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Prolifération des ecoles privées et coà»t de la scolarité maternelle, primaire et secondaire dans la ville de Lubumbashi


par Christophe KINGOMBE MUSEBA CHRISTOPHE
Université de Lubumbashi UNILU - Licence 2022
  

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UNIVERSITÉ DE LUBUMBASHI

FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUE ET DE GESTION DÉPARTEMENT DE GESTION

PROLIFÉRATION DES ECOLES PRIVÉES ET COÛT DE LA
SCOLARITÉ MATERNELLE, PRIMAIRE ET SECONDAIRE
DANS LA VILLE DE LUBUMBASHI

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de
licencié en gestion financière

D SEPTEMBRE 2023

Par : KINGOMBE MUSEBA Christophe

ÉPIGRAPHE

« L'éducation est l'arme la plus puissante que l'on puisse utiliser pour changer
le monde, mais quand elle est limitée par de frais de scolarité exorbitants, elle
devient une arme à sens unique. »

Nelson Mandela

II

DÉDICACE

A mes chers parents Dieudonné KINGOMBE et Irène NKATE pour leur amour, sacrifices, conseils, affections et encouragements dans nos études.

A mes frères et soeurs pour qui ce travail servira d'exemple.

A vous tous dont les noms n'ont pas été cités ici.

Je vous dédie ce travail.

III

REMERCIEMENTS

Avant de vous convier à lire ce travail, qu'il nous soit permis de remercier ceux qui ont apporté un concours appréciable à son élaboration.

Nous adressons notre gratitude et reconnaissance aux autorités de l'université de Lubumbashi, pour tous les efforts consentis afin d'assurer un enseignement de bonne qualité.

Nous adressons nos sincères et profondes gratitudes particulièrement au Docteur MUMBA KAPANSA Jacques pour avoir accepté de diriger ce travail malgré ses multiples occupations.

Nos remerciements s'adressent également à nos frères, soeurs et amis Yvonne KINGOMBE, Judith KINGOMBE, Marc NKATE, Chrinovic KINGOMBE et Divine KINGOMBE Pour votre amour, soutien moral, matériel et financier car sans votre assistance mon rêve ne serait pas une réalité.

L'occasion nous est aussi propice pour remercier nos compagnons de lutte : Joatham KALENGA, André MANDA, Abeli NTABWAKIRO, Joël KIANDU, Betty KITENGE, Abraham KIPOLA, Ruphin KADIATA, et tous les membres de notre groupe d'étude pour avoir partagé les joies et les souffrances académiques pendant ces cinq années d'études passées ensemble.

Enfin, que tous ceux qui ont contribué d'une manière ou d'une autre à notre formation ou tous ceux qui nous ont été favorable à n'importe quel moment de nos études trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.

KINGOMBE MUSEBA Christophe

IV

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Part du budget de l'éducation dans le budget de l'Etat 32

Tableau 2 : Situation scolaire dans la sous-division : Lubumbashi 1 42

Tableau 3: Effectifs d'élèves dans la sous-division 2 42

Tableau 4: Situation scolaire dans la sous-division : Lubumbashi 3 43

Tableau 5: Situation scolaire dans la sous-division : Lubumbashi 4 43

Tableau 6: Nombre d'écoles dans la commune de la KATUBA et de la KENYA 43

Tableau 7: Nombre d'écoles par commune et par régime de gestion 44

Tableau 8 : Répartition de l'échantillon par la variable Sexe 47

Tableau 9: Répartition de l'échantillon par la variable Age 48

Tableau 10: Répartition de l'échantillon par la variable Etat civil 49

Tableau 11 : Nombre des parents dans notre échantillon 50

Tableau 12: Avis des habitants sur l'accès à l'éducation dans les écoles privées 51

Tableau 13 : Les raisons qui empêchent la population à faible revenu d'accéder aux écoles privées 52

Tableau 14: La principale raison de la prolifération des écoles privées 53

Tableau 15 : Appréciation de la qualité de l'enseignement dans les écoles privées et publiques 54

Tableau 16 : Appréciation de la qualité de l'enseignement dans la ville de Lubumbashi 54

Tableau 17 : conséquences de la prolifération des écoles privées sur le coût de scolarité 55

Tableau 18 : l'impact du coût de scolarité sur le revenu des ménages 56

Tableau 19 : L'impact du coût de scolarité sur les dépenses mensuelle des parents (ménages) 57

Tableau 20 : Avis des parents sur les difficultés à payer les frais de scolarité de leurs enfants 58

V

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Structure du système d'éducation et de formation 27

Figure 2 : schéma de l'enseignement primaire et maternel [E.P.S.P] 30

Figure 3: le schéma du cycle secondaire [E.P.S.P] 31

Figure 4 : Cartographie des écoles privées et publiques dans la commune de la KATUBA et

de la KENYA 44

Figure 5 : cartographie d'écoles par régime de gestion dans la commune KATUBA 45

Figure 6 : cartographie d'écoles par régime de gestion dans la commune de la KENYA 45

Figure 7 : Répartition de l'échantillon par sexe 48

Figure 8: Répartition de l'échantillon par âge 49

Figure 9 : Répartition de l'échantillon par état civil 50

Figure 10: Nombre des parents dans notre échantillon 50

Figure 11 : Avis des habitants sur l'accès à l'éducation dans les écoles privées 51

Figure 12 : Les raisons qui empêchent la population à faible revenu d'accéder aux écoles

privées 52

Figure 13 : La principale raison de la prolifération des écoles privées 53

Figure 14: Appréciation de la qualité de l'enseignement dans la ville de Lubumbashi 55

Figure 15 : conséquences de la prolifération des écoles privées sur le coût de scolarité 56

Figure 16: l'impact du coût de scolarité sur le revenu des ménages 57

Figure 17: L'impact du coût de scolarité sur les dépenses mensuelles des parents (ménages) 58

Figure 18 : Avis des parents sur les difficultés à payer les frais de scolarité de leurs enfants 59

Figure 19 : diagramme d'Ishikawa (sur base des résultats de notre enquête) 64

VI

LISTE DES ABRÉVIATIONS

BAD Banque Africaine de développement

CPS EC ENC

Centre de promotion sociale

Ecoles conventionnées

Ecoles non conventionnées (officielles)

EPR EPST

Ecole Privé

Enseignement primaire, secondaire et technique

ETP Enseignement technique et professionnelle

EXETAT H

Examen d'Etat Hypothèse

MAS Ministère des affaires sociales

MEPSINC Ministères de l'enseignement primaire, secondaire et initiation à la

nouvelle citoyenneté

MESU Ministère de l'enseignement supérieur et universitaire

METP ONG PIB

Q

Ministère de l'enseignement technique et professionnel Organisation non gouvernementale

Produit intérieur brut

Question

SECOPE Service de contrôle de paie des enseignants

TENAFEP Test national de fin d'étude primaire

TENASOSP Test national de sélection et d'orientation scolaire et professionnelle

UKAID Agence britannique de développement

USAID Agence américaine pour le développement international

VII

RÉSUMÉ DU MÉMOIRE

Ces dernières années, la ville de Lubumbashi a connu une augmentation significative du nombre des écoles privées. Cette tendance s'explique par le manque d'écoles publiques de qualité et l'augmentation de la demande en éducation de qualité. Il était question de savoir si la prolifération des écoles privées a un impact sur la qualité de l'éducation et sur le coût de scolarité.

Pour pouvoir répondre à ces préoccupations, nous nous sommes construits quatre hypothèses, que nous avons soumises à la vérification empirique. Du point de vue méthodologique nous nous sommes servis des techniques de recherche : l'observation indirecte ou technique documentaire et l'observation directe (questionnaire écrit) pour récolter les données auprès des habitants de la ville de Lubumbashi. Toutes ces informations ont été traitées par l'analyse statistique.

La présente étude nous a permis d'aboutir aux résultats suivants :

1. Les écoles privées sont peu accessibles pour la population à faible revenu dans les deux communes de la ville de Lubumbashi. Les principales raisons qui empêchent la population à faible revenu d'accéder aux écoles privées sont :

- Le coût de scolarité élevé

- Le manque de places disponibles dans les écoles privées

2. La qualité de l'enseignement s'est détériorée avec la prolifération des écoles privées, la principale conséquence de la prolifération des écoles privées sur le coût de la scolarité maternelle, primaire et secondaire est l'augmentation des coûts indirects liés à l'éducation. Les parents doivent souvent dépenser davantage pour les uniformes, les fournitures scolaires et les activités extrascolaires proposées par les écoles privées.

3. Le coût de scolarité a un impact significatif sur le revenu et les dépenses mensuelles des parents (ménages). La majorité des parents interrogés affirment qu'ils ont des difficultés à payer les frais de scolarité de leurs enfants.

1

INTRODUCTION

1. Présentation du sujet

Notre sujet est intitulé « la prolifération des écoles privées et coût de la scolarité maternelle, primaire et secondaire. Cas de la ville de Lubumbashi. » La ville de Lubumbashi étant vaste nous avons mené notre étude dans deux communes de celle-ci qui sont ; la commune de la KATUBA et la commune de la KENYA.

Notre réflexion se base sur la multitude des écoles privées ces dernières années et le coût de la scolarité. On ne peut pas envisager le développement d'une nation sans investir dans le secteur éducatif. Le secteur éducatif est important dans le sens où il est appelé à former les futurs cadres de demain, comme dit-on : "un peuple qui n'éduque pas sa population est appelé à disparaitre".

Depuis quelques années, nous avons constaté une recrudescence des écoles privées dans la ville de Lubumbashi. Cette recrudescence est due en partie à la croissance démographique qu'a enregistré notre pays ces dernières années et la défaillance de l'état congolais à assurer l'éducation de sa population. Cette défaillance à des effets néfastes sur la qualité de la formation, l'éducation et le coût de scolarité.

En effet, comme dans une structure de marché dite de concurrence parfaite c'est-à-dire il y a plusieurs acheteurs et plusieurs offreurs de l'éducation dans notre cas. Les écoles sont en concurrence et cette concurrence affecte non seulement la qualité de la formation mais aussi le coût de scolarité.

L'article 43 de la constitution stipule que toute personne a droit à l'éducation scolaire. Il y est pourvu par l'enseignement national. Ce dernier comprend les établissements publics et les établissements privés agréés.

La loi fixe les conditions de création et de fonctionnement de ces établissements. Les parents ont le droit de choisir le mode d'éducation à donner à leurs enfants. L'enseignement primaire est obligatoire est gratuit dans les établissements publics.

Malheureusement, les différents secteurs de la vie nationale enregistrent depuis plus d'une décennie un important disfonctionnement de sorte qu'il n'est pas facile d'appliquer la gratuité de l'enseignement dans les écoles publiques.

2

Le secteur éducatif illustre bien la profondeur de la crise que traverse notre pays la république démocratique du Congo et notre ville en particulier. Le pourcentage de la population sans instruction est inquiétant car on ne peut pas envisager le développement dans un pays qui tourne le dos à l'éducation de sa population.

Enfin, la prolifération des écoles privées et le coût de scolarité apparaissent comme un facteur de compétitivité économique. Donc l'état congolais doit revoir sa politique en ce qui concerne la gestion des écoles privées et essayer de l'adapter aux enjeux actuels. D'où la raison d'être de cette étude.

2. Phénomène observé

À travers le monde une rentrée scolaire est souvent source d'angoisse pour les parents d'élève, les enseignants et l'Etat eu égard aux nombreuses agitations observées pendant cette période. Les parents font face à d'énormes dépenses pour la scolarisation de leurs enfants, occasionnées par l'achat des matériels scolaires, les différents frais scolaires à payer, sans oublier la prise en charge des enseignants dans les écoles privées à travers le minerval ou autres frais de scolarité. Les ménages contribuent à près de 77 % des dépenses totales courantes d'éducation tant au primaire qu'au secondaire, à travers plusieurs types de dépenses dont les plus importants sont les frais de scolarité (46 % au primaire et 55 % au secondaire) et ce, malgré l'instauration de la gratuité. Les dépenses des ménages par enfant scolarisé étaient estimées à 62 800 FC (16 % du PIB/hab.) dans l'enseignement primaire et 125 900 FC (32 % du PIB/hab.) dans l'enseignement secondaire en 2012 ; des niveaux trois fois plus élevés que les coûts unitaires publics par élève. Ceci classe la RDC parmi les pays où l'apport des ménages est des plus substantiels. Il indique également un financement de l'éducation peu équitable, et non pro-pauvres, étant attendu que la contribution des ménages au niveau de l'éducation de base soit marginale1.

En 2020, L'agence américaine pour le développement internationale (USAID) et l'aide au développement britannique (UKAID) ont mené une enquête sur la prolifération des écoles privées à bas coût en République démocratique du Congo. Cette enquête a montré que face à l'explosion démographique, les États les plus fragiles et les gouvernements des pays d'Afrique subsaharienne ne parviennent pas à répondre à la demande exacerbante en éducation. Les écoles privées prennent alors souvent le relais. Les écoles non placées sous l'autorité de l'État

1 RESEN (Rapport d'état du système éducatif national). (2014). Rapport d'état du système éducatif, Résumé exécutif. Pour une éducation au service de la croissance et de la paix.

3

accueillent déjà près de 14 % des élèves des pays à faibles revenus en âge d'aller à l'école primaire et 24 % des élèves de primaire dans les pays à revenus intermédiaires de la tranche inférieure2. Toujours selon cette enquête, l 'accès à l'éducation et la qualité de l'éducation en RDC restent problématiques pour le gouvernement et les bailleurs de fonds, car cela les empêche d'atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies. Les écoles privées à bas coût peuvent faire partie de la solution en aidant à combler les lacunes d'un accès équitable à une éducation de qualité et à améliorer les compétences des élèves en lecture, mathématiques et autres compétences fondamentales. Toutefois, elles doivent pouvoir compter sur le support et les mécanismes de gestion et de surveillance qui permettraient de garantir la bonne santé financière du secteur de l'éducation dans son ensemble.

Ces dernières années, la ville de Lubumbashi a connu une augmentation significative de la prolifération des écoles privées. Cette tendance s'explique par le manque d'écoles publiques de qualité et l'augmentation de la demande en éducation de qualité.

Cependant, cette prolifération des écoles privées a entraîné une augmentation du coût de la scolarité maternelle, primaire et secondaire. Les parents doivent désormais payer des frais de scolarité exorbitants pour inscrire leurs enfants dans ces établissements privés.

Malheureusement, cette situation a aggravé le problème de l'inégalité sociale, car seuls avec un revenu constant les parents de la classe moyenne peuvent se permettre de payer ces frais de scolarité. Les parents à faible revenu sont confrontés à de grandes difficultés financières pour scolariser leurs enfants.

De plus, l'absence d'un système réglementaire efficace pour les écoles privées a permis à certaines d'entre elles de fonctionner sans respecter les normes de qualité de l'éducation. Les enseignants ne sont pas formés et les conditions de travail sont précaires, ce qui a un impact négatif sur la qualité de l'enseignement.

Bien que la prolifération des écoles privées puisse offrir des possibilités d'éducation de qualité, elle a également entraîné une augmentation du coût de la scolarité maternelle, primaire et secondaire, aggravant ainsi les problèmes d'inégalité sociale et d'accès à l'éducation. Un système réglementaire efficace doit être mis en place pour assurer que toutes les écoles privées respectent les normes de qualité de l'éducation.

2 USAID et UKAID, (2020). « Les écoles privées à bas coût en RDC, besoins, défis et recommandations pour améliorer l'accès à une éducation de qualité pour tous?

4

3. Question de départ

Dans l'optique de notre travail, notre question de départ est la suivante ;

La prolifération des écoles privée a-t-elle un impact sur la qualité de l'enseignement ?

4. Revue de la littérature

Ici il est question pour nous de faire une référence aux auteurs ayant abordé le problème dans le même sens. N'ayant pas été en mesure de passer en revue tous les travaux qui traitent sur la prolifération des écoles privée et le coût de scolarité, nous nous sommes limité à quelques-uns ci-après :

1. Amadou BOUBACAR Cissé. Dans son livre "Le coût de l'éducation en Afrique" propose que la gratuité de l'éducation devrait être mise en oeuvre progressivement en Afrique pour réduire les coûts de l'éducation et faciliter l'accès à l'éducation pour tous les enfants. Pour Cissé, la gratuité de l'enseignement nécessiterait des investissements importants dans les infrastructures scolaires, les enseignants et d'autres ressources pour garantir une éducation de qualité. Cissé note également que les gouvernements africains devraient élaborer des politiques pour encourager la participation de la société civile dans le secteur de l'éducation, y compris le partenariat public-privé. Enfin, il souligne que la réduction des coûts de l'éducation en Afrique est cruciale pour la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies, notamment la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales3.

2. Dans son livre "Les écoles privées en Afrique noire", Mamadou Mbaye Moustapha Gaye s'intéresse à la montée en puissance des écoles privées dans le système éducatif africain depuis les années 1980. Il explore les différentes raisons qui ont conduit à cette augmentation et analyse les conséquences sur le système éducatif et sur la société africaine en général.

Le livre de Mamadou Mbaye Moustapha Gaye est divisé en quatre parties. Dans la première partie, il décrit l'évolution du système éducatif en Afrique noire et la montée des écoles privées. Dans la deuxième partie, il examine les raisons pour lesquelles les parents préfèrent les écoles privées. Il évoque notamment l'insatisfaction envers le système éducatif public, la volonté d'offrir une éducation de qualité à leurs enfants ainsi

3 Amadou BOUBACAR Cissé, (2007) Le coût de l'éducation en Afrique, Ed. L'Harmattan, Paris

5

que la possibilité d'offrir une éducation islamique ou chrétienne. Dans la troisième partie, l'auteur analyse les différentes formes et modèles des écoles privées. Il décrit les différences entre les écoles à but lucratif et celles à but non lucratif, les écoles confessionnelles et les écoles séculières. Enfin, dans la quatrième partie, il examine les conséquences de la montée des écoles privées sur le système éducatif public.

Mamadou Mbaye Moustapha Gaye conclut que les écoles privées ont un impact important sur le système éducatif en Afrique noire, à la fois positif et négatif. D'une part, elles offrent des possibilités d'éducation pour ceux qui n'en auraient pas autrement, et peuvent amener un haut niveau de qualité en matière d'éducation. D'autre part, elles peuvent conduire à un désengagement de l'État vis-à-vis de sa responsabilité envers l'éducation, ainsi qu'à l'exclusion des classes les plus pauvres de la société et à une augmentation des inégalités.4

3. Dans son livre "Privatisation et décentralisation de l'éducation : expérience et perspectives en Afrique noire", Addou Fall explore les expériences de privatisation et de décentralisation de l'éducation en Afrique noire et en analyse les avantages et les inconvénients. L'auteur examine les différentes approches de la privatisation et de la décentralisation de l'éducation, en se concentrant sur les efforts en cours en Afrique noire. Il examine les raisons pour lesquelles les gouvernements ont opté pour ces approches, dont la nécessité de réduire les coûts, la nécessité de fournir une éducation de qualité et la nécessité de réduire la bureaucratie

Addou Fall analyse également les conséquences de ces politiques en termes d'équité et d'accès à l'éducation. Il constate que la privatisation peut conduire à une inégalité accrue et à une exclusion de certains groupes sociaux, tandis que la décentralisation peut améliorer l'accès à l'éducation pour les groupes marginalisés. L'auteur examine également les effets de ces politiques sur la qualité de l'éducation. Il constate que la privatisation peut conduire à des améliorations de la qualité de l'éducation, mais que cela peut être limité par des coûts élevés pour les enfants et leurs familles. En revanche, la décentralisation peut améliorer la qualité de l'éducation en permettant une meilleure adaptabilité aux besoins locaux5.

4 Mamadou Mbaye Moustapha Gaye, (2005), Les écoles privées en Afrique noire : Essais sur l'épistémologie Africaine, Ed. Eburnie, Abidjan.

5 Addou fall, (2000) Privatisation et décentralisation de l'éducation : expérience et perspectives en Afrique noire, édition l'harmattan

6

4. SHAMAVU BYANJIRA John Kissa dans son mémoire montre une complexité des conditions de travail des enseignants entre les écoles du secteur public et du secteur privé dans la ville de Goma. Les enseignants qui donnent cours dans les écoles privées de la ville de Goma sont moins rémunérés que ceux du public et leurs revenus annuels restent inférieurs à ceux observés chez leurs collègues du public. Les enseignants du public disposent des manuels et programmes scolaires et mais bénéficient moins de formations sur leur utilisation que ceux du secteur privé.

Les conditions sanitaires sont meilleures dans les écoles privées que dans les écoles publiques. Les enseignants du privé représentent une proportion supérieure que ceux du public d'enseignants qui reconnaissent travailler dans les meilleures conditions sanitaires et d'environnement sûr et l'existence d'installations hydro-sanitaires adéquates6.

5. MORISHO GULAMU Richard dans son étude, a analysé le système éducatif congolais et mesuré le rendement interne. Il a montré que le système éducatif congolais n'est pas efficace sur le plan interne ; les taux de redoublement et d'abandon élevés, le taux d'achèvement scolaire faible, la faible participation des filles, la faible participation des femmes à la fonction enseignante, la forte déperdition scolaire due à la pauvreté des parents.

La faible productivité interne du système éducatif a des répercussions sur sa rentabilité externe : diplômés sans emploi ou employés dans les secteurs et postes qui ne cadrent pas avec leur formation ; insuffisance de la contribution de l'éducation au développement économique etc.

De ce qui précède, l'état actuel de fonctionnement du système éducatif congolais n'offre guère des perspectives de sa contribution au développement économique. Selon MORICHO GULAMU, la restructuration profonde de ce système peut renverser la tendance7

6 SHAMAVU BYANIRA John Kissa. (2021). Comparaison des conditions de travail des enseignants et des contextes d'enseignement entre les écoles primaire et secondaire du secteur public et privée de la ville de Goma dans la province du Nord Kivu, République démocratique du Congo. Université de Bourogne.

7 MORISHO GULAMU richard. (2012). Rendement interne et disparités dans l'accès à l'enseignement primaire et secondaire en RDC, UNIKIN, FASEG

Dans le cadre de notre travail, nous avons fait recours à la méthode d'enquête et la méthode statistique.

7

5. Problématique de la recherche

Notre problématique tourne autour des questions ci-après :

Q1 : Quel est l'impact de la prolifération des écoles privées sur l'accès à l'éducation pour les populations à faible revenu ?

Q2 : La prolifération des écoles privées a-t-elle un impact sur la qualité de l'éducation ?

Q3 : La prolifération des écoles privées a-t-elle des conséquences sur le coût de la scolarité maternelle, primaire et secondaire ?

Q4 : Le coût de scolarité a-t-il un impact sur le revenu des ménages ?

6. Hypothèse de travail

Par rapport aux questions de notre problématique, nous retenons de manière provisoire les hypothèses suivantes :

H 1 : La prolifération des écoles privées dans la ville de Lubumbashi a un impact négatif sur l'accès à l'éducation pour les populations à faible revenu, car ces écoles privées ont tendance à être plus coûteuses et inaccessibles pour les familles à faible revenu, limitant ainsi leur accès à une éducation de qualité.

H 2 : La prolifération des écoles privées a un impact négatif sur la qualité de l'enseignement.

H 3 : La prolifération des écoles privées a causé une augmentation du coût de scolarité.

H 4 : Le coût de scolarité a un impact sur le revenu des ménages. Car les parents dépensent une grande partie de leur revenue dans la prise en charge de la scolarité de leurs enfants.

7. Méthodes et technique de recherche 7.1. Méthodes

Dans cette partie nous présentons la démarche méthodologique avec laquelle nous avons procéder pour récolter et traiter les données.

8

7.1.1. La méthode d'enquête

L'enquête est un mode de recueil des données extrêmement répandu en sciences de gestion. Ceci s'explique par le fait qu'elle peut être utilisée pour recueillir des données sur une grande variété des thèmes, couvrant l'ensemble des disciplines de gestion. Interroger des individus peut, pour simplifier, se faire de deux manières : de façon qualitative et de façon qualitative (Gavard-Perret et al,2008 :87).

Deux facteurs ont permis le développement extraordinaire des enquêtes dans le monde moderne d'abord le besoin élevé d'information qui caractérise la société moderne, ensuite, l'avènement de l'ordinateur permettant de traiter un vaste ensemble des données tel qu'un fichier d'enquête sous forme canonique où les lignes représentent les individus et les colonnes les variables ou les questions. L'enquête part d'une théorie, parfois d'un fait empirique. En fonction de l'objectif assigné à l'enquête et de la nature des données recherchées, l'enquête s'appuiera sur une technique bien choisie suivant l'objectif de l'étude. L'approche ne sera pas la même pour une étude quantitative ou qualitative. Pour la présente étude nous avons fait recours à la technique du questionnaire écrit avec un questionnaire comportant les questions préétablies en fonction de l'objet de notre recherche.

7.1.2. La méthode statistique

La statistique est la science dont l'objet est de recueillir, de traiter et d'analyser les données issues de l'observation des phénomènes. L'analyse des données est utilisée pour décrire les phénomènes étudiés, faire des prévisions et prendre des décisions à leur sujet.

Le point fondamental est que les données sont entachées d'incertitudes et présentent des variations pour plusieurs raisons :

- Le déroulement des phénomènes observés n'est pas prévisible à l'avance avec

certitude ;

- Toute mesure est entachée d'erreur ;

- Seul quelques individus sont observés et on doit extrapoler les conclusions de

l'étude à toute une population (contexte de sondage), etc.

Il y a donc intervention du hasard et des probabilités. L'objectif essentiel de statistique est de maîtriser au mieux cette incertitude pour extraire des informations utiles des données, par l'intermédiaire de l'analyse des variations dans les observations.

9

Les méthodes statistiques se répartissent en deux classes :

- La statistique descriptive, statistique exploratoire ou analyse des données, a pour

but de résumer l'information contenue dans les données de façon synthétique et efficace. Elle utilise pour cela la représentation des données forme de graphiques, de tableaux et d'indicateurs numériques et permet de dégager les caractéristiques essentielles du phénomène étudié ;

- La statistique inférencielle va au-delà de la simple description des données, a
pour but de faire des prévisions et de prendre des décisions au vu des observations. En général, il faut pour cela des modèles probabilités du phénomène aléatoire étudié et savoir gérer les risques d'erreurs.

Dans le cadre de notre étude, nous avons utilisé la statistique descriptive. La statistique descriptive a pour but de résumer l'information contenue dans les données de façon à en dégager les caractéristiques essentielles sous forme intelligibles à l'aide des représentations graphiques et des indicateurs statistiques.

Elle est une méthode qui consiste à réunir des données chiffrées sur des ensembles nombreux (population), puis à analyser, commenter et critiquer ces données quantitatives. On peut dire que la méthode statistique est une méthode qui tante à concilier les démarches qualitatives et quantitatives le rationnel et le sensoriel, le construit et l'observé.8 la méthode statistique (descriptive) nous a permis d'analyser, de résumer et de présenter les données de manière informative et concise afin de faciliter la compréhension et l'interprétation des résultats.

7.2. Techniques

Nous avons fait recours aux techniques suivantes : 7.2.1. La technique documentaire

Cette technique consiste à récolter les données existantes. Cette technique nous a permis de disposé de données statistiques indispensables pour la réalisation de notre étude.

8 SEM M'BIBI pascal. Cours de méthodes de recherche scientifique (MRS), G2 économie, UNILU, 2019-2020

10

7.2.2. Questionnaire Ecrit

Le questionnaire écrit consiste à élaborer une série des questions que l'enquêteur doit déposer à l'enquêté pour recueillir des informations beaucoup plus larges et utiles pour son travail.

Le questionnaire est joint en annexe. Il compte 13 questions réparties sur quatre pages. L'ensemble de questions est regroupé en 3 sections principales :

1) Informations générales

2) Impact de la prolifération des écoles privées sur l'accès à l'éducation pour la population à faible revenu

3) Impact de la prolifération des écoles privées sur la qualité de l'éducation

4) Impact du coût de scolarité sur le revenu des ménages

Cette technique nous a permis d'avoir les données quantitatives, ces chiffres nous permettent de mesurer et de quantifier les réponses des répondants. Ce qui facilite l'analyse des données et la prise des décisions basées sur des faits.

8. Choix et intérêt du sujet

Le sujet que nous avons choisi à une grande importance, son choix a été motivé par la variété des problèmes auxquels notre société fait face en matière de prolifération des écoles privée et des coûts de scolarité.

Ce choix se justifie aussi par le cadrage de ce sujet dans notre filière qui est la gestion car l'on peut seulement opter pour des termes qui sont de son domaine de formation.

- Intérêt scientifique

Notre étude contribue à enrichir la question de la multiplication des écoles privées et du coût de la scolarité, les fruits émanant de nos efforts contribueront au progrès de la science, à nos successeurs d'avoir une référence pour la rédaction de leurs travaux.

- Intérêt social

Sous l'optique sociale, nos contributions auront comme mission de résoudre les problèmes tenant à gorge toute une société en général en vue de permettre à chaque enfant d'avoir accès à l'éducation de qualité par des coûts de scolarité faible.

11

- Intérêt personnel

Ce sujet nous a marqué du fait qu'il nous a permis d'affronter les théories apprises aux réalités. Ce sujet nous a également permis de comprendre le fonctionnement de notre système éducatif, de voir les difficultés auxquelles sont confrontés le écoles privées et publique mais aussi de voir à quel point le coût de scolarité influence le système éducatif. Nous avons également proposé quelques pistes des solutions pour contenir la prolifération des écoles privées.

9. Délimitation du sujet

- Sur le plan spatial.

Notre travail porte sur la prolifération des écoles privées et le coût de scolarité maternelle, primaire et secondaire dans la ville de Lubumbashi.

La ville de Lubumbashi est très vaste ce pour cette raison que nous avons pris deux communes de la ville (commune de la KATUBA, commune de la KENYA) comme champ empirique.

- Sur le plan temporel.

Notre étude couvre chronologiquement une période allant de 2018 à 2022. Il n'est pas toutefois impossible que nous fassions allusion à la période d'avant 2018 pour relever quelques faits pouvant expliquer une situation sur la prolifération des écoles privées dans la ville de Lubumbashi et le coût de scolarité.

10. Plan sommaire

Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail comprend trois chapitres :

- Le premier chapitre porte sur le cadre conceptuel et théorique du sujet : Dans ce chapitre nous avons défini les concepts de base et les concepts connexes.

- Le deuxième chapitre porte sur l'analyse du système éducatif en république démocratique du Congo et présentation de la ville de Lubumbashi : Dans ce chapitre nous avons fait une analyse du système éducatif congolais, nous avons également présenté la ville de Lubumbashi.

12

- Enfin le troisième chapitre porte sur la présentation des résultats : Nous avons présenté, les résultats de notre enquête sous forme des tableaux suivis de brefs commentaires.

13

CHAPITRE 1 : CADRE CONCEPTUEL ET THÉORIQUE DU SUJET 1.1. CADRE CONCEPTUEL

1.1.2. DÉFINITION DES CONCEPTS DE BASE 1.1.2.1. La prolifération des écoles privées :

La prolifération des écoles privées fait référence à l'augmentation rapide du nombre d'écoles privées qui ouvrent et fonctionnent dans une région donnée. Cela peut être observé lorsque de plus en plus d'établissements privés voient le jour pour fournir une éducation alternative par rapport aux écoles publiques.

Cette tendance peut être influencée par différents facteurs, tels que le désir croissant des parents d'offrir à leurs enfants une éducation de qualité, la demande croissante pour des programmes d'enseignement spécifiques, les préoccupations concernant la qualité de l'éducation publique, les opportunités commerciales offertes par l'industrie de l'éducation, etc.

1.1.2.2. Les écoles privées :

Les écoles privées sont des écoles qui ne sont pas administrées par le gouvernement local, étatique au national et qui conservent donc le droit de sélectionner leurs élèves et sont financées en tout ou en partie grâce aux frais de scolarité qu'elle demande à ses élèves plutôt qu'entièrement par les fonds gouvernementaux9.

Le terme école privée désigne habituellement une école primaire et secondaire et n'est que très rarement utilisé pour désigner les universités ou instituts supérieures.

1.1.2.3. Le coût de scolarité :

Le coût de scolarité est la valeur monétaire qu'il faut payer pour avoir accès à l'éducation à cela nous ajoutons le coût du matériel scolaire (uniforme, cartable, ou autres fournitures scolaires, etc.)

9 https://WWW.fr.m.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole 89cole priv%C3A9e site consulté le 16 juin 2023.

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1.2. DÉFINITION DES CONCEPTS CONNEXES 1.2.1. L'état :

? Etymologie du mot

Le mot « état » vient du latin « status » dérivé du verbe « stare » qui signifie au sens premier « se tenir debout » et au sens figuré « la position » Le mot état apparaît dans les langues européennes dans son acceptation moderne au tournant des XVème et XVIème siècle10.

Au XVIIIème siècle l'état désigne également la condition d'une personne, son état civil. ? Définition du mot

Max WEBER dans son livre « économie et société » définie l'état comme une entreprise politique à caractère institutionnel lorsque et tant que sa direction administrative revendique avec succès dans l'application de ses règlements, le monopole de la contrainte physique légitime sur un territoire donné11.

Pour WEBER donc, une entreprise politique à caractère institutionnel ne peut être un Etat que pour autant que sa structure administrative réussisse à être la seule directement ou par délégation à faire respecter les lois à travers l'armée, la justice et la police.

Dans l'optique de notre travail nous pouvons définir l'état sur trois plans : sur le plan sociologique, organisationnel et juridique.

? Sur le plan sociologique

Sur le plan sociologique, l'état est un ensemble des personnes vivant sur un territoire déterminer et soumis à un gouvernement.

? Sur le plan organisationnel

Du point de vue organisationnel, c'est une forme d'organisation que la société utilise pour s'orienter et se gérer. L'état désigne un ensemble des personnes qui acceptent de s'imposer un ordre sous certaines conditions.

10 Larousse étymologique, (1971), France, Paris

11 Max weber (1921), Economie et société, Page 97

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? Sur le plan juridique

Sur le plan juridique, l'état peut être considéré comme l'ensemble des pouvoirs d'autorité et de contrainte collective que la nation possède sur les citoyens et les individus en vue de faire prévaloir ce qu'on appelle « l'intérêt général » avec une nuance éthique.

Selon les termes de la convention de Montevideo, pour qu'un état soit reconnu internationalement, il doit répondre à quatre critères que voici ;

- L'existence d'un territoire délimité et déterminé. - L'existence d'une population résidente sur ce territoire. - L'existence d'une forme minimale de gouvernement. - La capacité a entre en relation avec les autres états.

L'état a le devoir d'assurer la défense et la protection des biens collectifs que sont le milieu naturel et le milieu humain dans la sauvegarde ne peut être obtenu par les seuls mécanisme du marché. L'état joue également un grand rôle dans le secteur éducatif car il est appelé à organiser ce secteur de manière à permettre à sa population d'accéder à l'éducation.

1.2.2. Les écoles publiques

En république démocratique du Congo, on retrouve les écoles publiques non conventionnées qui sont directement gérées par l'état. Et les écoles conventionnées dont la gestion est assurée par les confessions religieuses signataires de la convention de gestion scolaire avec le gouvernement. Environ 84 % des écoles primaires reçoivent des financements publics et sont gérées dans le cadre de deux régimes :

- Les écoles conventionnées

- Les écoles non conventionnées.

Les écoles conventionnées représentent 80 % des écoles primaires publiques et sont gérées par des organisations confessionnelles, conformément à un accord datant de 1977. Cet accord postule que l'État est responsable de l'organisation de l'éducation, tandis que les églises sont en charge de la gestion des écoles. L'État définit les programmes pédagogiques, supervise la qualité des services éducatifs et couvre les frais de personnel ainsi que les coûts d'exploitation. Les organisations confessionnelles, quant à elles, recrutent les enseignants et mobilisent au besoin des ressources supplémentaires, notamment pour la construction de nouvelles installations. Elles disposent de leurs propres structures administratives et services d'inspection.

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Les écoles non conventionnées sont directement gérées par les pouvoirs publics. Ces deux types d'écoles sont supervisées par des structures administratives appelées « bureaux gestionnaires ». Les écoles privées représentent 16 % des écoles primaires et desservent principalement les classes les plus aisées (30 % des élèves sont issus du quintile supérieur des ménages les plus riches et seulement 11 % appartiennent au quintile inférieur).12

Ainsi dans les écoles conventionnées on a ;

- Les écoles conventionnées catholiques

- Les écoles conventionnées kimbanguistes

- Les écoles conventionnées protestantes

- Les écoles conventionnées islamiques

- Les écoles conventionnées de l'armée du salut

Les écoles publiques sont financièrement prises en charge par l'état, surtout en ce qui concerne les salaires des enseignants. Compte tenu des difficultés que connaît le pays depuis quelques années, les ménages interviennent financièrement et de façon significative dans les fonctionnements de ces écoles.

Les écoles publiques sont gérées par un chef d'établissement ; directeur au niveau des écoles primaire, préfet au niveau secondaire assisté par un conseil de gestion.

Le chef d'établissement assure la gestion pédagogique, administrative et financière de l'école y compris la gestion du personnel ainsi que le versement des salaires de ces derniers sur proposition du chef de division provincial ou du coordinateur provincial. Le gouvernement nomme ou relève de leurs fonctions les chefs d'établissements respectivement des écoles conventionnée et non conventionnée.

Le conseil de gestion est l'organe délibérant de l'établissement scolaire. Ses membres sont ; le chef d'établissement, le conseiller pédagogique, le directeur de discipline, le représentant des enseignants et le représentant des parents.

Pour gérer le personnel enseignant de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel, le gouvernement a créé depuis 1985 le service de contrôle de paie des enseignants (SECOPE),

12 https://documents1. worldbank.org/curated/en/950891592618926682/pdf/Democratic-Republic-of-the-CongoEmergency-Equity-and-System-Strengthening-in-Education-Project.pdf

17

placé sous le contrôle du secrétaire général qui a ce secteur dans ses attributions (ministre de l'EPSP).

1.2.3. Éducation

Selon qu'il existe plusieurs points de vue d'après des différents approches ou écoles sur un phénomène ou un problème tant économique, politique que social, il est important de notifier qu'il existe aussi plusieurs définitions du mot l'éducation.

L'éducation selon le lexique d'économie, c'est l'activité sociale de transmission des connaissances structurées. L'éducation désigne l'instruction c'est-à-dire l'acquisition des connaissances intellectuelles, professionnelles et culturelles13.

- T. SUAVET considère que l'éducation est l'art d'élever un enfant pour en faire un homme complet14.

- Selon André PAGE, l'éducation est toute action de formation portant principalement sur les enfants et les adolescents, mais également de manière croissante sur les adultes et qui a pour résultat selon les termes de titre « des habilités intellectuelles ou mentales qui s'acquièrent et l'ensemble de qualités morales qui se développent15.

- DUBBELDAM et al. Quant à eux, soulignent que l'éducation est le processus par lequel le nouveau-né devient un membre à part entière de sa communauté, le principal agent de transmission d'une culture à travers les générations, la garantie de la survie de la culture16.

Il ressort qu'une véritable éducation permet :

· L'intégration de l'individu dans son milieu ;

· D'épanouir l'individu et développer ses capacités humaines ;

· à l'individu d'être l'artisan de son propre développement ;

· L'adaptation de l'individu à vivre dans le monde aux dimensions transformées.

Toutes ces définitions mettent l'accent particulièrement sur l'individu, qui est donc le fondement de toute société, le moteur du développement.

13 AHMED S. et ALBERTIN J.M., Lexique d'économie, éd. Dalloz, Paris 2004, P.286

14 SUAVET, Dictionnaire économique et sociale, Paris, éd. Ouvrières, 1972

15 André PAGE, Economie de l'éducation, PUF, 1971, P7

16 DUBBELDAM et al. Annuaire international de l'éducation : Développement, culture et éducation, vol XLIV, UNESCO, 1994

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L'éducation est un instrument majeur du développement économique et social. Elle est au coeur de la stratégie que la Banque Mondiale a adoptée pour aider les pays en développement à réduire la pauvreté et à améliorer les niveaux de vie par la croissance durable et l'investissement humain.

La production des biens et services sur le marché n'est pas seulement le résultat de la combinaison des facteurs de production traditionnellement identifiés (capital, travail et nature) mais aussi de l'amélioration qualitative de ces facteurs.

1.2. THÉORIES EXPLICATIVES

Plusieurs théories économiques peuvent être appliquées à notre sujet incluant les théories ci-dessous :

1.2.1. La théorie de l'offre et de la demande

Dans son livre "Principes d'économie politique et de l'impôt", David Ricardo (1817) a proposé la théorie des avantages comparatifs et a expliqué que les prix des biens sont déterminés par la rencontre de l'offre et de la demande. Selon lui, si l'offre d'un bien augmente, le prix de ce bien va baisser, car les acheteurs auront plus de choix. À l'inverse, si la demande pour un bien augmente, le prix de ce bien va augmenter, car les acheteurs sont prêts à payer davantage pour l'avoir.

La théorie de l'offre et de la demande est donc un ensemble d'hypothèses économiques qui explique comment les prix et les quantités de biens et services sont déterminés sur un marché compétitif. Selon cette théorie, lorsque la demande d'un produit ou service augmente, le prix augmente également, car les consommateurs sont prêts à payer plus cher pour l'obtenir. Parallèlement, lorsque l'offre augmente, le prix a tendance à baisser, car les vendeurs doivent faire baisser leurs prix pour écouler leur stock.

Les fluctuations de l'offre et de la demande sont notamment influencées par des facteurs tels que les changements de revenu, les variations de goût ou la concurrence accrue sur un marché. Cette théorie constitue un des fondements de l'économie de marché et est souvent utilisée pour observer l'évolution des prix et des niveaux de production dans différents secteurs.

Concernant notre sujet, cette théorie suggère que le coût de scolarité des écoles privées est déterminé par l'offre et la demande. Si la demande pour les écoles privées est élevée, les établissements peuvent augmenter les frais de scolarité pour augmenter leurs profits.

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1.2.2. La théorie de la concurrence :

La théorie de la concurrence a été développée par Adam Smith dans son livre "La Richesse des Nations" publié en 1776. Cette théorie affirme que la concurrence est un moteur de l'économie car elle stimule l'innovation et l'efficacité des entreprises en les incitant à proposer des produits de meilleure qualité à des prix plus bas. Elle favorise également la répartition équitable des ressources et la maximisation du bien-être collectif. Selon cette théorie, l'intervention étatique dans l'économie doit être limitée pour permettre une concurrence libre et loyale.

La théorie de la concurrence est une perspective économique qui considère que la compétition entre les entreprises est un élément essentiel à la performance économique optimale. Cette théorie repose sur l'idée que la concurrence permet aux consommateurs de bénéficier de prix plus bas et de produits de meilleure qualité et favorise l'innovation dans les entreprises.

- La concurrence comme condition de la performance économique

La concurrence pure et parfaite est un concept théorique extrêmement rigide supposant que les entreprises sont nombreuses, homogènes et également informées, qu'elles produisent aux coûts marginaux minimums et sont incapables de réguler les prix. En pratique, elle peut être difficile à atteindre dans de nombreux marchés réels, en raison de la présence de barrières à l'entrée, de l'asymétrie d'information, des externalités, et d'autres facteurs de marché.

Cependant, la concurrence reste un élément indispensable pour la performance économique, car elle stimule l'innovation et la recherche d'efficacité dans la production. Lorsque les entreprises sont en concurrence les unes contre les autres, elles sont incitées à investir dans la recherche et le développement, ainsi qu'à innover pour améliorer leurs produits et processus de production. Elles sont poussées à adopter des pratiques plus efficientes, à offrir des prix plus bas et à améliorer la qualité de leurs produits pour chaque dollar investi.

- La concurrence et les consommateurs

La théorie de la concurrence considère que la concurrence profite également aux consommateurs en leur offrant une plus grande variété de produits à des prix plus bas. La réduction des coûts de production se traduit par une baisse des prix, tandis que l'incitation à l'innovation conduit à l'amélioration de la qualité de produits et à la création de nouveaux produits. Dans les secteurs de l'électricité, des télécommunications et de la technologie par exemple, la concurrence a permis une réduction des coûts et une amélioration de la qualité pour les consommateurs.

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Cependant, en présence de monopoles ou d'oligopoles (quelques entreprises contrôlant la majorité du marché), l'absence de concurrence signifie que les entreprises peuvent imposer des prix plus élevés et offrir de produits de qualité inférieure, privant les consommateurs de choix et de pouvoir d'achat.

- La concurrence et le rôle de l'État

La théorie de la concurrence a des implications importantes pour le rôle de l'État dans l'économie. Les gouvernements peuvent soutenir la concurrence en éliminant les barrières réglementaires et les pratiques anticoncurrentielles pouvant empêcher l'entrée des nouvelles entreprises sur le marché, freiner la capacité des entreprises existantes à innover, ou maintenir les prix artificiellement élevés.

Cependant, le gouvernement doit également intervenir pour protéger le marché de la concurrence déloyale causée par des pratiques anticoncurrentielles telles que l'entente illicite entre les entreprises, les abus de position dominante ou la suppression de la concurrence par l'acquisition de concurrents. Les monopoles peuvent avoir des conséquences négatives telles qu'une réduction de l'innovation et des prix élevés, ce qui peut nuire au consommateur. Des réglementations doivent donc être mis en place pour prévenir ces pratiques.

- La concurrence et l'innovation

L'innovation est un élément central de la théorie de la concurrence. La concurrence stimule l'innovation car les entreprises cherchent à acquérir un avantage concurrentiel et à augmenter leur part de marché en proposant des produits nouveaux ou améliorés plus attractifs aux consommateurs.

Cependant, l'innovation peut également limiter la concurrence, car les entreprises innovantes peuvent acquérir un avantage concurrentiel dans des secteurs particuliers. Si l'innovation est protégée par des droits de propriété intellectuelle tels que les brevets, elle peut également empêcher l'entrée de nouveaux concurrents car le coût élevé de la propriété intellectuelle peut être une barrière à l'entrée pour les nouveaux entrants.

La théorie de la concurrence considère la concurrence comme un élément essentiel de l'efficacité économique optimale. Les entreprises en concurrence sont incitées à rechercher l'efficacité de la production qu'ils atteignent notamment grâce à l'innovation et à la recherche de la qualité à des prix accessibles pour les consommateurs. Les gouvernements peuvent stimuler la concurrence en éliminant les barrières réglementaires et les pratiques

17 NZUZI BANGIKA Maguy (2021). Microcrédit et entrepreneuriat féminin persistant dans la ville de Lubumbashi en République démocratique du Congo. Thèse de doctorat. FSEG, UNILU, Lubumbashi.

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anticoncurrentielles, tout en protégeant la concurrence contre l'abus de position dominante des entreprises ou leur acquisition illégale de concurrents. L'innovation dépend également de la concurrence puisqu'elle pousse les entreprises à acquérir un avantage concurrentiel dans le marché des produits innovants, mais elle peut également limiter la concurrence si les droits de propriété intellectuelle empêchent l'entrée de nouveaux concurrents sur le marché.

Cependant, la concurrence peut également avoir des effets négatifs, tels que la réduction du nombre d'entreprises sur un marché, la formation de monopoles et le dumping (pratique consistant à vendre des produits à un prix inférieur à leur coût, afin d'éliminer la concurrence). La réglementation est souvent mise en place pour prévenir ces conséquences négatives et promouvoir une concurrence saine et équitable.

La prolifération des écoles privées peut être expliquée par la théorie de la concurrence. Les écoles privées fonctionnent comme des entreprises qui cherchent à attirer des étudiants et à générer des revenus. La concurrence entre ces écoles peut conduire à une diversification de l'offre et, éventuellement, à une réduction des coûts.

1.2.3. La théorie du capital humain :

La théorie du capital humain est fondée sur le postulat suivant : « Chaque individu a un capital propre, qui lui vient de ses dons personnels, innés, et de sa formation. Son stock de capital immatériel peut s'accumuler ou s'user. Il augmente quand il investit, ce qui détermine les différences de productivité, et, par hypothèse, de revenu »17. La théorie du capital humain repose sur l'idée que les investissements dans l'éducation, la formation et l'expérience professionnelle des individus peuvent être considérés comme des investissements en capital. De même que les entreprises investissent dans des équipements et des machines, les individus investissent dans leur capital humain pour augmenter leur productivité et leurs revenus (Gary BECKER, 1979).

Gary BECKER (1979) soutient que les choix éducatifs et professionnels des individus sont influencés par des facteurs économiques tels que les coûts et les bénéfices.

Le capital humain est donc l'ensemble des capacités productives qu'un individu acquiert par accumulation de connaissances générales ou spécifiques, de savoir-faire. Comme tout investissement, celui en capital humain peut faire l'objet d'un calcul d'un taux de rendement

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marginal, associé à une dépense ou une année d'études supplémentaire. Ce rendement peut dans le cas présent s'évaluer comme le rapport entre, d'un côté, le surcroît des revenus du travail que cet investissement permettra d'obtenir sur le restant de la vie active et de l'autre côté, l'ensemble des coûts occasionnés par cet investissement. Ces coûts résultent de dépenses d'éducation, frais de scolarité, matériel, etc., mais aussi des revenus que la personne ne touchera pas pendant le temps consacré aux études. Le capital humain est un stock de connaissances et d'expériences, accumulé par son détenteur tout au long de sa vie par des investissements.

Pour résumé, la théorie du capital humain est une approche économique pour comprendre les décisions que les individus prennent en matière d'éducation, de formation et de développement professionnel, et de leur impact sur la société dans son ensemble

La théorie du capital humain soutient que l'éducation est un investissement qui permet aux individus d'acquérir des compétences et des connaissances qui augmentent leur productivité et leur capacité à générer des revenus. Les parents qui ont les moyens d'investir dans l'éducation de leurs enfants peuvent en récolter les bénéfices à long terme.

1.2.4. La théorie de l'efficacité du marché :

La théorie de l'efficacité du marché des biens et services est un concept important dans l'économie et la finance. Elle repose sur l'hypothèse que les marchés sont efficaces, c'est-à-dire que les prix des biens et services reflètent pleinement toutes les informations disponibles sur l'offre et la demande de ces biens et services (Eugene FAMA, 1970). En d'autres termes, les marchés sont supposés permettre une allocation optimale des ressources.

Le concept d'efficacité du marché se distingue de deux autres concepts : la concurrence parfaite et l'optimum de Pareto. La concurrence parfaite suppose un grand nombre d'acteurs sur le marché, une transparence totale de l'information, une absence de barrières à l'entrée sur le marché, une homogénéité des produits proposés et une absence de pouvoir de marché. Cependant, l'efficacité du marché ne suppose pas nécessairement une concurrence parfaite.

L'optimum de Pareto, quant à lui, considère qu'il existe une situation où il est possible de rendre une personne meilleure sans rendre une autre personne plus pauvre. Dans ce cas, le marché peut être efficace mais pas nécessairement optimal selon Pareto18.

18 José MWANIA (2022), Cours de macroéconomie, FSEG, UNILU, Lubumbashi.

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Selon la théorie de l'efficacité du marché, les prix reflètent toutes les informations disponibles sur l'offre et la demande d'un bien ou d'un service, y compris les attentes des investisseurs concernant l'avenir. En raison de cette efficacité, il est supposé qu'il est impossible de réaliser des bénéfices exceptionnels ou de battre le marché régulièrement.

Cette théorie suggère que les marchés sont efficaces dans l'allocation des ressources, y compris dans l'éducation. Selon cette théorie, les écoles privées sont en mesure d'offrir des services éducatifs de meilleure qualité que les écoles publiques, car elles fonctionnent sur le principe du libre marché où la concurrence favorise les entreprises les plus efficaces.

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CHAPITRE 2 : ANALYSE DU SYSTEME EDUCATIF EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET PRESENTATION DE LA VILLE DE LUBUMBASHI

2.1. ANALYSE DU SYSTEME EDUCATIF EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

2.2.1. Situation démographique

En 2020, l'on comptait en R.D.C environ 105 044 646 habitants. Tout en estimant statistiquement à 107 millions d'habitants en 2021, ce qui en fait le 14ème pays le plus peuplé du monde. La densité se situe entre 43,41 et 44,8 habitants au km2.

La population Congolaise est caractérisée par l'importance de sa jeunesse, avec 18,8 ans comme âge médiane (soit 18,6 ans chez l'homme et 19 chez la femme), 60 % des habitants ont donc moins de 20 ans, avec une évolution de la population de 2.33 % pour un taux de natalité de 32,8 %, un taux de mortalité de 9,4% enregistré depuis 2018, celui de mortalité infantile s'approche à 66,7 % avec un flux migratoire de -0,1 %.19

On enregistre cependant, une espérance de vie à la naissance de 58,1 ans (soit 56,5 ans chez l'homme et 59,7 ans chez la femme) avec un indice de fécondité variant entre 6,07 à 6,75, soit 3ème au monde après le Niger (7,68) et la Somalie (7,62).

La structure d'âge de la population Congolaise comprend : 41,25 % se situent entre 0 à 14 ans, 56,05 % entre 15 à 64 ans et seule 2,69 % ont plus de 65 ans.

Les femmes représentent 51,2 % de la population ; 34,8 % de la population habite les zones urbaines avec une forte concentration dans la capitale du pays, Kinshasa dont la population est estimée à plus de 12 millions. Les Nations-Unies estiment que la capitale de République Démocratique du Congo (RDC) a déjà atteint plus de 4 millions de nouveaux habitants au cours de 10 dernières années. La ville de Kinshasa est parmi les villes les plus peuplées d'Afrique, signe d'un exode rural et d'un mouvement migratoire très marqué.20

19 MINEPST (2021), Annuaire statique de l'enseignement primaire, secondaire et technique, année scolaire 2019-2020, République démocratique du Congo.

20 Idem

21 Idem

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2.2.2. Situation économique

La croissance économique de la RDC qui atteignait 4,4 % en 2019, avant la pandémie de COVID-19, a chuté à 0,8 % en 2020 en raison des effets néfastes de la pandémie de COVID-19 dans le monde entrainant la baisse de la production, la chute des prix des matières premières ou la diminution de la demande mondiale de minerais, à cela s'ajoute la pression démographique, les troubles sécuritaires et sociopolitiques internes au pays.

Le PIB a baissé à 1,7% en 2020 après avoir augmenté de 4,4 % en 2019 et de 5,8 % en 2018. Cela reflète d'abord le ralentissement des industries extractives avec une baisse de leur contribution à la croissance, qui est passée de 0,28 % en 2019 à 0,17 % en 2020. Ensuite, les mesures prises pour contenir la COVID-19, telles que la fermeture des frontières et les restrictions de transport, ont nui aux activités non extractives dont la contribution à la croissance s'est effondrée de 4,1 % en 2019 à -1,87 % en 2020. Dans les secteurs de l'industrie manufacturière, le bâtiment et les travaux publics, le commerce et les services marchands, les mesures ont entraîné la fermeture de plusieurs entreprises et affaibli la demande locale. Malgré les prix élevés des produits miniers, le déficit des comptes courants s'est détérioré, passant de 3,8 % du PIB en 2019 à 5,4 % du PIB en 2020. Les dépenses sociales visant à atténuer les effets de la COVID-19, combinées à la réduction des recettes fiscales, ont entraîné une légère aggravation du déficit public, qui est passé de 0,8 % du PIB en 2019 à 1,2 % du PIB en 2020. Pour lutter contre l'inflation et la dépréciation du franc congolais par rapport au dollar américain, la Banque centrale a relevé le taux directeur de 7,8 % à 18,5 %. Pourtant, l'inflation est passée de 4,5 % en 2019 à 13 % en 2020 en raison des mesures d'endiguement et de la monétisation du déficit budgétaire. Le franc congolais s'est déprécié de 12,4 % par rapport au dollar américain entre 2019 et 2020.21

La RDC fait partie des pays les moins endettés d'Afrique. Cependant elle a des besoins de financement importants. La dette extérieure qui représente les deux tiers de la dette publique est principalement contractée auprès de donateurs multilatéraux. La part intérieure est principalement constituée d'arriérés budgétaires. Le déficit de financement a été estimé à 631 millions d'USD en 2020. Toutefois, la participation de la RDC au moratoire sur la dette du G20, l'appui budgétaire de la BAD et les ressources d'autres donateurs devraient le réduire et fournir une alternative à la monétisation du déficit public.

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2.2.3. Objectif et principe du système éducatif congolais

Les objectifs et principes du système éducatifs congolais ne s'éloignent pas de ceux d'autres états de l'Afrique subsaharienne sauf dans leur mise en pratique.

- Objectifs

Le système éducatif congolais a pour objectif de fournir une éducation de qualité pour tous les citoyens, afin de favoriser leur développement personnel, social, et économique. Le système éducatif congolais vise à promouvoir l'égalité des chances, l'inclusion, la diversité culturelle et linguistique, ainsi que le respect des droits de l'homme.

- Principes

Par son caractère public, l'enseignement doit être laïc, obligatoire et partiellement gratuit. L'école doit être démocratique.

Le système doit être adapté aux réalités et aux besoins locaux, le système doit favoriser l'application des recherches pour contribuer au développement national et enfin, le système doit encourager le travail communautaire, collectif et assurer un avenir prospère à tous les citoyens.

Quant en ce qui concerne l'administration et la gestion du système éducatif, celui-ci est régi par le ministre de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel ; actuellement dénommé « ministère de l'enseignement primaire, secondaire, technique et initiation à la nouvelle citoyenneté » et celui de l'enseignement supérieur et universitaire.

2.2.4. L'organisation du secteur de l'éducation

Quatre Ministères se partagent la charge des sous-secteurs clés du système éducatif congolais. Le Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et de l'Initiation à la Nouvelle Citoyenneté (MEPSINC), le Ministère de l'Enseignement Technique et Professionnel (METP) et le Ministère de l'Enseignement Supérieur et Universitaire (MESU), sont chargés de l'éducation formelle tandis que le Ministère des Affaires Sociales (MAS) s'occupe de l'alphabétisation et de l'éducation non formelle. La figure suivante présente un schéma global de la structure du système d'éducation et de formation

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Figure 1 : Structure du système d'éducation et de formation

Source : Stratégie sectorielle de l'éducation et de la formation 2016-202522

Le MEPSINC gère trois niveaux d'études : maternel, primaire et secondaire général. Ce ministère a reçu la mission de conduire l'Initiation à la Nouvelle Citoyenneté. Le processus d'apprentissage de l'exercice pratique de la citoyenneté est nécessaire pour le développement de la démocratie. L'encouragement de la citoyenneté active par l'éducation (avec mission de jeter les bases d'une cohésion sociale indispensable) et la formation tout au long de la vie, constitue un enrichissement novateur pour l'action communautaire dans le domaine de l'éducation, de la formation et de la jeunesse.

22 Stratégie sectorielle de l'éducation et de la formation 2016-2025, Pg 19

Le MAS est organisé au niveau provincial en Division des Affaires Sociales et en Division de l'Inspection et Contrôle. Ces divisions sont représentées au niveau des districts, des Villes et

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Le METP est en charge de l'enseignement secondaire technique et professionnel. Il accueille les jeunes issus du premier cycle général pour 4 années (Cycle technique) ou pour 2 ou 3 années (Cycle professionnel).

Le MESU est chargé de la gestion de l'enseignement supérieur et universitaire qui est réservé exclusivement aux détenteurs d'un diplôme d'État et comprend : les universités, les instituts supérieurs techniques et pédagogiques.

Les universités et les instituts supérieurs sont autonomes. Les recteurs pour les universités et les directeurs généraux pour les instituts supérieurs, sont nommés par le Président de la République et dépendent techniquement et administrativement du Ministre en charge de l'enseignement supérieur et universitaire. Plusieurs filières sont organisées au sein des universités et des instituts supérieurs. La durée des études est de 3 à 7 ans selon la faculté et de 3 à 5 ans dans les instituts supérieurs.

Le MAS a en charge l'alphabétisation et l'éducation non formelle. Les principales activités de ce segment sont :

Chaque ministère est dirigé au niveau national par un Ministre responsable devant le Parlement, et au niveau provincial, par un Ministre provincial responsable devant l'Assemblée Provinciale. L'ensemble des services administratifs et pédagogiques est placé sous la direction d'un Secrétaire Général qui exécute la politique du gouvernement et assure la pérennité de l'action administrative.

Au niveau déconcentré, le MEPSINC et le METP sont organisés en divisions provinciales, en sous-divisions, en inspections provinciales, en inspection de pool, en directions provinciales et antenne des services de contrôle et paie des enseignants (SECOPE). Ces structures sont respectivement dirigées par des Directeurs Provinciaux, des chefs de sous-divisions, des inspecteurs principaux provinciaux, des inspecteurs chefs de pools au niveau des sous-divisions et des chefs d'antenne du SECOPE. Le Ministère compte 30 divisions provinciales et 360 sous-divisions. Cette organisation est appelée à évoluer progressivement pour accompagner la réforme de la décentralisation. L'État a confié la gestion de certaines écoles aux confessions religieuses qui les gèrent à travers les coordinations nationales, provinciales et sous-provinciales.

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des Territoires par des Bureaux. Les Centres de Promotion Sociale (CPS) sont des structures d'exécution des apprentissages. Ils sont également utilisés pour les activités de protection sociale de la population vulnérable.

2.2.5. La structure du système éducatif congolais

En république démocratique du Congo, l'enseignement s'organise selon les cycles précis. On peut alors citer le cycle maternel, primaire et secondaire.

Les écoles appartiennent aux différents réseaux de gestion entre autres les confessions religieuses, les écoles officielles et les écoles privées.

- Le cycle maternel

A Lubumbashi précisément dans les communes de la KATUBA et de la KENYA, la majorité des écoles maternelles son privées. Ces écoles ne sont pas souvent objet de contrôle de la part de l'EPST. Le cycle maternel est subdivisé en différents niveau par rapport à l'âge des apprenants.

Cela pour adapter l'enseignement à chaque enfant. Ce milieu vise non seulement l'éducation intellectuelle mais aussi l'encadrement des enfants c'est pourquoi certaines écoles organisent même le niveau de crèche pour encadrer les enfants de bas âges.

Dans ce cycle, différents jeux sont prévus pour le développement psychomoteur des enfants. Le cycle maternel est facultatif, les enfants peuvent embrasser les études primaires sans toutefois avoir passé par l'école maternelle.

- Le cycle primaire

L'école primaire est composée de trois parties appelées « degrés » :

? Le degré élémentaire comprend la première et la deuxième année primaire ;

? Le degré moyen comprend la troisième et la quatrième année primaire ;

? Le degré terminal comprend la cinquième et la sixième année primaire. C'est la fin des études primaires qui conduisent à l'obtention du certificat de fin d'études primaires.

Le cycle primaire se déroule en six années d'études. L'enfant y accède à l'âge de plus ou moins six ans et en sort à l'âge de plus ou moins douze ans. La fin des études primaires est sanctionnée par la passation d'un examen appelé Test National d'Evaluation de Fin d'Etudes Primaires en

Dans la réforme récente du système éducatif congolais résultante de l'ajustement structurel imposé par la Banque Mondiale, lequel ajustement avait recommandé la réduction du personnel

30

sigle TENAFEP organisé par le pouvoir public dont l'organisation et l'efficacité pédagogique sont à critiquer. L'Ecole Maternelle est facultative dans le système éducatif congolais.

Figure 2 : schéma de l'enseignement primaire et maternel [E.P.S.P]

ENSEIGN EMENT PRIMAIRE ET
PRESCOLAIRE

 
 
 
 

ECOLE MATERNELLE

ECOLE PRIMAIRE

 
 
 
 
 
 
 
 

PREMIERE

DEUXIEME

TROISIEME

DEGRE TERMINAL

MATERNELLE

MATERNELLE

MATERNE LLE

 
 
 
 
 
 
 
 

DEGRE MOYEN

 
 
 
 
 

DEGRE ELEMENTAIRE

Source : Eugène KANYINDA BIDUAYA (2018), thèse de doctorat, L'OBSERVATION DE LA RELATION FORMATION - EMPLOI DANS LE CONTEXTE CONGOLAIS : l'étude de population des diplômés Bac + 5 produits par le système universitaire local et leurs stratégies d'insertion. Cas des diplômés de filières techniques à Kinshasa, de 2015 à 2017, page 52, université de Bordeaux

- Le cycle secondaire

L'enseignement secondaire est organisé en plusieurs sections pour former les jeunes soit à occuper leur premier emploi, soit à les préparer de poursuivre des études supérieures ou universitaires. Le cycle long, cycle unique, il se fait et se déroule en six ans d'études secondaires d'enseignement général ou technique.

31

enseignant et administratif, et la suppression de certaines options techniques et de tous les cycles intermédiaires tels que le cycle d'orientation, cycle court et cycle de spécialisation23.

L'enseignement secondaire est organisé en un seul cycle de six ans d'études et on y entre à l'âge de plus ou moins douze ans et on en sort à l'âge de plus ou moins dix-huit ans. La fin des études secondaires est sanctionnée par l'obtention d'un diplômé d'Etat qui conduit à la poursuite des études supérieures et universitaires.

Pour obtenir ce diplômé d'Etat, il faut passer obligatoirement un examen national dans un ensemble de matières organisé par l'Etat.

Figure 3: le schéma du cycle secondaire [E.P.S.P]

ENSEI GN EMENT SECONDAIRE

ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL

ENSEIGNEMENT GENERAL

CYCLE LONG
TECHNIQUE

CYCLE DE
SPECIALISATION

CYCLE LONG
GENERAL

Source : Eugène KANYINDA BIDUAYA (2018), thèse de doctorat, L'OBSERVATION DE LA RELATION FORMATION - EMPLOI DANS LE CONTEXTE CONGOLAIS : l'étude de population des diplômés Bac + 5 produits par le système universitaire local et leurs stratégies d'insertion. Cas des diplômés de filières techniques à Kinshasa, de 2015 à 2017, page 53, université de Bordeaux

23 Eugène KANYINDA BIDUAYA (2018), thèse de doctorat, L'OBSERVATION DE LA RELATION FORMATION - EMPLOI DANS LE CONTEXTE CONGOLAIS : l'étude de population des diplômés Bac + 5 produits par le système universitaire local et leurs stratégies d'insertion. Cas des diplômés de filières techniques à Kinshasa, de 2015 à 2017, université de Bordeaux

Le MEPST a obtenu sur ressources propres du Budget de l'Etat pour les exercices 2018, 2019 et 2020 en moyenne 16,25%. Alors que le P11B réel s'est contracté de 1,7 % en 2020 après avoir

32

Les écoles secondaires organisent différentes sections selon les arrêtées à leurs dispositions. La structure de l'enseignement dans la ville de Lubumbashi ne se diffère pas des autres villes de la république démocratique du Congo.

2.2.6. Financement de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST)

Le Ministère de l'EPST a obtenu en moyenne 16,4% du Budget de l'Etat entre 2017-2018 et 2019 en Ressources Propres, soit moins de 3% du P11B, alors que la valeur de l'Education pour un pays en retard de la scolarisation et qui espère réaliser les objectifs de l'ETP (Enseignement technique et professionnel) dans les délais raisonnables se situe autour de 4% du PIB.

Toutefois, la priorité accordée à l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique s'est notamment traduite par la croissance soutenue des allocations budgétaires sur ressources propres consenties depuis 2018. Entre 2018 et 2019, le Budget de l'EPST dans le budget de l'état est passé de 16,89% en 2018 jusqu'atteindre 21,28% en 2020.

La RDC a augmenté l'apport budgétaire en faveur de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique à hauteur de 13,2% en 2017 et a atteint 21, 28% en 2020.

Tableau 1 : Part du budget de l'éducation dans le budget de l'Etat

Budget en (milliard de CDF)

 
 

2019

 
 
 

2020

 
 
 

2021

 

Budget de l'état (1)

9

604

890 675

737,00

17

225

248 047289,00

13

555

177 070

944,00

Budget du secteur de l'éducation (2)

(EPST-ESU-MAS...)

1

685

635 500

949,00

3

665

599 945

964,00

3

070

333 553

094,00

Budget du MEPST (3)

1

159

406 432

601,00

2

941

366 246

716,00

2

458

739 850

593,00

Part du budget de l'éducation dans le budget de l'Etat (2/1)

 
 

17,55%

 
 
 

17,O8%

 
 
 

18,14%

 

Part du budget de l'EPST dans le budget d'Etat (3/1)

 
 

12,07%

 
 
 

17,08%

 
 
 

18,14%

 

Part du budget de l'EPST dans le budget de l'Education (3/2)

 
 

68,78%

 
 
 

80,24%

 
 
 

80,08%

 

Source : annuaire de statistique de l'enseignement primaire, secondaire et technique 2.2.7. Impact de la situation économique sur l'éducation (EPST)

33

augmenté de 4,4 % en 2019 et de 5,8 % en 2018 à cause des nombreux facteurs dont les plus redoutables seraient entre autre les efforts consentis par le gouvernement et ses partenaires pour

atténuer les conséquences économiques et sociales du coronavirus à côté de la crise
multiforme et de l'insécurité qui aurait subsistée dans la partie Est du Pays.

En effet, entre 2019 et 2020, la part du budget de l'Etat allouée au Ministère de l'EPST sur ressources propres est passée de 12,07% à 17,08% et celui de l'Education dans le budget de l'Etat serait passé de 17,55% à 21,28%. Cependant la part de l'EPST dans le budget sur l'ensemble de tous les sous-secteurs de l'Education (EPST-ESU-RS-MAS) serait passée de 68,78% à 80,24% au cours de ces deux années (2019 et 2020). Cette priorité accordée à l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique se justifie en grande partie par mise en oeuvre du projet de la réforme sur la gratuité de l'enseignement primaire en renforçant les systèmes de gouvernance et la qualité de l'enseignement.

2.2.8. Les critères définis pour la création d'une école privée

Plusieurs critères doivent être remplis avant la création d'une école privée. Ces critères concernent à la foi la personnalité de l'initiateur (promoteur) ainsi que la procédure à suivre pour créer une école privée. Ces critères sont les suivants :

1) les critères concernent la personnalité de l'initiateur

a. Pour la personne morale :

- Avoir une personnalité juridique ;

- N'avoir pas été condamné pour crimes économiques, les dix dernières années ;

- Se conformer aux lois de la République ;

- Disposer d'un personnel de gestion qualifié ayant une expérience d'au moins cinq

ans dans le domaine de l'éducation.

b. Pour la personne physique :

- Être âgé d'au moins 30 ans ;

- Présenter une attestation de bonne conduite, vie et moeurs ;

- Se conformer aux lois de la République ;

- Jouir des droits civiques ;

- Disposer d'un personnel de gestion qualifié ayant une expérience d'au moins cinq

ans dans le domaine de l'éducation ;

34

- N'avoir pas été condamné pour crimes économiques ou pour toute autre infraction intentionnelle.

c. Par garanties financières et matérielles Il faut entendre :

- L'existence des infrastructures viables ainsi que des matériels didactiques propres et appropriés ;

- Le dépôt à terme de six mois dans une institution bancaire ou financière de la République Démocratique du Congo de la somme nécessaire au fonctionnement de l'établissement d'enseignement ainsi qu'à la paie du personnel enseignant et administratif pendant une année au moins ;

- La détention du titre de propriété du site et des bâtiments destinés à accueillir l'établissement d'enseignement ou le cas échéant, d'un contrat de bail d'immeuble dument légalisé d'une durée minimum de 6 ans ;

- L'attestation indiquant la superficie du site conforme à la norme de 5 m2 au moins par élève ou étudiant.

- Par garanties environnementales, il faut entendre la détention de l'attestation de l'étude d'impact

2°) L'agrément d'un établissement privé

L'agrément d'un établissement d'enseignement maternel, primaire, et secondaire est subordonné par :

1. Une demande écrite adressée, sous peine de nullité, au Ministre du Gouvernement central ayant l'enseignement maternel, primaire, secondaire et professionnel dans ses attributions ou au Gouverneur de province ;

2. Une enquête dont les conditions sont définies dans les critères concernant la personnalité de l'initiateur et les garanties financière et matérielle. Il est sanctionné par un arrêté du Ministre du Gouvernement central ayant l'enseignement maternel, primaire, secondaire et professionnel dans ses attributions ou du Gouverneur de province. Tout établissement d'enseignement agréé est soumis au contrôle des pouvoirs publics.

35

Ce contrôle concerne notamment :

- Le respect de la Constitution et des lois de la République ;

- Le respect permanent des conditions d'ouverture et de fonctionnement ;

- La sauvegarde de bonnes moeurs ;

- Le niveau des études et leur conformité au programme de l'enseignement national.

2.2.9. Comparaison entre le secteur privé et public de l'enseignement

Il y a plusieurs éléments qui nous permettent d'établir des comparaisons et des ressemblances entre le secteur privée et publique de l'enseignement et sur base de notre enquête nous avons dégages quelques un que voici :

- Une même formation ; Les candidats aux concours de l'enseignement privée subissent les mêmes épreuves que les candidats des concours correspondants de l'enseignement public, leur niveau de formation est donc les même.

- Un statut diffère ; les enseignants des établissements privés sous contrat et bien qu'étant rémunérés par l'état n'ont pas le statut de fonctionnaire. Ce sont des agents contractuels de droit public.

- Les mêmes programmes ; Les établissements privées associés à l'état participent à la mission de service public de l'éducation nationale, l'enseignement y est donc dispensé conformément aux programmes en vigueur dans l'enseignement publics mais la vie scolaire, les méthodes pédagogiques et l'organisation générale de l'établissement lui sont propres.

- Des effectifs par classe quasi identique ; Depuis 2019, suite à L'enthousiasme qui a accompagné l'annonce de la gratuité de l'enseignement dans les écoles publiques, l'effectif des élèves par classe a doublé voir même triple dans certaines écoles publiques. Mais il y a d'autres écoles privées qui ont un nombre important d'élèves.

2.2. PRÉSENTATION DE LA VILLE DE LUBUMBASHI

L'objet de cette section est de présenter brièvement la ville de Lubumbashi, qui constitue le cadre géographique de notre étude, en tentant de mettre en évidence les caractéristiques saillantes de la population et des activités économiques de la région. Ceci est d'autant nécessaire pour avoir un cadre général de référence (plus ou moins fiable) pour les données issues de notre enquête de terrain.

Le climat de Lubumbashi est connu à partir d'une série d'observations longues de plus de 50 ans. Classé dans le type Cw6 de Koppen, il est tropical à deux saisons alternantes, avec

36

2.2.1. Aperçu général

2.2.1.1. Situation géographique et administrative

Lubumbashi est le chef-lieu de la Province du Haut-Katanga. Il a le statut de ville depuis la période coloniale A l'origine ce centre - extra - coutumier s'appelait Élisabeth ville jusqu'en 1967. Il est subdivisé en 7 communes urbaines, notamment :

1. Lubumbashi : 7 quartiers ;

2. Kampemba : 7 quartiers ;

3. Kamalondo : 2 quartiers ;

4. Kenya : 3 quartiers ;

5. Katuba : 9 quartiers ;

6. Ruashi : 5 quartiers ;

7. Annexe comprenant 8 quartiers.

2.2.1.2. Localisation et aspects physiques

La ville de Lubumbashi est reliée aux principaux centres urbains de la province du haut- Katanga et d'autres pays limitrophes Angola Zambie et Tanzanie. Les principaux moyens sont la route, le train et avion.

a) Température

La moyenne annuelle est de 20°C, avec une grande stabilité interannuelle. Les températures sont les plus basses dans la première moitié de la saison sèche, juillet étant le mois le plus froid : moyenne de 15,6°C, minimum moyen de 4,2°C, minimum absolu (rare) de 0°C. Octobre et novembre sont les mois les plus chauds : moyenne de 22,5°C et 23,5°C, maxima moyenne de 31 et 33°C, maximum absolu de 37,8°C. L'amplitude diurne est élevée (14,7°C en moyenne), plus forte en saison sèche (22°C) qu'en saison pluvieuse 12°C. Le minimum se situe vers 6h du matin, le maximum vers 14h.

b) Climat

La Ville de Lubumbashi est reliée aux principaux centres urbains de la province du Haut-Katanga, de quelques provinces et pays limitrophes de la RDC notamment : le Maniema,

37

un caractère tempéré et continental lié à l'altitude (1200 m environ) et à l'éloignement par rapport aux masses océaniques.

c) Relief

Lubumbashi et ses environs occupent le bassin supérieur de la Katubu entre 11°20' - 12°00' latitude Sud et 27°10' - 10'27° longitude Est. À l'ouest, une ligne de partage des eaux peu marquée dans le paysage sépare le bassin de la Kafubu de celui de la Kafue. Au Nord, une crête mieux dégagée sépare les affluents de la Lufira de ceux de la Kafufu. À l'Est et au Sud, une limite conventionnelle recoupe la Kafubu et ses affluents principaux, dont la direction Nord - Ouest Sud - Est coïncide avec l'orientation structurale majeure des terrains précambriens de la région.

d) Précipitations

La saison des pluies va de novembre à mars et enregistre environ 1.300 mm, repartis en 114 jours. Si le régime annuel est assez stable, la répartition et le nombre des jours de pluie varient beaucoup d'une année à l'autre. Les pluies peu intense (moins de 10 mm) sont les plus fréquentes, mais celles d'intensité moyenne (15 à 20 mm) donnent l'essentiel de l'eau reçue, les averses de plus de 100 mm sont exceptionnelles. Les pluies nocturnes (les plus abondantes) ont leur maximum entre 18h et 1 h, les diurnes entre 14 et 16 h. Selon leur origine, on distingue quatre types de pluies : d'ascension dynamique (flux de mousson), de convection thermique l'après-midi (très localisées), inorageux, de refroidissement nocturne.

e) Humidité de l'air

L'hygrométrie varie fortement au long de l'année, avec un minimum de moins de 50% en fin de saison sèche, un maximum de plus de 85% au coeur de la saison pluvieuse. L'évaporation, maximale en septembre - octobre, dépasse 1.200 mm par an. Les vents en saison sèche prédominent, l'alizé du SE, froid et sec, qui vient de l'océan Indien avec un maximum de régularité en mai - juin, il peut atteindre une vitesse de 7 beauforts. En saison des pluies interviennent les deux composantes NO et SO du flux de la mousson Ouest atlantique : ces vents humides et assez frais, de vitesse en général modérée, sont responsables des précipitations.

f) Composante spatio - régionale du développement

38

le Sud - Kivu, le Kasaï oriental, la Tanzanie, Zambie, et Angola par les principaux moyens de communications suivants : la route, le train et l'avion.

2.2.2. État de la ville de Lubumbashi

- Sécurité foncière

La sécurité foncière pose comme préalable la facilitation en faveur d'une présence des aménageurs fonciers, et des institutions spécialisées de son financement :

L'acquisition libre des parcelles par le financement de fonds propres harmoniser les fonctions relatives à la gestion foncière entre plusieurs ministères et échelon administratifs, financement concentrer les ressources pour soutenir la gestion urbaine pour la lutte contre le gaspillage spatial des suites des opérations incontrôlées des autos constructrices.

Maîtriser le mode d'acquisition des sols auprès de l'État que les tiers et les chefs coutumiers.

Au terme de la loi foncière n° 77 - 021 du 20 juillet 1973, modifiée par la loi n° 80 - 008 du 18 juillet 1980, le sol et le sous - sol sont la propriété de l'État. Ce dernier peut concéder à des particuliers des concessions temporaires, ou perpétuelles. Néanmoins, cette attribution ne peut se faire qu'après la consultation et l'accord des communautés de base ainsi qu'un constat de vacances de terres, étant donné que la plupart sont des collectivités auxquelles appartiennent des individus qui y ont des droits et devoirs.

À Lubumbashi tout comme d'autres grands centres urbains et extra - coutumiers où la densité de la population est importante ou le manque des terres se pose avec acuité, l'occupation des sols n'est pas aisée. Ainsi, le régime de concession est soumis préalablement à une enquête de vacance des terres, à la délimitation de la concession et à la vérification des droits que les habitants exercent individuellement ou collectivement en vue de dédommagement. Par cette procédure, l'État rachète le droit coutumier sur cette terre. Enfin, un contrat de concession peut être signé entre le particulier et l'État. L'État en garde la propriété et le particulier reçoit le droit de jouissance pendant une certaine durée.

39

2.2.3. Facteurs socio-économiques

a) Habitat

Lubumbashi est l'une de ces cités congolaises dans lesquelles l'État et surtout l'Union Minière du Haut Katanga (GECAMINES) et l'actuelle Société Nationale des Chemins de Fer du Congo avaient largement financé la construction des logements. En 1999, 47, 98% des ménages de Lubumbashi résident les quartiers d'habitat planifiés.

Dans 22 quartiers de la ville, le financement de la construction des logements est totalement à charge des ménages eux-mêmes. 19 de ces quartiers soit 86,36% sont des quartiers à faible niveau socio- économique. Pratiquement toutes les récentes extensions de la ville de Lubumbashi sont des quartiers d'auto construction.

Le matériau le plus utilisée pour la structure des constructions est la brique en terre cuite du fait que le sol de Lubumbashi permet sa production notamment artisanale à des frais moindres que celle des briques en ciment.

Dans les quartiers à haut standing, l'on note une proportion appréciable de constructions dont la structure est constituée en béton armé (16,67%). Par contre on dénombre, dans les quartiers modestes, c'est plutôt le recours à la brique adobe (terre non-cuite) qui domine.

Dans les quartiers d'habitat spontané, l'on recourt aussi quelques fois (2, 04%) au pisé bois. La tôle galvanisée est largement utilisée notamment dans les quartiers d'auto construction. Dans les quartiers à haut standing, on relève une proportion très importante de logements couverts en Ternit (Fibrociment) (33, 33%) et en tuile (16, 67%). Le premier type de matériau commence à refaire surface dans les quartiers d'habitat informel (2, 04%). L'utilisation de ce matériau devrait être encouragé à cause des possibilités locales pour sa production bon marché. Généralement, les logements construits sont d'un seul niveau.

Les constructions inachevées sont relativement plus nombreuses dans les quartiers à niveau socio-économique intermédiaire que dans ceux à niveau plus faible, sans doute à cause du recours dans ces derniers quartiers à des matériaux de construction non-durables.

Pratiquement tous les ménages des quartiers à haut standing occupent seuls leurs parcelles d'habitation. Il s'agit pour la plupart (66, 67%) des ménages de cadres de l'Administration et de la GECAMINES, logés par leurs employeurs respectifs.

40

Dans les quartiers d'auto construction à faible niveau socio-économique il y a également de nombreux ménages (au moins 75%) qui habitent seuls leurs parcelles. Les quartiers de forte cohabitation sont, d'une part, les quartiers planifiés de niveau socio-économique modeste et d'autre part, les quartiers d'auto construction à niveau intermédiaire.

À Lubumbashi, les ménages locataires sont les plus nombreux sauf dans les quartiers d'auto construction à faible niveau socio-économique et ceux de haut standing réservé principalement aux logements de fonction. L'on n'a dénombré aucun ménage sous logé en 1999.

Chaque ménage à Lubumbashi, compte en moyenne 6 à 7 individus ; dans les quartiers à haut standing, cette moyenne est encore plus élevée : 9,333 personnes. Malheureusement, leurs logements ne leur offrent que très peu de chambres, 2 à 3 chambres en moyenne : d'où, la forte promiscuité à laquelle elles sont astreintes. Le nombre moyen de personnes par chambre varie de 3 à 4 individus.

Dans les lignes qui suivent, nous allons passer en revue les facteurs clés marquant le contexte lushois. En effet, comme l'ont souligné certains auteurs que l'homme est le produit d'une société.

Nous relevons les principaux facteurs qui caractérisent le contexte lushois en nous focalisant essentiellement sur les facteurs socio-économiques.

b) Environnement

Le site général de Lubumbashi est une surface d'aplanissement de 1.200 à 1.300 m d'altitude, accidenté par quelque collines et crêtes appalachiennes de faible dénivelée et d'orientation NWSE, par exemple le Mukuen (1.375 m) à 5 Km au sud du centre-ville. La ville s'est développée entre deux de ces alignements, dans le syndical où se loge la rivière Lubumbashi.

L'altitude s'abaisse doucement de 1.300 m au Nord-est jusque vers 1.170 m dans les talwegs de la Lubumbashi et de la Kafubu, et les pentes excédent rarement 3% sur le plateau proprement dit.

Ce relief faiblement contrasté fournit peu de point de vue naturel. Les pentes sont cependant un peu plus fortes sur les versants des vallées, modérément encaissées. Il faut signaler la présence d'autres éléments qui, bien que non directement nuisant, n'en constituent pas moins des dégradations anthropologiques du milieu. C'est le cas des carrières de minerai de cuivre, en exploitation (Ruashi) ou désaffectée ; (Etoile), et des carrières de sable, d'argile ou de moellons,

41

ainsi que des terrils et zones d'épandage de scories ou de remblais miniers. Il y a aussi les couloirs des lignes de force (110 et 220 Kv) qui convergent vers la station de transformation de la Lubumbashi.

2.2.4. Économie urbaine et emplois

L'économie urbaine de la ville de Lubumbashi a pour activité de base l'exploitation et le traitement du gisement du Cuivre dans l'usine de l'Etoile. Beaucoup de Société dérivées de cet usinage a engendré le transport de grand tonnage par rail de la SNCC.

Les agglomérations importantes ainsi concentrées ont favorisé l'essor soutenu des activités des secteurs primaires secondaires et tertiaire : d'où l'implantation des usines manufacturières de textiles, la congélation de produit importés des poissons, de viande et la transformation des produits agricoles tels que minoteries, huileries savonneries, etc.

2.2.5. Groupes sociaux vulnérables

a) Répartition de la population par sexe et groupe d'âge en 1999

La population âgée de 0-5 ans (population d'âge préscolaire) est composée de 9,06% de garçons et de 9,53% de filles et représentent 18,59% de la population totale de Lubumbashi en 1999.

La population scolarisée (entre 6-18 ans) représente 35,18% dans l'ensemble. En la répartissant entre les niveaux primaire et secondaire, nous avons :

Au niveau primaire (6-12 ans) : 21,06% dont 10,24% de garçons et 10,82% de filles, au niveau secondaire (13-18 ans) : 14,12% dont 6,47% d'hommes et 7,65% de femmes, la population en âge d'activité (entre 19-59 ans) : 21,64% d'hommes et 21,41% de femmes donnant un total de 43,05% de la population de Lubumbashi.

Les vieux (60 ans et +) quant à eux se répartissent comme suit : 1,41% d'hommes et 0,82 de femmes. C'est une des Villes ayant une faible proportion des vieux avec 2, 23% dans l'ensemble.

À Lubumbashi, en 1999, il y a plus de femmes (50,71%) que d'hommes (49,29%) soit 97 hommes pour 100 femmes.

2.2.5. Organisation du secteur de l'EPST dans la ville de Lubumbashi

42

Le secteur de l'EPST dans la ville de Lubumbashi est divisé en 5 sous-divisions ; (Lubumbashi 1, Lubumbashi 2, Lubumbashi 3, Lubumbashi 4, et Lubumbashi 5). Chaque sous-division est gérée par le sous-proved.

- Lubumbashi I

La sous-division Lubumbashi 1 comprend les écoles de la commune LUBUMBASHI et celle de KAMALONDO, elle a une superficie de 39,35 Km2 et une densité de 35.104 hab/Km2 c.à.d. pour toutes les deux communes24.

Tableau 2 : Situation scolaire dans la sous-division : Lubumbashi 1

Niveau

d'enseignement

Ecoles

Classes

Enseignants

Elèves

Pré-primaire

150

482

482

12.308

Primaire

268

2.435

2.435

76.648

Secondaire

212

3.176

4.499

63.184

Source : Elaboration du plan d'action opérationnel, La sous-division 1, (2018) - Lubumbashi II

La sous-division de Lubumbashi 2 est située au sud de la ville de Lubumbashi. Elle comprend deux communes à savoir la commune KATUBA et la commune KENYA sa population scolaire est de 91.322 élèves soit 46.447 garçons et 44.875 Filles avec un accroissement de 27,3% d'élèves par rapport à l'année 2016-2017. C'est cette sous-division qui fera l'objet de notre troisième chapitre.

Tableau 3: Effectifs d'élèves dans la sous-division 2

Niveau

d'enseignement

Effectifs élèves

Accroissement %

2016-2017

2017-2018

Maternelle

3.323

3.814

14,7%

Primaire

45.800

58.220

27,1%

Secondaire

23.432

29.288

24,9%

Source : Plan d'action opérationnel, sous-division de Lubumbashi 2,

24 Elaboration du plan d'action opérationnel, La sous-division 1, (2018)

43

- Lubumbashi III

Cette sous-division regroupe les écoles de la commune de KAMPEMBA et RUASHI. Tableau 4: Situation scolaire dans la sous-division : Lubumbashi 3

Niveau

d'enseignement

Ecoles

Classes

Enseignants

Elèves

Pré-primaire

253

743

639

12.386

Primaire

454

3.336

3.350

123.864

Secondaire

369

4.409

2705

67.606

Source : Plan d'action opérationnel sous-division de Lubumbashi 3. (2018) - Lubumbashi IV

Cette Sous-division regroupe les écoles de la commune ANNEXE. Tableau 5: Situation scolaire dans la sous-division : Lubumbashi 4

Niveau

d'enseignement

Ecoles

Classes

Enseignants

Elèves

Pré-primaire

310

668

535

9.970

Primaire

588

3.588

3.274

120.178

Secondaire

464

5.120

3.435

58.450

Source : Plan d'action opérationnel sous-division de Lubumbashi 4. (2018)

2.2.3. Nombre d'écoles existantes dans la commune de la KATUBA et de la KENYA

Tableau 6: Nombre d'écoles dans la commune de la KATUBA et de la KENYA

 

Ecoles publiques

Ecoles privées

Total général

Maternelles

1

65

66

Primaires

53

144

167

Secondaires

32

104

136

Total

86

284

369

Total en %

23,3%

76,7%

100%

Source : nous-mêmes sur base des données recueilli à la sous-division 2

44

Figure 4 : Cartographie des écoles privées et publiques dans la commune de la KATUBA et de la KENYA

Ecoles privées

77%

Ecoles
publiques

23%

Ecoles publiques Ecoles privées

Commentaires : Partant de cette cartographie, il ressort que les écoles publiques représentent 23% des écoles dans les deux communes, les écoles privées représentent 77% des écoles. Cela montre que le secteur privé de l'éducation est en plein expansion. Cela est dû à une forte pression démographique sur le système éducatif, une baisse de la qualité de l'enseignement, un nombre insuffisant d'écoles publiques, le faible salaire des enseignants et la gestion inefficace des écoles publique.

En parallèle, notamment en raison de l'incapacité du gouvernement à satisfaire à la demande, le nombre d'écoles privées augmente.

2.2.4. Nombre d'écoles par commune et par régime de gestion Tableau 7: Nombre d'écoles par commune et par régime de gestion

 

Commune KATUBA

Commune KENYA

ENC

EC

EPR

Total

ENC

EC

EPR

Total

Maternelle

1

0

60

61

0

0

5

5

Primaire

11

21

84

116

4

17

30

51

Secondaire

11

11

92

114

5

5

12

22

Total

23

32

236

291

9

22

47

78

Total en %

8%

11%

81%

100%

11,5%

28,2%

60,3%

100%

Source : nous-même sur base des données recueilli à la sous-division 2

45

Figure 5 : cartographie d'écoles par régime de gestion dans la commune KATUBA

81%

ENC EC EPR

8%

11%

Source : nous-même sur base des données recueilli à la sous-division 2

Commentaires : il ressort de cette cartographie que les écoles publiques non conventionnées représente 8% des écoles, les écoles conventionnées représentent 11% des écoles. Ce qui donne 19% des écoles publique dans la commune de la KATUBA, les écoles privées représente 81% des écoles dans cette commune.

Figure 6 : cartographie d'écoles par régime de gestion dans la commune de la KENYA

60%

ENC EC EPR

12%

28%

Source : nous-même sur base des données recueilli à la sous-division 2

Commentaires : il ressort de cette cartographie que les écoles publiques non conventionnées représente 12% des écoles, les écoles conventionnées représentent 28% des écoles. Ce qui donne 40% des écoles publique dans la commune de la KENYA. les écoles privées représente 60% des écoles dans cette commune.

46

CHAPITRE 3 : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS

Ce chapitre est consacré aux résultats de l'enquêté pour nous permettre de confronter les hypothèses de travail aux réalités du terrain. Nous avons présenté, les résultats de notre enquête sous forme des tableaux suivis de brefs commentaires pour permettre à ceux qui auront la charge de nous lire d'avoir une précision claire sur les investigations faites sur terrain.

3.1. CONSTITUTION DE L'ECHANTILLON

3.1.1. Présentation de la population enquêtée

La population ciblée de notre échantillon est constituée de la population de la sous-division 2. Comme nous l'avons dit dans le deuxième chapitre, la sous-division 2 est constituée de deux communes : la commune de la Katuba et la commune de la Kenya. La taille de cette population est inconnue.

3.1.2. Echantillon

Si la population n'est pas connue, nous pouvons estimer la taille de l'échantillon en utilisant une formule basée sur l'hypothèse de proportion de la population.

Avec :

- n : la taille de l'échantillon

- Z : la valeur correspondante au niveau de confiance souhaité (par exemple, 1,96 pour un niveau de confiance de 95%)

- p : l'estimation de la proportion de la population ayant une caractéristique spécifique ( nous avons supposé une proportion maximale de 0,5 car nous ne disposons pas d' estimations précises).

- E : la marge d'erreur souhaitée (exprimée sous forme décimale, par exemple 0,05 pour une marge d'erreur de +/- 5%).

La formule pour calculer la taille de l'échantillon proportionnel est la suivante :

47

n = [ (Z^2 * p * (1-p) ] / (E^2)

n = [ (1,962 X 0,5 X (1-0,5) ] / 0,052

n = (3,8416 X0,5X 0,5) / 0,0025

n = 384,16 384 C'est-à-dire notre échantillon est de 384 Individus. 3.2.3. Présentation et analyse descriptive de l'échantillon

3.2.3.1. Critère géographique

Notre échantillon est composé de 230 habitants de la commune Katuba soit 60% et 154 habitants de la commune Kenya soit 40%. La commune Katuba prend 230 habitants parce qu'elle compte les plus grand nombre d'écoles privées et publiques.

3.2.3.2. Critère sexe

Tableau 8 : Répartition de l'échantillon par la variable Sexe

Sexes

Effectifs

Pourcentages

Masculin

190

49,48%

Féminin

194

50,52%

Total

384

100%

48

Figure 7 : Répartition de l'échantillon par sexe

51%

Masculin Féminin

49%

Commentaire : L'univers de notre enquête comprend 117 hommes soit 49,3% et 120 femmes soit 50,63%.

3.2.3.3. Critère âge

Tableau 9: Répartition de l'échantillon par la variable Age

Tranches d'âge

Effectifs

Pourcentages

Moins de 18 ans

48

13

De 18 à 28 ans

70

18

De 29 à 38 ans

87

23

De 39 à 48 ans

70

18

De 49 à 58 ans

67

17

De 59 ans et plus

42

11

Total

384

100

49

Figure 8: Répartition de l'échantillon par âge

De 59 ans et plus De 49 à 58 ans De 39 à 48 ans De 29 à 38 ans De 18 à 28 ans

Moins de 18 ans

 
 
 
 

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Commentaire : Il ressort de ce graphique que la classe d'âge la plus représenté de notre étude et celle de 29 à 38 ans qui comprend 23% de nos enquêtes. Elle est immédiatement suivie de celle de 18 à 28 ans et 39 à 48 ans qui comprennent toutes 18% d'enquête. Les autres catégories viennent après dans l'ordre suivant :

- 49 à 58 ans : 17%

- Moins de 18 ans : 13% - 59 et plus : 11 %

3.2.3.4. Critère Etat civil

Tableau 10: Répartition de l'échantillon par la variable Etat civil

Etat Civil

Effectif

Pourcentage

Mariés

116

33

Célibataires

134

42

Veuf(s)

61

10

Divorcés

73

15

Total

384

100

35%

Parents Non parent

65%

50

Figure 9 : Répartition de l'échantillon par état civil

Mariés Célibataires Veuf(s) Divorcés

16%

19%

35%

30%

Commentaire : Cette cartographie nous renseigne que 116 enquêtés soit 30% sont mariés, 134 enquêtés soit 35% célibataires, 61 enquêté soit 16% sont veufs et 73 enquêtés soit 19% sont divorcés.

3.2.3.5 Nombre des parents dans l'échantillon

Tableau 11 : Nombre des parents dans notre échantillon

Parents

250

65%

Non parent

134

35%

Total

384

100%

Figure 10: Nombre des parents dans notre échantillon

51

Commentaire : Le nombre des parents est significatif car Les ménages sont les principaux décideurs lorsqu'il s'agit de choisir une école pour leurs enfants. Leurs préférences, leurs aspirations et leurs motivations peuvent influencer la demande pour les écoles privées et les services éducatifs. En les consultant, nous avons compris les facteurs qui poussent les familles à opter pour des écoles privées et évaluer leurs besoins en matière d'éducation.

3.2. RESULTAT DE L'ENQUETE

3.2.1. : Impact de la prolifération des écoles privées sur l'accès à l'éducation pour la population à faible revenu

Tableau 12: Avis des habitants sur l'accès à l'éducation dans les écoles privées

Réponses

Effectifs

Pourcentages

Très accessible

49

12,74

Accessible

72

18,72

Peu accessible

168

43,68

Pas du tout accessible

95

24,7

Total

384

100

Source : résultat de nos enquêtes

Figure 11 : Avis des habitants sur l'accès à l'éducation dans les écoles privées

Très accessible Accessible Peu accessible Pas du tout accessible

24%

44%

13%

19%

Commentaire : Il ressort de ce tableau que 49 individus soit 12,74% affirment que les écoles privées sont très accessibles pour la population à faible revenu, 72 individus soit 18,72% pensent que les écoles privées sont accessibles pour la population à faible revenu, 168 individus

52

soit 43,68% pensent que les écoles privées sont peu accessibles pour la population à faible revenu et 95 individus soit 24,7% trouvent que les écoles privées n'est sont pas du tout accessibles pour la population à faible revenu.

Tableau 13 : Les raisons qui empêchent la population à faible revenu d'accéder aux écoles privées

Réponses

Effectifs

Pourcentages

Coût de scolarité élevé

184

47,92

Manque de places disponibles

147

38,28

Distance géographique

53

13,80

Total

384

100

Source : résultat de nos enquêtes

Figure 12 : Les raisons qui empêchent la population à faible revenu d'accéder aux écoles privées

Coût de scolarité élevé Manque de places disponibles Distance géographique

38%

14%

48%

Commentaire : Cette cartographie nous montre que la majorité soit 48% des enquêtés pensent que le coût de scolarité élevé constitue un obstacle considérable qui empêche la population à faible revenu d'accéder aux écoles privées, 38% pensent que c'est le manque des places disponibles qui empêche la population à faible revenu d'accéder aux écoles privées et 14% disent que c'est la distance géographique qui empêche la population à faible revenu d'accéder aux écoles privées.

53

3.2.2. Impact de la prolifération des écoles privées sur la qualité de l'éducation Tableau 14: La principale raison de la prolifération des écoles privées

Réponses

Effectifs

Pourcentages

Manque d'infrastructures éducatives publiques adéquates

173

45

Manque de confiance dans les écoles publiques

81

21

Demande croissante d'une éducation de qualité

130

34

Total

384

100

Source : résultat de nos enquêtes

Figure 13 : La principale raison de la prolifération des écoles privées

Manque d'infrastructures éducatives publiques adéquates Manque de confiance dans les écoles publiques Demande croissante d'une éducation de qualité

34%

21%

45%

Commentaire : Cette cartographie montre que 173 enquêtés soit 45% disent que le manque d'infrastructures éducatives publiques adéquates est la principale raison derrière la prolifération des écoles privées à Lubumbashi, 81 enquêtés soit 21% des enquêté pensent que c'est le manque de confiance des habitants dans les écoles publiques et 130 enquêtés soit 34% pensent que c'est la Demande croissante d'une éducation de qualité qui constitue la principale raison derrière la prolifération des écoles privées à Lubumbashi.

54

Tableau 15 : Appréciation de la qualité de l'enseignement dans les écoles privées et publiques

Réponses

Effectifs

Pourcentages

Meilleure qualité dans les écoles privées

52

22

Meilleure qualité dans les écoles publiques

47

20

La qualité est similaire dans les deux types d'écoles

138

58

Total

237

100

Source : résultat de nos enquêtes

Commentaire : Il découle de ce tableau que 52 enquêtés soit à 22% trouvent que les écoles privées offrent une meilleure qualité que les écoles publiques, 47 enquêtés soit 20% pensent l'inverse et la majorité des enquêtés soit 138 enquêtés pensent que La qualité est similaire dans les deux types d'écoles.

Tableau 16 : Appréciation de la qualité de l'enseignement dans la ville de Lubumbashi

Réponses

Effectifs

Pourcentages

La qualité de l'enseignement s'est améliorée avec la prolifération des écoles privées.

131

34,06

La qualité de l'enseignement s'est détériorée avec la prolifération des écoles privées.

171

44,46

La qualité de l'enseignement est restée la même malgré la prolifération des écoles privées.

82

21,32

Je ne sais pas / Je n'ai pas d'opinion.

0

0

Total

237

100

Source : résultat de nos enquêtes

55

Figure 14: Appréciation de la qualité de l'enseignement dans la ville de Lubumbashi

21%

45%

34%

La qualité de l'enseignement s'est améliorée avec la prolifération des écoles privées.

La qualité de l'enseignement s'est détériorée avec la prolifération des écoles privées.

La qualité de l'enseignement est restée la même malgré la prolifération des écoles privées.

Commentaire : Cette cartographie montre que 171 enquêtés soit 45% disent que La qualité de l'enseignement s'est détériorée avec la prolifération des écoles privées, 131 enquêtés soit 34% des enquêté pensent que La qualité de l'enseignement s'est améliorée avec la prolifération des écoles privées et 82 enquêtés soit 21% pensent que la qualité de l'enseignement est restée la même malgré la prolifération des écoles privées.

Tableau 17 : conséquences de la prolifération des écoles privées sur le coût de scolarité

Réponses

Effectifs

Pourcentages

Augmentation du coût de scolarité

201

52

Réduction du coût de scolarité

110

29

Aucun changement significatif

73

19

Total

384

100

Source : résultat de nos enquêtes

56

Figure 15 : conséquences de la prolifération des écoles privées sur le coût de scolarité

Augmentation du coût de scolarité Réduction du coût de scolarité Aucun changement significatif

29%

19%

52%

Commentaire : Pour cette cartographie, 201 enquêtés soit 52% disent que la prolifération des écoles privées a provoqué une augmentation du coût de scolarité. 110 enquêtés soit 29%, pensent que la prolifération des écoles privées réduit le coût de scolarité et 73 enquêtés soit 19% trouvent que la prolifération des écoles privées n'a aucun changement significatif sur le coût de scolarité.

3.2.3. Impact du coût de scolarité sur le revenu des ménages Tableau 18 : l'impact du coût de scolarité sur le revenu des ménages

Réponses

Effectifs

Pourcentages

Impact significatif - réduit le revenu des ménages de manière importante

211

55

Impact modéré - a une influence mesurable sur le revenu des ménages

173

45

Impact faible - a peu ou pas d'effet sur le revenu des ménages

0

0

Aucun impact sur le revenu des ménages

0

0

Total

384

100

Source : résultat de nos enquêtes

57

Figure 16: l'impact du coût de scolarité sur le revenu des ménages

Impact significatif - réduit le revenu des ménages de manière importante Impact modéré - a une influence mesurable sur le revenu des ménages

45%

55%

Commentaire : Pour la majorité de nos enquêtés soit 55% disent que le coût de la scolarité affecte le revenu des ménages de manière significative (réduit le revenu des ménages de manière importante) tandis que 45% pensent que le coût de la scolarité affecte le revenu des ménages de manière modéré (le coût de scolarité a une influence mesurable sur le revenu des ménages)

Tableau 19 : L'impact du coût de scolarité sur les dépenses mensuelle des parents (ménages)

Réponses

Effectifs

Pourcentages

Très important

68

27

Important

77

31

Peu important

63

25

Pas du tout important

42

17

Total

250

100

Source : résultat de nos enquêtes

58

Figure 17: L'impact du coût de scolarité sur les dépenses mensuelles des parents (ménages)

Très important Important Peu important Pas du tout important

25%

17%

31%

27%

Commentaire : Ce tableau montre que 68 enquêtés soit 27 % disent que le coût de scolarité a un impact très important sur leur dépense mensuelle, 77 enquêtés soit 31 % disent que le coût de scolarité a un impact important sur leur dépense mensuelle, 63 enquêté soit 25 % disent que le coût de scolarité a un impact peu important sur leur dépense mensuelle et en fin 42 enquêtés soit 17% disent que le coût de scolarité n'a pas d'impact sur leur dépense mensuelle

Tableau 20 : Avis des parents sur les difficultés à payer les frais de scolarité de leurs enfants

Réponses

Effectifs

Pourcentages

Oui

139

56

Non

111

44

Total

250

100

Source : résultat de nos enquêtes

59

Figure 18 : Avis des parents sur les difficultés à payer les frais de scolarité de leurs enfants

44%

Oui Non

56%

Commentaire : 56% de nos enquêtés (parents) disent qu'ils ont des difficultés pour payer la scolarité de leur enfants et 44% affirment qu'ils n'ont pas des difficultés pour payer la scolarité de leurs enfants.

3.3. DISCUSSION DES RESULTATS

3.3.1. Résultats essentiels de la recherche

Partant de l'analyse statistique, les résultats obtenus peuvent se résumer comme suit :

? 49 individus soit 12,74% affirment que les écoles privées sont très accessibles pour la population à faible revenu, 72 individus soit 18,72% pensent que les écoles privées sont accessibles pour la population à faible revenu, 168 individus soit 43,68% pensent que les écoles privées sont peu accessibles pour la population à faible revenu et 95 individus soit 24,7% trouvent que les écoles privées n'est sont pas du tout accessibles pour la population à faible revenu.

? 48% des enquêtés pensent que le coût de scolarité élevé constitue un obstacle considérable qui empêche la population à faible revenu d'accéder aux écoles privées, 38% pensent que c'est le manque des places disponibles qui empêche la population à faible revenu d'accéder aux écoles privées et 14% disent que c'est la distance géographique qui empêche la population à faible revenu d'accéder aux écoles privées.

? 173 enquêtés soit 45% disent que le manque d'infrastructures éducatives publiques adéquates est la principale raison derrière la prolifération des écoles privées à Lubumbashi, 81 enquêtés soit 21% des enquêté pensent que c'est le manque de confiance des habitants

60

dans les écoles publiques et 130 enquêtés soit 34% pensent que c'est la Demande croissante d'une éducation de qualité qui constitue la principale raison derrière la prolifération des écoles privées à Lubumbashi.

· 52 enquêtés soit à 22% trouvent que les écoles privées offrent une meilleure qualité de l'enseignement que les écoles publiques, 47 enquêtés soit 20% pensent l'inverse et la majorité des enquêtés soit 138 enquêtés pensent que La qualité est similaire dans les deux types d'écoles.

· 171 enquêtés soit 45% disent que La qualité de l'enseignement s'est détériorée avec la prolifération des écoles privées, 131 enquêtés soit 34% des enquêté pensent que La qualité de l'enseignement s'est améliorée avec la prolifération des écoles privées et 82 enquêtés soit 21% pensent que la qualité de l'enseignement est restée la même malgré la prolifération des écoles privées.

· 201 enquêtés soit 52% disent que la prolifération des écoles privées a provoqué une augmentation du coût de scolarité. 110 enquêtés soit 29%, pensent que la prolifération des écoles privées réduit le coût de scolarité et 73 enquêtés soit 19% trouvent que la prolifération des écoles privées n'a aucun changement significatif sur le coût de scolarité.

· Pour la majorité de nos enquêtés soit 55% disent que le coût de la scolarité affecte le revenu des ménages de manière significative (réduit le revenu des ménages de manière importante) tandis que 45% pensent que le coût de la scolarité affecte le revenu des ménages de manière modéré (le coût de scolarité a une influence mesurable sur le revenu des ménages).

· 68 enquêtés soit 27 % disent que le coût de scolarité a un impact très important sur leur dépense mensuelle, 77 enquêtés soit 31 % disent que le coût de scolarité a un impact important sur leur dépense mensuelle, 63 enquêté soit 25 % disent que le coût de scolarité a un impact peu important sur leur dépense mensuelle et en fin 42 enquêtés soit 17% disent que le coût de scolarité n'a pas d'impact sur leur dépense mensuelle.

· 56% de nos enquêtés (parents) disent qu'ils ont des difficultés pour payer la scolarité de leur enfants et 44% affirment qu'ils n'ont pas des difficultés pour payer la scolarité de leurs enfants.

Cette hypothèse est confirmée du fait que 201 enquêtés soit 52% disent que la prolifération des écoles privées a provoqué une augmentation du coût de scolarité. 110 enquêtés soit 29%,

61

3.3.1. Rapprochement entre hypothèses de recherche et résultats de l'analyse

Dans cette section, nous nous intéressons au rapprochement entre les hypothèses de recherche formulées au début de notre analyse et les résultats obtenus. Cette phase cruciale de la recherche vise à vérifier si nos hypothèses initiales sont corroborées ou invalidées par les faits empiriques. Afin de mieux comprendre les implications de ces résultats pour nos hypothèses.

Pour résoudre la problématique de notre recherche, nous sommes partis d'un ensemble d'hypothèses quatre hypothèses ont fait l'objet des tentatives des réponses à notre problématique.

Comparativement à nos hypothèses de départ, nous observons ce qui suit :

H 1 : La prolifération des écoles privées dans la ville de Lubumbashi a un impact négatif sur l'accès à l'éducation pour les populations à faible revenu.

Cette hypothèse est confirmée du fait que 49 individus soit 12,74% affirment que les écoles privées sont très accessibles pour la population à faible revenu, 72 individus soit 18,72% pensent que les écoles privées sont accessibles pour la population à faible revenu, 168 individus soit 43,68% pensent que les écoles privées sont peu accessibles pour la population à faible revenu et 95 individus soit 24,7% trouvent que les écoles privées ne sont pas du tout accessibles pour la population à faible revenu. Les principales raisons qui empêches la population à faible revenu d'accéder aux écoles privées sont :

- Le coût de scolarité élevé (pour 48% des enquêtés)

- Le manque de places disponibles dans les écoles privées (pour 38% des enquêtés)

H 2: La prolifération des écoles privées a un impact négatif sur la qualité de l'enseignement.

Cette hypothèse est confirmée du fait que 171 enquêtés soit 45% disent que La qualité de l'enseignement s'est détériorée avec la prolifération des écoles privées, 131 enquêtés soit 34% des enquêté pensent que La qualité de l'enseignement s'est améliorée avec la prolifération des écoles privées et 82 enquêtés soit 21% pensent que la qualité de l'enseignement est restée la même malgré la prolifération des écoles privées.

H 3 : La prolifération des écoles privées a causé une augmentation du coût de scolarité.

Nous avons constitué notre diagramme d'Ishikawa sur base des résultats de notre enquête pour bien proposer des recommandations.

62

pensent que la prolifération des écoles privées réduit le coût de scolarité et 73 enquêtés soit 19% trouvent que la prolifération des écoles privées n'a aucun changement significatif sur le coût de scolarité.

H 4 : Le coût de scolarité a un impact sur le revenu des ménages. Car les parents dépensent une grande partie de leur revenue dans la prise en charge de la scolarité de leurs enfants.

Cette hypothèse est confirmée, pour la majorité de nos enquêtés soit 55% disent que le coût de la scolarité affecte le revenu des ménages de manière significative (réduit le revenu des ménages de manière importante) tandis que 45% pensent que le coût de la scolarité affecte le revenu des ménages de manière modéré (le coût de scolarité a une influence mesurable sur le revenu des ménages). Le coût de scolarité a un impact significatif sur le revenu et les dépensent mensuelle des parents (ménages).

3.4. DIAGRAMME DE CAUSES A EFFETS

Le diagramme d'ISHIKAWA est une représentation structurée des causes qui conduisent à une situation (ou qui expliquent un problème). Son intérêt est de permettre d'avoir une vision partagée et précise des causes possibles d'une situation (d'un problème).

Rappelant le squelette d'un poisson, cet outil visuel a pour finalité de lister les causes qui ont une influence sur un effet (une situation), de les classer, de les hiérarchiser.

Le diagramme porte le nom de son créateur Kaoru Ishikawa (1962). Il est connu comme le diagramme de causes à effets ou le diagramme en « arêtes de poisson » (d'après sa forme). Il permet de visualiser toutes les causes à l'origine d'un problème, d'analyser le rapport entre le problème et ses causes. Le diagramme comprend les facteurs causaux identifiés et catégorisés en 5 familles de M +2 (les 5 M+2).

Les avantages du diagramme d'Ishikawa :

- Permettre de décomposer une situation ou un problème selon plusieurs dimensions (ou types de facteurs causaux) ;

- « Décentrer » le point de vue de ceux qui font le diagnostic

- Constituer un outil de dialogue ou diagnostic partagé entre acteurs.

63

Résultat de notre enquête :

1. Les écoles privées sont peu accessibles pour les populations à faible revenu.

2. Les raisons qui empêchent la population à faible revenu d'accéder aux écoles privées sont :

2. a. Le coût de scolarité élevé

2. b. Le manque de place disponible dans les écoles privées

3. La principale raison de la prolifération des écoles privées est le manque d'infrastructure éducative publique adéquate.

4. La qualité de l'enseignement est similaire dans les deux types d'écoles (privée et publique)

5. La qualité de l'enseignement s'est détériorée avec la prolifération des écoles privées.

6. La prolifération des écoles privées a causé une augmentation du coût de scolarité.

7. Le coût de scolarité a un impact significatif, réduit le revenu des ménages de manière importante.

8. Le coût de scolarité a un impact important sur les dépenses mensuelles des parents.

9. La majorité des parents interrogés ont des difficultés à payer les frais de scolarité de leurs enfants.

64

Figure 19 : diagramme d'Ishikawa (sur base des résultats de notre enquête)

Source : résultat de nos enquêtes

Tableau 21 : Tableau de classement (sur base du diagramme d'Ishikawa)

Famille de problèmes

Nombre d'éléments pertinents

%

Moyen financiers

5 facteurs

56%

Milieu

2 facteurs

22%

Méthodes

2 facteurs

22%

Total

9 facteurs

100%

Source : résultat de nos enquêtes

Solutions aux problèmes : À la lecture du diagramme, la priorité porte sur le moyen financiers (56%) : L'Etat, les écoles privées et les ONG doivent mettre en place des mécanismes de contrôle des prix de scolarité ; établir un organisme de réglementation qui surveille les frais de scolarité des écoles privées pour éviter des hausses excessives, ce comité pourrait fixer des limites aux augmentations de frais et assurer la transparence des coûts pour les parents. Renforcer les partenariats public-privé, collaborer avec des organismes privés et des organisations non gouvernementales pour soutenir financièrement les écoles publiques et privées à faible revenu, cela permettra de subventionner les frais de scolarité pour rendre l'éducation plus abordable pour les familles.

65

Sensibiliser les parents sur leurs droits ; informer les parents sur leurs droits en matière d'éducation et sur les politiques en vigueur concernant les frais de scolarité. Cela les aidera à faire des choix éclairés et à défendre leurs intérêts en évitant les écoles qui pratiquent des tarifs excessivement élevés.

En suite le milieu (22%) ; L'Etat doit accroître l'accès à l'éducation publique de qualité, investir dans l'amélioration des écoles publiques existantes et en construire de nouvelles afin de répondre à la demande croissante. Cela permettra de réduire la dépendance à l'égard des écoles privées et de maintenir des tarifs plus abordables.

Enfin les méthodes (22%) ; L'Etat doit renforcer la réglementation des écoles privées ; mettre en place des normes et des réglementations strictes pour les écoles privées afin de garantir la qualité de l'enseignement dispensé. Exiger des licences, des certifications et des inspections régulières pour s'assurer que les écoles privées répondent aux normes éducatives requises.

Ces recommandations visent à promouvoir l'accès à une éducation de qualité tout en maintenant des coûts de scolarité abordables dans la ville de Lubumbashi. Il est important de mettre l'accent sur la collaboration entre le gouvernement, les écoles publiques et privées, ainsi que les parents pour garantir un système éducatif équitable et inclusif.

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CONCLUSION

Nous voici arrivé à la fin de la rédaction de notre travail de fin de deuxième cycle. Il a été question dans ce travail de faire une étude sur la prolifération des écoles privées et le coût de scolarité dans la ville de Lubumbashi. Nous avons mené notre étude dans deux communes de la ville de Lubumbashi ; la commune de la Katuba et la commune de la Kenya.

En dehors de l'introduction et de la conclusion, notre travail s'articule autour de trois chapitres dont le premier a porté sur le cadre conceptuel et théorique du sujet, le deuxième chapitre a été axé sur l'analyse du système éducatif en république démocratique du Congo et présentation de la ville de Lubumbashi et enfin le troisième chapitre sur la présentation des résultats.

La ville de Lubumbashi a connu une augmentation significative de la prolifération des écoles privées. Cette tendance s'explique par le manque d'écoles publiques de qualité, l'augmentation de la demande en éducation de qualité et la croissance démographique de la population lushoise. Quel est l'impact de la prolifération des écoles privées sur l'accès à l'éducation pour les populations à faible revenu ? La prolifération des écoles privées a-t-elle un impact sur la qualité de l'éducation ? Le coût de scolarité a t-il un impact sur le revenu des ménages ?

Pour pouvoir répondre à ces préoccupations, nous nous sommes construits trois hypothèses principales et 2 hypothèses secondaires que nous avons soumises à la vérification empirique.

Pour récolter les données nécessaires à élaborer le présent travail, nous avons fait recours à la méthode d'enquête et la méthode statistique accompagnée des techniques de recherche : l'observation indirecte ou technique documentaire et l'observation directe (questionnaire écrit). Pour aboutir aux résultats ci-après :

1. Les écoles privées sont peu accessibles pour la population à faible revenu dans les
deux communes de la ville de Lubumbashi. Les principales raisons qui empêchent la population à faible revenu d'accéder aux écoles privées sont :

- Le coût de scolarité élevé

- Le manque de places disponibles dans les écoles privées

2. La qualité de l'enseignement s'est détériorée avec la prolifération des écoles privées,
la principale conséquence de la prolifération des écoles privées sur le coût de la scolarité maternelle, primaire et secondaire est l'augmentation des coûts indirects liés à l'éducation. Les parents doivent souvent dépenser davantage pour les

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uniformes, les fournitures scolaires et les activités extrascolaires proposées par les écoles privées.

3. Le coût de scolarité a un impact significatif sur le revenu et les dépenses mensuelles
des parents (ménages). La majorité des parents interrogés affirment qu'ils ont des difficultés à payer les frais de scolarité de leurs enfants.

Eu égard à ce qui précède, nous pouvons confirmer que La prolifération des écoles privées à Lubumbashi a entraîné une augmentation des coûts de scolarité pour l'éducation maternelle, primaire et secondaire. Cela crée un défi financier pour de nombreuses familles qui ont du mal à payer ces frais élevés. La situation soulève des préoccupations quant à l'accès à l'éducation de qualité pour tous les enfants dans la ville.

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LIMITES ET PERSPECTIVES

Loin de nous la prétention d'avoir épuisé toutes les approches en rapport avec notre thématique car le débat reste ouvert et la matière à traiter est complexe et multidimensionnelle. Nous avons identifié quelques limites qui pourraient avoir une incidence sur la généralisation des résultats :

- Nous avons enquêté seulement dans deux des sept communes de Lubumbashi. Cela signifie que nos conclusions peuvent ne pas être représentatives de l'ensemble de la ville. Les écoles privées et les coûts de scolarité pourraient varier considérablement d'une commune à l'autre, limitant ainsi la généralisation de nos résultats.

- La taille de notre échantillon n'a pas inclus tous les habitants de la ville. En réalisant une enquête auprès d'un nombre limité de personnes, il est possible que nous ayons manqué des opinions ou des informations importantes provenant d'autres segments de la population.

En tenant compte de ces limites, il est important de noter que notre étude fournit néanmoins des informations précieuses sur la prolifération des écoles privées et les coûts de scolarité dans les communes de Lubumbashi que nous avons enquêtées. Nos résultats peuvent aider à sensibiliser les décideurs et les parents à la situation actuelle, tout en soulignant la nécessité d'une plus grande étude à l'échelle de la ville.

Pour élargir notre recherche et obtenir une image plus complète de la situation dans l'ensemble de Lubumbashi, nous recommandons de réaliser une étude plus approfondie en incluant toutes les communes de la ville. Cela permettrait de recueillir des données provenant d'un échantillon plus représentatif de la population, générant ainsi des résultats plus fiables et généralisables.

En outre, il serait également intéressant d'inclure des perspectives supplémentaires, telles que celles des parents d'élèves, des enseignants, des directeurs d'écoles et d'autres parties prenantes pertinentes. Cela permettrait de mieux comprendre les différentes expériences, les défis et les perspectives liés à la prolifération des écoles privées et aux coûts de scolarité dans toute la ville.

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BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

1. Amadou BOUBACAR Cissé, (2007) Le coût de l'éducation en Afrique, Ed. L'Harmattan, Paris

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3. Addou fall, (2000) Privatisation et décentralisation de l'éducation : expérience et perspectives en Afrique noire, édition l'harmattan.

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5. MALCON G, économie du développement, de Boeck wesmassel, Bruxelles, 1990. P282

II. THESES

1. NZUZI BANGIKA Maguy (2021). Microcrédit et entrepreneuriat féminin persistant dans la ville de Lubumbashi en République démocratique du Congo. Thèse de doctorat. FSEG, UNILU, Lubumbashi.

2. Eugène KANYINDA BIDUAYA (2018), L'OBSERVATION DE LA RELATION FORMATION - EMPLOI DANS LE CONTEXTE CONGOLAIS : l'étude de population des diplômés Bac + 5 produits par le système universitaire local et leurs stratégies d'insertion. Cas des diplômés de filières techniques à Kinshasa, de 2015 à 2017, thèse de doctorat, université de Bordeaux.

III. RAPPORTS ET AUTRES DOCUMENTS

1. RESEN (Rapport d'Etat du système éducatif national). Rédigée par l'équipe de la banque mondiale (2005). Système éducatif de la République Démocratique du Congo.

2. RESEN (Rapport d'Etat du système éducatif national) (2014). Résumé exécutif, pour une éducation au service de la croissance et de la paix.

3. USAID et UKaid (2020). Les écoles privées à bas coût en RDC, besoins, défis et recommandations pour l'accès à une éducation de qualité pour tous.

4. USAID et UKaid (2019). Combien coûte le système éducatif en République démocratique du Congo ?

5. EPST (2019-2020). Annuaire statistique de l'enseignement primaire, secondaire et technique

6. SPACE (2018). Etude sur l'opalisation des stratégies des réductions des abandons scolaires en RDC.

7. RESEN (Rapport d'Etat du système éducatif national). Rédigée par l'équipe de la banque mondiale (2005). Système éducatif de la République Démocratique du Congo.

8. MESPINC : (2014), Stratégie sectorielle de l'éducation et de la formation 2016-2025

9. Journal officiel de la RDC (2011). Constitution de la République Démocratique du Congo.

10. INS. (2020). Annuaire Statistique RDC.

11. Vocabulaire des sciences sociales, paris, PUF, 1978, P32

12. Dictionnaire encyclopédique de psychologie, paris 1980

13. AHMED S. et ALBERTIN J.M., Lexique d'économie, éd. Dalloz, Paris 2004, P.286

14. SUAVET, Dictionnaire économique et sociale, Paris, éd. Ouvrières, 1972

15. DUBBELDAM et al. Annuaire international de l'éducation : Développement, culture et éducation, vol XLIV, UNESCO, 1994

16. José MWANIA (2022), Cours de macroéconomie, FSEG, UNILU, Lubumbashi.

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IV. MEMOIRES

1. MORISHO GULAMU richard. (2012). Rendement interne et disparités dans l'accès à l'enseignement primaire et secondaire en RDC, UNIKIN, FASEG.

2. SHAMAVU BYANIRA John Kissa. (2021). Comparaison des conditions de travail des enseignants et des contextes d'enseignement entre les écoles primaire et secondaire du secteur public et privée de la ville de Goma dans la province du Nord Kivu, République démocratique du Congo. Université de Bourogne.

V. WEBOGRAPHIE

1. https://www.datauis.unesco.org/ site consulté le 31 mai 2023.

2. https://www.compainforeducation.org/ private profit public loss. Site consulté le 31mai 2023.

3. http://leganet.cd/legislation/Droit%20Public/enseignement/Loi14.004.11.02.2004.htm.

4. https://documentsworldbank.org/curated/en/950891592618926682/pdf/Democratic-Republic-of-the-CongoEmergency-Equity-and-System-Strengthening-in-Education-Project.pdf

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