1.6. Les différentes sortes d'économies
informelles
Ø L'économie familiale et domestique
L'économie familiale était autrefois la
composante la plus importante de l'économie et assurait l'essentiel des
activités de production. Son déclin relatif est dû au
développement de l'économie de marché, au
développement de l'économie sociale qu'il a fallu financer
(assurance maladie, retraites, chômage, services sociaux) et au besoin
des économies modernes de contrôler les flux économiques.
Les principaux travaux réalisés dans le cadre de
l'économie familiale sont :
La transformation des achats alimentaires en biens de
consommation (repas) ; Les activités de service, telles : le
ménage et les travaux de couture, le jardinage, bricolage et petites
réparations ;Les activités de service à la personne :
garde des enfants, garde des malades et des personnes âgées,
transports des personnes. (J M KEYNES, 1936)
Ø L'économie conviviale
L'économie conviviale semble très proche de
l'économie familiale, mais elle est tournée vers
l'extérieur de la cellule familiale. Il s'agit d'une forme de dons
gratuits qui prennent en charge une partie de la vie sociale et
économique. Elle est donc constituée pour l'essentiel par des
activités d'entraide, d'animation sociale et de loisirs hors de la
famille, et ne donnant pas lieu à une quelconque
rémunération au sens de l'économie formelle. (M YUNUS,
1970).
Ø L'économie souterraine ou clandestine
L'économie souterraine ou clandestine regroupe trois
formes d'activités très différentes :
· L'économie souterraine
générée par le travail au noir ;
· L'économie générée par les
délits économiques ;
· L'économie générée par les
activités criminelles ;
Elles ont trois points communs : elle échappe aux
règles économiques et sociales et à l'intervention de
l'État ; elle ne donne lieu à aucun prélèvement
obligatoire (fiscal ou social) ;elle fausse le jeu de la libre concurrence par
rapport aux activités légales, soit du fait de leur propre
activité travail au noir, soit du fait de l'intégration de sommes
provenant d'activités délictuelles ou criminelles.
L'existence d'une importante économie souterraine est
avant tout le signe d'un dysfonctionnement grave de l'économie formelle
ou des services publics de l'État. Si le travail au noir existe, c'est
que le marché officiel du travail connaît des rigidités qui
paralysent le développement de l'emploi officiel ou qui en empêche
l'accès, cela peut aussi indiquer que dans certains domaines, le
coût réel du travail (salaire plus charges sociales) est devenu
insupportable pour la demande. Le dysfonctionnement peut être
caractérisé par :
· La lourdeur de la pression fiscale qui pousse les
entreprises à fuir l'impôt en créant une activité
informelle ;
· La lenteur des règles administratives qui
décourage toute initiative d'investissement ;
· La réglementation sociale sur le salaire
minimum, les allocations familiales, ou les charges parafiscales.
· L'ouverture des frontières à la
concurrence du marché mondial(R NEUWIRTH, 2004).
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