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Les déterminants de l'épargne en RDC, une analyse macroéconomique de 1960 en 2020


par Ashile Aganze masheka
Université de Lubumbashi  - Licence 2022
  

Disponible en mode multipage

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FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET GESTION

DEPARTEMENT D'ECONOMIE

B.P. 1825

Lubumbashi

LES DETERMINANTS DE L'EPARGNE EN RDC, UNE ANALYSE MACROECONOMIQUE 

DE 1960 A 2020.

Par : AGANZE MASHEKA Ashile

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de licence en sciences économiques et de gestion

Option : Economie monétaire

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Dirigé par : Dr MUMBA JACQUES

 

Par TSHILANDA MUKUNA Olga

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de licencié en Santé Publique

Option : Hospitalière

Directeur : MALONGA KAJ Françoise

Professeur Ordinaire

Codirecteur : MATUNGULU Charles

Assistant

Par TSHILANDA MUKUNA Olga

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de licencié en Santé Publique

Option : Hospitalière

Directeur : MALONGA KAJ Françoise

Professeur Ordinaire

Codirecteur : MATUNGULU Charles

Assistant

NOVEMBRE 2O22

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTÉDES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET GESTION

DÉPARTEMENTD'ÉCONOMIE

B.P. 1825

Lubumbashi

LES DETERMINANTS DE L'EPARGNE EN RDC, UNE ANALYSE MACROECONOMIQUE 

DE 1960 A 2020.

Par : AGANZE MASHEKA Ashile

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de licence en sciences économiques et de gestion

Option : Economie monétaire

Directeur : KWESELE CHOMACHOMA Bruno

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Dirigé par : Dr MUMBA JACQUES

 

Professeur

Par TSHILANDA MUKUNA Olga

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de licencié en Santé Publique

Option : Hospitalière

Directeur : MALONGA KAJ Françoise

Professeur Ordinaire

Codirecteur : MATUNGULU Charles

Assistant

Par TSHILANDA MUKUNA Olga

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de licencié en Santé Publique

Option : Hospitalière

Directeur : MALONGA KAJ Françoise

Professeur Ordinaire

Codirecteur : MATUNGULU Charles

Assistant

ANNEE ACADEMIQUE 2021-2022

ÉPIGRAPHE

« La supériorité des occidentaux tient, en dernière analyse, au capitalisme, c'est-à-dire à la longue accumulation de l'épargne. C'est l'absence de capitaux qui rend les peuples sujets. »

JACQUES BAINVILLE

IN MEMORIUM

Nous adressons nos remerciements à nos bien aimé qui ont participé dans notre évolution personnelle et qui sont partis tôt alors qu'on avait encore besoin de rester avec eux, il s'agit donc :

Du Colonel RICHARD MUKULUMANYA, un oncle, un ami, un confident qui a participé activement dans nos études, son apport en conseil et en matériel nous a été d'une grande utilité, il serait pour nous un honneur de vous voir au jour de ma défense mais la nature en a décidé autrement, mais partout où vous êtes je vous souhaite un bon repos éternel.

BERNARD ET IMMACULÉE ENDOTO, votre amour a vaincu vous qui disiez que vous mourez un même jour chose qui arriva, merci car de votre vivant vous avez été là à nous encourager à faire de mieux en mieux pour être le meilleur, tout ce que vous étiez dans notre vie a participé à ce que nous sommes devenus aujourd'hui, merci pour vos conseils et pour tout ce que vous avez été dans nos vie, nous ne vous souhaitons qu'un bon repos éternel.

SCHOLASTIQUE BUHENDWA et JOËLLE ENDOTO, Mes tantes vous m'avez toujours encouragé et vous avez toujours cru en moi, cette confiance a été pour un sujet de motivation, merci parce qu'à vos côtés j'ai appris à donner la meilleure version de moi-même. Que vos âmes reposent éternellement en paix.

DÉDICACE

A ma famille, celle qui m'a doté d'une éducation digne, son amour a fait de moi ce que je suis aujourd'hui :

Particulièrement à mon père MASHEKA BUHENDWA MANDELAet ma mère FURAHA KAKUMBA JACQUELINE, pour le goût à l'effort qu'ils ont suscité en moi, de par leurs rigueurs. Et m'inculper le sens de la responsabilité, de l'optimiste et de la confiance en soi face aux difficultés de la vie. Vos conseils ont toujours guidé les pas vers la réussite. Que Dieu vous préserve, vous accorde santé, bonheur, quiétude de l'esprit et vous protège du tout mal.

REMERCIEMENTS

Nous voici au bout du tunnel après 5ans de travail arrachant, tout n'a pas été rose comme ça paraît, car ce qui se voit est toujours comparable à la partie visible de l'Iceberg, il y a eu des temps difficiles, du vent et marée mais c'est avec la patience et l'assiduité que nous sommes parvenus à ce qui était jadis un rêve. Aujourd'hui à la porte de sortie de l'université il serait ingrat de notre part de partir sans dire un mot de remerciement à tout celui qui a contribué d'une manière ou d'une autre dans notre formation universitaire et surtout dans la réalisation de ce travail.

Ainsi nos remerciements s'adressent en premier lieu à l'Éternel Dieu tout puissant et à son fils Jésus Christ pour sa grâce, sa bonté et surtout pour la vie qu'il maintient en nous car il est le maître de tout esprit, maître des temps et des circonstances.

Nous adressons en particulier nos sincères remerciements à nos parents PAPA MASHEKA BUHENDWA MANDELA et MAMAN FURAHA KAKUMBA JACQUELINE qui ont toujours été là pour nous, c'est par des sacrifices incommensurables qu'ils ont réussis à financer nos études depuis l'école maternelle et nous voici aujourd'hui à la fin des études supérieures, puisse le seigneur vous bénir et vous garder longtemps sur terre.

Nos remerciements s'adressent au corps académique et professoral de la faculté des sciences économiques et de gestion, car c'est par un travail laborieux qu'ils ont fait de nous qui étions autre fois profane en la matière, économiste en diplôme et en aptitude intellectuelle.

Nos remerciements s'adresse également à son excellence Monsieur le ministre des finances le professeur associé KWESELE CHOMACHOMA d'avoir accepté de diriger ce travail, c'était un moment agréable pendant lequel nous avons eu à profiter de sa large expérience, merci aussi et surtout à son collaborateur le CT MUYEMBE SABULONI Joseph, car en bon éducateur et formateur il nous a transmis tout ce qu'il possédait ce pourquoi ce que nous sommes devenus c'est sa fierté, merci encore pour sa permanence et surtout pour ses remarques pertinentes qui nous ont été d'une importance capitale dans la réalisation de ce travail.

Je dis merci aux membres de ma famille et à tous mes amis et connaissances, à tout celui qui a été là pour nous, cette liste n'est pas exhaustive mais nous pouvons quand même cité : le couple DAVID ET SIFA HAMULI, LE PASTEUR KAIKO, LE COUPLE GEROME ET ESTHER, à MODESTE AKON B, à ESTHER KUDJIRABWINDJA, à l'IR BENJAMIN, à ISHARA BISIMWA, à DELPHIN MUNYOMO, à ma tante BRIGITTE ENDOTO, à mon oncle et conseiller DETI MUSHAGALUSA, au couple BLAISE ET IGUETTE MUSHAMUKA, au couple ARSENE ET CLARISSE ENDOTO, JOSUE BUTOTO, à SEBASTIEN NGUYA, HADASSA LATIFAH, PIVOT KASONGO, à mon église FEPACO NZAMBE MALAMU pour l'encadrement spirituel et à toute la L2 économie UNILU.

TABLE DES MATIERES

ÉPIGRAPHE I

IN MEMORIUM II

DÉDICACE III

REMERCIEMENTS IV

LISTE DES TABLEAUX VIII

LISTE DES GRAPHIQUES IX

O. INTRODUCTION GENARALE - 1 -

I. PHENOMENE OBSERVE - 1 -

II. QUESTION DE DÉPART - 2 -

III. HYPOTHÈSE DE DÉPART - 2 -

IV. REVUE DE LITTÉRATURE - 2 -

V. THÉORIES EXPLICATIVES DU SUJET - 3 -

VI. PROBLEMATIQUE - 5 -

VII. HYPOTHÈSES - 5 -

VIII. MÉTHODE ET TECHNIQUE DE RECHERCHE - 6 -

1. Méthode - 6 -

2. Technique - 6 -

IX. DELIMITATION DU SUJET - 6 -

A. Délimitation spatiale - 7 -

B. Délimitation temporelle - 7 -

X. SUBDIVISION DU TRAVAIL - 7 -

CHAPITRE I : ANALYSE CONCEPTUELLE ET PRÉSENTATION DU CHAMPS EMPIRIQUE - 8 -

SECTION 1 :DE L'ANALYSE DU CONCEPT ÉPARGNE - 8 -

1.1. DEFINITION - 8 -

1.2. CLASSIFICATION DE L'EPARGNE - 9 -

1. EPARGNE INTERIEURE - 9 -

SECTION 2 : PRESENTATION DE L'ENVIRONNEMENT MACROÉCONOMIQUE ET FINANCIER DE LA RDC - 13 -

2.1. ENVIRONNEMENT MACROECONOMIQUE - 13 -

2.1.1. CROISSANCE DU PIB - 13 -

2.1.2. BALANCE COMMERCIALE - 15 -

2.1.3. TAUX D'INVESTISSEMENT - 16 -

2.1.4. FACTEURS DE BONNE GOUVERNANCE - 17 -

2.1.3. TAUX D'INFLATION - 20 -

2.2. ENVIRONNEMENT FINANCIER - 22 -

2.2.1. PRESENTATION DU SYSTEME FINANCIER - 22 -

2.2.2. ANALYSE DES QUELQUES INDICATEURS FINANCIERS - 25 -

Chapitre II. : L'ANALYSE THÉORIQUE ET EMPIRIQUE DE L'EPARGNE - 28 -

SECTION 1 : DE L'ANALYSE THÉORIQUE - 28 -

1.1. L'APPROCHE KEYNÉSIENNE - 28 -

2. La Théorie de l'effet de démonstration (d'imitation) Et de l'effet De Mémoire - 31 -

1.2 L'APPROCHE NEOCLASSIQUE - 37 -

1.3 L'ÉCOLE AUTRICHIENNE : - 45 -

1.4 LE MODELE A DOUBLE DÉFICIT DE CHENERY ET STROUT - 46 -

1.5 COMPILATION DES ECOLES (CLASSIQUES ET KEYNÉSIENNES) EN CE QUI CONCERNE LE TRIANGLE DE L'ÉPARGNE, INVESTISSEMENTS ET PRODUCTION - 47 -

SECTION 2 : L'ETAT DE LA QUESTION OU LA REVUE DE LITTERATURE EMPIRIQUE - 49 -

CHAPITRE III : ANALYSE MACRO ECONOMETRIQUE DES DÉTERMINANTS DE L'ÉPARGNE 54

SECTION 1. : DEMARCHE METHODOLOGIQUE ET PRESENTATION DE DONNEES 54

3.1.1. CHOIX ET PRÉSENTATION DU MODÈLE 54

3.2. PRESENTATION DES DONNEES 55

3.2.1. Variable dépendante (S) 55

Le taux d'épargne est un facteur important dans l'explication du développement de beaucoup des pays, notamment ceux d'Asie de l'Est comme la Chine, le Singapour, l'Inde, ... En effet, l'épargne finance l'investissement, celui-ci à son tour permet d'accroître la production et de générer des revenus. La hausse des revenus améliore le bien-être collectif et engendre le développement. 55

SECTION 2. : ANALYSE ET TRAITEMENT DE DONNEES 57

a) Analyse de la stationnarité des variables 57

b) Etude de la causalité entre les variables 58

3.2.3. Les tests de Post-estimation du modèle 65

SECTION 3 : IMPLICATION ECONOMIQUE DES RESULTATS 66

SECTION 4 : DISCUSSIONS DES RÉSULTATS 67

SECTION 5 : SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS 68

CONCLUSION GÉNÉRALE 70

BIBLIOGRAPHIE 71

I. OUVRAGES 71

II. ARTICLES ET RAPPORTS 71

III. THESE ET MEMOIRE 72

ANNEXES 74

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Taux d'épargne de la RDC et des quelques pays émergents en 1970-2009....01

Tableau N°2 : Grille de lecture........................................................................48

Tableau N°3 : Résultats synthétiques du test de racine unitaire : ADF..........................56

Tableau N°4 : Résultats du test de causalité au sens de Granger.................................57

Tableau N°5 : Résultats du test de cointégration aux bornes......................................60

Tableau N°6 : Résultats de l'estimation du modèle ARDL à correction d'erreur..............60

TableauN°7 : Résultats des tests diagnostiques du modèle ARDL estimé......................64

LISTE DES GRAPHIQUES

Tableau N°1 : Evolution su taux de croissance de PIB..........................................14

Tableau N°2 : Evolution de la balance commerciale de la RDC (1960-2020)...............15

Tableau N°3 : Evolution du degré de liberté d'entreprendre en RDC..........................18

Tableau N°4 : Evolution du degré de liberté d'investir en RDC................................19

Tableau N°5 : Evolution du degré de liberté fiscale..............................................19

Tableau N°6 : Evolution du taux d'inflation.......................................................21

Tableau N°7 : Evolution du taux d'intérêt.........................................................25

Tableau N°8 : Evolution du taux d'épargne.......................................................26

Tableau N°9 : Expression de la fonction de la consommation Keynésienne..................30

Tableau N°10 : La fonction de l'épargne Keynésienne..........................................30

Tableau N°11 : Fonction de consommation en tenant compte de revenu permanant.........41

Tableau N°12 : La décomposition de la théorie du cycle de la vie en trois périodes.........43

O. INTRODUCTION GENARALE

La notion de l'épargne fait partie des notions fondamentales de l'économie, car elle constitue l'un des moyens efficaces du financement de l'investissement par l'intermédiaire des banques, or là où on investit efficacement on crée de la valeur et on accumule du capital et ainsi on peut s'attendre à la croissance. Ce pourquoi comprendre les déterminants de l'épargne est fondamentale pour des nombreuses questions économiques (lissage de la consommation dans le temps, investissement, décisions de politique monétaire, etc.).

I. PHENOMENE OBSERVE

Nous avons observé qu'à ce jour, Le système financier en RDC est relativement petit, largement dominé par les Banques et très concentré. Le total des actifs financiers s'élève à 24,7% du PIB (2021) et les actifs des banques composent 97%. Il y a 15 banques réparties en trois Types : locales (4), panafricaines (9) et internationales (2).Environ 90% des crédits sont Localisés dans deux des 26 provinces, Kinshasa et Haut-Katanga. Le financement de l'économie par le secteur bancaire est très faible. La RDC figure parmi les 10 pays du monde au plus faible ratio crédit/PIB soit près de 7,5% à fin 2020 contre une moyenne mondiale de 147,6%. Il faudrait souligner que l'épargne est gérée par le système Bancaire dont la mission principale reste de collecter l'épargne et octroyer le crédit. Le taux d'épargne détermine la vitesse de croissance du stock du capital productif1(*)

Tableau n°1 : Taux d'épargne de la RDC et des quelques pays émergents en 1970-2009.

Source : Tristan MANSESA Épargne et bien être en RDC,2013.

En RDC, Le taux d'épargne est très faible comparativement aux pays émergents, soit une moyenne de 9,66% du PIB avec un écart type de 5,44%. Le taux d'épargne le plus élevé est de l'ordre de 27,54% du PIB réalisé en 1996. Alors que Singapour a une moyenne de 41,94% et un écart type de 8,79. Il est suivi par la Chine qui enregistre une moyenne de 38,23% du PIB avec un écart type de 6,77% du PIB. Ces deux pays ont un taux d'épargne maximum supérieur à 50% du PIB, soit 53% pour Singapour et 52,65 % pour la Chine. Ce qui montre une forte préférence pour le futur dans ces deux pays. La Corée du Sud vient juste après la Chine avec un taux d'épargne moyen de 30,23% du PIB avec un écart type de l'ordre de 6,42% du PIB, un taux d'épargne maximum de 38,52% du PIB et un minimum de 14,93. La République Sud Africaine a une moyenne de 23,88% du PIB avec un écart type de 5,6% du PIB, un taux d'épargne maximum de l'ordre de 37,89% du PIB et a réalisé le taux le plus faible de l'ordre de 17,24% du PIB. Enfin, vient l'Inde avec une moyenne de 22,22% du PIB et un écart type de 4,85% du PIB. Le taux le plus élevé de l'Inde est de l'ordre de 34,13% du PIB avec un minimum de 15,41% du PIB. Les taux d'épargne minimum de chaque pays émergent est supérieur à la moyenne de la RDC pour la période 1970 à 2009.La RDC a donc une forte préférence pour le présent.

II. QUESTION DE DÉPART

Notre observation telle qu'agencée ci haut a suscitée dans notre esprit une question majeure et c'est cette dernière qui a été à l'origine de ce travail, cette question est donc :« Quelles sont les causes du niveau d'épargne en RDC» ?

III. HYPOTHÈSE DE DÉPART

A l'heure actuelle, on estime que seule 10 % de l'épargne (près de 1,5 milliards de dollars) de la population congolaise dépose auprès des institutions financières leur épargne, c'est-à-dire qu'environ 90 % de l'épargne est conservée « sous le matelas » dans les foyers dans le cadre de l'épargne intérieure il faudrait aussi dire que cette dernière est secondée par l'épargne extérieure vue qu'elle est vraiment faible En conséquence, une part considérable de l'épargne est mise à l'écart du circuit économique et n'est pas disponible pour les investissements des entreprises de production privée , ce qui constitue un choc sur l'investissementdomestique2(*) .

IV. REVUE DE LITTÉRATURE

Pour cette thématique, plusieurs chercheurs ont tenté avant nous cette aventure d'expliquer les déterminants de l'épargne et ils avaient aboutis à certaines conclusions. Comme la démarche l'exige, en cette partie du travail scientifique nous avons l'obligation de sélectionner quelques travaux que nous trouvons indispensable envie de dire leur conclusion empirique pour qu'à la fin nous puissions voir ce que nous allons apporter comme nouveauté à la science. Ainsi :

En Australie, l'étude réalisée par THORNE ET CROPP EN (2009) intitulé Épargner demain : Les habitudes d'épargne et de dépenses des Australiens a révélé que le taux de croissance du revenu, les termes de l'échange, le taux d'intérêt réel et le taux d'imposition sont les principaux déterminants de l'épargne des ménages.

Dans une étude sur les déterminants de l'épargne des ménages en Chine utilisant les données en panel, YUJI ET WAN (2006) ont trouvés que le taux de croissance du revenu, le taux d'intérêt réel et le taux d'inflation impactent sur le niveau d'épargne.

Au Pakistan, le revenu, le taux de croissance économique et le taux d'intérêt réel ont un impact significatif et positif sur l'épargne de ménages, alors que le taux d'inflation exerce un impact négatif (MOSHIN ET ALII, 2006).

En Philippines le revenu, l'éducation, le taux d'inflation, la croissance démographique sont des variables qui affectent significativement l'épargne des ménages (BARSALES ET MAPA, 2003).

En République Démocratique du Congo, dans une étude sur le comportement de l'épargne en RDC, MANSESA (2010) a spécifié et estimé un modèle linéaire général il a révélé que le revenu par habitant, le taux d'intérêt nominal et le taux de change sont les principaux déterminants de l'épargne en RDC. Le taux d'inflation et le taux de croissance du PIB ne sont pas significatifs.

V. THÉORIES EXPLICATIVES DU SUJET

La théorie économique n'est pas restée unanime face l'épargne car elle constitue l'une des thématiques Les plus importantes de cette science, comme nous le savons c'est en cette partie du travail qu'il faudrait montrer le fondement théorique de ce sujet, Ainsi dit, chaque école avait sa conception de l'épargne.

Pour les classiques Les auteurs classiques, ils considèrent que la propension à épargner dépend du taux d'intérêt : si le taux d'intérêt augmente, alors les ménages ont tout intérêt à épargner car laisser leur argent dormir sur un compte est rémunérateur. Les ménages diminuent donc leur consommation pour épargner et ainsi maintenir leur patrimoine. C'est ce que l'on appelle : l'effet de substitution3(*) .

A l'inverse, si le taux d'intérêt augmente, l'agent sait qu'il pourra avoir d'avantage d'argent dans le futur car il a des placements. Il va donc davantage chercher à consommer. C'est ce que l'on appelle : l'effet revenu.

De son côté, John Stuart Mill montre que l'accroissement de l'épargne conduit les individus à augmenter leur capital ; mais pour cela, il faut que le taux d'intérêt soit avantageux puisque l'attente d'un investissement futur peut être longue4(*).

Keynes montre que l'investissement est créateur d'épargne : si l'Etat décide de faire des travaux, il passe commande auprès d'entreprises qui investissent dans les biens d'équipements nécessaires ; de cette façon, l'activité s'accroit, tout comme les revenus, ce qui entraîne l'augmentation de l'épargne et de la consommation (puisque l'épargne suit le niveau de revenu, plus l'investissement de départ est important, plus l'épargne augmente)5(*) .

Knut Wicksell considère l'existence de plusieurs taux d'intérêt. Il définit un premier taux, le taux d'intérêt naturel, que l'on peut assimiler au taux de profit qui est instable et dépend largement de la conjoncture économique. Il définit ensuite un taux d'intérêt monétaire qui dépend des comportements bancaires d'octroi de crédit et de la politique monétaire pratiquée par la banque centrale. Si taux d'intérêt naturel est supérieur au taux d'intérêt monétaire, la rentabilité du capital s'améliore par rapport au coût du crédit ce qui génère un effet de levier favorable à l'investissement qui engendre un besoin d'épargne pour être financé. Ici, c'est l'investissement qui est à l'origine de l'épargne.

La théorie du cycle de vie, initialement formulée par Ando-Modigliani [1963] et Modigliani-Brumberg (1954) se situe, comme la théorie du revenu permanent, dans la tradition néoclassique de l'affectation inter temporelle des revenus. Elle se réfère donc également à la rationalité du consommateur, qui adopte un comportement prospectif d'optimisation. Néanmoins, l'approche est ici plus directement macroéconomique : au niveau agrégé, la théorie du cycle de vie affirme que le taux d'épargne moyen des ménages dépend avant tout des variables démographiques.

Milton Friedman revient sur les prémisses de la théorie keynésienne et la notion de revenu réel. Il considère en effet qu'il faut considérer le revenu courant, qui se divise en deux parties : un revenu transitoire et un revenu permanent. Le revenu transitoire est un revenu aléatoire (primes, etc.) qui n'influencerait pas la consommation des individus. Le revenu permanent est une anticipation par les consommateurs des revenus provenant à la fois de leur travail et de la richesse accumulée. Le revenu permanent est un revenu inter temporel. Dans la théorie de Milton Friedman, les ménages consommeraient une part constante de leur revenu permanent. La fonction de consommation serait proportionnelle au revenu permanent, la propension à consommer et le taux d'épargne constants Cette dernière propriété interroge sur les explications des comportements d'épargne 6(*) 

VI. PROBLEMATIQUE

Au vu du phénomène observé qui nous a étalé la situation del'épargne en RDC depuis son indépendance jusqu'à 2020, ce qui suscite en nous une question majeure autours de la quelle vas se concentrer notre travail, il s'agit donc de :« Quels sont les déterminants du niveau de l'épargne en RDC » ?

VII. HYPOTHÈSES

Les éléments qui déterminent le niveau de l'épargne en RDCsont les suivantes : 

H1 : Une inflation permanentequi déterminenégativement le niveau de l'épargne en RDC, et qui en soit perturbe les anticipations des agents économiques.

H:Faiblesse des revenus des agents économiques qui ne permettent même pas de subvenir à leurs besoins existentiels.

H3 : Taux d'intérêts qui ne permettent pas de se prémunir contre l'inflation. Celle-ci érode la valeur de l'épargne en monnaie nationale déposée auprès des intermédiaires.

H4 : l'épargne extérieure notamment l'aide publique au développement et l'investissements directs étrangers qui déterminent possiblement le niveau d'épargne à travers l'entrée massive de capitaux étrangers.

VIII. MÉTHODE ET TECHNIQUE DE RECHERCHE

1.Méthode

La méthode étant la démarche à suivre pour parvenir à une fin escomptée ou à un résultat attendu,cela fait à ce que dans le cadre de Notre travail nous avonsfaits recours à la méthode économétriquetoute en restant dans une approchehypothético-déductive de Karl Popper vu que c'est l'approche recommandée en macroéconomie, ainsi elle consisteraà :

-Formuler les hypothèses des recherches ou soit les réponses provisoires qui avaient pour source la revue de littérature théorique ou soit empirique ou enfin notre bon sens suivant l'observation réalisée,

-Confronter ces hypothèses aux réalités du terrain ou soit prendre ces réponses provisoires retenues lesquantifier et le traiter au travers un modèle économétrique envue de trouver des résultats chiffrés ou quantifiés pour apporter notre appréciation sur base des lois économétriques.

-Enfin la validation ou le rejet des hypothèses tout en faisant une discussion scientifique qui vas consister à comparer nos résultats à ceux d'autres chercheurs qui ont tentés cette aventure avant nous.

2. Technique

Dans le cadre de notre travail nous allons utiliser la technique documentairealors queSelon GRAWITZ M.7(*), la technique documentaire consiste en une fouille systématique de tout ce qui est écrit ayant une liaison avec le domaine de recherche. Il s'agit des ouvrages, des mémoires, des rapports, et des notes de cours ainsi que des sites web, etc.c'est à dire aller dans la bibliothèque pour nous référer aux travaux de nos prédécesseurs et chercher tout ce qui sera nécessaire dans la rédaction d'une littérature digne d'un scientifique et qui contribuera au bon déroulement de notre travail.

IX. DELIMITATION DU SUJET

Naturellement une étude scientifique sérieuse doit avoir un cadre spatio-temporel dans lequel devra graviter les investissements du chercheur. C'est ainsi que dans l'élaboration du présent travail, il nous est capital de définir le cadre spatio-temporel limitatif pouvant nous permettre de mieux cerner les causes qui déterminent l'épargne.

A. Délimitation spatiale

Il importe de souligner que notre étude couvrira l'espace de la République démocratique du Congo dans son ensemble pour analyser l'évolution de l'épargne et regarder les différents éléments qui déterminent son niveau.

B. Délimitation temporelle

Le présent travail posera ses repères temporels sur la période allant de 1960, qui marque l'indépendance et la liberté dans la gestion après le départ du colon jusqu'en 2020, une longue période pour mieux cerner l'évolution et donner notre point de vue partant des éléments qui viendront du terrain.

X. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l'introduction et la conclusion générale, notre travail est subdivisé en trois chapitres Libellés comme suit :

· Le premier chapitre portera sur analyse conceptuelle et présentation du champempirique ;

· Le deuxième chapitre sera consacré au l'analyse théorique et empirique de l'épargne ;

· Le troisième chapitre nous éclaira.

CHAPITRE I : ANALYSE CONCEPTUELLE ET PRÉSENTATION DU CHAMPS EMPIRIQUE

L'épargne étant la partie du revenu mis à l'écart pour répondre efficacement à un imprévu qui peut subvenir à n'importe quel moment de la vie, elle mérite alors d'être étudié avec vigueur et sérieux car elle représente la réserve pour un ménage, une capacité à s'auto financer pour une entreprise et la différence positive entre ressources et emploi pour un Etat. La science économique n'est pas restée unanime face à la problématique de l'épargne, elle l'a examinée en long et en large, ce pourquoi ce chapitre aura pour but principal de détailler l'épargne et ses déterminants et voir comment le génie de l'économie par le biais de ces savants l'a théorisée et faite d'elle l'une des thématiques importantes de l'économie.

SECTION 1 :DE L'ANALYSE DU CONCEPT ÉPARGNE

1.1. DEFINITION

Définir l'épargne n'est pas l'objet de ce travail, néanmoins nous allons passer en revue quelques définitions en vue d'avoir un même entendement. La première définition est celle de Keynes, pour qui l'épargne est l'excédent du revenu disponible sur la consommation (Keynes, 1936). Elle peut être conçue également comme la fraction du revenu qui n'est pas dépensée par l'achat des biens et services (BEGG ET ALI, 2005). L'épargne peut représenter la fraction de revenus thésaurisée, placée, voire investie dans le but de disposer d'un pouvoir d'achat plus important dans le futur (BAREL ET ALI,1997). Pour BURBIDGE ET DAVIES, (1999), l'épargne d'un ménage est la différence entre ses actifs et ses dettes. Enfin, BOSWORTH, BURTLESS ET SABELHAUS (1991) ont, défini l'épargne comme étant la différence à deux points dans le temps de la richesse d'une famille.8(*)

Faisant la synthèse de toutes ces définitions nous ressortir l'épargne comme étant une mise en réserve d'une partie du revenu disponible pour répondre efficacement à un besoin futur (achat d'un immobilier, d'une voiture, faire étudier son enfant à l'étranger), ou soit répondre à un aléa de la vie qui relève de l'imprévu c'est-à-dire pour motif de précaution (incendie, accident, financer sa retraite). Nous remarquons qu'épargner un acte de bravoure qui nécessite une renonciation à son revenu et qui doit être récompensée par le taux d'intérêt.

1.2. CLASSIFICATION DE L'EPARGNE

Pour un pays, l'épargne totale disponible est égale à la somme de l'épargne intérieure et de l'épargne étrangère.

1. EPARGNE INTERIEURE

L'épargne intérieure est ventilée en deux à savoir épargne gouvernementale ou du secteur public et épargne intérieure privée (l'épargne des ménages et l'épargne des entreprises).

1.1 Epargne publique

L'épargne publique est une épargne constituée par l'Etat, c'est-à-dire le gouvernement et les entités décentralisées. Elle est essentiellement constituée de l'épargne budgétaire qui résulte de tout surplus de recettes publiques sur la consommation publique ; laquelle se définit comme les dépenses gouvernementales courantes auxquelles s'ajoutent les dépenses d'investissements en équipement militaire (Malcolm G, 1990).

Dans le cas contraire où il y a un déficit budgétaire, l'Etat désépargne ou encore emprunte l'épargne privée. Au cas où l'épargne privée ne parvient pas à financer le déficit budgétaire, l'Etat recourt à l'épargne étrangère. A notre avis, le recours à l'épargne étrangère n'est pas toujours une bonne chose dans la mesure où les détenteurs de cette épargne influencent son affectation parfois à des fins autres que celles qui avaient suscitées le besoin d'un financement.

1.2 Epargne des ménages

L'épargne des ménages correspond à la part de leurs revenus qui n'est pas destinée à la consommation immédiate. Cette épargne peut être placée auprès d'une institution financière ou thésaurisée, c'est-à-dire conservée par l'épargnant et non réintroduite dans le circuit économique qui l'avait générée.

La structure de l'épargne des ménages dans les pays en développement a tendance à être irrégulière, avec de fréquents mouvements de balancier entre épargne et désépargne, et avec une préférence pour les instruments d'épargne très liquides et accessibles (Deaton, 1990).

1.2.1 Epargne libre et individuelle

Celle-ci est subdivisée en deux catégories qui sont l'épargne spontanée » ou volontaire et l'épargne contractuelle.

A. Epargne spontanée ou volontaire
A.1. Epargne réelle

Les agents économiques détiennent des actifs réels pour se prémunir contre des aléas du futur. Les actifs détenus par les ménages sont entre autre les stocks des marchandises comme les céréales, les matériaux de construction ou le cheptel, qui sont acquis comme richesses et souvent achetés ou vendus afin de préserver les habitudes de consommation.

Le choix d'actifs non financiers comme instruments d'épargne dépend de divers facteurs. Certains actifs comme le cheptel, les bijoux, etc. ont une valeur symbolique ou servent d'indicateurs du statut et ou de la richesse. Le choix peut aussi résulter d'une décision de placement raisonnée dans un contexte combinant risque élevé, environnement financier incertain et difficulté d'accès aux instruments financiers adéquats (CNUCED, 2007).9(*)

A.2. Epargne financière

L'épargne financière est une épargne placée auprès d'une institution financière. Celle-ci peut être une institution formelle (une banque par exemple), informelle (le cas des tontines ou gardes fonds) ou d'une institution semi-formelle (institution de micro finance). On retrouve également dans cette catégorie les actions et les obligations. L'existence de ces éléments permet le bon fonctionnement du marché financier. Ce type d'épargne n'existe pas en RDC. L'incitation à épargner va permettre l'augmentation du taux d'épargne en RDC et par là le bon fonctionnement du marché financier.

A.3. Epargne thésaurisée

Dans le sens commun, la thésaurisation peut désigner une accumulation d'actifs accompagnée de leur retrait des circuits de l'économie. De manière spécifique, elle décrit une accumulation de la monnaie hors du système financier.

La thésaurisation peut se faire en monnaie nationale ou en devises. Il y a thésaurisation en devises si la monnaie nationale est instable. Ainsi, les agents économiques vont détenir des devises pour conserver leur pouvoir d'achat. Pour le cas de la RDC, les agents économiques utilisent le plus souvent le dollar américain pour conserver leur pouvoir d'achat. Ainsi, on parle de l'effet dollarisation parce que le dollar se substitue à la monnaie nationale. Ceci traduit la loi de « Gresham à rebours ». Lorsque la monnaie nationale est relativement stable, la thésaurisation se fait généralement en monnaie locale. La thésaurisation est stérile tandis que l'épargne est productive car celui qui épargne permet à d'autres d'investir.

Il y a plusieurs causes qui font que les agents économiques thésaurisent, parmi lesquelles on peut citer : la méfiance de certains agents économiques vis-à-vis des institutions financières, le manque d'informations des populations vis-à-vis des instruments d'épargne et les habitudes des agents économiques qui préfèrent garder l'argent chez eux au lieu de le placer auprès d'une institution financière.

B. Epargne contractuelle

Dans cette forme d'épargne se classent les assurances. Le système d'assurance permet aux ménages assurés de se sentir à l'abri de certains imprévus notamment en ce qui concerne l'assurance-maladie, l'assurance-vie, ... Il y a également le système de sécurité sociale pour ce qui concerne l'épargne retraite.

Il sied de noter à ce niveau que ces instruments ne sont pas très développés en RDC et au Bas-Congo, notre champ d'étude. Le montant des indemnités de retraités est tellement insignifiant que les ménages ne se fient pas trop à cette forme d'épargne. Si une catégorie d'agents pratique cette forme d'épargne c'est parce qu'ils sont quelque peu forcés à payer d'autant que le retrait se fait à la source.

1.3 Epargne des entreprises

L'épargne brute des entreprises correspond à leur capacité d'autofinancement, c'est-à-dire à leur bénéfice net après impôt à laquelle s'ajoute l'amortissement (sommes mises de côté pour reconstituer le capital technique). Cette épargne dépend de l'évolution de la rentabilité des entreprises10(*).

La plupart des pays en développement sont caractérisés par un dualisme économique, notamment par la coexistence des secteurs formel et informel. Seulement un petit nombre d'entreprises dans ces pays évoluent dans le secteur formel de l'économie tandis qu'un grand nombre d'entreprises évoluent dans le secteur informel. Les entreprises du secteur informel comptent beaucoup sur leurs bénéfices non distribués pour financer non seulement leur fonds de roulement, mais aussi leurs nouveaux investissements car l'accès aux services financiers adéquats s'avère difficile (CNUCED, 2007).

2. ÉPARGNE EXTÉRIEURE

L'épargne étrangère vient en secours de l'épargne intérieure dans le cas où cette dernière n'arrive pas à satisfaire les besoins de l'économie. L'épargne étrangère prend deux formes essentielles à savoir l'épargne officielle étrangère (aide publique au développement) et l'épargne étrangère privée que l'on peut ventiler en deux éléments. Le premier élément est l'emprunt commercial ou consolidation de la dette. Les emprunteurs des pays en développement, les pouvoirs publics inclus, acceptent de rembourser les prêts (le principal et les intérêts y afférents) conformément aux échéances fixées. Le deuxième élément c'est l'investissement direct étranger qui représente une dotation en capital.

2.1. Aide publique au développement (APD)

D'après Severino, l'aide publique au développement est une dépense publique au bénéfice des pays ou territoires en développement, ayant pour intention le développement et qui est accompagnée de conditions financières favorables (Kako, 2011). Elle constitue un instrument de redistribution régionale de ressources publiques.

2.2. Investissements de portefeuille

Les investissements de portefeuille comprennent la participation aux capitaux propres des entreprises étrangères, l'achat des obligations de résidents étrangers et les prêts bancaires.

2.3. Investissement direct étranger

Contrairement aux investissements de portefeuille qui n'entraînent pas un contrôle sur l'activité financée, l'investissement direct étranger (IDE) implique une influence de l'investisseur. Selon l'OCDE, l'IDE est une activité par laquelle un investisseur résidant dans un pays obtient un intérêt durable et une influence significative dans la gestion d'une entité résidant dans un autre pays. Cette opération peut consister à créer une entreprise entièrement nouvelle ou, plus généralement, à modifier le statut de propriété des entreprises existantes (par le biais de fusions et d'acquisitions). Sont également considérés comme investissements directs étrangers, d'autres types de transactions financières entre des entreprises apparentées, notamment le réinvestissement des bénéfices de l'entreprise ayant obtenu l'IDE, ou d'autres transferts en capital ». Le niveau minimum à partir duquel le contrôle est effectif, a été défini par le FMI à 10% des actions ordinaires ou des droits de vote de l'entreprise. Lorsque le chiffre est inférieur à 10%, il s'agit d'investissements de portefeuille11(*)

SECTION 2 : PRESENTATION DE L'ENVIRONNEMENT MACROÉCONOMIQUE ET FINANCIER DE LA RDC

Dans ce chapitre, Il sera question de présenter l'environnement macroéconomique et financier au sein duquel évoluent les agents économiques. Pour ce faire, nous allons nous appuyer sur certains indicateurs, notamment le PIB, les taux d'investissement et d'épargne, le taux d'intérêt, le taux d'inflation, les ratios de masse monétaire sur le PIB, la balance commerciale et les facteurs de bonne gouvernance. Les données utilisées dans ce chapitre proviennent de la BCC et de la Banque Mondiale et couvrent la période allant de 1960 à 2020.

2.1. ENVIRONNEMENT MACROECONOMIQUE

Dans cette section nous présentons quelques indicateurs économiques qui permettent de mieux cerner l'environnement macroéconomique au sein duquel évoluent les agents économiques.

2.1.1. CROISSANCE DU PIB

Ce point va nous aider à montrer comment le PIB à évoluer en RDC depuis son accession à l'indépendance jusqu'en 2020, car comme nous renseigne la théorie, le PIB est l'unité de mesure de la production d'un pays, ainsi tout pays sérieux se voit chargé de cette lourde tâche de stimuler la production, l'encourager, l'encadrer et la soutenir, puisqu'on ne peut parler de la croissance que quand la production est durable, continue, et soutenue. Et quand un pays atteint le haut niveau de la croissance il est à même de répondre efficacement aux deux grands fléaux qui sont le chômage et l'inflation.

L'économie congolaise connait des fluctuations importantes dues notamment à la dépendance du pays vis-à-vis de l'étranger et des exportations des produits primaires qui ne représentent qu'une faible valeur ajoutée. Après l'indépendance, le PIB par habitant de la RDC a régressé, de 450 dollars en 1960 pour atteindre 80 dollars en 2000. Cette situation est due à la mauvaise gestion du pays qui se traduit par des mauvaises politiques économiques. A titre d'exemple, le 30 novembre 1973 fut décrétée la zaïrianisation, c'est-à-dire le transfert de la propriété des entreprises étrangères à certains opérateurs économiques nationaux avant de les nationaliser. Cette décision a découragé les initiatives privées et détruit le tissu industriel puisque la plupart des entreprises concernées avaient quelques temps après, fait faillite12(*).

Nous présentons ci-dessous l'évolution du taux de croissance du PIB.

Graphique N°1 : Evolution du taux de croissance du PIB

Source : données tiré dans le rapport de la banque mondiale

La lecture du graphique nous renseigne que l'environnement macroéconomique de la RDC a été caractérisé par la dépression économique au cours des années 90. En effet, pendant toutes ces années, le taux de croissance du PIB était négatif, sauf en 1995 où il a été de l'ordre de 0.7%. Le taux le plus négatif a été observé en 1991, 1992 et 1993 avec respectivement -8.4% ; -10.5% et -13.5% à la suite notamment des pillages de 1991 et 1993 ayant entraîné des faillites de beaucoup d'entreprises notamment privées. Dans un tel environnement, l'épargne privée ne peut être mobilisée, encore moins celle de l'Etat qui provient essentiellement de l'excèdent budgétaire. En conséquence de mauvaises performances économiques vont être enregistrées, le revenu par habitant n'avait cessé de baisser pour atteindre 80 dollars en 2000. Ainsi, le pouvoir d'achat de la population s'est fortement réduit et leur propension à épargner. Toutefois, un retournement de la tendance est observé à partir de l'année 2002 où, pour la première fois après plusieurs années, le taux de croissance du PIB est redevenu positif.

A l'amorce de la période de 2002 à fin décembre 2019, et comme toutes choses restant égales par ailleurs, la situation économique de la R.D.C est caractérisée par l'orthodoxie de la politique économique et des performances imputables aux effets des réformes engagées qui ont permis d'importants investissements dans le secteur minier qui porte la croissance.

Cette période constitue un tournant décisif pour l'économie congolaise, avec l'amélioration des taux de croissance économique, atteignant un pic de 9,5% en 2014, associée à une baisse sensible des volatilités des prix intérieurs et une relative amélioration de l'environnement des affaires. Ladite croissance s'est ralentie à près de 2,5% du PIB en 2016, suite à la baisse sensible des cours des matières premières occasionnant ainsi la réduction des revenus des entreprises minières. Entre 2017 et 2019, ce taux de croissance est passé respectivement à 3,7% ; 5,8% et 4,6% occasionné par l'augmentation sur le marché international des cours de certaines matières dont le cobalt13(*).

2.1.2. BALANCE COMMERCIALE

La balance commerciale d'un pays est égale à la différence entre les exportations des biens et services et ses importations en biens et en services. Avec la mondialisation toutes les nations utilisent la politique d'ouverture qui leurpermettent d'élever la productivité globale du pays en se concentrant sur les ressources dans les secteurs où l'économie dispose d'un avantage absolue et comparatif. Les succès enregistrés, à l'exportation comme dans l'industrialisation, par les pays d'Asie de l'Est, servent à justifier l'efficacité d'une telle stratégie14(*).

Comportement du solde de la balance commerciale

Nous présentons dans le graphique ci-après l'évolution de la balance commerciale en pourcentage du PIB de la RDC de 1960 à 2010.

Graphique N°2 : Evolution de la balance commerciale de la RDC (1960-2020)

Source : données tiré dans le rapport de la banque mondiale

L'excédent du compte courant à trois significations. Il peut signifier l'investissement extérieur net, l'épargne non investie dans le pays et enfin, il correspond à la différence entre produit national et dépenses nationales.

La balance commerciale de la RDC est très déficitaire c'est-à-dire la RDC importe plus qu'elle exporte. L'excédent commercial le plus élevé est de l'ordre de 5,98 réalisé en 1999 ; 4,76 en 1993 et 3,75 en 1997 et les déficits les plus profonds sont -18,81 et -18,75 atteints respectivement dans les années 2010 et 2011. Le déficit moyen s'élève à -3,17 avec un écart type de 5,53. Le déficit commercial est concentré autour de sa moyenne. Ceci apparaît comme une caractéristique de l'économie congolaise. Le graphique montre que depuis 2000, la balance commerciale se détériore jusqu'atteindre -18,8% en 2010.

Durant toute la décennie d'après 2010, la RDC a connu une croissance, et elle a jouit de cette période pour redresser tant soit peu la situation du solde de sa balance commerciale bien qu'elle soit généralement déficitaire suite à une dépendance excessive de l'extérieur mais les efforts restent cependant louables, bien que au cours de l'année 2020 la terre entière a été attaquée par la covid19 et dont l'économie de la RDC n'est pas restée unanime face à ce fléau.

Il apparait évident d'améliorer cet indicateur car, un solde positif de la balance commerciale S'interprète comme un afflux des capitaux dans le pays. Cet afflux permet l'accroissement du revenu et donc de l'épargne.

2.1.3. TAUX D'INVESTISSEMENT

L'environnement macroéconomique de la RDC est peu attractif à l'investissement, justifiant ainsi, la mauvaise performance de l'économie congolaise qui s'est traduite également par un taux d'investissement très faible et connaissant une évolution négative.

Pendant la période 1964-2005, le taux d'investissement privé a été en moyenne égal à 8% du PIB et celui d'investissement public a été seulement de 3.99% en moyenne avec un minimum respectif de 1.4% et 0.1% durant la période d'observation. Ces résultats ont été très mauvais puisque le minimum du taux d'investissement moyen requis pour réaliser une croissance économique robuste et durable est de 15%15(*) .

Comme nous l'avons constaté, le taux d'investissement privé est caractérisé par des fortes oscillations. La RDC a enregistré de taux d'investissement inférieur à 2%. Ce qui peut être justifier par les mauvaises politiques économiques menées par les autorités congolaises Car le pays n'est pas doté d'infrastructures susceptibles d'attirer les investissements tant privés qu'étrangers. Or nous savons que c'est celui-ci qui permet la production et cette production crée le revenu et donc finance l'épargne.

2.1.4. FACTEURS DE BONNE GOUVERNANCE

Il est vrai que l'augmentation des quantités du capital et du travail a un impact positif sur la croissance, mais faudra-t-il encore la rendre possible : c'est la thèse de l'économie institutionnelle.

Cette thèse suppose que les économies développées sont des économies qui disposent des institutions efficaces qui permettent la bonne gouvernance : droits individuels respectés, contrats sécurisés, administration efficace, institutions politiques démocratiques. Cette bonne gouvernance est présentée comme une solution permettant de générer la confiance nécessaire à la croissance économique16(*).

Dans le cadre de ce travail, nous présentons respectivement les degrés de liberté d'entreprendre, d'investir, de financement et enfin le degré de liberté fiscale comme composantes d'une bonne gouvernance.

2.1.4.1. Degré de liberté d'entreprendre

Le degré de liberté d'entreprendre montre à quel niveau les investisseurs sont en mesure de créer une entreprise, d'obtenir des licences et comment ils peuvent se comporter ou encore ce qui peut arriver en cas de faillite. Il est calculé sur base de dix facteurs regroupés en trois catégories, à savoir : création d'une entreprise, obtention d'une licence et fermeture d'une entreprise. Les procédures à effectuer pour commencer une affaire (Nombre, jours, coût et capital minimum) ; les procédures d'obtention d'une licence (Nombre, jours et coût).Enfin, les procédures pour fermer une affaire (jours, coût et taux de rétablissement)17(*).

Graphique N°3 : Evolution du degré de liberté d'entreprendre en RDC

Source : Données publié par le magazine perspective monde, usherbrokeUniversity Canada

Comme nous Pouvons voir sur ce graphique, pour l'ensemble de la période 1995-2012, la RDC enregistre une moyenne annuelle de 47,4. Il s'avère que la liberté d'entreprendre en RDC n'est pas garantie à cause notamment des plusieurs contraintes qui prévalent sur cette économie. Parmi les contraintes nous pouvons citer l'imposition élevée des bénéfices. L'Etat prélève 35% des bénéfices des entreprises. Ce pourcentage est très énorme et décourage les entrepreneurs à entreprendre. C'est en 2000 qu'on enregistre le plus haut niveau du degré de liberté d'entreprendre, soit 55% mais cela est suivi d'une chute drastique. C'est en 2010 qu'on enregistre le plus bas niveau (33,5). Le changement enregistré entre la première et la dernière année est de 30%.

2.1.4.2. Degré de liberté d'investir

L'évaluation de la liberté d'investir dans un pays est établie sur base des lois et procédures mises en place pour encourager l'investissement étranger. La préoccupation majeure de cette mesure est de savoir s'il y a une différence de traitement des investisseurs nationaux et étrangers ? Existe-t-il des restrictions d'accès aux devises étrangères, aux transferts de capitaux et aux investissements étrangers dans certains secteurs ? (Fondation héritage, 201218(*)).

Il y a sept éléments ci-après qui entrent dans le calcul du degré de liberté d'investir : le traitement national d'investissements étrangers, le code d'investissement étranger, la restriction à la propriété terrienne, la restriction d'investissements sectoriel des exportations sans compensation juste, la liberté de commander les devises et du contrôle de capital.

Un degré proche de 100% signifie que les investissements peuvent être faits avec peu de limites.

Graphique N°4 : Evolution du degré de liberté d'Investir en RDC

Source : données publié par le magazine perspective monde, usherbrokeUniversity canada

Pour l'ensemble de la période 1995-2012, la RDC enregistre une moyenne annuelle de 22%. Ceci signifie qu'il y a trop de restrictions à l'investissement en RDC. Le territoire congolais n'est pas doté d'infrastructures susceptibles d'attirer les investisseurs tant privés qu'étrangers. Or ce sont les investissements qui peuvent relever le niveau du revenu des habitants et donc permettre aux ménages d'accéder à un bien-être supérieur à travers l'épargne qui va résulter de la hausse de revenu.

2.1.4.3. Degré de liberté fiscale

Cet indicateur mesure la pression fiscale dans un pays. Pour cela, il prend en compte à la fois du taux maximum d'impôt sur le revenu (par individu et par entreprise) et la part des recettes fiscales dans le PIB (Fondation héritage, 2012). Un degré proche de 100 signifie que le fardeau fiscal est faible : les individus et les entreprises ont peu d'impôts à payer.

Graphique N°5 : Evolution du degré de liberté fiscale.

Pour l'ensemble de la période 1995-2012, la RDC enregistre une moyenne annuelle de 61,7%. Il ressort de ces chiffres que la RDC fait quelques efforts pour réduire les tracasseries fiscales. Mais l'idéal est que ce taux soit très proche de 100%. Il est donc nécessaire que l'Etat continue son action sur la baisse de l'impôt notamment l'impôt sur le bénéfice qui à ce jour reste très élevé. Car d'après Keynes « la baisse des impôts stimule l'économie ». C'est en 2010 qu'on enregistre le plus haut niveau 74% et c'est en 1995 qu'on enregistre le plus bas niveau 50,9%. Le changement enregistré entre la première et la dernière année est de 42%.

2.1.4.4. Degré de liberté financière

Le degré de liberté financière évalue le niveau d'intervention des autorités publiques au niveau du système bancaire et financier. Il est une mesure d'efficacité d'opérations bancaires aussi bien qu'une mesure d'indépendance et d'interférence du gouvernement dans le secteur financier19(*).

Il y a cinq facteurs qui permettent le calcul du degré de liberté financière. Il s'agit de l'ampleur du règlement des services financiers par le gouvernement, le degré d'intervention de l'Etat aux banques et autres sociétés financières, l'ampleur du développement du marché financier, l'influence du gouvernement sur l'affectation du crédit et la franchise à la concurrence étrangère.

Un degré proche de 100% signifie que le gouvernement intervient peu dans le domaine financier. L'indépendance de la Banque Centrale est donc étendue. Le gouvernement se limite alors à assurer le respect des contrats ou à prévenir la fraude. Cette indépendance ne se décrète pas, ou plus précisément, l'indépendance et la crédibilité d'une Banque Centrale ne sont pas uniquement une affaire des statuts, elles se construisent et sont largement déterminées par l'existence d'un environnement favorable20(*).

Pour l'ensemble de la période 1995-2020, on enregistre une moyenne annuelle de 22%. En d'autres termes, la Banque Centrale du Congo n'est pas indépendante du pouvoir public. C'est en 1998 qu'on enregistre le plus haut niveau, 30% ; et c'est en 2000 qu'on enregistre le plus bas niveau 10%. Le changement enregistré entre la première et la dernière année est de 33%.

2.1.3. TAUX D'INFLATION

La lecture du graphique ci-dessous nous renseigne que les années 90 ont été caractérisées par l'hyperinflation. L'inflation est faible seulement en 1998. L'hyperinflation a atteint quatre chiffres en 1994 avec un taux annuel de l'ordre de 9797%. Cette situation provient du financement de déficits budgétaires par la planche à billets. En effet, à la fin des années 80, on assiste à une chute drastique de la production du cuivre suite à la vétusté des équipements. Celle-ci a occasionné une baisse importante des recettes de l'Etat puisque la Gécamines contribuait à près de 70% au budget de l'Etat congolais. En conséquence, le budget de l'Etat a accusé d'importants déficits qui furent financés par la planche à billets étant donné que le gouvernement avait peu de possibilités pour s'endetter aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur du pays. Ce n'est qu'à partir de la décennie 2000, qu'on assiste à une baisse du taux d'inflation.

Le graphique ci-dessous montre l'évolution du taux d'inflation de 1964 à 2020

Graphique N°6 : Evolution du taux d'inflation

Source : données tiré dans le rapport de la banque mondiale

L'hyperinflation avait entraîné une forte instabilité macroéconomique entrainant la faillite de plusieurs entreprises notamment celles du secteur privé. D'abord les entreprises avaient réalisé d'énormes pertes du fait que toutes n'avaient pas pu intégrer la dépréciation monétaire dans leurs coûts de revient, notamment les anticipations d'inflation future, ce qui entraîna une érosion monétaire.

Ensuite, l'hyperinflation avait eu pour conséquence d'exacerber les contraintes de financement des entreprises, car ces entreprises ont eu du mal à constituer des ressources pour s'autofinancer puisque la valeur monétaire s'érode au jour le jour. Cette érosion monétaire a entraîné la dollarisation de l'économie car les agents économiques n'avaient plus confiance en la monnaie nationale.

A l'amorce de la période de 2002 à fin décembre 2019, période pendant laquelle l'inflation a été maintenue suite à une politique monétaire voire budgétaire orthodoxe. En effet en l'absence des chocs extérieurs importants, le cadre macroéconomique est demeuré stable. L'évolution du taux d'inflation se présente comme suit : 15,8% ; 4,4% 21,3% ;18,2% ;27,6% ;53,4% ;9,8% ;2,7% ;1,1% ;0,5% ;0,8% ;26% ;53% ;7,2% et 4,4%. Le marché de change était également caractérisé par une stabilité structurelle. Il sied de souligner qu'à la suite de l'avènement de la crise sanitaire mondiale causée par la pandémie de Covid-19, l'économie congolaise est affectée à l'instar d'autres pays de la planète et des mesures conjoncturelles sont en train d'être prises progressivement pour juguler les méfaits de ladite crise et permettre aux entreprises de se maintenir21(*).

En définitive, l'environnement économique dans lequel évoluent les agents économiques en RDC n'est pas stable. Un tel environnement n'est pas favorable à l'épargne car les épargnants ont besoin d'être rassurés que leurs épargnes sont protégées. Dans ces conditions on ne peut pas booster l'économie nationale. Il faudra donc l'assainir en vue d'espérer une forte mobilisation de l'épargne intérieure et donc trouver de quoi financer l'économie congolaise.

2.2. ENVIRONNEMENT FINANCIER

L'analyse de l'environnement financier est importante parce qu'elle permet de voir dans quelle mesure les agents économiques épargnent. Cette épargne est dirigée dans le secteur financier formel, dans le secteur financier informel ou dans le secteur financier semi formel. Nous commençons par présenter le secteur financier formel et informel congolais et analyser ensuite les différents indicateurs.

2.2.1. PRESENTATION DU SYSTEME FINANCIER

2.2.1.1. Système financier formel

Les banques sont le principal type d'établissements financiers du secteur formel engagé dans la mobilisation de l'épargne en Afrique22(*). En RDC, ces banques sont généralement concentrées dans les grandes agglomérations et il y a peu d'agences dans les zones rurales. Le système bancaire congolais est demeuré embryonnaire avant et après l'accession du pays à l'indépendance. Depuis 2007, le nombre ne cesse d'augmenter avec le volume de leurs dépôts, portefeuille crédits et guichets pour atteindre aujourd'hui 15 banques agréées et reconnues par le gouvernement congolais23(*).

Le secteur financier formel ne mobilise pas une grande épargne à cause du seuil minimum élevé fixé pour les dépôts, du temps nécessaire pour effectuer les opérations et de la lourdeur de l'administration. En outre, la plupart de ces banques se concentrent dans la ville province de Kinshasa et possèdent des succursales dans quelques grandes villes comme Lubumbashi, Bukavu, Goma, Kisangani, Beni, Butembo, Matadi, Likasi, Kasumbalesa, Fungurume, etc.

En outre, l'environnement financier de la RDC ne permet pas de mobiliser l'épargne des ruraux et semi-ruraux et pourtant ces derniers représentent 54% de la population totale de la RDC en 2021 comme présenté dans le rapport annuel de la banque mondiale de 2021.

Développer le système financier par l'atteinte de toutes les couches de la population s'avère indispensable pour mobiliser l'épargne en milieu rural et semi-rural et, donc, relever l'épargne nationale. C'est dans ce milieu rural et semi-rural que le système financier informel et semi-formel prend de l'ampleur.

2.2.1.2. Secteur de micro finance

Dans ce secteur, le seuil de dépôt est faible, et tourne au tour de 1000 francs congolais et permet de remédier au problème de parrainage des clients que pose le secteur financier formel. En vue de mieux mobiliser l'épargne dans ce secteur, les institutions de micro finance ont adopté une stratégie porte à porte, fonctionnant sous forme de gardes fonds en vue de réduire la distance entre l'épargnant et la caisse d'épargne.

Le secteur de micro finance est spécialisé dans la fourniture des services aux ménages et aux petites entreprises qui n'ont pas accès aux services du secteur formel. La micro finance a notamment pour rôle de réduire la pauvreté24(*).

Les organismes de micro finance se protègent en partie contre les risques en recourant aux interlocuteurs et aux méthodes du secteur financier informel, par exemple, en utilisant le mécanisme du crédit collectif25(*). Elle met les personnes non plus en face d'individu mais plutôt en face d'une institution. Parmi les institutions de micro finance, on peut citer les caisses d'épargne et de crédit.

2.2.1.3. Système financier informel

Le concept de finance informelle renvoie à des pratiques d'épargne et de crédit qui ne sont pas obligées de respecter un cadre ou un schéma fixe.

Le secteur financier informel offre un large éventail d'instruments d'épargne qui va de la simple collecte des dépôts jusqu'à d'importants groupements ou clubs d'épargne autogérés. On classe dans ce secteur le phénomène de « garde fonds » et les tontines. A la différence du secteur de micro finance, dans ce secteur les relations entre les débiteurs et les créanciers sont des relations personnelles. Non seulement ils se connaissent, le plus souvent, mais les opérations financières qu'ils font ensemble ne sont pas simplement liées à leurs activités économiques, elles sont encastrées dans leurs relations sociales26(*).

2.2.1.3.1. Gardes fonds

Les habitants d'un quartier peuvent se décider de mettre leur argent en sécurité auprès d'une personne en qu'ils ont confiance. Cette personne s'engage à restituer ces versements à une date ultérieure convenue d'avance ou encore à la demande de l'épargnant. Elle ne verse pas d'intérêt sur ces dépôts, et elle n'est pas rémunérée pour le service de sécurité qu'elle rend.

2.2.1.3.2. Tontiniers ou banquiers ambulants

Ici, les versements sont identiques, effectués d'une manière régulière et les épargnants sont remboursés en totalité à une date connue d'avance. Le collecteur de l'épargne remet souvent à chacun de ses clients une carte établie à son nom, précisant son adresse et contenant autant de cases que de versements prévus.

A chaque versement, il signe jusqu'à l'échéance, normalement si toutes les cases sont remplies, le tontinier rembourse à ses clients les versements effectués diminués d'une case qu'il garde pour lui et qui est la rémunération du service de sécurité qu'il a rendu à chacun.

2.2.2. ANALYSE DES QUELQUES INDICATEURS FINANCIERS

Dans cette section, il est question d'analyser l'évolution des trois indicateurs financiers. Il s'agit du ratio M2/PIB, du taux d'intérêt et du taux d'épargne.

2.2.2.1. Ratio M2/PIB

Le M2 est un agrégat monétaire qui regroupe les moyens de paiements utilisables dans une économie(M1) et les placements à vue effectués sur livrets à taux réglementé27(*) .Le ratio M2/PIB permet de mesurer le poids du secteur financier congolais dans lequel évoluent les agents économiques.

En observation cet agrégat nous constatons que le secteur financier congolais est sous développé. En effet, le ratio M2/PIB est resté faible durant la période 1960 à 2010, il est généralement en dessous de 20%, sauf en 1983 et 1984 où il atteint respectivement 25,80% et 20,83%. Dans les pays où le système financier est assez développé, ce ratio dépasse 50% et atteint parfois 100%.

Ainsi nous disons que plusieurs facteurs sont à la base du sous-développement du secteur financier en RDC, parmi lesquels on peut citer : les politiques de contrôle monétaire direct et l'instabilité macroéconomique.

2.2.2.2. Taux d'intérêt

Les taux d'intérêt sont demeurés très faibles, ceci pour permettre notamment à l'Etat de se financer au moindre coût. En outre, face à l'hyperinflation, il a été difficile de voir s'ajuster régulièrement les taux d'intérêt nominaux au niveau de celle-ci.

Graphique N°7 : Evolution du taux d'intérêt

Source : données tiré dans le rapport de la banque mondiale

Le graphique ci-dessus montre que le taux d'intérêt est resté relativement stable pendant la période 1964-1977. De 1979 à 1993 nous constatons une augmentation tendancielle avec une moyenne de 26.2%. De 1994 à 2004 on assiste à des taux nominaux très élevés qui atteignent 238% en 1996 avec une moyenne de 88.091%.

Malgré le niveau relativement élevé des taux nominaux, ceux-ci restent largement en dessous des taux d'inflation. Les taux d'intérêts réels sont restés négatifs pendant toute la période 1986-2004 ; ce qui entraîne la désintermédiation financière et les intermédiaires ont travaillé à perte. C'est la répression financière.

2.2.2.3. Taux d'épargne

Le taux d'épargne national est le ratio de l'épargne nationale sur le produit intérieur brut.

La lecture du graphique ci-dessous montre que le taux d'épargne est très faible en RDC. Il était négatif en 1998 à cause probablement de la guerre qui a sévit dans le pays.

Graphique N°8 : Evolution du taux d'épargne

Source : données tiré dans le rapport de la banque mondiale

Nous constatons que de 1960 à 1990 le taux d'épargne fluctue au tour de 11.11% du PIB. Entre 1990 et 1993, on assiste à une baisse du taux d'épargne, de 9.35% à 3.98% du PIB, en passant par un taux très bas de l'ordre de 1.83% du PIB en 1991. Entre 1994 et 1996, on observe des taux d'épargne se situant au-dessus de 10%, le taux le plus élevé étant de 27.54% en 1996. Enfin, de 1997 à 2009, on constate un faible taux d'épargne, celui-ci fluctue autour de 5,75% du PIB.

Le taux d'épargne moyen est de l'ordre de 9,67% du PIB entre 1960 et 2009 avec un écart type de 5,49. Le taux d'épargne le plus élevé est atteint en 1996 avec un pourcentage de 27,54. Et le bas record est de -1% et 0,64% réalisés respectivement en 1998 et en 2006. Cette situation peut être expliquée notamment par la guerre qu'a connue le pays en 1998 et par l'organisation des élections de 2006.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette faible mobilisation de l'épargne en RDC, parmi lesquels nous pouvons citer la répression financière dont nous venons de parler précédemment. En effet, puisque les taux d'intérêts créditeurs ne permettent pas de se prémunir contre l'inflation. Celle-ci érode la valeur de l'épargne en monnaie nationale déposée auprès des intermédiaires financiers. Pour faire face à cette situation, la banque centrale a fini par autoriser l'ouverture des comptes d'épargne libellés en dollars.

Une autre cause de l'insuffisance d'épargne est la faiblesse des revenus des agents économiques qui ne permettent même pas de subvenir à leurs besoins existentiels. Le seuil minimum fixé par les banques et le dualisme financier, c'est-à-dire la coexistence du secteur financier formel ou semi formel et le secteur financier informel peuvent également justifier cette faible mobilisation de l'épargne.

Dans ces conditions, l'offre de crédit ne peut être que faible et par conséquent le niveau de la production. Car c'est par le crédit que les entreprises financent le plus souvent leurs équipements et donc accroissent la capacité de production.

Chapitre II. : L'ANALYSE THÉORIQUE ET EMPIRIQUE DE L'EPARGNE

SECTION 1 : DE L'ANALYSE THÉORIQUE

Les Keynésiens et les classiques ont des approches méthodologiques et conceptuelles différentes dans leur démarche de formulation de la fonction de consommation et d'épargne.

- Chez les Keynésiens, la variable explicative de l'épargne est le revenu courant, qu'il soit absolu ou relatif alors que les néoclassiques lui préfèrent le patrimoine entendu au sens de la richesse.

- Les Keynésiens déduisent le comportement de l'épargne à partir des données macroéconomiques pendant que les néoclassiques partent de l'analyse microéconomiques des fonctions individuelles de consommation des ménages à l'agrégation macroéconomique.

1.1. L'APPROCHE KEYNÉSIENNE

Elle va se développer dans deux directions :

- Le revenu courant de Keynes établit en fonction de la loi psychologique28(*) fondamentale un parallélisme entre les fluctuations du revenu et celles de la fonction de consommation ;

- Le revenu relatif et l'effet de mémoire. DUESENBERRY va plutôt mettre en exergue le phénomène de l'égalisation inter temporelle des utilités et l'idée d'interdépendance des consommations fondée sur l'effet de démonstration ou d'imitation. Pour BROWN, le passé n'intervient plus de façon discontinue par le biais du plus haut revenu jamais atteint, mais de façon continue par la consommation de la période précédente.

1. La Théorie Du Revenu Absolu

Selon Keynes, lorsque le revenu augmente, la consommation s'accroît, mais dans des proportions moins importantes parce que les ménages épargnent une part croissante de leur revenu au fur et à mesure que celui-ci s'accroît (l'épargne est une fonction croissante du niveau de revenu). Un ménage qui reçoit le SMIC peut difficilement épargne. La plus grande partie du revenu sera consacrée à la consommation. En revanche un ménage gagnant 10 fois le SMIC pourra plus facilement épargner, on peut même penser qu'il serait étonnant qu'il dépense la totalité de son revenu.

+cY(t)

C est consommation de l'ensemble des ménages, Y est le revenu des ménages et c est la proprension marginale à consommer comprise entre 0 et 1. Co est la consommation incompressible.

La propension moyenne est ici : elle est donc décroissante quand le revenu augmente.

La proprension marginale est ici : , c'est une constante la relation entre consommation et revenu exprime la tendance à consommer, la propension à consommer. Cette propension peut être calculer en moyenne ou/et à la marge. La propension moyenne à consommer le revenu c'est le rapport de la consommation des ménages à leur revenu. La propension marginale à consommer c'est le rapport de la variation de la consommation entrainée par celle du revenu à cette variation du revenu. La fonction keynésienne de consommation est généralement exprimée de la façon suivante parce que la propension marginale à consommer c est supposée être constante (en réalité Keynes fait l'hypothèse que la propension marginale à consommer aurait tendance à diminuer avec la hausse du revenu) :

L'analyse de Keynes repose sur quatre idées :

- La consommation est principalement fonction du revenu réel beaucoup plus que le revenu nominal.

- La propension marginale à consommer (part d'un éventuel supplément du revenu qui sera affecté à la consommation) est positive et inférieure à un en vertu de la loi psychologique fondamentale16(*) qu'il énonce ainsi : « en moyenne et pour la plupart de temps, les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure que les revenus croissent mais non d'une quantité aussi grande que l'accroissement des revenus ». Ainsi une hausse (resp. Baisse) du revenu entraîne un accroissement (resp. Baisse) plus marquée de l'épargne.

- La propension moyenne à consommer (fraction du revenu dépensé qui est égale au rapport de la consommation totale au revenu) est inférieure à la propension marginale à consommer

- La fonction de consommation est stable à court terme.

Graphique N°9 : L'expression de la fonction de la consommation keynésienne

La Fonction Keynésienne Epargne :

Puisque le revenu a une double utilisation, à savoir la consommation et l'épargne (Y = C + S), la fonction de consommation peut également être exprimée par la fonction d'épargne. Keynes définit l'épargne (S) comme une renonciation à l'acte de consommer et non commeun transfert de consommation vers le futur.

Graphique N°10 : la fonction de l'épargne Keynésienne

La fonction de consommation devient alors  :

Il se dégage les caractéristiques suivantes :

- Même si le revenu (Y) est nul, il existe un montant positif de consommation Co appelé consommation incompressible. Cette consommation autonome n'est pas fonction de revenu ;

- Lorsque la PMC 1 i.e. ( > Y2), l'épargne dans ce cas est négative. Toute valeur du revenu comprise entre 0 et Y1 correspond à la zone de désépargne ;

- Lorsque la PMC = 1 i.e. (C1 = Y1) au point E, l'épargne est nulle ;

- Lorsque la PMC < 1 (pour toute valeur de revenu supérieur à Y1), l'épargne est positive et cela veut dire que plus le revenu croit, plus la PMC diminue.

2. La Théorie de l'effet de démonstration (d'imitation) Et de l'effet De Mémoire

Nous présenterons successivement la théorie del'effet de démonstration (d'imitation) développé par James DUESENBERRY (1949) et celle de l'effet de mémoire de BROWN (1982) qui se constitue comme prolongement de la première.

2.1. La théorie du revenu relatif (l'effet de démonstration (d'imitation)

Les hypothèses de la théorie du revenu relatif se partagent entre deux vérifications, l'une orientée vers les caractéristiques en coupes transversales de la population des consommateurs et l'autre orientée vers les séries chronologiques.

L'interprétation des observations de courtes périodes montre l'absence de parallélisme entre les fluctuations du revenu et celles de la consommation.

DUESENBERRY considère que le taux d'épargne des ménages est variable. Il diminue pendant les phases de récession et augmente pendant les phases d'expansion.

Il formule cette idée en posant :

= a Yt/Ym - b

St est la variable dépendante qui représente l'épargne des ménages au cours de la période t. a et b sont des constantes positives.

Yt et Ym sont respectivement le revenu disponible des ménages au cours de la période t et le revenu disponible le plus élevé atteint dans le passé.

Ainsi, le taux d'épargne est une variable dépendante de la position du revenu relativement au plus haut niveau de revenu atteint dans la passé YM. Il y a alors une visibilité dans le temps des décisions de consommation. Cet effet de cliquet ou effet crémaillère explique qu'en cas de baisse de l'activité économique et des revenus, la baisse de la consommation des ménages est freinée du fait de l'égalisation inter temporelle des utilités. Une fois un certain niveau de vie atteint, ce dernier est mis en mémoire par les ménages et tend, comme par un cliquet, à s'opposer à la baisse de la consommation résultant de la diminution du revenu.

La fonction de consommation de DUESENBERRY29(*) :

Principe

L'effet de démonstration constitue la base de la théorie du revenu relatif. L'auteur affirme que les agents d'un groupe social donné ont tendance à imiter la consommation d'un groupe au revenu supérieur, en voulant faire une « démonstration » de leur statut social. Cette volonté induit un accroissement de leur propension à consommer.

Duesenberry explique que les ménages se répartissent en groupes, des plus pauvres aux plus riches, et adoptent des habitudes de consommation qui les amènent à imiter les individus du groupe supérieur. C'est précisément cela qu'il appelle l'effet de démonstration et qui a pour conséquence que la propension à consommer est généralement peu sensible (inélasticité) aux fluctuations du revenu. Ainsi les choix de consommation dépendent certes du niveau de revenu, mais sont modulés en fonction de l'image que le consommateur veut présenter aux autres membres de la société. En conséquence, toute personne d'une catégorie socio-professionnelle donnée aurait tendance à adopter les comportements de consommation de la catégorie supérieure.

Soient deux groupes, les riches R et les pauvres P. Y est le revenu, C la consommation et c la propension à consommer.

L'arbitrage entre la consommation et l'épargne pendant la période de récession et reprise :

Temps t0 t1 t2

La forme de la fonction de consommation à laquelle conduit la théorie du revenu relatif se présente comme suit :

Yt b/Ym×Yt avec Yt = YM

En période de récession, le revenu disponible réel régresse mais la consommation diminue moins fortement, les ménages maintiennent leur niveau de consommation en réduisant leur épargne S. La fonction de consommation devient :

A la reprise et pendant l'expansion, la consommation s'élève mais plus lentement que le revenu, car l'accroissement de celui-ci permet aux ménages de reconstituer leur épargne. La fonction de consommation devient :

Ct = [1 + b - a (1+Ù)] Yt

Ù est assimilé au taux de croissance de l'économie

La consommation redevient proportionnelle au revenu lorsque ce dernier retrouve le niveau le plus élevé atteint dans le passé A.

L'interprétation des observations en coupes instantanées de la théorie du revenu relatif débouche sur l'abandon de l'un des postulats de la théorie classique de la consommation, à savoir l'indépendance de la consommation d'un agent de celle des autres agents. DUESENBERRY va développer l'idée d'interdépendance des consommations fondée sur l'effet de démonstration ou d'imitation. Les agents du groupe p auront une propension à consommer plus forte que celle des agents du groupe supérieur à p soit r parce qu'ils chercheront à imiter la consommation de ceux ayant un niveau de vie supérieur. Ceci explique pourquoi la croissance du revenu au cours du temps n'entraîne pas la diminution de la propension à consommer. En somme, les individus sont plus sensibles à leur consommation relative et comparent régulièrement leur dépense à celle des autres consommateurs. Ainsi, pour un même niveau de revenu, une famille appartenant à la population noire aux Etats-Unis aura une PMC plus faible que celle d'une famille appartenant à la population blanche. L'explication que propose DUESENBERRY est qu'à revenu égal, la famille noire sera, à l'intérieur du groupe social formé par la population noire relativement plus riche que la famille blanche à l'intérieur du groupe social formé par la population blanche.

La théorie du revenu relatif permet ainsi d'expliquer que la croissance du revenu des ménages au cours du temps n'entraîne pas de diminution de la PMC bien que, en coupes instantanées, l'élévation du revenu s'accompagne d'une baisse de celle-ci.

Les développements de DUESENBERRY appellent les remarques suivantes :

- S'il a raison de mettre l'accent sur les phénomènes de longues périodes, il convient en revanche de remarquer qu'il n'explique pas vraiment pour quelle raison les PMC globales des différents groupes sociaux demeurent constantes en longue période.

- La conception qu'il se fait de la mémorisation est critiquable dans la mesure où celle-ci fait abstraction du temps. Ainsi, le revenu maximum Ym agira sur la relation entre la consommation et le revenu durant toute la période comprise entre to et t2 quelle que soit la longueur de cette période. On peut valablement penser que l'influence de Ym diminuera au fur et à mesure qu'on s'éloigne de to et en particulier, qu'elle sera plus faible que la période de récession sera longue.

- On peut aussi reprocher le fait que DUESENBERRY ait traité d'une façon symétrique la phase de dépression et la phase de reprise qui présentent la même liaison entre la consommation et le revenu. Or, il est probable que cette liaison ne soit pas la même au cours de ces phases.

2.2 La Théorie de L'effet mémoire ou l'effet de cliquet

L'effet de cliquet, tel que présenté par Thomas Brown30(*) désigne le fait que lorsque leur revenu diminue, les agents ne vont pas à court terme, ajuster leur consommation à la baisse.

Ainsi, il part de l'observation des différences existant entre la consommation observée et la consommation expliquée par une équation de type

L'observation de ces différences appelées résidus montre qu'ils sont fortement corrélés entre eux. Ces résidus sont négatifs en période d'expansion et positifs en période de récession. Ce résultat met en évidence un retard de la consommation sur le revenu. BROWN est alors conduit à préciser la manière dont les événements passés agissent concurremment avec le revenu sur la consommation de la période courante. Pour résoudre ce problème, il cherche à savoir, d'une part s'il faut choisir le revenu ou la consommation comme variable expliquant l'action du passé sur la consommation de la période courante ou si d'autre part, cette variable agit de façon continue ou discontinue sur la consommation de la période courante.

Pour répondre à ces préoccupations, il teste quatre types de fonction de consommation.

- (Action continue sur le revenu)

, est le revenu de la période précédant la période courante.

- (Action discontinue sur le revenu)

Est le plus haut revenu atteint au cours de la période t ou des périodes qui précèdent.

- (Action continue sur la consommation)

, est la consommation de la période précédant la période courante.

- (Action discontinue sur la consommation)

Est la consommation la plus élevée atteinte au cours de la période t ou des périodes qui la précèdent.

Les résultats statistiques le conduisent alors à conclure que la meilleure fonction de consommation est de la forme  :

Tout comme DUESENBERRY, BROWN reconnaît l'influence du passé dans la détermination de la consommation. Toutefois, au lieu de choisir le revenu, il adopte la consommation comme une variable représentant l'action du passé. De même, le passé n'intervient plus de façon discontinue par le biais du plus haut revenu jamais atteint, mais de façon continue par la consommation de la période antérieure. Les travaux empiriques confirment que la PMC de courte période est inférieure à celle de longue période. Pour BROWN, ce résultat est la conséquence de l'effet de mémoire. C'est ce que VESPERINI31(*) appelle l'effet d'hystérésis. Selon cet effet, la consommation d'une période dépend non seulement de la variation du revenu au cours de la période courante, mais aussi des variations de revenus intervenues au cours des périodes précédentes.

La fonction de consommation de longue période est représentée par :

On retrouve une Pmc de longue période supérieure à celle de courte période.

À une augmentation donnée du revenu correspondra une augmentation de la consommation plus grande en longue période qu'en courte période parce que, le poids des habitudes de consommation passée qui vient limiter en courte période l'action de l'augmentation, du revenu sur la consommation ne joue plus en longue période.

La fonction de consommation de BROWN aboutit, comme celle de DUESENBERRY et pour les mêmes raisons, à une augmentation de la PMC durant les phases de récession. Cependant, à la différence de DUESENBERRY, l'augmentation de la PMC tend à s'affaiblir au cours de la phase de récession lorsque le revenu diminue à un rythme plus faible ou se stabilise. Cette différence de formulation traduit un affaiblissement progressif de l'effet de mémoire au fur et à mesure que le temps s'écoule.

En définitive, la théorie de l'effet de mémoire de BROWN suscite quelques remarques :

- La fonction de long terme n'est pas comme chez DUESENBERRY de type proportionnel puisqu'elle comporte une ordonnée à l'origine égale à qui est normalement nulle.

- Si elle supprime la discontinuité qui est un défaut important chez DUESENBERRY, elle présente en revanche l'inconvénient de faire disparaître, en rétablissant la continuité, l'asymétrie de la description des phases d'expansion et de récession

- La formulation de l'effet de mémoire apparaît malgré tout comme excessivement rigide.

1.2 L'APPROCHE NEOCLASSIQUE

L'analyse de l'épargne sous l'angle du patrimoine est celle de la théorie néoclassique. Dans cette optique, l'épargne s'apparente au patrimoine et se répartit entre les différents types d'actifs. Ainsi, le patrimoine d'un agent économique est l'ensemble de ses actifs susceptibles d'évaluation monétaire et constituant une source de revenu. Les ménages peuvent accumuler les actifs réels, les actifs financiers et les actifs monétaires.

Les actifs réels sont des « biens et actifs durables qui servent non seulement à la consommation de la période présente, mais également à celle des périodes futures. Au moment de leur mise en service, il n'y a donc pas consommation-destruction, mais accumulation-enrichissement32(*) ». Ces actifs générateurs de flux durables de service et de bien-être ont une capacité de réserve de valeur.

Les actifs monétaires (monnaie active ou circulante et monnaie oisive) sont définis par leur fonction de moyen de paiement et d'intermédiaire des échanges.

Les actifs financiers sont composés des placements à terme et des produits d'assurance-vie.

Dans cette approche néoclassique, nous allons examiner successivement la théorie du revenu permanent et la théorie du cycle de vie.

1. La Théorie Du Revenu Permanent

L'idée de départ de cette théorie est que la consommation d'une période donnée ne peut pas être entièrement déterminée par le revenu de cette période. Il dépend plus généralement du revenu de cette période et des revenus anticipés des périodes futures.

FRIEDMAN(1957) va s'inspirer des travaux de FISHER, de TINTNER, de HICKS et de BOULDING qui ont tous étudié le mode de répartition inter temporelle de la consommation dans le cas simple de deux périodes33(*).

Ses hypothèses sont les suivantes :

- Le revenu observé Y de chaque période se compose d'un revenu transitoire YT essentiellement aléatoire (gains de jeux, primes, bonus, ...) et du revenu permanent YP (revenu anticipé provenant à la fois du travail et de la richesse qu'ils ont accumulée). Celui-ci est également la somme qu'un consommateur peut consommer en maintenant constante la valeur de son capital, l'agent ayant la possibilité d'emprunter ou de prêter sur un marché financier parfait afin de mieux repartir sa consommation dans le temps. Il est obtenu par approximation de la moyenne pondérée des revenus observés de la période courante et des périodes passées. La consommation observée C est obtenue de la même façon que le revenu observé Y. Elle est la somme de la consommation permanente CP et de la consommation transitoire CT.

On a alors :

Et

D'après les analyses de FRIEDMAN, il n'existe pas de corrélation entre le revenu permanent et le revenu transitoire, ni entre la consommation permanente et la consommation transitoire, ni encore entre le revenu transitoire et la consommation transitoire.

A. La notion de revenu permanent :

Le revenu permanent est défini comme « la somme qu'un consommateur peut consommer en maintenant constante la valeur de son capital ».

Vu sous l'angle des avoirs d'un ménage, le revenu permanent sera considéré comme le reflet des revenus annuels stables sur une longue période dont la valeur présente actualisée est égale à la richesse de ce ménage. Quand un ménage épargne, il ajoute à sa richesse et accroît donc son revenu permanent. C'est pourquoi, nous pouvons dire que ce concept est intimement lié au concept de richesse (W).

Si la richesse s'écrit :

Mais cette définition théorique du revenu permanent ne permet pas de l'évaluer d'une manière empirique étant donné l'indétermination des revenus futurs et du taux d'intérêt futur. C'est pourquoi Friedman a proposé, pour surmonter cette difficulté, une définition empirique qui se base sur les revenus observés au présent et durant les périodes passées.

L'hypothèse de base est que les revenus courants subissent, d'année en année, des chocs temporaires aléatoires. Le revenu courant est donc formé par deux composantes: une composante permanente et une composante transitoire:

Le revenu permanent est la composante du revenu que les ménages s'attendent à conserver à l'avenir. Il représente donc la partie stable du revenu. Le revenu transitoire est la composante du revenu dont les agents ne prévoient pas le maintien à l'avenir. Il représente la différence à court terme entre le revenu courant et le revenu permanent à long terme.

Si le revenu permanent est le revenu moyen, le revenu transitoire apparaît comme l'écart aléatoire par rapport à cette moyenne. Cet écart peut être positif ou négatif selon que le revenu courant est supérieur ou inférieur au revenu permanent. Ce dernier est une notion continuellement ajustée dans le temps en fonction de l'évolution des revenus courants des ménages. Il peut être estimé à partir d'un processus d'anticipations adaptatives où le revenu permanent d'une période serait égal au revenu permanent de la période précédente qui sera ajusté à la hausse ou à la baisse selon que le revenu transitoire est positif ou négatif.

Supposons un coefficient d'ajustement y (0 < y< 1). Tout écart entre le revenu courant Yt et le revenu permanent de la période précédente sera ajouté ou retranché à l'évaluation du revenu permanent dans une proportion égale à y, c'est-à-dire que si nous considérons qu'est le revenu transitoire, alors le revenu permanent sera :

Le revenu permanent est donc la moyenne pondérée des revenus courants des périodes précédentes. Les coefficients de pondération sont de plus en plus faibles au fur et à mesure que l'on remonte dans le passé.

B. La fonction de consommation :

L'idée de base de la théorie du revenu permanent est que les ménages orientent leur consommation permanente en fonction de la partie permanente de leur revenu et adoptent un autre comportement face à leur revenu transitoire. Quand les revenus courants augmentent ou baissent temporairement, les ménages ne bouleversent pas complètement leurs habitudes de consommation. S'il s'agit d'une baisse temporaire, ils puisent dans leur épargne accumulée pour financer leurs dépenses normales de consommation ; s'il s'agit d'une augmentation temporaire, ils consacrent à l'épargne une proportion plus élevée de leur revenu que d'habitude.

L'idée maîtresse derrière la théorie du revenu permanent est que la consommation courante est une proportion du revenu disponible courant, mais cette proportion est plus importante pour la partie du revenu qui est permanente et plus faible pour celle qui est transitoire. Les ménages épargnent une plus grande proportion de leur revenu transitoire que celle relative à leur revenu permanent. Si leurs revenus transitoires deviennent négatifs, ils puisent dans leurs épargnes pour maintenir leurs niveaux de vie.

L'une des conséquences de la distinction entre le revenu permanent et le revenu transitoire est la variation de la PMC et de la PmC à court terme par rapport à leurs valeurs de long terme au cours du cycle économique. En effet, en période d'expansion économique, les ménages réalisent des revenus transitoires positifs et importants, ce qui les incite à l'épargne ; leur richesse va donc augmenter. Ils ont un comportement inverse en cas de récession et des Revenus transitoires négatifs.

Graphique N°11 : Fonction de consommation en tenant compte de revenu permanant

Deux forces contraires agissent ainsi sur la PMC. La première tend à favoriser une baisse du ratio C/Y à court terme en période d'expansion et une hausse en période de ralentissement.

Cela est dû au fait que la consommation est relativement stable dans le temps, mais les revenus le sont moins. Mais ces tendances sont contrecarrées par la tendance des ménages à épargner une forte proportion des revenus transitoires. La conséquence de ces mécanismes est que la fonction de consommation n'est stable qu'à long terme. A court terme cette fonction est instable

Ce coefficient est, selon Friedman, proche de l'unité, mais il peut varier d'un pays à l'autre et d'une catégorie de ménages à l'autre. Dans ses études empiriques, l'auteur trouve une valeur égale à 0,88 pour les Etats-Unis.

2. La théorie du cycle de vie

La théorie du cycle de vie a été développée par Harrod (1948), Modigliani et Bromberg (1954)34(*). Si elle est souvent attribuée à Modigliani, c'est que ce dernier a obtenu le prix Nobel d'économie pour récompenser son travail sur la consommation et l'épargne.

La théorie du cycle de vie permet de modéliser le comportement de consommation et d'épargne des individus selon leur âge. L'idée est que les individus vont accumuler de l'épargne pendant les périodes d'activité pour ensuite désépargner pendant leurs vieux jours afin de maintenir leur niveau de consommation. Ces comportements supposent que les individus sont rationnels et donc qu'ils maximisent leur utilité en procédant à une « allocation inter temporelle » de leur consommation et de leur épargne.

Pour que le modèle du cycle de vie développé par Modigliani fonctionne, il est nécessaire de faire plusieurs hypothèses concernant les agents économiques. Les agents doivent être rationnels et égoïstes (car ils ne laissent pas d'héritage), mais il faut aussi qu'ils connaissent leur espérance de vie, leurs revenus futurs et les taux d'intérêt futurs.

Leurs travaux sont basés sur les hypothèses suivantes :

· Les ménages consomment et épargnent en fonction de leur cycle de vie. Ils empruntent où s'endettent pour financer leurs études lorsqu'ils sont jeunes, ils consomment moins qu'ils ne gagnent pendant la période active ; ce qui leur permet de rembourser le prêt étudiant et de constituer une épargne pour financer la retraite. Une fois à la retraite, ils puisent dans leur épargne pour vivre i.e. qu'ils désépargnent. L'épargne permet à l'individu de reporter une partie de sa consommation vers les périodes (retraites) où les revenus escomptés sont plus faibles que le revenu moyen sur la durée de vie normale.

· Si l'on raisonne sur la durée de vie de l'individu et en supposant que celui-ci d'une part, connaît avec certitude la date de sa retraite et son décès et d'autre part qu'il ne se préoccupe pas de ses héritiers, les propensions moyennes et marginales à consommer les revenus sur la durée de vie sont égales entre elles et égales à l'unité pour tous les ménages.

· Le ménage désire maximiser une fonction dépendant de sa consommation présente et de ses consommations futures sous la contrainte d'un certain montant de ressources.

· Le taux d'actualisation choisi par le ménage est le même pour chaque période.

· La fonction d'utilité est homogène par rapport aux consommations des différentes périodes. Autrement dit, la richesse inter temporelle des consommations de l'agent est indépendante du niveau de sa richesse, de telle sorte que, si sa richesse double, la consommation de chacune des périodes doublera également.

· Dans le modèle de l'HCV, la consommation dépend du revenu courant Yt, du revenu anticipé Yta, des actifs initiaux at -1 et de l'âge de la famille t.

· La fonction de consommation est stable. Il faut pour cela que le revenu courant perçu pendant la vie active excède les besoins de consommation.

· La propension moyenne à épargner, nulle en régime stationnaire, s'accroît avec le taux de croissance de l'économie. De cette relation, on déduit que la propension moyenne à épargner de longue période est constante et égale à la propension marginale.

Tableau N°12 : La décomposition de la théorie du cycle de la vie en trois périodes

- Jeunesse : la consommation est supérieure au revenu et le patrimoine est négatif. Les agents doivent emprunter.

- Période d'activité : les revenus deviennent supérieurs à la consommation car les agents font le choix d'épargner et de constituer un patrimoine pour financer la consommation de la troisième période.

- Retraite : les revenus diminuent mais les agents utilisent leur patrimoine pour maintenir (voir augmenter) leur consommation.

Ainsi « lissée », la consommation est une droite croissante dans le temps, sans volatilité.

Les déterminants du taux de l'épargne dans la théorie du cycle de vie sont :

- La croissance économique. Le taux d'épargne augmente avec la production et le taux de croissance de la production. Seule une économie en expansion engendre (et nécessite) une épargne globale positive. Entre des pays à comportement individuelidentique, le taux d'épargne global sera autant plus élevé qu'est important le taux de croissance à long terme de l'économie.

- La croissance démographique. Une répartition par âge ressortant plus d'actifs que de jeunes et retraités, un allongement de la durée de vie (espérance de vie), une diminution de l'âge de départ à la retraite ont un effet positif sur l'épargne des ménages.

Par ailleurs, MODIGLIANI et BRUMBERG soulignaient qu'un ménage dont le revenu courant augmente de façon inattendue au-dessus du niveau antérieur, auquel le ménage était habitué épargnera une fraction de son revenu plus grande que celle qu'il épargnait avant le changement et

Aussi plus grande que celle qu'épargnent actuellement les membres permanents de la classe de revenu dans laquelle entre maintenant le ménage.

Pour MODIGLIANI, la durée de la retraite est le déterminant principal du taux de l'épargne.

Pour KOTLIKOFF (1979), les transferts intergénérationnels sont l'explication principale de l'épargne.

D'après KESSLER et MASSON35(*), on accumule le patrimoine pour deux mobiles :

- L'épargne pour soi qui répond aux propres besoins du ménage.

- L'épargne pour autrui qui met en jeu les relations sociales (volonté de léguer et prestige social).

FARREL(1970)36(*) pense que l'incidence quantitative de l'épargne de solidarité sur le taux de l'épargne des ménages dépend du taux de l'intérêt et de l'importance (par rapport au revenu) de l'héritage transmis.

Dans la réalité, les dons et legs entre générations sont en fait fréquents, mais il est difficile de dire s'ils sont dus au désir de laisser un héritage ou bien qu'en raison de l'incertitude quant à la date du décès, ils représentent des économies constituées en vue de la retraite ou des économies de précaution qui n'ont pas été dépensées.

Par ailleurs, il faut noter que cette théorie est bien adaptée aux pays où l'éducation est coûteuse et où la retraite n'est pas (ou peu) prise en charge par la collectivité. Cette forme d'épargne forcée et contractuelle n'empêche pas les ménages à vouloir compléter la retraite par mutualisation d'une épargne individuelle ou par capitalisation.

On retient de la théorie du cycle de vie qu'il reste un modèle analytique intéressant et toujours d'actualité. Plusieurs études de vérifications empiriques ont été menées. Elles ont introduit l'incertitude sur les revenus, sur la durée de vie, sur l'âge de la retraite, les considérations d'héritage, l'inégalité des revenus et sur l'imposition des prestations sociales dans le modèle de base. Le résultat a été modifié sans toutefois changer les résultats essentiels de MODIGLIANI.

Après avoir parcouru le processus de production de l'épargne à travers les différents types de revenus, nous allons aborder au chapitre suivant l'étude des variables qui influencent le placement et l'affectation de l'épargne.

1.3 L'ÉCOLE AUTRICHIENNE :

1. La théorie de Knut Wicksell sur le deux taux d'intérêt

Knut Wicksell considère l'existence de plusieurs taux d'intérêt. Il définit un premier taux, le taux d'intérêt naturel, que l'on peut assimiler au taux de profit qui est instable et dépend largement de la conjoncture économique. Il définit ensuite un taux d'intérêt monétaire qui dépend des comportements bancaires d'octroi de crédit et de la politique monétaire pratiquée par la banque centrale. Si taux d'intérêt naturel est supérieur au taux d'intérêt monétaire, la rentabilité du capital s'améliore par rapport au coût du crédit ce qui génère un effet de levier favorable à l'investissement qui engendre un besoin d'épargne pour être financé. Ici, c'est l'investissement qui est à l'origine de l'épargne.

1.4 LE MODELE A DOUBLE DÉFICIT DE CHENERY ET STROUT

Au milieu des années 1960, l'économiste CHENERY, qui deviendra quelques années plus tard économiste en chef et vice-président de la BM, élabore avec son collègue Alan STROUT un nouveau modèle appelé « modèle à double déficit ».

CHENERY et STROUT mettent en avant deux contraintes : une insuffisance d'épargne intérieure d'abord et une insuffisance de devises ensuite37(*).

Si un pays dispose à la fois d'un déséquilibre public et d'un déséquilibre privé, cela signifie, d'une part, que l'État ne couvre pas ses dépenses avec ses recettes ponctionnées sur l'épargne des résidents, et, d'autre part, que la consommation est supérieure à l'épargne. Dans un tel cas, un pays a également un déficit commercial, qui doit être financé par de l'épargne étrangère.

Et l'équation comptable des revenus : Y=C+S+T

Avec S désigne l'épargne privée, T le montant des prélèvements obligatoires (Impôts + Cotisations sociales = PO) et C la consommation.

Reformulons l'équation de l'équilibre emplois-ressources : Y+M=C+I+G+X

Nous obtenons donc, en remplaçant Y : C+S+T=C+I+G+X-M

Puis : (S-I)+(T-G)=(X-M)}

-(S-I) est le solde de financement des agents privés. Si S>I, les capacités de financement du secteur privé du pays excèdent ses besoins de financement.

-(T-G) est le solde budgétaire de l'État. Quand l'État a un déficit budgétaire, nous avons T<G.

-(X-M) est le solde de la balance commerciale qui peut aussi être trouvé sous l'appellation NX.

Soit : (S-I) +(T-G) =NX

On constate d(Nx)/dG<0}.

On conclut qu'une augmentation des dépenses publiques dégrade la balance commerciale d'où le terme de « déficits jumeaux

1.5 COMPILATION DES ECOLES (CLASSIQUES ET KEYNÉSIENNES) EN CE QUI CONCERNE LE TRIANGLE DE L'ÉPARGNE, INVESTISSEMENTS ET PRODUCTION

Pour les classiques, l'épargne est le moteur de croissance et source de revenus Supplémentaires parce que c'est la principale source de financement. Elle est considérée Comme le critère qui tranche entre nations riches et nations pauvres. L'épargne est donc une Vertu car elle finit toujours par soutenir une dépense et financer un investissement qui Entrainera une production supplémentaire. Les classiques pensent que l'épargne est considérée Comme un comportement actif motivé par la volonté de hisser la consommation totale inter temporelle, c'est-à-dire présente et future, et cela en faisant la somme du revenu et des intérêts Calculés sur le capital épargné. La décision de consommer chez les ménages est orientée par le Niveau du taux d'intérêt, plus il progresse plus ils économisent. Cela veut dire, épargne et Consommation sont des fonctions du taux d'intérêt, négative pour la consommation et positive Pour l'épargne.

Les économistes classiques parlaient également de l'égalité entre l'épargne et l'investissement. Tout d'abord, les classiques croyaient que cette égalité était due au taux d'intérêt. Lorsque l'épargne a tendance à dépasser les investissements, le taux d'intérêt baisse Pour décourager l'épargne d'une part et encourager l'investissement d'autre part. De même, Lorsque l'investissement dépasse l'épargne, le taux d'intérêt s'élève pour décourager l'investissement en vue d'accroitre l'épargne. Ainsi, le déséquilibre entre l'épargne et l'investissement est corrigé par la modification du taux d'intérêt.

Comparés aux autres écoles de pensée économique, les keynésiens sont considérés des Leaders en matière d'analyse de l'épargne et de ses déterminants. Ce courant a relevé une Multitude de théories en la matière, principalement à savoir : l'épargne est un frein, la théorie De la loi psychologique fondamentale, la théorie de l'effet multiplicateur, la théorie de Préférence pour la liquidité et la théorie de l'égalité entre l'épargne et l'investissement.

Dans la pensée keynésienne, l'épargne est un facteur de freinage car elle cause une Réduction des débouchés. Ils croient que la relation entre l'épargne et l'investissement passe, Le plus souvent, par l'intermédiaire des marchés financiers qui sont devenu le seul arbitre de L'usage de l'épargne, vient ensuite le rôle des anticipations. En effet, si celles-ci sont Négatives ou pessimistes, la production, l'emploi et le revenu baissent. Dans ces Circonstances, tout accroissement de l'épargne tend à aggraver le mouvement dépressif. La Bonne résolution qui reste est d'investir encore pour hisser la production et l'emploi.

L'augmentation des revenus permet ainsi de rembourser les financements antérieurs. Ce n'est Pas donc l'épargne qui hisse l'investissement mais l'inverse. En outre, l'épargne est un résidu, Ce qui reste du revenu après la consommation, elle progresse avec l'augmentation du revenu. Pour les keynésiens, la propension à consommer (c'est-à-dire la part de la Consommation totale dans le revenu) baisse quand le revenu augmente, alors que la Propension à épargner (la part de l'épargne dans le revenu) tend à monter. Ce phénomène est Nommé « La loi psychologique fondamentale ». Il s'agit de : Souvent les êtres humains Tendent à accroitre leur consommation à mesure que leur revenu s'accroit mais non d'un Volume aussi important que la croissance du revenu.

Dans la théorie du multiplicateur, Keynes a proposé le concept de multiplicateur en Référence à l'augmentation du revenu total, direct et indirect, résultant de l'augmentation Initiale des investissements et des revenus. L'essence du multiplicateur est que l'augmentation Totale du revenu, de la production ou de l'emploi est une multiplication de l'augmentation Initiale de l'investissement. Par exemple, si l'investissement est égal à 100 Dirhams, le revenu N'augmentera pas seulement de 100 Dirhams, mais d'un multiple de ce montant. Si ?I Représente l'augmentation de l'investissement et ?Y représente l'augmentation du revenu qui En résulte, le multiplicateur est alors égal au ratio de l'augmentation du revenu (?Y) par Rapport à l'augmentation de l'investissement (?I).

Par conséquent, k = ?Y/?I où k représente le multiplicateur.

L'analyse de Keynes considère que les gens choisissent d'épargner de l'argent liquide Avec eux que d'investir dans des actifs. D'où, il y a une préférence pour la liquidité. Les êtres Humains économisent une partie de leur revenu. La part de ce dernier qui sera gardée sous Forme d'argent liquide et celle qui sera déboursée dépendent de ce que Keynes nomme « la Préférence pour la liquidité ». Les gens préfèrent l'argent liquide étant il s'agit de l'actif le Plus liquide. Pour se séparer de la liquidité, il faut une indemnité, cette récompense est le taux D'intérêt. Le désir de liquidité ou la demande de monnaie s'explique par trois motifs : le motif De transaction, le motif de précaution et le motif de spéculation.

SECTION 2 : L'ETAT DE LA QUESTION OU LA REVUE DE LITTERATURE EMPIRIQUE

Tableau n°2 : Grille de lecture

Auteurs(Années)

Etudes réalisées

Problématiques

Hypothèses

Conclusion

1. Gloire Tristan MANSESA KIAKUMBA (2010)

Etude sur le comportement de l'épargne en RDC

Comment peut-on expliquer le comportement de l'épargne en RDC ?

H1 : l'épargne en RDC peut être expliquée par revenu par habitant.

H2 : l'épargne en RDC peut être expliquée par le taux d'intérêt nominal et le taux de change.

H3 : l'épargne en RDC peut être par le taux d'inflation.

H4 : Enfin le taux de croissance du PIB peut aussi expliquer l'épargne en RDC.

Après Spécification é et estimation d'un modèle linéaire général a révélé que :

1. le revenu par habitant, le taux d'intérêt nominal et le taux de change sont les principaux déterminants de l'épargne en RDC. Tant disque

2. Le taux d'inflation et le taux de croissance du PIB ne sont pas significatifs.

2. Pierre Gouëdard et François Vaillancourt (2011)

Taux d'investissement privé et épargne des ménages des provinces canadiennes, 1990-2008 

y-a-t-il une relation entre les deux variables ?

Pour les chercheurs ils supposent que les éléments qui peuvent déduire cette relation sont donc :

H1 : le Taux d'ouverture de l'économie,

H2 : le taux d'intérêt,

H3 : la disponibilité de capital public,

H4 : la disponibilité de capital humain,

H5 : le taux d'épargne des ménages

Cette analyse est effectuée en reprenant le modèle de Feldstein et Horioka Ils ont trouvé qu'il n'y avait pas de corrélation entre l'épargne et l'investissement. L'intérêt d'une relation entre épargne et investissement réside dans une certaine mesure, dans l'opportunité offerte au gouvernement de stimuler l'investissement via des

Politiques publiques agissant sur l'épargne.

3.Véronique Fournier et François Vaillancourt (2011)

Les déterminants de l'épargne des ménages au Québec en 2007 : analyse et comparaison avec le Canada et l'Ontario

Cette analyse avait visée ainsi dans un premier temps à faire un état de la situation de l'épargne des ménages en 2007 au Québec, ainsi qu'à mettre ces résultats en perspective en les comparant à ceux de l'Ontario et de l'ensemble du Canada.

H1 : Le revenu total du ménage après impôts durant l'année de l'enquête (et terme quadratique de

Cette variable.

H2 : Les variables indiquant le niveau de précarité économique du ménage

H3 : Le nombre d'enfant entre 0-17ans

H4 : Scolarité moyenne du ménage (et terme quadratique de cette variable

H5 : Le sexe de la personne de référence du ménage

H6 : Les assurances

Ils sont parvenus aux conclusions tel que le revenu disponible du ménage, le fait d'être propriétaire d'un logement, le fait que le revenu du ménage ne provienne que d'un seul travailleur, le fait de compter au moins un travailleur à temps partiel, le nombre d'enfants de 0 à 17 ans et les assurances détenues par les ménages sont des facteurs déterminants l'épargne des ménages au Canada.

4.Boukary OUEDRAOGO. (2008)

Les déterminants de l'intensification du volume de l'épargne dans le système financier décentralisé au : cas des caisses populaire de Ouagadougou

La principale question à laquelle ils voulaient répondre était la suivante : Pourquoi et comment les ménages pauvres épargnent-ils au sein du système financier décentralisé au Burkina Faso, en particulier à la FCPB ?

H1 : La facilité d'accès au crédit et/ou le montant des crédits reçus l'année précédente par les ménages incitent à l'épargne ;

H2 : La liquidité du SFD ou la disponibilité de l'épargne à tout moment pour les ménages au niveau du SFD détermine le volume de leur épargne ;

H3 : Plus le revenu du ménage augmente, plus il épargne

H4 : La fréquence des dépôts de l'épargnant dans le SFD affecte le volume de l'épargne 

L'évaluation économétrique des déterminants du volume de l'épargne des ménages a donné des résultats assez encourageants : les coefficients estimés relatifs au revenu, à la fréquence des dépôts déterminent positivement et significativement le volume de l'épargne dans les caisses populaires à Ouagadougou. Le résultat obtenu sur le revenu montre que les épargnants des caisses populaires de Ouagadougou sont d'autant plus motivés à épargner davantage que leur revenu est élevé. De même, l'hypothèse du cycle de vie a été avérée car le coefficient de la variable « âge » a été significatif ; le coefficient de la variable « niveau d'instruction » n'a pas été significatif.

5. AmareshSamantaraya et Suresh Kumar Patra (2014)

« Determinants of Houselhold Savings in India : An empirical Analysis using ARDL Approach » traduit en français par Google

Quels sont les déterminants de l'épargne à court et à long terme en Inde ?

Les déterminants de l'épargne en Inde peuvent être :

H1 : le PIB,

H2 : le taux de Dépendance,

H3 : le taux d'intérêt

H4 : l'inflation

Les résultats estimés ont révélé que le PIB, le taux de

Dépendance, le taux d'intérêt et l'inflation ont une influence statistiquement significative sur L'épargne des ménages en Inde, à la fois à long terme et à court terme

6. El Houssain ELATIFE. (Février 2022)

Facteurs explicatifs du choix d'affectation de

l'épargne des ménages au MAROC 

« Quels sont les déterminants du choix d'affectation de l'épargne des ménages marocains dans la période Post-Covid 19 ? »

H1 : Le choix d'affectation de l'épargne du ménage marocain dépend du niveau du taux d'intérêt créditeur.

H2 : Le revenu exerce un effet sur le choix d'affectation de l'épargne du ménage marocain.

H3 : Il existe un lien entre l'âge du chef de famille et le choix d'affectation de l'épargne du ménage marocain.

H4 : L'inflation influence le choix d'affectation de l'épargne du ménage marocain.

H5 : Le choix d'affectation de l'épargne du ménage marocain dépend du niveau d'instruction.

H6 : La confiance agit sur le choix d'affectation de l'épargne du ménage marocain.

H7 : Les convictions religieuses pèsent sur le choix d'affectation de l'épargne du ménage marocain.

H8 : Les exonérations fiscales dédiées aux instruments d'épargne et de placement orientent

le choix d'affectation de l'épargne du ménage marocain.

L'échantillon final concerné par l'étude des facteurs du choix d'affectation de l'épargne des Ménages marocains, soit 57.1% de l'échantillon de départ à savoir 156 ménages marocains

Epargnants. La plupart des ménages marocains de notre échantillon n'épargnent qu'un

Pourcentage très faible de leur revenu mensuel. Ces résultats prouvent encore l'intérêt de

Notre problématique et la nécessité d'une forte mobilisation de l'épargne des ménages Marocains.

Après une analyse bi variée le chercheur a abouti aux résultats tel qu'Il nous s'avère que les hypothèses acceptées sont H1, H2, H3, H5 et H7. Tandis que,

Nous avons rejeté les hypothèses H4, H6 et H8. Autrement dit, d'après l'analyse bivariée les variables explicatives du choix d'affectation de l'épargne des ménages marocains sont : le taux d'intérêt créditeur, le revenu, l'âge, le niveau d'instruction et les croyances religieuses. Par contre, il semble ne pas avoir de relation entre l'inflation, la confiance ainsi que la fiscalité et le choix d'affectation de l'épargne des ménages marocains.

CHAPITRE III : ANALYSE MACRO ECONOMETRIQUE DES DÉTERMINANTS DE L'ÉPARGNE

Au cours de ce chapitre, il sera question de démontrer au travers une analyse économétrique les facteurs qui expliquent le niveau de l'épargne en RDC pour les 60 dernières années, c'est après ces analyses que nous donnerons notre avis et profiterons par cette même occasion de proposer quelques stratégies pour améliorer le niveau de l'épargne en RDC.

SECTION 1. : DEMARCHE METHODOLOGIQUE ET PRESENTATION DE DONNEES

3.1.1. CHOIX ET PRÉSENTATION DU MODÈLE

Le choix du modèle repose sur les principes économétriques qui permet à le sélectionner sur base de la revue de littérature utilisée précédemment dans le travail.

Les modèles autorégressifs à retard échelonné (ARDL) combinent à la fois les modèles Autorégressif (AR) où l'on trouve, parmi les variables exogènes, la variable dépendante décalée ; et les modèles à retards échelonnés ou DistributedLag (DL) où l'on voit à la fois les variables exogènes et leurs valeurs passées (décalées) (Bourbonnais, 2015; Benyacoub and Mourad, 2021).

Le modèle autorégressif s'écrit comme ceci :

(1)

Ce qui peut encore s'écrire comme suit :  ;

Le modèle à retards échelonnés s'écrit sous la forme suivante :

(2)

Ou encore  ; et

Le modèle ARDL, qui est la combinaison des deux premiers se présente sous la forme fonctionnelle suivante :

(3)

Ou sous la forme de l'équation suivante :

Ces modèles dynamiques souffrent généralement de problème d'autocorrélation d'erreurs due à la présence de la variable endogène décalée comme variable exogène ; c'est ainsi qu'on recourt à des techniques d'estimation plus robuste que les moindres carrés ordinaires.

Pour ce faire, Dans notre recherche nous allons procéder par une analyse économétrique des déterminants de l'épargne en RDC. Cette analyse est basée sur le modèleAutorégressif à Retard Echelonné (ARDL) dû au manque stationnarité de certaines variables d'étude.

Le modèle économétrique théorique se présente comme ceci :

Où INFL est le taux d'inflation, IDE représente l'investissements directs étrangers, AID est l'aide publique au développement, PIBH représente le PIB par habitant, INT désigne le taux d'intérêt et åt c'est le terme erreur ; i, j, k, q et r représentent respectivement le nombre de retard optimal pour chaque variable.

3.2. PRESENTATION DES DONNEES

Les variables retenues pour la modélisation sont les suivantes : l'épargne (EPARGNE en % du PIB), l'investissements directs étrangers en % du PIB (IDE), le taux d'inflation annuel (INFLATION), le taux d'intérêt (INTERET), le PIB par habitant (PIBHAB) et l'aide publique au développement (AID).

3.2.1. Variable dépendante (S)

Le taux d'épargne est un facteur important dans l'explication du développement de beaucoup des pays, notamment ceux d'Asie de l'Est comme la Chine, le Singapour, l'Inde, ... En effet, l'épargne finance l'investissement, celui-ci à son tour permet d'accroître la production et de générer des revenus. La hausse des revenus améliore le bien-être collectif et engendre le développement.

Il est donc important d'avoir une bonne politique de mobilisation de l'épargne pour améliorer la situation socio-économique du pays. Une forte propension à épargner est un indicateur de croissance et donc du développement. L'épargne véhicule l'image de sagesse mais aussi celle des sacrifices nécessaires à la poursuite, sur le long terme, du processus de création des richesses

3.2.2. Variables explicatives

- L'inflation affecte l'épargne par différents canaux. Les ménages, anticipant une hausse des prix, sont incités à réduire leur épargne par un effet de substitution de la consommation présente à la consommation future (épargne). L'effet revenu lié à la hausse des prix joue en sens inverse (Najat, 2008). Lorsque les taux d'intérêt nominaux sont rigides, l'inflation entraîne une diminution du taux d'intérêt réel et donc une baisse de l'épargne. L'inflation traduit également l'instabilité et l'incertitude macroéconomiques. Dans ce cas, son effet sur le taux d'épargne peut être positif ou négatif.

- L'investissements directs étrangers

Il équivaut au ratio entre l'investissements directs étrangers sur le PIB. L'investissement joue un double rôle au sein de l'activité économique :

- En tant que composante de la demande finale globale, l'investissement est, comme la consommation, une dépense et à ce titre, il peut soutenir l'activité économique indépendamment de l'usage concret auquel il est destiné.

- Mais en tant que facteur de production, l'investissement est souvent considéré comme le
moteur de la croissance économique dans la mesure où il accroît les capacités productives du pays, améliore sa productivité et stabilise le taux de change.

La banque de France définit les IDE comme des investissements internationaux par lesquels des entités résidentes d'une économie acquièrent ou ont acquis un intérêt durable dans une entité résidente d'une économie autre que celle de l'investisseur.

Les IDE permettent l'amélioration des recettes fiscales ; Les bénéfices que réalisent les entreprises étrangères peuvent améliorer l'assiette fiscale de l'Etat. En favorisant l'accroissement des revenus salariaux, l'Etat élargit la base imposable pour lui permettre de mener sa politique des grands travaux et assurer la sécurité dans le pays. En outre, Les IDE ont un impact positif sur l'épargne et la réduction de la pauvreté.

- Le produit intérieur brut par habitant exerce un effet positif sur l'épargne. Suivant Keynes, le revenu des agents économiques est le principal déterminant de l'épargne. Lorsque le revenu augmente, le taux d'épargne augmente également.

- Le taux d'intérêt, d'après les néoclassiques, a un effet significatif sur l'épargne. Lorsque celui-ci est élevé, l'agent économique sera incité à épargner puisqu'épargner lui permet d'accroître ses rêves.

- Aide publique au développement (APD)D'après Severino, l'aide publique au développement est une dépense publique au bénéfice des pays ou territoires en développement, ayant pour intention le développement et qui est accompagnée de conditions financières favorables (Kako, 2011). Elle constitue un instrument de redistribution régionale de ressources publiques.

3.3. Sources des données

Les données utilisées dans cette partie proviennent de la Banque Centrale du Congo (2020) et de la Banque Mondiale (2021), couvrant la période allant de 1960-2020. Le choix de cette période peut se justifier par le souci d'avoir des séries temporelles qui ont une même base en vue de rendre possible les estimations économétriques.

SECTION2. : ANALYSE ET TRAITEMENT DE DONNEES

3.2.1. Analyse de Près-estimation du modèle

a) Analyse de la stationnarité des variables

Avant de déterminer le modèle d'estimation à utiliser, il convient de faire une étude préalable des séries des différentes variables. Pour ce faire, nous utiliserons le test de racine unitaire de Dickey-Fuller Augmenté (ADF).

Le test ADF se base sur une estimation par Moindres carrés Ordinaires (MCO) de la variable par rapport à elle-même mais avec un décalage. Le test est fondé sur une hypothèse nulle correspondant à la racine unitaire (signifiant que la série n'est pas stationnaire).

Les hypothèses se présentent comme suit :

H: présence de racine unitaire (la série n'est pas stationnaire) ; et

H: absence de racine unitaire (la série est stationnaire)

On accepte l'hypothèse nulle si la valeur statistique du coefficient de racine unitaire est supérieure à la statistique de Dickey-Fuller au seuil critique considéré (5%) ; soit si la probabilité critique de cette valeur est supérieure à 0,05 ; dans le cas contraire, on accepte l'hypothèse alternative (dans ce cas, la série est stationnaire).

Tableau3: Résultats synthétiques du test de racine unitaire : ADF

VARIABLES

T-ADF

T-critical values à 1%

T-critical values à 5%

Probability

Level

1st level

2endlevel

IDE

-10.11922

-3.548208

-2.912631

0.0000

 

**

 

INT

-3.842918

-3.544063

-2.910860

0.0043

*

 
 

INFL

-6.895138

-3.544063

-2.910860

0.0000

*

 
 

PIBH

-12.33379

-3.546099

-2.911730

0.0000

 

**

 

AID

-6.394660

-3.546099

-2.911730

 0.0000

 

**

 

EPA

-6.018075

-3.544063

-2.910860

 0.0000

*

 
 

Légende : * : à niveau ; ** : en première différence ; *** : en deuxième différence.

Source : Nous-même à partir des résultats tirés avec Eviews 12

Les résultats de ce tableau montrent à travers le test de racine unitaire de AugmentedDickey Fuller (ADF) la stationnarité en différence première de variables notamment l'investissements direct étrangers et le PIB par habitant et l'aide publique au développement tandis que le taux d'intérêt, l'inflation et l'épargne sont intégrées à niveau. Les résultats montrent par le test ADF à 1%, à 5% sont inférieures aux valeurs critiques de Mackinnon au seuil de 5%, ce qui veut dire la présence de stationnarité.

b) Etude de la causalité entre les variables

Pour vérifier la causalité entre les variables, nous avons eu à faire recourt au test de causalité bilatérale de Granger. L'hypothèse nulle de ce test correspond à l'absence de causalité d'une variable X face à une variable Y. la règle de décision est telle que l'on accepte l'hypothèse nulle si la probabilité critique du test est supérieure à 5% ; et donc, il y aura causalité entre variables si la probabilité critique est inférieure à la marge d'erreur.

Tableau4. : Résultats du test de causalité au sens de Granger

Pairwise Granger Causality Tests

Date: 10/10/22 Time: 01:10

Sample: 1960 2020

 

Lags: 3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 NullHypothesis:

Obs

F-Statistic

Prob. 

 
 
 
 
 
 
 
 

 IDE does not Granger Cause EPA

 58

 4.94058

0.0044

 EPA does not Granger Cause IDE

 0.83912

0.4787

 
 
 
 
 
 
 
 

 AID does not Granger Cause EPA

 58

 0.80927

0.4946

 EPA does not Granger Cause AID

 0.92918

0.4334

 
 
 
 
 
 
 
 

 INFL does not Granger Cause EPA

 58

 4.95038

0.0043

 EPA does not Granger Cause INFL

 2.05968

0.1172

 
 
 
 
 
 
 
 

 INT does not Granger Cause EPA

 58

 0.93522

0.4305

 EPA does not Granger Cause INT

 2.41557

0.0771

 
 
 
 
 
 
 
 

 PIBH does not Granger Cause EPA

 58

 1.35091

0.2683

 EPA does not Granger Cause PIBH

 0.43918

0.7259

 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Nous-même à partir des résultats tirés avec Eviews 12


Les résultats de ce test nous ont permis d'établir les relations suivantes :

EPARGNE

AID

PIBHAB

IDE

INTERET

INFLATION

Source : nous-même, A partir du tableau précédent

Ce schéma nous montre l'existence d'une causalité unidirectionnelle entre l'épargne et l'aide publique au développement ; entre l'épargne et le taux d'intérêt ; et entre l'épargne et le PIB par habitant. Cependant, il existe une relation bidirectionnelle entre l'épargne et l'inflation ; et l'épargne et l'investissements direct étrangers.

c) Le test de Pesaran et al. (2001)

La cointégration entre séries suppose l'existence d'une ou plusieurs relations d'équilibre à long terme entre elles. Ces relations peuvent être combinées avec les dynamiques de court terme de ces séries dans un modèle et peuvent prendre la forme d'un vecteur à correction d'erreurs ou d'un modèle à correction d'erreurs selon la forme suivante :

Avec : = vecteur de variables stationnaires sous études (dont on explique la dynamique), = matrice dont les éléments sont des paramètres associés à  ; A= matrice de même dimension que (et r(A) représente le nombre de relations de cointégration) ; = opérateur de différence première ( kuma jonas Kibala, 2018).

Pour tester l'existence ou non de la cointégration entre série, la littérature économétrique fournit plusieurs tests ou approches. Pour notre part, nous opterons pour le test de cointégration de Pesaran et al. (2001), appelé aussi « test de cointégration aux bornes » ou « bounds test cointegration ».

Le modèle de base associé au test de cointégration par les retards échelonnés est le modèle ARDL cointégrée dont la spécification est la suivante :

zt-1 est le terme de correction d'erreur résultant de la relation d'équilibre de long terme ; c'est un paramètre indiquant la vitesse d'ajustement au niveau d'équilibre après un choc. Son signe doit être négatif et son coefficient significatif pour assurer la convergence de la dynamique vers l'équilibre à long terme. Ce coefficient varie entre -1 et 0. -1 signifie une convergence parfaite alors que 0 permet de conclure qu'il n'y pas de convergence après un choc dans le processus (Bourbonnais, 2015; Benyacoub and Mourad, 2021).

Cette relation peut aussi s'écrire comme suit :

Ou

Pour vérifier l'existence d'une relation de cointégration, on recourt au test de Fisher selon les hypothèses suivantes :

La procédure est telle qu'on devra comparer les valeurs de Fisher obtenues aux valeurs critiques (bornes) simulées sur plusieurs cas et différents seuils par Perasan et al. Et l'interprétation ou la décision se fera comme ceci :

- Si F-calculé est supérieur à la borne supérieure, il existe une relation de cointégration ;

- Si F-calculé est inférieur à la borne inférieure, il n'existe pas de relation de cointégration ; et

- Si F-calculé est compris entre les deux bornes, le test est non-concluant, aucune interprétation objective ne pourrait se faire.

Tableau 5. : Résultats du test de cointégration aux bornes

F-Bounds Test

Null Hypothesis: No levels relationship

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Statistic

Value

Signif.

I(0)

I(1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

 6.184653

10%  

2.08

3

K

5

5%  

2.39

3.38

 
 

2.5%  

2.7

3.73

 
 

1%  

3.06

4.15

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Nous-même à partir des résultats tirés avec Eviews 12

Les résultats du tableau ci-dessus révèlent que le F-calculé est supérieur à la borne supérieure, d'où la présence d'une relation de long terme entre les variables d'étude.

Tableau 6 : : Résultats de l'estimation du modèle ARDL à correction d'erreur

ARDL Error Correction Regression

 

Dependent Variable: D(LEPA)

 
 

Selected Model: ARDL(1, 4, 2, 4, 4, 1)

 

Case 2: Restricted Constant and No Trend

 

Date: 10/09/22 Time: 14:21

 
 

Sample: 1960 2020

 
 

Included observations: 57

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

ECM Regression

Case 2: Restricted Constant and No Trend

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.   

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D(IDE)

0.048297

0.023372

2.066404

0.0463

D(IDE(-1))

-0.074656

0.030865

-2.418820

0.0209

D(IDE(-2))

-0.096981

0.028833

-3.363487

0.0019

D(IDE(-3))

-0.030675

0.023251

-1.319290

0.1956

D(INT)

0.003699

0.002843

1.301335

0.2016

D(INT(-1))

0.007839

0.003545

2.211201

0.0336

D(INFL)

-1.54E-06

1.72E-05

-0.089903

0.9289

D(INFL(-1))

-0.000181

3.86E-05

-4.693919

0.0000

D(INFL(-2))

-9.86E-05

3.80E-05

-2.591463

0.0138

D(INFL(-3))

-5.80E-05

3.78E-05

-1.533972

0.1340

D(LPIBH)

0.097809

0.231574

0.422366

0.6753

D(LPIBH(-1))

-0.113576

0.223395

-0.508409

0.6144

D(LPIBH(-2))

0.174166

0.235643

0.739109

0.4648

D(LPIBH(-3))

-0.880453

0.241488

-3.645950

0.0009

D(LAID)

0.851823

0.151485

5.623137

0.0000

CointEq(-1)*

-0.809172

0.113626

-7.121387

0.0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.808855

    Meandependent var

0.003920

Adjusted R-squared

0.738924

    S.D. dependent var

0.698310

S.E. of regression

0.356806

    Akaike info criterion

1.008673

Sumsquaredresid

5.219719

    Schwarz criterion

1.582161

Log likelihood

-12.74718

    Hannan-Quinn criter.

1.231550

Durbin-Watson stat

2.304767

 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Nous-même à partir des résultats tirés avec Eviews 12

Après l'analyse et le traitement de données, les résultats révèlent dans l'ensemble avec tous les tests utilisés, le modèle est expliqué à 80,8% du coefficient de détermination. Ce qui veut dire que le modèle est globalement significatif.

Les résultats de l'estimation du modèle ARDL comme on peut le voir, c'est un modèle ARDL (1, 4, 2, 4, 4, 1) est le modèle le plus optimal parmi les 20 modèles estimés.

Interprétation du modèle

a) La dynamique de court terme

EPARGNE = - 0.074*IDE (-1) - 0.096*IDE (-2) -0.003*INT (-1) -0.0001*INFL(-1) -0.00009*INFL(-2)-0.88*PIBH(-1)

Il ressort à court terme pour ce modèle :

- Un hause de 100% des IDE décalé à la 1ère période entraine une baisse de 7% l'épargne courante ;

- Un hause de 100% des IDE décalé à la 2ème période entraine une baisse de 9.6% l'épargne courante ;

- Un hause de 1000% du taux d'intérêt retardé à la 1ère période entraine une baisse de 3% l'épargne courante ;

- Un hause de 1000% de l'inflation retardée à la 1ère période entraine une baisse de 0.1% l'épargne courante ;

- Un hause de 1000% de l'inflation retardée à la 2ème période entraine une baisse de 0.09% l'épargne courante ;

- Un hause de 100% du PIB par habitant retardée à la 3ème période entraine une baisse de 88 % l'épargne courante.

b) La dynamique de Long terme

EPARGNE = 0.048*IDE +0.851*AID

Les effets de Long terme révèlent :

- Une augmentation de 100% des IDE entraine une hausse de 4.8% de l'épargne ;

- Une augmentation de 100% d'aide publique au développement entraine un accroissement de 85% de l'épargne.

Le coefficient d'ajustement (0.809) ou force de rappel de l'équilibre du modèle de cointégration est statistiquement significatif,ceci garantit un mécanisme de correction d'erreur dans les variations de l'épargne. D'où, l'existence d'une relation de long terme. Autrement dit, tous les déséquilibres du modèle seront corrigés dans la période qui suive au bout de 1 ans et 2 mois.

3.2.2. Décalage optimal

Pour déterminer le retard optimal nous nous sommes servis du critère d'information d'Akaike pour sélectionner le modèle ARDL optimal, celui qui offre des résultats statistiquement significatifs partant des statistiques (Student et Fisher) avec moins des paramètres d'estimation pour une meilleure inférence statistique. Les résultats de la détermination du retard optimal passent par l'estimation du modèle ARDL.



Source : Nous-même à partir des résultats tirés avec Eviews 12

Comme on peut le voir, le modèle ARDL (1, 4, 2, 4, 4, 1) est le plus optimal parmi les 19 autres présentés, car il offre la plus petite valeur du Shwarz-SIC.

3.2.3. Les tests de Post-estimation du modèle

Tableau 7 : Résultats des tests diagnostiques du modèle ARDL estimé

Hypothèse du test Test Valeurs (Probabilité)

Autocorrélation

Breusch-Godfrey

 

2.021 (0.164)

Normalité

Jarque-Bera

 

0.302 (0.859)

Hétéroscédasticité

Breusch-Pagan-Godfrey

 

1.351 (0.210)

Spécification

Ramsey (Fisher)

 

1.008 (0.320)

Source : Auteur (nos estimations sur Eviews 12, cfr. Annexe)

Le présent tableau élucide les différents tests de la validité de notre modèle ; pour ce faire nous avons analysé les résidus de notre modèle en examinant la corrélation sérielle, leur normalité et leur Hétéroscédasticité.

Pour analyser l'autocorrélation sérielle, nous avons effectué le LM-test sur notre modèleAuto-RegressiveDistributedLagModels, test qui nous donne les résultats selon lesquels : il n'y a pas autocorrélation sérielle dans le modèle. Ce test a été fait avec 2 retards, équivalent celui de notre modèle économétrique autorégressif à retard échelonné, et les probabilités de valeur critiques LM-stat sont supérieures au seuil de signification de 5% ce qui nous a mené à l'acceptation de l'hypothèse stipulant l'absence de la corrélation sérielle, comme indiqué dans l'annexe.

En ce qui concerne la normalité des résidus, nous avons effectué le test de JARQUE-BERA.

Ce test montre que les variables suivent une loi normale. Les résultats de ces tests sont repris dans l'annexe. Ainsi l'avant dernier test effectué est celui d'Hétéroscédastique. En effet on parle d'Hétéroscédastique lorsque les variances de résidus des variables examinées sont différentes une collection de variables aléatoires est hétéroscédastique s'il y a des sous-populations qui ont des variabilités différentes des autres. Dans notre cas, ce test montre que les variables du modèle vu leur probabilité largement supérieure au seuil critique de 5% sont homoscédastiques (la variance de l'erreur des variables est constante). Et le dernier test est celui de Ramsey qui montre que le modèle a été bien spécifié comme le démontre le tableau.

SECTION 3 : IMPLICATION ECONOMIQUE DES RESULTATS

Après l'analyse et le traitement de données, les résultats révèlent dans l'ensemble avec tous les tests utilisés, le modèle est expliqué à 80,8% du coefficient de détermination. Ce qui veut dire que le modèle est globalement significatif.

Pour ce faire, il sied à noter sous la période de notre étude, les résultats démontrent en RDC depuis son indépendance jusqu'en 2020 les phénomènes économiques suivants :

v A court terme

- Une hausse de 100% des IDE décalé à la 1ère et à la 2ème période entraine une baisse proportionnelle de 7% et 9.6% l'épargne courante, se traduisant par le fait que l'entrée passée de capitaux étrangers pendant le cycle économique entraine baisse de l'épargne dans l'économie causant ainsi l'augmentation de l'investissement national.

- Une hausse de 1000% du taux d'intérêt retardé à la 1ère période entraine une baisse de 3% l'épargne courante, ce qui veut dire, la hausse du taux d'intérêt de la période passée entraine une baisse de l'épargne actuelle ;

- Une hausse de 1000% de l'inflation retardée à la 1ère et à la 2ème période entraine une baisse proportionnelle de 0.1% et 0.09% de l'épargne courante. Autrement dit, l'augmentation de l'inflation de la période passée entraine le découragement des agents en capacité de financement à épargner ;

- Une hausse de 100% du PIB par habitant retardée à la 3ème période entraine une baisse de 88 % l'épargne courante.

v A long terme

- Une augmentation de 100% des IDE entraine une hausse de 4.8% de l'épargne ; ce phénomène économique démontre la rentrée de capitaux étrangers dans l'économie domestique ont un apport positif sur l'épargne.

- Une augmentation de 100% d'aide publique au développement entraine un accroissement de 85% de l'épargne. Par le biais de dépenses publiques, l'aide publique au développement impact positivement sur l'épargne.

De ce qui précède, les résultats du test de causalité démontre sous la période de notre étude, les déterminants de l'épargne en RDC sont l'inflation et l'investissements directs étrangers.

SECTION 4 : DISCUSSIONS DES RÉSULTATS

Auregard de son envergure une thématique telle que l'épargne n'étais pas de prime abord cernable aussi facilement, il a fallu une rigueur dans notre investigation par le moyen de l'économétrie pour aboutir au résultat selon le quel le taux d'inflation et l'investissements directs étrangers sont des facteurs déterminants de l'épargne en RDC du point vue macroéconomique, en revanche, l'aide publique au développement, le PIB par habitant et le taux d'intérêt ne les causent pas.

Ces résultats si on les comparais au théories retenues dans notre travail nous disons que ça rejoignent la théorie de Keynes qui fait ces analyses dans le cadre d'une économie expansionniste c'est à dire en inflation c'est ainsi qu'il pense que c'est l'augmentation du revenu et de l'investissement qui détermine l'épargne par le biais des anticipations des producteurs les quelles quand elles sont positives (une augmentation future de la consommation ou soit du prix) il est alors intéressant d'investir, ce qui sous-entend l'augmentation du revenu et par ricochet de la consommation et de l'épargne donc tout se joue sur les anticipations qu'on a sur la demande effective. Cela appui le résultat que nous avons trouvé qui stipule qu'en RDC ce sont les investissements directs étrangers et l'inflation qui déterminent le niveau de l'épargne.

Nous signalons également que les résultats tels que recueillies s'écartent ainsi de la théorie du revenu permanent de Friedman car en RDC le revenu ne détermine pas l'épargne, ni moins le taux d'intérêt ni n'ont plus le cycle de vie ce qui nous écartent de la théorie de Knut Wicksell sur les deux taux d'intérêt mais aussi de la théorie de cycle de vie d'andomudigliani et blumberg.

Les résultats soutiennent également la théorie de double déficit dans le sens que les investissements directs étrangers impactent possiblement l'épargne en RDC.

Nos résultats si on les comparais aux résultats empiriques des chercheurs qui nous ont précédés dans cette aventure nous disons que nos résultats se rapproche de résultat trouvé par AmareshSamantaraya et Suresh Kumar Patra (2014) qui ont réalisés une étude en Inde intitulé Determinants of HouselholdSavings in India : An empiricalAnalysisusing ARDL Approach» traduit en français par Google et qui ont trouvés Les résultats estimés qui ont révélé que le PIB, le taux de dépendance, le taux d'intérêt et l'inflation ont une influence statistiquement significative sur L'épargne des ménages en Inde, à la fois à long terme et à court terme. De même que nous l'inflation, et les investissements directs étrangers (quisous-entend une dépendance vers l'extérieur en ce qui concerne l'épargne) déterminent le niveau de l'épargne.

Il faudrait aussi dire que Gloire Tristan MANSESA KIAKUMBA (2010) a eu à faire une étude sur les déterminants de l'épargne en RDC et lui a trouvé que le revenu par habitant, le taux d'intérêt nominal et le taux de change constituent les principaux déterminants de l'épargne en RDC, les quels résultats s'écartent des nôtres. Car dans son étude il se plus concentré sur les déterminants de l'épargne des ménages et n'as pas pris en compte l'épargne étrangère.

D'autres chercheurs aux quels nous nous sommes référés dans ce travail ont eu à réaliser le travail sur les déterminants de l'épargne dans divers endroits mais nous ne les évoquons pas à titre personnel dans cette discussion pas parce que nos résultats se sont écartés de leur bien que c'est aussi une raison nécessaire mais la raison suffisante est que , ces chercheurs poursuivaient l'objectif de déterminer l'épargne au niveau des ménages ce qui rend leur travail microéconomique alors que notre analyse est macroéconomique.

SECTION 5 : SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS

Une étude des déterminants de l'épargne en RDC doit normalement aboutir à la formulation des politiques susceptibles de provoquer une mobilisation optimale de l'épargne intérieure.

Une politique de l'épargne doit pouvoir s'insérer harmonieusement dans la politique économique globale du pays. Il faut au préalable fixer la cohérence entre les instruments et les objectifs. Une politique efficace de l'épargne ne doit pas alors faire abstraction des contraintes endogènes et exogènes existantes.

Parmi les actions à entreprendre, l'Etat peut à la fois agir sur les variables explicatives du modèle ou sur d'autres variables quantitatives et qualitatives non exprimées dans l'étude.

L'Etat doit promouvoir une bonne politique du taux d'intérêt modéré et équilibré c'est-à-dire faire un équilibrage entre le taux d'intérêt créditeur et le taux d'intérêt débiteur. Au cours de ce travail il a été démontré qu'en RDC le taux d'intérêt créditeur est vraiment faible et donc pas intéressant aux épargnants tant disque le taux d'intérêt débiteur est vraiment élevé et à des très courtes durées de remboursement ce qui fait à ce que le problème des capitaux au Congo est très difficile, alors l'Etat par le biais de la banque centrale doit mettre un équilibre entre les deux car c'est ainsi que les agents en capacité de financement pourront placer leur argent suite au taux intéressant et pour les agents en besoin de financement, il y aura un financement disponible à un taux modéré.

L'Etat doit promouvoir l'épargne à travers une politique de maîtrise de l'inflation. Au cours de notre travail nous avons remarqué que le niveau de l'épargne au pays était causé par l'inflation que La RDC a connue à tour de rôle jusqu'à faire perdre à la population confiance dans le système bancaire de son pays au cours de la décennie 1990, alors pour palier à cette politique l'Etat dois avoir une bonne politique de maîtrise de l'inflation car c'est ainsi que la confiance peut se rétablir en finalité et pousser la population à placer son épargne de le système bancaire du pays

L'Etat doit promouvoir une bonne politique de redistribution équitable de ses ressources en vue d'assurer un revenu consistant. Car c'est avec un revenu qu'on pourra faire l'arbitrage entre l'épargne et la consommation plus le revenu est consistant plus les agents ont une capacité de financement qu'ils déposeront auprès des banques et qui améliorera le niveau de l'épargne au niveau du pays.

L'Etat doit promouvoir l'épargne en adoptant une politique de rapprochement entre le secteur financier formel et le secteur financier informel. En RDC c'est le système informel qui prime (tontine, kinkurimbe, etc.) et qui draine une part importante de l'épargne qui n'est pas statistiquement comptabilisée et mesurée. En dehors des passerelles existantes et pas encore bien développées, il faudrait procéder à un rapprochement entre le secteur financier formel et secteur financier informel. Si l'unification du marché de l'épargne constitue encore un idéal, il n'est pas impossible de penser une véritable politique d'intéressement de l'épargne informelle en prenant appui sur les motivations des participants aux tontines, aux groupes de solidarité etc. L'objectif à terme est d'attirer vers le secteur formel une partie de l'épargne informelle.

L'État doit poursuivre sa politique d'assainissement du climat des affaires pour attirer d'avantage des capitaux étrangers car nous avons découverts dans ce travail la significativité et l'importance des investissements directs étrangers en ce qui concerne la constitution de l'épargne nationale qui serait très faible sans le concours de ces derniers vu que la population n'a pas la culture de l'épargne.

Enfin l'État doit mettre le sérieux et l'esprit patriotique dans la gestion des fonds qui vient sous forme des aides publiques au développement et le faire parvenir à leur lieu de destination qui n'est riend'autre que le domaine de stimuler la production.

CONCLUSION GÉNÉRALE

Nous voici au bout de ce travail, c'est par des sacrifices sans pareil que nous sommes parvenus à réaliser ce travail qui avait pour objectif de dire et démontrer les déterminants de l'épargne en RDC, et pour atteindre notre objectif nous avons faits une analyse macroéconomique des variables qui pourraient déterminer l'épargne en RDC.

En partant de l'analyse théorique de l'épargne et de ses déterminants, nous avons eu à donner toutes les théories explicatives des déterminants de l'épargne à savoir : la théorie générale de l'emploi de l'intérêt et de la monnaie, La théorie du cycle de vie, la théorie de Knut Wicksell sur les deux taux d'intérêt qui ont constitué de base théorique pour notre travail.

Pour vérifier nos hypothèses, nous avons recouru à l'approchehypothético-déductive et à la technique documentaire. Pour le traitement et l'analyse des données de l'étude, nous avons fait usage de la méthode économétrique dite modèle autorégressif à retard échelonné.

Après l'analyse et le traitement des données, les résultats révèlent dans l'ensemble avec tous les tests utilisés, le modèle est expliqué à 74% du coefficient de détermination corrigé, ce qui veut dire que le modèle est globalement significatif.

Pour ce faire, il sied de noter que pour la période de notre étude, qui part de l'indépendance jusqu'en 2020, les résultats démontrent en RDC que les phénomènes économiques suivants, à savoir qu'à court terme, l'augmentation de la période précédente d'investissements directs étrangers, du taux d'intérêt, de l'inflation et du PIB par habitant entraine une baisse de l'épargne tandis qu'à long terme, l'augmentation d'aide publique au développement et d'investissements directs étrangers impact positivement sur l'épargne. En outre, les résultats du test de causalité démontrent sous la période de notre étude, les déterminants de l'épargne en RDC sont l'inflation et l'investissements directs étrangers.

Ainsi, nous confirmons les hypothèses selon lesquelles le taux d'inflation et l'investissements directs étrangers sont des facteurs déterminants de l'épargne en RDC du point vue macroéconomique, en revanche nous infirmons les hypothèses selon lesquelles, l'aide publique au développement, le PIB par habitant et le taux d'intérêt ne les causent pas.

Nous n'avons nullement pas l'intention d'épuiser toute la matière en relation avec ce thème car nous n'avons pas tenu compte des déterminants des variables institutionnelles comme la corruption, la stabilité politique, etc. nous laissons une brèche ouverte à tout celui qui souhaiterait mener une recherche similaire à la nôtre car le domaine de recherche est très vaste.

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

1. Ando, A. et Modigliani, F., (1963) « The life cycle hypothesis of saving : aggregate implications and test » American economic review,

2. BERNIER Bernard, SIMON Yves Initiation à la macroéconomie, Paris : Dunod, 2001.

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5. GRAWITZ, Z. : Méthodes des sciences sociales, 4ème éd. Dalloz, Paris, 1979

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7. Krugman, P. et Obstfeld, M., (2006) Economie internationale, 7ème édition, Pearson éducation, France.

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10. VESPERINI J.P. Economie politique : Théorie et modèles de l'économie contemporaine Paris : Economica 1981.

11. SOLOW R.M Théorie de la croissance économique, Paris : Armand Colin, 1972,

12. STIGLITZ Joseph Principe d'économie moderne, Paris : De BOECK, NH, 2000, .

13. WICKSELL K. Interest and prices. A study to the causes of regulating the value of money Trad R.F. Kahn Londres, Macmillan, 1936.

II. ARTICLES ET RAPPORTS

1. Amaresh Samantaraya et Suresh Kumar Patra (2014)« Determinants of Houselhold Savings in India : An empirical Analysis using ARDL Approach» traduit en français par Google

2. Arrondel, L., Masson, A., et Verger, D., « le patrimoine en France : Etat des lieux, historique et perspectives » Economie et statistique,

3. Barel E et al, (1997), Economie politique contemporaine, éd Armand colin, Paris.

4. DAUBREY Auguste. La mobilisation de l'épargne pour le développement rural en Afrique in Epargne

5. El Houssain ELATIFE. (Février 2022) explicatifs du choix d'affectation de l'épargne des ménages au MAROC

6. Lelart M. (2005), De la finance informelle à la micro finance, éd des archives contemporaines, France

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10. Sociales, éd. AurellieDesjollat, Italie.

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13. Pierre Gouëdard et François Vaillancourt (2011) Taux d'investissement privé et épargne des ménages des provinces canadiennes, 1990-2008

14. Véronique Fournier et François Vaillancourt (2011), Taux d'investissement privé et épargne des ménages des provinces canadiennes, 1990-2008

III. THESE ET MEMOIRE

1. José MWANIA WAKOSIALes déterminants de l'endettement extérieur de la RDC Par Université de Lubumbashi -Diplôme d'études approfondies en économie 2013

2. Gloire Tristan MANSESA KIAKUMBA Epargne et bien être des ménages en RDC. Une analyse macro et microéconomique Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études approfondies en économie 2013

3. Pierre Alain YOUMBI (2003) Les déterminants de l'épargne des ménages au Cameroun Université de Douala - DESS en Gestion Financière et Bancaire

ANNEXES

Dependent Variable: LEPA

 
 

Method: ARDL

 
 
 

Date: 10/09/22 Time: 14:25

 
 

Sample (adjusted): 1964 2020

 
 

Included observations: 57 afteradjustments

 

Maximum dependentlags: 4 (Automaticselection)

Model selection method: Akaike info criterion (AIC)

Dynamic regressors (4 lags, automatic): IDE INT INFL LPIBH LAID 

Fixedregressors: C

 
 

Number of modelsevalulated: 12500

 

Selected Model: ARDL(1, 4, 2, 4, 4, 1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.*  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

LEPA(-1)

0.190828

0.136677

1.396198

0.1714

IDE

0.048297

0.028422

1.699277

0.0981

IDE(-1)

-0.052706

0.029493

-1.787093

0.0826

IDE(-2)

-0.022325

0.028798

-0.775217

0.4434

IDE(-3)

0.066306

0.026399

2.511665

0.0168

IDE(-4)

0.030675

0.026598

1.153299

0.2566

INT

0.003699

0.003686

1.003640

0.3224

INT(-1)

-0.005123

0.005470

-0.936591

0.3554

INT(-2)

-0.007839

0.004978

-1.574543

0.1244

INFL

-1.54E-06

2.03E-05

-0.076076

0.9398

INFL(-1)

3.85E-05

2.19E-05

1.761468

0.0869

INFL(-2)

8.25E-05

3.26E-05

2.534104

0.0159

INFL(-3)

4.06E-05

4.44E-05

0.915096

0.3664

INFL(-4)

5.80E-05

5.00E-05

1.159382

0.2541

LPIBH

0.097809

0.298415

0.327761

0.7450

LPIBH(-1)

-0.034325

0.284986

-0.120444

0.9048

LPIBH(-2)

0.287742

0.295956

0.972245

0.3376

LPIBH(-3)

-1.054619

0.330274

-3.193167

0.0030

LPIBH(-4)

0.880453

0.298621

2.948396

0.0057

LAID

0.851823

0.187181

4.550799

0.0001

LAID(-1)

-0.843589

0.180055

-4.685168

0.0000

C

0.722532

1.596932

0.452450

0.6537

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.715648

    Meandependent var

2.323935

Adjusted R-squared

0.545036

    S.D. dependent var

0.572534

S.E. of regression

0.386180

    Akaike info criterion

1.219199

Sumsquaredresid

5.219719

    Schwarz criterion

2.007745

Log likelihood

-12.74718

    Hannan-Quinn criter.

1.525655

F-statistic

4.194606

    Durbin-Watson stat

2.304767

Prob(F-statistic)

0.000092

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*Note: p-values and any subsequent tests do not account for model

        selection.

 
 
 
 
 

Estimation Command:

=========================

ARDL LEPA IDE INT INFL LPIBH LAID @

Estimation Equation:

=========================

LEPA = C(1)*LEPA(-1) + C(2)*IDE + C(3)*IDE(-1) + C(4)*IDE(-2) + C(5)*IDE(-3) + C(6)*IDE(-4) + C(7)*INT + C(8)*INT(-1) + C(9)*INT(-2) + C(10)*INFL + C(11)*INFL(-1) + C(12)*INFL(-2) + C(13)*INFL(-3) + C(14)*INFL(-4) + C(15)*LPIBH + C(16)*LPIBH(-1) + C(17)*LPIBH(-2) + C(18)*LPIBH(-3) + C(19)*LPIBH(-4) + C(20)*LAID + C(21)*LAID(-1) + C(22)

Substituted Coefficients:

=========================

LEPA = 0.190828120701*LEPA(-1) + 0.0482965886725*IDE - 0.052706292233*IDE(-1) - 0.0223250146078*IDE(-2) + 0.0663058592692*IDE(-3) + 0.030675140666*IDE(-4) + 0.00369917584358*INT - 0.00512296861414*INT(-1) - 0.00783861260891*INT(-2) - 1.542214889e-06*INFL + 3.85466193472e-05*INFL(-1) + 8.24914249404e-05*INFL(-2) + 4.0614553196e-05*INFL(-3) + 5.79565908347e-05*INFL(-4) + 0.0978088975718*LPIBH - 0.0343249173785*LPIBH(-1) + 0.287741511258*LPIBH(-2) - 1.05461893977*LPIBH(-3) + 0.880453409463*LPIBH(-4) + 0.851823411933*LAID - 0.843589098358*LAID(-1) + 0.722532222739

Cointegrating Equation:

D(LEPA) = -0.809171879299*(LEPA(-1) - (0.08681256*IDE(-1) -0.01144677*INT(-1) + 0.00026949*INFL(-1) + 0.21881626*LPIBH(-1) + 0.01017622*LAID(-1) + 0.89292799))

Ramsey RESET Test

 
 

Equation: UNTITLED

 
 

Omitted Variables: Squares of fitted values

 

Specification: LEPA LEPA(-1) IDE IDE(-1) IDE(-2) IDE(-3) IDE(-4) INT INT(

        -1) INT(-2) INFL INFL(-1) INFL(-2) INFL(-3) INFL(-4) LPIBH LPIBH(-1)

        LPIBH(-2) LPIBH(-3) LPIBH(-4) LAID LAID(-1) C

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Value

df

Probability

 

t-statistic

 1.008901

 34

 0.3201

 

F-statistic

 1.017881

(1, 34)

 0.3201

 

Likelihood ratio

 1.681403

 1

 0.1947

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Heteroskedasticity Test: Breusch-Pagan-Godfrey

Nullhypothesis: Homoskedasticity

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

1.351749

    Prob. F(21,35)

0.2101

Obs*R-squared

25.52653

    Prob. Chi-Square(21)

0.2251

Scaledexplained SS

18.32878

    Prob. Chi-Square(21)

0.6281

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

 

Null hypothesis: No serial correlation at up to 1 lag

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

2.021279

    Prob. F(1,34)

0.1642

Obs*R-squared

3.198467

    Prob. Chi-Square(1)

0.0737

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

EPA

IDE

AID

INT

INFL

PIBH

EPA

1,000

0,195

0,248

0,068

-0,069

0,371

IDE

0,195

1,000

0,645

-0,167

-0,107

0,203

AID

0,248

0,645

1,000

-0,170

-0,110

0,285

INT

0,068

-0,167

-0,170

1,000

0,388

-0,392

INFL

-0,069

-0,107

-0,110

0,388

1,000

-0,197

PIBH

0,371

0,203

0,285

-0,392

-0,197

1,000




Les données brutes

Années

Épargne

Taux d'intérêt

Inflation

PIB/Hab

IDE en % du PIB

AIDE PUB en USD

1960

4,97

4

21,8

220,3

0,41296918

82089996,3

1961

5,73

4

21,78

197,4

0,96163433

91160003,7

1962

1,92

4

17,88

235,6

0,06855773

120970001

1963

18,65

4

105,19

377,4

0,7189075

111500000

1964

15,21

4

35,4

170,5

0,044463

127019997

1965

15,55

4

-2,7

232,8

0,06772437

142070007

1966

1,43

4

15,8

253,8

0,1598563

93110000,6

1967

11,2

4

36,97

184,1

0,1286082

93800003,1

1968

10,46

4

53,85

206,7

0,08908561

76660003,7

1969

11,78

4

6,14

258,6

2,47114001

83750000

1970

12,16

4

7,44

243,7

0,13182483

89360000,6

1971

12

4

6,15

272,1

0,10259581

107269997

1972

14,12

4

15,94

292,3

0,16959001

121690002

1973

14,29

4

15,63

362,8

0,22515198

138919998

1974

14,24

4

29,19

430,7

0,54162984

180089996

1975

12,69

4

28,45

447

0,08908561

258079987

1976

6,97

12

80,46

409,5

2,47114001

193119995

1977

12,05

12

69,13

509,1

0,14735397

259600006

1978

15,08

12

48,35

616

0,63541593

315640015

1979

15,35

12

101,44

587,2

0,9546454

415359985

1980

10,08

12

46,79

546,1

0,76151825

431230011

1981

7,5

12

35,28

463,7

0,55535966

392149994

1982

6,52

15

36,69

492,5

-0,01736052

346470001

1983

8,27

20

76,32

387,5

-1,75156748

310299988

1984

10,39

20

52,24

269,8

-0,41296918

300320007

1985

14,38

26

24,02

240,8

0,96163433

305359985

1986

13,88

26

44,27

263,8

0,06855773

421559998

1987

11,28

29

78,9

243

-0,7189075

673729980

1988

12,11

37

71,52

273,1

-0,044463

551729980

1989

14,95

50

103,57

269,6

-0,06772437

730109985

1990

9,5

45

81,14

270,1

-0,1546563

895789978

1991

1,83

55

2154,24

268,3

0,1286082

475279999

1992

6,05

55

4132,01

220,4

-0,00887301

268519989

1993

3,98

95

1986,29

275,8

0,06416815

177820007

1994

10,6

145

23774,46

145,1

-0,0257715

244809998

1995

14,1

125

541,91

135,8

-0,39603509

194750000

1996

27,5

238

492,44

135

0,42952774

166160004

1997

6,3

13

198,52

139

-0,72814252

157880005

1998

5

22

29,15

138,6

0,98636074

127019997

1999

9,162

120

284,89

102,6

0,23687933

135509995

2000

10,318

120

513,91

405,2

0,49345228

178440002

2001

5,638

140

359,94

153,6

1,37428477

246639999

2002

9,462

24

31,52

175

2,14937976

1176170044

2003

3,494

8

12,87

173,8

4,37764238

5417029785

2004

8,38

14

3,99

194

3,97216286

1919150024

2005

5,354

28,75

21,32

218,4

1,50445259

1881800049

2006

10,083

40

13,05

255,4

1,77208503

2197239990

2007

11,71

22,5

16,95

286,3

10,8023675

1348270020

2008

5,14

40

17,3

327,6

8,72627342

1766900024

2009

5,244

70

2,8

298,6

-1,3041352

2362350098

2010

20,256

22

7,1

334

12,7160141

3483649902

2011

18,725

20

15,32

387,1

6,17662459

5526459961

2012

7,583

4

9,72

424,6

9,8668687

2843270020

2013

17,268

3

1,63

458

5,19461157

2584010010

2014

18,198

2

1,24

486,8

4,17602961

2400020020

2015

15,684

2

0,74

497,3

3,07434222

2599040039

2016

14,069

7

26

471,3

2,51078414

2102330078

2017

21,285

14

41,5

467,1

2,75644325

2292639893

2018

17,195

9

7,2

560,8

2,95904258

2513929932

2019

17,454

18,5

4,5

560,7

2,60931444

2809739990

2020

23,32

15,8

15,8

544

3,07507854

3377360107

Source : Banque centrale du Congo (2020) et Banque Mondiale (2021)

* 1 Krugman et Obstfeld, 2006

* 2 Introduction de la première Journée Internationale de l'Épargne en République Démocratique du Congo article publié en 2011 par Bertrand Mignot de la maison d'édition KfW Bankengruppe

* 3 L'effet de substitution en économie, de même que l'effet revenu, résulte de l'arbitrage d'un agent économique, selon son coût d'opportunité, entre deux situations. Cette notion a été mis sur pied par Alfred Marshall

* 4 DÉTERMINANTS DE L'ÉPARGNE, CONSOMMATION, REVENUS article par le magazine mondepolitique.fr

* 5 La Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt, et de la monnaie, 1936

* 6 Les comportements individuels : la consommation, l'épargne, l'investissement modifié par Julien Lenoir le 27 septembre 2018

* 7 GRAWITZ, Z.: Méthodes des sciences sociales, 4ème éd. Dalloz, Paris, 1979, p.571

* 8 Définitions citées par Gloire Tristan MANSESA KIAKUMBA dans son travail intitulé (épargne et bien être des ménages en RDC. Une analyse macro et microéconomique).

* 9 Rapport annuel de la CNUCED.,

* 10 Dictionnaire d'économie et de sciences sociales - édition 97 J.-Y Capul, O Garnier Hatier Initial 9 Janvier 1998

* 11 https://www.oecd.org/

* 12Muzito Adolphe, 2010, premier ministre de la RDC, propos recueillis après son mandat lors d'un débat sur la situation économique du pays

* 13 Statistiques tiré du de l'agence nationale de la promotion de l'investissement, 2020

* 14 Diallo et Seynabou, « Exportation et croissance au Sénégal » 2001

* 15Bitemo et Manika, « l'entrepreneuriat des jeunes » 2006

* 16 L'insaisissable relation entre « bonne gouvernance » et développement

Nicolas Meisel, Jacques OuldAoudia

Dans Revue économique 2008/6 (Vol. 59), pages 1159 à 1191

* 17 http://www.heritage.org/index/download

* 18 Fondation héritage, 2012 cité dans le rapport publié par perspective mnodeusherbrokeUniversity canada.

* 19 Rapport annuel de la Fondation héritage, 2012

* 20 Monnaie, banque et marchés financiers FredericMishkin 2010

* 21 Présentation par l'agence nationale pour la promotion des investissements de la Situation économique et sociale de la RDC, Rapport publié en 2020

* 22 Rapport de la CNUCED, 2007

* 23 La liste des banques agréées et acceptées par le gouvernement congolais tel que présenté dans le rapport annuel de 2020 et disponible sur la www.bcc.cd

* 24 Michel Lelart, De la finance informelle à la microfinance [compte-rendu] dans la Revue Tiers Monde Année 2006 187 p. 673

* 25 Rapport de la CNUCED, 2007

* 26 Michel Lelart, De la finance informelle à la microfinance [compte-rendu] dans la Revue Tiers Monde Année 2006

* 27 Monnaie, banque et marchés financiers FredericMishkin 2010

* 28Concernant la consommation, Keynes met en avant une « loi psychologique fondamentale », selon laquelle « lorsque le revenu croît, la consommation aussi mais pas dans la même proportion. Soit la ropension marginale à consommer : PmC = c = ÄC/ÄY, ou dC/dY quand ÄY tend vers 0 (c > 0 et < 1).

* 29DUESENBERRY, J. Income, saving and the theory of consumer behaviour, Havard UP, 1949

* 30BROWN T. M., Habit persistance and Lags in consumer behaviour, Econometrica, july, vol 20, n° 3, 1953.

* 31 VESPERINI J.P., Economie politique : Théories et modèles de l'économie contemporaine, Paris : Economica, 1981, p. 201

* 32 CHAINEAU André, Manuel de macroéconomie, Paris : Armand Colin, Coll. U p. 70

* 33 FRIEDMAN Milton, A theory of consumption function, New York, 1957

* 34 La théorie du cycle de vie, initialement formulée par Ando-Modigliani [1963] et Modigliani-Brumberg [1954]

* 35 Denis Kessler, André Masson -- Cycles de vie et générations, Année 1987 42-1 pp. 179-183

* 36 FARREL Étude du modèle multifacteurs de Farrell dans le contexte canadien 1970

* 37 Les déterminants de l'endettement extérieur de la RDC Par José MWANIA WAKOSIA Université de Lubumbashi






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