction règle rarement tous les problèmes.
15
2.2.7 Facteurs hormonaux
L'influence des facteurs endocriniens ne fait aucun doute. Il
est habituel d'invoquer en priorité le rôle des hormones sexuelles
(influence de la puberté, asthme prémenstruel et de la grossesse
et peut-être aussi asthme péri ménopausique).
L'hypothyroïdie ou inversement l'hyperthyroïdie
ainsi que l'insuffisance surrénale lente modulent aussi l'asthme.
15
2.2.8 Asthme d'effort et asthme à l'air
froid
L'asthme d'effort se caractérise par la survenue d'une
obstruction bronchique au décours de l'effort ou souvent à
l'arrêt de l'effort. L'inhalation d'air froid est asthmogène chez
le sujet ayant une hyperréactivité bronchique non
spécifique et aurait des caractères proches de l'asthme d'effort.
15
11
2.2.9 Pseudo asthme cardiaque
L'hypertension des veines pulmonaires due à une
insuffisance ventriculaire gauche ou à une insuffisance mitrale peut se
traduire par des râles sibilants et une dyspnée plus
marquée en décubitus et faisant évoquer un asthme. Bien
que ces patients puissent présenter une hyperréactivité
bronchique, l'asthme cardiaque rentre en réalité dans le cadre du
diagnostic différentiel. 15
2.2.10 Facteurs psychologiques
Les troubles psychologiques sont relativement fréquents
dans l'asthme de l'adulte ou de l'enfant, et tout particulièrement
lorsque le syndrome est sévère.
Dr Jesus Cardenas dans sa révision médical
publiée le 18 avril 2018, qui a trouvé que les émotions
fortes (le stress, la contrariété, la colère) avaient
déclenché une crise d'asthme chez 30% des patients asthmatiques,
notamment à cause de l'hyperventilation qui est une
accélération importante de la
respiration.15
2.2.11 Asthme intrinsèque
Dans un certain nombre de cas, il est impossible de trouver
une étiologie ou des facteurs favorisants allergiques. C'est l'asthme
dit Ì Ì intrinsèque ì ì. Il s'agit en
général d'un asthme ayant débuté à
l'âge adulte, d'emblée grave et souvent corticodépendant.
Ce terme tend à être abandonné. 15
2.2.12 Facteurs favorisants les crises
d'asthme
Il est important d'identifier les différents facteurs
favorisants les crises d'asthme afin de
proposer des mesures de prévention adaptées
à chaque malade. Ainsi les facteurs suivant
doivent être recherchés :
- infections de voies aériennes supérieures et
basses, bactériennes ou virales, aussi bien
chez l'adulte que chez l'enfant ;
- effort physique ;
- changement de temps ;
- reflux gastro-oesophagien ;
- grossesse et périodes menstruelles ;
- fumée de tabac (tabagisme passif).
16
2.3 Aspects cliniques
12
Les aspects cliniques peuvent être extrêmement
variés dans cette maladie chronique, où la multiplicité
des facteurs déclenchant et les complications modifient
l'évolution et les circonstances de découverte. Nous
individualiserons les tableaux les plus fréquents devant lesquels on est
amené à poser le diagnostic d'asthme.
17
2.3.1 Forme typique
La crise typique :
Reconnaître l'asthme ne présente pas de grandes
difficultés lorsque le médecin assiste à la crise ou si le
syndrome est franc. 17
Il peut être très difficile s'il doit être
assuré rétrospectivement par l'interrogatoire. Le diagnostic est
aisé devant un asthme intermittent à dyspnée paroxystique
typique avec sa prédominance nocturne, la présence de sibilants,
le caractère spontané ou provoqué de la crise. C'est
l'élément essentiel du syndrome dans sa forme
typique.17
La question " est-ce que vous sifflez le soir ou la nuit ?"
est la question fondamentale à poser à tout malade suspect
d'asthme bronchique. Certains symptômes peuvent précéder la
crise : céphalées, pesanteur digestive, coryza, prurit
localisé sous le menton. Après quelques quintes de toux
sèche, le malade se met à siffler avec des sibilants audibles par
lui-même et son entourage. L'acte respiratoire est pénible pour le
malade, la difficulté portant surtout sur l'expiration, ce qui oblige le
malade à respirer à haut volume et à mettre sous tension
inspiratoire ses muscles sterno-cléido-mastoïdiens. Le malade
lorsqu'il dort, se réveille, s'assoit sur le bord du lit ou se
lève. Sous traitement la crise va disparaître progressivement en
quelques dizaines de minutes. Le malade tousse un peu, ramenant une
expectoration peu abondante, en grain de tapioca. La crise terminée
laisse une sensation de fatigue, d'endolorissement thoracique. Le retour au
calme peut être total ou seulement
partiel.17
2.3.2 Forme clinique
a. Asthme à dyspnée continue.
Qui succède à l'asthme à dyspnée
paroxystique mais parfois survient d'emblée. Il s'agit de paroxysmes sur
un fond de dyspnée permanente. Les épreuves fonctionnelles
respiratoires notent un trouble ventilatoire obstructif qui peut être
réversible sous â2mimétiques, sous corticoïdes, ou
fixé. Ces formes correspondent le plus souvent à des asthmes
anciens souvent associés à une bronchopneumopathie chronique
obstructive, difficile à traiter car les broncho-dilatateurs sont peu
efficaces. Ils peuvent évoluer vers l'insuffisance respiratoire
chronique. 18
13
b. L'asthme d'effort
Qui peut être découvert à l'occasion d'un
exercice musculaire, au cours de l'inhalation d'air froid et sec. Il survient
trois ou quatre minutes après le début de l'effort, et
s'arrête trente minutes après l'arrêt de l'effort.
18
c. Selon l'âge :
- Chez le nourrisson : les symptômes
sont trompeurs (syndrome fébrile, polypnée intense, râles
bronchiques) rendant le diagnostic différentiel difficile avec une
bronchiolite. Le diagnostic sera confirmé par l'évolution tout en
sachant que l'association asthme et bronchiolite est possible ;
- Chez l'enfant : Il s'agit souvent d'asthme
typique dont les crises s'arrêtent parfois spontanément à
la puberté ;
- Après 40 ans : C'est le tableau d'un
asthme à dyspnée continue avec de nombreux épisodes de
surinfections bronchiques. L'enquête allergologique est pauvre ;
l'éosinophilie, modérée, les tests cutanés sont
négatifs, les IgE totales basses. Il s'agit souvent d'un asthme
sévère d'emblée, pouvant nécessiter un traitement
corticoïde et évoluant rapidement vers l'insuffisance respiratoire
chronique.17
d. Formes associées
Il existe plusieurs formes associées à savoir :
le reflux gastro-oesophagien, les évènements endocriniens (la
puberté, la grossesse, la période prémenstruelle, la
ménopause), hyperéosinophilie, les parasitoses. Cependant nous
retiendrons le cas de l'asthme et le reflux gastro-oesophagien (RGO). Le reflux
gastro-oesophagien accompagne l'asthme dans 30 à 65 % des cas alors
qu'il ne se voit chez le sujet sain que dans 4 à 7 % des cas. Il sera
donc fréquent, si l'on cherche, de trouver un reflux chez un
asthmatique. Toute la question, cependant, est de savoir si l'asthme est
réellement secondaire au reflux, auquel cas le traitement du reflux doit
"guérir" l'asthmatique, ou si le reflux est secondaire à l'asthme
et, soit aggrave celui-ci, soit n'a pas d'effet sur celui-ci. Asthme et
trachéites secondaires au reflux : Ce sont des cas rares mais qu'il faut
reconnaître.17, 18
Il s'agit essentiellement d'un asthme intrinsèque dont
les crises sont précédées d'une trachéite et
reliées au facteur positionnel, en particulier le décubitus. Le
reflux est souvent cliniquement parlant et mal toléré avec
quasiment constamment une hernie hiatale ou une malformation
cardio-tubérositaire. L'asthme procède d'un mécanisme de
micro aspiration avec contamination de l'arbre trachéo-bronchique par
les sécrétions gastriques. En cas d'échec du traitement
médical, un traitement chirurgical peut être envisagé.
Asthme compliqué de reflux : Il s'agit
14
souvent d'asthme sévères et anciens,
intrinsèques ou extrinsèques où le reflux est rarement
bruyant et lié à des phénomènes de distension
thoracique provoquant une ouverture de l'angle de Hiss. Le rôle des
médicaments antiasthmatiques, en particulier des théophyllines, a
été soulevé sans que l'on connaisse réellement
l'importance réelle de celui-ci. Ce reflux entraînerait par
mécanisme réflexe, un effet broncho constricteur lié
à l'acidification du bas oesophage. Dans de tels cas, un traitement
chirurgical n'est pas indiqué au départ, mais un traitement
anti-reflux doit être essayé à titre de test
thérapeutique. En fait donc, le principal problème n'est pas tant
de reconnaître le reflux que de peser son rôle dans le maintien ou
l'aggravation d'un asthme bronchique.17
2.4 Complications de l'asthme et formes
évolutives
2.4.1 Association de phénomènes infectieux
bronchiques
Si les exacerbations par phénomènes infectieux
bronchiques deviennent de plus en plus fréquentes, on aboutit au tableau
d'asthme intriqué. Constitution progressive d'une insuffisance
respiratoire chronique. Possibilité de répercussions cardiaques
sur le coeur droit (notons cependant que les asthmatiques, au cours de leur
évolution, n'ont que rarement besoin d'une oxygénothérapie
au long cours). 19
2.4.2 Complications pleuro parenchymateuses
- Rarement pneumothorax, ou plus rarement encore emphysème
médiastinal.
- Foyers parenchymateux infectieux, troubles de ventilation
systématisés, ou infiltration à éosinophiles. 19
2.4.3 Formes graves de l'asthme.
- Attaque d'asthme ;
- Asthme aigu grave. 19
2.4.4 Formes avec trouble ventilatoire obstructif
permanent (TVO)
Diagnostic différentiel difficile avec les BPCO non
asthmatiques (surtout en cas de tabagisme et d'exposition environnementale
antérieure), du fait également de la fréquence des BPCO
avec facteurs spastiques (intérêt du test de
réversibilité de l'obstruction bronchique par les
corticoïdes systémiques). 19
2.4.5 Formes chroniques corticodépendantes
:
15
Définition : réapparition rapide des
symptômes lors de toute tentative de sevrage ou simplement de diminution
d'une corticothérapie générale, entraînant une prise
de corticoïdes sur l'année continue ou discontinue,
supérieure ou égale à 3 g/an. 19
S'assurer :
- Que l'observance est satisfaisante.
- Qu'une enquête étiologique exhaustive a
été effectuée et est restée négative.
- Que le diagnostic d'asthme est certain.
Ces patients ont un handicap important et sont exposés
aux complications de la corticothérapie (ostéoporose,
faciès cushingoïde, troubles cutanés, diabète...).
Indications exceptionnelles de traitements visant à
épargner les corticoïdes par voie générale
(méthotrexate à faible dose, sels d'or...). L'utilisation plus
large des corticoïdes inhalés, intégrée dans une
véritable stratégie thérapeutique au long cours, a permis
de réduire le nombre de malades concernés (< 10 %). Cependant,
compte tenu des effets secondaires, indissociables de la corticothérapie
générale, cette catégorie d'asthmatiques
sévères reste préoccupante pour l'asthmologie de l'an 2000
(recherche de molécules corticoïdes « like » sans effets
secondaires).19
2.5 Physiopathologie de l'asthme bronchique
2.5.1 Généralités :
1. Hyperréactivité bronchique non
spécifique (HRB) :
Définition : broncho constriction
excessive survenant en réponse à l'inhalation de stimuli non
allergéniques (en règle pharmacologiques). Ces stimuli sans
effet, sauf à doses très élevées chez le sujet
normal, déclenchent à petite dose une bronchoconstriction chez
l'asthmatique.20 ? L'HRB est
variable dans le temps et maximale la nuit.
? Elle est quasi constante mais non spécifique de
l'asthme.
? Elle peut se voir dans les bronchites (principalement
virales), les BPCO, les DDB, l'insuffisance ventriculaire gauche ; elle peut
également être induite par des médicaments
(bêtabloquants, IEC...)
? Elle est constitutionnelle ou acquise (infections virales,
RGO). 20
16
2. Atopie :
Définition : capacité à
synthétiser une quantité anormalement élevée d'IgE
après contact avec
un antigène environnemental. Elle donne lieu à
des manifestations d'hypersensibilité allergique
de type I (immédiate). 20
Prédisposition génétiquement
déterminée :
- risque d'atopie :
* 10 % quand aucun parent n'est atopique ;
* 20 % si un parent est atopique ;
* 50 % si les deux parents sont atopiques ;
- 90 % des atopiques ont au moins un parent
atopique.
Diagnostic sur des éléments suivants :
- équivalents cliniques allergiques :
eczéma atopique, urticaire, rhinite et conjonctivite
allergique, oedème de Quincke, asthme ;
- arguments para cliniques : hyper
éosinophilie sanguine, IgE totales élevées, IgE
spécifiques
d'allergène élevé, tests de
dégranulation des basophiles positifs. 20
3. Inflammation bronchique :
Deux composantes :
- musculaire : hypertrophie du muscle lisse bronchique
responsable d'une diminution du calibre
des voies aériennes proximales et distales. Survient en
quelques minutes, c'est le spasme, inhibé
par les bêtamimétiques ;
- muqueuse : quasi constante même dans l'asthme peu
sévère. Maximal avec un délai de 4 à
8 heures et nécessite des activations cellulaires
multiples. Inhibée par les anti-inflammatoires.
Elle est constante, et son intensité est
corrélée à l'importance de HRB et à la
gravité clinique de
la maladie asthmatique. 20
Chez tous malades en crise, on note :
- spasmes diffus des muscles lisses ;
- oedème de la muqueuse bronchique ;
- occlusion des voies aériennes par une
hypersécrétion d'un mucus épais.
On note par ailleurs des anomalies plus ou moins
réversibles si l'asthme se pérennise :
- hypertrophie des muscles lisses bronchiques ;
- hyperplasie des glandes muqueuses ;
- épaississement de la membrane basale bronchique ;
- infiltration permanente par des cellules inflammatoires ;
17
- disparition des cellules épithéliales
ciliées, remplacées par des cellules caliciformes ou une
métaplasie des cellules épithéliales.
20
2.5.2 Mécanismes de l'HRB :
Plusieurs mécanismes déterminent le niveau
d'HRB.
1. Anomalies de l'épithélium bronchique
:
Elles sont dues à :
- la toxicité des produits relâchés par les
cellules inflammatoires (PBM, radicaux oxygénés) ;
- l'oedème sous-muqueux.
Elles contribuent à l'HRB par :
- le relargage de médiateurs ;
- l'exposition des terminaisons nerveuses ;
- l'exposition antigénique des cellules de la
sous-muqueuse ;
- la perte d'enzymes épithéliales de
dégradation des tachykinines (enképhalinase) ;
- la perte du facteur de relaxation épithélial
(EDRF). 21
2. Médiateurs cellulaires (mastocytes et
éosinophiles) :
a. Cellules de l'inflammation :
? Mastocytes ++ (cellules « starter ») :
- Situés dans :
* la lumière bronchique ;
* l'épithélium bronchique ;
* la sous-muqueuse.
- Leur membrane porte des récepteurs :
* du fragment Fc des IgE ;
* IgG, prostaglandines (PG), sympathomimétiques,
muscariniques.
- Ils contiennent différents
médiateurs : histamine, ECF, NSF... ;
- Ils sont impliqués dans la
réponse immédiate aux allergènes et à l'exercice,
en l'initialisant ;
- Leur rôle dans la réponse tardive
de l'HRB semble faible ;
- Ils sont stabilisés par :
* le cromoglycate ;
* les B2 sympathomimétiques (les corticoïdes sont
inactifs).
? Polynucléaires éosinophiles ++ :
18
- Situés dans la paroi bronchique (leur infiltration
muqueuse permet de différencier l'asthme de la BPCO d'un point de vu
histologique) ;
- Possèdent des récepteurs au fragment Fc des IgE
;
- Contiennent : LT C4, PAF, radicaux libres, protéine
basique majeure (MBP), éosinophile protéine cationique (EPC),
peroxydase ;
- Réagissent à une stimulation antigénique
et sont recrutés par le PAF et plusieurs cytokines ;
- Leurs médiateurs provoquent des dégâts
épithéliaux ;
- Liés à la réponse tardive ;
- Inhibés par les corticoïdes b2+ inefficaces) ;
- Ce sont probablement les cellules-clés de la maladie
asthmatique.
· Macrophages alvéolaires :
- Situés dans la lumière des voies
aériennes ;
- Possèdent des récepteurs au fragment Fc des IgE
;
- Contiennent : thromboxane (Tx), PG, PAF ;
- Activés par :
* des stimuli non allergéniques ;
* des allergènes.
- Impliqués surtout dans l'initiation de la
réponse retardée et l'HRB ;
- Stabilisés par les corticoïdes b2+ inactifs).
· Polynucléaires neutrophiles :
- Contiennent des leucotriènes (LT) ;
- Activés par des facteurs chimiotactiques ;
- Jouent un rôle probable dans certains asthmes
professionnels ;
- Interagissent avec les autres cellules.
· Cellules épithéliales :
- Peuvent relâcher des produits de la lipoxygénase,
chimiotactiques pour des cellules de l'inflammation.
· Plaquettes :
- Possèdent des récepteurs aux IgE.
- Contiennent : sérotonine, Tx, produits de la
lipoxygénase.
· Lymphocytes : +++
- B : impliqués dans la sécrétion des
IgE,
- T : jouent un rôle de pérennisation de la
réponse inflammatoire.
19
? Interactions cellulaires :
- Elles sont très complexes et mal
élucidées. Les médiateurs peuvent stimuler certaines
cellules et en inhiber d'autres (exemple : activation d'éosinophiles par
l'IL1 macrophagique).21
b. Médiateurs de l'HRB : Histamine :
- Bronchoconstriction par effet direct sur le
muscle lisse ;
- Augmentation de la perméabilité
capillaire ;
- Augmentation de la sécrétion de
mucus ;
- Chimiotactisme et activation de cellules de
l'inflammation qui relarguent d'autres médiateurs.
? Prostaglandines :
- PG D2 : broncho constricteur par
potentialisation de la réponse à l'histamine et aux
cholinergiques.
? Thromboxane (Tx) :
- Bronchoconstriction et entretien de l'HRB.
? Leucotriènes (LT) :
- LTC4, D4, E4 (SRSA) : broncho constricteurs
et responsables de l'augmentation de la fuite
capillaire ;
- LTB4 : chimiotactique pour neutrophiles.
? PAF :
- Médiateur connu pour causer une
augmentation durable de l'HRB.
- Formé par la phospholipase A2 à
partir de phospholipides membranaires des macrophages,
neutrophiles et éosinophiles.
- Agit par :
* attraction d'éosinophiles, qui, eux-mêmes,
relâchent du PAF (desquamation, relargage de
protéines basiques) ;
* augmentation de la perméabilité
vasculaire. 21
c. Augmentation de la perméabilité
vasculaire :
Due :
- aux médiateurs de l'inflammation :
histamine, bradykinine, LT et PAF ;
- à la stimulation vagale
(neuropeptides...).
Conséquences :
- oedème et réduction du calibre
des voies aériennes ;
- desquamation épithéliale ;
20
- réactivité des protéines
plasmatiques et du mucus (bouchons) ;
- inhibition de la clearance mucociliaire.
- apport de médiateurs (C3a, C5a,
kininogènes).
L'augmentation de la perméabilité capillaire est en
partie contrebalancée par l'adrénaline
circulante. 21
d. Mécanismes nerveux :
Voie cholinergique : broncho constrictive :
- Bronchoconstriction réflexe en
réponse aux irritants. - Trois types de
récepteurs muscariniques existent :
* M1 : excitateurs : dans les ganglions ;
* M2 : autorécepteurs : inhibiteurs, au niveau
préjonctionnel, inhibent la libération de l'acétylcholine
;
* M3 : autorécepteurs : inhibiteurs, au niveau musculaire
lisse.
- Un déficit de la fonction M2 et M3
pourrait être en cause. 21
Voie adrénergique :
- Bronchodilatatrice :
bêtarécepteurs activés par les catécholamines
circulantes.
- Broncho constrictive : alpharécepteurs.
21
Voie non adrénergique non cholinergique (NANC) et
neuropeptides :
- Mécanisme inhibiteur de la voie cholinergique :
* médié par le VIP ;
* possibilité de catabolisme accru du VIP par les
peptidases de l'inflammation ;
* possibilité de déficit en récepteurs
NANC.
- Mécanisme excitateur :
* fibres sensitives de type C.
* médié par substance P et neurokinine A.
* excitation par mise à nu des terminaisons C, par
bradykinine ou prostaglandine.
* mécanisme auto-entretenu (perméabilité,
toxicité).21
3. Conséquences respiratoires et circulatoires
: a. Mécanique ventilatoire :
l La crise d'asthme est associée à une diminution
du calibre des voies aériennes avec collapsus de certaines bronches, en
particulier au cours de l'expiration.22
l Les conséquences sont les suivantes :
21
? Trouble ventilatoire obstructif (TVO) :
- Diminution du VEMS et du débit de pointe
(peak-flow).
- Augmentation des résistances des voies
aériennes.
- Augmentation du volume résiduel (VR) par fermeture
précoce des petites voies aériennes, de
la capacité résiduelle fonctionnelle (CRF) et de
la capacité pulmonaire totale (CPT).
- Il en résulte un freinage : augmentation du temps
expiratoire ne permettant cependant pas une
vidange complète avant le cycle suivant.
- Entre les crises, les paramètres fonctionnels sont
classiquement normaux.22
On peut voir un aspect convexe vers le bas de la courbe
débit/volume (au niveau des petites
voies aériennes). Au maximum, TVO
permanent...22
? Ventilation à haut volume pulmonaire
:
- C'est un mécanisme compensateur ayant pour objectif de
maintenir le plus grand nombre
possible de voies aériennes ouvertes et d'optimiser les
débits expiratoires.
- Elle est assurée par une augmentation du travail des
muscles inspiratoires, pour vaincre les
résistances bronchiques à l'écoulement
aérien et distendre les poumons.
- Cependant, elle a des inconvénients : diminution de
l'efficacité contractile du diaphragme
étiré. Se retrouve dans une conformation
anatomique défavorable à son bon fonctionne- ment.
Au maximum, inversion de son action avec
rétrécissement paradoxal du calibre thoracique au
niveau des dernières côtes : signe de Hoover.
- Fatigue des muscles respiratoires favorisant ou
entraînant l'hypoventilation
alvéolaire.22
? Pression intra thoracique :
- Le travail important développé par les muscles
inspiratoires entraîne un régime de pression
pleurale très négatif pendant l'inspiration,
encore négatif pendant la première partie de
l'expiration et nul ou faiblement positif en fin
d'expiration.22
b. Échanges gazeux :
l L'hypoxémie a pour origine la diminution (effet
shunt) ou l'abolition (shunt) de la ventilation dans des territoires
correctement perfusés.
l L'hypocapnie habituellement observée au cours des
crises d'asthme non sévères résulte d'une hyperventilation
réflexe à l'hypoxémie.
l Une normocapnie, voire une hypercapnie (signes de
gravité) peuvent apparaître si l'effet shunt et le shunt
intéressent un pourcentage trop important des alvéoles,
l'hyperventilation réflexe étant alors inefficace. L'hypercapnie
(hypoventilation alvéolaire) peut également être
associée à la survenue de la fatigue des muscles
inspiratoires.22
c. Conséquences hémodynamiques
:
22
· Circulation pulmonaire :
- Les crises d'asthme sévères sont
associées à des signes cliniques et/ou électriques
d'insuffisance ventriculaire droite (coeur pulmonaire
aigu).22
· Circulation systémique :
- Le pouls paradoxal (diminution de 10 mm/Hg et plus de la
pression artérielle systémique au cours de l'inspiration)
s'observe lors des crises sévères, est lié à la
dépression intra thoracique inspiratoire transmise (pression
transmurale) aux vaisseaux intra thoraciques.22
2.6 Diagnostic de l'asthme
1. Diagnostic positif : A. Eléments
cliniques :
a. L'interrogatoire :
Est l'étape essentielle du diagnostic. Il doit
s'attacher à retrouver les symptômes évocateurs d'asthme
:
· La dyspnée : maître
symptôme, peut se manifester par divers degrés d'oppression
thoracique. Elle est particulièrement évocatrice lorsqu'elle est
récidivante.
· La respiration sifflante :
constatée en urgence par un autre médecin, par le
patient lui-même ou par son entourage ;
· La toux : surtout lorsqu'elle
survient la nuit. Souvent sifflante, elle peut être productive ;
l'expectoration est alors souvent blanchâtre, plus ou moins perlée
;
· Le contexte personnel et familial doit
être précisé : autres manifestations atopiques, en
particulier rhinite et rhino sinusite, conjonctivite, eczéma ;
· L'aggravation des symptômes en
présence de certains facteurs ou lors de certaines activités peut
être un argument : exercices physiques, viroses, exposition
à des animaux acariens, périodes de pollinisation (printemps
été essentiellement), certains médicaments, facteurs
professionnels ;
· La variabilité et la
réversibilité spontanées ou après traitement, des
symptômes sont des
points-clés.23
b. L'examen clinique : doit en particulier
rechercher des signes de distension thoracique des sibilants,
qui sont des râles fins, sifflants, surtout perçus en fin
d'expiration, éventuellement lors des manoeuvres d'expiration
forcée. L'échelle de temps doit être précisée
pour reconstituer des épisodes de brève durée (la crise),
des épisodes d'exacerbation (souvent qualifiés de
23
bronchite, traitée facilement par plusieurs lignes
d'antibiotiques, ou qualifiées d'« asthmatiformes » parce que
sibilantes et ayant bénéficié d'une cure courte de
stéroïdes par voie générale voie
générale).24
? Les symptômes rhino sinusiens : doivent
également être précisés, notamment : prurit,
anosmie, rhinorrhée, éternuements, obstruction.
La chronologie, la périodicité, les facteurs
déclenchant et/ou favorisants, voire précipitants, apportent des
éléments qui sont enfin, des signes et symptômes pouvant
faire évoquer un diagnostic différentiel peuvent être
utiles à rechercher : auscultation cardiaque anormale, bruits
pulmonaires surajoutés, bruits inspiratoires, etc.24
24
CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODES D'ENQUETES 3.1 Lieu
et période d'étude
3.1.1 Lieu d'étude
L'hôpital Heal Africa qui veut dire (Heath, Education,
Action and Leadership in Africa) est situé en République
Démocratique du Congo, province du Nord Kivu, ville de Goma, commune de
Goma, sur l'avenue des ronds-points numéro 111. Il est limité
:
-Au nord : par BDEGL (banque de développement des pays du
Grands Lacs) et UBC (union des banque congolaise)
-Au sud : par le Lac Kivu et la maison de L'ONG ACT
Internationale
-A l'Est : par l'Église de MEPAC.
-A l'Ouest : par hôtel MULINGA, l'immeuble de l'ASRAMES et
le bâtiment de Save the chaldéen
3.1.2 Période d'étude
Notre travail s'étendait à une période
allant du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2018. 3.2
Type d'étude
Dans ce travail, nous avons procédé par une
étude rétrospective, descriptive et transversale menée
chez les sujets adultes asthmatiques à Heal Africa du 1er
janvier 2016 au 31 décembre 2018 dans les services de médecine
interne et d'urgence.
3.3 Population d'étude
La population d'étude est composée par tous les
patients reçus dans les services de médecine interne et d'urgence
à Heal Africa durant notre période d'étude.
3.4 La population cible.
La population cible est constituée de tous les patients
adultes asthmatiques dont le diagnostic a été posé durant
notre période d'étude dans les services de médecine
interne et d'urgence à Heal Africa.
3.5 Echantillon.
Notre échantillon incluait tous les cas observés
au cours de notre période d'étude dans les services de
médecine interne et d'urgence à Heal Africa et répondant
à tous nos critères d'inclusion.
3.6 Critères d'inclusion.
25
0nt été inclus dans notre étude, tous les
patients répondant aux critères suivant:
- Avoir été reçu dans notre milieu
d'étude au cours de notre période d'étude dans les
services de médecine interne et d'urgence ;
- Avoir comme diagnostic médical un asthme bronchique et
être adulte ;
- Avoir un dossier médical contenant tous les
paramètres pouvant nous fournir des informations claires cadrant avec
notre étude ;
3.7 Critères d'exclusion
Ont été exclus de notre étude tous les
patients ne répondant pas aux critères d'inclusions cités
ci-haut.
3.8 Paramètres d'étude
? Variables indépendantes : âge,
sexe, état-civil et la provenance ;
? Variables dépendantes : facteurs
déclenchant de l'asthme, signes cliniques des asthmatiques, les
complications de l'asthme et les modalités évolutives des
asthmatiques.
3.9 Méthode, technique et outils de collecte des
données
Notre étude étant rétrospective et
descriptive, on a procédé par une récolte des
données. Pour collecter ces données, nous avons conçu une
fiche de collecte de données contenant tous les paramètres que
nous avons eu à étudier. Et nous avons aussi consulté les
dossiers médicaux des patients avec les critères d'inclusion pour
recueillir ces données.
3.10 Traitement et analyse des données
La saisie des données a été faite par
Microsoft Word 2013. Les données récoltées ont
été analysées par le logiciel SPSS Statistic qui nous a
permis de proposer des tableaux et des graphiques que nous avons eu à
interpréter selon les paramètres d'étude. Certains
tableaux ont présentés les paramètres
indépendamment des autres et d'autres des paramètres
croisés. Enfin les résultats obtenus ont été
confrontés, dans la partie de la discussion, à ceux obtenus par
d'autres études similaires précédemment faites.
3.11 Considération éthique
Notre sujet a été accepté par la
faculté et nous avons été autorisés de
récolter les données nécessaires au sein de
l'hôpital Heal Africa par le médecin directeur.
3.12 Limites et difficultés
rencontrées
26
? Etant donné que notre étude a
été de type rétrospectif, nous avons eu des
difficultés d'obtenir certaines informations seulement à partir
des registres et fiches de consultation.
? Par faute d'absence du canevas on a eu à faire face
à certaines incohérences des demandes du directeur avec celles de
la faculté.
27
CHAPITRE IV : PRESENTATION DES DONNEES
Dans ce chapitre, nous allons présenter les
résultats obtenus pendant notre recherche dans notre milieu
d'étude en fonction de chaque objectif spécifique.
4.1 Fréquence de l'asthme
Tableau 1 : Proportion de l'asthme par rapport aux autres
pathologies
Pathologie Effectif pourcentage
Asthme
|
61
|
1,24
|
Autres
|
4832
|
98,76
|
Total
|
4893
|
100,0
|
Constat : l'asthme bronchique
représente 1.24% de l'ensemble de cas reçus dans les services de
médecine interne et d'urgence.
4.2 Facteurs sociodémographiques des
asthmatiques
Tableau 2 : Répartition des asthmatiques selon
leurs facteurs sociodémographiques
Facteur
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Age
|
<40ans
|
19
|
31,1
|
|
=40ans
|
42
|
68,9
|
Sexe
|
Masculin
|
10
|
16,4
|
|
Féminin
|
51
|
83,6
|
Etat-civil
|
Célibataire
|
34
|
55,7
|
|
Marié(e)
|
27
|
44,3
|
Provenance
|
Com. de Goma
|
28
|
45,9
|
|
Com. karisimbi
|
31
|
50,8
|
|
Hors Goma
|
2
|
3,3
|
Constat : La tranche d'âge =40ans
représente 68,9%; 83,6% sont du sexe féminin ; 55,7% sont
célibataires ; 50,8% viennent de la commune de Karisimbi, 45,9% de la
commune de Goma et 3,3% hors Goma.
28
4.3 Facteurs déclenchant de l'asthme souvent
rencontrés Tableau 3 : Proportion des facteurs déclenchant de
l'asthme
Facteurs déclenchant
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Stress et anxiété
|
21
|
34,4
|
Tabagisme
|
2
|
3,3
|
Poussière de maison
|
15
|
24,6
|
Molécules chimiques (peinture)
|
1
|
1,6
|
Air froid
|
12
|
19,7
|
Fumée de feu de bois
|
7
|
11,5
|
Constat : parmi les facteurs déclenchant
de crise d'asthme les stress et anxiété représentent
34,4%, la poussière de maison 24,6%, l'air froid 19'7%, la fumée
de feu de bois 11,5%, les hormones 4,9%, le tabagisme 3,3% et les
molécules chimiques (peinture) 1,6%.
4.4 Tableaux clinques des asthmatiques
Tableau 4 : Proportion des signes cliniques des
asthmatiques
Signes cliniques
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Toux, dyspnée, wheezing et sibilants
|
26
|
42,6
|
Sifflements (wheezing), dyspnée, toux et douleur
thoracique
|
20
|
32,8
|
Sibilants, toux, dyspnée et sensation
d'oppression thoracique
|
11
|
18,0
|
Asthénie physique, dyspnée, sibilants et
douleur thoracique
|
4
|
6,6
|
Constat : La toux, la dyspnée, les
wheezing et les sibilants ont été retrouvés chez 42,6% des
patients ; les sifflements (wheezing), dyspnée, toux et la douleur
thoracique chez 32,8% ; les sibilants, toux, dyspnée et sensation
d'oppression thoracique chez 18,0% ; asthénie physique, dyspnée,
sibilants et douleur thoracique chez 6,6% des patients.
29
4.5 Les complications liées à
l'asthme
Tableau 5 : Proportion des complications de
l'asthme
Complications
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Asthme aigu grave
|
2
|
3,3
|
Asthme persistant sévère
|
1
|
1,6
|
Infections respiratoires
|
8
|
13,1
|
Pneumothorax
|
2
|
3,3
|
Constat : Les infections respiratoires, comme
complications, représentent 13,1% des cas, l'asthme aigu grave 3,3% et
le pneumothorax 1,6%.
4.6 Les différentes modalités
évolutives des asthmatiques Tableau 6 : Proportion des modalités
évolutives des asthmatiques
Modalités évolutives
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Modalité de sortie : Amélioré
|
61
|
100,0
|
Décès
|
0
|
00,0
|
Hospitalisation : =48heurs
|
42
|
68,8
|
>48heurs
|
19
|
31,1
|
Constat : 100% des cas ont été
amélioré, aucun cas de décès observé et
68,8% des cas ont fait moins de 48 heures en hospitalisation.
30
CHAPITRE V : DISCUSSION DES RESULTATS
Dans ce chapitre, répondant aux objectifs de
l'étude, nous avons présenté la discussion de
résultats obtenus basée sur la théorie existante (la
littérature) et les travaux déjà effectués.
1. Fréquence
L'asthme bronchique, comme nous l'avons souligné dans
la problématique, constitue de nos jours un problème de
santé publique.
Au cours de notre étude, nous avons trouvé que
l'asthme bronchique représentait 1,24% (tableau 1) des cas reçus
dans les services de médecine interne et d'urgence à
l'hôpital Heal Africa, soit 61 cas sur 4893 cas au total.
Dans son travail, qui portait sur la prise en charge de
l'asthme chez l'adulte partant des recommandations de la GINA à
l'Hôpital général de référence Virunga et
l'Hôpital général de référence Charité
maternelle à Goma9, NZIAVAKE KAMATE
Micheline a trouvé une valeur proche de la nôtre. Son étude
portait sur 48 cas d'asthmes sur un total de 2821 dans deux structures de la
ville, notre étude a été faite dans une structure de la
ville mais nos résultats sur la fréquence de l'asthme sont
proches (1,70 et 1,24), ce qui confirme la théorie de la croissance de
la fréquence de l'asthme.
La revue de l'infirmier congolais, dans son étude
menée à Lubumbashi, qui portait sur la prévalence de
l'asthme et des maladies allergiques chez les enfants de 13 à 14 ans, a
trouvé une prévalence de 11,6% sur 3869
éleves.14
2. Facteurs sociodémographiques
2.1 L'âge
Comme dans l'étude de la revue de l'infirmier
congolais, qui avait trouvé que 66,6% des cas d'asthme appartenaient
à la tranche d'âge =40ans, nous avons aussi constaté que la
tranche d'âge =40ans est la plus touchée par l'asthme bronchique
avec une proportion de 68,9% (tableau 2), d'autant plus que c'est la tranche
d'âge qui est beaucoup plus exposée aux différents facteurs
déclenchant l'asthme bronchique.
2.2 Le sexe
Nous avons trouvé une proportion de 83,6% (tableau 2)
des asthmatiques de sexe féminin, résultat similaire aux
études de NZIAVAKE KAMATE Micheline (68,74%) et celle de la revue de
l'infirmier congolais (p<0,05). On a beaucoup plus des cas de sexe
féminin suite
Se référant à la littérature,
presque similaire à nos résultats (78,7% des cas sans
complications), on constate que le contrôle des complications est presque
maximal à Heal
31
à cette caractéristique qu'ont les femmes,
surtout encore jeune, de se soucier de leur santé et qui les pousse
à consulter beaucoup plus que les hommes.
2.3 Etat-civil
Les célibataires semblent être les plus
touchés selon nos résultats avec une proportion de 55,7% (tableau
2). Ce résultat s'expliquerait du fait que la majorité des
célibataires soit âgée de moins de 40ans, car nous venons
tantôt de montrer que la tranche d'âge la plus touchée par
l'asthme bronchique à Heal Africa était celle de moins de
40ans.
2.4 Provenance
50,8% des cas étaient venus de la commune de Karisimbi,
suivi de la commune de Goma avec une proportion de 45,9% (tableau 2). La
proportion des deux communes est presque égale, probablement parce que
l'hôpital Heal Africa, étant une structure tertiaire de
référence, reçoit les malades venant de toute la ville de
Goma.
3. Facteurs déclenchant
Nous avons constaté que les facteurs
déclenchant de l'asthme les plus rencontrés à Heal Africa
étaient le stress et anxiété à 34,4%,
résultat similaire à celui du Dr Jesus Cardenas dans sa
révision médical publiée le 18 avril 2018, qui a
trouvé que les émotions fortes (le stress,
l'anxiété, la contrariété, la colère)
avaient déclenché une crise d'asthme chez 30% des patients
asthmatiques, notamment à cause de l'hyperventilation qui est une
accélération importante de la respiration.
4. Tableaux cliniques des asthmatiques 4.1 Signes
cliniques
Nos résultats sur les signes cliniques des cas
d'asthmes à Heal Africa montrent que : la toux, la dyspnée, les
wheezing et les sibilants les signes cliniques souvent observés (42,6%)
; suivis des sifflements (wheezing), dyspnée, toux et la douleur
thoracique (32,8) ; sibilants, toux, dyspnée et sensation d'oppression
thoracique avec une proportion de 18,0% ; asthénie physique,
dyspnée, sibilants et douleur thoracique avec une proportion de 6,6%
(tableau 4). Ces résultats sont similaires à ceux de NZIAVAKE
KAMATE Micheline, qui a trouvé que la toux et la dyspnée sont les
signes les plus fréquents avec une 58,3%.
5. Complications liées à
l'asthme
32
Africa. Signalons tout de même que les complications les
plus observées sont les infections respiratoires (13,1%) suivi de
l'asthme aigu grave et les pneumopathies.
6. Modalités évolutives des asthmatiques
6.1. Modalité de sortie
Selon la GINA le contrôle de cette pathologie est
presque optimal, nous avons remarqué que 100% (tableau 6) des cas
d'asthme ont comme modalité évolutive « état
amélioré ». Ce qui confirme que les traitements de
cette pathologie sont bien efficaces comme le dit la
GINA.4
6.2 Durée d'hospitalisation
Nous avons trouvé un pourcentage de 68,8
représentants les patients asthmatiques qui ont été
hospitalisé pendant moins de 48 heures à Heal Africa. Nous avons
en effet trouvé que 78,7% des patients asthmatiques à Heal Africa
n'avaient pas des complications liées à l'asthme. La
majorité des asthmatiques à Heal Africa consultent pour des
crises d'asthme modérées facilement et rapidement
contrôlées ; ce qui explique que la durée d'hospitalisation
pour la majorité des patients asthmatiques soit de moins de 48
heures.
33
CHAPITRE VI : CONCLUSION ET
SUGGESTIONS
6.1 CONCLUSION
L'asthme bronchique, considéré auparavant comme
une pathologie des pays développés, constitue un véritable
problème de santé dans notre région. L'augmentation de sa
prévalence, de sa morbidité ainsi que son retentissement sur la
vie socioprofessionnelle en constituent la cause.
Notre étude, rétrospective et descriptive, nous
a permis de faire ressortir les conclusions qui suivent :
· L'asthme bronchique est une pathologie
fréquemment rencontrée dans notre milieu d'étude, sa
fréquence étant de 1,24% ;
· L'asthme bronchique semble toucher en grande partie
les personnes âgées de moins de 40ans (68,9%) à Heal Africa
;
· Le sexe féminin est le plus touché par
cette pathologie (83,6%) à Heal Africa;
· La majorité des asthmatique est
célibataire (55,7%) ;
· 50,8% viennent de la commune Karisimbi et 45,9% de la
commune de Goma ;
· Les facteurs déclenchant les plus
rencontrés à Heal Africa sont : le stress et
anxiété(34,4%), la poussière de maison(24,6%), l'air
froid(19,7%), et la fumée de feu de bois(11,5%) ;
· La toux, la dyspnée, les wheezing et les
sibilants sont les signes cliniques souvent observés à Heal
Africa (42,6%) ; suivis des sifflements (wheezing), dyspnée, toux et la
douleur thoracique (32,8) ; puis les sibilants, toux, dyspnée et
sensation d'oppression thoracique avec une proportion de 18,0% ;
· Le contrôle des complications est presque
optimal à Heal Africa (78,7% sans complications). Néanmoins, les
infections respiratoires, l'asthme aigu grave et les pneumopathies sont les
complications observées à faible pourcentage;
· Tous les asthmatiques reçus à Heal
Africa au cours de notre période d'étude sont sortis avec un
état amélioré. Aucun cas de décès
observé et
· La durée d'hospitalisation est de moins de 48
heures pour la majorité des patients asthmatiques (68,8%).
Nous pensons, au terme de notre étude, avoir atteint
les objectifs que nous nous sommes assigné dans l'introduction.
34
6.2 SUGGESTIONS
? Aux chercheurs :
Approfondir les recherches dans ce domaine qui est de loin
d'être connu, en apportant des nouvelles connaissances dans la
compréhension de cette pathologie et la mise au point de nouveaux outils
thérapeutiques.
? Aux personnels de santé :
Mettre en place un mécanisme d'éducation
thérapeutique des patients asthmatiques et une sensibilisation massive
de la population au sujet des facteurs déclenchant. Car le seul moyen de
prévention de cette pathologie est d'éviter les facteurs qui la
déclenchent.
35
BIBLIOGRAPHIE
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référence sur l'asthme et les allergies. Asthme et
allergies. [En ligne] [Citation : 17 Mars 2012.]
http://asthme-allergies.org/.
2 Bourdin et al, 2006; Pearce et al. 2007
3 Comité National contre les maladies
respiratoires. [En ligne] [Citation : 8 Mai 2012.]
http://www.lesouffle.org/ewb
pages/m/maladies respiratoires 93.php#mesuresdeprevention.
4 Bourdin et al, 2006; Pearce et al. 2007
5 WHO/NHLBI workshop report, 2009
6 Neukirch et al. 1995
7 SENEPLUS, prévalence de
l'asthme
8 Premi-Congo, l'impact de l'exploitation minière sur
l'environnement du Katanga, Lubumbashi ,2007
9 NZIAVAKE KAMATE Micheline, évaluation
de la conformité de la prise en charge de l'asthme chez l'adulte partant
des recommandations de la GINA à l'HGR Virunga et l'HGR Charité
maternelle, 2016
10 Chaulet P. Asthme et bronchite chronique en
Afrique, élément d'information épidémiologique.
Bulletin de l'union Internationale contre la tuberculose et les maladies
respiratoires (UICTMR) vol 64 ; N°4 ; 1989, PP 45-50.
11 Sangaré (S), Samaké (A.) Tounkara (A.),
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Fréquence, facteurs étiologiques et aspects
cliniques de l'asthme en milieu noir africain à Bamako. Afr. Med, 1975 ;
14(133) : 685-692.
36
12 Touré A. Contribution à
l'étude de la fréquence des facteurs
étiopathogéniques et des aspects cliniques de l'asthme au Mali.
Thèse, Med, Bamako, 1981 ; 17.
13 Toloba Y. Etude de la prise en charge de
l'asthme en milieu hospitalier spécialisé à Bamako
Thèse, Med, Bamako, 1999 ; 78.
14 Léon N. Kabamba 1, Mwamba T. Kabamba 1,
Nathalie K. Kaj 2, Benjamin I. Kabyla 1,3, Stanislas O. Wembonyama 3, Oscar N.
Luboya.
Revue de l'Infirmier Congolais ; Prévalence de l'asthme
et des maladies allergiques chez les enfants de 13 à 14 ans dans la
ville de Lubumbashi, République Démocratique du Congo ; 2018.
15 Impact internat pneumologie, Asthme.
Paris: 97/99.
16 FREOUR. P.Les facteurs étiologiques
et la pathogénie de l'asthme. Evolution des idées. Revue du
praticien.1969 ; 19 (8) :1003-1017.
17 D. vervlovet - A. Magnan.
Reconnaître l'asthme.
http://www.medcames.asso.fr/2asthm.html
18 Bertrand D.
Asthme bronchique. Décision en Pneumologie. 2°
édition Vigot Paris 19921 G. PAULI, L'asthme
épidémiologie, Facteurs de risque, diagnostic, formes cliniques,
évolution, pronostic. Faculté de
Médecine-Université Louis Pasteur Strasbourg Pneumologie Mars
2000 ; P10-3.
19 G. PAULI, L'asthme
épidémiologie, Facteurs de risque, diagnostic, formes cliniques,
évolution, pronostic. Faculté de
Médecine-Université Louis Pasteur Strasbourg Pneumologie Mars
2000 ; P10-3.
20 OMS ; asthme bronchique,
aide-mémoire N°206.
21 ROSS ET WILSON, Anatomie & physiologie
normales et pathologiques. Traduction de la 12 e édition
originale.
22 Sémiologie respiratoire,
Réadmission pour l'asthme en France, Septembre 2005.CM-C Delmas.
37
23 William B. Suspicion de la crise d'asthme.
Diagnostiques et thérapeutiques 3 édition es tem P1013
24 Guide de poche destine aux professionnels de
santé, GINA 2016
38
ANNEXE
39
FICGHE DE COLLECTE
Patient No .
1. De quelle tranche d'âge appartient-il ?
a) <40ans b) =40ans
2. De quel sexe est-il ?
a) Féminin b) Masculin
3. Quel est son état-civil ? a) Célibataire b)
Marié
4. D'où provient-il ?
a) Commune de Karisimbi b) Commune de Goma c) Hors Goma
5. quel(s) est (sont) le(s) facteur(s) déclenchant ?
6. Quels sont les différents tableaux clinques
observés ?
40
7. Quelle(s) est (sont) la(les) complication(s) survenue(s) ?
8. Quelle est la modalité évolutive de ce patient
?
|